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Historique :
Hystérie -> matrice, utérus, concept qui a été répertorié dans la médecine égyptienne.
Les symptômes sont compris comme une migration de l’utérus dans le corps, du bas vers le haut. Cette
migration provoquait une série de symptômes dans le corps.
C’est à l’antiquité que l’hystérie est intégrée dans les maladies mentales.
Il faudra attendre le 15ème siècle pour que la notion de conversion apparaisse. (Symptôme qui se converti,
symptôme psychique qui se localise dans le corps).
Au 16ème siècle, on commence à classer les cas de personnalités multiples parmi les troubles de l’hystérie.
L’hystérie collective est repérée comme forme de symptomatologie (Ursulines de Loudun), ainsi que le
polymorphisme de l’hystérie.
La révolution freudienne :
Charcot s’était aperçu du lien entre un évènement significatif dans la vie du patient et le trouble hystérique qu’il
présentait. Il évoquait sous hypnose cet évènement. Il s’était aperçut que le fait de simplement évoquer le
moment du surgissement du trouble suffisait pour le faire disparaitre.
Charcot ne tire pas tout à fait profit de cette méthode, il est plus intéressé par l’aspect démonstratif, est pris par
la classification des symptômes à outrance.
Freud vient étudier en France ; il s’intéresse à tout ce qui fait énigme au savoir de l’époque.
Dans un 1er temps, en tant qu’élève de Charcot, il traite l’hystérie par l’hypnose pour abréagir les effets du
traumatisme.
Abréaction -> consistait à placer le patient sous hypnose, à rappeler par la parole le moment su surgissement
du traumatisme, et à ordonner au patient de ne plus s’en souvenir. Les symptômes disparaissaient.
Freud va assez rapidement abandonner cette méthode et l’hypnose, et créer la cadre de la psychanalyse
(position allongée sur le divan, le psy n’est pas devant le patient…).
Dans les études sur l’hystérie, Elisabeth Von R. refuse l’hypnose et fini par imposer à Freud de la laisser parler
librement. Moins le patient parle librement, plus cela a un effet sur le symptôme.
Freud considère le symptôme de l’hystérie comme un symbole mnésique, c’est une trace de l’amnésie de
fantasmes devenus inconscients sous l’effet du refoulement : mécanisme défensif destiné à absorber l’impact
des affections lié à ce fantasme.
Il peut y avoir un lien évident entre l’évènement et le symptôme : une frayeur ou une émotion produisant des
affectes pénibles peut produire des symptômes.
La particularité des symptômes de conversion : ils disparaissent lorsque l’on met en lumière les souvenirs en
libérant l’affect, l’émotion attachée à ce souvenir. Il s’agit de décrire de façon très détaillée le souvenir pour
donner à l’émotion une expression verbale.
Il faut revivre l’émotion pour se libérer des affects. Un souvenir sans affect ne suffit pas pour se libérer, il faut
verbaliser l’émotion : c’est ce qu’on appelle la réminiscence (rappeler un souvenir accompagné de sa charge
affective).
Freud indiquait que l’hystérique souffre de réminiscence, d’affects localisés dans le corps sans pouvoir nommer
cette souffrance. Par le langage, on peut arriver à une pacification des affects.
Lacan appelle cela la symbolisation (le fait de donner une forme verbale, symbolique, à quelque chose de réel).
Symptômes de conversion :
toux nerveuse
crise d’agitation
syncope
Mécanismes de défense :
« indifférence » -> identification masculine
La toux nerveuse de Catherine est à considérer comme un symptôme de conversion. Catherine a des
manifestations somatiques comme la toux qui sont à considérer comme étant d’origine psychique, mais
attention, tous les symptômes somatiques n’ont pas tous une origine psychique. A l’inverse, un patient
hystérique peut se présenter sans qu’il y ait eu somatisation.
L’hystérique nous charge de décoder sa souffrance, de résoudre l’énigme, de remplir les blancs, de retrouver
l’histoire du symptôme.
Les symptômes peuvent être classés en 2 catégories :
Catégories des conversions (toux, paralysie, douleur aux jambes, acuité visuelle -> symptômes de
conversion). Ces symptômes consistent à faire passer quelque chose d’un système psychique à un
système organique.
Catégories des symptômes de mise en scène (théâtralisation). Qui raconte une histoire (à décoder).
La 2ème clef permettant de comprendre un tableau hystérique est qu’il y a un lien avec le traumatisme, rapport
avec le fantasme.
Un fantasme est une construction psychique inconsciente dont le sujet ne souffre pas, qui est censé pour le
sujet résoudre la question du rapport sexuel.
Effectivement, ce qui pose difficulté à l’humain, c’est de se définir en tant qu’homme ou femme, de se situer
par rapport à l’autre sexe.
Lacan dira « il n’y a pas de rapport sexuel » : il n’y a pas de relation définie par l’instinct à l’autre sexe.
Le fantasme est donc un scénario, un petit film inconscient ignoré du sujet où la personne met en rapport à
l’autre sexe son désir.
Pour Catherine, la scène de la patinoire est un équivalent de rapport sexuel, c’est pour elle un fantasme de
rapport entre les garçons et les filles. C’est le début de la puberté, c’est un âge où la curiosité à l’égard de l’autre
sexe est réactivée après une longue période de latence qui va à peu près de 7 à 10 ans, où l’enfant se construit
et met entre parenthèses ses pulsions. L’humain doit se reconnaitre sexuellement. Chez lui, il y a des conditions
amoureuses. Il y a de la rencontre, une histoire. L’humain doit se reconnaitre du côté homme ou femme pour
avoir des relations avec l’autre sexe. Or la position sexuelle homme ou femme ne se situe pas du côté de
l’anatomie.
Face à l’anatomie des sexes, l’enfant ne sait pas qu’il y a deux sexes, il pense qu’il n’y a qu’un seul sexe, celui du
père. Il pense que les hommes et femmes ont un phallus. Si le phallus n’est pas là, c’est qu’il manque, il a été
perdu oui bien qu’il va pousser. Dans les théories sexuelles infantiles, il ne pense pas la différence. S’il s’aperçoit
que le phallus ne pousse toujours pas, c’est que l’enfant l’a perdu.
En voyant le manque de sa mère, la petite fille pense qu’on le lui a pris. Alors elle pensera qu’elle-même on ne
le lui a pas encore donné.
Le garçon lui, pense qu’il l’a, mais que si sa mère l’a perdu, c’est que lui risque de le perdre.
Ces théories sexuelles infantiles signent la manière dont se construit l’angoisse de castration. Cette angoisse se
manifeste différemment selon les hommes ou les femmes.
Pour les hommes, il s’agit d’une angoisse de perte, d’une menace d’être privé de ce qu’il possède. La plainte du
névrosé masculin est effectivement une plainte d’avoir été démuni, dépossédé, volé.
L’angoisse de castration avec une femme névrosée est plutôt en rapport avec une revendication.
3ème clef :
Le symptôme est à entendre comme un compromis entre 2 forces qui sont les forces du ça et les forces du
surmoi.
Le surmoi est l’instance interdictrice alors que le ça est l’instance pulsionnelle.
Le surmoi s’appui sur les interdits parentaux, c’est l’instance qui juge le moi.
Le ça, c’est l’instance qui pourrait comparer à un torrent qui exige la satisfaction du désir.
Le symptôme permet de respecter les interdits du surmoi tout en permettant une décharge de la libido.
Ce compromis est un moyen pour le désir inconscient de faire irruption sans être reconnu puisqu’il est masqué,
déguisé, sous la forme de rêves, de lapsus, d’actes manqués ou de conversion symptomatique laissant émerger
le désir, la satisfaction, mais il est aussitôt puni par le surmoi.
Catherine satisfait ses pulsions orales tout en s’interdisant de réaliser la satisfaction du désir.
Les désirs des névrosés sont conflictuels, ils ne parviennent à trouver leur satisfaction qu’en avançant masqué
en se déguisant grâce à 2 processus que sont le déplacement et la condensation.
Le déplacement -> le fait de remplacer un mot par un autre. Le mot remplacé a toujours un rapport avec le 1 er.
-> Métonymie.
Le symptôme se déplace le long d’une chaine de significations. C’est une manière pour le sujet de préserver
l’insatisfaction du désir inconscient.
La condensation consiste à exprimer plusieurs représentations différentes par un même signifiant.
4ème clef :
Le symptôme hystérique se greffe sur une partie sensible du corps.
La complaisance somatique -> le fait que chacun d’entre nous ait des points de faiblesse dans l’organisme ;
exemple : une jambe cassée sera d’autant plus le siège de la somatisation qu’elle a déjà été cassée.
La gorge de Catherine est un terrain rendu fragile physiologiquement par le frottement de la glace sur les
muqueuses. C’est le lieu de la complaisance somatique. C’est aussi la zone autour de laquelle s’est aménagée la
pulsion sexuelle.
Le symptôme de conversion nécessite un conflit psychique, un refoulement et une complaisance somatique ->
voie lieu de conversion.