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Travaux
2005-09
06 18 75 22 45 / chloedg@free.fr
www.chloedugitgros.com
Affichée au mur, une photo du film Alligator People donne à voir une – la seule affiche épargnée annonce le compositeur Bach – qui constitue
femme menacée par un mutant à tête de crocodile. Directement sortie aujourd’hui nos identités.
de l’imaginaire des monsters B-movies des années 1950, cette image est Par le biais d’interventions frontales, proches des modalités du décor,
ici ramenée à sa théâtralité et à sa surface, dans une planéité renforcée l’artiste s’intéresse à la fonction de l’espace d’exposition, pouvant aller
par les ombres portées des personnages. Sa matérialité est brusquement jusqu’à introduire une menace de destruction dans les structures mêmes
interrompue par les couleurs de deux sweats à capuche, accrochés aux de l’espace, à l’image de cette cimaise recouverte d’une bâche où l’artiste
personnages, la transformant en poster d’une culture contemporaine qui tague Do not bulldoze à la bombe aérosol (L’occupation des sols, 2006).
inscrit les produits de l’industrie dans une relecture des liens entre l’histoire Néanmoins, Chloé Dugit-Gros a ensuite plutôt cherché à déconstruire le
culturelle et l’inconscient collectif. travail classique d’atelier, invitant brutalement ses outils à s’exposer. Ainsi,
Cette façon d’éloigner les images dans le temps à travers un regard porté des tables d’atelier découpées et assemblées servent à construire un cheval
sur les transformations de leur technique et texture, dessine en quelque d’arçon où restent visibles les taches accidentelles de peinture, dans une
sorte une archéologie de la culture visuelle. Dans Sans titre (2008), ce qui mise en parallèle ironique entre le culte de l’effort sportif et la bravoure
ressemble à un immense tableau noir d’école est sauvagement affublé d’une théâtrale du geste expressionniste. Le principe d’une abstraction qui se
photo montrant un jeune garçon qui pose fièrement en Zorro des rues, avec révèle figurative est présent dans une installation composée de formes
des gants noirs qui tiennent un couteau. Mais là encore, c’est la théâtralité de géométriques aux allures de maquette d’architecture moderniste. Celles-
l’image qui est mise en évidence (dans le mimétisme de la posture fantasmée ci sont en fait la transposition en volume d’une série de symboles que les
d’un anti-héros), et la matérialité de la reproduction (à travers la colle qui voleurs dessinent sur les façades des maisons, indiquant les éventuels
dégouline sur le tableau). dangers à considérer dans une prochaine intrusion (Code des cambrioleurs,
Ce goût du low-fi autant que de la low culture, apparaît aussi dans Bach 2008). L’abstraction peut ainsi se confondre ici avec un code infiltrant et
is back ! (2006), une palissade installée entre deux salles où il reste la trace voyou, échappant à la propriété du sens commun.
d’affiches arrachées. Si l’on peut y voir un renversement du geste des
affichistes (ici l’attention est portée au vestige), il s’agit aussi de signaler une Pedro Morais.
mobilité entre des pratiques et des références culturelles
GYMNASTIQUE SUR LES TOITS
Impression numérique, bois, tapis de gym.
200 x 140 cm / 2005
La Station, Nice
L’APPROCHE DU RESULTAT
Contreplaqué, peinture à tableau, craie
160 x 120 x 30cm / 2007
La Station, Nice
PORTES BATTANTES
Contreplaqué, glycéro
100 x 150 cm / 2007
La Station, Nice
LA MORT DE L’HOMME SANDWICH
caisson lumineux, affiche découpée, pléxiglas
90 x 73 x 20 cm / 2007
PRESTIDIGITATION
vidéo en boucle
2008
COLORIMÈTRE
bois et papier affiche
205 x 34 x36 cm / 2007
‘FILS CONDUCTEURS’
bois, caoutchouc
Production Maison Populaire
190 x 32 x 134 cm / 2008
JUMPURIN
Bois et résine.
installation/technique mixte bois et carton
COLLABORATION AVEC AURELIE GODARD