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L’histoire

I. Histoire : ambiguïté du terme

Le terme d’ « histoire » désigne deux ordres de réalité fort différentes :


 d’une part les événements, les actes, les faits du passé, c’est-à-dire la réalité
historique objective
 d’autre part, la recherche historique et la science du devenir des hommes et
des sociétés, qui représente la phase subjective de l’histoire.

La situation de l’homme par rapport à l’histoire est à l’origine de cette ambiguïté. En effet,
dans une science expérimentale (physique, chimie, etc.), l’homme crée une connaissance et
une théorie qui, en principe, se détachent de lui pour devenir universelles et indépendantes.
La connaissance historique, au contraire, ne peut se séparer des hommes qui sont dans
l’histoire, qui la font, ou qui s’efforcent de lui conférer une intelligibilité, de l’historien qui
comprend lui-même les faits grâce à une certaine qualité de subjectivité.

II. Le fait historique et sa construction

Le discours historique est une reconstruction intellectuelle du passé, une création. Ici,
l’examen du fait historique est tout à fait significatif : l’histoire est le résultat d’un
processus d’abstraction. Une masse immense de matériaux et donc d’informations est à la
disposition de l’historien sous forme d’archives et de témoignages ; il faut choisir,
sélectionner et construire des faits historiques privilégiés qui rassemblent et expliquent des
éléments épars. Ainsi l’historien produit-il le fait historique véritable.

« La connaissance historique ne crée pas des fictions, elle raconte et reconstruit ce qui a
été, ce qui est devenu » R.Aron

Etablir des faits :une connaissance valide et vraie


Le caractère personnel et relativement arbitraire des choix et donc de la
« production » des faits historiques n’enlève toutefois pas à l’histoire sa nature scientifique.
Certes, le savoir historique ne vise pas une objectivité comparable à celle des sciences de la
nature, et l’historien ne s’efface jamais totalement derrière les documents. Toutefois,
l’établissement des faits historiques s’appuie sur des règles de recherche très strictes
(critique des documents, multiplicité concordante des témoignages, etc.) qui font de l’histoire
une connaissance valide et vraie.

III. Objectivité et subjectivité en histoire

Adossé solidement à des faits, l’historien va dès lors tenter une synthèse, en établissant des
relations de causalité et des liens entre les événements pour rendre la série des faits
historiques intelligible. Le choix de l’objet historique (par exemple, la Révolution française),
l’orientation des recherches dépendent, en profondeur, des vues personnelles de l’historien,
qui ne saurait rester froid devant l’histoire. Il est, au surplus, impossible de fournir des
liaisons parfaitement objectives et démontrées entre les faits, tant ceux-ci sont complexes,
enchevêtrés et souvent incertains.
En définitive, subjectivité et objectivité sont, en histoire, dans un rapport étroit. L’historien,
qui comprend les faits grâce à une certaine « qualité de subjectivité », élabore néanmoins une
science. L’historien interroge le document et le force à parler.

IV. Le sens de l’histoire

Les constructions historiques sont multiples et variées. Une dernière synthèse semble
alors requise, pour intégrer les divers moments historiques. L’homme prend ainsi conscience
qu’il a une Histoire, nécessaire à sa construction personnelle. D’où la création des philosophies
de l’histoire.
Quel est le noyau des grandes philosophies de l’histoire ? C’est le concept de sens de
l’histoire : l’histoire des hommes prise comme totalité connaîtrait un ordre profond, un but et
une fin. Elle irait vers un achèvement final.

Pour Hegel
Dépasser « la cohue bigarrée de l’histoire »
Hegel, au XIXe siècle, a magnifiquement illustré ce courant. Sa philosophie de l’histoire tente
de donner sens à la poussière des événements historiques dont la multitude s’offre à nous.
Car l’histoire est une succession de formes diverses qui se déploient dans le temps. La pensée
n’est-elle pas dès lors prise dans un flux historique ? Un principe d’intelligibilité paraît exigé
et requis.

L’idée gouverne le monde


C’est l’Idée, principe spirituel suprême immanent au monde, qui selon Hegel, gouverne
l’histoire. L’Idée devient dans le temps, de plus en plus claire et transparente. Ainsi, le
philosophe peut-il découvrir une histoire de plus en plus rationnelle.

Le progrès chez Hegel


L’histoire représente ainsi l’Idée en marche. D’étape en étape, de tremplin en tremplin,
l’histoire ne cesse de se simplifier et de s’unifier : chaque moment est préférable au
précédent et offre le spectacle d’améliorations spirituelles. Aussi, sans la notion de progrès,
le cours de l’histoire serait-il incompréhensible. Chaque figure historique est supérieure à
celle qui constituait son être précédent.

Pour Marx
Le matérialisme historique
Marx, après Hegel, va lui aussi tenter de construire une grande philosophie de l’histoire. Sa
doctrine s’appelle le matérialisme historique. Selon Marx, ce sont les techniques, les outils
qui déterminent les possibilités d’existence. La vie matérielle des hommes explique donc
toutes leurs activités ainsi que le devenir de l’homme. Si Hegel voyait dans un principe
spirituel, le démiurge de tout développement historique, Marx inverse la conception de son
maître. C’est la production matérielle de la vie qui crée l’histoire.

Forces productives. Rapports de production. Lutte de classes


Si la pratique matérielle est déterminante, alors il faut envisager l’action des forces
productives et des rapports de production. Les forces productives représentent l’ensemble
des moyens matériels et des puissances de tous ordres dont dispose la société humaine. Les
rapports de production désignent les relations sociales existantes dans le processus de
production. Or, cette sphère du travail suscite perpétuellement des conflits. C’est la lutte
des classes, qui est, pour Marx, le noyau de l’histoire unitaire ; c’est elle qui donne un sens
global à l’évolution historique. Elle est le moteur ultime du devenir.

Le règne de la liberté
La révolution prolétarienne annonce, aux yeux de Marx, la venue d’un temps où l’homme
maîtrise enfin sa condition et son destin. En prenant en charge l’histoire, le prolétariat
répudie l’inhumanité historique. Ainsi commence le règne de la liberté, quand l’humanité
s’arrache au joug du destin et de l’opacité historique.

V. Critique des philosophes de l’histoire

Ces visions historiques, celle de Hegel comme celle de Marx, témoignent de l’impérieux besoin
qu’éprouve l’homme de donner un sens à sa destinée personnelle en l’intégrant dans un devenir
historique compréhensible.

Cependant les philosophes de l’histoire du XIXe siècle nous donnaient à voir un genre humain
libre et raisonnable dans un monde libre et raisonnable.
Tout au contraire, la réalité historique du XXe siècle apparaît comme la chronique de l’enfer.

Par ailleurs, postuler que l’histoire a un sens peut mener directement à la terreur
politique et à l’arbitraire, dès lors qu’un groupe politique prétend être le détenteur de
ce Sens dont il impose les conséquences à la société.

 Rejet d’une fin de l’histoire, échec des théories du sens de l’histoire, épanouissement
des études historiques isolées : l’histoire contemporaine récuse résolument la
philosophie de l’histoire. Pour la plupart des historiens contemporains, il n’y a pas une
Histoire dans laquelle se fondent les événements enchaînés par un sens, mais des
histoires.

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