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Le

Roman
de Renart

Livret pédagogique
Établi par Marie-Hélène ROBINOT-BICHET,
certifiée de Lettres modernes

HACHETTE
Éducation
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page
Médiamax

Illustration
Harvey Stevenson

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et


L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage
privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les
analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré-
sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur
ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».
Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-
tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des
Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les
articles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 1999.


43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.
ISBN : 2.01.167837.4
S O M M A I R E

RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S 5

Renart vole les bacons d’Ysengrin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5


Renart et Chantecler le coq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Renart et Tibert le chat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Renart et Tiécelin le corbeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Renart et les anguilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Ysengrin, moine et pêcheur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
La plainte d’Ysengrin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Les funérailles de dame Copette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Renart devant le roi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Renart, condamné à être pendu, se fait pèlerin . . . . . . . 36
L’ a s s a u t d o n n é à M a u p e r t u i s e t l a c a p t u r e d e R e n a r t . . 40
Le duel de Renart et Ysengrin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

D O C U M E N TAT I O N C O M P L É M E N TA I R E 49

Histoire littéraire du Roman de Renart . . . . . . . . . . . . . . . 49


Structure de l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES 52

E X P L O I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES 58

PISTES D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 63

BIBLIOGRAPHIE C O M P L É M E N TA I R E 64

3
RÉPONSES AUX QUESTIONS

Avertissement : la correction des questions « À vos plumes » et « Mise en


scène » est le plus souvent laissée à l’appréciation du professeur.
Les indications de pages mentionnées dans le livret pédagogique renvoient
aux questionnaires du livre de l’élève.

R E N A R T V O L E L E S B A CO N S D ’ Y S E N G R I N (p. 14)

◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ AVANT LA NAISSANCE


DE R ENART ET D ’Y SENGRIN ?
1. Renart et Ysengrin sont tous les deux nés sous la baguette d’Ève. Celle-
ci, qui voulait donner une compagne à la brebis d’Adam, ne réussit qu’à faire
sortir de la mer « un loup […] qui saisit la brebis et se sauva à toute vitesse vers la
forêt voisine ». Des coups de baguette d’Ève naissent des animaux sauvages
malfaisants et nuisibles aux nombres desquels le goupil. Adam et Ève sont les
deux premiers êtres humains créés par Dieu ; ils vivaient au Paradis terrestre
et ils en ont été chassés après la faute commise par Ève. Son image reste donc,
dans l’idée des hommes et des femmes du Moyen Âge, liée à celle du mal.
2. Renart et Ysengrin sont des animaux ; le premier est un goupil, le second
un loup. Ysengrin est l’oncle de Renart. Leur filiation les rapproche des
hommes : le goupil a été baptisé Renart parce qu’il ressemble « à Renart, un
homme passé maître dans l’art de toutes les fourberies » ; le loup tire son nom
d’Ysengrin, « si grand pillard et si grand voleur » que « tous ceux qui volent de nuit
comme de jour sont donc appelés Ysengrin ». À travers le monde animal qui va leur
être présenté, les élèves découvriront le monde humain.
3. Renart, le goupil, est rusé, malfaisant, trompeur, fourbe, menteur.
Ysengrin, le loup, est voleur, pillard.

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


4. Renart se rend trois fois chez Ysengrin : la première fois, malade et affamé,
il s’y rend dans l’espoir de déguster trois beaux bacons dont le « fumet […]
l’avait attiré » (l. 15). Devant le refus de son oncle de lui faire goûter ses
bacons, Renart décide de s’en emparer par la force : le vol est la raison de sa

5
RÉPONSES AUX QUESTIONS

deuxième visite (« Renart n’insista pas […] et les cacha dans la paille de son lit »,
l. 31 à 35). Afin de savourer sa victoire, il revient une troisième fois auprès
d’Ysengrin et Hersent (l. 47 à 77). Officiellement, il vient complimenter
Ysengrin de sa ruse. En fait, il vient se moquer de sa naïveté et de sa bêtise.
5. Nous faisons connaissance de dame Hersent, épouse d’Ysengrin et tante
de Renart. Si son rôle n’est ici que mineur, il ne faut pas oublier que c’est
son viol par Renart qui déclenchera la guerre entre les deux compères.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
6. Le terme « goupil » est tiré du bas latin vulpiculus, i, m. (formé par
dérivation à partir du latin vulpes, is, f.) et signifie « renardeau », « renard ». Le
nom « renard » a, quant à lui, été formé vers 1240 à partir du nom propre
« Renart » lui-même formé à partir du francisque Reginhart.
Le nom propre « Renart », substantivé en « renard », a, dès le milieu du
XIIIe siècle, éliminé progressivement le nom « goupil » devant le succès
croissant remporté par le Roman de Renart.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. La situation de communication : au début du texte, le pronom personnel
sujet « je » (l. 4) renvoie au narrateur et le pronom personnel COD « vous »
(l. 1) aux auditeurs comme en témoigne le verbe « écoutez ».
8. À l’époque du Roman de Renart, l’émetteur-narrateur était un des
trouvères qui, de château en château ou de ville en ville, racontait les
aventures de Renart aux seigneurs ou aux habitants des villes qui en étaient
les récepteurs.
Cette question permet de s’assurer que les élèves ont bien saisi que le Roman
de Renart a d’abord été transmis oralement par les trouvères qui l’apprenaient
par cœur avant de faire l’objet d’une transposition écrite.
9. La partie dialoguée se repère à la présence des tirets et au passage à la ligne
à chaque changement de personnage. On peut en profiter pour rappeler aux
élèves la définition du terme « réplique » ou la leur donner s’ils ne la
connaissent pas encore.
10. On ne peut comprendre l’histoire sans le dialogue car il est un élément
essentiel de la narration.

6
Renart vole les bacons d’Ysengrin

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
11.
Situation initiale Situation finale
Renart Affamé, malade, Détenteurs des trois
désireux d’obtenir bacons qu’il a volés.
les bacons.
Ysengrin et Hersent Heureux possesseurs Dépouillés de leurs
de trois beaux bacons. bacons, leur maison
dévastée.

12. C’est la décision prise par Renart de voler les bacons d’Ysengrin qui
modifie la situation initiale.
13. La liste des événements qui permettent de passer de la situation initiale
à la situation finale est la suivante :
– Renart vole les bacons d’Ysengrin ;
– Ysengrin découvre le vol de ses bacons ;
– Renart vient chez Ysengrin se moquer de lui.
14. Cette question plus difficile que les autres peut être donnée
facultativement ou être traitée en classe.
À partir des questions précédentes il s’agit de rappeler aux élèves ce qu’est
un texte narratif puis de dégager le schéma narratif général qui sera réutilisé
lors des travaux d’écriture :
– la situation initiale, qui correspond le plus souvent aux premières lignes du
récit, donne des précisions sur les personnages, le lieu, l’époque et les
circonstances de l’action ;
– une modification, à laquelle on donne le nom d’élément modificateur ou
perturbateur, vient transformer l’équilibre initial ;
– une suite d’actions (encore appelées péripéties) découle de cette
modification et son but et d’amener à un nouvel équilibre ;
– la situation finale achève le récit en établissant un nouvel ordre qui peut
être identique, meilleur ou pire que celui de la situation initiale.
(Une étape supplémentaire peut être rajoutée juste avant la situation finale :
l’élément de résolution, fait qui permet de conclure l’histoire.)

7
RÉPONSES AUX QUESTIONS

◆ É TUDIER UN THÈME : LA RUSE


15. Lors de sa première visite, Renart conseille à Ysengrin, qui a fort
imprudemment suspendu ses bacons à la vue de tous, de les cacher et de dire
qu’on les lui a volés afin de ne pas être obligé d’en donner à tous ceux qui
lui en demanderont (l. 18 à 22). Lors de sa deuxième visite, il complimente
Ysengrin et Hersent d’avoir suivi ses conseils ; il les félicite même d’être allé
plus loin qu’il ne leur avait conseillé en démolissant le toit de leur maison
(l. 68 à 70). La ruse de Renart consiste donc à faire passer le vol qu’il a
commis pour un subterfuge, une ruse, un stratagème d’Ysengrin qui se
plaindrait d’un vol dont il n’a pas été victime !
16. Renart a utilisé la bêtise et la naïveté d’Ysengrin ; tout autre animal
moins crédule ne se serait pas laissé berner par les propos de Renart. L’auteur
est complice de Renart et place les loups sous le signe de la bêtise.

R E N A R T E T C H A N T E C L E R L E CO Q (p. 25)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. et 2. Le premier des personnages à apparaître dans ce récit est « Messire
Constant Desnois, un riche vilain ». Il est le propriétaire des poules et du coq
qu’il cherche, à la fin du texte, à récupérer des griffes de Renart (l. 5 et 6).
Vient ensuite Renart, le goupil ; il cherche une occasion de se nourrir et
voudrait bien s’emparer d’une des volailles de Messire Constant.
Malheureusement, le coq dont il a fini par s’emparer lui échappe et il échoue
dans son entreprise (l. 191). Dame Pinte, « la plus sage de toutes » (l. 32) est
l’épouse de Chantecler, le coq (l. 153). Elle lui prodigue ses conseils pleins
de bon sens et lui explique le sens de son rêve. Ennemi juré de Renart qui
le convoite, Chantecler réussit à sortir sain et sauf des pattes de son adversaire
en inventant une ruse capable de faire desserrer les dents au goupil (l. 180
à 183). Le dernier des personnages est « la bonne femme de la ferme » qui donne
l’alerte lorsque Renart se sauve en emportant Chantecler.
3. Chantecler est le type même du coq, fier et vaniteux. Sa vanité apparaît
dans son comportement physique (« la plume abaissée », « le cou tendu », il

8
Renart et Chantecler le coq

s’avance « fièrement ») destiné à le faire remarquer dans son attitude à l’égard


des autres protagonistes de cette histoire.
Il juge dame Pinte comme un être inférieur, incapable de réfléchir et de
cerner la réalité des choses : « Taisez-vous, sotte que vous êtes […] la haie n’est-
elle pas très serrée ? » (l. 45 à 47) ; il s’offre comme son protecteur, avec hauteur
et condescendance : « Dormez tranquille ; je suis là pour vous défendre. », l. 47.
Il néglige aussi bien les sages conseils qu’elle lui donne que ses explications
concernant le rêve qu’il a fait.
Face à Renart, il reste un moment sur la défensive (l. 131), mais ne
peut résister en fin de compte au désir vaniteux de prouver à Renart qu’il est
aussi bon chanteur que son père (l. 145). La vanité l’emporte sur la raison et
le bon sens.
Son attitude face au rêve prémonitoire qu’il a fait trahit là aussi sa vanité : à
une époque où les hommes attachaient une importance capitale à tout ce qui
était du domaine du rêve et du merveilleux, il refuse de se laisser
impressionner par un songe (l. 99) et veut prouver ainsi qu’il est capable de
faire mieux que le commun des mortels.
4. Renart, qui a réussi à pénétrer dans l’enclos de Constant Desnois après
une observation attentive des lieux et de la situation (l. 11 à 22), fait preuve
de patience et de ruse en cherchant tout d’abord à se saisir du coq lorsque
celui-ci est endormi (l. 105 à 110).Voyant qu’il a manqué son but et que sa
force physique ne lui sera d’aucun secours, il utilise la psychologie.
Il cherche tout d’abord à rassurer le coq qui, il le sait, s’est rendu compte qu’il
voulait le saisir ; il utilise « sa voix la plus douce » pour se dire « heureux [de le]
voir en bonne santé » (l. 115) et pour rappeler le lien de parenté qui les unit.
Puis, saisissant le fait que Chantecler « entonna une chanson » (l. 117), il lui
parle de son père (l. 120) et cherche à éveiller en lui le sens du lignage et de
la race desquelles il doit se montrer digne. Il pique sa vanité et son amour
propre en lui assurant que son défunt père chantait mieux que lui ; il lui
conseille, afin de faire aussi bien que son père, « d’ouvrir la bouche et de fermer
les yeux » (l. 124-125).Voyant que Chantecler n’est pas encore prêt à accéder
à ses désirs et qu’il demeure sur la défensive, il réitère ses bonnes paroles et
rappelle à nouveau leur lien de parenté (« Mais non, mon ami […] vous êtes
mon très proche parent », l. 127 à 130). Il pique une nouvelle fois l’amour propre
de Chantecler qui, en souvenir de son père, ne peut faire autrement que de
s’exécuter ; emporté par son chant, le coq ferme les yeux… Renart aussitôt
le saisit et s’enfuit (l. 147).

9
RÉPONSES AUX QUESTIONS

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
5. Le nom « Chantecler » est formé du verbe « chanter » et de l’adjectif « clair »,
orthographié « clerc » du Moyen Âge au XIVe siècle. Ce nom convient au coq
qui veut prouver qu’il chante d’une voix claire, nette et qui porte.
6. « Prémonitoire », adjectif formé à partir de praemonitum, supin du verbe
praemoneo (annoncer d’avance, prévenir), signifie « qui avertit d’un événement
qui va se produire ». Cet adjectif est bien celui qu’il convient d’utiliser ici
pour le rêve de Chantecler. « Annonciateur », « précurseur », « avant-coureur »
peuvent être considérés comme synonymes.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. et 8. Les passages au présent sont les suivants :
– « Renart s’approche […] les poules, qui l’ont vu tomber, se dépêchent de se sauver »
(l. 14 à 26). Dans ce premier passage, le présent de narration est utilisé
dans un récit écrit aux temps du passé, à la fois pour rendre les faits plus
vivants et pour les mettre en relief. Ici, il est donc employé pour insister sur
la manière dont le goupil, torturé par la faim, cherche à entrer dans l’enclos
pour y saisir une poule et la dévorer ;
– « Pinte, la plus sage de toutes, celle qui pond les plus gros œufs » (l. 32-33). Le
verbe « pondre » est utilisé au présent de vérité générale : il rapporte
une action vraie et valable de tout temps concernant Pinte. Certains manuels
utilisent dans ce cas le terme de présent permanent ;
– « C’est que nous avons eu bien peur. […] Dormez tranquille. » (l. 34 à 47).
Même dans un récit au passé, les dialogues sont au présent puisqu’ils
rapportent directement et intégralement les paroles des personnages telles
qu’elles ont été dites.
9. Nombreux sont les éléments qui permettent de situer le cadre de l’action :
« Une ferme située au milieu des bois et abondamment peuplée de poules et de coqs
bien gras, de canes et de canards, de jars et d’oies. » Et à l’intérieur de celle-ci :
– une maison, « près de la clôture » qui « regorgeait de viande salée, de bacons, et
de lard » et de « blé » ;
– un verger qui possède « en abondance cerises, pommes et quantité d’autres fruits » ;
– enfin, un jardin où « Messire Constant tenait ses poules en lieu sûr ».
Quant aux préoccupations de Renart, elles tournent autour d’une même
idée : comment attraper les poules sans se faire prendre (« Mais les épines […]
avant d’avoir attrapé quoi que ce soit », l. 14 à 20).

10
Renart et Chantecler le coq

On peut prolonger le rôle de la description et expliquer son but : faire


connaître un lieu inconnu dans lequel l’action conduit le héros, donner les
conditions de son action, expliquer les hésitations de Renart qui veut parer
au danger en analysant la situation, insister sur la richesse de la ferme qui ne
peut que tenter un goupil affamé, retarder l’action pour créer chez le lecteur
un effet d’attente qui va faire redoubler son attention.

◆ É TUDIEZ LE GENRE DU TEXTE


10. 첸쎹 À trompeur, trompeur et demi.
Cette morale, qui illustre bien la leçon à tirer de ce texte, s’appuie sur la
phrase : « Renart, l’universel trompeur, fut à son tour trompé » (l. 184).
Faire utiliser aux élèves les connaissances acquises en sixième et leur faire
trouver que cet extrait appartient au genre de la fable.

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
11. 첸
쎹 un retournement de situation.
Alors que Renart, grâce à son habilité, vient de s’emparer de lui et l’emporte
pour le manger (l. 147-148), Chantecler réussit à trouver un stratagème lui
permettant de retrouver la liberté (l. 179 à 190). Renart, ridiculisé par son
comparse, devient la risée de l’auditeur et du lecteur qui s’amuse à ses dépens.
12. «Taisez-vous, sotte que vous êtes, dit fièrement Chantecler […] Je suis là pour
vous défendre. » (l. 45 à 48) : dans ce passage, le comique est un comique de
caractère ; il est lié à la mise en évidence de la sotte vanité de Chantecler,
composante intrinsèque de son caractère.
« Il monte sur la pointe d’un toit. Là, un œil ouvert et l’autre clos, […] il s’endorme. »
(l. 51 à 54) : ici, c’est le comique de gestes lié à l’attitude de Chantecler
sur le toit qui provoque le rire.
« Mais non, mon ami. Chantez sans crainte, clignez l’œil.[…] car vous êtes mon très
proche parent. » (l. 127 à 130) : ici enfin, le rire est obtenu par le comique
de mots ; chacun sait que le goupil manie à merveille l’ironie et qu’il pense
exactement le contraire de ce qu’il dit.

◆ É TUDIER UN THÈME : LA VIE À LA CAMPAGNE


13. La vie quotidienne à la campagne est évoquée avec précision. La ferme
de Messire Constant Desnois, « située au milieu d’un bois », est le modèle de
celle d’un riche paysan. Elle comporte « un jardin » dans lequel le paysan
cultive des choux (l. 25), un verger qui donne « en abondance cerises, pommes et

11
RÉPONSES AUX QUESTIONS

quantité d’autres fruits » (l. 10). La basse-cour est « abondamment peuplée de poules
et de coqs bien gras, de canes et de canards, de jars et d’oies » (l. 4 à 6). Les « grandes
quantités de blé » (l. 9) que possède le vilain indiquent l’importance que celui-
ci avait dans l’alimentation quotidienne. (Le froment et le seigle étaient
surtout consommés sous forme de pain, tandis que d’autres céréales, telles
l’orge ou l’avoine, étaient consommées sous forme de bouillies.) L’approche
du goupil, l’effroi que sème son arrivée parmi les poules, la peur de la vieille
femme lorsque Renart emmène le coq (l. 160), la chasse que lui donnent les
paysans (l. 161) témoignent de la crainte que les vilains nourrissaient à l’égard
du goupil qui dévastait à intervalles très réguliers leur poulailler.
Le coq, dont l’attitude sur le fumier (l. 49) et sur le toit est observée avec
réalisme, fait partie du paysage de la vie quotidienne.

◆ L IRE L’ IMAGE
16.Trois personnages sont placés au premier plan : Renart le goupil, Chantecler
le coq et Pinte la poule. Au deuxième plan, deux poules symbolisent
l’ensemble des poules de Constant Desnois.
17. Le choix du plan dans lequel sont placés les personnages correspond à
leur rôle dans l’histoire : au premier plan se trouvent les trois personnages
principaux, au second plan, les personnages secondaires.
18. Renart est présenté aux aguets, prêt à bondir sur Chantecler dès que la
possibilité lui en sera donnée. Chantecler est représenté très fier sur son
fumier tandis qu’une inquiétude semble se lire dans l’attitude de Pinte.
19. Renart, pour tenir compte des différents moments de l’histoire, est
vraisemblablement représenté à la fois devant la clôture du jardin qu’il
cherche à franchir (l. 20) et sous le chou à l’abri duquel il guette Chantecler
(l. 25). Le coq et les poules sont représentés dans le jardin. Au fond, les arbres
sont ceux du verger de Constant Desnois.
L’origine étymologique de ce mot : à travers le nom « minium », il vient du
latin miniatum, supin du verbe minio, as, are, avi, atum qui signifie « enduit de
rouge ». La miniature était à l’origine une lettre ornementale rouge tracée au
minium et située à certains endroits d’un manuscrit : titre, début de chapitre
ou de paragraphe… Puis la lettre a eu d’autres couleurs.
À la suite d’une fausse étymologie tirée du latin minus (petit) on a utilisé ce
terme pour désigner une petite composition (portrait, scène champêtre…)
réalisée selon des techniques diverses sur différents supports.

12
Renart et Tibert le chat

R E N A R T E T T I B E R T L E C H AT (p. 36)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Renart voudrait bien tuer Tibert comme en témoigne l’expression « je ne
te vois jamais sans désirer que ce soit pour la dernière fois » (l. 11). Cette question
doit être donnée avec la question 6. On expliquera aux élèves que Tibert est,
au même titre qu’Ysengrin, l’ennemi intime de Renart qui lui voue une
haine féroce.Tibert n’est pas un être faible, il est de taille à tenir tête à Renart.
Tibert, animal rusé et hypocrite, est de taille à s’opposer à Renart par la ruse.
2. Renart renonce à attaquer Tibert parce qu’il est « harassé de fatigue et jeûne
depuis longtemps » (l. 17). Face à un Tibert « frais et dispos » (l. 18), il se sent en
position d’infériorité et préfère renoncer à un combat qu’il sait perdu d’avance.
3. Pour parvenir à ses fins, il préfère d’abord se faire de Tibert un ami en lui
proposant de devenir son allié dans sa lutte contre Ysengrin et en lui faisant
miroiter un riche butin (l. 22 à 28).
4. Là encore, nous pouvons admirer « la prudence et la ruse » de Renart (cf.
Renart et Chantecler).
5. Renart ne réussira pas dans son entreprise : il sera pris au piège auquel il
voulait prendre Tibert. Il ne parviendra pas à faire tomber Tibert dans le piège
qu’il « découvre, au beau milieu de l’ornière qui borde le bois » (l. 37-38) et ce,
même s’il tente par deux fois de l’y conduire (l. 39 à 61) ; Tibert, saisissant
une occasion providentielle, poussera vers le piège dans lequel se prendra son
« pied droit ».

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


6. 첸쎹 je ne te vois jamais sans avoir envie de te tuer.
7. L’expression « foi jurée » signifie que les deux compères s’engagent l’un envers
l’autre à être fidèles à l’engagement qu’ils ont pris, à respecter la parole donnée.
Ces deux questions mettent en évidence la signification profonde du
passage : les deux animaux se haïssent ; leur entente, « la foi jurée » ne peuvent
être que de très courte durée et l’expression est ironique.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
8. – « harassé de fatigue » (l. 17) : épuisé de fatigue ;

13
RÉPONSES AUX QUESTIONS

– « vaillants soldats » (l. 24) : courageux soldats ;


– « je ne vous ferai pas défaut » (l. 30) : je ne vous abandonnerai pas, je ne vous
trahirai pas ;
– « il reprend du champ » (l. 55) : il recule.
Le langage soutenu est fréquent dans ce texte qui, s’il n’est une fable, est une
imitation comique des chansons de geste et des romans de chevalerie.

◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE


9. La morale de l’histoire est donnée par le proverbe : « À trompeur, trompeur
et demi » (l. 72).
10. « Car c’est double plaisir de tromper le trompeur. » (Le Coq et le Renart, II, 15.)
Tibert éprouve une double satisfaction : Renart pris dans le piège, le voilà
débarrassé de son adversaire ; de plus, il s’est vengé du piège que Renart lui
avait tendu.
« Tel est pris qui croyait prendre » (Le Rat et l’Huître, VIII, 9) : cette morale
exprime bien l’idée que le Renart a été victime de son propre piège.
« Trompeurs c’est pour vous que j’écris : / Attendez-vous à la pareille. » (Le Renart
et la Cigogne, I, 18) : cette morale, au-delà de l’épisode de Renart et Tibert
met en garde ceux qui voudraient se comporter comme Renart ; la punition
arrivera plus vite qu’ils ne pensent. Cette morale se veut une leçon de sagesse.

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
11. Le comique de situation intervient au moment où Renart se
retrouve pris au piège ; la situation qui semblait favorable à Renart se
retourne complètement : Tibert, que Renart cherchait à faire tomber dans
un piège, réussit à y envoyer son adversaire.
Le comique de caractère apparaît avec les deux protagonistes qui
manient la ruse et l’hypocrisie avec la même dextérité (Tibert a vu le piège,
l. 49, mais tente de faire croire à Renart qu’il n’a rien vu ; Renart « comprend
que sa ruse est découverte », l. 57 ; chacun cherche à gagner du temps pour
trouver le moyen de l’emporter sur son adversaire).
Le comique de mots provient du décalage entre les paroles faussement
doucereuses de Tibert et le discours vindicatif de Renart.
12. L’épisode pourrait basculer vers le tragique lorsque le paysan manque de
décapiter Renart (l. 78).

14
Renart et Tiécelin le corbeau

◆ É TUDIER UN THÈME : LA PERSONNIFICATION


13. Renart, le goupil, et Tibert le chat sont présentés comme des hommes.
La description qu’en fait l’auteur donne le ton : la fourrure de Renart est
présentée comme une « robe rousse » (l. 7) ;Tibert a de « longues moustaches »,
« des dents bien aiguisées », « des ongles longs et effilés ».
Leurs attitudes et leurs comportements sont eux aussi décrits comme ceux
d’êtres humains : Renart, épuisé par le jeûne, n’est pas en état de se quereller
avec Tibert qui, lui, montre un air décidé (l. 13 à 21).Tous deux, à l’instar des
êtres humains, sont dotés de la parole dont ils usent avec subtilité.
Ces deux vaillants soldats se déplacent à cheval !

◆ M ISE EN SCÈNE
15. Bien tenir compte de la description qui est faite de Tibert et ne pas
oublier que lorsque Renart l’aperçoit il joue avec sa queue. On prévoira deux
tableaux : le premier se déroulera sur un chemin bordé de larges fossés. Le
deuxième montrera Tibert et Renart chevauchant sur des montures. Devant
celle de Tibert, un piège. On peut envisager que les deux compagnons
descendent de cheval juste avant le troisième essai de Tibert. L’arrivée des
chiens les conduit à remonter en selle. Ils inversent alors leurs chevaux, ce qui
permet à Renart de se trouver pris au piège.

R E N A R T E T T I É C E L I N L E CO R B E AU (p. 43)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Renart et Tiécelin souffrent tous les deux de la faim. «Tout dans ce lieu aurait
charmé [Renart] s’il avait eu à manger » (l. 7 et 8) précise l’auteur avant d’ajouter
que « sire Tiécelin […] n’ [avait] rien mangé depuis le matin » (l. 8 et 9).
Se nourrir est un des problèmes fondamentaux du Moyen Âge où les disettes
et les famines sont fréquentes. Même en période de prospérité, la part faite
aux céréales est trop importante et il en résulte de graves carences
alimentaires qui affaiblissent la population. La faim justifie toutes les ruses et
toutes les traîtrises. La faim, le problème majeur des animaux du Roman de
Renart, n’est que la traduction d’un phénomène de société.

15
RÉPONSES AUX QUESTIONS

2. L’élément important du paysage est le hêtre ; il est le lieu essentiel de ce


récit dans lequel s’opposent Renart et Tiécelin. C’est avec précision qu’est,
en effet, situé le cadre de l’action : « Tiécelin s’éloigna […]. Les voilà réunis : l’un
en haut, l’autre en bas », l. 21 à 23.
3. Renart semble, à première vue, désirer le fromage. En fait, il n’en est rien
et c’est le corbeau qu’il veut dévorer. Lorsque le fromage tombe à ses pieds,
Renart « frémit de plaisir […] ; c’est Tiécelin lui-même qu’il veut » (l. 48-50).
4. La tactique utilisée par Renart face à Tiécelin est proche de celle qu’il avait
utilisée face à Chantecler. Il pique la vanité et l’amour propre de Tiécelin en
lui rappelant que Rohart, son défunt père, était un « fameux chanteur » (l. 32) ;
puis il lui demande de lui chanter « une petite ritournelle » (l. 35-36). Il espère
ainsi que Tiécelin, pris par son chant, oubliera qu’il tient un fromage et
desserrera son étreinte. Lorsque le fromage tombera il n’aura plus qu’à le
ramasser. Par deux fois (l. 39 à 41 et l. 43 à 45), il demande à Tiécelin de
chanter plus haut, c’est-à-dire de se concentrer davantage sur son chant.
Lorsque le fromage est à ses pieds, il dit être blessé et avoir besoin d’aide pour
se débarrasser du fromage qui est dangereux pour les blessures (l. 54). Croyant
avoir ainsi endormi les craintes de Tiécelin, il cherche à saisir le corbeau… qui,
heureusement, n’y laisse que « quatre de [ses] plus belles plumes » (l. 71 et 72).
5. Renart ne parvient pas à ses fins : il arrache seulement « quatre de [ses] plus
belles plumes à Tiécelin » (l. 71 et 72) et doit se contenter de manger un
« fromage qu’il trouve trop petit » (l. 79).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
6. et 7. « Sire » fut d’abord un titre donné à certains grands seigneurs ; à
partir du XIe siècle, certains bourgeois l’employèrent comme titre
honorifique. « Sire » était aussi le titre utilisé pour s’adresser au roi de France.
Aujourd’hui ce terme subsiste dans les expressions « un pauvre sire »
(personne peu considérée) et « un triste sire » (individu peu recommandable).
« Messire » est un titre que l’on donnait aux nobles jusqu’au XVIe siècle. Il
n’est plus utilisé aujourd’hui.
« Seigneur » désigne celui de qui dépendent des terres, des personnes. Sous
l’Ancien Régime, ce titre était porté par les nobles. Dans le vocabulaire
religieux, il est synonyme de Dieu. Aujourd’hui, « seigneur » n’est utilisé que
dans des acceptions historiques et religieuses.

16
Renart et Tiécelin le corbeau

« Seigneurial » est l’adjectif décliné de « seigneur » et la « seigneurie » désigne


le territoire dépendant d’un seigneur.
« Monseigneur » est un titre honorifique réservé à des personnes de haut
rang appartenant à l’Église ou à la noblesse. Il est encore utilisé aujourd’hui
dans cette acception.
« Monsieur » est un titre donné à un homme quelconque à qui l’on écrit ou
à qui l’on s’adresse.

◆ É TUDIER LE DISCOURS : UN TEXTE ARGUMENTATIF


8. Cette question doit amener les élèves à découvrir un type de texte qu’ils
ont rarement étudié en sixième.
Renart cherche à toucher Tiécelin en se plaignant de souffrir du genou et en
faisant semblant de ne pouvoir se lever seul. Il se déclare incommodé par
« l’odeur épouvantable et insupportable du fromage ». Puis, se réclamant de l’avis
des médecins, il prétend que ce fromage met sa vie en danger car il est
« dangereux pour les blessures des jambes ». Enfin, après avoir demandé à Tiécelin
de descendre pour le débarrasser du fromage, il utilise un dernier argument
destiné à assurer son succès en se présentant comme un pauvre animal
victime de la méchanceté des hommes puisqu’il s’est « l’autre jour blessé la
jambe dans un maudit piège ». Les arguments employés par Renart portent
leurs fruits puisque Tiécelin vient à son secours.
Il est possible d’introduire le terme « compassion » et d’en donner la
définition (compassion : sentiment qui porte à partager les souffrances
d’autrui) aux élèves si le niveau de la classe le permet. Si certains élèves sont
latinistes, on peut insister sur l’étymologie : compassio, onis, f. (souffrance
commune), mot latin formé à partir d’une forme dérivée de la préposition
cum et du nom passio, onis qui veut dire « souffrance ».

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
9. L’importance du hêtre est mise en évidence par la phrase : « Un hêtre y était
planté. » Cette courte phrase, placée entre deux longues phrases, rompt le
rythme de l’écriture, focalisant l’attention du lecteur. Alors que la phrase
précédente présentait de façon assez imprécise l’endroit, celle-ci, très concise,
livre l’information importante. La construction passive permet de placer le
hêtre en début de phrase pour le faire ressortir. Le hêtre, seul élément
fondamental, se détache de tout le paysage précédemment présenté qui, dans
cette courte phrase, n’est repris que par l’adverbe « y ».

17
RÉPONSES AUX QUESTIONS

10. Pour présenter le goupil et le corbeau, l’auteur utilise deux phrases très
rythmées, reposant sur la succession de verbes d’action conjugués au passé
simple (« franchit », « gagna », « tourna », « se vautra » pour le goupil et « sortit »,
« plana », « se posa » pour le corbeau) et utilisés de manière à alléger la phrase
sans répétition de sujet. Chaque verbe non pronominal est suivi d’un seul
complément ce qui donne une suite de courtes propositions juxtaposées
rendant avec exactitude la rapidité avec laquelle chacun des animaux parvient
à l’endroit où il s’installe provisoirement : Renart dans l’herbe,Tiécelin dans
l’enclos. La simultanéité des actions, qui est présentée par la locution
conjonctive « pendant que » et suggérée par le parallélisme de construction
des deux phrases, contribue elle aussi à donner vie et entrain à la scène.
11. L’auteur utilise le nom « cri » (l. 38) et deux fois le verbe crier (l. 42 et
46). Le lecteur ressent bien le décalage qui existe entre les prétentions du
corbeau qui n’est qu’un braillard et les flatteries du Renart. De ce décalage
naît un effet de comique.
12.
Situation initiale Tiécelin le corbeau et Renart le goupil ont
faim (l. 1 à 11).
Élément modificateur Le corbeau vole un fromage et vient se percher
sur un hêtre (l. 11 à 29).
Actions Renart demande à Tiécelin de chanter de plus
en plus fort (l. 39 à 45).
Tiécelin chante et laisse tomber le fromage
(l. 46 à 50).
Renart cherche à attirer le corbeau qu’il veut
manger (l. 51 à 66).
Renart laisse échapper le corbeau (l. 66 et 67).
Situation finale Renart doit se contenter du fromage (l. 77
à 81).

◆ L IRE L’ IMAGE
15. Le hêtre, qui apparaît en gros plan à droite sur l’image et sur lequel est
perché le corbeau, correspond bien aux détails donnés par le texte.

18
Renart et les anguilles

16. Le texte ne mentionne ni maison, ni enclos, ni chemin, comme il est


possible d’en découvrir sur l’image. Par contre, nulle trace des deux montagnes,
de la plaine fleurie ou de la rivière dont il est question au début du passage.
17. L’illustrateur a choisi de représenter le début du passage qui dit que les
deux animaux sont réunis, « l’un en haut, l’autre en bas » (l. 22 et 23). Pour
rendre compte de la double personnalité de Renart, à la fois humaine et
animale, il l’a revêtu d’une tenue comparable à celle des paysans de l’époque.

R E N A R T E T L E S A N G U I L L E S (p. 50)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. C’est toujours la faim qui pousse Renart à quitter Maupertuis (l. 1 à 10) :
« Renart, dans sa maison était à bout de provisions ; il n’avait plus rien à
dépenser et ne trouvait plus de crédit chez les marchands » ; « Un jour de grande
faim, le goupil quitta Maupertuis et se glissa parmi les joncs entre la rivière et le
bois » ; « La faim au ventre, il ne savait où chercher de la nourriture. »
2. Renart, pour assouvir sa faim, dérobe des harengs (l. 42) et des anguilles
(l. 45) à « des marchands qui reviennent des bords de la mer ».
3. À la vue de la charrette chargée de poissons, Renart n’a qu’une idée, s’en
approprier la plus grosse quantité possible. Il décide donc de faire le mort
(l. 28) afin que les marchands, croyant ajouter à leur cargaison, le jette sur la
charrette, au milieu des poissons (l. 36 et 37). Une fois installé, c’est pour lui un
jeu d’enfant de se nourrir des harengs (l. 41 à 43) puis de dérober les anguilles
dont il décide de régaler sa famille (l. 44 à 47).
4. Pour la première fois, le goupil a l’homme comme adversaire et pour la
première fois, il remporte une victoire complète. Il n’utilise pas ici la flatterie
comme avec Chantecler et Tiécelin ; comme avec Tibert, il endort la
méfiance des marchands pour mieux les tromper ensuite. Renart fait toujours
preuve de ruse – il trompe les marchands – et de prudence – il ne s’attarde
pas plus que nécessaire sur la charrette : juste le temps de reprendre des forces
et de voler de quoi nourrir les siens.
5. À l’extrême fin du récit, Renart est présenté pour la première fois en
époux et en père de famille (l. 66 à 70). Hermeline, sa femme, apparaît, ainsi
que ses deux fils aînés : Malebranche et Percehaie. Le plus jeune, Rovel,

19
RÉPONSES AUX QUESTIONS

n’apparaîtra que plus tard. Renart est présenté comme un bon père et un bon
époux que sa famille attend avec impatience. Ce n’est donc qu’en dehors de
sa maison et de sa famille qu’il accomplit des actions malfaisantes.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


6. Dans la même famille de mots que « ruse », on trouve les termes « rusé »
(adj.) et « ruser » (verbe).
« Bêtise », « niaiserie », « stupidité », « imbécillité », « idiotie » sont des
antonymes ; tous ces mots sont des noms féminins.
Il existe de nombreux synonymes :
– langue soutenue : artifice, cautèle, duperie, feinte, fourberie, matoiserie,
malignité, perfidie, rouerie (noms féminins), subterfuge et stratagème (noms
masculins) ;
– langue courante : astuce, habileté, hypocrisie, malice, manœuvre,tromperie ;
– langue familière : combine, roublardise.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. On étudiera un récit au passé pour amener les élèves à découvrir l’utilisation
de l’imparfait et du passé simple dans ce type de texte. L’acquisition de cette
notion sera vérifiée avec la question n° 17.
Les verbes conjugués à l’imparfait : « c’était », « faisait », « était », « faisait »,
« savait ».
Les verbes conjugués au passé simple : « quitta », « se glissa », « finit »,
« s’accroupit », « se coucha ».
8. Les verbes rapportant les actions de Renart sont conjugués au passé simple.
9. Les verbes présentant le décor, « c’était », « faisait », comme ceux présentant
la situation de Renart, « c’était », « faisait », ou les réflexions de Renart, « il
ne savait où chercher de la nourriture », sont à l’imparfait.
10. Dans un récit au passé, le passé simple est utilisé pour raconter les actions
du ou des personnage(s) qui font progresser l’action et que l’auteur place au
premier rang. L’imparfait est utilisé pour tout ce que l’auteur place au second
plan : description du décor ou des personnages, explications, sentiments.

◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE


11. Le comique de gestes apparaît dans la manière dont les marchands
traitent un goupil qu’ils croient mort alors qu’il est vivant : « Ils le poussent du

20
Renart et les anguilles

pied, le pincent, le tournent et le retournent sans crainte d’être mordus. Ils le croient
mort » (l. 30 et 31) ; « Ils le saisissent par les pieds, le lancent entre les paniers et se
remettent en route » (l. 36 et 37).
Le comique de caractère tient essentiellement à l’opposition entre Renart,
« l’universel trompeur », et les marchands naïfs.
Le comique de situation qui porte sur l’ensemble du texte est lié au décalage
entre ce que croient les marchands – Renart est mort – et la réalité – Renart
est vivant et leur joue un tour. Le lecteur qui sait ce qu’ignorent les
marchands rit de la naïveté dont ils font preuve face à un goupil qui joue son
rôle avec sang froid et détermination. Ce comique se manifeste aussi bien
lorsque les marchands soupèsent et examinent Renart que lorsque Renart se
goberge à l’arrière de la charrette tandis qu’à l’avant, les marchands se
félicitent de leur chance et vendent la peau du goupil avant de l’avoir tué
(l. 30 à 37). Enfin, il est présent dans la dernière partie du texte, lorsque
Renart, lourdement chargé des anguilles dérobées aux marchands, saute de la
charrette en leur lançant des insultes (l. 47 à 53).
12. Dans cette scène, la principale source du comique provient donc de la
situation : le lecteur sait ce qu’ignorent les marchands.

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
13. C’est de l’automne que parle l’auteur lorsqu’il dit : « C’était l’époque où
le doux temps d’été déclinait et faisait place au rigoureux hiver. »
14. 첸
쎹 une périphrase.
15. L’auteur débute son récit par une note poétique.

◆ É TUDIER UN THÈME : LA PERSONNIFICATION


16. Renart est présenté comme un animal lorsqu’il joue le mort à la barbe
des marchands (l. 24 à 35) et lorsque ceux-ci le jettent sur la charrette.
L’auteur présente également Renart vivant comme un homme (« Renart, dans
sa maison », l. 3 ; « Que l’on ferme bien toutes les portes », l. 71 et 72), ayant les
préoccupations d’un homme (« il n’avait plus rien à dépenser et ne trouvait plus
de crédit chez les marchands », l. 4 et 5) et se nourrissant comme un homme
(« sans avoir besoin de sel ou de sauge »). Sa famille est calquée sur une famille
humaine (l. 66 à 70). Renart est doté de la parole et d’une capacité à
raisonner (« celui-ci ne s’inquiète guère ; il sait qu’entre faire et dire il y a souvent
un long trajet », l. 39 et 40).

21
RÉPONSES AUX QUESTIONS

La manière dont il se déplace est quant à elle chargée d’ambiguïté, et peut


convenir aussi bien à un être humain qu’à un animal.
Finalement, dans tout cet extrait, Renart est davantage présenté sous les traits
d’un humain que sous les traits d’un homme.

◆ À VOS PLUMES !
17. La correction de cet exercice est laissée à l’appréciation du professeur.
18. Pour évoquer le printemps, il est possible de s’inspirer de la phrase du
Roman de Renart : « C’était l’époque où le rigoureux hiver déclinait et faisait
place au doux temps d’été. »
On peut ainsi exprimer l’arrivée de l’été par la phrase suivante : « C’était
l’époque où le frais printemps avait disparu et où l’automne pluvieux était
encore loin. » On peut aussi décrire cette saison en se référant à une des
activités agricoles de l’été, comme cela est fait pour l’hiver dans l’épisode
Ysengrin, moine et pêcheur (p. 56, l. 107). Cela pourrait donner : « C’était
peu de temps avant l’Assomption, quand on pense à battre le blé sur l’aire. »
Au Moyen Âge, les dates étaient données en fonction des fêtes religieuses.
Les phrases suivantes peuvent annoncer l’arrivée de l’hiver : « C’était peu de
jours avant Noël, quand on pense à saler les bacons. » (Renart, moine et pêcheur,
l. 107 et 108) ; « C’était l’époque où la neige vient blanchir la campagne. »
De nombreuses autres solutions sont possibles.
19. La correction de cet exercice est laissée à l’appréciation du professeur.

◆ L IRE L’ IMAGE
20. La première miniature correspond au moment où Renart, « des deux
pattes de devant, […] s’élance au milieu de la route, les anguilles autour du cou » (l.
48 et 49). La position du marchand, tourné vers l’arrière de la charrette, peut
indiquer que le marchand se réjouit de son chargement ou, au contraire, qu’il
se retourne parce que Renart est en train de lui signaler le vol qu’il a
commis.
La deuxième miniature montre Renart à l’entrée de Maupertuis. Le
dessinateur considère le côté humain de Renart puisque la représentation de
Maupertuis est celle d’un château fort médiéval. Renart porte autour du cou
le collier d’anguilles dérobé aux marchands.

22
Ysengrin, moine et pêcheur

Y S E N G R I N , M O I N E E T P Ê C H E U R (p. 61)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Face à Renart qui a tout (l. 1 à 7),Ysengrin a « chassé tout le jour sans rien
prendre » (l. 8 et 9).
2. Ysengrin aborde Renart sous prétexte de lui apporter « de bonnes
nouvelles » (l. 21) mais veut une part des agapes qui se préparent chez Renart.
3. Ysengrin accepte de devenir moine pour obtenir à manger comme en
témoignent les lignes 82 à 85.
4. Ysengrin accepte de suivre Renart jusqu’à l’étang parce qu’il n’a toujours
rien mangé. Bien que déjà victime d’un mauvais tour de Renart qui, en le
tonsurant, lui a brûlé le crâne, il n’hésite pas à le suivre dans l’espoir de trouver
à manger. Il se déclare prêt à « [faire] tout ce qu’on attend de [lui] » (l. 101).
5. Pour la première fois, Renart paraît méchant plus que rusé. Sa conduite à
l’égard d’Ysengrin n’est pas motivée par la faim mais seulement par la
satisfaction – cruelle – de profiter au maximum de la bêtise d’Ysengrin qui
n’est pas, à la différence de Tibert, de taille à lutter avec lui en ce qui concerne
la ruse et l’intelligence.

◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
6. A et d – B et a – C et b – D et c.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
7. Dans le dialogue entre Renart et Ysengrin (de « Voyons, dit-il » l. 20 à
« Ouvrez-moi. », l. 41) les répliques se terminent par des phrases interrogatives,
déclaratives ou impératives. Ces différents types de phrases indiquent que les
personnages sont bien dans une relation de dialogue avec un échange d’avis
et de points de vue. La phrase interrogative sert à demander une explication
(« Qui êtes-vous ? », l. 25 ; « Qui vous ? », l. 27 ; « Il y a des moines chez vous ? »,
l. 32…) à laquelle répond la phrase déclarative qui sert à donner l’information
attendue (« Assurément […] je suis devenu moine chez eux », l. 35…) ou à la
retarder (« Je suis moi », l. 26). Les phrases impératives qui terminent les
répliques du loup traduisent la volonté de celui-ci d’obtenir que Renart le
laisse entrer (« Ouvrez-moi », l. 22 et 41 ; « Ouvrez », l. 30 ; « Hébergez-moi et
donnez-moi », l. 38) ; celles prononcées par Renart traduisent au contraire son
désir de gagner du temps et d’empêcher Ysengrin d’entrer chez lui. Les

23
RÉPONSES AUX QUESTIONS

phrases exclamatives qui sont du fait d’Ysengrin uniquement sont destinées


à émouvoir Renart.
8. Le narrateur s’adresse aux auditeurs : « Immédiatement, il conduit Ysengrin sur
le bord d’un étang où il lui arriva l’aventure que nous allons vous raconter » (l. 105
et 106).
Le narrateur exprime son opinion : « Renart, toujours prêt à jouer un mauvais
tour à Ysengrin » (l. 74) et « Renart, qui connaît tant de ruses » (l. 124).
On fera remarquer aux élèves la présence discrète mais constante du
narrateur. Ces deux phrases tiennent l’auditeur en haleine : il ne doit pas
relâcher son attention car le plus important est à venir. Il sait, qu’une fois
encore,Ysengrin va se retrouver victime de Renart.

◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE


9. Rappeler aux élèves que la farce, à la différence de la comédie, utilise un
comique très visuel et très appuyé pour déclencher immédiatement le rire.
La vraisemblance n’a que peu d’importance.
Ici, l’auditeur rit des ruses grossières d’Ysengrin qui prétend « apport[er] de
bonnes nouvelles » à Renart (l. 21), puis, quelques répliques plus loin, sans souci
de vraisemblance, venir prendre des nouvelles de Renart (l. 41), alors que
chacun sait qu’il n’a qu’une seule idée en tête, obtenir de la nourriture.
Les attitudes de Renart et d’Ysengrin sont aussi des sources de rire,
particulièrement lorsque Renart tonsure Ysengrin qui, au travers d’une
ouverture pratiquée dans la porte, « allonge le cou, avance la tête » (l. 90 et 91)
tandis que « Renart renverse le pot et l’inonde d’eau bouillante » (l. 91 et 92). Et
l’auteur n’en reste pas là : tandis que ce malheureux Ysengrin hurle de
douleur (l. 93 et 94), Renart ne trouve rien de mieux à faire que de lui tirer
la langue (l. 95) !
La bêtise d’Ysengrin est là aussi pour nous faire rire : il est prêt à accepter
n’importe quoi par gourmandise et ne réfléchit absolument pas pour savoir
si ce que Renart lui raconte est vraisemblable : il accepte aussi bien l’idée que
les moines sont de passage à Maupertuis que celle de passer la nuit à pêcher
avec sa queue. Et pourtant Ysengrin affirme qu’il comprend la raison de cette
pêche (l. 114 à 135) !
Ysengrin se trouve dans des situations ridicules : lorsqu’il accepte de se laisser
tonsurer, lorsqu’il est assis sur la glace, le seau accroché à la queue, lorsqu’il se
sauve après avoir dû laisser sa queue dans l’eau gelée, n’ayant eu la vie sauve
que grâce à l’intervention d’un paysan qui voulait le tuer.

24
Ysengrin, moine et pêcheur

Certains dialogues ne permettent pas au récit d’avancer et sont là pour faire


rire : « Qui êtes-vous, beau sire ? / – Je suis moi / – Qui vous ? » (l. 25 à 27) ;
l’auteur, quand il le peut, place aussi des jeux de mots : « – Vous n’êtes pas en
état pour le moment ? / – Je suis en état de grand appétit » (l. 44 et 45).
Les chutes du paysan sont du domaine de la farce.
La prolongation de cette question est la question 13.

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
10. (Cette question paraît devoir être traitée avec les élèves.) L’ironie des
lignes 114 à 135 consiste en la triple répétition du verbe « comprendre », mis
deux fois dans la bouche d’Ysengrin et une fois dans la bouche de Renart.
Ysengrin est persuadé d’avoir saisi comment fonctionne ce type de pêche
aux anguilles : il se fait l’artisan de son propre malheur en croyant faire preuve
d’intelligence. Le « vous comprenez aisément » de Renart est bien sûr ironique.
11. La répétition du verbe « comprendre » souligne la bêtise d’Ysengrin.

◆ É TUDIER UN THÈME : LA VIE À LA CAMPAGNE


12. De nombreux renseignements concernent la nourriture. On consomme,
outre les anguilles, des « barbeaux, les tanches et les anguilles » (l. 116).
L’ignorance d’Ysengrin qui dit ne pas connaître cette sorte de viande (l. 60)
ne semble pas vraiment s’expliquer historiquement. Les villageois
consomment également des bacons, grosses pièces de lard salé (cf. aussi Renart
vole les bacons d’Ysengrin). Cette nourriture est consommée exceptionnellement.
D’autres renseignements expliquent comment les paysans subsistent à la
mauvaise saison : le salage de la viande dont nous parle l’auteur (l. 107 et 108)
est un moyen de la conserver pour les périodes difficiles. La pêche est
pratiquée même dans l’eau gelée comme en témoigne l’aventure d’Ysengrin.
Les paysans chassent ; les plus aisés d’entre eux, à l’image de Messire Constant
des Granges, chassent à cheval. Comme en témoigne la frayeur du « garçon
tenant deux lévriers » (l. 162) le Moyen Âge est marqué par la peur du loup
qui revient périodiquement.

◆ À VOS PLUMES !
13. Ysengrin, comprenant qu’il ne pourra entrer chez Renart. – Compère
Renart, vous avez parlé de poissons. Je ne connais pas cette viande. Est-elle
bonne ? Pourrais-je en avoir un seul morceau, simplement pour goûter ?

25
RÉPONSES AUX QUESTIONS

Renart. – Très volontiers, et bénie soit notre pêche aux anguilles si vous
voulez bien en manger. (Il prend alors sur la braise deux morceaux parfaitement
grillés, mange le premier et offre l’autre à son compère.) Tenez, bel oncle, approchez ;
nos frères vous envoient cela dans l’espoir que vous serez bientôt des nôtres.
Ysengrin. – J’y penserai. La chose est possible. Mais pour Dieu, donnez
donc !
Renart. – Voici. Eh bien ! Que vous semble ?
Ysengrin. – Mais c’est le meilleur manger du monde. Quel goût, quelle
saveur ! Je me sens bien près de la conversion. Ne pourriez-vous pas m’en
donner un second morceau ?
Renart. – Par nos bottes ! Si vous vouliez être moine, vous seriez bientôt
mon supérieur : car je n’en doute pas, avant peu de temps, nos moines vous
aurons élu abbé.
Ysengrin. – Vous vous moquez de moi.
Renart. – Non vraiment ! Vous feriez le plus beau moine du couvent.
Ysengrin. – Alors, vous me donneriez autant de poisson que je voudrais ?
Renart. – Autant que vous voudriez. Allez, faites-vous tonsurer.
Ysengrin. – Cela me décide. Allez, compère, rasez-moi vite.

◆ L IRE L’ IMAGE
14. Les personnages sont répartis sur trois plans : au premier plan, le
protagoniste du récit, Ysengrin le loup la queue prise dans l’eau gelée de
l’étang ; au deuxième plan, Messire Constant des Granges, l’épée à la main,
escorté de son chien ; au troisième et dernier plan, un des chasseurs.
15. et 16. Sur la tête du loup se lit la terreur que lui inspire le paysan ; sur
celle du paysan se lit une détermination farouche qui témoigne de son désir
d’en découdre avec le loup et qui est l’exacte représentation de la phrase :
« Messire Constant […] Ysengrin en deux » (l. 170 et 171). Le chien est repré-
senté en position d’attaque.Ysengrin, vêtu d’une cape, est considéré comme
un être humain. Il s’agit d’un combat d’égal à égal.

L A P L A I N T E D ’ Y S E N G R I N (p. 73)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Pierrot est Pierre de Saint-Cloud (cf. p. 1).

26
La plainte d’Ysengrin

2. Dans cette partie, le successeur de Pierre de Saint-Cloud va raconter « le


jugement rendu à la cour du roi Noble sur la querelle de Renart avec messire Ysengrin
et dame Hersent, sa noble épouse » (l. 4 à 6).
3. La scène se passe à la cour du roi Lion au printemps, à une date proche
de l’Ascension (à cette époque les dates étaient données en fonction des fêtes
religieuses).
4. C’est Ysengrin qui porte plainte auprès du roi. Il accuse Renart d’avoir
violé dame Hersent, d’avoir insulté et malmené les louveteaux (l. 15 à 19).
5. Noble demande à Ysengrin d’abandonner sa plainte (l. 21).
6. Le narrateur qualifie Renart de « trompeur et [de] mauvais larron » (l. 11).
Les animaux dans leur ensemble lui reprochent « sa ruse et son orgueil » (l. 12
et 13) ; le taureau rappelle que « Renart a commis tant de crimes, outragé tant de
bêtes » et parle de « cet insigne larron », de « cet odieux trompeur », de « ce méchant
roux de Renart » (l. 38 à 42).
Renart est la cause de tous les maux que subissent les animaux.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


7. Voici les verbes et expressions introduisant les répliques du dialogue :
« Ysengrin […] parla en ses termes » (l. 14), « lui répondit » (l. 20), « Brun l’ours
prit alors la parole » (l. 24), « dit alors Bruyant le taureau » (l. 36), « était d’un autre
avis » (l. 45), « elle répondit » (l. 60), « l’âne, qui s’écria » (l. 82), « et déclara »
(l. 90), « la cour conclut en ces termes » (l. 97), « Sire Noble le roi de répondre »
(l. 101), « reprit Noble » (l. 115).
8. L’infinitif de narration est à la ligne 101 : « Sire Noble le roi de répondre ».

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
9. Une nouvelle fois, une périphrase est utilisée pour désigner une saison.Au
lieu de dire « le printemps », il dit (l. 7 et 8) : « L’histoire dit que l’hiver était
fini ; l’aubépine fleurissait et la rose commençait à s’épanouir. »
10. Ce procédé est utilisé dans Renart et les anguilles pour présenter l’automne
(p. 46) et dans Ysengrin, moine et pêcheur pour présenter l’hiver (p. 56).

◆ É TUDIER LE DISCOURS ARGUMENTATIF


11. Pour convaincre le roi, Brun lui rappelle qu’il est le garant de la paix
(« C’est à vous, […] l’union entre vos barons », l. 29 et 30) et qu’il doit faire

27
RÉPONSES AUX QUESTIONS

respecter les droits de chacun : « Si Ysengrin accuse Renart », il doit faire


« prononcer jugement sur la querelle ». Il lui rappelle l’incompatibilité d’un
règlement de comptes personnel avec la paix jurée, expliquant ainsi
qu’Ysengrin n’ait pas cherché à se venger seul de Renart (l. 25 à 29). Pour
donner davantage de force à son raisonnement, il utilise des impératifs
(« faites », « envoyez »).
12. Grimbert le blaireau, pour plaider la cause de Renart, minimise son
crime et demande que le mal soit ramené à de justes proportions (l. 46 et 47).
Renart n’a pas agi par désir de nuire mais par amour, « un amour bien
excusable » (l. 49) selon lui. Il insiste sur le fait qu’il n’y a eu aucun dégât
matériel (l. 47 et 48). Il veut désolidariser Hersent d’Ysengrin : il prétend que
dame Hersent ne se serait jamais plainte (l. 50 et 51) si Ysengrin n’était
intervenu et ajoute, pour la dissuader de porter plainte, qu’elle va être « l’objet
de toutes les conversations et de tous les quolibets » (l. 55).
13. Hersent va plus loin que Grimbert : elle clame son innocence et celle de
Renart en prétendant que « jamais Renart n’a eu [d’elle] la moindre faveur ».
Elle se dit prête, pour prouver sa bonne foi, à subir le jugement de Dieu, sous
la forme de « l’épreuve du fer chaud ou de l’eau bouillante » (l. 64 et 65). Elle
invoque les saints et Dieu (l. 67 et 68), à une époque où il est impensable
qu’un coupable puisse se mettre sous leur protection. Pour émouvoir
l’auditoire, elle rappelle que, depuis ses « noces somptueuses », elle a toujours
vécu en loyale épouse (l. 74 à 80).

◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE


14. 첸쎹 le passage du monde humain au monde animal.
Il y a imitation comique quand un loup se rend à la cour d’un lion pour
porter plainte du viol de sa femme ou quand une louve se dit prête à subir
le jugement de Dieu ! La préférence que Noble marque à l’égard de Renart
et le refus qu’il manifeste de retenir la plainte justifiée d’Ysengrin est une
caricature des rois qui ne regardent pas si leurs barons sont loyaux ou traîtres
mais ne considèrent que les services qu’ils peuvent leur rendre.
15. Ce texte est une satire de la justice puisque les auteurs dénoncent, à
travers le comique né de la parodie, le mauvais fonctionnement de la justice
qui permet au malfaiteur d’échapper au châtiment.

28
Les funérailles de dame Copette

◆ É TUDIER UN THÈME : LA JUSTICE


16. Pour rendre la justice, le roi convoque en son palais (l. 8 à 10) la cour
qu’il préside ; les membres en sont les barons, c’est-à-dire les nobles les plus
proches du roi. L’accusé doit se présenter devant la cour pour y être entendu
avant d’être jugé (« vous entendrez ses réponses, et, si votre cour le condamne, vous
fixerez le montant de l’amende qu’il devra régler », l. 93 à 95). Après la plainte
portée contre l’accusé (ici,Ysengrin accuse Renart d’avoir violé son épouse),
le roi prend avis et conseil auprès de ses barons qui donnent leur point de
vue, chacun à leur tour (ici s’expriment successivement Brun l’ours, Bruyant
le taureau, Grimbert le blaireau). En l’absence de l’accusé, dame Hersent,
impliquée dans les faits, donne sa version des événements. La justice ignore
les enquêtes : l’accusé apporte la preuve de son innocence en jurant sur un
objet sacré et en faisant jurer avec lui un maximum de personnes.

L E S F U N É R A I L L E S D E D A M E CO P E T T E (p. 81)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. L’arrivée, « sous la conduite de Chantecler », de « dame Pinte et trois autres
gélines » venant demander justice au roi pour la mort de dame Copette tuée
par Renart, empêche l’affaire de « tourner à l’avantage de Renart » (l. 5 à 14).
2. Chantecler, Pinte et les trois poules portent plainte contre Renart. C’est
Pinte qui parle au nom de tous (l. 27 à 41).
3. Pinte accuse Renart du meurtre de sa sœur Copette et du meurtre de ses
cinq frères de père (l. 23) et de trois de ses quatre sœurs de mère (l. 24).
Seules, Copette et elle, avaient eu la vie sauve jusqu’à ce jour.
4. Noble décide de convoquer Renart pour le punir comme doivent l’être
« les traîtres, les assassins et les voleurs de nuit » (l. 64). Il envoie sire Brun le
chercher et lui demande de n’avoir pour le traître aucun ménagement (l. 100
à 103).
5. Noble organise les funérailles de Copette.
6. Le lendemain de l’enterrement de dame Copette, un premier miracle a
lieu sur sa tombe : le lièvre Couart qui avait été saisi par les fièvres lorsque
Noble s’était mis en colère (l. 53 et 54) revient miraculeusement guéri d’une

29
RÉPONSES AUX QUESTIONS

visite sur sa tombe (l. 106 à 110). Ce miracle est bientôt suivi d’un deuxième :
Ysengrin, qui souffrait d’un tintement dans l’oreille, se rend sur la tombe de
dame Copette et en revient guéri (l. 111 à 118) ! À une époque où le
merveilleux fait partie du quotidien et où chacun croit aux miracles que
peuvent accomplir les saints et les rois – le roi n’était-il pas censé guérir des
écrouelles ? –, il est clair que Renart n’est plus en odeur de sainteté !

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
7. Un coup de théâtre est un rebondissement surprenant, un renversement
brutal de la situation, qui a pour conséquence une modification de l’action.
L’arrivée de Chantecler, Pinte et les trois poules est un coup de théâtre : alors
que jusque là le roi Noble avait pris parti pour Renart, et était décidé à classer
l’affaire, il change d’avis ; la douleur de Pinte le conduit à réexaminer le cas
de Renart.
8. Le nom donné aux trois poules met en évidence une caractéristique
physique, la couleur de leurs plumes. Le nom donné au roi met en évidence
un trait de caractère physique et moral. La noblesse physique et morale est
indispensable chez un roi. En ce qui concerne le lapin, son nom – Couart –,
aujourd’hui orthographié « couard », souligne sa lâcheté.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
9. Pinte veut amener Noble à s’intéresser à son malheur :
– Pinte présente ses trois compagnes et elle-même comme d’innocentes
victimes que plus rien ne rattache à la vie et qui ne souhaitent que la mort ;
– après avoir accroché son auditoire en disant qu’elle ne tient plus à la vie,
elle en rappelle la raison ; elle est la seule survivante d’une famille décimée
par Renart (l. 23 à 28) ;
– elle s’adresse à Copette, la dernière victime de Renart ; elle insiste sur les
qualités de sa sœur (« combien vous étiez grasse et tendre », l. 30 ) et la prend à
témoin de ses souffrances (« Et que deviendra votre sœur dolente et éplorée ? »,
l. 30 et 31) ;
– Pinte, malgré son absence, s’adresse à Renart pour lui reprocher ses
méfaits ;
– enfin, c’est au roi lui-même qu’elle s’adresse en le désignant comme le
garant de l’ordre et comme le protecteur des plus faibles qui ne peuvent se
venger eux-mêmes (l. 38 à 41). Noble ne peut résister à un tel plaidoyer

30
Les funérailles de dame Copette

d’autant que Renart, en se rendant coupable de meurtre, a agi en hors-la-loi


et menace la puissance et le pouvoir royal.
Cette question permet d’expliquer l’emploi de l’apostrophe aux élèves.
L’apostrophe (« Ô mort, viens nous saisir », l. 21 et 22) par laquelle elle s’adresse
à la mort confère à son discours un style solennel qui ne peut que retenir
l’attention de Noble, même si au début de son adresse, elle en avait d’abord
appelé aux barons (« Ah ! par dieu […] gentilles bêtes », l. 19 et 20).
Cette apostrophe est reprise par une nouvelle apostrophe, tout aussi
solennelle que la première : elle est adressée à Copette et correspond à la
troisième étape de son discours. Nouvelle apostrophe à l’égard de Renart.
L’apostrophe qui permet de s’adresser directement à une personne présente
ou absente se combine avec le style direct. Elle a une valeur à la fois lyrique
et emphatique qui convient bien au discours de Pinte qui est à la fois la
manifestation de son émotion et une demande officielle au roi.

◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE


10. L’enterrement est une parodie de la cérémonie des funérailles.
Le passage du monde humain au monde animal en est l’indispensable
élément : il permet de faire rire en caricaturant les rites de l’enterrement.
L’enterrement est celui d’une poule, le prêtre qui revêt l’étole et qui est
chargé de la cérémonie n’est autre qu’un ours (l. 75 à 78) ! Il est assisté dans
sa tâche d’un taureau (Bruyant prépare la sépulture), d’un limaçon, d’un
chien et d’un cerf (sire Tardif, sire Röenel et sire Brichemer chantent l’office,
l. 80 et 81). L’assistance est composée du roi (un lion) et de ses barons (les
animaux).
Du décalage entre le groupe hétéroclite des officiants et des assistants et la
solennité habituelle de la cérémonie naît l’humour qui permet la parodie.
Le cercueil de plomb, la dalle de marbre et l’épitaphe qui insiste sur la sainteté
de la défunte poule livrée au martyre comme les premiers chrétiens, ajoutent
à cette imitation caricaturale des funérailles. Le comportement de dame Pinte
qui fond en larmes ou de Chantecler qui raidit les pattes de désespoir sont
autant de gestes théâtraux qui, par leur exagération, nous forcent à sourire.

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
11. La phrase dans laquelle est décrit le meurtre de Copette est : « Renart
l’avait malmenée […] et enfin séparé l’âme du corps. » (l. 12 à 14).

31
RÉPONSES AUX QUESTIONS

L’utilisation de détails réalistes donne des explications techniques sur la


manière dont a procédé Renart et insiste sur sa cruauté. Il s’agit presque d’un
rapport de police ! C’est avec les dents que Renart s’est attaqué à l’aile de
la malheureuse, puis à la cuisse. Enfin, image savoureuse qui permet de
visualiser la cruauté de Renart, la séparation de l’âme et du corps.
12. La reprise anaphorique de l’adverbe « combien » (« Combien de fois… »,
« Combien de robes… », « Combien de fois », l. 32 à 35), précédant par trois fois
des phrases interrogatives de construction similaire, est utilisée à des fins
persuasives. Pinte, qui veut amener le roi à la venger du meurtre de sa sœur,
doit faire entendre sa plainte à un souverain qui n’est pas acquis à sa cause.
Cette anaphore et ce martèlement rythmique s’inscrivent dans le cadre plus
général du discours que Pinte adresse au roi et se mettent au service de l’idée
centrale de celui-ci : obtenir vengeance du meurtre de sa sœur.

◆ É TUDIER UN THÈME : LES CHEVALIERS


13. À l’origine, le chevalier est un combattant suffisamment riche pour se
payer un équipement militaire coûteux : un destrier (lourd cheval de
bataille), un haubert (lourde cotte de maille de fer), un heaume (casque
qui protège le visage) et un écu (bouclier de bois renforcé au centre d’une
armature métallique pour mieux résister aux coups de l’adversaire).
Peu à peu, ce critère financier ne sera plus le seul : ne deviendront chevaliers
que ceux dont les pères seront chevaliers ; la chevalerie se confondra avec
l’ordre de la noblesse. Cet ordre, le deuxième derrière le clergé, assure la
défense du royaume. Vers l’âge de dix-huit ans, le jeune noble qui
s’entraîne à se battre depuis l’âge de sept ans et a fait ses preuves d’abord
comme damoiseau ou valet, puis, depuis l’âge de quatorze ans,
comme écuyer, devient chevalier.
Lors d’une cérémonie solennelle appelée adoubement (du verbe adouber
qui veut dire frapper) le jeune homme est armé chevalier par un parrain, lui-
même chevalier. La cérémonie a lieu soit sur le champ de bataille, soit au
château. Dans ce cas, elle est précédée de la veillée d’armes, nuit de prière
dans la chapelle du château. L’épée que recevra le futur chevalier est placée
sur l’autel pour y être sanctifiée. Après la messe et le traditionnel festin, le
jeune homme reçoit de son parrain l’épée et le baudrier (bande
de cuir qui se porte en écharpe et qui soutient l’épée) ; puis il est chaussé des
éperons d’or (dorés), revêt le haubert, reçoit le heaume, l’écu et la lance. La

32
Renart devant le roi

cérémonie de l’adoubement se termine par la colée, coup donné sur la


nuque par le parrain avec le plat de la main. Pendant que le parrain administre
la colée, il prononce la formule suivante : « Au nom de Dieu, de saint Michel et
de saint Georges, je te fais chevalier ! »
Le nouveau chevalier fait ensuite une démonstration de sa force et de son
adresse en transperçant des mannequins figurant des soldats.
Le fait d’être chevalier implique l’obéissance aux règles fondamentales de la
chevalerie : bravoure, vaillance, courtoisie, loyauté, générosité et protection
des faibles. Malheureusement cet idéal n’est pas respecté par tous.

R E N A R T D E V A N T L E R O I (p. 90)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Ysengrin reproche à Renart d’avoir violé Hersent sa femme et d’avoir
insulté ses louveteaux (p. 68). Chantecler accuse Renart du meurtre de dame
Copette (p. 75), d’avoir voulu le manger (cf. Renart et Chantecler).
2. Les animaux éprouvent de la haine et de la fureur (l. 9-10).
3. À son arrivée, Renart, calme et tranquille, méprise les barons. Il espère, par
son attitude supérieure et désinvolte, désarmer ses adversaires.
4. Renart ne parvient pas à convaincre Noble de son innocence. Noble
refuse de se laisser une fois encore berner par Renart (« la tromperie et la ruse
ne sont plus de saison », l. 52 et 53) et lui promet la « punition de [ses] nombreux
méfaits » (l. 53 et 54). Il n’hésite pas à le traiter de « félon », de « meurtrier » et
de « voleur » (l. 56 et 57), résumant ainsi l’opinion générale de l’assemblée.
5. 첸
쎹 Renart présente sa défense au roi.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


6. a et B – b et A – c et C.
7. Voici des expressions synonymes de « regards fiers et dédaigneux » :

쎹 regards hautains et méprisants ;

쎹 regards arrogants et blessants.
8. Phrases interrogatives dans la tirade de Renart :
– « Peut-on s’en étonner […] il n’écoute pas ses meilleurs barons ? », l. 20 à 22
(interrogation totale) ;

33
RÉPONSES AUX QUESTIONS

– « Si Brun a été surpris […] pourquoi ne s’est-il pas vengé lui-même ? », l. 27


à 29 (interrogation partielle) ;
– « N’a-t-il pas des mains […] assez agiles ? », l. 29 et 30 (interrogation totale) ;
– « Et si le digne Tibert […] en quoi puis-je être responsable ? », l. 31 et 32
(interrogation partielle) ;
– « de quoi se plaint donc Ysengrin ? », l. 35 et 36 (interrogation partielle) ;
– « Est-ce une raison pour me pendre ? », l. 35 (interrogation totale).

◆ É TUDIER LE DISCOURS
9. La thèse que soutient Renart est celle de son innocence : il affirme n’être
responsable d’aucun des crimes dont on l’accuse.
10. Dans la première partie (l. 15 à 25), Renart essaie de rentrer en grâce
auprès du roi. Il se présente comme le meilleur de tous ses serviteurs et
accuse les autres de le calomnier, reproche au roi de délaisser l’avis de ses
meilleurs barons – le sien en l’occurrence – pour ne tenir compte que de
celui de ses mauvais conseillers.
Dans la deuxième partie (l. 26 à 37), Renart, qui sait que la meilleure défense
et l’attaque, ne laisse pas parler ses adversaires. Avant que les plaignants
rappellent les forfaits qu’il a commis, Renart rejette toute responsabilité : ce
n’est pas lui qui a battu Brun, mais le vilain Lanfrois, ce n’est pas lui qui a roué
Tibert de coups, mais le prêtre chez qui Tibert s’apprêtait à dérober des souris
(l. 31 et 32). Renart ne peut pas être jugé pour des crimes qu’il n’a pas commis.
S’il reconnaît aimer Hersent, il estime que sa conduite à son égard est honnête.
D’ailleurs Hersent ne lui aurait rien reproché si Ysengrin ne s’en était mêlé.
Dans la troisième partie (l. 36 à 49), Renart cherche à se faire passer pour une
victime. Après avoir rappelé ses bons services, il abandonne son attitude
orgueilleuse et se présente comme un vieillard fatigué, usé par la vie et
incapable de faire le mal ; sa pendaison serait donc un crime.
Renart a totalement transformé les données du problème : de criminel, il est
devenu victime !

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
11. Il est préférable de traiter cette question en classe avec les élèves.
Ces phrases interrogatives ne sont pas de vraies interrogatives. Jamais Renart
ne s’est attendu à ce que Noble lui réponde. Renart présente ce qu’il pense
sous forme interrogative, sans jamais avoir l’intention d’instaurer un débat.

34
Renart devant le roi

Ces interrogations, dites oratoires, sont en fait des affirmations catégoriques.


Leur but est de mettre ces dires en exergue, quel que soit le couple
émetteur/récepteur considéré. Si l’on considère le couple Renart/Noble, le
but de ces interrogatives est de maintenir en éveil la curiosité de Noble qui
se sent directement interpellé. Si l’on considère le couple narrateur/auditeur,
ces interrogatives rendent le discours de Renart plus vivant et permettent à
l’auditeur de ne pas relâcher son attention.

◆ À VOS PLUMES !
14. La solution proposée n’est qu’une suggestion.
(Renart s’avance vers le roi et s’agenouille devant lui.) Sire roi, je vous salue,
comme celui qui vous a rendu, à lui seul, plus de services que tous vos autres
barons réunis. (Renart se relève.) On m’a calomnié auprès de vous (il fait un pas
en direction des barons qu’il désigne d’un geste de la main) ; mon malheur a voulu
que je n’aie jamais été assuré de votre bienveillance une journée entière. On
me dit que, sous la pression de ceux qui vous entourent, vous voulez me faire
condamner à mort. (Il revient vers le roi auquel il fait face.) Peut-on s’en étonner,
quand le roi ne croit que les gens malfaisants, quand il n’écoute pas ses
meilleurs barons ? Ceux que la nature a fait naître serfs, si on les laisse s’élever
à la cour, ne cherchent qu’à dire des autres tout le mal possible, espérant en
tirer un bénéfice.
Je voudrais bien savoir de quoi Brun et Tibert m’accusent. (Renart vient se
placer près de Brun et Tibert qui se tiennent côte à côte.) Si Brun a été surpris par
le vilain Lanfroi alors qu’il mangeait son miel et si celui-ci l’a battu, pourquoi
ne s’est-il pas vengé lui-même ? (Tibert s’éloigne.)
N’a-t-il pas des mains assez larges, des pieds assez grands, des dents assez
fortes, des reins assez agiles ? (Renart rejoint Tibert.) Et si le digne Tibert a été
pris et roué de coups pendant qu’il mangeait rats et souris, en quoi puis-je
être responsable ? (Renart se déplace vers Ysengrin.) En ce qui concerne
Ysengrin, en vérité, je ne sais que dire. S’il prétend que j’aime sa femme, il a
parfaitement raison. Mon amie, la noble dame Hersent, ne me reproche rien
(Renart s’approche de dame Hersent et lui baise la main) ; de quoi se plaint donc
Ysengrin ? Est-ce une raison pour me pendre ? Non, sire. Dieu et votre
pouvoir royal m’en préserveront.
(Renart revient se placer face au roi.) Car je puis le dire en toute assurance : je
n’ai vécu que pour vous témoigner, envers et contre tous, dévouement et
fidélité. (Renart s’agenouille à nouveau devant le roi.) J’en prends à témoin saint

35
RÉPONSES AUX QUESTIONS

Georges, patron des preux chevaliers. Maintenant que l’âge a brisé mes forces
(Renart se relève avec difficulté et lenteur, s’exprime lentement), que ma voix est
fêlée et que j’ai même de la peine à rassembler mes idées (Renart cherche ses
mots), il est peu généreux de me convoquer à la cour et d’abuser de ma
faiblesse ; mais, le roi commande, et j’obéis. Me voici devant lui ; il peut me
faire arrêter, me condamner à être brûlé ou à être pendu. (Renart retrouve
vigueur et tonus pour prononcer cette phrase.) Toutefois, à l’égard d’un vieillard,
une vengeance manquerait de charité, et si une bête telle que moi était
pendue sans jugement, on en parlerait longtemps.

RENART, CONDAMNÉ À ÊTRE PENDU, SE FAIT PÈLERIN (p. 98)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Renart est condamné à être pendu par l’assemblée des barons (l. 9 et 10).
C’est le roi qui est chargé de faire appliquer la sentence prise par sa cour : il
demande donc « Qu’on dresse le gibet » (l. 11).
2. Les animaux, qui pensent ne plus rien risquer puisque Renart va être
pendu, en profitent pour se venger des mauvais traitements que celui-ci leur
a fait subir : « Cointereau le singe lui fait la grimace et le gifle ; impatients, les autres,
à qui mieux mieux, le tirent et le poussent. De loin, Couart le lièvre lui jette une
pierre. » (l. 14 à 17). Bref, les animaux se comportent comme n’importe quelle
foule en présence d’un criminel.
3. Après le retour en grâce de Renart, aucun des animaux n’ose ouvrir la
bouche. Chacun obtempère aux désirs du roi, qui en mettant la croix sur
l’épaule de Renart, qui en lui apportant le bourdon et l’écharpe (l. 50 à 52).
4. Les barons se montrent lâches et serviles, toujours prêts à contenter Noble
et à lui obéir sans protester. Seul compte leur intérêt qui ne peut se satisfaire
d’un désaccord avec le pouvoir royal ; ils se conduisent en parfaits courtisans.
5. Pour se sortir de ce mauvais pas, Renart demande au roi de lui donner
« les moyens de [se] réconcilier avec Dieu » (l. 25), c’est-à-dire de se rendre en
Terre Sainte sur le tombeau de Jésus (l. 25). (Expliquer aux élèves l’impor-
tance qu’avait le salut de leur âme ; cf. question 12.) Il promet au roi que plus
jamais personne n’aura à se plaindre de lui (l. 44 et 45).

36
Renart, condamné à être pendu, se fait pèlerin

6. Une fois encore, Renart ne tient pas sa promesse. À peine a-t-il quitté la
cour qu’il s’en prend à Couart (l. 71 à 87) dont il veut se régaler ; puis, pour
narguer le roi, il jette en sa direction les insignes de pèlerin avant de se
moquer de lui (l. 95 à 110).
7. Lorsqu’il se voit trahi, Noble demande à ses barons de se lancer à la
poursuite de Renart et de le lui ramener afin que la sentence puisse être
exécutée (l. 107 à 111).
8. Les barons échouent dans leur mission et Renart gagne Maupertuis (l. 130
à 143).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


9. Voici les mots et expressions appartenant au champ lexical de la tendresse,
de l’affection : « honore » (l. 133), « vénère » (l. 133), « entouré, caressé, embrassé »
(l. 137), « on soigne ses plaies, on les lave avec du vin blanc » (l. 138), « on l’assoit
sur un coussin moelleux » (l. 139).
10. Dans l’adjectif « impatient », le radical est l’adjectif « patient » et le
préfixe est « im- ». Il s’écrit ainsi devant m, b, p. Ce préfixe a un sens de
négation.
11. Les trois autres orthographes que peut prendre ce préfixe sont « in- »,
« ir- », « il- » ; voici des couples de mots formés sur le modèle patient/
impatient : dépendant/indépendant, croyant/incroyant, régulier/irrégulier,
réalisable/irréalisable, logique/illogique, lisible/illisible…

◆ É TUDIER LE DISCOURS
12. Renart, pour convaincre le roi Noble de lui laisser la vie sauve,
commence, avec beaucoup de psychologie, par reconnaître ses fautes (« Je
suis, je l’avoue, un grand pêcheur. ») ; puis il lui demande de l’aider à assurer le
salut de son âme en acceptant qu’il devienne croisé. Renart sait qu’aucun roi
chrétien, défenseur de Dieu et de l’Église, ne peut refuser à quiconque de se
rendre à Jérusalem pour un pèlerinage ou pour une croisade, puisqu’il est
admis que ce sont des moyens d’obtenir le pardon de ses fautes. Par ailleurs,
il n’est pas non plus possible à un chrétien d’empêcher un autre chrétien
d’assurer son salut éternel puisque l’Église enseigne que l’obtention de son
salut est le but vers lequel doit tendre tout homme ; pour cela, il doit lutter
toute sa vie contre le mal et le Diable afin que, le jour du Jugement dernier,

37
RÉPONSES AUX QUESTIONS

lorsque seront pesées les bonnes et les mauvaises actions, les bonnes actions
l’emportent et lui permettent de gagner le Paradis.
13. Les arguments utilisés par Grimbert pour soutenir son cousin sont d’un
tout autre ordre. Il insiste sur la solidarité du lignage, sachant que le plus
grand du royaume ne peut qu’être sensible à cet argument, les liens du sang
étant très forts au Moyen Âge. Puis il rappelle que Renart est un excellent
guerrier, prêt à tout pour son roi (« Et puis, avant six mois […] homme d’armes
que lui », l. 36 à 38).
14. La phrase de Noble qui montre qu’il est conscient de sa faiblesse à l’égard
de Renart est : « Je ne devrais pas te croire » (l. 47).

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
15. Le procédé d’écriture qui consiste à additionner une suite de mots placés
entre virgules s’appelle une énumération.
16. Si cette énumération permet au lecteur d’évaluer la puissance de l’armée
de Noble au nombre impressionnant des barons qui se lancent à la poursuite
de Renart, elle met aussi en évidence l’assemblage hétéroclite des
combattants (un loup, un ours, un grillon…) et prête ainsi à rire. D’autant
plus que l’auteur attribue le rôle de porte-étendard chargé de conduire les
troupes sur le chemin de la victoire à Tardif, le minuscule limaçon dont le
nom évoque plus la lenteur que la rapidité !

◆ É TUDIER UN THÈME : CROISADES ET PÈLERINAGES


17. Les chrétiens peuvent obtenir le pardon de leurs fautes par la confession,
la charité ou par des dons à l’Église. Ils peuvent aussi, comme exercice de
pénitence, choisir de se rendre, à pied, en pèlerinage au tombeau d’un saint
(le pèlerinage le plus célèbre est celui qui conduit à Saint-Jacques-de-
Compostelle) ou mieux, au tombeau du Christ à Jérusalem. Pour ceux qui
ne peuvent s’y rendre, il est possible de payer quelqu’un qui va à leur place
demander pardon de leurs fautes.
Après les invasions turques, au milieu du XIe siècle, la Terre Sainte tombe aux
mains des Musulmans. Le pèlerinage devient très difficile et se transforme en
une véritable expédition militaire. Les pèlerins portent une croix cousue sur

38
Renart, condamné à être pendu, se fait pèlerin

leur vêtement ; de là vient le nom de croisé et de croisade. Désormais, pauvre


ou puissant, chacun a l’espoir d’assurer son salut en allant délivrer le tombeau
du Christ à Jérusalem.
Les papes et les monarques ne vont pas rester extérieurs au système et
organisent les croisades auxquelles tout l’Occident chrétien participera. Le
pape Urbain II prêche la première croisade en 1095 à Clermont-Ferrand. En
1099, les croisés s’emparent de la ville de Jérusalem. Les chefs des croisés, dont
le plus célèbre est Godefroy de Bouillon, créent des royaumes en Terre Sainte.
Mais dès le XIIe siècle, les Chrétiens sont expulsés d’Orient et Jérusalem
est reprise en 1187. Les états créés sont définitivement perdus en 1291
et cela malgré huit croisades auxquelles ont participé les rois les plus célèbres
des royaumes d’Occident : Philippe Auguste – troisième croisade – et
Saint Louis pour la France – huitième croisade ; Richard Cœur de Lion pour
l’Angleterre…
Malgré leur échec final, les croisades établirent des liens commerciaux
durables à travers la Méditerranée.

◆ L IRE L’ IMAGE
19. Le passage du texte qu’illustre plus précisément cette miniature est le
suivant (l. 132 à 135) : « Sa femme, qui l’honore et le vénère, avertie par les trompes
de l’armée royale, vient recevoir son époux à la première entrée, en compagnie de Rovel,
son plus jeune fils. »
20. Les personnages sont placés face-à-face, chaque groupe occupant une
moitié de l’espace ; à gauche, Renart, à droite Hermeline et Rovel. Renart
lève la tête vers Hermeline tandis que celle-ci le regarde. Le petit Rovel lève
la tête vers son père. Leurs trois têtes sont proches les unes des autres et
s’inscrivent dans le centre inférieur de la miniature, point vers lequel
convergent nos regards.
21. En plaçant face-à-face Renard, sa femme et son fils, le miniaturiste
traduit bien le fait qu’Hermeline se porte à la rencontre de Renart. En
représentant Renart la tête levée, le miniaturiste exprime la fierté que celui-
ci éprouve à se faire admirer par sa femme et par son fils ; la tête levée du
jeune Rovel, qui est ainsi placé dans une attitude similaire à celle de son père,
symbolise à la fois l’admiration qu’il éprouve et le fait qu’il sera son digne
successeur.

39
RÉPONSES AUX QUESTIONS

L’ASSAUT DONNÉ À MAUPERTUIS


ET LA CAPTURE DE RENART (p. 109)

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Noble et ses barons se voient obligés de donner l’assaut à Maupertuis où
Renart a trouvé refuge après avoir bafoué le roi et ses barons ; après avoir été
condamné puis gracié par Noble qui avait accepté qu’il se fasse pèlerin,
Renart avait insulté le roi et sa cour, puis s’était enfui vers Maupertuis sans
que les barons puissent le rattraper.
2. Noble et ses barons assiègent Maupertuis pendant « six mois » (l. 47).
3. Malgré son intelligence, Renart perd l’avantage pour avoir le plaisir de
défier l’adversaire : alors qu’il était bien à l’abri dans son château, il en sort
pour prouver qu’il est le plus fort et mettre ses adversaires à mal.Trop sûr de
lui, il oublie finalement de ligoter Tardif qui libérera les autres et le capturera.
Cet état d’esprit lui a déjà fait perdre Chantecler (Renart avait voulu défier
le paysan lancé à sa poursuite) et dans l’épisode précédent le lièvre Couart
(celui-ci s’échappe pendant que Renart défie le roi et la cour).
4. Tout comme dans l’épisode précédent, les animaux qui pensent ne plus
rien avoir à craindre de Renart se vengent des mauvais traitements qu’il leur
a fait subir en le frappant à qui mieux mieux (l. 83 à 87).
5. Une fois encore Grimbert le blaireau, cousin et fidèle soutien de Renart
tente de le sortir de la situation délicate dans laquelle il se trouve. Pour retarder
l’heure de la pendaison et dans l’espoir que Renart trouve finalement une
solution pour s’en sortir, il lui demande de faire son testament (l. 101 et 102).
6. Tout en faisant son testament, Renart a trouvé une nouvelle ruse pour
échapper à la pendaison : cette fois, il ne se fera pas croisé, mais moine ou
chanoine (l. 124 et 125) !
7. Noble, se souvenant encore de la trahison de Renart, refuse d’accéder
à son désir suivant le conseil d’Ysengrin, il décide de le pendre sans attendre
(l. 130-131).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


8. Le champ lexical du château fort est le suivant (l. 1 à 9) : « château », « fossés »,
« murailles », « tours », « palissades », « forts », « donjons », « pont-levis », « chaîne ».

40
L’ a s s a u t d o n n é à M a u p e r t u i s e t l a c a p t u r e d e R e n a r t

9. Le champ lexical de la nourriture est le suivant (l. 27 à 32) : « vivres », « coqs »,


« des gélines », « des œufs », « des fromages », « des brebis et des vaches », « une source ».
10. « Saisi[r] » (l. 83), « attrape[r] » (l. 84), « empoigne[r] » (l. 85), « agrippe[r] »
(l. 86) sont des verbes synonymes de « prendre ». On peut les définir de la
manière suivante :
– saisir : prendre quelque chose ou quelqu’un avec la main et le retenir avec
vigueur et avec force ;
– attraper : atteindre et saisir ;
– empoigner : prendre et serrer avec la main ;
– agripper : tenir quelque chose ou quelqu’un très fortement.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
11. Dans cette phrase, l’émetteur est toujours le trouvère qui, de château en
château, raconte les aventures de Renart. Le récepteur est toujours l’auditeur qui
écoute le trouvère. Le conteur par cette formule crée une connivence avec le
lecteur, le fait rentrer plus étroitement dans l’histoire et rend le récit plus vivant.
12. Trois moments du discours narratif sont identiques ou presque dans les
deux extraits :
– l’agression à laquelle se livrent les animaux sur un Renart qu’ils jugent
désormais incapable de leur nuire puisque condamné à mourir (Renart,
condamné à être pendu, se fait pèlerin, l. 14 à 17 et Le siège de Maupertuis et la
capture de Renart, l. 83 à 87) ;
– l’aide de Grimbert, le blaireau, cousin de Renart (Renart, condamné à être
pendu, se fait pèlerin, l. 32 à 42 et Le siège de Maupertuis et la capture de Renart,
l. 97 à 102) ;
– le désir de Renart d’obtenir le pardon de ses fautes en se tournant vers la
religion et en devenant croisé, dans l’un des cas, moine, ou chanoine dans
l’autre (Renart, condamné à être pendu, se fait pèlerin, l. 22 à 27 et Le siège de
Maupertuis et la capture de Renart, l. 123 à 126).
Ces répétitions, bien loin d’ennuyer l’auditoire, le sécurisent : ces rappels de
passages précédents lui permettent de bien se mettre en mémoire les aventures
de Renart et créent une connivence partagée entre narrateur et public.

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
13. Cette question est à donner avec les questions 8 et 9 qui permettent une
approche de la réponse. La description du château et la liste des provisions

41
RÉPONSES AUX QUESTIONS

que Renart y enferme montrent que tout est prévu pour résister
victorieusement aux assauts de Noble. Pour les classes plus faibles, on donnera
à faire à la maison les questions 8 et 9 et on traitera en classe avec les élèves
la question 13.
C’est tout d’abord par l’accumulation de noms appartenant aux champs
lexicaux du château fort et de la nourriture, qui se dressent comme autant de
barrières entre Renart et ses adversaires, que l’auteur insiste sur la position
favorable de Renart par rapport à ses adversaires. Puis, c’est l’utilisation
d’adverbes intensifs et d’adjectifs de champ lexicaux proches de ceux des
noms qui renforce l’accumulation de noms insistant sur l’idée que Renart est
invulnérable : « très solide », « bien entretenus », « très épaisses et très résistantes »,
« l’eau coule très claire et très pure ». C’est encore l’utilisation d’expressions
comme « en quantité », « en grand nombre », « à profusion » qui vient rappeler
que Renart ne viendra pas à bout de ses provisions ; à la fin de chacun des
deux paragraphes, l’un consacré au château et l’autre aux provisions de
Renart, l’auteur utilise des subordonnées de conséquences, « si haut qu’aucun
arc d’arbalètes… » (l. 7), « si bien situé que… » (l. 33), destinées à prouver la
justesse de son raisonnement.
14. La violence physique dont Renart est victime est le fait d’assaillants dont
les noms sont clairement précisés (Ysengrin, Brun, Roënel, Tibert, Tardif,
Pelé) : cela l’insère dans un cadre réaliste et concret qui la rend d’autant plus
dure que les adversaires sont clairement identifiés. Pour marquer que chaque
animal en fait une question personnelle, l’auteur consacre une phrase à
chacun d’eux : il choisit pour chacun un verbe différent dans la manière qu’ils
ont de le saisir (question 10) et utilise un trait propre à chacun pour traduire
son attaque. Chacune de ces phrases, de longueur et de construction presque
identiques, s’inscrit comme la matérialisation des coups successifs portés sur
Renart.

◆ É TUDIER UN THÈME
15. Les femmes ne sont pas épargnées. Leur incapacité à être fidèles est mise
en cause. La constatation de Renart, « Elle aura vite fait de m’oublier lorsque je
serai mort », prend, à cause des phrases qui suivent, une portée comique et
satirique : qu’une femme se remarie soit ! chacun sait que la date de trois
jours est une exagération et que bien rare sont les femmes qui le jour de
l’enterrement de leur mari se mettent en quête d’un nouvel époux !

42
Le duel de Renart et Ysengrin

16. D’après ce passage il est possible de se faire une idée de la manière dont
étaient répartis les biens d’un seigneur après sa mort. En vertu du droit
d’aînesse, le fils aîné succédait à son père et héritait de ses terres et de son titre
(l. 104). Il semble que les autres enfants et la femme n’étaient pas déshérités
(l. 105 à 111) et qu’il était possible de laisser une part de ses biens à quelqu’un
d’autre que ses descendants directs.

L E D U E L D E R E N A R T E T Y S E N G R I N (p. 119)

◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ENTRE - TEMPS ?


1. L’arrivée d’Hermeline qui obtient de Noble la libération de Renart sous
caution (« je vous donnerai tous ces biens si vous acceptez de lui faire grâce », l. 14)
modifie radicalement le cours de l’action : puisque Renart est libre, il va
pouvoir vivre de nouvelles aventures.
2. Sous couvert de bonté, de générosité et d’amitié (« Pour l’amour de Dieu et
par amitié pour vous », l. 26), Noble se montre cupide : il est intéressé par « le
trésor d’or et d’argent » de dame Hermeline.
3. Les animaux craignent que Renart ne recommence ses crimes et ses
méfaits (l. 36 et 38) ; ils redoutent des crimes plus importants que par le passé
car ils savent que Renart se vengera.

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


4. Les différentes étapes du duel sont :
– Renart et Ysengrin jurent sur le reliquaire qu’ils ont dit la vérité (l. 1
à 26) ;
– les préparatifs des combattants (l. 24 à 38) ;
– première attaque : succès de Renart (l. 39 à 61) ;
– deuxième attaque : succès de Renart (l. 62) ;
– succès d’Ysengrin : Renart laissé pour mort (l. 106 à 121) ;
– Renart revient à lui (l. 125).
5. Renart n’est pas honnête lorsqu’il jure « qu’il n’a pas le moindre tort dans la
querelle » qui l’oppose aux autres animaux. En ce qui concerne Ysengrin, il
lui a volé ses bacons (Renart vole les bacons d’Ysengrin), l’a tonsuré à l’eau
bouillante, et, en l’obligeant à pêcher dans l’eau glacée de l’étang, lui a fait
perdre sa queue (Ysengrin, moine et pêcheur) ; certes,Ysengrin s’est quelque peu

43
RÉPONSES AUX QUESTIONS

vengé en dévorant le jambon volé au paysan (Renart,Ysengrin et le jambon)


mais l’outrage principal commis par Renart – le viol de dame Hersent et la
mise à mal des louveteaux (p. 68) – reste impuni.
Chantecler, même s’il s’est joué de Renart, ne peut que lui en vouloir de
s’être attaqué à lui (Renart et Chantecler). Tibert qui a réussi à échapper au
piège que Renart lui avait tendu (Renart et Tibert) veut venger les coups de
bâtons que le goupil l’a conduit à recevoir en l’emmenant chez un curé
dévorer des souris (cf. le résumé des ambassades à Renart).Tiécelin pleure son
fromage (Renart et Tiécelin). Brun crie vengeance pour la peau de son museau
(cf. le résumé des ambassades à Renart). Pinte et Chantecler veulent venger
le meurtre de dame Copette (Les funérailles de dame Copette).
6. C’est, en définitive, Renart qui est vainqueur. La mort à laquelle il a
échappé lui donne tous les espoirs possibles.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
7. De nos jours, on appelle « roman » un récit assez long, inventé ou
reconstitué à partir d’éléments réels, dans lequel le cadre, l’époque et les
personnages sont détaillés. Il évolue autour d’un événement ou d’une série
d’événements.
8. À l’époque du Roman de Renart, un « roman » est un récit d’aventures écrit
en langue vulgaire. On nomme ainsi, par opposition au latin, la langue parlée
à cette époque par l’ensemble de la population (cf. « vulgaire » vient du latin
vulgus, i. (n) qui signifie « le commun des hommes, la foule »). Cette langue
intermédiaire entre le latin et le français que connaissent les élèves est appelée
« roman » ou « ancien français ». On considère qu’elle est parlée en France,
avec évidemment des modifications, du Xe siècle au XVe siècle.

◆ É TUDIER LE DISCOURS
9. Le narrateur est un personnage extérieur à l’histoire, puisque le récit est
écrit à la troisième personne du singulier.
10. La phrase par laquelle le narrateur s’adresse au public est : « Voyons
maintenant ce qu’il saura faire » (l. 38).
11. La phrase est : « Difficile de dire qui l’emportera », (l. 81). En commentant
la conduite des personnages et en prenant à témoin le public, le narrateur
établit entre lui et son auditeur, ou entre lui et son lecteur, une complicité
qui rend le récit très vivant.

44
Le duel de Renart et Ysengrin

◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
12. Les mots et expressions appartenant au champ lexical de la lutte, de la
violence et de la cruauté dans le récit du combat sont les suivants :
– l. 73 à 89 : « arracher le cœur », « Puis il retourne à la charge », « il va frapper
Renart à la tête », « profitant du moment où Ysengrin se découvre, [Renart] l’atteint
de son bâton assez fortement pour lui casser le bras gauche », « [ils] se battent corps à
corps, […] de leurs flancs », « Ysengrin a pourtant les dents les plus aiguës ; […] et
lui poche les yeux de son bâton » ;
– l. 100 à 114 : « Renart [fait] pleuvoir […] les poils et la peau », « Renart a donc
l’avantage […] et lui monte sur le ventre », « Ysengrin ne lui épargne pas les coups.
[…] Ysengrin se relève ».
13. Ce récit est une caricature des duels puisque les deux combattants
échangent des coups de bâtons au lieu des coups d’épées, puis se mordent, se
griffent, se pincent… Par ailleurs, il peint avec un réalisme exagéré la
violence des attaques des deux combattants : il privilégie la mise en valeur de
tous les détails les plus saisissants et les plus impressionnants par leur brutalité
et leur bestialité. Le passage du monde humain au monde animal est une des
composantes de cette caricature.
Les expressions qui mettent en évidence ce côté caricatural sont : « arracher le
cœur » (qui n’est pas à prendre au deuxième degré), « [ils] se battent corps à corps,
[…] de leurs flancs », « Ysengrin a pourtant […] plus profondes », « il lui brise les
dents,[…] et lui poche les yeux de son bâton » (l. 81 à 88), « [Renart lui arrache]
les poils et la peau », « Renart a donc l’avantage […] Ysengrin lui maintient le bras
derrière le dos, le couche à terre et lui monte sur le ventre » (l. 105 à 110).

◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE


14. Ce texte est une parodie et une satire du duel. Parodie parce qu’imitation
comique et caricaturale des duels ; satire parce qu’au-delà de la caricature
apparaît la dénonciation du ridicule d’une coutume qui ne débouche sur
rien. Preuve en est, avec la fin de l’épisode : si Ysengrin semble à première
vue vainqueur, son adversaire, laissé pour mort, revient à la vie…

◆ É TUDIER UN THÈME : LA CRITIQUE DES FEMMES


15. Au beau milieu du duel, Renart ne peut s’empêcher de critiquer à
nouveau les femmes en qui, dit-il, on ne peut avoir confiance (l. 9) : « Vous

45
RÉPONSES AUX QUESTIONS

m’avez cherché querelle […] de tous les désordres » (l. 90 à 99). D’autres œuvres
du Moyen Âge mettent en scène des femmes qui ont causé bien des soucis à
leur mari. Parmi celles-ci, Le Vilain mire ou Le Dit des perdrix. Au XVe siècle,
La Farce du Cuvier met en scène un mari tyrannisé par sa femme qui finira,
grâce au hasard, par récupérer sur elle l’autorité qu’il avait perdue.

◆ L IRE L’ IMAGE
17. Renart et Ysengrin sont représentés à cheval, comme des êtres humains.
Le miniaturiste a tenu compte de la personnification.
18. Chaque combattant est armé de la même façon : il est monté sur un
destrier, porte une cote de maille, un écu et une épée. Par contre, aucun des
deux ne porte de heaume (cf. question 13, Les funérailles de dame Copette).
19. Renart tue Ysengrin d’un coup d’épée en plein cœur. Cela n’est pas
conforme au récit qui présente les deux combattants s’affrontant à coups de
bâton, à mains nues ou encore à coups de dents… De plus, ce n’est pas
Renart qui porte un coup fatal à Ysengrin, mais Ysengrin qui laisse Renart
pour mort. Cette miniature, plus qu’une illustration du combat, se veut
l’illustration de la victoire de Renart dont témoignent les dernières lignes du
texte.

46
Retour sur l’œuvre

R E T O U R S U R L’ Œ U V R E (p.122)
Pour les questions à choix multiples, plusieurs réponses sont parfois possibles.
1. e), c), f), a), g), b), d).
2.Ysengrin porte plainte en premier contre Renart (cf. Le jugement de Renart,
La plainte d’Ysengrin).
3. Faux.
4. C’est la mort de dame Copette qui décide Noble à juger Renart (Les
funérailles de dame Copette).
5. a) Après son jugement, Renart échappe à la mort en disant qu’il veut se faire
pèlerin (Renart, condamné à être pendu, se fait pèlerin).
b) Après sa capture à Maupertuis, Renart échappe à la mort grâce à
l’intervention d’Hermeline (L’assaut donné à Maupertuis et la capture de Renart).
c) Après le duel avec Ysengrin, Renart échappe à la mort en se faisant moine
(Le duel de Renart et Ysengrin).
6. Faux.
7. c) oncle et neveu.
8. a) et 3 ; b) et 4 ; c) et 2 ; d) et 1.
9. Voici les moyens utilisés par les auteurs pour obtenir la personnification
des animaux :
– la parole (tous les épisodes) ;
– les sentiments (amour, amitié, haine, colère…) ;
– l’habitation (Maupertuis est décrit comme un véritable château fort,
cf. L’assaut donné à Maupertuis et la capture de Renart) ;
– la famille (Ysengrin et Renart ont femme et enfants) ;
– la société (Noble est à l’image du roi médiéval ; Ysengrin, Renart et les
autres animaux sont ses barons ; l’ours Brun fait office de chapelain…) ;
– les animaux se déplacent à cheval (cf. Renart et Tibert ; la reprise très
fréquente de l’expression « ils piquent des éperons »).
10. Voir grille page suivante.
11. On choisira deux des auteurs du groupement de textes (Ésope, Phèdre,
Marie de France, La Fontaine, Henri Richer, Lessing, Pierre Perret).

47
RÉPONSES AUX QUESTIONS

C N R
H O Y E
A B S N
N L E A
T I É C E L I N P R
E G R I M B E R T
C O U A R T R N R
L A I T U
E B R U N E Y
R D A
I N
F T
12. b) et c).
13. Une vingtaine d’auteurs ont collaboré à la rédaction du Roman de Renart.
14. a), b), d).
15. Parodie : imitation comique qui accentue les défauts d’une institution,
d’une coutume (La plainte d’Ysengrin, Les funérailles de dame Copette, Le duel de
Renart et Ysengrin en sont les principaux exemples).
16. Satire : critique moqueuse d’une personne, d’une société ou d’un fait de
société (L’assaut donné à Maupertuis et la capture de Renart, Le duel de Renart et
Ysengrin).
17. d) et e).

48
D O C U M E N TAT I O N
COMPLÉMENTAIRE

HISTOIRE LITTÉRAIRE
DU ROMAN DE RENART

◆ L ES PRÉDÉCESSEURS
Les antécédents littéraires du Roman de Renart dans la littérature latine du
Moyen Âge sont indiscutables.
Vers la fin du Xe siècle, l’Ecbasis Captivi (L’Évasion d’un captif), composé,
semble-t-il, par un religieux d’un monastère de Toul, conte l’histoire d’un
goupil qui fait écorcher son adversaire le loup pour obtenir la guérison du
lion ; à la fin du XIe siècle, le poème De lupo raconte l’aventure d’un loup qui
devient moine et pèlerin. Enfin, vers 1152, l’Ysengrimus du Flamand Nivart
raconte les aventures de Reinardus le goupil et Ysengrimus, le loup ; les noms
des différents animaux et de très nombreux épisodes de cette œuvre seront
repris par les auteurs du Roman de Renart.
Par ailleurs, il existe un indéniable lien de parenté entre Le Roman de Renart
et les récits d’animaux issus des fables antiques et rassemblés au Moyen Âge
dans des recueils baptisés isopets en l’honneur d’Ésope. Le plus célèbre de ces
recueils est celui de Marie de France.

◆ L ES CONTINUATEURS
La renommée du Roman de Renart gagne les pays étrangers. À la fin du XIIe
siècle ou au début du XIIIe, l’Alsacien Heinrich der Glichesaere compose un
récit intitulé Reinhart Fuchs (Reinhart le Renart) qui s’inspire de plusieurs des
branches françaises du Roman de Renart parues avant cette date.
Vers 1250, le Flamand Wihlem traduit la branche I du Roman de Renart (Le
Jugement de Renart) sous le titre de Vanden vos Reinaerde (Sur Renart le Goupil).
Une version remaniée et complétée paraît au XIVe siècle et est imprimée à la
fin du XVe siècle. Cette version sert de base à une traduction allemande édi-
tée au XVe siècle (Reynke de Vos) et que Goethe utilisera pour écrire son
Reineke Fuchs (1793). En 1830, Jacob Grimm écrira une œuvre intitulée
Reinhart Fuchs.
Au milieu du XIIIe siècle, apparaît en Italie un poème intitulé Rainardo et
Lesengrino. À la même époque, est écrite en Angleterre une œuvre intitulée

49
D O C U M E N TAT I O N COMPLÉMENTAIRE

Of the Vox and the Wolf ; au XIVe siècle, Geoffrey Chaucer reprend l’épisode de
Renart et Chantecler dans un des Contes de Canturbery.
Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, Renart reste, en France, le héros
d’un certain nombre de poèmes. Mais ce héros est bien différent de son
prédécesseur. Dans son poème Renart le Bestourné (écrit entre 1261 et 1270),
Rutebeuf vise dans la personne de Renart les ordres mendiants et l’hypo-
crisie religieuse. Les mêmes attaques et les mêmes intentions se retrouvent
dans Renart le Nouvel, composé en 1288 par le Lillois Jacquemart Gelée.
Le Couronnement de Renart (1295), œuvre d’un Flamand, dénonce le triomphe
de la ruse et la toute-puissance de l’argent. En 1319, un clerc de Troyes écrit
Renart le Contrefait dans lequel Renart s’emporte contre les mœurs corrom-
pues du siècle et prend le parti du bien contre le mal.

S T R U C T U R E D E L’ Œ U V R E

◆ U NE STRUCTURE TRÈS COMPLEXE


Chacun des épisodes du Roman de Renart, écrits par une vingtaine d’auteurs
de 1170 à 1250, appartient à ce que les savants nomme une branche, c’est-
à-dire une série d’histoires de Renart qui forme un ensemble indépendant.
Chaque branche est suivie d’un numéro (II,Va…). Ces numéros ont été attri-
bués aux branches par les critiques littéraires modernes et notamment par
Ernest Martin en 1882. La branche qui porte le numéro I est celle qui
occupe la première place dans le manuscrit, celle qui porte le numéro deux
occupe la deuxième place et ainsi de suite.Très rapidement, les savants se sont
rendu compte que, pour des raisons logiques et chronologiques, la branche
qui porte le numéro I n’était pas la plus ancienne, et à force de recherches et
de travail, ils sont parvenus à trouver un ordre à travers l’apparent chaos des
différents manuscrits.

◆ P RÉSENTATION CHRONOLOGIQUE
Les épisodes présentés dans le Bibliocollège sont en gras.
Chronologie établie par J. Dufournet et A. Méline.
Deuxième moitié du XIIe siècle :
Branche II : Renart et Chantecler. Renart et la mésange.
Renart et Tibert. Renart et Tiécelin. Renart et la louve.

50
D O C U M E N TAT I O N COMPLÉMENTAIRE

Branche Va : Les plaintes d’Ysengrin et de Brun.


Branche III : Renart et les anguilles. Ysengrin moine et
pêcheur.
Branche IV : Renart et Ysengrin dans le puits.
Branche XIV : Renart et Tibert chez le vilain.
Branche V : Renart,Ysengrin et le jambon. Renart et le grillon.
Branche XV : Renart,Tibert et l’andouille.
Branche I : Le jugement de Renart.
Branche X : Renart médecin.
Branche VI : Le duel de Renart et Ysengrin.
Branche VIII : Le pèlerinage de Renart.
Branche XII : Renart et Tibert au monastère.
Branche Ia : Le siège de Maupertuis.
Branche Ib : Renart teinturier et Renart jongleur.
Branche VII : Renart et le milan Hubert.
Branche XI : Renart empereur.
Première moitié du XIIIe siècle :
Branche IX : Renart et le vilain Liétard.
Branche XVI : Renart et le vilain Bertaud.
Branche XVII : La (fausse) mort de Renart.
Branche XIII : Renart se fait appelé Chufflet.
Branche XXIII : Renart magicien.
Branche XXIV : Naissance de Renart et Ysengrin. Renart vole
les bacons d’Ysengrin.
Branche XXV : Renart et le héron.
Branche XXVI : L’andouille jouée à la marelle.
Branche XXI :Ysengrin et le vilain.
Branche XVIII :Ysengrin et le prêtre Martin.
Branche XIX :Ysengrin et la jument Raisant.
Branche XX :Ysengrin et les deux béliers.

Une dizaine d’autres branches seront rédigées entre 1205 et 1250 ; certaines
ne comporteront même pas la présence de Renart et rien de réellement nou-
veau ne sera écrit.

51
PROPOSITIONS
DE SÉQUENCES DIDACTIQUES

SÉQUENCE 1 Étude du genre de l’œuvre

AXES DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE EXPRESSION ÉCRITE


OU ORALE
Séance 1 : la structure du récit.
• Texte : Renart vole Vocabulaire : • Réutilisation du
les bacons d’Ysengrin. – sens de « narratif » ; schéma narratif
• Axe d’étude : mise – lexique du schéma (question n° 18).
en évidence des narratif. • Oral : résumé du
différentes étapes texte en respectant
du schéma narratif les étapes du schéma
(questions n° 11, 12, narratif.
13, 14).
Séance 2 : une fable comique.
• Textes : Renart • Maniement du • Rédaction d’une
et Chantecler, Renart dictionnaire : étude définition du mot
et Tibert. d’un article du « fable ».
• Axes d’étude : dictionnaire en prenant • Illustration d’un
– identifier le récit ; le mot « fable » pour proverbe (Renart et
identifier la morale exemple. Tibert, question
(Renart et Chantecler, • Grammaire : emplois n° 14).
questions n° 10 et 11 ; du présent (Renart et
Renart et Tibert, Chantecler, questions
questions n° 9 et 10) ; n° 7 et 8).
– le comique et ses
procédés (Renart et
Chantecler, questions
n° 12 et 13 ; Renart
et Tibert, questions
n° 11, 12 et 13).

52
PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES

AXES DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE EXPRESSION ÉCRITE


OU ORALE
Séance 3 : un thème littéraire, le renard et le corbeau.
• Texte : le • Sujet. Utilisation du schéma
groupement de textes • Attribut. narratif mis en
autour de Renart et évidence pour écrire
Tiécelin. une histoire différente
• Axes d’étude : un (question n° 18).
même schéma narratif
aboutit à des histoires
différentes ; des
auteurs au fil des
siècles.
Séance 4 : récit/dialogue.
• Textes : Renart et les • Grammaire : valeurs • Transposition au
anguilles, Ysengrin, de l’imparfait et du passé d’un texte au
moine et pêcheur. passé simple (Renart et présent (Renart et les
• Axe d’étude : récit les anguilles, questions anguilles, question
au passé, dialogue. n° 7, 8, 9, 10). n° 17).
• Vocabulaire : « ruse » • Transformation
(Renart et les anguilles, d’un texte en un
question n° 6). dialogue de théâtre
• Types de phrases (Ysengrin, moine et
(Ysengrin, moine et pêcheur, question
pêcheur, question n° 6). n° 16).
Séance 5 : parodie et discours argumentatif.
• Textes : La plainte • Vocabulaire : • Utilisation du
d’Ysengrin, « parodie », « thèse », discours argumentatif
Les funérailles de dame « arguments ». (La plainte d’Ysengrin,
Copette. • Grammaire : reprise question n° 16).
• Axes d’étude : de l’imparfait et du • Reprise du récit
– le discours passé simple. au passé (Les funérailles
argumentatif de dame Copette,
(La plainte d’Ysengrin, question n° 15).
questions n° 11, 12, 13 ;

53
PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES

AXES DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE EXPRESSION ÉCRITE


OU ORALE
Les funérailles de dame
Copette, question n° 9) ;
– la parodie (La plainte
d’Ysengrin, question
n° 14 ; Les funérailles
de dame Copette,
question n° 10) ;
– mise en évidence du
comique de certains
discours argumentatifs,
particulièrement le
comique du discours
de Hersent (La plainte
d’Ysengrin).
Séance 6 : la personnalité de Renart.
• Textes : Renart devant • Grammaire : les • Expression écrite :
le roi, Renart, condamné à phrases interrogatives monologue de
être pendu, se fait pèlerin. (Renart devant le roi, Renart (Renart,
• Axes d’étude : question n° 7). condamné à être
Renart arrogant • Vocabulaire : le pendu…, question
(Renart devant le roi, champ lexical de la n° 18).
question n° 6), traître, tendresse (Renart, • Utilisation du
menteur (Renart, condamné à être discours argumentatif
condamné à être pendu…, question (Renart devant le roi,
pendu…, questions n° 9). questions n° 13
n° 5, 6, 7, 8), rusé et et 14).
psychologue (Renart,
condamné à être pendu…,
question n° 12), mais
un bon père de famille
(Renart, condamné à être
pendu…, dernier
paragraphe).

54
PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES

AXES DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE EXPRESSION ÉCRITE


OU ORALE
Séance 7 : la situation de communication.
• Textes : L’assaut • Grammaire : Texte descriptif
donné à Maupertuis pronoms personnels. (L’assaut donné à
et la capture de Renart, • Vocabulaire : champ Maupertuis et la capture
Le duel de Renart et lexical du château fort de Renart, question
Ysengrin. et de la nourriture n° 17).
• Axes d’étude : (L’assaut donné à
– la situation de Maupertuis et la capture
communication de Renart, questions
(L’assaut donné à n° 8, 9).
Maupertuis et la capture
de Renart, question
n° 11 ; Le duel de
Renart et Ysengrin,
questions n° 9, 10,
11, 12) ;
– la fonction du texte
descriptif (L’assaut
donné à Maupertuis et
la capture de Renart,
questions n° 13, 14 ;
Le duel de Renart et
Ysengrin, questions
n° 13, 14).

55
PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES

SÉQUENCE 2 Le Roman de Renart : une satire


Cette séquence qui dure quatre semaines (une semaine par séance) peut être
pratiquée avec une bonne classe en fin de cinquième. Elle suppose que les
élèves aient lu au préalable l’œuvre dans son intégralité.
Cette séquence vise à faire comprendre aux élèves que la satire est une
critique de la société qui se fait au travers d’une histoire et en utilisant la
parodie et le comique.

AXES DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE EXPRESSION ÉCRITE


OU ORALE
Séance 1 : la structure du récit.
• Textes (au choix) : Temps du récit : • Réutilisation du
Renart vole les bacons valeur de l’imparfait et schéma narratif
d’Ysengrin (questions du passé simple, le (Renart vole les bacons
n° 11, 12, 13, 14), présent de narration. d’Ysengrin, question
Renart et Tiécelin n° 18 ; Renart et Tiécelin,
(question n°12). question n°19).
• Axe d’étude : mise • Oral : résumé d’un
en évidence des des textes en
différentes étapes respectant les étapes
du schéma narratif. du schéma narratif.

Séance 2 : les défauts et ridicules.


• Textes (au choix) : • Maniement du Rédaction de
Renart et Chantecler dictionnaire : définitions (« vice »,
(question n° 3), Renart définitions de « défaut » « ridicule »…) en
et Tibert (question et « ridicule ». utilisant l’attribut.
n° 4), Renart et les • Grammaire :
anguilles, Ysengrin, l’attribut (début).
moine et pêcheur. • Vocabulaire : Renart
• Axes d’étude : en et les anguilles, question
plus des questions n° 6 (famille de
précédentes, faire « ruse »).
établir aux élèves la
liste de tous les défauts
et ridicules visés.

56
PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES

AXES DE LECTURE OUTILS DE LA LANGUE EXPRESSION ÉCRITE


OU ORALE
Séance 3 : la personnification et la parodie.
• Étude de la • Grammaire : • Rédaction de la
personnification. l’attribut (fin). définition de
Textes (au choix) : • Vocabulaire : « parodie ».
Renart et Tibert – étude du nom des • Expression orale :
(question n° 13), animaux et rapport débat sur la parodie et
Renart et les anguilles avec leur caractère la satire aujourd’hui.
(question n° 16). (Les funérailles de dame
• Étude de la parodie. Copette, question n° 8).
Textes (au choix) : Cette question peut
La plainte d’Ysengrin être étendue aux
(question n° 14), autres animaux ;
Les funérailles de dame – recherche dans le
Copette (question dictionnaire de la
n° 10), Le duel de définition du terme
Renart et Ysengrin « parodie ».
(questions n° 14 • Discours
et 15). argumentatif : La plainte
d’Ysengrin (questions
n° 11, 12, 13).
Séance 4 : le comique.
• Textes (au choix) : Dialogue : les types • Rédaction des
Renart et Chantecler de phrase (Ysengrin, définitions des
(questions n° 12 et 13), moine et pêcheur, différents types de
Renart et Tiécelin question n° 6). comique.
(question n° 11), • Rédaction d’un
Renart et les anguilles petit épisode comique
(questions n° 11 et mettant en scène
12), Ysengrin, moine et deux animaux et
pêcheur (question n° 9). utilisant différents
• Axes d’étude : les types de comique.
procédés comiques et
leur rôle.

57
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES

On proposera une exploitation du groupement de textes sous forme de


questions à soumettre aux élèves.
Le but de cet exercice est de faire prendre conscience aux élèves qu’un même
schéma narratif débouche sur des récits différents.

1. Précisez les étapes de chaque fable du groupement de texte


(pages 136 à 142) en remplissant pour chaque texte un tableau
identique à celui-ci :

Situation initiale
Élément modificateur
Actions
Situation finale

Ésope (fabuliste grec, 620-560 av. J.-C.)


Situation initiale Un corbeau perché sur un arbre tient un
morceau de viande volé (l. 1-2).
Élément modificateur Un renard l’aperçoit (l. 2).
Actions Le renard loue la beauté physique du
corbeau (l. 3 à 5).
Le renard lui demande de montrer que sa
voix est en rapport avec son physique (l. 6).
Le corbeau veut montrer sa voix (l. 7).
Le corbeau ouvre le bec et lâche la viande
(l. 7).
Situation finale Le renard se saisit de la viande (l. 8).

58
E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES

Phèdre (fabuliste latin, 15 av. J.-C.-50 apr. J.-C.)


Situation initiale Un corbeau perché sur un arbre voulait
manger un fromage volé (l. 4-5).
Élément modificateur Le renard l’aperçoit (l. 6).
Actions Le renard loue la beauté physique du
corbeau (l. 7 à 9).
Le renard lui demande de montrer que sa
voix est en rapport avec son physique
(l. 9-10).
Le corbeau veut montrer sa voix (l. 10).
Le corbeau ouvre le bec et lâche le fromage
(l. 11).
Situation finale Le renard s’empare du fromage.
Le corbeau se plaint de son sort (l. 12-14).

Marie de France (1154-1189)


Situation initiale Le corbeau vole le fromage (v. 1 à 7).
Élément modificateur Le corbeau rencontre un renard (v. 8 à 10).
Actions Le renard loue la beauté physique du
corbeau (v. 11 à 16).
Le renard lui demande de montrer que sa
voix est en rapport avec son physique
(v. 17-18).
Le corbeau décide de chanter (v. 19-22).
Le corbeau ouvre le bec et lâche le fromage
(v. 23 à 25).
Situation finale Le renard s’empare du fromage (v. 26 à 28).

59
E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES

Le Roman de Renart : Renart et Tiécelin le corbeau

Situation initiale Tiécelin, le corbeau, et Renart, le goupil, ont


faim.
Élément modificateur Le corbeau vole un fromage et vient se
percher sur un hêtre (l. 14 à 21).
Actions Renart demande à Tiécelin de chanter de
plus en plus fort (l.39 à 45).
Tiécelin chante et laisse tomber le fromage
(l. 46 à 48).
Renart cherche à attirer le corbeau qu’il veut
manger (l. 51 à 65).
Renart laisse échapper le corbeau (l. 66-67).
Situation finale Renart doit se contenter du fromage
(l. 77 à 80).

La Fontaine (1621 –1695)

Situation initiale Maître Corbeau, perché sur un arbre, tient


un fromage dans son bec (v. 1-2).
Élément modificateur Maître Renart arrive, attiré par l’odeur (v. 3).
Actions Le renard loue la beauté physique du
corbeau (v. 4 à 6).
Le renard lui demande de montrer que sa
voix est en rapport avec son physique
(v. 7 à 9).
Le corbeau décide de chanter (v. 10-11).
Le corbeau ouvre le bec et lâche le fromage
(v. 12).
Situation finale Le renard s’empare du fromage et donne
une leçon au corbeau (v. 13 à 17).

60
E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES

Henri Richer (1729)

Situation initiale Maître Renard mange du lard (v. 1 à 3).


Élément modificateur Maître Corbeau le voit (v. 1).
Actions Maître Corbeau dénigre ce qu’il mange
(v. 3 à 5).
Maître Corbeau lui conseille d’autres
nourritures (v. 6 à 13).
Maître Renard part à la recherche des poules
(v. 14 à 16).
Maître Renard échoue dans sa tentative
(v. 17 à 19).
Maître Renard veut récupérer le lard (v. 20).
Situation finale Maître Corbeau mange le lard.

Lessing (1729 - 1781)


Situation initiale Un corbeau a volé de la viande
empoisonnée (l. 1 à 3).
Élément modificateur Le corbeau rencontre un renard (l. 5).
Actions Le renard flatte le corbeau en le comparant
à l’aigle de Zeus qui lui apporterait sa ration
de viande (l. 6 à 13).
Le corbeau offre sa viande au renard
(l. 14 à 16).
Le renard attrape la viande et la dévore
(l. 16 à 18).
Situation finale Le renard crève (l. 19-20).

61
E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES

Pierre Perret (ne pas tenir compte des refrains)


Situation initiale Maître Corbeau, perché sur un arbre, tient
un fromage dans son bec (v. 1-2).
Élément modificateur Maître Renart arrive, attiré par l’odeur
(v. 3-4).
Actions Le renard loue la beauté physique du
corbeau (v. 5 à 8).
Le renard le complimente sur son chant
(v. 14-15).
Le corbeau ouvre le bec et lâche le fromage
(v. 16 à 19).
Situation finale Le renard s’empare du fromage (v. 20-21).

2. Quel titre portent ces textes ?


Tous ces textes ont pour titre Le Corbeau et le Renard, sauf l’extrait du Roman
de Renart qui s’intitule Renart et Tiécelin le corbeau ; il est ici logique de com-
mencer par le nom Renart puisqu’il est le héros du roman.
3. Dans quelle fable le rôle des animaux est-il inversé ?
C’est dans la fable d’Henri Richer que le rôle des animaux est inversé
puisque celle-ci se présente comme la réponse du corbeau au renard.
4. Quelle fable se termine différemment des autres ?
Dans la fable de Lessing, la punition du flatteur est irréversible puisqu’il est
condamné à mort.
5. Dites la morale de quelle fable pourrait être résumée par
chacune des phrases suivantes.
a) Les humains succombent facilement aux flatteries.
b) Tout flatteur doit être puni.
c) L’intelligence l’emporte sur la sottise.
d) Les trompeurs doivent s’attendre à être trompés.
Les morales des fables de Marie de France, La Fontaine et Pierre Perret pour-
raient se résumer par : « Les humains succombent facilement aux flatteries. »
« Tout flatteur doit être puni » pourrait résumer la morale de Lessing.
« L’intelligence l’emporte sur la sottise » pourrait résumer les morales
d’Ésope et Phèdre.
« Les trompeurs doivent s’attendre à être trompés » pourrait résumer la
morale de la fable d’Henri Richer.

62
PISTESDE RECHERCHES
DOCUMENTAIRES

◆ Le professeur de français peut consacrer une heure à l’étude du texte


photocopié du début du Serment de Strasbourg (842) prononcé par Louis le
Germanique (déchiffrage, transcription, traduction) puis à une brève expli-
cation de l’évolution de la langue française (souvent la transcription et la
traduction sont données dans le manuel d’Histoire-Géographie de 5e).

◆ Voici des propositions d’exposés :


– Aliénor d’Aquitaine (cf. l’article de l’Encyclopédie Hachette multimédia) ;
– les moines (les différents ordres religieux, la journée d’un moine. Les élèves
peuvent utiliser leur manuel d’Histoire-Géographie comme base de ces
exposés) ;
– La Chanson de Roland ;
– les romans courtois.

◆ Dans le cadre des Parcours diversifiés, on peut étudier les thèmes suivants :
– en liaison avec la musique : Le jeu de Robin et Marion, d’Adam de la Halle ;
le chant grégorien ;
– en liaison avec l’histoire : le château fort ; la vie quotidienne dans les cam-
pagnes au XIIIe siècle.

63
BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE

◆ É DITIONS
Le Roman de Renart, publié par Ernest Martin, 3 vol., Strasbourg et Paris,
1881-1887, fondé sur le manuscrit A.
Le Roman de Renart, édité par Mario Roques (Classiques français du Moyen
Âge), 6 vol., Paris, Champion, 1948-1963, fondé sur le manuscrit de Cangé.
Le Roman de Renart, édité par N. Harano, Hiroshima, 1972, fondé sur les
manuscrits C et M ; repris dans la grande édition du Roman de Renart,
N. Fukumoto, H. Harano et S. Suzuki, tome I,Tokyo, France Tosho, 1983.

◆ A DAPTATIONS EN FRANÇAIS MODERNE


Micheline de Combarieu du Grès et Jean Subrenat, Le Roman de Renart,
édition bilingue, 2 vol., Paris, 10/18, 1981.
Jean Dufournet et Andrée Méline, Le Roman de Renart, 2 vol., Garnier-
Flammarion, Paris, 1985.
Maurice Toesca, Le Roman de Renart, Paris, Stock Plus, 1979.

◆ É TUDES
Roger Bellon, « La parodie épique dans les premières branches du Roman de
Renart », dans Épopée animale, fable, fabliau, P.U.F, Paris, 1984.
Robert Bossuat, Le Roman de Renart, Hatier, Paris, 1957, 1971.
Jean Dufournet, Petite introduction aux branches I, Ia et Ib du Roman de Renart,
C.D.U., Paris, 1971.
John Flinn, Le Roman de Renart dans la littérature française et les littératures
étrangères au Moyen Âge, University of Toronto Press,Toronto, 1963 et P.U.F.,
Paris, 1963.
Lucien Foulet, Le Roman de Renart, Champion, Paris, 1914, 1968.
Léopold Sudre, Les Sources du Roman de Renart, Bouillon, Paris, 1893.
E. Suomela-Härmä, Les Structures narratives dans le Roman de Renart, annales
Academiae Scientarum Fennicae, Dissertationes humanarum literarum, 26),
Helsinski, 1981.
Ginnar Tilander, Remarques sur le Roman de Renart, Göteborg, 1923 et
Lexique du Roman de Renart, Göteborg, 1924, Champion, Paris, 1971.

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