Orthod Fr 2009;80:239–243 Disponible en ligne sur :

c EDP Sciences, SFODF, 2009 www.orthodfr.org
DOI: 10.1051/orthodfr/2009008
Collage et contention
Olivier P. Mauchamp*
25 rue Alsace-Lorraine, 38000 Grenoble, France
L’idéal aujourd’hui pour satisfaire la demande de
nos patients est de trouver une contention perma-
nente afin de leur assurer la pérennité des résultats
obtenus. L’arc lingual mandibulaire canine-canine est
l’une des clés de cette stabilisation, mais il doit satis-
faire trois impératifs :
– une absence d’effets iatrogènes sur les dents et le
parodonte [1, 2],
– un patient dont l’hygiène est parfaite,
– une capacité à résister à des forces importantes
sans se déformer.
1. Choix de l’arc
La littérature comporte un grand nombre d’ar-
ticles présentant des dispositifs de contention collés,
soit sur deux dents (canines-canines) [3, 4, 6], soit
sur chaque dent ou attelle [7, 8].
Les arcs collés de canine à canine sont classique-
ment fabriqués en acier .036, avec deux bases sou-
dées, afin de créer une surface d’adhésion impor-
tante.
Les attelles sont réalisées avec un fil d’acier tressé.
Pour la plupart des auteurs [6], une adaptation op-
timale peut-être obtenue avec un fil de diamètre
.0215. Le recours à un fil plaqué or a été proposé
pour offrir une meilleure tolérance [9].
Nous avons essuyé de nombreux déboires avec
ces systèmes de contention, tels que des déforma-
tions des arcs en aciers .036 avec des déplacements
intempestifs des canines, ou un manque d’hygiène
et des déformations observés chez des patients por-
teurs d’attelles collées. Nous avons réussi à parer à
ces difficultés en optant pour des fils en titane (NiTi)
* Auteur pour correspondance : o.mauchamp@wanadoo.fr
Article publié par EDP Sciences
Note clinique
de diamètre .018, collés sur les canines. Les fournis-
seurs contactés n’ayant pas trouvé d’intérêt à la pré-
fabrication de tels arcs avec rétention de collage, ils
doivent être façonnés sur modèle (Fig. 1).
Après plus de dix ans d’utilisation, ces fils se sont
avérés :
– sans aucun risque de déplacement parasite pour
les dents support ;
– d’une parfaite hygiène par leur flexibilité et leur
faible encombrement ;
– d’un confort raisonnable pour le patient ;
– présenter un très faible taux de fracture ou de dé-
collement. Seuls les mangeurs de pommes pro-
voquent une fracture au niveau des points d’at-
tache par déformation importante et répétée de
l’arc. Dans ces cas, il est prudent d’ajouter un
point de colle sur l’une des incisives, ce qui em-
pêche la flexion de l’arc et son éventuelle fracture.
2. Choix de l’agent de collage
Contrairement aux boîtiers qui ne doivent rester
que deux ans et ne laisser aucune trace sur les faces
vestibulaires, la contention linguale en NITI doit être
quasi-permanente.
Les verres ionomères ne sont donc pas adaptés à
ce type d’adhésion et une résine de type Bis GMA
formule de Bowen est la plus indiquée (Fig. 2).
La technique est décrite dans les figures 3 à 6.
Le mordançage, après nettoyage des faces lin-
guales par pâte et cupule, se fait classiquement avec
de l’acide phosphorique à 35 %. L’utilisation d’acide
fluoré ne réduit pas la qualité du collage [5].
Après un rinçage prolongé, un environnement de
protection contre la salive et la langue est mis en
place.
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b c d
Figure 1
Ajustage de l’arc sur modèle. (a) Fil en NiTi .018 pliable. (b) Marquage du fil pour réaliser l’off-set canine. (c) Boucle pour rétention.
(d) Fil ajusté prêt pour le collage.

a b

c
Figure 2
Matériel nécessaire : (a) Résine Bis GMA photopolymérisable et lampe LED. (b) Écarte-joue avec repousse-langue. (c) Écarte-
joue avec aspiration intégrée.
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a b
Figure 3
(a et b) Arc maintenu en place par deux sections de fil dentaire.

a b
Figure 4
(a et b) Arc maintenu par deux élastiques.

L’ arc préparé au laboratoire est positionné, puis
maintenu, soit par deux fils dentaires en boucle, soit
par deux élastiques (Fig. 3 et 4).
Une petite dose de résine est déposée sur chaque
extrémité de l’arc, puis poussée et lissée à l’aide d’une
mini-éponge imbibée de vernis.
La résine chargée est ensuite polymérisée. Si la
mise en place de cette résine a été effectuée avec at-
tention, il n’existe pas de débordement, sinon une
suppression des excès avec une fraise à finir en car-
bure de tungstène et un polissage sont nécessaires.
Les instructions pour le passage du fil dentaire en
bi-proximal sont données afin d’éliminer la plaque
dentaire, aussi bien dans les espaces inter-proximaux
qu’entre l’arc et la dent.
Ces arcs sont une alternative aux fils linguaux
préfabriqués qui sont collés de manière classique
sans dépassement de résine de la base soudée, en
notant que l’épaisseur de cette base peut créer plus
de rétention de plaque dentaire que le collage précé-
demment décrit qui est lissé et poli.
Des incisives qui étaient en très forte rotation pré-
orthodontique peuvent recevoir un point de colle
qui sera enlevé au bout d’un an. Cette précaution
permet une réorganisation des fibres d’oxytalane.
Des arcs multi-brins (D Rect d’Ormco) peuvent
être utilisés pour assurer simultanément la
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a b c

d e f

Figure 5
Séquences du collage. (a) Mordançage à l’acide phosphorique à 35 %. (b) Rinçage de 10 s par dent. (c) Séchage en vérifiant
l’aspect crayeux. (d) Vernis de protection. (e) Mise en place de la résine en quantité adéquate. (f) Lissage de la résine avec une
éponge et du vernis. (g) Polymérisation de la résine.

Figure 6
Fil collé en place.

a b
Figure 7
Contention en place depuis quatre ans (2005), avec un arc en NiTi .018 de 33 à 43 et une dent provisoire en 22, maintenue sur
un arc D-Rect ( .019 × .025) dans l’attente de l’âge implantaire. (a) Vue occlusale maxillaire. (b) Vue intra-orale de face. (c) Vue
occlusale mandibulaire.
contention et le support des dents pontics en
attendant l’âge implantaire. La souplesse de ce
système explique le peu de décollement observé en
comparaison des bridges de type Maryland (Fig. 7).
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c
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