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RECHERCHE
N°109

&SANTÉ
Soutenir la Fondation pour la Recherche Médicale

6 LA RECHERCHE EN DIRECT
Infecions nosocomiales,
une nouvelle arme préventive

25 LA FONDATION ET VOUS
Le site Internet
de la Fondation fait
peau neuve

15 DOSSIER

Cancer
1er trimestre 2007 – 2,50 € – www.frm.org

de la prostate
préserver « l’homme »
FRM109 P02_03somSR1VD 4/12/06 15:25 Page 2

XSOMMAIREX XÉDITORIALX

JANVIER • 2007
RECHERCHE
& SANTÉ
EST LA REVUE
DE LA FONDATION
RECHERCHE MÉDICALE
Directeur de la publication :
Denis Le Squer
Comité éditorial :

De grands chantiers d’aides à

Denis Le Squer, Agnès Lara,
page 4 LA RECHERCHE EN DIRECT Catherine Monnier, Joëlle Finidori.
Comité de rédaction :

5 4 Maladie d’Alzheimer : des souris retrouvent la mémoire Membres du comité éditorial,

la recherche lancés grâce à vous

r
P Claude Dreux, Isabelle Fleury,
5 Mélanome : l’espoir de la thérapie génique Céline Guéganou, Claude Pouvreau,
6 Infections nosocomiales : une nouvelle arme préventive Valérie Riedinger.
Ont participé au dossier :
Stéphane Oudard, Nicolas Thiounn,
8 LE POINT SUR Arnauld Villers, Xavier Martin,
l’aube de cette nouvelle année qui marquera le soixan-

Leucémie lymphoïde chronique :
une maladie à plusieurs visages
Touchant la personne âgée, la leucémie lymphoïde
chronique est une maladie du sang qui a vu apparaître
ces dernières années plusieurs traitements efficaces.
page
À
Albert Gelet, Alexandre de la Taille,
Xavier Rébillard, Jean Revault
d’Allonnes, Olivier Cuvillier, Sylvain tième anniversaire de la Fondation pour la Recherche
Mimoun, Mathieu Silberberg.
Médicale, nous sommes heureux de vous annoncer
Ont participé à la rédaction :
Aurélien Coustillac, Valérie Devillaine,
Émilie Gillet, Caroline Guignot, Anne que, grâce à votre générosité, nous avons pu initier plu-
Lefevre-Balleydier, Adélaïde Robert-

Alexandre Moulard/FRM
Mais aucun ne parvient à éliminer les rechutes Géraudel, Frédéric Vladyslav.
sieurs grands programmes d’aide à la recherche.
8 11 Neurologie : par la seule force de la pensée
Couverture : Antonio Mo/
gettyimages.
Ainsi, c’est près de 6 millions d’euros qui ont été engagés
12 Ophtalmologie : les caroténoïdes protègent nos yeux Conception et réalisation : dans le cadre du programme « Grands Équipements ». Nous
allons pouvoir doter 23 plates-formes de recherche, situées
13 ENTRETIENS CROISÉS 41, rue Greneta, 75002 Paris.
Responsable d’édition : dans toute la France, de matériels de très haut niveau tech-
Valérie Devillaine.
À quoi sert la recherche médicale : Direction artistique : nologique indispensables à une recherche moderne.
à soigner les malades ou la maladie ? Marie-Laure Noel.
Un autre axe prioritaire de la Fondation est le soutien aux recherches sur
Maquettiste :
Abdoulaye N’Diaye.
les pathologies liées au vieillissement. Avec un budget de 3 millions d’euros,
15 DOSSIER CANCER DE LA PROSTATE Secrétariat de rédaction :
Véronique Boismartel, Laurence Pindat
nous avons pu, en 2006, financer 16 projets sur le vieillissement neuro-
page Préserver « l’homme » Iconographie : Marion Ricard.
Chef de fabrication : Sylvie Esquer. sensoriel. En 2007, nos efforts se porteront sur le vieillissement cardio-
17 Recherche : les prémices d’un nouveau traitement Impression : Maury.
15 18 Témoignage : « Que les hommes sachent »
Périodicité : trimestrielle.
Copyright : la reproduction
vasculaire. Les meilleurs projets de recherche dans ce domaine seront sélec-
19 Point de vue du Dr Xavier Rebillard : Le dépistage, des textes, même partielle, est tionnés au printemps avec un budget dédié de 3 millions d’euros également.
soumise à notre autorisation sur
« une priorité de santé publique » demande écrite préalable. Et parce que les grands programmes spécifiques lancés par la Fondation
Date et dépôt légal à parution :
20 EN IMAGES Janvier 2007 • ISSN 0241-0338 correspondent à des financements sur trois années, nous sommes extrême-
Dépôt légal n° 8117
La prostate, un organe exclusivement masculin ment attentifs à leur suivi, tant sur le plan financier que scientifique. C’est
22 Troubles urinaires et sexuels : il faut se battre
pour cela qu’a lieu, ce mois-ci, une réunion permettant d’évaluer les progrès
Pour tous renseignements ou pour
23 VIE PRATIQUE recevoir Recherche & Santé, de l’ensemble des projets soutenus dans le cadre du programme « Défis de
adressez-vous à :
Prévenir : hygiène de vie ; Dépister : détecter précocement ; Fondation pour la recherche en allergologie ». Les chercheurs feront le point sur l’avance-
Traitement : un choix éclairé ; la Recherche Médicale
ment de leurs travaux et les nouveaux axes qu’ils souhaitent développer,
54, rue de Varenne
Vivre avec : soigner les conséquences 75335 Paris Cedex 07 devant un comité d’experts.
Service donateurs :
01 44 39 75 76 Bien entendu cette effervescence féconde ne serait pas possible sans le
25 LA FONDATION ET VOUS Information scientifique :
01 44 39 75 92 soutien fidèle de nombreux donateurs. L’action de tous est importante.
25 Notre site Internet fait peau neuve Rédaction :
Aussi mes vœux pour cette nouvelle année vont-ils tout naturellement à
01 44 39 75 68
page 26 Victoires de la médecine : Anne Eichmann, meilleur espoir
de la recherche médicale
Contribution de soutien chacun d’entre vous et aux vôtres. Des vœux de santé d’abord, parce que
25 27 Claude Siraut, donateur : « Que les objectifs de la Fondation
pour 4 numéros : 10 €
Chèque à l’ordre de la Fondation
pour la Recherche Médicale
nous ne sommes rien sans elle. Mais aussi, pour tous ceux qui comme
soient en phase avec l’intérêt du public » Site Internet : ww.frm.org moi avancent dans l’âge, le souhait d’une qualité de vie conservée le plus
29 En régions : Hérault, pleins feux sur la Fondation longtemps possible grâce aux progrès de la recherche médicale.
31 NRJ et la Fondation : sur la même longueur d’onde
32 VOS QUESTIONS/NOS RÉPONSES La Fondation pour la Recherche
Hypothyroïdie : de la baisse d’hormone à la baisse de forme Médicale, établissement reconnu
d’utilité publique par décret du 14 mai Pierre Joly
34 Le don en ligne, simple et économique 1965, est membre fondateur du
Président du Conseil de surveillance
Comité de la Charte de déontologie
des associations humanitaires.
35 ON SE DIT TOUT

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er
trimestre 2007 RECHERCHE & SANTÉ l page 3 l N° 109 • 1
er
trimestre 2007
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MALADIE D’ALZHEIMER
Des souris retrouvent la mémoire
EN CLAIR : ● En cas de maladie d’Alzheimer, l’enzyme Uch-L1 norma-
lement présente dans le cerveau voit son taux baisser ● En le faisant aug-
menter chez la souris, des chercheurs sont parvenus à restaurer leur mémoire.
BSIP/Mendil
MÉMOIRE
ZIP… et elle s’efface
ffacer des souvenirs, puis
E Dans notre numéro d’octobre p. 10,
autoriser le cerveau à en mettre
en mémoire de nouveaux…
Ce n’est pas de la science-fiction,
mais une expérience menée avec
succès par des chercheurs américains,
en bloquant ou non une protéine,
la kinase M zêta. Cette enzyme,
que l’on trouve exclusivement
dans le cerveau, s’est récemment
révélé jouer un rôle fondamental
dans les processus cellulaires
de mémorisation et d’apprentissage.
Or on sait depuis peu l’inactiver
grâce à une molécule baptisée ZIP.
L’équipe américaine de Todd Sacktor
a voulu tester l’impact de ce blocage
sur l’apprentissage de souris.
Les rongeurs ont d’abord appris
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
P
our trouver une parade
à la maladie d’Alzheimer,
les chercheurs ont jusqu’alors
concentré leurs efforts sur les plaques
amyloïdes qui s’accumulent autour
des neurones. Les travaux récents
de scientifiques américains ouvrent
néanmoins une autre piste, en
démontrant le rôle clé d’une enzyme
(Uch-L1) dans cette pathologie :
en stimulant son activité, ils ont
réussi à restaurer la mémoire
de souris présentant des symptômes
d’Alzheimer.
Voici deux ans, il a été montré un
déficit de l’enzyme Uch-L1 chez les
personnes atteintes de maladie
d’Alzheimer. D’autres études ont
Certaines enzymes présentes dans
le cerveau stimulent la mémoire,
tout comme les exercices.
à repérer un danger dans un espace
donné, puis ont reçu une dose de ZIP.
Que l’injection ait eu lieu 24 heures
ou un mois après l’apprentissage,
les souris étaient ensuite incapables
d’éviter ce danger. Mais si les
chercheurs attendaient que ZIP ne
fasse plus effet, les souris pouvaient
réapprendre à suivre tel ou tel
parcours. Cette expérience confirme,
d’une part, le lien entre certains
processus cellulaires et les capacités
d’apprentissage et de mémoire,
et, d’autre part, ouvre de nouvelles
pistes thérapeutiques pour augmenter
les facultés de mémorisation ou
lutter contre les pertes de mémoire. ■
Source : Science, août 2006
l
4 l N° 109 • 1er
trimestre 2007
révélé que cette enzyme intervenait
dans le processus cellulaire de
mémorisation et d’apprentissage.
L’équipe de Michael Shelanski a
donc voulu tester le rôle d’Uch-L1
sur la mémoire de la souris, en pariant
qu’elle était impliquée dans la maladie
d’Alzheimer. Les chercheurs ont
d’abord traité des coupes de cerveau
de souris non malades avec une
molécule bloquant l’action de
l’enzyme. Ils ont observé que les
processus cellulaires de mémorisation
étaient moins bons, mais ils
redevenaient normaux lorsque
l’activité de l’enzyme était restaurée.
Le même effet était relevé sur des
coupes de cerveaux de souris
présentant des plaques amyloïdes.
Un test d’apprentissage a montré que
des souris traitées de la même façon
retrouvaient la mémoire. Cette
enzyme est donc l’espoir d’un nouveau
traitement pour les personnes
souffrant de la maladie d’Alzheimer. ■
Source : Cell, août 2006
BSIP/Mendil
ERRATUM
nous avons par erreur attribué
les travaux de recherche sur
les addictions à une équipe
du Collège de France dirigée
par Jacques Glowinski, alors qu’ils
ont été dirigés par Jean-Pol Tassin,
en collaboration avec Lucas Salomon
et Christophe Lanteri. Cette équipe
n’avait pas bénéficié du soutien
de la Fondation.
Plaques amyloïdes : dépôts
de protéines qui se forment
dans le cerveau et qui, en excès,
sont toxiques pour les neurones.
Enzyme : protéine accélérant et
rendant possibles de nombreuses
réactions chimiques dans l’organisme.
MÉLANOME
L’espoir de la thérapie génique
EN CLAIR :
● En manipulant les gènes de nos propres cellules de défense,
il est possible de leur apprendre à mieux reconnaître les cellules cancéreuses
● Testée sur 17 patients, la méthode a permis de sauver deux d’entre eux.
es globules blancs sont
L les cellules de notre système
immunitaire qui permettent
de nous défendre contre les infections,
et aussi contre les cancers. Les
chercheurs ont en effet observé
que certains globules blancs
étaient équipés d’un « système
de reconnaissance » appelé TCR,
qui les rend capables de reconnaître
et de tuer les cellules cancéreuses.
Le mélanome touche 7 000 personnes par an en France. Un diagnostic précoce
est essentiel dans le traitement de ce cancer de la peau. Pensez à vous faire examiner
par un dermatologue.
CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Une alternative à la chirurgie ?
eux chercheurs anglais viennent
D de montrer qu’un traitement
local pourrait faire échec
au virus responsable du cancer
du col de l’utérus. Les Drs Ian et
Lynne Hampson ont en effet révélé
qu’une molécule, le lopinavir, est
capable d’induire la mort de cellules
infectées par le papillomavirus humain
le plus fréquent dans les cancers
du col de l’utérus, le HPV16.
Et les deux scientifiques pensent
qu’elle sera sans doute aussi efficace
sur les autres papillomavirus en cause.
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
Mais ces cellules « tueuses » ne sont
pas présentes chez tous les malades.
D’où l’idée de les créer artificiellement
en prélevant des globules blancs
chez les malades, en les modifiant
génétiquement pour les rendre
capables de reconnaître les cellules
cancéreuses, puis en les réinjectant.
Tel est le protocole qu’a suivi l’équipe
américaine de Steven Rosenberg.
Chez presque tous les patients atteints
Ce médicament était jusqu’ici utilisé
contre le sida. Cette découverte d’une
efficacité contre le cancer met en
évidence l’importance de passerelles
entre les recherches sur différentes
maladies. Le traitement, appliqué en
crème sur les lésions précancéreuses,
pourrait constituer une alternative
à la chirurgie et sauver des dizaines de
milliers de femmes, notamment dans
les pays en voie de développement
où la chirurgie est moins accessible. ■
Source : Anti-viral Therapy,
septembre 2006
l
5 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
d’une forme avancée de mélanome
(avec métastases) et ayant bénéficié
de ce traitement, les nouveaux
globules blancs se sont multipliés.
Mais l’effet thérapeutique n’a été
observé que pour deux patients.
Ce qui reste un exploit à ce stade
de la maladie. L’équipe de Rosenberg
cherche donc encore à améliorer
sa technique, mais ces deux guérisons
sont déjà un formidable espoir. ■
Source : Science express, août 2006
Métastases : dissémination de cellules
cancéreuses vers des organes distants
de la tumeur d’origine.
Vers un meilleur
dépistage
du cancer colorectal
Actuellement le dépistage du
cancer colorectal est basé sur
le test Hemoccult qui détecte la
présence de sang dans les selles.
Mais cette méthode n'est pas
suffisamment sensible pour déceler
nombre de tumeurs et peut aussi
donner des résultats positifs en
l'absence de tumeur. Un nouveau
test de dépistage immunologique
du sang dans les selles plus fiable
a donc été proposé. Cette méthode
très sensible (presque trop) permet
de détecter des quantités infimes
de sang qui ne traduisent pas
nécessairement un risque de
cancer. Il fallait donc déterminer
le seuil de sensibilité de ce test.
C'est chose faite grâce à une
procédure de lecture automatisée
des résultats et à une analyse
réalisée sur une cohorte de
10 000 personnes. Cela permettra
d'identifier les patients ayant un
véritable risque de cancer
colorectal et qui doivent passer
une coloscopie pour confirmation
du diagnostic. Ces résultats
devraient favoriser la généralisation
du dépistage et faire ainsi baisser
la mortalité de ce cancer.
Source : Gut, septembre 2006
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INFECTIONS NOSOCOMIALES
Une nouvelle arme préventive
En se collant aux surfaces, et les unes aux autres, les bactéries forment des biofilms qui résistent aux antibio-
tiques et favorisent les infections nosocomiales. Bonne nouvelle : un produit capable de s’opposer à leur formation
vient d’être caractérisé par l’équipe de Jean-Marc Ghigo (Institut Pasteur, CNRS). Explications du chercheur.
DR
Comment avez-vous trouvé
une parade aux biofilms ?
On sait que dans la nature les bactéries
vivent essentiellement au sein de biofilms
hébergeant plusieurs espèces. En
tentant de modéliser leurs interactions,
nous avons observé qu’une bactérie
particulière pouvait inhiber la formation
de biofilm. Nous avons d’abord pensé
qu’elle sécrétait une toxine, mais il s’est
révélé qu’elle n’avait aucun effet nocif
Les nourrissons enfin
protégés contre la coqueluche ?
Un vaccin contre la coqueluche,
administrable par voie nasale et en
une seule dose, a prouvé son efficacité
chez les bébés souris. Pathologie
très contagieuse, la coqueluche est en
recrudescence chez les jeunes adultes
qui peuvent contaminer des nourrissons
trop jeunes pour être suffisamment
protégés par une vaccination classique.
D’où l’intérêt de ce candidat-vaccin
mis au point par l’équipe de
Camille Locht (Institut Pasteur de Lille).
Source : PLos Pathogens, juillet 2006
Toxine : poison toxique élaboré et sécrété
par un organisme vivant.
Capsule : gangue extérieure qui entoure certaines bactéries.
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
sur les autres bactéries : elle empêchait
seulement leur adhésion. En recherchant
les gènes responsables de cet effet,
nous avons identifié la molécule en
cause : un sucre complexe composant
la capsule de la bactérie pathogène.
Quelles perspectives
ouvre cette découverte ?
Nous avons testé l’efficacité de cette
molécule sur différents matériaux : du
verre, divers plastiques… Elle limite
pour chacun la capacité des bactéries
à adhérer au support, puis à former
des biofilms. Cet effet est observé
pour différentes bactéries responsables
d’infections nosocomiales, et il persiste
même quand le support est stérilisé
à haute température ! On peut donc
envisager d’utiliser cette molécule sur
du matériel médical – cathéters, pro-
thèses, filtres de dialyse, etc. – ou pour
le traitement de surfaces industrielles
LE DON UTILE
8 750 €
Le laboratoire de
Camille Locht a bénéficié
de l’aide de la Fondation
pour la Recherche Médicale à
hauteur de 8 750 €
en 2006, pour financer
les recherches d’une jeune
scientifique sur ce sujet.
Infection nosocomiale : infection contractée en milieu hospitalier.
Candidat-vaccin : vaccin devant encore faire la preuve de son
efficacité dans le cadre d’essais cliniques.
l
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trimestre 2007
VOS
DONS
en action
telles que les canalisations ou conduits
de tours aéroréfrigérées. Reste à tester
la persistance de son effet et son inno-
cuité en conditions réelles. ■
Source : PNAS, août 2006
LE DON UTILE
15 000 €
L’équipe du Dr Jean-Marc Ghigo
a reçu 15 000 € de la Fondation
pour la Recherche Médicale en
2005 en soutien aux travaux d’une
jeune chercheuse sur ce projet.
MÉNINGITE
Le méningocoque B
vaincu
a bactérie Neisseria meningitidis
L (ou méningocoque) compte plusieurs
groupes, dont cinq connus pour in-
duire des méningites. Jusqu’alors on ne
disposait d’un vaccin que pour quatre
d’entre eux. Ce manque pourrait être bien-
tôt comblé, grâce à une équipe italienne
parvenue à mettre au point un vaccin
efficace chez la souris contre le groupe B.
Testé chez l’animal, il a immunisé les souris
contre 78 % de souches bactériennes
issues des quatre coins du monde, et les
chercheurs pensent pouvoir étendre cette
protection vaccinale à plus de 95 % des sou-
ches. Reste à mener des essais cliniques
chez l’homme. L’enjeu est important : bien
que rares en France, ces méningites sont
en Afrique à l’origine d’épidémies pouvant
toucher des milliers de personnes. ■
Source : PNAS, juillet 2006
LA RECHERCHE EN DIRECT
MALADIE DE PARKINSON
Un nouveau pas vers un traitement
mine qui pourrait être toxique pour les
EN CLAIR : ● La maladie de Parkinson témoigne d’une disparition de
neurones. À terme, ces travaux pour-
certains neurones ● Celle-ci serait liée à l’action d’une molécule, l’alpha- raient donc déboucher sur la mise au
synucléine, qui agit en bloquant le transport de protéines dans les neurones. point de molécules thérapeutiques. Un
enjeu important, quand on sait que la
ourquoi, dans la maladie de Parkin- atteintes par un excès de synucléine. maladie de Parkinson, qui survient vers
P son, les neurones fabriquant de la
dopamine disparaissent-ils ? Voici
trois ans, les chercheurs avaient déjà
Quel lien avec les neurones à dopamine
détruits au cours de la maladie de Par-
kinson ? L’hypothèse est que le blocage
la soixantaine et touche en France
environ 100 000 personnes, reste pour
l’heure incurable. ■
partiellement répondu à la question : du trafic des protéines dans la cellule
d’après leurs résultats, la disparition entraînerait une accumulation de dopa- Source : Science, juillet 2006
des neurones à dopamine était liée à
l’accumulation anormale d’une protéine
appelée alpha-synucléine. Il restait néan-
moins à comprendre pourquoi. Pour
répondre à cette question, l’équipe de
Susan Lindquist a utilisé la levure comme
modèle d’étude. Elle a ainsi montré
qu’une surproduction d’alpha-synucléine
bloquait le transport des protéines au
sein de la levue.
Mais il y a mieux : le génome de la levure
étant connu, les chercheurs ont pu
identifier un gène particulièrement
actif, capable de restaurer le transport
des protéines, même en présence d’un
excès d’alpha-synucléine. L’effet théra-
peutique de ce gène a été confirmé sur
d’autres modèles animaux (drosophile, Fatigue, tremblements, rigidité et difficulté
BSIP/Mendil
à bouger. Peu à peu les symptômes de la
ver, rat), les scientifiques ayant à chaque
fois réussi à « guérir » les cellules
maladie de Parkinson se font plus handicapants.
TREMBLEMENT ESSENTIEL
Un premier gène identifié
our l’heure, il n’existe aucun trai- Autre constat : le récepteur muté est
P tement spécifique pour la maladie
héréditaire du tremblement essen-
tiel, qui touche 300 000 Français. Mais
plus sensible à la dopamine. En norma-
lisant la fonction du récepteur D3, avec
des molécules s’y fixant, on peut donc
Deux tremblements
différents
Le tremblement essentiel ne doit
en montrant qu’elle est associée à une espérer soigner la maladie. Reste à le pas être confondu avec la maladie
anomalie génétique (mutation) touchant vérifier par des essais cliniques. ■ de Parkinson. Dans le premier cas,
le récepteur D3 de la dopamine, l’équipe le tremblement est surtout présent
Source : PNAS, juillet 20 lors de l’exécution d’une action,
de Pierre Sokoloff (CNRS/Inserm) vient
qu’il s’agisse de bouger les mains,
d’ouvrir une piste. Les chercheurs ont
les jambes, la tête ou encore
examiné de près cette mutation chez Dopamine : substance chimique de parler. Alors que dans le second,
trente familles de malades. Résultat : très impliquée dans le contrôle du
mouvement, et jouant dans le cerveau le le tremblement se manifeste
chez vingt-trois familles, la maladie est rôle de messager entre cellules nerveuses. le plus souvent au repos et peut
cotransmise avec la mutation, les symp- Récepteur D3 : protéine située à la être associé à une rigidité et à
surface des neurones, capable de fixer
tômes étant plus précoces quand elle a la dopamine et de transmettre un ordre un ralentissement des mouvements.
été héritée à la fois du père et de la mère. chimique au neurone qui le porte.
l
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er
trimestre 2007
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le point sur…
LA LEUCÉMIE LYMPHOÏDE CHRONIQUE
Une maladie
à plusieurs visages
Touchant les personnes âgées, la leucémie
lymphoïde chronique est une maladie du sang
qui a vu apparaître ces dernières années plusieurs
traitements efficaces. Mais aucun ne parvient
à éliminer les rechutes…
rès souvent, on la découvre par
T
hasard, lors d’un bilan sanguin
prescrit pour une autre raison.
Signe particulier : un taux anor-
malement élevé de globules
blancs appelés lymphocytes dans le sang.
Un examen plus poussé permet alors de
confirmer le diagnostic de leucémie lym-
phoïde chronique (LLC). Un diagnostic
qui a toutes les chances d’effrayer le
patient. Pourtant, cette leucémie, qui
compte chaque année plus de 2 000 nou-
veaux cas en France, est une pathologie
de la personne âgée dont l’évolution est
souvent si lente qu’elle ne justifie aucun
traitement. Car comme l’explique le
Pr Brunot Varet, directeur du service d’hé-
matologie pour adultes de l’hôpital Necker :
« On regroupe sous le terme de LLC de
vraies pathologies qu’il faut soigner,
mais aussi des anomalies biologiques
qui n’ont finalement aucune incidence
sur l’espérance de vie. » Comme pour
beaucoup d’autres cancers, ses origines
restent inconnues. L’existence d’antécé-
dents familiaux n’est avérée que dans 5 %
des cas. Les recherches ont en revanche
permis de mieux prédire son évolution,
une fois le diagnostic posé. Ce pronostic
s’appuie sur la classification de Binet, qui
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
distingue trois stades de gravité et de
prise en charge (voir encadré). Mais il
s’est beaucoup affiné, en tenant compte
d’un certain nombre de marqueurs biolo-
giques de la maladie.
LA SURVEILLANCE
AVANT LE TRAITEMENT
« On surveille notamment l’évolution
du taux de lymphocytes : s’il est
supérieur à 15 000 par mm3 de sang,
et s’il double en moins d’un an, on sait
maintenant qu’il faut mettre en route
un traitement, même en stade A. » De
même, la présence d’anomalies bien
précises sur les chromosomes 11 et 17,
celle d’une molécule particulière (CD38)
à la surface de certains globules blancs,
ou l’abondance d’une protéine (ZAP 70)
impliquée dans l’activation de certains
lymphocytes, sont le signe que la maladie
risque d’évoluer plus rapidement et qu’il
faut la traiter.
Outre le traitement des complications
(infections bactériennes, virales ou à cham-
pignons), deux grandes stratégies théra-
Anticorps monoclonaux : anticorps tous identiques produits par une même lignée
de cellules du système immunitaire. Ils sont produits pour reconnaître spécifiquement
certaines cellules cancéreuses et entraîner leur destruction.
Allogreffe : greffe d’un organe ou de cellules issues d’une autre personne que le malade.
l
8 l N° 109 • 1er
trimestre 2007
Photos : Sébastien Erome
Dr Claire Léger-Falandry,
médecin, étudiante en thèse
dans le laboratoire
de Biologie moléculaire
de la cellule (CNRS/ENSL).
LE DON UTILE
16 800 €
Parmi les nombreux projets
de recherche sur les leucémies
que soutient la Fondation, celui
de Claire Léger-Falandry sur
les leucémies lymphoïdes chroniques
a bénéficié d’une aide de 16 800 €.
peutiques sont aujourd’hui proposées :
la chimiothérapie et les anticorps mono-
clonaux. Tous deux ont profité des avan-
cées de la recherche, et leurs molécules,
souvent associées, sont désormais très
efficaces pour faire baisser le nombre de
lymphocytes. Pourtant, elles n’empêchent
pas les rechutes, et seule l’allogreffe de
moelle permet d’obtenir une vraie guéri-
son : mais plus on progresse en âge, plus
elle est risquée. De plus, il faut trouver un
donneur compatible. Les espoirs reposent
donc sur la recherche des mécanismes
en cause : comme dans toutes les maladies
malignes, des anomalies génétiques
acquises sont certainement impliquées. ■
La fin du « tout générique »
a sonné. Les chercheurs
savent maintenant que
certaines maladies
trouvent leur origine
dans des phénomènes
annexes, dits épigénétiques.
INTERVIEW
Dr Claire Léger-Falandry
Médecin, étudiante en thèse de science dans le laboratoire de Biologie moléculaire
de la cellule (CNRS/ENSL), elle collabore avec le service d’Hématologie
du Pr Coiffier (centre hospitalier Lyon-Sud).
Vous avez choisi de travailler
sur la leucémie lymphoïde
chronique (LLC), pourquoi ?
La LLC est un cancer du sang
qui survient généralement autour
de la soixantaine. Le mécanisme
causal de cette maladie est mal connu,
probablement complexe, et pourrait
être favorisé par l’âge. De fait, la LLC
pourrait trouver son origine dans
des problèmes dits épigénétiques,
c’est-à-dire qui contrôlent l’expression
des gènes.
Qu’avez-vous mis en évidence ?
On sait que certains mécanismes
d’organisation de la chromatine
sont perturbés au cours de la LLC.
Par ailleurs, dans près de la moitié des
cas, une portion du chromosome 13 est
absente. Nous avons cherché le lien
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
Dans le cas de la LLC, l’organisation
de l’ADN dans la cellule serait en cause, c’est
l’objet des travaux de Claire Léger-falandry.
entre les deux, en étudiant les produits
de gènes affectés par la cassure :
c’est le cas, notamment, d’une
protéine appelée CLLD8. Nos résultats
montrent qu’elle est impliquée dans
une modification chimique appelée
méthylation, et que si CLLD8 vient
à manquer, le cycle de vie de la cellule
est gravement perturbé. Si une
dérégulation de la fonction de CLLD8
est confirmée au cours de la LLC,
la protéine pourrait devenir la cible
de nouveaux traitements... ■
Chromatine : ensemble des protéines
associées à l’ADN dans le noyau
des cellules et participant à la structure
des chromosomes.
Méthylation : ajout d’un groupement
chimique « méthyle » sur l’ADN.
Il permet de réguler (négativement)
l’activité des gènes.
l
9 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
L’ABC de la LLC
Dans la classification de Binet, on
distingue trois stades : A, B, C, de
gravité croissante. Le stade A est
asymptomatique. Au stade B, au
moins trois ganglions sont atteints et
le risque infectieux apparaît. Au stade
C, le nombre de globules rouges et
de plaquettes chute. Sauf facteur
particulier de mauvais pronostic, les
patients en stade A (environ deux
tiers des cas) ne sont que surveillés.
Aux stades suivants, il faut lutter
contre les complications infectieuses,
faire régresser les ganglions, puis
améliorer la production de globules
rouges et de plaquettes. L’espérance
de vie au stade A n’est pas différente
de celle de la population générale
de même âge.
FRM109 P04-12SR1VD 4/12/06 14:54 Page 10
DIABÈTE
Une nouvelle forme chez le nouveau-né et l’adulte
Parfois décrites comme trop éloignées des besoins des patients, des recherches
en génétique prouvent cette fois qu’elles peuvent bénéficier de façon immédiate
à des malades diabétiques. Les détails des travaux de Philippe Froguel, chercheur
au CNRS-Institut Pasteur de Lille et à l’Imperial College de Londres.
DR
Quelle est la place de la
génétique dans votre étude ?
Derrière des maladies « courantes »
qui touchent un nombre élevé
de personnes, la génétique
peut nous permettre d’identifier
des sous-groupes de patients
dont la pathologie a des origines
finalement très différentes.
En identifiant les mécanismes
à l’origine de leur maladie, on peut
envisager des traitements plus
adaptés à chacun. Ainsi la génétique
peut directement améliorer la vie
Le diabète nous vieillirait de quinze ans !
vec l’âge, le risque de maladies
A cardiovasculaires augmente
graduellement. Mais il existe
aussi d’autres facteurs de risques
comme l’excès de cholestérol,
l’hypertension ou le diabète. C’est
ainsi qu’une équipe de recherche de
l’université de Toronto, au Canada, a
voulu déterminer à partir de quel âge
les diabétiques présentent un risque
accru par rapport à la population
moyenne, afin de déterminer le
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
Le diabète néonatal
est rare (une naissance
sur 400 000 à 600 000).
Il est marqué par un
retard de croissance
du fœtus et une
déshydratation
dans les premiers
jours de la vie.
des patients, c’est ce que l’on appelle
la recherche translationnelle.
Qu’avez-vous découvert ?
Nous savions déjà que les sulfamides
favorisent la sécrétion d’insuline
en se fixant sur des récepteurs
spécifiques présents à la surface des
cellules. Grâce au registre de diabètes
néonataux mis en place il y a six ans
par Michel Polak (Inserm-hôpital
Necker-Enfants malades), nous
avons pu étudier plusieurs cas. Nous
avons ainsi découvert qu’il existe des
meilleur moment pour mettre
en place des mesures préventives.
Pour cela, les chercheurs ont analysé
une masse très importante des
données médicales, récoltées pendant
six ans auprès de 380 000 diabétiques
et neuf millions de sujets témoins !
Les résultats sont très clairs : chez
les personnes atteintes de diabète,
les pathologies telles que les infarctus
du myocarde, les accidents
vasculaires cérébraux ou les maladies
l
10 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
anomalies (mutations) sur les gènes
à l’origine de ces récepteurs chez
certains enfants atteints, mais
aussi chez des adultes présentant
un diabète de type 2. À cause de
ces mutations, la sécrétion d’insuline
est bloquée et la glycémie ne peut
donc pas être correctement régulée.
Quelles conséquences
pour les malades ?
Les implications cliniques sont
immédiates : chez les enfants et
les adultes présentant ces mutations,
il n’est plus nécessaire d’avoir
recours à des injections quotidiennes
d’insuline. Une seule prise par jour
de comprimés de sulfamides, qui
sont des médicaments antidiabétiques,
permet de réguler leur glycémie. Ce
traitement est moins cher, plus efficace
et beaucoup plus facile au quotidien.
Le dépistage génétique ouvre
ainsi la voie à une personnalisation
du traitement du diabète. ■
Source : The New England Journal
of Medicine, septembre 2006
Insuline : hormone sécrétée par
le pancréas qui régule le taux
de sucre (glucose) dans le sang.
Glycémie : taux de sucre dans le sang.
coronariennes surviennent
en moyenne quinze ans plus tôt.
Et cela vaut aussi bien pour
les hommes que pour les femmes.
Sur le plan cardiovasculaire donc,
avoir un diabète équivaut à avoir
quinze ans de plus… ■
Source : The Lancet, juillet 2006
Coronarienne : se dit d’une maladie
qui atteint les artères coronaires
qui irriguent le cœur.
NEUROLOGIE
Les neurones repoussent après une lésion
l y a cinq ans, trois équipes
I de recherche avaient découvert
chez le rat la présence d’une
famille de protéines qui bloquent
le développement des neurones.
Dénommées Nogo, ces molécules
empêchent les neurones
de se ramifier, pour former des
prolongements appelés axones,
qui conduisent l’influx nerveux.
Quelque temps plus tard,
d’autres chercheurs ont eu l’idée
de bloquer l’action de ces protéines
dans le cerveau de rats atteints d’une
Par la seule
force de
la pensée
maginez une personne
I tétraplégique, « clouée »
dans son fauteuil, mais capable
de déplacer un curseur sur un écran
d’ordinateur ou de télécommander
la télévision par la simple force de sa
pensée. Cela n’est plus du domaine
de l’imaginaire, c’est l’exploit réalisé
récemment par des chercheurs
américains ! Pour cela, ils ont
implanté, directement dans
le cerveau d’un homme paralysé
depuis trois ans, un réseau de
96 microélectrodes à l’endroit même
où s’effectue normalement le contrôle
des mouvements, puis ils l’ont relié à
un ordinateur analysant les signaux
provenant de ces électrodes.
Ainsi, l’ordinateur « comprend »
ce que souhaite faire la personne et
exécute virtuellement les mouvements
à sa place. Après ce premier succès,
les chercheurs espèrent utiliser ce
même type d’appareillage pour
permettre à un paralysé de contrôler
les mouvements d’une prothèse de
la main ou même d’un fauteuil
électrique. ■
Source : Nature, juillet 2006
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
lésion de la moelle épinière.
Cette expérience vient d’être
renouvelée, cette fois chez un animal
plus proche de l’homme, le macaque.
Une lésion de la moelle épinière
a été pratiquée chez ces animaux
au niveau des vertèbres du cou,
conduisant à une paralysie de la main.
Puis un anticorps capable d’inactiver
la protéine Nogo-A leur a été
administré. Résultats : les macaques
ont peu à peu retrouvé l’usage
quasi-complet de leur main.
En poussant plus loin leurs analyses,
Un gène clé pour
les neurones sensoriels
Dans la « carte sensorielle » de notre
cerveau, notre main, petite mais très
sensible, occupe un volume plus vaste
que notre dos, large mais, moins
sensible ! L’équipe de Filippo Rijli, de
l’Institut de génétique et de biologie
moléculaire et cellulaire de Stras-
bourg, vient de faire un pas impor-
tant dans la compréhension des
mécanismes moléculaires qui inter-
viennent dans l’établissement de
cette carte. Elle s’est intéressée aux
moustaches de la souris, un organe
sensoriel de premier plan, et vient de
montrer qu’un gène appelé Hoxa2
est indispensable pour que puisse
s’établir le réseau de neurones
sensitifs, des moustaches jusqu’aux
Cosmos Photo/S.P.L
l 11 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
les chercheurs ont même pu constater
que sur le site même des lésions
cervicales, les axones des neurones
avaient pu repousser.
Cette expérience confirme donc les
résultats obtenus chez les rongeurs et
démontre que l’utilisation d’anticorps
dirigés contre Nogo-A peut permettre
une récupération fonctionnelle après
une lésion de la moelle épinière. Reste
maintenant à démontrer l’innocuité
d’un tel traitement chez l’homme. ■
Source : Nature Medicine, juillet 2006
en action
DONS
VOS
aires cérébrales correspondantes.
Une avancée vers des traitements
contre les anomalies de la perception
sensorielle.
Source : Science, septembre 2006
LE DON UTILE
300 000 €
L’équipe de Filippo Rijli a reçu
le label « Équipe FRM »
et bénéficiera d’un financement
de 300 000 € sur trois ans
pour développer ses études
sur la transmission des messages
sensitifs et douloureux du visage
vers le cerveau.
Si la surface de
notre corps était
proportionnelle
à sa sensibilité,
telle serait notre
apparence. Nos
mains et notre
bouche seraient
notamment
surdimensionées.
FRM109 P04-12SR1VD 4/12/06 14:54 Page 12
OPHTALMOLOGIE
Les caroténoïdes protègent nos yeux
D epuis 1995, deux équipes de l’Inserm
mènent une vaste enquête épidémio-
logique intitulée Pola pour pathologies ocu-
laires liées à l’âge. Ces maladies, telles que
la dégénérescence maculaire liée à l’âge
LE DON UTILE
150 000 €
L’étude Pola a bénéficié d’un
fort soutien de la Fondation
pour la Recherche Médicale
sur trois ans dans le cadre
de son programme « Action
recherche Santé 2000 ».
Caroténoïdes : pigments rouges, orange et jaunes répandus chez de très nombreux organismes vivants.
Chez les plantes, ils participent à la photosynthèse. Ils interviennent aussi dans la synthèse de la vitamine A.
VIEILLISSEMENT
Vive les tâches quotidiennes !
DR
’exercice physique est bon pour la
L santé, plus personne ne conteste
cela maintenant. Mais pour certains,
lorsque les années passent, il n’est pas
toujours évident de continuer à pratiquer
régulièrement une activité qui sollicite le
corps. C’est pourquoi Todd Manini et ses
collègues de l’Institut national américain
du vieillissement ont cherché à savoir si
RECHERCHE & SANTÉ page
LA RECHERCHE EN DIRECT
(DMLA), le glaucome et la cataracte sont
les principales causes de cécité dans le
monde. Elles sont de plus en plus fréquentes
dans nos pays à cause de l’allongement de
la durée de vie. L’étude Pola a suivi
2 600 personnes de 70 ans en moyenne
habitant la ville de Sète. À partir de 2002,
des chercheurs de l’Inserm se sont intéressés
au taux de caroténoïdes dans le sang
de près de quelque 900 participants. Les
caroténoïdes sont des pigments que l’on
retrouve notamment dans les plantes. La
zéaxanthine et la lutéine, contenus dans les
légumes verts comme les choux, les épinards
ou les brocolis, ont particulièrement retenu
l’attention des scientifiques. Ils ont constaté
Vélo, marche à
pied, mais aussi
les activités
quotidiennes
comme monter les
escaliers ou
encore travailler,
augmentent notre
espérance de vie.
la dépense énergétique liée aux tâches
de la vie quotidienne a elle aussi un effet
bénéfique sur la santé de nos aînés. Ils ont
étudié pendant six ans les activités quoti-
diennes de plus de 300 personnes de 70
à 82 ans. Ils ont ainsi clairement constaté
que le risque de mortalité de ces seniors
était inversement proportionnel à leur
dépense énergétique quotidienne. Ainsi,
l
12 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
VOS
DONS
en action
une diminution du risque de DMLA de
93 % et de cataracte de 47 % chez les
personnes ayant un taux élevé de zéaxan-
thine. Le risque de DMLA était diminué
de 69 % pour les niveaux élevés de lutéine,
et de 79 % lorsqu’on combine des taux
élevés de ces deux pigments. En revanche,
le risque de cataracte n’est pas diminué par
un taux important de lutéine, qu’elle soit
seule ou en association avec la zéaxanthine.
Ces résultats suggèrent donc que manger
des légumes verts pourrait avoir un effet pro-
tecteur contre la DMLA, et plus modérément
contre la cataracte. ■
Source : Investigative Opthalmology and
Visual Science, juin 2006
Vers un dépistage
précoce du cancer
du poumon
Il n’existe aujourd’hui aucune
méthode de dépistage systématique
du cancer du poumon. On le
découvre en général par hasard
après l’apparition des premiers
symptômes, lorsqu’il se trouve déjà
à un stade avancé. Cela explique
en partie les mauvais pronostics
liés à ce cancer. Des chercheurs
américains viennent de mettre au
point un test sanguin qui pourrait
permettre de détecter le cancer du
poumon dit « non à petites cellules »,
le plus fréquent, à un stade précoce
alors qu’il n’est pas encore visible
sur une radio des poumons.
Source : Journal of Thoracic
Oncology, juillet 2006
en augmentant chaque jour ses dépenses
d’environ 290 kcal, on peut espérer réduire
le risque de mortalité de plus de 30 %.
Avoir une activité régulière, comme
monter des escaliers, permet d’augmen-
ter cette dépense énergétique de façon
significative. ■
Source : JAMA, juillet 2006
FRM109 P13-14SR1VD 4/12/06 15:08 Page 13

ENTRETIENS CROISÉS

À quoi sert la recherche médicale :

à soigner les malades ou la maladie ?
IGR

DR
DR

DR SARAH DAUCHY, DR JEAN-YVES GENOT, MME MARTINE BUNGENER,

PSYCHIATRE, CHEF DE L’UNITÉ CHEF DE SERVICE DE L’HÔPITAL DE JOUR ÉCONOMISTE ET SOCIOLOGUE,
DE PSYCHO-ONCOLOGIE À L’INSTITUT AU CENTRE DE LUTTE CONTRE LE CANCER DIRECTRICE DU CENTRE DE RECHERCHE
GUSTAVE-ROUSSY DE VILLEJUIF. FRANÇOIS-BACLESSE DE CAEN. MÉDECINE, SCIENCES, SANTÉ ET SOCIÉTÉ
(CERMES, INSERM, VILLEJUIF).

La recherche médicale a permis une augmentation considérable de notre espérance

de vie au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Mais doit-on soigner coûte que
coûte ? L’amélioration des moyens à la disposition des médecins n’incite-t-elle pas à
oublier l’individu et sa qualité de vie ? Le coût pour la société est-il toujours justifié ?
La recherche apporte des solutions atteinte catastrophique pour un violoniste. confiance et espoir. Il ne peut laisser
pour mieux vivre la fin de vie, Et l’évolution connue par la cancérologie beaucoup de place aux doutes. Aussi,
mais la notion de qualité de vie est- ces dernières années conduit à négliger comment et quand inverser le discours et
elle toujours bien prise en compte ? cet aspect individuel de l’évaluation de la démarche lorsque s’annonce la fin de
Sarah Dauchy : L’évaluation de la qualité la qualité de vie. D’une prise en charge non vie : c’est un des enjeux du maintien de la
de vie est aujourd’hui systématique dans concertée, nous sommes passés à une qualité de vie jusqu’au bout.
les études. Mais cette notion se heurte standardisation des protocoles. Celle-ci
à des difficultés de mesure : ce qui est était indispensable, mais en retour, on peut La mise en place de traitements
important aux yeux des patients est émi- se poser la question de savoir si on n’en lourds pour les personnes
nemment variable d’un individu à l’autre. oublie pas un peu l’individu… très âgées est-elle justifiée
Et l’utilisation d’échelles de qualité de si l’on considère le coût en
vie plus individualisées, permettant au Martine Bungener : Le respect de la qua- regard des bénéfices attendus ?
patient de « personnaliser » son évalua- lité de vie demande d’établir des temps Jean-Yves Genot : Contrairement à
tion, ne répond que difficilement aux d’écoute et d’information à des moments d’autres pays, la France ne limite pas l’ac-
exigences scientifiques d’évaluation des clés de la prise en charge, qu’il reste à cès au traitement en fonction de l’âge, et
groupes de patients. définir. Mais malades et soignants ont des nous pouvons encore proposer des options
positions irréductiblement différentes, et thérapeutiques aux plus âgés. Il serait illu-
Jean-Yves Genot : Si l’effet secondaire une démarche consensuelle de soins est soire de vouloir réduire le traitement des
d’un traitement est d’altérer la sensibilité difficile à construire. En pratique, le méde- plus âgés uniquement sur ce critère, d’au-
du bout des doigts, c’est une altération cin qui propose un traitement doit, au tra- tant plus que le vieillissement de la popu-
mineure pour la plupart des gens, mais une vers de l’information qu’il fournit, donner lation est inexorable et que beau- …

l
RECHERCHE & SANTÉ page 13 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
FRM109 P13-14SR1VD 4/12/06 15:08 Page 14
Un programme de recherche
ciblé sur les pathologies des seniors
« Le vieillissement n’est pas une maladie,
mais un âge spécifique, tout comme l’en-
fance, rappelle Pierre Lajaunias, membre
du comité de pilotage du programme
Vieillissement cardiovasculaire normal
et pathologique. Pour répondre à l’enjeu
du vieillissement, nous devons accroître
les connaissances scientifiques pour
mieux comprendre la biologie du sujet
âgé. À travers les travaux que nous sou-
tenons, nous souhaitons répondre aux
attentes de chaque individu dans une
juste mesure, c’est-à-dire apporter des
réponses médicales adaptées aux per-
… faut préciser ce
coup de maladies, telles que le cancer par
exemple, concernent majoritairement les
plus de 60 ans. Dans un tel environnement,
la recherche se doit d’offrir des solutions
adaptées aux soins de cette catégorie de
population (lire encadré).
Martine Bungener :
Sur le plan indivi-
duel, la multiplica-
tion d’actes sophis-
tiqués et souvent
largement inutiles
chez les sujets âgés
s’est réduite avec la prise en compte des
questions adjacentes de qualité de vie
et avec la recherche de ce que devrait
être un traitement « raisonnable » compte
tenu de l’âge et de l’état de la personne.
Pour autant, mettre en œuvre des traite-
ments lourds et coûteux dans le cadre
d’un protocole de recherche permet aussi,
à titre statistique, de faire évoluer les
connaissances et d’améliorer les traite-
ments pour la collectivité. La question
du coût ne peut pas être sortie du contexte
de l’objectif poursuivi.
Sarah Dauchy : Derrière la notion
médico-économique se profile celle du prix
que la société accorde à la vie du patient.
On ne peut se limiter à ce critère. En re-
RECHERCHE & SANTÉ page
ENTRETIENS CROISÉS
sonnes âgées, et non tenter de conserver
de façon illusoire des fonctions de jeune
adulte. »
LE DON UTILE
Le programme Longévité a été lancé
en 2006. Un premier appel d’offres
a déjà permis de financer 16 projets
de recherche sur l’aspect cognitif
et neurosensoriel. Deux autres appels
d’offres cibleront les aspects
cardiovasculaires et ostéo-articulaires
du vieillissement en 2007.
vanche, la prise en compte des valeurs du
patient pourrait moduler l’analyse et orien-
ter la décision : car si certains veulent un
nouvel espoir, d’autres ne sont pas prêts à
prolonger leur vie au prix d’une qualité
de vie qu’ils jugent inacceptable. Les ques-
tions médico-économiques ne doivent pas
balayer les questions, non résolues, autour
de l’intégration des attentes du patient.
La multiplication des outils mis
à la disposition des médecins
grâce à la recherche ne se fait-elle
pas au détriment de l’écoute et
de l’échange avec le patient ?
Martine Bungener : En recherche
clinique, le médecin est aussi un cher-
cheur. À ce titre, il doit sortir de l’empathie
pour travailler, mais y replonger au contact
du malade. Cette double casquette, de
chercheur et de technicien, est parfois
difficile à porter pour le médecin, mais
facilitée par le travail en équipe. Cepen-
dant, il est vrai que la recherche médicale
a apporté beaucoup d’avancées, mais aussi
beaucoup d’espoirs déçus, à l’origine d’une
méfiance du grand public et d’inégalités
d’accès aux innovations. Je pense que
la place des sciences sociales dans le
processus de recherche médicale doit
être élargie pour réfléchir à ces nouvelles
problématiques.
l
14 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
Jean-Yves Genot :
Il est presque logi-
que que la comple-
xité d’un traitement
focalise le médecin
au détriment de
son patient. Mais, en
pratique, le lien me semble loin d’être
rompu : car, si le médecin est tenté de se
cacher derrière la technologie, il fait face
en retour à une demande exponentielle
d’informations, d’explications, de justifi-
cations de la part des patients. Cette évo-
lution des rapports demande d’ailleurs à
ce que la formation des médecins à la
communication soit améliorée, que ce soit
au niveau de leurs études initiales ou
durant leur vie professionnelle.
Sarah Dauchy : Il
qu’on entend par
écoute. Dans le
cadre d’une recher-
che clinique, face à
la technicité et au
manque de temps croissants, même si c’est
regrettable, je ne suis pas sûre que les
chercheurs soient toujours les plus à même
d’assurer au patient toute l’écoute néces-
saire. Cette fonction de soutien peut pro-
bablement être confiée à d’autres relais, à
commencer par l’entourage du malade.
Mais en matière de recherche, l’écoute
capitale n’est pas seulement de l’empathie,
mais de la reconnaissance : reconnaissance
de la globalité de la personne malade, c’est-
à-dire de l’impact physique et psycholo-
gique du traitement et des valeurs propres
du patient. Les protocoles doivent évoluer
pour pouvoir intégrer ces notions. ■
VOTRE AVIS NOUS INTÉRESSE
Envoyez vos réactions par courrier à
On se dit tout Fondation pour la
Recherche Médicale 54, rue de
Varenne 75335 Paris Cedex 07
ou par e-mail à onseditou@frm.org
Vous pouvez également exprimer vos
réactions sur le blog des Entretiens
croisés sur www.frm.org
FRM109 p15_24dossier-SR3AC 4/12/06 15:10 Page 15

DOSSIER CANCER

Dossier
parrainé
par…
Stéphane
Oudard,
service de
cancérologie
médicale
de l’hôpital

DR
européen
Georges-Pompidou à Paris.

Nicolas
Thiounn,
urologue à
l’hôpital Necker
à Paris.

DR

CANCER
DE LA
PROSTATE :
Antonio Mo/Gettyimages

PRÉSERVER « L’HOMME »
17I Recherche :
Les prémices d’un
nouveau traitement.
19I Point de vue du
Dr Xavier Rebillard,
urologue à
Montpellier.
22I Troubles
urinaires et sexuels :
il faut se battre.
Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers
chez l’homme et le deuxième plus mortel. Triste palmarès
pour une maladie affectant une si petite glande.
Heureusement, malgré l’augmentation du nombre de cas,
la mortalité stagne car le dépistage, aujourd’hui plus
précoce, permet de surveiller et de traiter à temps.
En outre, on s’oriente vers une prise en charge « à la carte »
qui ne perd plus de vue la qualité de vie des malades.

l
RECHERCHE & SANTÉ page 15 l N° 109 • 1
er
trimestre 2007
FRM109 p15_24dossier-SR3AC 4/12/06 15:11 Page 16

DOSSIER CANCER DOSSIER CANCER

Recherche
Les prémices
d’un nouveau traitement
C’est une petite pièce, mais
peut-être une pièce maîtresse
dans la mécanique complexe
du cancer de la prostate. Son
nom ? La sphingosine kinase.
« C’est une enzyme dont
l’activité est très augmentée
dans de nombreuses
ichée sous la vessie, au carrefour des voies tumeurs », souligne
stimulent la sphingosine
kinase. » En bloquant l’action
de cette fameuse enzyme,
l’équipe est parvenue à des
résultats très encourageants
chez la souris. « C’est une piste
prometteuse qui marche très
bien en laboratoire,
s’enthousiasme le chercheur,

N
urinaires et sexuelles masculines, la pro- Olivier Cuvillier. Ce scientifique mais le chemin reste encore
state fait frémir les autorités de santé de l’Inserm dirige avec long avant d’espérer envisager
publique. En l’an 2000, elle était déjà l’ob- Bernard Malavaud, clinicien un quelconque traitement pour
jet de 40 000 cancers, et le papy-boom des hôpitaux de Toulouse, l’homme. » En effet, il explique
risque de faire encore augmenter cette incidence. On l’équipe Sphingolipides et qu’il faudrait, avant tout,
estime en effet qu’un homme âgé de cancer au sein de l’IPBS1. « La isoler une substance capable
sphingosine kinase joue un d’inactiver cette enzyme et qui
plus de 50 ans a 42 % de risque de
développer un cancer de la prostate. 40 000 hommes sont rôle clé dans la cancérisation, ne présente aucune toxicité :
Cette prostate, si elle ne constitue pas touchés par un cancer de détaille-t-il. Elle permet la « L’idéal serait de trouver
transformation d’une molécule une molécule naturelle : il y a
un organe vital, remplit un rôle impor- la prostate chaque année. qui favorise la prolifération d’ailleurs un projet sur le thé
tant dans la vie d’un homme. Elle par-

Garo/Phanie
ticipe au mécanisme de l’éjaculation, en produisant des cellules cancéreuses. » vert. » Serait-ce l’explication
une grande partie du liquide séminal, et intervient dans Bloquer son action entraîne du faible taux de cancers de la
la miction. Entourant l’urètre, canal évacuateur des donc la mort des cellules prostate chez les Asiatiques ?
urines et du sperme, les muscles qui l’englobent aident Miction : action d’uriner. Chirurgie, curiethérapie, rayons… Pour choisir tumorales et empêche leur
Métastases : dissémination de cellules cancéreuses le bon traitement, les explications du médecin prolifération. « Il y a déjà
à resserrer ce canal et empêcher l’écoulement invo- vers des organes distants de la tumeur d’origine. sont essentielles. Surtout en ce qui concerne 1. Institut de pharmacologie
lontaire des urines. Avec l’âge, des cellules de la pro- les effets secondaires des différentes techniques. des recherches sur le sujet, et de biologie structurale,
state ont tendance à se multiplier de façon anarchique mais très peu sur des cellules unité mixte du CNRS, Toulouse.

et à donner, soit une hypertrophie bénigne (voir enca- sensibles aux hormones,
dré p. 19), soit un cancer. Ce cancer apparaît ainsi rare- – acronyme anglais pour antigène spécifique de la comme dans le cancer de la
Enzyme : protéine accélérant et
ment avant 50 ans, sauf dans le cas d’antécédents fami- prostate –, une protéine exclusivement fabriquée par prostate. Or les androgènes, rendant possible de nombreuses
liaux. Il existe en effet des gènes de prédisposition qui cette glande et découverte en 1979. Normalement, le hormones masculines, réactions chimiques de l’organisme.

dépendront plus ou moins de la contribution de fac- PSA passe dans le liquide séminal et seule une faible
teurs environnementaux pour provoquer la maladie. partie s’échappe dans le sang. En présence d’une
Cette prédisposition génétique explique notamment que tumeur, l’échappée est souvent plus grande et le taux
certains groupes, comme les Français d’origine africaine sanguin de PSA augmente avec la taille de la tumeur.
ou antillaise, soient plus fortement touchés. Avec le toucher rectal, qui permet quant à lui de repé-
Si la tumeur débute vers la cinquantaine, ce type de rer un durcissement ou des irrégularités de la glande,
cancer évolue très lentement et reste longtemps sans normalement souple et lisse, le dosage du PSA per-
donner de symptômes. C’est la raison pour laquelle, met de déceler un cancer à un stade très précoce
en 1995, la moitié des cancers étaient encore détec- (voir encadré p. 18). En cas d’anomalie à l’un de ces
tés à un stade avancé. À ce stade apparaissent du sang deux examens, le diagnostic est vérifié à l’aide d’un
dans les urines ou dans l’éjaculat, des difficultés à uri- prélèvement de tissu (biopsie) guidé par échogra-
ner, voire des problèmes rénaux liés à la rétention uri- phie. Son analyse au microscope contribue à évaluer
Garo/Phanie
nomie de soins, mais plutôt d’un souci de préserver
au mieux la qualité de vie. En effet, un traitement peut
être, à ce stade, inutile – la tumeur pouvant ne pas
progresser – et dans tous les cas exposerait à un risque
élevé de complications, en particulier d’impuissance
et d’incontinence urinaire (voir encadré p. 22).
Si le stade est localisé (T1-T2), mais nécessite néan-
moins un traitement, on a le choix entre trois types
de soins : la chirurgie, la radiothérapie et la curiethé-

naire, ou encore des douleurs osseuses dans le bas-
sin, les hanches, les vertèbres lombaires, le cancer de
la prostate ayant la particularité de souvent former
des métastases dans les os.
Aujourd’hui, on possède un outil de dépistage qui a
inversé les tendances : en 2003, 80 % des cancers
étaient décelés à un stade localisé. Cet outil est le PSA
À l’aide de la vidéo, les chirurgiens peuvent désormais
opérer en ne pratiquant que de petites incisions
dans l’abdomen. C’est la laparoscopie. Inconvénient
de la chirurgie : des troubles de l’érection durables
dans 70 % des cas.
le stade de la tumeur. Cette estimation peut être affi-
née à l’aide d’examens complémentaires comme l’IRM
ou le scanner pelvien, qui permettent de voir l’éten-
due de la tumeur, ou une scintigraphie osseuse en cas
de suspicion de métastases.
Si le stade est assez précoce, la tumeur peut être mise
sous simple surveillance. Il ne s’agit pas là d’une éco-
rapie. Toutes sont statistiquement équivalentes du
point de vue du taux de survie, mais présentent des
indications et des risques différents.
La chirurgie permet de réaliser une prostatectomie
totale, c’est-à-dire d’ôter la prostate, les vésicules
séminales et éventuellement les ganglions, le danger
étant de couper au passage les nerfs érecteurs, …

l
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trimestre 2007 RECHERCHE & SANTÉ page l 17 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
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DOSSIER CANCER DOSSIER CANCER

POINT DE VUE
XAVIER REBILLARD,
TÉMOIGNAGE UROLOGUE À MONTPELLIER ET MEMBRE DE L’ASSOCIATION

« Que les hommes sachent » Le PSA, une signature FRANÇAISE D’UROLOGIE (AFU).

JEAN REVAULT D’ALLONNES, 56 ANS

moléculaire du cancer Le dépistage :
L’antigène spécifique de la prostate (Prostatic « une priorité de santé publique »
Specific Antigen ou PSA) est une protéine pro-

DR
un choc terrible », se souvient-il.
duite uniquement par la prostate. Il circule dans

“
Si j’avais effectué Sous hormonothérapie depuis
un dépistage plus tôt, plus de trois ans, il affronte le sang sous deux formes : libre, ou liée à des Quelles sont les recommandations en matière met de doser le PSA total : au-dessus d’une valeur seuil (habi-
je serais certainement guéri », les complications, les coups protéines du sang. de dépistage du cancer de la prostate ? tuellement 4 nanogrammes par millilitre), une consultation
raconte Jean Revault d’Allonnes. de fatigue liés au traitement, Le PSA total représente le total des deux. La forme L’AFU (Association française d’urologie) insiste sur l’impor- auprès d’un urologue déterminera s’il s’agit d’une hyper-
L’histoire débute fin 2002, mais aussi les assureurs qui libre augmente en cas d’hyperplasie bénigne tance de l’information concernant les bénéfices et les incer- trophie bénigne de la prostate, d’une prostatite (lire p. 19)
il a 52 ans et aucun symptôme se défilent, les employeurs
quand son médecin traitant de la prostate, tandis que la forme liée augmente titudes liés à ce dépistage, et les effets secondaires éven- ou d’un cancer. Il n’y a pas de bénéfice à répéter les dosa-
qui l’écartent. « Mon épouse
lui recommande un dépistage m’accompagne sans relâche. en cas de cancer de la prostate. tuels induits par les traitements. Elle recommande un dépistage ges de PSA dans l’année, à réaliser des dosages du PSA libre
« par hasard ». Dosage de PSA Sans elle, sans mon entourage, annuel à tous les hommes âgés de 50 à 75 ans ; et dès 45 ans en première intention, ni à poursuivre le dépistage au-delà
(lire ci-contre) et toucher rectal, cela aurait été impossible », pour les patients à risque du fait de prédispositions géné- de 75 ans, en l’absence de symptômes.
puis échographie, biopsie : tout va confie-t-il. Depuis l’été tiques. C’est une priorité de santé publique. Les dernières Le toucher rectal (voir l’infographie p. 20-21) est nécessaire
très vite. Le diagnostic est formel : dernier, son cancer devient adjacents (vessie et rectum). Ce traitement nécessite études comparant le traitement à la surveillance montrent en car la valeur du PSA est parfois normale malgré la présence
cancer de la prostate. hormonorésistant. « Des
« J’ai été dépisté trop tard »,
quarante séances environ, à raison de plusieurs séan- effet qu’une prise en charge précoce permet davantage de d’un cancer. Le médecin peut ainsi percevoir un durcissement
traitements plus lourds se
lâche-t-il. Opéré rapidement, ces par semaine. Une contrainte non négligeable. guérisons et diminue le risque de métastases. Comme le can- suspect. Néanmoins, la majorité des cancers débutants ne
profilent », dit-il pudiquement.
le chef d’entreprise a écrit un livre La lutte est âpre. « À quelques La curiethérapie en est une déclinaison ultra-sophis- cer de la prostate se développe dans un premier temps sans sont pas encore perceptibles au toucher rectal.
(voir fiche pratique p. 24) après la mois près, j’évitais la maladie », tiquée, puisqu’elle consiste à placer directement et à symptômes, seul son dépistage permet de révéler la maladie Si une anomalie (du PSA ou du toucher rectal) significative
prostatectomie totale qu’il a subie. estime Jean Revault d’Allonnes, demeure des grains radioactifs dans la prostate. Le à un stade débutant, curable. est décelée, une biopsie de la prostate sera envisagée (voir
Il y raconte son « management pour qui le « dépistage doit être patient peut alors aller et venir, et mener une vie nor- infographie) pour analyser le tissu prostatique.
de la maladie ». Lui qui a « décidé systématique et obligatoire ». male. Comme l’irradiation se fait directement au Sur quelles méthodes le dépistage repose-t-il ? S’il s’agit d’un cancer, d’autres examens seront parfois deman-
de garder le moral et de se battre » C’est pour cela qu’il témoigne :
a dû faire face à un taux de PSA contact du tissu tumoral, des doses élevées peuvent Les tests consistent à réaliser un dosage du PSA total (lire dés pour en mesurer le niveau d’extension : scanner, IRM,
« Pour briser les tabous et que
qui remonte. « La rechute a été les hommes sachent. »
être délivrées tout en préservant les organes voisins. encadré p. 18) et un toucher rectal. Une prise de sang per- ou scintigraphie.
Mais elle ne peut être réalisée que sur une prostate
de moins de 50 grammes.
Radiothérapie : … situés à proximité. Elle est déconseillée en cas « Ces trois techniques ont fait leurs preuves et il
les rayons sont de risques cardiovasculaires. n’y a pas de grosse erreur possible, souligne le
émis par
un appareil qui
Dans la radiothérapie, un appareil bombarde la pro- Pr Nicolas Thiounn, urologue à l’hôpital Necker à Paris.
tourne autour state de photons X. Aujourd’hui, elle est dite confor- Mais il est important de peser les risques et les béné-
du patient. Cette mationnelle car les rayons sont envoyés de façon fices. » Par exemple, la prostatectomie supprime toute ADÉNOMES ET PROSTATITES
technique peut
engendrer des
troubles érectiles
adaptée à l’anatomie et au volume de la glande, afin
de limiter les complications et l’atteinte des organes
éjaculation, quand elle ne compromet pas aussi la
fonction érectile. « C’est psychologiquement … Des pathologies à différencier du cancer de la prostate
(50% des cas) (suite page 22)
ou urinaires (20%).
Un taux de PSA élevé traduit parfois loppant, risque de comprimer l’urètre pourquoi, un patient traité pour un
un cancer de la prostate, mais il peut (voir infographie p.20-21). La com- adénome, même après chirurgie, doit
également être dû à un adénome ou pression entraîne un inconfort, une dif- continuer à faire surveiller sa prostate.
une prostatite. La majorité des trou- ficulté à uriner. Autre source de problèmes urinaires
bles urinaires masculins est provoquée Plus tardivement, elle peut être à l’ori- (brûlures ou obstructions pouvant être
par un adénome de la prostate. Encore gine d’une incontinence, favoriser des accompagnées de douleurs pelviennes
appelé « hypertrophie (ou hyperplasie) infections, des calculs, ou entraîner une et de fièvre), les prostatites touchent
bénigne de la prostate », l’adénome est rétention urinaire. les hommes de tous âges.
Chauvaint-Chapon/Phanie

une croissance excessive des tissus qui
la composent.
C’est une conséquence habituelle du
vieillissement. En l’absence de symp-
tômes, il ne nécessite pas de traite-
Curiethérapie : des grains radioactifs sont placés ment. L’adénome concerne la partie
directement au contact des cellules cancéreuses. centrale de la prostate qui, en se déve-
Leca/BSIP
Le traitement est essentiellement médica-
menteux, ou dans certaines situations,
chirurgical. Il induit parfois quelques
troubles de la sexualité (éjaculation),
mais peut également l’améliorer. Un
adénome n’évoluera jamais vers un
cancer. Mais ils peuvent coexister. C’est
Elles désignent des inflammations de
la prostate qui peuvent être liées à
une infection bactérienne aiguë.
Le médecin demande une analyse
d’urine pour déterminer le germe qui
en est à l’origine et prescrit un traite-
ment antibiotique.

Ils irradient la tumeur de l’intérieur. Inconvénient :

irritations ou obstruction à la miction dans 40 % des cas,
mais moins de troubles érectiles (20 % des cas à 5 ans).

l
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trimestre 2007 RECHERCHE & SANTÉ l page 19 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
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DOSSIER CANCER DOSSIER CANCER

La prostate
Deux maladies bien différentes

un organe exclusivement masculin La plupart des cancers

de la prostate se développent
L’adénome de la prostate (appelé
aussi hyperplasie ou hypertrophie
dans la zone périphérique, bénigne) est une tumeur bénigne
Située au carrefour des voies urinaires et génitales, la prostate joue un rôle dans l’élaboration du sperme et accessible au toucher rectal. qui se développe dans la zone
de l’éjaculation ainsi que dans la continence et la miction. Un dépistage précoce permet, le cas échéant, de traiter entourant l’urètre. En
un cancer avant qu’il ne s’étende ou un adénome avant qu’il n’entraîne des troubles urinaires trop importants. s’hypertrophiant, la prostate
comprime l’urètre et tend à gêner
la miction et la continence.

Vésicules séminales :
stockage des sécrétions prostatiques Dépistage et diagnostic
Vessie : Le dépistage consiste en un dosage du taux de PSA dans le sang et un toucher rectal. Si une anomalie est décelée,
stockage de l’urine une biopsie est ensuite pratiquée. D’autres examens permettront au besoin de préciser le diagnostic.
Canaux déférents :
apport des spermatozoïdes Le toucher rectal
C’est un examen simple et indolore qui peut être réalisé
Sphincter par le médecin généraliste. Le patient peut être debout
lisse Tumeur ou allongé sur le dos. Le médecin introduit dans l’anus
Canaux éjaculateurs : son index protégé et lubrifié. La palpation est rapide
passage du sperme, et sans aucun effet secondaire. Elle permet au médecin
des spermatozoides et de détecter la présence d’une induration. Le toucher rectal
Rectum des sécrétions prostatiques est complémentaire d’un dosage du taux de PSA.
Prostate La biopsie
La biopsie permet d’affiner le diagnostic
Sphincter
strié et d’évaluer le stade tumoral.
Une sonde échographique est introduite
Nerfs dans l’anus pour guider des prélèvements
érecteurs de tissu prostatique réalisés avec une aiguille.
Anus Urètre :
passage du sperme
et de l’urine Principaux stades du cancer de la prostate
Corps caverneux :
érection

Testicules Métastases
osseuses
Vessie
Tumeur

La prostate entoure le canal de l’urètre par où passent le sperme Prostate

Sylvie Dessert
et l’urine. C’est au niveau de la prostate qu’est stocké le sperme
avant l’éjaculation. Le sperme est composé du liquide séminal (produit
par la prostate et les vésicules séminales) et des spermatozoïdes T2 T3 b T4 M
provenant des testicules par les canaux déférents.
Tumeur palpable au toucher Tumeur palpable ayant Tumeur s’étant étendue Tumeur qui a gagné les ganglions
rectal, mais qui n’a pas franchi la capsule au voisinage (vessie, lymphatiques et créé des métastases
Autour de l’urètre, un ensemble de fibres musculaires striées (à commande volontaire) franchi les limites de la glande qui entoure la prostate rectum, muscles) dans des organes distants
forme le sphincter urinaire qui contrôle le passage de l’urine en se contractant (au stade T1, la tumeur et envahi au moins (os, poumons, foie, cerveau).
ou se relâchant, permettant ainsi la continence. n’est pas visible, pas palpable) une vésicule séminale

Adénome : tumeur bénigne. L’adénome de la prostate Biopsie : prélèvement d’un fragment de tissu
La prostate, les canaux déférents et les vésicules séminales sont dotés de cellules musculaires lisses. augmente le volume de l’organe et doit être surveillé. en vue de son examen au microscope.
Au moment de l’orgasme, la contraction involontaire de toutes ces fibres musculaires et des muscles PSA : antigène spécifique de la prostate (Prostate-Specific Antigen) Induration : synonyme de durcissement.
du canal de l’urètre et du périnée va produire l’éjaculation. présent en concentrations élevées en cas de pathologie de la prostate. Métastases : tumeurs secondaires formées
Miction : action d’uriner. par la migration de cellules cancéreuses dans d’autres organes.

l
RECHERCHE & SANTÉ page 20 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007 RECHERCHE & SANTÉ page l 21l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
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DOSSIER CANCER VIE PRATIQUE VIE PRATIQUE

CANCER DE CANCER DE
ANDROLOGIE
LA PROSTATE LA PROSTATE
Troubles urinaires et sexuels : il faut se battre PRÉVENIR DÉPISTER
Incontinence, impuissance : les entraîne des troubles de l’érection.
« dégâts collatéraux » occasion- Mais ce n’est pas irrémédiable :
nés par le traitement d’un cancer « Des injections dans la verge Une hygiène de vie Détecter précocement
de la prostate terrorisent. Ils sont permettent la réoxygénation. pour éloigner la maladie la maladie
pourtant loin d’être sans solution. L’effet n’est pas immédiat, il faut
• Privilégiez une alimentation pauvre en graisses,
« Le traitement de l’incontinence essayer régulièrement, parfois pen- notamment en acides gras saturés (viandes, œufs, charcuterie, • Dès 50 ans (ou 45 ans en cas d’antécédents familiaux ou
consiste principalement en une dant plusieurs mois. On y associe produits laitiers). d’origine afro-antillaise), vous pouvez demander un dépistage
rééducation périnéale [des muscles souvent un traitement du type Via- à votre médecin généraliste.
du périnée, ndlr] effectuée avec gra®, Cialis® ou Levitra®. Au final, • Consommez au moins 5 fruits et légumes par jour,
un kinésithérapeute spécialisé, les hommes retrouvent une érection notamment les tomates cuites et le soja. • Ce dépistage consiste à mesurer le taux d’antigène
spécifique de la prostate (PSA) sur une prise de sang et
Pixland

explique Sylvain Mimoun, gyné-
cologue-andrologue. Avec en plus
la prise de médications pour retar-
der l’évacuation des urines, les patients
recouvrent une autonomie qui leur per-
met de vivre normalement. »
Ce spécialiste qui dirige le service d’an-
drologie de l’hôpital Cochin (Paris) se
montre aussi très rassurant sur le trai-
tement des troubles sexuels : « Le proto-
cole est bien établi, il donne de bons
résultats. » Car lors d’une intervention
sur un cancer de la prostate, même si
le chirurgien parvient à ne pas toucher
les précieux nerfs érecteurs, l’opération
induit un étirement qui perturbe l’oxy-
génation des corps caverneux, ce qui
et une vie sexuelle. »
Soulignant qu’il s’agit d’un pro-
blème « très organique », Sylvain
Mimoun conseille à ceux qui en res-
sentent le besoin de consulter « un
sexothérapeute ou un sexologue qui soit
médecin ». Les deux conjoints doivent
s’investir dans ce combat : « Il ne faut
pas rester les bras croisés, on a des solu-
tions, il faut agir », conclut-il.
à effectuer un toucher rectal.
• Le thé vert, la vitamine D et le sélénium (présent dans
les légumineuses et le poisson) sont également susceptibles
de diminuer le risque de cancer de la prostate. • Si l’un de ces examens est anormal, une biopsie de la prostate
vous sera prescrite. Elle seule permet d’affirmer la présence
• Pratiquer une activité physique quotidienne, sans effort d’une tumeur.
violent, est vivement recommandé : 30 minutes de marche
rapide par jour, par exemple.
• Évitez le stress, ayez une vie sociale
et familiale, ne vous isolez pas.

(suite de la page 18)

… très difficile, et pour un cancer peu avancé,
peut-être un peu trop cher payé », estime-t-il.
Enfin, le traitement par ultrasons intensifiés focali-
sés (Hifu) ou Ablatherm®, vient compléter ce choix
de traitement. Il est également reconnu et validé (sauf
pour l’homme jeune), mais pas encore très répandu.
Il consiste à tirer sur la tumeur des salves d’ultrasons
à l’aide d’une sonde intrarectale et sous guidage écho-
graphique. « Cela fonctionne bien, mais sur de très
petites prostates », précise le Pr Thiounn.
En cas de récidive ou lorsque la tumeur est décou-
verte à un stade plus avancé, d’autres traitements
anti-tumoraux prennent le relais. Ils visent à freiner
la dissémination des cellules cancéreuses, via la cir-
culation sanguine et lymphatique, aux organes adja-
cents, aux os et aux ganglions. Ils ont parfois pour effet
de soulager la douleur provoquée par les métastases.
Dans tous les cas, ils ne sont plus curatifs, mais per-
mettent de vivre au mieux avec la maladie, même
longtemps puisque François Mitterrand a assuré deux
septennats avec un cancer de la prostate pourtant
découvert à un stade métastasé !
Le premier de ces traitements est l’hormonothérapie.
Sonde
intrarectale : La prostate est en effet une glande activée par une
sonde hormone mâle bien connue, la testostérone. Or, dans
introduite
dans le rectum
la plupart des cas, la tumeur est également sensible
par l’anus. à cette hormone androgène. En bloquant son action
(par des anti-androgènes) ou sa production (par cas-
tration chimique ou physique), la régression des symp-
tômes est parfois spectaculaire. Mais on provoque
presque toujours une impuissance complète avec
perte de la libido et une croissance douloureuse des
seins accompagnée de bouffées de chaleur...
Au bout de deux ou trois ans, la tumeur devient mal-
heureusement résistante à ce traitement. On a alors
recours à la chimiothérapie, qui pourrait du reste,
dans les années à venir, être introduite plus tôt. Car
si les traitements existants ne cessent de s’améliorer,
presque tout reste à découvrir sur les associations pos-
sibles et l’ordre dans lequel les appliquer. Faire mieux
avec ce qu’on a et continuer de chercher ailleurs, voilà
la stratégie des chercheurs (voir encadré p. 17).
L’arsenal de médicaments ne cesse ainsi de s’agran-
dir, parfois avec de « vieilles » molécules comme le
Taxotere® utilisé de longue date dans le cancer du sein,
en attendant le résultat des nouvelles, celles qui inhi-
bent les facteurs de croissance ou la formation de
vaisseaux sanguins nourriciers (antiangiogéniques).
Toutes les approches sont bonnes : thérapie génique,
vaccin thérapeutique, micro-ondes ou froid extrême
(cryothérapie) sont à l’essai. Et ce, même si l’essen-
tiel est avant tout dans la surveillance et le dépistage
précoce, en attendant de découvrir les moyens de
prévenir ce cancer. ■
VIE PRATIQUE
CANCER DE
LA PROSTATE
TRAITEMENT
Un choix éclairé
• Exigez une information complète : les modalités pratiques,
les effets indésirables (sur la sexualité et la continence) et leurs
traitements possibles, les solutions en cas de récidive.
• Sollicitez un deuxième avis et sachez qu’un médecin n’est
pas toujours neutre. Il privilégie parfois ce qu’il connaît ou maîtrise
le mieux.
• N’hésitez pas à faire appel à un psychologue : lorsque
l’image du corps change, l’esprit souffre. Rester psychologi-
quement fort aide à récupérer sur le plan physiologique.
VIE PRATIQUE
CANCER DE
LA PROSTATE
VIVRE AVEC
Soigner les conséquences
• Une rééducation simple des troubles urinaires peut être
effectuée avec un kinésithérapeute spécialisé. Elle consiste à
contracter les muscles du périnée. Associée à la prise de
médicaments pour retarder la miction, elle permet de recouvrir
une autonomie.
• Des solutions pour les troubles de l’érection : des injections
dans le pénis permettent la ré-oxygénation progressive des corps
caverneux nécessaire à l’érection. En complément, le médecin
peut prescrire un traitement oral du type Viagra©, Cialis© ou
Levitra©.
• Une participation active du patient est nécessaire. Une prise
en charge psychothérapeutique, éventuellement par un sexo-
thérapeute ou un sexologue médecin, et de préférence en couple,
vous aidera si vous en ressentez le besoin.

RECHERCHE & SANTÉ pagel 22 l N° 109 • 1 er

trimestre 2007
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CANCER DE
dépister
ALLERGIES
LA PROSTATE
À quelle fréquence
se faire dépister ? Tous
UN MONDE HOSTILE
les ans. Sachez que le PSA
augmente naturellement avec
l’âge, mais plus vite en cas de
cancer, d’où l’intérêt du suivi.
Comment savoir si son
taux de PSA est anormal ?
La valeur seuil est fixée
aujourd’hui à 3 ng/ml avant
65 ans et à 4ng/ml après
65 ans. Ces seuils sont
arbitraires, ils indiquent un
risque, mais ne donnent pas
le diagnostic. Ils sont choisis
de façon à repérer les
cancers de petite taille (5 à
10 mm de diamètre), ceux
que l’on peut guérir. Mais à
ces taux seuils, la biopsie ne
révèle un cancer qu’une fois
sur quatre, ce qui signifie que
trois patients sur quatre, bien
qu’ayant un taux de PSA un
CANCER DE
Vivre avec
LA PROSTATE
Le site Internet de l’Adirs
(Association pour le
développement de
l’information et de la
recherche sur la sexualité)
propose de nombreux
renseignements, liens
et livres. Dans la rubrique
« S’informer », une fiche
détaille les problèmes
d’érection, ses causes,
comment se passe
DOCUMENT
D’INFORMATION
• Sexe et sentiments : Version
homme, Sylvain Mimoun et Rica
Etienne, ed. Albin Michel, 2004.
Sylvain Mimoun est andrologue,
gynécologue et
psychosomaticien ; Rica Etienne
est journaliste spécialisée. Leur
ouvrage aborde la sexualité
sous tous ses aspects :
VIE PRATIQUE
peu élevé, n’ont pas de
cancer. Dans un cas sur cinq,
la biopsie peut être négative
alors qu’il existe un petit
cancer et que la biopsie est
passée à côté des cellules
cancéreuses.
Comment connaître son
risque ? En dehors du risque
augmenté en cas
d’antécédents familiaux ou
d’origine afro-antillaise, il y a
peu de facteurs reconnus,
bien qu’on soupçonne des
facteurs de l’environnement
ou de l’alimentation.
Certains sites proposent
pourtant une évaluation en
ligne : www.prostatecancer.ca
rubrique : Guide > Quel est
votre risque ?
Mais quel que soit ce risque,
le dépistage régulier est un
bon moyen de se rassurer.
VIE PRATIQUE
une consultation et donne
une description précise
des traitements.
Un forum permet de poser
des questions. On peut
également contacter l’Adirs
au 0 825 00 00 10
(0,15 € TTC/min) pour être
orienté vers un spécialiste
(le lundi de 9 à 17 h et le
vendredi de 14 à 18 h).
www.adirs.org
physiologiques, relationnels et
psychologiques.
Il existe également en « Version
femme ».
• Echappé belle, Jean Revault
d’Allonnes, éd. La Bruyère - : un
patient raconte son expérience
de la maladie et des traitements,
les bouleversements de sa vie.
Plus d’informations sur son site
Internet :
www.echappe-belle.com
CANCER DE
prévenir
LA PROSTATE
Le site de l’Anamacap
(Association nationale
de malades du cancer
de la prostate) propose
dans la rubrique Le cancer,
une partie « Alimentation
et santé » très documentée :
analyse aliment par aliment,
rôle des graisses, intérêt
de l’activité physique :
le régime alimentaire
et l’exercice réduiraient
de 30 % le cancer de la
prostate. www.anamacap.fr
Le Plan national Nutrition
Santé donne des conseils en
matière d’alimentation et
d’activité physique pour tous
les âges de la vie. Il édite
notamment un guide nutrition
spécifique pour les plus de
55 ans : recommandations
générales, recettes, menus et
idées pour développer ses
activités physiques… Il peut
CANCER DE
Traitement
LA PROSTATE
• S’INFORMER
– Une animation et des fiches
patients pour un consentement
éclairé, sur le site de
l’Association française
d’urologie : www.urofrance.org
(rubrique : Publications)
– Des informations concernant
vos droits et les aides
existantes sur le site de
l’Institut national
du cancer : www.e-cancer.fr
– Un regard plus international,
mais toujours en français,
sur le site de la Fondation
canadienne de recherche
sur le cancer de la prostate :
www.prostatecancer.ca/
french/home
• S’ENTRAIDER
L’Association nationale
des malades du cancer
de la prostate (Anamacap)
propose une mine
d’informations, de
VIE PRATIQUE
être téléchargé ou commandé
sur le site www.inpes.sante.fr
ou par courrier à :
Inpes, Service diffusion,
42, bd de la Libération,
93203 Saint-Denis.
DOCUMENT
D’INFORMATION
• Le compte rendu de la
Rencontre Santé organisée
par la Fondation pour la
Recherche Médicale et France
Info, sur le thème « Nutrition :
mieux manger pour se protéger
à tous les âges de la vie »
est consultable sur le site
de la Fondation : www.frm.org.
VIE PRATIQUE
témoignages et un forum
d’échange,
17, avenue Poincaré
57400 Sarrebourg
Tél. : 03 87 03 05 34
Lundi-jeudi : 16 h-19 h ;
vendredi de 16 h à 18 h 30
E-mail : info@anamacap.fr
www.anamacap.fr
DOCUMENT
D’INFORMATION
• Un dossier sur le cancer
de la prostate est disponible sur
le site Internet de la Fondation
pour la Recherche Médicale :
www.frm.org
- Le cancer de la prostate,
très complet et très spécialisé
à destination des médecins
et des patients, ouvrage
collectif coordonné par
Stéphane Oudard, édition
Ellipses, 2005, 336 pages, 75 €
FRM109 P25_31fond-AC.qxd 4/12/06 15:14 Page 25

LA FONDATION ET VOUS

COMMUNICATION

Notre site Internet fait peau neuve

Le site de la Fondation – www.frm.org – fête ses 10 ans en 2007.
L’occasion de faire peau neuve. « Deux objectifs majeurs ont guidé notre volonté
de rénover le site : renforcer la notoriété de la Fondation, et profiter des évolutions
technologiques pour offrir un contenu plus attractif, pertinent et accessible »,
annonce Claude Pouvreau, responsable du site.

ien ne se perd, beaucoup se crée

R
et tout se transforme : « De nou-
velles informations viennent
enrichir la mine qui existait déjà sur
la version précédente. Le “plus” : des
informations originales – que vous ne
retrouverez nulle part ailleurs – sur des
projets de recherche financés par nos
donateurs, explique Claude Pouvreau. Et
l’ensemble a été réaménagé de façon à
Des couleurs plus chaleureuses habillent ce nouveau site,
dans lequel l’identité et le rôle de la Fondation
sont désormais présents à chaque page.
mieux répondre aux attentes des inter-
nautes. » Ainsi, des espaces personnali-
sés ont été créés pour les publics privilé-
Chiffres clés
giés de la Fondation : « Les chercheurs 1997 : lancement de
ont leur rubrique pour accéder à nos www.frm.org
appels d’offres, par exemple. Et bien sûr,
nos donateurs bénéficient d’un espace 4 000 : nombre de visiteurs
dédié où ils auront accès à des services quotidiens sur le site
et des informations spécifiques sur la de la Fondation en 2006
Fondation. Ils pourront aussi s’y expri- 27 millions : nombre d’internautes
mer et faire un don… en en France (âgés de + de 15 ans)
ligne, évidemment ! (lire
aussi p. 34). La presse et
les médias y trouveront éga-
lement leur place. On re- médias. Ainsi, des vidéos (interviews de
trouve aussi la plupart des chercheurs, témoignages…) feront bien-
supports d’information de tôt leur apparition. Car le site sera en
la Fondation : des articles permanente évolution tant pour enrichir
de Recherche & Santé au son contenu que pour s’adapter à la
contenu de nos Guides Santé demande des internautes.
en passant par les comptes « Le nouveau site sera en ligne fin jan-
rendus de nos Rencontres vier. Notre but est que tous ses visiteurs
Santé… », ajoute-t-il. Les le quittent en ayant compris ce qu’est la
progrès technologiques per- Fondation et l’utilité de soutenir son
mettent également de mettre action en faveur du progrès médical… »,
à disposition de nouveaux espère Claude Pouvreau. ■

Bulletin de soutien ✂
RV109071

❏ Oui, je souhaite aider la recherche en faisant, M. M me

M lle
M. et M me

par chèque à l’ordre de la Fondation

NOM Prénom
pour la Recherche Médicale, un don de :
Adresse
❏ 20 € ❏ 25 € ❏ 30 €
❏ 40 € ❏ 50 € ❏ autre…………
Code postal VILLE
❏ Oui, je souhaite recevoir, sans engagement,
une documentation sur le prélèvement automatique. Téléphone
E-mail
Déduction fiscale 66 % de votre don est déductible de
vos impôts à concurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal.

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :
FONDATION POUR LA RECHERCHE MÉDICALE - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07
Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectification
ou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation.
FRM109 P25_31fond-AC.qxd 4/12/06 15:14 Page 26

LA FONDATION ET VOUS LA FONDATION ET VOUS

VICTOIRES DE LA MÉDECINE DONATEUR

Anne Eichmann, meilleur espoir « Que les objectifs de

de la recherche médicale la Fondation soient en phase
Le Pr Jean Bernard, fondateur de la Fondation pour la Recherche Médicale,
nous a quittés en avril dernier. Pour rendre hommage à ce visionnaire,
avec l’intérêt du public »
toujours tourné vers l’avenir, la Fondation a créé un prix qui porte son nom Les nouvelles instances de la Fondation pour la Recherche Médicale prévoient
et destiné au « meilleur espoir de la recherche médicale ». Sa première récipiendaire, la présence d’un donateur au sein de son Conseil de surveillance. C’est ainsi
Anne Eichmann, a ainsi été récompensée le 23 novembre dernier. que Claude Siraut siégera pendant quatre ans pour établir la stratégie de
e Prix Jean Bernard-Fondation réseaux de vaisseaux sanguins en for- la Fondation aux côtés des autres bénévoles : représentants de l’État,

L pour la Recherche Médicale du

meilleur espoir de la recherche
a été remis le 23 novembre dernier à
mation. Cette découverte ouvre la voie
à de multiples implications. Dans la
lutte contre le cancer, on sait que les
Anne Eichmann. Cette chercheuse a tumeurs construisent leur propre sys-
ainsi été récompensée pour ses tra- tème sanguin pour se développer :
vaux sur une molécule aux multiples empêcher la constitution de ce réseau
applications dans les maladies vascu- est actuellement l’une des pistes les
laires, neurologiques et les cancers. Ce plus innovantes et prometteuses de la
tout nouveau prix a été remis à sa pre- recherche contre le cancer. Dans le
mière lauréate par Pierre Joly, prési- cas des maladies ischémiques (dans
dent de la Fondation pour la Recherche lesquelles une partie d’un organe est
Médicale à l’occasion des Victoires de privée d’irrigation sanguine), des ana-
la médecine, une soirée organisée à logues de la nétrine-1 pourraient sti-
l’initiative de MVS productions. muler la repousse de nouveaux vais-
La jeune femme est actuellement seaux sanguins et de nouveaux pro-
directeur d’une équipe de recherche longements nerveux dans les tissus
au Collège de France. Depuis plusieurs endommagés.
années, elle s’intéresse à la nétrine-1. Ce prix est une reconnaissance de tra-
de la communauté scientifique et d’autres personnalités qualifiées.
Comment avez-vous été choisi
pour occuper ce poste ?
Claude Siraut : J’ai reçu début
2006 un courrier de la Fondation
me proposant cette fonction. Ce
même courrier avait été envoyé à
plusieurs centaines de donateurs,
les plus anciens et fidèles. Je suis
moi-même donateur de la Fondation
depuis trente-cinq ans, peut-être
même davantage. J’ai répondu
favorablement, parce que je pensais
pouvoir apporter quelque chose.
Je connais un peu le fonctionnement
de la recherche pour avoir travaillé
quelque temps dans un institut
timent général. Et en tant que
donateur, deux choses me tiennent
à cœur avant tout : que l’argent soit
utilisé au mieux et que les objectifs
de la Fondation soient en phase avec
l’intérêt du public. Le fait d’accueillir
quelqu’un de l’extérieur comme
moi dans ses instances est déjà
un gage de sérieux, d’ouverture
et de transparence qui honore la
Fondation. Je souhaite aussi qu’elle
gagne en notoriété. Je ferai donc
des propositions dans ce sens, afin
qu’elle se fasse mieux connaître. ■

Isabelle Vincenti
Claude Siraut, fidèle de
DR

On connaissait déjà l’implication de vaux jugés parmi les plus innovants de recherche. Je baigne dans le la Fondation, fera entendre
Anne Eichmann a reçu le premier la voix des donateurs à
prix Jean-Bernard-Fondation pour
cette protéine dans la mise en place actuellement en France par les milieu médical : ma femme était
son Conseil de surveillance.
la Recherche Médicale. Le but de des connexions entre cellules ner- Professeurs Alain Prochiantz et Martine préparatrice en pharmacie ; mes
cette chercheuse : maîtriser la veuses. Les travaux d’Anne Eichmann Aiach, respectivement président et trois filles et deux de mes gendres

✂
construction des réseaux sanguins.
ont permis de mettre à jour un autre vice-président du Conseil scientifique sont médecins, pharmacien ou
de ses rôles : elle participerait à la mise de la Fondation pour la Recherche puéricultrice. Une vraie tradition COURSE
en place de ramifications dans les Médicale. ■ familiale ! Retraité, j’ai aussi
du temps à consacrer, même si je
suis investi dans d’autres activités.
Les Baskets branchées,
Contribution de soutien à Recherche & Santé – Demande de brochure
Et je sais que les volontaires ne sont
pas toujours nombreux. Je craignais
solidaires de la Fondation
juste d’être trop âgé, à 76 ans, près La Parisienne au mois de la ligne d’arrivée, les participantes

A
RV109071

Oui, je souhaite recevoir, mais ça n’a pas été un frein. septembre (lire Recherche & marquaient également leur mobilisation
Oui, je souhaite contribuer à soutenir J’ai finalement été tiré au sort Santé n° 107 et 108), la Fondation contre le cancer du sein, maladie qui
Recherche & Santé en recevant ou en offrant sans aucun engagement et
4 numéros (un an) pour 10 €, que je joins sous pli confidentiel, la brochure parmi les autres candidatures. pour la Recherche Médicale était à nou- touche une femme sur dix au cours de sa
par chèque libellé à l’ordre de : Fondation pour la Léguez aux générations futures veau l’invitée d’une manifestation spor- vie. Pour chaque inscription à la course,
Recherche Médicale. le plus beau des héritages, Quel rôle comptez-vous tenir tive contre le cancer du sein le 22 octo- un euro a été reversé à la Fondation
Voici mes coordonnées ou celles de la personne le progrès médical. dans le Conseil de surveillance ? bre dernier. En effet, le club de course à pour la Recherche Médicale au profit d’un
à laquelle j’offre cette revue : C. S. : Tout d’abord, je dois préciser pied joliment nommé Les Baskets projet de recherche contre cette maladie
que je ne serai pas « représentant » branchées, de La Bonneville-sur-Iton dans (300 € collectés). Ces événements, occa-
M. Mme Mlle M. et Mme NOM Prénom
des donateurs, puisque je n’ai pas l’Eure, organisait la 11e édition de ses sions agréables d’allier loisirs et généro-
Adresse Code postal été élu. Je témoignerai donc pour Foulées bonnevilloises. Un bel événement sité, permettent également de rappeler
VILLE Téléphone Déduction fiscale : 66 % de votre contribution est déductible de vos impôts à exprimer mon sentiment personnel. régional, avec au total, cinq courses dont que l’activité physique constitue un élé-
concurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal. Mais j’ouvre mes oreilles et regarde une course réservée aux femmes. Au-delà ment important pour rester en bonne santé
E-mail
autour de moi pour connaître le sen- de l’objectif de faire du sport et franchir et notamment prévenir les cancers. ■
Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :
FONDATION POUR LA RECHERCHE MÉDICALE – 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07
Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectification
ou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation. l
RECHERCHE & SANTÉ page 27 l N° 109 • 1 er
trimestre 2007
FRM109 P25_31fond-AC.qxd 4/12/06 15:14 Page 28
FONDATIONS ABRITÉES
Victor et Erminia Mescle :
la première Fondation à titre posthume
DR
DR
Erminia Mescle rend hommage
à son mari à travers la Fondation
qui porte leurs deux noms.
a grand-mère était d’une
«
M grande générosité. C’était
une femme droite, toujours
préoccupée par la détresse des autres
et qui essayait d’aider », s’émeut
Marie-Agnès Mescle-Moreau. Sa grand-
mère, Erminia Mescle, est décédée en
mai 2005. En 1998, elle avait consenti,
au profit de la Fondation pour la
Recherche Médicale, une donation
Vous souhaitez
créer votre prix ou
votre Fondation ?
comme
Faites
La Fondation pour la Recherche
eux
Médicale encourage les particu-
liers comme les entreprises à créer
leur propre fondation ou asso-
F
ciation sous son égide. Cela leur
garantit, notamment, de bénéfi-
cier de l’expertise des meilleurs
scientifiques pour la sélection des
projets de recherche à soutenir. Si
vous souhaitez suivre l’exemple de
Mme Mescle en créant un prix pour
rendre hommage à un être cher,
ou de la société SGAM en inves-
tissant sur la recherche, la
Fondation pour la Recherche
Médicale est à votre disposition
pour de plus amples renseigne-
ments au 01 44 39 75 75.
RECHERCHE & SANTÉ page
LA FONDATION ET VOUS
avec réserve d’usufruit, portant sur
la propriété d’un portefeuille de titres
évalué à plus d’un million d’euros.
Grâce à cette démarche, Mme Mescle
a conservé la jouissance de ses biens
jusqu’à son décès, avant d’en faire
bénéficier la Fondation pour la
Recherche Médicale. « Elle était
consciente d’avoir beaucoup d’argent
et elle s’est toujours intéressée à la
médecine et à la recherche. Mon
grand-père était malade d’un cancer,
elle l’a accompagné jusqu’à sa mort. »
Lors de l’ouverture de la succession de
Mme Mescle, Marie-Agnès et la Fondation
prennent soin de respecter les volontés
de la défunte : « Ma grand-mère avait
souhaité que cette somme serve à la
création d’une Fondation au nom
de Victor et Erminia Mescle. J’ai été
touchée qu’elle y associe le nom de
mon grand-père. Entrepreneur, il
était à l’origine de cette fortune… »
La somme a été placée par la Fondation,
et ses dividendes permettront d’alimenter
La Société Générale
s’engage en faveur de
l’innovation thérapeutique
iliale de la Société Générale
spécialisée dans la gestion d’actifs,
SGAM (Société Générale Asset
Management) a lancé en novembre
dernier la Fondation SGAM pour
l’Innovation Thérapeutique. Pour
le président de SGAM, Alain Clot, « cette
fondation s’inscrit dans le cadre des
interactions public-privé que notre
société de gestion a décidé de proposer
afin de soutenir la recherche et
l’innovation en France. C’est aussi
notre modeste façon de contribuer à
la recherche médicale ». L’originalité
de cette Fondation : « Créer un cercle
vertueux. Les laboratoires publics ont
l
28 l N° 109 • 1 trimestre 2007
e
un prix de 60 000 euros qui sera remis
tous les deux ans. « Ma grand-mère
n’avait pas précisé le domaine de
recherche qu’elle souhaitait soutenir,
raconte Marie-Agnès. Dans un premier
temps, j’ai pensé consacrer cette aide
à la recherche contre le cancer et les
maladies du sang, qui ont touché
notre famille. Mais finalement j’ai
préféré soutenir un domaine plus
“oublié” : les greffes d’organes et
de cellules. » Le Conseil scientifique
de la Fondation a choisi le Pr Parini,
un de ses anciens membres spécialiste
des maladies rénales, pour gérer les
aspects scientifiques de la nouvelle
Fondation. Il sélectionnera parmi les
réponses à un appel d’offres le projet
qui méritera ce prix. « J’ai pu le
rencontrer et en discuter avec lui
le mois dernier, et j’apprécie de
représenter la famille, en tant que
membre d’honneur, dans cette
Fondation Victor et Erminia Mescle »,
souligne Marie-Agnès. ■
besoin de financements pour faire
déboucher leurs découvertes sur
des applications concrètes et favoriser
la prise de brevets. Nous avons
donc créé un fonds spécifique,
SGAM Sefti (Specialized European
Fund for Therapeutic Innovation)
qui est investi en portefeuille d’actions
d’entreprises de biotechnologies »,
explique Béatrice Denys, gérante de
ce fonds à la SGAM. C‘est ainsi 100 000 €
qui seront réinvestis chaque année
dans de nouveaux projets de recherche
publique, sélectionnés par un jury
indépendant composé de personnalités
du monde scientifique et industriel. ■
En
Partout en France, les comités régionaux et leurs bénévoles multiplient
les initiatives pour faire connaître la Fondation pour la Recherche Médicale
et collecter des fonds. Exemples.
HÉRAULT
Pleins feux sur la Fondation
L’année 2007 démarre sur les chapeaux
de roues pour le comité Languedoc-
Roussillon-Rouergue. Les 12 et
13 janvier, le comité sera le premier
à célébrer le 60e anniversaire
de la Fondation [l’Association pour
la Recherche Médicale, qui a donné
naissance à la Fondation pour la
Recherche Médicale, a été officiellement
créée le 12 janvier 1947, ndlr]. Au
programme, des conférences destinées
aux scientifiques ou au grand public.
Le vendredi soir, un dîner de gala au
profit de la Fondation sera l’occasion
d’une remise de prix aux chercheurs
les plus méritants de la région.
Le samedi, le comité propose une
visite guidée du patrimoine médical
et pharmaceutique de Montpellier :
la faculté de médecine, le jardin des
MARSEILLE
Un loto pour une noble cause
Venez nombreux ! Le 27 janvier, le
comité Paca de la Fondation pour la
Recherche Médicale organise un grand
après-midi loto. L’événement rapporte
chaque année plusieurs milliers
d’euros (5 000 euros en 2005), répartis
à parts égales au profit de la Fondation
pour la Recherche Médicale et les
œuvres humanitaires du Lions Club
Marseille Cristal Planète. « Le loto est
richement doté grâce à la générosité
de partenaires fidèles, souligne
Mme Muselier, présidente du comité.
Air France offre des voyages
pour des destinations au choix,
RECHERCHE & SANTÉ page
LA FONDATION ET VOUS
régions
Plantes, le musée de la Pharmacie…
Le comité Languedoc-Roussillon-
Rouergue fait ainsi une nouvelle fois
preuve de son engagement au profit de
la Fondation. Depuis l’automne dernier,
les événements s’y multiplient. Grâce
au dynamisme de ses bénévoles, la
Fondation a pu se faire connaître sur
plusieurs salons et foires régionales.
Le 15 octobre, comme depuis plusieurs
années, une vente aux enchères de
grands vins du Languedoc était
organisée au profit de la Fondation.
En 2005, la manifestation avait
rapporté 10 000 euros, qui ont permis
de financer un prix scientifique
à un chercheur de la région. ■
Pour plus d’informations et pour
participer à cet événement,
contact au 01 44 39 75 76.
les grandes tables de Marseille
proposent des repas gratuits, et les
joailliers de prestigieux bijoux… »
En milieu d’après-midi, un entracte
permettra de se restaurer autour d’un
buffet. Ce bel événement convivial,
bien connu des Marseillais, ne serait
pas possible sans le dévouement
des bénévoles du comité. Pour
participer au loto, aucune inscription
n’est nécessaire. En famille,
entre amis, il suffit de se présenter
à 14 h 30 dans le prestigieux hall
de la chambre de commerce
de Marseille, sur la Canebière. ■
l
29 l N° 109 • 1 trimestre 2007
e
VAR
Monique Rebuffat
se retire confiante
Monique Rebuffat
cède sa place à la
tête du comité du
Var de la Fondation
pour la Recherche
Médicale.
Monique Rebuffat
termine son
mandat de
présidente du
comité régional varois avec le sentiment
du devoir accompli : « Je suis ravie
d’avoir pu apporter à l’action de la
Fondation pour la Recherche Médicale
mon grain de sable qui est venu
s’ajouter à d’autres grains. » Bénévole
depuis de nombreuses années, elle
apprécie l’engagement pluridisciplinaire
de la Fondation : « Soutenir les
chercheurs, encourager ceux qui
démarrent, compter sur la générosité
des donateurs et inciter les entreprises
à rallier la cause de la Fondation.
Le contact avec les professionnels
de santé, les bénévoles et le directoire
de la Fondation a été des plus
enrichissants tant sur le plan médical
qu’humain. » Et d’ajouter : « Je tiens
à remercier tous ceux qui m’ont aidée
dans ma tâche, le directoire pour
son accueil, et tout particulièrement
Francis Mazet, fondateur du comité
du Var, qui a toujours été d’un
grand soutien. » Monique Rebuffat
se retire rassurée : « Je suis convaincue
de la continuité de l’action
toulonnaise, dans le respect des règles
de rigueur et de transparence,
à l’image de la Fondation. » ■
FRM109 P25_31fond-AC.qxd 4/12/06 15:14 Page 30
PARTENAIRE
Accompagner le vieillissement par
une démarche de prévention
Joseph Ripa, responsable d’action sociale au sein du groupe Réunica Prévoyance
soutient les programmes de recherche de la Fondation. L’objectif : assurer une meilleure
qualité de vie aux personnes âgées.
DR
DR
Quelles préoccupations ont rapproché
votre groupe de la Fondation ?
Joseph Ripa : Devant un phénomène
comme le vieillissement de la
population, sans précédent dans
l’histoire de l’humanité, avec un
doublement des plus de 85 ans attendu
pour 2020, le groupe Réunica
Prévoyance ne pouvait pas rester
indifférent. Nous souhaitons
accompagner la population vieillissante
tout en lui assurant une meilleure
qualité de vie, une indépendance
physique, sensorielle et motrice. Notre
objectif est de prévenir le « mauvais »
vieillissement, en quelque sorte. C’est
pour cela que nous nous intéressons
de près à la recherche médicale
portant sur les pathologies qui
touchent les personnes âgées.
RECHERCHE & SANTÉ
LA FONDATION ET VOUS
Vous soutenez ainsi la Fondation
depuis sept ans. Quels programmes
de recherche ont attiré
votre attention ?
J. R. : Nous visons à faire détecter
plus tôt certaines pathologies pour
mieux les soigner. Jusqu’à la fin 2005,
Réunica Prévoyance a apporté un
soutien de près de 150 000 € à la
Fondation, notamment pour des
travaux consacrés à connaître mieux et
plus précocement la maladie
d’Alzheimer.
Cette année, vous avez contribué
au programme « Longévité
cognitive et neurosensorielle ».
Pourquoi ?
J. R. : En mai 2006, notre conseil
d’administration a décidé de soutenir,
l page 30 l N° 109 • 1er
trimestre 2007
« n Français sur deux écoute une
Joseph Ripa, de Reunica
Prévoyance. Ce groupe
d’assurances soutient la
Fondation et la lutte contre
le vieillissement depuis
plusieurs années.
à hauteur de 45 000 €, une étude
qui porte sur l’origine génétique de
la perte de capacités visuelles et
auditives chez les seniors, telle la
dégénérescence maculaire liée à
l’âge (DMLA) et la presbyacoustie
(lire Recherche & Santé n°107, p. 5).
La découverte de prédispositions
génétiques pourrait permettre de
diagnostiquer ces maladies plus tôt
et de chercher des traitements
pour prévenir leur apparition
et freiner leur progression.
C’est très important pour le confort
de vie des seniors. D’autant que
la surdité est assez mal vécue,
notamment par les hommes peu
enclins à porter des appareils
auditifs, pourtant indispensables
pour ne pas s’isoler. ■
MÉDIAS
NRJ et la Fondation,
sur la même longueur d’onde
Depuis plusieurs années, le groupe audiovisuel NRJ offre des espaces gracieux
pour faire connaître la cause de la Fondation et inciter ses auditeurs à la soutenir.
Une attitude généreuse et engagée de son président, Jean-Paul Baudecroux.
U des stations du groupe au
moins une fois par semaine,
précise Jean-Paul Baudecroux, fonda-
teur et président du Conseil de sur-
veillance d’NRJ Group. Toutes les sta-
tions du groupe participent. Nous
offrons régulièrement des espaces
publicitaires à des causes humani-
taires. C’est une démarche à laquelle
nous tenons. » Une vitrine précieuse
pour la Fondation, car le groupe NRJ
rassemble quatre stations : NRJ bien
sûr, mais aussi Chérie FM, Nostalgie et
Rire et Chansons. Ainsi, 24 millions de
personnes sont touchées. « Il n’est pas
INITIATIVE
Maillet vêtements : « côté solidaire »
Avec les articles de
Maillet vêtements, les
entreprises affichent leur
engagement en faveur
de la Fondation.
DR
RECHERCHE & SANTÉ
LA FONDATION ET VOUS
rare que des stations de radio mettent
à notre disposition du temps d’an-
tenne gratuit pour nos campagnes
de communication. En revanche, il
est très rare que cette démar-
che soit poursuivie sur
plusieurs années, souligne
Valérie Riedinger, responsable
du service de presse de la Fon-
dation. Le groupe NRJ nous
soutient depuis trois ans, et
renouvelle son partenariat
pour l’année prochaine. C’est excep-
tionnel ! »
Pour Jean-Paul Baudecroux, ce n’est
pas un hasard : « Nous savons que c’est
a société Maillet commercialise,
L
via son réseau de
distributeurs, T-shirts,
casquettes et autres parkas
publicitaires marqués de logos
et de messages publicitaires.
En 2006, elle a apporté son
soutien à la Fondation pour
la Recherche Médicale en lui
fournissant gratuitement des
vêtements à son effigie pour
la course La Parisienne
(cf. R & S n°108).
Aujourd’hui,
l’entreprise donne
une plus grande
ampleur à
son engagement
en créant
l’opération « Côté
solidaire ». Grâce à
elle, les distributeurs
l page 31 l N° 109 • 1
er
trimestre 2007
une démarche de long terme. C’est
pourquoi nous suivons les mêmes
projets d’année en année. Et nous
savons que notre public y est sensi-
ble. » M. Baudecroux souhai-
terait qu’en France la recher-
che médicale soit autant
soutenue qu’aux États-Unis :
« Il reste beaucoup de
chemin à parcourir. Pre-
nons exemple sur Bill Gates
et Warren Buffet [cet homme
d’affaire a fait un don de 37 millions de
dollars à la fondation de son ami Bill
Gates, qui lutte notamment contre le
sida en Afrique, ndlr]. » ■
agréés par Maillet proposent aux
entreprises et collectivités
d’apporter et d’afficher leur
soutien à la Fondation, en
achetant des vêtements affichant
un double logo : celui de la
Fondation et celui de l’entreprise.
La société Maillet reversera
une contribution financière à
la Fondation pour chaque vêtement
acheté. Pour celle-ci, c’est un
moyen de collecter des fonds,
et de se faire connaître auprès
d’un nouveau public.
Pour l’entreprise ou la collectivité,
cela permet d’afficher son
engagement solidaire et
humanitaire. Si vous souhaitez
en savoir plus sur ces
« vêtements communicants »,
rendez-vous
sur www.cotesolidaire.fr. ■
FRM109 P32_35 fondation-SR2AC 4/12/06 15:15 Page 32
LA FONDATION ET VOUS
Vos questions
nos réponses
Chaque trimestre, Recherche & Santé répond aux questions les plus fréquentes dans vos
courriers et vos appels quotidiens à la Fondation, sans jamais poser de diagnostic, de pronostic,
ni donner de conseil thérapeutique. Seul un médecin traitant est habilité à le faire.
Hypothyroïdie
De la baisse d’hormone à la baisse de forme
Bruno Garcin-Gasser
« Quelles sont les conséquences d’une hypothyroïdie ? Cela accélère-t-il
le vieillissement ? »
L’hypothyroïdie est
PR PHILIPPE
“ secondaire à une baisse
de la fabrication d’hormones
CHANSON,
par la glande qui les produit,
professeur
la thyroïde. Cette affection
au service
peut être la conséquence
d’endocrinologie
et des maladies d’une ablation de la thyroïde
de la reproduction ou d’une maladie, toujours
au CHU bénigne, appelée thyroïdite,
Kremlin-Bicêtre. au cours de laquelle le tissu
thyroïdien est détruit par des
anticorps s’attaquant à ses
structures. Les thyroïdites
sont indolores et ne se
manifestent souvent que par
un goitre. L’hypothyroïdie
s’installe en général de façon
très progressive. Lorsque la
production d’hormones
thyroïdiennes diminue de
façon très significative, elle est
marquée par des symptômes
non spécifiques : fatigue,
somnolence, baisse d’énergie,
frilosité et constipation.
La peau est plutôt sèche,
les cheveux deviennent fins et
cassants, et une prise de poids
peut survenir. Le rythme
cardiaque a tendance à
Anticorps : molécules
du système ralentir. Cependant, d’autres
immunitaire dirigées maladies peuvent être à
contre les structures
étrangères, mais l’origine de ces mêmes
pouvant, par erreur, symptômes, et seul un dosage
détruire des
constituants de leur
sanguin des hormones
propre organisme. thyroïdiennes permet de
l
RECHERCHE & SANTÉ page
Hépatite C
L’interféron, remarquablement efficace,
mais à surveiller de près
« Mon fils est traité par interféron pour une hépatite C. Quelles sont les conséquences psychologiques
de ce traitement ? »
Le traitement par interféron de
“
l’hépatite C chronique a permis
une guérison de l’infection, avec une
disparition du virus chez un nombre
élevé de patients. Actuellement,
on dispose, en plus, d’une forme
particulière d’interféron, l’interféron
pégylé, qui permet une administration
une seule fois par semaine. Aujourd’hui,
l’interféron est très souvent associé
à un autre médicament, la ribavirine,
qui améliore encore les taux de
Appel téléphonique guérison. Cependant, ce traitement
par Interféron a des effets secondaires
qui limitent assez souvent le suivi
régulier du traitement par les patients.
Il peut s’agir d’une diminution
de la fabrication de certains globules
blancs et des plaquettes au niveau
de la moelle osseuse, ou encore
de symptômes pseudo-grippaux en
début de traitement. Les effets
Cortisone
Limiter les doses pour réduire les conséquences néfastes
« Quels sont les effets secondaires à long terme d’un traitement à base de cortisone ? »
Les traitements à base de
“ cortisone (ou de produits de
synthèse proches – les corticoïdes)
sont très efficaces dans un certain
nombre de maladies inflammatoires
des articulations (arthrose)
ou dans le traitement de maladies
respiratoires chroniques comme
BSIP
l’asthme. Généralement, les
médecins prescrivent la dose
La thyroïde est une glande, sécrétrice d’hormones, en forme
de papillon et située à l’avant du cou. minimale efficace. Néanmoins,
certains patients ont besoin de fortes
poser le diagnostic. hormones normalement doses de corticoïdes sur des périodes
L’hypothyroïdie n’accélère pas produites par la thyroïde, de prolongées (plusieurs mois, voire
particulièrement le façon à rétablir l’équilibre. années), ce qui peut être à l’origine
vieillissement, mais elle Le traitement se prend sous d’effets secondaires. Une prise de
nécessite un traitement de la forme d’un comprimé poids est possible, le plus souvent
substitution, c’est-à-dire chaque jour dont on règle localisée dans la partie supérieure
l’administration le dosage en fonction des du corps, au niveau du visage, du
médicamenteuse des résultats d’examens sanguins. ■ tronc et dans une moindre mesure
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trimestre 2007
RECHERCHE & SANTÉ page
LA FONDATION ET VOUS
secondaires neuropsychologiques sont
M. B. (Loiret)
fréquents : irritabilité, fatigue extrême
ou apathie. Des dépressions sévères
ont été observées, pouvant conduire
chez des personnes prédisposées
à des tentatives de suicide. Le savoir
permet à l’entourage d’être attentif
et de conseiller au malade une prise
en charge psychologique et
médicamenteuse (antidépresseurs)
si nécessaire. Heureusement, ces
manifestations graves sont rares.
Enfin, l’interféron peut aussi induire
des phénomènes auto-immuns,
comme une thyroïdite auto-immune
(lire ci-contre). Ces pathologies
sont bénignes et ne justifient pas
Garo/Phanie
l’arrêt du traitement. » ■
Auto-immuns : se dit d’une maladie
liée à une réaction de défense Depuis 2001, l’interféron pégylé, à effet
immunitaire de l’organisme contre retard, a grandement amélioré la qualité
ses propres constituants. de vie des patients.
I. F. (Internet)
des membres. La peau de ces les effets secondaires comme
patients peut également devenir
fragile. Elle a tendance à s’amincir
et à se « marquer » (bleus) plus
facilement au moindre coup. Dans
le cas d’une prise prolongée, on peut
observer une fonte musculaire, une
la rétention d’eau, le médecin pourra
recommander un régime sans sel.
Il prescrira un supplément en
potassium et surveillera la solidité
osseuse par mesure de la densité
minérale osseuse, pour dépister
hypertension artérielle et une baisse une éventuelle ostéoporose. Des
du taux de potassium sanguin, traitements visant à limiter la perte
ce qui oblige à recourir à une osseuse (calcium, vitamine D
supplémentation en potassium. ou biphosphonates) seront associés
Une ostéoporose peut s’installer, le cas échéant. Généralement,
et les défenses immunitaires ont les corticothérapies prolongées
tendance à baisser, entraînant ne doivent pas être interrompues
un risque accru d’infections. Les de façon brutale. Les doses sont
corticothérapies, lorsqu’elles sont diminuées progressivement,
prolongées, doivent donc toujours de manière à relancer la fabrication
être adaptées par le médecin, de normale de cortisone par
sorte que la dose minimale efficace l’organisme, mise au repos durant
soit respectée. Pour minimiser le traitement. » ■
l
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er
trimestre 2007
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LA FONDATION ET VOUS LA FONDATION ET VOUS

Internet pratique

se dit tout...
Le don en ligne, simple et économique
« Comment être sûr de faire un don en ligne en toute sécurité ? » Appel téléphonique

Les transactions financières sur Internet Grâce à Atos, le site de la Fondation fait appel On
“ sont beaucoup plus sûres qu’on
ne le croit généralement. L’important
aux procédés de cryptage les plus récents
et vous demande, par exemple, en plus
« Notre fille souffre d’un « Suite à votre N° 108 où il est « Vous vous
Bruno Garcin-Gasser

est de s’assurer qu’elles se déroulent du numéro de votre carte bleue et de

sur des pages sécurisées et appartenant
à des sites ayant « pignon sur rue ».
C’est évidemment le cas des dons en ligne sur
le site de la Fondation. Les pages sécurisées
ISABELLE sont reconnaissables de deux manières :
FLEURY, une petite icône, représentant le plus souvent
responsable un cadenas, apparaît en bas de la fenêtre
du service de votre navigateur, et l’adresse du site
donateurs. commence par https (s pour secure, en
anglais). Pour sécuriser ses dons en ligne,
la Fondation s’est appuyée sur la société Atos,
leader mondial des systèmes de paiement
en ligne, et sur une banque, la Société
Générale, qui garantissent le bon déroulement
des échanges. Ainsi, personne d’autre
que vous, même la Fondation, n’a accès aux
informations relatives à votre carte bancaire.
Donations
sa date d’expiration, le numéro à trois chiffres chondrosarcome mésenchymateux battez avec
question du Téléthon, je suis acharnement
qui figure au dos de la carte et que l’on appelle avec métastases. Malgré deux
cryptogramme. Notez que lorsque vous faites outrée que cet organisme contre le cancer.
un don en ligne, la Fondation économise
opérations et de nombreuses qui reçoit chaque année Cette maladie
le coût de l’enveloppe prétimbrée dans séances de chimio sa maladie a des sommes incroyables semble s’étendre
laquelle vous envoyez vos dons par courrier. progressé. Nous aimerions entrer comme du
Elle ne vous envoie pas de relances postales,
n’en distribue pas une partie mazout sur
en contact avec d’autres familles
économisant là encore des frais de gestion, à vous ou à d’autres chercheurs. » la mer. Je viens
touchées par cette maladie. Vous
de papier et d’affranchissement. Comme S. B. (Ain) de vivre la
pour tout don, vous recevrez seulement par pouvez nous contacter à l’adresse cruelle épreuve
courrier postal un reçu fiscal vous permettant pour.clemence@laposte.net » Les sommes collectées dans le cadre du décès de ma
de déduire de vos impôts jusqu’à 66 % de M. et Mme R. (Bouches-du-Rhône) du Téléthon sont attribuées à de nombreux nièce, 58 ans,
son montant. Enfin, avec l’arrivée du nouveau chercheurs, mais elles concernent par leucémie
site Internet de la Fondation (lire p. 27), essentiellement les maladies génétiques foudroyante.
le traitement des dons en ligne sera plus En réaction aux entretiens croisés et les maladies rares. La Fondation pour
Tout près, son
automatisé, ce qui représentera encore la Recherche Médicale soutient la recherche
concernant la pollution de l’air père traîne un
un gain en temps et en frais de gestion. » ■ sur toutes les maladies, d’où son importance,
sur notre blog : cancer de la
et mérite de ne pas être oubliée.
La rédaction
gorge depuis un
« Les réponses de an et demi, mais
vos spécialistes dans quelles

“
Mon fils âgé de 39 ans est
Estimations et ventes professionnelles sont intéressantes, décédé d’une hypertension conditions ! Un
combat qui n’en
artérielle pulmonaire,
« Je vous ai légué mon appartement. Que ferez-vous de mes objets personnels ? » J. B. (Seine-et-Marne) mais succinctes. maladie rare et très grave puisque la
finit pas. Il est
des cas où se
Pour une information mort intervient dans les cinq ans s’il ne pose la question
Lorsqu’un appartement L’argent qui revient à la Fondation

“ meublé est légué à la représente ainsi la juste valeur complète sur le sujet, peut y avoir de greffe, ce qui fût le cas. “Où commence et
Fondation, nous faisons intervenir des biens. Pour les documents je conseille l’ouvrage Pourriez-vous parler du don d’organe où finit
Bruno Garcin-Gasser

un commissaire-priseur pour personnels (lettres, photos, un peu plus souvent, rappeler aux gens l’acharnement
inventorier et estimer les objets livres…), nous demandons intitulé La Société thérapeutique ?” »
ENVOYEZ VOS que les greffons manquent cruellement
personnels. Nous organisons à la famille si elle souhaite cancérigène écrit par et que le don est une action magnifique
G. G.
une vente aux enchères publique les récupérer. Si personne QUESTIONS (Indre-et-Loire)
pour les objets ayant une ne veut reprendre les effets
le Dr Geneviève Barbier qui peut rendre la vie à un malade. »
Vous souhaitez des
CÉLINE grande valeur (tableaux, bijoux, du testateur, sauf avis contraire informations sur et Armand Faracchi F. P. (Loire-Atlantique) « Je n’ai aucun bien,
POUVREAU, meubles d’art, tapisseries, etc.). de celui-ci, nous les détruisons. le fonctionnement de
responsable Si le défunt souhaite que la vente Cependant, avant de les la Fondation, sur la
paru en 2004. » ni appartement,
Dr P. B. (Internet) mais pour ma
du service legs de son mobilier reste discrète, détruire, nous prenons toujours gestion des dons...
À VOS PLUMES sépulture, tout sera
et donations. nous faisons appel à un antiquaire. la précaution de bien signaler Écrivez au
« Il faut éduquer les gens pour leur faire très simple : ni fleur,
Par ailleurs, lorsque la valeur à la famille la valeur de ces Service donateurs Coup de cœur ou coup de griffe, suggestions
comprendre que nous sommes en train ni plaque, mais
du patrimoine ne justifie derniers : par exemple, un Fondation pour ou opinions à partager, écrivez à :
d’empoisonner la planète avec tous ces des dons en faveur
pas une vente aux enchères, document retraçant la généalogie la Recherche On se dit tout
Médicale produits phytosanitaires dispensés sur terre Fondation pour la Recherche Médicale de la recherche.
nous nous rapprochons, de la famille. » ■
54, rue de et dans l’air à tour de bras. Avant de chercher 54, rue de Varenne Mes enfants sont
là aussi, d’un antiquaire,
Varenne, 75335 de nouveaux médicaments, commençons par 75335 Paris Cedex 07, ou par mail à : au courant. »
voire d’un brocanteur, qui
Paris Cedex 07 chercher à éviter de nouvelles maladies ! » onseditou@frm.org
reprend le mobilier au prix Testateur : personne qui rédige A. G. (Lot-et-Garonne)
Internet
estimé par le commissaire-priseur. un testament.

l
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trimestre 2007 l
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trimestre 2007
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