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DES PONTS
CIV4530
CHAPITRE 4
ANALYSE POUR
L
LES CHARGES ROUTIÈRES
BRUNO MASSICOTTE
Professeur titulaire
CONTENU
4.8.7 Effort tranchant vertical longitudinal pour l'état limite de fatigue ................................................. 35
4.7.8 Exemples ........................................................................................................................................ 36
Exemple 4-2 Pont de type dalle pleine ......................................................................................... 36
Exemple 4-3 Pont avec dalle sur poutres d’acier continu ............................................................. 39
4.7.9 Ponts à caissons multiples .............................................................................................................. 44
4.8 IDÉALISATION DE LA STRUCTURE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 45
4.8.1 Généralités ..................................................................................................................................... 45
4.8.2 Largeurs effectives des semelles pour les dalles en béton sur poutres ........................................... 46
4.8.3 Idéalisation pour l'analyse .............................................................................................................. 46
RÉFÉRENCES 47
MISE EN GARDE
Ce document, basé sur le code CAN/CSA-S6-06, a pour objectif de faciliter aux ingénieurs l'analyse, la
conception et l'évaluation des ponts. Toutefois ce document ne couvre pas l'ensemble des cas pouvant se
présenter, chaque pont étant un cas unique, que ce soit par sa géométrie ou les fondations qui le supportent. Les
utilisateurs sont priés de référer au code CAN/CSA-S6-06 et à son Commentaire pour juger de la justesse et de la
pertinence des indications, exemples et explications inclus dans le présent document.
Bien qu'un grand soin ait été apporté à la préparation de ce document, il n'est pas exclut qu'il puisse comporter
des erreurs. L'auteur et l'École Polytechnique déclinent toute responsabilité quant au contenu de ce document et
des erreurs ou omissions qui pourraient résulter de l'utilisation des informations qu'il contient.
Comme ce document a été rédigé pour être utilisé dans le cadre d'un cours régulier ou de formation continue
présenté par le professeur Bruno Massicotte, seules les personnes dûment inscrites et ayant assisté à de tels cours
sont aptes à utiliser le document compte tenu des nombreux commentaires et nuances mentionnés durant le cours.
Toutes suggestions visant à améliorer le contenu de ce document dans les éditions futures peuvent être envoyées
à Bruno Massicotte. Les personnes ayant suivi le cours et désirant être mises au courant des corrections
importantes qui pourraient être apportées au document doivent le mentionner explicitement à Bruno Massicotte
afin d'être mises sur la liste d'envoi électronique.
Analyse pour les charges routières 4.1
4.1 INTRODUCTION
La distribution des charges de gravité dues au poids propre de la structure et aux charges routières supportées par
les tabliers de ponts peut être approchée de diverses façons. Généralement les codes de calcul spécifient la ou les
méthodes privilégiées. Tous les codes proposent une méthode plus ou moins empirique se prêtant bien au calcul
manuel. Dans les codes nord-américains4.1à4.3, on mentionne habituellement que les "charges doivent être
distribuées au moyen d'une méthode rigoureuse d'analyse mais que la méthode empirique proposée peut être
utilisée". Une telle approche incite peu les concepteurs à utiliser une méthode autre que la méthode empirique,
beaucoup plus simple d'application.
L'avènement de l'ordinateur comme outil de travail de l'ingénieur a bouleversé plusieurs attitudes ou méthodes de
travail. L'utilisation de méthodes empiriques, pleinement justifiée autrefois, perd de plus en plus sa raison d'être.
Cependant, des analyses rationnelles complexes ne sont probablement pas requises dans toutes les situations. Il
appartient donc à l'ingénieur de faire preuve de discernement afin d'adopter la méthode la plus appropriée pour
chacune des conditions. Devant l'abondance de méthodes différentes et compte tenue de la grande diversité des
types de ponts et des situations particulières prévalant dans chacun des cas, il importe de sensibiliser les
ingénieurs sur les méthodes disponibles pour l'analyse des tabliers de ponts, tant au niveau de la théorie sous-
jacente à chacune d'elles qu'au niveau de l'applicabilité de ces méthodes.
Le code des ponts actuel4.1, tout comme le code des ponts de l'Ontario auparavant4.2, se démarque sensiblement
des méthodes traditionnelles utilisées jusqu'alors. Le code fait explicitement mention des différentes méthodes
d'analyse et de leur domaine d'application respectif. De plus, le code propose l'utilisation d'une méthode
simplifiée d'analyse assortie de nombreuses limitations identifiant son domaine d'applicabilité. Ainsi, la méthode
simplifiée du code S6-06 se situe à mi-chemin entre les méthodes de distribution empiriques des versions
antérieures du code et les méthodes d'analyse rigoureuses. Cependant, il s'agit toujours d'une méthode
approximative.
Ce chapitre porte donc sur les méthodes d'analyses les plus souvent utilisées dans le domaine des ponts. Comme
ces méthodes peuvent faire l'objet d'ouvrages complets consacrés à chacune d'elles, il est certain que le traitement
présenté ici ne sera que superficiel. Toutefois, on espère qu'il sera suffisant pour éclairer le concepteur dans le
choix de la méthode appropriée et pour l'orienter au besoin vers des ouvrages plus spécialisés. Ainsi ce chapitre
couvre les sujets suivants: les principes généraux de distribution des charges et la méthode de la poutre
équivalente. Le code indique que l'analyse des ponts peut être faite avec les méthodes avancées suivantes : la
théorie des plaques, la méthode de rigidité et les méthodes qui en découlent (ex: l'analogie du grillage), la
méthode des éléments finis et les méthodes d'analyse harmonique. Toutefois c'est méthodes d'analyses avancées
ne sont pas traitées ici.
Le concept de distribution peut être illustré au moyen de l'exemple montré à la figure 4.1. La poutre centrale de
cette structure supporte une charge concentrée P à mi-portée. Si aucun lien n'existe entre la poutre centrale et les
poutres adjacentes (Fig. 4.1a), il est évident que toute la charge est portée par la poutre 2, donnant un moment
maximal égal à PL/4 (Fig. 4.1b).
Si ces mêmes poutres sont reliées entre elles à mi-portée par une poutre transversale (Fig. 4.1c), une partie de la
charge sera transférée de la poutre centrale aux poutres extérieures (Fig. 4.1d). Le degré de transfert est fonction
de la rigidité relative de la poutre transversale et des poutres longitudinales. Pour une poutre transversale
relativement flexible, une petite portion seulement de la charge P sera transférée vers les poutres extérieures alors
que pour une poutre transversale infiniment rigide, la charge P se distribuera également entre les trois poutres. Le
diagramme des moments fléchissant des trois poutres (Fig. 4.1e) varie en fonction de la rigidité relative de la
poutre transversale et des poutres longitudinales.
Ainsi le degré de transfert des charges extérieures à partir de leur point d'application entre les éléments
structuraux environnant indique la capacité de distribution des charges d'une structure. Une structure pour
laquelle les charges appliquées ont peu tendance à se répartir entre les éléments adjacents est identifiée comme
une structure ayant une faible capacité de distribution. Inversement, une structure où les charges se distribuent
relativement également entre les éléments porteurs est considérée comme ayant une capacité élevée de
distribution des charges.
4.2.2 Généralisation
L'analyse faite à partir de la figure 4.1 peut être poussée un pas plus loin en introduisant des poutres transversales
supplémentaires aux quarts de la portée (Fig. 4.2a). On peut admettre qu'il existe une certaine distribution entre
les poutres tant à mi-portée qu'au niveau des poutres aux quarts de travée. On retrouve ainsi l'agencement des
efforts présenté à la figure 4.2b qui conduit aux diagrammes des moments pour la poutre intérieure et les poutres
extérieures illustrés à la figure 4.2c.
Il est intéressant de noter la forme des diagrammes de moments. La poutre sur laquelle est appliquée directement
la charge possède un diagramme de moments concave alors que les poutres extérieures ont un diagramme
convexe. Ceci survient parce que la poutre centrale fléchie davantage que les poutres extérieures. Au niveau des
poutres transversales, la poutre intérieure se trouve soulagée d'une partie des efforts. À mi-portée, ce soulagement
réduit l'effet de la charge P alors qu'aux quarts points, comme il n'y a pas de charge extérieure appliquée, le
soulagement produit une force concentrée vers le haut sur la poutre centrale. Si le nombre de poutres
transversales tend vers l'infini, le diagramme des moments des poutres extérieures et intérieure est tel que montré
sur la figure 4.2d.
Les types de tabliers les plus couramment rencontrés et ceux pour lesquels les méthodes d'analyse présentées
dans ce texte s'appliquent directement sont présentés à la figure 4.3. Les tabliers ou structures sont:
a) dalle pleine;
b) dalle évidée;
c) dalle (ou platelage) sur poutres;
d) poutres jointes en cisaillement (articulées);
e) poutres triangulées;
f) ponts en arc;
g) portiques et ponts intégraux;
h) poutres en bois;
i) caisson unicellulaire;
j) caisson multicellulaire;
k) caissons multiples;
l) haubané;
m) suspendu.
Selon le type de tablier ou le type d'éléments le constituant, on retrouve certaines réponses structurales
caractéristiques. Ces diverses réponses, illustrées sur la figure 4.4, s'énumèrent comme suit:
Toutes ces réponses ne se retrouvent pas à la fois dans tous les types de tabliers cités plus haut. Certaines de ces
réponses sont caractéristiques de tabliers particuliers ou influencées d'après la géométrie de ceux-ci. Pour chacun
des types de tabliers énumérés, on indique, dans les sous-sections suivantes, les principaux comportements
caractéristiques de chacun d'eux.
Clé de
cisaillement
(m) Suspendu
Mtrans
Moment
Mlong transversal
Moment
longitudinal
Vtrans
Vlong
Cisaillement Cisaillement
longitudinal transversal
Ttrans
Tlong Torsion
Torsion transversale
longitudinale
T T
T T
T
Déformations Déformations Déformations
hors plan d'une hors plan dans le plan
section ouverte de la section de la section
dues à la torsion
Cisaillement
d’interface
Pour les tabliers constitués essentiellement d'une dalle pleine portant dans une direction, les efforts prédominants
sont le moment fléchissant longitudinal (ML) et l'effort tranchant longitudinal (VL). Le moment fléchissant
transversal (MT) est généralement petit, étant égal à νML , où υ est le coefficient de Poisson, égal à 0.15 pour du
béton non fissuré et diminuant progressivement lorsque le degré de fissuration augmente. Ce moment transversal
est habituellement négligé.
Pour une section mixte avec poutre de béton ou d'acier, ML et VL sont résistés par la poutre et une portion
effective de la dalle. Pour une action non mixte, seule la poutre longitudinale résiste aux efforts dans cette
direction. Le moment fléchissant transversal est résisté par la dalle en combinaison, le cas échéant, avec les
diaphragmes et les contreventements transversaux.
Dans les poutres caisson le gauchissement dû à la torsion des sections rectangulaires est souvent significatif et ne
peut être ignoré, particulièrement pour les caissons en acier ou mixtes acier-béton. Ce gauchissement amène, dans
la direction longitudinale, des contraintes supplémentaires dues au couplage entre les effets de flexion et de
distorsion.
La distorsion induite par la torsion (Fig. 4.8) peut devenir importante pour ce type de tablier. Cependant, il est
possible de réduire considérablement cet effet par l'addition de diaphragmes transversaux. Malgré tout, ce
phénomène doit toujours être pris en compte pour les caissons en acier alors qu'on peut l'ignorer sous certaines
conditions pour les caissons en béton ou mixtes acier-béton. En ce sens, le code4.1 recommande les conditions
indiquées au tableau 4.1 afin de se soustraire au calcul de ces efforts pour ces deux derniers types de tabliers.
L'analyse des poutres caisson entièrement en acier, ou pour celui des poutres caisson où le nombre de
diaphragmes est inférieur aux limites mentionnées ici doit permettre de représenter tous les types d'efforts et de
comportements que ces tabliers subissent. Le choix de la méthode d'analyses doit donc être judicieux.
4.3.7 Sommaire
À travers les sous-sections précédentes, on a présenté brièvement différents types de comportements de ponts en
fonction du type de tablier. Les tableaux 4.2 et 4.3 indiquent pour chacun des types de ponts apparaissant sur la
figure 4.3 les réponses structurales devant être évaluées.
Distorsion Pas considéré pour les caissons en béton et les constructions mixtes acier-béton si les
exigences suivantes sont rencontrées :
- il y a des diaphragmes ou des contreventements appropriés aux appuis;
- il doit y avoir au moins deux diaphragmes intermédiaires par travée dans les
ouvrages en béton et trois diaphragmes par travée dans les ouvrages en acier
mixtes;
- les diaphragmes adjacents doivent être espacés d'au plus 18 m dans les
ouvrages en béton et d'au plus 12 m dans les ouvrages mixtes acier-béton.
2P 2P
4P
Flexion
h
2P 2P
Sollicitation Torsion
Pb/h
Torsion de
P P
St-Venant
Pb/h
2P 2P Rotation Contraintes axiales Flux de
ou cisaillement
Déplacements
longitudinaux
de distorsion
Torsion
Pb/h
Distorsion P P
Pb/h
Distorsion de Contraintes axiales Moments de
la section ou flexion
Déplacements transversaux
longitudinaux
de distorsion
Moment longitudinal Moment dans un plan vertical longitudinal autour d'un axe transversal
Mlong
Moment transversal Moment dans un plan vertical transversal autour d'un axe longitudinal Mtrans
Effort tranchant vertical Effort tranchant vertical dans un plan vertical longitudinal associé à la variation du moment Vlong
longitudinal longitudinal
Effort tranchant vertical Effort tranchant vertical dans un plan vertical transversal associé à la variation du moment Vtrans
transversal transversal
Gauchissement des sections Bimoment causant des contraintes auto-équilibrées longitudinales à l'élément et des efforts Wω
ouvertes de cisaillement transversaux. Cet effort ne peut être obtenu des analyses conventionnelles
et est généralement pris en compte au niveau de la conception.
A. Dalle
• • •3 •1 •1 •3 •
B. Dalle évidée • • •3 •1 •1 •6 • Voir note 2
C. Platelage sur poutre • • • •1 •1 •6 •
D. Poutres jointes Continuité en flexion • • •3 •4 •1 • Traité comme type A à C
en cisaillement Sans continuité • • • •4 •1 • Traité comme type A à C
E. Poutres Membrures du treillis Voir art. 5.5.4 du Code
triangulées Tablier Selon le type: A, B, C, D ou H
F. Pont en arc Membrures de l'arc Voir art. 5.5.4 du Code
Tablier Selon le type: A, B, C, D ou H
G. Portiques et Membrures de l'arc Voir art. 5.5.5 du Code
ponts intégraux Tablier Selon le type: A, B, C, D ou H
H. Poutres en bois • • •5 •4,5 •1 •
6
I. Caisson unicellulaire • • • • • • • • •
J. Caisson multicellulaire • • • • • •6 • • •
K. Caissons multiples • • • •1 •1 •6 • • •
L. Haubané Éléments porteurs Voir art. 5.10 du Code
Tablier Selon le type: A, B, C, D ou H
M. Suspendu Éléments porteurs Voir art. 5.10 du Code
Tablier Selon le type: A, B, C, D ou H
L'effet des gradients thermiques sur différentes poutres hyperstatiques4.6 a été présenté au chapitre 2. Dans
certains cas, ces moments fléchissant peuvent être du même ordre de grandeur que les moments dus aux charges
vives.
Tabliers courbes
Les tabliers courbes, qu'ils soient constitués de dalles, de poutres ou de caissons, sont soumis à des efforts de
torsion longitudinale, de distorsion, de gauchissement et de flexion biaxiale. Ces efforts sont directement reliés au
rayon de courbure du tablier (R), à l'espacement des appuis (L) et à la largeur du tablier (B). Pour un rayon de
courbure donné, plus le rapport L sur b diminue, plus l'effet de la courbe est petit sur la répartition transversale
des efforts. Similairement, pour une largeur donnée de tablier, plus le rapport L sur R est petit, moins les effets de
la courbure seront importants.
Le code quantifie ces constatations intuitives et suggère certaines limites. On y propose l'utilisation du facteur
2
L /BR. Comme critère on y indique que, si ce rapport est inférieur à un, l'effet de la courbure en plan du tablier
peut être négligée pour le calcul des efforts. De plus, si la longueur du tablier est supérieure à 90 m, on peut
assumer que le tablier est rectiligne pour le calcul du moment fléchissant longitudinal.
Tabliers biais
La présence d'un biais dans le plan d'un tablier affecte sensiblement la réapparition des efforts. Pour une dalle sur
appuis, le biais occasionne une orientation des moments fléchissant principaux pouvant s'écarter sensiblement de
ceux retrouvés dans une dalle sans biais. La figure 4.9 illustre l'orientation des moments principaux pour une
dalle droite et trois dalles avec différents biais lorsque soumises à une charge uniforme. Des trajectoires déviant
sensiblement des directions orthogonales sont une indication de moments de torsion importants.
Figure 4.9 – Orientation des moments principaux pour les dalles en biais
4.4.7 La fissuration
Il est certain que la fissuration affecte la répartition des efforts dans une structure hyperstatique. Dans certains
cas, notamment pour les ponts en béton, il est admis que l'analyse peut être effectuée en considérant la structure
non fissurée. Ainsi les propriétés de la section brute non fissurée sont utilisées. Il ne faut cependant pas confondre
section non fissurée et section mixte. Pour une section mixte, les propriétés sont calculées en considérant une
section mixte rendue homogène. Pour une section non mixte, on peut utiliser la section homogénéisée mais en
calculant les propriétés pour une section non mixte où les composantes sont indépendantes les unes des autres.
Dans le cas des ponts mixtes acier-béton, certaines normes recommandent de calculer les efforts en assumant une
section fissurée au moment négatif alors que d'autres disent le contraire. La pratique au Québec veut que l'on
prenne une section fissurée dans la zone de moment négatif sous les charges permanentes4.10.
Les approches les plus répandues dans le domaine des ponts sont les méthodes :
• d'analyse spatiale;
• du grillage;
• des éléments finis.
4.6.1 Généralités
Le chapitre 5 du code S6 porte sur les critères d'analyse de tous les types de ponts. Les types d'ossature sont
identifiés dans le code par leur nom et, dans les nombreux tableaux du chapitre 5, par une lettre (de A à M). Les
types d'ossatures couvertes explicitement par le code sont identifiés à la section 5.3 et illustrés sur la figure 5.5.
Le chapitre 5 du code S6-06 est divisé en 4 blocs tel que décrit au tableau 5.5. La présente section porte sur la
méthode simplifiée décrite aux articles 5.6 et 5.7 du Code.
Sujet Articles
• Exigences générales à considérer pour tous les types de pont. 5.4 et 5.5
• Analyse simplifiées pour les charges permanentes et les 5.6, 5.7, 5.8,
charges vives; idéalisation de la structure Annexe 5.1
• Méthodes d'analyses raffinées 5.9 et Annexe A5.2
• Analyses particulières et structures non courantes 5.10, 5.11 et 5.12
4.6.2 Propriétés des matériaux pour les différents états limites et modélisation
Le Code exige que, dans les analyses pour les différents types d'états limites, les propriétés des matériaux soient
assumées élastiques, conformément aux chapitres 8 (béton), 9 (bois), 10 (acier) et 16 (matériaux renforcés de
fibres). Des propriétés inélastiques peuvent être utilisées pour des sollicitations exceptionnelles pour lesquelles
l'absorption d'énergie est prise en compte par le comportement inélastique des matériaux, à savoir les collisions
accidentelles ou de navires et les séismes.
Les modèles choisis pour réaliser les analyses doivent pouvoir reproduire le comportement du pont et des
éléments qui le composent. Les hypothèses des petits ou grands déplacements doivent être adoptées lorsque
appropriées, tel que l'indique le tableau 4.5.
Définitions Applications
Théorie des petits déplacements (Art. 5.4.3.2) Les poutres, les poutres triangulées, les
Analyse selon l'hypothèse que les déplacements dus à cadres contreventés, les grillages, les dalles
l'application des charges n'ont pas une grande incidence et les assemblages.
sur l'exactitude de l'analyse pour qu'on puisse ne pas en
tenir compte dans le calcul des effets des forces.
Si la rotation aux extrémités du pont est libre de toute restriction, la valeur de L aux fins du calcul de F doit être
déterminée comme suit (Fig. 4.10):
• pour les moments positifs dans une travée extérieure, 80 % de la distance entre l'appui extérieur et
l'appui intérieur ;
• pour les moments positifs dans une travée intérieure, 60 % de la distance entre les appuis intérieurs ;
• pour les moments négatifs dans la zone d'appui intérieur, 25 % de la somme des travées de part et d'autre
de l'appui.
À moins d'indication contraire ailleurs dans la section, les points d'inflexion ne doivent en aucun cas être
présumés se trouver aux endroits indiqués à la figure 4.10, sauf pour le calcul de F. La valeur assumée de L est de
3.0 m, si la valeur obtenue est inférieure à 3.0 m.
Calcul de
0,75L1 0,25(L1+ L2) 0,5L2 0,25(L2+ L3) 0,75L3 M-
Calcul de
0,8L1 0,2(L1+ L2) 0,6L2 0,2(L2+ L3) 0,8L3 M+
L1 L2 L3
Figure 4.10 - Définition de la portée simple équivalente L pour les ouvrages continus
Il importe ici de noter que le Code utilise parfois le paramètre L pour identifier la portée simple équivalente tel
que défini ici, alors qu'à d'autres reprise L réfère à la longueur réelle des portées, comme par exemple dans les
deux articles suivants (ponts biais et ponts courbes). Dans le présent document L désigne la portée simple
équivalente alors que Lp indique la longueur des portées, centre-à-centre des appuis.
Lb B tanψ
ε= = (4.1)
Lp Lp
Pour les tabliers de type dalle, le Code spécifie que le tablier doit être considéré comme biais si ε excède 1/6 (Fig.
4.11d). Pour les ponts de type dalle sur poutre, il est assumé que l'effet d'une charge sur une poutre n'aura pas
d'effet au delà de trois espacements de poutre. La largeur efficace pour B considérée dans ce cas est égale à 3S, de
sorte que:
B tanψ 1
ε= ≤ pour les ponts de type dalle (4.2)
Lp 6
S tanψ 1
ε= ≤ pour les ponts de type dalle sur poutres (4.3)
Lp 18
Pour les ponts dont les paramètres de biais excèdent les limites indiquées plus haut, les effets du biais doivent être
pris en compte dans l'analyse. Comme le souligne le code, le biais a généralement pour effet de causer
l'augmentation des efforts tranchant et de torsion et de réduire les efforts de flexion longitudinaux. Une attention
particulière doit être portée à la disposition des armatures dans la dalle de tablier. Ainsi, calculer les efforts de
flexion en ignorant le biais et en adoptant la portée Lp dans les analyses est généralement conservateur. Pour
utiliser la méthode d'analyse simplifiée, le commentaire du code présente une méthode qui permet de majorer les
efforts tranchant en fonction de deux paramètres géométriques, ε , tel que présenté plus haut, et η, défini comme
suit, où Dy est la rigidité flexionnelle dans la direction transversale par unité de largeur et Dx est la rigidité
flexionnelle dans la direction longitudinale par unité de largeur :
4
⎛ D y ⎞⎛ L p ⎞
η = 0.5 ⎜ ⎟⎜ ⎟ (4.4)
⎝ Dx ⎠⎝ S ⎠
Axe des poutres
longitudinales
s
B s
(a)
Lp Ligne d'appui
B S
S
(b)
Lp
B S
(c)
ψ ψ
B
(d) 3S
S
Lb Lb
Lp Lp
Dans le cas des ponts de type dalle ou dalle évidée, il pourrait s'avérer logique de remplacer S dans la dernière
équation par B/3 malgré que cela ne soit pas mentionné explicitement dans le commentaire du code. Toutefois la
dernière équation a été dérivée pour les ponts de type dalle sur poutres uniquement et la suggestion faite ici n'est
qu'à titre indicatif. Également, les efforts de torsion dans les dalles biaises peuvent requérir l'ajout d'armatures
dans les deux directions, sur deux lits. Cet aspect n'est pas pris en compte implicitement dans la présente
approche. Les paramètres ε et η servent ensuite à déterminer le coefficient de majoration des efforts tranchant Cv,
à partir du tableau 4.6.
η Paramètre de biais ε
0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30
Le pont montré sur la figure 4.12 est un cadre rigide avec biais dont la largeur et la portée (mesurée le long des
axes de la section) sont:
1 2
33 000
5000 19 000 6000 3000
1305 1305
Él. (conc.)
Roc
ÉLÉVATION
Rivière
70°0′
11500 CL Projetée
20305
VUE EN PLAN
11.55 tan 20 1
ε= = 0.207 >
20.305 6
Il s'agit donc d'une ossature biaise qui ne peut être traitée directement par la méthode simplifiée. De plus, la
méthode présentée dans l'annexe du code s'applique aux tabliers de type dalle sur poutres. Toutefois, à titre
d'illustration, l'utilisation de ces facteurs est présentée ici pour le cas des dalles (non encore approuvé dans le
code). Pour une dalle pleine Dx = Dy, de sorte que η est égal à:
4 4
⎛ D y ⎞⎛ L p ⎞ ⎛ 20.305 ⎞
η = 0.5 ⎜ ⎟⎜ ⎟ = 0.5 (1.0 ) ⎜ ⎟ = 387
⎝ Dx ⎠⎝ B / 3 ⎠ ⎝ 11.55 / 3 ⎠
Pour ε = 0.20 et η = 400, le tableau 4.6 indique une valeur de Cv égale à 1.44, soit le facteur qu'il faudrait
appliquer aux efforts tranchant calculés en assumant une structure sans biais.
L2p
(4.5)
bR
2b
Diaphragmes et contreventements
Selon le code, dans le cas des ponts à ossature élancée, on peut omettre l'effet sur les réactions structurales des
diaphragmes et des contreventements situés entre les éléments porteurs. Dans le cas des poutres-caissons, tous les
diaphragmes et contreventements doivent être pris en compte si l'analyse est effectuée avec une autre méthode
que la méthode simplifiée décrite dans ce chapitre.
Il convient toutefois de noter que lorsque des analyses raffinées sont effectuées, comme par exemple des analyses
en grillage 3D ou par éléments finis, les réactions d'appuis et les efforts dans les contreventements devraient être
considérés adéquatement.
Effet rigidifiant des rives amené par les dispositifs de retenue et les parapets
L'effet rigidifiant des rives peut amener une rigidité accrue du tablier et modifier la répartition des efforts. Le
Code spécifie en particulier que l'effet bénéfique des parapets et des dispositifs de retenue:
• peut être pris en considération en ce qui a trait à l'état limite de fatigue et aux vibrations de l'ossature;
• ne peut être considéré pour les états limites ultimes et aux états limites d'utilisation autres que les
vibrations,
• peut être inclus dans l'analyse pour le calcul de la résistance des dalles de tablier.
Conditions d'appui
Lorsque les appuis comprennent des appuis isolés ou d'autres conditions menant à une configuration irrégulière
des forces d'appui, la méthode d'analyse utilisée doit pouvoir évaluer le comportement local imputable à ces
appuis. Cette recommandation du code s'applique en particulier aux ponts comportant des piliers constitués d'un
poteau vertical unique et de longs porte-à-faux. Considérer les appuis intermédiaires comme rigides amène à
surestimer les moments négatifs à la pile et à sous-estimer les moments positifs en travée.
Autres effets: température, fluage, retrait, relaxation, forces secondaires et raccourcissement élastique,
séquence de construction
Les contraintes et réactions d'appuis causées par les variations de la température moyenne du pont ou les
gradients thermiques doivent être évaluées conformément au chapitre 3 du code. La réponse structurale de
l'ossature d'un pont imputable au fluage et au retrait du béton doit être considérée conformément aux chapitres 3
et 8 du code. L'influence des effets des forces secondaires, des efforts hyperstatiques et du raccourcissement
élastique, particulièrement en ce qui a trait aux effets de la précontrainte, doit être étudiée à l'aide des méthodes
d'analyse des déformations élastiques. Enfin le code indique que l'on doit tenir compte du changement de nature
de l'ossature et des propriétés physiques qui se produit au cours des travaux. Le comportement à toute étape de la
séquence de construction doit être analysé au moyen des méthodes d'analyse élastiques.
Les flèches dues aux charges vives sont calculées au centre du trottoir. En utilisant la méthode simplifiée, la
flèche moyenne causée par un seul camion est majorée par les facteurs associés aux états limites de fatigue pour
la poutre de rive.
Dalle évidée
L'article 5.5.1 indique les limites des évidements pour que les dalles évidées puissent être traitées comme des
dalles pleines, c'est-à-dire sans prendre en considération la distorsion et la flexion transversale dans les parois de
la dalle. Pour qu'un pont puisse être considéré comme une dalle évidée, la dimension limite des évidements doit
être limitée de sorte que la distorsion due au cisaillement transversal soit minimale.
• dans le cas des évidements circulaires, leur diamètre ne doit pas dépasser 80% de l'épaisseur totale de la
dalle, et l'espacement entre axes des évidements ne doit pas être inférieur à l'épaisseur totale de la dalle ;
• dans le cas des évidements rectangulaires, l'épaisseur de l'âme délimitée par les évidements adjacents ne
doit pas être inférieure à 20% de l'épaisseur totale de la section; la profondeur de l'évidement ne doit pas
dépasser 80% de l'épaisseur totale de la section et sa largeur transversale ne doit pas dépasser 1.5 fois sa
profondeur.
Les dalles ne rencontrant pas ces limites doivent être analysées comme des ponts caissons multicellulaires. Dans
ce cas, une distorsion transversale occasionnant de la flexion dans les parois du caisson peut survenir.
Néanmoins, les poutres caissons multicellulaires comportant un nombre suffisant de diaphragmes intermédiaires
conformes au tableau 5.1 ne présentent qu'un faible gauchissement et le pont peut alors être considéré comme un
pont à dalle évidée.
Ponts caissons
Les ponts caissons doivent suivre les règles mentionnées au tableau 5.1 de même qu'à celles du chapitre 10 du
code. Les caissons unicellulaires suffisamment rigides peuvent être considérés comme une poutre unique pour
laquelle les efforts globaux sont calculés.
Le code indique six exigences relatives à l'utilisation de la méthode simplifiée présentées au tableau 4.7. Le Code
s'en remet au jugement de l'ingénieur sur l'applicabilité de ces règles et sur l’utilisation de la méthode simplifiée
lorsque les exigences ne sont pas rencontrées.
La méthode simplifiée du code consiste essentiellement à considérer le pont comme une poutre longitudinale si
les exigences du tableau 4.7 sont rencontrées. La répartition transversale des charges entre les poutres ou les
éléments porteurs est laissée au jugement de l'ingénieur.
Tableau 4.7 – Exigences pour l'application de la méthode simplifiée pour les charges mortes
Numéro Exigences
a) Largeur constante
b) Les supports aux extrémités et intermédiaires sont assimilables à une ligne
c) Biais: ε = B tan ψ / L ≤ 1 / 6 dalles
ε = S tan ψ / L ≤ 1 / 18 dalle sur poutres étayées
Aucune considération dalle sur poutres non étayées
d) Courbure en plan: L2 / bR ≤ 10 .
e) Amincissement des dalles de longueur n'excédant pas 2.5 m
f) Longueur du porte-à-faux pour les Sc ≤ 0.60 S
ponts de type dalle sur poutres : S ≤ 1.80 m
c
analysé par la méthode simplifiée. Le code indique neuf exigences relatives à l'utilisation de la méthode
simplifiée, présentées au tableau 4.8.
Tableau 4.8 – Exigences pour l'application de la méthode simplifiée pour les surcharges
Numéro Exigences
a) Largeur constante
b) Les supports aux extrémités et intermédiaires sont assimilables à une ligne
c) Biais selon les exigences du paramètre ε de l'annexe A5.1.3.1
d) Courbure selon les exigences de l'annexe A5.1.3.2
e) Amincissement des dalles de longueur n'excédant pas 2.5 m
f) Pour les ponts de type dalle sur poutres, il doit y avoir au moins trois poutres
également espacées avec une variation n'excédant pas 10% de l'espacement
moyen
g) Pour les ponts caissons multiples, il doit y avoir au moins deux poutres
également espacées
h) Longueur du porte-à-faux, Sc ≤ 0.60S et Sc ≤ 180 . m , pour les ponts de type
dalle sur poutres
i) Pour les ponts continus, les spécifications de l'annexe A5.1.2 doivent s'appliquer
j) Les ponts à caissons multiples ne doivent comporter que deux âmes
i) Pour les ponts à caissons multiples, le nombre de voies doit être supérieur ou
égal au nombre de caissons et le rapport B/L ≤ 1.0.
Une fois les efforts maximaux déterminés, ceux-ci ont été comparés avec la valeur moyenne des efforts donnée
par la relation suivante dans le cas du moment fléchissant d'un pont comportant N poutres et n voies de calcul:
n RL
M avg = M T × (4.6)
N
M g = Fm M avg (4.7)
Le facteur Fm est donc une indication de l'écart entre l'effort maximal dans l'élément en question et la valeur
moyenne. Un pont présentant un rapport de rigidité transversale sur longitudinale élevé aura des valeurs de Fm
près de l'unité alors qu'un pont où la distribution transversale des efforts est moins efficace aura une valeur de Fm
élevée.
Comme l'usage le veut, on utilise le concept de facteur d'essieu Fe pour déterminer les efforts dans les éléments.
On peut relier celui-ci aux termes précédents:
Mg nRL
Fe = = Fm (4.8)
MT N
L C1 C2
C3 Recherche du
(a) moment maximal
au centre
We We We
≥ 0,6 m
C1
x 1.0
1 2 3 4 5
s sc = s/2
Mc1
M1
≥ 0,6 m
C1 C2
x 0.9
1 2 3 4 5
Mc1 + c2 M2
≥ 0,6 m
C1 C2 C3
x 0.8
1 2 3 4 5
Mc1 + c2 + c3 M3
Ainsi le moment et l'effort tranchant dans une poutre sont obtenus comme suit :
M g = FeM M T (4.9)
Vg = FeV VT (4.10)
Le facteur Fm est déterminé à partir de quatre paramètres : F, μ, Cf et Ce. On peut percevoir Fm comme étant le
rapport entre la largeur totale du pont sur la largeur équivalente sur laquelle les efforts pourraient être répartis s'ils
étaient constants et égaux à la valeur maximale de l'effort. Ce principe est illustré sur la figure 4.15. Les
paramètres μ, Cf et Ce permettent d'ajuster la largeur de voie réelle par rapport aux valeurs utilisées pour dériver
les valeurs de F. La relation pour Fm est donc la suivante:
Le paramètre Ce n'est applicable que dans le cas de la fatigue des ponts de type dalle sur poutres. Il est calculé à
l'aide d'équations données dans le code qui utilisent la distance à la rive, DVE, définie sur la figure 4.16.
DVE
Pour la fatigue, on place un seul camion au centre d'une seule voie. La même analogie est utilisée pour calculer la
flèche. Dans les deux cas, on détermine l'amplitude moyenne pour un seul camion qui est ensuite majorée par un
facteur. Le cas du calcul de la flèche est illustré sur la figure 4.17.
We/2 We/2
C1
1 2 3 4 5
Position initiale
⎯δ
δ max
Flèche moyenne
• Dalles, dalle évidées, dalles sur poutres, platelage en grillage métallique sur poutres, platelage en bois
sur poutres, platelage en bois sur poutres en bois longitudinales, ponts à platelage en bois lamellé
précontraint portant longitudinalement, ponts à platelage en bois lamellé cloué longitudinal, platelage
mixte béton - bois lamellé longitudinal.
• Les poutres-caissons multicellulaires comportant des diaphragmes conformes à l'article 5.4.3 peuvent
être traitées comme des dalles évidées aux fins des méthodes simplifiées d'analyse ; sinon, utiliser une
méthode raffinée d'analyse
• Ponts à poutres jointes en cisaillement dans lesquels la liaison des poutres adjacentes assure la continuité
de la rigidité flexionnelle transversale.
Le code ne définit pas de facteur d'essieu comme tel. Toutefois, comme ce principe est bien ancré parmi les
praticiens, les facteurs d'essieu pour M et V sont définis par
Mg
FeM = (4.17)
MT
Vg
FeV = (4.14)
VT
Paramètre Définition
MT ou VT Moment ou effort tranchant maximal par voie de calcul au point de la travée à l'étude
n Nombre de voies de calcul conformément à l'article 3.8.2
RL Facteur de modification pour la surcharge de voies multiples (Art. 3.8.4.2 et 14.8.4.2)
N Nombre de poutres ou de poutres en bois longitudinales dans la largeur B du tablier du pont
M g = Fm M g avg (4.15)
n M T RL
où M g avg = (4.16)
N
SN
avec Fm = ≥ 1.05 (4.17)
⎛ μCf ⎞
F ⎜1 + ⎟
⎝ 100 ⎠
où les paramètres sont définis au tableau 4.9. Pour les ponts de type dalle sur poutres pour des routes de classe A,
les relations donnant F et Cf, sont présentées au tableau 4.10.
Tableau 4.10 – Expressions de F et Cf pour les moments fléchissant longitudinaux aux ÉLUL et ÉLUT pour les
ponts de type dalle sur poutres pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.3 du code)
Les équations de F pour les poutres extérieures des ponts à dalle sur poutres s'appliquent lorsque le porte-à-faux
de la dalle de tablier est égal ou inférieur à 0.5S. Lorsque le porte-à-faux est supérieur à 0.5S tout en étant égal ou
inférieur à 0.6S, la valeur de F doit être réduite à 95.2% de la valeur indiquée, ce qui accroît de 5 % les moments
et la valeur de Fm.
Dans l'utilisation des équations de ce tableau, la portée simple équivalente L des travées continues doit être
conforme à la définition donnée sur la figure 4.10.
Pour les ponts à n voies de calcul, où n > 4, la valeur de F doit être calculée à l'aide de l'équation suivante :
n RL
F= F4 , (4.18)
2.80
n M T RL
où mavg = (4.20)
Be
B
et Fm = ≥ 1.05 (4.21)
⎧ μC f ⎫
F ⎨1 + ⎬
⎩ 100 ⎭
Tableau 4.11 – Expressions de F et Cf pour les moments fléchissant longitudinaux aux ÉLUL et ÉLUT pour les
ponts de type dalle et dalle évidée pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.3 du code)
M g = Fm M g avg (4.22)
où
MT
M g avg = (4.23)
N
SN
Fm = ≥ 1.05 (4.24)
⎛ μCf C ⎞
F ⎜1 + + e ⎟
⎝ 100 100 ⎠
Le facteur F est donné au tableau 4.12 alors que le facteur de correction pour la distance à la rive du véhicule Ce
(en %) est tiré du tableau 4.14. Tous les autres paramètres ont été définis précédemment.
Tableau 4.12 – Expressions de F pour les moments fléchissant longitudinaux à ÉLF pour les ponts de type dalle
sur poutres pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.4 du code)
Tableau 4.13 – Expressions de Ce pour les moments fléchissant longitudinaux à ÉLF pour les ponts de type dalle
sur poutres pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.5 du code) - Poutres extérieures
Nombre de Ce (m)
voies de calcul
n 3 m < L ≤ 10 m 10 m < L
0 0
1
30( DVE − 1) ⎡1 + 0.4( DVE − 1) 2 ⎤ ⎡ 160( DVE − 1) 2 ⎤
2 ⎣ ⎦ 30( DVE − 1) ⎢1 + ⎥
⎢⎣ L2 ⎥⎦
La valeur de F obtenue du tableau 4.12 doit être modifiée à l'aide du facteur suivant, qui tient compte de la
variation de F en fonction de l'espacement S des poutres pour 1.2 m ≤ S ≤ 3.6 m. Une valeur de S égale à 3.6 m
peut être utilisée si S est supérieur à 3.6 m.
⎡ ⎛ L − 10 ⎞ ⎤
F= Ftab ⎢1.00 + (0.29S − 0.35) ⎜ ⎟⎥ Pour 10 m ≤ L ≤ 50 m (4.25)
⎣ ⎝ 40 ⎠ ⎦
F= Ftab ( 0.29S − 0.65 ) Pour L > 50 m (4.26)
Le facteur d'amplification Fm défini dans cet article est applicable au calcul de la flèche maximale. La flèche
maximale d'une poutre, pour satisfaire aux critères de vibration de l'ossature, doit être déterminée en appliquant
(Fm / N) camions par poutre et en utilisant les caractéristiques appropriées de rigidité de la poutre.
MT
mavg = (4.28)
Be
B
Fm = ≥ 1.05 (4.29)
⎛ μCf ⎞
F ⎜1 + ⎟
⎝ 100 ⎠
Le facteur d'amplification Fm défini dans cet article est applicable au calcul de la flèche maximale.
Tableau 4.14 - Expressions de F et Cf pour les moments fléchissant longitudinaux à ÉLF pour les ponts de type
dalle et dalle évidée pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.4 du code)
4.7.6 Effort tranchant vertical longitudinal pour les états limites ultimes et
d'utilisation
Dans le cas d'un pont à ossature élancée, on peut utiliser la méthode de l'analogie de la poutre équivalente pour
obtenir les efforts tranchant dû à la surcharge. Les chargements de camion et de voie doivent être appliqués avec
le facteur approprié (1+CMD). Les efforts tranchant maximaux par voie de calcul le long de l'ossature sont
dénotés VT.
où
nVT RL
Vg avg = effort tranchant moyen par poutre déterminé en répartissant uniformément le
N
cisaillement total dans la section du pont entre l'ensemble des poutres de la section
transversale;
VT efforts tranchant maximal par voie de calcul à la section de la travée à l'étude, tel que
précisé ci-dessus ;
SN
Fv = facteur d'amplification tenant compte de la variation transversale de l'intensité maximale
F
du cisaillement vertical longitudinal, comparativement à l'intensité moyenne du
cisaillement vertical longitudinal.
Pour des ponts ayant au plus quatre voies de calcul, on détermine la valeur de F à l'aide du tableau 4.15 selon le
et le nombre de voies de calcul.
Dans le cas des ponts à poutres et les dalles évidées dont l'espacement S des poutres longitudinales ou des axes
des âmes longitudinales dans les ponts à dalle évidée est inférieur à 2.0 m, la valeur de F doit être multipliée par
le facteur de réduction suivant :
0.25
(S/2) (4.31)
Pour les ponts à n voies de calcul, où n > 4, la valeur de F doit être modifiée par l'équation 4.18. La valeur
0.25
obtenue doit être multipliée par le facteur (S/2) , si S est inférieur ou égal à 2.0 m.
Tableau 4.15 – Expressions de F pour le effort tranchant longitudinal aux ÉLUL et ÉLUT pour les ponts de
type dalle sur poutres pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.7 du code)
V= Fv Vavg (4.32)
où
nVT RL
Vavg = (4.33)
Be
B
Fv = ≥ 1.05 (4.34)
F
F largeur tirée du tableau 4.16 qui caractérise la répartition transversale de la charge pour un pont.
Tableau 4.16 – Expressions de F pour le effort tranchant longitudinal aux ÉLUL et ÉLUT pour les ponts de
type dalle et dalle évidée pour les routes de classe A (tiré du tableau 5.7 du code)
Tableau 4.17 – Expressions de F pour le effort tranchant longitudinal à ÉLF pour les routes de classe A (tiré
du tableau 58 du code)
4.7.8 Exemples
250 36
A 1
A
3200 12000 3200
18600
Section transversale
1200
26500
Coupe longitudinale A-A
Données du problème :
Le pont est constitué d’une dalle pleine simplement supportée montrée sur la figure 4.18. La largeur de la voie
carrossable est de 12.0 m ce qui, selon le tableau 2.5, donne trois voies de circulation.
Paramètres de calcul :
Coefficients constants
Wc 12.0
We = = = 4.0 m Largeur d’une voie de calcul
n 3
nRL 3 × 0.8
Fe3 = = = 0.129 / m Facteur d’essieu moyen
Be 18.6
Paramètre de largeur pour trois voies chargées
nRL 1× 1.0
Fe1 = = = 0.0538/m Facteur d’essieu moyen
Be 18.6
Paramètre de largeur pour une voie chargée
L = 26.5 m
Selon le tableau 4.11, on obtient pour un pont à trois voies avec L > 10 m :
8
Portions externes et internes : F = 10.80 − ,m
L
30
C f = 16 − ,%
L
8
Donc : F = 10.80 − = 10.50 m
26.5
30
C f = 16 − = 14.9 %
26.5
Ce qui donne :
B 18.6 18.6
Fm = = = = 1.542 > 1.05
⎛ μCf ⎞ ⎛ 1.0 × 14.9 ⎞ 12.06
F ⎜1 + ⎟ 10.5 ⎜1 + 100 ⎟
⎝ 100 ⎠ ⎝ ⎠
m = Fm Fe3 M T = 1.542 × 0.129 M T = 0.199 M T
À titre de comparaison, le code S6-88 indiquait un facteur d’essieu de 0.233, soit une diminution de 14% avec le
code S6-06.
Selon le tableau 4.14, on obtient pour un pont à trois voies avec L > 10 m :
33 36
Portions externes : F = 9.6 − , m et C f = 16 − ,%
L L
29 36
Portions internes : F = 9.80 − , m et C f = 12 − ,%
L L
33
Portions externes : F = 9.6 − = 8.355 m
26.5
36
C f = 16 − = 14.6 %
26.5
29
Portions internes : F = 9.8 − = 8.706 m
26.5
36
C f = 12 − = 10.6 %
26.5
F = 5.60 + 1.05 L , m
F = 5.60 + 1.05 26.5 = 11.01m
B 18.06
Fv = = = 1.69 > 1.05
F 11.01
v = Fv Fe3 VT = 1.69 × 0.129 VT = 0.218 VT
F = 3.20 + 0.16 L
F = 3.20 + 0.16 × 26.5 = 7.440 m
B 18.6
Fv = = = 2.50 > 1.05
F 7.44
v = Fv Fe1 VT = 2.50 × 0.0538 × VT = 0.135VT
Données du problème :
Le pont est constitué d’une ossature continue de 13 portées (Fig. 4.19) comportant six poutres d’acier et une piste
cyclable (Fig. 4.20). La largeur de la voie carrossable est de 13.4 m ce qui, selon le tableau 2.5, donne trois voies
de circulation. Toutefois, comme il s’agit d’une réfection, le concepteur a choisi quatre voies.
Coefficients constants
Wc 13.4
We = = = 3.350 m Largeur d’une voie de calcul
n 4
W − 3.3 3.35 − 3.3
μ= e = = 0.083 ≤ 1.0 Coefficient d’ajustement de la largeur des voies
0.6 0.6
3.35 1.8
DVE = + 0.45 − = 1.225 m Distance à la rive
2 2
nR 4 × 0.7
Fe 4 = L = = 0.467 Facteur d’essieu moyen pour 4 voies chargées
N 6
nR 1× 1.0
Fe1 = L = = 0.167 Facteur d’essieu moyen pour une voie chargée
N 6
© Bruno Massicotte
Conception des ponts
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
28194 32918 32918 32918 32918 38406 38406 38406 38406 32918 32918 32918 32918 28194
762 27432 27432 762
Él. 24,291
Hiver 2014
École Polytechnique de Montréal
Comportement des ponts et méthodes d'analyse 4.41
17650
3350 450 6700 6700 450
Enrobé Enrobé Lampadaires
Garde-fou
bitumineux bitumineux
49C
220
65 mm 65 mm
Bordure 2% 2% 2%
150 x 115
Drains
1650 @ 1660
Aval
Drains
Le tableau 4.18 donne les portées simples équivalentes devant être utilisées selon le type d’effort et la position
selon la figure 4.10.
Selon le tableau 4.10, on obtient pour un pont à quatre voies avec L > 10 m :
Dans notre cas, Sc = 1.325 m < 0.5 Sc = 0.5 × 3.0 = 1.5 m, donc Fc = 1.0.
17.869
Poutres internes : Fm = = 1.752
10.198
M g = Fe 4 Fm M T = 0.467 ×1.752 M T = 0.818 M T
Selon le tableau 4.12, on obtient pour un pont à quatre voies avec L > 10 m :
⎛ ( L − 10) ⎞
Poutres externes : F = ⎜ 3.80 + ⎟ Fc , m
⎝ 140 ⎠
Fc = 1.0 dans cet exemple (voir plus haut)
Cf = 0.0
⎡ 160 ( D − 1)2 ⎤
Ce = 26 ( DVE − 1) ⎢1 + VE
2
⎥,%
⎢ L ⎥
⎣ ⎦
Poutres internes : F = (5.0 − 10/L) Fi , m
⎛ L − 10 ⎞
Fi = 1.0 + ( 0.29 S − 0.35 ) ⎜ ⎟
⎝ 40 ⎠
C f = Ce = 0.0 %
Pour la travée de rive, on obtient pour le moment positif 1 :
Poutres externes :
⎛ (21.946 − 10) ⎞
F = ⎜ 3.80 + ⎟ × 1.0 = 3.885 m
⎝ 140 ⎠
⎡ 160 (1.225 − 1) 2 ⎤
Ce = 26 (1.225 − 1.0) ⎢1.0 + ⎥ = 5.95%
⎣⎢ (21.946) 2 ⎦⎥
Poutres internes :
⎛ 21.946 − 10 ⎞
Fi = 1.0 + ( 0.29 S × 3.0 − 0.35 ) ⎜ ⎟ = 1.155
⎝ 40 ⎠
⎛ 10 ⎞
F = ⎜ 5.0 − ⎟ × 1.155 = 5.249 m
⎝ 21.946 ⎠
Calcul de Fm
SN
Fm = ≥ 1.05
⎛ μCf C ⎞
F ⎜1 + + e ⎟
⎝ 100 100 ⎠
Poutres externes :
3.0 × 6
Fm = = 4.373
⎛ 5.95 ⎞
3.885 ⎜1 + 0 + ⎟
⎝ 100 ⎠
M g = Fe1 Fm M T = 0.167 × 4.373 M T = 0.730 M T
Poutres internes :
3.0 × 6
Fm = = 3.429
5.249 (1.0 + 0 + 0 )
M g = Fe1 Fm M T = 0.167 × 3.429 = 0.573 M T
F = 9.50 m
SN 3.0 × 6
Fv = = = 1.895
F 9.50
Vg = Fe 4 FV VT = 0.467 ×1.895 VT = 0.885 VT
Facteurs pour l’effort tranchant - ÉLF
F = 3.70 m
SN 3.0 × 6
Fv = = = 4.865
F 3.70
Vg = Fe1 FV VT = 0.167 × 4.865 VT = 0.812 VT
Le tableau 4.19 présente l’ensemble des résultats pour tout le pont, conçu pour quatre voies.
0.5
⎡B⎤⎡ D ⎤
β =π ⎢ ⎥⎢ x ⎥ (4.35)
⎣ L ⎦ ⎢⎣ Dxy ⎥⎦
où
B largeur du pont pour l'ÉLUL et l'ÉLUT ; largeur du pont, sans toutefois dépasser trois fois l'espacement
S des caissons, pour l'ÉLF
Dx rigidité flexionnelle totale EI de la section transversale du pont divisée par la largeur du pont
Dxy rigidité torsionnelle totale GJ de la section transversale divisée par la largeur du pont.
Le moment de flexion longitudinal par caisson doit ensuite être calculé à l'aide de la méthode simplifiée
applicable aux ponts à dalle sur poutres, sauf que la valeur S doit être prise comme l'espacement entre les axes
des caissons. Les valeurs pertinentes de F et Cf doivent être établies au moyen des expressions contenues dans le
tableau 4.20 qui conviennent à l'état limite considéré et au nombre de voies de calcul pour les ponts dotés d'au
plus quatre voies de calcul. On ne doit faire aucune distinction entre les parties intérieures et extérieures de la
section transversale et la valeur de Ce doit être égale à 0.0. Dans le cas de l'état limite ultime et de l'état limite
d'utilisation des ponts ayant plus de quatre voies de calcul, la valeur de F doit être déterminée en appliquant
l'équation 4.18.
Tableau 4.20 – Expressions de F et Cf pour les moments longitudinaux dans les ponts à caissons multiples
Tableau 4.21 – Expressions de F pour l'effort tranchant vertical longitudinal dans les ponts à caissons multiple
4.8.1 Généralités
Au cours de l'analyse, l'ouvrage, les conditions limites et la charge doivent être idéalisés de sorte que
l'idéalisation globale représente de façon réaliste les caractéristiques de l'ouvrage réel, les conditions limites
réelles et les charges permanentes et appliquées réelles.
Au moment de l'application des résultats de l'analyse à l'ouvrage réel, les efforts structuraux supportés par un
élément donné du modèle mathématique doivent être supportés par la partie ou les parties de l'ouvrage réel
auquel l'élément du modèle est analogue.
4.8.2 Largeurs effectives des semelles pour les dalles en béton sur poutres
Pour le calcul des résistances à la flexion et des contraintes de flexion dans les ponts de type dalle sur poutres et
poutres-caissons avec dalle de tablier en béton, la largeur effective réduite est constituée de deux porte-à-faux à
gauche et à droite et d'une partie centrale. La largeur effective Be d'un porte-à-faux est donnée par :
3
Be ⎡ L ⎤ L
= 1 − ⎢1 − ⎥ , pour B ≤ 15 (4.36)
B ⎣ 15 B ⎦
Be L
= 1, pour > 15 (4.37)
B B
où
L portée, pour les travées simplement supportées; longueur de la zone de moment positif ou négatif dû
à la charge permanente, selon ce qui convient aux travées continues;
Be et B sont indiqués sur la figure 5.38.
Be Be Be Be Be Be
B 2B
2B B
acier acier
ou béton ou béton
Be Be Be
Be
B 2B
45
Be Be Be acier 2B
ou béton
B 2B
Be Be
B 2B
RÉFÉRENCES
4.2 MINISTRY OF TRANSPORTATION, 1983. "Ontario highway bridge design code - OHBDC" and
"Commentary". 2e édition, Downsview, Ontario.
4.4 NG, S.F., CHEUNG, M.S. and HACHEM, H.M. 1993. "Study of a curved continuous mixte box girder
bridge". Canadian Journal of Civil Engineering. (accepté pour publication).
4.5 PICARD, A. 1983. "Béton précontraint, tome 1: principes fondamentaux et dimensionnement", Gaëtan
Morin, Ed., Chicoutimi, 355p.
4.6 GHALI, A. FAVRE, R. and ELBADRY, M. 2012. Concrete structures: stresses and deformations. 4th
ed., Chapman and Hall, 637p.
4.7 MASSICOTTE, B., HALCHINI, C., LABBÉ, J. and FAFARD, M. 1991. "Load carrying capacity of the
Massawippi river bridge". Proceedings of the CSCE annual convention, Vancouver, pp 235-244.
4.8 MINISTRY OF TRANSPORTATION, 1991. "Ontario highway bridge design code - OHBDC" and
"Commentary". 3e édition, Downsview, Ontario.
4.9 AMERICAN INSTITUE OF STEEL CONSTRUCTION, 1966. "Moments shears and reactions for
continuous highway bridges". AISC, Chicago.
4.10 BEAULIEU, D. et MASSICOTTE, B. 1992. "Calcul des section mixtes". Communication au Ministère
des Transports du Québec.