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Revista Portuguesa de Filosofia

Souffrance et Plénitude de la Vie: Regard Transcendantal et Communauté Intropathique


Author(s): Rolf Kühn
Source: Revista Portuguesa de Filosofia, T. 66, Fasc. 1, Filosofia e Medicina (2010), pp. 141-
159
Published by: Revista Portuguesa de Filosofia
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41354816
Accessed: 28-03-2019 05:27 UTC

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Souffrance et Plénitude de la Vie
Regard Transcendantal et Communauté Intropathique

Rolf Kühn *

Résumé : À la suite de la phénoménologie de Michel Henry ce texte analyse la structure


fondamentale de la vie auto-affective se supportant toujours elle-même pour être
co-originairement également la jouissance d'elle-même. En toute souffrance il
faut alors reconnaître cette vie transcendentalement individuée qui veut vivre son
« Je-Peux » fondamental en toutes ses modalisations. Toute « thérapie » se trouve
ainsi plongée dans un « pathos-avec » dont l'exercice concret se révèle dans ce « regard
transcendantal » sur la souffrance d'autrui sans méconnaître les possibilités de la
science médicale qui reste, cependant, soumise à cette « communauté intro-pathique »
primordiale. De cette manière, une certaine « praxis phénoménologique » peut
affronter alors les défis de la civilisation d'aujourd'hui.
Mots-Clés: affectivité , clinique, communauté , individu , possibilité, vie phénomé-
nologique absolue .
Abstract : Following the phenomenology of Michel Henry, this paper analyses the
fundamental structure of the auto-affective life, always supporting itself for being
equally co-originally the self-enjoyment. Therefore, one must acknowledge in every
suffering this transcendentally individuated life which wants to live its fundamental
"I can" in all its modalisations. Then, every "therapy" is plunged into a "pathos-with"
whose concrete exercise reveals itself in this "transcendental view" on the other's
suffering, without ignoring the possibilities of the medical science, that remains,
however, subjected to this prìmordial "intropathic community". So, a certain
"phenomenological praxis" can then face the challenges of today's civilization.
Keywords : affectivity, clinic, community, individual, passibility, absolue phenom-
enological life.

de tout savoir naturel pour saisir la constitution du Réel à partir de


La de notre philosophie
notretout subjectivité
subjectivité savoir enphénoménologique
immanente tant que "présentnaturel
vivant".immanente
En radi- pour saisir en issue tant la constitution de que Husserl "présent pratique du vivant". Réel la à réduction partir En radi- de
calisant cette approche on arrive à une compréhension de l'Individu comme
engendré par la Vie seule, ce qui implique une auto-affection sans distance ou

* Universität Freiburg-im-Breisgau - Germany

Revista Portuguesa de Filosofia


Vol. 66-Fasc. 1 • 2010 141-160

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142 Rolf Kühn

recul possibles, ainsi que


En tant que pathos origin
ou passible, cette épreuve
constitue en même tem
cette auto-affection à pré
et la pulsion vivants. La "
rieurement n est pas seu
Marx en critiquant les ab
mais elle est, plus profon
réel du monde qui m ent
subjectifs tel que le senti
etc. La praxis thérapeut
que ce "lieu communaut
des normes et représenta
vie individuelle qui, souv
foncière avec laquelle el
absolue. Revenir à cette V
implique ainsi la Certitud
désespérance, l'angoisse, l
est la matière manifeste

1. Réduction phénomén

Notre titre pourrait sug


vidu et Réalité, mais il
équivoque. D'un côté, no
grâce à notre perception,
désigne un principe de man
d'apparaître ne peut pas a
qu'il relève de notre con
philosophie a toujours p
général depuis Platon, De
influents, il incombe à
siècle dernier d'avoir anal
que sens ou significations
-à chaque niveau de con
souvenir, attente ou volo
passives et actives avec le
ce qui se manifeste pour
en dehors d'une telle œuv
dit, il n'y a jamais rien d
habitudes de sentir et de

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Vol. 66 -Fase. 1 *2010

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Souffrance et Plénitude de la Vie 143

une motivation vivifiante, de sorte que même les catégo


et universelles, telles que le temps et l'espace d après K
par une "tendance pulsionnelle" ( Triebstreben ) qui est n
ou kinesthésique dans sa primordialité, sans se confond
"inconscient" freudien1.

Si donc cette conscience-intention englobe, pour Huss


à partir d'un "présent vivant" immanent avec ses ré
et lignes affectives, cette conscience ne se pose pourtan
ontologiquement dans l'existence. En tant que cons
individuelle elle relève absolument de la Vie phénoménol
naître et la soutient, ce qui nous rapproche déjà de not
que «la Réalité ultime n'est rien d'autre finalement que
que nous sommes chacun au sens phénoménologique e
de l'auto-affection de cette Vie». Or, si la phénoménolo
manifestation réelle de tout apparaître dans son prin
va de soi que sa méthode de réduction en tant que m
par l'épochè de tout savoir naturel aussi bien naïf qu
accepter aucun résultat soi-disant "objectif" pour lui di
véritable ou la Vie en tant que Principe phénoménalisan
ici abstraction transcendantalement de ce que disent de
disciplines telles que la biologie, la médecine, la psycho
par exemple.
La difficulté de la compréhension de nous-mêmes et du monde réside,
par conséquent, essentiellement en ce passage capital d'une contre-réduction
phénoménologique ou transcendantale2. Car il faut abandonner toute
présupposition empirique et positive, étant donné qu'elle se réfère toujours
déjà à une vie ou à un monde constitués avec des lois de causalité qui ne
représentent pas la manifestation originaire de notre conscience immanente.
Si nous parlons donc, par la suite, de l'"Individu Vivant" comme Réalité
phénoménologique ultime, il faut mettre hors jeu nos opinions sur l'homme
dues en grande partie aujourd'hui aux sciences historiques et naturelles
seules, afin de concevoir l'être humain à partir de son unique "naissance"
dans la Vie phénoménologique absolue ou divine. Et cette approche reste
valable pour l'individu en état de santé comme de maladie également, car la
"naissance dans la vie" est en même temps une "praxis subjective" absolue
que "le regard thérapeutique" aborde chaque jour, en effet, au niveau de la
réalité clinique, c'est-à-dire dans la réalité archi-phénoménologique du Besoin

1 Cf. Husserl, E. - Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie. Paris : Vrin,


nouv. éd. 1992, p. 56 sqq.
2 Cf. Henry, M. - Phénoménologie matérielle. Paris : PUF, 1990, chap. II: La méthode phéno-
ménologique.

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144 Rolf Kühn

vivant entendu comme le


eux-mêmes. Ou comme M
inintelligible sans cette r
constitutive de la réalité
derniers refuges de la cult
temps, de la praxis inou
ou socio-politique. Mais
naissance absolue dans la v
Naître dans la Vie phén
comme la établi Miche
rigoureuses jusqu'à sa mor
distance possible. A aucun
passer de la vie qui est la n
à elle, de façon que toute
une modification intérieu
sans aucun recul possibl
notre naissance absolue en
permanentes de la Vie jam
nous abordons cette auto-
ou même plus précisémen
à ce niveau originaire ou
signifie ici que notre nais
aucun autre dire que le Di
temps, la réalité ultime, c
Le Dire pathétique ou l'au
que la Vie fait ďelle-mé
с est-à-dire l'individu viv
mes efforts déterminés, e
inaccessible à la ré-flexion
est la Vie invisible mêm
ce qui est donné, le cont
de sorte qu'il existe une i
la Vie s'éprouve elle-mêm

3 Incarnation. Une philosophie


ment de cette remarque dans le te
rence au colloque « Philosophie e
de la vie, t. 1: De la phénoménol
4 Sur cette dernière cf. J.-L. Lo
de la philosophie de Michel Hen
réduction radicalisée; Sebbah,
française? In: Escoubas, E. et Wa
allemande. Paris : L'Harmattan,

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Souffrance et Plénitude de la Vie 145

ou idéale comme, par exemple, l'identité de moi dans


j'ai de moi-même par l'introspection. Cette identité de
sans médiation extérieure, puisque l'épreuve de la v
sensation ou impression est chaque fois une tonalité p
subjectivité "matérielle" passible entendue comme sen
impressionnabilité insurmontable.
Si nous poussons plus loin encore cette analyse de la V
absolue queje "porte" en moi, tout en étant porté par ell
que ce pathos mentionné de la Vie est en même temps
souffrance primordiales. Car éprouver la vie à chaque i
"il faut vivre", comme le dit le langage naturel - imp
vie en tant que passibilité pure de notre côté. Une pas
pure ne peut que se supporter, se souffrir, et sans don
phénoménologique un sens existentiel, nous sento
la plupart des drames "psycho-pathologiques" se jo
passibilité foncière qui ne se modalise plus en activité
bonheur ou la joie d'éprouver et de goûter la vie absol
justement plus vécus comme une jouissance heureu
étant donné que c'est la Vie elle-même qui s'affecte en
comme la donation de la Vie qui se reçoit elle-même
donation implique, en fait, de jouir de cette même vie
la jouissance de la vie n'est rien d'autre que de vivr
Par conséquent, la chair pathétique ou passible d
contient toujours la même matérialité phénoménol
propre chair affective qui est une corporéité origin
du sentir ou de l'impressionnabilité rendue possible, e
l'Archi-chair du Christ, comme Michel Henry l'a analy
sur r'Incarnation". Rien ne se donne à nous comme
de cette impressionnabilité abyssale, de sorte que tout
constitue d'abord une révélation intérieure de nous-mêmes à nous-mêmes.
Ou pour le dire avec Merleau-Ponty: je suis "la chair du monde", bien qu'il
mette l'accent uniquement sur le croisement sensible qui relie le monde au
corps et vice versa, en y méconnaissant l'hypostase implicite du sensible par
l'oublie la vie originaire avant tout monde et dans le sentir même6. Si donc
une phénoménologie radicale ou matérielle, comme celle de Michel Henry,
insiste essentiellement sur le pathos charnel que je suis avant tout monde, c'est
finalement pour souligner l'impossibilité transcendantale de me comprendre,

5 Cf. Dufour-Kowalska, D .-La Conception du bonheur chez Michel Henry. In: Martins, F. et
Cardoso, A. (éds.) -A Felicidada na Fenomenologia da Vida. Colóquio Internacional Michel Henry.
Lisbonne : Centro de Filosofia da Universidade de Lisboa, 2006, p. 31-40.
6 Cf. Henry, M. - Incarnation, § 21 et 31 sur le chiasme.

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Vol. óó- Fase. 1 *2010

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146 Rolf Kühn

en mon être intime, à pa


parlé au début, avec Huss
naturel pour mieux com
intelligence de notre «hum
Auto-affection pure, à sav
que notre "être" transce
que de la Vie, et d'elle seu
qui règle aussi toute praxi

2. Le "Je-Peux" comme

Si ma naissance transcendantale se réalise de manière radicale constante dans


la Vie, autrement dit comme un Moi unique donné passiblement à soi-même, je
suis investi par le fait même de cette naissance phénoménologiqe avec tous les
pouvoirs de cette Vie. Cette condition se révèle par la vérité immanente de notre
conscience que tout acte est soutenu et accompagné par le savoir intrinsèque
d'un "Je-Peux" qui est un savoir originaire de la vie. Car ce "Je-Peux" fondamental
implique un "Je-peux-toujours" ou un "Je-peux-à-nouveau", éventuellement
aussi un "Je-peux-autrement", étant donné que la Vie est essentiellement
répétition d'elle-même en fonction de ses besoins qui découlent de son unité
affective du souffrir et du jouir, autrement dit de son Désir et de la satisfaction
de celui-ci. Ce que la phénoménologie classique appelle l'ego transcendantal,
est donc plus précisément un ego actif sur le Fond d'un Moi purement passible
donné à lui-même par la naissance dans la Vie absolue, ou plus exactement
encore dans la chair incarnée du Verbe de Dieu.

Or, cette transformation de passibilité en activité, où le Moi d'abord à


l'accusatif devient le Je intentionnel de ses actes, implique des modalisations
fondamentales de la vie individuelle concrète ou monadique. Chaque pouvoir
spécifique correspond à une motivation passible qui plonge ses racines dans
le Besoin que la Vie éprouve à l'égard d'elle-même, puisque tout "vivre" a
d'abord et avant tout besoin de la vie même afin de "pouvoir vivre". Cette
tautologie apparente ne circonscrit rien d'autre que la loi d'auto-affection
considérée sous l'angle de Vagir qui naît de la motivation primaire de changer
la souffrance en jouissance. Ecrasée contre elle-même, subie sans aucune
distanciation possible, la vie n'éprouve pas seulement une angoisse de ne pas
pouvoir correspondre à elle-même, mais elle ressent aussi - sous le poids
absolument passible de cette auto-étreinte - la Force de vouloir se transformer
qui n'est, en fin de compte, que l'archi-pulsion. Cette "pulsion" n'est donc pas
T'inconscient" freudien (das Unbewußte) qui ne sait pas ce qu'il veut étant
aveugle de son propre "vouloir", et comme s'il fallait dire de l'extérieur à la vie
ce qu'il lui faut en son essence. Il s'agit bien plutôt de la Pulsion en tant que la
Vie phénoménologique pure qui "sait" toujours ce dont elle a besoin à chaque

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Souffrance et Plénitude de la Vie 147

instant, à savoir d elle-même précisément en tant que


s'éprouvent affectivement chaque fois d'une manière d
Puisque la chair pathétique de l'auto-affection n
abstraite, mais déterminée individuellement en tan
sensation ou douleur, etc., la motivation-besoin d'où na
constitue toujours également une concentration d'é
action "vers" le réel. Si, en plus, nous retenons le fait q
implique un lien corrélatif avec la terre sur laque
mes actions forment alors initialement des pouvoir
possession de moi-même et du monde, comme l'a
Biran à propos du sentiment de l'effort musculaire et
entre la Vie invisible et la réalité extérieure n'est don
concentration de tout pouvoir dans la Vie - dont
sensible du Réel - reconduit le Tout de ce Réel à son s
pathos du besoin éprouvé en tant que le vouloir-vivre
se-vouloir-vivre de la Vie sans être obligé de passer pa
irréalisante. Ou comme le dit le tout dernier text
«L'extraordinaire profondeur du christianisme a été de
que le monde n'est que l'apparence extérieure de ce do
dont la réalité se tient dans l'invisible de notre vie -
notre chair dont le corps n'est lui-même que l'aspect
Qu'il n'y ait donc qu'une seule Réalité finalem
phénoménologique se modalisant infiniment en tan
subjective", c'est ce que Marx a exprimé par la notion
vivant" à laquelle Michel Henry attachait beaucou
son analyse capitale de l'œuvre de Marx en 1976. S
davantage ici la révolution ontologique dans la concep
par la pensée de Marx qui ne confie plus, justement, l
la théorie philosophique ou idéologique, mais à la pr
laborieuse, il faut dire cependant que toute "produ

7 Pour la discussion avec Freud, cf. Henry, M. - La généalogie


mencement perdu . Paris : PUF, 1985, chap. IX: Le singe de l'homm
La question du refoulement. In: Droit, R.-P. (éd.) - Présence de S
1989, pp. 296-315; Ricoeur et Freud: entre psychanalyse et phéno
Kearny, R. (éds.) - Paul Ricoeur, les métamorphoses de la raison her
pp. 127-143; Phénoménologie et psychanalyse. In: Fédida, P. et Scho
existence. Grenoble : Milion, 1991, pp. 101-115 (les textes sur Schope
dans: Henry, M. - Phénoménologie de la vie, t. II: De la subjectivité.
et pp. 163-183).
8 Cf. Henry, M. - Philosophie et phénoménologie du corps. Essai
Paris : PUF, 1965, repris pour l'essentiel et continué quant à la ph
réité originaire et christique dans son avant-dernier livre: Incarnat
9 Paroles du Christ. Paris : Seuil, 2002, p. 29.

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148 Rolf Kühn

économique au sens d un
encore: subjective. Ainsi,
chez Marx englobe-t-el
"adéquatement" l'effort
agir individuel, soit-il
rien d'autre que le disco
d'" équivalences" abstra
des réalités ontologique
"être social" ainsi qu'un
et technique impliquant
toutefois un véritable "m
immédiatement concret d
L'idéologie régnante de
oublier qu'il existe une
en nuances et en tonal
représentable. Et cette
"clinique" aujourd'hui com
besoins affectifs selon le
lieux traditionnels d'un
religion, l'art et l'éthique
déjà détruits. Éduquer, gu
alors signifier autre cho
pure dont nous avons ess
comme jouissance et souff
d'un monde au sein de mon activité-effort. Et si l'Individu Vivant est ce "Je
transcendantal" qui s'entend dire le "Je-Peux", il n'y a aussi d'autres lois de
relation concrète avec autrui que les lois véritablement inter-subjectives de la
vie qui s'échange en vue de son accroissement.11
Car si nous pratiquons encore une fois la mise-hors-jeu de toute croyance
naïve et de toute représentation théorique ou scientifique pour ne considérer
que la réalité phénoménologique absolue de nous-mêmes, de nous hommes
et femmes, il faut dire que notre génération dans la Vie renferme en tant que
condition a priori aussi notre destinée ou finalité. Celle-ci ne peut être que la
re(con)naissance en chacun d'une vérité irréductible qui concerne justement,
de manière corrélative, l'auto-donation de la Vie absolue en chacune de nos
déterminations vivantes ainsi que notre immersion totale en cette même Vie.
Cette immersion infrangible constitue la chair phénoménologique pure de la

10 Cf. aussi l'ouvrage de Henry, M. - Du capitalisme au communisme. Théorie d'une catastrophe .


Paris : Odile Jacob, 1990.
11 Cf. Henry, M. - Phénoménologie matérielle, chap. III. 2: Pour une phénoménologie de la
communauté.

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Souffrance et Plénitude de la Vie 149

donation reçue par laquelle tout Moi passible est don


implique en même temps notre être commun de tous l
que je peux "oublier" ma propre auto-affection vivan
me livrer uniquement au Souci de mes projets en ne
représentation future et donc chimérique de moi-mêm
je peux oublier la destinée identique ďautrui, с est-à-dir
vivant qui se reçoit absolument de la vie en lui 12 .
En précisant encore davantage cette réciprocité co
suite, nous retenons pour l'instant le fait que la "réalité"
seulement l'occasion offerte à chacun qui souffre d'un
dans les "réalités multiples" d'aujourd'hui de réviser ses
cognitifs d'aperception, afin de retrouver un nouveau "s
au niveau de la normalité quotidienne13. Et cette ré
de la thérapie n'est pas non plus seulement, en pour
dans le sens possible d'une phénoménologie existenti
contribution indéniable même des "anormaux" à un monde universel dont
l'horizon total reste énigmatique (parce que toujours nous échappant), pour
ménager une place à son étrangeté qui est vécue intensément, par exemple,
dans la psychose14. «Non, la réalité de la clinique ou de la thérapie reste
ce qui "est" avant et en-deça de toute perspective d'un monde polyvalent, à
savoir la confrontation avec la Naissance indicible de chacun de nous dans
le "Se- Vouloir" de la Vie», dont aucune théorie de la pulsion ou de "l'affect
inconscient" n'épuise le Commencement absolu en tant que Potentialité
immémoriale de notre engendrement en elle.
Ce qui reste ainsi sur le plan de la pratique thérapeutique quotidienne, ce
n'est donc pas, en définitive, un savoir technique des "méthodes thérapeutiques"
ou "éducatives", mais une intropathie qui obéit aux lois vivantes de l'échange
affectif réel et dont Michel Henry a narré la méta-généalogie sous forme
fictive dans son roman "Le fils du roi" qui forme à cet égard, en même temps,
un livre phénoménologique. «Car celui qui "éduque" et qui "guérit" ne sait pas
plus de la Vie que celui qui souffre». Le premier peut seulement "témoigner"
peut-être de sa propre naissance permanente dans la Vie où la transformation
patiente de la douleur en joie continue à s'accomplir sans s'arrêter à des

12 Sur la faillite de tout humanisme basé sur l'illusion d'une réciprocité supposée auto-nome et
sa reprise par les rapports de miséricorde ou de charité, cf. Henry, M. - Paroles du Christ, p. 32 sq.
13 Nous nous référons ici à la notion de natürliche Selbstverständlichkeit selon E. Husserl et
la psychiatrie de W. Blankenburg, par exemple, inspirée de la Daseinsanalyse', cf. l'ouvrage de ce
dernier: La perte de l'évidence naturelle. Paris : PUF, 1991, et aussi la revue: L'art de comprendre 1
(Mars 1994), pp. 69-83.
14 Cf. en outre Bernet, R .-La vie du sujet. Recherches sur l'interprétation de Husserl dans la
phénoménologie. Paris : PUF, 1994, p. 93 sq.; Délire et réalité dans la psychose. In: Etudes phéno-
ménologiques 15 (1992), pp. 25-54.

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150 Rolf Kühn

idées projetées et abstra


puisque ce savoir ne déco
mais qu'il traduit l'œuvre
ce savoir-de-la- vie est au
l'intropathie effective qu
voir également la véritab
pas liée d'avance à l'hypo
selon la tradition philoso
plus grande que l'indivi
se fondre en une "missio
progrès, la révolution, la
Si la Vie se réfugie dan
qu'on ne veut plus d'elle d
les individus vivants com
technique, de l'économiqu
réciprocité ni un échan
vécues. Peut-on espérer
des ghettos, puisse encor
à se modaliser en parox
l'amour vrai et dans la
reconnaissance réelle d'au
le développement intégra
bien sensibles que cognit
la peinture et la musiqu
l'Orìgine et la Destinée ab
des lieux d'une telle cultu
décret théorique et abstr
présence effective de cet
cette loi transcendantale
philosophique et 1 ethos
par un ressourcement co

15 Cf. aussi Kühn, R. - Radic


L'Harmattan, 2003, chap. II.8: Ex
16 Cf. la critique magistrale fai
Greisch, J. (éds.) - Michel Henr
par rapport aux questions éth
(Conférence de Nice, Décemb
R. Vaschalde). Montpellier : Un
la référence à intégralité po
l'intervention médicale ou bio
17 Cf. notre partie III sur « Cul
18 Cf. Longneaux, J.-M. -La
Henry. Pensée de la vie et cultu

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Souffrance et Plénitude de la Vie 151

confesse la filiation divine en nous, se montrant ainsi p


les "réalites" visible ou prétendues.

3. Regard clinique et langage de la vie

Si le regard transcendantal constitue 1 échangé int


expression réelle même, c'est-à-dire en suspendant les se
faveur de la réalité originaire de la vie, il doit être pos
un tel regard le contenu de la réciprocité vivante en tant
Le regard transcendantal saisi comme regard ou praxis
question se trouve alors investi des données phénoménol
faisant contraste avec la phénoménalisation de l'être mo
transcendance ou ek-stase en son auto-apparaître même
une extériorisation de principe qui inclut, par nécessité
des rapports et l'incapacité de créer un contenu concret
cette hétérogéinité entre un tel apparaître du monde e
inverse serait alors capital, puisque le regard thérap
voir la souffrance, la maladie ou toute autre forme de "
psychique et spirituel avec les yeux mêmes de la Vie ph
Autrement dit, la Vie se regarderait elle-même sans fa
du monde" pour parler comme les Évangiles au sujet
les êtres humains sans attacher de l'importance aux pre
profession, de classe, d'instruction ou de loi religieuse.
Car le langage de la Vie renverse, trait pour trait,
indiqués de l'apparaître mondain en leur contraire: à l'ex
l'immanence sans distance et sans écart, à l'indifférence
eux s'établit le lien le plus fort qui est l'amour de la vie
toutes ses manifestations, et à la carence ontologique
d'un contenu ou d'un Soi chaque fois singulier. Un rega
tant que regard transcendantal de la vie elle-même ver
impression et perception, un tel Soi unique qui n'est
apparence "objectifs" figurant sur l'horizon extérieur et
mais un Soi qui vaut pour lui-même en tant que vivant.
le regard de la vie seule, ne serait plus seulement un "ê
sa reconnaissance intersubjective à la médiation par l
de la ratio ou du logos hérités de la pensée grecque,
inviolable et riche de toutes les potentialités de la vie pa
existence grâce à la Vie absolue 19.

19 Sur le "langage du monde et le langage de la vie" cf. Henry, M.


une philosophie du christianisme. Paris : Seuil, 1996, p. 21 sq.; Incarn
Christ, p. 87 sq.

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152 Rolf Kühn

Et puisque ce regard tr
de toute comparaison dér
plus un regard froid ou
Bien au contraire, en tan
il aperçoit en toute "exp
vie chaque fois individue
ou révélation dune filiati
analyse en ce dernier se
Vie phénoménologique pu
que le regard thérapeut
implique finalement la
individuelle originale, lor
réalité immanente en tan
Sans proposer plus ici
à partir des caractères p
néanmoins en dégager un
qui compte au niveau d
l'immédiateté de l'auto-
l'immédiateté contre-ré
ou scientifique afin de n
co-pathos qui éprouve ce
vérité immédiate ou auth
ne signifie justement pas
représenté, mais le fait
mon sentiment à l'égard
épreuve réelle de ma pa
ou sociale, ou même au
contenu vide ou d'une s
de ce dernier, il y aurait
réels dont nous avons éta
début de cette analyse. Q
les investigations techniq
exemple, ne contredit pas
que tout regard clinique
thérapeute vise, derrière
souffrance et son espoir,
La réciprocité humaine
à l'agression par l'agress
alors abolie en faveur d'u
absolu qui existe entre la
transcendantale ou divine d
en tant que cette adhésion

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Souffrance et Plénitude de la Vie 153

né en elle, sa parole également implique cette révélation


intérieur qui correspond à la matérialité phénoméno
affection ou sentiment. Par conséquent, si la vérité de
Vie en elle-même consiste en une auto-révélation dont la chair affective même
correspond à son amour à 1 égard de sa propre substance vivante, la réciprocité
entre les vivants doit obéir également à cette réciprocité immanente entre la
Vie et sa parole. Au lieu de répondre alors à l'agression par la violence réelle ou
symbolique de ma part, le regard thérapeutique ou clinique aperçoit au Fond
même de cette agression encore une manifestation de la Vie absolue pour y
répondre avec le sentiment ou l'affect que cette Vie connaît eidétiquement à
1 égard de sa propre essence, à savoir l'auto-révélation de son amour. C'est ainsi
que Ton pourrait reprendre l'opposition entre la "résistance" et le "transfert
affectif" au sens freudien pour permettre une nouvelle approche de la réalité
thérapeutique à partir du vécu phénoménologique même, et non seulement à
partir d'une théorie "méta-psychologique" préalable.
Car si le regard transcendantal adopte la transcendantalité pratique de
la Vie elle-même, son immédiateté est identique à la nature essentielle de
l'auto-affection pure de la Vie phénoménologique ou divine qui œuvre toujours
et partout en vue de son auto-génération en tout vivant. L'immédiateté du
regard thérapeutique transcendantal se situe alors avant la réciprocité
habituelle - naïve ou scientifique - entre les humains répondant aux mêmes
affects mutuels sans passer, dans la plupart des cas, par ce que l'on pourrait
nommer également la co-nativité20. Cette dernière signifie, à ce moment, qu'il
n'y a plus aucune autre référence de moi à autrui que la naissance chaque fois
individuelle et absolue de chacun. Le site de la "rencontre" se trouve donc,
de même, avant tout appel et tout visage au sens phénoménologique selon
Heidegger, Lévinas ou Marion21, puisque dans ma naissance transcendantale
il y a, par la même vie, également la naissance d'autrui. Le regard thérapeutique
comme la praxis de la co-nativité n'est donc rien d'autre, en dernière analyse,
que l'échange de la vie commune par et dans le Fond de la Vie elle-même. Ainsi,
la passibilité qui pèse avec tout son poids subjectif jusqu'à l'insupportable
sur celui qui se ressent démuni ou atteint par la souffrance et la maladie se
trouve "revivifiée" par le Fond de cette passibilité même qui est le Se-Souffrir
de la Vie en son auto-jouissance comprise comme la Certitude de sa vérité
éternelle. Autrement dit, le regard thérapeutique n'abandonne aucune vie en
sa manifestation propre, mais il répond à toutes les apparences extérieures
"objectives" par cette Auto-certitude de la seule Vie immanente.

20 Pour l'application de cette notion aussi à l'analyse politique, cf. Maesschalck, M. - L'attention
à la vie comme forme d'une rationalité politique. In: Hatem, J. (éd.) - Michel Henry, la parole de la
vie. Paris : L'Harmattan, 2003, pp. 238-276.
21 Cf. aussi Kühn, R. -Radicalité et passibilité, chap. II. 5: L'inouï phénoménologique.

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154 Rolf Kühn

Nous avons abordé ici


certainement encore à a
de la vie22. Mais il no
richesse de la pensée he
possibles et urgents fac
qui réclame, de plus en
même un langage et un
"pratique" et son analy
meilleur hommage à ren
est à la hauteur de la ri
signifie rien d'autre que
traditionnelles pour rend
un statut sans faille à la h
identique à l'essence en
se décline plus selon les
husserliennes, impliquan
mais elle reçoit la dignit
dignité individuelle de c
essence générale et idée
de génération productiv
Que cette problématiqu
théologie métaphysiqu
postmodernes, s'affirm
thérapeutique, puisqu'ici
plus réelle, c'est-à-dire t
Une souffrance ne se gu
elle a lieu dans les autr
politique, l'économie et l
ce souffrir chaque fois i
la problématique métaph
irremplaçable par une
substituts pour une réa
matérielle ou subjectiv
phénoménologique et
finalement, à l'endroit
plus se réfugier en une
à un besoin dont l'urg

22 Cf. aussi à ce sujet Schn


J.(éds.) - Michel Henry , Г preu
23 Cf. le chapitre 1.2 précéd
als Sein und Lehen. Originäre
Introduction: Aristoteles und d

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Souffrance et Plénitude de la Vie 155

insolite. De cette manière, l'insolite de la Phénoménolog


son véritable "objet" que là où le lien entre Vie et Indivi
dernière instance de toute réflexion et praxis, religion et ét
cette vérité qui est, en même temps, une urgence à
mondiale actuelle représente un défi auquel il faut répon
a, donc, fidélité à une inspiration magistralement offer
en considération ici, c'est sans doute celle-là.

4. Mélancolie et courage de la vie

Toutefois, en prolongeant encore l'analyse du regar


on peut appliquer une telle inspiration aussi à des sujet
concernent directement nos « humeurs » dont la mélanc
partie accompagnée de tristesse, frustration ou ennui q
le « courage de vivre ». Mais que le courage vrai épro
jour dans sa pureté, cela reste méconnu par tous ceux d
est trop commune, et suivant laquelle l'aisance serait un
réclame aucune conquête. Or le courage de soi est to
l'aisance, sous l'image de laquelle la conquête se présente
le caractère du gagnant, de telle sorte que cela devient
Toutefois, ce qui va de soi revient à la routine et celle-
découverte, ni aucune altérité véritable. C'est pourquoi
soi peut devenir meurtre par devoir ou un acte de kam
n'est pas le mépris de soi ou des autres, leur dénégation
l'encouragement à être soi-même et à laisser être les
d'une telle existence comme Je avec des autres, la mélan
Célébrée comme mal du siècle ou comme mode, exaltée d
la dialectique - la mélancolie reste un mouvement pend
comme individuellement. Un rythme lui est propre par
répétions monotones, mais constitue aussi le royaume d
doublement à un deuil impossible se nourrissant de l'in
objet, qui paraît lui-même aimé pour toujours autant qu
Le courage qui n'a pas recueilli en soi cette impossibil
pas, n'est donc pas seulement, comme le dit le langage
С Leichtsinnigkeit ), mais un sens (Sinn) trop facilemen
n'est alors que l'autre côté du mouvement pendulair
de l'immédiateté vitale, dans la conviction que cette
purement et simplement. L'être mélancolique, lui, nie u
même renie-t-il tout sens en tant que tel. Il aband

24 Cf. Le Débat 29 (Mars 1984): Tradition de la mélancolie ; Kristeva, J


et mélancolie). Paris : Gallimard, 1987.

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156 Rolf Kühn

communication raisonnab
temps, dans Yaffect ; il e
pessimiste, sans souffl
comme certaines person
comme certaines figures
ainsi connu depuis longt
la logique privée, la per
l'aisance naturelle25. Pou
les représentations allé
Renaissance. Exemplaire
Dürer, la tête pensante, so
mesurent le temps et l'esp
tandis qu'un astre, en arr
du Zodiaque et d'autres in
avec l'incommensurable p
son image signifiante26.
Ce retrait de la représen
au visage, ce qui derrière
c'est essence de la méla
affectivité comme le poi
de pierre d'une grandeur
contrairement au Sisyph
regarde pas le rocher, car
pierre elle-même. L'arti
l'extérieur contre l'intéri
son courage à l'abattem
son sens incommensurabl
Ce qui nous est le plus aim
elle-même ; c'est ce qui ne
Entre le regard fixant c
et celui qui s'abandonne a
dénommable, se trouve le

25 Cf. l'ouvrage de base: Tell


Typologie, Pathogenese, Klinik.
26 C'est la Melencolia I de Dür
Schwermut pour mélancolie, bi
de Dürer - n'exclut pas le cour
affective. Car muot en ancien h
et au découragement. En ce se
ontologique qu'il trouve comm
Forthomme, traducteur de no
questions concernant une ontolo
affectivité? In: David A. et Greis

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Souffrance et Plénitude de la Vie 157

sens. Toutefois, la mélancolie est encore elle-même u


se pose supportant la vie, sans concept ni appui, déchu
semble indéfini. Un tel courage avec sa propre pesanteur
prépare une mesure qui n est plus trop empressée à me
le sens, celui qui est issu de la mélancolie, se trouve lié
la patience, l'attente, la loyauté: les dons de Job derrièr
nouvelle création - un nouveau monde qui veut être con
qui violente, parce que la démesure de l'intériorité e
perdu la nostalgie.
L'esthétique, la dialectique et la phénoménologie ont en
pas de plus, à considérer la mélancolie sans souci, p
d'elle-même une action thérapeutique. Car pouvoir éc
perspectives, c'est agir artistiquement. Les mouvem
lectiques montrent mesure et démesure comme relevées
réconciliateur - le sens encouragent qui promet une
comme phénomène, lui, apparaît telle une vie conq
toujours à nouveau comme non-délimitable, ce qui dépen
mélancolie. Phénoménologiquement inséparable de la
est le bien de cet illimité qui, toutefois, ne peut exister dan
se donner. Là où le sens est saisi, entre la joie, car elle est ce
avec laquelle la vie se donne telle un monde configuré.
comme conquête courageuse ne dépasse jamais le don fo
cette vie dont l'abîme demeure, et sur lequel chaque sen
se tendre de son côté. C'est pourquoi la mélancolie appa
cet abîme, pour saisir le fait signifiant de l'illusion d'un
Tandis que l'oscillation naturelle entre joie et douleur
se passe tout le jour, le courage et la mélancolie app
des états extraordinaires, car ils entraînent des imp
dans le rythme temporal de la vie sociale ou, au contra
Ceci aussi force à la prudence dès qu'il s'agit de relier t
point de vue social, la mélancolie avec l'être-malade. Ph
d'abord, il est seulement signifiant que les divisions ou
soient des possiblités de l'être en commun, sans
sanctionner avec cela des manières déterminées de l
C'est pourquoi, thérapeutiquement , il convient de consi
type mélancolique21 , autrement dit, indépendant des n
aménager une place à la « perte de temps » pour Г« i
son temps signifie commencer une autre manière de vi

27 Cf. déjà Freud, S. - Trauer und Melancholie, in: Gesammelte We


Fischer, 3e éd. 1963, pp. 428-446.

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est disposée tout d'abord


pont sur cet abîme qui se
Le courage suivant les th
éprouvé. Courage qui s'ex
manière illimitée, et à la
sans être privé de l'affec
est devenu conscient et
mots, est aussi encore un
insondablement et, par
abyssalité. Pour parler av
sens libre doit être saisi p
également, la liberté es
elle-même, sans pouvoir
le risque et dans l'interim
pro-jet, autrement dit, la
aller se perdre, pour refai
par d'autres traces, dans
Le courage de l'abattemen
( Augen-blick ) de la pert
réorganisation affective
mélangent, préparant de
eux qui, en tant qu'inact
l'inuition, comme l'enseig
effusion sentimentale, m
là, du monde.28 Si les p
l'analyse existentielle29,
mélancolique, au contrair
dans ce déménagement
énergie signifiante et e
toujours occupé par l'im
bonne humeur de la méla
en vue d'une pro-messe -
d'un embrasement apoca
fondamentalement, une
Quand aux diverses modal
que cela soit réalisable, il
mesurés, parfois infinités

28 Cf. Husserl, E. - Méditation


29 Cf. Kühn, R. -La pensée de
sciences humaines 18 (2006), pp

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temps dure interminablement! Mais en tant qu e pas, ce


des ouvertures et, par là, une délivrance de la paralysie
Tout peut aider dans une pareille situation dans la me
le nouvel exercice est adapté à la réalité comme à la per
conviction par le sens: croissance que Hölderlin met
roman Hyperion : « non cœrci maximo, contineri tame
est ». Ce qui signifie, librement traduit, que l'esprit div
ou le sens - qui ne se laisse pas inclure par le plus gran
inclu par le plus petit. Cette maxime dont la forme littér
vers 1640, en relation avec la tradition ignatienne de sp
alors aussi se rendre de cette manière: la décision la plu
décontractée d'aujourd'hui, est impulsion spirituelle
autrement dit: toi-même comme tu dois être et comme tu veux être.

Ainsi la mélancolie peut apparaître comme une heureuse disposition,


une capacité ďapprendre l'Essentiel. Des limitations visibles n'excluent pas
l'infinité, si je ne veux pas m'en tenir à la minute et au tout de suite. Après cette
approche du regard clinique et d'un premier exemple de poids, la mélancolie,
nous pouvons aborder - gr ce une telle préparation phénoménologique et
thérapeutique - le traumatisme où la vie paraît être frappée à mort - mais où
l'on la saisit finalement dans son essence pure, c'est-à-dire en sa subjectivité
sauve et originaire.

30 Cf. chez Bruaire, С .-La dialectique. Paris : PUF, 1985, l'annexe sur les exercices ignatiens
en lien avec cette citation.

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