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Université de Rennes 1 Année 2002-2003

Licence Sciences économiques


Mention Economie industrielle et internationale

Examen d'Economie Industrielle II


Thierry PENARD

(Durée : 2 heures)

ATTENTION : Vous traiterez obligatoirement les questions 1 et 2.


Vous traiterez au choix une des deux questions 3 et 3bis.

Q UESTION 1 : ENTREE ET CONCURRENCE STRATEGIQUE

Considérons un marché représenté par un cercle unitaire et supposons que les


consommateurs sont uniformément distribués sur ce cercle. Les consommateurs
subissent une désutilité ou un coût égal à t.d où d correspond à la distance entre le
consommateur et l'entreprise auprès de laquelle il achète son bien.
Par ailleurs, on suppose que le marché comporte N entreprises, répartis symétriquement
sur le cercle (à égale distance). La distance entre deux firmes est donc égale à 1/N De
plus, les firmes ont un coût unitaire de production constant et égal à c. Sur ce marché,
les firmes sont supposées choisir simultanément, mais en toute indépendance, leurs prix
dans l'objectif de maximiser leurs profits.
a) A quelle forme de concurrence a-t-on affaire ? Comment peut-on interpréter le coût
ou la désutilité supporté par le consommateur?

Considérons l'entreprise i, localisée entre les entreprises i-1 et i+1. Sa stratégie consiste
à fixer un prix pi, en anticipant les prix fixés par les autres entreprises et notamment par
les entreprise i-1 et i+1 (c'est à dire les prix pi-1 et pi+1 ).
b) Déterminez la demande s'adressant à l'entreprise i sur le segment de clientèle situé
entre l'entreprise i-1 et i.
c) De même, déterminez la demande s'adressant à l'entreprise i sur le segment de
clientèle situé entre l'entreprise i et i=1.
d) A partir des demandes s'adressant à l'entreprise i, en déduire le profit de cette
entreprise.
e) Sachant que l'équilibre de Nash en prix est symétrique
t
( p1* = p *2 = pi* = ... = pn* = p * ), montrez que le prix d'équilibre p * est égal à c + .
n
f) Supposons que l'entrée sur ce marché comporte des coûts fixes notés f. En cas de
libre entrée sur le marché, quel serait le nombre maximal de firmes viables sur ce
marché ?
g) Montrez que le nombre d'entreprises du point de vue l'optimum social devrait être
1 t
égal à . Commentez ce résultat.
2 f
h) Dans quelle mesure le modèle précédent pourrait-il justifier une réglementation de
l'entrée sur certains marchés ? Vous discuterez plus largement de l'intérêt et des limites
d'une réglementation de l'accès au marché, en considérant notamment les impacts sur
les entreprises et les consommateurs. Vous illustrerez votre réponse par des exemples.

Q UESTION 2 : CARTEL ET COLLUSION

a) Après avoir défini la notion de facteur d'actualisation seuil sur un marché, vous
expliquerez comment un facteur structurel ou une pratique peut théoriquement
faciliter la mise en œuvre et la stabilité d'une collusion ou d'un cartel.
b) Application au cartel sur le rond à béton armé (voir le communiqué de presse de
la Commission européenne) :
En quoi le marché italien des ronds de béton était-il structurellement propice à la
collusion ? Justifiez. Quelles sont les pratiques qui ont renforcé la stabilité de cette
entente ?
c) Que pouvez-vous dire sur le montant des amendes infligées aux entreprises ayant
participé à l'entente ? Quels sont les critères ou règles qui semblent avoir été suivis
par la Commission pour fixer le montant de ces amendes ?

COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COMMISSION EUROPEENNE (BRUXELLES , LE 17


DECEMBRE 2002)

La Commission sanctionne huit entreprises pour un


cartel sur le rond à béton armé en Italie
La Commission européenne a imposé aujourd'hui une amende d'un montant
total de plus de € 85 millions à huit entreprises italiennes pour avoir organisé,
entre 1989 et 2000 un cartel dans le marché des ronds à béton, un produit utilisé
dans la construction d’immeubles.
Après une enquête approfondie au cours de laquelle elle a procédé à des inspections en
2000, la Commission européenne a conclu que huit entreprises ont participé, avec l’aide
de l’association professionnelle italienne Federacciai, à une entente ayant pour objet la
fixation des prix du rond à béton en barres ou en rouleaux en Italie.
Le produit en question consiste en des barres rondes d’acier nervuré pour renforcer les
piliers et autres structures en béton dans la construction d’immeubles.
Parmi les entreprises on trouve Alfa Acciai SpA, Feralpi Siderurgica SpA, Ferriere Nord
SpA, IRO Industrie Riunite Odolesi SpA, Riva Acciaio SpA et Siderpotenza SpA, cette
dernière étant controlée par Lucchini SpA. Deux autres entreprises, Leali SpA et
Acciaierie e Ferriere Leali Luigi SpA, sont considérées dans leur ensemble puisqu’elles
ne faisaient qu’une jusqu’à leur scission en 1998 et qu’Acciaierie est en liquidation. Il en
va de même pour Valsabbia Investimenti SpA et Ferriera Valsabbia SpA, elles-mêmes le
résultat d’une scission début 2000.
Ces entreprises produisaient environ 30% du rond à béton fabriqué en Italie en 1989 et
plus de 80% en 2000 après que le nombre d’acteurs sur le marché est passé d’environ
40 à moins d’une douzaine.
[…]
L’enquête de la Commission a prouvé que pendant une période de 10 ans et demi entre
1989 et 2000, l’un des aspects de l’entente consistait à fixer le supplément de prix à
ajouter au prix de base pour chaque produit. Les ronds à béton se présentent en une
vingtaine de diamètres de cinq à 40 millimètres.
A partir d’avril-mai 1992 et jusqu’en 2000, l'entente a également porté sur la fixation du
prix de base. A cela s'est également ajouté, jusqu'en septembre 1995, la fixation des
délais de paiements.
Enfin, entre 1995 et 2000, une dernière partie de l'entente a porté sur la limitation et/ou
le contrôle de la production et/ou des ventes.
Toutes les entreprises n’ont pas participé à toutes les infractions mentionnées ou
pendant toute la période. Ferriere Nord, par exemple, y a participé à partir de 1993.
[…]
La Commission a imposé les amendes suivantes (en millions d'euros):
- Riva Acciaio SpA : 26,90
- Lucchini SpA et Siderpotenza SpA : 16,14
- Feralpi Siderurgica SpA : 10,25
- Valsabbia Investimenti SpA et Ferriera Valsabbia SpA : 10,25
- Alfa Acciai SpA : 7,175
- Leali SpA et Acciaierie e Ferriere Leali Luigi SpA en liquidation : 7,175
- IRO Industrie Riunite Odolesi SpA: 3,58
- Ferriere Nord SpA: 3,57

Calcul des amendes


[…]
Les amendes imposées à Riva et à Lucchini reflètent leur taille globale de loin
supérieure à celle des autres sociétés.
L’amende sur Ferriere Nord reflète plusieurs considérations. D’une part la durée de
l’infraction a été plus courte. […] Enfin, Ferriere ayant été la seule à communiquer à la
Commission des informations qui lui ont permis de mieux comprendre le fonctionnement
de l’entente, elle a bénéficié d’une réduction de 20% […].
Les entreprises disposent de trois mois pour payer l'amende.
Vous traiterez une seule des deux questions 3 et 3 bis

Q UESTION 3 : DISTRIBUTION ET RESTRICTIONS VERTICALES

Par une décision du 19 juillet 2001, le Conseil de la concurrence, saisi par la société
Casino France, a infligé à la société Bausch & Lomb une sanction pécuniaire de 500
000 Francs pour avoir imposé à son réseau de distribution des prix de vente pour les
produits solaires Ray-Ban au cours de la période 1995-1998.
La société Bausch & Lomb avait mis en place, à partir de 1995, une politique de
distribution sélective pour ses produits Ray-Ban. Les contrats de distribution sélective
contenaient des dispositions en matière de sélection des distributeurs (qualification
professionnelle, exigence d’un service après-vente et d’une vitrine sur rue, évaluation
du point de vente), ainsi qu’en matière de politique tarifaire (politique promotionnelle
très encadrée, discount systématique interdit). De plus, selon le conseil de la
concurrence, la société Bausch & Lomb exerçait des pressions sur les distributeurs ne
respectant pas les prix conseillés (menaces, avertissements, sanctions, retards ou
suspension de livraison, surveillance des actions promotionnelles).

a) Quel peut être l'intérêt pour une entreprise comme Bausch & Lomb de recourir à de
la distribution sélective ?
b) Dans quelle mesure des prix de vente imposés constituent-ils une pratique
condamnable, justifiant l'amende infligée par les autorités de la concurrence à
l'entreprise Bausch & Lomb ?

Q UESTION 3bis : FUSION USINOR, ARBED ET ACELARIA

a) Après avoir rappelé la définition de l'indice Herfindahl-Hirschmann (IHH), vous


montrerez l'intérêt théorique et pratique de cet indice pour les autorités de la
concurrence ?
b) Dans le cas du projet de fusion Usinor, Arbed et Acelaria, sur la base des éléments
fournis dans le texte suivant, quelle pourrait être la position ou la décision finale des
autorités européennes ? Justifiez.

COMMUNIQUE DE P RESSE DE LA COMMISSION EUROPEENNE B RUXELLES (19 JUILLET 2001)

La Commission européenne a décidé de lancer une enquête sur le projet de


concentration entre la société française Usinor SA, la société espagnole Aceralia
Corporación Siderúrgica S.A. et la société luxembourgeoise ARBED S.A., qui
créerait la plus grande aciérie du monde.
L'opération consiste en une fusion de toutes les entreprises d'Aceralia, d'Arbed et
d'Usinor. À cet effet, les sociétés ont créé une nouvelle société unique baptisée
provisoirement Newco Steel, constituée sous la forme d'une société anonyme
luxembourgeoise, et qui cédera ses actions en échange de la totalité du capital souscrit
de chacune des parties. À l'issue des opérations boursières, les actionnaires d'Aceralia
détiendront approximativement 20,1% de Newco, ceux d'Arbed approximativement
23,4% et ceux d' Usinor les 56,5% restants.
L'opération envisagée créera la plus grande aciérie du monde avec une production totale
d'acier brut de 45 millions de tonnes. Dans l'UE, Newco serait au moins deux fois plus
grande que ses concurrents les plus proches Corus (20 millions de tonnes) et Thyssen
Krupp (18 millions de tonnes).
L'examen initial d'un mois (phase 1) de la Commission a indiqué que la fusion conduirait
à des parts de marché particulièrement élevées sur le marché européen pour les larges
bandes à chaud, les produits plats laminés à froid d'acier au carbone, les feuilles
galvanisées à chaud, les feuilles galvanisées à l'électricité, les feuilles enduites
organiques, l'acier pour le conditionnement, les feuilles pour la construction en France et
au Benelux et certains marchés de distribution en France et en Espagne/Portugal. Sur la
plupart de ces marchés, 70% des parts de marché seront détenues par pas plus de trois
sociétés.
En particulier, Newco serait le leader incontesté sur le marché des produits galvanisés
(21 millions de tonnes dans l'Union Européenne) qui sont utilisés dans un certain
nombre d'industries, mais particulièrement da,s l'automobile et le secteur de la
construction, et détiendrait des parts de marché beaucoup plus importantes que celles
de ses principaux concurrents en termes de capacité, de production et de ventes. De
surcroît, les produits galvanisés se caractérisent par l'absence de matériaux de
substitution viables, par les exigences spéciales de certaines industries clientes (du
secteur automobile notamment), qui font qu'elles ont des difficultés à changer de
fournisseurs, ainsi que par le manque de pressions considérables émanant des
importations.
La Commission a maintenant un maximum de quatre mois pour mener une autre
enquête avant de prendre une décision finale.

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