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ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Mars 2019
Dégradation des BF et BV
Introduction ........................................................................................................ 3
Figure 2.4 : résistance d’une particule du sol face à l’action de friction de l’eau 7
2.1.1.1.1.3 La sédimentation........................................................................... 8
Figure 2.7 : Déflation, les grains de petites tailles sont emportés par le vent .... 12
Figure 2.8 : Saltation, les axes sont gradués en diamètre de grain ..................... 13
Conclusion ....................................................................................................... 21
Bibliographie ................................................................................................... 21
Introduction
Nous allons nous focaliser sur les dégradations qui subsistent dans les bas-fonds
et bassins versants tout en se préoccupant des causes et des mécanismes de ces
dernières.
2.1.1.1.1.1 Le détachement
a/ L'éclatement.
b/ Le gonflement différentiel :
c/ La dispersion physico-chimique :
L’impact des gouttes de pluie peut fragmenter les agrégats et surtout détacher les
particules de leur surface. Ce mécanisme intervient en général conjointement aux
autres mécanismes cités précédemment et nécessite une pluie d’une certaine
énergie qui est variable selon les sols. L’énergie cinétique des gouttes n’est plus
absorbée mais est transformée en force de cisaillement qui provoque détachement
et splash.
Les particules détachées par les gouttes de pluie sont généralement des micro-
agrégats ou des particules élémentaires < 100 mm.
La taille et l'impact des gouttes sont donc des facteurs importants dans ce
processus de destruction et d'arrachement (éclaboussement par effet splash).
L'énergie d'une seule goutte de pluie cause une érosion par éclaboussement ou
rejaillissement qui peut déplacer les particules sur quelques dizaines de cm, la
distance dépendant de la masse des particules et de l'angle d'incidence des gouttes
de pluies par rapport à la surface. La masse de sol détachée peut être de l'ordre de
plusieurs dizaines de tonnes par hectare et par an.
Les particules de sol très fines qui sont détachées de la surface par l'impact des
gouttes sont piégées entre les éléments plus grossiers et peuvent obstruer les pores
de la couche supérieure du sol et réduire considérablement le taux d'infiltration
(battance). Cette obstruction augmente les risques d'érosion et de ruissellement en
surface. La croûte de battance ainsi formée s'épaissit dans les petites dépressions
où l'eau stagne, permettant la sédimentation des éléments fins. La perméabilité de
la surface peut descendre en dessous de 2 mm/h en période humide. Le micro
relief s'estompe et le sol perd toute capacité de rétention d'eau superficielle.
Lorsque la croûte de battance est formée, les pluies ultérieures, même si elles sont
de faible intensité, engendreront du ruissellement.
Le ruissellement
L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie, ne pouvant plus
s'infiltrer dans le sol, ruissellent sur la parcelle en emportant les particules de terre.
Ce refus du sol d'absorber les eaux en excédent apparaît soit lorsque l'intensité des
pluies est supérieure à l'infiltrabilité de la surface du sol (ruissellement
"Hortonien"), soit lorsque la pluie arrive sur une surface partiellement ou
totalement saturée par une nappe (ruissellement par saturation).
Ces deux types de ruissellement apparaissent généralement dans des milieux très
différents, bien que l'on observe parfois une combinaison des deux. Une fois le
ruissellement déclenché sur la parcelle, l'érosion peut prendre différentes formes
qui se combinent dans le temps et dans l'espace pouvant donner naissance soit une
érosion diffuse et /ou soit une érosion concentrée.
Figure 2.4 : résistance d’une particule du sol face à l’action de friction de l’eau
2.1.1.1.1.2 Le transport
Il est dû à la fois aux gouttes d'eau de pluie (par rejaillissement = effet splash) et
aux eaux de ruissellement. Cependant, il est à signaler que le mode de transport
par effet splash est généralement négligeable sauf sur pente forte. Alors que les
eaux de ruissellement sont les plus responsables du transport des particules du sol
détachées. Les modes de transport par ruissellement sont illustrés sur le graphique
ci-dessous :
2.1.1.1.1.3 La sédimentation
C'est le stade initial de la dégradation des sols par érosion. Cette érosion en nappe
entraîne la dégradation du sol sur l'ensemble de sa surface, autrement dit c’est une
forme d’érosion diffuse.
La ravine est une rigole approfondie où se concentrent les filets d'eau. La rigole
se transforme en ravine lorsque sa profondeur interdit son nivellement par des
simples instruments aratoires. En d’autres termes, Le ravinement constitue un
stade avancé de l'érosion linéaire. Il y en a trois types de ravines :
Alors que l'érosion en nappe s'attaque à la surface du sol, le ravinement aux lignes
de drainage du versant, les mouvements de masse concernent un volume à
l'intérieur de la couverture pédologique. On attribue à l'érosion en masse tout
Hugues Kinhole VIGNON 10
Dégradation des BF et BV
déplacement de terre selon des formes non définies, comme les mouvements de
masse, les coulées de boue et les glissements de terrain.
Les phénomènes de mouvement de masse sont très nombreux dont on peut citer :
Les glissements : sont des décollements d'une couche plus ou moins épaisse
de sol, glissant sur un horizon plus compact (souvent de la roche altérée), servant
de plan de glissement.
Coulées boueuses et laves torrentielles : Ce sont des mélanges d'eau et de
terre à haute densité ayant dépassé le point de liquidité et qui emportent à grande
vitesse des masses considérables de boue et de blocs de roches de taille imposante.
Les formes locales : Il s'agit d'éboulements rocheux ou d'effondrements de
versants qui entraînent des glissements localisés. Ceux-ci sont très fréquents en
tête de ravine (ils entraînent l'éboulement de la partie supérieure d'une ravine et
font progresser la ravine vers le sommet de la colline par érosion régressive).
C’est une forme d’érosion due à la dissipation de l’énergie de l’eau dans les lits
des cours d’eau et les rivières. L’énergie de ces dernières est capable, de manière
régulière ou accidentelle (lors des inondations) d’emporter une partie des berges.
On appelle ce processus le sapement des berges. Il se produit également dans les
ravins en formation lorsque l’eau du ruissellement attaque les assises du ravin. Ce
type d’érosion est étroitement lié au volume et à la vitesse de l’eau, qui dépend de
la pente et du débit.
L'arrachage des particules du sol est déterminé par les forces du vent qui s'exercent
à la surface du sol. La vitesse du vent qui se déplace au-dessus de cette surface du
sol devient plus importante dès qu'on s'éloigne du sol. Cette vitesse augmente en
proportion du logarithme de la hauteur, définissant ainsi une courbe de vélocité.
A partir de cette dernière, on pourrait déterminer l'intensité de la force du vent
exercée.
Figure 2.7 : Déflation, les grains de petites tailles sont emportés par le vent
1- Mouvement de la saltation
Dans la saltation, les particules avancent par bonds ou sauts. Celles qui se meuvent
de cette façon ont généralement de 0.05 à 0.5 mm de diamètre. Ce mode de
transport consiste en une succession de sauts balistiques dont la concavité des
trajectoires est toujours dirigée vers le bas. Un grain est arraché du lit par le
cisaillement, puis retombe plus loin en délogeant statistiquement dix grains. La
plupart du matériel érodé est transporté entre 0 et 0.3 m au-dessus de la surface
du sol par saltation. Elle présente 7 à 25 % du transport.
3- Mouvement suspension
La charge maximale du vent en particules est sensiblement la même pour tous les
types de sols et elle est égale à celle que l'on rencontre sur les dunes de sable. La
distance nécessaire pour que cette saturation soit atteinte varie en raison inverse
de la sensibilité d'un sol à l'érosion comme illustrée sur le tableau suivant :
Ainsi sur un sol très fragile, la saturation du vent en particules transportées peut
se produire en une cinquantaine de mètres, et demander plus de 1000 mètres sur
un sol de bonne cohésion.
- Le triage : Le vent déplace les particules très fines et très légères beaucoup
plus rapidement que les grosses. Plus les particules sont fines, plus leur vitesse est
grande et plus la distance qu'elles parcourent et les hauteurs qu'elles atteignent
sont importantes. Le vent sépare ainsi les différents éléments du sol en catégories
suivant leurs dimensions: mottes non érodables, gravier, sable, argile et lœss. Il
emporte ainsi les éléments fins et ne laisse sur place que les éléments grossiers.
Pour les faibles vitesses d’écoulement, rien ne se passe tous les matériaux solides
restent tous au repos. Pour les vitesses les plus élevées, les matériaux solides se
déplacent sur le fond en roulant, en glissant ou en effectuant des bonds successifs
Hugues Kinhole VIGNON 16
Dégradation des BF et BV
(charriage) et pour les vitesses encore plus élevées, les matériaux prélevés sur le
fond sont emportés par le courant (transport solide en suspension). Ainsi donc, les
sols de bas-fonds sont soumis à un intense lessivage, vertical ou longitudinal, qui
est souvent à l'origine, sous l'horizon de surface, d'horizons de sables ou d'argiles
blanches, totalement lessivés. Ces flux internes peuvent également emporter les
particules fines, enrichissant en sables les zones amont ou latérales des bas-fonds.
En période d’exondation nous remarquons juste les érosions qui se déroulent sur
une surface de sol sous forme de pente donnée (érosion hydrique et éolienne).
Parmi les signes et effets physiques visibles de la dégradation du sol causés par
l’érosion peuvent être cités les éléments ci-dessous et ce, dépendamment des lieux
à savoir les dégâts engendrés en amont et en aval :
A côté des dégâts bien visibles concernant les terres cultivées, il existe des dégâts
en aval beaucoup plus insidieux provoqué par l'augmentation du ruissellement et
l'entraînement des particules du sol. Par ailleurs, pour les zones typiquement
montagnardes notamment en milieu forestier, d’autres phénomènes tels que les
glissements ou les éboulements de terrains de grande ampleur ou les laves
torrentielles ainsi l'introduction massive de sédiments dans les cours d'eau peut
être induit par l’érosion hydrique. Nous pouvons donc, illustrer certains de ces
dégâts en aval à savoir :
Parmi les conséquences de l’érosion éolienne, la plus fâcheuse est le tri qu’elle
opère entre les particules de sol, dont elle élimine constamment les plus fines. La
répétition de ce processus risque d’abaisser la productivité du sol et d’en accroître
la sensibilité à l’érosion. A moins d’être fixées par une végétation permanente, les
sols ainsi érodés sont appelés à se transformer ultérieurement en dunes instables.
Les formes les plus spectaculaires sont les dunes, accumulation de sables
plus ou moins stériles qui migrent au gré des vents au point d'ensevelir les oasis
et les cités ;
La dégradation des croûtes de sédimentation à la surface des sols dénudés
ou encore la désagrégation des roches, à leur base, au niveau de leur contact avec
le sol (abrasion) ;
Les nappes de sable qui circulent à faible altitude (30 à 50 m) peuvent
dégrader les végétaux (en particulier les jeunes semis) ;
L'érosion éolienne peut donner un dessèchement du milieu par perte de la
capacité du stockage des nutriments et de l'eau dans le sol ;
Pertes du sol et éléments nutritifs ;
Asphyxie des semis et plantules, nécessité de ressemer ;
Problème de pollinisation/pulvérisation dans vergers et certaines cultures
(vents trop violents) ;
Lacération du feuillage :
susceptibilité accrue aux maladies
diminution de la qualité (exp : laitue)
baisse possible de rendement
- En phases de submersion :
Les ions Fe3+, insolubles, sont réduits en ions Fe2+, solubles, qui peuvent ensuite
être recomplexés (avec les acides humiques par exemple). Au-delà d'une certaine
concentration (de l'ordre de 300 ppm), Fe2+ peut provoquer des toxicités
ferreuses. On distingue deux types de toxicités. La toxicité primaire correspond à
une trop forte absorption de fer par les jeunes plantules, fragilisées par le
repiquage. La toxicité secondaire correspond aussi à une assimilation excessive
de Fe, mais peut aussi être le symptôme de carences multiples, empêchant la
plante de limiter l'absorption de fer : ainsi on a une risque de toxicité ferreuse
- En phases d’exondation:
Le passage en conditions aérobies entraîne une réoxydation, qui libère des ions
H+, et fait chuter le pH. Les sols acides sont particulièrement sensibles au
lessivage qui, emportant les ions Ca2+ et Mg2+, diminue le taux de saturation en
bases, et aggrave encore l'acidification (ce qui peut bloquer la reprise de la
minéralisation) : on a ainsi la baisse du pH du sol
Conclusion
L’érosion est la cause des dégradations des sols. Elle est un phénomène discontinu
dans l’espace et dans le temps que l’on peut observer à différentes échelles. Le
défrichement et le surpâturage sont les facteurs susceptibles de mettre le sol à nu
et sont là même générateur d’érosion puisque c’est la couverture végétale qui
limite la circulation des eaux superficielles et l’impact du vent. Le sol étant une
ressource non renouvelable à l’échelle humain il est donc primordiale de le
préserver contre sa dégradation : il va falloir donc étudier l’érosion afin de
comprendre ses processus et de prévoir les flux et mettre en place une stratégie de
lutte contre elle.
Bibliographie
Cours CES/ZAHER…Maroc