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Chapitre I
Introduction à la mécanique de la rupture
I.1-Introduction
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
Dans le cas des matériaux fragiles (à faible déformation plastique), les valeurs très
élevées des contraintes locales peuvent provoquer la rupture fragile.
Du point de vue énergétique, le taux de restitution d’énergie G représente l’énergie nécessaire
à faire propager une fissure (a) de (da).
Si ce taux est plus grand que l’énergie nécessaire à engendrer une fissure de (da), cette fissure
(da) provoquera la rupture fragile.
La rupture ductile est celle qui intervient généralement dans les opérations de mise en
forme, ou plus simplement au cours d’un essai de traction uni axiale. Elle se caractérise par
une localisation préalable plus ou moins importante de la déformation élastique et puis une
déformation plastique locale plus ou moins élevée au moment où se produit la rupture finale.
L’exemple type est celui d’une éprouvette de traction cylindrique; à partir d’un certain taux
d’allongement, qui dépend de la capacité de consolidation du matériau, la déformation
plastique se localise donnant lieu à la striction.
Si on interrompt la traction à cet instant on constate la présence de décohésions internes au
voisinage de l’axe de l’éprouvette. Ces décohésions se produisent notamment au niveau des
inclusions éventuelles (oxydes, sulfures, silicates,…), la rupture s’effectue en trois stades :
1- Formation de petites cavités plus ou moins proches selon la nature du matériau,
2- Croissance de ces cavités,
3- Rupture finale par cisaillement à 45°.
Les faciès types de rupture ductile se caractérisent par la présence de cupules aux sommets
desquelles se trouvent généralement les traces des inclusions, ou les inclusions elles-mêmes.
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
I.4.1-Approche énergétique
Au cours de ses travaux sur la théorie de la rupture fragile, Griffith a introduit le taux de
restitution d'énergie, noté G correspondant à l'énergie libérée au cours de la propagation d'une
fissure dans un solide parfaitement élastique.
Selon Griffith, la rupture intervient lorsqu'une énergie suffisante est restituée pour la création
de nouvelles surfaces de rupture. Cette énergie provient de l'énergie élastique stockée dans le
matériau et de l'énergie potentielle du système de chargement. Griffith [2] considère un solide
d'épaisseur h, soumis à un chargement P, comportant une fissure de longueur 2a. L'énergie
libre totale du corps fissuré est égale à :
U = U0 + Us + UE –W (I.1)
Ou:
Le paramètre G est représenté par l'aire entre les deux courbes P = f (Δ) correspondant aux
fissures de longueur a et a+da. Si l'on considère un accroissement de la fissure d'une longueur
da, pour un déplacement constant, on peut alors observer une diminution de la charge ΔP
comme l'indique la figure (I.1) La variation de l'énergie du système est uniquement une
diminution de l'énergie de déformation soit :
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
1 1 1 1
U pot U 0 P2V1 P1V1 V1 P2 P1 V1 P
2 2 2 2
(I.3)
(I.5)
Si l'on définit par :
V=C.P → P K . V
(I.6)
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1 1
U pot C .P. P .K .V . V
2 2
(I.7) .
(I.11)
U s
2
s
(I.12)
Pour qu’il y ait fissuration, il faut que :
G 2
(I.13)
Lorsqu’il s’agit de fissure n’affectant pas, lors de sa propagation, les conditions aux limites
appliquées à la pièce, le travail des efforts extérieurs Wext ne varie pas.
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
On écrit donc :
U pot U
G
s s
(I.14)
Pour une fissure en milieu bidimensionnel, d’épaisseur b, on écrit ds= b.da
1 U pot
G
b a
(I.15)
Pour une épaisseur unité :
U pot
G
a
(I.16)
G
K 1
2
K II2 K III2
(I.17)
E' 2
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Ou :
E ' E en contra int es planes
E
E' en déformations planes
1 v 2
E
est le mod ule de cisaillement
2 1 v
(I.18)
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
En mode I :
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
K1 3
xx cos 1 sin sin
2r 2 2 2
K1 3
yy cos 1 sin sin
2r 2 2 2
K 3
xy 1 cos sin cos
2r 2 2 2
(I.19)
En mode II :
K II 3
xx sin 2 cos cos
2r 2 2 2
K II 3
yy sin cos cos
2r 2 2 2
K II 3
xy 2r cos 2 1 sin 2 sin 2
(I.20)
En mode III :
K III
x sin
2r 2
K
y III cos
2r 2
(I.21)
Introduits par G.R. Irwin [5] en 1957, les facteurs d’intensité de contraintes
correspondent à des cinématiques particulières du mouvement des fissures. Dans le cadre de la
mécanique linéaire de la rupture, les contraintes et les déformations au voisinage d’une fissure
admettent un développement asymptotique dont le terme singulier s’écrit.
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1
i j Ka f i aj
2r
1, 2 ,3 (I.22)
1
i j Ka g iaj
2r
Kα est le Facteur d’Intensité des Contraintes (FIC) en mode α avec α=I, II ou III. Les
fonctions f et g donnent la répartition angulaire ; leurs expressions en contraintes et
déformations planes sont données ainsi dans plusieurs ouvrages de mécanique de la rupture
François et Miannay [15]. Lorsque l’on se trouve en mode I pur, l’état local de contraintes et
de déformations peut être caractérisé à l’aide du seul paramètre KI.
Pour une fissure semi elliptique figure (I.5) le facteur d’intensité des contraintes KI en
mode I est donné par la relation suivante
a
KI t Fb
Q
1.65 (I.23)
a a
Pour 1 Q 1 1.464
c c
1.65
a c
Pour 1 Q 1 1.464 12
c a
Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
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t PRi
P= si t<<R (fissure longitudinale) (I.24)
Ri t
t PRi
P= 2 si t<<R (fissure circonférentielle).
Ri 2t
(I.25)
Dans un milieu élastique fissuré, la région proche de la pointe de fissure peut être
décomposée en trois zones Zhang [14] :
La zone d’élaboration au voisinage direct de la pointe de fissure. L’étude de cette zone
(considérée comme ponctuelle d’un point de vue mécanique) est très complexe dans la mesure
où les contraintes tendent vers l’infini (d’un point de vue théorique) à la pointe de fissure.
La zone singulière: dans cette zone le champ de contrainte présente une singularité en r-1/2
La zone des champs lointains extérieurs aux deux précédentes raccorde la zone singulière
aux conditions aux limites de chargement et déplacement.
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
C’est la singularité d’ordre –1/2 dans la zone singulière qui caractérise la solution obtenue en
élasticité pure. Cette solution n’est malheureusement pas physiquement réaliste. En fait, les
contraintes en pointe de fissure sont « écrêtées » par la plasticité, figure (I.7) François [15]. De
plus, la signification énergétique de la rupture proposée par Griffith devient plus ambiguë
dans la mesure où elle représente la propagation de fissure comme un déchargement or en
plasticité, une partie de l’énergie dissipée (phénomène irréversible) et on ne peut donc pas
toujours évaluer la fraction d’énergie
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
ui
J w d y Ti d s
r
x
(I.26)
(I.27)
oùij et ij sont les composantes des tenseurs de contraintes et de
déformations au point courant sur le contour
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K I2 U
J (I.28)
E Bb
Avec :
E' E en contraintes planes
E
E' en déformations planes
1 2
U : est la composante plastique de l’aire sous la courbe force ouverture des lèvres de la fissure,
B l’épaisseur, b la longueur du ligament et K I le facteur d’intensité de contrainte élastique.
est une fonction dépendante de géométrie qui est en général déterminée à l’aide de calculs
aux élément finis.
☛ L’intégrale J est indépendante du contour (à condition qu’il n’y ait pas de forces de surface
sur les lèvres de la fissure, que l’on soit en conditions isothermes, et en quasi-statique).
☛ L’intégrale J représente le taux de décroissance de l’énergie potentielle.
☛ L’intégrale J permet, dans certaines conditions1, de décrire le champ des contraintes et des
déformations à la pointe de la fissure à travers le champ HRR.
P
w P
w
J d w a dP
0 a w 0 P
(I.29)
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
e ET
E
Figure I.11 : Modèle élastique à écrouissage linéaire
1
E I n 1
E 2 r
~i j n ,
ij
I
E n
n (I.32)
E E I n 1 ~
i j i j n ,
E E2 I nr
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E
a
Figure I.12 : Modèle de Ramberg-Osgood .
f ij K k (I.33)
f : est une fonction et K un paramètre qui dépend du matériel
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e 6
à .
3
2 2 2
f X Y Y Z Z X 2 e2 (I.43)
Dans l’espace des contraintes principales, la frontière du domaine d’élasticité est un cylindre
2
de section circulaire de rayon e et de génératrice parallèle à la direction X Y Z
3
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- En traction pure:
Y Z 0 donc : X 3k e
(I.44)
- En cisaillement pur:
e
x y z yz xz 0 , donc xy k (I.45)
3
l’état de contraintes planes :
z yz xz 0
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
A partir d’une série d’éprouvettes de même géométrie et de même taille, on introduit des
Fissures de différentes longueurs, obtenues généralement par essais de fatigue.
Les variations de la force appliquée F avec le déplacement. Sont ensuite enregistrées pour les
différentes longueurs de fissure. On trace à partir de ces enregistrements fixé de l’énergie U, la
courbe (F, a ) est comptée négativement, en fonction de la longueur de fissure a. De ces
tracés on déduit la pente des courbes qui correspond à la valeur de l’intégrale J donnée, pour
des éprouvettes d’épaisseur e par :
1 U
J
e a
(I.47)
La dernière courbe obtenue sur la figure (I.15) est une courbe de calibration qui s’applique au
matériau, à la géométrie et à la taille des éprouvettes pour lesquels elle a été déterminée.
Cette méthodologie expérimentale nécessite donc un grand nombre d’éprouvettes pour
déterminer le paramètre J dans différentes configurations de chargement. Rice a montré qu’il
était possible de déterminer l’intégrale J dans certains cas, à partir d’un seul enregistrement de
la variation de la force F avec le déplacement. Il utilise pour cela l’analyse dimensionnelle en
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Chapitre I Introduction à la mécanique de la rupture
mécanique de la rupture.
Figure I.16 : Effet de la plasticité sur les champs de contraintes en fond de fissure [17].
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