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MAROCAINES
PUBLICATION
DE LA
VOLUME VIII
PAlUS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUH
28, RUE BONAPARTE, V~
19°6
TABLE DU TOME VIII
Pagcil ..
SALMON (G.). Sur quelques noms de plantes en arabe et en berbère.
CIIAl'. X. 452
I. N{gociations pewlant la guerre et trailé de paix. 452
Il. Négociations apr"" la guerre. - Paiement de l'in-
demnité. - Résultats de la guerre .. ' 4gB
Pages.
DE PLANTES EN ARABE \
ET EN BERB1~RE
ayec du son el on le met sur les enl1ures qui peuvent se produire sur
les animaux; le mot mcssâsa parait synonyme (employô con Ire les
cou pures).
1. t:::L1 islikh, résôda. Cr. Leclerc, p. I,l ; Pays dll Mouloll, suppl.
p. LUIV (0J.."y).
2.Nous n'ayons pu identifier ces deux noms. Il existe cirez les
D.iebala. nous a-t-on dit, une plante nppelée Lerne! qui sert aux fem-
mes il exercer des sortill'ges.
3. D'nprès Foureau, p. 35, le mol arabe richa dôsigne l'echillln
luunile (borraginacées). Nous ne trouyons cc mot dans aucun autre
nuteur, mais u?, ricin, est cité partout: Foureau, p. 26; Guigues,
op. cil., Journal asiali'lllc, t. VI, p. 50 (llema); H.aynaud. op. cil.,
p. 171, sejrel cl-f{arona, graine de ricin, contre la constipation. Com-
parer aussi Loret, op. cil., x~x~, uJ·\ ~' avec 0~~1.
Dans le Warb, le ricin se trouve frôquel11ment en petits bois, il
hauteur d'homme; la graine est toute petite, beaucoup plus petite
([ue celle qu'on vend en Francc ; elle sert aux (olba pour empôc!Jer les
femmes d'accoucher: ils prononcent quelques paroles d'incanlal ion
sur les petiles baies et les donnent il llIangel' aux femmes enceintes;
une seule suflit pour empêcher l'accouchement pendant un an, deux
pendant deux ans, et ainsi de suite. La fleur, la f'cuille ct le fruil 1'1'0-
Il'gent contre le mauyais œil, paree que ces trois organes sont parta-
gés en cinq parties, cinq cloisons dans le frui t, cinq paalcs dans la
6 AHCUlVES :\IAHOCAINES
~j~jl.
--
'-.J"I Âs:\ (masc.). C'est le myrlhe (ribân).
J.x)j\ (?).
-
p. 483 et 73, donne U" 1 myrte ct 0~) basilic; idem dans Le Livre
de l'Arl da Trailemenl de Na(!jm ad-Dyn Mahmoud, vocabulaire, p. 3
et J2. Hanoteau et Letourneux, p. 155, Foureau, p. 35, et Dr Hay-
naud, p. 170, donnent ri~u:in (raïan dans Raynaud) comme le myrlas
commanis. tes buissons qui ornent le palis de los arrayanes (cour des
myrtes) au palais de l'Alhambra sont bien des myrtes. Le basilic
s'appelle au :Maroc ~wbeaf[ J~; cf. Raynaud, p. 170: Habek en-
naltri.
Le petit fruit noir du myrle s'appelle mO!jf[o et se mange cru
comme une olive; les Djebala viennent en vendre sur le marché
d'EI-Qçar el-Kebîr.
1. Chrysantème d'après le Kacltl'f er-Romollz' (Leclerc, p. 48),
eyclamen d'après quelques autres; azollyoul nous est inconnu.
2. Stccchas U"J),i'Jk:."' (Guigues, Il. .3). Le D" Leclerc dit: le
mot helhal est connu par toute l'Algérie. Les Kabyles donnent il la
stccchas le nom d'Ame:zir. cr. Banoleau et Letourneux, p. 178;
Foureau, p. 20 (llalhal, lavandala denlala; lwlhal cl-djebel, lavandala
sla'ehas). Haynaucl clonne (p. d>j) el-hal, lamncle, infusions ct fumi·-
galions pour gastralgies. La lavande cst cependant appelée au Maroc
ça'lar ou :a 'laI'. Les Arabes de la campagne font du thé avec le
~lel~lâl seul, ou mélangé avec le llJé. Ils hachent les feuilles et les fleurs
et les mélangent avec du tabac pour fumer il défaut de hif.
3. L'all~ioadtin est la férule d'assa d'après le Kaehe! er-Romouz,
p. 32, qui ajoute: « c'est l'azir yjl dans la langue du Maghreb. On
l'appelle encore' achbal el-he:zdz. C'est le végétal (lui fournit rasa
ARCI/IVES MAHOCAINES
~\ Abed l
(mase.). Aoudrid, ~b~\, 'en berbère .
Pays clll Moulon, p. VII, syn.: 0\;)~' y"j\, y"j~, j...\5, cS~~
~JI§-: ~.:ll 0~1.
Dans le nord-marocain, l'rdr sert en fnmigations ponr la petite
vérole et le IlWr[,!lS gallicus (en 1ll('llle temps que la salsepareille).
2. \'on ielentifi().\u B'arlJ ct chez les Djebala il existe une baie
.
l'Ouge de cc nom (synonyme, ,ctl/lIlllll .........:" ressemblant il un grain de
maïs; les bôtes en mangent et cela les'Iùit gonner.
J. \011 ielentiG(\.\'ous alons trou\,() une racine appelée cddad clu'on
SUR QUELQUES NOMS DE PLA:\ITES EN AHAnE ET E:\I BERBJ~RE !l
. ~ ~
brûle pour faire des fumigations contre le rhume; les femmes en-
ceintes qui en respirent la fumée voient leur accouchement làcilité.
1. Ce sont les berbères en général. Cr. Leclerc, p. 32. « On l'ap-
pelle aussi arr 'is ~) ... Les berbères lui donnent le nom de
ilirliru \)...r..1 (le ms. d'Alger dit aizara).)) Le ])r L,)clerc ajoute en
note: « Daoud cl Antaki transcrit son nom berbère alizar )I~I. Cf.
Foureau, p. 5; Guigues, J. A., p. 486: aillirberis, épine-vinette).
2. Aspalathe. Cr. Leclerc, p. 194 (JJ~" c'est l'aspalathe
.J~;:')b. On récrit encore avec un gaf).
J:.-I Asîl i
(masc.). C'est le semmâr.
Jr.1 Abhal 1
(mase.). C'est l"ar'âr, mâle.
Le J{ach~f l'I'-Romouz dit: cc abhcl (sabine), c'est le grand 'al' 'al', son
fruit est comme celui du laga t<\\:il. Elle-môme est une variété de
l'arar. )) Le Dr Guigues, J. A., p. !J80, identifie l'abha[ avec la sabine.
L' 'ar'or paraît être surtout le thuya, bien qu'on appelle aussi de ce
nom la sabine et le genévrier. Les Djebala connaissent deux ' al" al',
l'un plus grand et plus fort que l'autre (ce serait 1"01"01' màle). Le
fruit de l"ar'ar se vend il l"ochcluibill comme vomitif.
2. Asperge. Cr. Leclerc, p. r r3 0~~ hiliaotin (on l'écrit encore en
plaç.ant ria devant la lettre [am ... C'est le sc!.:hOlim). Ibn Beïthar dit
CplC le mot se!.:liollm est berbère. D'après Guigues, J. A., p. 530, l'as-
perge porte encore le nom d'al-asforo' t.J~\tl, altération du mot
'AG"7t'l.PïOÇ. Foureau, p. 23 (seliliodm).
3. Iris. Cf. Leclerc, p. !7. Le solisdn est le lis blanc. On le distille
pour en faire une cau de toilette, (Iu'on boit aussi en lui attribuant
des propriétés aphrodisiacl'lCs. On trouve aussi chez les 'o!!drlll un
gnnre d'iris petit ct blanc appelé fenil qui vient de Constantinople el
dont on rait 11l1e essence qui coMe jusqu'à 25 douros le tout petit
llacon.
h. Ce mot est une contraction des deux noms ~IJ J~I ouchchalJ et
-.:....
ollchcluir(i clui désignel1 t tous deux la gomme de la l'émIe ~(gOIllIl1C
illlll11oniacJllC) dans le Hache] el'-Romou,~, ce qui prouve que cet ar-
i2 ARCI.nVES MAROCAINES
ticle est extrait d' 'Abd ar-Hazz;\q. Le Pays du Moulait. p. LXI, parle
de la ~JS"ferula communi., cc dont la tige contient \lnc modle qui
brûle comme de l'amadou ct dont les nomades algériens se servent
ponr consener le Icn ou le transporter. )) Fcsoûhh n'est pas donné
comme synonyme dans cet ouvrage, mais il est cité dans Haynalld,
p. 169 ([assoh, gornme ammoniaque). Dans le nord-marocain on
l'emploie pour la confection du sirop de benjoin liquide; c'est excel-
lent pour comballre les démons.
0J~1.
2. Anis, appelé généralement ~lQbbal ~lalao[w (graine douce) en
Algérie (Leclerc, p. 22) et au Maroc (Haynaud, p. lli,). Dans le nord-
marocain le mot anissotin est même inconnu; l'anis sert en infusion
contre les pesanteurs d'estomac; on l'emploie beaucoup da ns la con-
fection des pains pour les l'l\tes religieuses, des fqli']es ct des bejl1l'Îl
(biscuits). Le [(ache! er-Homoll: l'appelle encore ua::~l 0~ cumin
blanc.
3. Jonc odoriférant, [d'Khir ou liblla de la l\Iekke dans Leclerc,
p. IG; id"hir, arlcher, schœnanthe dans Guigues, J. A., p. 1[82.
4. Sarcocolle. Syn. : .::..,))j\ç, U"')\~ J>-) (Leclerc, p. 20). Cr. Gui-
gues, J. A., p. 488; Ansaro/.
[). Asarulll. Ce son 1: des racines ligneuses qui ressemhlent à des
AHCIIIVES ~JAnOCAIlŒS
0..J~\
.. ' Afioùn' (masc.). C'est le lait du pavot (khec/dJuîch) .
1. Non identifié.
2. Cocon, i!Jl'iSSfllll ",.....l.i.I, 'y"}-I 1-,~ (gland de soie). CI'. Leclerc,
1 ~.
p. :;>,5.
3. 4S.J"=-~ ~~_I isfollndj bah'/)', {,ponge, d'après Leclerc, p. 26 et
Guigues, J. A., p. l188. Il ne faut pas confondre ce mot avec t.~~I,
épinards.
lI. C'est la présure. Le HacheJ CI'-ROJnO[IZ rappelle ~>-? \ et ;.:~~,. Jnoud-
jflbbùw, Leclerc, p. 22.
oenere les noms de ,,":,\ÀJlf;-'> (wjal' al- 'ollqlib, pierre d'aigle, J::=>-
J""DI (/(liaI' an-nasr, pierre de vautour. C'est un minerai de rel' en
l'orme de géode, contenant un rragmentlibre il l'iutérieur. ») C'est la
mobilit6 de cc rragment libre qui l'ait dire à notre auteur cc qu'elle
s'agite )); le mot lalq voudrait dire « libre, lâché en liberté )) ct non
lalc. La propriété relative il l'accouchement est attribuée à l'hématite
par le D' Haynaud, op cit., p. 126.
fi. Chi!vrereuille. cc C'est le soultan er'r'aba :;,~ ~I 0\1.L.. roi de la
broussaille. Sa J'cuille ressemble à celle du caroubier, sinon qu'elle
est plus petite. Son bois est rouge. ~a l1eur est rouge au dehors ct
blanche en dedans »), Leclerc, p. 30.
Sl:n ()l:EUjUES NmlS nE PLANTES EX AHAnE ET EN BEHBI~:[lE Jj
la meloùkhya, ~)...
y en a aussi de la blanche.
~ Betjensekt 2
(masc.). C'est la grail~e de ricin,
et en berbère an/dry, c.S...c~.
COll1ll1.
!I. Fau[e de copiste pour J).f. bOlÎralj (sonde) cf. Leclerc, p. 5g.
li
2G ARCHIVES l\IAHOCAINES
avec une erreur de point diacri tique). En Tunisie, s~fennaïria ~y. \;~
\.Y:".Y:" Djoûjouâ l
(masc.). C'est la noix muscade, oj'y:"
-a~k.\I\
."
EI-LaUf" (masc.). C'est le reledj (sic) ct elle Il'est
.
aulre que la Iloi:r saharienne.
t~~ Doubbâ 3
(fém.). C'est la courge (qra'); on l'appelle
aussi el-yaq!ln, ~b.;J\.
~ "
donnent le nom d'arbre aux moucherons J~I :;~. Son fruit est
~) Dend
1
(fém.). C'eslla (wh/ml meliA- (graine de l'oi)
connue; eUe donne des forces, mais il ne faut pas la boil'e
pure: on doil la corriger avec l'a!di!culj, ceUe demièl'e Cil
pl'Opol'lion plus gmnde que la dencI.
~..\.~
. Hindabâ 3. En langue populaire lie/jiij',
. . ..
,-,la:..
J~P
. . Heberbâr· (masc.).' On dil qne c'('sl la gnnn(' dc
pavol noir.
,
~~J..~ Houdhoûd 3. Oiseau connu.
•
3'1, ARCHIVES MAROCAINI~S
1
.::>1...;)) Zouba' âd • lheine de plantes qui ressemblent
,
au sou'dû, \...\.,~ (souchet odorant il), plus grosses et avec
moills d'odeur que ceUe plullte; sa couleur est entro le jau-
:\.k)
. 19)~ Zoûfâ ratba" (Cém.). C'est la laine en suint
.
skendjbir, ~\.
~j Zâdj 2 (masc. ). Ses variétés sont nomhreuses : hlanche,
c'est le qalqadîs,jaune, c'est le qattâr, vert, c'est le qul'aW,
rouge, c'est le ceder: le meilleur est le vert égyptien,
ensuite le blanc.
~JI
... ~j Zeit el-Falestîn
... . 3 (fém.). C'est l'huile
d'olive verte, qu'on ne laisse pas arriver à maturité.
de chèvre,jJI ~Jj>-.
drd (culture mazoLLzya) ; elle donne des gousses plus grandes (lue celles
des pois. On mélange sa farine avec celle des céréales pour Caire du
pain ou de la purée liquide appelée beîçara.
1. Caprier. Cr. Leclerc, p. 180 ct Foureau, p. 211 (kabbal', cabll(/r,
taï/aloat, ti/oalet). On en trouve au H'arb, au bord du SeboLL ; itlle sc
sème pas, mais se transplante; ses racines sont très profondes (3 mètres
environ, pour un arbuste de om, 50); le l,-abâr ne ressemble guère au
caprier ; son fruit est gros ct long, comme une longue prune verle
avec pépins, Cc fruit, pilé ct mélangé avec du miel, est emplo)é
comme dépuratir; la racine est placée dans de l'cau qui s'en imprègne
ct dont on arrose l'orge des bètes de somme.
2. Chou. Sa pI'Opriétéde guérir les abcès est indiquée dans Leclerc,
p. laI. On l'appelle kebbâby dans les villes du nOl'd-marocain.
3, Saponaire. Cr. Leclerc, p. ISG: « c'est la tar'ir'aeht..:.,. ";H;j ...
on en fait un extrait que l'on réduit jusqu'à consistance de poix et on
trempe dedans les traits et les Ilt\ches. )) Cf'. aussi Haynaud, Jl. 172
(Tal'ireell, saponaire).
Tar'ir'eeht est seul connu au Maroc: celle plante croit à l'état sau-
vage clans les terres dahs; la racine séchée au feu, pilée ct tamisée
sert au lavage des laines, comme nous l'avons dit dans Archives Ma-
rocailles, II, 2, p. \)S. Elle sc yenù chez les 'achchâbin. Des :\Iarocains
SUR QUELQUES NOMS DE PLANTES EN AHAnE ET EN HERB~~RE 1[3
~t./Kroun k"-.
c-\!) Les habitants du Dra'a l'appellent kc:.-
IJulzek.
la meççâça, ~l.a,...
~\).
--
~b~(?).
~ JI ; il Y en a d'or et d'argent.
J~ Mqîl:J (masc.). Bleu; c'est la résine du dOLÎm, et on
Il,3.
5. Non identilié. On vend chez les 'achchâbîn une sorte de gomme
appelée Lerendjes, que nous n'avons pas vue ct qui sert aux femmes à
faire des opérations de sorcellerie.
sun QUELQUES NŒIS m~ PLA:'iTES EN AHAnE ET EN BERB~:RE M
(~\..).
3. Mezereum, d'apl'l~s Leclerc, p. 219, et Guigues, J. A., p. Go.
Ce dernier au leur dit qu'il est appelé aussi ..;0):)1 w~j, olive de
terre; or la planle appell~e « olive de terre» au Maroc est la même
que le baîl,l el-r'oûl (ceuf d'ogre) qui sert comme m,édicament et se
vend aux 'achchûbîn comme nous le verrons plus loin. EDe est en tout
cas différente du laurier-rose (dej1a) qui s'écrit régulièrement )t~,) et
non ~,). Nous ignorons cc qu'est la viande de wl,ai, dont il est ques-
tion dans ce paragraphe.
AHCl!tVES ~L\HOCAINES
~; Naft 2. Connu.
li 0 l\a' na' belinsy (de Valence?) à feuilles toutes petites, très parfu-
tuées;
50 Na °na ' fi io uy (ressemblant au fiyo) à petites feuilles et tiges lon-
gues et minces.
Il existe en outre la merrY0tÎla ou menthe sauvage, dont on ne fait
aucun usage.
La supériorité d'une de ces variétés sur les autres s'apprécie en rai-
son du parfum des éructations.
Le na 'na' se replante par boutures dès les premières pluies d'octo-
bre, pour être coupé un mois environ après. Cependant, la quatrième
variété (belinsy), étant plus délicate, est plantée aux dernières pluies
de printemps.
Les propriétaires de na 'na vendent leurs plans à des marchands
0
qui viennent les couper et n'ont droit qu'à une coupe; à mesure que
les plans sont coupés, le rebbâ (jardinier) arrose ce qui reste pour
0
préparer une nouvelle coupe. La coupe est vendue par plan appelé
~I.au(l (plur. a~wuâ(!), de [m,50 sur 2 IU ,5o de dimensions, à 1 douro le
plan. Les marchands de na 'na' il Fès vendent uniquement cette plante
en boutique; ils décorent leurs étalages avec de petites roses qu'ils
piquent dans les paquets de feuilles; on les appelle monalin el-ilJâma,
du nom du na "na" qu'on appelle ilJâma, t.\;I, parce qu'il sert à « dres-
ser » le thé (bach ilJ0lÎ17lotÎ l-alé); c'est l'assaisonnement du thé.
r. Sans doule ~"')? foudanarJ.j, dont il y a une espl'ce de monta-
gne. Cf. Leclerc, p. 279 ; cc mot désigne les menthes en général. Il
n'est pas connu au Maroc.
2. Mélilot, luzerne d'après Ebn Beilhar et Forskal. Cf. Leclerc,
)). 2;)0. Il existe au J\laroc une plante appelée nefl, qui ne ressemble
pas du tout à la luzerne; elle a des racines s'étendant de tous côtés,
des fleurs LIeues et de petits fruits verts.
3. Noix de coco, djoû::' el-hebîr, qui vient de l'Inde. Cf. Leclerc,
p. 247·
ti6 ARCHIVES MAROCAINES
[. Lichen . .f-...,d\ jl..;>, c'est cc qui pousse sur les roches humides
à l'instar du khan, qui s'en distingue en ce qu'il pousse dans l'cau,
l'cau, tandis que le lichen n'y pousse pas ... cf. Leclerc, p. [49 ; Gui-
gues, ,1. A., p. 535 (il s'agit sans doute d'un Usnea).
2. Non identifié.
3. Sedum, d'après Leclerc, p. [32; joubarbe, d'après Guigues,
J. A., p. 495.
li, Cf. Leclerc, p. r 53. Le caméléon, ldla au Maroc, est le grand
remède pour les mrrladies de la peau.
5. D'apri~s Leclerc, p. r82, le kebdba est le cubèbe, et la grande
espèce porte le nOln de ~wbb el 'aro/is. Au Maroc, cependant, le ~zabb
'aro/Îs est une herbe rouge, trrndis que la kebâba ressemble à un petit
chou; il sert comme remède pour les maladies des femmes.
/ / / ,
G. Probablement (,)):>.J> !IardaOlln ou ua-~!J: \, lézard gecko, d'après
Guigues, J. A., p. 23.
G4 AHcrllVl~S ~IAI\OCAJNES
l'amîr, .,t.. 1.
J..,.,)
H'
Qârbîd. Fruit d'un arbre indien.
[. ~Oll idt'lIlilil:,
:J. Le lirllill, 1.-1 ili Il , I,el/olill 1',1 la ./i·ndo l'I:"(,(,l'i/OIIl/.
:L H(',illl' dll pin (l'wljirw ~), d'apri's Ll,clerc, p. :) (0) ..\11 "a-
".
roc, 011 appellll ainsi (njino) la colophanc iLllporll:e d'Ellropc pOlir 1",
violoni,le, cl f1l1elc, '\!arocain,.; ,m'llnl pour guérir le, afl'cetion,.; dit
Jarvll'i.
II. Fenollil, l'Ii:Ylilu'IU ~~)\), d'apri" Leclerc, p. :)oÎ'l ci Glliglll'S,
.l, .\., p. (iti; Lec\('re donne allssi y~)\) 1'0:iul/c'j.\u -'lame, {)lI l'ap-
lwlle liesIHi,,; la graine Il'esL pa, clllplo)'l:e, mais la plan le est mangt',c
verlll cl e)'l]('.
J. C'esl le si)'()jl de l'III/lili, il IJase de noix dl' galle. de miel, de Glil'
neUc, cie. Cf. Guigue" J.\., p. 5:>. 1 cL Leclerc, p. JI J.
SUR QUELQUES NmlS DE PLANTES EN ARABE ET EN BEHllIi:RE 73
,-;-,\.i..J\ J.-) Ridjl al- 'adhâb 1 (OU ,-;-,LàJ\ J.-), l'ùf.jl al-
'oqâb) (pied de vautour); s'appelle en berbère -:.,)\kIJ
oua Ifrin.
))J~1.
z...L Sa k a b'
C~ lU d'J l . l')\'e que l os 13 el' b'ores appe Il ent
j \]
sa 'tien rJ;?L,.
galle s'appelle 'Il!,}l au "laro(' (:i.~.,a;.): cil,' s,'rl i, lcindre en noir: les
1'enllnes en (anIline pOllitllade '" S'Cil lIIeUeul slIr Jes ehe\'eux pOlir
les rcndre SO)CI1\ cl Iloir:i.
J}' Thîl 1
• C'est le nadjam, rf·
~.~
f~'
<-! avec un U")d" aprcs J~ee 1cre, p. ;);)
"·-('1'
J. 'ourCilll. p. 2 G, ['appelle
ldwlmia, ouerd el-me1'C~ja, liil/eçor, IC/lel/cerl.
5. Pavot. Cf. Leclerc, p. 3~)2.
sen QUELQUES NmlS DE PLANTES l,X AHAnE ET EX BEHBI::HE 7()
J);.- Khardel 1
(masc.). C 'estla graine d'une planle, qui
nom de kltily,
3. Le Pays du Moulon, p. LXV. donne ~JI '-;'J.f- comme synonyme
de ,-;,>tCl1 '-;'J.f-. OIwg)'l'i" /etic1a (et non cet'atonia silùjlw, qui cst
la calTouhe); il donne en kahyk '-;'J.f- = ..:...~~J§. tirllilt.
!l' ~lauve. d'apl't'.s Leclerc. p. 3:iG (on l'appelle k!lobai': Y..~ ou
~). Au Mal'oc, on di! indistillclellH'nl 1)(10/ (dans les villes) el klt!)!,-
Ilizâ (dans les campagnes). On en distingue deu'\: espi.ces. la grandI"
lilwubîwt el~baqal' (kit, des bœufs) ftui cs! mauvaise el mangée seull'-
men! pal' les bœufs. l'lIa petite. IdlOu!Jizal cl-~/(lI'ra ou 1'1"-I"cllîmya (des
montons), bonne il manger. La longue grappe yer!e qui porle les
graines sert aux enCanls il allraper les scorpions.
~l. Ellébore. Cr. Ledere, p. 3rl!l'
(L Gour (bdcllium bleu) d'après Leclerc. p. 300.
SUR QUELQUES NO~IS DE PLANTES KN ARABI<: ET EN J:ŒRBÈRE 8i
p. 368; cheqaïq el-ma, Ben iVaâmane wWI 0',1 (renoncule des ma-
rais), d'après PaJ's du Moulon, p. xxv. Cf. aussi Guigues, J. A., p. 539'
SUR QUELQUES NOMS DE PLANTES EN ARABE ET EN BERBÈRE 83
J:!1.4.=. Chaqâqîl: J
(masc.). On l'appelle carotte sauvage,
($.1. J:K-.
indienne est la substance connue sous le nom de thé .st que les habi-
tants de Fez boivent avec du sucre en guise de café. )) Le D" Leclerc
ajoute en note: « Quoi que l'on pense de ce rapprochement que l'au-
teur fait de la feuille de thé avec celle de passe-rage, il n'en reste pas
moins ce fait qu'à l'époque d'Abderrazzaq, c'est-à-dire au commence-
ment du XVIIIe siècle de l'ère chrétienne, le thé était connu à Fez et
ne l'était pas à Alger.) Nous nous rangeons à l'avis d' 'Abd ar-Razzâq
qui dit seulement qu'on buvait à Fès, sous le nom de thé, l'infusion
d'une plante qui n'était pas du thé. Le thé est en enet d'importation
anglaise très récente au Maroc; son usage ne remonte pas à plus d'une
quarantaine d'années, et on trouve fréquemment dans les campagnes
des gens qui vous parlent des premiers paquets de thé et des pre-
mières théières qui avaient fait leur apparition dans le pays. Un
vieillard nous disait que, n'ayant jamais vu personne préparer le thé,
il avait mis la première fois dans sa théière un pain de sucre tout
entier avec le papier et la ficelle. Actuellement encore, il existe un
grand nombre de tribus berbères chez lesquelIes le thé n'a jamais pé-
nétré; nous avons connu des Berbères à Fès qui n'en avaient jamais
bu.
2. Basilic, Î~jlI~, ou J::;JI J-:> ; cf. Leclerc, p. 375. Le qOl/roun-
feZ est l'œillet.
3. Eryngium, Jj\À~ chaqaqoul, d'après Leclerc, p, 370'
81 ARCHIYES MAROCAINES
(orme ou frêne).
Jullan 0)\#;j ct lerhalti )\#;; ... Le thoubaq nons paraît êLre un conyza
cl probablement l'espl'cc dite pulicaro'ides on her!Je aux puces. » Le-
clerc, p, qü. Celte remarque est conllrmée p:n- notre texte, c!l(/(!jaral
al-Ium(,.'ilh vonlanL dire « arbre aux puces ».
2. Arbre aux punaises. Cf. Leclerc, p. 3Tl. '1ous en avons parIé
précédemmen 1.
3. Ivraie (ou alpiste, voir plus hauL zowin cl zoU/il). Cr. Leclerc,
p. 36 9·
CI. Scammonée, d'après Leclerc, p. 371 ; zilla macropLera, d'après
Foureau, p. 13, cL Pays du Moulon, p. 'l.XII. Aucun de ccs auteurs ne
parle du tloû 'al.
5. Capillaire, d'après Leclerc, p. 371 (note: cheveu de VéllUS, r'oiL
éLant la déesse Vénus). Au Maroc, r'ulil est tout simpleLllent une cs-
pl'ce oc
djinn, qui suce le sang des morts.
SUll QUI~LQUES NmlS DE PLANTES EN ARABE ET EN BEHBl{IlE 8,)
Kheyyâta
,
~k\~;.
"
(couturièrc), appelée ainsi parce qu'elle
recoud les hlessurcs.
Vient du village de Lamta sur le Hanc du Zalar',
Pour soigner une blessure, On la couvee de khcyyli!a pilée
avec une écorce appelée !rÎi"r!a .;~ ~ venant des A'iL Y oussy ;
ceLLe mixture empêche la gangrène et reconstitue les chairs.
Le rIal 'allliry (livre de Goo gr.) de /Jœyyâ{a vau t, aux:
'achc!/llbin, ;) lliliollil (0,7;): le l'(lfl de {rtiila \aul Il IliliolUl.
l;Ial~âl JlJ?-.
Vient de Ioules les régions de prairies du nod-marocain,
ct paL'licnliL~['em('nt de Kendar, village au-dos:,ous dl! Zalar',
C'est lin anlidyspeplique; 011 Cil fait des infusions avcc
du sucre pour le boire conllue du thé, ct des fumigalions
pour les refroidissements, l'humes de cerveau, clc.
Le l'tal 'aNriry: 5 bilioun (1,25).
Za 'tar,.Jç.j.
Vient du village de Lam(a (Zalar').
C'cst un sudorifique; on en fait des infusions pour forti-
fier, faciliter la digestion el guérir les refroidissements.
Le rIal 'a!{dl'Y vaut 1 pesela (~ biliolln).
R'arinqoû, 1.J;;j..
Plante paràsite qui croit dans l'intérieur du cèdt'e (CI'z).
On l'apporte de Sefrou, du Djebel Fazâz et des Benî Oua-
raïn.
Guérit les coliques infantiles: pilée et mélangée avec de
l'huile, elle est. placée sur la bouche de l'enfant, qui s'en-
dort et cesse de crier. On croit ainsi qu'il est. soulagé, bien
qu'il paraisse avoir subi simplement l'effet d'un sopori-
fique.
Les grandes personnes la pilent et l'avalent pour se
purger.
Le r[al: 1 douro.
Khazâma, ~\.J--.
Vient du ~faouz de Manâkcch, d'où l'apportent les (wm-
mâra (muletiers). Les femmes la boivent en infusion, en cas
de pertes de sang trop excessives, ct aussi comme fortifiant,
antilymphatiflue.
Le rtal: de :) bilioun à l peseta.
Azîr, .J..j\. \
Vient des Aït Youst" grand arbre.
O.n e~l fait des infu~ons comme dépuratif ct aussi des
fumIgatIOns.
Le rtal: l pes'cta. ""
'Ar'ar'f..p ,
Vient des Aït Youssy, grand arbre.
C'est un vomitif. On l'emploie surtout contre les empoi-
sonnements, en le faisant boire, fruit et feuille, mélangé
avec du leben (petit lait).
Absorbé avec de l'eau pure, l"ar'ar n'est plus un vomi-
!J2 A!{CIIIVES MAHOCAINES
~eulba, ~.
Cultivée chez les Cheraga, les Oulad Djama', dans les
environs de Fès, d'EI-Qçar; apportée aussi de Marrâkech.
Fortifiante et assainissante. On la fait cuire dans de l'cau
qu'on boit ensuite; d'autres la pilent ct la mangent avec
du couscous ou de la (wrlra; d'autres l'avalent en grains et
boivent après. Après l'absorption, on transpire une sueur
grasse et on sent l'odeur forte de cette plante qui sort par
les pores.
Lorsque les chevaux et mules manquent d'appétit ct sont
fatigués, on leur fait manger un mélange de (wulba, de (tOI!
ou (wM er-recluîd ct de beurre (le beurre est employé d'une
façon générale pour purger les animaux).
Le rfal : 1 peseta.
Sânoûdj, dL.
Cultivé dans le n'arb.
Mélangé avec du miel, il est employé comme fortifiant ct
remède contre la rétention d'urine.
Mélangé avec le (wrmel (rue) ct en fumigati.ons. fai.t
fuir les démons.
Le rfal: 2 p"esetas.
~armel, ~J>-'
Vient du Zalar'.
Employé en fumigations lorsqu'on est fatigué, qu'on a
mal à la tête ou qu'on veut chasser les Jémons. Pilé ct
ARCHiVES MAROCAINES
Cbensgoûra, ;.);a~.
Vient du Zalar' et du Bastyoûn de Btlb FtoùJ:.t.
Employé contre le mal de tête en infusion qu'on boit ou,
plus souvent, pilé et mélangé avec un peu d'eau pour être
réduit en pâte dont on s'enduit la tête.
Le rtaZ: 1 peso 50.
Kartofa, ~).
Vient du Sahara.
SUR QUELQUES NOl\lS DE PLANTES E:,{ ARABE ET EN BERBÈRE 95
Aqorbân, ~~)\.
Plante sauvage, qui vient dans les terrains pierreux;
apportée à Fès du Zerhoûn. Employée par les femmes
contre les pertes de sang en général et particulièrement
après les accouchements. Préventif contre les fausses-
couches.
Le rtal: 2 pesetas.
Frifra, .;.J.l:..'-'
Vient du Zalar'.
Les femmes s'en servent pour tuer les lentes (serm) et
faire pousser les cheveux.
Le rtal: 1 peso 25.
Besbij, ~.
Vient du Zerhoûn (terrains pierreux).
AHCIIIVES l\IAROCAINI~S
Litroûn, 0J;J.
Mélange de savon indigène, de salpêtre ct de chaux,
fabriqué au JVfellù,f~ de Fès.
On le mélange avec du soufre ct de l'huile et on l'elTl-
ploie contre la gale ct autres affections similaires.
Le l'tal: 1 peseta.
Asmamem, Ù.4l....... I.
Vient des AH Youssy.
Les [emmes qui désirent prendre de l'embonpoint, le
sun QUELQUES NOMS DE PLANTES EN ARABE ET EN BERBI~RE 97
Mentsa, :\:::.4.
Vient du Zalar'.
Les femmes en hoivent des infusions pour se fortifier.
Le l'tal: 2 pesetas.
Dries, U'" L) ~.
Vient du Zalar'.
La racine de cette plan te est achetée par les femmes sté-
riles. Elle facilite les accouchements ct fait même obtenir
des enfants ù celles qui n'en ont pas.
Le l'tal: 2 pesetas.
Fouînya, ~~~.
Vient du Zalar'.
On pile la racine et on la fait cuire dans du lait, on fait
ensuite des frictions avec cc lait contre les crispations des
membres.
Le l'tal: 2 pesetas.
Blaloûza, ojJ}\:.
Vient du Zalar'.
ARCH. MABOC.
7
98 ARCHIVES MAROCAl~ES
G. SALMON.
LES MOSOUÉES
... ET LA VIE RELIGIEUSE
A BABAT.
1. - ~10SQUÉES 1 A PRÔNE.
\-"">"':;~ ~~\ J~\ ~ ~~fi~ ~~f.k~ .&\ Jr) -I.:?'&\ ':JI .JI ':J
.:>~~ .&\ t~.... ;;\.1. \)\.);; ~\ Cl.!- \y~b\ .&\ ~ () ~l\ ~\
«Il n'ya de DieuqueDieu; MoJ.wmmedestl'envoyé de
Dieu. 0 artilleurs! ô marinsl ô gens de la ville! Vous
n'entendrez que du bien, s"il plaît à Dieu 1 Montez à la
grande mosquée pour lire une leUre de notre Seigueur -
que Dieu lui accorde la victoire! -- ))
A l'heure de l"acer qui est généralement adoptée pour
ces communications, les gens instruits ct les curieux sc
rendent à la grande mosquée et y font la prière en commun.
CeLLe cérémonie terminée, le /dwtib monte en chaire,
annonce qu'un message impérial est arrivé, en présente le
texte au public, le baise el'réeite ces deux vers de la borda
qui ornent généralement le sceau des suHans du Maroc:
r l<'
~ u-" ~b..&~ ~r iS)J\~~~ Î~~!Y'
« Celui qui trouve assistance auprès du prophète de
\J
(1 rI' ligne)
(2" ligne)
122 ... \~
« Louange ù Dieu 1
« L' orelre d'édifier celle cha pelle bénie a l~té don né par
I10tre Maître l'!mtlm, le défenseur de l"élendard de l'Islam,
notre Maître Slimtlll, pour que le mérite en soit attribué
il son fils, le pur, le très chaste, notre Maître Bràhîrn.
« (La construction) a été achevée pendan t (le mois de)
Djoumad El Oula (sic). »
(2" ligne)
« An 122 ... (1220;). »
29"
•
Djâma' Ben Er RMy, ~ ~\.:,...
. '-;'\)I j\• 1...- •
Elle est situéc
JOO Me~jùl
l1iyâl'a, ;;)~: J..~-4. Dans la rlJe de cc nom.
quartier d'El Gue:;l/'. EUe compte une douzaine d'élèves.
,
Mesjirl Jlfol'ino, ..J~~V-- J..~-4. Dans la rue du môme
J JO
I. Le mot u"" 0
pl. ~ est employé en Oranie pour d{>si-
J::
gner la grande pii~ce d'étofl'e dont on s'entoure la tNe et qne l'on
nomme ~Idïl.:, ~ \>, plus à l'Est.
LES MOSQUltES ET LA VIE RELIGIEUSE A RABAT H3
IV. - L'ENSEIGNEMENT.
1. Nous verrons plus loin que cette coutume du mabî' ech chema'
est mise en pratique à l'occasion de presque tous les moûscm ou fêles
des saints locaux.
1:18 ARCJllVES MAROCAINES
\
V. - LES Z \OUYA ET LES CONFlIf:UIES HELlGlElJSES 1.
1
les Jouqarâ , (IClmàdcha se mettent en la(wyour, ct. dans
cet état ils s'entaillent le cuir chevelu à l'aide de la chdqodr,
;). C'est une sorle de grande jarre en terre, dont on aurait enlevé
le rond ponr le remplacer par une peau sur laquelle on frappe avec
les mains. Cet inslnItnenl se place sur l'épaule gauche de l'exéculant.
Il co'rrespondrait il ce qu'on nomme derbolilw, ~)), dans l'Est. à
c?la près qne la derbouka est beaucoup plus pelite comme dimen-
sions.
4. Sorte de hautbois.
5. Le bendir, .f.....\ ':, n'est autre (lue le tambourin ordinaire; le {beul,
»' est un petit tambour.
6. V. plus haut page 11-3".
12\, AHClllVI~S MAROCAINES
6..J\ J~..; JI, .. sise dans la rue dite Derl} Ali Ou Ez Zohl'a,
.)f j\ 1 ":"l\
~
--.Jj~,
. quartier de Boù (jl'oûn.
10° Zûouyel Süll BOil Bekcr BennâllY, <JI rS...\......., ~,,)\j
}Jlk 0L::-.':J\ V"~ ~~:\ <\\II Y:.'- ...l,a.a;~ <t~1 ~ ~~y"\ <\\1\
t. ....
• <\\1\
« Dieu! ô notre Seigneur! ô Dieu! N'ayez"d'aulre bul
que Dieu! ô descendants de iVloûlay Te/ulmy! gens de bien il
L'hôte de Dieu vous recherche, épuisé pal' la soif (de vous
voir).
« 0 flambeau d'Ouezzûn! 0 Moûlay 'Abd Allah! »)
On le voit, ces femmes sont des adeptes de la maison
d'Ouezzûn.
(jarll, les dons des IJlOddâm, le pl'Oduit des quêtes, celui des
ventes aux enchères (venLe des bougies, dont nous avons
déjà parlé), les zilll'a ou offrandes des visiteurs, enfin et
surtout, les revenus des fwboûs constitués à son profil.
Aussi chaque zâouya a-t-elle son nâçlher particulier qui
s'occupe de sa gestion au point de vue finances et admi-
nistraLion. Elle peut, de la sorle, entretenir le ou les édifices
Oll se réunissent ses fouqartl' ct payer tout un personnel
subalterne ct les ministres du culte ou leurs auxiliaires
(lmâm, fwzzâb, mouedhdhill, etc., etc.).
l'c1rlJa ~ ou chevauchée,
La re/dm a lieu le jour d'El Milolid (pour E'l J/wzlolill.
anniversaire de la lluissance du prophète, le 12 nabi' El
Armel) .
Depuis midi, jusqu'au coucher du soleil, la confrérie
parcourt les rues dc la ville, précédée des descendants du
chci/d, tous à cheval, entourés de bantlil~res cL de musiciens.
Pendant toute cette procession les./im1orri' sont en {o(uiyoul'
ct se livrent à leurs exercices.
Au coucher du soleil, le cOl'Lège sc disloque et, deux: ou
signée sous le non CI' l'e/,;lil7 ; dIe amène an~c elle un bœuf
ct des moutons. Los l~jilâliJ';n la conduisent aussitôt à leur
:dollJ'a devant lu([ue11o se ttennent les descendants du cheikh
de la confrérie; on 10\11' remet alors le bœuf ct les moutons,
puis la l'eft/m, qui comporte des hommes ct des femmes,
pénètre clans la :douJ'a et y tiont \Ille courte bwll'u pour se
répandre ensuite pal' lu ville il son gré.
Pendant ce temps les DjilâliJ'in vonL au-devant d'une
délégation ou l'ekba d'une autre fraction des Belli J.luseu.
Elle arrive avec des présents analogues il ceux qu'avaient
amenés la première, pour les descendants du clLCiJJt ct
tau t se passe dan s le même ordre.
La confrérie de Salé va enfin recevoir une troisième
l'ekba, venant cette fois du n'al'!J, duns.les mêmes condi-
tions que les deux premières, ct l'on procède, il son égard,
de la même façon que pour les autres.
ChacuJle de ces l'e/,;lil7 comporte environ cenL cinquanle
il deux cenLs hommes et femmes: soit, pour l'ensemble, un
taLaI de près de cinq eenls délégués des tribus. Ils sc logent
comme ils peuvent, sllr les places publiques, sous des
tenLes, ou chez des amis, mais leur quartier général esL la
:âouJ'a, pendant les troIs jours qu'ils passent à Salé.
Leur grand nombre, d'ailleurs, ne permet point il
la confrérie de Salé de les héberger complètement,
LES ~IOSQUj'ŒS ET LA VlE HELIGIEUSE A RABA! 13f1
vi Ile.
On se sépare au mOI'·l'eu. Le moüsrln ne donne lieu ni à
une daoura préalable ni à un maul' erhehel/w'.
J 1
0
Ji u/res Motlsem.
r:..
'JÎchil''';:'\c <.1. ~\ l l \ '-.S~- passe pour être le frère de
8hli Mo(wmmed El n'ozy ct il a la même spécialité que lui.
qui consiste à guéril' les fous furieux. C'est en raison de
cette analogie, ct aussi II cause du grand renom de Il Sidi
I)('JI ',Ichi,.» dans une région assez considérable, que nous
le mentionnons ici, bien qu'il n'appartienne pas Ù pl'opre-
went parler, li. la ville de Haba(. Il est, en ellet, enLerré ~l
Salé, dans le cirIletière qui occupe la facc nord-ouest de la
ville ct qui est le pIns rapproc1Hi de la mer.
Le mausolée all'eele les mêmes dispositions générales que
celui déjà décrit II Haba(. On y voit également des fous el
des folles, mais ici il n'y a que des infirmières, au lIombre
Il. ~)..i.~1.
,). Ci-dessus page jo.
LES jJOSQUl~ES ET LA VIE RELIGIEUSE A nAllAT 15i
3" Si Et TOlll'ky.
« Dieu fasse que .le sois ton mur (ton soutien) demain,
jour du jugement dernier ri))
Devant ce miracle, les étudiants se mirent à tremhler.
Puis, touscnsemhle sol'lirent, sc rendant vers la berge de
l'Oued Boil Regl'âg, à l'endroit môme où s'élève actueUe-
mentIe mausolée de Shll Ilfrtlddol{(. Là se teou vaient leurs
compagnons de Ilczah.a qui leur souhaitèrent la bienvenue
et qui, n'ayant pas assisté au miracle, voulurent éprouver
Makhlol~( :
« Toi dont La maison est avec Dieu, lui dirent-ils, nous te
prions de nous faire assister à quelque speetaele dans celle
rivière. ))
Il leur demanda alors quelqu'un de bonne volonté pour
allel' lui acheter un pain ct, l'nn des folba s'étant présenté,
il lui remit quelques ./lOiis disant: « Happorte-moi un pain
de chez la plus éloignée de ces marchandes; ») et il lui indi-
quait du doigt les vendeuses de pain installées sur la plage,
de l'autre côté de l'Oued.
« Mais, dit le fâleb, comment traverse l' la rivi(~reil
- En descendant la pente, invoque SidUllofuunmcd, dis-
lui que tu fais une eornmission pour S/rli llfakhloliJ et il
t'ouvrira un chemin. »)
Le (ile!J partit et, en arrivant à l'oued, il invoqua sidi
Mofwlnlncd dans les tel'mes prescrits ct le saint invoqUll lui
l'épandit: « Allons, passe! ))
Aussitôt, de par un décret divin, les flots s'entl"ouvrirent
laissant une voie libre, tandis que les talba regardaient,
frappés de stupeur.
Ils fil'cnt amende honorable devant SitU Jlakhlollf ct
implorèrent son appui. Mais, lui-môme ne leur adressait
pas la parole, absorbé en la prononciation du nom du
Seigneur.
170 ARCHiVES MAROCA1NES
3. .J IJl; U)...\~I ~k ~y~ CJy -»- ...\~~ .:,,'" CJy <:;: \.:.:':.1) r~ JI;
.:,,: oUI 1
l, Il Y a lit un jeu de mot sur le nom 'A ly (lIJÏ, en outre des sou-
venirs qu'il rappelle, signifie haut, éminent.
La tombe de Ben f/assaûn est visitée par les gens qui vout
accomplir un\oyage : la veille du départ ils placent, su,'
le cénotaphe, des petits hâtons do diverses couleurs, dans
un certain oràl'e; si cet ordre ost modifié, le lendemaill,
c'est un heureux présage; s'il n'est pas modifié, c'est un
signe de mauvais augure,
1. ~ fIC) J\~ 0~ ::1\) .;.) ~ ))\All ~c ::1~e \_~~ J~l~::- t...\;:'"" .J JI;
.::1-\~../ ot\::-) ...\?Y.. )~) Î le ~;)\~ "?~) ~~....
ARCH. :\IARuL'. 12
178 ARCIIIYES MAROCA Il'\ES
1. .JI ') ~ \:>.::"" 4.1)1 ~~e. 1.><>-:.,: .J J;J ))\~I ~'vf' ..l:.J ~1lI1 .J J~
.l5.Ik..i:-I1~).~ Je.J -~Y.. Je. ~i~) J~; ~l J~J JllI-;}\
2. Dans la ûOIl~'a qui porte son nom, yoil' ci-dessus p. 29·
LES ~IOSQU~=ES ET LA YIE HELIGIEUSE A RABA~' 179
1. 0)\:; _,~ç ':.yO \~~L:~)~ 0::' o_,:ç 1.. JI. CC dicton esl passé en
maxime cléqnivaut hllolre devise «aidons-nous les uns les aulres ».
Tonle/()is, élant dOrlw\ I(~ sens dn !Ilot )~, (lui {~voquc l'idée de l'enfer.
t'cxpression arabc indiqne (tl]() l'on doit s'enlr'aidcr soit en HW du
iJien, sail en Vn(~ du mal. La s\lit{' du conte vient cOlToborl'r celle
int('rpl't~lalion, COllllllt' on le V{'[Ta.
U:S ~IOSQ{n'<:ES ET LA ym HIl:LlGIEUSE A 11ABA~ 18!.
1. Bien que les socil<t(:s rlont nous allons parler n'aient pas un ca-
ractère religieux bien ddini, nous a \OIlS crn [lomoi r en parler ici,
parce que certaines d'entre elles (les sociôLt'<s de tir, par exemple) s'ef--
forcent de s'organiser sur le ll10clde des confrôries el les autres jouent
un grand ràle clans bien des f'(,tes ou côrômonies religieuses.
2. A ce sujel cl". Mouliôras, Le Maroc ÙlCOIl/Hl, passim, ct t. Il, p. II
el seq., '7 6- 1 77,3'7, [Ii).
i82 AHCHlVES MAROCAINES
Ntlcer ..r",\:11 û:
jç. iSJ....:-·
C'était un dévoué serviteur de Dieu, - puisse le Sei-
gneur llous/t\ire bénéficier de ses mérites 1- il était fils
de SMil ~uned Ou !1lol1sll.
]~tant encore enfant, il entra tl l'école pour apprendre le
'j0/·dn. A peine le fqih lui avait-il lu une saurai qu'il était
aussitôt en rnesure de la réciter de mémoire, si bien qu'an
bout de deux jO\ll'S d'école il en sortit ayant étudié les doc-
trines de tous les rites!
Il sc mit ensuite ù voyager et ù errer tl l'aventure par le
monde; aH cours de ses voyages il s'adonna ù l' étude (de
la fabrication) de la poudre.
Celle dont on faisait usage, alors, ne ressemblait point tl
celle que nous employons aujourd'hui; elle l'(~paJl(lait une
odeur horrible, Il yajouta certains produits ct en retrancha
certains autres: l'odeur disparut el la poudre s'améliora.
Peu il pen le bruit sc l'épandit qu'un certain' l1y hC/I En
Nd('er - on rappelait ainsi . n8 lui reconnaissant pas encore
la qualit(; de saint" - fabriquait une (nouvelle) poudre. De
tons côtés ct de tons les pays, des gens vinrent le \Oir ct
recevoir son OIwrd", ils arrivaient, hommes (lu peuple (ne
::\. ;)))1 ~l~ (pl'. \..,.,a:~) \)~~J .;J; f l':r' -t:\~ I.J:"'>;-~/'
LES MOSQUÉES El' LA YIE HELlGIEUSE A IUBAl'I8i>
~: ~\ t;.1;) - ,::\..:~~)I (pl'. ~\) .k~;\) ~IA) 4I:>:.C\I ~\:) ..:Jl JI;
::J.i) ~J: 4:J... Nous avons traduit -J\..:::JI .1~1 par les mols: « prends
la direclion )), c'est-il-dire « prends la ligne de mire )). Oli sait, en
clTcl,' (lu'au Maroc, le mot '::\';:''ù veut dire dircclion ct lion cible. Si
le narrateur avait voulu dire: « tire il la cible)), il et'tt employé l'e.\pres-
sion: j)1..:!1 "':"'.r"I. <2uallt am: mots: « Dieu fera le reste)) ils sont
sOll5-entendus, c'est pOUl'ClllOi 1I0US les avons mis entre parenthi~ses.
Le narrateur, en effet, nous a expliqué que l'ange ne les avait point
prononcés, car ils étaient contenus implicitement dans les pI'émisses ;
2. \:}~ J..•"? tJ ~)~I ..\:>-\.1. ~)\~) ~~\jl ..\:>-1) '-:1? .s)~ J1lS"IJI
~)!.-\ 1./ 0;' JI, u:~ u-:.) 4, .:.,I)y.• ot-I) '-:f? oJ..:ç 0)<; c:...t~~ J.)
4~~ J>\:>- .\)) .J+-,,~ ~} ~.. j,;'~) )\~ o\.\:~) 4~'; \otl.J~ ? ~\ ..
. .:.,I)y-l\ oj,~
"'Ious avons mis tout cc passage en italiques parce qu'il est particu-
lii~rement important et in téressanL. Nous avions appris, en etIet,
sans pouvoir nous en expliquer la raisou, que beaucoup de :\larocains
mangeaient la chair du porc. La tradition que nous relatons ci-dessus
éclaire la question d'un jour inattendu: c'est par manière de médi-
cation, et notamment pour guérir la syphilis, qu'ils se pennettent
celle grave infraction à leur loi religieuse.
LES MOSQUl~~ES ET LA YIE IŒLIGlEUSE A RABAT 187
2. <UJ\ .),~~ .1)1., ~I:lIL ~..=-ï \..-(' 'Il ~ ..=-ï ..::J:~l. ).),,.]\ ..:..-~~ jL
''":"'fo\) w~)b ti)\~
fRS AHCIIlVES ~IAHOC:AI'IES
I. - Orchestres Cl ·hommes.
2° R1H1' ul El Gnldtiya.
.
~~\-,~\ ~~)
~ . 1•
C'est le « groupe des improvisateurs )) très estimé de la
masse populaire à qui plaisent ses récitations poétiques
décousues ct désordonnées.
Cc groupe paraît dans toutes sortes de fêtes ou réjouis-
sances ; il comporte, en général, quatre exécutants dont
chacun est grulhy ou (wffâçlh 2 et joue d'un instrument qui
souligne ses récitations ou celles de ses collègues: ce sont:
1. On sait que cette l'orme incorrecle IllOûûlîn esl usitée dans loule
l'Afrique du Nord-Ouest comme pluriel de mOlÎlny et de son abrr-
viatif molÎl.
ARcn . .\lABO".
t9\, ARCHIVES MAROCAINES
GÉNÉHA LITÉS,
3. JlJ')
.... A.... Le mot zyomînî JI.)'.) est un adjectif signifiant Jal/ne
.....
L'INDUSTRIE A TÉTOUAN 205
:1. J,.j. Parce que c'esl avec ceUe peau que l'on fait les semelles,
appelées aussi j,.j, naa'l.
3. Les procédés de tannage des cuirs de chèvre cl de mouton nous
ont été donnés par un Télouanais, qui avait travaillé longtemp" clans
la partie. D'aulres informateurs du pays nous avaient exposé déjà cc
qu'il en ('lait, mais de fa~~on plus succincte.
206 ARCHIVES MAROCAINES
:1. '-;"":..s::J; dl' ;;.~..« '''aa'ba, cbeville du pied et par extension pied,
pl'Obab~ement, dans l'esprit de cenx qui adoptl'rent ]es prrmiers crltl'
l'X pressIon .
3. :;~J.>. Ce ml'me terme est aussi employ(\ souvent g<\néralement
pour désigner, il Tétouan, toute espècl' de couteau. Du mot, ~J.,...
h'adid, fer. -Celui dont il s'agit ici correspond au COU/Cali l'ond des
tanneurs ruropéens.
L'INDUSTRIE A T~~TOUAN 20\)
nazala J.i (lui veut dire descendre. L'emploi de nezoùl est donc une
abréviation pour ne:::olÎl
w.
~_, J)Ij", desccnte dans h chaux.
j'eIJ'îr, .JI!:-I ~.
Le terll'le technique correspondant chez les tanneurs européens est
imuail à la chan.t, plainage, plamage ou pclanagc. - Dans la lannerie
européenne le plainage se rait a,anl le dl'bourrage puisl!,l'il a préci-
sément pour but de rendre celui-ci faisable. Cependant, dans le cas
qui nous occupe, l'ordrc dans h~(IUcl se font Ics opérations du débour-
rage ct du plainage est bien tel que nous l'indiquons. S'il y ;\\'ait
erreur elle proviendrait de nos informateurs; mais nous ne le pcn-
sons pas.
AHClI, :\L\HOC. l~
210 ARCIIlVES ~IAROCAINES
2. 0fIA, dc la racine a'lin, 0k ao!'. y'aoiin 0.".~ , qui veut dire aùler,
servir d'aide, prêler assislance. Ce mot mâ'oiin, employé en Algérie
pour désigner la vaisselle, d'une façon générale prend, au Maroc, des
sens très dilTérents ct variés. Nous aurons l'occasion de le revoir
employé par les potiers avec un sens très dill'érent de celui que lui
donnent les tanneurs; d'une façon générale, dans le nord du Maroc,
il signifie outil, et jamais vaisselle comme en Algérie (On dormc à la
vaisselle le nom de IJecha', pluriel IJecholÎrt', ~...::; plur. U~;·
212 ARCHIVES MAROCAINES
1. Jl;,,:11 .JA r-~J-l~; le m.ût mls, ,-"",lA veut dire éyoutier. faire
16° Une fois les peaux sèches, on les débarrasse des par-
ties inutiles, impropres à l'usage ultél'ieur que l'on veut en
faire, comme par exemple les mamelles (be:::azel") et les
beqâ ouq 3 ou beqlqât ", c'est-à-dire les bouts de peau situés
à la périphérie, déchirés, en mauvais état, trop minces ou
de farIne irrégulière, le bout des membres, l'extrémité du
cou, elc. Cette opération s'appelle tell'if ou tetrèf'. du
1. .r
t:'~; c'est le nom verbal de th ', L:~' OtlVl'll'.
peau six fois en la tenant par une patte, six fois en la tenant
par une autre, et ainsi de suite, six fois en la tenant par
la queue, six fois en la tenant par le cou, six fois en la
tenant par le milieu du corps; ce qui fait en tout quarante-
deux fois.
,). ,-!f; tel cst k nom donné au palmier nain clans le Nord du
Maroc; on n'y donne jamais à ce végétal le nom de i J " dolim, comme
en Algérie.
L'iNDUSTRIE A TltTüUAN 219
régions les anciens procédés de teinture; c'est ainsi que les femmes
des Chaouiyas de la province de Constantine teignent en rouge les
mezùoud en se senant de la racine de garance ([anona, :;)?), ou de
celle de certaines rubiacl:es sauvages (comme par exemple des aspemla
appelées clwz les Clwouips Iharouvia, 4.::~J;' où l'on rctromc lc
latin ruvia). C'est une teinture plus belle et plus solide.
1. Cela correspond il peu près il l'opération que l'on appelle la
mise en eSSlli dans la tannerie et cOlToierie européenne.
:1. ~)l;;; c'est le nom verbal cie (.$)", 1'(liTa, al/endrir, amollir. La
lalriJu arabe correspond il pen prl:s au retien des cuirs, à ce que l'on
appelle les retenir en eOlToierie européenne.
3. 4.~\~. C'est le nom (lu'on clonne clans le Nord du Maroc aux
éponges, aux lampons, il loul ce qni penl servir ù humecter; on emploie
le mot .i~il~l, ~~=:-' Jans le sens cie lave/' le sol; la racine ~=:-' .ii!, a
cependan t le sens Je sécheresse ct ~~=:-' .iej}'cj~ veut régulièrement dire
dessécher.
222 ARCHIVES MAROCAINES
:'\. ):::::1 ; nom verbal de Ji;', khaiiher. qui pourrait signifier il'rl-
vailler auhhihèr, s'il existait.
Le iekhihèr correspond il peu près il cc que l'on appelle le tirage
ù ta paumelle en corroierie européenne.
4. ):;., !thihér. La racine khth,., ,,;'-i.;', a des sens de être épais
(liquide), grossier, etc.; bien que lemot dont il s'agit s'y rattacheévi-
demment, nous ne voyons pas nettement par quelle st'rie de dérivations.
L'I~DUSTRIE A T~~TOUAX 223
s'explique assez bien son emploi pour désigner l'objet dont il s'agit,
car chebka dérive de chb", 4~, dt/'e embrouillé, sens qui convient
parfaitement aux fibres du palmier nain enroulées confusément autour
du morceau de bois qui les porte et qui lorme l'fune de l'outil.
La chebka correspond à peu près, - non pour la forme, mais pour
ses dfets, - ~\ la pUll/neUe de la corroierie européenne.
:>.. J..J...a.;. C'est le nom verbal de çuddur, )J..,o, qui l:ourrait vouloir
dire travailler avec la çadriya.
Le teqilfr aurait jusqu'à UI1 certain point comme analogue dans la
corroierie européenne /'etirage à rrtire.
224 ARGIIlVES ~IAHOGA1NES
Fig. I.
Fig. I.
30° Vient ensuite le taç/U' (le verbe est çaJ)'at 1). C'est
encore une variété de corroyage qui se fait de la façon sui-
vante: deux cordes (ll'ablân 2) sont pendues au plafond
d'une chambre; on y attache la peau par deux pattes; puis
on la corroye (marran :\) encore une fois en la frottant
avec force sur sa face interne (la chair), non teinte, au
moyen d'un outil appelé h'adida!·, que l'ouvrier tient à
deux mains. Cet outil se compose d'une lame de fer non
tranchante, rectiligne, montée sur un bois également rec-
tiligne, un peu plus large et légèrement plus long.
L'opération est répétée six fois sur la face interne: puis
r,.-::===========:=:::"::::::};;>J
Fig. :L
T. J.):'.,; -\b., que nous pouvons traduire par maroquin chagriné jaune.
MM'
r. ti\k;.
2. Pour l'exportation on distingue il Tanger trois qualités, pesant
de r kilogramme à 2 kg1',500 ou 3 kilogra.mmes. Les prix vont de 95 à
r ra francs les rao kilogrammes, marchandise rendue à bord. Sur le
marché intérieur les peaux de mouton valent de 5 à 6 pesetas; celles
de brebis de r peseta 50 à 2 pesetas.
230 ARCHIVES MAROCAINES
2. ll,\,Ç. ....
-'
3. Plantes riches en tanin et dont certaines espèces sont employées
dans le Midi de la France et dans le bas,in de la Méditerranée, ou ont
été employées pour la préparation des cuirs et des peaux, ainsi quc
pour leur teinture en noir ou en jaune. Peut· être cependant la mar-
r'àta' pourrait-elle être un sumac, plante également employée en tan-
nene.
232 ARCHIVES MAROCAINES
4. )t;..
L'INDUSTRIE A TÉTOUAN 233
1. Il est à remarquer que tout le cuir rouge que l'on trouve dans
le Nord du Maroc est de provenance locale ou de provenance euro-
péenne; c'est du moulon ou de la chèvre teinl aux couleurs d'aniline,
de très médiocre qualité el qui fait un très médiocre usage; si le
cuir est bon, -- quand c'est de la chèvre, - du moins la couleur
est-elle fort peu solide. Nulle part, dans le Nord du Maroc, on ne
trouve à se procurer les beaux chagrins rouges du Tafilelt, le Jilâlî,
si répandu au contraire en Algérie où ce produit vient par caravanes.
234 ARCHIVES MAROCAINES
[. c:.'JI.
2. (..~..Ili ~, ou même par une nouvelle faute de prononciation
commune au Maroc, qui consiste à remplacer la lettre forte \.. ; 0 par
son équivalent faible \J"" on dit: (..~...JI ~; c'est-à-dire la « tein-
ture des poules », ce qui n'est qu'un quiproquo.
L'INDUSTRIE A TÉTOUAN 235
1. J..i. Cette sorte de cuir correspond à peu près aux cuirs foris
européens, la bei'ana et le maa'zi correspondant aux cuirs mous.
2. ~~.
236 ARCHIVES MAROCAINES
Fig. 3.
0'
5. j):>-; proprement alentours, environs.
23H ARCHIVES MAROCAINES
l. ~I ~.:l\.
2. ~<JI ri..:ll.
3. r1.:11 ~ 0trr' du mot ousem, r J . faire une marque à une
chose pour la reconnaître.
!J. r ....); c'est-à-dire ce qui est marqué pour lui; ce qui porte sa
L'INDUSTHlE A TI~TOUAN 21,1
li. ;W1,; c'est-il-dire une préparation, une série jJréparée d'un coup,
suivant ce qui a été exposé ci-dessus dans une note au sujet du mot
Clk, t'la'; lemème mot t'ela'a, :\J1" est employé dans des cas ana-
logues pour dire unc promotion, ['cnscmblc des individus qui, d'un
coup, tous cn mêmc tcmps, arrivent il certain cs conditions: il pour-
rait encorc scrvir il désigner unc.l(Jw'n(~e. On voit, par cr~s cxcmplcs, '
quel est le sens auquel on l'cm ploie dans lc cas qui nous occupc.
5. :\...lk ~..;,.
ARCH. :.\IAROC. [Li
ABelli n:s MA nOCA INES
II. - La Cor'donflaic.
dustrie des chagrins, celle des cordouans; mais, sans cette restriction,
l'id(ie que nous exprimions manquerait de justesse. Les cuirs sont
encore aujourd'hui au nombre des produi ts les plus importants de
l'industrie cordobésienne, mais sans que leur mise en œuvre présente
le même caractère artistique qu'autrefois ct sans qu'eux-mêmes rap-
pellent en rien les cordouans du moyen âge ni les peaux chagrinéès
du ;\laroc.
246 AHCHlVES MAHOCAINES
Fig. fi.
Fig. j.
Fig. 8. Fig. 9.
Il. j,.J~.; dekarrat' . .1~~ mclel" parce que cet oulil sert, entre
autre choses, il amincir le cuir en le raclanl. En ,Algérie (provincc
d'Alger) onl'appcIle bech'i, 0:"::"~'
U Il tire-pied 1 •
Quelques alènes", de grosses aiguilles 3.
Un j'a à lisser (dit en arahe meJtel) r, ou plusieurs fers de
forme un peu différenLe servant au même usage.
Un ')(JÏs cl lissa" .
Des patrons en ::inc pour découper les empeignes".
Fig. 10.
;\ fa ire ces ra ies, par froLlenlCnL. Les filds CC permeLten L de teni l'
l'inslrument sans qu'il glisse des mains. Les raies qui ornent le cuir
s'appellenL dar plur. (1,,((//' • .)1:.. . plur . .)b.....1.
~lais c'esL iiI une forme cie lissoir com.pliquée; souvenL l'insLrumenL
esl une simple lame cie l'el' courbe ;\ son exLrémiLé cL obtuse.
<
Fig. J J.
ce genre; par exemple les portefaix, les muletiers, les ùniers. ou plus
souvent encore des sacoches de Merrakech noires ct crasseuses. Ils ont
coutume d'interposer entre les oreilles de cuir de la sacoche etl'extré-
mité de la ganse qui sert à la suspendre un disque de cuivre découpé
;1 jour, qui forme trait d'union. Cet anneau s'appelle li1l1'/\" ....,r:?
Jamais aucun musulman ne s'eu sert. "
262 ARem VES ~IAHOCAl~ES
CHAPITRE 1
LA POTERIE CERMHQUE 1.
Fig. râ.
Fig. 1:1.
pour travailler (de la racine ~f' .aoûn, avec sens d'aider). En Algé-
rie au contraire le mot mû 'oû/! signifie « la vaisselle, le vase, le vais-
seau )). Mais toujours à Tétouan il a conservé le sens très distinct
d'outil (le pluriel est moû'aen, J;Y)'
L'INDUSTRIE A T~:TOUAN 269
1
à bl'iques ; mais on lui donne ln même nom, fal'l'ân • C'est
une sorte de tour un peu conique, à section circulaire, éle-
vée de 2 ,50 l) 3 mètres au-dessus du sol et divisée en
111
Fig. lG.
1. ~k.
2. Jr En Algérie et aussi dans d'autres pays araLes, ce mot
désigne une sorte Je terre pal'ticulihe dont les femmrs araLes se
servent pour se laver la chevelure.
3. 'ô)). C'est-il-dire « boule ».
L'l:\'DustHiE A TETODA:\' 273
il s'agit, - cl, que par suitc de l'isolcmcnt dans lcquel ,ilcnt ccs
fcmmcs, ils n'ont pu sc propager d'un pays il l'autrc ni s'unifier.
Cf. par exemplc les noms très di1Tt;rents donnés aux poteries il EI-
Q<:ar EI-Kcbir (Archives marocaines, 11-2, p. lOG).
r. ~\k, plur. ~I)~. Ce nom sert aussi il désigner lc mets cuit
dans une ltidjin; mais en cc dernier sens il est loin d'ètre d'un usage
général, contraircment il l'emploi qu'en font beaucoup d'Européens
dans leurs rclations cie voyage.
2. U~\C..~ plur. u'('~ L[l r[lcinc est ar[lbc lœslœs, u>:::~
broycr, pilcr ct lt'Css, ,;..~ Jll(\rnc Sl'ns, meksol1s, r.f)_G, mis en
pp( i ts morccau x:, etc.
L'INDUSTRIE A Tf=TOUAX 277
Fig. IS .
.3" (Jodl'll, plur. (Jodolll' 1 , III a l'Illi te, ()odiNl, phU'. (}oclirât',
~-(fP~
~ =-:: ;.
"":::~~~~,,,::,:.
Fig. 26. -
Ç]
Coupe de Rabat.
. Fig. ~lï-2i'\.
10" (JoUa, plur. Qlol". Cruches (di tes par les mon tagnards
berrèda, plur. brâred) ,. Ce sont des cruches à une ou deux
IlC yient pas de TaJ~ia, 4.::-..:1, nom arabe de Tanger, en cc scns que
cc pourraient êtrc dcs objcts primiliycment fabriqués il Tanger ou
(lui auraient été d'abord en usagc clans ccltc villc.
:J. <-J)t;;" plu!'. .......IYl>. :Mot d'un usage très général en cc scns clans
lc nord de l'Arriql;c.
3. V~~A plur. ~ b::.A. Ne jamais cmploycr cc mot par consécplcl1t,
il vcc lc scns dc pol il flcllI's (pt'il a cn AIgù·ic.
L'lNDUSTRlE A T~;TOUAN 28ü
l gO l}JeçblÎ~l,
plur. ilJeçlÎba~ll. Ce sont des sortes de lam-
pes ù huile, très primitives, dont la forme rappelle celle
d'un chandelier: une sorte de godet dans lequel on met
Fig. 37.
J. ..
c..~ plU!'. c:: laA. Ce mol est eillploy{, assez g{~n(.r::dement
dans le 1\ord de l'A l'rique pour désigner des lampes indigènes plus
ou moins analogues: mais il n't'st gui're usité par le vulgaire pour
désigner les lampes européennes auquclles on conserve de pn"[érencc
quelqu'une de leurs d(~nominaliol1S élrangi'res plus ou moins altérées.
288 ARCHIVES MAROCAINE:S
complètement en vert; sans cet émail, il est évident qu'il
s'imbiberait d'huile et ne serait plus maniable,
20° D;;rboùka, plur, drâbek l , Sorte de cylindre surmon-
tant une portion de sphère. Celle-ci, à son ouverture, est
tendue d'une peau. C'est un instrument demusiqueà l'usage
des fenlmes, une sorte de tambour.
2 1° I{eskèsa. Bouche de caniveau ou de petit égout; c'est
une plaque de terre cuite percée de nombreux trous, servant
à boucher l'ouverture d'un canal pour l'écoulement des
caux sales, en permetLant à celles-ci de passer, mais en
retenant les matières solides qui pourraient obstruer le
passage,
22° n'OI'fa, plur. l''cra] cl-lâba', Petites tasses à fond
strié qui servent à râper le tabac à priser, analogues à celles
que l'on fabrique à El-Qçar EI-Kebîr. - Elles sont en géné-
ral émaillées en vert au moins extérieurement.
23° Les potiers de Tétouan fabriquent encore des tuiles
(qarmoûd)" enduites d'un émail vert, qui servent à cou-
vrir les tombeaux des santons et les édifices religieux, plus
rarement, certaines parties des demeures de personnages
considérables. La forme de ces tuiles est celle d'une portion
:>.. :L...~ Le nom de cet objet lui a été donné évidemment par
analogie avec le fond du keskes précédemment Hl.
3. ~j plur. ~'j. Nombre de mots de celte racine l"':! ~j
désignant des objets servant il contenir des liquides.
J.
4. )y Terme qui ne varie pas, il notre connaissance, dans tout
le Nord de l'Afrique, usité aussi en arabe régulier et que certains
orientalislcs veulent dériver du grec xÈp~;J.o;, terre à potier, tuile,
poterie.
UINDUSTRIE A TÉTOUAN 289
Les prix des divers objets fabriqués par les potiers sont
des plus variables; aussi ne peut-on en donner le délail
complet. D'ailleurs comme il s'agit toujours de sommes
très faibles, quelques exemples suffiront.
Une jarre non vernissée à contenir de l'eau (lJuihJa) de
grande taille vaut de :{ à {~ peselas (monnaie chérifienne).
Prises en quantité, ces jarres reviennent meilleur marché;
elles les font sécher sur les terrasses, souvent sans s'occuper de les
faire cuire une fois secs. Ils se cuisent seuls, peu il peu, au fur et il
mesure que ]'on s'en sert ponr cuisiner. Certains son t énormes de
taille: ils atteignent un diaml~tre de plus de 30 centiml~tres. Ils ser-
vent il contenir la cendre incandescente (lui maintiendra chaud le
repas jusqu'au d(\jenner du samedi, depuis le vendredi avant le cou-
cher du soleil, puisque le jour du Sabbat il est interdit de faire du feu.
Tâdjîll> plur. (ollâdjell; sortes de plateaux il bords recourbés, de
peu de creux, qui servent il cuire le pain arabe ou mieux les galettes
qui le remplacent souvent. On place pour cela le [âdiill sur le four-
neau arabe plein de braise incandescente; on jette la petite galette
ronde qui sert de pain dans le pdjin, en la rclournant de moment
en moment. Ces !;\djin sont en terre rouge, lion vernissée, mais fré-
quemment ornés de taches, de raies noires concentriques. Tls valent
(l e 1 a' 3l'eaux,
' ' ]( LI pays ( 0 peso :w a 0 peso 7~ .
lI10nnalC 0 ' -)
I. r;.'lj ou d
j · A Tetouan j . C'est le nom, plus ou moms
e::::l
diversement prononc~, que portent les carreaux en terre vernissée
dans tout le nord de l'Afrique, quelle que soit leur forme et quelle
gue soit leur provenance.
On donne souvent à ce mot une origine espagnole: on le fait dé-
river du mot azulejo qui veut dire qui est de couleur bleue. Par
contre, le Diccionario general de la lengua espailola de Echegaray
(Madrid, r887), fait venir cc mot azulejo de l'arabe: Azzulicha (le
texte porte Az-Zulicha, mais c'est évidemment une faute d'impression)
ce qui est la transcription espagnole de notre mot ez-zelaïja ou e::-
::elâidja, 4:-~~jl ou 4:-jjl. Nom d'unité du collectif e::-::elaîdj.
Cependant le même dictionnaire, peut-être pour ne pas rompre com-
plètement avec les traditions, fait remarquer que les azulejos sont
principalement de couleur bleue.
La première étymologie ne nous satisfait pas complètement; la se-
conde s'accompagne d'une réilexion qui n'est pas exacte.
En effet, après avoir dit que zlâidj vient de a::ulejo qui veut dire
« de couleur bleue JJ, la plupart des auteurs ajoutent immédiatement
que, dans les premiers temps où l'on fabriquait des carreaux, on ne
leur donnait presque jamais la couleur bleue. Ce qui revient à dire
que les Zelàidj étaient appelés bleus parce qu'ils ne l'étaient pas.
Nous reconnaîtrons d'abord, pour notre part, que le mot azulejo
est bien espagnol de forme: mais nous ferons remarquer ensuite que
ce n'est pas là une preuve, quant à son origine; car maintes fois tel
vocable se trouve dans une langue où il est absolument étranger de
par son radical, mais tellement transformé, tellement « habillé J) il la
mode de la langue, qu'il paraît en faire partie intégrante, ayant pris
une terminaison conforme cl même, au besoin, modifié quelque peu
son radical pour se mettre il l'unisson.
Nous poserons maintenant la question suivante: :;/aï~j ne serait-il
pas arabe d'origine ~ cl l'espagnol azulejo n'en serait-il pas dérivé ~
Peut-être zlâidj pourrait-il se rattacher à la racine zldj, ~) qui, à
ses diverses formes, dans ses divers dérivés, nous donne les sens de
« glisser, être ou devenir glissant, rendre glissant, faire glisser, rendre
lisse et glissant, luisant, poli, endroit glissant, glissoire)). Tandis que
la racine :;/11, JI), qui est son (\quivalent, nous donne, dans les mêmes
L'INDUSTRIE A TETOUAN 29:;
conditions, des sens analogues et aussi « pierre plate et lisse, miroir )),
(zalaqa, Wj). Tous sens qui expliquent suffîsamment que ::laidja
puisse être un àérivé de zhU.
Remarquons encore que, suiyant l'histoire, les Espagnols ont appris
des Maures d'Espagne à fabriquer des carreaux de terre cuite vernie et
non pas les Maures des Espagnols. Il y a donc beaucoup d'apparence
que les premiers ont pris aux seconds le mot dont ils se servaient
pour les désigner; et pourquoi, au contraire, les seconds auraient-ils
été cherché un mot étranger pour désigner une chose qui leur appar-
tenait en propre et qu'ils avaient créée, ou introduite au moins, dans
la péninsule, alors que leur langue, surabondamment riche, pouvait
leur offrir quantité de termes convenables ~
Nous pourrions ajouter que l'examen de racines telles que Zl!l,
r:lj , zlkh, t!j, zhll], jlbj, etc" toutes équivalentes à zl«j, ~j et zlq,
.:,Ij, toutes ofTrant une profusion de dérivés comportant des idées
de même nature, « être ou devenir glissant, ou luisant, ou poli »,
serait de nature à corroborer l'opinion {lue nous mettons en avant.
Enfin, dans le langage courant, mezel/ej, ~~ veut dire émaillé,
couvert d'un émail, brillant, glissant, poli, luisant, au moins dans
certaines régions.
Hâtons-nous d'ajouter cependant que nous n'afllnnons rien; peu
de questions sont aussi épineuses que celles qui se rapportent à l'éty-
mologie, aucune ne demande peut-être autant de prudence, une étude
aussi sérieuse de l'histoire des mots, chose que nous ne pouvons faire,
faute de temps, de compétence et de moyens de recherche.
En résumé nous exprimons, nous proposons une idée, rien de
plus.
29], ARCHIVES MAROCAINES
=v-
... ~~---:::--_J aI)I)eIle aussi quelquefois Chenia: l
L__
Fig. 39.
cette espèce de support, ou mieux de
Rondeau) .
Une fois cuits, on les couvre d'un
enduit convenable, destiné à se
transformer en émail par une seconde cuisson. Après cette
Fig. 40.
Fig. 42.
cm
3 cm ,8, pour hauteur 2 ,7, c'est un demi-carré. Se fait en
blanc, noir, bleu, jaune et vert (On touve aussi les dimen-
sions 4cm ,5 de base et 3 centimètres de côté).
4° Et-Thàleth cl' Elferrikh. Triangle demi carré, ayant pour
côté 5cm ,8 et pour base 8 cm ,2. Se fait en blanc, bleu, jaune
et noir.
5° Et-Thâleth d'El-Merreba'. Triangle (demi carré), ayant
pour côté 8 centimètres et pour base I l centimètres. Se
fait en tous émaux, Les carreaux verts de cette forme servent
notamment à la décoration des minarets concurremment
avec les pièces de même couleur, mais de forme carrée.
I. ci)l.
~l. Ml;.JI; de r/dultn, Î \;.), marbre, probablcmen t par analogie
avec les plaques de marbre carrées.
3. ~..I.I..J.,)........b;. Le mot ........b; est une prononciation locale pour
... . ... .. ...
...,a;,
ql1(lib, ..... qui veut dire verge. baguette; ici le nom de ce carreau
vernissé' ~ignifie donc: la baguette du medebdeb, c'est-il-dire la
baguette qui s'assemble avec le medebdeb, il cause de la dimension
de son petit coté.
4. -(".,al \~ '7"~'
L'iNDUSTRIE A TÉTOUAN 2()()
_ _J
2
une profondeur de ocm,3 à oem,4) se fait en blanc (Existe
aussi sans échancrure aux bouts).
Fig. 45.
\ Fig. 46.
/ L:7 Fig. 47.
taille ». Cette pièce est ainsi appelée parce qu'elle entre en combi-
naison avec le (Ferrîkh el-kbîr).
2. J..,Y par analogie avec la graine du lœmmoun, cumin, un des
ingrédients de la cuisine arabe.
r:
3. f.:"~'" 13 • C'est-à-dire « debout et couché)) il cause de la façon
dont on emploie cette pièce dans beaucoup de mosaïques, la plaçant
tantôt de manière gue sa grande base soit horizontale et tantôt que
cette grande base soit verticale.
4. 0..1). C'est-à-dire « la petite amande ». La dénomination appli-
quée à cette pièce lui vient évidemment de sa forme.
L'INDUSTRIE A TÉTOUAN 30:\
Fig. t,8.
Fig-. JO.
:dl" Ile z!ÛI' iYIl (> lm::. Octogone ayan [ pour eôlés altel'lla-
tiyement 1 cenlimt"trc ct 1"Ill,G, Se fait e/l JJlunc.
?~)"[(Illifem (:,"im", Polygone étoilé dériYé de ['intcrsec-
tion de deux carrés, ou si 1'011 ycul d'un carré de :~"",). ou
siguiGer 1111 « card' )) d non llll cc lll'xagOlH' :J, dont le 110111 est !'(:gu-
:\. :;)'\~";> :t,...lP)·.•. 011 dit aussi ,Ill IllUsculill f·,'f-l!I':!tiI'Y, 0J'.ill:il. Il
.... - .. - - '
l'Il psI de Il U\II H, dl' la fOl'llll' Il'' :1:1.
(w\.... J~ ~...\ ..... r\;') el qui l'~sulle dl' la \'(:nflioll de dplL\ lriangl('s
r"quiïal~rat;\ sécants. A l'emarquer qne, l'l\;'ulii'remeul, le mot kfui/nlt
est masculin pt que cqwlIClanl les T{,t(mannis l'enl[Jloipnl au féminin.
Ils fOllt f'ri'quelllllH'lIt dcs 111111l'S de ce genl'e COlllllle loujours cela se
produit l'Il pa~'s berbi're arabise: ou arabe l(n'leml'nt Iwrbr"risr',.
L'INDUSTRIE A TÉTOUAN ao:'!
Fig. rll.
Fig. rd.
9.. :d~ ou :dl}. Mot dont l'origine nous est inconnue aussi bien
que le sens primitif. Doit-on cependant le rapprocher de !oûla, tha-
Ioula, tlwulila, l1wuloul, thouala? mots qui tous veulent dire verrue,
et quelquefois par extension l>J'ste, loupe, ce qui fait saillic sur la peau,
il y aurait un changemcnt du th (.::.,) en 1 (.::.,) ou en ! (.1), fait fré-
quent il Tétouan. « Le nom de la pi(~ce lui aurait été donné alors de
ses saillies)) ou plus simplemenl n'est-cf' pas une simple déformation
de la racine .:.X, lhllll.
ARen. MAROC. 20
AHCHlŒS MAHOCAINES
2.. ~ll~
~
?<-L. C'est-il-dire « les carreaux vernissés des entre-
I..:.-~
lacs JJ. Le mot tcs{i/' csl employé dans dilr(~rf'nts cas, dans ks arts df's
bùliments, dans la scnlptf'rie sur bois pl'int.
L'INDl:STnm A Tl::TOUAX 307
Fig. ~)~L
Fig. Gr.
et une base (longueur 2 "Ill ,2) pourvue cl' une échancrure trian-
gulaire (hauteur o""\ G, hase O""I, 7)'
n y a encore d'autres formes plus ou moins compliquées.
Fig. G~-lill.
leurs les cherràfa de façon analogue aux merlons pour couronner les
soubassements mosaÏl{ues qui recou\Tenl les murs jusqu'à hauleur
d'appui. en les disposant il hauteur de la cimaise dont elles tiennent
la place en formant une sorte de frise. On les dispose encore au lieu
ct guise de plinlhe au pied de ces mêmes soubassements.
1. Yüir plus loin ce que nous disons il propos de la décadence de
l'industrie des carreaux vernissés ct de la plus grande variété de
formes que l'on rencontre parmi ces carreaux en étudiant les anciennes
mosaïques.
Ancrll\'r~S ,\L\!WC.\l:'l'ES
1. ~fi"'"
4· J>_A.
f). ~;;,.. C'est à chaque potier de se procurer la quantité dont il
a besoin en se rendant au cap Sparte!. Le minerai est ensuite trans-
porté par mer à Tétouan. 11 revient à 25 pesetas environ le quintal
du pays (monnaie chérilienne).
6. )~I V: « La /OW' du jàna[ ».
L'INDUSTRIE A T~~TOUA~ 317
°V
1. J>--:l . Ce même terme est employé quelquefois dans les ouvrages
arabes pour désigner tout eollyre (puisque le principal usage du sul-
fure de plomb et du sulfure d'antimoine, dans la vie musulmane,
est précisément de faire un collyre bien connu), et aussi pour dési-
gner l'antimoine lui-même, par extension.
:.L o~~t. On ne doit jamais traduire cc mot arabe en lui donnant
le sens de tu] COlllllle le font beaucoup d'Européens, qui se laissent
conduire dans ce cas par une vague analogie de son entre les deux
mots.
3. cl.,kl\: « La petite montée, la petite cote )).
AHGIIIVl<:S .\IAHOGAINES
1. 011 appelle ch/d)'a, 4;,\1.:' (pour ChClflw)'lI, 4;, ~), ces di-bris de
cuivl'l'. Ils se vendent environ 0 peso :"j la IiHe.
On voit quc, sauf \c blanc, qui cst Slrlllfi {/àr, lous ccs
l;maux sont ploml,i.Pl'cs, mais le ploml> doit) jouel'le rôle
dc simple fondan!.
Uue partie dcs nwtil'rcs employées pour leur confection
(plomb, étain, outremcr, cui\Tc, galène ou sulfure d'anti-
moine) vient d'Europe: le reste ('st apporté du Maroc, mais
toujours d'assez loin; aussi les poliers-céramistes ont-ils
soin d 'avoir toujours dans leurs ateliers des quantités suHi-
santes de ces pl'oduils qu'ils conSCITent dans des pots de
terre dits me~uibcsl. A la rigueur, cependant, ils pourraient
toujours sc procurer en ville, chez les droguisles juif.., ou
musulmans, ulle partie de cesingrédienls, ceux qui vien-
nent d'Europe, mais pas toujours Cil qlHllllit(~ sufrisante au
momenl nJUln.
CHAPITRE II
LES BRIQUETERIES 1
pelle le nw' allem (('J•••), tenne qui eomient il tous le, patrons de
métier: ou, pour éviter le, confusion, po,;,ibles, Oll dit ma 'allem
el-y,i,jotir. L'ouvrier est le I:âna' C"':) \.,0) comme dan:; tous les autres
"-
corps de métier. Quant aux briques, on le, appelle y,ijotil' (Jf~"~) mot
qui est une des déformations en usage dans le Nord de l'AJrique du
terme littéral (~jolÎr ou adjütÎr (Jf~. I).
J. Fllm!n, plur. fl'liren (01~?, plur. 0)).) comme ceux des potiers.
L'!;>iDGSTIUE A TETOUAN
Fig. tifi.
dans ses leltl'Cs aux notables, qui rappellent par leur style
redondant et sati"fait les plus beaux morceaux de la littéra-
ture militaire des anciens Sémites. Le récit de l'expédi-
tion au Tafilalet e"t le modèle du genre:
(( Conlinuant nolre J'oule, nous parvÎnmes ehez les AH
Izdeg, toujours nc('ompagné de nos troupes victorieuses.
Dieu ayant rép:llldu sa lumière sur eux, ils avaient abaH-
dOllné les roules de lerreur et de l'égaremellt. Ils vinrent
à Hotre l'encontre, tout tl'emblants, ct craignant 1I0tre jus-
tice; mais nous penchûrnes pour le pardon, jugeaHt inutile
toule e1l'usion de sang, car selon la parole de Dieu, c'est se
rapprocher de Dieu que de pardonner .. , Plaines ct mon-
tagnes, nous avons pénétré partout: nous allàmes même
jusqu'à Tadr' ousat, résidence d'un fameux chef révolté
'Ali ben Yal.lya EI-Merr'tldy, qui restait sourd à tout aver-
tissement. Nous nôus en emparâmes et nous l'envoyâmes,
solidement ligo!Lé, ~I Marrâkech, avec d'autres révoltés, ..
Aupara vau t nous avions em'oyé chez les AH l.Jadiddou des
émissaires pour leur faire remplir leurs obligations; les émis-
saires reviment les mains vides, sans avoir pu se faire payer.
Nous HULl:; mîmes alors il surveiller les notables et les gens
inlluenls d'entre eux, ct nous nous cmparùmes un heau
jour de 200 personnagesimportants; nous Ile les reL\chùmes
qu'après paiemcnt intégral de notre dù. )
Ne croit-on pas entendre le récit de la marche triom-
phante de l'assyrien Tiglatphalasar, allaHt lever les impôts
chez les riverains insoumis du Tigre ct de l'Euphrate il
(( j"Ion maltre Assour m'ordonna d'aLfronter leurs sierras
altières lIant nul roi n'avait visité le sile . .le convoquai mes
chariots et mes fantassins et je filai entre l'Idni et rAïa, par
Un terrain difficile, à tra vers des montagnes sourcilleuses
dont la cime était eom.me la pointe d'un poignard et qui
n'étaient pas favorables au progrès de mes chars; je laissai
donc mes chars en réserve ct je grimpai sur ces monts
ardus. La communauté des Kourkhi assembla ses troupes
AnCTllVES MMWCAIî\'ES
I
des montagnes où ils se séparèrent pour cherche/' uu /'efuge
derrière les broussailles et (lans les eùdroits d'accès diffi-
cile.
Moulay EI- I:lasan chargea alors Ulle peLi le Iroupe de leu /'
faire la chasse et de s'en emparer. Leur territoire fut envahi.
mais on n'y IrouHl ni personnes, ni biens d'aucune sorle.
On sc borna alors à ruiner les maisons, il saccager les pro-
CHRONIQUE DE LA VIE DE I1IOULA y EL-HASAN 303
l. Voici ce que dit le Times of iVlorocco dans son numéro LIu IG juil-
let 18g:l à propos de cet incident du drapeau : «~ous apprenons de
bonne source que le sultan ne s'opposa pas personnellement il ce que
l'on hisstlt le drapeau anglais dans sa capitale du ~ord, conformé-
ment il la teneur des traités existants (Traité de Madrid), mais il fit
ressortir à Sir Charles Evan Smith que l'!JCUI'e actuelle ('A id el-/(ebù)
était inopportune, cl'autant plus que le peuple, déjit irrité, pourrait
être aisément excité contre le gouvernement anglais par ceux clont
l'intérêt était de fomenter cles troubles. Sa Majesté émit sagement
l'idée d'altendre que l'opinion publiclue se fùt calmée. On aurait
alors pu expliquer l'affaire au peuple dans une proclamation impé-
CHRONIQUE DE LA VIE m: MOULA y EL-IIASA:'\' :173
riale qui serait lue dans les mosquées. Il ajouta mème qu'il serait
convenable que deux nations ft la fois hissassent leurs pavillons res-
pectifs pour montrer qu'elles exerçaient purement et simplement,
sans arrii?Te-pensée, un droit reconnu par les traités. Sir Charles,
nous dit-on, reconnut solennellement la justesse de cet avis, ou du
moins, telle fut l'impression du sultan ct de ses ministres. Or, ima-
ginez-vous leur surprise, tluand, en pleine solennité religieuse, tandis
que tout le monde, depuis le sultan jusqu'au moindre de ses sujets,
était absorbé par l'accomplissClTlent des rites religieux, d'entendre
dans les rues une agitation soudaine causée par une tentative d'ar-
borer le drapeau anglais, sans que les autorités en eussent étti infor-
mées? »
D'autre part, 1\1. Stephen BonsaI, correspondant spécial des Central
News de New- York, qui accompagna cette mission à Fès, donne dans
son livre Mrzrocco as il is, p. 98-99, la version suivante de l'incident:
« Le jour de l'Aïd-el-Hebîr, à midi, M. Fernau, vice-consul anglais ft
Casa-Blanca, agissant d'après les instructions de Sir Charles Evan
Smith, sc dirigea de l'ambassade vers la ville où résidait ;\1. Mc Leod,
YÎce-consul il Fès. :\1. Fernau était accompagné d'un domestique por-
tant une hampe (non pas le drapeau lui-mème) dont on avait l'inten-
tion de sc servir, il une date rapprochée, pour hisser le pavillon an-
glais au-dessus du vice-consulat, ainsi que le traité de T856 en donnait
le plein droit à la Grande-Bretagne et à toute autre puissance. Un des
soldats arabes, de garde à la légation, voyant M. Fernau sc rendre il
la porte de la ville, courut immédiatement chez le Pacha Bouchta
ben El Bagdadi l'informer que le vice-consul anglais allait hisser son
pavillon sur le consulat. Le Pacha lit il l'instant fermer la porte de
la ville, et, malgré les sommations répétées de M. Fernau, refusa de
le laisser entrer. En venant il la mission, 1\1. Fernau, M. Vismes de
Ponthieu, le .premier drogman et M. Mc Leod reçurent à plusieurs
reprises des pierres. Cc ne fut que par miracle qu'ils échappèrent aux
bandes de ,'agabonds ct de bandits que le Pacha avait m.is à leurs
trousses.
!\. six. heures du soir, la mission était vraimcnt en état de sii~ge, les
fenêtres brisées par les pierres, ct il était dangereux de s'aventurer
dans les jardins. On commençait à organiser la défense sous les ordres
du plus ancien ollicier, lorsque le ministre de la guerre, Sidi Ghar-
net, dix autres ministres ct vingt membres importants de la cour
arrivèrent à cheval à la mission, escortés d'un détachement en armes
de gardes du snltan. lis venaicnt hUlJlblement demander à l'ambas-
sadeur d'avoir utle llernière entrcvue avec le sultan. Sir Charles
acquiesça à leur demande.
374 ARCHIVES l\lAROC,\ IIŒS
tan par Sir lVilliam l'''irby Green, ministre il Tanger, lors de sa mis-
sion il l\1arrùkech (1891). « Stoke », tel ôtait le nom d(~ cct éléphant,
mesurait 9 pieds de haul. et pesait II tonnps. Il était blanc; c'est sa
taille cl. son intelligence qui l'avaient fait choisir de prM(\rence il ses
congénôrcs.
\ propos de celle seliP, M. Stephen Bonsal nous rapporte dans
Morocco as il is l'anecuote suivante. Trois chefs Zelllllloùr vinrent un
jour trouver le sultan pour lui faire leur soumission; ils sc d{-cla-
raienl. prêts il payer tout l'arriéré d'impots qn'ils lui devaient. Mais
il leur olIi'e ils adjoignirent une demande. lis avaient vu l'éléphant,
ils en parleraient à leurs J'l'ères; par malheur, ils étaient sùrs qu'on
n'ajouterait aucune foi il leurs paroles quand ils uiraient que le sul-
CHRONIQUE DE LA VIE DE MOULAY EIAIASAX 38:1
DE'\lEURANT A BAn1'1'.
1. Cc ~ainl a la réputatioll de' ,,'arder la ri, i,\]'('. ()n a ]'('COll]',S ;', lui
(!ualld la !JaIT(, ('~l uJall\ai~(',
U~ fll~:CIT .IIAHOCA IN DU U01IBAHDE,\IENT nE SA rJ: :1 fi fi
d'avance avec l'ennemi, Mais j'en jure par Dieu et les ver-
sets du Coran, si leurs canons avaient eu une portée sulli-
sante, ils auraient fait périr les infidèles jusqu'au dernier.
Quant aux risL]ues d'explosion de la poudrière, ils n'en-
trèrent pour rien dans leur décision.
n advint qu'un navire sc mit 2, passer deYant les tours de
Habù[; quand on lui envoyait des boulets, il s'enfuyait.
puis reyenait à la charge: cc manège dura ainsi jusque \el'S
une lJ('ure de l'aprî.'s-midi, Inoment 011 il vint à passer pd's
de la batterie (Sqttla) qui portail le nom de Mouley 'Abd
Er-Ilal,ulliin. Les gOllS (lui occupaient cell.e tour réussirenl
si 1>ion il ]e InudH'r qu'ils purenl, le lellLlemain matin,
l'ccueillil' quelques épaves al'rach(\es 21 cc navil'e pal'Ips
boulets: ils s'cmpI"P,sshenl d'allel" les montrer au gonH'I'-
neUl' du pays.
VIais aupar,nalll la Huit étant YeUue, tout le monde s(~
mit 2. charger les bombes cl les obus pour que l'on pùt
utiliser les mortiers db le retour de l'aube. Lorsque le
matin se leva, on n'aperçut d'autre tl'aee du navire que les
(\paves dont nous venons de parler.
Le navire anglais hissa le drapean des musulmans à son
mùt, cc qui signifiait que la victoire l'estait aux musulmans.
Quelques jours après le consul anglais vint et raconla
que le navire qui avail passé près de la hatterie dile Sq,Ua
avait reçu rordre de son chef, l'amiral J (que Dieu le con-
fonde 1), de tirer sur la poudrière de Habtlt pour la raire
sauter, Mais les coups reçus par cc navire rendirent sa si-
tuation intenable de telle sorte C(U 'il fut ohligé del'cl'JOncer
ù son projet. Nous sûmes par la suite, qu'il y avait cu dl'
nombreux ll10ds et blessés. Cettc nouvelle uous parvint de
Cadix. A Salé il y eut environ 8 morts, à Rabât un seule-
ment. Dieu a terminé leur vie par le martyrc, puisse-t-il
nous ressusciter avec eux! Ainsi soit-il.
1. L~ contf'~-amiral Dubourdicu.
'tOO
AUCH. 1\IAROC.
IneHI\'/-::; \UlIoe.\I\I'::;
L. COVFOURJEH.
DEUXIÈME PARTIE
mSTOHIQUE (Suite)
CHAPITHE IX
SmHL'URE. - If) Traité signé ;\ Taollan concernant les pré~idcs du Hif. - 2° Les négo-
ciat.ions (pli précédèrent la guerre de 1 o,;)t)-l ~ÜO. - 3 0 Adresse dul\laroc à l'Eu-
rope. - (,(/ Adresse de l'Espagne h l'Europe. - 50 COHlTllunication tlu ~Iaroe à
l'Angleterre. - ()o Appréciation de la correspondance qui précéda la gllcrre de
1859-1800 {\YCC l'Espagne.
r. C'est à cause de cela que nous clonnons ici cc traité (cf. Rouard
de Carel, op. cit., p. 192).
Il
payée pourrait devenir permanente, ct, aux yeux de S. 1\'1., une occu-
pation permanente serait illcompatiLle avec la sùreté de Gibraltar.
Le gouvernement de S. :\'1. désire sincèrelllentmaintenir avec l'Espagne
les relations les plus amicales, mais son devoir est de pourvoir il la
sécurité des possessions de S. M.
Je suis, etc ...
J. lluSSEI,L,
Enlill lord BlIcbanan rendit compte des d('marches qu'il avail filites
p[ de la réponse (IU'il avait reçue par la!ettre suivan[e:
III
IV
5 Octobre 1859.
v
Le Consul fiénélYll fUanco del Valle Cllllfinistl'c
Jfohammed f?l-Khatib.
VI
VII
VIII
IX
déclaration par écrit que, dans le cas où, pendant les hostilités, les
troupes espagnoles occuperaient Tanger, cette occupation serait tem-
poraire et ne sc prolongerait pas après la ratification d'un traité de
paix entre l'Espagne et le Maroc. et, dans votre note adressée il
:M. Collantes le 27 septembre, vous dites clue ce serait une satisfaction
pour le gouvernement de Sa Majesté d'apprendre que les pn"paratifs
militaires du gouvernement espagnol n'annoncent aucune intention
de sa part de faire des conquêtes au Maroc, ou d'occuper d'une
manière permanente aucune partie du territoire du Sultan.
M. Collantes, dans sa réponse du G octobre, donne l'assurance que,
quand une fois le traité de paix qui doit mettre lin aux hostilités
entre l'Espagne et le Maroc aura été ratilié, les cluestions maintenant
existantes étant réglées favorablement, et par conséquent d'une ma-
nière déGnitive, le gouvernement espagnol, accomplissant ses inten-
tions, ne continuera pas d'occuper celle forteresse (Tanger), en suppo-
sant qu'il se soit vu obligé de s'y établir aGn d'assurer l'issue
favorable de ses opérations.
Vous pouver. assurer il M. Collantes que le gouvernement de Sa
Majesté accepte avec plaisir celle assurance comme contenant la dé-
claration (lue, par ma dépêche du 22 septembre, vous aviez été invité
à demander.
Vous annoncerez en outre à Son Excellence que le gouvernement
de Sa Majesté désire ardemment qu'il n'y ait aucun changement de
possession sur la côte mauresque du détroit. L'importance qu'il
aUache il cet objet ne peut être trop estimée, et il lui serait impossible,
et il toute autre puissance maritime, de voir avec indiLI'érencc l'occu-
pation permanente par l'Espagne d'une pareille position sur cette
côte, position qui lui permellrait d'empêcher le passage du détroit il
des navires fréquentant la Méditerranée pour des opérations commer-
ciales ou autres.
Vous donnerez lecture de celte dépêche il M. Collantes, et vous en
remettrez copie il Son Excellence.
Je suis, etc.
Signé: J. RUSSELL.
1re pièce comprise dans l'envoi de lord Bllchanan et lord '/ohn Ullssell. -
Lord Bnr:/wnan et M. Calderon Col/anles.
';2C pièce comprise dalls l'ellvoi de lord Buchanan il lord John Russel/.
Ji. Calderon Col/ailles il M. Buchanan.
x
Le Ministre Mohammed El-IOwtib au Consul général Blanco
deI Valle.
Tanger, J 7 oelobre 18;)9·
XI
XII
1. Ibid.
TÉTOUAN
1. Op. cil., p. I!)8 ct q. scq. --- Baudoz et Osiris, op. cil., p. :)J,).
ARCHIVES MAROCAINES
quïl )' esl fail allusion aux aŒlires <In Hir, snjet dont El-
Klwtih n',nait pas enlrel('nu ]('s représentants des puis-
sances IStralJgèl'(~s au JVlaroc dans la leUre qu'il ]ellr a
pl'(~eéclemment adressée. Le ministre marocain commu-
Ilique ]e prl-scnl I~CI'it au consul d'Angleterre, DrllHunond
!lay, pOlir lui présentcr lin eOlllptc rendn fidè.j(' d(' cc qlli
a l~té lilÏt rclalÎvenwnt à celle question. en le prianl (l'l'n
raire part à son gouvernement. Il llli demande en nH\nlü
tcmps si cclIIi-ci ne pOIII'l'ait pas Ù son tOlll' le porter ~l la
connaissanc(' des puissallces, parce quc, pOlll' le moment,
Ions leurs chargl':s rl'af1aires ou représentants onl quitté
rranger.
« Si, dans la \cUre ~l \;ul'lClle il est litÎt allllsion ci-des-
sus, EI-Khatib Jl'a pas par!IS des all'aires dn Hir, c'est flue
toutes les questions pendantcs relatiycs ~l ces amJires
avaient été réglées avcc le représentant dc l'Espagne et flue,
au mois d'aollt, lin traité élLliti ntel'venu, El-Khatib est sur-
Jlris fi"e, rien de spécial ne s'étant produit il propos des
nl-gociations sur la question dn lhr, le ministre des Afl'aires
étrangères d'Espagne ait mis en avant ladite question
comme 1II]() des principales sources du conflit. Pour lui, il
ne voulait pills par1f'r d'une qllestion déjà l'(~glée, \lais le
lni n istre espagnol ayan t prl-scnté les al'lissements des Hi-
Jains comme une importante atteinte au\ deuits des na-
tions, il croit nl-cessairc d'en donllcr IIne 'l11al)'se simple
mais sufli sante.
« Les piraterie.s des p;ens dll nif sont hien COII/IIWS. Ils
Ollt, dalls les trcnte dernières ,1l1l](~CS, attaqué vingt bateaux.
\lais, depnis quatre ans, aucune agression n'a l'Il lieu, ni
de leur part, ni de celles d'autres pirates marocains. Le
sidlan dérunt, Moulay 'Abel Er-Halnnan, s'était eirorcé d'y
mettre fin. Cependant la nature dn Hif permel ~l ses habi-
tants de vivre dans la désobéissance du sOlnel'ain, Aussi,
eha1lue fois qu'à l'occasion d'un de leurs ml-GlÏts, une puis-
sance victime de leurs pirateries déclarai t vouloir intervenir
ARCIIlVES MAROCAINES
ARCH. :\lAltOC.
AnCIIIVES MAl\OCATNES
« Habitants du Maroc,
« Bien que je pénétre dans voLre pays, nous ne som-
mes ni vos tyrans, ni vos ennemis. Votre empereur a re-
fusé de nous faire notre droit, nous a contraints de prendre
les armes pour l'obtenir. C'est lui qui a brisé l'amitié que
les Espagnols vous avaient constamm.ent témoignée. Mais
ne craignez pas que nous mésusions de notre victoire ni de
votre soumission. Les soldats espagnols sont généreux dans
la victoire; votre soumission vous donne droit à notre es-
time et à notre amitié.
« Demeurez en pleine confiance occupés à vos travaux
habituels,
« .Te vous promets le secours et l'assistance de mes sol-
dats ; je vous promets le respect de votre religion et de vos
coutumes.
« Le soldat espagnol, fidèle à sa Heine et à sa Patrie,
n'est à craindre que dans les combats.
« Au quartier général, colline de 1'Otero,
« Décembre 1859.
« O'DONNELL ),
1. Schlagintlleit, p. 3:)0-:):)1.
~. Voyez par exemple ces passages de G. de Lavisne, op. cil., p. ;)8<)0,
« La Gacela "mililal' parle de conserver ct cle coloniser les pays aprl's
avoir pris Tétouan; elle pn\roit les nécessités de lcrer de nou"elles
troupes alin de pouvoir y laisser une division complète » (décembre
1859); ct du même, p. (io : On parle d'augmenter l'armée d'expé-
dition; « on ne s'en tiendra pas it une nouvelle division de résene
ou à un appel cle volontaires pour remplir les cadres. On parle de
diriger 20000 hommes sur les ports d'embarquement ct de porter" il
80000 hommes l'ellectif de l'armée d'occupation. »
Le conl'tTlencell1ent des grandes opérations serai t clilTél'l\ jusque-IiI.
Il en est résulté un certain froid en Espagne. Mais l'enthousiasme a
repris le dessus. « La grandesse d'Espagne a adressé une députai ion
it la reine pour lui cl('c!arer qu'clIc était prête i\ contribuer par toute
espèce de sacrilices au meilleur résultat de la guerre d'Afrique, » (Dé-
cembre 1860).
458 AHCHIVES MAROCAINES
prendre les pays que les empereurs du Maroc devaient nous rendre
pour former un territoire il nos pré'sicles. » G. de Lavigne, p. 8g.
1. G. de Lavigne, p. Ho. -- Et ai lieurs, p. 3ll, du même: cc Il imporle
d'éviter que cette expédition n'aille trop loin et qu'elle n'engage l'Es-
pagne dans une guerre avec l'intérieur du pays pour laquelle elle n'est
pas préparée. »
:J. En janvier, après Castillejos, on fabrique chaque semaine il
StSviIIe, d'après la Gaceta, 8 il 10 canons rayés de 1?, ct G de 8 : par
jour, 150 boulets pour canons il fllne lisse, ~)50 pour canons rayés
de 8, :JO 000 balles cie plomb pour carabines ra yées. Cr. G. cie Lavigne
p.8G.
3. G. de Lavigne, op. cit" p. J,5.
4. G. de Lavigne, op. cil., p. 84-85.
100 ARCHIVES MAROCAINES
l. G. de Lavigne, p. Stl-8:>.
2. G. de Lavigne, p. 8:>.
;t G. de Lavigne, p. Stl.
!,. Des bruits de paix COUl'l1rent il MacIt'id aussitùt après la prise
de Télouan. Le Sultan serait disposé il traiter, disait-on. cc Mais
d'aulre pari est-cc donc pour si peu de chose qu'on aurait l'ait de tels
sacrifices:) )) (G. de Lavigne, p. 6;)). C'est le re/urd de l'envoi du parc
de siège qui avait causé cc bruît, parait-il. Cf. G. de Lavigne, p. 6G.
G. Yriarte, op. cit., p. r65.
Tl~:TOUAN
r. YriarLc, p. 218-219'
T~=TOUAN 1;67
1. YriarLc, p. 220-221.
2. Alarcoll, Il, p. 190-192.
3. YriarLc. p. ~d7'
468 ARCHIVES MAROCAINES
1. Yriarle, p. 21,2-244.
2. Le fait est raconté de la fal,~on suivante par Es-Selaoui, lslùjçâ,
IV, p. :\20: « O'Üonnell s'avanç.ait accompagné d'un groupe de chefs
de son armée. Vint avec lui celui qu'il avait mis la lôle des Musulmans
Je Télouan, EI-IL\dj Ahmed Abaïr dans l'espoir de servir c!'inler-
pd-te cnlre lc's 2 chers d'arrnt~es, cl pour tirer quelques proJils de la
descriplion de cette assellJhl(~e ct de son éclat. ~lais son espoir ful
d(;çu. Lors(lue les deux groupes arrivèrent auprès de la tcnte, tous
lcs gens restl~rent il une certaine (Iistance d'elle; n'y péIH'trl:reut (lue
Moulay 'Abbâs, O'Donnell cL El-Khatih; personne autre ne prit
paz·t il ce qui y fut dit. O'Donnell commença il se montrer d'uue
courtoisie et d'une al1'abilité extrèmes vis-il-vis de ;\Ioulay 'Abbùs. lis
s'entretinrent pendant une heure; puis la séance rut levée. On raconta
qlle O'Donnell désirait la paix; mais Moulay 'Ahbùs s'abstint de raire
une l'l'ponse rerme el soumit ces propositions il la déci:sion de son
frère le Sultan Sidi ;\lolwlIll11ed ; puis cbacun partit de son l'Ô''''. Les
gens col11menci~rent il sc demander (luelle serait la réponse du Sultan.
Au bout d'un certain temps, la nouvelle arriva que le Sultan n'ac-
ceptail pas cette paix. Tous demeurèrent alors dans leur situation
première. ))
472 ARCHIVES ~IAROGAINES
envoie des éloges au bataillon des clwsseurs qui porte son nom ct qui
s'est signalé devant le Serra 110. Dans son enthousiasme, la vieille ville,
tant illustrée dl;jà par l'ordre de chevalerie (lui y a longtemps ha-
bitt\, compare tous les bra ves du bataillon il tous les preux de l'Espagne
héroïque, il Laïn Calvo, ['aïeul du Cid, il Gonzalez de COI'doba, à
Herllan de Pulgar, il Garcilaso el il Lara. » EXCl'S d'emphase, c'est
vrai, mais note caractéristillue Je l'enthousiasme Cil Espagne (G. de
Lavigne, p. 72).
G. de Lavigne dit ailleurs (p. 1(13):
« Nous nous sommes fait un devoir dl' mentionner les dons en-
voyps au gouvernement et il l'armée pal' les provinces et les particu-
T~~TOUAN "79
Maroc par l'Espagne, lors des premières démarches dc
Moulay 'Abbâs. - « Ceux qui eurent connaissance de
1. Yriarte, p. 281.
2. Beaucoup considéraient la marche sur Tnnger comme très difIi-
cile déj1l, l'arrn(~e comme insufIisnrnment forle pour l'exécuter; il
plus forte raison pour ce (lui concernait la marche sur Fl's dont on
parlait en Espagne. Cf. G. de Lavigne, op. cil., p. r r{l-r r5.
3. Yriarte, p. 282.
AltCIl. ;\IAIUJC.
â82 ARCHIVES MAROCAINES
§ 6. - La conclusion de la paix 1 •
« Excellence,
"1
' fut generaement
paiX ' 'Il e 1 . 1...les p l us mo d'cres,
petU) , mcrne A
§ 8. - Le Traité de paix 1.
II
2. G. dc Lavigne. p. Igo.
:iOo AnClllYES ~IAHOC.\L"ES
[. Schlagintwcit, p. ih4.
2. Ibid., p. 38r.
3. Ibùl., p. 381.
.'i JO
II
J
TÉTOUAN ;;17
et leur faisait faire des bénéfices. Il en est de même avec les gens des
villages environnants, de telle sorte que les gens vinrent au marché il
l'endroit connu sous le nom de Koudio El-Medfa en dehors de Té-
touan. La nouvelle se répandit dans les tribus montagnardes. Ils )"
accoururent et les gens (~lisaient des bénéGccs. )) lstiqça, IV, p. 218.
1. Mais il faut tenir compte de la conviction où se trouvait touLe
une parLie de l'Espagne que la ville lui demeurerait. G. de Lavigne
écrit en mars 1860 (p. 1[17): « La presse espagnole continue d'alllr-
mer que Tétuan sera conservé, et le général Bios, qui y exerce le
commandement, en complète l'organisation et la transformation de
manière il prouver que la conquête est définitive. ))
2. Alarcon, op. cit., IV, p. 218.
I. IV, p. 218.
2. Schlagintwcit, p. 332,
ARCHIVES ~IAROCAINES
,~
.')28 ARCHIVES MAROCAINES
1.Yriarte, p. ~J2(j.
2. Yriarte, p. 223.
3. G. de Lavigne, p. 112.
Tl'':TOUAN t;29
1. G. de Lavigne, p. Il,8.
2. Schlagintweit, op. cit., p. 335.
3. Il Y avait cu déjà une Fonda JrClllcesCl au Martine (Alarcon, I,
p. 27°)'
l,. G.deLavigne,p. 11.2-113. Et ailleurs, du même (p. 131-13?-):
« Cela n'empêche pas les trains de plaisir de i\bdrid à Tétuan, par
le chemin de fer d'Alicante. L'un des bateaux à vapeur de la Compa-
gnie Lopez a conduit, l'autre semaine, trois cents curieux à qui il a
suffi de quatre jours pour ceUe visite. L'Espagne, et ses nouvelle,;
possessions du Nord de l'Afrique, seront, cette année, le but des
excursioQs de presque tous les touristes de l'Europe. »
ARCH. :\lAHOC.
ARCIIlVES MAI\OCAINES
l. Yriartc, p. 229.
2. ]I;idl' III ,
T~~TOUAN
1. Yriarte, p. 230-233.
TETOGAX [;33
r. Yl'iarlc, p. 230-:l33.
2. Yriartc, p. 205.
Tl~TOUA~
1. Yriarte, p. 207.
:J. G. de Lavigne. p. 18:).
3. ibid.
Il, ({ Tétouan ne devant pas rester à l'Espagne, on a arrèté les
démolitions un peu intempestives que le général H.ios y avait entre-
prises, dans le but d'ouvrir des voies à l'Européenne au milieu du
dédale des ruelles arabes. ?lInley Abbas est intenenu lui-mème pour
fi31j AHClIlYES ~L\HOCA['ŒS
A. JOLY.
....