Sunteți pe pagina 1din 3

Renaud de Kerpoisson: "maîtriser la volatilité des prix

passe par la formation"


Par Éric de La Chesnais le 3 avril 2017 18h56 | Réactions (0)

Renaud de Kerpoisson président d'Offre et Demande Agricole ODA)


explique à travers cette tribune comment la modification de la PAC a
progressivement exposé les entreprises agricoles aux lois du marché. ODA
est une société de formation, d'analyse et de conseil, qui réalise plus 6
formations sur 10 en France sur les sujets de la volatilité des prix agricoles.

Phil Ogan, commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, après


avoir été confronté à des crises agricoles successives, a constitué il y a un an un groupe
de travail (La Task force marchés agricole) afin de formuler des recommandations
pour l'élaboration des politiques publiques à venir. L'objectif est d'améliorer la situation
des producteurs car il n'est pas envisagé par la Commission de sortir les marchés
agricoles européens du contexte mondial.

Parmi 7 sujets étudiés par la Task Force, 3 thématiques ressortent : les outils de
gestion des risques, les marchés à terme et la transparence des marchés. Sur
tous ces points, le groupe de travail a recommandé la formation des producteurs.

« Il y a beaucoup d'enjeux qui impactent l'entreprise agricole : l'écologie, le numérique,


les attentes sociétales, ... » affirme Christiane Lambert, présidente par intérim de la
FNSEA et aussi de Vivea, l'organisme paritaire de formation professionnelle agricole.
Un défi touche plus directement aujourd'hui à la marge et au revenu de chaque
agriculteur : la volatilité des prix.

Le découplage des aides en 2003 a obligé les entreprises agricoles


européennes et donc françaises de faire individuellement face au marché,
en amont pour ses achats et en aval pour la valorisation de sa production végétale ou
animale. Depuis, l'agriculture, mais surtout les agriculteurs, vivent des crises
successives.

En effet, comme titrait le dernier rapport d'activité de l'AGPB (Assemblée générale des
producteurs de blé) « la gestion des risques (devient un) enjeu central pour l'avenir » et
dans la gestion de risque, il y a un élément clé : le risque de prix. Tout le monde est
aujourd'hui d'accord sur ce sujet. Xavier Beulin, peu avant son décès, faisait
également part chez Euronext du besoin de développement de nouveaux marchés à
terme pour permettre une meilleure gestion des risques de prix dans différentes filières.

L'objectif initial de la Commission européenne était : comprendre comment stabiliser le


revenu du producteur dans un marché volatil. Il est ressorti des travaux du groupe de
travail des recommandations pour mieux positionner/armer l'agriculteur dans la filière.
Dans son rapport, publié à l'automne, la toute première recommandation est de «

1
déployer davantage d'efforts en matière de sensibilisation et de formation dans la
gestion du risque de prix ».

La Coordination Rurale, qui a mené un sondage à l'occasion du récent Salon de


l'Agriculture, le confirme : « les agriculteurs interrogés ont peu de connaissances sur les
marchés import/export de leurs produits ... Ils ignorent par exemple que 90 % des
volumes de céréales sont destinés au continent africain. La majorité n'a pas encore
intégré le fait que depuis plusieurs années, l'Ukraine déverse majoritairement ses
excédents céréaliers sur le marché européen». Comment un agriculteur peut-il réagir à
une information concernant la dévaluation de la monnaie égyptienne par exemple ou la
mise en place d'une taxe à l'importation en Indes s'il n'a pas un minimum de
connaissances ?

« La formation est essentielle pour les hommes et les femmes, chefs d'entreprise dans
un contexte, qui encore plus qu'hier, se réforme, va de plus en plus vite, fait appel aux
nouvelles technologies, nécessite de nouvelles connaissances et de nouvelles décisions, »
pouvait-on également lire dans le rapport 2015 de Vivea.

Dans le domaine de la gestion des risques de prix, ODA fait depuis bientôt 20 ans,
un travail de pionnier en la matière. « Sans parler des agriculteurs, étudiants,
professionnels, journalistes, ... que nous avons initiés, nous avons formé plus de 13 000
agriculteurs dans des sessions de 3 jours ».

« Mais ce n'est pas une formation de 3 jours qui permettra aux agriculteurs de maitriser
la volatilité des prix. Depuis toujours, ODA a misé sur la proximité de ses équipes. Par
des réunions de groupe très régulières, nous formons en permanence nos adhérents.
Nous les faisons passer progressivement de la « connaissance » à la « compétence ».
Nous fournissons des outils pédagogiques solides et adaptés, mis au point au fil des
années. Nos formations sont animées par des consultants qui connaissent le contexte
local », ajoute pour sa part Didier Nedelec, directeur général d'ODA. La formation à
la gestion du risque de prix est d'autant plus importante que cette discipline
n'est pas enseignée dans les écoles.

Dans ce contexte, Louis Verhaeghe, responsable des programmes de


formation est fier de préciser : « au fil des années, ODA a su développer une panoplie
de formations qui vont de l'initiation à la vie des marchés, en passant par des formations
de perfectionnement sur les marchés à terme, sur les contrats commerciaux (le dernier-
né), sans oublier la formation continue dans nos clubs. Et c'est par cette mise en
pratique en club, avec des consultants ODA, que l'agriculteur passe plus rapidement du
stade de la connaissance à celui de la compétence.»

Fait étonnant, ces formations se focalisent dans un premier temps non pas sur les
marchés ou les marchés à terme, mais sur la réalité de l'exploitation, ses coûts de
revient, sa situation financières, ses objectifs... Nul besoin de changer son organisme
stockeur pour améliorer ses marges. Par ailleurs, les stagiaires qui se dirigent droit vers
les marchés à terme sont prudents et utilisent ces outils progressivement. Ils continuent
de livrer une partie de leur récolte au prix moyen en guise de répartition des risques.

2
Les chiffres que publie Vivea dans son rapport de 2015 interpellent pourtant : 93% des
stagiaires estiment que la formation suivie a contribué à acquérir de nouvelles
compétences/connaissances et 63% déclarent avoir modifié leurs pratiques par la suite.

Malgré l'aide apportée par Vivea, certains agriculteurs trouvent qu'investir


100 ou 200 €, c'est trop cher pour se former. Renaud de Kerpoisson répond
volontiers avec cette citation empruntée à Abraham Lincoln : « Si vous
trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance. »

S-ar putea să vă placă și