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Charles Monnard
L'éthique
de la responsabilité
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INSTITUT LIBÉRAL
Pourquoi s'attarder sur
Charles Monnard au-delà
de la curiosité historique ?
D'abord bien sûr pour se
rappeler que la culture libé-
rale lémanique et suisse fait
partie de notre code géné-
tique politique : l'humanisme
de la liberté est non seule-
ment la philosophie qui a
permis à nos régions et à
notre pays un essor écono-
mique extraordinaire, mais
l'idée qui a garanti plus d'un
siècle d'harmonie et de paix
dans nos sociétés.
Charles Monnard
L'éthique de la responsabilité
Pierre Bessard
Charles Monnard
L'éthique de la responsabilité
Institut Libéral
1re édition
Genève 2014
ISBN 978-3-033-04802-7
Copyright
Institut Libéral
Place de la Fusterie 7
1204 Genève, Suisse
www.institutliberal.ch
Charles Monnard :
un parcours et un caractère 1
Introduction 9
I L'humanisme du devoir 17
II La fausse philanthropie de
l'État-providence 27
III Liberté et responsabilité 39
IV Les limites de l'autorité de l'État 53
v Les conditions culturelles de la
liberté et le rôle de la morale
judéo-chrétienne 67
Bibliographie 87
Notes 89
Charles Monnard:
un parcours et un caractère
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Charles Monnard : un parcours et un caractère
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Charles Monnard : un parcours et un caractère
des radicaux et de leur chef de file Henri Druey,
change cette donne. Druey tente de mettre les
pasteurs au pas en les obligeant à soutenir en
chaire la politique gouvernementale, et notam-
ment la nouvelle constitution cantonale, qui ne
garantit ni la liberté d'association, ni la liberté
religieuse. Cela conduit à une vague de contes-
tations, dont celle de Charles Monnard, qui ne
se reconnaît pas dans une Église d'État. Mon-
nard prêche à ce moment à Montreux; il avait
pris congé de l'université quelques semestres
et s'était d'abord retiré à Berne pour conclure
l'œuvre historique de Jean de Müller : la ré-
volution radicale achève de le persuader de
changer de direction professionnelle. Il sera fi-
nalement destitué de son pastorat l'année sui-
vante, tout en restant fidèle à la communauté
libre montreusienne. La tournure des événe-
ments et la dictature de la majorité populaire
qui s'installe sous l'impulsion du nouveau gou-
vernement l'incitent cependant à un change-
ment plus franc : il rejoint en 1847, dans la pa-
trie de son épouse, la prestigieuse Université
de Bonn, entamant, à cinquante-sept ans, une
nouvelle carrière de professeur. Il occupera la
chaire de littérature et de langues romanes jus-
qu'à la fin de sa vie.
Monnard conserve néanmoins des liens
étroits avec son pays et les intellectuels libéraux
en Suisse romande. En 1854, à la demande de la
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rale ».C'est cette alliance du devoir et du droit,
ou de la responsabilité et de la liberté, qui
conduit à la civilisation :la reconnaissance des
droits individuels de liberté et de propriété est
le moyen de subordonner la société à la loi mo-
rale, pour« le bien des individus et le bonheur
des peuples », pour l'universalité des citoyens,
égaux en droit.
Le principe de devoir, qui dépasse le droit,
puisqu'il relève également de la morale et
peut s'assimiler aux perceptions personnelles
d'équité et d'humanité, constitue un puissant
autorégulateur, qui ramène l'individu à sa rai-
son et à sa conscience. Le devoir implique no-
tamment qu'il ne peut y avoir de « droits »
sur autrui, d'accaparements matériels par la
contrainte de l'État-providence, sans empiéter
sur les droits des autres. Lorsque le droit est
dégagé de la morale, et qu'il ne définit plus la
liberté mais des revendications dans le sens de
« droits qu'on possède », l'égoïsme se répand et
l'État devient« une source de bénéfices où cha-
cun puise le plus qu'il peut». Monnard, en vrai
libéral, se range ainsi parmi les opposants aux
faux droits, les droits-créances décrétés par l'ar-
bitraire étatique. L'éthique du devoir vaut du
reste aussi pour les gouvernants, souvent plus
enclins à« lever des impôts, puiser dans le tré-
sor public, dispenser des faveurs» qu'à remplir
leurs obligations. De même, la règle de la ma-
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lectuels libéraux jusqu'à ce jour, tout en en ex-
plicitant plus largement les implications et les
nuances ou les réserves.
Charles Monnard est fortement imprégné
de l'esprit des Lumières: c'est un homme par-
fois en avance sur son temps, et il s'agit de l'y
insérer en montrant la grande compatibilité et
surtout la grande correspondance de sa pen-
sée avec les inspirations que sont les géants
Emmanuel Kant et Benjamin Constant, avec
ses contemporains économistes Frédéric Bas-
tiat et Michel Chevalier, qui tirent les mêmes
conclusions sur la justice et la morale, ou encore
avec son ami l'historien Alexis de Tocqueville.
Les explications de ce dernier sur les États-
Unis, qui furent le premier État réellement li-
mité par le droit et sur lequel la Suisse cal-
qua sa propre constitution fédérale, après que
les fondateurs des États-Unis s'inspirèrent de
l'ancienne Confédération suisse pour organiser
leur république, retiennent toute l'attention de
Monnard, très versé dans l'histoire de son pays.
Le recours à d'autres références est aussi
destiné à montrer que la pensée libérale en
Suisse romande n'a pas évolué sous une cloche
cantonaliste ou régionaliste, mais en étroite
interaction avec les espaces culturels euro-
péens français, allemand ou anglo-saxon, à une
époque où l'idée de l'État-nation, de la nation
étatisée, n'était pas aussi prononcée. Le goût de
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L'humanisme du devoir
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La fausse philanthropie de
l'État-providence
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III
Liberté et responsabilité
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IV
Les limites de l'autorité de l'État
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Les limites de l'autorité de l'État
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Les limites de l'autorité de l'État
poids aux pouvoirs des gouvernements et des
administrations publiques.
Or la légitimité et l'utilité d'un État résident
ailleurs : dans la justice et le droit; les libéraux
ne reconnaissent le droit de violer les droits
individuels ni à une majorité, selon l'absolu-
tisme démocratique de Rousseau, ni à « l'uti-
lité » d'un Jeremy Bentham sans les limites du
droit, qui tend à conduire à l'arbitraire et à l'ex-
tension ininterrompue de l'État dans l'espoir
d'en tirer profit, au détriment du devoir, du
fait que les justifications des interventions pu-
bliques peuvent bien sûr s'inventer à l'envi. Se-
lon la conception libérale, l'individu a la faculté
de faire tout ne ce qui ne nuit pas à autrui et
le droit de n'être astreint à aucune action qui
contredise ses propres choix. L'État a donc pour
rôle, là où la force est nécessaire, de préserver la
liberté.
Parmi les systèmes politiques les plus aptes
à incarner la liberté, la Confédération suisse,
dans sa conception originale, fait figure de
modèle chez Monnard. Cette nation, qui n'a
pas été établie sur la base d'une langue,
d'une culture ou d'une religion, a proclamé le
triomphe du droit sur l'abus du droit. En effet,
ce n'est pas seulement en raison de sa consti-
tution fédérale libérale adoptée en 1848 que
la Suisse se démarque des autres pays euro-
péens; au XIIIe siècle déjà, la Confédération
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Bibliographie
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Notes
(Les notes succinctes renvoient aux ouvrages de la biblio-
graphie.)
1
Secrétan, p. 56.
2
Charles-Augustin Sainte-Beuve, Le Général Jomini, Pa-
ris, Michel Lévy Frères, 1869, pp. 178-180 (cité par Ro-
ger Francillon dans sa communication préparée pour
le colloque du 30 novembre 2013 consacré à Charles
Monnard).
3
L'introduction est basée en partie sur la préface de l'au-
teur aux annales du colloque consacré à Charles Mon-
nard.
4
Constant, De la perfectibilité de l'espèce humaine, p. 58.
5
Constant, Principes de politique, p. 62.
6
Monnard, p. 16.
7
Ibid., p. 19.
8
Ibid., p. 48.
9
Berlin, pp. 217-218.
10
Bastiat, p. 345.
11
Chevalier, p. 14.
12
Salin, p. 500.
13
Monnard, p. 23.
14
Bastiat, p. 346.
15
Monnard, pp. 29-30.
16
Ibid., p. 31.
17
Vinet, p. 25.
18
Monnard, p. 33.
19
Ibid., p. 101.
20
Ibid., p. 103.
21
Ibid., p. 34.
22
Ibid., p. 104.
23
Ibid., p. 36.
24
Ibid., p. 37.
25
Ibid., p. 61.
26
Ibid., p. 57.
89
Notes
27
Ibid., p. 77.
28
Ibid., p. 76.
29
Ibid., p. 78.
3
°
31
Constant, op. cit., pp. 80-81.
Bastiat, pp. 348-349.
32
Monnard, p. 81.
33
Ibid., p. 151.
34
Hayek, pp. 231-232.
35
Monnard, p. 122.
36
Ibid., p. 124.
37
Ibid., p. 126.
38
Ibid.
39
Ibid., p. 123.
40
Ibid., p. 128.
41
Constant, De la perfectibilité de l'espèce humaine, pp. 35-
36.
42
Ibid., p. 73.
43
Chevalier, p. 35.
44
Monnard, p. 134.
45
Ibid., p. 139.
46
Ibid., p. 114.
47
Ibid., p. 50.
48
Chevalier, p. 79.
49
Constant, Principes de politique, p. 143.
50
Ibid., p. 139.
51
Chevalier, p. 10.
52
Genèse, 3, 19.
53
Monnard, p. 137.
54
Galates 5, 1.
55
I Samuel8, 11-18.
56
Cf. Nemo.
90
Économiste et journaliste,
Pierre Bessard dirige depu-
is 2007 l'Institut Libéral , le
think tank indépendant dédié
aux idées de la liberté, sis à
Genève et à Zurich , où il a été
fondé en 1979. Il est l'auteur
et l'éditeur de nombreuses
publications, en français, en
allemand et en anglais, sur
les affaires publiques et la
tradition intellectuelle du
libéralisme. Il est par ail-
leurs membre de la Société
du Mont-Pèlerin , l'académie
libérale internationale créée
par Friedrich Hayek en 1947,
et l'initiateur du Cercle de
philosophie politique Benja-
min Constant.
« La liberté est la condition d'une vie complète, la
condition de la civilisation, du développement de la
pensée, de l'activité, de l'industrie, des lettres, des
sciences, la condition des progrès de l'humanité. »
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978-3-033-04802-7