POUR UNE GEOGRAPHIE HUMAINE
‘La géograpile humaine a sa ohérence ets raleon d'etre
le fest pa un dictionnaire des fats humains Ta surface
ela plate, une juntaposition de ehapitees sans len organique
fl structure intellctuell. Sa démarche scientifique et le pre
tier déclenchement de son engute sont liés au souel @'uler
Jes reations des groupes humains avec ls conditions physiaues,
Ties dlacplines vouges & ln connaimance de le nature ou de
‘Vhouume abordent cet relations de fagon marginale, au terme
4e leurs recherches; Ia géographle humaine fait de es relax
tions ton premier objet. Le pédologue voudra savoir quelle peut
tre Tintluence de sea oola sur agriculture: Uhlstorien se
demandera al son hlatoire n'a pas 6 dominde parle relief et
lelinat. Le géographe (humain’) #e pace & la rencontre des
choses de Ia nature et des choses humanes, détinit les problé
‘mer quite posent hee niveau et tant do ls réoudre. Ce carre-
four de in natare et de Vhomme ast tes froquent; le go-
‘maple eat valent Thonime de ee carefour, i ignore pas
fm Agpendance & Végard de multiples dacplines,
‘La méthode dinvestigation géographique est (comme bien
‘autres mdthodes @'ivestigation) animée par dew prinelps:
rtianesaystématigue,reoours permanent aux faite généraux
(let la géographie générale), Los deux prinelpee sinterpine
trent, Pun wallent pug gana Yautre. Le paysage humain que
Yal sous lee yeux éstil Ie seal possible, dans los conditions|
‘hysiques qu sont danaéex? Ligvidence elembine (04 o® qu
paraltévidence) dott etre soumiee ln plus exigeante critique
{Hes idées rogues, la aystémes simplieta explication doivent
fre & priort soupgonnée de maltraiter Ia complexié di rel
Le wecours & la geogrephie générale eat la conscience dt pé0-
raphe; eolitel doit tremer ax tele par dinttigebes alles
ft venues eatre lee falta obaorvéelocaement et dautros fits
fuss semblabes que posible; cela exige done une large infor
‘ation préalable, on Ia mise en atente doa probiimes détinis
Iecalement jusquis ce qualent pu dtre wallaées duties com
paralsons,
1 Deremastoue Prager ss Leemnes
Que in géographie serit aise si elle pouvalt ae fier & des
relations simples entre les conditions physiques (considésiex
‘comme déterminantes) et le falte humains (eonsidéréseorime
‘étermings)! Le champ d'études du géogrephe est Ficheuse-
rent encombré de «vértés idence, de préjugés ancien et
fontradictoies. Lat caractires racaux seralent. des effets
Gireets da climat, nous en croyons non seulement les anciens
Inala ence dea auteurs setusl. Lea Noire devraient leur pig-
‘mentation au elimat chaud et humide; les Blonds soraient nts
‘Tun elimst peu ensoleil; les Toonregauraient le erane long
‘pour rayonner put feclement los calories sous un elinat tor-
ie; les Negros auralent de grandes mains parce que, les mais
‘ant partialléement riches en glandes suoripares, ls pou
rulent ainsi transpirer plus shondamment et par eonséquent
‘mieux lutter contre Ie chaleur; les femmes bushmen aeraient
sténtopygee pour mioux combate le dete desuison séeho en
Trnlant lee graiauen quillen ont accunulie; en’ Pygméot
ferent petits parce quils vivent dans la forét; tes Dinlea
feralent grands parce quis vivent dan det marais (la. sélec-
tion naturelle consorvé les Tignées grandes, qui ne Be sont
jas noyées); les Mongols ont les yeux bride pour se protéger
{dela pouslde, ou da Félat del eige; les Noire sont peu velus|
Paros que vivent dens un elimat ehaud; dane maniee géné-
fale les homies sont pew vel parce quils seraient origine
troplotle; Hes nex longs soat 16 au ellmat roid. influence
‘ly climat aur le comportement des humaine donne naissance
[nile legendas; los Sémiten ne mangent pas do pore parce
‘que dang sn ellmat subtopleal cette viande serait malasise
(mala les Vietnamiens, dane vn elimat plus cbaud et plus2
‘humid, en font grande consommation). La santé déticiente dex
populations tropealesnésulterait de ce que lex Tropiques att
rent des personnes de faible vital qul fulent les pays ot In
vie est trop difile, Las habitants dos Tropiques pluvieux
Glevraient & tour climat etre peu travallears, peu entrere
rants; Uhabtant den fréte tropicales e eu a vle top douc,
Dleguil pouvalt se noureie suns effort avec des racine des
fruits, des ehampignons spontanés, Les ommes sont actte
ct invent quand il doivent maitrisr de conditions natuellas|
hostles. Préjugé opporé: une population qui vit dans das eon-
itions naturelle difiellen eat arriéne. Autre préjugé: un
bon climat et un sol fertile déterminent. une civilisation
fvaneée. Les mangeure de viande ront courngeax et guerrcrs,
Ie vigltariena pecifiques et lourde; let montagnards ont
‘amour de Is ert; lee habitants dea planes inondées sont
vous as deapotisme; les uomades du dfcart sont monotheistes;
Je Bushman eat contrat par les conditions naturelles & vivre
par petites horde; les oola vlesniques expliquent les forse
onsite de i population javanase; les vols fertile et le cmat
‘de moussonexpliquent lot nombreuses populations de Chine ot
fu Japon; le climat méditerrunéen expligue la civilisation
lgreoque; Ta lure médterrancenne rend compte di temple
ree; les brumes du nord ont fat afte la eathédrale gothique
la payehclogic dee Anglais ext lio & leur limat; les elimats
folds et humides déterminent Faleotime; les tats dee mal
sons ont une pente proportionnele 4 abondance de la pluie
ft de la nelge; les malgons sont constuites en bois, en pis,
fen brigut, en pierre selon que la région oi elles sont bities
fst rice en bole, en angle en pierre: Vhabitat rural est coo
fentré quand les pointe qeau sont rarea,dapersé quand les
points dean sont nombreux; les Athdniens vaiot Tesprit
plus vit que les Béotens parce que 'Attique est pus séche que
Ja Blotie les industries e développent sur les gites minéraux;
Jeg rivagesartiulés ont ne vie maritime intense; Thome st
sccablé par la fret équaoriae, ce qul fait cette forétdésert;
Js métaphysique indienne sexpligue par Texubérance de la
‘ature tropicale; le protestantisme ost i & 1Burope du Nord,
le cathotielame & Turope dy sud; e continent est auteratique,
les rivages sont libéraux; les buvours do vin ont Pesprit plus
ABs que tes buveure de bidre; le limat chad pounse les
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hommes 4 consommer ail et pment; Paris devait nate au
centre du Basin Parisien: le caractive rusce sexplique par
Fimmensité dea steppes; les maisons des pays chauds sont
langernent artes, Ce tlorilige pourra dire alsémentallongé
Dans ce domaine du déterminisme physique inclination ine
sistible (ot ben eatendu, habituclementsalutaire) de Tespeit
Ipumain & reeonualtre dew relations de cause & effet « abouts
4 formuler toutes les relations poasbles (et leurs contri)
Tne reste de tout cela que poussire; mais une pousiére
Gtemelle, Cov fantimes de rslatlons simples entre Thomme et
Jes conditions physiques sont aussi indéracinables que ceux des
ccitenux d'Boosse, Ce sont de ficheus obstacles dress devant
tue clare intelligence dea vértables relations hommes-condi-
‘ona physiques, Dan les rapports entre les groupes humains et
lee conditions physique il ya des enchsinementsindispensibles
(est pourquot ya matiére dt acienoe) mais cut enchalnements
indispensibles ne sont pas nécestires dans leur forme— il
faut me nourin, et demander oette nourriture & la terre, mais
iy a bien des sorts de nowritures posibes et bien des fagoas
4e les produre, Nous avons besoin doxyénes plus exaltants
‘que des hypothises slmplistes ou do lethargiquestruismes
fomme sls ativita maritimes wo loralisent aa bord de a mer=
(ce gui pas empéehé certains rivages de wavolr pas om
presque pas de vie maritime), «lt montagnes exent ue
raphe huraine spécinle» (ce qut a pas empéché diverser
Tontagnes de savoir pau de Wie mentegnarde)
{La géographie humaine doit demander aide et expliations
Ata geographic physique ot sun diverse diseplines qui don
rent Pete dela nature, Tels wégétaux aontsls és & tel sl
‘ow fel eit, et indiquentle dee conditions favorables
thon a tele plante culties? Un ool ests aépendant d'une cer
{ine situation morphologique, ou d'une certain roche et paee
‘etl ou non une inflenee ou une action déterminante sur 18
localisation de habitat et la nature do Yagriulture? Mille
‘questions de cette sorte sont la matiére méme dela geographic
humaine, Cello, sans une base physique, voit se fitrir eee
petepectives, Lorginalite de la gographie humaine, £8 pré-cleus origialté, et de prendre wn itérét aaa reldehe aux
‘lations entro les groupes Rumaina et le soele qui les porte
os architectes, lee ethnographer nvont pas Alacer aux
‘peographes le monopole de Tétude des malons: mais le gio
raphe humain est en pindlpe mieux préparé & In mise en
fhuestion des relations de In totieon avee le mille. Tl dispose
Tune documentation comparntive permettant de montret 1
‘aie nature do cer relations ct de souliger que, tout en
fitant, elles ne sont pas divectes; elles passent per un ays
me de techniques, Lea anthropologues, lw blclogistee, ont
le monopole de étude de Thomme animal; mais, sagissant
dea rapports de Vhomme avee ls conditions physiques, le géo-
raphe humain doit examiner avee précaution les remarquea
faites par d'autres diaeplins, car voe! longtemps que Maomme
nest plus un animal snaturel> minis un animal domestiqu:
lee relations ne sont piu entre um animal ct un milion mais
entre un groupe humain cimenté par une certaine civilisation et
‘homme esti, pour som apparence physique, aa blog,
son activité payehigde dans la dependance deste du cimat?
Cette dependance directe, ai elle exits, estlle pas menue,
et de tris faible importance gfographigue? La méthode com
parative, cestadire In géographie générale, impose au géogre
‘he tune positon réservGe; par exemple, des observateurs pet
vent incline & role, en Gudiant des Sthariens, que la chaleur
tla atchereese de Vair limitent au Sahara FactiVité physique
‘de Pomme; pourtant les paysane de i vallée nubiene dw Nil
‘soumie A un elimat identiqu, sont ds eultivateurs minutiex
ct ete,
‘Cet dire que semble pas que la géographie husine
pine Gre conaidnge comme whe éeologe de Thomme, & moins
Se dépouiller ce mot d'ologie de tout sens précis. Les hommes
‘que nous Gtadions ne sont pas das animaux trouvant leur
“tlche> (come dicen ls éeologstes) dans un certain mile,
Uhome de la géographie existe en tant que membre dun
groupe aniné par whe eiilstion. I ne peut manquer de bow
Teverser lee équilibes matorla et a'y mvbtituer dea modit-
cations inceseantes. Cela dit, In géographle humaine no peut
héghiger tne etude soigneuse (aan orientée dan le sens de
fs besoin) des conditions physiques; une tlle tule est noes
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snire & qu veut entendte la nature exact des relations entre
fats bunaina et conditions naturelles; Texpérience apprentd
aque le erreurs dGterministes> sont nées aussi souvent de
ignorance de cea conditions physiques que dune interpétation
frronée de In géographie humaine. I ext permis de penser &
fine géographle physique qui sorait Gablio & la mesure de
Trtititateus human. Ce qui ne signifio pas que nous entendione
retirer son indépendanee, ou son autonomle, a la géographie
physique Par exemple, a geomorphologie Ele est géogrephie
puisqele est explication d'une partie importante et vinible
tiv payasge: mala elie ext encore pls incoststablement gto
raphe at elle veut bien ae cnsidérer comme participant & le
‘lserption et & Texpieation totale des paysagest comme ayant
vis die des autres Clements du paysage, das dovoirsnés de In
folidarité et de Tinterdépendance; nous coneevrions une géo
fmorphologe qul ee passonnerait aux problémes des rapports
possibles (msis pas toujours de cause b effet, la cause étant
le fait morphologique Ia conséquence tant left bumain) des
faite morphologiques ot des fits humains; mais nous nen-
tendont pas dépricier une géomorphologie qui serait Indif=
frente aux problimes humains. ile serait plus proche d'une
_slogle ou dune pédologe
1 parait peu rentable, en méme temps que peu conforme
A la nature de la reehenge péogrephique, dexaminer entrée
de joules relations entre let hommes et le milieu physique 1
‘vaut mieux prendre Ia chose par un bisis géographique eel
{el réprttion de Ia population dans le monde. Les problames|
Dosis par les denstéa plus ou moins forts déclenchent tous
Je méeanismes de Texpleation géographique; sil est de pew
de profit de constater que le Grand rg oriental et le glacier
itrenlandais sont déserta, I ent en revanche fort utlle do se
flemander pourguot les deltas dy. Yang Tee, du Gange, de
‘lrrawadd, du Mékong, da Fleuve Rouge, du St Kiang pullulent
‘hommes tandis que ceux du Zambize da Niger, de Amazone,
{de TOntioque, du Parunk sont & peine habitéa; pourguot I=
Finlande a 10 habitants ay km et Alaska 025; pourguot les