Vincent Bounoure
L'événernent
surréaliste
Prenez la plus belle idée du monde et cachez-vous derriére : vous
verrez si elle ne vous donne pas notion des accidents probables qui
en limitent la portée, des détours qui l'attendent, des malversations
auxquelles vous l'exposez. Vous étes la faillibilité méme et votre nez
est peut-étre trop court pour l'histoíre des idées. Les idées auront
été. elles auront mené l'existence un peu froide des étoiles dont
l'éclat n'est d'ailleurs que par accident percefit¡ble et qui ne composent
á votre barbe des constellations que selon des lois hasardeuses.
Vous étes le signe de la discontinuité des choses et tous vos grains
de sable ne font pas encore un páté sur la gréve. Et cette existence
ténue qu'ont les idées, cette présence inactuelle qui les fait subsister
hors de toute histoire et á l'abri de tout accídent. est-ce une vie?
Je me suis souvent demandé comment les historiens s'y retrouvent,
observant qu'ils n'assoient les certitudes dont ¡ls font profession que
sur des comparaisons fluctuantes et vagues. Les courcnts histoiques
débouchent dans une mer d'huile oü les yeux en vain chercheraient
une ondulation ou un ressac. Le déroulement uni des heures d'hor-
loge absorbe indistinctement toutes les minutes; l'histoíre engloutit
les idées fausses, les idées neuves, les idées généreuses et les aligne
en éphémérides de méme format, comme si toute la science historique
devait en rester aux charmants almanachs des siécles passés. Com-
ment déc¡de-t-elle que les idées meurent? Assurément elles meurent
aussi bien á s'effacer qu'á se répéter, quand elles ont la fortune
d'éviter les détournements et les trahisons.
C'est ainsi que l'histoire des idées, au vu du calendrier de l'an passé,
laisse indéfiniment ouverte toute la question de l'avenir surréaliste.
Elle la pose aujourd'hui á ceux qui n'ont pas cru Mandiargues sur
parole quand il écrivait que nul n'a le droit, aprés Breton, de parler
au nom du surréalisme. Ce qui n'éta¡t que résoudre par Ia révérence
littéraire (je n'aurai plus le plaisir de lui dédicacer mes livres, etc.)
le probléme posé par Breton dans les Prolégoménes auxquels le
tour d'actualité qu'ils ont pris m'oblige á faire référence : « Plus le
pouvoir de cet homme est grand, plus il est borné par l'inertie résultant
de la vénération qu'il inspire aux uns et par I'inlassable activ¡té des
autres, qui mettront en @uvre les moyens les plus retors pour le
ruiner. lndépendamment de ces deux causes de dégénérescence;
il reste que peut-étre toute grande idée est sujette á gravement
s'altérer de l'instant oü elle entre en contact avec la masse humaine,
oü elle est amenée á se composer avec des esprits d'une toute autre
mesure que celui dont elle est issue... Les hommes méme les plus
marquants doivent s'accommoder de passer moins nimbés de rayons
qu'entrainant un long sillage de poussiére. »
Ce long sillage de poussiére. tant pis pour ceux qui n'attendent
que de nous y voir disparaitre, je dis que le surréalisme de demain
doit y reconnaitre symboliquement son lieu de naissance, C'est delá
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qu'il doit partir, c'est le sens aigu de la fragilité des idées qui fondera
désormais la parole surréaliste. Aurions-nous oublié qu'en 1942 déjá,
le surréalisme n'en était plus á « pouvoir couvrir tout ce qui s'entre-
prend en son nom » ? Nous qui avons eu la chance d'ignorer assez
longtemps en approchant Breton qu'il y ait á préférer le systéme ou
l'homme dont il est issu. nous avons á rendre compte du choix
qu'implique aprés Breton la permanence d'une collectivité surréaliste,
nous avons á déclarer les limites corrélatives qu'implique aujourd'hui
l'usage de l'étiquette surréaliste et méme du vocabulaire surréaliste.
ll en va lá d'un peu plus que des rsmes de l'art dont parlait Arp si,
comme je le crois, l'histoire récente du surréalisme renvoie á l'histoire
qui se déroule devant Iui. Méme, il n'est pas á exclure que le surréalisme
soit affecté dans ses centres moteurs par les reflux et les régressions
qu'il voit couper les processus historiques auxquels il tente de
contribuer dans son action publique. ll accomplirait alors par un
phénoméne obscur, aveugle et généralement inconscient ses veux
de parfaite disponibilité; il remplirait ce róle de miroir parfaitement
uni oü glissent des ombres d'hommes en armes qui pour obtenir
l'épanouissement humain sont décidés ¿ tout. Donner corps á ces
ombres, les voir jaillir de la nuit blanche d'oü elles nous parlent, tel
est toujours notre espoir. Mais désespérant durant de longues années
de l'idée de révolution, á laquelle les victoires remportées en son
nom ne tardaient guére á substituer sa dérision, le surréalisme a
opposé sans cesse aux désaveux que lui infligeait l'histoire, aux
sinistres farces qu'elle s'obstine á jouer, la certitude de possibilités
toujours ouvertes, l'exaltation toujours probable des pouvoirs humains
aujourd'hui frappés d'étouffement. La totalité n'est toujours pas dite.
Mais préserver cette volonté intacte et nourrir en soi volontairement
cette chance n'allait pas sans préjudice pour une spontanéité sans
cesse dégue, sans cesse jouée, sur laquelle pesaient les qüotidiens
camouflets que les journaux laissaient tomber de leurs manchettes.
Le moins qu'on puisse dire est que nous n'avons pas eu souvent le
vent en poupe et que nul ne se soit laissé accabler rend compte aprés
tout de la vigilance qu'á défaut de point d'insertion historique la
dévorante idée de révolution nous a imposée.
L'idée de révolution est á tel point constitutive de la volonté sur-
réaliste, elle en commande si précisément les formules que les mésa-
ventures de la premiére ont condu¡t la seconde á se nouer sur elle-
méme dans une posture d'affút, toute de tension intérieure et d'autant
plus avare de démonstrations sur la place publique qu'y pullulent
les escamoteurs et les faussaires. Ainsi se retirant en son centre, elle
parut assez dépourvue de la générosité de trait qui fut caractéristique
de sa haute époque. Bien loin de trouver refuge dans l'art ou dans la
Iittérature, le surréalisme a regu chacune des sinistres nouvelles par
lesquelles l'histoire infirmait ses espoirs comme une avalanche de
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uollepsrBgp el rolpnl9,p lresstBe,s lr,nbsrnd ,ocuougp 0p tueletne
soJlo,nb xnalollar al lo grcEs ol orluo uolsnluoc el op luoluossal
os 'lualos solls,nb sonbre luoruolqe¡lupe !s 'pnarJ op sas^leue
sol anb acue^P,r'onlosqe glllrqrsra^gr¡ oun arQogl eJ p taltp?lcae.p
onbrooloqúur arlp !su!e rnod la alelnlcsfuoc o¡ugool^qd oun Jns
ogpuol onblrotslq oqcroqcal olnol sJnollte,p luelcodsns 'spualgld a
onb ao lso,C 'salqprgdor sonblrolsltl secuesuoclrc sp lno^el el p,nb
slouuos¡adsue4 sllcafqo sas e ácuoua, ou lo saselsodÁq sep se6r¡
-so¡d xne op?c gu ¡,s o¡rerluoc ne. no aJleuuollceg, luaurelpleJ lse
roulns al !s llp luorus¡lne 'noqel p aaalol suep ?sod luoujalcoljoc
919 e louilns np ouQlqord ol !s lelgugo snld al ol6ue,l snos slpnr
'reÁo¡gc g a6r¡qo,¡ augur arnleu es enb s¡abuep sap oüstlegllns ol
repre6 rnod luorüslnas uou 'ropueuop os op lue6¡n lse [t 'tuoss!uU
sslla lnoq lonb red ¡lo^es op anb u¡¡ ¡nol ap sar6o¡o9pr sol lapreo
lnod au uall !s slen¡ '¡nqlr¡ 9Áed sro¡ed suone snou onb re¡n do.ll enb
tss,u l! slonbxne saldursxa spuerE sep luesÁleted suas ol la uatuJnles
eursrgssed a¡ rns e6nor neoplr uos olrrecp ca^e snou ua Jeqtrol gss!el
e 'luorxou?Ae,l llos uo,nb ulpuacut !s 'lonloe opuou ne Joqcellp
-ag¡¡ru6¡s esoqc q p eu6¡s np ecueA!^ns el
Q oqcraqc l!,nb rluo e,l
au?u-lnl uo ,arglot Q lgrd sed lsa,u oulsrle?lrns a¡ enb a^nsld el el€J
'snou lured sallanlcollalu! suorssnc¡odgl sas ap opnltldue,¡ lnod enb
luelne 'ooueuonuocur elue¡6el¡ es rnod tstor{c te,f enb e¡duexe ¡e3
'luasodr¡rl,s ssllo,nb solelou sol auluJoc solcos sal
'ourntes lourol9,l ap uolteurecu! '9}!fuopt olnos es ,ed otcuslgJJtp
ronblunuuroc Q,nb snld ar¡dse,u unosqc a¡¡anbe¡ co^e ole?pt autol e-I
'suollelal sap ar¡srber sl la sogpl sap aureuop ol atlua uotsnluoo el
rolal op ecro¡ g,nb luo!^red 'su6?r uos slole a¡n6neul tnb louuos
^,u
-red na¡p o'l 'uorlellur!,p adloulrd ol onlllsqns as uotlce,p autueun
gtuolo^ oun V 'sarnouglue souolssua la suorleuruougp sol len¡gdred
p oqcepe,s rnb uolleu!¡sqo anb¡enb 'orust?pt, al suep loqurol la
eu6rs ep JoOueqo sues rlqcuprl lnod ou er6o¡o9pr auncne,nb arQtluolJ
el aJeJ uo!s!39rd aun ce¡re enb¡eu lt,nb ltJlns lt 'sopuer.rl.ltog xne
¡ioasse,s ap ousru^o ne s¡turad snol arluo llp lnuuoc leul lo uotq
'au?urougqd ec anb ¡c¡ sed ouodur!,u ll «'ouuosrod aulgtu aun toulJns
rnal suep ?lletsu! luo rnb srerrp snp!^!pu!.p uo!un,l » auuoc ltull?p
pnorl anb enblooloqcÁsd apol attar suep enb oustu^c al ltesuns
slanbxne sauo6rdg sal zaqo ¡ue¡ ¡u¡od uou 'louuns np IueutuJolgp olgr
al anbo^lnb? sues arluoru'gE6t e ¿[6I op e¡ssnu uo ogle]suoc e,l
aus!leprrns al anb ollol'olleuuollnlo^gr agpt,l op ecuacsa.rgu969p e1
'an6uel el Jns tasod le sepe6
sol snol rlluoler olquJes 'senb¡ro¡srq se¡duaxe xne unceqc ¡aÁonua¡
q puol rnolrglur eurs¡roG¡r un'orQ^?s ¡o¡ ue eOueqc as a9.r966ns glug^gs
e'l 's¡IcrlJle snld slre¡l sop puard arpd np alueeo¡xo ¡non6r.¡ el ,slrJ sap
ou6?r al snos !su!V'a?fg gf? e snou acueo¡npu!,| slnd .saulcel sarnp ap
luoruourerrolnos r!puerO rass!el 'snol snou uo lte^op !c-allaO .o?upluods
Jnanou op alocg oun uo or¡¡r¡loo gll^lleogu op atlaqc? uos la ol6Ql ordold
es ros uo ornrsuoc p ?lodde l!el? unoellc Qo uoltcnpu! p llnctlc un,p
ear¡rsod auroq el onb llel?,u utosoq ¡los ue ¡¡,nb lre^UJe lt puenb lna^eJ
arlou uo uo¡arg ¡¡esodslp luop ecuab¡npu¡ a.ugJlxo,l .gllc?c el
q,nbsnf ¡nolqg ,{ snou suolle snou !s Io es ap lso tno} al ,suteu
sou suep sgsod?p xnol sa3 .arletuauj6eJl olQlci2lEc el luauouncne
lleJalnulsslp eu rnepuerD el tuop egsuad e¡ ap s1oldxo,p oltltutlgp
arrgs oun suep oru¡ot erdord uos ¡e6esrnus lnod ou outstle?llns ol
'sallauuosrad sollssngt op uolusodp¡xnf red es¡¡egr os au ellesra^tun
oouarcsuoc el onb snld spd 'npt^tput un elputane esslnd ronb p
?lrun osnoulr¡lnl alnot ossedrns'suoÁos snou enb lue^e ln¡ a¡ rnb ¡e
'osnec uo lso lnb oO 'o!s?od uo ol^t^ onb snld dnocne€q lno^ snou
orlua,p unceq3 'lolU a¡lou ulfuo lo ¡lonnod ollou ,socJol sou solQtueul
salnol ap op?cxo lnb lodse un,p uotsuorulp el q allouuotuodord
?llllqesuodsou ¿acuspt^g ordord ps ap uollelsortueul el €utuoc
lleuod ¡or.¡,p aursllp?¡rns a¡ enb ne¡ al latcos lelo? un,p eleqluel¡
(o arnauglu! ouro^ec 0l}03 cuop lso ollano .acuosqP aun,p lnolne
rnq,pJno[ne oslnl}suoc ss ou austle?rrns np atoolotcosot]c^sd el
onb arel lned su uolu 'quelJ?dnls op sdnoc e tuoDeq os nogel la
uepl ap arlne,l p lnoq un,p lnb e¡sda¡e¡ec sp srnalcnpu! suotugp sol
s9slc¡oxo luos onbsJol anb laJja alpuerd lnod ou anbrurqc¡e aJ^no,l
suep orou rnalnoc el ouuloc gdrssrp er¡g.s s?Jde tleueJ la gl!^tltsod
el tlrJnou alnop al lonbnp srnoc ne luouaslo^uet ac l:l .stue sos
ep lo uolarg ep oñbuogql ?llrr¡9p,, 10r?66ns luauro^rsnc: . =
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rc-xnac ano'sorelrsJo^run sap uorlcassrp ap alqe] el ap e-: .: .
snld au.rnod l.roru rnal ¡uaualqelu?^ ]uo^norl auErs e¡ luos .
sluaurau?^? sal srolV'sa6eOeq xne aJllotrr as luaur?s¡E luaAna: :
a6e¡rr9q,¡ ouuo¡ uor¡oell03 el luop slellnsgl sal 'leJgu?6 sn. :-.:
ul 'orlqnd np suorleuuos xne alelsrles p lualuuraredde : - . , -
s¡r,nbronb '?lneolnou el ap aureqc ol tnol ap srole s?^rid t-:-,
-nleu'sJa,uald sep uorlecrldr]lnLu aun sapuocas sop tlqn. .
Irualarluo q pual Io sepoq]?Lu sas red anb slpllnser sas red --.-,
snld sludsa sal edder, se?pt sop aJtolstq,l ap iuauou?¡? .':_
'lnolar ap .il: ::.
suolprq sreu 'sed suoldLuoc snou oN 'unceqo ue luass¡6.;"..
a¡¡anbe¡ cane 9¡rprder el sed lueurlsasnos au aunnol el e,o .: ::
-lgew ap saluessteuil assa, sJps satQtileg sa/'laJgd 3a¡: :
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-es ap unoeqc p esr]]ns ll,np 'lnl sprde la¡nes ltpstB] sal.-: .-. _
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anb sluod sap rns rLlcuerj octdto?rd ac ap luaulass,puoio.::.
anb ausr¡egrns al Jnod uat, spuallp,u a¡ « '(¡arg¿ e isa e :". - i-
's9la^nouar luauJrur,ppur aJnluone,l la enbsl¡ al srBul'alllLls-:: ; -:
.
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luorllns snou slt laustleue¡ np sluaun¡lsur sal Jnoc o]lou ,-: : *l
suone rnb snou 'o¡stle?lns ?ltlenlce,l op lalnoO .uolalE lr?.:: ._::
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sal anb srol s?p 'luonb?suoo red 'e¡sl¡egrrns o9pl,l ap ,::-::
'sloul sap ted lauErsgp uatq lnel ¡r,nb segpr seD.-:-: :_
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¡ronnod ne ]uenb aur¡r69¡ uotctdsns e Á lt ,.¡toAnod Jnal a: .:.- _
ronb ap e ,{ ¡r 's¡ou-r sal }uauuaJd onb suos e¡ tasad y ¿ lc--.- .-
ua,nb a6esn,¡ asuolnp efia etnpu red anbsro¡ a¡oted alno1 _..-. ; :
lneA anO 'olcadsns ¡teua^ap aulgtx uotssatdxa,¡ ,9pnea1:i = : , :
ne a6e6ue¡ ol 'sgd¡d luatelg sop se1 ¡lsedepng ralnuue :..:_:-: :
rnb ¡ueqc un suep ¡ue9u ¡enb sreyl¡ .sarpbessed se¡u=i.--._ ..
uorluolle gane eutuexa ue ¡¡ 'aur6rro uos srndap ]testnd .r -: =_.- -; .
_
¡uaualgeroxaur ollg-lnad s¡eu_¡ ,nad p nad luella3s 6ues =: .: :
du premier dans le second. C'est aux approches de ce dernier póle
que se développent toutes les formes de la répression intérieure,
lesquelles ne tardent guére á présenter leurs preuves publiques :
celles-ci articulent-elles le dernier mot? L'Espagne anarchiste prend
les armes en 1936. Aujourd'hui Cuba sous Ia menace sinon sous le
feu des armes américaines donne l'exemple de ces déconcertantes
résurrections par lesquelles l'idée de révolution annule d'un coup
son passif, renvoie Saturne aux célébres poubelles et reparait avec
l'insolence d'une fleur née de la nuit, comme au premier jour.
De telle sorte que les mots de révolution permanente do¡vent
s'entendre non seulement d'une activ¡té révolutionnaire ininter-
rompue, mais de la permanence d'un esprit révolutionnaire contre
lequel ne peuvent prévaloir les crimes et les détournements de
Moscou ou de Pékin, non plus que n'en rendent compte de maniére
intemporelle et essent¡elle les événements de l'histoire authenti-
quement révolutionnaire ; car l'esprit révolutionnaire n'est proprement
qu'une volonté actuelle;il ne s'intéresse aux accidents de son histoire
que pour y trouver des méthodes qui ont fait leurs preuves; il ne
s'intéresse qu'á l'avenir. Une pareille ligne d'aimantation permanente
du surréalisme, toutes les attaques du doute, ce dissolvant universel,
ne tendent qu'á la faire courir á l'état pur en la séparant de tous les
parcours anciens oü rien ne peut se lire de notre avenil et, parmi les
faits divers de l'histoire du surréalisme dont chacun décéle un mou-
vement, mais non son sens, á la faire briller seule. Le projet d'éman-
cipation intégrale qui constitue la visée essentielle et transpersonnelle
du surréalisme n'est pas á la merci de nos erreurs. Nous en sommes
toulours á attendre, pour nous y rallier, un mouvement plus émanci-
pateu.
Le canard du doute a disparu sous les eaux toujours noires qui
maintenant m¡ro¡tent autour de la certitude. Dans les grands lierres
qui la dissimulent en partie, surtout par gros temps, nous le savions,
passent des cris trés brefs d'oiseaux. lls sont ce qu'il y a de plus
transitoire au monde et font á certaines heures une couronne á ces
pierres, habilleuses de salles closes oü la jeunesse qu¡ s'est
réservée en nous s'engage maintenant toute seule. Les écriteaux
disent qu'il est défendu de faire tourner les tables et que les
amants ne doivent poser nulle question sur la merveilleuse aventure
qui leur advint au pont-levis quoique les échos en résonnent encore.
Ou'ils tiennent, sans s'interroger, sous leur regard, ce qui les déter-
mine sans retour.
Dans /es Disciples á Sais, l'épisode du dévoilement de la déesse
comporte deux conclusions : c'était lui-méme que découvrait le
disciple, une fois le voile arraché, ou bien n'était-ce pas plutót la
bien-aimée, fuie depuis longtemps, redécouverte et retrouvée ?
Novalis a hésité. La révélation ne dévoile-t-elle que le fruit hypos-
tasié des maturations intérieures, l'idée, la formule en son /rea pour-
suivis parmi les orages roulant sur eux-mémes d'un bord á l'autre
de l'histoire individuelle, ces fant6mes jetés dans un miroir par les
yeux de l'espritT C'est la seconde version que préfére Novalis et
je ne doute pas qu'il ait voulu par lá résigner une activité qu¡ n'eüt
renvoyé qu'á elle-méme ou qui se f0t satisfaite de son propre exercice.
La vérité n'est pas atteinte dans le conte. Mais la fiction romantique,
qui n'est qu'un grand pan de ciel oü s'élévent les battements d'ailes
de tous les oiseaux de l'intériorité, en vient ici á passer condamnation
sur l'idéalisme. La bien-aimée est la seule vérité, celle qui signe
l'accord du désir et du monde objectif. Cette réconciliation philoso-
phique condamne au silence le conteur et frappe de nullité les
cheminements intérieurs, toujours cont¡ngents et coupés par les
hasards de la subjectivité, á partir du moment oü parait le sceau de
lumiére qui en formait l'enjeu et en spécifie aujourd'hui l'aboutis-
sement.
Aussi la vérité proposée par Novalis n'a pas trouvé moins de
détracteurs á droite qu'á gauche parmi tous ceux qui redoutent de
voir quelque alliance se conclure entre le désir et la nécessité exté-
rieure et par lá se modifier leur rapport de malheur. Oue I'esprit
conservateur ait tout á perdre dans une pareille révolution, il s'en
est avisé il y a longtemps. mais force est de convenir qu'il ne croit
l4
plus tenable la forteresse du positivisme de type thom¡ste ou maur-
rassien. Le fusil a nettement changé d'épaule et ce sont les idéologues
de gauche qui dénoncent aujourd'hui la subjectivité et l'inconscient
comme l'origine de tous nos maux. Opinion fondée sur une évidente
erreur de jugement puisque seule ce qu'on pourrait appeler la collec-
tivisation du surmoi permet la cristallisation des énergies profondes
suivant le modéle monstrueux dont le fascisme, le nazisme et
le stalinisme ont fait voir le sens fatal. Opinion fondée sur une
erreur tactique s'il s'agit de faire prévaloir la praxis á l'exclusion des
mouvements du ceur, l'action réfléchie aux dépens du mouvement
spontané, de substituer en fin de compte un apriorísme schématique
á l'appréciation concréte des situations et de la température de
l'esprit public. Opinion enfin qui dans les pays de l'est, en condamnant
l'émigration intérieure, conduit á réclamer de tous le pur et simple
alignement sur les dírectives des caporaux de la littérature et des
beaux-arts.
Ouand elles ont cours forcé et que le souci de la chose publique,
pour pouvoir agir, oblige á une adhésion sans réserve aux idées
regues, l'espoir d'infléchir le cours historique s'amenuise á tel point
que les puissances de refus et toutes les répugnances se liguent
pour défendre les provinces intérieures et leur assurer une autonomie
Iourdement compromise. L'idéologie d'obligation rend vaines toutes
les idéologies; celles-ci prennent leur numéro d'ordre parmi tous les
autres réglements de voirie, ceux qui ont cours, ceux qui.sont inappli-
cables, ceux dont la désuétude est flagrante, ceux qui se préparent
dans la grav¡té et l'ennui, au c@ur de trés vieux monuments. Encore
doit-on s'estimer heureux si l'éloge de la gestion municipale n'est
pas le prix á payer pour garder le droit á la parole. Du silence absolu
á la parole sous condition formelle d'autocensure, l'étouffement de
l'expression recouvre et ne laisse apparaitre que f ugitivement le
spoctre des diverses att¡tudes intellectuelles dont Ie cornmun déno-
minateur est la protestation. Méme abstraction faite des privations
de tout ordre qu'il entraine, des risques auxquels il a exposé ses
prornoteurs dans la Russie stal¡n¡enne, des années de « rééducation »
que subit Brodsky, enfin de tous les cadavres qu'il a laissés sur sa
route, cet isolationisme spirituel devrait-il aller jusqu'á assumer un
idéalisme radical n'en const¡tuera¡t pas moins dans les pays de l'est
une valeur révolutionnaire essentielle, l'antidote qu'appellent le
positivisme bovin et les airs sérieux de la vie bourgeoise. Rien n'est
plus bouleversant que de voir la jeunesse y passer par profits et
pertes l'idéologie de ses péres, cette idéologie grandiose dont ils
ont mésusé á tel point qu'elle a pris entre leurs mains des couleurs
de serpilliére.
On ne voit pas comment les « autorités » auraient pu éviter de
prendre en chasse ces évadés magnifiques, et de confondre dans le
méme réquisito¡re l'opposition pacifiste de l'émigration intérieure et
l'opposition décidée de la subjectivité toujours en quéte de la déesse
mais préte incessament á dévoiler d'un coup le réel et la bien-aimée.
La premiére attitude en raison de la seule existence d'une censure
institutionalisée et des limites qu'elle assigne á l'expression revét
dans les pays á prétention socialiste une signification toute différente
de celle qu'il faut assigner á un égal refus de l'histoire [caractéristique
de l'évolution actuelle de la pensée dans les pays du camp occidental
et auquel les Mots et les Choses de Foucault ont conféré ses titres
universitaires. Dans le marais trés vaste qu'on voit s'aménager á l'abri .
des eaux vives, il s'en faut que toutes les flaques s'alimentent aux
mémes déversoirs. Du subjectivisme pratiqué par quelques auteurs
allemands du groupe 47 et qui devait en provoquer l'éclatement, au
parti-pris des choses, puis á la rhétorique actuellement cultivée á
Paris, l'appréhension du monde objectif varie du tout au tout, ma¡s
s'il advient qu'il soit pris en considération, c'est sur le mode intem-
porel, comme s'il éta¡t urgent de l'enfermer par la vertu du langage
dans une immobilité définitive. Aux mouvements qui menacent
d'agiter toutes ces belles intelligences, elles préférent, entre autres
amusements mathématiques, cette drÓle de montre, la montre
arr6tée qui est á l'heure plus souvent qu'une montre qui retarde ou
qui avance. La diff iculté de se mettre á l'heure de I'histoire, c'est-á-dire
d'amener en coincidence le temps de la subjectivité et l'échelle
 9I
ros os^leue ouac onb Jssoddns p'rer]lrg^ ¡so,3'e^rlcsfqo gl!lel
-odual el oa^e anbuolsrr] tuauau?Ag,l suep oprcuroo lo a?^ud ar^ el
ep sluourou?Ag sap o6p6gp os aulueun gluolo^ aun no 'uu es p lo
agJnp ardord es P eprocce unceqc anb suas al'sasJed? seroJaug sal
'saJQrlncrued sgtuolo^ s3l oqrosqP crlqnd ludsa,l Qo ateuuonryo^?l
uo\enus Pl anb uossrun lo3 norl ,ouuop tnad sollanbxne salelnrq
suortesrllelsr¡3 sap anbuolsrr.l orpro,l suPp'alduaxo rnellr€ul ep
sed lsa,u il 'arnorrglur glrlelodual el ap la ,r]oafqo opuou np souJsru
-TLUJO¡9p Sap arluosuar ap lurod al raurJoJ ? sagurlsap secue$uoctc
sef rns uorxelJgr Pl P }lelr^ur ialsnqss "'no/ np atptos?p nv sue1
¡ rolres?p lonb 'sogrpuollo
luos as uorlesJe^uoc el ap sglrpourLuoc sa-l '^erqoo sr6gu ep sQcord
np sodotd P atluessal luoualergu?o uorlour?,| p ranquue lnBJ llnb
suas ol orl? llerBd au lal 'oreuuorlnlo^g.l al acuoils ne rauurepuoc
ap no lanlsallalur,l rnl ua uour E a¡uaul ap anb ocJnossor ollne,p
l!erne,u a¡euuollnlo^gr lonlcallalur,'l'srnassrer6 sonbrojgq,p lpd
snuolarlua'suossar saJdoJd sas red ou.loJsuel] as rnb aulqssu, apuer6
oun,p olcelcads ne,nb agsuad e¡ s.¡ole lrpJauQur ou orxsrxJeur np
uo#a,l lnol 'sed lua¡luocual as ou rnb suluaqc sop Jns asrnoc rnal
luanrns;nod arlnp,l lo un,¡ anb slol s?p ']ueurougng,l rns slrolp sos
fllqetgr q asslssngr rc-rnloc enb '¡uenbgsuoc red 'la orlqnd urdse,l
co^e uorlecrunururo3 ua ]uolsar sglrlrlce[qns sa¡ onb Jo]nop ]ngd uo
'unuruoc ur¡sap un,p e¡ne¡ ¡rlcefqns sdual np suorlelnpour sep aredgs
es ¡r¡cefqo dueqc np glllerodLua] el rs 'arnauglu! ?llssacau el ce^e
lar?lolu¡,p ossas'sorplo snol ap suorleururJolgp sop Q arl as lafqo,l
[o 'anbr]o]srq glllegr pl rs srelA 'alqe]u?^ olro]srq,l op asnaqonocoe
lsa afeqolb glrssacgu allaJ'aruoouat ap ?ilssacgu eun lnes uoddeJ
uncne e A,u ¡r'apuotu np ¡e]9 un la acuarcsuoc el ap le]? un ojlu3
¿assalrn ap sr"rd sed e snou ou alla rs lres rnb ¡a resr¡er9u96 es ep
llessoc au ¡afqo,¡ ep esuc e¡ 'uor¡e6rlselur,p sopor.llgr.u sou luareurllp,s
anb srpuel sreur.: uorsr^ e¡ ap g1rnr¡cetqo olqelrr?^ gun gnlrlsur e,u
solla allua,p aunone 'er6o¡eue red uorsgqpe,¡ ep no anbr¡r¡uarcs edÁl ap
uaurexo,l op gpgcord 'srol srndap no 'pl anbsnf luare sollo,no 'nefue,¡
ttelg ¡ luop saqcordde sap ?llredslp el ap rrlJnos ars¡ al q 'sotsrl
-egrns slafqo sreruerd xne,nbsnf 'lueunod lres4¡ns rnb gUlrqouut
alueJnsser altac 'allarsse uos nprad e 'anbrsselc erqdoso¡rqd e¡
e¡grd rn¡ anb uorldecce,l suep grgprsuoo'lofqo,-l 'auJgur-ollo p alnos
luareJ¡Anocgp e¡ rnb xnac onb srorr.u sarlne,p a¡rn¡lsuo9 q 'lafqo,l
ap asUO atuelsrsrod oun uo aururoc 'a¡rodue,s 'tcr 'glt^tloafqns el
'ausrle?lns np slrouJ sdruol sal red a¡rnrlsu¡ 'sa^t¡nJ sasseJq sapuelb
led ?pr^?p otuocg, alrolsrq uos op ill ol ?lgrre luelsut un ISo,s lenbol
Jns pnou ac ap alonoq aun3ne Jaddeqo?,s iasstel R osnloJ os lt,nb
'ollqelg proqp,p re,f anb elpgpt g¡ssacgu es op plap-ne'enbr¡dr.ur
ousrlegrns np ?lrlrqrssod e1 'arBo¡ougtuougqd el ep la aust^ttcafqns
np sarlgual sassnel sal red ralol os oÉ ]uelquas arel sonbuotgqt
sluarpgdxa,p s¡luoAU! sn¡d sa¡ luauJalqtsted luesstel'¡uauloporuuoccp
erosnJor auJsrle?lrns 6l allonbel ep uorlnlosgr el q aslrc eun,p
lnol
rnq,prnofne eu6rourgl 'rre,p s¡adde spuel6 p ]uoLUaJJnoI?,1 ledrsslp
uo rnod uorlualle e¡grd A uo,nb nod ts 'leluaul ces-op-lnc a3
'¡udsa,¡ anof elgr
^,nb
el lo erlols!r-l,l .lns uorxell?r allo^nou eun q layod sal 'acuesstndut,p
axa¡duroc rná¡ suep raulrlu03 se¡ ap anb rglnld'0p l0a allo,nb
-¡onb 'anbr¡r¡od reucua lnsl aluor.l op luesstldua"r ua g¡r¡ercgds rna¡
p slanlcallalur sal aro^uor ¡e se6epieneq sol ollnol? a¡¡a '9¡rn¡e.r6 e¡
aJluour?p ue a¡¡e'sanbr60lo?pt saslanoJluoc sol so¡cadsns pua: e¡¡rr9n6
el 'suorlecr¡lsnf srnel ra¡nofe ¡ua¡quas au tnb alteuuotlnlongl
aUnl el ap s¡ueuaddola^gp sratulop xne,nbsnl sed lsa,u lt 'austletJ
-?letu ap osrn6 uo ausr^rlrsod o6es s?ll un latluosuoc Q s?sodstp
lnot xneluauo s9qcJeu sop 'sguuotleoluoc luauup^es sttnpoJd
sos lue^ap 'aJnua^no,l gp la s^ed ac ap allonlca¡¡e¡ur alnle.rgdrua¡
e¡ ap sgn6nfuoc sla]lo xne 'alelsuoc e[ enb autslulLula]?p alqnop
nV'ure, el oole unuJtuoo ap uotr luo,u lnb slnclec 'uotlonp?p ap no
¡ua6ar¡ue,p a¡reJle ]uos salll 'salúolg]]lput luos sallo'sorq¡l spd luos ou
suorurdo sal 'alsruetljnq la anbtllluatcs 'stoutqo '¡e¡cafqo,nbronb ,uou
no alsrleroos or,usrle?l-snos un,p slnaloulord se¡ rurred sonbtsselO
sos Jnof anblanb pJouracstp « etqe¡¡ uotlnlo^gl » e¡ anb suoa6eg
'xnau?s sed ]so,u leq?p Jnol 'salstlEruJo] ap stolJed oJocuo lualtpl¡
s|,nb xnoc lo sorreig¡lrl slnalcorp sal sop ? sop ro^o^uar sp aluPs --!
sQrl uosrel oun lso,uj rnb ac 'anbursed ecualslxaoc el ap a¡eltde: =
suep ossarglur uo'auglA'orurueun pJooop,l luoral rnb ?]tlncps::
sa¡6pr sanueu ^,s
: soursrnc xne nal el sed luo.ruau au rnb glrnrl3alqa :
salla3ar ap aurol el snos arergull acuolcs el ap ¡noued-ossed s:
'sres op a¡dure¡ np sglc sap narl ne 'ounJas u€ srtu luos puenb as.:
-rns e¡ renoflneJ ll,s lueualureur opueuJop a['uot¡n¡or9t ap ogpt.] 3:
sluaulaurnolgp xne la soaqog xnB,nb rsure ¡uasser uo alla,nb a3La:
-srndur,¡ q 'auuarsued ersluaEr¡¡a¡ur,¡ red rqns acuonllur,p urlc?p -:
luauenbrrotsil.l puodgr arolsrq,l op snlar rnal sallonbsap ouJrol ne ::
auslletnpruls al p steáuer! qenpelprut se7 lns .lel¡od lleJ (¿9 sauaa-
'seAnat¿) ¡arn3 anb sas^leue sal sa^rsrogp rnod lupuaf'doll ap ¡tos
acue¡r6rn arlou anb orqnles rs sed lsa,u rcr olllnos tnb tn¡e3'tua,',
al arpualua rnod ta xneasro sap acrJ?u?q ne,nb slrelue^nod? sac ac
soqcueuJ sal suep sgqoec slorcas slr¡ed sap adncco,tu au af cuog
'surlue¡ou6l sap la surlnour sep sdual xne
auruloc 'serq ar¡enb auodruoc rnb 'uor¡cuo¡ olqelu?A ,nol luor^no3
-?por sJnalne sep rnod ¡assed suroru ne luorelnon rnb lo uotltpuo:
,tnol ap s?rpunq srnassa¡ord sap rsurV'o.rnlcal op sepoLl¡9ur sap
glrueunq otqqeqd¡eue,¡ op lno^pl ua luesodt-uoc se.rls¡6e¡ srnol sed ]l
au uo,nb s?sr^e ]uel?,s lano lal ap sue6 sal 'ocueuodul auncnv
'salqurasua spuer6 lnod arntelg]lrl aun uarq lnel ll 'llnlq op nad
sQrl lsa,c 'sa6ed se¡ raurnol pualuo uO 'uorleuoqd el ap ?lreJ1 np
aJnlcal el luernp aouelsrsse,l ap octldtuoc ecuolts ne,nbsnI alqtsuas
npuoj lre,ur |Lnb'xro^ ap uorlcurlxa,p s?ddeJt uos np slnalug6ut sac
']ll!u!j?p uot-u lurod uos g^noll P tnb lnoloul un snos lo^tq,p sagttos
sanEuo¡ s¡nal luassed rnb la)oru ap s¡tno,p sgulre sJnolne sac ap
xnor]?]sÁur solsoB sal rorx lue^ap ¡t6Jns treJ ¡re,u ¡t,nb ossoc ap P,u
13-lnla3 ¿ soqcueujrp sal snol luoru0ptsse oled?J al tnb attelgttdo.td uos
ap rnoquoq ol rnod soguue sosnaJqlr¡ou ap lueuoluleu e ll gslllq
-ourur lsa,s 'sojl?uo] sour snos onbsoJd 'uolLlec oc anb sdtlot uotü
ap ile,l Jstunq ap sed ¡ueugprc?p relo¡t^?,u af anb oJculenuoc otll
Jnod oo-lrelas 'olrolsnl ardord rne¡ sp luoüo^tsnlcxa sllduJal rsaJ^tl
soc q,nbsnf le gltsorug6ut a]ueuocuoc?p el onbt¡sld eu taEesn ¡nu
luop apsr¡ercgds s?rl aurgur la osro?rd uorlouo] e srafqo sa3'ltalgJ un
a¡q69n ¡nas Qo rno[gs ap salles soc'sarnJlas sups sau¡btug soc'soprn
sa6essaul sac 'sasnrlsqe sorqderBod^l sog ¡uelsut un suoltctllos
'ace¡6 ap saqnc sap ¡ue¡rdua ua reuuoóel p tuosnure,s
rnLl,prnofne,p srnalcnrlsuoc sal anb sa?]rqequr saJnlsolr.lcrp soc
suep aururoc sanbr]ruoeu luos ¡uoLuaouPr ap socedsa sol : aLlcolc
el q ulJ puard sanbr¡rluarcs saqcJoqoar sap sdua¡ ol oJQrueur olnot
ep írabueqc srnal[B,p ]ua^nad salla'flor] un suep o.lplo uo luos
sallo 'salqrl luos suorurdo sal 'trnu el sued q saglglol 'satlojlg uoJ
rern )se ¡ 'salrurl sal suep ur¡g¿ rnod ¡uollreAEJl slr,nb eurgtu l¡p uO
'rournol eA aflolsrq,l luatuuoc ro^es op nad srndap lua]?rnbur,s
suosrer sarncsqo,p Jnod 'rnb 'sar¡ne no lano laI uoÓP, 'arEJ9]l!l
acualcs el ap surlueroqel sal led'salqerJel snld sop Jnoquoq un calp
onbronb egug.rd surolu sed lse,u ']llcatqo sdLlal np anbtEoloqc^sd
sduel a¡ aledgs rnb ?ssol ol sreujef Q alqPssrqouerlut puar e¡¡a,nb
acred lnol¡ns sreu¡ 'eouarcs ep etxal?Jd snos pJoqB,p ¡uasruocg]d
sollne,p anb anbr60lou?ruou?rtd apnlrllp,l sre[ 'sed suossaJuoc el au
í aouarcsuoc rnol raOElnos rnod s€uJLUer6ord sep erro¡srq,¡ reuuddns ep
¡uerpgdxa g6nf luo arolsrq,p sed luo,u xnarnaq saldnad sa¡ anb sgsrne
urepnos lue]9,s sun sol '9]rPrl op ouos aun xno arlua ¡rel aqsrllP,l luop
e¡ce¡cads np anb ¡ue¡red au s¡r,nbronb sosrolrp luos suolluolur slnel
'srnoloa sal la so6euuos/od srnal 'erp?uoc el ap srnatne sa¡ '9t¡eb ep
annrnodgp dor¡ uarq srna¡¡re red ¡reras rnb 'gfllllsor.l,p uorlelelogp auguJ
aun suep orpuoJuoc op suorlualur soru suep luauounsne olluo,u ll
.lagr np
'elqellloJd spre69 srerrrp g anbronb 'olprgle¡un ¡uatuasnare6uep ann
ap esud aun raouougp A .¡nod salua¡?qoo luaros sapnlr¡e sac anb
]!#ns ll '.rodsa uos p la anbuolsrq ouLuor.l,l p nlosqe ouJral un urlua
]uaubrsse 'sarlne xnp saun sal arlar au luoureuleqoua un3ne,nb soJtpJ
-odluol sallaJn¡lnc saurol sap supp sollo,p auncellc ¡uelucsuocrc
'sa¡6o¡o9pr sap urJ el ]uauuepuoqe luoluauJuroo ¡e uor¡ecr¡dde cane
lualelsuoc rnb s¡ue¡uasgrdar salolou sos ap sun-sanb¡anb ¡uos ec
's?losuoc tuaualduro¡d ¿ aqcne6 ap rcr aup ers¡ua6r¡¡a¡u¡,¡ suep
lnauuor.l ua « solsrlsrnlcnrls » socuepual sol ello-]-anbrldxo'anbuotsrq
juste, cet apparent tru¡sme que l'h¡stoire n'a pas de sens hors de sa
rencontre avec les individus historiques. Ou, ce qui n'est qu'une
autre formulation, que le temps est un mode de la vie collective.
La notion d'événement telle qu'elle se dégage des derniéres recherches
surréalistes est selon moi, de nature á promouvoir, tout au moins
pour notre propre usage, une historicité nouvelle qui fera des signes
de la transformation du monde les signes de la pensée méme.
Dit-elle. Et je ne devais pas en savoir davantage. Oui me parlait
et de quoi ? Ouel message s'était égaré entre les sollicitations du
réveil et les allées et venues de cette mat¡née? Depuis lors, je me
rends á l'évidence, je n'ai pas su en obtenir la confidence : turbulence,
excés d'indiscréte curiosité á une heure oü beaucoup d'ombres
encore se disputent la parole. A pas une de celles qui sont surgies,
assez lourdes ce jour-lá, soit empreintes d'une vague majesté, soit
menagantes et verseuses d'accablemenf, issues des derniers r6ves
de la nuit, je ne puis attribuer les paroles informulées dont je sais
seulement qu'elles poursuivent autour de mes tempes leurs vols
d'oreillards. Je me flatte encore d'atteindre cette silhouette dans son
balancement de voiles. Je m'imagine que je rejoins l'inconnue et
qu'elle m'abandonne un bras sur lequel elle ne cesse pas de peser.
Preuve de réalité, non, elle ne parle pas, j'ai beau l'en presser, l'inter-
roger. Ce qui n'est de sa part qu'une humiliante maniére de me
renvoyer á cette autre voix, lá voix d'autrefois, qui, j'y songe, n'était
pas la sienne et qui s'abstenant de me répéter ses mots s'est bornée
á faire surgir á mon cóté la muette. Celle dont les injonctions m'ont
été si obscurément transmises et son malhabile interpréte, comment
Ies mettre en présence, les réduire á se montrer au grand jour, á dire
leur nom et les contraindre á étaler leur jeu ? La tentation de sauter sur
le premier commutateur venu n'implique pas que les lumiéres. elles-
mémes grandes faiseuses d'ombres, soient tenues pour suffisantes.
ll en va lá du sens de l'énigme, de l'obscure conscience qu'elle ne
saurait se dénouer sans que du m6me coup se révélent les liens qui
font de nous des étres si parfaitement immobiles et, autour de nos
axes essentiels, si légers et si obéissants aux courants de la vie
publique : il en va du besoin reconnu ou non pour une nécessité
vitale de régir nous-mémes notre adhésion au temps et de déloger
les machinistes.
Fléche empennée des plumes de la nuit, la muette, je sais bien que
c'est la voix surréaliste la plus obscure, celle qui se cherche á travers
nous passage dans ce temps qui ne se coupe pas au couteau. Elle
se profére á couvert dans la chaudiére de la simultanéité absolue,
bouillonnante de désir contradictoires dont la satisfaction met en
cause la logique du jour et Ie sens des choses effectives. Mais elle
éclate en ínoubliables paraphes jetés dans la temporalité qui astreint
nos réves á l'ordre successif, comme s¡ la réalité effective et Ie temps
naissaient au contact de deux géométries incompatibles (celle du
ca et celle du moi) au niveau des racines par lesquelles le moi s'érige
sur l'ordre indifférencié de la nature. Cette nature impersonnelle,
qui n'entretient que des rapports d'homonymie avec la nature de cette étude pourrait rendre compte a posteriori de la nécessité
humaine de la philosophie classique. nous n'avons pas fini de qui
s'est exprimée á travers nous lorsque nous avons décidé de
1'rnterroger, car le mouvement par lequel la subjectivité donne un remettre
en honneur, quoique par écrit, un jeu dont les participants
caractére d'unité vivante aux émotions issues du 9a collectif ne apparaissaient á Breton tremblants
saurait les particular¡ser d'une maniére telle qu'elles perdent toute
valeur publique; il s'ensuit que la temporalité du moi plonge dans
« l'éternité » de la nature et s'inscrit d'autant plus dans la temporalité
historique que « le moi déloge le qa ».
La temporalité subjective est l'aliénation. Énoncer le désir est le
frustrer, c'est lui imposer les délais du langage et I'ordre du discours.
Énoncer le désir est en embrasser la cause et le seul moyen de le
promettre á l'exaltation. Aucune énonciation n'est satisfaisante si
elle ne démontre, en soumettant á l'ordre successif de la pensée
individuelle toutes les velléités explosives du ga, la possibilité de
les inscrire dans les projets de la temporalité historique. Le monde
n'étant qu'un emploi du temps mal chargé, il faut le bouleverser. ll
faut donc rendre le temps á la nuit, oui, oü scintillent c1te á cóte
16
les événements qu'¡l nous est possible de tenir pour satisfa¡sants.
Il faut donc accorder á l'histoire que nous vivons, comme aux temps
que nous ne vivrons pas, le bénéfice de la nuit en y clouant les étoiles
fixes que nous tentons d'extraire du royaume de l'immobilité. La
temporalité subjective alors s'actualisant dans l'histoire autour de
fugitifs instants, au milieu du fleuve ilots oü régne l'intemporel,
cessera de frustrer l'illimité du désir. Fenétres du merveilleux,
ouvrez-vous I
Le surréalisme s'est att¡ré trop de gloses depuis une vingtaine
d'années pour qu'il soit utile de rappeler que les récits de réves, les
expériences de sommeil provoqué et les formes innombrables de
l'automatisme psychique correspondent au premier temps de cette
opérat¡on qui resterait incompléte si elle devait indéfiniment multipl¡er
le produit de subjectivités particuliéres interprétant une méme nature
profonde de l'esprit á travers des prismes différents dont les images
pour se recouper quant á la grammaire ne raccorderaient aucunement
Ieurs angles, bien loin de restituer une totalité objective par leur
assemblage. C'est pour tenter de réduire Ie vagabondage auquel
conduit la liberté automatique qu'ont été pratiqués divers moyens
de contróle qui sont au vrai les moyens d'une actualisation plus
efficiente de la liberté indéterminée régnant dans la pensée en degá
du discours. Mais il est plus significatif des recherches actuellement
pratiquées parmi nous que cette surveillance á laquelle est soumise
la voix automatique s'exerce dans le sens d'une collectivisation de
I'expérience poétique et que, l'esprit de jeu s'en mélant, les pentes
1ue peuvent se connaitre des esprits trés dissemblables vers un foyer
unique fixé au départ, tracent une carte passable (et passablement
objective) d'un lieu de rencontre commun. C'est au moins, á mes
yeux, ce qu'ont d'essentiel les expériences entreprises au printemps
dernier sur l'initiative de Cabanel, lesquelles assignaient á l'interpré-
tation automat¡que qu'en livreraient les individus un champ d'inves-
tigation commun, en I'espéce, un poéme connu de tous. Je puis
dire sans anticiper sur les conclusions qu'appellera cette expérience
qui se poursuit encore en ce moment, que le timbre de voix immé-
diatement pergu d'un grand poéte, Rimbaud par exemple, semble
avoir joué pour plusieurs d'entre nous un róle paralysant et détourné
quelque peu l'écriture de I'automatisme de la vailante pour l'astreindre,
dans un persistant sentiment d'infidélité honteuse, aux durs travaux
de l'assonance. Mais cet écueil vite contourné, prenez au hasard
tout texte écrit, usez d'une coupure de presse ou d'une prescription
de votre médecin pour installer votre regard dans un systéme de
lapsus généralisé, pour multiplier l'erreur de lecture, pour lire chaque
mot comme le support auditif d'une réalité nouvelle dont vous aurez
la révélation par voie automatique. A ce compte, la cabale phoné-
tique, bien loin de subvenir á la laborieuse industrie de marchands
de contrepéteries, renoue son alliance avec la parole spontanée,
comme il apparait dans la derniére en date de nos expériences, qui
consiste á faire circuler un message que chacun interpréte avant
d'en transmettre le nouvel état, comme au jeu du téléphone. Ce que
j'ai pu dire de la fragilité de tout message dans la premiére partie
« d'étre les introducteurs de la
variante, d'avoir un peu plus tard á se tenir pour les responsables
du désordre, d'apparaitre á leurs propres yeux les garants de l'extra-
ordinaire précarité du témoignage humain. » Ce qui distingue de sa
forme orale la forme écrite du jeu du téléphone est la volonté d'inter-
vent¡on qui y préside, le souci d'une fidélité qui serait á l'opposé de
la littéralité et qu¡ ne peut s'effectuer que par appel réitéré aux forces
indifférenciées du désir.
Et pourtant je recours á cette voix toute en murmures, le message
de cette éveillée qui me parlait était-il destiné á tous ? Pourquoi
maintenant étaler ses privautés, user de ce silence méme qu'elle a
laissé peser ? J'en ai décidé et c'est pourquoije signe. Mais qui signe,
á quel titre, de quel droit? Les voies de communication sont-elles
exclusivement soutorra¡nes et lgs pu¡ssances du ga, cette efferves-
 LI
s?prcnl? luoreros rno[ np sluorroug^? sol Qo uetprlonb un ¡otlqnd ep
aluoueurad uo!¡eluol ollou puodgl sollanbxne sapoLllgru xnap sa3
'?unl ppA un.p p eury eurald
el ap nss! 'neassnoa !ruaH Jnod a!6oleue,p saupc sap sduol np
ralle ua tlB^nod lt oullJoc'nof ol suep slnoquoq solqpstnd?ut,p alqtl
-dacsns ]lered aLu aila 'elletnpu eto$tH suep loJ?d led rnSuuoq ue
asruou 'nel np eur6r.ro,¡ tns luolnc?ds rnb se6ennes se¡dnad sap la
arre¡ndod o?suod el ap enbrlejd el uolos's¡l¡rsod slte] sal oJnau?]u!
?l!lesnec el e ar¡ournos .¡nod a.lnelsul,s elueltJgp er6o¡orl9 aun .al¡g,p
suosleJ sa¡os stnol onb uotq tssnp elrnpo.rd sol nd luoteJne tnb Jts?p
ne seuroluoc s?lrlesnec sap luoltelcg,s 'xnalepuecs no acua¡edde
ue salqpuaroar luaulgpuo]ord sro¡led 'stool sluauroug^g sap anb
'auq¡qord np sor.rJral sol lesJa^uol p lupuJoq as ,onbtluap! eqcrpLugp
aun red tsa,C'glrlrqrsnBld el ap uouts 'ofleutplo sn¡d e¡ anbts^qd el
op srol sap luor.uour uncne p auecg,s au aulstutullolap rnol onbtonb
se¡qeqordtur lueuuraredde'salqelteqnos sluaurougl?,p,alatd gsof
p rnosupl¡l ac^of op 'aldtuoo o:puol stol ef enb elsr¡eg¡lns eso:d
el op sallanloe suorlcnpoJd sap ¡led ouuoq oun q ¡apts?ld llerpd aul
egsr¡er9u96 ardo¡n,p ludsa lal un 'sonbuolstq soLUstutuJlalgp sa¡ .red
a¡qr¡cnpord gsoddns lso lt,nb s?p 'Jls?p np luauasstldulocoe.l ap
uor¡dr:csep a¡durs e¡ arpurolle lnad 'aculelgqr¡ nyan e¡¡enb e'acepne
offanb p arluou, raunoJ ap xnetno¿ue apuou neaAno¡y' np lnoqoo
auouls q suolop snou enb uorlelgn?l el 'lnof neaq un aJ?tJJec ol^no
oJrolsr.l,l anb aqggdua,u uau a¡¡anbe¡ p auteunq glg!3os oun oululoc
rsgp np ?lro el lualucgp rnb se¡srdotn sap ol?tupul e¡ q'¡arodu.re¡
ou¡srululla)gp un supp Jonlrs sal p,nb altlpLu olpual ua,s lnad ou
uo,nb alelol rs urlua ?lug^ aun,p sreJA luos slt : lno[ anb¡enb ¡uores
ol sI 'arocua sed ¡uos ol au slt 'stel^ ltEJ q lnol sed luos au lto,p
surlc sac 'anr el suep luesspd lr¡dsa allou ¡o luapte6at tnb xna^
sou 'uas9p ururaqs al 'uosreu el ap sltnJq so'l 'slouj sap gutlsqo
¡uauJoloq3nqc ol luegu np proq ne eceld lnb etne I 7r anbruolr un
'arreu¡¡¡ody,p e A f alqr.;lwpe,l suep ar^noc?p el lt,nb e¡¡a¡ '¡sa rnb
ac ap asnanlse] ?lrlrqouu.il,l p 'onbt¡?od gl!lerodulolut,l Q ranltlsqns
sp Uol llel os ll 'tueula¡6qr9p ?uuosre, ne uolsuedold ap tleuuoc
as lr,nb ec lnot op lrorp ¡rel aursrlpgljns al'Jtlce aulsileuglllt! ac V
'rno[ un P]areleq
sal tnb ourueun egreul el supp enb'aane¡¡ al suep stnouotuord sap
xnol[pc sol auJuroc reuer69,s Q 'suas ap ¡uo,u s¡uorrjouJ sal ]uop lo
loqcpc uos luarop rnb or?tunl ap xnaf snuoul sop egrgqr¡ qtgp acuerc
-suoc oun,p 'saqu¡ocplpc sol sla^ g^ell Isa,s unceq3 anb sQcce,l tpd
agsue¡ncryed 'enurluocsrp 'erre¡ueuOet¡ uorleln6r¡9.rd 'rueAe ue lsa oila
:uoqce,l sn¡d etautqtfu eu ersgod e7 enb errp q sgr¡r¡snf ,a¡oled e¡¡ec
sQJde olcQrs un 'orocuo seululos snou lpc 'ejtolstq alnol eJ^tns tnb
x¡ed e¡ ap aLu?lquo,l oululoc ¡ucsur,s rnq,prnofne,p tuelsut,l ,olelelc
snou sdue] af luop pnou ne sreu 'srole 'sneüeteq selEuotl,p snl¿
'ornleu pl ap glrleroduolut,l co^p alrolsn¡,l ap acuoptcutoc el luastleool
efgp s?croxo xna^ sap 0o'eralduoluoc ou aJlg-]nad lnu onb la
luessreual s¡nofno] 'enbr.rolsrq lnq al 'xnaugdrur xapul un,p steu ,s?Jd
g¡legr ep seu6r¡ sanb¡enb q lueu6rsgp 'sanr sop rnalnoc el lua6ueqc
rnb se¡ueureqc luauasJoAtp soruguJ sapouJ sol ,?ttltqlsuas eJ op
sluaurosro^alnoq sal'otlqnd ludso,l op sluouJaAnou se¡,anbr¡r¡od
a¡rolsrq,l ap sllel sal -ocuocouut uos suep outeulnq gluolo^ pl ap
or¡olslq,l 'souteulnq sauaqcnoq sap eJtolstr{,1 e ¡an}t}sqns e puat l!
í salsruooelord sas aro^gp olteuuottnlo^gl luauou?^?,l,elqpjtuoru?p
luouatrelred arr¡gu.rÁs oun led 'seg ue $a tnb ec eLuuoc $e neLl ua
¡sa tnb a3 ¿ lnu la lrunl luau¡ossll6 ol luopuodsns uo rnb slllpctllu6ls
spnou sap st6top sou aJlua Unoc tnb lU ol tns lanbtleld Jnod atl.tuoc
'luauau?Ag,l op sptod el snos supJpec sac JaseJcg,p suotlplq au
snou enb alqnlos rs sed lt-lsa,u sa¡npued solotpt sollanb ep 916 ny
'saJnoLl sap ra6g¡ dot¡ stnoc nE gqcelle luelsut un suep elpnosstp as
Q auleJlua sa¡ rnb uor¡eudotddesgp e¡ ap sgtbap se¡ p.re6er np stns
af'/aule,p anb sJa^rad ts sltel e sa¡ rnb alro¡srq rnol op sJnol?p sal
srndop'slueLUe sal tuostltqouluJt,s no ooualts op oolq ne,nbsnf
'anr el ep sasoqc
sap alsalrueu luoua^noul al ta npua]gp xnotu al ltlcalloc los?¡l
al xnaururnl ¡uauarorpnod atugu un,p aulpqoua e¡¡a,nb ¡sa atrou
arqueqc el ap ol?lsi(ru ol 'luauaug^?,| suep glt^llcafqns e¡ e¡qrdra¡ur
Jnau?lxo oursruru¡Jel?p np a^lstcAp o6eld aun oxtl tnb ¡¡aredde,1
'alrolsr..l uos op suorlernleu sanBuo¡ sol gsodul luo r^ .-: :-
a6e6ue¡ ac suep roul aJ Jed so?lgrdrolur sapuo]:.: ;:: .
xne 'uor¡eudoJdde,p elsa6 lnol suep eururoc '¡edde :- : --;
]reJ oilo 'atuesro^alnoq no anbrleu6rug au?os aun c -
ena ap e¡6ue un,p xror.lo ne auroq os rcr allanpr^rpur u.:-
'luauaug^g,l ap leqlo^ sQcoJd np aruosse erqde:6o1ouc :-
ap ourezrp oun,p aluaue aun sQlde Jauauel ua,p:=
acuer¡ru6rsur aun,p ar?qdsoule uos rnod rsror-lc 'na', :*:- - -
algJ ap rnol q llpuar as snou ap unceqc onb ]uer?66n-. -: ;-,- -
¡relrnur,nb sluauaqcuolcgp sla) ap .¡enbo¡rord q lsa. : - ;: :
lroJp al au?u rapueuop rnol ap'socuelsuocrc sap a.i3-:-: --:
lurod ne arnorJ?txa gussaogu el ap suorlcuoluoc x.a s:::-:':
-luareras aulgur uarq puenb'Jnof np sarolsr.l sal salnot 3: :--: ' ::
np srnenof sop sro^erl p ralncrue,s p irluasuoc ]rop !::- -: :
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arlou ap gtrnrlcafqo,¡ op luare6 artg lnas lnl Q treJnes .- -':-t -
sarerluoc sluernoc xnap sac ¡uerpue6ua,nb suollrqrn--: :: : -::
'?lllentce,p sautje] ua rai.Ec c.l
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rna6ueqca,¡ nprlrpur onbeqc ua ar¡uoru aur alla 'sonb¡o¡§! s¡€c
sap Ia srnaqleur sap an6e^ urpj¡el ne slrpralur sros¿,.
auretrop al lueu6rof oJ?rlelec a?lle oun oulruoo roL- .
arluoul alla :satsrlos sap lnolne arlsoq3ro,l ap nal -=
soJ^?rl xne 'sluea6ueqc slarc xne alolr¡l uorlualle,p :: :
uor]3aroc eun euodde olla 'uorq spualuo,l a[ rs sase;-:
louJ np aqdetrdg,¡ p'aLulqe,l Jpd uorle3runLuuroo el 6c:,
'¡en¡gdrad arlrl q gpgcuoc elas rnl eu e¡ce¡cads unon: -: -z - | -
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ocred olnor e¡ ep sa¡6ue xne ¡¡eredsrp Ia crlqnd]os?.r:: :.: ..--
-e¡¡euuosrad ]rnpuoc snou agl ap aqcrol essreu lalqe: ----:: ':
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sues rorl^l 'auuarprlonb ar^ el op glrcedo,J anllsar -: -: -: -'
]a rs?p lauralg,l 'ollanpr^rpur o?suad el red gpr^gp i¿ - -: :..-; -
snou ¡r,nb e6eur anbeqc suep'ralqurosser ap lurod -: ;'-:- -
gulerodLUal el p ornteu e¡ r¡¡afnsse ro^e,p lsa,c'anuuos s:: :.-: ---:
E,u |lnb 'aflolcr^ apuocas eun guodruoJ e llllgM ]3 s.-. :; --::
rnb Jo un,p 'e¡qeu6ndxeur rour un,p sag6reqc sureu :: --:. -
-ual alla^ el ep srnanburen sal lutleu] np |lalos: ::.: :: -
QO Sanl
^,s Sal Suep lglualq aAnOlla] AS la lnAlo^ un AujLLa: :-. .-:-
A,u ¡r : arro¡crn es ep ouJol al lo ecepne uos €p elri! : -:: -:
-edsrp eS'olqrourlur lsa rour al 'lrBS al llllg¡¡ la'arlnc -: ;- :
slglua sol rpd uorlgcrunurLuoc el onb lso luesre^alnoq a3 . : - : .:
'o^rlcalloc acuplsur,l sarlne,p enb xna¡u uatq ltessteuucr r- r r :- :"
aun louuosrad lnof un snos lro^ Q gcuoual sleutef e - , r',. - -l -
-]ures uf ¿xneosro,p auaod un suep naf Jed slt-]u3s::-:: ;: -
ouuornua se¡ rnb soder e¡ red ¡e slout sep gltltlnur,l red s:i -:. : - . -
'?llugJgs ap sursssp sJarurep sos uo sto^ af onb a3 ,:,", : .-:
anb a?oeuau le a?lueqoua aglle^ a¡¡ao ap lsa,O 60:! s -: :.i --
sal suep npradg,¡ ap au6rotugl rnb tou np asnalepue:s::-:::--
anb snld arlrubrs au a6e6ue¡ e¡ 'agsued el ap l¡lco+l¿ :-: - - - -
ap acro¡ p la[qo sues onuo^ap lso uotleotunL!u.]c: ::-:- : -t'"-
'luauralelc9 uos op ureurapual nv 'srnocsrp np q 33--: -- :-::
alou el ]rejpuorl uruaploH op sospJqd saJQturap xne,-::-:: : ::
alqplquas arlol op arQrlncrued ?Ulenb eun e¡nes anb :- -=- : - i.
apuoloJd snld es ep e¡ue¡rEr,r acuacsapuecut,l suep s:-.::;: -: i:
to satxuell sa¡ red gronap utlua toul np Uou.l pl sQ.:; - -,: --:
urPA luorBrpuar sosnorcuaIs]a soutelJalnos suot]eln3, : s:- :: : -
uour p lpurJ lurod el proqe,p lleJuau rau6rs ap uo leó :: :: :- - --
sros af anb aurueun luoLugpuo+oJd ts alQtueu aun: :- -: --:
as rnb oo'ajreleuors ne rol es luaulnlosqe rosodr!r | ::-:: -; --
tnb a¡¡ri6 pl lsa,3'e6uo¡d un3eqc no up?co un.p s.-::-:-:: :.-
luoLurue,s luop sluernoo sap 'rnof q nua¡ 'a.ltouadgr l: :-. :.;- - r+
as rnb srnooslp sap p allgLu ?]rltln alno] ]rplaqceJ,: .. :-.-:
np suorlual?Jd sol UeJaurni ¡r '¡nes a¡led l¡,nb rasodc-: . ;-: ,i: :
srnoesrp a¡ glrnt¡cafqo,¡ suep epuoJ lr,s lo aunululo) .'a.-' .- .: | :
¿snou anb surouJ sed auttlrsxa,u lt,nb sluaulluoc s;: .-: :- --; :.
sooeuodoJ ap acuas?rd ua sruJ Jnolcal np )g,?tu s: :-.-: - r-
'rnof ne ¡uassreled sa¡¡a puenb'unceqc ua a9qce3 a* -:-- ::-;:
par les véritables raisons que leur découvre l'imagination, ou d'y
rapporter les événements imaginaires qu'auraient du produire les
causes observables, ces deux méthodes, par la mise en @uvre, sur
une scéne historique aménagée dans le moi, des ressorts de l'in-
conscient le plus profond. me paraissent mettre en échec I'opposition
classique du contenu latent et du contenu manifeste. Elles tendent,
selon moi, á constituer une temporalité non aliénante et á réínvestir
l'individu de la plénitude de ses pouvoirs publics : je me hasarde á
prétendre qu'elles permettent á quelques uns de réaliser en eux-mémes
fugitivement les conditions d'une réalisation objective eie l'utopie
ou, pour reprendre le vocabulaire de Marcuse. d'une sublimation
non répressive. Des recherches auxquelles nous avons pu nous
livrer á cet égard témoignent notamment au cours des derniers
mois le catalogue de l'exposition surréaliste en Tchécoslovaquie
(prihtemps 68) et le dialogue Matta-Schuster sur les rapports de
l'art et de Ia pensée révolutionnaire : je me serais fait scrupule d'y
revenir ou d'insister sur notre étiologie délirante, s¡ ces méthodes,
entre les techniques que nous nous sommes appropriées. n'ouvraient
carriére á notre volonté, non seulement de disputer au principe de
réalité, comme á notre geolier, la clé des champs, mais d'intégrer
l'un á l'autre le monde de la poésie, domaine privilégié oü se formule
le désir, et le monde successif oü s'inscriront les seuls succés qui
nous importent.
La nature optative de l'écriture déconcerte. Oue de veux pieux,
jugez s'ils sont constamment dégus, vous ne vous y ferez pas. Et
si l'erreur était de leur assigner une échéance, si le temps oü ils
prennent naissance différait de celui des agendas au point d'en
arracher par avance pour les brouiller toutes les pages, tous ces
feuillets indistinctement lus de la voix claire de l'oracle ? Ouelle
confiance lui faire, tant d'années aprés le premier manifeste? Est-ce
olacle. ce que je dis? Je crois que les doutes qu'élevait Breton quant
aux vertus de la parole naissaient d'une conviction intellectuelle et
expérimentale, celle de l'intemporal¡té essentielle du registre pro-
phétique. L'índétermination de toute date dans les paroles de l'oracle
renvoie l'une á l'autre, pour les nouer en un seul bloc, la cohérence
logique et les conséquences historiques. C'est un probléme pour
physiciens. Ce qui m'intéresserait s'ils savaient parler. ce serait
d'apprendre quand le temps intervient dans leurs équations et s¡
c'est en degá ou au-delá d'une certaine vitesse critique. Comment
s'explique que j'aie donné rendez-vous á une femme pour qui
j'éprouve un sentiment constant? Méme, il m'est arrivé de lui écrire,
ríant du souci de dater mon humeur et jouant des affreuses patiences
auxquelles la vérité me subordonne. en attendant que je me recon-
naisse dans mes gestes. Leur vérité n'est pas affaire de jugement,
mais d'expérience quoiqu'á la poésie ne suffisent pas nécessairement
l'expéríence ni la vérité : selon moi, la vitesse critique const¡tut¡ve
de la vérité poétique est celle qui rend ses droits á une spontanéité
sans entraves dont les formules intemporelles dévoilent la nécessité
unique gui commande á tout événement, serait-il apparemment
fortuit, c'est-á-dire engendré par le croisement de chaines causales
indépendantes, comme I'est au reste tout geste personnel ; écrire
méme : le contróle le plus exact ne fait pas taire le hasard.
Ces paroles d'emportement, ces paroles portées par la frénésie
romantique, on dirait le vent des Trois Glorieuses battant dans les
lettres de Guyon qui nous somme magnifiquement de « vérifier sans
retard si la vie ne pourrait pas
variables prés - á ajustement de quelques faits
se dérouler á hauteur de nos discours, » ajoutant
que « la grande - affaire de ce temps pourrait bien étre de passer du
C'est oracle, ce que je dis au C'est oracle, ce que je fais. » A l'intem-
poralité prophét¡que répondrait alors l'instant seul. l'instant de
l'action, lui qui parait coupé de I'histoire comme il nous coupe le
souffle, comblant tous nos v@ux et formulant dans leur réalisation
méme ceux que nous n'avions pas eu Ia témérité d'affirmer au grand
jour. Vérifions, oui, il s'en faut d'une guigne, de trés peu de disponi-
bilité subrepticement aménagée, pour que l'intégration dont je
parlais reléve du constat. déclic formant sa propre preuve. Un docu-
ment de plus pour les historiens ? Mais je ne parle pas de la méme
l8
h¡stoire qu'eux, je parle de l'histoire que les hommes se préparent.
Sans m'abuser sur d'éventuels (or: d'impossibles) moyens d'inter-
vention, je dis que l'événement surréaliste, dans l'acception trés
générale qu'il devient possible de lui affecter, reproduit le schéma
de l'événement révolutionna¡re tel que nous l'entendons. A portée
de toutes les mains, cet instant clos, d'allure privée, oü se croisent
de maniére inespérée, au c@ur venant une liberté soudaine, les
chaines de tant de petites causes et de petits effets, nous ne l'isolons
que pour le faire plus durablement briller. ll ne s'immobilise que dans
la visionneuse de la subjectivité; de l'autre c6té le fleuve ne s'arréte
pas. A jouer avec tant d'espiéglerie de notre émoi, l'événement n'en
suit pas moins son cours, serait-ce entre les sinistres berges de la
vie courante. N'oublions pas de décrocher puisque nous savons
oü aller.
Les propositions de Guyon, recoupant en effet les recherches
auxquelles s'adonnent électivement des esprits aussi d¡ssemblables
que Dax et Silbermann par exemple, tendent á accréditer l'événement
comme une généralisation de I'objet, par lá replacé dans le mou-
vement historique, et á fa¡re ainsi prévaloir sur le plan de I'expression
tout mode d'intervention qui déplace l'ordre des choses et qui
renverse les piéces d'échec dont dispose notre constant adversaire.
En interfé¡ant avec les déterminismes extérieurs, Lequier disait que
tout geste libre assume l'incontrólable de ses conséquences ultimes.
C'est moins á contróler les contre-coups de nos gestes que nous
visons, qu'á vérifier, qu'á élargir une possibilité permanente oü
s'inscrit d'un point de vue idéal tout ce que nous attendons de
l'histoire. ll n'y a pas d'objectivité sans projet h¡storique. Aussi
contemplons-nous d'un regard serein l'écume et les vagues de
notre sillage á la créte desquelles sont roulés divers baigneurs;
sillage individuel, sillage du surréalisme, sillage de l'action révolu-
tionnaire aussi bien; ces trois histoires n'en font qu'une. Non pas
la conter ni l'exploiter, mais la faire, ce qui sera toujours infiniment
risqué m6me á l'échelle des relations individuelles et des mouvements
du corps propre. A cet égard, l'aventure rapportée par Silbermann
dans Prince errcnt me parait exemplaire de l'événement surréaliste
tel que le délimite, dans les circonstances de la spontanéité, la
conscience des répercussions objectives auxquelles il conduit et
des motivations intérieures auxquelles il répond. Prince errant,
d'un autre point de vue, témoigne de l'attitude interventionniste
illustrée par le Décaméréve placardé sur les murs de Lyon par Caburet
et Guyon, ainsi que par le poéme-prospectus distribué sur les bou-
levards par Silbermann, ou par l'annonce que Joyce Mansour a
publiée dans France-Soir : Cherche réves pour cottecíion.
La provocation surréaliste ef l'objet surréaliste doivent maintenant,
si j'en crois Ia multiplication de tous ces signes, se résoudre dans
l'événement oü la premiére dissipe son peu de conséquence dans
Ia vérité objective et oü le second trouve la mobilité. Dés leur nais-
sance, nombre d'objets surréalistes cherchaient á s'incorporer une
parcelle de temps, de ce temps nul, il est vrai, des horlogers qui
animérent les objets-machines, ou de ce temps abstrait (il est vrai)
des objets á fonctionnement symbolique, á la merci des coups de
pouce ou de l'impassibil¡té du regardeur. Ouel bonheur préter aux
godemichés quand la supposition d'un tel bonheur est seule garante
des plaisirs de l'amour ? Supposition absurde, mais elle renvoie
aux débats qui pourraient s'élever, non pas entre les machines que
I'on a construites et leurs performances, mais entre ce qu'on fait et
les répercussions de tout ordre qui seront. La mécanique n'est pas
l¿ vie. Nous sommes les étudiants d'un discours plus grand. Voir
les possibitités irrationnelles de vie á une date quelconque. Je cite
Eluard : « La connaissance des temps n'est pas limitée par la durée
du temps vécu. L'oubli ou les souvenirs internes modifient cons-
tamment cette durée. Mon imagination dispose de tout un monde
enfoui de sensat¡ons et d'images merveilleusement nouées, de toutes
les sensations et de toutes les images qui n'ont pas trouvé jusqu'ici
leur place dans le temps et l'espace. » lrréconciliables avec ce temps
et cet espace, nous bornons notre présomption au renouvellement
du feu. Le catalogue des événements suivra, 31-12-67