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14 | 2005 :
Traduction et Plurilinguisme
Abstracts
Français Italiano
Notre article se propose d’aborder les principales hypothèses proposées autour de la notion
d’universaux : de la grammaire universelle des Cartésiens à Noam Chomsky et son hypothèse
génétique aujourd’hui relancée par les récentes découvertes (gène FOX P2), en passant par les
apports de Joseph Greenberg et de Roman Jakobson, mais aussi de Marcel Locquin, de Zoltan
Gombocz et Aurélien Sauvageot, et encore de Merritt Ruhlen, de Gustave Guillaume, des recherches
en I.A., pour conduire le lecteur à mener une réflexion sur les questions transversales que suscite le
débat sur les universaux.
Con questo contributo ci proponiamo di affrontare le principali ipotesi che ruotano intorno alla
nozione di Universali. Dalla grammatica cartesiana di Port-Royal, all’ipotesi genetica di Noam
Chomsky, oggi più che mai rilanciata dalle recenti scoperte sul gene FOXP2 (forkhead box P2), e
passando attraverso i contributi di Joseph Greenberg, Roman Jakobson, Marcel Locquin, Zoltan
Gombocz, Aurélien Sauvageot, e anche di Merritt Ruhlen, di Gustave Guillaume e dei Ricercatori nel
campo dell’Intelligenza artificiale, perché il lettore sia scortato a riflettere sulle questioni trasversali
suscitate dal dibattito sugli universali linguistici.
Index terms
Keywords : grammaire, universaux linguistiques, Chomsky (Noam), Jakobson (Roman), Guillaume
(Gustave)
Parole chiave : grammatica, universali linguistici, Chomsky (Noam), Jakobson (Roman),
Guillaume (Gustave)
Full text
https://journals.openedition.org/etudesromanes/2424?lang=en 1/24
23/2/2019 Les universaux linguistiques
1 La notion d’universaux, dans la linguistique d’aujourd’hui, est un objet de controverses
et là réside son intérêt : le débat soulève des questions qui sont au cœur des théories sur le
langage. Historiquement, la grammaire universelle des Cartésiens abordait le problème de
l’ordre naturel des pensées humaines en posant l’innéisme comme axiome de départ.
Noam Chomsky a proposé lui aussi une hypothèse génétique dans les années soixante. Et
la polémique sur l’origine innée du langage est aujourd’hui relancée par la découverte du
gène FOX P2. Le débat méthodologique se poursuit depuis toujours entre les tenants du
rationalisme et ceux de l’empirisme. La question des universaux nous confronte au
problème de la définition de l’objet d’étude qu’ils représentent et de la strate dans laquelle
les chercher. Des contributions importantes comme les universaux morpho-syntaxiques
de Joseph Greenberg, la hiérarchie universelle des phonèmes de Roman Jakobson, la
représentation ontophylogénique du langage de Marcel Locquin, l’histoire universelle des
relations syntaxiques de Zoltan Gombocz et Aurélien Sauvageot, ou encore la langue mère
universelle de Merritt Ruhlen, mais aussi la théorie liant le fonctionnement de la pensée
humaine et la genèse du mot de Gustave Guillaume, les recherches en intelligence
artificielle, nous conduisent à mener une réflexion sur les questions transversales que
suscite le débat sur les universaux : quels liens unissent l’histoire et la structure des
langues avec les possibles universaux que présentent ces dernières ? Ces universaux sont-
ils le fruit d’un héritage unique ? Sont-ils le résultat d’un parcours d’acquisition du langage
et de la langue maternelle commun à tous les hommes ? Ou représentent-ils des
réalisations superficielles similaires d’un psychisme profond partagé par tous les
locuteurs ? Autant de questionnement et de suppositions que nous aborderons au fil de
notre exposé, pour vous aider modestement, cher lecteur, à vous forger une opinion.
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Beauzée soutient que les parties du discours sont des éléments nécessaires dans le
langage, par exemple, le verbe : « Puisque les Verbes sont absolument nécessaires pour
exprimer les objets de nos jugements, qui sont nos principales et peut-être nos seules
pensées ; il n’est pas possible d’admettre des langues sans Verbes, à moins de dire que ce
sont des Langues avec lesquelles on ne saurait parler »5. E. B. de Condillac dans sa
Grammaire de 1775 ne leur reconnaît pas un caractère nécessaire mais seulement
suffisant à l’expression de toutes les pensées.
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unités de sens primitives liées à l’expérience commune que font les êtres humains du
monde (où participeraient à la fois les structures innées et les connaissances acquises).
Quelques exemples de ces unités de sens minimales sont : animé, inanimé, action,
propriété, etc. De nombreux chercheurs multiplient d’ailleurs les taxonomies et font varier
les listes de ces termes. Cette variation de la division des universaux tend à montrer que le
choix des classifications est lié à la problématique posée et à la méthodologie choisie.
11 Ainsi, l’emploi de la forme de politesse correspond dans toutes les langues au marquage
d’une distance avec l’interlocuteur : « […] si les modalités du vouvoiement (c’est-à-dire les
moyens d’exprimer à la fois [une] certaine distance et [une] certaine déférence vis-à-vis de
son interlocuteur) sont en apparence très variables d’une société à l’autre, elles se
ramènent toutes en réalité aux deux procédés fondamentaux suivants : pluralisation du
« tu », et/ou recours à la troisième personne, ces deux procédés ayant pour effet commun
d’estomper ce que la relation interlocutive peut avoir de trop brutal, lorsqu’elle s’exprime
au moyen de la deuxième personne du singulier »17. La courtoisie emploie universellement
les mêmes procédés linguistiques en créant un décalage entre la personne psychique
(l’interlocuteur) et la personne sémiologique (sa représentation dans le discours)18. Sont-
ils des universaux d’ordre linguistique ou bien psychologique ?
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Greenberg pour sa typologie des ordres, est un critère stylistique24. Jakobson illustre son
propos par l’exemple des six possibilités syntaxiques d’ordonner une phrase composée
d’un sujet nominal, d’un verbe et d’un objet nominal (SVO, SOV, VSO, VOS, OSV et OVS).
Les six occurrences sont représentées en russe mais SVO est le seul ordre initialement
employé par les enfants russes. Il précise que dans une phrase comme Mama ljubit papu
(Maman aime papa), si l’ordre des mots est inversés, Papu ljubit mama, et malgré les
désinences morphologiques marquant le sujet et l’objet, les jeunes enfants ont tendance à
mal interpréter le message et à comprendre « papa aime maman » comme si on avait
prononcé Papa ljubit mamu. Ainsi « Greenberg’s first universal » peut être restitué
comme suit : dans des phrases affirmatives avec un sujet nominal et un objet nominal, le
seul ordre ou bien l’ordre non marqué est presque toujours celui dans lequel le sujet
précède l’objet. Dans une langue où le sujet et l’objet ne présentent pas de caractéristiques
morphologiques distinctives, en français par exemple, l’ordre SO est le seul admissible. Cet
ordre est obligatoire dans une langue comme le russe, quand le sujet et l’objet perdent leur
marque morphologique : Mat’ ljubit doč’ (La mère aime sa fille), la signification changeant
si l’ordre s’inverse25.
15 À la même période, sur le continent européen, le hongrois Zoltán Gombocz travaille à
démontrer une universalité dans l’évolution historique des relations syntaxiques de
différentes langues. Nous y reviendrons.
16 Dans son article, Roman Jakobson aborde les thèmes de l’apprentissage et de
l’aphasie26, des travaux qui vont le conduire à définir une loi générale et universelle.
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correspondent à des points d’articulation qui supposent des écarts très fins. Certaines
langues peuvent se spécialiser sur un endroit donné de l’espace buccal, le diviser de
nombreuses fois afin d’en tirer des écarts minimes. Mais l’ordre de succession des
divisions impose à ces écarts minimes deux caractéristiques : ce sont des acquisitions à la
fois rares et tardives. Les voyelles nasales, par exemple, surviennent en dernier, alors que
les consonnes nasales font partie des premières articulations33. Dans le système des
consonnes, les nasales sont les plus intérieures. Elles constituent, avec les labiales, les
limites du domaine consonantique. Voilà pourquoi les consonnes nasales apparaissent très
tôt lors de la mise en place du système phonologique d’une langue. Par contre, les voyelles
nasales sont une main tendue du système vocalique vers le système consonantique :
l’abaissement du voile du palais n’est pas une fermeture, mais en privant l’espace buccal
d’une partie de l’air disponible, ce mouvement provoque une sensation d’imperfection en
ce qui concerne la libre expulsion de l’air. On peut comparer les voyelles nasales aux
consonnes liquides par exemple, [r] et [l] qui, en sens inverse, sont une main tendue
vers le système vocalique. Les voyelles nasales comme les consonnes liquides sont des
acquisitions tardives car elles se définissent par rapport aux deux systèmes vocalique et
consonantique. Ceux-ci doivent être presque complets pour servir de référence afin que
ces sons puissent être enfin différenciés.
19 En ce qui concerne les voyelles, la première opposition vocalique apparaît quand un
système consonantique minimal, opposant les occlusives aux nasales et les labiales aux
dentales, est établi. Alors une voyelle étroite vient s’opposer à la voyelle large (par
exemple, papa – pipi). La seconde opposition vocalique offre un choix entre le triangle de
base [a, i, u] et le vocalisme linéaire [a, e, i] 34. Cette variante illustre les deux possibilités
de scinder l’écart [a - i] : « Les deux variantes du vocalisme minimal comme le
consonantisme minimal se caractérisent fondamentalement par l’existence de phonèmes
combinant deux qualités distinctives »35. Mais dans les deux cas, le déterminant est le
degré d’aperture, et les voyelles de même aperture sont des variantes : par exemple, [lolo]
indistinctement pour l’eau et le lait. Les voyelles suivent, elles aussi, des règles de
solidarité irréversibles : « L’enfant ne peut acquérir d’opposition entre deux voyelles de
même degré d’ouverture s’il n’a pas déjà acquis l’opposition correspondante entre voyelles
de degré d’aperture plus étroit »36. D’abord [i] vs [u] puis [é] vs [ó] et puis [è] vs [ò]. De
plus, « Les degrés d’aperture ne peuvent servir à distinguer les voyelles arrondies dans le
langage enfantin, tant que la même opposition n’est pas acquise pour les voyelles non
arrondies »37. D’abord [i] vs [é] vs [è], puis [y] vs [œ] vs [ø].
20 Les modalités d’apparition des phonèmes lors de l’acquisition du langage sont liées à
l’apprentissage d’écarts de plus en plus fins : elles sont dépendantes d’une seconde prise
de conscience de l’espace buccal la première ayant eu lieu lors du babil qui réorganise
cet espace selon une systématique en prise directe avec l’organisation de la pensée et du
langage.
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langage chanté ou parlé qui en sont issues. Pour l’évoquer, pensons à une vocalise célèbre,
celle du chant de Lakmé dans l’opéra de même nom de Léo Delibes. La chanteuse se
comporte probablement comme un Australopithèque qui vivait il y a cinq millions
d’années en Afrique ! […] Puis, dans un deuxième stade, le bébé s’affirme en faisant, disent
ses parents, des clics et des bulles. Ce sont des consonnes pures, générées par les
claquements de sa langue contre son palais et ses dents, le sifflement entre ses dents,
l’écartement brusque de ses lèvres et les changements de configuration de sa cavité
buccale, le tout sans émission simultanée de sons par le larynx. […] Ce faisant il invente
comment produire les dix premières consonnes universelles dont il aura besoin plus tard.
Ayant quitté le stade voyellique pur, il est ainsi arrivé au stade consonantique pur qui
signe la véritable émergence du langage articulé humain. Ceci s’est produit entre -2,5
millions d’années environ et -500 000 ans, lorsque les premiers vrais hommes mutants
d’Australopithèques, sont apparus, puis se sont diversifiés. Les deux premiers stades
précités sont communs à tous les bébés, quelle que soit la langue maternelle des
parents. »40.
23 Le troisième stade qui recouvre partiellement le deuxième, évoque pour Marcel Locquin
celui d’Homo habilis (environ un million d’années) : le bébé associe aux consonnes qu’il
sait produire les sons des cinq voyelles [e, a, i, u, o] dans des constructions voyelle-
consonne [am, ab, ar] dont le résultat sonore porte beaucoup plus loin dans l’espace que
les consonnes pures. Le quatrième stade est celui de l’inversion de la construction : [am,
ab, ar] deviennent [ma, ba, ra]. Le bébé fonctionne comme un Homo presapiens (environ
-500 000 ans). Il faut remarquer que ce phénomène d’inversion se retrouve à d’autres
niveaux (morphologique, syntaxique) dans l’histoire de l’évolution des langues41. Cette
quatrième étape servirait alors à appréhender une manipulation basique (l’inversion de
structure) en vue d’une ultérieure gestion de la syntaxe de phrase. Le cinquième stade est
celui du redoublement syllabique [mama, papa, baba] et de la diversification vocalique
[bebe, meme, mimi, pipi, dodo, toto, lulu]. Ce stade est assimilé à l’Homo presapiens de
-400 000 ans. Le sixième stade est celui des associations variées [mami, bato, gato, tati,
minu], bébé a déjà dix-huit mois à deux ans et construit un véritable langage articulé
comme l’Homo sapiens sapiens (-30 000 ans) qu’il est. « Le bébé ne fait que parcourir en
accéléré, environ en deux ans, ce que les premiers hommes ont mis plus d’un million
d’années à inventer et à développer »42.
24 Les hommes, d’après Locquin et Jakobson, suivent le même parcours d’apprentissage
du langage mais, chaque langue ayant un système phonologique différent, à un moment
donné les routes de l’acquisition divergent. L’ensemble de phonèmes que les langues du
monde ont en commun est-il le fruit d’un apprentissage similaire ? Ou ces phonèmes
communs ont-ils une autre origine ? Pourraient-ils être le résiduel d’une ancienne langue
commune ?
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emploi, ne serait-ce que par les limites qu’il impose. Les limites humaines de réalisations
de signifiants ne suffisent cependant pas à expliquer les ressemblances. La réponse est-elle
dans le rapport signifiant-signifié ? « Le langage physifie, si l’on ose dire ainsi, le mental.
Le mental y appelle le physique qui le fera sensible, par vision ou par audition – c’est-à-
dire par un recours à un moyen sensoriel dont le rôle, limité, est de produire une
représentation physifiée du mental, représentation qui ne sera jamais une image trop
fidèle du mental auquel elle s’ajuste »48. Nous revenons de manière récurrente sur la
question de l’universalité linguistique liée intrinsèquement à l’universalité psychique des
locuteurs.
32 Les universaux seraient-ils la conséquence d’une manière commune de penser ou tout
au moins – pour établir un parallèle avec le parcours commun d’acquisition des phonèmes
de Jakobson – d’un cheminement partagé dans l’acquisition des concepts ? En effet, ce qui
différencie les humains des chimpanzés, c’est leur patrimoine culturel et technique. Nous
avons développé cet atout grâce à une capacité particulière : à partir de 4 ans, un enfant
peut se mettre à la place d’une autre personne, lui attribuer des intentions, ce dont est
incapable un singe ou un enfant de 3 ans49. C’est aussi à cet âge que l’humain développe
des capacités syntaxiques qui restent inaccessibles au singe, même quand on lui enseigne
un langage comme la langue des signes.
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construction dans des énoncés comme : Il mange du pain, Il parle du pain. Alors que la
fonction de la séquence du pain nous semble jouer grammaticalement un rôle
différent ? »53.
34 Sauvageot constate que le facteur sémantique intervient d’une manière variable selon
les cas et selon les langues tant dans la réalisation des syntagmes que dans l’analyse des
relations syntagmatiques. « Il est des langues où ce facteur est essentiel, il en est d’autres
où l’emploi de procédés morphologiques ou syntaxiques en réduit d’autant
l’importance »54. Mais aussi au sein d’une même langue. Ainsi il compare en français les
séquences l’élève travaille la nuit et il étudie la nuit où le groupe la nuit est interprété
comme un complément circonstanciel de temps, avec les séquences l’élève travaille le
chant et il étudie la leçon, dans lesquelles le chant et la leçon sont des compléments
d’objet.
35 Il souligne d’autre part le caractère indispensable de la relation syntagmatique : « Sans
elle, il n’y a pas d’expression articulée, il n’y a que des vocables isolés qui ne portent que
leur concept isolé et ceci dans le meilleur des cas, celui où le vocable isolé est identifiable
sans ambiguïté, ce qui est un cas privilégié. Le plus souvent, le sens intrinsèque d’un
vocable donné ne se dégage que de la construction où il figure, c’est-à-dire que cette
signification ou valeur sémantique n’existe qu’en fonction de la relation
syntagmatique »55. Il donne l’exemple du mot par qui ne prend son sens que lorsqu’il
forme un syntagme avec au moins un autre vocable : je pars, une part, par hasard. « Il
ne faut donc pas enseigner comme l’a fait Ferdinand de Saussure que le lien entre le
signifiant (vocable ou plus exactement phtonguème) et le signifié (signification, concept)
est indissociable. Le lien entre le support phonique et le concept ne s’établit dans bien des
cas que si la relation syntagmatique vient éclairer le sens du phtonguème. Les vocables à
acceptions multiples n’acquièrent de signification précise qu’à cette condition. On peut
même affirmer que dans certaines langues, le concept n’est jamais lié à un phtonguème
isolé mais seulement à l’ensemble des termes qui composent avec lui le syntagme où il
figure. C’est en particulier vrai du chinois où la langue parlée a fini par développer, pour
expliciter les mots, un procédé d’accouplement en unités syntagmatiques minimales »56. Il
donne un autre exemple : Son ami voit juste, Son ami a la voix juste.
36 Cette vision des rapports sémantiques et syntaxiques est en accord avec la théorie
psychosystématique développée par le linguiste français Gustave Guillaume (1883-1960),
où chaque mot-en-puissance, valeur de langue, est conçu comme le signe d’un mouvement
de pensée inconscient, produisant différents effets de sens selon qu’il est intercepté par la
conscience plus ou moins près de son début et donnant lieu à différents résultats, les
mots-en-effet. On a l’habitude de qualifier la linguistique de Guillaume de linguistique de
position par rapport à la linguistique d’opposition de Saussure. Guillaume associe langage
et pensée, ce qui lui permet de lire sous les résultats de surface du discours, les
mouvements de pensée universels et humains qui fondent la langue et que sont la
particularisation et la généralisation. Leur utilisation donne lieu à des faits de discours
particuliers, culturels, sociaux. On pourrait peut-être envisager un troisième niveau, après
les deux premiers définis par Saussure : 1. la parole individuelle, 2. la langue sociale, et 3.
la pensée universelle. Il faudrait alors chercher dans ces mouvements de pensée communs
à tous les hommes – et qui restent encore à déterminer avec précision et dans le détail –
un parcours historique commun des différentes langues.
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une Histoire des typologies linguistiques nous renvoyons à Claude Hagège57, qui éclaire ce
maillage histoire-typologie-universaux : « La structure des langues /…/ peut être étudiée
de deux points de vue différents, qui, même, paraissent d’abord contradictoires ; A un
pôle, la typologie range les langues en types, différents par définition, même si à l’intérieur
d’un type donné c’est une parenté de structure qui commande les regroupements. À
l’opposé, la recherche d’universaux s’attache aux traits qui sont supposés propres à la
totalité des langues, connues ou non. Mise en relief des différences ici, quête des
homologies là, les deux entreprises ne paraissent pas conciliables. Pourtant, on se rend
compte, à la réflexion, qu’elles sont liées, mieux, que l’une est un préalable à l’autre : pour
classer les langues en types, il faut d’abord des critères »58. La typologie se heurte la
plupart du temps à une objection méthodologique fondamentale concernant les traits
pertinents à retenir : doit-on prendre en compte des faits de discours, manifestations de
surface contingentes, ou les structures profondes des mécanismes linguistiques ? Si l’on
s’intéresse à l’organisation profonde du système de langue, il devient alors nécessaire
d’élaborer une théorie des universaux de langage.
38 André Joly définit la typologie comme une « classification structurale des langues,
abstraction faite de l’histoire. L’objet de toute typologie linguistique est de réduire la
diversité des langues du monde à un nombre limité de types en ramenant la multiplicité
des faits particuliers observés à quelques faits généraux intellectivement reconstruits »59.
Gustave Guillaume tente de « prouver que toutes les langues […] ont, pour se constituer, à
poser et à résoudre, et en résolvant à poser de nouveau […] des problèmes qui ont leur
racine au plus profond de l’entendement humain »60. Contrairement à d’autres analystes,
qui fondent leur typologie sur le seul examen des formes observables, pour Guillaume,
dans la perspective dynamique de l’acte de langage, c’est fondamentalement sur la langue
et non sur le discours que doit porter l’analyse. Car sur le temps opératif de l’acte de
langage, la phase de construction du discours est seconde, elle succède à la phase de
construction de langue dont les résultats (les mots) deviennent à leur tour les briques, les
éléments formateurs de la construction de discours. On peut observer la phrase et les
mots, mais pour les évaluer il est nécessaire d’en comprendre la genèse. Dans la langue
elle-même, il faut distinguer la structure sémiologique et la structure psychique, la
première étant subordonnée à la seconde, car les signes sont une extériorisation du
psychisme. Et il faut chercher à déterminer cet ajustement du sémiologique au psychique
dans la langue. « Une idée qui m’est chère parce que je la crois éminemment juste, c’est
que le véritable objet de la linguistique n’est pas expressément ni le fait de parole ni le fait
de pensée considérés séparément, mais le rapport de convenance institué entre les faits de
parole et les faits de pensée. Toute langue est faite entièrement de la congruence de ces
deux ordres de faits »61. Or la construction des langues repose sur « la recherche
ininterrompue d’une congruence de plus en plus marquée – et dont la marque ne sera
jamais excessive – entre le fait de parole et le fait de pensée »62. Ainsi, la typologie de
Guillaume se fonde sur une théorie générale de la structure linguistique63, ce qui permet
d’en extraire des modèles de fonctionnement, comme l’acte de langage, expliquant les
variations d’un type de langue à l’autre et les réunissant dans une systématique
universelle.
39 Cependant, ne nous y trompons pas, Guillaume ne conçoit pas une typologie
généalogique comme la grammaire comparée traditionnelle dont « l’objectif est de faire
remonter l’origine des langues à un prototype restitué »64, l’universalité de son modèle
théorique est la conséquence de la manipulation sans cesse renouvelée des structures de
langues par la pensée humaine, c’est « l’entendement humain » qui est cause
d’universalité.
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phénomènes encore largement incompris (et que l’on peut regrouper sous les termes de
sémantique et pragmatique) »96.
59 Jean Caelen, directeur de recherche au CNRS, laboratoire « Communication langagière
et interaction personne-système », à Grenoble, dresse la liste des principales difficultés
rencontrées dans la reconnaissance automatique de la parole : « On voit que les énoncés
ne fournissent pas en eux-mêmes assez d’informations pour comprendre. [Vous reste-t-il
des places pour Paris ? = Je voudrais un billet.] Il faut y adjoindre les énoncés précédents
(co-texte) ainsi que la situation et les connaissances d’arrière-plan (contexte). Ils
contiennent aussi parfois des informations inutiles et bruyantes. [S’il vous plaît !, euh, je
cherche une… non je désire aller à Paris par le premier train.] Cela veut dire qu’il faudrait
à une machine des capteurs sur le monde et des connaissances d’arrière-plan, ou posséder
des représentations explicites de la tâche pour appréhender totalement la situation
correspondant à l’énonciation. Comprendre c’est donc plus que reconnaître, c’est être
potentiellement capable de fournir une réplique à un énoncé »97.
60 L’apport de la recherche en robotique et en I.A. à la linguistique, hormis l’originalité et
la richesse d’un regard pluridisciplinaire, est la modélisation informatique qui permet de
soumettre un modèle à l’épreuve de son fonctionnement. Sachant que l’intérêt d’un
modèle réside dans sa simplicité. En effet, un modèle qui fonctionnerait pour les robots,
même s’il ne rendait pas compte directement de la réalité humaine pourrait aider les
linguistes à se poser les bonnes questions, à envisager les phénomènes sous-jacents
simples du langage. René Carré rappelle dans ses conclusions la citation de Jean Perrin,
prix Nobel de physique en 1926, « la science remplace du visible compliqué par de
l’invisible simple »98. A laquelle répond comme un écho le modèle théorique guillaumien.
A quand sa modélisation informatique ?
13. Conclusion
61 Après avoir passé en revue les principales contributions à l’étude de la part
d’universalité du langage humain qui perdure dans ses différentes solutions d’expression
que sont les langues du monde, un constat s’impose : il reste à démêler ce qui est
intimement lié et constitue le nœud de la question des universaux en déterminant la part
qui revient respectivement à la physiologie humaine, à la pensée humaine (généralisation,
particularisation), à la motivation du signe et, par héritage, à la langue mère.
62 Merritt Ruhlen s’appuie sur l’arbitraire du signe pour bâtir son hypothèse de langue
mère qui nous paraît très convaincante dans les échos qu’elle trouve en génétique des
populations et en paléonthologie. Pourtant – et ce n’est pas la moindre des contradictions
soulevées dans cet article – la motivation du signe permet aussi d’expliquer l’existence et
de délimiter l’étendue d’un socle commun (premières acquisitions phonémiques) et des
diverses extensions qui particularisent les différentes langues (dernières acquisitions
phonémiques). Mais on peut voir les choses sous un autre angle : le fonctionnement
commun de la pensée humaine et les acquisitions phonémiques communes peuvent être
les conséquences de l’héritage commun que représente notre langue mère.
63 Le dilemme se poursuit si l’on se demande laquelle, de la pensée humaine ou de la
langue mère, est à l’origine de l’autre. Elles pourraient aussi être concomitantes ou tout du
moins constituer un faisceau de causes pour un même résultat.
64 La récapitulation ontophylogénique se lit dans la construction de notre organisme et
dans sa physiologie, lors de l’embryogenèse, mais aussi après la naissance, dans
l’élaboration des bases du système phonologique et dans son fonctionnement, lors du
babil. Parallèlement à la mise en place de ce socle langagier commun, continuent de se
développer les perceptions sensorielles et les liens de signification entre elles et les sons
émis ou entendus. Le langage exige l’élaboration d’une coordination sensorielle et motrice.
La signification régit-elle et fonde-t-elle cette coordination ? Ou bien en est-elle le
résultat ?
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65 Soit en schéma :
Bibliography
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Notes
1 Sylvain AUROUX, La raison, le langage et les normes, Paris, Puf, 1998, p. 21.
2 Sylvain AUROUX, op. cit., p. 31 ; Jean DUBOIS et alii, Dictionnaire de linguistique, Paris,
Larousse, 1989, p. 280.
3 Jean DUBOIS et alii, Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse, 1989, p. 280.
4 GRÉVISSE, D’après Robert DE FLERS, « La langue française » in La force de l’orthographe,
Bruxelles, De Boeck Duculot, 3ème éd. revue par André Goosse, 1996, p. 140.
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23/2/2019 Les universaux linguistiques
5 N. BEAUZÉE et J. F. MARMONTEL (dir.), Encyclopédie méthodique, grammaire et belles lettres,
1786, t. 3, p. 623.
6 Sylvain AUROUX, op. cit., pp. 31-32.
7 Encyclopedia Universalis.
8 Sylvain AUROUX, op. cit., p. 39.
9 Roman JAKOBSON, Essais de linguistique générale, Paris, Editions de Minuit, 1963, p. 84.
10 Ibidem.
11 Sylvain AUROUX, op. cit., p. 87.
12 Dans les langues isolantes d’Extrême-Orient, la distinction verbe/nom ne se réalise pas
morphologiquement, mais elle existe dans le système de ces langues : elle est tributaire du sens, elle
n’est pas morphologique ou syntaxique mais sémantique.
13 Jean DUBOIS et alii, op. cit., p. 280.
14 Ibidem, p. 504.
15 Claude HAGÈGE, La structure des langues, Paris, PUF, « Que sais-je ? » n° 2006, 2ème édition
corrigée, 1986, pp. 9-10.
16 Jean DUBOIS et alii, op. cit. Voir aussi sur la même question : Sophie DUBAIL-SAFFI, « Un autre
regard sur les travaux de Roman Jakobson », in La place et la fonction de l’accent en italien, thèse
de Doctorat, Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris 3, 1991, pp. 407-425.
17 Catherine KERBRAT-ORECCHIONI, Les interactions verbales, Paris, Armand Colin, 1994, tome
3, pp. 127-128.
18 Sophie SAFFI, « Le féminin, un accord décalé », in Italies, Revue d’études italiennes, Université
de Provence, Aix-en-Provence, n°3, Femmes italiennes, Hommage à Marie-Anne RUBAT DU
MÉRAC, juin 1999, pp. 351-366.
19 Joseph H. GREENBERG et alii, Universals of Language, Cambridge Massachusetts/London
England, The M.I.T. Press, 1963 (« Memorandum concerning language universals »: pp. XV-XXVii).
20 Joseph H. GREENBERG, « Some universals of grammar with particular reference to the order of
meaningful elements », in Universals of Language, pp. 73-113.
21 Roman JAKOBSON, « Implications of language universals for linguistics », in Universals of
Language, pp. 263-278.
22 Joseph H. GREENBERG, Les langues indoeuropéennes et la famille eurasiatique, Paris, Belin,
2003 pour la traduction française, l’original a été publié en 2000.
23 « Greenberg’s paper treats the universals of grammar “with particular reference to the order of
meaningful elements” (syntactic or morphological constituents) » (Roman JAKOBSON, Universals
of Language, cit., p. 270)
24 « Greenberg’s statements on universals in the “order of meaningful elements” rightly put forward
the notion of a “dominant” order. We are reminded that the idea of dominance is not based on the
more frequent occurrence of a given order: actually what is here introduced into the “order typology”
by the notion of dominance is a stylistic criterion. » (Ibidem, p. 268.)
25 Ibidem, pp. 268-269.
26 Ibidem, p. 265 et p. 270.
27 Roman JAKOBSON, Langage enfantin et aphasie, Paris, Les éditions de Minuit, 1969.
28 Ibidem, pp. 55 et svtes.
29 Ibidem, p. 51.
30 Ibidem, p. 57.
31 Sophie SAFFI, « La faute de conjugaison, une conséquence de l’exercice de traduction ou le reflet
de l’évolution du système verbal ? » in Cahiers d’études romanes, Université de Provence, n° 7/1,
pp. 125-166 (L’apprentissage des écarts : pp. 148-152).
32 Roman JAKOBSON, Langage enfantin et aphasie, cit., p. 60.
33 Ibidem, p. 62.
34 Ibidem, p. 53.
35 Ibidem, p. 54.
36 Ibidem, p. 60.
37 Ibidem, p. 61.
https://journals.openedition.org/etudesromanes/2424?lang=en 21/24
23/2/2019 Les universaux linguistiques
38 Marcel LOCQUIN, Quelle langue parlaient les ancêtres préhistoriques ?, Paris, Albin Michel,
2002, pp. 25-37 et aussi pp. 77-104.
39 « “L’ontogenèse récapitule la phylogenèse”, disent les biologistes depuis Haeckel. L’ontogenèse,
c’est tout le processus de développement d’un individu à partir d’un œuf fécondé ; la phylogenèse,
c’est le développement évolutif d’une lignée. Dire que ”l’ontogenèse récapitule la phylogenèse”
signifie que tout être vivant, dans les premiers stades de son développement, repasse par les
principales premières étapes de la vie dans sa lignée. » (Marcel LOCQUIN, op. cit., p. 25).
40 Ibidem, pp. 28-30.
41 Ainsi, du latin aux langues romanes, on observe un mouvement évolutif d’antéposition dans les
prépositions et les déterminants, de l’information morphologique auparavant portée par les
désinences casuelles. Et encore, de l’indo-européen de type agglutinant aux langues romanes, on
constate des mouvements dans l’ordonnance syntaxique comme le souligne Alvaro Rocchetti à
l’occasion d’une comparaison des syntaxes de phrases turque et française : “[…] la structure
syntaxique en miroir entre les deux langues est due au fait que chacune d’entre elles représente,
dans sa propre famille, la langue la plus proche du modèle idéal : celle du type agglutinant pour le
turc, celle du type à formes antéposées pour le français. L’obligation, en français, à la différence des
autres langues romanes, d’antéposer les pronoms sujets, les articles, le partitif, etc. et, à l’inverse, la
démarche tendant à postposer ce qui était antéposé (ex. : la négation latine « non », antéposée,
devenant la négation du français parlé « pas », postposée) montre que la restructuration syntaxique,
commencée lors du passage de l’indo-européen au latin, se continue encore sous nos yeux. Le
renoncement à l’ordre syntaxique strict de l’indo-européen a conduit à la grande liberté syntaxique
du latin, puis, les langues romanes ont retrouvé – plus exactement ‘reconstruit’ – une syntaxe de
plus en plus contraignante.” (Alvaro Rocchetti, « De l’indo-européen aux langues romanes :
apparition, évolution et conséquences de la subordination verbale » dans un recueil en l’honneur des
80 ans de Bernard Pottier, à paraître.
42 Marcel LOCQUIN, op. cit., pp. 34-35.
43 Aaron DOLGOPOLSKI, « The Indo-European Homeland and Lexical Contacts of Proto-Indo-
European with Other Languages », in Mediterranean Language Review, n° 3, 1988, pp. 7-31.
Vladislav ILLYCH-SVITCH, « Materialy k sravnitelnomou slovariou nostratitcheskix iazykov », in
Etymologuia, Moscou, 1965, pp. 321-396, traduction anglaise dans V. CHEVOROCHKINE, (éd.),
Reconstructing Languages and Cultures, Bochum, Brockmeyer, 1989. Pour connaître l’historique
de ces travaux lire : Merritt RUHLEN, L’origine des langues. Sur les traces de la langue mère, Paris,
Belin, 1997 pour la traduction française, original publié en 1994, pp. 84-85.
44 Les langues indoeuropéennes et la famille eurasiatique, Paris, Belin, 2003, p. 10.
45 Merritt RUHLEN, op. cit., pp. 233-271.
46 Pour une information plus complète sur l’histoire des langues, consulter les articles de Gwen-
Haël DENIGOT, « L’origine des langues », p. 122-135, « Enquête sur le lointain passé des langues
d’Europe », pp. 136-145, et de François Lassagne « Les langues au régime des gènes », pp. 146-153,
in Science&Vie, n° 227 hors-série « Découvertes : du langage aux langues », Juin 2004.
47 Merritt RUHLEN, op. cit., p. 234.
48 Gustave GUILLAUME, Principes de linguistique théorique, Paris, Klincsieck, 1973, pp. 121-122.
49 « L’évolution suivie par l’homme au cours des 200 000 dernières années ne semble pas cadrer
avec le concept darwinien de mutation lente et progressive. Pourtant, point n’est besoin de faire
intervenir des forces surnaturelles pour expliquer l’évolutionnisme de l’homme. Il est vraisemblable
que l’homme a développé une capacité d’adaptation qui lui a permis de substituer une évolution
culturelle accélérée à des mutations biologiques lentes : l’aptitude à se mettre à la place d’autres
individus – le rendant ainsi capable d’apprentissage social et, du même coup, de développer
progressivement des traditions culturelles complexes. Les singes anthropoïdes peuvent faire preuve
d’inventivité. Mais à l’évidence, ces espèces ne sont pas en mesure de prêter à d’autres individus des
intentions, des objectifs et des motivations, ni de reconnaître ces aptitudes mentales à travers les
outils et les symboles. » (Thomas Weber de l’Institut d’écologie animale de l’Université de Lund, Les
différentes facettes de l’évolution, http://www.arte-tv.com/fr/connaissance-decouverte/aventure-
humaine/).
50 Aurélien SAUVAGEOT, La structure du langage, Publications de l’Université de Provence,
« Langues et Langage », collection du Cercle Linguistique d’Aix-en-Provence, n° 2, 1992, p. 34.
51 Ibidem, p. 38.
52 Ibidem, p. 37.
53 Ibidem.
54 Ibidem, p. 31.
55 Ibidem, p. 33.
56 Ibidem, p. 34.
https://journals.openedition.org/etudesromanes/2424?lang=en 22/24
23/2/2019 Les universaux linguistiques
57 Claude HAGÈGE, La structure des langues, Paris, PUF, 2ème éd. 1982, pp. 4-9.
58 Ibidem, p. 3.
59 Annie BOONE et André JOLY, Dictionnaire terminologique de la systématique du langage,
Paris, L’Harmattan, 1996, p. 430.
60 Gustave GUILLAUME, Leçon inédite O6/11/41, in Ibidem, p. 432.
61 Gustave GUILLAUME, Leçon inédite 19/03/42, in Ibidem., p. 110.
62 Gustave GUILLAUME, L’architectonique du temps dans les langues classiques, Paris, Champion,
1945, p. 31.
63 Annie BOONE et André JOLY, op. cit., pp. 431-432.
64 Ibidem.
65 Gustave GUILLAUME, Temps et verbe, Paris, Champion, 1945, pp. 132-133.
66 Annie BOONE et André JOLY, op. cit., p. 433.
67 Gustave GUILLAUME, Principe de linguistique théorique, Paris, Klincksieck, 1973, p. 200.
68 Gustave GUILLAUME, Leçons de linguistique 1948-49, Paris, Klincsieck, 1971, p. 215.
69 Annie BOONE et André JOLY, op. cit., pp. 422-423.
70 Gustave GUILLAUME, Langage et science du langage, Paris, Nizet, 1964, p. 99.
71 Gustave GUILLAUME, Leçon inédite 16/12/43, in Annie Boone et André Joly, op. cit., p. 434.
72 Arturo MARTONE, professeur du département de philosophie et de politique de l’Institut
universitaire oriental de Naples, a rédigé une présentation à la publication italienne des Principes de
linguistique théorique de Gustave Guillaume (Gustave GUILLAUME, Principi di linguistica teorica,
Naples, Liguori editore, 2000, pp. XI-XX), dont il a supervisé la traduction réalisée par Roberto
SILVI.
73 Temps et verbe, cit., pp. 133-134.
74 Noam CHOMSKY, La linguistique cartésienne suivi de La nature formelle du langage, Paris,
Éditions du Seuil, 1969 (pour la traduction française, original paru en 1966), 183 p.
75 Jean-Philippe BRICKA, « Une grammaire innée ? », in Science&Vie, n° 227 hors-série
« Découvertes : du langage aux langues », Juin 2004, p. 27.
76 Ibidem.
77 Bruce Bradley’s Archaeology Page (http://www.primtech.net/).
78 Jean-Philippe BRICKA, op. cit.
79 Ibidem, p. 24.
80 Roman JAKOBSON, Essais de linguistique générale, Paris, Les éditions de Minuit, 1973, p. 49.
81 Reportage de Jean-Pierre ROGEL et Pascal GÉLINAS, Radio Canada, mai 2005.
82 Sylvain AUROUX, op. cit., p. 86.
83 Jean-Pierre ROGEL et Pascal GÉLINAS, op. cit.
84 Marcel LOCQUIN, op. cit., p. 94.
85 Yves COPPENS, « Préhistoire du langage », in Le singe, l’Afrique et l’homme, Paris, Fayard,
1983.
86 Marcel LOCQUIN, op. cit., p. 86.
87 Présentation d’une série de conférences Les origines du langage et la construction du sens, Cité
des Sciences, Paris, les 9, 16 et 30 novembre 2002 et 8 février 2003. On peut écouter les cours sur le
site suivant : http://www.cite-sciences.fr/français/ala_cite/college/02-03/cours/09-02-cerveau/11-
steels/accueil.htm
88 Frédéric KAPLAN, L’hypothèse du langage égoiste, cours du 9 novembre 2002, même site.
A propos de l’évolution culturelle, la mémétique de Susan Blackmore semble une voie intéressante à
explorer (http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2003/48/blackmore.htm).
89 Frédéric KAPLAN, L’anatomie du langage, cours du 16 novembre 2002, même site.
90 Xavier MULLER, « S.M.A. Vers une nouvelle intelligence artificielle », in Science&vie n° 1039,
Avril 2004, pp. 58-61.
91 « Le point sur la prise de décision », in Science&vie, n° 1036, p. 98.
92 Sophie SAFFI, « Discussion de l’arbitraire du signe », in Italies, n°9, Figures et jeux du hasard,
2005, pp. 345-394.
https://journals.openedition.org/etudesromanes/2424?lang=en 23/24
23/2/2019 Les universaux linguistiques
93 Frédéric KAPLAN, La construction collective du sens : expériences robotiques, cours du 30
novembre2002, même site.
94 Ibidem. Lire aussi : Jean-Paul Baquiast et Cristophe Jacquemin, Des bactéries aux robots. De la
coopération au langage, 12/12/2004, à l’adresse suivante :
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2004/60/ecagents.htm
95 René CARRÉ et alii, Langage humain et machine, Paris, Presses du CNRS, 1991, p. 276.
96 Ibidem, p. 280.
97 Jean CAELEN, « À l’écoute de la parole humaine », in La Recherche, n° 285 mars 1996, cité par
Ranka BIJELJAC et Roland BRETON, Du langage aux langues, Paris, 1997, pp. 116-117.
98 René CARRÉ et alii, op. cit., p. 274.
List of illustrations
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1.png
File image/png, 6.2k
References
Bibliographical reference
Sophie Saffi, « Les universaux linguistiques », Cahiers d’études romanes, 14 | 2005, 47-82.
Electronic reference
Sophie Saffi, « Les universaux linguistiques », Cahiers d’études romanes [Online], 14 | 2005, Online
since 15 January 2013, connection on 24 February 2019. URL :
http://journals.openedition.org/etudesromanes/2424 ; DOI : 10.4000/etudesromanes.2424
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La faute de conjugaison, une conséquence de l’exercice de traduction ou le reflet de
l’évolution du système verbal ? [Full text]
Published in Cahiers d’études romanes, 7 | 2002
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