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Sommaire
1. Introduction : Fonction des pannes 2
4. Continuité de pannes 13
6. Liernes et bretelles 19
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Phase avant-projet : Conception d'un empannage
Il convient de noter que, dans bon nombre de bâtiments à structure en acier, à simple rez-de-
chaussée, le poids des pannes et lisses constitue un élément non négligeable du poids global
de la structure (15 à 20%); s’abstenir de l’optimiser peut faire perdre un marché dans un
contexte très concurrentiel. La conception de l’empannage d’un bâtiment est réalisée en
fonction du type de couverture portée. La nature de la couverture a notamment une incidence
directe sur l’espacement des pannes ; elle détermine également sur quelle interaction panne-
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couverture on peut compter pour le dimensionnement des pannes (voir Chapitre 3).
Un empannage comprend non seulement les pannes elles-mêmes (voir les différents types au
Chapitre 2), mais également les éventuelles éclisses qui réalisent la continuité des pannes
(voir Chapitre 4), les échantignoles qui assurent la liaison entre pannes et structure principale
(voir Chapitre 5), les liernes et bretelles éventuelles qui sont chargées du maintien latéral des
pannes (voir Chapitre 6). Les charges à considérer (voir Chapitre 7) sont principalement :
Sous charges gravitaires (poids propre, neige, entretien…), la Sous charges perpendiculaires au versant (vent,
panne est soumise à une flexion suivant la grande inertie de sa charges ascendantes ou descendantes), la panne est
section, et à une flexion latérale de sa semelle supérieure (là soumise à une flexion suivant la grande inertie de sa
où la charge est transmise) qui se développe ou non en section
fonction du rôle joué par la couverture.
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Note: A la Figure 1.1, la panne est représentée avec l’âme perpendiculaire au versant, ce qui est presque
toujours le cas. Il est très rare que les pannes soient mises en œuvre avec leur âme verticale : cela
conduirait à devoir poser la couverture sur cales biaises.
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En plus de la flexion résultant de leur fonction principale, les pannes sont alors soumises à un
effort normal, soit de compression, soit de traction, éventuellement excentré.
B B B
B B B M
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B B B
B B B M 2
1
B B B
B B B M
B B B
B 3
F1 F8
1 Sens du vent
2 Panne faîtière double
3 Panne sablière
Sur la Figure 1.2, les forces représentées sont les actions exercées, sous l’effet du vent, par les
potelets structurant le pignon de la file F1 et qui s’appuient en tête sur certaines pannes. Sous
l’effet de ces forces, les pannes jouant le rôle de buton, qui sont dessinées en bleu et repérées
B, sont comprimées. Les pannes qui jouent le rôle de montant de la poutre-au-vent de toiture
sont dessinées en rouge et repérées M (voir §1.3 ci-dessous).
Il convient de noter que, sous l’effet du même vent (même direction et même sens), les
potelets structurant le pignon file F8 (sous le vent) exercent des efforts de traction sur les
pannes sur lesquelles ils s’appuient : cet effet n’est pas représenté sur la Figure 1.2 mais il se
cumule à l’effet représenté, notamment pour le calcul de la poutre-au-vent.
On note encore qu’au faîtage, à mi-distance entre les files A et B, la panne est doublée : une
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panne faîtière en haut de chaque versant constitue la disposition courante qui permet la
meilleure pose possible de la couverture.
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Si on veut éviter d’ajouter la fonction de buton à la fonction principale des pannes, on peut
disposer entre les têtes de potelets de pignon et la poutre-au-vent, des butons indépendants
(voir Figure 1.3).
4
3
1 Panne-buton
2 Traverse du portique de pignon
3 Potelet de pignon
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4 Buton indépendant
Comme pour la fonction « buton », si on veut éviter d’attribuer la fonction montant de poutre-
au-vent aux pannes, on peut disposer des éléments indépendants (souvent des tubes) pour
assurer cette fonction, notamment lorsque les efforts de compression dans les montants de
poutre-au-vent deviennent importants (région à vent fort, poutre-au-vent de grande portée).
On peut aussi utiliser les pannes pour stabiliser la semelle opposée de la traverse de portique
(ou la membrure opposée de la traverse-treillis) : on met alors en place des bracons comme
montré sur la Figure 1.4.
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Les pannes minces formées à froid et leurs accessoires sont le plus souvent étudiés et
fabriqués par un industriel spécialisé qui détient les machines de profilage : le constructeur
chargé de réaliser la structure en acier d’un bâtiment achète les pannes à un de ces industriels.
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A l’opposé, les pannes IPE sont le plus souvent étudiées et fabriquées par le constructeur de la
structure principale. Un des critères de choix entre les deux options est la charge de l’atelier
du constructeur : en surcharge, il préférera acheter de la panne formée à froid ; en sous-
charge, il préférera fabriquer lui-même…
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Quel que soit le type de panne retenu, la nature de la couverture détermine un espacement
maximal entre pannes. Les documents définissant les performances des produits de couverture
fournissent généralement des tables qui permettent de déterminer leur portée maximale (donc
l’espacement maximal des pannes) en fonction de la charge portée.
La nature de l’isolation thermique de la toiture, si elle est réalisée par l’intérieur du bâtiment,
peut également avoir une incidence sur le choix des pannes : espacement, hauteur minimale
de la section.
Dans le Tableau 2.1 ci-dessous, on donne une indication sur le choix de section à retenir dans
la gamme des IPE, en fonction de la portée de la panne (variant de 5 à 10m) et en fonction de
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Ces indications sont fondées sur un critère de flèche du 200ème de la portée à l’ELS, et sur un
critère de résistance sous chargement égal à 1,5 fois le chargement ELS. Le critère de
résistance est l’atteinte de la capacité élastique en flexion simple de la section avec les
hypothèses suivantes :
Acier S235
Pas d’abattement du moment sur appui dû à la présence d’éclisses
Pas d’effort normal dans la panne (pas de rôle de buton)
Coefficients partiels : γM0 = γM1 = 1,0
Pas de flexion latérale prise en compte
Pas de déversement
Les deux dernières hypothèses sont notamment tributaires du mode de stabilisation latérale
des pannes (rôle de la couverture : voir paragraphe 3 ; liernage : voir paragraphe 0).
Les choix mentionnés dans le Tableau 2.1 sont donc bien indicatifs : ils ne tiennent en aucun
cas lieu de note de calculs justifiant la résistance des pannes.
Dans le Tableau 2.1, l’indication (f) distingue les cas où le critère de flèche conduit à
sélectionner un échantillon supérieur à celui résultant du critère de résistance : cela se produit
de façon systématique – ou presque – dans les configurations « panne isostatique », et
également dans les configurations « en continuité » pour les portées importantes. A noter que
le critère de flèche deviendrait prépondérant dans un nombre de cas bien plus grand avec un
acier S355.
On peut également noter dans le tableau que la mise en continuité des pannes conduit de
façon systématique à en réduire la section.
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Continue IPE 140 (f) IPE 160 (f) IPE 180 (f) IPE 180
Isostatique IPE 180 (f) IPE 200 (f) IPE 220 (f) IPE 240 (f)
10 m
Continue IPE 160 (f) IPE 180 (f) IPE 180 IPE 200
Légende : (f) : le critère de flèche est déterminant
Note 1 : pour les pannes continues, il s’agit de pannes sur 4 appuis
Note 2 : dans certains pays, les pannes IPE sont conçues selon le « système Gerber », en les dotant d’articulations pour
obtenir des moments égaux au niveau des appuis et en travée (en général une articulation par travée).
SIGMA ZED
Pour les Sigma et les Zed, les gammes de hauteur et d’épaisseur sont à peu près les mêmes :
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La largeur de la semelle b est souvent de l’ordre de 70 mm. A noter que pour les pannes Zed,
les largeurs de la semelle supérieure et de la semelle inférieure diffèrent légèrement pour
permettre la mise en continuité des pannes par emboîtement.
Alors que pour les pannes en profilé laminé à chaud, la portée ne dépasse généralement pas 10
mètres, pour les profilés formés à froid, les portées franchies peuvent atteindre 12 à 15m, ce
qui permet de réduire le nombre de portiques. Ces valeurs relatives aux portées peuvent
différer d'un pays à l'autre.
L
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On peut classer au chapitre des pannes treillis les poutres triangulaires recevant la couverture
dans une toiture en sheds (voir Figure 2.3), portant entre poutres treillis principales : cette
conception est encore utilisée pour la réalisation d’ateliers (ex. : industrie automobile). Le
vitrage incliné, orienté Nord, permet d’obtenir un éclairage naturel efficace.
2 3 4
1 Panne treillis
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2 Vitrage
3 Couverture opaque
4 Poutre treillis principale
Il importe que l’option retenue soit clairement définie dans les documents du marché,
notamment si la réalisation de la structure en acier d’une part, et celle de la couverture d’autre
part, sont confiées à des entreprises différentes (c’est souvent le cas dans certains pays,
notamment en France). Cette clarification contractuelle permet à tous les intervenants de tenir
compte des mêmes hypothèses.
Si les documents du marché excluent cette utilisation de la couverture, la construction est dite
« de classe 3 », au sens de l’EN 1993-1-3. Si les documents du marché prescrivent en
revanche cette utilisation de la couverture, la construction est dite « de classe 2 ». Pour
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mémoire, dans une construction « de classe 1 », la couverture est utilisée pour la stabilisation
globale du bâtiment (cas non envisagé ici).
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Dans une construction de classe 3, quelle que soit la nature des pannes (profilés laminés à
chaud – IPE – ou pannes formées à froid) :
La composante, suivant la pente du versant, des charges gravitaires (voir Figure 1.1) est
reprise par flexion latérale de la semelle supérieure des pannes. Il convient de maîtriser
les contraintes et les déplacements qui résulte de cette flexion en prévoyant des liernes en
nombre suffisant (voir paragraphe 5). Les déplacements latéraux doivent être très limités
pour être compatibles avec l’hypothèse de non-transmission d’effort à la couverture dans
son plan (par exemple, le 500ème de la distance entre liernes.
Les pannes doivent être stables au déversement (et au flambement si elles ont un rôle de
buton) sans aucun recours à la couverture.
Dans une construction de classe 2 :
La composante, suivant la pente du versant, des charges gravitaires est transmise par la
couverture directement à la structure principale (portiques par exemple), sans mettre les
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Ce gain est obtenu au prix de l’introduction des efforts d’interface dans le plan de la
couverture. Dans la grande majorité des cas, ces efforts n’ont pas d’incidence sur le
dimensionnement de la couverture (ils sont généralement faibles vis-à-vis de la capacité de la
couverture dans son plan). Il faut cependant porter une attention particulière à la résistance
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A noter encore : la stabilisation des pannes par une couverture en plaques d’acier nervurées
vissées a longuement été implicitement utilisée car il est physiquement indiscutable qu’une
telle couverture a, dans son plan, une rigidité très largement supérieure à celle des pannes en
flexion latérale. Avec le classement défini par l’EN 1993 1-3, cette utilisation de la couverture
devient explicite.
1
2 3
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3 1
2 Faîtage 4 Efforts
Chaque panne stabilisée transmet à la couverture des efforts d’interface. Le panneau de couverture, hachuré,
constitue un diaphragme appuyé sur les deux portiques (structure principale) qui le bordent : ce diaphragme a pour
rôle de transmettre l’ensemble des efforts d’interface qui lui sont appliqués par les pannes, à la structure principale,
sans mise en flexion latérale des pannes. Il convient de s’assurer que la liaison diaphragme – structure principale
est suffisamment résistante.
Le chargement dans le plan de la toiture n'est représenté que pour un panneau, le panneau étant délimité par deux
traverses.
Figure 3.2 Vue en plan d'un versant de toiture - diaphragme élémentaire entre portiques
Pour les matériaux translucides utilisés dans les bâtiments industriels pour créer un éclairage
naturel, il est d’usage de ne pas considérer qu’ils sont aptes à stabiliser les pannes.
Aucune plaque translucide n’est placée dans une bande de 1 mètre au moins de part et
d’autre de l’axe du portique ou de la poutre supportant les pannes.
Les pannes faîtières et de bas de versant ne peuvent pas servir d’appui aux plaques
translucides
Toutes les plaques translucides ne portent que sur 2 appuis et sont toujours intercalées
suivant le versant entre deux plaques acier
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4. Continuité de pannes
4.1 Ce qu’apporte la continuité : flèches, moments,
actions sur supports
Le fait de mettre en continuité une panne de toiture sur 3 appuis ou plus, modifie de façon
sensible les sollicitations et les flèches.
La mise en continuité d’une panne soumise à une charge uniformément répartie permet de
diviser sa flèche par 2 (par rapport à la panne sur deux appuis simples).
Action maximale sur appui sous l’effet d’une charge uniformément répartie q :
¾ Appui recevant une panne isostatique de part et d’autre : R0 = q L
¾ Panne sur 3 appuis, sur appui central : R = 1,25 R0
er
¾ Panne sur 4 appuis et plus, sur le 1 appui intermédiaire : R = 1,1 R0
La mise en continuité majore l’action des pannes sur certains appuis. Il convient d’en tenir
compte pour le dimensionnement des structures supports (portiques par exemple).
Si les pannes sont continues sur toute la longueur du bâtiment, l’action sur les premier et
dernier appuis intermédiaires est majorée par rapport à la répartition isostatique
Si les pannes sont en continuité par tronçons sur la longueur du bâtiment, on cherchera à
minimiser la majoration de l’action sur certains portiques en décalant les appuis à
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réaction majorée d’un cours de panne à l’autre (notamment si les pannes sont continues
par tronçons de deux travées).
Note : Dans certains pays, les pannes IPE sont conçues à la manière d'un « système
Gerber », en les dotant d’articulations pour obtenir des moments égaux au niveau des
appuis et dans les travées (généralement une articulation par travée).
Assemblages où les efforts transmis sont perpendiculaires aux tiges des boulons ;
Assemblages où les efforts transmis sont parallèles aux tiges des boulons.
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Pour les premiers comme pour les seconds, il est d’usage de ne pas utiliser de boulons à
serrage contrôlé, mais des boulons dits « ordinaires ». Cela signifie que dans la première
famille d’assemblages, les boulons sont cisaillés (et dans la deuxième, les boulons sont
tendus).
La pratique la plus répandue est l’éclissage de continuité par boulons cisaillés, comme montré
sur la Figure 4.1.
1 2
1 Eclissage sur appui : cas le plus courant. Attention à la compatibilité entre l’éclisse et l’échantignole (voir § 5)
2 Eclissage décalé par rapport à l’appui
La continuité est réalisée par éclissage sur l’âme des deux tronçons de pannes à rendre continus : on n’éclisse pas
les semelles car l’éclissage de la semelle supérieure gênerait l’appui couverture sur panne ; l’éclissage de semelle
inférieure gênerait l’appui panne sur structure principale en cas de continuité réalisée sur appui.
L’éclissage est symétrique par rapport au plan de l’âme (une éclisse de part et d’autre) : les boulons travaillent en
double cisaillement.
Attention : limiter le jeu des boulons dans leur trou sous peine de n’avoir qu’une continuité partielle (voir calcul
illustratif en § 4.4 ci-dessous).
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La continuité est réalisée par platines d’about soudées à l’extrémité de chaque tronçon de panne et boulonnées
entre elles. On ne peut pas utiliser de boulons extérieurs côté semelle supérieure, pour ne pas géner la pose de la
couverture. On ne peut utiliser de boulons extérieurs (dessinés en pointillés bleus) côté semelle inférieure que si le
joint de continuité est décalé par rapport à l’appui ; mais cette disposition n’a d’intérêt que si la semelle inférieure
est en forte traction dans la section où la continuité est réalisée, ce qui n’est pas fréquent.
La disposition courante est donc : platines sans boulon extérieur.
La continuité par éclissage reste cependant plus utilisée, permettant une meilleure commodité de montage.
La continuité de pannes en Z est obtenue par emboîtement d’un profilé dans l’autre :
L L L L
T1 T3
T2 T4
R 1-2
T1, T2, Tronçon 1, tronçon 2, etc.
R 1-2 Zone de recouvrement 1-2
Le recouvrement est obtenu en donnant aux tronçons une sur-longueur par rapport à la
longueur de la travée. En général, la sur-longueur est de l’ordre de 0,1 L au-delà de chaque
appui (un tronçon courant a ainsi une longueur de 1,2 L). Pour les tronçons de rive, on donne
souvent une sur-longueur un peu plus grande, de l’ordre de 0,15 L au-delà du premier appui
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intermédiaire du fait que le moment sur cet appui est maximal en valeur absolue (un tronçon
de rive a ainsi une longueur de 1,15 L).
La rigidité de l’assemblage, notamment dans les cas de recouvrement court, doit être évaluée
par l’expérimentation.
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Compte tenu de la forme de la section des pannes, l’éclissage est placé d’un seul côté, avec
des boulons en cisaillement simple.
La rigidité de l’éclissage, notamment dans les cas d’éclissage court, doit être évaluée par
l’expérimentation.
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Prenons l’exemple d’une panne à deux travées de 10 mètres, avec continuité réalisée par
éclissage :
10 m 10 m
350 mm
1000 mm
La prise de jeu permet une rotation de 4/350 = 0,0114 rd, ce qui correspond à libérer, sur
appui, un moment égal à 0,0114 (3EI/L).
Si on suppose que la panne a été dimensionnée par le critère de flèche de L/200 à l’ELS, avec
l’hypothèse d’une continuité parfaite :
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Le moment libéré sur appui vaut : 0,0114 x 1200 qELS L2 / 384 = qELS L2 / 28
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La flèche additionnelle en travée vaut environ : (qELS L2 / 28)(L2 / 16) = qELS L4 / (448EI)
Soit (1) par boulonnage direct de la semelle inférieure de la panne sur la semelle
supérieure de la poutre principale (traverse de portique en général) ;
Soit (2) par l’intermédiaire d’une échantignole, simple ou double ;
Soit (3) par double cornière âme de panne sur âme de poutre principale.
La solution (2), par échantignole, est la plus utilisée car elle permet un montage plus facile et
permet aussi de donner la raideur nécessaire à l’attache vis-à-vis des efforts parallèles au
versant. De plus, dans le cas des pannes minces profilées à froid, elle évite le problème
d’écrasement de l’âme sur appui.
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1
1
2
2
3 3
Légende :
1 Couverture
2 Panne
3 Semelle supérieure de la traverse du portique
Solution 3 :
Assemblage par cornières jumelées de chaque tronçon
de panne sur l’âme de la poutre porteuse (traverse de
portique)
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Assemblage par échantignole simple en plat plié pour Même assemblage avec échantignole raidie
panne Sigma – la panne est « suspendue » pour éviter
la compression locale de l’âme (aussi utilisé pour les
pannes Zed emboîtées).
Figure 5.2 Différents types d’échantignole pour panne Sigma ou panne Zed
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6. Liernes et bretelles
6.1 Fonctions des liernes et des bretelles
Le liernage des pannes d’une toiture a les fonctions suivantes :
En phase de montage du bâtiment, assurer la rectitude des pannes avant mise en place de
la couverture :
¾ Pour permettre une mise en œuvre correcte des fixations couverture sur panne (vis
auto-taraudeuses dans la partie plane de la semelle de panne) ;
¾ Pour obtenir un aspect satisfaisant des pannes vues de l’intérieur du bâtiment ;
¾ Pour ne pas perturber le comportement structural des pannes.
En phase d’exploitation du bâtiment, apporter aux pannes un maintien latéral :
¾ En association avec la couverture si on confère à la couverture un rôle de diaphragme
stabilisant les pannes ;
¾ De façon autonome, si la couverture n’a pas de rôle stabilisateur (voir Chapitre 3).
Apporter un maintien latéral signifie :
Limiter la portée de la panne stabilisée (ou de sa semelle supérieure isolée) vis-à-vis des
actions latérales (suivant le versant) ;
Limiter la longueur de déversement sous moment négatif et/ou positif ;
Limiter la longueur de flambement latéral pour les pannes comprimées (celles qui ont une
fonction de buton).
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Pour remplir correctement ces fonctions, il faut créer dans le plan de chaque versant, un
élément structural raide : les liernes seules ne suffisent pas. Les seules liernes égalisent le
déplacement latéral des pannes mais ne l’annulent pas, il faut leur associer des « bretelles »
qui permettent de constituer une poutre-treillis dans le versant, dont les membrures sont deux
pannes voisines, les montants sont les liernes et les diagonales sont les bretelles.
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Cette poutre treillis est généralement constituée en haut de versant de façon à ce que les
liernes soient tendues sous charges gravitaires, sauf leur tronçon supérieur (dans la hauteur de
la poutre-treillis), les bretelles étant également positionnées de façon à être tendues.
Suivant la longueur du versant, il peut être nécessaire de placer une poutre de liernage
intermédiaire : prévoir un rang de bretelles tous les 15 mètres de versant environ.
6
4
3 3
Légende :
1 Faîtage 4 Liernes placées aux quarts points de la travée
2 Bas de versant 5 Bretelles
3 Portiques 6 Pannes membrures de la poutre de liernage
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La fonction attribuée aux liernes est, on l’a vu, tributaire de celle attribuée à la couverture. Par
exemple, si on a attribué à la couverture un rôle de diaphragme (couverture en plaques
nervurées en acier, vissées sur les pannes), il n’est pas nécessaire d’attribuer aux liernes le
rôle de stabiliser la semelle supérieure des pannes (celle sur laquelle la couverture est vissée).
Si l’encastrement panne sur couverture est suffisant, il peut de plus ne pas être nécessaire de
stabiliser la semelle inférieure par des liernes.
Si, en revanche, on n’a pas attribué à la couverture un rôle de diaphragme, le liernage est
utilisé pour stabiliser latéralement :
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Maintien de la semelle inférieure – semelle supérieure maintenue par la couverture jouant un rôle de diaphragme
Maintien des deux semelles : lierne en cornière, fixation par cornière soudée sur lierne et 2 boulons sur panne
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Maintien des deux semelles : lierne en tube, continue au droit des pannes
Maintien des deux semelles : lierne en cornière, continue au droit des pannes, fixation par cornière soudée sur
lierne et 2 boulons sur panne
Il faut notamment prendre garde aux phénomènes d’accumulation (répartitions non uniformes
de la neige sur la toiture) liés à la forme des constructions.
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a) b)
Figure 7.1 a) Construction avec décrochement en élévation : la charge de neige par m2 est
plus importante au pied du décrochement qu’en zone courante. Si on garde
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Pour les pannes profilées à froid, il est facile d’avoir une résistance
supérieure à hauteur constante : il suffit d’augmenter l’épaisseur de la tôle à
partir de laquelle la panne est profilée.
En revanche, pour les pannes IPE, il n’est pas économique de prendre des
HEB de même hauteur, mieux vaut adopter une solution par rapprochement
des pannes dans la zone de plus forte charge.
Figure 7.1 b) Même phénomène le long d’un acrotère de long pan (en bas d’un versant) :
dans cette zone, il faut des pannes plus résistantes à espacement constant, ou
des pannes plus rapprochées
7.2 Vent
Soulèvement de la toiture dans les bâtiments ouverts
Dans bon nombre de configurations courantes, l’action exercée par le vent sur les toitures
est une action de soulèvement. Il faut accorder une grande attention aux ouvertures
existant dans les parois verticales du bâtiment qui peuvent provoquer une augmentation
notable de cette action de soulèvement. Un soulèvement significatif en toiture a une
influence sensible sur la conception de l’empannage : semelle inférieure des pannes
comprimée en travée (à maintenir vis-à-vis du déversement), échantignoles fortement
sollicitées…
une partie de toiture. C’est le cas notamment des toitures avec décrochement en
élévation.
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Pannes comprimées
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Lorsque le pignon d’un bâtiment classique est frappé par le vent (voir Figure 1.2), les
pannes jouant le rôle de buton ou de montant de poutre-au-vent se trouvent comprimées.
2 5
4
1 Panne 4 Bracon
2 Traverse du portique de pignon 5 Excentrement
3 Potelet de pignon 6 Vent
Attention : Si on veut éviter de mettre les potelets de pignon en compression, il faut prévoir des trous oblongs à
grand axe vertical dans la liaison potelet/traverse.
Figure 7.3 Conception en pignon générant un moment d’excentrement important dans la panne
Les charges suspendues à la semelle inférieure peuvent générer des contraintes locales
qu’il convient de limiter autant que faire se peut :
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¾ Les charges gravitaires ont une composante suivant versant qui met en flexion
latérale la semelle inférieure : pour limiter cette flexion, introduire ces charges au
voisinage de liernes stabilisant la semelle inférieure.
¾ Les charges accrochées en extrémité de semelle provoquent la flexion de cette
semelle (contrainte perpendiculaire aux contraintes de flexion générale, et
cumulables dans une combinaison de Von Mises).
Équipements posés sur la toiture
Lorsque des équipements sont posés en toiture, il faut évidemment tenir compte des
charges dues à leur poids pour le calcul des pannes. Il faut également évaluer l’incidence
qu’ils ont sur les charges climatiques en toiture (accumulation de neige autour d’un
équipement formant une excroissance par rapport au plan de la toiture, actions locales du
vent, combinaisons neige + vent).
Dans ce même paragraphe, on peut citer les lanterneaux éclairants en forme de voûtes,
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qui exercent en pieds de voûte une poussée suivant leur ligne d’appui (généralement
horizontale).
La charge d’entretien a alors, le plus souvent, une valeur par m2 supérieure à celle de la neige
(avec laquelle elle n’est pas cumulable, car on suppose qu’on évite de réaliser des travaux
significatifs en couverture par temps de neige), et peut donc avoir une incidence directe sur le
dimensionnement des pannes.
De plus, la charge d’entretien est locale : elle n’affecte qu’une seule travée de pannes
continues, ce qui constitue un facteur aggravant pour le moment en travée et la flèche.
Créé le jeudi 23 septembre 2010
Concernant la flèche des pannes, il faut bien prendre garde à ce que la charge d’entretien ne
crée pas de contre-pente en couverture (les couvertures multicouches sont à faible pente), car,
si on exclut le cumul charge d’entretien + neige, on ne peut en revanche pas exclure qu’une
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forte pluie survienne en cours de travaux de réfection. La présence d’une contre-pente initie
alors un phénomène d’accumulation d’eau.
Exemple de scénario : sous l’effet d’une forte chute de neige, pannes et couverture se
déforment. Si ces déformations sont telles que la pente sur couverture se trouve inversée,
lorsque la neige fond, l’écoulement des eaux de fonte vers les descentes se trouve empêché et
des flaques se forment. Plus la couverture et les pannes sont souples, plus les flaques sont
profondes et étendues … La charge d’eau peut y devenir supérieure à la charge de neige, voire
supérieure à la résistance des pannes. De plus, une succession d’épisodes chute de neige,
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fonte, chute de neige, fonte…n’est pas exclue et aggrave le phénomène. Il importe donc de
concevoir un empannage suffisamment raide pour que l’écoulement des eaux de fonte de la
neige soit toujours possible : pas de contre-pente sous les combinaisons de charges E.L.U.
intégrant la charge de neige : c’est un des cas –rares – où il importe de vérifier un critère de
déformation pour des combinaisons E.L.U.
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