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DES PONTS
CIV4530
CHAPITRE 6
PONTS EN BÉTON
BRUNO MASSICOTTE
Professeur titulaire
CONTENU
MISE EN GARDE III
RÉFÉRENCES 89
MISE EN GARDE
Ce document, basé sur le code CAN/CSA-S6-06, a pour objectif de faciliter aux ingénieurs l'analyse, la
conception et l'évaluation des ponts. Toutefois ce document ne couvre pas l'ensemble des cas pouvant se
présenter, chaque pont étant un cas unique, que ce soit par sa géométrie ou les fondations qui le supportent. Les
utilisateurs sont priés de référer au code CAN/CSA-S6-06 et à son Commentaire pour juger de la justesse et de la
pertinence des indications, exemples et explications inclus dans le présent document.
Bien qu'un grand soin ait été apporté à la préparation de ce document, il n'est pas exclut qu'il puisse comporter
des erreurs. L'auteur et l'École Polytechnique déclinent toute responsabilité quant au contenu de ce document et
des erreurs ou omissions qui pourraient résulter de l'utilisation des informations qu'il contient.
Comme ce document a été rédigé pour être utilisé dans le cadre d'un cours régulier ou de formation continue
présenté par le professeur Bruno Massicotte, seules les personnes dûment inscrites et ayant assisté à de tels cours
sont aptes à utiliser le document compte tenu des nombreux commentaires et nuances mentionnés durant le cours.
Toutes suggestions visant à améliorer le contenu de ce document dans les éditions futures peuvent être envoyées
à Bruno Massicotte. Les personnes ayant suivi le cours et désirant être mises au courant des corrections
importantes qui pourraient être apportées au document doivent le mentionner explicitement à Bruno Massicotte
afin d'être mises sur la liste d'envoi électronique.
6.iv Conception des ponts
Page blanche
6.2.1 Béton
Pour bien comprendre le comportement du matériau, on réfère à la figure 6.1 qui illustre une courbe de
comportement caractéristique du béton en compression.
Résistance du béton
La résistance du béton, f’c , représente la résistance à la compression spécifiée à 28 jours. Cette
résistance doit avoir les valeurs minimales présentées au tableau 6.1.
Non précontrainte 30
Précontrainte 35
Pour des bétons dont la résistance est supérieure à 50 MPa, le concepteur doit vérifier la disponibilité
des matériaux et tenir compte de la qualité des fournisseurs de béton pouvant être impliqués dans la
réalisation de l’ouvrage. Les lois de matériaux présentées dans le Code sont valides pour des
résistances allant jusqu’à 85 MPa.
Module d’élasticité
Le module d’élasticité Ec du béton est défini comme étant la pente de la droite passant par le point sur
la courbe correspondant à 0.4 f’c et représenté par l’équation suivante, où γc représente la masse
3
volumique du béton en kg/m :
1.5
⎛ γ ⎞
( )
Ec = 3000 f c′ + 6900 ⎜ c ⎟
⎝ 2300 ⎠
(6.1)
f′c
État limite
ultime
Contrainte de compression σ
0,4f′c
Zone de travail:
états limites d'utilisation
Ec ε u = 3500 × 10-6
(valeur maximale
recommandée)
0,001 0,002 0,0035
Pour une membrure en béton précontraint de 50 MPa, le Code spécifie au chapitre 3 un poids unitaire
3 3
de 24.5 kN/m . Toutefois ce poids inclut le poids de l'acier. Une masse volumique de 2450 kg/m est
plus appropriée pour un BHP avec air entrainé, ce qui donne pour le module d’élasticité :
1.5
( ⎛ 2450 ⎞
Ec = 3000 50 + 6900 ⎜ ⎟
⎝ 2300 ⎠
)
Ec = 30900 MPa
3
Pour un béton de 35 MPa, une masse volumique de 2300 kg/m est représentative des bétons avec air
entrainé. Le module élastique dans ce cas serait de 24 650 MPa.
Résistance à la fissuration
La résistance à la fissuration, fcr , est le niveau de contrainte au-delà duquel le béton fissure et est égale
aux valeurs données au tableau 6.2 :
La résistance à la fissuration au transfert de la précontrainte, fcri , est obtenue en substituant f’c par f’ci
qui est la résistance du béton à ce moment.
f cr = 0.40 50
Coefficient de Poisson
Le coefficient de Poisson doit être égal à 0.2.
Retrait et fluage
La loi de comportement du matériau pour le retrait et le fluage est basée sur le Code Modèle CEB-FIP-
19906.2 et s’applique pour un béton de densité normale.
Les valeurs de retrait ou de fluage utilisées pour des constructions par voussoir ainsi que pour le béton
léger et semi-léger doivent s’appuyer sur des essais spécifiques.
Retrait
La déformation, εs , due au retrait qui se produit dans un intervalle de temps t – t0 est exprimée par :
ε cs ( t − t0 ) = ε cs 0 β s (t − t0 ) (6.2)
⎡ ⎡ f c' + a ⎤ ⎤ −6
ε cs 0 = β RH ⎢160 + 50 ⎢9 − ⎥ ⎥ × 10 (6.3)
⎣⎢ ⎣⎢ 10 ⎦⎥ ⎦⎥
où l'effet de l'humidité relative RH (donné sur la figure A3.1.3 du Code – en pourcent) est pris en
compte par la relation suivante:
⎡ ⎡ RH ⎤ 3 ⎤
β RH = −1.55 ⎢1 − ⎢ ⎥ ⎥ (6.4)
⎢⎣ ⎣ 100 ⎦ ⎥⎦
Le paramètre βs (t – t0) qui décrit la progression du retrait en fonction du temps est donné par:
t − t0
β s (t − t 0 ) = 2
(6.5)
⎡ 2r ⎤
350 ⎢ v ⎥ + t − t0
⎣100 ⎦
Supposons un pont en béton précontraint par post-tension dont la section d’une poutre est montrée à
la figure 6.2 :
Volume (4800 × 260) + (1600 × 1140)
rv = = = 259 mm
Surface ( 4800 + 1140 ) × 2
βRH = −1.02
En supposant que le béton subit une cure humide de 7 jours (t0 = 7) et que le retrait est déterminé à
10 000 jours, la déformation due au retrait qui se produit entre 7 et 10 000 jours est la suivante :
βs (t − t0 ) = 0.72
Fluage
La déformation due au fluage, εcσ,au temps t, sous une contrainte constante appliquée au temps t0 est
exprimée par :
⎡ 1 φ (t , t0 ) ⎤
ε cs ( t , t0 ) = σ c (t0 ) ⎢ + ⎥ (6.6)
⎢⎣ Ec (t0 ) Ec,28 ⎥⎦
où
Ec (t0) = module élastique au moment du chargement;
φ (t,t0) = coefficient de fluage;
Ec,28 = module élastique à 28 jours;
φ (t , t0 ) = φRH β f βt βc (t − t0 ) (6.7)
où
1 − RH 100
φRH = 1 + (6.8)
0.46 [ 2rv 100]
13
5.3
βf = 0.5
(6.9)
⎡( f c' + a) 10 ⎤
⎣ ⎦
1
βt = (6.10)
0.1 + t00.2
0.3
⎡ t − t0 ⎤
β c (t − t 0 ) = ⎢ ⎥ (6.11)
⎣ β H + t − t0 ⎦
avec
⎡ ⎡ RH ⎤
18 ⎤
2r
β H = 150 ⎢1 + ⎢1.2 ⎥ v + 250 ≤ 1500 (6.12)
⎢⎣ ⎣ 100 ⎥⎦ ⎥⎦ 100
Les valeurs de rv, RH et a sont définies comme présenté précédemment pour le retrait.
Le pont en béton précontraint de l’exemple précédent dont la résistance à 28 jours est de 35 MPa
subit une déformation élastique de à lors de l'application de la précontrainte à 7 jours égale à
-6
- 200×10 . L'humidité relative est de 70%, le rapport volume surface de 250 mm (voir exemple 6-3)
et un module élastique à 28 jours de 24650 MPa (voir exemple 6-1) alors que le module élastique à 7
jours pour un béton de résistance assumée à 30 MPa est égale à 23 350 MPa.
Le coefficient de fluage à 10 000 jours est égal à:
La déformation due au fluage qui se produit durant 10 000 jours est la suivante :
⎡ 2.11 × 23350 ⎤
ε cs ( t , t0 ) = − 200 × 10−6 ⎢1 + = − 200 × 10−6 × 3.00
⎣ 24650 ⎥⎦
ε cs ( t , t0 ) = − 600 × 10−6
Armatures passives
Pour bien comprendre le comportement du matériau, on réfère à la figure 6.3 qui illustre une courbe de
comportement caractéristique de l’armature passive. La limite élastique spécifiée, fy , doit se situer
entre 300 MPa et 500 MPa. Le module d’élasticité, Es , est égal à 200 000 MPa.
Armatures de précontrainte
Les armatures de précontrainte sont des torons à haute résistance en traction et à basse relaxation ou
des barres à haute résistance. Dans le cas d’une précontrainte par pré-tension, les torons doivent être de
diamètre 9, 13 ou 15 mm. Les torons revêtus d’un recouvrement quelconque ne doivent pas être utilisés
à moins qu’ils ne soient approuvés.
Écrouissage
Plateau plastique
ε u = 0,15
État limite ultime
fy
Contrainte de traction σ
Es
fs Zone de travail:
états limites d'utilisation
εs εy ε st = 4 à 10 fois ε y
Déformation unitaire ε
Matériau Valeur
Béton φc = 0.75
Treillis, fils et barres d’armature φs = 0.90
Torons de précontrainte φp = 0.95
Barre à haute résistance φp = 0.90
Boulons d’ancrage et goujons Conformément au chapitre 10
Contrainte ultime
fpu
fps
Contrainte dans
l'acier à l'état limite
fpy ultime de flexion
Limite
élastique
Limite de
Contrainte de traction σ
linéarité
fse
Contrainte effective
dans l'acier après les
pertes différées
(0,45 fpu ≤ fse)
ε se ε py ε ps ε pu
Déformation unitaire ε
Barres d’armatures
À l’exception des barres d’armatures dans les dalles de tablier, les dispositions suivantes s’appliquent
et sont résumées au tableau 6.5.
Câbles de précontrainte
Les dispositions suivantes s’appliquent et sont résumées au tableau 6.6.
(
F ′ = F 1 − e−ψ (t ,to ) ) (6.13)
Les contraintes induites par le retrait doivent être réduites de 60% en raison du fluage.
Supposons que le pont en béton précontraint de l’exemple précédent est fixé aux unités de fondation
en deux points, de sorte qu’il n’est pas libre de se déformer librement. Au transfert de la
précontrainte, un effort est induit aux unités de fondation concernées par le raccourcissement
élastique du béton. Par la suite, l’effort dû au fluage peut être réduit de la façon suivante :
-6
On a εe = − 200 × 10
-6 -6 -6
εc = − 600 × 10 –(− 200 × 10 ) = − 400 × 10
-ψ
1−e = 0.86
donc F’ = 0.86 F
Les contraintes induites par le retrait pourraient être calculées en utilisant la déformation suivante:
-6 -6
ε = 0.4 × (− 228 ×10 ) = − 91 × 10
À l'état limite de service, le coefficient de pondération des charges est de 1.0 alors qu’à l'état limite
ultime, le coefficient prend la valeur 0.95 ou 1.05.
Au lieu d’effectuer une telle analyse dans le cas des poutres continues sous armées en béton, on peut
réduire ou augmenter les moments négatifs à l’état limite ultime obtenus par une analyse élastique
linéaire en s’assurant que cette réduction ou cette augmentation n’est pas supérieure à la valeur donnée
par l'équation 6.6. Les moments positifs doivent être ajustés en conséquence.
La résistance du béton au transfert de la précontrainte doit être d’au moins 25 MPa pour la pré-tension
et 20 MPa pour la post-tension.
Le calcul des pertes de précontrainte des cas suivants doit être basé sur des données éprouvées :
• constructions par voussoir;
• éléments en béton léger et semi-léger;
• lorsque l'évaluation précise des pertes est nécessaire.
Dans le cas d’une construction ou d’une précontrainte en plusieurs étapes, on doit calculer les pertes de
précontrainte en tenant compte du temps écoulé entre chaque étape.
En l’absence d’une analyse plus détaillée, pour les éléments constitués de béton de densité normale et
précontraint en une seule étape, les pertes de précontrainte peuvent être calculées de la façon suivante :
(
FR = f sj 1 − e−( Kx + μα ) ) (6.17)
Les coefficients de frottement K et μ sont basés sur des données éprouvées. En l’absence de telles
données, on peut utiliser les valeurs indiquées au tableau 6.8, où x est en mm et α en radians. Cette
perte s’applique aux éléments précontraints par post-tension seulement.
log ( 24t ) ⎛ f sj ⎞
REL1 = ⎜ − 0.55 ⎟ f sj (6.18)
45 ⎜⎝ f py ⎟
⎠
Ep
- Éléments précontraints par pré-tension: ES = f cir (6.19)
Eci
⎛ N −1 ⎞ E p
- Éléments précontraints par post-tension: ES = ⎜ ⎟ f cir (6.20)
⎝ 2 N ⎠ Eci
Fluage (CR)
La perte de précontrainte due au fluage est donnée par l’équation suivante :
Ep
CR = ⎡⎢1.37 − 0.77 ( 0.01H ) ⎤⎥ Kcr ( fcir − fcds )
2
(6.22)
⎣ ⎦ Ec
fcds = contrainte du béton au centre de gravité des câbles de précontrainte due à toutes les
charges permanentes sauf celles qui s’exercent au transfert à la même section pour
laquelle fcir est calculée, la contrainte étant positive si elle est en traction.
Retrait (SH)
La perte de précontrainte due au retrait est donnée par l’équation suivante :
⎛ f ⎞⎛ CR + SH ⎞ f pu
REL2 = ⎜ st − 0.55 ⎟ ⎜ 0.34 − ⎟ ≥ 0.002 f pu (6.25)
⎜ f pu ⎟⎜ 1.25 f pu ⎟ 3
⎝ ⎠⎝ ⎠
L'exemple porte sur un pont en béton précontraint par post-tension montré sur les figures 6.5 et 6.6
alors que les données sont présentées au tableau 6.9.
3000
10000
4500
2500
3
100 Libre
M
Joint de tablier
CL Chaussée droite
36700
ÉLÉVATION
F
93400
2
Chaussée gauche
36700
CL
5200±
Joint de tablier
M
1
4500
10000
3000
Figure 6.5: Vue en élévation d'un pont en béton précontraint par post-tension
CL
18900
9450 9450
450 7500 1500 1500 7500 450
Terre-plein central
Enrobé bitumineux
(65 mm)
1400
260
2% 2%
Chasse-roue
4800 2400
COUPE TRANSVERSALE
3 2
A = 3072 × 10 mm
6 4
I = 567 660 × 10 mm
yi = 854 mm
ys = 546 mm
6 3
Si = 664 × 10 mm
6 3
Ss = 1040 × 10 mm
⎛ N −1⎞ Ep
ES = ⎜ ⎟ f cir
⎝ 2 N ⎠ Eci
E p = 200000 MPa
1.5
( ⎛ 2300 ⎞
Eci = 3000 30 + 6900 ⎜ ⎟
⎝ 2300 ⎠
)
Eci = 23350MPa
N =6 ( 6-19T 15)
⎛ 6 − 1 ⎞ 200000
ES = ⎜ ⎟ × 12
⎝ 2 × 6 ⎠ 23350
ES = 43MPa
Fluage
Ep
CR = ⎡⎢1.37 − 0.77 (.01H ) ⎤⎥ K cr ( fcir − fcds )
2
⎣ ⎦ Ec
1.5
( ⎛ 2300 ⎞
Ec = 3000 35 + 6900 ⎜ ⎟
⎝ 2300 ⎠
)
Ec = 24650MPa
M e 488 × 715
f cds = sd =
I 567 660
fcds = 0.6MPa (positif en traction)
H = 70%
Kcr = 1.6
200000
CR = ⎡⎢1.37 − 0.77 (.01× 70 ) ⎤⎥ 1.6 (12 − 0.6 )
2
⎣ ⎦ 24650
CR = 147 MPa
Retrait
SH = 94 – 0.85 H
SH = 94 – 0.85 × 70
SH = 35 MPa
⎛ f ⎞⎛ CR + SH ⎞ f pu
REL2 = ⎜ st − 0.55 ⎟⎜ 0.34 − ⎟ ≥ .002 f pu
⎜ f pu ⎟⎜ 1.25 f pu ⎟ 3
⎝ ⎠⎝ ⎠
f st = 0.71 f pu
⎛ 147 + 35 ⎞ f pu
REL2 = ( 0.71 − 0.55 ) ⎜ 0.34 − ⎟ ≥ .002 f pu
⎝ 1.25 × 1860 ⎠ 3
REL2 = 0.0140 f pu ≥ 0.002 f pu
REL2 = 26MPa
Δ fs = ES + CR + SH + REL2
Δ fs = 43 + 147 + 35 + 26
Δ fs = 251 MPa
Les pertes de précontrainte calculées de cette façon sont sécuritaires par rapport à des méthodes plus
précises de calcul de pertes de précontrainte.
Le pont de l'exemple est illustré sur les figures 6.7 et 6.8 alors que les données sont présentées au
tableau 6.10
14300
CL Projetée
450 6700 6700 450
Enrobé
200
65 mm
4 Poutres
Type VI
A.A.S.H.T.O.
3600
COUPE TRANSVERSALE
5800
4
Pieux
M
Joint de
tablier
28000
Pieux
F
3
Eau basse
ÉLÉVATION
Eau de jour
89000
33000
F
2
F
28000
Joint de
tablier
M
1
5800
Figure 6.8: Vue en élévation d'un pont en béton précontraint par pré-tension
2 3 3
A (mm ) 700 × 10 1310 × 10
4 9 9
I (mm ) 305 × 10 636.5 × 10
yi (mm) 924 1 392
ys (mm) 905 437
3 6 6
Si (mm ) 330 × 10 457 × 10
3 6 6
Ss (mm ) 337 × 10 1 458 × 10
e = − 812 mm;
ec = − 1 280 mm;
Md = 1 538 kN−m;
Msd = 1 837 kN−m (moment dû aux charges permanentes autres que celles au transfert sur
la poutre non composite);
Msdc = 427 kN-m (moment dû aux charges permanentes autres que celles au transfert sur
la poutre composite);
f’ci = 30 MPa;
f’c = 50 MPa.
Raccourcissement élastique
Ep
ES = × f cir
Eci
On doit estimer la valeur de ES+REL1 puisque Fst représente la force de précontrainte au transfert
après les pertes dues au raccourcissement élastique et à la relaxation.
2
Fst = (0.75 × 1 860 MPa – 130 MPa) × 40 torons × 98.7 mm / toron
Fst = 4994 kN
fcir = 14 MPa
200 000
ES = ×14
23350
ES = 120 MPa
log ( 24t ) ⎛ f sj ⎞
REL1 = ⎜ − 0.55 ⎟ f sj
45 ⎜⎝ f py ⎟
⎠
REL1 = 11 MPa
Perte au transfert
Δfs1 = 120 + 11 = 131 MPa (on avait supposé 130 dans le calcul de ES donc O.K.)
• Fluage
Ep
CR = ⎡⎢1.37 − 0.77 ( 0.01H ) ⎤⎥ K cr ( fcri − fcds )
2
⎣ ⎦ Ec
Ec = 30 900 MPa
M sd e M sdc ec
f cds = +
I Ic
1837 × 812 427 × 1280
f cds = +
305 230 636500
fcds = 5.75 MPa
H = 70%
Kcr = 2
200000
CR = ⎡⎢1.37 − 0.77 ( 0.01 × 70 ) ⎤⎥ × 2 × (14 − 5.75)
2
⎣ ⎦ 30900
CR = 106 MPa
Retrait
SH = 117 – 1.05 H
SH = 117 – 1.05 × 70
SH = 44 MPa
⎡ f ⎤⎡ CR + SH ⎤ f pu
REL2 = ⎢ st − 0.55⎥ ⎢0.34 − ⎥ ≥ 0.002 f pu
⎣⎢ f pu ⎦⎥ ⎣⎢ 1.25 f pu ⎦⎥ 3
Δ f s 2 = 106 + 44 + 24
Δ f s 2 = 174 MPa
Δ f s = 174 + 131
Δ f s = 305 MPa
6.6 FLEXION
• la déformation dans le béton varie de façon linéaire sur la hauteur de la section à l’exception des
poutres profondes où l’on doit tenir compte d’une répartition non linéaire de la déformation;
• les changements de déformation dans l’armature adhérente sont égaux aux changements de
déformation dans le béton adjacent (compatibilité des déformations);
• l’aire homogénéisée de l’armature adhérente peut être incluse dans le calcul des propriétés de
section et avant l’injection du coulis, on doit tenir compte de la perte de l’aire de béton, à moins
que cette perte soit négligeable, c'est-à-dire inférieure à 5% de la section brute.
b) En service
• Précontrainte minimale (fsj − Δ fs)
• Charge maximale (effet maximal des charges en service)
Pour chacune des conditions de chargement, on vérifie l’état limite de formation de fissures
(contraintes permises en traction) et l’état limite de compression excessive du béton (contraintes
permises en compression suffisamment faibles pour éviter la zone non linéaire de comportement du
béton).
Si la contrainte de traction dépasse cette valeur, on peut utiliser de l’armature pour résister à
l’effort total de traction dans le béton calculée suivant l’hypothèse d’une section non fissurée. La
contrainte dans l’acier d’armature ne doit pas dépasser 240 MPa.
Si la contrainte de traction se situe entre 0 et 0.5 fcri , on doit utiliser de l’armature pour résister à
l’effort total de traction dans le béton calculée suivant l’hypothèse d’une section non fissurée. La
contrainte dans l’acier d’armature ne doit pas dépasser 240 MPa.
b) En service
Le Code n’impose pas de limite de traction et réfère à l’article 8.12 « Contrôle de la fissuration » si
la traction dépasse fcr . Le Commentaire recommande cependant de ne pas engendrer de traction
sous les charges permanentes. Aucune traction n’est cependant permise au joint des voussoirs à
moins que des barres d’armatures adhérentes ne traversent les joints dans la zone de traction.
Pour des raisons de durabilité, le MTQ recommande de ne pas permettre la fissuration du béton
précontraint et par conséquent, de respecter les limites suivantes de contraintes de traction :
Pour éviter de se situer dans la zone non linéaire de comportement du béton, le MTQ recommande
de ne pas dépasser 0.4 f’c comme contrainte de compression.
Éléments en flexion
La figure 6.8 représente la distribution des contraintes et déformations ainsi que les forces en présence
aux états limites ultimes qui s’appliquent sur un élément en flexion.
Dans cette figure,
Bloc de
contraintes
d′ b εc hf /2 équivalent
A′s
C′s = φ s fy A′s
hf CC1 = α 1 φ c f′c hf (b − bw)
a = β 1c
CC2 = α 1 φ c f′c a bw
c
dp a/2
ds α 1 φ c f′c
Aps
εp
εs Tp = φ p fps Aps
Ts = φ s fy As
As
bw
Figure 6.8: Distribution des contraintes, déformations et forces présentes aux états limites ultimes
⎛ a⎞ ⎛ a⎞ ⎛ a⎞
M r = φs As f y ⎜ d s − ⎟ + φ p Aps f ps ⎜ d p − ⎟ − φs As′ f y ⎜ d ' − ⎟ (6.29)
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎝ 2⎠
⎛ hf a ⎞
− α1 φc f c′ h f ( b − bw ) ⎜ − ⎟
⎝ 2 2⎠
où
φs As f y + φ p Aps f ps − φs As′ f y − α1 φc fc h f ( b − bw )
a= (6.30)
α1 φc f c′ bw
Pour une section rectangulaire ou une poutre en T dont a ≤ hf , bw doit être substitué par b. Pour les
éléments avec câbles adhérents, la valeur de fps peut être obtenue par l’équation suivante :
⎛ c ⎞ c
f ps = f pu ⎜1 − k p ⎟ pour ≤ 0.5 (6.31)
⎜ ⎟
dp ⎠ dp
⎝
La valeur de c/dp peut être obtenue par l’équation suivante applicable aux poutres en T :
c ϕ p Aps f pu + φs As f y − φs As′ f y − α1 φc f c′ h f ( b − bw )
= (6.32a)
dp α1 φc β1 fc′ bw d p + φ p k p Aps f pu
Lorsque la hauteur du bloc de compression obtenue avec cette équation est inférieure à hf, la valeur de
c/dp est obtenue en utilisant l'équation suivante :
c ϕ p Aps f pu + φs As f y − φs As′ f y
= (6.32b)
d p α1 φc β1 f c′ b d p + φ p k p Aps f pu
Dans ces équations, pour les éléments avec câbles non-adhérents ou pour la précontrainte extérieure,
fps = fse où fse est la contrainte dans l’acier de précontrainte après toutes les pertes.
Armature minimale
La quantité d’armature doit être telle que :
Mr ≥ 1.33 Mf (6.34)
(f ) section monolithique
Ig
M cr = + f cr (6.35)
yt pe
ou bien
( f pe + fcr − f p )
Ig
M cr = M p + section mixte (6.36)
yt
dans lesquelles :
fpe = est la contrainte de compression due à la précontrainte effective à la fibre extrême qui est
tendue par les surcharges.
fp = est la contrainte à la fibre extrême en traction due au moment Mp agissant sur la portion
préfabriquée de la section mixte.
Armature maximale
La quantité d’armature doit être telle que :
⎛ hf ⎞
M r = 0.3α1 φc fc′ bw d 2 + α1 φc fc′ ( b − bw ) h f ⎜ d − ⎟ + φs f y As′ ( d − d ′ ) (6.38)
⎝ 2 ⎠
Pour une section rectangulaire ou pour une poutre en T dont hf > 0.36 d, bw doit être substitué par b.
EFFORTS POSITIFS
Pour le code S6-06, c’est la combinaison d’efforts no 2 qui contrôle aux états limites ultimes :
Mf = 1.2 × 7 270 + 1.5 × 488 + 1.05 × 3 315 + 1.6 × (4 860) + 1.15 × 792
Mf = 21 623 kN-m
• Largeur effective b
L’article 8.20.2 réfère au chapitre 5 du Code:
L = 0.8 × 36 m = 28.8 m
2B = 3.2 ⇒ B = 1.6 m
L 28.8
= = 18 > 15
B 1.6
Be
= 1 donc Be = 1.6 m
B
e = − 715 mm
P = 18 794 kN
a = 262 mm
Mr ≥ 1.2 Mcr
( )
Ig
M cr = f pe + f cr
yt
avec
P M isostatique + M hyperstatique
f pe = +
A Si
M cr =
(
567660 × 106 21.36 + 0.4 35 )
854
M cr = 15773 kN − m
On a Mr ≥ 1.2 Mcr
EFFORTS NÉGATIFS
Mf = 1.2 × (−12 981) + 1.5 × (−872) + 0.95 × 8 290 + 1.6 × (−3 832) + 1.15 × (−990)
Mf = −16 279 kN−m
À cette section, on a :
2
Aps = 15 960 mm
dp = 1 207 mm
e = 353 mm
P = 18 444 kN
0.95 × 15960 × 1860 − 0.5 × ( 0.8 × 0.75 × 0.88 × 35 × 1600 × 1207 + 0.95 × 0.3 × 15960 × 1860 )
As′ ≥
0.9 × 400
2
As′ ≥ 17 020 mm
⎛ a⎞ ⎛ a⎞
M r = φ p Aps f ps ⎜ d p − ⎟ − φs As′ f y ⎜ d ′ − ⎟
⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠
⎛ 522 ⎞ ⎛ 522 ⎞
M r = 0.95 × 15960 × 1585 ⎜1207 − ⎟ − 0.9 × 18000 × 400 ⎜120 − ⎟
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠
Mr = 23 648 kN−m
Mr ≥ 1.2 Mcr
avec
P M isostatique + M hyperstatique
f pe = +
A Ss
f pe =
( 3
18444 18 444 × 10 × 353 + 8290 × 10
+
6
)
3072 1040 × 106
f pe = 20.24 MPa
donc
M cr =
(
567660 × 106 × 20.24 + 0.4 35 )
546
M cr = 23498 kN − m
Donc Mr = 23 648 kN−m < 1.2 Mcr = 1.2 × 23 498 = 28 198 kN−m
La marge de sécurité provient du fait que le dimensionnement est contrôlé par les états limites
d’utilisation. C’est la combinaison no 1 à l’ÉLUT qui s’applique et les contraintes se calculent avec les
équations de la théorie classique de la résistance des matériaux (analyse élastique linéaire).
6.7.1 Généralités
Domaine d'application
Deux méthodes de calcul des efforts tranchants sont proposées dans le Code : la méthode générale et la
méthode simplifiée. Ces deux méthodes s'appliquent aux régions des éléments qui ont un
comportement de type poutre où une analyse sectionnelle, s'appuyant sur l'hypothèse que les sections
planes restent planes, est valide. Le Code associe un comportement de type poutre en fonction du
rapport adimensionnel de la portée en cisaillement av / d, où av est le rapport de Mf sur Vf. Ainsi, les
méthodes simplifiée et générale, basées sur l'analyse sectionnelle, sont valides lorsque
av M f
= ≥ 2.0 (6.39)
d Vf d
Pour des valeurs de av / d inférieures à 2.0, on doit utiliser la méthode des bielles et tirants. La limite
exprimée par l'équation précédente, qui sépare les poutres élancées des poutres profondes, permet
d'orienter l'utilisateur vers la méthode de calcul la mieux adaptée au calcul de l'élément considéré. Le
champ d'application de chacune des méthodes est montré sur la figure 6.9. Ainsi, utiliser la méthode
des bielles et tirants pour des poutres élancées, ou la méthode d'analyse sectionnelle pour les poutres
profondes, conduit généralement à des résultats trop conservateurs. Cependant, dans le cas d'éléments
trapus ou pour les éléments contenant des discontinuités importantes, l'utilisation de la méthode
sectionnelle pourrait s'avérer inadéquate, voire non sécuritaire alors que la méthode de bielles et tirants,
parce qu'elle constitue une solution d'approche limite inférieure, est en principe sécuritaire dans tous
les cas en autant, bien entendu, qu'elle soit utilisée correctement.
0,30
V V
av av
0,25 610 mm
V V
0,20
Article 8.10
Bielles et tirants f′c = 27,2 MPa
a = 19 mm
bdf′c
0,15 d = 538 mm
V
b = 155 mm
Résultats
expérimentaux As = 2277 mm2
fy = 372 MPa
0,10
Article 8.9.3 Av = 0
Calcul sectionnel
0,05
0
0 1 2 3 4 5 6 7
av/d
Figure 6.9: Choix du modèle d'analyse pour le calcul de la résistance à l'effort tranchant
La théorie présentée dans le présent chapitre s'adresse donc aux éléments où les patrons de contraintes
varient de manière progressive, loin des zones de discontinuités géométriques ou de sollicitations
concentrées. La méthode générale s'applique aux éléments fléchis, soumis ou non à des efforts axiaux
de traction ou compression. Elle permet également de considérer les efforts de torsion, tout comme la
méthode simplifiée. La méthode générale fait appel à la notion de bielles comprimées à inclinaison
constante, équilibrées par des tirants, parallèles entre eux, dans les zones éloignées des discontinuités.
représenter individuellement chaque étrier. Ces relations permettent de démontrer pourquoi il est
permis de dimensionner les étriers pour l'effort tranchant maximal situé à une section dv / tan θ et que
la valeur de cet effort varie par sauts. Le modèle montré sur la figure 6.10, proposé par Marti, permet
de regrouper plusieurs étriers et membrures diagonales, simplifiant grandement l'analyse. La force
obtenue des tirants verticaux du modèle grossier est ensuite répartie sur la largeur de cette zone entre
un nombre d'étriers espacés régulièrement.
Les treillis à angle variable font clairement ressortir les efforts additionnels introduits dans les
armatures longitudinales dus à l'effort tranchant. Ces efforts additionnels sont illustrés
schématiquement aux figures 6.11 et 6.12 pour des poutres simplement supportées.
Ainsi l'effort axial dans les aciers de flexion augmente plus rapidement que ce qui est obtenu du
rapport M / dv. En assumant que les fibres supérieures et inférieures se partagent également l'effort
additionnel induit par le cisaillement, l'effort dans l'armature tendue devient:
M 0.5 V
Ts = + (6.40)
dv tan θ
Charge uniforme, w
θ
(b) Modèle de treillis raffiné
wdv/tan θ
Figure 6.10: Modèle de treillis à angle variable pour la conception des poutres élancées
θ dv
Traction due
au moment
Traction due
au cisaillement
< dv cotθ
Figure 6.11: Efforts dans les armatures longitudinales obtenus du treillis à angle variable
A C
θ dv
Force de B D
traction dans ≤ dv cot θ
les armatures
supérieures Traction due à la flexion
= Mf /dv
Force de
Traction due au cisaillement
traction dans
= (Vf − 0,5Vsg) cot θ
les armatures
inférieures
Figure 6.12: Efforts dans les armatures longitudinales obtenus du treillis à angle variable
Les équations permettant de calculer les forces de traction et de compression en présence d'un effort
tranchant montrent en fait qu'on pourrait obtenir la même contribution en décalant le diagramme de
moment d'une quantité variant entre 0.5dv cotθ et dv cotθ , tel qu'illustré sur la figure 6.12. Ceci met en
évidence la raison pour laquelle l'effort de traction est limité à celui causé par le moment dans les zones
d'appui où l'effort tranchant maximal cohabite avec un moment maximal. De plus, le décalage du
diagramme de moments illustre la nécessité de l'ancrage des armatures de flexion dans une zone
d'appui simple. La figure 6.13 illustre les efforts mis en cause dans les zones d'appui où les armatures
longitudinales au droit de la fin de l'appui doivent être déterminés en appliquant l'équation d'équilibre
des moments qui donne dans le cas d'étriers verticaux:
C
O
dv
x θ
Vs
T
Vf 0,5 dv cot θ
dv cot θ
Limitations
Malgré que cette méthode soit logique, elle sous-estime la résistance des éléments soumis aux efforts
de cisaillement. En effet, les équations présentées précédemment ne font pas intervenir la résistance du
béton en cisaillement. Seule la résistance en compression est considérée dans l'équilibre des forces
transmises aux éléments tendus. Or, une partie des efforts de cisaillement est transmise par frottement
dans le plan fissuré de même que dans la zone comprimée non fissurée, contributions qui sont
négligées par la méthode des treillis à angle incliné. Cette méthode, bien que souvent un peu trop
sécuritaire, est toutefois avantageuse car elle permet de choisir le mécanisme de résistance de manière
éclairée.
Détail à la fissure
vd sθ
a f2
bw Vf Mf V ε2
f
Av à s
vf = b d f2 ε1
dv w v Nf
εx θ
As et Ap εx
f1
Les recherches réalisées à l'université de Toronto ont permis de quantifier la perte de résistance en
compression des bielles comprimées dans l'âme en fonction de la déformation longitudinale ε1 (Fig.
6.15), donnée par:
f 'c
f 2 max = ≤ f 'c (6.42)
0.8 + 170ε1
où
ε x − ε2
ε1 = ε x + (6.43)
tan 2 θ
En posant que la déformation à f'c est égale à -0.002 et en réarrangeant les termes on obtient :
ƒc2
ƒc2
ε2
ƒ′c
ƒc2
ƒc2 max
ε1 ε2
ƒc2
ε c′ ε2
La résolution des équations mises en cause est itérative et requiert un support informatique. Pour
simplifier la méthode, les auteurs ont proposé de calculer εx au niveau des aciers tendus, de sorte que εx
est remplacé par εs dans les équations du Code. Le calcul de εs est illustré sur la figure 6.16.
C Mf /dv Mf /dv
As ou Ap εx = ou
Mf EsAs EsAs + EpAp
T = Mf /dv
Moment
0,5Nf 0,5Nf
Nf εx =
EsAs
0,5Nf
Force axiale
Lorsque l'hypothèse relative aux sections planes de la théorie de flexion ne s'applique pas, on doit
dimensionner les éléments pour le cisaillement et la torsion à l'aide du modèle des bielles et tirants
(article 8.10). À l'exception des dalles de tablier, les éléments de type dalle, soumis à des charges
concentrées, doivent être dimensionnés pour tenir compte du cisaillement.
Au lieu des méthodes prescrites dans le Code (articles 8.9.1.1 à 8.9.1.4), on peut déterminer la
résistance des éléments en cisaillement, ou en cisaillement combiné avec la torsion, en satisfaisant aux
conditions pertinentes d'équilibre et de compatibilité des déformations, en utilisant la relation
contrainte-déformation appropriée pour l'armature et pour le béton fissuré dans le sens diagonal.
Exigences générales
On doit tenir compte des effets de torsion dans les zones où le moment pondéré de torsion, Tf , est
supérieur à 0.25 Tcr , lorsque :
2
Acp f ce
Tcr = 0.80φc f cr 1+ (6.45)
pc 0.80φc f cr
Exception faite des dalles pleines, des murs et des semelles, on doit munir d'une armature transversale
toutes les zones où :
Là où les calculs démontrent qu'une armature transversale de cisaillement est requise, Av ne doit pas
être inférieure à
0.15 f cr bv s
Av min = (6.48)
fy
De plus, l'espacement des barres longitudinales de torsion réparties autour du périmètre des étriers ne
doit pas être supérieur à 300 mm.
Lorsque le choix des étriers est déjà établi (Av connu), l'équation 6.48 permet de déterminer
l'espacement maximal des étriers
Av f y
s≤ (6.51)
0.15 f cr bv
La limite élastique de calcul des câbles de précontrainte utilisés comme armature transversale doit être
égale à la précontrainte effective plus 400 MPa, mais non supérieure à fpy.
La largeur effective de l'âme, bv , doit être égale à la largeur minimale de l'âme en deçà de la hauteur,
dv . Pour déterminer la valeur de bv à un niveau particulier, on doit soustraire de la largeur de l'âme les
diamètres des conduits non injectés de coulis ou la moitié des diamètres de conduits injectés de coulis à
ce niveau.
On doit tenir compte des composantes inclinées des forces de compression et de traction due à la
flexion dans les membrures de hauteur variable lorsqu'on calcule la résistance au cisaillement.
bw
0,30
d
0,25
0,20
bwd f′c
V
Article 8.9.3.4.2b
=
0,15 (φ c = 1,0)
f′c
v
0,10
0,05
φ c = 1,0
dv = 0,9d
0
0 400 800 1200 1600 2000 3000
d (mm)
Figure 6.17: Réduction de la résistance en cisaillement pour les éléments épais sans armatures
transversales
Pour les sections sans armature de cisaillement, il a été démontré que l'effet d'échelle augmente avec
l'accroissement de la distance entre les fissures de cisaillement. Il a été observé que l'espacement des
fissures pour les poutres sans armature de cisaillement était fonction de l'espacement des lits
d'armatures horizontale, dénoté sz dans le code. Les paramètres impliqués dans la détermination de
l'espacement des fissures de cisaillement sont illustrés sur la figure 6.18. Le code utilise le paramètre
sze associée à l'espacement des fissures pour quantifier l'effet d'échelle. Cette valeur est modifiée en
fonction de la taille des granulats selon l'équation suivante:
35s z
s ze = ≥ 0.85 s z (6.52)
15 + ag
La valeur de ag dans cette équation est prise égale à 0 pour des bétons de résistance supérieure à
70 MPa et doit être réduite linéairement entre 60 et 70 MPa.
Pour les sections comportant une quantité d'armature de cisaillement supérieure au minimum requis, la
valeur de sze doit être prise égale à 300 mm. L'espacement des fissures dans ce cas est illustré sur la
figure 6.19.
sz
sin θ As > 0,003 bwsz
sz
sz
sin θ sz ≈ dv
Figure 6.18: Espacement des fissures dans les éléments fléchis sans étriers
≈ 300 mm
Figure 6.19: Espacement des fissures dans les éléments fléchis avec étriers
Les éléments sollicités en cisaillement doivent être dimensionnés de façon que V f ≤ Vr , où la résistance
pondérée au cisaillement est donnée par:
Vr = Vc + Vs + φ pV p (6.53)
φs f y Av dv cot θ
Vs = (6.55)
s
où θ est obtenu selon les indications des méthodes simplifiée ou générale selon le cas.
Dans le cas d’éléments munis d'une armature transversale avec un angle d'inclinaison α par rapport à
l'axe longitudinal, la valeur de Vs doit être calculée de la façon suivante :
Avec la méthode simplifiée, l'inclinaison θ des fissures de cisaillement est pris égal à 42º.
La valeur de β utilisée dans le calcul de Vc est obtenue selon l'une de conditions suivantes:
230
β= (6.57)
1000 + sze
⎡ 0.4 ⎤ ⎡ 1300 ⎤
β =⎢ ⎥⎢ ⎥ (6.58)
⎣1 + 1500ε x ⎦ ⎣1000 + s ze ⎦
M f dv + V f − φ pV p + 0.5 N f − Aps f po
εx = ≤ 0.003 (6.60)
2( Es As + E p Aps )
-6
où Act est l'aire du béton de la zone tendue de la pièce avec la limitation de εx ≥ -200×10 ;
• pour les sections située à une distance moindre que dv de l'appui, les valeurs de θ et β
calculées à dv peuvent être utilisées;
• si les efforts axiaux de traction sont suffisants pour faire fissurer la section un calcul
approprié doit être fait pour déterminer εx; à défaut d'un calcul plus exact, la valeur obtenue
de l'équation 6.60 doit être doublée.
Dans les zones adjacentes au point du moment maximal, il n'est pas nécessaire que l'aire transversale
de l'armature longitudinale du côté fléchi en traction de l’élément soit supérieure à l'aire requise pour
résister au moment maximal qui agit seul. Cette exigence ne s'applique que si l'appui ou la charge au
point du moment maximal est à l'origine d'une compression directe dans le côté fléchi en compression
de l’élément.
L'armature longitudinale du côté fléchi en traction de l’élément doit être capable de résister à un effort
de traction au niveau de la rive intérieure de la surface d’appui égale à:
φs f y As + φ p f ps Aps ≥ Ft =
Mf
dv (
+ 0.5 N f + V f − 0.5Vs − φ pV p ) cotθ (6.62)
où x est la longueur d'adhérence du toron en millimètres mesurée à partir du côté intérieur de la surface
d’appui. On suppose que la contrainte dans les barres d'armature est égale à
⎛ x⎞
fs = f y ⎜ ⎟ ≤ f y (6.64)
⎝ ld ⎠
Données du problème :
Le pont est constitué d’une dalle pleine simplement supportée montrée sur la figure 6.20. Les efforts
pour ce pont ont été déterminés au chapitre 5. On désire calculer la résistance à l’effort tranchant à
l’appui.
Enrobé bitumineux
75 mm
250 36
A 1
A
3200 12000 3200
18600
Section transversale
1200
26500
Coupe longitudinale A-A
Les détails des armatures longitudinales sont montrés sur la figure 6.21. Le béton a une résistance de
50 MPa alors que fy = 400 MPa.
No 35 @ 150 No 35 @ 150
1200
70 au C.G. 105 au C.G. 140 au C.G.
500 1200
2400
4800
Paramètres généraux
1000
A s= = 6667 mm 2 /m
0.150
d = 1200 − 70 =1130 mm
α1 = 0.85 − 0.0015 fc′ = 0.85 − 0.0015 × 50 = 0.775
φs As f y 0.90 × 6667 × 400
a= = = 82.58mm
α φc fc′ b 0.775 × 0.75 × 50 × 1000
dv = 0.9 d = 0.9 ×1130 = 1017mm
sze = dv = 1017mm
Méthode simplifiée
On a :
230 230
β= = = 0.114
1000 + sze 1000 + 1017
Vc = 2.5β φc f cr bv dv
= 2.5 × 0.114 × 0.75 × 2.83 × 1000 × 1017 = 615.2 kN
Méthode générale
À l’appui, on peut écrire que Mf = Vf dv , de sorte que l’équation pour εx devient pour Nf = 0 , Aps = 0
et Vp = 0.
V f × dv dv + V f Vf
εx = =
2( Es As ) Es As
Pour les fins de l’exemple, ne connaissant pas Vf , on assume comme valeur de départ la résistance
obtenue de la méthode simplifiée, à savoir Vf = 615 kN.
2 × 615 × 103
εx = = 922 × 10−6 < 0.003
200000 × 6667
⎡ 0.4 ⎤ ⎡ 1300 ⎤ ⎡ 0.4 ⎤ ⎡ 1300 ⎤
β =⎢ ⎥⎢ ⎥=⎢ − ⎥ ⎢ ⎥ = 0.108
⎣1 + 1500ε x ⎦ ⎣1000 + s ze ⎦ ⎣1 + 1500 × 922 × 10 ⎦ ⎣1000 + 1017 ⎦
6
Vc = 2.5β φc fcr bv dv
Vc = 2.5 × 0.108 × 0.75 × 2.83 ×1000 ×1017 = 583kN
Comme cette valeur a été obtenue en utilisant Vf = 615 kN, on pourrait faire une seconde itération pour
déterminer εx avec Vf = 583 kN. La valeur ainsi trouvée différerait que peu de celle obtenue ici.
( )
θ = ( 29 + 7000ε x )( 0.88 + sze 2500 ) = 29 + 7000 × 922 × 10−6 ( 0.88 + 1017 2500 ) = 45.6°
T = V f cot θ = 615 × 0.98 = 602 kN
615 × 103
εx = = 461 × 10−6 < 0.003
200000 × 6667
β = 0.152
Vc = 2.5 × 0.152 × 0.75 × 2.83 ×1000 ×1017 = 822kN
L’exemple qui suit consiste à présenter les principales étapes du dimensionnement des armatures
transversales d’une poutre précontrainte. La méthode générale est utilisée puisqu’il n’est pas permis
d’utiliser la méthode simplifiée pour les éléments précontraints.
La poutre étudiée fait partie d’une structure continue sur trois travées (27.72 m, 28 m, 27.72 m) qui est
composée de 4 poutres de type AASHTO espacées de 3.6 m c/c (figures 6.7 et 6.8) ayant une résistance
en compression de 50 MPa dont la section des montrée sur la figure 6.22.
1067
50 50
25
127
5 Esp. @ 50
76
102
14 Torons
inclinés 102 330
1067
1829
203
254
26 Torons
droits
254
3 Esp. @ 50 203
Au bout Dimensions
La dalle coulée en place est constituée d’un béton de 35 MPa et fait 200 mm d’épaisseur. À l’extrémité
de la poutre précontrainte, certains câbles sont relevés, tel que montré aux figures 6.22 et 6.23. Les
câbles ont une résistance ultime de 1860 MPa.
Axe de
symétrie
14 Torons inclinés
Torons
Section critique
Dans les paragraphes qui suivent, notre attention se portera sur la section critique située à dv de l’axe 2
(figure 6.24). Cette section critique devrait se situer à une distance dv de la face du support. Ici dans un
but de simplification, dv a été évalué à partir de l’axe central de l’appui 2.
Calcul de dv
dv est la distance (évaluée perpendiculairement à l’axe neutre) entre les forces résultantes de traction et
de compression.
dv = 0.9d ≥ 0.72h
La figure 6.25 présente les centres de gravité des armatures en présence à l’extrémité de la poutre
précontrainte.
As =8522 mm 2
Ap1 =14 × 98.7 mm2 = 1382 mm2
Ap 2 =26 × 98.7 mm2 = 2566 mm2
φ p Aps f ps d p + φs As f y d s
d=
φ p Ap f ps + φs As f y
qui donne la position de la résultante de traction par rapport à la fibre extrême en compression. Aps et
Ap correspondent aux aires des armatures tendues.
As 100
200
100
Ap1 150
ds
1829
dp
254
Ap2 330
203
90
711
En zone de moment négatif, tel que montré à la figure 6.22 (inclinaison des torons non considérée dans
le calcul de dp) :
où
c φ p Aps f pu + φs As f y
=
d p α1φc f c,bd p + φ p k p Aps f pu
Ainsi
c
= 0.155
dp
et
f ps = 1774MPa
Finalement
( 0.95 × 1382 × 1774 × 1679 ) + ( 0.90 × 8522 × 400 × 1929 )
d=
( 0.95 × 1382 × 1774 ) + ( 0.90 × 8522 × 400 )
d = 1821 mm
Ainsi
⎧0.9d = 0.9 × 1821 = 1639 mm
dv = max de ⎨
⎩0.72h = 0.72(1829+200) = 1461 mm
Donc
dv = 1639 mm .
Ici on n'a pas pris en considération l'inclinaison des torons dans le calcul de dv ce qui aurait donné une
valeur légèrement moindre. Pour les fins de l'exemple une valeur de dv égale à 1600 mm sera utilisée.
Calcul de Vf max
Combinaison ELUL –1
Combinaison ELUL –2
Associé à cet effet maximal de cisaillement, on peut montrer que les moments de flexion maximal et
minimal sont :
M f − = −4315 kN m
M f + = 3680 kN m
Principes généraux
V f ≤ Vr
où
Vr = Vc + Vs + φsV p
o
Dans le cas présent, à la section dv, 14 torons sont inclinés d’un angle de 8.5 par rapport à
l’horizontale. Sachant que la contrainte finale effective ( fse ) dans les torons est de 1089 MPa, alors :
Ici on suppose qu’à la section dv, les torons sont 100% efficaces, i.e. que dv est situé au delà de la
longueur de scellement des torons.
où bv est la largeur minimale de l’âme. Si de l’armature de précontrainte est présente dans la portion
efficace de l’âme alors
Ici , bv = 203 mm .
f cr = 0.4 f c, = 2.83 MPa
dv = 1600 mm
φc = 0.75
φ p = 0.95
V p = 22 430 N
3
Donc 1667×10 > (0.2×0.75×2.83×203×1600) + (0.5×0.95×22430)
3 3
1667×10 N > 149×10 N donc, armature nécessaire.
2 2
Sachant que Av = 200 mm (2 branches de 100 mm ) et que
bv = 203 mm
fcr = 2.83 MPa
f y = 400 MPa
alors, s ≤ 938 mm espacement des étriers
D’autre part, les critères concernant l’espacement maximal s des étriers en fonction de la valeur de la
contrainte nominale de cisaillement v.
V f − φ pV p
Sachant que v =
bv dv
Puisque v > 0.1φc f c, > 0.1× 0.75 × 50 MPa > 3.75 MPa
Alors on obtient:
⎧≤ 0.33d v
⎪
s ≤ 300 mm ou s ⎨≤ 0.33 × 1600
⎪≤ 528 mm
⎩
Donc s ≤ 300 mm .
Vc = 2.5βφc fcr bv dv
φs f y Av dv cot θ
Vs =
s
4315 × 106 1600 + 1670 × 103 − 0.95 × 224.3 × 103 − 1382 × 1302
εx = = 594 × 10−6 < 0.003
2(200000 × 8522 + 200000 × 1382)
⎡ 0.4 ⎤ ⎡ 1300 ⎤
β =⎢ −6 ⎥ ⎢1000 + 300 ⎥ = 0.212
⎣1 + 1500 × 594 × 10 ⎦⎣ ⎦
( )
θ = 29 + 7000 × 594 × 10−6 ( 0.88 + 300 2500 ) = 33.2°
Ainsi,
Vs ≥ V f − Vc − φ pV p
Vs ≥ 1670 × 103 − 365.4 × 103 − 0.95 × 224.3 × 103
Vs ≥ 1092 kN
φs f y Av dv cot θ
≥ 1092x103 N
s
0.9 × 400 × 200 × 1600 cot 33
s≤
1092 × 103
s ≤ 162 mm
On doit maintenant reprendre l’ensemble des calculs afin de vérifier l’espacement requis des étriers s
suite à l’application de Mf+=3680 kN-m. Afin d’évaluer correctement le paramètre εx, on doit évaluer
la valeur de dv pour le moment positif. Ceci implique une nouvelle évaluation de d (voir figure 6.26).
dp = 1829+200-90=1939 mm
2
Ap2 = 26×98.7=2566 mm
As = 0 mm
b = 3600 mm
c φ p Aps f pu + φs As f y
=
d p α1φc f c,b d p + φ p k p Aps f pu
c
= 0.031
dp
c
f ps = f pu (1 − k p ) = 1843 MPa
dp
et finalement :
φ p Aps f ps d p + φs As f y d s
d= = dp
φ p Aps f ps + φs As f y
d = 1939 mm
200
dps
1829
254
203 Ap2 90
711
• Évaluation de a
Sachant que la largeur effective b = 3600 mm et que la résistance en compression du béton de la dalle
est de 35 MPa, alors :
φs As f y + φ p Aps f ps
a=
α1φc f c,b
a = 59 mm < 200 mm
• Évaluation de dv
• Évaluation de β et θ
⎡ 0.4 ⎤ ⎡ 1300 ⎤
β =⎢ −6 ⎥ ⎢1000 + 300 ⎥ = 0.301
⎣1 + 1500 × 219 × 10 ⎦⎣ ⎦
( )
θ = 29 + 7000 × 219 × 10−6 ( 0.88 + 300 2500 ) = 30.5°
Nf = 0
3
Vf = 1670x10 N
φpVp = 213085 N
6
Mf = 3680×10 N mm
dv = 1919 mm
Aps = 2566 mm2
f po = 1208 MPa
As = 0 mm 2
Vc = 2.5βφc fcr bv dv
= 2.5 × 0.301 × 0.75 × 2.83 × 203 × 1745 =565.8 kN
Ainsi,
Vs ≥ V f − Vc − φ pV p
Vs ≥ 1670 × 103 − 565.8 × 103 − 213.1 × 103 N
Vs ≥ 891.1 × 103 N
φs f y Av dv cot θ
≥ 891.1 × 103 N
s
0.9 × 400 × 200 × 1745 cot 30.5
s≤
891.1 × 103
s ≤ 239 mm
Résumé
Le choix se porte donc sur s ≤ 160 mm , soit Vs = 1100 kN en zone de moment négatif.
Vérification supplémentaire
Avec :
M f = 4315 × 106 N-mm
dv = 1600 mm
Nf =0
V f = 1670 × 103 N
Vs = 1100 × 103 N
φ pV p = 213.1× 103 N
φ = 33o
As = 8522 mm 2
Aps = 1382 mm2
f y = 400 MPa
f ps = 1774 MPa
on obtient
5397 × 103 N ≥ 4093 × 103 N
OK satisfait.
Utilisation
L'utilisation de cette méthode consiste essentiellement en la détermination d'un treillis, interne à
l'élément structural concerné, constitué d'éléments comprimés ou tendus se rencontrant à des nœuds
appelés zones nodales. La géométrie du treillis vise à schématiser le cheminement des efforts internes
entre les points d'application des charges et les appuis. Le succès de l'application de la méthode réside
principalement dans l'élaboration d'un treillis reproduisant le plus fidèlement possible le cheminement
réel des efforts internes dans l'élément structural. Cette méthode incite donc les concepteurs à bien
comprendre les mécanismes de transfert et de résistance internes.
La détermination des portions des éléments de type B ou D procède d'abord par l'identification des
zones D. Les parties des éléments qui ne sont pas des zones D sont par défaut des zones B. La
dimension des zones D peut être déterminée par une analyse élastique de type éléments finis par
exemple. Toutefois, il est possible de déterminer la taille de ces régions en appliquant le principe de St-
Venant qui stipule qu'une discontinuité dans le champ de contraintes a des répercussions sur une
distance égale à la dimension transversale de la pièce. La figure 6.27 illustre à cet effet les zones D et B
de divers éléments structuraux.
Deux familles de méthodes de calcul sont possibles: les méthodes basées sur l'analyse sectionnelle, et
les méthodes basées sur les treillis.
Vr = Vc + Vs (6.65)
Méthodes de treillis
Ces méthodes assument que le mécanisme de résistance interne est associé à celui d'un treillis où le
béton transmet les forces de compression alors que les armatures soutiennent les forces de traction.
Ces méthodes peuvent convenir tant aux zones B qu'aux zones D. Toutefois, elles n'attribuent
généralement pas de résistance intrinsèque au béton en cisaillement.
av M
= (6.66)
h Vh
av
<2 (6.67)
h
et exige l'utilisation de la méthode des bielles et tirants lorsque ce rapport est inférieur à deux. Le Code
stipule que tant les méthodes d'analyse sectionnelle que la méthode des bielles et tirants sont
applicables pour les éléments où l'hypothèse que les sections planes restent planes est valide. De plus,
les régions situées près des discontinuités où les hypothèses associées avec un comportement
flexionnel ne sont plus valides doivent également être calculées en appliquant la méthode des bielles et
tirants.
Bielles
Les bielles sont essentiellement formées par le béton. Leur rôle est de transmettre des efforts de
compression entre les zones nodales. La résistance de ces éléments varie selon l'état de contrainte
présent: uniaxial, biaxial ou triaxial, en présence ou non de traction transversale, tel que montré sur la
figure 6.39. Les bielles peuvent épouser des formes géométriques variables, prismatiques ou courbées,
tel qu'illustré sur la figure 6.40.
Tirants
Les tirants étant des éléments tendus, leur rôle est généralement assuré par les barres d'armature ou les
câbles de précontrainte. Dans un élément structural, les tirants n'ont généralement pas de dimension
transversale lorsque la forme du treillis est établie. On considère alors leur ligne d'application.
Cependant, comme les tirants sont formés de barres ou câbles ayant des dimensions finies (Fig. 6.41),
il importe de positionner les tirants en fonction de leurs dimensions réelles.
0,30
V V
av av
0,25 610 mm
V V
0,20
Article 8.10
Bielles et tirants f′c = 27,2 MPa
a = 19 mm
bdf′c
0,15 d = 538 mm
V
b = 155 mm
Résultats
expérimentaux As = 2277 mm2
fy = 372 MPa
0,10
Article 8.9.3 Av = 0
Calcul sectionnel
0,05
0
0 1 2 3 4 5 6 7
av/d
σb
σt σt
σb σb σb
σb σb σb
σb
σt σt
États de contrainte
Zones nodales
Les zones nodales jouent un rôle déterminant dans l'application de la méthode des bielles et tirants. En
effet, leur fonction est d'agir comme élément de transfert entre les bielles, les tirants, les appuis, les
points d'application des charges, etc. La détermination de leur géométrie est une des étapes les plus
cruciales dans l'application de cette méthode. Comme le montre la figure 6.42, les zones nodales
présentent des géométries et des fonctions variées. Tout comme les bielles, les zones nodales peuvent
être en état de contrainte biaxial ou triaxial, en présence ou non de contraintes de traction.
σ b2
Ab2
σ b1 σ b2
Prisme droit
Ab1
Ab2
Ab1 σ b1 = Ab2 σ b2
σ b1 σ b2
Ab2
σ b1
Prisme parabolique Ab1
(bouteille)
(a) (b) T
C
P
R C C
Appui d’une poutre Point d’application d’une charge
R R
Zone d’application Ancrage des armatures
d’une charge uniforme
On constate que la résistance en compression non confinée est réduite en fonction de la déformation
transversale moyenne ε1. Le Code indique également la relation permettant de déterminer la valeur de
ε1.
Lorsque la valeur de la déformation dans les armatures εs traversant une bielle varie dans celle-ci, il est
recommandé de prendre la valeur de εs au milieu de la bielle.
Tirants
La résistance à la traction des tirants est donnée à l'article 8.9.10.4 où on indique les règles concernant
l'ancrage des tirants qui doit faire l'objet d'une attention particulière. De plus, si la longueur de la zone
nodale est inférieure à la longueur de scellement, des dispositifs mécaniques tel que des crochets ou des
plaques doivent être prévus.
Zones nodales
La résistance des zones nodales est régie par les conditions de confinement de celles-ci. Il importe de
noter que dans les cas présentés ici, on ne considère que les états de contraintes dans un plan. Lorsque
les zones nodales sont confinées sur toutes leurs faces, tel qu'illustré sur la figure 6.43a à 6.43c, les
contraintes sur toutes les faces de même que dans la zone nodale sont égales. On dit que l'état de
contrainte est hydrostatique (ce qui n'est pas exact au sens strict de la mécanique des corps
déformables).
σ2
σ2
σn = σ
σ1
σ1 = σ2 = σ3 = σ
σ1 σ1
σ3
(a) Contraintes hydrostatiques (b) Contraintes biaxiales
de compression de compression
σn = σ
σ4
σ1 = σ2 = σ3 = σ4 = σ σ3
σ1 σ1 ≠ σ2 ≠ σ3
σ3 σ2
σ4 = 0
σ2
σ1
(c) Contraintes hydrostatiques (d) Contraintes inégales
Le Code identifie trois types de zones nodales, selon l'état de contrainte qu'on y retrouve, en particulier
en ce qui a trait à l'ancrage des tirants. Les trois conditions sont illustrées sur la figure 6.44.
0,85 φ ′c ƒ′c
Les contraintes de compression maximales admises pour le calcul des zones nodales sont données à
l'article 8.10.5.
P P P
R R R R R R
P P P
R R R
Bien qu'évident pour des cas simples comme ceux illustrés sur la figure 6.45, les situations plus
complexes peuvent s'avérer plus difficile à résoudre. La forme des zones de contraintes principales de
compression peut permettre de positionner les bielles et ainsi permettre de disposer les tirants.
La mise en application de cette méthode se fait par dessin. Les bielles comprimées sont identifiées par
des lignes en trait discontinus alors que les tirants sont illustrés au moyen de traits pleins. De plus, la
ligne d'action des bielles et tirants dans les zones nodales doit converger vers le même point situé dans
la zone nodale.
Les zones nodales seront identifiées par un point creux afin de bien les distinguer. C'est vers ce point
que convergent les autres forces.
1- Choisir une géométrie de treillis qui respecte le cheminement réel des efforts;
2- Transformer les charges réparties en charges concentrées et les appliquer aux nœuds du treillis;
3- Calculer les efforts dans les membrures du treillis;
4- Déterminer la géométrie des zones nodales les plus sollicitées;
5- Calculer les quantités d’acier dans les tirants;
La clé du succès dans l'élaboration d'un modèle est de choisir judicieusement les diagrammes de corps
libre requis pour déterminer les forces mises en cause. L'utilisation de croquis à l'échelle s'avère
essentielle.
f 'c
f cu = ≤ 0.85 f 'c (6.68)
0.8 + 170ε1
où
ε1 = ε s + ( ε s + 0.002 ) cot 2 θ s (6.69)
1,0
θ s = 45°
ƒcu = 0,55ƒ′c
0,8
ε s = 0,002 ε 2 = -0,002
ε 1 = 0,006
ε 1 = ε s = 0,002
0,6
ƒ2
ƒcu ƒ2
ƒ′c
ε 2 = -0,002
0,4
0
0 15° 30° 45° 60° 75° 90°
θs
Figure 6.46: Résistance des bielles selon l'orientation et l'amplitude des déformations dans l'armature
les traversant
• Zone nodale soumise à des efforts de compression sur toutes les faces (sans traction):
f cu = 0.85φc f c' (6.70)
• Zone nodale où un seul tirant est ancré et soumise à des efforts de compression sur toutes les
autres faces:
• Zone nodale où plus d'un tirant sont ancrés et soumise à des efforts de compression sur toutes
les autres faces:
Une attention particulière doit être apporté à la géométrie des zones nodales et à l'aire effective de
béton qui peut transmettre les forces entre les zones nodales, les bielles et les tirants. La figure 6.42
illustre certaines recommandations du Code en ce qui a trait à la largeur devant être considérée pour le
transfert des efforts d'un élément à un autre.
Il importe également de noter que, théoriquement, les faces des zones nodales et des bielles et tirants
doivent être à angle droit. Certaines exceptions s'appliquent alors que des vérifications quant au
transfert des efforts des bielles et tirants aux zones nodales doivent faire l'objet de vérifications
additionnelles non mentionnées dans le Code mais essentielle dans le cas de systèmes de bielles et
tirants complexes. La consultation d'ouvrages spécialisés est grandement recommandée pour bien
comprendre les mécanismes mis en jeu dans les modèles de bielles et tirants.
≤ 6 db
la
sin
θ
db
θ
db
6 db 6 db
la
l
b sin
θ
+
h
a co lb
sθ
θ da
ha
θ
lb
sin
θ
0,5 ha
+
da
lb
co
sθ
Figure 6.47: Résistance des bielles selon l'orientation et l'amplitude des déformations dans l'armature
les traversant
Données du problème
La pile montrée sur la figure 6.48 supporte deux charges de gravité. L'armature des consoles doit être
déterminée par un modèle de bielles et tirants. Le béton a une résistance de 30 MPa en compression et
les aciers d'armature une limite élastique de 400 MPa.
Pf = 6400 kN Pf = 6400 kN Pf Pf
800 800
T1
1000
1600 B1 B3 B4
B2 B5
CB2 CB5
1600 3200 1600
Pf
800 b = 1200
100*
N1 TT1 100
No 35
2600
No 20
N2
CB3
* Valeurs CB2 60
be = 1040
approximatives
150*
Le schéma simplifié du modèle est montré sur la figure 6.48b. On y retrouve quatre zones nodales (N1
à N4), un tirant (T1) et 5 bielles (B1 à B5). Vu la symétrie du problème, seulement la partie gauche du
modèle sera considérée.
ce qui requiert 7 barres No 35. La disposition des armatures montrées sur la figure 6.48d permet de
conclure qu’un seul lit sera suffisant.
Le Code requiert des armatures de contrôle de la fissuration (Art. 8.10.6) qui sera assumé par des
barres No 20.
Comme la force de compression est transmise par un appareil d’appui centré sur la pile et que c’est
principalement le béton dans le cœur de la pile qui sera sollicité, une largeur effective de la pile égale à
la distance libre entre les armatures est considérée.
La figure 6.48d présente la disposition des armatures choisies dans la partie supérieure de la pile.
CB 2 = fc 2 be b2 = Pf = 6400 kN
6400 × 103
b2 = = 322 mm
19.13 × 1040
La profondeur de la zone nodale 2 est déterminée utilisant le diagramme de corps libre de la portion de
la console délimitée par la ligne a-b-c-d-e montrée sur la figure 6.50. Sur cette face, seule la portion c-
d a des contraintes horizontales alors que seule la portion d-e a des contraintes verticales.
b1
l2
h1 h2
l1
b2
e
La solution de cette équation de 2 ordre donne :
h2 = 127mm
et
TT1 = CB3 = h2 be fc2 = 127 ×1040 ×19.13 = 2527kN
TT 1 = h1 be fc1 = 2527 kN
2527 × 103
h1 = = 144 mm
1040 × 16.88
6400 × 103
b1 = = 365mm
1040 × 16.88
Pf
d 100
144 TT1
θ s = 68.5°
2437
2527 kN
6881 kN 6400 kN
c
CB3
127
a
b
CB2
961
322
2437
θ s = tan −1 ( ) = 68.5o
961
On peut assumer que l’ancrage des barres d’armature est complet à la face gauche de la zone nodale
N1 et qu’à l’ultime les armatures atteindraient leur limite élastique à ce point. On a donc :
fy 400
εs = = = 0.002
Es 200000
ε1 = ε s + (ε s + 0.002) cot 2 θ s
f c'
f cu = ≤ 0.85 f c'
0.8 + 170ε 1
30
f cu = = 24.09 MPa<0.85f c' = 25.5MPa
0.8 + 170 × 0.00262
Cette contrainte à la face de la bielle est supérieure à la valeur utilisée pour calculer la zone nodale N1
qui était égale à 0.75 f c' = 22.5 MPa . La bielle a donc une résistance suffisante à la face de la zone
nodale N1.
Près de la zone nodale N2, il n’y a pas de force de traction dans les armatures de sorte que la résistance
ultime de la bielle est égale à celle de la zone nodale, soit 0.85 f c' .
2527 ×1000
n= = 7.02 barres
0.90 × 400
Comme il s’agit d’une zone d’appui d’une poutre, il est recommandé de ne pas débuter le pliage des
barres sous l’appareil d’appui, même si la zone nodale est moins large que celui-ci. Il ne faut pas
oublier qu’il s’agit là d’un modèle. La figure 6.51 illustre la disposition des armatures.
Appareil d'appui
>0 (dimensions fictives)
> 420 7 No 35
No 20 en U
@ 200 (typ)
6 No 20 Cadres No 20
@ 200 (typ)
1000
s= = 200 mm < 300 mm
1500 / 300
Cette armature doit être placée dans chaque direction sur chacune des faces, tel que montré sur la
figure 6.51.
Commentaires
Dans l'établissement de la géométrie de la zone nodale 1 on a implicitement fait l'hypothèse que la
charge était répartie sur une largeur égale à be (dans la direction longitudinale du pont) car la
dimension de l'appareil d'appui n'était pas indiquée. Dans une situation réelle, il faudrait tenir compte
de la dimension de l'appareil d'appui et utiliser cette largeur dans la partie supérieure. Cela pourrait
avoir une incidence sur la position de la zone nodale et, de ce fait, sur les efforts dans le tirant et la
bielle.
Également, il courant que le dessus des piles s'endommage et qu'une partie de l'enrobage disparaisse ou
doivent être enlevée lors d'une réfection. Il apparaît plus sage à cet égard de répartir l'armature du tirant
sur plus d'un lit afin garantir qu'une profondeur efficace minimale de la zone nodale et de l'ancrage des
barres du tirant soit toujours disponible. Une telle préoccupation doit également s'appliquer dans
d'autres situations.
Tableau 6.12: Ouvertures de fissures maximales des ponts en béton armé et précontraint
w = kb βc srm ε sm (6.73)
où kb = 1.0 sauf pour barres d’armatures revêtues d’époxy pour lesquelles kb = 1.2.
Si la fissuration est causée par des charges, βc = 1.7 alors que si la fissuration est causée par des
déformations imposées (température, retrait, etc.) :
⎛ d min − 300 ⎞
βc = 1.3 + ⎜ ⎟ ≤ 1.7 (6.74)
⎝ 1250 ⎠
db
srm = 50 + 0.25 kc (6.75)
ρc
Le paramètre ρc est le ratio effectif d'armature défini par la relation suivante où l'aire effective de béton
autour des armatures est illustrée sur la figure 6.52 :
ρc = As Act (6.76)
ccr
d
h
ccr
≤ 2,5 (h - d)
≤ (h - ccr)/3 ≤ 2,5 (cr + db/2)
≤ (h - ccr)/3
c.g. aciers cr
(a) Poutre (b) Dalle
cr = recouvrement
ccr = profondeur de la zone comprimée
cr db = diamètre des barres
fs ⎡ ⎛ f ⎞ ⎤
2
ε sm = ⎢1 − kt ⎜ w ⎟ ⎥ (6.77)
Es ⎢ ⎝ f s ⎠ ⎥⎦
⎣
avec
fs = contrainte de traction dans les barres d’armatures;
fw = contrainte de traction dans les barres d’armatures au moment de la fissuration.
Le code recommande une valeur de kt = 1.0. Toutefois le Code Modèle du fib d'où est tirée cette
relation recommande une valeur de kt = 0.5 pour des charges soutenues ou cycliques.
L’aire minimale de l’armature de retrait et de température dans chaque face et dans chaque direction
2
doit être de 500 mm /m, et l’espacement des barres ne doit pas être supérieur à 300 mm.
Le portique montré sur les figures 6.53 et 6.54 est utilisé pour illustrer le calcul des critères de
fissuration.
1 2
33 000
5000 19 000 6000 3000
1305 1305
Él. (conc.)
Roc
ÉLÉVATION
CL Projetée
11 500
5750 5750
450 5300 5300 450
Enrobé (65 mm)
309
1140
COUPE TRANSVERSALE
Moment positif
On a les données suivantes au centre de la travée du portique, par mètre de largeur de dalle :
Es 200000
n= =
Ec ( )
3000 35 + 6900 ( 2 450 / 2300 )
1.5
n = 7.38
b 1000
B= = = 0.0461mm −1
n As 7.38 × 2940
ccr =
( )=(
2d B + 1 − 1 ) = 137 mm
2 × 568 × 0.0461 + 1 − 1
Bd 0.0461
1 3 2 1000
+ n As ( d − ccr ) = × 1373 + 7.38 × 2940 ( 568 − 137 ) = 4888 × 106 mm4
2
I cr = b ccr
3 3
bh 2 1000 × 6202
M cr = f cr = × 0.4 35 = 152 × 106 N-mm/m
6 6
• Calcul de srm
Act = min [ 2.5 (620 − 568);(620 − 137) / 3] 1000 = 130 000 mm2
25
srm = 50 + 0.25 × 0.5 × = 188 mm
0.0226
• Calcul de εsm
251 ⎡ ⎛ 95 ⎞ ⎤
2
−6
ε sm = ⎢1 − 1.0 ⎜ ⎟ ⎥ = 1075 × 10
200 000 ⎣⎢ ⎝ 2251 ⎠ ⎦⎥
• Calcul de βc
⎛ 620 − 300 ⎞
βc = 1.3 + 0.8 ⎜ ⎟ = 1.56 ≤ 1.7
⎝ 1000 ⎠
Toutefois comme la fissuration est due aux charges appliquées, il faut utiliser βc = 1.7
• Calcul de w
w = 1.0 × 1.7 × 188 × 1075 × 10−6 = 0.34 mm > 0.25 mm , ce qui est non satisfaisant (NS)
Aux ÉLUL on vérifie que Mr > Mf où la valeur de Mr est calculée en flexion-compression. L'armature
choisie était satisfaisante selon le code S6-06 alors qu'elle ne respecte pas les nouvelles limites pour la
fissuration.
Les éléments préfabriqués doivent résister à toutes les charges en cause avant que le béton coulé en
place n’atteigne 0.75 f c′ .
6.10.2 Flexion
Aux états limites d’utilisation, le calcul des contraintes agissant sur une membrure mixte dont les
éléments ont des résistances différentes peut être effectué en utilisant les propriétés de la section
homogénéisée.
Aux états limites ultimes, la résistance pondérée d’une membrure mixte doit être calculée de la même
manière qu’une unité de béton coulée d’une seule pièce.
Les structures simplement appuyées deviennent alors continues sous la sollicitation des charges
permanentes surimposées et de la surcharge routière. Cette continuité structurale est assurée par de
l’armature en traction dans la dalle de tablier coulée en place et les diaphragmes au-dessus des piles.
Moments positifs
L’armature sollicitée en moment positif au-dessus des piles doit être dimensionnée de façon à ce que la
structure rendue continue puisse résister aux moments dus au fluage, au retrait, à la température et aux
surcharges routières dans les travées éloignées. Les effets des déformations et du tassement des appuis
doivent également être pris en considération. La contrainte dans l’armature doit être limitée à 240 MPa
aux états limites d’utilisation.
Pour calculer les efforts dus au fluage et au retrait, il est nécessaire de connaître l’âge des poutres au
moment où la continuité structurale est effective; ce qui n’est pas toujours facile à évaluer.
Le code S6-06 suggère une façon de faire lorsqu’il est impossible de prévoir ou de contrôler l’âge des
poutres au moment de l’introduction de la continuité structurale. Cette méthode consiste à fournir une
quantité d’armature en moment positif dont l’aire est d’au moins 1.5 fois la hauteur nominale de la
2
poutre préfabriquée (mm ). Cependant, les moments dus aux surcharges routières et aux charges
permanentes surimposées doivent être déterminés à l’aide d’une analyse qui tient compte de l’absence
de continuité structurale au moment positif.
La façon de tenir compte de ce manque de continuité est de supposer une rotule au-dessus des piles
lorsqu’il y a un moment positif engendré au-dessus de celles-ci. Cette condition est obtenue lorsque les
surcharges sont positionnées sur des travées non adjacentes à la pile considérée. Compte tenu de la
nature mobile des surcharges, la localisation des rotules au-dessus des piles varie en fonction de la
position des charges. Ceci revient donc à effectuer une analyse non linéaire pour les efforts dus aux
surcharges routières qui en principe n'est pas autorisée par le Code (Art.5.4.1) compte tenu des
incertitudes sur certaines hypothèses et de l'interprétation des résultats que cela engendre.
Par surcroît, l’idée de la rotule devient problématique dans la mesure ou avant qu’il puisse y avoir
formation d'une rotule, l’effort positif doit d'abord se développer jusqu’à ce que le moment négatif dû
aux charges permanentes surimposées soit compensé et que le moment de fissuration soit excédé. Une
fois la fissuration atteinte, la rigidité du joint sera moindre sans pour autant avoir la formation d'une
rotule proprement dite, qui ne se produit que lors de la plastification des armatures.
Considérant que cette analyse est peu pratique et dans la mesure où, de toute façon, un certain effort
positif est engendré dans la poutre, il nous paraît plus logique d’adopter une méthode plus
représentative de la réalité de l’ouvrage en conservant une méthode d’analyse linéaire.
Le calcul des moments dus au retrait et au fluage est fonction de l’âge des poutres au moment où la
continuité structurale est effectuée. Si les poutres sont relativement jeunes au moment de la coulée de
la dalle, le fluage est dominant et le moment résultant est positif (cas usuel), tel qu'illustré sur la figure
6.55. Par contre, si les poutres sont relativement âgées, le retrait différentiel entre la dalle et la poutre
prédomine et le moment résultant est négatif (cas peu usuel).
Le MTQ recommande donc de considérer que l’âge de la poutre est de un mois pour fins d’analyse, ce
qui constitue un délai minimal réaliste causant un moment positif maximal. La figure 6.50 montre un
exemple de disposition d’armature résistant au moment positif. Si, par contre, on anticipe un délai plus
long ou encore dans l'éventualité où le délai de réalisation est modifié à la hausse, les calculs doivent
être effectués en prenant en considération le délai anticipé ou le nouveau délai. Une telle éventualité
peut causer, à la limite, un moment résultant négatif à la pile dû au retrait de la dalle et donc conduire à
l’ajout éventuel d’armature dans la dalle au-dessus de la pile.
Retrait différentiel
M-
M+
Moment résultant
Fluage précontrainte
Moments négatifs
Le moment négatif au-dessus des piles doit être calculé en supposant une continuité structurale
complète. Dans les limites de la longueur de transfert des torons, l’effet de la pré-compression due aux
forces de précontrainte doit être omis dans le calcul de la résistance à la flexion négative. Le rapport de
l’armature de continuité, ρ , dans la dalle de tablier ne doit pas être supérieur à 0.5ρb pour la section
mixte.
300
diaphragme
Poutre en béton
précontraint
4 - No 20
A 250 A
150
250
300 No 20, 25 ou 30 en U
CL
No 20
COUPE A - A
MK = 614 kN − m température ⎫⎪
⎬ 1398 kN − m
784 kN − m retrait − fluage ⎪⎭
Pour le code S6-06, c’est la combinaison d’effort no 2 qui contrôle aux états limites ultimes :
Mf = 1.1 × 1 538 + 1.2 × 1837 + 1.5 × 426 + 1.6 × 2 550 + 1.15 × 1 398
Mf = 10 223 kN−m
• Largeur effective b
3.6 − 1.067
B= = 1.267
2
L 22.18
= = 17.5 > 15
B 1.267
Bc
= 1 donc Be = 1.267 m
B
donc
b = bw + 2 ×1.267 = 3.6m
⎛ 92 ⎞
M r = 0.95 × 3948 × 1832 × ⎜ 1917 − ⎟
⎝ 2 ⎠
Mr = 12 856 kN−m
( f pe + fcr − f p )
Ig
M cr = M p +
yt
Mp 3375 × 106
et fp = = = 10.23 MPa
Si 330 × 106
P Pe
et f pe = −
A Si
4335 × 103 4335 × 103 × 812
f pe = +
700 ×103 330 ×106
f pe = 16.86 MPa
donc (
M cr = 3375 ×106 + 457 ×106 16.86 + 0.4 50 − 10.23 )
M cr = 7 698 kN − m
En service,
Pour le code S6-06, c’est la combinaison d’effort no 2 qui contrôle aux états limites ultimes :
En service
⎛ a⎞
M r = φs As f y ⎜ d − ⎟
⎝ 2⎠
avec
φs As f y
a=
α1 φc f cb′
M r = φs As f y d−
2α1 φc f c′ b
Tous les autres paramètres sont connus avec b = 3600 mm et d = 1930 mm.
Ms = 1 856 kN−m
Il s’agit de vérifier que fs < 240 MPa à l’aide de la théorie classique linéaire en flexion simple:
Ms
fs =
As jd
1856 × 106
fs =
4975 × 0.9 × 1930
fs = 215 MPa < 240 MPa
2
On pourrait donc choisir : 5-No 25 ⇒ 5000 mm
2
ou 4-No 30 ⇒ 5600 mm
Pour le code S6-06, c’est la combinaison no 2 qui contrôle aux états limites ultimes.
(φs As f y )
2
On a M r = φs As f y d−
2α1 φc f c′ b
Tous les autres paramètres sont connus avec b = 711 mm et d = 1 930 mm.
Les poutres mixtes précontraintes usuelles sont faites d'éléments préfabriqués précontraints par pré-
tension à l'usine. La précontrainte initiale cause du fluage qui induit des flèches et rotations initiales
qui s'ajoutent au retrait subit par le béton de la poutre. Une fois la dalle mise en place la section devient
mixte. La dalle subit un retrait différé par rapport à la poutre ce qui induit des déformations axiales,
des flèches et des rotations additionnelles. Enfin, si l'élément préfabriqué fait parti d'un système
continu, des moments de continuité se développeront dû aux rotations différées prenant place dans les
poutres. La figure 6.57 illustre les phases de construction d'un système mixte conventionnel.
Armature
Figure 6.57: Construction d'un pont mixte avec éléments construits en phases
α α
(a) Déformation initiale
α1 α1
(b) Déformation finale si laissé en deux travées simples
α α
(c) Déformation finale et moment de continuité si les
travées sont réunies après la précontrainte
La méthode PCA (1969) permet de déterminer le moment positif aux appuis intermédiaires d’un pont à
travées semi-continues causé par le fluage et le retrait. L’équation permettant de déterminer ce moment
est la suivante :
⎛ 1 − e −φ ⎞
M r = ( M p + M DL )(1 − e −φ ) + M sh ⎜ ⎟⎟ (6.78)
⎜ φ
⎝ ⎠
où
Mr = Moment de retenue causé par le fluage et le retrait
Mp = Moment de précontrainte à l’appui intermédiaire
MDL = Moment causé par les charges mortes à l’appui intermédiaire
Msh = Moment causé par le retrait différentiel à l’appui intermédiaire
φ = Coefficient de fluage
(1-e-φ) = Facteur de moment de retenue causé par le fluage
⎛ 1 − e −φ ⎞
⎜⎜ ⎟⎟ = Facteur de moment de retenue causé par le retrait différentiel
⎝ φ ⎠
Les moments (Mp + MDL) doivent être calculés comme si la structure était continue dès le départ.
Ainsi, Mp est un moment hyperstatique de précontrainte et MDL est le moment hyperstatique que
causerait la totalité des charges mortes si elles étaient appliquées sur la structure continue. Pour
calculer Mp, PCA (1969) décrit une technique manuelle où les efforts de précontrainte sont remplacés
par des charges externes. Pour ce calcul, on doit utiliser les contraintes finales dans les câbles de
précontrainte, c’est-à-dire la contrainte après toutes les pertes causées par le fluage, le retrait, la
relaxation des aciers et le raccourcissement élastique.
Le moment Msh est le moment à l’appui causé par le retrait différentiel. Pour déterminer ce moment, il
suffit d’appliquer à la structure continue un moment de retrait différentiel Mshd uniformément réparti et
de déterminer le moment Msh à l’appui que causera ce dernier par une simple analyse élastique. PCA
(1969) donne un exemple de calcul à cet effet. Le moment Mshd qu’il faut appliquer à la structure est le
suivant:
⎛ t⎞
M shd = ε shd ⋅ Ecd ⋅ Ad ⋅ ⎜ yscomp + ⎟ (6.79)
⎝ 2⎠
où,
εshd = Déformation de retrait différentiel
Ecd = Module élastique du béton de la dalle, MPa
Ad = Aire de la section de dalle, mm²
yscomp = Distance entre le centre de gravité de la section composite et le dessus de la poutre, mm
t = Épaisseur de la dalle
Le signe des moments Mr, Mp, MDL et Msh sont ceux de la convention de la résistance des matériaux,
c’est-à-dire qu’un moment est positif s’il cause des contraintes de traction à la fibre inférieure et il est
négatif dans le cas inverse.
φ
Le facteur de moment de retenue causé par le fluage, à savoir (1-e- ), provient d’un développement
théorique qui est décrit dans PCI et PTI (1978). Selon ce développement, les efforts causés par les
charges permanentes d’une structure qui change de conditions limites au cours de sa vie, tendront vers
les efforts que subirait cette dernière si, dès le départ, la structure possédait ses conditions limites
finales. C’est pour cette raison que les moments Mp, et MDL sont calculés comme si la structure était
φ
continue dès le départ. Le coefficient de fluage φ à utiliser dans le facteur (1-e- ) se détermine comme
suit :
φ = φ (t , t0 ) − φ (t1 , t0 ) (6.81)
où,
φ = Coefficient de fluage selon un modèle prédictif choisi;
t0 = Âge du béton au moment de l’application de la première charge permanente;
t1 = Âge du béton au moment du changement de conditions limites;
t = Âge du béton à l’instant final considéré.
φ
Le facteur de moment de retenue causé par le retrait différentiel (1-e- )/φ provient de l’hypothèse que le
taux de retrait est le même que le taux de fluage. Le développement théorique de ce facteur est
également décrit dans PCI et PTI (1978). La figure 6.59 montre ces facteurs de moment de retenu en
fonction du coefficient de fluage φ.
1,0
(l − e− φ )
0,9
0,8
0,7
0,6
l − e− φ
φ
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 1 2 3 4 5
φ = εc / εe