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D ossier

thématique
Médecine De nouveaux marqueurs biologiques
translationnelle de la tolérance chez l’homme ?
Do we have new biomarkers of tolerance
Coordinateur : E. Thervet
in humans?
●●J. Ashton-Chess 1, R. Danger 1, J.P. Soulillou 1, 2, 3, S. Brouard 1

R é sum é  S u m m a ry

Obtenir une tolérance en transplantation est Tolerance is the ultimate goal of physicians and
­l’objectif ultime de bien des chercheurs et médecins researchers working in the field of transplantation.
travaillant dans ce domaine. Détecter cette tolé- Detecting such a tolerant state is another key issue
rance en est un autre non moins important. C’est that needs to be resolved. For this reason, scientists
ainsi que, depuis plusieurs années, des scientifiques have, for many years, been focussing their efforts
s’attachent à identifier des marqueurs biologiques on trying to identify biological markers that could
qui pourraient les aider à diagnostiquer un rejet, help to diagnose or even predict the outcome of
voire prévoir le devenir à long terme du greffon chez transplantation in humans. Such markers are neces-
l’homme. De tels marqueurs sont en effet néces- sary, not only to identify a state of tolerance in
saires, non seulement pour reconnaître un état de patients under immunosuppressive therapy, but
tolérance chez des patients prenant un traitement also to estimate the response of a given patient to
immunosuppresseur à l’origine d’effets secondaires his/her immunosuppressive medication; to predict
importants, mais également pour estimer le degré future loss of graft function before the first clinical
de réponse d’un patient à un traitement, prédire symptoms appear. Finally, such markers could help
la dégradation d’un transplant avant les premiers to better understand the mechanisms of long-term
signes fonctionnels, déjà trop tardifs, ou encore aider graft survival.
à mieux comprendre les mécanismes du devenir à
long terme d’un greffon.

Mots-clés : Biomarqueur – Transplantation – Keywords: Biomarker – Transplantation –


Tolérance. Tolerance.

La tolérance, un challenge De plus, s’ils sont incontournables, les


en transplantation immunosuppresseurs, lorsqu’ils sont
administrés au long cours, augmen-
Les traitements immunosuppresseurs ont tent le risque de développer cancer(s)
connu des progrès très importants ces ou infection(s) [1, 2] et sont même
dernières années. Toutefois, la perte du pour certains (inhibiteurs de la calcineu-
1 Inserm U643 et institut de transplantation et greffon au long cours reste un problème rine) à l’origine d’une toxicité rénale
de recherche en transplantation (ITERT), Nantes. majeur en transplantation, d’autant plus potentielle (3). Enfin, limiter l’utilisation
2 Service de néphrologie, CHU de Nantes. que la greffe s’est aujourd’hui géné- des immunosuppresseurs, même chez un
3 Faculté de médecine, université de Nantes. ralisée à un nombre plus important petit nombre de patients, pourrait avoir
de patients, entraînant irrémédiable- un impact économique considérable en
Remerciements
Ce travail a été rendu possible grâce à ment l’utilisation de ­greffons prove- réduisant les coûts de santé, et notam-
­plusieurs financements de la fondation nant de donneurs plus âgés, des temps ment les dépenses en médicaments pour
­Progreffe. ­d’ischémie acceptables plus longs, etc. ces patients (4).

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Induire un état de tolérance primates (15), ou même, plus récem- quer la maladie, mais ils doivent idéa-
en transplantation ment, en clinique chez l’homme (16, 17). lement être capables de la prévoir pour
Les résultats de ces travaux montrent intervenir de façon plus précoce auprès
La solution idéale recherchée par de avant tout que la tolérance est bien plus du patient. De tels marqueurs biologi-
nombreux scientifiques dans le monde difficile à atteindre chez l’homme que ques devraient nous permettre, un jour,
est donc l’induction d’un état de tolé- chez le rongeur, et que le chemin est de mieux appréhender les mécanismes
rance grâce auquel le greffon serait encore long pour obtenir une tolérance responsables de la maladie, mais égale-
accepté en l’absence de tout traitement en clinique. ment les mécanismes d’action de certains
immunosuppresseur, sans compromettre Un autre moyen – sûrement plus aisé et médicaments. Enfin, idéalement, ces
la santé du patient. Les expériences réali- réaliste – pour atteindre un jour “la” tolé- marqueurs doivent être d’une utilisation
sées par R.E. Billingham, L. Brent et rance en clinique – consiste à diminuer la plus simple possible et applicables
al. dans les années 1950 ont permis de progressivement les immunosuppres- au plus grand nombre de patients. Les
montrer pour la première fois qu’un état seurs chez des patients présentant des liquides biologiques tels que les urines,
de tolérance à des antigènes étrangers constantes cliniques et fonctionnelles le sang, la salive, de par leur possible
pouvait être obtenu chez le souriceau “parfaites”. Il a en effet été montré qu’un promiscuité avec le site de la maladie,
nouveau-né (5). Depuis, la recherche certain nombre de patients transplantés mais également du fait du caractère non
d’une tolérance à des antigènes allogé- hépatiques (18) ou rénaux (19-22), ayant invasif de leur recueil, sont des éléments
niques a été l’obsession de nombreux arrêté spontanément leur traitement, privilégiés qui font l’objet d’un grand
scientifiques. La définition de la tolé- pouvaient présenter un tel état de tolé- nombre de recherches.
rance, telle qu’elle a ainsi pu être mise en rance des années après la transplantation. Jusqu’à présent, la biopsie était consi-
évidence chez la souris, est fondée sur un Même si ces cas restent anecdotiques, dérée comme le seul acte capable d’ap-
certain nombre d’éléments : un greffon du moins en transplantation rénale, ils porter un diagnostic fiable quant au statut
fonctionnel sans signe histologique de montrent que l’obtention d’une tolé- clinique du greffon, notamment en cas de
rejet, en l’absence d’immunosuppres- rance chez l’homme reste possible et rejet identifié selon les critères de la clas-
seurs, chez un hôte immunocompé- suscitent des questions importantes : sification de Banff (23), celui-ci n’étant
tent. Enfin, cette tolérance doit être par comment détecter ou prévoir cet état de en effet pas toujours accompagné d’une
essence spécifique du donneur. Les diffé- tolérance, comment diagnostiquer les dégradation de la fonction et donc d’une
rents moyens d’induire une tolérance bons candidats à un arrêt des immuno­ modification des paramètres fonctionnels
entrent dans deux grandes catégories. suppresseurs, et comment assurer le suivi sanguins créatinine/protéinurie (24, 25).
La première concerne les méthodes de ces patients, voire contrôler un futur Si elle apporte ainsi une information
visant à éliminer les cellules capables rejet ? capitale pour le suivi des greffons, la
de reconnaître les allo-antigènes direc- biopsie n’en demeure pas moins un acte
tement dans le thymus, au moment des invasif qui entraîne un risque pour le
processus de sélection centrale : on parle Le besoin de marqueurs transplant et le patient (26). De plus, cet
alors de chimérisme (6). La seconde biologiques en transplantation acte a un coût économique non négli-
regroupe l’ensemble des moyens en geable et, de par son caractère invasif,
périphérie à l’origine de l’élimination, Selon la définition donnée par le Biomar- est à l’origine de nombreux refus de
l’absence de réponse ou de l’anergie des kers Definitions Working Group en 2001 la part des malades. Pour ces raisons,
cellules circulantes alloréactives (7-10). (Clin Pharmacol Ther 2001;69(3):89- les recherches se tournent actuelle-
L’ensemble de ces phénomènes a été 95), un marqueur biologique est une ment vers d’autres sites privilégiés ou
très bien documenté dans des modèles mesure objective permettant l’éva- liquides biologiques. Du fait de leur
d’allogreffe chez le rongeur, pour lequel luation de processus physiologique et étroite relation avec le greffon rénal, du
il est possible d’induire une tolérance par pathologique ou permettant d’évaluer caractère non invasif et du faible coût de
différentes stratégies : blocage des molé- la réponse d’un patient après une inter- leur recueil, les urines ont retenu l’atten-
cules de la costimulation (11), trans- vention thérapeutique. Enfin, un bon tion de plusieurs équipes de recherche.
fusion spécifique du sang du donneur marqueur biologique doit permettre de Notamment, il a été rapporté que les taux
avant la greffe (12), injection de sérum distinguer un état pathologique d’un état d’ARNm pour le granzyme B et FOXP3
provenant d’animaux hyperimmunisés physiologique de référence. Un certain étaient de bons marqueurs biologiques
contre leur donneur (13) ou utilisation nombre de marqueurs biologiques sont diagnostiques et prédictifs du rejet cellu-
de différents immunosuppresseurs (14). déjà utilisés en clinique : taux de glucose laire aigu et de son devenir (27-29). Le
Un certain nombre de tentatives ont été indicateur de diabète, taux de choles- sang est un autre liquide biologique inté-
réalisées pour reproduire ces expé- térol indicateur de certaines pathologies ressant. Déjà largement utilisé pour les
riences sur de plus grands modèles cardiaques, par exemple. Ces marqueurs paramètres fonctionnels, mais également
proches de l’homme, notamment sur les biologiques sont utiles pour diagnosti- pour la recherche d’anticorps circulants,

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qui apparaissent comme un facteur de des “candidats” pour de futurs protocoles Deux autres expériences sont également
risque pour le greffon (30, 31), il offre de minimisation de traitement parmi les utilisées pour mesurer la réponse spéci-
également la possibilité d’un nombre patients stables sous immunosuppres- fique du receveur contre son donneur.
important d’explorations (cellules, seurs. Actuellement, de tels marqueurs La première consiste à mesurer l’ac-
sérum, plasma…), la prise de sang n’existent pas, et il n’est pas possible tivité des lymphocytes T cytotoxiques
restant par ailleurs un acte peu invasif de sélectionner ces patients sur des de type CD8 (CTL). Elle a ainsi permis
et relativement bon marché. bases scientifiques et rationnelles. En de mettre en évidence une diminution
Actuellement, les marqueurs biologiques effet, plusieurs obstacles empêchent ou de la réponse spécifique antidonneur
en transplantation sont recherchés à la retardent à ce jour l’identification de ces chez un patient (49). La deuxième
fois pour permettre de diagnostiquer ou marqueurs biologiques chez l’homme : méthode consiste à mesurer la réponse
de prédire l’état du greffon, mais égale- les cas de tolérance sont rares, limitant de ces lymphocytes T après injections
ment pour évaluer le suivi thérapeutique ainsi leur étude ; les mécanismes, tout simultanées d’antigènes du donneur et
d’un patient (32). Compte tenu de la comme la stabilité, d’un tel processus de lymphocytes T du receveur dans la
rareté des cas de tolérance, la plupart des sont encore inconnus et l’absence de voûte plantaire d’une souris immunodé-
marqueurs biologiques identifiés sont à “profil de référence” entraîne donc ficiente (réaction inflammatoire locale) :
ce jour majoritairement des marqueurs toujours un doute potentiel lorsqu’un on parle alors du test d’hypersensibilité
du rejet, rejet humoral avec la présence nouveau marqueur est mis en évidence ; retardée (DTH assay). Cette technique
de C4d dans le greffon (33), rejet aigu l’extrapolation des résultats obtenus dans permet de distinguer des singes accep-
(34, 35) ou rejet chronique (35-41). les modèles animaux est très difficile et tant ou rejetant leur greffon rénal (45).
Évidemment, de tels marqueurs de la discutée (cf. supra). Elle a également permis de montrer une
tolérance seraient également très utiles diminution de la réponse spécifique chez
pour diagnostiquer un état de tolérance, 3 patients transplantés rénaux devenus
dans le cas notamment des protocoles Les méthodes utilisées tolérants après arrêt de leur traitement
de minimisation du traitement immuno­ aujourd’hui pour identifier immunosuppresseur (44) ou encore,
suppresseur, mais aussi en permettant ces nouveaux marqueurs dans une étude plus récente, de mettre
un meilleur suivi du patient, particuliè- biologiques en évidence l’existence d’une popu-
rement dans le cas des sujets à risque, lation régulatrice T CD4+ CD25low
polytransfusés, multipares ou présen- La liste est longue, allant des techniques chez 2 patients tolérants (50). Ces deux
tant des infections multiples, autant de les plus classiques, telles que la cyto- techniques reposent ainsi sur la diminu-
facteurs qui semblent être une barrière métrie en flux ou la PCR quantitative tion de la réponse du receveur comme
à l’induction d’un état de tolérance (42). en temps réel, aux techniques les plus marqueur biologique du devenir à long
Ils devraient également permettre de innovantes de génomique ou de protéo- terme du greffon. Bien que séduisantes,
prévoir une éventuelle perte de la tolé- mique. Les premiers essais se fondent elles ne sont encore utilisées que dans
rance de ces patients après diminution ou sur la “spécificité du donneur”. Ainsi, un nombre limité de cas et nécessitent
arrêt du traitement. Ce dernier point est les deux méthodes les plus utilisées sont donc d’être confirmées à plus grande
fondamental puisque, aujourd’hui, le peu les techniques Luminex et ELISA. La échelle.
de recul que nous avons concernant les technique Luminex permet de mesurer le Parmi les autres tests qui ne se fondent
sujets tolérants ne permet pas de dire si taux d’anticorps circulants dirigés contre pas sur la spécificité du donneur, le
l’état de tolérance est un état stable (43), le donneur (30, 31). Leur suivi aide, en plus utilisé est la cytométrie en flux.
et les exemples de rupture de tolérance tout cas chez le primate, à prévoir le Cette technique informe sur le nombre
décrits dans la littérature, même des devenir d’une greffe de rein (47). Toute- et le phénotype des différentes popu-
années après la greffe, nous inclinent fois, ces anticorps peuvent persister des lations cellulaires présentes chez le
à penser le contraire (22, 44, 45). Ces années après la transplantation sans qu’il receveur. Elle a permis de mettre
marqueurs biologiques, s’ils s’avèrent y ait détérioration de la fonction de ce en évidence différentes populations
assez sensibles, permettraient donc une greffon (48), et leur présence a même régulatrices chez des rongeurs rece-
intervention plus précoce et la possible été montrée chez des patients tolé- veurs présentant des survies prolon-
réintroduction d’un traitement immu- rants (22). La technique ELISA, quant gées de leur greffe, certaines d’entre
nosuppresseur chez certains patients à elle, est utilisée pour mesurer le taux elles permettant même de transférer
avant l’apparition de lésions histologi- de CD30 soluble (sCD30) circulant un état de tolérance lorsqu’elles sont
ques irréversibles au niveau du greffon. chez les patients transplantés rénaux. injectées à un animal naïf venant juste
Enfin, ils permettraient également, en Un niveau élevé de sCD30, seul ou en d’être greffé : lymphocytes T CD4+
s’appuyant sur l’observation faite qu’un association avec de forts taux d’anticorps CD25high (51-53), lymphocytes T
certain nombre de patients sont sponta- anti-HLA anti-classe II, est associé à une CD4+ CD25– (54), lymphocytes T
nément tolérants (18, 22, 46), de repérer augmentation du risque de rejet (31). CD8CD45RC (55), cellules non-T

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B7+ (11), CD103+ (13) ou certaines leur greffon rénal présentent un déficit tifié une liste de 49 gènes spécifiquement
populations de cellules dendriti- périphérique en TLR4 par rapport aux régulés dans le sang des patients opéra-
ques (56). Toutefois, il est difficile de patients en rejet chronique (40). tionnellement tolérants par rapport aux
considérer ces populations cellulaires Une autre technique utilisée pour tenter patients présentant des signes de rejet
comme de bons marqueurs biologiques de trouver de nouveaux marqueurs biolo- chronique (77). Nous avons également
de la tolérance en tant que tels. En effet, giques est celle du TcLandscape®, qui mis en évidence des voies de signalisa-
elles coexistent – dans la majeure partie consiste à analyser le répertoire du tion spécifiquement impliquées dans cet
des cas rapportés – avec des lésions récepteur des lymphocytes T (TCR) et état de tolérance (78, 79).
de rejet chronique (12, 55, 57, 58) et à en donner une vue tridimensionnelle Les dernières techniques les plus récem-
sont généralement détectées dans la (67, 71, 72). Cette technique a fait ses ment utilisées sont issues du domaine
rate des animaux testés, mais rarement preuves dans différents modèles d’al- de la protéomique. Certains marqueurs
dans le sang, ce qui rend leur approche logreffe chez le rongeur et a montré biologiques tels que des peptides (beta-
délicate et difficilement extrapolable que, selon la phase d’induction (73) ou defensin-1, alpha-1-antichymotrypsin)
à l’homme (12). En clinique, la cyto- de maintenance de la tolérance (12), le permettent en effet de diagnostiquer
métrie en flux a permis de mettre en répertoire du TCR présentait des varia- le rejet aigu du transplant rénal chez
évidence l’existence d’un certain tions spécifiques. Chez l’homme, il a l’homme (80). Cependant, à l’heure
nombre de molécules spécifiques de ces également été montré que les patients actuelle, aucun marqueur de la tolé-
populations régulatrices : FOXP3 (59), tolérant leur greffon rénal présentaient rance n’a été identifié par ces techniques
GITR (60), CD103 (61), CCR5 (62), un répertoire différent et identifiable protéomiques.
CTLA-4 (63) ou encore CD25 (64). par rapport aux patients en rejet chro-
Une augmentation du nombre de nique (19, 74), ce qui suggère que cette
cellules CD4+ CD25+ a ainsi été technique pourrait permettre d’identifier Conclusion
mise en évidence chez des enfants de nouveaux patients potentiellement
transplantés hépatiques (64) et chez tolérants parmi une cohorte présentant Au regard des études antérieures, il
des adultes ayant subi avec succès un une fonction stable des greffons sous apparaît clairement que des résultats
arrêt de leur traitement immunosup- traitement immunosuppresseur. très prometteurs ont été obtenus, mais
presseur (65). Ce résultat a également La PCR quantitative a aussi largement seulement à partir de petites cohortes de
été retrouvé en transplantation rénale, été utilisée dans ce but, mais, à ce jour, patients, ou de cohortes limitées à des
où les patients tolérants présentent plus de tels marqueurs n’ont été rapportés que modèles animaux, voire à une espèce
de lymphocytes T CD4+ CD25+ régula- dans le rejet aigu (28) et le rejet chro- expérimentale précise, ce qui rend
teurs que ceux en rejet chronique (21). nique (39, 41), et aucun n’a été identifié l’extra­polation à l’homme difficile. Des
Mais ces lymphocytes T présentent le de cette façon pour la tolérance. efforts de concertation internationale sont
même phénotype et n’ont pas d’acti- La technique de screening vers laquelle donc réalisés dans le cadre de réseaux en
vité suppressive accrue in vitro (66). se sont tournées la plupart des équipes Europe (Indices of Tolerance, RISET)
De la même façon, une augmentation travaillant dans ce domaine est sans et aux États-Unis (Immune Tolerance
du nombre de lymphocytes B périphé- aucun doute la technique des puces à Network) pour regrouper le maximum
riques, particulièrement des popula- ADN. Elle permet en effet de mesurer de renseignements sur un maximum de
tions mémoires et activées, a été mise simultanément des milliers de gènes, patients opérationnellement tolérants.
en évidence chez les patients tolérant et ce avec une grande sensibilité et une Cette démarche est fondamentale pour
leur greffon rénal par rapport à ceux en grande spécificité. Par ce moyen, les que des marqueurs biologiques fiables
rejet chronique (21, 67-69). En trans- chercheurs espèrent identifier des “signa- soient validés et rendent ainsi posssible
plantation hépatique, ce même résultat tures” moléculaires de la tolérance. Chez une avancée dans le domaine de la trans-
a été mis en évidence chez des enfants l’homme, le groupe d’Alberto Sanchez- plantation, en permettant notamment à
tolérant leur greffe (64), mais il n’a Fueyo a mis en évidence une signature un nombre de plus en plus important de
pas été rapporté chez l’adulte (70). Il chez des patients transplantés hépatiques patients de bénéficier d’une réduction de
a également été montré que les patients ayant subi avec succès un arrêt de leur leur traitement immunosuppresseur. ■
qui tolèrent leur greffe rénale ont moins traitement immunosuppresseur (70, 75).
de lymphocytes T périphériques de type En transplantation rénale, les exemples
Retrouvez l’intégralité des
CD8 et présentant un profil cytotoxique sont nombreux pour identifier des signa-
références bibliographiques sur
que les patients en rejet chronique (20). tures du rejet (34-36, 38, 76). Dans le
Enfin, ces mêmes patients tolérant contexte de la tolérance, nous avons iden- www.edimark.fr

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1 Le Courrier de la Transplantation - Volume IX - n o 1 - janvier-février-mars 2009

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D ossier
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