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grands débats dans le domaine de la finance et qui a soulevé une controverse qui persiste
toujours. Il y a lieu, donc de mettre le point sur ''le quoi'' de la politique de dividendes.
I. Concepts de base
1. Action
«L'action est un titre de propriété délivré à toute personne détenant une fraction du capital
d'une société pour pouvoir constater des droits d'associé».
En effet, le capital d'une société est divisé en actions donnant chacune à l'actionnaire un droit
sur l'entreprise.
On peut recenser trois types de droits que nous appellerons les «3 P» :
- Politiques : Le droit d'être informé et le droit de voter aux assemblées générales ordinaires
et extraordinaires ;
- Patrimoniaux : Le droit de disposer librement de son bien et de pouvoir le transmettre, le
vendre, le donner en nantissement, etc.;
- Pécuniaires : La perception de dividendes ou de plus-values.
Une action, comme nous l’avons déjà vu, représente un titre de propriété d'une partie d'une
entreprise, le détenteur qui prend le risque d'apporter ses économies au fonctionnement de la
société est associé à l'affaire et en partage les avantages et les inconvénients. Ainsi, en cas de
faillite, ses actions ne valent plus rien, mais par contre si la société réalise des bénéfices il est
normal qu'il y soit intéressé. Cet intéressement aux bénéfices s'appelle le dividende.
2. Dividende :
Les dividendes sont des sommes versées par les actionnaires au titre de leurs bénéfices
réalisés au cours de l'exercice écoulé. Ainsi, pour pouvoir distribuer des dividendes,
l'assemblée générale de la société doit constater l'existence des bénéfices distribuables.
a) Bénéfices distribuables
Bénéfices distribuables = Résultat net de l'exercice + Eventuel report à nouveau créditeur
Eventuel report à nouveau débiteur Réserves (légales et/ou statutaires) 2
Di(t) : Le montant total des dividendes distribués au cours de la période t, et relatif aux
actions émises au début de la période t.
On a : Vi(t) = ni(t) x Pi(t)
Si on remplace Pi(t) par sa formule (2), on obtient
mi(t+1) Pi(t+1)
Soient:
Ii(t) : le niveau donné d'investissement de la firme i au cours de la période t;
Xi(t) : le bénéfice après impôt réalisé par la firme i au cours de la période t.
En vertu de l'équilibre comptable3 des ressources et emplois et pour une firme financée
uniquement par fonds propres, on a:
On remarque que la variable Di(t) a disparu. Vi(t+1), Ii(t), Xi(t) sont des variables supposées
indépendantes de Di(t) et le sont par nature. On peut démontrer, par récurrence, que Vi (t+1)
est indépendante de la distribution en t+1, Vi(t+2) l'est aussi en t+2, il en va ainsi pour toutes
les distributions ultérieures.
La valeur de l'entreprise est déterminée par le risque associé à ses gains, sa politique
d'investissement et la capacité des actifs réels d'engendrer des bénéfices. Ce qui est reçu par
l'actionnaire sous forme de dividende ne sera pas compris dans la valeur finale du titre.
Ce qui est distribué entraîne un financement externe équivalent, sauf si l'entreprise modifie sa
politique d'investissement.
L'hypothèse de l'avenir certain est très restrictive. En effet, si l'on évacue cette hypothèse, on
peut croire que les investisseurs peuvent préférer les actions d'une société qui verse des
dividendes aux actions de celles ne les versant pas, du moment que le dividende est plus
certain que la plus-value de la firme. Mais, même en levant l'hypothèse de l'avenir certain,
M&M soutiennent toujours la thèse de neutralité que nous examinerons ci-après :
L’émission, l’achat et la vente d’action sont coûteux pour les entreprises et les particuliers car
il faut passer par des intermédiaires qui prélèvent des commissions. Le financement par émission
d’actions est plus coûteux que l’autofinancement. Ce qui favorise le recours aux résultats et donc un
faible taux de distribution. Il est préférable d’utiliser tout d’abord l’autofinancement puis ensuite
passer par l’émission de nouvelles actions.
La fiscalité
Les entreprises et les individus sont soumis à la fiscalité tant sur les dividendes que sur les
gains en capital ou sur les résultats. Lorsque les investisseurs supportent une pression fiscale plus
importante sur les dividendes par rapport aux plus-values, ils auront tendance à privilégier les
entreprises distribuant peu de dividendes. Si par contre, ils sont plus imposés sur les plus-values, ils
choisiront les entreprises distribuant énormément de dividendes. Ce faisant la prise en compte de la
fiscalité affectera la décision de dividende.
L’effet clientèle
L’effet clientèle existe au niveau des investisseurs. On note que certains investisseurs ont une
préférence pour certaines politiques de dividende. Les retraités préfèrent généralement les revenus en
espèces, ainsi ils préfèrent que l’entreprise verse une part importante de ses revenus sous forme de
numéraire car ils sont généralement dans une tranche d’imposition basse et ne sentent pas
véritablement concernés par les impôts. De l’autre côté d’autres investisseurs se trouvant en pleine
période de revenus importants préfèrent recevoir peu ou pas de dividendes car s’ils en reçoivent, ils
devront acquitter un impôt et réinvestir le reliquat. Ils sont plus enclins à aller vers des entreprises qui
possèdent un taux de distribution du résultat faible. Ce qui aura pour conséquence de contraindre les
entreprises à ne pas modifier brutalement leur politique de distribution même si cela s’avère
nécessaire.
Lors de l’annonce du montant du dividende par une entreprise, le marché a une réaction qui
ne provient pas uniquement de l’entreprise mais aussi de la prospection qu’en ont tous les
acteurs du marché. Lorsque la date d’annonce approche, les investisseurs formes des
anticipations par rapport au niveau du dividende qui sera déclaré et ce, en se basant sur la
séquence des dividendes reçus dans le passé, sur le niveau des bénéfices actuels et futurs, sur
les stratégies d’investissement et de financement de l’entreprise considérée, sur l’état de
l’économie et du secteur où évolue l’entreprise ainsi que sur les politiques gouvernementales.
A l’annonce du dividende par l’entreprise, les investisseurs s’empressent de le comparer avec
les anticipations. Deux cas de figure sont envisageables. Soit le dividende annoncé correspond
au dividende anticipé, à la hausse ou à la baisse par rapport aux années précédentes, alors le
cours du titre reste inchangé après l’annonce. Soit le dividende annoncé est différent de celui
escompté, alors les investisseurs reverront leurs anticipations en cherchant des explications
quant à l’évolution non anticipée donnée par la différence qui existe entre le dividende
annoncé et le dividende escompté. Du contenu informatif de cette différence dépendra le sens
de la révision du cours du titre à la hausse ou à la baisse.
𝑫
P0 = ∑𝒏𝒕=𝟏 (𝟏+𝒌)
𝒕
𝒕
Avec :
Dt : dividende versé à l’époque (t)
K : taux d’actualisation, c’est à dire de rentabilité exigée par l’actionnaire.
Mais comme il est difficile en pratique de prévoir pour les années futures l’échéance des
dividendes, Gordon et Shapiro proposent l’hypothèse suivante :
Les dividendes augmentent à un taux (g) constant et nécessairement inférieur au taux (K)
d’actualisation, cette hypothèse de croissance infinie des dividendes à un taux constant, même
si elle paraît contraignante, permet cependant d’obtenir un modèle beaucoup plus simple
d’évaluation.
𝟏𝑫
P0 = 𝑲−𝒈 (1)
Avec :
D1 : dividende anticipé sur la prochaine période
K : taux d’actualisation
g : taux de croissance des dividendes anticipés
Si (b) est le taux de rétention du bénéfice par action et (r) le taux de rentabilité réalisé par la
firme, on peut alors écrire l’égalité suivante :
g=b*r
Si (B) est le bénéfice par action anticipé sur la prochaine période, alors on peut écrire la
relation (1) comme suit :
𝟏−𝒃
P= B : (2)
𝑲−𝒃𝒓
Ainsi, on remarque dans (1) et (2) que la seule variable explicative de la valeur des actions est
le montant des dividendes versés, en effet, plus les dividendes et leur taux de croissance sont
élevés, plus la valeur (p) de l’action est grande.