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P6112-F3/4
COMPTABILITÉ APPROFONDIE
Ce fascicule comprend :
La série 03
Les devoirs 4 et 5 sont associés à cette série et à envoyer à la correction (se reporter au calendrier
d’envoi des devoirs dans le guide de la formation).
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Objectifs de la série
Les comptes des sociétés sont mis à la disposition du public. Ils doivent donc faire l’objet
d’une vérification et d’une certification par des tiers indépendants. Cette série propose
une Introduction à l’audit légal des comptes annuels, rédigée par Joël Haimovici.
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SÉRIE 03
PLAN DE LA SÉRIE
TITRE IV. LES DETTES FINANCIÈRES ET LES AUTRES FONDS PROPRES ................... 67
CHAPITRE 1. LES EMPRUNTS OBLIGATAIRES..................................................................... 67
Section 1. Caractéristiques générales des emprunts obligataires ........................................ 67
Section 2. La comptabilisation des emprunts obligataires sans conditions
particulières........................................................................................................... 73
Section 3. La comptabilisation des emprunts obligataires et bons pouvant donner
accès au capital ou droit à l’attribution de titres de créances ............................ 82
CHAPITRE 2. LES AUTRES FONDS PROPRES ........................................................................ 92
Section 1. Généralités ............................................................................................................ 92
Section 2. Titres participatifs ................................................................................................ 93
Section 3. Titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI) .............................................. 93
Section 4. Avances conditionnées......................................................................................... 93
Section 5. Obligations remboursables en actions (ORA) .................................................... 94
Section 6. Comptes bloqués d’associés devant être incorporés au capital ......................... 95
CHAPITRE 3. LES COMPTES COURANTS D’ASSOCIÉS ...................................................... 96
Section 1. Généralités ............................................................................................................ 96
Section 2. Comptes courants d’associés non bloqués.......................................................... 96
Section 3. Comptes courants d’associés bloqués par convention ou par les statuts .......... 97
Les devoirs n° 4 et 5 sont associés à cette série et à envoyer à la correction. (Se reporter au calendrier
d'envoi des devoirs dans le guide de la formation).
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I. Formalités juridiques
Le législateur sur les sociétés a prévu une série d’étapes permettant d’aboutir à l’existence d’une
société.
– La rédaction des statuts : c’est un acte écrit et signé par les associés qui contient leur engagement
du fait d’une promesse d’apports. La société est constituée dès la signature des statuts.
– La réalisation des apports : c’est le dépôt en numéraire chez un notaire ou à la banque, c’est le
transfert de propriété d’un immeuble. En contrepartie, les associés reçoivent des titres.
– L’acte constitutif : une fois les apports réalisés, l’acte constitutif doit être enregistré dans le délai
d’un mois. Les tiers en ont connaissance.
– Publicité : les formalités de publicité consistent à rédiger un avis d’insertion dans un journal
d’annonces légales, à déposer au centre de formalités des entreprises le dossier d’immatriculation
de la société, et à procéder à une insertion dans le bulletin officiel des annonces civiles et
commerciales. La société existe juridiquement et tous les tiers sont informés.
– L’assemblée générale constitutive : il y a tenue d’une assemblée générale constitutive au cours de
laquelle les dirigeants seront désignés.
– Immatriculation : la société acquiert la personnalité morale lors de son immatriculation au Registre
de commerce des sociétés (extrait K bis).
Les apports font l’objet d’une étude pour chaque type de sociétés. Toutefois, la société anonyme
constitue le modèle qui recense l’ensemble des écritures. Cette société servira de trame pour
l’application des règles et du jeu des comptes.
I. Principes
La rédaction des statuts consigne la promesse d’apports à la société. De ce fait la société détient des
créances sur les associés.
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Après avoir promis de s’engager, les associés doivent libérer le capital, c’est-à-dire réaliser les apports
qu’ils ont promis. Les créances sur les associés font place aux biens apportés.
Le bilan établi au moment de la constitution de la société montre clairement les éléments suivants :
– à l’actif : les créances ou les biens apportés,
– au passif : le montant du capital social.
EXEMPLE
Plusieurs associés constituent une société en effectuant des apports en numéraire à concurrence de
15 000 000 €.
REMARQUE
Si le capital est libéré partiellement :
– Apport construction 6 000 000 €
– Libéré par la banque 4 500 000 €
– Reste à libérer 4 500 000 €
A. État du capital
Le compte 109 est également utilisé par le PCG. Il traduit l’exigibilité des créances sur les associés :
109 « Actionnaires : capital souscrit – non appelé ». (À verser dans les 5 ans.)
L’existence du compte 109 n’est admise que pour les actions de numéraire.
Dès qu’une fraction du capital est appelée, la créance est inscrite au débit du compte 4562
« Apporteurs – Capital appelé non versé ».
Le capital est libéré normalement. Les actions d’apport en nature sont libérées dès leur émission.
EXEMPLE
Les associés constituent une SA au capital de 15 000 000 € (150 000 actions de 100 €) réparti en :
100 000 actions de numéraire intégralement libérées, 50 000 actions émises pour rémunérer l’apport
du siège social.
Le capital n’est pas entièrement libéré. Les actions de numéraire doivent être libérées de la moitié de
leur valeur nominale ; les organes dirigeants disposent d’un délai de 5 ans suivant l’immatriculation au
Registre du Commerce et des Sociétés pour appeler la libération du surplus.
EXEMPLE
Le capital est composé de 100 000 actions de 100 €.
1. Versements anticipés
L’appel du capital entraîne le versement des fonds. Les associés peuvent ne pas attendre et verser de
façon anticipée leur quote-part. Le PCG a prévu le compte 4564 « Associés versements anticipés ».
EXEMPLE
Au moment de sa constitution, le capital d’une SA composé de 80 000 actions de 100 € est libéré du
minimum légal. Lors de l’appel du 3e quart, M. Sitôt qui possède 400 titres se libère de la totalité.
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Quand l’actionnaire ne répond pas à l’appel du capital, la société lui adresse une mise en demeure.
L’actionnaire dispose d’un mois pour envoyer son versement. Le délai expiré, la société peut procéder
à la vente des actions de l’actionnaire défaillant. Cette vente peut être réalisée selon deux possibilités :
– Société cotée en bourse (exécution en bourse).
– Société non cotée (vente aux enchères publiques par notaire ou agent de change).
Le compte concerné pour les actionnaires défaillants est le compte 4566 « Actionnaires défaillants ».
EXEMPLE
M. Retard a souscrit 200 actions de numéraire sur un capital de 20 000 actions. Les actions ont toutes
une valeur nominale de 100 €. Le capital a été libéré du minimum légal. M. Retard ne répond pas à
l’appel du 3e quart. Ses titres sont vendus aux enchères publiques à M. Gentil et cette vente est réalisée
pour une somme de 17 000 €. Des intérêts de retard sont réclamés au taux de 12 % l’an pour une
période de 2 mois. Des remboursements de frais sont demandés pour un montant de 200 €.
Cette écriture signifie que M. Retard doit 200 25 € = 5 000 € et cette somme représente le 3e quart.
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Le défaillant doit le 3e quart = 5 000 Vente des titres libérés des 3/4 = 17 000
Le défaillant doit le 4e quart = 5 000 4e quart = 5 000
Les intérêts de retard 5 000 12 % 2/12 = 100 22 000
Les frais = 200
10 300
22 000 – 10 300 = 11 700
La société doit au défaillant 11 700 €
Le défaillant doit le 3e quart = 5 000 Vente des titres libérés des 3/4 = 17 000
Les intérêts de retard 5 000 12 % 2/12 = 100 17 000
Les frais = 200
5 300
17 000 – 5 300 = 11 700
La société doit au défaillant 11 700 €
D. Apports particuliers
1. Apports en industrie
L’article 1843-2 du Code civil précise que « les apports en industrie ne concourent pas à la formation
du capital social mais donnent lieu à l’attribution de parts ouvrant droit au partage des bénéfices et
de l’actif net, à charge de contribuer aux pertes ». La conséquence est sans ambiguïté : aucune
écriture comptable ne doit être enregistrée.
EXEMPLE
7 associés créent une SA. Paul apporte un immeuble évalué à 5 000 000 € sur lequel un emprunt de
1 000 000 € reste dû. La SA reprend cet emprunt à sa charge, les 6 autres associés apportent en
numéraire 6 000 000 €.
Le capital est donc de 10 000 000 €.
Sur le plan fiscal, les droits d’enregistrement sont calculés sur 11 000 000 €.
3. Apports de créances
Lors d’un apport de créances, il existe un risque pour la société bénéficiaire de ne pas recouvrer la
valeur nominale de la créance. La prévention contre ce risque est assurée selon les deux possibilités
suivantes :
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EXEMPLE
Un associé apporte une créance client pour une somme de 239 200 €.
EXEMPLE
Une créance client est apportée pour 239 200 €. Cette créance est garantie à hauteur de 200 000 €. Le
client ne règle que 190 000 €. L’associé demeure débiteur envers la société de 10 000 €.
La partie non couverte par la garantie génère une perte pour la société.
EXEMPLE
Une créance client présente une valeur nominale de 239 200 €. Cette créance est apportée pour
200 000 €. Dans ces conditions, il existe deux modes de comptabilisation :
– la valeur d’apport ;
– la valeur nominale.
Si le client opère un règlement inférieur à 200 000 €, la société constatera une perte au compte 6714
« Créances devenues irrécouvrables dans l’exercice ». Si un règlement supérieur à 200 000 € est
effectué, la société constatera un gain.
À la place d’un compte de « Provision », il est permis d’utiliser un compte 419 « Clients – compte
correcteur », notamment le compte 4192.
Le recouvrement peut faire l’objet d’une garantie pour la valeur d’apport ou pour une valeur
inférieure.
EXEMPLE
Une créance présente une valeur nominale de 239 200 €. Elle est apportée pour 200 000 €. La
garantie porte sur un montant limité à 190 000 €. Le paiement atteint 185 000 €.
Par hypothèse, le compte 412 « Clients – Créances de l’associé » est débité pour la valeur nominale et
le compte « Provision » a été utilisé pour 39 200 €. Le règlement de la créance génère les écritures
suivantes :
I. Particularités juridiques
Pendant de nombreuses années, le montant du capital pour les SARL a été fixé à 7 622,45 € et devait
faire l’objet d’une libération immédiate.
Depuis la loi sur l’initiative économique du 21 juillet 2003, aucun seuil minimum n’est exigé. Le
capital d’une SARL peut donc être fixé à 1 €.
L’article L. 223-7 dispose : « Les parts représentant des apports en numéraire doivent être libérées
d’au moins un cinquième de leur montant. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois
sur décision du gérant, dans un délai qui ne peut excéder cinq ans à compter de l’immatriculation de
la société au registre du commerce et des sociétés. »
Les apports en nature doivent être immédiatement libérés. Leur évaluation est vérifiée par un
commissaire aux apports désigné à l’unanimité par les associés ou, en justice, à la demande de l’un
d’eux. Le commissaire aux apports établit un rapport. Toutefois, l’intervention d’un commissaire aux
apports est facultative lorsque aucun apport ne dépasse 7 500 € et si, en outre, la valeur totale de
l’ensemble des apports en nature n’excède pas la moitié du capital social.
L’apport en industrie est autorisé mais ne participe pas à la constitution du capital social.
Les apports en numéraire doivent demeurer bloqués chez un notaire, à la Caisse des dépôts et
consignations ou dans une banque jusqu’à immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
EXEMPLE
Deux associés constituent une SARL au capital de 8 000 € divisé en 800 parts sociales de 10 €.
Albert apporte de l’argent à concurrence de 4 000 € et Bernard apporte un fonds de commerce évalué
à 4 000 €.
Albert dépose le minimum légal. L’apport de Bernard se décompose comme suit :
Matériel et outillage 2 000 €
Marchandises 2 000 €
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I. Particularités juridiques
Les textes légaux sont silencieux.
Aucun capital minimum n’est exigé.
La libération des apports en numéraire est laissée à la libre appréciation des statuts ou des dirigeants.
Les apports en industrie sont autorisés mais ne forment pas le capital social.
EXEMPLE
Deux associés conviennent de constituer une SNC dotée d’un capital de 1 000 000 € qui se
décompose en 100 000 parts de 10 € représentatives d’apports en numéraire et d’apports en nature.
Claude souscrit à 500 000 € qu’il libère à concurrence de 250 000 €. Dominique apporte le
complément constitué d’un fonds de commerce dont les éléments sont :
Éléments incorporels (clientèle, droit au bail) 250 000 €
Matériel et outillage 100 000 €
Marchandises 50 000 €
Créances clients 120 000 €
Dettes contractées auprès des fournisseurs –20 000 €
Libération du capital :
Régularisation du capital :
Régularisation du capital :
I. Particularités juridiques
Le capital est composé d’actions.
Les commandités peuvent effectuer des apports en nature ou en numéraire. Dans cette hypothèse, ils
reçoivent des actions et cumulent la qualité de commandité et de commanditaire. Si les commandités
effectuent des apports en industrie, ces apports ne concourent pas à la formation du capital.
Un capital minimum est exigé : il est de 37 000 € si la société ne fait pas appel public à l’épargne ; il
est de 225 000 € dans le cas contraire.
Les règles évoquées pour la société anonyme sont transposables pour ce type de société.
I. Particularités juridiques
Les commandités et les commanditaires souscrivent au capital. Ils sont donc associés.
Les règles évoquées pour la constitution de la société en nom collectif sont transposables à la société
en commandite simple.
La distinction entre commanditaires (responsables à concurrence de leurs apports) et commandités
(responsables indéfiniment et solidairement) peut s’avérer pertinente dans la précision des comptes
utilisés.
I. Particularités juridiques
Un associé unique peut constituer une société : elle est alors dénommée société par actions simplifiée
unipersonnelle.
Le capital minimum requis s’élève à 37 000 €.
Les règles évoquées pour la société anonyme sont transposables pour ce type de société.
A. Inscription au bilan
1. Inscription directe
EXEMPLE
Les frais supportés à l’occasion de la constitution d’une SA s’élèvent à 4 000 €. Ils comprennent les
droits d’enregistrement et divers honoraires.
2. Inscription indirecte
À la clôture de l’exercice, les frais constatés sont transférés à l’actif en créditant le compte 72.
Selon les termes de l’article L. 232-9, « les frais de constitution de la société sont amortis avant toute
distribution de bénéfices et, au plus tard, dans un délai de cinq ans ».
Selon les termes de l’article D. 19, les frais d’établissement sont amortis selon un plan et dans un délai
maximal de cinq ans.
Le mode linéaire paraît le plus approprié. Le respect de la règle du prorata temporis n’est pas
obligatoire.
EXEMPLE
Les frais de constitution sont amortis sur 4 ans.
À la clôture de l’exercice au cours duquel, les frais sont totalement amortis, il convient de solder les
comptes concernés et d’en porter mention à l’annexe.
I. Cas général
A. Généralités
Catégories Objectif
Augmentation de capital : Simple aménagement des capitaux propres
– par incorporation de réserves
Augmentation de capital : Véritable augmentation des capitaux propres
– par apport en numéraire
– ou par apport en nature
– ou par conversion de créances détenues sur la
société par des tiers
2. Modalités juridiques
Les explications et les exemples seront donnés pour les augmentations de capital en actions des SA,
mais les développements s’appliquent de la même façon pour les parts sociales des SARL, sauf
indication contraire.
1. Généralités
Soit par augmentation de la valeur nominale des actions, modalité qui évite les rompus mais qui
est rarement utilisée dans les grandes sociétés.
Augmentation du capital social
= Nombre d’actions (Nouvelle VN – Ancienne VN)
= Valeur des comptes de capitaux propres transférés
Exemple : SA Incorporo
La SA Incorporo, non cotée en Bourse, a un capital social ayant les caractéristiques suivantes :
– 60 000 actions,
– VN de l’action égale à 100 €.
Elle décide lors de l’AGE du 1er juin N d’augmenter son capital par l’attribution d’actions gratuites en
incorporant :
– des primes liées au capital social pour un montant de 600 000 €,
– un écart de réévaluation libre pour un montant de 300 000 €,
– des réserves facultatives pour un montant de 3 000 000 €,
– un report à nouveau créditeur pour un montant de 100 000 €.
Solution : SA Incorporo
Nombre d’actions nouvelles = (600 000 + 300 000 + 3 000 000 + 100 000) / 100 = 40 000
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Si l’action n’est pas cotée, il faut calculer la valeur théorique du DA au moyen de 4 étapes.
(I) Il convient tout d’abord d’estimer la valeur économique d’une action ancienne avant
l’augmentation en se basant sur des méthodes d’évaluation de l’entreprise.
(II) Il faut ensuite calculer la valeur d’une action nouvelle après augmentation de capital à partir d’un
tableau.
Solution : SA Incorporo
Tableau de calcul économique de la valeur de l’action nouvelle après augmentation de capital par
incorporation de réserves :
Valeur économique Valeur économique totale
Évolution Nombre d’actions
d’une action en € des actions en €
Avant augmentation Nombre d’actions anciennes Valeur économique Nombre d’actions anciennes
du capital = 60 000 d’une action ancienne Valeur économique d’une
= 200 action ancienne =
= 60 000 200
= 12 000 000
Augmentation de Nombre d’actions nouvelles 0 0
capital = 40 000
Après augmentation Nombre total d’actions Valeur économique Valeur économique totale
de capital = 60 000 + 40 000 totale / Nombre total = 12 000 000
= 100 000 d’actions = Valeur de
l’action nouvelle
= 12 000 000 / 100 000
= 120
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(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DA
nécessaire pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles :
Solution : SA Incorporo
– il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DA, permettant d’obtenir 40 000 actions nouvelles,
– le nouvel actionnaire devra donc acquérir 3 DA pour obtenir 2 actions nouvelles.
3 (valeur du DA) = 2 120
2 120
valeur du DA = = 80 €
3
Solution : SA Incorporo
200 = 120 + 80
L’attribution d’actions gratuites ne donne lieu à aucune comptabilisation, car il n’y a pas de sortie
de trésorerie. Cependant le nombre d’actions a augmenté et le coût unitaire moyen a donc baissé.
En cas de cession des DA, la valeur comptable des droits cédés, calculée selon la méthode fiscale,
entraîne une diminution de la valeur comptable des actions.
Valeur comptable du droit au jour de la cession
Prix cession du droit
= Coût unitaire moyen d’acquisition de l’action
Prix cession du droit + Valeur de l’action nouvelle
Pour les sociétés cotées, la valeur de l’action nouvelle est la valeur cotée au jour de la cession.
Pour les sociétés non cotées, il semble possible de prendre la valeur théorique de l’action nouvelle
après augmentation.
Exemple : SA Sousda
La SA Sousda avait acquis en janvier N–2, 12 000 actions de la SA Incorporo (voir exemple
précédent) au prix de 110 €.
Elle décide de vendre les DA obtenus suite à l’augmentation de capital de la SA Incorporo au prix de
80 .
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Solution : SA Sousda
80
Valeur comptable du DA au jour de la cession = 110 = 44 €
80 + 120
La SA Sousda avait et garde plus de 10 % des actions de la SA Incorporo (12 000 / 100 000 = 12 %),
donc il s’agit de titres de participation.
1. Généralités
Cette augmentation se traduit par une augmentation du capital social et une prime d’émission :
Exemple : SA Numerex
Solution : SA Numerex
Augmentation du capital social = 40 000 100 = 4 000 000 €
Prime d’émission = 40 000 (120 – 100) = 800 000 €
Pour les SA :
– au minimum 1/4 du montant de la valeur nominale des actions et toute la prime d’émission
doivent être libérés immédiatement lors de la souscription,
– le solde doit être libéré dans les 5 ans suivant la date où l’augmentation de capital est devenue
définitive.
Le versement des fonds est comptabilisé au crédit du compte 4563 « Associés – Versements reçus
sur augmentation de capital », classé au passif du bilan sous la rubrique « Emprunts et dettes
financières divers ».
Solution : SA Numerex
Comptabilisation des versements en mai N :
Dans la SA, la date de comptabilisation est celle d’établissement du certificat de dépôt du dépositaire.
Dans la SARL, c’est, à défaut de texte légal, la date de l’AGE constatant l’augmentation.
L’appel du capital non libéré et le cas de l’actionnaire défaillant sont traités de la même façon que lors
des opérations de constitution.
Solution : SA Numerex
Comptabilisation de l’augmentation de capital, le 1er juin N :
Capital libéré
Le capital total figurant au passif est donc de 10 000 000 € (6 000 000 + 1 000 000 + 3 000 000), dont
7 000 000 € versé (6 000 000 + 1 000 000).
Le prix d’émission des nouvelles actions est supérieur ou égal à la VN, mais est en général inférieur à
la valeur réelle de l’action ancienne, afin de faciliter les souscriptions. L’émission d’actions nouvelles
entraîne alors une baisse de la valeur réelle de l’action ancienne, malgré une augmentation de la
valeur réelle du patrimoine.
En contrepartie dans les SA, chaque titulaire d’une action ancienne reçoit un droit préférentiel de
souscription (DPS) :
– les actions nouvelles sont souscrites proportionnellement au nombre de DPS,
– les DPS peuvent être achetés ou vendus,
– l’AGE d’une SA peut décider de supprimer partiellement ou totalement le DPS.
Aucun DPS n’est prévu légalement pour les sociétés autres que les SA, mais le procédé peut être
utilisé, l’autre solution étant de fixer le prix d’émission à la valeur économique de l’action pour rendre
l’opération équitable pour les anciens actionnaires.
b. Évaluation du DPS
Si l’action n’est pas cotée, il faut calculer la valeur théorique du DPS au moyen des 4 étapes
suivantes :
(I) Il convient tout d’abord d’estimer la valeur économique d’une action ancienne avant
l’augmentation en se basant sur des méthodes d’évaluation de l’entreprise.
(II) Il faut ensuite calculer la valeur d’une action nouvelle après augmentation de capital à partir d’un
tableau.
Solution : SA Numerex
Tableau de calcul économique de la valeur de l’action nouvelle après augmentation de capital par
apport en numéraire :
Valeur économique Valeur économique totale
Évolution Nombre d’actions
d’une action en € des actions en €
Avant augmentation Nombre d’actions Valeur économique d’une Nombre d’actions anciennes
du capital anciennes action ancienne = Valeur économique d’une
= 60 000 = 144 action ancienne =
= 60 000 144
= 8 640 000
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(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DPS
nécessaires et le prix total d’émission à verser pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles.
(Nombre de DPS nécessaires Valeur du DPS) + (Nombre entier d’actions nouvelles Prix d’émission) =
Nombre entier d’actions nouvelles Valeur action nouvelle
Solution : SA Numerex
– il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DPS, permettant d’obtenir 40 000 actions nouvelles,
– le nouvel actionnaire devra donc acheter 3 DPS et payer 2 fois le prix d’émission pour obtenir
2 actions nouvelles.
(3 valeur du DPS) + (2 120) = 2 134,4
(2 134,4) (2 120)
Valeur du DPS = = 9,6 €
3
Valeur d’une ancienne action avant augmentation = Valeur d’une nouvelle action après augmentation
+ Valeur du DPS
Solution : SA Numerex
144 = 134,4 + 9,6
Hypothèse A
Marc vend ses 10 DPS et reçoit :
10 9,6 = 96 €
Vérification de la neutralité de l’opération :
10 144 = (10 134,4) + 96 = 1 440 €
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Hypothèse B
2
Marc vend 1 DPS pour 9,6 € et souscrit 6 actions nouvelles (9 ) au prix de :
3
6 120 = 720 €
Vérification de la neutralité de l’opération :
(10 144) + 720 = (16 134,4) + 9,6 = 2 160 €
Hypothèse C
Marc achète 2 DPS pour le prix de :
2 9,6 = 19,2 €
2
Il souscrit 8 actions nouvelles (12 ) au prix de :
3
8 120 = 960 €
Vérification de neutralité de l’opération :
(10 144) + 19,2 + 960 = (18 134,4) = 2 419,20 €
Lors de la souscription des actions nouvelles, par souci de simplification, la valeur du DPS n’est pas
détachée, donc :
– les actions anciennes sont maintenues à leur coût d’origine,
– les nouvelles actions sont comptabilisées au prix d’émission.
En cas de cession des DPS, la valeur comptable des droits cédés est calculée selon la méthode fiscale
comme pour les DA.
Exemple : SA Sousdep
La SA Sousdep a acquis des actions de la SA Dupont cotée en bourse dont elle détient moins de 10 %
du capital :
– Le 01.01.N–2, 500 actions au prix unitaire de 90 €.
– Le 01.01.N–1, 500 actions au prix unitaire de 110 €.
Le 01.01.N, elle obtient 1 DPS par action suite à l’augmentation de capital en numéraires de la SA
Dupont.
Solution : SA Sousdep
90 + 110 30
Valeur comptable du DPS au jour de la cession =
2 30 + 90 = 25€
32 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Comptabilisation de la cession des DPS le 01.02.N, comme une cession de VMP puisque la SA
Sousdep détient moins de 10 % du capital de la SA Dupont :
1. Généralités
L’augmentation de capital par apports en nature entraîne une augmentation du capital social et une
prime d’apport (compte 1043).
Exemple : SA Apportnaturex
La SA Apportnaturex est constituée de 3 000 actions de VN 1 000 €, dont la valeur économique est
estimée à 1 500 €.
L’AGE décide, le 1er septembre N, d’une augmentation de capital par apport en nature et approuve
l’évaluation d’un terrain évalué à 301 000 €.
Solution : SA Apportnaturex
301 000
Nombre d’actions nouvelles = = 200,67
1500
La SA doit donc émettre 200 actions nouvelles et verser une soulte.
Montant de la soulte = 301 000 – (200 1 500) = 1 000 €
P1201-F3/4 SÉRIE 03 33
P6112-F3/4
Solution : SA Apportnaturex
Comptabilisation de l’augmentation de capital par apport en nature, le 01.09.N :
1. Généralités
Le commissaire aux comptes vérifie l’arrêté de comptes et peut établir le certificat de libération des
actions. Dans les SA, les actionnaires renoncent à leur DPS.
L’augmentation de capital par compensation de créances entraîne une augmentation de capital et une
prime d’émission.
Valeur de la dette
Nombre d’actions nouvelles =
Valeur économique estimée de l’action
Exemple : SA Dettecreantex
Le capital de la SA Dettecreantex est composé 5 000 actions de VN 100 €, qui ont une valeur
économique estimée à 150 €. Un fournisseur accepte la conversion de sa créance d’un montant de
120 000 € en actions. Le certificat de libération des actions du commissaire aux comptes est établi le
10 juin N.
Solution : SA Dettecreantex
120000
Nombre d’actions nouvelles = = 800 actions
150
34 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
La date de comptabilisation est celle la date d’établissement du certificat du commissaire aux comptes.
Solution : SA Dettecreantex
Comptabilisation de l’augmentation de capital par apport en nature, le 10.06.N :
REMARQUES
Le compte 401 « Fournisseurs » sera remplacé suivant les cas en fonction du tiers concerné par :
– le compte 455 « Associés–Comptes courants »,
– le compte 168 « Autres emprunts et dettes assimilées ».
Par ailleurs, une soulte peut être versée par la société à cause des problèmes d’arrondis.
1. Généralités
Sur le plan comptable, les frais d’augmentation de capital comprennent uniquement les coûts externes
directement liés à l’opération, comme par exemple :
– les frais de conseil,
– les honoraires et commissions bancaires,
– les formalités légales,
– et certaines dépenses de communication et de publicité engagées exclusivement pour l’opération.
Les frais d’augmentation du capital peuvent s’imputer sur la prime d’émission : c’est la méthode
préférentielle.
Exemple : SA Tournex
Les frais de conseil de la SA Tournex suite à une augmentation de capital en numéraire s’élèvent à
90 000 € au 1er septembre N. La fiscalité n’est pas prise en compte. L’entreprise clôture ses comptes
au 31 décembre.
Solution : SA Tounex
Comptabilisation des frais d’émission au 01.09.N par imputation sur la prime d’émission :
b. Imputation en charges
Les coûts externes peuvent être comptabilisés en charges selon leur nature.
Les frais d’augmentation de capital peuvent être comptabilisés directement en frais d’établissement au
compte 2013 « Frais d’augmentation de capital ». Ils sont alors amortis par parts égales, au
maximum sur 5 ans, sans prorata temporis.
Dans le cas où les frais avaient préalablement été comptabilisés en charges, la comptabilisation se fait
au débit du compte frais d’augmentation de capital et au crédit du compte 721 « Production
immobilisée, immobilisations incorporelles ».
Solution : SA Tounex
Comptabilisation en frais d’établissement à la clôture au 31.12.N, si les frais d’émission avaient été
préalablement enregistrés en charges :
Il convient alors d’établir un seul tableau intégrant directement les 2 opérations. Cette technique est
rarement utilisée.
Exemple : SA Simultex
La SA Simultex au capital de 60 000 actions de VN 100 € avec une valeur économique de l’action
avant augmentation de 180 € décide :
– d’incorporer 1 500 000 € de réserves facultatives en émettant 10 000 actions nouvelles,
– d’émettre simultanément 30 000 actions nouvelles au prix d’émission de 120 €.
(III) Pour un nouvel actionnaire, il faut alors calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DA
nécessaire pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles :
– il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DA, permettant d’obtenir 10 000 actions nouvelles,
– le nouvel actionnaire devra donc acquérir 6 DA pour obtenir 1 action nouvelle.
6 (valeur du DA) = 144
144
valeur du DA = = 24 €
6
(IV) Pour un nouvel actionnaire, il faut calculer le coût d’acquisition du nombre entier de DPS
nécessaires et le prix total d’émission à verser pour obtenir un nombre entier d’actions nouvelles :
– il y a 60 000 actions anciennes, donc 60 000 DPS, permettant d’obtenir 30 000 actions nouvelles.
– le nouvel actionnaire devra donc acheter 2 DPS et payer 1 fois le prix d’émission pour obtenir
1 action nouvelle.
2 (valeur du DPS) + 120 = 144
144 120
valeur du DPS = = 12 €
2
P1201-F3/4 SÉRIE 03 37
P6112-F3/4
Valeur d’une ancienne action avant augmentation = Valeur d’une nouvelle action après augmentation
+ Valeur du DA + Valeur du DPS
180 = 144 + 24 + 12
REMARQUE
Si l’AGE décide de réaliser successivement une augmentation par incorporation de réserves, suivie
d’une augmentation par apport en numéraire, il convient de :
– traiter d’abord indépendamment les 4 étapes de l’augmentation par incorporation de réserves et
obtenir grâce à un 1er tableau le nombre total actions nouvelles et la valeur de l’action nouvelle,
– puis de traiter les 4 étapes de l’augmentation par apport en numéraire : les actions nouvelles du
1er tableau correspondant aux actions anciennes du 2e tableau.
a. Principes
Les BSA donnent la possibilité (et non l’obligation) à leurs souscripteurs de participer à une
augmentation de capital ultérieure :
– à un prix d’émission connu d’avance, appelé prix d’exercice,
– pendant une période déterminée.
Ils permettent donc de spéculer à la hausse du cours des actions tout en limitant la perte en cas de
baisse. La décision d’émettre des BSA relève de l’AGE.
L’émission de BSA est comptabilisée en primes d’émission au compte 1045 « Bons de souscription
d’actions ».
L’augmentation ultérieure de capital correspondant à l’utilisation de BSA se fait sans tenir compte
des BSA, comme une augmentation de capital ordinaire.
En cas de péremption des BSA non utilisés à la fin de la période de souscription, la société n’a rien à
comptabiliser, la prime enregistrée au compte 1045 reste acquise.
Exemple : SA Bsatex
La SA Bsatex est constituée de 50 000 actions. Elle émet 20 000 BSA, le 1er février N :
– prix d’émission du BSA égal à 10 €,
– parité de un BSA pour une action,
– prix d’exercice de l’action égal à 30 €,
– dates de souscription des actions du 1er février N au 1er février N+5.
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 40 €, le 1er mars N+1, et 15 000 BSA sont exercés.
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 27 €, le 1er février N+5, et les 5 000 BSA restant ne sont
donc pas exercés.
38 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Solution : SA Bsatex
Comptabilisation de l’émission des BSA, le 01.02.N :
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 40 € le 1er mars N+1 : 15 000 BSA sont exercés générant
une augmentation de capital de 15 000 actions nouvelles au prix d’émission de 30 €, à comptabiliser
normalement.
Le cours de l’action de la SA Bsatex est de 27 € le 1 er février N+5 et les 5 000 BSA restant ne sont
donc pas exercés et sont donc périmés. Aucune écriture n’est à comptabiliser.
L’acquisition des BSA est une acquisition de VMP, comptabilisé au compte 5082 « Bons de
souscription ».
Lors de l’exercice des bons :
Coût d’acquisition des actions = Prix d’émission des actions + Coût d’acquisition des BSA exercés
La péremption des BSA se traduit par des charges comptabilisées au compte 668 « Autres charges
financières ».
Exemple : SA Achabsa
La SA Achabsa, qui ne détenait aucune action de la SA Bsatex (voir exemple ci-dessus) :
– souscrit 1 000 BSA de la SA Bsatex, le 1er février N au prix de 10 €,
– exerce 700 BSA, le 01.03.N+1,
– et n’exerce pas les BSA restants.
Solution : SA Achabsa
Comptabilisation de l’acquisition des BSA, le 01.02.N :
Comptabilisation de l’exercice des bons, le 01.03.N+1, en VMP, car la SA Achabsa possède moins de
10 % des actions de la SA Bsatex :
a. Principes
L’émission d’ABSA peut être utilisée comme une technique d’incitation. Les BSA adossés aux actions
peuvent être, par exemple, consentis aux investisseurs ou aux dirigeants de la société.
Le BSA émis dans le cadre de ABSA est considéré comme ayant une valeur nulle :
– lors de la 1re augmentation de capital, la contrepartie des BSA n’est pas constatée,
– la 2e augmentation de capital est comptabilisée sans tenir compte des BSA,
– en cas de péremption des BSA non utilisés, la société n’a rien à comptabiliser.
I. Réduction de capital
A. Généralités
La société qui souhaite réduire ses capitaux doit respecter les conditions suivantes :
– la réduction de capital ne peut conduire à abaisser définitivement le capital à un montant inférieur
au minimum légal,
– la décision est prise dans les SA par l’AGE (sauf délégation au CA ou au directoire) et dans les
SARL, par l’assemblée des associés statuant dans les conditions exigées pour la modification des
statuts, sur la base d’un rapport spécial établi par le commissaire aux comptes, s’il existe,
– des formalités de publicité doivent être respectées.
40 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
1. Principes
La société souhaite réduire ses capitaux devenus trop importants par rapport à son activité
actuelle et prévisionnelle. Les créanciers peuvent former opposition à la réduction de capital.
Le remboursement des actions est une solution peu utilisée, car elle est coûteuse fiscalement. La
société peut :
– soit rembourser une partie de la VN des actions,
– soit rembourser une fraction du nombre d’actions.
Exemple : SA Benefix
Solution : SA Benefix :
Exemple : SA Benedict
Solution : SA Benedict
Réduction du capital = nombre d’actions remboursées VN remboursée = 30 000 30 = 900 000 €
Les écritures sont les mêmes que pour la SA Benefix.
Lors de l’annulation :
– si le prix de rachat est supérieur à la VN, la différence est imputée au débit d’un compte de réserve
distribuable,
– si le prix de rachat est inférieur à la VN, la différence est imputée au crédit du compte prime
d’émission.
Exemple : SA Rachatsupex
Solution : SA Rachatsupex
Exemple : SA Rachatsinfex
La SA Rachatinfex au capital de 50 000 actions de VN 100, décide de réduire son capital en rachetant
en Bourse 1 000 actions au prix de 80 €, le 1er mars N.
Solution : SA Rachatinfex
Comptabilisation du rachat, le 01.03.N :
1. Cas général
Une société peut être conduite à réduire son capital afin d’absorber des pertes importantes. La
réduction peut se faire :
– soit par une réduction de la VN des actions,
– soit par une réduction du nombre d’actions, au moyen d’un échange d’un certain nombre
d’actions anciennes contre un nombre inférieur d’actions nouvelles.
Exemple : SA Pertex
Solution : SA Pertex
Comptabilisation de la réduction de capital à la date de l’AGE, le 05.05.N
Dans les SA, SAS et SARL, lorsque les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du
capital social, suite aux pertes, une procédure spéciale doit être mise en place, entraînant soit la
dissolution, soit la régularisation de la situation :
– en reconstituant les capitaux propres au moyen de bénéfices ou d’une augmentation de capital ou
d’une réévaluation libre,
– ou en réduisant le capital du montant des pertes qui n’ont pas pu être imputées sur les
primes, la réserve légale ou les autres réserves.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 43
P6112-F3/4
Exemple : SA Moitiex
Les capitaux propres de SA Moitiex au capital de 20 000 actions de VN 100 sont les suivants :
Capital 2 000 000 €
Primes 100 000 €
Réserve légale 200 000 €
Réserve facultative 300 000 €
Report à nouveau (solde débiteur) (1 800 000) €
Capitaux propres 800 000 €
Les capitaux propres étant inférieurs à la moitié du capital social, la SA Moitiex décide en AGE :
– d’imputer le report à nouveau débiteur sur les primes, sur les autres réserves et sur la réserve légale,
– et de réduire son capital par une réduction de 60 € de la VN des actions.
Solution : SA Moitiex
Comptabilisation de la réduction de capital à la date de l’AGE :
La réduction du capital peut être utilisée pour réaliser un « coup d’accordéon ». En effet, lorsque les
capitaux propres deviennent inférieurs au capital social suite aux pertes, la valeur réelle de l’action
peut devenir inférieure à sa valeur nominale. La société ne peut plus alors émettre d’actions nouvelles,
puisque leur prix d’émission doit être au minimum égal à la VN. Le « coup d’accordéon » va
comporter 2 étapes :
– une réduction de capital, le capital pouvant être réduit en dessous du minimum légal sous
condition suspensive de l’augmenter après,
– puis une augmentation de capital.
Exemple : SA Accordeonex
Les capitaux propres de SA Accordeonex au capital de 5 000 actions de VN 10 sont les suivants :
Capital 50 000 €
Report à nouveau (solde débiteur) (20 000) €
Capitaux propres 30 000 €
Les capitaux propres étant inférieurs au capital social, la SA Moitiex décide en AGE :
– et de réduire son capital par une réduction de 4 € de la VN des actions,
– sous condition suspensive d’augmenter son capital par apports en numéraire en émettant
3 000 actions nouvelles au prix d’émission de 6 €.
44 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Solution : SA Acordeonex
Comptabilisation de la réduction de capital :
Le capital social de 30 000 € (50 000 – 20 000) est inférieur au minimum légal de 37 000 €.
A. Intérêt
Dans une SA, les statuts ou une AGE extraordinaire peuvent prévoir un remboursement partiel ou
total anticipé du montant nominal des actions.
En pratique, cette opération est utilisée essentiellement pour les sociétés concessionnaires de service
public, pour lesquelles les actifs reviennent à la collectivité à la fin de la concession et qui bénéficient
d’un régime fiscal spécial. Pour les autres sociétés, l’opération n’est pas fiscalement intéressante, les
sommes versées étant considérées comme des distributions de réserves.
B. Principes et comptabilisation
Les sommes à rembourser aux actionnaires sont prélevées sur les réserves.
Exemple : SA Concessionex
La SA Concessionex au capital de 50 000 actions de VN 100 € décide d’amortir ses actions au moyen
d’un remboursement de 30 € de la VN de chaque action par prélèvement sur la réserve statutaire.
Solution : SA Concessionex
Comptabilisation du prélèvement sur les réserves :
Reclassement du capital :
I. Principes généraux
L’article 1832 du Code civil précise que le fait de constituer une société a pour objectif de « partager
le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter » et de « contribuer aux pertes ».
Il est clair que le résultat a vocation à faire l’objet d’un partage mais peut continuer à être exposé aux
risques sociaux (maintien du bénéfice dans les réserves). Quant aux pertes, elles sont imputées sur les
bénéfices antérieurs accumulés ou seront imputées sur les bénéfices futurs.
A. Substance du résultat
Une société de capitaux est soumise à l’impôt sur les sociétés. Le résultat à affecter est un résultat net
d’impôt.
Une société de personnes est soumise à l’impôt sur le revenu. De ce fait, le poids de l’impôt est
supporté par les associés. Le résultat à affecter ne prend pas en considération le montant de l’impôt.
46 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
B. Règles d’affectation
Le résultat de l’exercice précédent est maintenu au compte 12 jusqu’à la décision de son affectation.
Toutefois, faculté est proposée de le virer au compte 88 « Résultat en instance d’affectation » à la
réouverture des comptes.
EXEMPLE
Le résultat déterminé à la clôture de l’exercice N est de 50 000 €. À la réouverture des comptes au
cours de l’exercice N+1, il est possible de passer l’écriture suivante :
Hypothèse de bénéfice :
Hypothèse de perte :
2. Résultat bénéficiaire
Le bénéfice peut être mis soit en réserve, soit distribué, soit en report à nouveau.
a. Réserve
Quand le bénéfice est mis en réserve, il évite à la société une ponction de trésorerie.
b. Distribution
L’article L. 232-11 stipule que le « bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l’exercice,
diminué des pertes antérieures, ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la loi ou
des statuts et augmenté du report bénéficiaire ».
L’assemblée générale peut décider la mise en distribution de sommes prélevées sur les réserves dont
elle a la disposition.
Le résultat distribué prend le nom de dividende. Le délai de distribution prévu par la loi est au plus
égal à 9 mois après la clôture de l’exercice.
c. Report à nouveau
L’assemblée générale peut décider de différer tout ou partie de la distribution du bénéfice et inscrire
temporairement le montant ainsi différé au crédit du compte 110 « Report à nouveau (solde
créditeur) » par le débit du compte 120 « Résultat de l’exercice (bénéfice) ».
P1201-F3/4 SÉRIE 03 47
P6112-F3/4
EXEMPLE
Au 31 décembre N, le résultat est de 50 000 €. Les associés décident le 28 juin N+1 de procéder à la
répartition suivante :
– mise en réserves 10 000 €
– distribution aux associés 35 000 €
– report à nouveau 5 000 €
28.06.N+1
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 50 000
106 Réserves 10 000
110 Report à nouveau (solde créditeur) 5 000
457 Associés – Dividendes à payer 35 000
3. Résultat déficitaire
La perte de l’exercice peut faire l’objet d’un report à nouveau lequel diminuera le montant des
capitaux propres ou être imputée sur les réserves lesquelles seront amputées à due concurrence.
EXEMPLE
Au 31 décembre N, le résultat déficitaire est de 50 000 €. Les associés décident le 28 juin N+1 de
procéder à la répartition suivante : report à nouveau 50 000 €
EXEMPLE
Au 31 décembre N, le résultat déficitaire est de 50 000 €. Les associés décident le 28 juin N+1 de
procéder à la répartition suivante : prélèvement sur réserves 50 000 €
REMARQUE
Le montant des pertes peut atteindre un niveau tel qu’il devienne indispensable de les apurer en
réduisant le capital. Cette solution est du ressort d’une assemblée générale extraordinaire ; elle sera
développée lors de l’étude sur la réduction du capital.
L’article L. 232-12 indique « lorsqu’un bilan établi au cours ou à la fin de l’exercice et certifié par un
commissaire aux comptes fait apparaître que la société, depuis la clôture de l’exercice précédent,
après constitution des amortissements et provisions nécessaires, déduction faite s’il y a lieu des pertes
antérieures ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la loi ou des statuts et compte
tenu du report bénéficiaire, a réalisé un bénéfice, il peut être distribué des acomptes sur dividendes
avant l’approbation des comptes de l’exercice. Le montant de ces acomptes ne peut excéder le
montant du bénéfice défini au présent alinéa… ».
Au titre d’un exercice, il est possible de distribuer un acompte soit au cours de cet exercice, soit après
sa clôture.
48 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
EXEMPLE
La SARL INTEC dispose d’un capital composé de 1 000 parts sociales. Les statuts disposent d’une
clôture d’exercice le 31 décembre. Au cours de l’exercice N, les associés décident de distribuer un
acompte sur dividendes de 20 € attribué à chaque part.
Le PCG ne prévoit aucun compte pour caractériser la fraction du résultat ainsi répartie. Par analogie
avec un avis du CNC du 13 mars 1973, il est possible de préconiser le sous-compte du compte 1291,
qui pourrait s’intituler « Acomptes sur dividendes répartis – en instance d’affectation ».
I. Réserves
En principe, il faut entendre par « réserve » toute somme prélevée sur les bénéfices et affectée à une
destination déterminée ou, tout simplement, conservée à la disposition de la société.
L’article L. 232-10 précise que « à peine de nullité de toute délibération contraire, dans les sociétés
par actions, il est fait sur le bénéfice de l’exercice, diminué, le cas échéant, des pertes antérieures, un
prélèvement d’un vingtième au moins affecté à la formation d’un fonds de réserve dit « réserve
légale ». Ce prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque la réserve atteint le dixième du capital
social. Elle constitue une garantie donnée aux tiers. Elle n’est pas distribuable ».
En cas d’augmentation de capital, entre la clôture de l’exercice N et la date de répartition des bénéfices
en N+1, il faut considérer le capital avant augmentation.
EXEMPLE 1
Le résultat de l’exercice N est de 50 000 €. Le capital est de 5 000 000 €. Par hypothèse, il n’existe
pas de pertes antérieures reportables. La dotation à la réserve légale est égale à 50 000 5 % =
2 500 €.
EXEMPLE 2
Le résultat de l’exercice N est de 50 000 €. Le capital est de 5 000 000 €. Par hypothèse, au cours de
N–1, la société a accusé une perte de 10 000 €. La dotation à la réserve légale est égale à (50 000 –
10 000) 5 % = 2 000 €.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 49
P6112-F3/4
EXEMPLE 3
Le résultat de l’exercice N est de 50 000 €. Par hypothèse, il n’existe pas de pertes antérieures
reportables. Le capital de la société s’élève à 40 000 €. Les associés décident de doter la réserve légale
à son maximum. Le montant est égal à : 40 000 10 % = 4 000 €. Le bénéfice est suffisant pour doter
un tel montant.
EXEMPLE 4
Le bilan avant répartition du résultat de l’exercice N se présente comme suit :
Actif Passif
Capital social 15 000 000
Réserve légale 1 485 000
Résultat de l’exercice 500 000
L’application théorique de la dotation à la réserve légale donne : 500 000 5 % = 25 000. La réserve
légale atteindrait : 1 485 000 + 25 000 = 1 510 000 € soit un montant supérieur à 15 000 000 10 % =
15 000 000. En conséquence, il est possible de ne doter que 15 000 € pour satisfaire aux contraintes
légales.
REMARQUE
La réserve légale constitue, comme le capital dont elle est le prolongement, une garantie pour les tiers
qui traitent avec la société. À ce titre, elle ne peut pas être distribuée aux actionnaires, ni utilisée au
rachat ou au remboursement d’actions de la société. Son utilité apparaît en cas de pertes : elle sert à
combler les déficits constatés par les bilans annuels lorsque ces déficits ne peuvent pas être imputés
sur d’autres réserves. La réserve légale peut être incorporée au capital. Lorsque la réserve légale a été
régulièrement entamée (à la suite d’une compensation de pertes ou d’une incorporation au capital),
elle doit être reconstituée par prélèvement annuel d’un vingtième des bénéfices jusqu’à ce qu’elle
atteigne à nouveau le dixième du capital.
Il s’agit de réserves dont la dotation est prescrite par les statuts et s’impose à l’assemblée générale
ordinaire annuelle appelée à répartir les bénéfices sociaux de l’exercice écoulé. Compte tenu de leur
caractère contraignant, les clauses statutaires sont extrêmement rares en pratique. Les réserves
statutaires ne peuvent être utilisées, ni pour une distribution aux actionnaires, ni pour un achat ou un
remboursement d’actions de la société. En revanche, sauf disposition contraire des statuts, elles
peuvent être affectées à l’apurement des pertes ou à une augmentation du capital social. Contrairement
à la réserve légale, l’obligation de doter les comptes de réserves statutaires et l’interdiction de
distribuer les sommes figurant à ces comptes n’ont pas un caractère définitif. En effet, comme toutes
autres dispositions statutaires, elles peuvent être supprimées sur décision des actionnaires prise dans
les conditions prévues pour les modifications des statuts, cette suppression n’étant toutefois opposable
aux tiers qu’après accomplissement des formalités de publicité (insertion dans un journal d’annonces
légales et dépôt au greffe). Les anciennes réserves statutaires devenues ainsi disponibles peuvent
recevoir toute autre affectation et, notamment, être distribuées aux associés ou actionnaires.
50 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Les statuts prévoient fréquemment la possibilité pour l’assemblée générale ordinaire de prélever sur le
bénéfice toutes sommes qu’elle juge convenable de fixer en vue de leur affectation à un ou plusieurs
comptes de réserves (appelés, par exemple, « réserve extraordinaire » ou « réserve de prévoyance »).
Les statuts peuvent aussi prévoir que les affectations à des comptes de réserves (autres que la réserve
légale, bien entendu) ne peuvent intervenir qu’après attribution aux actionnaires du « premier
dividende ». Dans ce cas, l’assemblée générale ordinaire est tenue de respecter cette disposition et de
distribuer le premier dividende, si les bénéfices le permettent, après dotation de la réserve légale et, le
cas échéant, des réserves statutaires. Seule l’assemblée générale extraordinaire pourrait, par
modification implicite des statuts, écarter cette distribution et porter la totalité des bénéfices en
réserves, dans la mesure où sa décision ne serait pas entachée d’abus de droit. Les réserves facultatives
peuvent être affectées :
– à l’apurement des pertes,
– à une distribution aux actionnaires sur décision de l’assemblée générale ordinaire,
– à une augmentation du capital social,
– à un rachat d’actions.
D. Autres réserves
La loi du 23 juillet 1987 sur le mécénat d’entreprise offre la possibilité aux entreprises de déduire de
leur bénéfice imposable le coût d’acquisition d’œuvres originales d’artistes vivants à condition de les
exposer au public. Cette déduction s’opère de façon extra-comptable sur le tableau 2058 A et fait
l’objet d’un étalement dans le temps par fractions égales. Pour les œuvres acquises avant le 1er janvier
1994, l’étalement durait 20 ans. Les œuvres acquises depuis le 1er janvier 1994 jusqu’au 31 décembre
2001 ont fait l’objet d’un étalement sur 10 ans. Quant aux œuvres acquises depuis le 1er janvier 2002,
l’étalement s’est rétréci à 5 ans. Au titre d’un exercice, la déduction ne peut dépasser 5 ‰ du chiffre
d’affaires hors taxes diminué du total des dons et autres dépenses de mécénat admis pour le même
exercice en déduction de bénéfice imposable.
EXEMPLE
Une société achète une œuvre d’art pour 600 000 € en date du 1er septembre.
01.09.N
2188 Œuvres d’art 600 000
512 Banque 600 000
Par hypothèse, le seuil de 5 ‰ du chiffre d’affaires hors taxes n’est pas atteint. La déduction fiscale
est : 600 000 / 5 = 120 000 € (pas de prorata temporis).
Lors de la réunion de l’assemblée générale ordinaire, une résolution devra prévoir l’affectation à un
poste de réserve de 120 000 €. Hypothèses envisagées :
– bénéfice net comptable : 200 000 € ;
– report à nouveau créditeur : 5 000 € ;
– dotation à la réserve légale et distribution maximale de dividendes.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 51
P6112-F3/4
30.06.N+1
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 200 000
110 Report à nouveau (solde créditeur) 5 000
1061 Réserve légale 10 000
10648 Réserve liée à acquisition œuvre d’art 120 000
457 Associés – Dividende à payer 75 000
Affectation du bénéfice de l’année N
Si le bénéfice est insuffisant pour doter la réserve pour acquisition d’œuvres d’art, un prélèvement
pourra être opéré sur des réserves facultatives.
II. Distributions
A. Montant distribuable
L’article L. 232-11 définit le bénéfice distribuable « comme le bénéfice de l’exercice, diminué des
pertes antérieures ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la loi, ou des statuts, et
augmenté du report bénéficiaire ».
Le bénéfice ainsi défini peut être augmenté de prélèvements possibles sur les réserves dont les
associés ont la libre disposition.
REMARQUES
En priorité, les dividendes doivent être prélevés sur le bénéfice distribuable de l’exercice.
S’il existe au bilan des frais d’établissement, autres que des frais de constitution, et des frais de
développement non encore amortis, la possibilité de distribution est conditionnée à l’existence au
passif de réserves libres d’un montant au moins égal à ces frais.
Au cas où il existe des frais de constitution non encore amortis, il est indispensable de procéder à
l’amortissement de ces frais, avant de pouvoir distribuer, quand bien même il existerait des réserves
libres.
La loi interdit toute distribution quand les capitaux propres sont ou deviendraient inférieurs au montant
du capital additionné des réserves obligatoires (réserve légale et statutaire).
52 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
EXEMPLE
Capital 750 000 €
Réserve légale 37 500 €
Réserve statutaire 30 000 €
Réserve facultative 90 000 €
Report à nouveau Débiteur –26 250 €
Perte de l’exercice –7 500 €
Capitaux propres 873 750 €
Si une distribution de dividendes de 73 750 € est décidée par prélèvement sur le poste de réserve
facultative, cette décision sera impossible à mettre en œuvre. En effet, les capitaux propres
deviendront inférieurs à 817 500 € (750 000 + 37 500 + 30 000). Le montant maximum des
dividendes distribuables s’élève à 873 750 – 817 500 = 56 250 €.
L’assemblée générale ordinaire détermine le montant des dividendes. Selon les termes de l’article
L. 232-16 « sauf disposition contraire des statuts, les réserves ne sont pas prises en compte pour le
calcul du premier dividende ».
EXEMPLE
Le capital d’une société est constitué de 5 000 titres de 100 €, soit 500 000 € tous entièrement libérés
et non remboursés. Le bénéfice s’élève à 120 000 €. Cette société avait constaté l’exercice précédent
une perte mise en report à nouveau pour 10 000 €. Avant l’affectation du résultat de l’année, la
réserve légale est dotée à concurrence de 20 000 €. Les statuts prévoient un intérêt statutaire de 6 %.
L’assemblée générale décide de distribuer un dividende unitaire de 8 €. Le solde sera porté en réserve
facultative.
L’intérêt statutaire se calcule sur le capital libéré, il rémunère donc le capital investi.
EXEMPLE
Nous reprenons l’exemple ci-dessus.
3
H1 : Le capital n’a fait l’objet d’une libération qu’aux dans le courant de l’année N–1. L’intérêt
4
statutaire s’obtient comme suit au titre de l’année N :
3
100 5 000 6 % = 22 500 €
4
3. Actions de préférence
Les actions de préférence ont été instituées par l’ordonnance du 24 juin 2004 complétée par un décret
du 10 février 2005. Elles peuvent être émises dans les sociétés anonymes. Une clause statutaire précise
les droits attachés à ces actions. Ces actions sont amenées à remplacer progressivement d’autres
actions, notamment les actions à dividende prioritaire sans droit de vote et les actions à dividende
majoré.
C. Opération particulière
a. Principes
Seules les sociétés par actions dont le capital est intégralement libéré sont concernées.
L’assemblée générale ordinaire qui statue sur les comptes décide de l’affectation des résultats et, en
guise de distribution de dividendes, choisit le paiement en actions. Le nombre d’actions à remettre aux
actionnaires dépend de la valeur d’émission du titre.
54 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
EXEMPLE
Le dividende vaut 26 €. Un actionnaire possède 160 actions. La valeur d’émission d’une action =
320 €. L’actionnaire bénéficiaire du dividende soit, 160 26 = 4 160 € recevra 4 160 / 320 =
13 actions.
Lorsque le montant des dividendes dont bénéficie un actionnaire ne correspond pas à un nombre entier
d’actions, l’actionnaire reçoit :
– soit, un nombre entier d’actions immédiatement inférieur complété d’une soulte en espèces ;
– soit, un nombre entier d’actions immédiatement supérieur et il reverse à la société la différence en
numéraire.
EXEMPLE
Les hypothèses évoquées ci-dessus sont reprises avec une valeur d’émission fixée à 290 € ; le nombre
théorique d’actions à émettre est de 4 160 / 290 = 14,34. L’actionnaire reçoit :
– soit 14 actions pour un montant de 4 060 € et une soulte de 100 €,
– soit 15 actions pour un montant de 4 350 € et il verse à la société 190 €.
La valeur d’émission des titres s’apprécie différemment selon que les titres sont cotés ou non. En
principe, cette valeur ne peut être inférieure à la valeur nominale.
Si les titres sont cotés, cette valeur ne peut être inférieure à 90 % de la moyenne des cotations des
20 séances boursières précédant la date de distribution diminuée du montant du dividende.
EXEMPLE
Pour une moyenne = 300 € et un dividende de 18 €, on obtient comme valeur d’émission : 300 0,9
= 270 – 18 = 252 €.
Le commissaire aux comptes vérifie les règles de détermination du prix d’émission dans un rapport
spécial présenté à l’assemblée générale.
b. Comptabilisation
L’émission d’actions conduit à une augmentation de capital sous forme d’émission d’actions en
numéraire sans droit préférentiel de souscription.
EXEMPLE
Une société anonyme dispose d’un capital de 100 000 actions de valeur nominale de 100 €. Le
dividende unitaire est de 15 €. La valeur d’émission des titres est de 260 €. Les actionnaires disposant
de 40 000 titres ont accepté le paiement de dividendes en actions.
Les détenteurs de 25 000 titres ont reversé à la société 60 000 €.
Les détenteurs de 15 000 titres ont reçu des versements de 10 000 €.
650 000
Nombre d’actions : 650 000 / 260 = 2 500
P1201-F3/4 SÉRIE 03 55
P6112-F3/4
Les bénéfices sont répartis au crédit du compte 457 pour un montant de 50 000 15 = 750 000 €
I. Contraintes légales
Les règles définies pour la société anonyme en matière de constitution de la réserve légale et de
sommes distribuables s’appliquent à la société à responsabilité limitée.
Dans les statuts de certaines SARL, l’assemblée générale des associés devra composer avec des
dispositions statutaires relatives à une participation aux bénéfices prévue pour les gérants. Un gérant
peut percevoir une rémunération inscrite dans un compte de charges et venant en déduction du
bénéfice comptable. Si le montant du bénéfice le permet, un complément de pourcentage de bénéfice
peut être alloué au gérant. Ce complément n’est pas comptabilisé mais est admis fiscalement en
déduction. Il convient de poser une équation ayant comme inconnue le montant de la participation au
bénéfice.
EXEMPLE
Une SARL dotée d’un capital de 200 000 € divisé en parts sociales de valeur nominale 100 € achève
son exercice en constatant un bénéfice comptable avant impôt et rémunération du gérant pour
140 000 €. Il existe des charges non déductibles pour 40 000 € et des produits non imposables pour
30 000 €. Le taux d’impôt sur les sociétés est de 33 1/3 %.
56 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Les statuts prévoient la dotation à la réserve légale. Le bénéfice distribuable, après rémunération des
parts par le versement d’un intérêt statutaire au taux de 6 %, servira à compléter la rémunération du
gérant à hauteur de 20 % arrondie à l’euro le plus proche. S’il subsiste un reliquat, ce dernier sera
affecté à la dotation d’une réserve libre et au versement d’un superdividende arrondi à l’euro inférieur.
1
Dotation à la réserve légale : (90 000 + R) 5 % –4 500 + 0,016666 R
3
Enregistrement impôt
695 Impôt sur les bénéfices 44 769,00
444 État – Impôt sur les bénéfices 44 769
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P6112-F3/4
L’obligation de constituer une réserve légale n’existe pas. Le bénéfice distribuable est constitué par le
bénéfice de l’exercice diminué des pertes antérieures et diminué par les sommes à porter à un poste de
réserve prévue par les statuts. Ce bénéfice est augmenté du report bénéficiaire. Il peut être augmenté
des sommes prélevées sur des réserves dont les associés ont la libre disposition.
EXEMPLE
SNC au capital de 1 000 parts de 1 000 € réparties :
A, gérant associé 400 parts
B, associé 300 parts
C, associé 300 parts
Le bénéfice de l’exercice N s’élève à 400 000 €. Les associés décident de porter en réserve facultative
80 000 €.
Date AGO
120 Résultat de l’exercice (bénéfice) 400 000
45511 Gérant A 158 600
45512 Associé B 80 700
45513 Associé C 80 700
10688 Réserve facultative 80 000
Affectation du bénéfice de l’année N
I. Contraintes légales
Il n’existe pas d’obligation légale de constituer une réserve légale.
Le bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l’exercice diminué des pertes antérieures et
diminué par les sommes à porter à un poste de réserve prévue par les statuts. Ce bénéfice est augmenté
du report bénéficiaire. Il peut être augmenté des sommes prélevées sur des réserves dont les associés
ont la libre disposition.
Les règles relatives à la rémunération du gérant associé correspondent aux règles développées dans la
société en nom collectif
d’équivalence (ces éléments ne font plus partie du programme), les subventions d’investissement et les
provisions réglementées.
CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS
Ces provisions traduisent l’application de dispositions légales (PCG, articles 322-2 et 441/14).
Leur création est analogue au mécanisme des provisions proprement dites (PCG, article 441/14). Le
bénéfice d’avantages fiscaux est subordonné à une telle comptabilisation. Parmi les provisions
réglementées figurent les provisions suivantes :
– pour investissement lié à la participation des salariés,
– pour hausse des prix,
– pour risques afférents aux crédits à moyen terme résultant d’opérations faites à l’étranger,
– pour prêts d’installation à d’anciens salariés,
– les amortissements dérogatoires (complément fiscal ne correspondant pas à une dépréciation),
– spéciale de réévaluation (réévaluation 1976).
La participation des salariés aux résultats de l’entreprise s’applique à toutes les entreprises quelles que
soient la nature de leurs activités et leur forme juridique, qui, au cours de l’exercice considéré, ont
employé au moins cinquante salariés pendant au moins six mois consécutifs ou non. Les entreprises
nouvelles ne résultant pas d’une fusion d’entreprises préexistantes n’y sont soumises qu’à compter du
3e exercice clos après leur création. Depuis la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle
tout au long de la vie et au dialogue social, les conditions d’application de la participation ont été
modifiées. Désormais :
– les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement et venant à employer au moins 50 salariés,
ne sont soumises à la participation qu’à l’expiration de cet accord ;
– pour les entreprises dépourvues de délégué syndical mais dotées de délégués du personnel,
lorsqu’aucun accord de participation ou d’intéressement n’est en vigueur, le chef d’entreprise a
l’obligation d’examiner les conditions dans lesquelles pourrait être mis en place un dispositif
d’intéressement, de participation ou d’épargne salariale.
1. Constitution de la provision
L’ordonnance du 17 août 1967 proposait aux entreprises qui appliquaient la participation de constituer
une provision pour investissement. La dotation au titre de chaque exercice pouvait atteindre 100 % des
60 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
sommes inscrites au cours du même exercice à la réserve spéciale de participation. Avec le temps, le
taux de la provision a été réduit. Depuis les exercices clos le 1er octobre 1984, la possibilité de
constituer une provision a été supprimée, sauf exceptions.
Pour les entreprises de moins de 50 salariés, le taux de la provision pour investissement a fluctué. Un
résumé est proposé ci-après :
2. Schéma comptable
Clôture exercice
6872 Dotation aux provisions réglementées Débit
1424 Provision pour investissement Crédit
Selon le plan comptable, la provision fait l’objet d’une reprise au compte de résultat (crédit du compte
7872 « Reprises sur provisions réglementées ») :
a. si au terme du délai de deux ans, l’entreprise n’a pas acquis ou créée des immobilisations ;
b. si le délai d’indisponibilité n’a pas été respecté.
Les éléments acquis en emploi de la provision pour investissement sont portés à l’actif pour leur coût
de revient et amortis dans les conditions de droit commun.
EXEMPLE
Une entreprise a signé un accord dérogatoire en adoptant la formule suivante :
3 / 4 (B – 0,05 C) S/VA. Nous supposons que pour l’exercice N l’application de la formule dérogatoire
induit une participation de 250 000 € inscrite à la réserve spéciale en N+1. Si la formule légale avait
été adoptée, son calcul donnerait 150 000 €.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 61
P6112-F3/4
Si à la clôture de l’exercice N+3, l’entreprise n’a investi que 35 000 € au lieu de 50 000 €, elle doit
reprendre 15 000 €.
Clôture exercice N+3
1424 Provision pour investissement 15 000
7872 Reprise sur provisions réglementées 15 000
Cette provision concerne le renouvellement des stocks. En période de hausse des prix, la valeur des
stocks subit les conséquences de l’inflation. De ce fait, le bénéfice taxable est gonflé. Afin de corriger
les effets pervers de l’inflation, les pouvoirs publics ont imaginé un mécanisme correcteur. Cette
provision est d’origine fiscale ; elle n’est pas soumise à la règle de permanence des méthodes
comptables. Elle peut être dotée et reprise au gré de l’entreprise (dans les limites fiscales). Les
changements constituent des modifications d’opportunité à indiquer dans l’annexe. Lorsque, pour une
matière ou un produit donné, il est constaté au cours d’une période ne pouvant excéder deux exercices
successifs, une hausse des prix supérieure à 10 %, l’entreprise est fondée à pratiquer une provision
correspondant à la fraction de cette hausse supérieure à 10 %.
Une provision pour hausse de prix peut être constituée dans les deux cas suivants :
a. Si Vn – 2 < Vn – 1 et Vn > 110 % Vn – 2, alors la dotation de l’exercice n est au plus égale à :
Quantités en stock à fin n (Vn – 110 % Vn – 2) – dotation (N–1).
Vn = Valeur d’inventaire à la fin de l’exercice n.
b. Si Vn – 1 < Vn – 2 et Vn > 110 % Vn – 1, alors la dotation de l’exercice n est au plus égale à :
Quantités en stock à fin n (Vn – 110 % Vn – 1).
Le montant de la dotation annuelle de la provision est plafonné à 15 millions d’euros, majoré, le cas
échéant, d’une fraction égale à 10 % de la provision avant plafonnement.
Pour les entreprises dont la durée moyenne de rotation des stocks, pondérée par matières et produits,
est supérieure à un an, le plafond majoré dans les conditions décrites ci-dessus est multiplié par cette
durée moyenne exprimée en mois divisée par douze.
EXEMPLE
Clôture exercice N
6873 Dotation aux provisions réglementées 6 200
1431 Provision pour hausse des prix 6 200
I. Constitution de la provision
Les entreprises industrielles ou commerciales qui consentent des crédits dont la durée est comprise
entre deux et cinq ans, pour le règlement des ventes ou des travaux qu’elles effectuent à l’étranger,
peuvent constituer une provision destinée à faire face, globalement, au risque de non-recouvrement de
ces crédits à hauteur de 10 % des crédits figurant au bilan.
Dans ce cas la provision pour risques à moyen terme constituée jusqu’à hauteur de 10 % des crédits
figurant au bilan est une provision de nature purement fiscale à enregistrer en provision réglementée.
La société doit constater le risque économiquement justifié en dépréciation et peut, le cas échéant, si
cette dépréciation est inférieure à 10 % des crédits, comptabiliser le complément en provision
réglementée.
EXEMPLE
Le montant de la dotation possible à la provision réglementée pour crédit à moyen terme s’élève à
1 500 € dont 600 € correspondent à des risques de non-paiement.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 63
P6112-F3/4
Clôture exercice
6874 Dotation aux autres provisions réglementées 900
144 Provisions réglementées 900
Clôture exercice
6817 Dotation aux provisions des actifs circulants 600
491 Dépréciation des comptes clients 600
I. Constitution de la provision
Le Code général des impôts autorise les entreprises qui, soit consentent des prêts à taux privilégié à
des entreprises nouvelles fondées par des membres de leur personnel, soit souscrivent au capital initial
de ces entreprises, à constituer en franchise d’impôt une provision spéciale (également appelée
provision pour essaimage) sous certaines conditions et dans certaines limites.
Toutefois, la provision doit être réintégrée aux résultats imposables à hauteur de la fraction de son
montant qui excède :
– la moitié du principal du prêt restant dû, pour les aides sous forme de prêts ;
– 75 % du capital qui n’a pas été remboursé ou cédé (c’est-à-dire en pratique 75 % de la valeur des
titres conservés par l’entreprise) pour les aides consenties sous forme de souscription au capital ;
– le total formé par la moitié du prêt restant dû et 75 % du capital non remboursé ou cédé, pour les
aides mixtes.
64 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
I. Définition
Le plan comptable définit les amortissements dérogatoires comme les amortissements ou la fraction
d’amortissements ne correspondant pas à l’objet normal d’un amortissement pour dépréciation et
comptabilisés en application des textes fiscaux.
Le PCG a résolu la difficulté – du moins dans son principe – de la manière suivante : lorsque l’octroi
d’un avantage fiscal est subordonné à sa comptabilisation sous la forme d’un « amortissement » ne
correspondant pas à une dépréciation, l’« amortissement dérogatoire » qui en résulte (c’est-à-dire le
complément fiscal par rapport à la dépréciation) est porté au passif dans le compte dérogatoire 145
« Amortissements dérogatoires », poste inclus dans les capitaux propres (Code de commerce, article
D. 13-1°). Ni la loi du 30 avril 1983, ni le décret du 29 novembre 1983 ne font mention
d’amortissements dérogatoires.
Ainsi apparaissent clairement au bilan les amortissements comptables (pour dépréciation) en moins de
l’actif et le supplément d’amortissements pratiqués pour bénéficier d’avantages fiscaux
(amortissements dérogatoires) au passif.
La réévaluation légale des immobilisations amortissables pendant la période 1976-1979 a conduit les
entreprises qui ont pratiqué cette opération à retenir une valeur d’utilité appréciée au 31 décembre
1976. La valeur nette comptable de ces biens au 31 décembre 1976 devait être égale à la plus petite
des deux valeurs suivantes :
– valeur d’utilité au 31 décembre 1976 ;
– valeur résultant de l’application à la valeur nette comptable au 31 décembre 1976 d’un coefficient
légal.
EXEMPLE
Un hangar a été acquis le 1er janvier 1962 pour 500 000 €. Il a fait l’objet d’un plan d’amortissement
pour dépréciation sur une durée de vie économique de 50 ans. Ce bien a fait l’objet d’une réévaluation
au 31 décembre 1979.
Il convient d’admettre que cette écriture a été enregistrée le 31 décembre 1979. Ont été réévalués les
amortissements comptabilisés jusqu’au 31 décembre 1976. Or, le compte 2813 a enregistré les
amortissements au titre des exercices 1977, 1978 et 1979. Une correction s’impose pour porter les
amortissements à : 10 000 3 2,55 = 76 500 € soit une augmentation de 46 500 €.
Clôture exercice
146 Provision spéciale de réévaluation 46 500
2813 Amortissements du hangar 46 500
Cette écriture permet de rétablir la situation des comptes 146 et 2813 si la réévaluation avait eu lieu en
1976.
Si l’on reprend les données de la seconde hypothèse, on obtient une valeur nette comptable portée à
805 000 €. Les calculs et l’écriture correspondante sont identiques mais le coefficient effectif est de :
805 000 / 350 000 = 2,30
La provision spéciale de réévaluation est rapportée aux résultats au fur et à mesure des
amortissements.
Indépendamment des apports réalisés par les associés, il existe d’autres éléments qui assurent
l’autofinancement des sociétés.
À l’actif du bilan de l’entreprise, certaines immobilisations inscrites à leur coût d’entrée dans le
patrimoine peuvent au bout de quelques années recéler des plus-values. Les terrains, les constructions,
les titres de participation sont concernés. La réévaluation consiste à réajuster le coût historique des
immobilisations à leur niveau actuel. Toutefois, cette opération est fiscalement onéreuse. Tel est le cas
de la réévaluation libre. La loi a prévu à certaines époques une réévaluation dans un esprit de neutralité
tant pour l’État que pour les entreprises. Il s’agit d’opérations de réévaluation légale.
66 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
I. Réévaluation libre
A. Principes
Parmi les immobilisations devant faire l’objet d’une réévaluation, sont exclues les immobilisations
incorporelles. La réévaluation porte sur l’ensemble formé par les immobilisations corporelles et
financières.
B. Enregistrement comptable
1. Sort comptable
La partie réalisée de l’écart de réévaluation peut ainsi être transférée à un compte de réserves
distribuables à condition que l’exercice soit bénéficiaire.
La valeur d’utilité appréciée au 31 décembre 1976 figure à l’actif du bilan. L’écart de réévaluation est
inscrit au compte 1053 « Réserve de réévaluation ».
EXEMPLE
Une entreprise a acquis en 1971 des titres de participation pour 300 000 €. Ces titres ont fait l’objet
d’une réévaluation au 31 décembre 1978. Leur valeur d’utilité au 31 décembre 1976 est estimée à
600 000 €.
31.12.1978
261 Titres de participation 300 000
1053 Réserve de réévaluation 300 000
P1201-F3/4 SÉRIE 03 67
P6112-F3/4
Le plan comptable définit cette catégorie comme une « Subvention dont bénéficie l’entreprise en vue
d’acquérir ou de créer des valeurs immobilisées (subvention d’équipement) ou de financer des
activités à long terme (autres subventions d’investissement) ».
Les subventions d’équipement ou d’investissement peuvent être, au choix de l’entreprise, soit prises
en compte immédiatement en produit au compte 77, soit étalées par le biais du compte 13.
Pour les biens amortissables, si l’entreprise choisit d’échelonner sur plusieurs exercices une
subvention finançant une immobilisation amortissable, la reprise de la subvention d’investissement
s’effectue sur la même durée et au même rythme que l’amortissement de la valeur de l’immobilisation
acquise ou créée au moyen de la subvention (Plan comptable, article 362-1).
Pour les biens non amortissables, si l’entreprise choisit d’échelonner une subvention finançant une
immobilisation non amortissable sur plusieurs exercices, cette subvention est rapportée au résultat par
fractions égales :
– en cas de clause d’inaliénabilité dans le contrat, en fonction du nombre d’années pendant lesquelles
les immobilisations non amortissables acquises ou créées au moyen de la subvention sont
inaliénables aux termes du contrat ;
– à défaut de clause d’inaliénabilité dans le contrat, pour une somme égale au dixième du montant de
la subvention.
I. Aspects juridiques
1. Définition
REMARQUE
Pour des raisons de simplicité pédagogique, les exemples d’emprunt seront basés sur une durée de
4 ans, bien que la très grande majorité des emprunts obligataires aient une durée de vie plus longue.
Pour pouvoir émettre des obligations, les sociétés par actions doivent avoir :
– un capital entièrement libéré, c’est-à-dire appelé et versé,
– 2 bilans approuvés par les actionnaires ou à défaut une vérification de la situation financière de la
société.
L’émission nécessite des formalités de publicité, uniquement si la société fait publiquement appel à
l’épargne.
b. SARL
Certaines SARL de taille importante peuvent émettre des obligations nominatives sans faire appel à
l’épargne publique. La décision est prise par l’assemblée générale des associés à la majorité ordinaire.
B. Les emprunts obligataires et les bons pouvant donner accès au capital ou droit à
l’attribution de titres de créances
Les sociétés par action peuvent émettre des obligations ou bons de type particulier, qui sont des
valeurs mobilières pouvant donner accès au capital ou donner droit à l’attribution de titres de créances.
Par exemple, l’obligation à bons de souscription d’actions (OBSA) est une obligation assortie d’un ou
plusieurs BSA (bons de souscription d’actions analysés dans le Titre I, chapitre 2), qui peuvent être
cédés indépendamment.
La décision d’émission est alors prise, comme pour une augmentation de capital, par l’AGE, avec
délégation possible au conseil d’administration.
Dans le cas d’un capital placé à intérêts composés, les intérêts sont capitalisés à la fin de chaque
période (annuelle, semestrielle, trimestrielle...), c’est-à-dire qu’ils s’ajoutent au capital obtenu à la fin
de la période précédente, pour produire eux-mêmes des intérêts.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 69
P6112-F3/4
À l’inverse, la valeur actuelle est la valeur qu’il faut placer au début de la 1re période pour obtenir un
capital Cn à la fin de la ne période :
La valeur actuelle en début de période d’une suite d’annuités constantes « a » placées en fin de
période au taux d’intérêt t :
Vo = a
(
1 1+ t ) n
t
Le taux actuariel est le taux pour lequel il y a équivalence entre la valeur des obligations à une date
donnée et les versements qu’il reste à effectuer.
À la fin de chaque période annuelle, l’émetteur de l’emprunt rembourse une annuité, correspondant au
service de l’emprunt, composée :
– des intérêts,
– et du remboursement par voie d’amortissement du capital.
La valeur nominale (VN) de l’obligation est la valeur sur laquelle sera calculé l’intérêt, elle est
appelée aussi « le pair ». Elle est librement fixée.
Le prix d’émission est celui versé à la société, lors d’émission, par le souscripteur d’une obligation :
– le prix d’émission peut être égal à la VN dans le cas des obligations émises « au pair »,
– mais il peut également être inférieur à la VN.
70 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Le prix de remboursement est celui versé par la société, lors du remboursement d’une obligation :
– le prix d’émission peut être égal à la VN dans le cas des obligations émises « au pair »,
– il doit être égal au minimum à la VN, mais il peut être supérieur à la VN.
Exemple : SA Finex
La SA Finex, qui clôture au 31 décembre, encaisse les fonds d’un emprunt obligataire in fine
(amortissement à la fin de l’emprunt), le 10 septembre N :
– 30 000 obligations de VN 200 €,
– taux d’intérêt nominal annuel de 4 %,
– prix d’émission de 195 €,
– prix de remboursement de 202 €,
– date de jouissance, 1er septembre N,
– durée 4 ans,
– frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 22 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).
Solution : SA Finex
Prime de remboursement d’une obligation = (202 – 195) =7€
PR totale = (202 – 195) 30 000 = 210 000 €
B. Intérêts
Les intérêts dus pour la période sont alors calculés de la manière suivante :
Solution : SA Finex
Coupon dû pour la période du 01.09.N au 31.08.N+1
= 200 4 % = 8 €
Intérêts annuels dus pour la période du 01.09.N au 31.08.N+1
= 30 000 200 4 % = 240 000 €
P1201-F3/4 SÉRIE 03 71
P6112-F3/4
C. Modalités de remboursement
Emission à un Amortissement
prix d'émission du capital
au prix de
remboursement
PR
Solution : SA Finex
Tableau de l’emprunt obligataire in fine :
Nombre Nombre
Amortissement
d’obligations Intérêts en fin d’obligations
Période du capital en Annuité
vivantes en début de période à amortir en
fin de période
de période fin de période
01.09.N – 31.08.N+1 30 000 240 000(1) 0 240 000
01.09.N+1 – 31.08.N+2 30 000 240 000 0 240 000
01.09.N+2 – 31.08.N+3 30 000 240 000 0 240 000
01.09.N+3 – 31.08.N+4 30 000 240 000 30 000 6 060 000(2) 6 300 000
Total 960 000 30 000 6 060 000 7 020 000
(1) 30 000 200 4 %
(2) 30 000 202
Emission à un Amortissement
prix inférieur à du capital à
la VN la VN
PR
72 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Emission à un
prix d'émission
PR
Exemple : SA Amortconstantix
La SA Amortconstantix, qui clôture au 31 décembre, encaisse, le 01.09.N, les fonds d’un emprunt
obligataire remboursé annuellement par la méthode des amortissements constants :
– de 10 000 obligations de VN 200 €,
– taux d’intérêt nominal annuel de 6 %,
– prix d’émission de 195 €,
– prix de remboursement de 202 €,
– date de jouissance, 1er septembre N,
– durée 4 ans,
– frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 10 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).
Solution : SA Amortconstantix
Nombre total d’obligations 10 000
Nombre d’obligations à amortir = = = 2 500
Nombre de périodes 4
Amortissement constant
= Nombre d’obligations à amortir à chaque échéance Prix de remboursement
= 2 500 202 = 505 000
P1201-F3/4 SÉRIE 03 73
P6112-F3/4
La société verse une annuité constante à chaque échéance annuelle, c’est-à-dire que le montant versé
correspondant à la somme des intérêts et de l’amortissement du capital est identique chaque année.
– frais bancaires directement liés à l’emprunt s’élevant à 22 000 € (TVA non prise en compte par
simplification).
Solution : SA Finex
Comptabilisation de l’emprunt, le 10.09.N :
REMARQUE
Il est également possible d’enregistrer l’emprunt obligataire, dès l’ouverture de la souscription, puis la
souscription des obligataires, et enfin le versement des souscripteurs lors de la libération des
obligations. @
Les intérêts courus sont calculés depuis le dernier paiement des intérêts jusqu’à la date de clôture.
Solution : SA Finex
Comptabilisation au 31.12.N des intérêts courus du 01.09.N au 31.12.N :
Solution : SA Finex
Écriture en cas de contre-passation au 01.01.N+1 :
Solution : SA Finex
Comptabilisation au 01.09.N+1, si les intérêts courus n’ont pas été extournés à la clôture :
Pour des raisons fiscales, on calcule différemment les dotations aux amortissements des PR dans les
cas où elles sont inférieures ou supérieures à 10 % de la valeur d’émission de l’emprunt.
1. 1re méthode : amortissement linéaire sur la durée de l’emprunt, le prorata temporis étant
possible
Exemple : SA Finex
Solution : SA Finex
Comptabilisation de l’amortissement de la PR au 31.12.N et aux trois clôtures suivantes, en
choisissant de ne pas faire de prorata temporis :
76 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Cette méthode préconisée par le PCG est la mieux appropriée, car elle traite la prime comme s’il
s’agissait d’intérêts supplémentaires versés, dans le cadre d’un raisonnement financier.
Il convient :
(I) d’abord d’établir un tableau donnant pour chaque période de l’emprunt le montant de la prime à
amortir au prorata des intérêts courus sur cette période,
(II) puis de calculer la dotation aux amortissements de la PR en calculant les prorata temporis
correspondant à l’exercice comptable.
(II) Calcul de la dotation aux amortissements de la PR en calculant les prorata temporis correspondant
à l’exercice comptable
Comptabilisation au 31.12.N :
Comptabilisation au 31.12.N+1 :
1. Règles
Les règles comptables sont les mêmes que ci-dessus, mais il est préférable d’aligner la règle comptable
sur la règle fiscale. Fiscalement, pour les emprunts émis après le 1er janvier 1993 et dont les primes de
remboursement excèdent 10 % des sommes perçues par l’émetteur, la règle fiscale impose :
– d’amortir la PR selon les intérêts courus calculés selon la méthode des intérêts composés,
– c’est-à-dire en appliquant le taux d’intérêt actuariel calculé à la date de l’émission à la valeur de
l’émission (voir rappel de mathématiques financières).
Il faut ensuite calculer la dotation aux amortissements de la PR (DAP PR) pour chaque exercice :
DAP PR ex. N = (Valeur d’émission de l’emprunt) Taux actuariel
DAP PR ex. N+1 = (Valeur d’émission + DAP PR ex. N) Taux actuariel
et ainsi de suite…
Exemple : SA Zeroplus
La SA Zeroplus émet, le 1er janvier N, 3 000 obligations à coupon zéro :
– prix d’émission de 50 €,
– prix de remboursement et VN de 68,02 €,
– durée de 4 ans.
Solution : SA Zeroplus
Valeur d’émission au 1er janvier N = 3 000 50 = 150 000 €
Remboursement du capital au 1er janvier N+4 = 3 000 68,02 = 204 060 €
PR = (68,02 – 50) 3 000 = 54 060 €
La PR est supérieure à 10 % de la valeur d’émission.
Le taux actuariel brut est le taux qui satisfait l’équation suivante :
50 = 68,02 (1 + taux actuariel)-4
on trouve : taux actuariel = 8 %
DAP PR ex. N = 150 000 8 % = 12 000 €
DAP PR ex. N+1 = (150 000 + 12 000) 8 % = 162 000 8 % = 12 960 €
DAP PR ex. N+2 = (162 000 + 12 960) 8 % = 174 960 8 % = 13 997 €
et ainsi de suite
78 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
A. Comptabilisation en charges
Les frais d’émission de l’emprunt comprennent tous les frais facturés par des prestataires extérieurs
à l’entreprise conditionnant la réussite de l’opération.
Ils peuvent être comptabilisés en charges au débit du compte 6272 « Commissions et frais sur
émission d’emprunts ».
Solution : SA Finex
Comptabilisation des frais liés à l’emprunt au 10.09.N :
Les frais d’émission de l’emprunt qui ont été comptabilisés en charges peuvent être inscrits à l’actif :
– en débitant le compte 4816 « Frais d’émission des emprunts » (dernier compte existant en 481
Charges à répartir),
– en créditant le compte 791 « Transferts de charges d’exploitation »,
– et en donnant les informations nécessaires en annexe.
Solution : SA Finex
Comptabilisation à l’actif des frais d’émission au 31.12.N :
Frais d’émission
Dotation aux amortissements des frais d’émission =
Durée de l’emprunt
Le compte 4816 est crédité directement. Au bilan, il figure donc en bas de l’actif pour sa valeur nette.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 79
P6112-F3/4
Solution : SA Finex
Dotation aux amortissements des frais d’émission au 31.12.N et aux trois clôtures suivantes :
Il convient :
(I) d’abord d’établir un tableau donnant pour chaque période de l’emprunt le montant des frais
d’émission à amortir au prorata des intérêts et de la prime de remboursement courus sur cette période,
(II) puis de calculer la dotation aux amortissements des frais d’émission en calculant les prorata
temporis correspondant à l’exercice comptable.
Solution : SA Amortconstantix
(I) Tableau de calcul des frais d’émission de chaque période de l’emprunt :
Rémunération =
Période Intérêts Prime % Frais émission
Intérêts + Prime
01.09.N – 31.08.N+1 120 000 28 000 148 000 40 %(1) 4 000(2)
01.09.N+1 – 31.08.N+2 90 000 21 000 111 000 30 % 3 000
01.09.N+2 – 31.08.N+3 60 000 14 000 74 000 20 % 2 000
01.09.N+3 – 31.08.N+4 30 000 7 000 37 000 10 % 1 000
Total 300 000 70 000 370 000 100 % 10 000
148 000
(1)
370 000
(2) 10 000 40 %
(II) Calcul de la dotation aux amortissements des frais d’émission en calculant les prorata temporis
correspondant à l’exercice comptable.
Solution : SA Finex
Comptabilisation du remboursement des 30 000 obligations au prix de remboursement de 202 € au
01.09.N+4 :
A. Principes
Le rachat par la société de ses propres obligations avant l’échéance n’est possible que si l’opération est
prévue dans le contrat d’émission.
Le rachat est immédiatement suivi d’une annulation des obligations rachetées, qui dégage soit un
boni, soit un mali. Une dotation complémentaire aux amortissements de la PR est dans certains cas
nécessaire.
B. Comptabilisation
1. Généralités
Les obligations rachetées sont comptabilisées au débit du compte 505 « Obligations et bons émis par
la société et rachetés par elle ».
Exemple : SA Rachaboni
La SA Rachaboni a émis le 01.01.N, 10 000 obligations de VN 200 , émises au pair et remboursables
au pair in fine :
– taux d’intérêt nominal annuel de 4 %,
– durée de 4 ans.
Le 1er juillet N+2, elle décide de racheter 7 000 obligations au prix de 180 €.
Les frais de rachat sont de 2 000 € (TVA non prise en compte par souci de simplification).
Solution : SA Rachaboni
Comptabilisation du rachat au 01.07.N+2 :
505 Obligations et bons émis par l’entreprise et rachetés par elle 1 258 000
(par différence, y compris les intérêts courus, car annulation
immédiate du 505)
6271 Frais sur titres 2 000
512 Banque 1 260 000
(nombre d’obligations rachetées prix de rachat)
7 000 180
Exemple : SA Rachamali
Mêmes données que la SA Rachaboni, mais le prix de rachat de l’obligation est de 210 €.
Solution : SA Rachamali
Comptabilisation du rachat au 01.07.N+2 :
505 Obligations et bons émis par l’entreprise et rachetés par elle 1 468 000
(par différence, y compris les intérêts courus car annulation
immédiate du 505)
6271 Frais sur titres 2 000
512 Banque 1 470 000
(nombre d’obligations rachetées prix de rachat)
7 000 210
82 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
A. Principes
Le titulaire de l’OCA a la possibilité de demander la conversion des obligations en actions selon
les conditions du contrat d’émission :
– la parité d’échange est fixée, c’est-à-dire, le rapport entre le nombre d’obligations converties et le
nombre d’actions obtenues en échange,
– la période de conversion est également déterminée.
Le titulaire de l’OCA accepte un taux d’intérêt inférieur à celui des obligations ordinaires, car en
contrepartie, il espère réaliser une plus-value en cas d’une hausse du cours de l’action rendant
l’opération de conversion intéressante.
La société émettrice bénéficie :
– d’un taux d’intérêt plus faible sur l’emprunt obligataire,
– en cas de conversion, d’une augmentation de capital et d’une diminution de ses dettes.
B. Comptabilisation
a. Émission de l’OCA
Le principe est le même que pour un emprunt non convertible :
– l’emprunt est comptabilisé au crédit du compte 161 « Emprunt obligataires convertibles », au
prix de remboursement,
– les fonds encaissés sont comptabilisés au débit du compte 512 « Banque » en prix d’émission,
– et la différence éventuelle est comptabilisée au débit du compte 169 « Prime de
remboursement ».
Exemple : SA Ocaplus
La SA Ocaplus émet au pair, le 1er janvier N, 2 000 OCA de VN 200 :
– rémunérées au taux d’intérêt annuel de 4 %,
– convertibles à partir du 1er janvier N+1 à raison d’une obligation pour 4 actions de VN 30 €,
– sinon remboursables le 1er janvier N+5 au prix de 205 €.
En juillet N+1, 1 500 obligations ont été converties.
Le 1er janvier N+5, les 500 obligations restantes sont remboursées.
La clôture est au 31 décembre et la fiscalité n’est pas prise en compte.
Le risque de non-conversion reste probable tout au long de la durée de l’emprunt.
La PR est amortie de façon linéaire, sans prorata temporis.
Solution : SA Ocaplus
Comptabilisation de l’émission des OCA au 01.01.N :
Solution : SA Ocaplus
Amortissement linéaire de la PR au 31.12.N :
En juillet N+1, 1 500 obligations sont converties, il ne reste donc plus que 500 obligations à
rembourser éventuellement.
Amortissement linéaire de la PR au 31.12.N+1, 31.12.N+2, 31.12.N+3 et 31.12.N+4 :
c. En cas de conversion
Solution : SA Ocaplus
Nombre d’actions nouvelles = 1 500 4 = 6 000
Comptabilisation de la conversion des 1 500 obligations en juillet N+1 :
Solution : SA Ocaplus
Comptabilisation du remboursement des 500 obligations au 01.01.N+5 :
a. Émission de l’OCA
Solution : SA Ocaplus
Comptabilisation à la date de l’émission, le 01.01.N :
Une provision comptabilisée au crédit du compte 158 « Autres provisions pour charges » permet
de prendre en compte la charge financière correspondant au remboursement probable des obligations
non converties.
Cette provision est reprise au fur et à mesure de la conversion ou du remboursement des OCA.
Solution : SA Ocaplus
Comptabilisation de la provision à la clôture au 31.12.N :
c. En cas de conversion
L’augmentation de capital génère une prime enregistrée au crédit du compte 1044 « Prime de
conversion d’obligations en actions ».
Solution : SA Ocaplus
Solution : SA Ocaplus
Comptabilisation du remboursement des 500 obligations au 01.01.N+5 :
1. Principes
Le BSO est une valeur mobilière qui donne la possibilité (et non l’obligation) à son titulaire de
participer à un futur emprunt obligataire à une date convenue et à un taux d’intérêt garanti. Le
titulaire espère qu’au moment de l’exercice des BSO, le taux du marché sera inférieur au taux garanti.
L’émission du BSO est comptabilisée comme un produit constaté d’avance sur le futur emprunt
obligataire. Ce produit permettra d’alléger la future charge financière de l’emprunt qui, sauf en cas
d’évolutions non prévisibles, a un taux d’intérêt garanti supérieur à celui du marché.
Exemple : SA Besso
La SA Besso émet 3 000 BSO au prix de 40 €, le 1er juillet N, chaque BSO donnant le droit de
souscrire entre le 1er mai et le 1er juillet N+1, une obligation :
– de VN 900 €, avec un taux d’intérêt nominal annuel de 6 %,
– émise au pair, le versement étant effectué le 1er juillet N+1,
– remboursable au pair, in fine, le 1er juillet N+5.
La SA Besso clôture au 31 décembre. Le 1er juillet N+1, seuls 2 000 BSO ont été exercés.
Solution : SA Besso
Comptabilisation de l’émission des BSO le 01.07.N :
L’emprunt obligataire correspondant est comptabilisé sans tenir compte des BSO exercés.
Solution : SA Besso
Comptabilisation de l’émission de l’emprunt obligataire, le 01.07.N+1 :
À chaque clôture, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO exercés sont
rapportés en autres produits financiers (compte 768) linéairement sur toute la durée de
l’emprunt obligataire.
88 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Solution : SA Besso
Comptabilisation des produits financiers au 31.12.N+1 :
En cas de péremption des BSO, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO périmés
sont rapportés en produits financiers : compte 768 « Autres produits financiers ».
Solution : SA Besso
Le traitement est similaire à celui des bons de souscription d’actions (BSA), traité dans les cas
particuliers d’augmentation de capital (titre I, chapitre 2,) :
– l’acquisition des BSO est une acquisition de VMP à comptabiliser au débit du compte 5082 « Bons
de souscription »,
– lors de l’exercice des bons, le coût d’acquisition des obligations inclut le coût du BSO,
– la péremption des BSO est comptabilisée au débit du compte 668 « Autres charges financières ».
1. Principes
L’OBSO est une obligation assortie d’un ou plusieurs BSO, qui peuvent être cédés
indépendamment.
L’émetteur émet un 1er emprunt obligataire à un taux intérêt inférieur au marché, car :
– le titulaire de l’OBSO, au moyen des BSO, pourra participer à un 2e emprunt obligataire à une date
convenue dans le futur, à un taux garanti,
– et que le titulaire de l’OBSO espère qu’au moment de l’exercice des BSO, le taux du marché sera
inférieur au taux garanti.
a. Titres cotés
Pour les titres cotés, la valeur retenue en pratique pour le BSO est la cotation du BSO le lendemain de
l’émission de l’OBSO. La valeur d’émission de l’obligation est obtenue par différence :
P1201-F3/4 SÉRIE 03 89
P6112-F3/4
Lors de l’émission de l’OBSO, les BSO sont comptabilisés comme des produits constatés
d’avance (compte 487) sur le 2e emprunt obligataire, ce qui va permettre une meilleure répartition
des charges entre les 2 emprunts :
– en augmentant les charges du 1er emprunt, grâce à une PR plus élevée et donc à des dotations aux
amortissements de la PR supérieures,
– et ultérieurement en diminuant les charges globales du 2e emprunt au moyen des produits constatés
d’avance qui sont rapportés.
Exemple : SA Obessocote
La SA Obessocote, qui clôture au 31 décembre, émet le 1er juillet N, 2 000 OBSO au prix d’émission
de 200 € comprenant une obligation et un BSO.
Les caractéristiques de l’obligation sont les suivantes :
– VN 200 €, taux d’intérêt nominal annuel de 6 %,
– obligation remboursable au prix de 202 €, in fine, le 1er juillet N+10,
– taux actuariel des obligations ordinaires présentant le même risque et émises à la même époque
égal à 8 %.
Chaque BSO donne le droit de souscrire une obligation entre le 1er mai et le 1er juillet N+1 :
– obligation émise au pair, le versement étant effectué le 1er juillet N+1,
– VN 900 €, taux d’intérêt nominal annuel de 7 %,
– obligation remboursable au pair, in fine, le 1er juillet N+5.
La cotation du BSO, le lendemain de l’émission de l’OBSO, est de 25 €.
Solution : SA Obessocote
Valeur d’émission de l’obligation = Prix d’émission de l’OBSO – Cours du BSO = 200 – 25 = 175 €
Le 2e emprunt obligataire correspondant est comptabilisé sans tenir compte des BSO exercés.
À chaque clôture, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO exercés sont rapportés en
produits financiers linéairement sur toute la durée du 2e emprunt (voir l’exemple de la SA Besso).
En cas de péremption des BSO, les produits constatés d’avance correspondant aux BSO périmés sont
rapportés en produits financiers (voir l’exemple de la SA Besso).
90 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Pour les titres non cotés, la valeur théorique d’émission de l’obligation est la valeur actuelle des
intérêts et du capital, en utilisant comme taux actuariel, celui des obligations ordinaires présentant le
même risque et émises à la même époque.
Dans le cas d’un emprunt in fine, en appelant le taux d’actualisation « txactua », il faut calculer la
valeur actuelle (voir rappel de mathématiques financières au début du chapitre) :
– des intérêts, représentant une suite d’annuités constantes,
– et du remboursement du capital.
(Intérêts annuels
(
1 1 + txactua ) n ) + (Prix de remboursement (1 + txactua) –n
)
txactua
Exemple : SA Obesso
La SA Obesso émet les mêmes OBSO que la SA Obessocote, mais elle n’est pas cotée en Bourse.
Solution : SA Obesso
( )
+ 202 1+ 0,08 10 = 174 €
0,08
Les obligations du 1er emprunt et les BSO sont comptabilisés séparément, en se basant :
– sur le même calcul théorique actuariel que celui effectué pour l’émetteur de l’OBSO,
– ou en pratique sur les cotations, si la société est cotée.
Exemple : SA Achaobesso
La SA Achaobesso souscrit à 300 OBSO de la SA Obesso, le 1er juillet N.
P1201-F3/4 SÉRIE 03 91
P6112-F3/4
Solution : SA Achaobesso
Comptabilisation de la souscription des obligations du 1er emprunt, le 01.07.N :
Lors de l’exercice des bons, le coût d’acquisition des obligations du 2e emprunt inclut le coût du BSO
(voir traitement du BSO).
La péremption des BSO est comptabilisée en 668 « Autres charges financières » (voir traitement du
BSO).
1. Principes
L’OBSA est une obligation assortie d’un ou plusieurs BSA, qui peuvent être cédés
indépendamment.
L’émetteur émet un emprunt obligataire à un taux intérêt inférieur au marché, car il donne la
possibilité au titulaire de l’OBSA de profiter au moyen des BSA d’une hausse éventuelle du cours de
l’action.
La contrepartie des BSA n’est pas constatée, car juridiquement la société émettrice n’a pas de
dettes. En conséquence :
– l’émission de l’OBSA est comptabilisée comme l’émission d’un emprunt obligataire normal,
– l’augmentation de capital est donc comptabilisée comme une augmentation ordinaire sans prendre
en compte les BSA,
– en cas de péremption des BSA, aucune écriture n’est à enregistrer.
La comptabilisation du BSA est traitée dans les cas particuliers d’augmentation de capital (titre I,
chapitre 2, II) :
– lors de la souscription, au débit du compte 5082 « Bons de souscription »,
– le coût des actions souscrites inclut le coût d’acquisition des BSA,
– la péremption des BSA est constatée en 668 « Autres charges financières ».
92 COMPTABILITÉ APPROFONDIE P1201-F3/4
P6112-F3/4
Section 1. Généralités
I. Définition
Les « autres fonds propres » comprennent des éléments combinant à la fois :
– des caractéristiques de capitaux propres, car ils ne sont pas remboursables à une échéance
définie ou sont remboursables en capitaux propres,
– et des caractéristiques de dettes, car ils peuvent bénéficier d’un taux d’intérêt, même en l’absence
de bénéfice.
Par exemple, les obligations remboursables en actions bénéficient d’un taux d’intérêt, même en
l’absence de bénéfice, mais sont remboursables en actions, donc en capitaux propres.
Les « autres fonds propres » sont regroupés sous une rubrique facultative, qui se situe au passif du
bilan après les capitaux propres, mais avant les provisions pour risques et charges :
Passif
Capitaux propres
Autres fonds propres
Provisions pour risques et charges
Dettes
II. Comptabilisation
A. Comptabilisation de l’émission
Les « autres fonds propres » sont comptabilisés au compte 167 « Emprunts et dettes assorties de
conditions particulières ».
Dans le cas de l’émission de titres, l’emprunt est comptabilisé en prix d’émission, et non en prix de
remboursement, car il n’y a pas de dette certaine.
512 Banque X
167 Emprunts et dettes assortis de conditions X
particulières
Les intérêts éventuels liés à la rémunération des « autres fonds propres » sont comptabilisés en
charges financières.
À chaque clôture, il convient alors de comptabiliser les intérêts courus, qui sont classés :
– au bilan en « emprunts et charges financières diverses », s’ils vont être versés,
– et en « autres fonds propres », s’ils sont bloqués.
L’émission est comptabilisée au prix d’émission au débit du compte 1671 « Émissions de titres
participatifs ».
Les intérêts comprennent une partie fixe et une partie variable, qui est fonction des résultats ou de
l’activité de la société, d’où le nom de titres participatifs. Ils sont comptabilisés selon la règle générale
des autres fonds propres.
Les intérêts sont comptabilisés selon la règle générale des « autres fonds propres ».
En cas de succès du projet, l’entreprise doit rembourser l’État, avec en plus, dans certains cas une
prime à payer, à comptabiliser au compte 678 « Autres charges exceptionnelles ».
En cas d’échec du projet, l’avance est comptabilisée au compte 778 « Autres produits
exceptionnels » ou au compte 74 « Subvention d’exploitation ».
Exemple : SA Projex
L’État verse à la SA Projex une avance sans intérêts de 200 000 € au 01.01.N pour financer la
recherche de nouvelles technologies. Cette avance est remboursable au 31.12.N+3, uniquement en cas
de succès avec une prime de 40 000 €.
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Solution : SA Projex
Comptabilisation lors de l’encaissement de l’avance le 01.01.N :
Pour les investisseurs, les ORA permettent de parier sur le développement d’une jeune entreprise ou
sur le redressement futur d’une entreprise en difficulté tout en percevant un intérêt.
L’émission de l’ORA est comptabilisée en prix d’émission, puisqu’il n’y a pas de prime de
remboursement, tous les remboursements étant faits en actions.
Exemple : SA Oraplus
La SA Oraplus émet 20 000 ORA, le 01.01.N, au prix d’émission de 40 €, remboursables à raison de
2 actions de valeur nominale (VN) 15 € pour une obligation, le 01.01.N+3.
Solution : SA Oraplus :
Comptabilisation de l’émission au 01.01.N :
Les intérêts étant bloqués, ils seront classés en autres fonds propres.
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Section 1. Généralités
Les comptes courants d’associés sont des fonds mis à disposition par les associés à la société pour
l’aider à faire face à ses besoins de trésorerie, correspondant :
– soit à des sommes déposées volontairement par l’associé,
– soit à des sommes dues par la société à l’associé qui renonce temporairement à les percevoir,
comme par exemple des dividendes ou des intérêts.
REMARQUE
Pour certains associés seulement, par exemple les associés des SNC, les comptes courants (455)
peuvent être débiteurs, classés à l’actif du bilan en « Autres créances ». Les intérêts perçus par la
société sont alors des produits comptabilisés au compte 768 « Autres produits financiers ».
Section 3. Comptes courants d’associés bloqués par convention ou par les statuts
Les comptes courants d’associés bloqués par une convention ou par les statuts doivent être
obligatoirement laissés par les associés à la société pendant une durée déterminée. Ils sont alors :
– comptabilisés au compte 455 « Associés – comptes courants »,
– avec la possibilité, lorsque la durée de blocage est supérieure à 1 an, d’être comptabilisés au
compte 1681 « Autres emprunts ».
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CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS
La détention du capital ne coïncide pas avec la direction opérationnelle des sociétés importantes. Les
dirigeants doivent rendre des comptes aux associés. Les informations doivent être transparentes et
précises. Le législateur a pris des dispositions dès le XIXe siècle pour assurer un contrôle indépendant
qui vise à garantir les associés de la fiabilité des informations qui leur sont proposées.
Le commissaire aux comptes agit dans le cadre fixé par le législateur. Ce cadre est complété par des
normes et une déontologie professionnelles qui approfondissent le cadre légal et rendent possible sa
mise en œuvre. Ces aspects ont déjà été évoqués dans l’étude portant sur la profession comptable. Le
contenu de la mission d’audit légal fait l’objet d’une classification des interventions proposée par la
Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC). L’auditeur légal agit dans le cadre de sa
mission générale qui porte sur le contrôle légal des comptes annuels. Dans le prolongement de cette
mission générale, des évènements au sein de la société contrôlée peuvent déclencher l’intervention du
commissaire aux comptes.
Section 1. Objectif
La mission légale se décompose en trois parties :
– une mission générale qui comporte, d’une part, une certification des comptes annuels,
– et, d’autre part, des vérifications spécifiques (examen du rapport de gestion, examen des
conventions réglementées…),
– d’autres missions définies par la loi ou le règlement : augmentation de capital, révélation de faits
délictueux, alerte…
Cette mission permet à l’auditeur de formuler une opinion qui exprime si ces comptes sont établis
conformément au référentiel auxquels ils obéissent.
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I. Obligation de moyens
L’auditeur n’a pas la possibilité de tout contrôler. Dès lors, il établit un plan de mission et met en
œuvre un programme de travail. Le plan de mission décrit l’approche générale des travaux.
Le programme de travail définit la nature et l’étendue des diligences nécessaires à sa mise en œuvre.
Ce programme décrit le nombre d’heures de travail et les honoraires qui lui correspondent. L’absence
de contrôle exhaustif conduit l’auditeur à procéder par tests ou sondages en fonction de la
connaissance générale de l’entité contrôlée qu’il possède.
Le législateur a mis en place deux dispositifs pour permettre à l’auditeur d’accéder à l’information : le
pouvoir d’investigation et le droit à l’information.
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Il convient de distinguer parmi les techniques d’obtention d’informations probantes dont dispose le
commissaire aux comptes pour exprimer une opinion sur les comptes :
– l’inspection qui peut porter sur le grand livre des comptes, les documents, les actifs physiques,
– l’observation physique qui consiste à examiner, par exemple, comment la procédure d’inventaire
physique est mise en œuvre,
– les demandes d’information, d’explications ou demandes de confirmation,
– les contrôles arithmétiques,
– les procédures analytiques qui consistent à examiner la cohérence des données actuelles comparées
avec les données antérieures ou données prévisionnelles.
V. Droit à l’information
Il est indispensable que le commissaire aux comptes soit éclairé des évènements importants de la
société. En conséquence, le droit à l’information repose sur :
– la communication obligatoire de documents,
– la convocation au conseil d’administration, au directoire, au conseil de surveillance et aux
assemblées.
Lorsque les associés vont se réunir pour statuer sur les comptes sociaux de l’exercice écoulé, le
commissaire aux comptes doit recevoir 45 jours avant la tenue de l’assemblée générale ordinaire les
documents suivants :
– les comptes annuels, l’inventaire, un état des cautionnements, un état des sûretés,
– le rapport de gestion.
I. L’audit
La mission d’audit des comptes annuels donne lieu à la formulation d’une opinion qui peut se décliner
sous trois formes principales : la certification pure et simple, la certification avec réserve(s), le refus de
certification.
La formulation se présente comme suit : « Nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des
règles et principes comptables français, réguliers et sincères, et donnent une image fidèle du résultat
des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à
la fin de cet exercice. »
Modèle de texte
« En exécution de la mission qui nous a été confiée par ... (mention de l’organe compétent),
nous vous présentons notre rapport relatif à l’exercice clos le …, sur :
– le contrôle des comptes annuels de la société X ..., tels qu’ils sont joints au présent rapport,
– les vérifications spécifiques et les informations prévues par la loi. »
« Les comptes annuels ont été arrêtés par ... Il nous appartient, sur la base de notre audit,
d’exprimer une opinion sur ces comptes.
I. OPINION SUR LES COMPTES ANNUELS
« Nous avons effectué notre audit selon les normes professionnelles applicables en France ;
ces normes requièrent la mise en œuvre de diligences...
Un audit consiste à examiner...
Nous estimons que nos contrôles fournissent une base raisonnable à l’opinion exprimée ci-
après. »
Nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables
français, réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin
de cet exercice.
II. JUSTIFICATION DES APPRÉCIATIONS (avis technique précité, annexes)
« En application des dispositions de l’article L. 823-9, 1er alinéa, du Code de commerce
relatives à la justification de nos appréciations, nous portons à votre connaissance les
éléments suivants : ... »
« Les appréciations ainsi portées s’inscrivent dans le cadre de notre démarche d’audit des
comptes annuels, pris dans leur ensemble, et ont donc contribué à la formation de notre
opinion sans réserve, exprimée dans la première partie de ce rapport. »
III. VÉRIFICATIONS ET INFORMATIONS SPÉCIFIQUES
« Nous avons également procédé, conformément aux normes professionnelles applicables
en France, aux vérifications... »
« Nous n’avons pas d’observation à formuler sur la sincérité... »
« La sincérité... appelle de notre part les observations suivantes : ... »
« En application de la loi, nous vous signalons que... »
« En application de la loi, nous nous sommes assurés que les diverses informations relatives
aux prises de participation... »
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La réserve pour désaccord donne lieu à la description des désaccords et conduit à l’opinion : « Sous
cette réserve, nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes
comptables français, réguliers et sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet
exercice. »
La réserve pour limitations donne lieu à la description des limitations et conduit à la même
formulation que celle-ci dessus.
C. Le refus de certification
Le refus pour désaccord est précédé de la description motivée des désaccords et conduit à la
formulation : « En raison des faits exposés ci-dessus, nous sommes d’avis que les comptes annuels ne
sont pas, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et sincères, et ne donnent pas
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une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et
du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
Le refus de certification pour limitation est précédé de l’indication et de la description des limitations
qui conduisent au refus : « En raison des faits exposés ci-dessus, nous ne sommes pas en mesure de
certifier que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français, réguliers
et sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
Le refus de certification pour incertitudes est précédé de la description et l’estimation des incertitudes
qui conduisent au refus : « En raison des faits exposés ci-dessus, nous ne sommes pas en mesure de
certifier si les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et
sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
En effet, le commissaire aux comptes n’applique pas toutes les procédures requises par un audit. Il
conclut son rapport en indiquant qu’il n’a pas relevé d’éléments le conduisant à considérer que les
comptes ne sont pas établis conformément au référentiel comptable qui leur est applicable.
Il peut émettre soit une opinion sans réserve, soit une opinion avec réserve pour désaccord ou
limitation, soit une conclusion défavorable.
« Sur la base de notre examen limité, nous n’avons pas relevé d’anomalies significatives de nature à
remettre en cause, au regard des règles et principes comptables français, la régularité et la sincérité des
comptes (annuels, consolidés ou intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des
opérations de … (préciser la période écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de
la société à la fin de cet … (préciser la période). »
S’il s’agit d’un désaccord, il faut décrire et chiffrer les désaccords sur les règles et méthodes
comptables faisant l’objet de la réserve et émettre l’opinion suivante : « Sur la base de notre examen
limité, et sous cette réserve, nous n’avons pas relevé d’anomalies significatives de nature à remettre en
cause, au regard des règles et principes comptables français, la régularité et la sincérité des comptes
(annuels, consolidés ou intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des opérations
de … (préciser la période écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à
la fin de cet … (préciser la période). »
S’il s’agit d’une réserve liée à une ou des limitations, il faut indiquer et décrire les limitations faisant
l’objet de la réserve puis émettre l’opinion suivante : « Sur la base de notre examen limité, et sous
cette réserve, nous n’avons pas relevé d’anomalies significatives de nature à remettre en cause, au
regard des règles et principes comptables français, la régularité et la sincérité des comptes (annuels,
consolidés ou intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des opérations de … (préciser
la période écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet …
(préciser la période). »
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Cette situation est possible soit en cas de désaccord sur les règles et les méthodes comptables de sorte
que l’auditeur estime que la régularité et la sincérité des comptes examinés sont entachées, soit en cas
de limitations affectant les diligences de l’auditeur telles que ce dernier est dans l’incapacité de
discerner si les comptes recèlent ou non des anomalies significatives, soit en cas d’incertitudes graves
et multiples qui conduisent l’auditeur à douter de la fiabilité des comptes examinés. Selon l’hypothèse
envisagée, la formulation sera exprimée comme suit :
– L’auditeur doit présenter la description et l’estimation des désaccords portant sur les règles et
méthodes comptables puis émet l’opinion : « Sur la base de notre examen limité et en raison des
faits exposés ci-dessus, nous sommes d’avis que les comptes (annuels, consolidés ou
intermédiaires) ne sont pas, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et
sincères et ne donnent pas une image fidèle du résultat des opérations de … (préciser la période
écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. »
– L’auditeur doit présenter la description des limitations puis émet l’opinion : « Sur la base de notre
examen limité, nous ne sommes pas en mesure, en raison des faits exposés ci-dessus, de déterminer
s’il existe des anomalies significatives de nature à remettre en cause, au regard des règles et
principes comptables français, la régularité et la sincérité des comptes (annuels, consolidés ou
intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des opérations de … (préciser la période
écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de (préciser la
période). »
– L’auditeur présente la description et l’estimation des incertitudes puis émet l’opinion : « Sur la base
de notre examen limité, nous ne sommes pas en mesure, en raison des faits exposés ci-dessus, de
déterminer s’il existe des anomalies significatives de nature à remettre en cause, au regard des
règles et principes comptables français, la régularité et la sincérité des comptes (annuels, consolidés
ou intermédiaires) et l’image fidèle qu’ils donnent du résultat des opérations de … (préciser la
période écoulée) ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet …
(préciser la période). »
– La formulation de l’appréciation portée lorsqu’il y a appréciation d’une valeur, d’une procédure par
rapport à des critères identifiés et au regard d’objectifs définis (ex. : intervention du commissaire
aux comptes lors d’une émission d’obligations donnant droit à des titres du capital).
– Une communication appropriée lorsqu’il s’agit de porter à la connaissance, des situations, des
informations… (ex. : révélation de faits délictueux au procureur de la république).
CHAPITRE 1. CARACTÉRISTIQUES
Section 1. Définition
La CNCC propose la définition suivante : « Une mission d’audit des comptes a pour objectif de
permettre au commissaire aux comptes de formuler une opinion exprimant si ces comptes sont établis,
dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel comptable qui leur est applicable.
Cette opinion est formulée, selon les dispositions prévues par l’article L. 823-9 du Code de commerce,
en termes de régularité, sincérité et image fidèle. »
Le Code de déontologie impose à l’auditeur une approche par les risques qui oblige le professionnel à
identifier les risques avant et pendant sa mission.
Le programme de travail doit porter sur l’appréciation du contrôle interne et l’obtention d’éléments
probants.
La lettre de mission est un document qui énonce les termes et conditions de la mission du commissaire
aux comptes. Il précise l’objectif et l’étendue de l’audit des comptes et doit énumérer les éléments
suivants :
– nature et étendue des interventions à mener dans le respect des normes d’exercice professionnel,
– nécessité de l’accès sans restriction à tous les documents comptables, pièces justificatives,
– mise à disposition de l’auditeur du rapport de gestion, des documents remis aux associés, des
conventions réglementées...,
– souhait de recevoir une confirmation par écrit de la direction sur des informations orales en liaison
avec la mission du commissaire aux comptes,
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Il convient de distinguer les informations relatives à l’entité et son environnement et celles portant sur
le contrôle interne.
B. Contrôle interne
C. Techniques utilisées
Pour collecter les informations afin de connaître l’entité et d’évaluer le risque d’anomalies
significatives dans les comptes, l’auditeur procède à :
– des demandes d’information auprès des personnes qualifiées de l’entité ;
– l’analyse des informations financières à partir de leurs corrélations avec d’autres informations ou
avec des données antérieures et prévisionnelles de l’entité ;
– des observations physiques et des inspections.
Ce résultat peut être obtenu en réalisant une approche par les risques. Il s’agit de discerner les points
qui doivent faire l’objet d’un contrôle approfondi et ceux pour lesquels des vérifications allégées sont
suffisantes.
L’auditeur doit éviter d’émettre une opinion incorrecte sur les documents qu’il contrôle du fait
d’erreurs significatives qui entachent ces documents.
L’auditeur doit réduire le plus possible ces risques en ayant recours à des techniques d’audit.
La méthodologie de l’approche par les risques repose sur trois éléments constitutifs :
– identification des risques inhérents ;
– identification des risques liés au contrôle ;
– risque de non-détection.
Le risque inhérent correspond à « la possibilité que, sans tenir compte du contrôle interne qui pourrait
exister dans l’unité, une anomalie significative se produise dans les comptes ».
Le risque lié au contrôle correspond au risque qu’une anomalie significative ne soit ni prévenue ni
détectée par le contrôle interne de l’entité.
C. Risque de non-détection
Ce risque est propre à la mission d’audit : il correspond au risque que le commissaire aux comptes ne
parvienne pas à détecter une anomalie significative. Plus les travaux de contrôle seront amples, plus le
risque de non-détection sera faible.
EXEMPLES
– Risque lié à l’existence des opérations dans les comptes : Tous les enregistrements ont-ils fait
l’objet d’un enregistrement ? Les enregistrements ne sont-ils pas comptabilisés deux fois ? Un
enregistrement appartenant à l’exercice N est-il enregistré dans cet exercice ? Toutes ces questions
ne posent pas de problème si le contrôle interne dans l’entité existe et est appliqué.
– Risque lié à l’imputation : l’enregistrement comptable existe mais l’imputation comptable est
erronée et génère des conséquences non négligeables sur le résultat. Une dépense est enregistrée en
charges alors que sa véritable nature est de figurer parmi les immobilisations corporelles. Un
contrôle interne adéquat ne laisserait pas échapper ce genre d’incident.
– Risque lié à l’évaluation : dans le cadre des travaux d’inventaire, il convient d’évaluer les
immobilisations, les éléments de stocks, les créances et les risques.
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– Risque lié à la présentation des comptes annuels : parmi les principes comptables, existe le principe
de non-compensation de solde entre les comptes.
– Risque lié à la pertinence de l’information financière : l’annexe contient-elle toutes les
informations nécessaires à la bonne compréhension des documents financiers ?
A. Objectifs
Il doit assurer :
– la protection du patrimoine de l’entreprise ;
– la qualité de l’information, et notamment de l’information financière ;
– l’amélioration des performances ;
– l’application des instructions de la direction.
1. Principes fondamentaux
Une organisation claire et reconnue doit exister. Cette condition implique une répartition des tâches
entre les différents acteurs de l’entreprise, l’existence de procédures et de règles de circulation de
l’information. Il importe que les membres de l’entreprise connaissent cette organisation. Cette
organisation doit être formalisée à l’aide d’un organigramme détaillé et de procédures administratives
et comptables écrites.
Un personnel compétent constitue une condition de bonne application du contrôle interne.
Le personnel doit être intègre et les dirigeants doivent être loyaux.
2. Outils et techniques
Une règle essentielle est la règle de séparation des fonctions qui permet d’atténuer les risques de
fraudes, d’erreurs ou de négligences. Les fonctions suivantes supposent une absence de cumul :
– fonction de décision (le décideur autorise ou approuve) ;
– fonction de détention de valeurs ou de biens (caissier, magasinier) ;
– fonction d’enregistrement comptable ;
– fonction de contrôle (auditeur interne).
Il s’agit :
– de contrôles séquentiels (ex. : numérotation continue des factures émises) ;
– de totalisation d’états (ex. : total d’un bordereau de remise de chèques) ;
– de l’examen de pièces justificatives.
Quand une entreprise atteint une taille certaine, les dirigeants doivent déléguer une partie de leurs
pouvoirs à d’autres personnes. Le système de délégation s’apprécie en fonction des points suivants :
– formalisation des délégations ;
– approbation des subdélégations par le niveau supérieur ;
– respect du principe de séparation des fonctions.
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Le rôle déterminant de l’informatique avec le concours de logiciels intégrés tel « SAP » induit un rôle
essentiel. La description des traitements informatiques et des logiciels conditionne la transparence des
processus.
La restriction des accès du personnel à certains documents, à certains fichiers informatiques (mots de
passe), à certains lieux géographiques (mise ne place de badges d’accès) permet de limiter les risques
de fraude ou de divulgation d’informations.
f. Protection physique
Les chéquiers, la caisse, les processus de fabrication, les informations financières, les équipements
informatiques doivent êtres protégés par une mise en lieu sûr, par une surveillance des locaux, par un
dépôt dans des coffres.
3. Rapport du président
L’obligation d’établir un rapport sur les procédures de contrôle interne ne concerne que les sociétés
qui font appel public à l’épargne.
Le président fixe lui-même la liste des données retenues, arrête le plan du rapport et décide de la
manière de procéder.
Le commissaire aux comptes doit établir un rapport joint à son rapport général dans lequel il fait part
de ses observations sur le rapport du président en matière de contrôle interne.
Il doit se prononcer sur la sincérité des informations contenues dans le rapport du président.
Il doit signaler le non-respect des obligations légales et établit un rapport de carence lorsque le
président n’a pas établi le rapport.
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V. Procédures analytiques
Parmi les techniques utilisées pour collecter les informations figurent les procédures analytiques.
Celles-ci consistent à apprécier les informations financières à partir :
– de leurs corrélations avec d’autres informations, issues ou non des comptes, ou avec des données
antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité, et
– de l’analyse des variations significatives ou des tendances inattendues.
EXEMPLE
– De façon pratique, il est permis d’établir un tableau comparant les données de l’exercice précédent,
les données comptables et le budget de l’exercice en cours. Ce tableau permet d’identifier et
d’analyser les variations et les écarts significatifs (en valeur absolue et en valeur relative) entre les
données prévisionnelles et les données constatées en comptabilité.
– La comparaison avec les données sectorielles donne des résultats intéressants.
Il convient de distinguer l’observation physique de l’inspection des actifs corporels. Cette dernière
technique correspond au contrôle physique des actifs corporels (ex. : contrôle des espèces en caisse,
contrôle des effets en portefeuille…).
Le sondage en audit désigne « l’application de procédures d’audit à une partie seulement des éléments
d’un solde de compte ou d’une catégorie d’opérations, de telle sorte que toutes les unités
d’échantillonnage aient une chance d’être sélectionnées. Le commissaire aux comptes peut ainsi
obtenir et évaluer des éléments probants sur certaines caractéristiques des éléments sélectionnés en
vue d’aboutir à une conclusion, ou de l’aider à tirer une conclusion, sur la population de laquelle ces
éléments sont issus. Les sondages en audit se fondent aussi bien sur une approche statistique que non
statistique. »
Section 2. Méthodes
Il existe deux familles de sondages :
– le sondage statistique ;
– le sondage empirique.
I. Le sondage statistique
Cette méthode comprend deux éléments : la sélection aléatoire de l’échantillon à analyser (contrôle
des soldes des comptes clients ou contrôle des factures émises) et l’emploi de la théorie des
probabilités pour évaluer les résultats du sondage.
Il accepte parce que le sondage est satisfaisant. Le nombre d’anomalies relevé ou le montant des
erreurs observé est, au niveau de confiance et à l’intervalle de confiance choisis, inférieur au taux
d’anomalies ou au montant des erreurs attendu.
Il accepte parce que les erreurs ne sont pas systématiques et ne sont pas intentionnelles.
Il poursuit son action si le nombre d’erreurs est relativement important mais insuffisant pour refuser.