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Association de la Revue de l’histoire des religions

LES ORIGINES DE L'ISLAM: D'APRÈS M. TOR ANDRAE


Author(s): Gaudefroy-Demombynes
Source: Revue de l'histoire des religions, Vol. 96 (1927), pp. 340-346
Published by: Association de la Revue de l’histoire des religions
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23672778
Accessed: 11-02-2018 07:38 UTC

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LES ORIGINES DE L'ISLAM

D'APRÈS 1M. TOR ANDRAE R)

Quand on tente de rechercher les origines de l'Islam, il impor


de distinguer deux étapes très nettement distinctes du développ
ment théologique musulman : l'Islam coranique, et d'autre p
l'Islam l'Islam classique dont les doctrines et les rites sont définitiveme
fixés au huitième et neuvième siècle de notre ère. Celui-ci est

le remaniement des doctrines coraniques par et pour des esprits


pénétrés de christianisme et d'hellénisme : et l'étude déjà com
mencée de cette pénétration d'idées étrangères est l'une de celles
qui doivent attirer particulièrement l'attention de l'érudition mo
derne. — Mais les doctrines coraniques elles-mêmes pour tous
ceux qui ne sont point des adeptes de l'Islam, sont le résultat
d'influences antérieures sur l'âme vibrante et lucide du Prophète,
Mohammed. Il faudrait, dans les sources de ces doctrines, dis
tinguer ce qui est païen arabe anté-islamique, juif, chrétien, et
enfin ce que les circonstances et l'inspiration ont imposé à Mo
hammed. Cette dernière catégorie de faits semble particulièrement
délicate à reconnaître et à isoler. Les sources païennes ont été
étudiées, particulièrement par Snouck-Hurgronje et par Wel
lhausen : le pèlerinage (hajj et 'omra), les jinns, le régime de la
famille et des biens, etc. Les éléments juifs et chrétiens ont,

(1) Cette note est le résumé d'une communication faite à la Société


Ernest Renan, le 2! décembre 1927.

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LES ORIGINES DE L'iSLAM 341

qui, depuis près d'un siècle ont attiré l'attention d


sans qu'ils soient parvenus à des approximations
Il est en effet fort difficile d'établir une mé
tinguertinguer les éléments purement juifs et ceux qu
venir à Mohammed, ont été habillés à la chrétienn
de Jésus dans le Coran est caractéristique de c
exacerbée : Jésus y est un grand prophète, mais s
homme ; il a apporté l'Evangile au nom de Dieu,
la venue du dernier des prophètes, Mohammed
d'une vierge ; il a fait des miracles ; avant qu'il
croix, Dieu l'a enlevé au ciel, et il reparaîtra sur la
des temps. Dieu est unique, sans associé ; il s
hommes par les prophètes d'Israë.1 et par ceux des
et Salih, qui confirmaient la religion d'Abraham
temple de la Mekke et ancêtre des Arabes
Il y a là un mélange de judaïsme et de christia
est malaisé de trouver la matière primitive.
On s'en est tiré en recourant aux sectes judéo-ch
Elkasaïtes par exemple, ou même en essayant d'inv
pièces une secte mixte qui aurait professé les doct
par Mohammed et qui pourrait bien avoir existé.
Récemment, M. Rudolph a utilement résumé
nus (1), et son petit livre est un bon manuel. M
a développé, dans une série de conférences claires
les influences chrétiennes sur le développement
nique et postcoranique (2). M. Tor Andrae (3) a
ments du Coran qui lui paraissent sortir directem
nisme avec une étendue d'érudition et une éléga
qui méritent une particulière attention.
Très habilement, M. T. A. résume, avec des do

(1) Die Abhângigkeit des Qorans von Judenthum und C


tgart, 1922, 8° g2 pp.
(2) The origins of Islam in its Christian environment.
221 pp.
(3) Der Ursprung des Islams und das Christentum. Upsala et Stockholm.
1926. 8° 206 pp.

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342 REVUE DE L HISTOIRE DES RELIGIONS

veaux, l'histoire religieuse de l'Arabie jusqu'au commencement


du septième siècle : un pays moins isolé qu'il ne semble, sur l'une
des routes commerciales entre la Méditerranée et l'Océan Indien,
chemin jalonné de colonies juives, jusqu'au vieux pays de civili
sation, le Yémen ; là même, à Nejran, une très ancienne paroisse
chrétienne, élargie par la conquête abyssine monophysite, puis,
après bien des heurts, par la domination perse, favorable au
nestorianisme. Au Nord, l'Arabie touche à la Syrie par la marche
ghassanide qui est monophysite, et à la Perse, par la marche de
Hira qui est nestorienne. Et à la fin du sixième siècle, les influen
ces se mêlent pour inspirer, semble-t-il, en Arabie des individus
à· tendances monothéistes, que l'on rassemble artificiellement sous
le nom de hanif : il était tentant de voir en eux des précurseurs
directs de Mohammed (1), ou même des chrétiens sur le point
d'évangéliser l'Arabie entière (2) ; mais les deux essais sont éga
lement illusoires, et l'on peut seulement reconnaître, dans cette
direction nouvelle de quelques esprits, l'ambiance favorable à
l'éclosion d'une religion nouvelle.
La période initiale, c'est-à-dire mekkoise de la prédication de
Mohammed, qui est celle où s'élabore l'essentiel de la théologie
coranique, forme un ensemble, dont M. T. A. a précisé les traits
essentiels avec plus de sûreté que les auteurs qui l'ont précédés.
Le Prophète annonce un Dieu unique, omnipotent, omniscient,
souverain du monde, en qui il faut croire et auquel 011 doit obéir.
Si les Coréichites se refusent à croire en lui, ils seront frappés
d'un châtiment dont la nature ne s'est point fixée dans la pensée
de Mohammed : soit en ce monde par une catastrophe semblable
à celles qui ont frappé les peuples impies de Noé, de Loth,
de Pharaon, et ceux de 'Ad et de Thamond, et dont le Coran
rapporte et répète les incidents ; soit par la fin du monde, qui
a semblé d'abord toute proche, mais dont la date, toujours impré
cise, a reculé à mesure que se développait la vie du chef de la
communauté musulmane.

(1) Clément Huart : Une nouvelle source du Coran, Omeyya ben Abi ai;
çalt. Journ. Asiat., 1go5.
(2) Cheikho : An Naçraniya.

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LES OBIGINES DE L'iSLAM 343

Le Coran est sobre de détails sur ce cataclys


sur ses conséquences, jugement dernier et rétrib
c'est la tradition qui plus tard en développera le
tiels. Après des signes annonciateurs, un pre
trompette de l'ange fera périr tous les êtres,
temps qui semblera un clin d'œil, un second
les âmes des morts dans les corps ressuscités ; le
à droite les bons, et à gauche les méchants,
feuilles où seront inscrites leurs actions ; on pès
la balance divine ; les heureux iront dans un
l'ombre l'ombre épaisse des arbres, parmi les ruiss
dans les tentes rondes plus magnifiques que
chefs bédouins, ils goûteront des fruits délicieu
exquises, servis par de jeunes garçons et aimé
qui jouiront, comme leurs époux, d'une éterne
les autres, s'ouvrira l'enfer, dont le feu les br
aient d'autres breuvages que des liquides emp
justice infinie de Dieu qui décidera de ces chât
récompenses, sans que le Coran prenne nettem
le déterminisme divin établi par la prédestinatio
bilité que l'homme trouve dans sa liberté : c'est
libre aux querelles suscitées plus tard par le
C'est nettement dans l'espérance des récompe
les fidèles doivent pratiquer les obligations de
organisée, et de l'aumône légale ; ce renonce
biens de ce monde qui est apparu à Grimme (1) c
essentiel de l'œuvre de Mohammed, réformateur
tiateur religieux, est accompli « pour la face
76. 8 à 10). Mais dans leur âme, la crainte du
plus grande que l'espérance (70. 27 ; 23.
gravité anxieuse du fidèle fait contraste ave
des infidèles, qui, insouciants du lendemain, jou
reté, des dons que Dieu, pour un temps, leur pr
Renonçant à préciser l'origine de chacune des i

(1) Grimme : Mohammed : 1. das Leben, n. 14 et

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344 REVUE de l'histoire des religions

niques, qui viennent d'être d'ailleurs très brièvement


ici, M. T. A. s'efforce d'en retrouver l'ensemble et d
ainsi l'impression beaucoup plus nette d'une origine o
Dans une courte discussion qui devra, sans doute, êtr
en détail, T. A. renonce à le trouver dans le judaïsm
tournant vers le christianisme monacal de l'Egypte, il y
les mêmes croyances eschatologiques, dominées ,par l
du châtiment divin, qui détermine les actes pieux des
devant l'inanité de ce monde et l'effroi du lendemain, le
vit vit dans l'angoisse et dans les larmes. Ces croyance
conduite sont aussi celles des moines syriens et des
et c'est dans le travail même de T. A. qu'il faut trouver b
rapprochements ingénieux et probants entre des verse
ques et certains passages d'œuvres syriennes d'édificat
Mais T. A. a été beaucoup plus loin dans la compara
a établi un rapprochement suivi entre les doctrines c
que l'on vient de résumer et des homélies d'Efrem, qu
paraissent bien former le même ensemble dogmatiqu
la haute situation d'Efrem (né en 373), à Nisibe, puis à
il a été vénéré également par les monophysites, par les m
et par les nestoriens, dont il est l'un des grands doct
homélies ont eu une énorme diffusion en Orient, et on l'a
comparé à Jérémie, pour ses peintures violentes du châtiment
futur et pour son insistance à prêcher la contrition et les larmes.
C'est par cette menace du jugement dernier que commencent
les homélies que T. A. a étudiées. Un ooup de tonnerre annonce
la fin du monde : le monde est anéanti, et ce sont à peu près les
mêmes images que le Coran fait passer devant les yeux : mon
tagnes en poussière, fleuves débordants, voûte du ciel écroulée, etc.
Le Fils fait un signe et tout ressuscite ; et tout cela est, comme
au Coran, en un instant rapide. — Tous les hommes sont égaux
et isolés devant la justice de Dieu, abandonnés à eux-mêmes,
portant le fardeau de leurs propres fautes, sans rien attendre
des autres. Comme le Coran, Efrem ne croit pas à l'intercession
des anges, qui s'humilient silencieusement et partagent l'angoisse
des hommes. Efrem n'est pas plus précis que le Coran sur la

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LES ORIGINES DE LISLAM 34S

nature nature de la présence de. Dieu au jugement "f


effort d'attention pour retrouver chez lui une
rôle du Christ en ce jour. — Efrem rappelle,
de tous, l'insouciance et la légèreté coupable
qui ont méprisé les menaces des saintes écri
gaussés. — Des anges, dont le nom est peut-
mot employé par le Coran, emmènent les méch
GrimmeGrimme avait déjà indiqué combien étra
d'Efrem ressemble à celui de Mohammed, et
suggestion n'a point été perdue par T. A. Da
paradisiaques aux divers étages, parmi les eau
parfums, les bienheureux, toujours jeunes, sont
fête : les fruits, le lait, le vin, le miel s'offrent à eux, dans
l'éclat l'éclat des perles et des pierres précieuses ; abstinent de vin du
rantrant sa vie terrestre, l'homme pieux aura toujours sous sa main
les grappes pendantes d'une vigne ; « quiconque aura vécu en
virginité, elles (sic) le recevront dans leur sein, puisque moine
il ne fut point dans le lit et le sein d'un amour terrestre. « Pein
turé d'un paradis fort matériel, à laquelle le Coran n'ajoutera
guère ; de part et d'autre, une indication timide de la joie des
fidèles à contempler la face de Dieu permet de croire que Mo
hammed comme Efrem a pensé à des jouissances supérieures
à celles-là.

Les courtes indications qui précèdent suffisent à montrer des


ressemblances dont T. A. précise le détail et qui ne sauraient
être dues au hasard. Il en appuie l'importance sur d'autres faits
éparsépars ; sur le jugement après la mort qui, dans Efrem comme
dans le Coran intervient avant le jugement suprême et, dans

(1) Efrem (Tor Andrse p. 136), énumère les vices qui constituent l'insou
cianceciance des incroyants, l'ameleya des moines chrétiens, la ghafla du Corail ;
le rire, surtout le rire éclatant, la gaîté, la plaisanterie, l'habileté de la parole,
le bavardage, le chant profane, la musique. On retrouve cela tout semblable,
chez Ghazâli, résumant toute l'éthique musulmane, influencée par le sou
fisme. On voit donc quelle place prendrait aussi l'homélie nestorienne dans
une étude un peu poussée du développement de la pensée musulmane post
coranique.

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346 REVUE DE LHISTOIRE DES RELIGIONS

l'Islam, introduit une théorie du châtiment de la tombe


la tradition ornera abondamment ; sur ce sommeil de l'âme
entre la mort et la résurrection ; sur les preuves de la résurrection,
énoncées énoncées énoncées de même dans les deux doctrines ; — sur d'autres ques
tions, où elles se recouvrent étrangement : l'aumône, la bonté
envers les voyageurs, l'accueil aux étrangers, la libération des
esclaves, le prêt à intérêt, le mariage et le célibat, les vigiles,
les trois prières quotidiennes (1), etc.
Mais il reste à comprendre comment peut avoir agi l'influence
du premier ensemble de doctrines sur le second. Sans doute,
T. A. a préparé le lecteur à l'accepter en rappelant, dans les pre
mières pages de son livre, quel était le milieu religieux en Arabie
du septième siècle. Ici encore il cherche à préciser, à revenir à
l'importance de l'influence yéménite et à accorder quelque crédit
aux légendes qui mettent Mohammed en relations avec un moine
syrien ; surtout il s'attache à ce Quss ben Sa'ida qui prêchait,
dit-on, à la foire d'Okkaz et que Mohammed a dû entendre.
Sans doute, si l'on poussait la critique de ce mémoire si sédui
sant et si suggestif, on sentirait parfois quelque insistance et
quelque artifice ; mais la plus grande partie des faits est acquise,
et l'on ne saura plus passer devant eux sans relire le beau travail
de M. T. A.
Gaudefroy-Demombynes.

(1)(1) Les cinq prières quotidiennes de la doctrine musulmane classique ne


sont pas mentionnées dans le Coran.

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