Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Questions de
défense
Mutations
et invariants
Partie III
HUMANITAIRE ET MILITAIRE
NOUVEAUX MERCENARIATS
Belligérants et combattants
Les auteurs licites des conflits armés sont les États, les mouve-
ments de libération nationale (MLN), l’Autorité palestinienne,
les organisations intergouvernementales compétentes 3.
À l’État correspondent trois types d’acteurs. Les militaires ont
le droit d’utiliser la force armée, conformément au jus in bello,
1. Ou droit international humanitaire (DIH) ou droit des conflits armés. S’ajoute le « noyau indérogeable » du
droit international des droits de l’homme (DIDH). L’ensemble constitue le droit international applicable
aux conflits armés.
2. Selon l’art. 1-4 P1, relèvent des conflits internationaux, les guerres interétatiques, les résistances orga-
nisées à l’occupation militaire et les luttes de libération nationale. Selon l’art. 1-1 P2, relèvent des
conflits non internationaux, les conflits qui se déroulent sur le territoire d’un État entre les forces gouver-
nementales et des forces rebelles « qui, sous la conduite d’un commandement responsable, exercent sur
une partie de son territoire un contrôle tel qu’il leur permette de mener des opérations militaires conti-
nues ». Selon l’art. 1-2 P2, ne relèvent pas des conflits non internationaux, les « situations de tensions
internes, de troubles intérieurs, comme les émeutes, les actes isolés et sporadiques de violence et
autres actes analogues » (attentats ou coups d’État).
3. Organisation des Nations unies, Organisation des États américains, Ligue des États arabes, Union africaine,
Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Organisation du traité de l’Atlantique-Nord…
152 QUI EST COMBATTANT ?
Le problème de la reconnaissance
des combattants irréguliers
L’évolution du jus in bello au XXe siècle a donc élargi les caté-
gories de combattants de facto pouvant prétendre au statut de
combattants de jure. Face à la montée de la guerre irrégulière,
les États ont renoncé au monopole de l’exercice gouvernemen-
tal ou militaire de la violence licite. Des combattants irrégu-
liers (francs tireurs, résistants, guérilleros) peuvent devenir des
combattants légaux, à l’instar des combattants réguliers (mili-
taires, miliciens, volontaires).
7. Alors que l’invasion est une irruption et une opération militaires (terrestres) d’un belligérant sur le terri-
toire de son adversaire, l’occupation (terrestre) suppose l’exercice d’une autorité effective par la puis-
sance ennemie, sans qu’il y ait transfert de souveraineté.
160 QUI EST COMBATTANT ?
9. L’organisation insurgée a intérêt à respecter le DIH : un tel comportement sera la meilleure preuve de sa
capacité à contrôler ses troupes et à agir de manière responsable, ce qui attestera son pouvoir de fait.
Au contraire, la violation du DIH confirmera l’accusation de la partie gouvernementale adverse, selon
laquelle les actions des insurgés s’apparentent au banditisme ou au terrorisme. Le partisan témoigne par
son action ; par l’attentat, il se fait connaître ; mais pour se faire reconnaître, il doit renoncer à la
violence perfide ou indiscriminée.
10. Il différencie « trouble interne » et « conflit armé ».
164 QUI EST COMBATTANT ?
Sources
Les articles 1 et 2 du règlement de La Haye (RLH) du
18 octobre 1907 sur les lois et coutumes de la guerre sur terre ;
l’article 6 de la Ve Convention de La Haye (CLH) du
18 octobre 1907 sur les droits et devoirs des Puissances et
personnes neutres en cas de guerre sur terre.
Les articles 13 et 14 de la Ière Convention de Genève (CG)
du 12 août 1949 pour l’amélioration du sort des blessés et des
malades dans les forces armées en campagne ; les articles 13
et 16 de la IIe Convention de Genève du 12 août 1949 pour
l’amélioration du sort des blessés, des malades et des naufra-
gés dans les forces armées sur mer ; l’article 4 de la IIIe
Convention de Genève du 12 août 1949 relative au traitement
des prisonniers de guerre.
La résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies
(AGNU) du 14 décembre 1960, « Déclaration sur l’octroi de
l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux » ; la réso-
lution 1541 de l’AGNU du 15 décembre 1960, « Déclaration
sur les territoires non autonomes ».
L’article 1er du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques du 16 décembre 1966 ; l’article 1er du Pacte inter-
national relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
du 16 décembre 1966.
Les alinéas 2-b et 5 du principe 5 de la résolution 2625 de
l’AGNU du 24 octobre 1970 ; l’article 7 de la résolution 3314
de l’AGNU du 14 décembre 1974.
Les articles 1-4, 43 à 47 et 77-2 du Protocole additionnel 1
du 8 juin 1977 (P1) aux Conventions de Genève du 12 août
1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés
internationaux ; le Protocole additionnel II du 8 juin 1977
(P2) aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la
protection des victimes des conflits armés non internatio-
naux.
La Convention des Nations unies contre le recrutement,
l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires
du 4 décembre 1989.
165