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DES
Professeur M BOUARE
2012-2013
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22012 /20
Introduction Générale
Le droit pénal a connu une évolution et trois courants de pensée ont fait changer
les mentalités :
La première école est celle dite néo- classique (de 1810 à 1870) dont l’idée
principale est : « punir pas plus qu’il n’est juste et pas plus qu’il n’est
nécessaire ». Cette école repose sur l’idée de la graduation de la sanction en
prenant en considération la personnalité de l’individu.
La troisième école est celle dite positiviste ou déterministe et un de ses
grands théoriciens est l’Italien Lombroso de son principal ouvrage « Ferry et
Garofalo », ceux que la doctrine a appelé les 3 évangélistes dont la thèse
majeure demeure que le sort de chaque individu est déterminé à l’avance et
ce n’est pas sa volonté qui guide ses actes.
Enfin la dernière école est celle de la défense sociale nouvelle dominée par les
idées du professeur Marc Ancel et celles du doyen Salaille. L’ouvrage du
premier est intitulé La Défense Sociale Nouvelle et celui du Doyen
L’individualisation de la sanction. L’idée principale de cette école est de mettre
l’accent sur la question de la réinsertion sociale, ceci dans la perspective d’éviter
la récidive. Il faut enfin s’interroger sur l’état criminel au Sénégal pour constater
que ce domaine est très large car il faut non seulement partir des statistiques de
la police et de la gendarmerie pour arriver aux décisions qui ont été réellement
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prises par les juridictions répressives. On peut en définitive constater que les
agressions sur les personnes sont plus importantes que celles contre les biens.
Mais l’on note aussi l’étude des infractions concernant les biens tels les vols,
extorsions de fond ou également l’enrichissement illicite. Au regard de ce
phénomène criminel, on peut s’interroger sur la normalité de la société
sénégalaise. La réponse est que cette normalité n’est qu’un aspect fluctuant qui
s’appuie sur des valeurs et des principes directeurs à un moment déterminé de
son évolution. C’est donc constater le caractère évolutif du droit pénal. On peut
citer la question de l’homosexualité au Sénégal alors qu’en France ce
questionnement est dépassé.
Enfin, s’agissant des sources du droit pénal, le code pénal a été institué par la loi
n°65-60 du 21juillet 1965 et qui est entrée en vigueur le 01 Février 1966. Ce
principe s’inspire largement de celui français et est composé de 3 livres d’une
part les peines en matière criminelle et correctionnelle et leurs effets, c’est la
partie qui est relative aux sanctions ; d’autre part aux personnes punissables,
c’est la partie relative aux agents pénaux ou infracteurs ; et enfin une partie
réservée aux crimes et délits concernant les infractions. La subdivision à
l’intérieure de ce livre se fait en Titre, Chapitre et Section. Le code pénal
sénégalais a été plusieurs fois modifié dont les modifications les plus
importantes sont la loi du 29 janvier 1999 et la loi du 29 Décembre 2000
relative à l’exécution et à l’aménagement des sanctions pénales. Il faut y ajouter
une loi importante qui est celle du 28 Décembre 2004 qui a abolit la peine de
mort.
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Titre I : L’INFRACTION
Elle peut être définie comme étant le comportement anti social dans une société
déterminée. Elle peut être assimilée à la déviance voire l’anormalité.
L’infraction comporte des éléments et traditionnellement la doctrine s’accorde à
en reconnaitre 3 éléments : un élément légal, un élément matériel et un
élément moral.
C’est un élément important dans un Etat de droit parce qu’il est à la base de
toute la matière pénal, car c’est lui qui énonce ce qui est interdit et la sanction
qui y est attachée. Il comporte donc deux facettes : d’une part l’incrimination et
d’autre part la sanction. L’étude de l’élément légal concerne en un exposé sur le
principe de la légalité et en une étude sur les conditions de son application.
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domicile. En droit sénégalais, c’est surtout l’article 320 du CP qui a posé un
problème en incriminant le viol et en ne disant pas ce qu’il est. C’est ainsi que
dans une affaire du 09 janvier 1978 Ministère public c/ Ndoye et Thiandoum,
la Cour d’appel a défini le viol comme étant le résultat d’une conjonction
sexuelle entre un homme et une femme dont un des éléments est le défaut de
consentement de cette dernière impliquant ainsi la connaissance charnelle de la
femme sans la participation de sa volonté. Cette réaction judiciaire a amené le
législateur à la définition du viol par une loi de 1999qui désormais incrimine le
viol comme étant tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit,
commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise.
L’interprétation du nouvel article 320 nous semble en déphasage avec le CF car
le rapport sexuel ne peut être convenu qu’entre un homme et une femme dans le
sens où le nouvel art 320 parle de la personne d’autrui. Par cet art fait état de
tout acte de pénétration sexuelle ce qui a amené le juge français dans une
décision du 5 septembre 1990 a caractérisé le viol du fait de l’introduction d’un
corps étranger dans l’anus de la victime. Cette décision est en parfaite
conformité avec une décision antérieure de 1984 qui déjà considère que la
fellation était constitutive de viol. Le juge sénégalais abonde dans ce sens dans
une décision de 2002 en caractérisant le viol le fait pour un ascendant
d’introduire son doigt dans le sexe de la personne d’une petite fille. Et plus
ressèment, l’incrimination de viol a suscité des controverses dans l’affaire
ministère public et TALL c / C.Y SECK. En effet toute la difficulté réside sur
l’interprétation de la surprise telle que prévue par l’art 320, mais la tâche du
ministère public a été facilité par l’aveu du prévenu qui ainsi a déclaré « elle ne
s’attendait point à ce je la pénètre ». Il y’a eu donc un effet de surprise et dès
l’instant où la loi parle de surprise la juridiction pouvait entrer en voie de
condamnation.
Enfin, il faut surtout dire que ce nouveau article 320 c’est le même qu’en droit
Français c’est-à-dire qu’il y’a eu un suivisme du législateur sénégalais alors que
cet article et ses fondements sociétaux sont très loin des valeurs et intérêts de la
société sénégalaise. Ces limitations du juge du fait de ce principe
d’interprétation stricte ne veulent pas dire que dans une situation le juge doit
renoncer à dire le droit. Il est obligé de dire le droit sinon ce serait un déni de
justice. Cela peut aller très loin s’agissant de la sanction pénale et plus
précisément les peines accessoires complémentaires ; le juge peut être amené à
une certaine pratique qu’on appelle la correctionnalisation et qui consiste à ne
pas appliquer tout le texte voire même à ne pas relever les circonstances
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aggravantes. Cette pratique implique en général, l’adhésion des parties au
procès et le procureur devra donc inviter la victime et le délinquant à s’entendre
sur l’application de la loi et ce procureur dispose aussi d’un instrument qu’on
appelle la, médiation pénale. Cette pratique est courante en droit criminel
américaine et aujourd’hui, elle connait une légalité dans le droit criminelle
français où elle est cependant circonscrite à des infractions déterminées telles
que la consommation de stupéfiants, la conduite en état d’ivresse, les violences
légères faites sur sa femme.
La même démarche peut être reproduite car on note aussi l’existence d’un
principe et des exceptions.
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Le principe est aussi fondamentale et constitutionnel est celui de la territorialité
de la loi pénale. C’est l’affirmation de la souveraineté pénale de l’Etat
sénégalaise sur son territoire qui comprend les eaux territoriales et l’espace
aérien c'est-à-dire l’espace physique dans son intégralité. Cependant le Sénégal
en ratifiant la convention de Viennes assure une certaine immunité aux
diplomates ainsi que les organismes internationales accréditées et à leurs
familles.
Dans la pensée juridique, l’infraction n’est pas une illusion ou une vue de
l’esprit, si elle a été commise, il faut qu’elle se matérialise par un fait extérieur
c'est-à-dire un comportement objectivement constatable. Cela signifie en
définitive que le droit pénal ne sanctionne pas les intentions coupables tant
qu’elles ne sont pas matérialisées par un comportement. Cet élément peut varier
d’après son contenu et d’après le temps ou le résultat de cette infraction.
L’infraction peut découler d’une action ou d’une omission comme elle peut
aussi découler de l’accomplissement d’un ou de plusieurs actes. S’agissant de
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l’action ou de l’omission, le droit pénal fait toujours à l’affirmation de LOYSEL
qui disait « qui pèche et n’empêche, pèche ». Le problème par rapport à
l’omission résulte de l’interprétation stricte de la loi pénale car il est en effet
difficile d’assimiler une omission, une abstention condamnable à une action
positive. La discussion de cette affaire remonte à une affaire de 1901 dite
l’affaire de la séquestré de POITIERS où le juge a refusé de prononcer une
condamnation pour blessures volontaires en dépit du résultat parce qu’à
l’époque le délit de non-assistance à une personne en danger n’existait pas.
D’une manière générale, c’est toujours en se fondant sur le principe
d’interprétation stricte de la loi que la jurisprudence a refusé cette interprétation.
Il faut donc une réaction législative donc une incrimination de l’omission pour
qu’elle puisse être assimilée à une action. En définitive, il faut donc bien se
rendre compte que 90% des infractions sont des infractions de commission ce
qui veut dire que l’élément matériel consiste à l’accomplissement d’une acte
positif. Exemples : vol ou escroquerie
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réitération constante de la volonté coupable. Exemple : L’article 227 du Code
Pénal = le port illégal de décoration. Concernant maintenant le résultat de
l’infraction, la doctrine distingue l’infraction matérielle de l’infraction
formelle mais aussi de l’infraction tentée. L’infraction formelle pose quelques
difficultés, il s’agit de pour laquelle le législateur a seulement incriminé un
comportement indépendamment du résultat produit. Cela veut dire que
l’infraction sera consommée quel que soit le résultat. Exemple : L’article 286 du
Code Pénal qui incrimine l’empoisonnement. Cette distinction doit être mise en
parallèle avec la question de l’infraction tentée qu’on appelle la tentative parce
que même si le résultat n’est pas atteint on pourrait quand même poursuivre
l’individu concerné. La tentative en général se caractérise par deux éléments :
d’une part un commencement d’exécution et d’autre part un désistement
involontaire. Dans le premier élément, l’un des éléments de l’infraction n’existe
pas sinon l’infraction sera poursuivie. Mais le commencement d’exécution pose
des difficultés dans sa caractérisation car il est souvent confondu avec les actes
préparatoires. Exemple : Achat d’un révolver ou repérer un lieu. Le
commencement n’étant pas défini c’est par un arrêt du 22 Mai 1984 que la
Chambre Criminelle de la Cour de Cassation française a décidé que « le
commencement d’exécution n’est caractérisé que par des actes devant avoir
pour conséquence immédiate et directe de consommer le crime celui-ci étant
ainsi entré alors dans la période d’exécution ». S’agissant enfin du désistement
involontaire c’est constater que l’agent a été empêché d’atteindre le résultat par
une circonstance indépendante de sa volonté c'est-à-dire qu’il doit avoir voulu
atteindre le résultat mais en est empêché par un élément extérieur. Exemple :
Intervention de la police dit désistement involontaire. Le désistement volontaire
est celui qui n’est pas déterminé par aucune cause extérieure, relève donc de la
seule volonté de l’agent pénal. Exemple : Remords. Dans une affaire du 10
Janvier 1996 la Cour d’Appel de Paris a refusé d’assimiler la déficience
sexuelle d’un individu tentant de violer une femme comme étant un désistement
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involontaire. Enfin l’infraction impossible doit être distinguée de la tentative
même si elle est punie comme une tentative. C’est le cas d’un individu qui tente
de tuer quelqu’un qui est déjà décédé et c’est le cas aussi de l’utilisation de
substances non mortifères dans le cas de l’empoisonnement. La tentative
criminelle est toujours punissable cela résulte de l’article 3 du Code Pénal du
Sénégal : « les tentatives de délits ne sont punissables que lorsque elles sont
prévues par une disposition spéciales de la loi ».
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Section 1 : La faute intentionnelle
Parfois c’est le législateur lui-même qui va utiliser des mots qui vont avoir un
impact sur la caractérisation de l’intention criminelle c’est le cas lorsqu’il utilise
« sciemment ». Ce qui va lui permettre d’affirmer un élément moral au-delà du
dol général et la doctrine dans ce sens théorise le dol déterminant, le dol
spécial ou le dol praeter intentionnel. Dès fois c’est le législateur lui-même
qui va utiliser d’autres expressions telles que par exemple la préméditation
définit par le Code Pénal du Sénégal aux termes de l’article 282 que constitue le
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dessein formé avant l’action d’attenter à la personne d’un individu déterminé.
Mais ce Code Pénal différencie la préméditation du guet-apens qui aux termes
de l’article 283 consiste à attendre plus ou moins de temps dans un ou divers
lieux un individu soit pour lui donner la mort soit exercer sur lui des violences.
Dans ces hypothèses, le Code Pénal dans son article 281 dit que : « tout meurtre
commis avec préméditation ou guet-apens est qualifié d’assassinat ».
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se retrouvent à l’article 307 et 308 et portant homicide et blessures
involontaires. A la lecture de l’article 307 c’est la mise en danger de la personne
d’autrui qui semble être incriminée dans le cadre des homicides involontaires
même le droit français a pris une position différente en incriminant légalement la
mise en danger de la personne d’autrui. Tout le débat dans le naufrage du Diola
tournait autour de cette légalité et pour les juges sénégalais la mise en danger ne
peut pas prospérer alors que pour les juges français l’homicide involontaire
équivaut à la mise en danger. Dans un arrêt du 11 Février 1992 déjà la Cour de
Cassation française énonçait que la culpabilité de l’auteur doit s’analyser en
rapport avec l’obligation violée et dans cette affaire le commandant d’un navire
a été condamné en ayant accueilli des passages en surnombre. Pour la Cour ces
négligences et imprudences se traduisent en faute délibérée c'est-à-dire une
volonté persistante dans une conduite négligente en sachant qu’il y a
effectivement un risque.
La question de l’agent pénal est une question difficile parce que personne ne
connait personne et que les trajectoires criminelles ne sont pas définies à
l’avance. Il est donc difficile de dire qui sera un jour poursuivi devant les
juridictions répressives relatives à une activité de déviance, de délinquance ou
de criminalité. La question de l’agent pénal tourne autour des personnes qui
participent à une activité criminelle et cela va concerner ceux qui vont franchir
la limite interdite volontairement ou involontairement et ceux qui vont y
participer en les apportant une assistance ou en les instrumentalisant pour
commettre cette infraction. Une fois l’agent pénal déterminé, il n’est pas non
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plus dit que cet agent pénal sera condamné pénalement. En effet, le législateur a
prévu dans certaines hypothèses d’enlever la responsabilité de l’auteur de
l’infraction totalement ou partiellement voire dans d’autres hypothèses d’en
atténuer la responsabilité . C’est la raison des thèses objectives et des thèses
subjectives d’irresponsabilité.
S’il y a une constante dans le droit pénal c’est la responsabilité individuelle c’est
dans les personnes pris isolément qui vont devoir répondre se leur responsabilité
et une doctrine classique reconnaît trois individus : celui qui a fait ou tenté, celui
qui a aidé et celui qui a poussé l’autre à faire. Il s’agira donc d’étudier l’auteur
de l’infraction d’une part, le complice d’autre part mais à l’intérieur de cette
étude on décèlera aussi la question de l’instigateur.
Le code pénal du Sénégal est muet sur la question contrairement au Code Pénal
français qui définit l’auteur comme étant la personne qui commet le fait
incriminer ou tente de commettre une infraction ou un délit.
Traditionnellement cet auteur est une personne physique mais le droit français a
innové depuis 1994 en consacrant la responsabilité pénale de la personne
morale. Le Sénégal n’envisage cette perspective que dans le cadre de la
directive de l’UEMOA concernant le blanchiment. L’auteur de l’infraction est
celui qui a réalisé le fait infractionnel et dont le comportement est la cause
principal du trouble social et du dommage occasionné à la victime. Dans
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certaines hypothèses la doctrine a eu à différencier l’auteur principal et
l’auteur secondaire qui peut avoir un rôle important mais qui doit cependant
être considéré comme étant accessoire à l’activité criminelle principale. Deux
hypothèses peuvent être envisagées et considérée si l’infraction est
intentionnelle l’auteur principal est celui qui a matériellement les activités
incriminées mais dans une autre hypothèse, la jurisprudence a affirmé que celui
qui donnerait l’ordre de commettre une infraction n’en est pas moins un auteur
principal c’est la thèse de l’instigation et l’instigateur même s’il ne commet
matériellement l’infraction dans certaines hypothèses doit être considérée
comme étant l’auteur de l’infraction. En droit interne il est parfois difficile de
considérer l’instigateur comme étant l’auteur principal mais en droit
international pénal s’agissant de la jurisprudence rwandaise et yougoslave dans
les génocides et les crimes contre l’humanité cette thèse est acceptée.
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Section2 : Les incidences du fait doctrine sur la responsabilité de l’auteur
de l’infraction
Chapitre 2 : LA COMPLICITE
La doctrine classique est en accord avec les articles du code pénal du Sénégal et
sa jurisprudence dans la mesure où elle indique deux éléments : un élément
préalable et un rattachement de l’acte du complice à l’acte de l’auteur
principal. Il faut ainsi un fait principal et punissable.
C’est constater que le complice est celui qui va participer à une infraction
commise par une autre, c’est donc une association de deux personnes. C’est la
raison pour laquelle la doctrine a théorisé la thèse de l’emprunt de criminalité.
S’il faut un fait principal ce dernier doit être punissable et l’emprunt de
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criminalité considère que la complicité est une infraction par rattachement c’est-
à-dire que sa coloration pénale ne découle de la coloration pénale de l’infraction
principale. Dans un arrêt de la Cour d’Appel du 27 Juillet 1978 ministère
public UBS c/ Fall le juge a considéré que l’infraction suppose un auteur
principal et un fait principal et qu’elle est punissable uniquement par emprunt de
criminalité ou fait principal. Et la Cour d’appel est constant dans sa
jurisprudence du 24 avril 1971 Thiam c/ ministère public en invitant
qu’encoure la cassation l’arrêt qui omet de constater le fait principal et le faits
constitutifs de la complicité qu’elle retient. Cette infraction principale doit être
prévue et réprimée. C’est à constater que la jurisprudence française en déclarant
que celui qui aide une personne à se suicider ne se rend pas coupable d’une
infraction de complicité dans la mesure où à l’époque ce n’était pas un délit et
c’est la raison de la création de l’incitation au suicide comme infraction
autonome.
La première implique un acte positif comme par exemple prêter son arme, arme
peut être définie comme tout instrument servant à se défendre ou à attaquer et
pour la doctrine tout objet pouvant causer un danger pour la sécurité publique
peut être considéré comme étant une arme même si cet objet n’est pas énoncé
clairement. Le questionnement sur l’arme a été d’actualité au Sénégal
concernant les élections pré électoraux dans la mesure où on a tenté de
distinguer les « goldés » et les « courou baye fall ». Dans ce sens la
jurisprudence traditionnelle estime que celui qui assiste positivement à la
réalisation d’une infraction ne se rend pas coupable de complicité ; la
jurisprudence actuelle semble adopter une conception plus large de la complicité
estimant qu’est complice celui qui a eu une attitude contestable sans avoir
autant perpétré un acte positif. Ça été le cas si par sa seule présence l’individu a
aidé quelque part l’auteur principal.
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chambre criminelle cette forme de complicité ne peut satisfaire de la fourniture
de vagues renseignements mais suppose des indications précises. Sur cette
question il faut considérer que la complicité par instruction est indifférente au
mode d’exécution donnée et il suffit que les instructions soient menées en
sachant qu’elles serviront à mener l’infraction. L’analyse de l’article 46 permet
d’exclure ou de disqualifier la complicité de l’accomplissement de l’un des actes
après la commission de l’infraction. La jurisprudence a cependant apporté une
exception de principe à savoir que l’aide ou l’assistance postérieur à
l’infraction peut constituer un acte de complicité si elle résulte d’un accord
intérieur. L’élément intentionnel c a d l’implication de la volonté du complice
alors que l’article 46 n’est pas aussi clair car à titre comparatif dans certaine
législation le mot sciemment est utilisé. Le droit sénégalais se contente d’un dol
général et souvent il y a eu conjonction entre la volonté de l’auteur et la volonté
du complice. Mais cela doit pousser le juge à avoir une volonté distincte aussi
bien chez l’auteur principal que chez le complice.
C’est l’article 45 qui règle cette question il indique que les complices d’un
crime ou d’un délit seront punis de la même peine que les auteurs même de ces
crimes ou délits, sauf les cas où la loi en aurait disposé autrement. Le principe
posé par cet article a poussé la doctrine a théorisé la question de l’emprunt de
pénalité. Il vient donc compléter l’emprunt de criminalité. Mais cela a aussi
poussé la doctrine a critiqué cette façon de faire du législateur car si le complice
est puni de même peine, il n’y a pas lieu de dissocier le complice de l’auteur.
Cependant cette critique n’est pas aussi pertinente car dans une affaire
criminelle ou délictuelle les agents pénaux ne font pas toujours la même chose.
C’est donc à l’audience que le juge va caractériser la participation individuelle
de chaque agent ce qui lui permettra d’individualiser la sanction. Il est vrai que
le droit criminel sénégalais relativement à l’article 45 connait un problème du
fait que le principe de personnalisation implique la détermination de la
personnalité de l’agent pénal or la réforme de 2008 a rendu facultatif cette
détermination de la personnalité. Enfin l’exception posée par l’article 45 est
résiduelle car il y a très peu de cas où la loi a dérogé au principe posé par cet
article.
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TITRE II : Les causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la
responsabilité pénale
Le droit criminel a toujours distingué les causes objectives qui ressortent les
éléments extrinsèques à l’acte et qui sont donc extérieures à la personne
poursuivie des causes subjectives qui ont trait aux dispositions psychologiques
de la personne concernée. Les causes subjectives sont dites d’atténuation de la
responsabilité pénale et elles comprennent le trouble mental, la contrainte,
l’erreur de droit et la minorité pénale. Les causes objectives en général sont
considérées comme étant des faits justificatifs et elles ont trait à l’ordre de la loi
et le commandement de l’autorité légitime, la légitime défense, l’état de
nécessité et enfin exceptionnellement la participation de la victime.
Il faut bien comprendre que la responsabilité dont on parle est celle qui sera
établie par le juge. Mais d’une manière générale on parle de la détermination de
la responsabilité par rapport à des événements bien précis. En effet l’infraction
doit être imputable et cette responsabilité coupable nécessite une approche de la
faute de l’agent et la question de savoir s’il était en état de commettre cette
faute. Il n’y a aucune définition dans ce sens. C’est donc des théories qui
animent la question et ceux depuis l’arrêt laboube du 13décembre 1956. C’est
dans ce sens qu’interviennent les causes subjectives d’atténuation de la
responsabilité dans le cadre d’un processus criminel.
Cette question est gouvernée par l’article 50 du Code Pénal qui indique « il n’y
a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de
l’action ». Le législateur sénégalais dans cet article comme antérieurement à la
loi 1999 concernant le viol ne définit pas la démence. Mais dans l’entendement
populaire la démence renvoie à la folie. Cette position du législateur sénégalais
était la même que celle française qui aujourd’hui préfère parler d’une personne
qui est atteint d’un trouble psychique ou neuro psychique ayant aboli son
discernement ou le contrôle de ses actes. Le futur Code Pénal du Sénégal
reprend les mêmes dispositions du code pénal français mais cela impliquera
nécessairement qu’on soit en démence ou trouble psychique une expertise
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psychologique ou psychiatrique. Il faut bien se rendre compte que les troubles
psychiques ou neuro psychique sont beaucoup plus large que la démence et on
peut comprendre dans ces troubles une lésion psychique ou organique congénital
ou accidentelle. La doctrine s’est aussi interrogée sur la question de savoir si un
trouble non pathologique le somnambulisme ou l’hypnotisme pourrait être
considéré comme des cas d’irresponsabilité. La jurisprudence affirme que celui
qui en est victime n’engage pas sa responsabilité. Par contre si le
somnambulisme est hypnotique c’est celui qui aura hypnotisé qui sera considéré
comme complice ou auteur principal. Les troubles psychiques ou
neuropsychiques renvoient à d’autres circonstances ou éléments d’appréciations
telles que par exemple les situations de prise de stupéfiants ou d’ivresse.
Enfin, le trouble dont il est question doit exister au temps de l’action c'est-à-dire
au moment de la commission du fait incriminé. Dans ce sens le juge prend aussi
en considération, la situation de folie antérieure à la commission de l’infraction
mais aussi à celle postérieure à la commission de l’infraction. C’est la question
des folies passagères ou cycliques. Il s’agit à envisager s’agissant du droit
français la question de l’altération du discernement ce qui implique que le
libre arbitre des personnes concernées n’est pas été détruite et dans ce cas leur
responsabilité est engagée mais elles bénéficieront d’une atténuation de cette
responsabilité ; mais elles devront en apporter la preuve c’est ce qui a été jugé
dans le cadre de la cleptomanie et de la pyromanie (ce n’est pas le cas au
Sénégal).
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Section 2 : La contrainte en droit sénégalais
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la loi qui serait la contrepartie du principe de la légalité criminelle. La question
de l’interprétation de l’erreur de droit est difficile pour les pays en voie de
développement car le ministère public doit assurer la protection de l’ordre social
et il est acquis que des citoyens peuvent se prévaloir d’une connaissance de la
loi.
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particulièrement la loi Perbienne 09 Septembre 2002 qui prévoit désormais que
les mineurs capables de discernement seront responsables pénalement de leur
crime.
Elle est prévue par l’article 315 : « il n’y a ni crime ni délit lorsque l’homicide,
les blessures et les cours étaient ordonnés par la loi et commandés par
l’autorité légitime ». Cette question est d’actualité par rapport aux événements
post-électoraux mais elle est ancienne si l’on prend en considération les
affrontements dans les universités entre les forces de l’ordre et les étudiants. La
loi indique donc deux critères à savoir d’une part un ordre donné par la loi c’est-
à-dire autorisé par une disposition législative et d’autre part un commandement
légitime. Il y a donc en définitive une prescription légale. Le second critère est
que l’ordre exécuté doit être commandé par une autorité légitime. Toute la
question aujourd’hui est la remise en cause d’une certaine notion de l’autorité et
donc de son commandement par rapport à l’appréciation de l’ordre. Cela pose
un problème dans l’armée et la police parce que le principe est qu’il faut obéir
sans sourciller ni murmurer sous peine d’installer une anarchie ou une
indiscipline dans le commandement. La désobéissance ou la remise en cause de
la légitimité de l’ordre a amené les pénalistes à théoriser la théorie des
baïonnettes intelligentes. Cette théorie pose un problème depuis l’affaire
d’Abou Gray où les soldats américains ont exécuté un ordre qui était
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manifestement illégaux car portant atteinte à la dignité des soldats américains
prisonniers.
Elle est prévue par l’article 316 qui dit : « il n’y a ni crime ni délit lorsque
l’homicide, les blessures, et les coups étaient commandés par la nécessité
actuelle de la légitime défense de soi- même ou d’autrui ». Cette légitime
défense implique deux éléments d’une part une attaque injuste et d’autre part
une défense légitime. Si la question de l’attaque injuste ne pose pas de difficulté
il en est autrement de la défense légitime. En effet la jurisprudence a démontré
qu’il fallait d’une part une défense équivalente à cette attaque c’est-à-dire que
l’élément de riposte doit être proportionné à l’élément d’attaque et d’autre part
la réponse apportée à cette attaque doit être concomitante et non postérieure. La
loi accepte non seulement qu’on puisse se défendre mais l’envisage qu’on puisse
défendre aussi quelqu’un d’autre. Le droit sénégalais ne prévoit pas la légitime
défense des biens contrairement au droit français qui le dit expressément mais
on peut bien accepter la légitime défense des biens aux termes l’article 317 qui
prévoit deux hypothèses d’une part les infractions commises pendant la nuit, des
individus entrant par escalade ou effraction du clôture, mur ou entrée d’une
maison ou d’un appartement habité ou de la dépendance, d’autre part si le fait a
eu lieu en se défendant contre les auteurs de vol ou de pillage exécuté avec
violence. La légitime défense des biens a posé problème par rapport aux pièges
posés dans les dépendances ou appartements privés, dans un premier temps la
jurisprudence a refusé cette légitime défense mais dans un deuxième temps a
accepté celle-ci dans le but de prévenir les voleurs de la présence de pièges.
Concernant l’actualité de la légitime défense c’est l’affaire B.Diaz qui doit être
considérée dans la mesure où il se défend en invoquant la légitime défense.
Elle est souvent confondu avec la légitime défense mais elle s’en différencie
dans la mesure où la doctrine l’assimile à une contrainte mais une contrainte
impure dans la mesure où la personne concernée a le choix d’accepter de subir
un dommage ou de connaitre une infraction. C’est la situation de quelqu’un qui
vole pour ne pas mourir de faim ou dans cette situation on dit nécessité fait loi
(GAJC 1er arrêt sur l’état de nécessité). Le droit français a prévu textuellement
l’état de nécessité en indiquant « n’est pas pénalement responsable celui qui
face à un danger actuel ou imminent qui le menace ou menace autrui ou bien
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accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde d’une personne ou d’un bien sauf
s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace ».
Le droit sénégalais est muet sur la question mais dans un arrêt du 13 Décembre
1971 la Cour d’Appel de Dakar a bien consacré l’état de nécessité.
Ce consentement n’est pas prévu par la loi mais certaines infractions supposent
pour être constituées de prendre en compte l’existence ou non du consentement
de la victime. La jurisprudence est constante pour dire que si les relations
sexuelles sont consenties le viol ne saurait être invoqué mais qu’aussi en matière
médicale si la chirurgie est nécessaire il n’y a pas d’atteinte à l’intégrité
physique. Dans ces deux hypothèses le consentement de la victime doit être
antérieur ou concomitant et donné en connaissance de cause. C’est la question
de l’euthanasie qui pose un problème mais aussi la question des duelles qui sont
qualifiées d’assassinat. Reste que le consentement de la victime est pris en
compte dans les sports violents. Renvoi est fait dans l’histoire du Cannibale De
Rothenburg où la justice allemande a refusé le consentement de la victime
dans cette affaire pseudo machochiste.
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