Sunteți pe pagina 1din 95

TINTIN ET LA PHYSIQUE

Comment utiliser des extraits de bande dessinée


dans le cadre des différentes étapes d’une
démarche scientifique ?

Travail de fin d’études présenté


en vue de l’obtention du grade
de Bachelier-Agrégée de
l’Enseignement secondaire
inférieur, sous-section sciences.

Travail de fin d’études réalisé par


Coralie FERON
Promoteur
Luc NACHTERGAELE

Année académique 2016-2017


Je tiens à remercier mon tonton, Maurice
Godbille, pour le prêt de sa collection
complète de bandes dessinées.
Je remercie également M. Nachtergaele
pour son accompagnement, sa
disponibilité et ses précieux conseils.
J’adresse un merci particulier à ma
maman ainsi qu’à toutes les personnes
qui, de près ou de loin, m’ont aidée à la
réalisation de ce travail.
Je remercie enfin mes lecteurs pour
l’attention qu’ils porteront à mon travail.
Table des matières

INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 4

I. THÉORIE ................................................................................................................................................ 6

1. Hergé et la naissance du célèbre personnage Tintin ........................................ 6

2. Les Sciences dans l’œuvre d’Hergé ......................................................................... 8

2.1. Les inventions les plus célèbres du professeur Tournesol .................................. 8

2.2. Les jurons scientifiques du capitaine Haddock ......................................................... 9

2.3. Quelques savants, scientifiques, chercheurs ou médecins dans l’œuvre


d’Hergé ..................................................................................................................................................... 11

2.4. Anecdotes scientifiques au fil des aventures de Tintin et plausibilité de


certaines planches .............................................................................................................................. 12

3. Liste des concepts physiques retrouvés dans la bande dessinée ...............21

4. Intérêt de l’usage de la bande dessinée dans les cours de sciences ..........24

4.1. La curiosité scientifique ..................................................................................................... 24

4.2. La différenciation .................................................................................................................. 24

4.3. Intégration de la bande dessinée dans le cours de sciences ............................ 25

5. Références aux programmes ..................................................................................28

5.1. Références aux programmes de l’enseignement officiel .................................... 28

5.2. Références aux programmes de l’enseignement libre catholique ................. 30

II. RECUEIL D’ÉLÉMENTS DÉCLENCHEURS/D’APPLICATION À PARTIR DES


PLANCHES DE LA BANDE DESSINÉE TINTIN. ........................................................................... 33

2
III. MISE EN PRATIQUE SUR LE THÈME DE L’OPTIQUE .....................................................33

1. Analyse d’une séquence de cours sur la lumière en incluant des extraits


de bande dessinée à différents moments de la séquence d’apprentissage .... 34

1.1. Intentions pédagogiques ....................................................................................................34

1.2. Déroulement de ma leçon initiale ..................................................................................36

1.3. Déroulement de la leçon intégrant des extraits de la bande dessinée Tintin


39

1.4. Evaluation ..................................................................................................................................43

2. Lien avec mon stage pratique au Bénin .............................................................. 44

CONCLUSION ..............................................................................................................................................46

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................................47

SITOGRAPHIE.............................................................................................................................................48

ANNEXES ......................................................................................................................................................49

I. Listing des albums des aventures de Tintin...................................................... 49

II. Recueil de planches des aventures de Tintin contenant des éléments


déclencheurs/d’application ........................................................................................... 56

1. L’optique .........................................................................................................................................56

2. L’acoustique ..................................................................................................................................72

3. L’astronomie .................................................................................................................................82

III. Questionnaire du C’est pas sorcier : les éclipses ............................................... 88

IV. Visite du musée Hergé.......................................................................................... 89

V. Colloque « Tintin au XXIe siècle ............................................................................ 91

3
Introduction

« La science ? Après tout, qu'est-elle, sinon une longue et systématique curiosité ? »1

Ci-dessus, une citation que j’affectionne particulièrement et qui est totalement en


accord avec ma façon de penser. Selon moi, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue
sans un éternel émerveillement sur le monde, sans se poser des questions sur celui-
ci ou tout simplement sans curiosité. C’est à l’école, et ce dès leur plus jeune âge, que
grâce aux sciences, on peut éveiller l’intérêt des enfants, susciter leur curiosité
scientifique.

En tant que future professeure de sciences, je m’interroge sur le désintérêt ou le


manque de motivation de certains élèves pour le cours de sciences.

Durant ma formation d’institutrice primaire, je me suis déjà penchée sur la question


lors de mon travail de fin d’études qui portait comme question de recherche :
« Comment découvrir des concepts scientifiques à partir d’albums de jeunesse à l’école
primaire ? ». Grâce à ce travail, j’ai pu avoir la confirmation que les albums de
jeunesse sont un très bon moyen pour introduire une leçon. Ils permettent aux
enfants de s’évader et de se questionner. Ils stimulent leur imaginaire. On y trouve
souvent des thèmes quotidiens en rapport avec le « réel » et les centres d’intérêt des
élèves.

Partir d’albums de jeunesse est un point de départ intéressant et déclencheur, pour


mettre en œuvre une démarche scientifique à l'école primaire. Cela développe chez
les enfants un esprit critique car les albums sont fictifs et souvent littéraires. Ils se
retrouvent donc à se poser des questions, à s’interroger afin de construire de réelles
notions scientifiques.

1
Citation de MAUROIS A., écrivain français (1885-1967).

4
Varier les méthodes d’apprentissage est un moyen de captiver, d’intéresser un plus
grand nombre d’élèves. Puisque cela fonctionne pour le cours de sciences à l’école
primaire, pourquoi pas en secondaire ? C’est la question que je me suis posée.

Aborder le cours de sciences par l’intermédiaire d’une bande dessinée me semble


assez ludique, motivant et captivant pour les élèves du secondaire. J’ai décidé de
travailler avec la bande dessinée « Tintin », qui est, pour moi, intemporelle et fait
partie de mon enfance. C’est une lecture accessible à tous, qui est aussi divertissante
qu’instructive sous plusieurs points de vue : scientifique, culturel ou artistique.

Durant mes recherches, j’ai pu déceler une multitude de concepts physiques illustrés
et/ou abordés dans les bandes dessinées « Tintin ». Je les ai listés et j’ai ensuite ciblé
trois thèmes que j’allais développer : l’acoustique, l’optique et l’astronomie.

Dans ce travail, je commence tout d’abord par présenter la vie d’Hergé et sa passion
pour la science ainsi que ses bandes dessinées et la plausibilité de certaines
planches. Je développe l’intérêt de l’usage de la bande dessinée en classe ainsi que
le lien entre les thèmes choisis et les programmes du secondaire.

Je propose ensuite un recueil de planches comme étant des éléments déclencheurs


ou d’applications pour les trois thèmes choisis dans la bande dessinée.

Enfin, je vais analyser une séquence de cours sur la lumière et l’optique en incluant
la bande dessinée à différents moments de la séquence d’apprentissage. Je ferai
également un lien avec mon stage pratique au Bénin.

J’espère que la lecture de ce travail de fin d’études vous sera agréable à lire.

5
I. Théorie

1. Hergé et la naissance du célèbre personnage Tintin


Georges Remi est né le 22 mai 1907, à Etterbeek, commune de Bruxelles. Il a
commencé ses études secondaires au Collège Saint-Boniface, à Bruxelles.
En 1921, il est entré dans une troupe scoute du collège, où son totem était : «Renard
curieux". Ses premiers dessins sont parus dans “Jamais assez”, la revue scoute de
l'établissement scolaire puis, à partir de 1923, dans “Le Boy-Scout belge”, le
mensuel des scouts de Belgique.

À partir de 1924, c'est sous le nom de Hergé (RG : les initiales inversées de Georges
Remi) qu'il signe ses illustrations. Il a terminé ses études en 1925 et a été engagé au
journal "Le Vingtième Siècle". En 1927, Georges Remi a effectué son service militaire
et fut de retour à Bruxelles en 1928, où il est promu rédacteur en chef du "Petit
Vingtième". Le premier numéro paraît le 1er novembre. C’est 10 janvier 1929 qu’il
a créé les fameux personnages qui feront le tour du monde : "Tintin et Milou", dans
le "Petit Vingtième".

Deux ans plus tard, il crée "Quick et Flupke, gamins de Bruxelles". En 1930, le
premier album de Tintin : "Tintin, reporter au pays des Soviets" fut publié. Georges
Remi épouse Germaine Kieckens en 1932, secrétaire du directeur du "Vingtième
Siècle". La Maison Casterman, de Tournai, devient l'éditeur des aventures de Tintin
en 1934.

Hergé a alors fait la rencontre d'un jeune étudiant chinois, Tchang Tchong-Jen, qui
marque un tournant décisif dans sa carrière. Il se persuade de l'importance d'un
scénario construit de manière solide et de la nécessité de se documenter. Ce qui
n’était qu’un jeu pour lui, est tout doucement devenu un travail sérieux.

En 1935, Hergé crée une nouvelle série et de nouveaux héros pour l'hebdomadaire
français "Coeurs vaillants" : "Jo, Zette et Jocko". Cinq albums seront publiés.

Le 10 mai 1940, la Belgique est envahie par les troupes allemandes. "Le Vingtième
Siècle" et, avec lui, "Le Petit Vingtième" disparaissent.

6
"Tintin au pays de l'or noir", l'épisode en cours de publication, s'interrompt pour
huit ans. Hergé commence alors un autre album : "Le Crabe aux pinces d'or", qui
paraît dans "Le Soir", un des seuls journaux autorisé à être édité. C'est justement
pendant cette période qu'il fait la rencontre de Jacques Van Melkebeke (le futur
rédacteur en chef du "Journal Tintin"), avec qui il collaborera pour diverses activités.

En 1942, l'éditeur Casterman, décide de publier désormais des albums standardisés


de 64 pages et en couleurs. Hergé a donc adapté progressivement les bandes
dessinées déjà parues à ces nouvelles contraintes.

La libération de la Belgique, le 3 septembre 1944, met un terme à la publication des


aventures de Tintin dans "Le Soir".

En 1946, le 26 septembre, le premier numéro du magazine Tintin voit le jour.

En 1950, ayant entreprit "On a marché sur la Lune", un épisode qui nécessite un
travail technique important, une grande rigueur documentaire et une attention
particulière, Hergé s'est entouré de collaborateurs et a fondé les Studios Hergé.

Tintin est finalement adapté au cinéma et c'est le jeune Belge Jean-Pierre Talbot qui
l'incarne au grand écran dans "Tintin et le mystère de la Toison d'Or" en 1960.
L'acteur reprendra son rôle en 1964, dans "Tintin et les oranges bleues".

En 1969, les studios Belvision de Bruxelles produisent un dessin animé de long


métrage à partir de l'album "Le Temple du Soleil". Deux ans plus tard, lors d'un
premier voyage aux Etats-Unis. Hergé rencontre des Peaux-Rouges pour son album
Tintin en Amérique.

Le divorce avec sa première épouse ayant été prononcé, Georges Remi épouse Fanny
Vlamynck en 1977. En 1979, l'Américain Andy Warhol, adepte du Pop Art, fait une
série de quatre portraits d'Hergé. Les cinquante ans d’existence de Tintin sont
commémorés un peu partout. Pour fêter le 75e anniversaire d'Hergé en 1982, la
Société belge d'Astronomie donne son nom à une planète récemment découverte.
La planète Hergé est située entre Mars et Jupiter. C’est en 1983, le 3 mars, que
Georges Remi décède des suites d'une longue maladie.

7
2. Les Sciences dans l’œuvre d’Hergé

Tintin est un jeune reporter et globe-trotter belge. Il est accompagné dans ses
aventures par Milou, son fidèle chien. Au fil de celles-ci, plusieurs figures sont
apparues comme le Capitaine Haddock, les détectives Dupond et Dupont ou encore
le professeur Tournesol. Hergé lui-même apparaît dans chacun de ses albums, en
tant que personnage secondaire. Cette série de bandes dessinées à succès a été
publiée sous la forme d'albums (24 au total, dont 1 inachevé) 2. Les Aventures de
Tintin ont été traduites dans environ cinquante langues et vendues à plus de 200
millions d'exemplaires.

Curieux de tout ce tout ce qui a fait son siècle, Hergé a toujours su s'adapter au
contexte dans lequel il se trouvait. Il s’est toujours documenté de manière très
sérieuse par rapport aux lieux où Tintin se rendait, tant au niveau social, politique,
culturel, artistique, historique que scientifique. Il s'intéressait vraiment aux gens et
aux pays vers lesquels il envoyait Tintin, par souci d'honnêteté vis-à-vis des lecteurs.

Dans l’album « Le Trésor de Rackham le Rouge», apparaît le professeur Tournesol,


personnage haut en couleur, inspiré du physicien suisse Auguste Piccard (1884-
1962). Ce dernier fut le concepteur de nombreuses inventions comme le ballon
stratosphérique3 ou le bathyscaphe4.

2.1. Les inventions les plus célèbres du professeur Tournesol

 L'émetteur d'ultrasons dans L'Affaire Tournesol ;


 Le "Supercolor-Tryphonar", prototype de téléviseur en couleurs, dans Les
Bijoux de la Castafiore ;
 La rose blanche "Bianca" dans Les Bijoux de la Castafiore ;
 Le comprimé donnant un goût désagréable à l'alcool dans Tintin et les
Picaros ;

2 Voir annexe n°1.


3 C’est un ballon, plus léger que l’air, capable d'atteindre la stratosphère. Il est utilisé pour
les prévisions météorologiques, pour effectuer des mesures de composition de
l'atmosphère ou pour réaliser des expériences d'astronomie.
4 C’est un sous-marin qui peut atteindre les plus grandes profondeurs.

8
 La machine à brosser dans Le Trésor de Rackham le Rouge ;
 Le lit placard dans Le Trésor de Rackham le Rouge ;
 Le sous-marin requin dans Le Trésor de Rackham le Rouge ;
 Le patin à moteur dans Coke en stock ;
 L'antidote au N14 (faisant référence à l’azote N et son nombre de nucléons :
14) dans Tintin au pays de l'or noir, produit qui augmente le pouvoir
détonnant de l'essence ;
 Le scaphandre lunaire dans On a marché sur la Lune ;
 Le char lunaire dans On a marché sur la Lune ;
 La fusée lunaire dans On a marché sur la Lune ;
 La fusée d'essai X - FLR 6 dans Objectif Lune ;
 La Tournesolite dans Objectif Lune.

2.2. Les jurons scientifiques du capitaine Haddock

Hergé ne souhaitait pas que les jeunes enrichissent leur vocabulaire de grossièretés
ou d’injures. Le capitaine Haddock étant un personnage assez grossier, Hergé a donc
inventé de nouveaux jurons à sonorité originales et insolites, dont quelques-uns à
caractère scientifique. En voici quelques exemples :

Cyanure

Sel ou ester de l'acide cyanhydrique. Les cyanures de métaux lourds forment des
complexes très stables. Le ferrocyanure ferrique, ou bleu de Prusse, est utilisé
comme pigment.

Cyclotron

Il s’agit d’un accélérateur de particules constitué de deux électrodes creuses en


forme de demi-cylindre entre lesquelles on établit un champ électrique alternatif.
Pour les demi-cylindres, les particules décrivent des demi-cercles dont le rayon
augmente à chacun de leur passage entre les électrodes grâce à un champ
magnétique uniforme agissant perpendiculairement à ces demi-cylindres.

9
Doryphore

C’est un coléoptère long de 10 mm, jaune rayé longitudinalement de noir.

Ectoplasme

Dans les sciences occultes, il s’agit des formes émises par des médiums.

Gyroscope

Il s’agit d’un appareil constitué essentiellement d'un volant monté dans une
armature fixe, dont l'axe de rotation, placé dans une direction quelconque, s'y
maintient indéfiniment si aucune force supplémentaire ne lui est appliquée. Le
gyroscope, qui permet de conserver une direction invariable par rapport à un repère
absolu, est notamment utilisé en navigation aérienne et spatiale.

Hydrocarbure

C’est un corps composé exclusivement de carbone et d'hydrogène.

Isotope

C’est l’appellation des composants chimiques qui ne se différencient que par la


masse de leurs atomes.

Logarithme

C’est un terme mathématique.

Nyctalope

Ce terme qualifie quelqu’un qui voit bien la nuit.

Phlébotome

C’est un insecte ressemblant au moustique, se nourrissant de sang et vecteur de


maladies parasitaires.

Protozoaire

C’est l’ensemble des animaux composés d’une seule cellule.

10
Rhizopode

C’est une catégorie de protozoaire.

Scolopendre

- Mille-pattes carnassier à la morsure venimeuse, courant dans le midi de


la France et dans les régions tropicales.
- Fougère de grande taille aux frondes entières, commune sur les vieux
murs, sur les rochers humides et ombragés.

Sinapisme

Il s’agit d’une préparation médicamenteuse à base de racine de moutarde.

2.3. Quelques savants, scientifiques, chercheurs ou médecins dans


l’œuvre d’Hergé

- Baxter (astrophysicien) ;
- Le professeur Bergamotte (américaniste). Hergé s’est inspiré de
M. Jean Capart, égyptologue, pour ce personnage ;
- Erik Björgenskjöld (astronome suédois) ;

- Porfirio Bolero y Calamares (professeur d’université espagnol) ;

- Hippolyte Calys (astronome-directeur de l’observatoire). Il n’a pas de


modèle authentique connu mais Calys est l’héritier d’un personnage
de fiction, Pancrace Eusèbe Zéphyrin Brioché, dit «le savant Cosinus» ;
- Paul Cantonneau (astronome suisse) ;
- Carreidas (ingénieur en astronautique). Pour ce personnage, Hergé
s’est inspiré de Marcel Dassault, Jean Paul Getty, un célèbre magnat
du pétrole et Howard Hughes, un aviateur ;
- Mik Ezdanidoff (scientifique). Cet étrange savant fut inspiré à Hergé
par Jacques Bergier, spécialiste des phénomènes paranormaux ;

11
- Fen Se-Yang (médecin et chercheur) ;
- Nestor Halambique (sigillographe5) ;

- Docteur Krollspell (médecin) ;

- Docteur Müller (médecin). Hergé a pris modèle sur le docteur Georg


Bell, d'origine écossaise, mais vivant en Allemagne. Il se disait agent
secret et faussaire;
- Otto Schulze (professeur d’université allemand) ;
- Philémon Siclone (égyptologue) ;

- Alfredo Topolino (physicien). Il s’agit du nom italien de Mickey


Mouse;
- Tryphon Tournesol (inventeur – astrophysicien) ;

- Frank Wolff (astrophysicien).

2.4. Anecdotes scientifiques au fil des aventures de Tintin et


plausibilité de certaines planches6

1. Tintin au Congo
Tintin utilise un cordeau de Bickford pour
tuer un rhinocéros. D’un point de vue
scientifique, une erreur persiste : la
dynamite nécessite un détonateur pour
exploser et non un cordeau de Bickford. Si
l’on dépose une charge de dynamite dans
la flamme, elle a peu de chances d’exploser.
Il lui faudrait une onde de choc qui serait générée par le fameux détonateur.

5 Spécialiste de l’étude des sceaux (cachets officiels identifiant des documents).


6
Pour cette partie, je me suis inspirée essentiellement du livre de Patrick MERAND, Les arts
et les sciences dans l’œuvre d’Hergé, éd. Sépia, France, 2015.

12
2. Le sceptre d’Ottokar
Aux pages 3 et 4, une photo est
montrée en couleurs
inversées. Or, elle n’a pas lieu
d’être, il devrait s’agir d’un
« positif » puisque le film (qui
lui est négatif) était minuscule
(l’appareil de prise de vue
était une montre).

En effet, avant l’ère numérique, il fallait développer les photos grâce à un


agrandisseur et les tirer sur papier. Les films étaient développés dans une pièce
éclairée de lumière rouge qui n’imprimait pas le papier photographique. Le film
négatif était inséré dans un agrandisseur : la feuille de papier photographique était
immergée dans un bac de « révélateur » où la photo apparaissait progressivement.
Elle était ensuite plongée dans un bac de « fixateur » afin de fixer la couleur (noire).

Le télésitémètre de Perrin que l’on voit dans l’album


est une invention française. Il permet de prévoir
l’arrivée d’avions ennemis dont les sons n’étaient pas
encore perceptibles sans amplificateur. Il permet
également d’en connaître la provenance. C’est l’ancêtre
des radars.

À la fin de l’album, on peut également voir un


hydravion équipé d’un moteur à hélices
contrarotatives : les deux hélices, qui tournent en
sens contraire, disposent chacunes d’un moteur
séparé. Cela permettait aux hydravions très lourds de
gagner en puissance.

13
3. L’étoile mystérieuse
L’observatoire d’Uccle ainsi qu’une photographie
parue dans le livre « L’homme parmi les
étoiles » de Bernard Heuvelmans, lui ont servi de
modèle pour dessiner le télescope réfracteur qui
apparaît dans cet album.

À la page 9, l’aérolithe qui a percuté la Terre dans l’océan Arctique a déclenché un


tremblement de terre à Bruxelles. C’est plausible, mais dans ce cas, le tremblement
a dû toucher d’autres parties du monde : l’impact se situait à plus de 2000
kilomètres de la Belgique, plusieurs villes devraient donc sûrement être rayées de
la carte.

Le professeur Calys parle d’un spectroscope


qui, selon lui, est un instrument qui permet de
découvrir dans les astres les éléments qui n’ont
pas encore pu être isolés sur terre. C’est en fait
un appareil qui analyse le spectre de la lumière,
il permet de mettre en évidence et d’observer la
décomposition de la lumière. Il permet également de déceler des renseignements
sur les sources de lumière, comme les étoiles, par exemple, qui ne sont pas
accessibles directement à l'expérimentation. Le spectre du soleil présente ainsi
plusieurs milliers de raies d'absorption qui révèlent la composition chimique de
son atmosphère.

Les navires à vapeur étaient équipés d’un transmetteur d’ondes qui indiquait les
vitesses à respecter selon une terminologie précise. Il y a une erreur technique dans
le dessin : toutes les inscriptions sont en noir alors que dans la réalité, la couleur
noire indiquait la marche avant et la couleur
rouge, la marche arrière. De plus, la marche
avant se trouve à gauche du cadran et non
l’inverse.

14
4. Les sept boules de cristal
L’arc-en-ciel est une décomposition de la lumière blanche en longueurs d’onde
différentes caractérisant chacune une couleur : rouge, orange, jaune, vert, bleu,
indigo et violet. Ce sont les gouttes d’eau en suspension dans l’atmosphère qui,
comme les prismes, décomposent les rayons lumineux. Il existe deux types d’arc-
en-ciel : le primaire et le secondaire.

Généralement, on ne voit qu’un arc-en-ciel, ayant le bleu à l’intérieur de l’arc et


le rouge à l’extérieur. Dans de bonnes conditions d'observation, on peut voir les
deux arcs (primaire et secondaire).

Pour l’arc primaire, le rayon réfracté par la


goutte va rencontrer le fond de celle-ci sur
lequel il va se réfléchir. L'intensité de ce rayon
réfléchi est affaiblie. Il y a une réfraction à
l'entrée et à la sortie de la goutte.

Pour l’arc secondaire, comme le rayon


réfléchi dans la goutte est réfléchi une
deuxième fois, puis réfracté en dehors de
celle-ci, on aura un deuxième arc qu'on
appellera arc secondaire. En raison de la Réf. : wikipedia.org/wiki/Arc-en-
ciel#/media/File:Arc_en_ciel_Refractions-red.jpg

réflexion supplémentaire, les couleurs de ce second arc sont inversées par


rapport à l'arc primaire, avec le bleu à l'extérieur et le rouge à l'intérieur. De plus,
l'arc est moins lumineux car l’intensité lumineuse s’est affaiblie.

À la page 51 de l’album, on y voit un arc-en-ciel, mais


sa représentation n’est pas correcte puisque les
couleurs sont inversées. Le bleu devrait être à
l’intérieur de l’arc tandis que le rouge devrait être à
l’extérieur. Il aurait pu s’agir d’un arc secondaire
mais l’arc primaire devrait alors apparaître avec
des couleurs plus vives sur l’image, comme sur la
photo présentée ci-contre.
Réf. : http://the-office.com/bedtime-
story/missingrainbow.htm

15
5. Le temple du soleil
Pour la scène de l’éclipse, Hergé s’est inspiré du livre de Gaston
Leroux : « L'Épouse du Soleil », mais également d'un texte du livre Christophe
Colomb de C. Giardini (Dragaud, Paris, 1970) dans lequel l'auteur raconte que
les Espagnols ont réussi à soumettre les indigènes grâce à une éclipse de lune
annoncée par un calendrier. Les spécialistes se sont posé beaucoup de questions
afin de savoir si les Incas pouvaient avoir connaissance d’une future éclipse à un
moment donné. Leurs descendants du XXe siècle pouvaient connaître la date de
la prochaine éclipse et n’avaient surtout aucune raison d’en avoir peur.

Lors de l’éclipse aux pages 58 et 59, les différentes étapes du phénomène sont
bien représentées mais Hergé laisse croire qu’elle ne dure que quelques minutes,
or, ce phénomène dure plusieurs heures en réalité. De plus, la Lune aurait dû
obscurcir le Soleil en partant dans l’autre sens car la scène se déroule au Pérou,
dans l’hémisphère sud. En effet, le soleil se trouve
au nord, la lune aurait dû évoluer de gauche à
droite, et non de droite à gauche.

Dans cet album, Tintin allume la pipe du capitaine Haddock


avec une loupe et les rayons du soleil. Est-ce possible ?

Le soleil envoie des milliards de photons par mètre carré par


seconde. Les photons sont des minuscules grains de lumière
transportant de l’énergie. Une fois que les rayons du soleil
traversent la loupe, ils convergent tous en un foyer. Il y a donc une forte
concentration d’énergie à cet endroit. Le tabac se trouvant dans la pipe prend feu
s’il se trouve au point de rencontre des rayons lumineux convergents. Il faudrait
une température de 850°C pour le faire flamber, il faudrait une minute pour y
arriver avec la loupe. Il est donc bien possible d’allumer une pipe avec une loupe
et le soleil.

16
6. Tintin au pays de l’or noir
Le progrès scientifique a été marqué au milieu du XXe siècle par l’arrivée d’une radio
portable appelée « transistor » (nom d’un de ses composant). Les appareils de radio
étaient jusque-là équipés de lampes et alimentés par une
prise de courant électrique. Désormais, ils sont munis de
piles et se transportent n’importe où.

7. « Objectif lune » et « On a marché sur la lune »


En 1950, Hergé a le projet d'envoyer ses héros sur la Lune.

Il a repris le dessin de la Lune de Méliès, pour annoncer la


conquête lunaire dans le Journal de Tintin n°13 de 1950.

Dans l’album On a marché sur la Lune, c’est la photographie


de la Lune du livre de Bernard Heuvelmans qui a été utilisée
pour la planche de la page 13 (à droite).

Le cornet acoustique est un instrument qui était utilisé à l’époque, il devait être
dirigé vers l’interlocuteur afin de capter ses paroles et d’amplifier directement le
son dans l’oreille du déficient auditif.
Celui du professeur Tournesol est en
ébonite : lorsque le capitaine
Haddock l’a bourré de tabac, croyant
que c’était sa pipe, une épaisse fumée
s’est dégagée. L’ébonite est un matériau inventé par M. Goodyear à partir de
caoutchouc vulcanisé (d’où la fumée s’il est brûlé, tout comme les pneus). Ce
matériau était utilisé pour les combinés téléphoniques, les disques 78 tours ou
encore les anciens interrupteurs.

17
Pour dessiner l’intérieur de la fusée, il s’est inspiré du livre d'Alexandre Ananoff,
« L'Astronautique134 » et a eu quelques contacts avec l’auteur pour obtenir des
précisions sur l'aménagement d'une fusée habitable ainsi que sur les commandes
et instruments de contrôle de celle-ci. Ce projet a été d’une grande ampleur pour
Hergé et a nécessité une masse de documentation, de travail et une équipe autour
d'Hergé.

Réf. : Sciences et Vie, 1952 (reprise de l’ouvrage de D.


ANANOFF)

En ce qui concerne l’extérieur de la fusée, les damiers représentent ceux disposés


par Werner Von Braun sur les V2 qui servaient à déceler les vrilles des fusées au
décollage. Pour la couleur rouge et blanche de la fusée, il y a
plusieurs hypothèses :

- Allusion à la Croatie ;
- Inspiration du livre de Leslie E. Simon qui apparaît dans
l’Affaire Tournesol à la page 23.

Une maquette de la fusée a même été conçue pour permettre au décorateur-en-chef


d'Objectif Lune (Bob de Moor) de rendre les scènes techniquement plus réalistes.

Au décollage, la position couchée est indispensable pour les astronautes.


Contrairement à la position préconisée par Tournesol, c’est la position allongée sur
le dos qui est considérée comme la plus sûre.

18
La force de poussée ressentie par un corps est mesurée en G (initiale de
gravitationnel représentant le poids du corps et non la constante de gravitation
universelle). Lorsque l’équipe de Tournesol perd connaissance, c’est parce qu’elle
est soumise à une force d’au moins 20 fois la force poids. Au-delà de 15 à 20 fois G,
les risques d’accidents (notamment cardiovasculaires) sont très sérieux.

La présence d’eau sur la Lune (et par conséquent de glace) est toujours un sujet à
controverse. L’hypothèse de trouver de la glace sur la Lune comme dans l’album On
a marché sur la Lune aux pages 36 et 37 est impossible, même si la formation des
stalactites et stalagmites dans les images précédentes induisaient une présence
d’eau à un moment donné.

8. L’affaire Tournesol
Les ultrasons sont des sons ayant une fréquence si haute qu’ils ne sont pas
perceptibles par l’oreille humaine. Les ultrasons commencent à la limite maximum
des fréquences audibles par l’homme, c’est-à-dire 20 kHz. Par contre, les oreilles
canines sont capables de les percevoir. Il existe d’ailleurs des sifflets utilisant les
fréquences que seuls les chiens peuvent percevoir. Milou, lui, semble être gêné par
les ultrasons, on le voit manifester sa douleur à
la page 11. Cela laisse penser que Milou était
plus considéré comme un humain à part entière,
étant l’ami fidèle de Tintin.

On peut voir également une démonstration


d’une arme secrète par ultrasons présentée à
la page 51, les buildings s’écroulent en
poussière, cela fait immédiatement penser
aux évènements du 11 septembre 2001.

19
9. Tintin au Tibet
Le feu de Saint-Elme est une étincelle (foudre) qui se produit en altitude à cause de
l’électricité atmosphérique. Ce phénomène
était redouté par les marins. Il peut également
toucher les avions ou même le piolet des
alpinistes (c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ne se
placent pas avec la pointe au-dessus de leur
sac).

Dans cet album, on voit Tintin utiliser un appareil photo avec un flash.
Pour prendre une photo à l’intérieur, il existait des flashs avec une
ampoule au magnésium à usage unique qu’il fallait donc remplacer à
chaque utilisation. La lumière du flash était renforcée par un
réflecteur parabolique. À présent, la photographie a fait d’importants
progrès. Les pellicules ne sont plus utilisées et la plupart des appareils
sont munis d’un flash électronique.

10. Vol 714 pour Sydney


Roger Leloup est un artiste scientifique qui a inspiré Hergé pour
le Carreidas 160, un triréacteur supersonique avec des ailes dont
la géométrie est variable, que l’on voit dans Vol 714 pour Sydney.
Il avait mis au point un modèle pour la société Falcon. C’est lui qui
a dessiné tous les avions de la nouvelle version de L’île noire.

20
3. Liste des concepts physiques retrouvés dans la bande
dessinée

Ci-dessous, j’ai dressé une liste exhaustive des concepts physiques abordés et/ou
illustrés dans les bandes dessinées « Tintin ».

 Les corps flottants (poussée d’Archimède, …)


- L’étoile mystérieuse, pages 12-13.
- Coke en stock, page 35.
- Le crabe aux pinces d’or, page 23.
- Les cigares du pharaon, page 11.
- Le trésor de Rackham le rouge, page 49.
- Tintin en Amérique, page 60.

 L’astronomie
- Le temple du soleil, pages 58-59 : les éclipses.
- L’étoile mystérieuse, page 1 : les étoiles filantes.
- L’étoile mystérieuse, page 3 : le télescope.
- On a marché sur la lune, page 27 : la pesanteur.
- On a marché sur la lune, page 37 : présence de glace.

 L’électricité
- L’oreille cassée, pages 26-27 : l’orage et la foudre.
- Le lotus bleu, page 48 : les dangers de la foudre.
- L’affaire Tournesol, page 3.
- L’affaire Tournesol, page 30 : l’électroaimant.
- Tintin au Tibet, page 39 : le feu de Saint Elme.
- Tintin et les picaros, page 38 : le gymnote+ les isolants et conducteurs.
- Tintin au Congo, page 6 : le poisson torpille.

 La mécanique
- Le sceptre d’Ottokar, page 46 : le ressort.
- Tintin au Congo, page 29 : le principe d’action-réaction.

21
- Tintin en Amérique, page 48 : l’équilibre.
- Tintin en Amérique, page 3 : le boomerang.

 L’inertie
- L’ile noire, pages 3-4.
- Le temple du soleil, page 14.
- Tintin au pays de l’or noir, page 55.
- Le sceptre d’Ottokar, page 13.
- Objectif Lune, page 60.
- On a marché sur la Lune, pages 33-34.
- L’étoile mystérieuse, page 53 : Newton et sa pomme.

 L’optique
- Le crabe aux pinces d’or, page 7 et Le secret de la licorne, page 29 : les
lentilles (loupe).
- Le crabe aux pinces d’or, page 31 et Les cigares du pharaon, page 23 : le
mirage.
- Vol 714 pour Sydney, page 7 et Coke en stock, page 38 : les jumelles
- Le temple du soleil, page 51.
- Tintin au congo, page 40.
- Le trésor de Rackham le rouge, page 35 : le monoculaire grossissant.
- Coke en stock, page 53 : le périscope.
- Le trésor de Rackham le rouge, page 10 : les miroirs.
- Coke en stock, page 38 : la réflexion du miroir.
- Les 7 boules de cristal, page 54 : l’arc-en-ciel.
- L’affaire tournesol, page 9 et Le sceptre d’Ottokar, page 56 : les faisceaux
lumineux.

 La pression
- Le lotus bleu, page 2.
- Le crabe aux pinces d’or, page 13.
- Objectif lune, page 55.
- L’affaire tournesol, page 55.

22
- Tintin et les Picaros, page 23.
- Objectif Lune, page 5 : la pression dans les oreilles.
- Vol 714 pour Sydney, page 14 : la pression dans les oreilles.
- Coke en stock, page 16 : les trous d’air.

 L’acoustique
- Le tempe du soleil, page 23 : l’écho.
- Le temple du soleil, page 31 : les avalanches.
- Tintin au Tibet, pages 26-27 : les avalanches.
- Objectif Lune, page 8 : le cornet acoustique.
- Le crabe aux pinces d’or, page 62 : le micro.
- Coke en stock, page 49, L’étoile mystérieuse, page 20 et Les cigares du
pharaon, page 14 : le mégaphone.
- L’ile noire, page 56 : la radio et les longueurs d’onde.

 Vol 714 pour Sydney, pages 28 et 61 : le pendule.

 Les cigares du pharaon, page 21 : les poulies.

 Tintin au pays des Soviets, page 52 : la vitesse d’une balle d’un fusil.

23
4. Intérêt de l’usage de la bande dessinée dans les cours de sciences

4.1. La curiosité scientifique

Les jeunes sont nombreux à déserter les options scientifiques, surtout dans
l’enseignement secondaire et supérieur. Il peut exister plusieurs raisons : mise à
profit des sciences humaines, études réputées difficiles ou manque de curiosité pour
comprendre le monde qui nous entoure. Il y a également tout un travail de
motivation à effectuer en amont, par tous les professeurs rencontrés durant la
scolarité des jeunes.

Le rôle de l'enseignant est d'améliorer la motivation des élèves avec des stratégies
qui augmentent l'attention, développent la curiosité, encouragent la confiance et
garantissent la satisfaction. La bande dessinée pourrait répondre à ces critères.

4.2. La différenciation

Le fait d’intégrer la bande dessinée dans ses cours, que ce soit à n’importe quel
moment d’une séquence d’apprentissage, permet à l’enseignant de varier ses
méthodes et les contextes d’apprentissage. On parle alors de différenciation
pédagogique. Trois arguments permettent de valoriser l’importance de la
différenciation pédagogique :

- Premièrement, la différenciation pédagogique permet de remédier au


problème d’inégalité chez les apprenants, due à leurs différentes
capacités d’acquisition de la matière. En différenciant le contenu
pédagogique et la manière de le présenter, l’apprenant, quelle que soit sa
manière d’apprendre et de comprendre certains concepts, aura plus de
chance d’être apte à le faire.
- Ensuite, la différenciation permet également de respecter la façon dont
l’apprenant comprend ce qui lui est présenté. La bande dessinée, permet
de rendre l’apprentissage un peu plus significatif, à l’aide de son langage
verbo-iconique narratif. Pour l’élève visuel, qui a besoin d’images ou
d’histoires pour mieux comprendre et retenir l’information, elle devient
un outil éducatif précieux.

24
- De plus, diversifier les méthodes d’enseignement et les outils
pédagogiques permet de maintenir la motivation et l’intérêt des élèves.

4.3. Intégration de la bande dessinée dans le cours de sciences

Depuis longtemps, la bande dessinée suscite un intérêt pédagogique comme support


d’apprentissage et de motivation à la lecture, ainsi que comme média de
sensibilisation à plusieurs thématiques (relationnelles, sociales, historiques,
politiques, scientifique…). Pourtant, il existe toujours une certaine timidité de la
part des enseignants à se servir de ce support.

La bande dessinée peut effectivement être utilisée comme intermédiaire pour


différents objectifs, notamment celui d’aider à l’apprentissage. En plus d’encourager
la lecture, la bande dessinée peut aider l’apprenant à comprendre un concept et à
réfléchir. Elle peut donc tout à fait être utilisée dans un autre cours que celui de
français, où les élèves travaillent la structure et la forme de celle-ci ainsi que la
lecture et la maîtrise de la langue. Elle peut être utilisée au niveau du fond,
notamment dans le cours de sciences humaines, de sciences, etc. Elle est déjà bien
exploitée dans le cours d’histoire ou de géographie mais malheureusement, elle ne
l’est pas souvent dans le cours de sciences… Pourtant, c’est possible !

Dans la bande dessinée, le lien entre le texte et l’image est indéniable. Dès lors, la
bande dessinée peut être considérée comme une écriture graphique. Les
illustrations n’ont pas de sens sans le texte mais c’est également le cas dans le sens
inverse. L’ensemble est donc inévitablement à prendre en compte lors de l’analyse
d’une case ou d’une planche de bande dessinée. C’est un outil de communication
accessible à tous. D’ailleurs, si le domaine de la publicité utilise souvent la bande
dessinée, c’est probablement parce qu’elle se présente comme un réel outil de
communication.

La mise en avant du savoir scientifique au sein des bandes dessinées de science-


fiction est une véritable chance pour aborder des concepts difficiles d’approche ou
pour lesquels l’expérimentation dans sa classe n’est pas possible.

25
Le texte véhicule les savoirs scientifiques en utilisant d’autres procédés que ceux
des manuels habituels : une construction de phrase proche du langage oral, une
familiarisation des termes scientifiques en utilisant des termes usuels, une
succession temporelle d’une quête scientifique, …

Les illustrations sont une étape intermédiaire indispensable à la construction d’un


concept et à la modélisation de celui-ci. L’image retient l’attention et fait progresser
la compréhension de certains concepts en permettant de les représenter en
situation. C’est une étape très importante, dans le cours de sciences, car les élèves
ont besoin de voir, de se représenter un phénomène. Ils ont besoin de concret, voire
de semi-concret.

De plus, nous sommes dans une société qui évolue, les générations évoluent et se
basent de plus en plus sur le visuel. L’image prime sur le texte (utilisation des
ordinateurs, tablettes, télévisions, smartphones, …).

L’intégration de la bande dessinée dans le cours de sciences est une manière plus
ludique de faire entrer les élèves dans leur démarche scientifique. Celle-ci regroupe
plusieurs étapes : l’observation, l’émission d’hypothèses permettant
l’expérimentation, la conclusion, l’apprentissage de l’esprit critique, la remise en
question, l’imagination et la curiosité.

Grâce à la bande dessinée, les élèves vont pouvoir observer un phénomène, un


concept, ce qui va susciter une certaine curiosité et va peut-être provoquer
l’imagination chez les élèves afin qu’ils puissent émettre des hypothèses à propos de
ce phénomène. L’intégration de la bande dessinée dans le cours de sciences entre
donc parfaitement dans le canevas de la démarche scientifique.

Par contre, en ce qui concerne l’expérimentation et la conclusion dans la démarche


scientifique, le rôle de l’enseignant est de reprendre son groupe-classe en main afin
de le guider dans l’expérimentation ainsi que d’aider les élèves à vérifier leurs
hypothèses et construire les savoirs.

26
C’est pour cette raison que l’usage de la bande dessinée en classe se prête plus en
tant qu’élément déclencheur d’une séquence d’apprentissage, en tant qu’élément
d’application ou même d’évaluation. À côté de cela, c’est à l’enseignant d’organiser,
de diriger sa séquence d’apprentissage et d’orienter les élèves au mieux afin qu’ils
construisent leurs savoirs et savoir-faire relatifs au concept découvert dans la bande
dessinée de manière critique, objective et scientifiquement correcte.

Il faut être vigilant, en tant qu’enseignant, car chaque lecteur est différent et va
construire sa propre représentation du savoir, qui peut différer de la réalité.
L’enseignant, en tant qu’animateur des activités scientifiques, doit permettre à ses
élèves de construire des savoirs qui engagent une meilleure compréhension du
monde réel et de développer un esprit critique face à ce qu’ils analysent dans une
bande dessinée.

27
5. Références aux programmes

Dans cette partie, je présente le lien entre les exigences des programmes et les
concepts pour lesquels la bande dessinée Tintin pourrait être utilisée
pédagogiquement dans le cadre des trois thèmes que j’ai sélectionné, à savoir
l’optique, l’acoustique et l’astronomie.

5.1. Références aux programmes de l’enseignement officiel

L’optique

Activités scientifiques – 1e degré commun, p.46

Module « En voir de toutes les couleurs » - objectifs :

- Etablir la relation entre la couleur d’un objet et la lumière qu’il reçoit, qu’il
absorbe et qu’il diffuse ;
- Mettre en évidence la diversité des détecteurs de lumière ;
- Découvrir quelques conséquences de la propagation de la lumière dans le
système solaire ;
- Développer les savoir-faire spécifiques au module (réaliser des expériences ; lire
un mode opératoire ; élaborer un rapport de laboratoire ; mettre en relation
différents éléments ; utiliser l’outil informatique ; mener des recherches dans la
littérature, sur Internet ; schématiser et légender un montage expérimental …).

Renforcement de la pratique de laboratoire en physique – 2e degré (4e année) dans


l’enseignement général et technique de transition

Niveau sciences générales

Optique – objectifs :

- Décrire différents types de sources de lumière.


- Savoir reconnaître si l’image donnée par un système optique (miroirs, loupe,
appareil photo, diascope…) est réelle ou virtuelle.
- Construire l’image d’un objet obtenue à l’aide d’un instrument d’optique simple.

28
- Expliquer la dispersion de la lumière blanche au travers d'un prisme.
- Expliquer le principe physique de base de l’endoscopie.
- Expliquer comment corriger les défauts de l’œil.

Niveau sciences de base

Optique – objectifs :

- Savoir reconnaître si l’image donnée par un système optique est réelle ou


virtuelle.
- Expliquer le principe physique de base de l’endoscopie.
- Construire l’image d’un objet obtenue à l’aide d’un instrument d’optique simple.
- Expliquer comment corriger les défauts de l'œil.

Techniques sciences, Deuxième degré (SECTEUR : Sciences appliquées) de


l’enseignement technique de qualification, p.107

Optique – objectifs :

- Décrire différents types de sources de lumière.


- Savoir reconnaître si l’image donnée par un système optique (miroirs, loupe,
appareil photo, diascope…) est réelle ou virtuelle.
- Construire l’image d’un objet obtenue à l’aide d’un instrument d’optique simple
(deux lentilles maximum).
- Décrire la dispersion de la lumière blanche au travers d'un prisme.
- Expliquer le principe physique de base de l’endoscopie.
- Expliquer comment corriger les défauts de l’œil.

29
5.2. Références aux programmes de l’enseignement libre
catholique

L’optique

Programme - Sciences générales et de base 2e degré (4e année), p.81

UAA 4. OPTIQUE – objectifs :

- Sources de lumière, propriétés de la lumière.


- Lois de la réflexion et de la réfraction, réflexion totale, principe de retour inverse.
- Lentilles convergente et divergente, l’œil.
- Composition de la lumière blanche, synthèse des couleurs.

Sciences et Technologies, Technique de Qualification (formation commune), 2e et 3e


degrés, p.18, 146

Thème axé sur les moyens de transport – objectifs :

- Identifier les phénomènes de réflexion et de diffusion de la lumière


propriétés de la lumière (réflexion, diffusion).
- Se représenter, en l’illustrant, la manière dont la lumière se propage dans la
lumière dans l’air, la vision des couleurs.
- Identifier les couleurs auxquelles l’œil humain est le plus sensible.

Thème axé sur les loisirs – objectifs :

- Décrire la lumière comme une forme d’énergie.


- Citer des exemples variés de phénomènes produisant de la lumière.
- Elaborer un modèle de la propagation de la lumière.
- L’œil et la vision.
- Modéliser l’œil en tant qu’appareil optique (entrée de lumière, milieux
transparents, formation d’une image).
- Se donner une représentation du mécanisme de la vision.

30
Formation scientifique, 3e année dans l’enseignement professionnel et technique de
qualification

UAA2. La lumière nous permet d’observer – objectifs :

- Différencier une source de lumière d’un objet éclairé


- Décrire les conditions de visibilité d’un objet.
- (P) L’élève énonce les conditions de visibilité d’un objet. (TQ) L’élève énonce les
conditions de visibilité d’un objet, puis il utilise ces conditions pour prédire la
visibilité ou non d’un objet dans une situation nouvelle.
- Différencier les corps transparents des corps translucides et des corps opaques.
- Schématiser la propagation rectiligne de la lumière à l’aide du rayon lumineux.
- Identifier par une construction géométrique les zones d’ombre propre, d’ombre
portée et de cône d’ombre produits par un objet éclairé à l’aide d’une source
lumineuse ponctuelle.
- À partir d’un texte simple ou d’un dispositif expérimental, expliquer les phases
de la Lune.

Formation scientifique, 4e année dans l’enseignement professionnel et technique de


qualification

UAA7. Les lentilles nous aident à observer

- Comparer et trier quelques lentilles par diverses méthodes.


- Différencier l’effet d’une lentille convergente de celui d’une lentille divergente.
- Identifier et décrire le rôle des différentes parties de l’œil dans le mécanisme de
la vision.
- Sur base du schéma d’un œil humain, l’élève précise le rôle de la paupière, du
cristallin, de la pupille et de la rétine.
- Rendre compte du fonctionnement normal, myope et hypermétrope de l’œil,
ainsi que les procédés utilisés pour corriger ces défauts.

31
L’acoustique

Sciences et Technologies, Technique de Qualification (formation commune), 3e année,


p. 146

Thème axé sur les loisirs – objectifs :

- Identifier la nature du son et comprendre comment il se propage.


- Décrire l’oreille.
- Se donner une représentation du mécanisme de l’audition et de
l’équilibration.
- Comprendre les implications du bruit sur le bien-être physique et
psychologique.

L’astronomie

Formation scientifique, 3e année dans l’enseignement professionnel et technique de


qualification

UAA1. Les mouvements de la Terre – objectifs :

- Distinguer étoile, planète et satellite.


- Citer les caractéristiques principales du système solaire.
- Associer l’alternance lumière/obscurité et la durée du jour à la
rotation de la Terre.
- Énoncer le lien entre la rotation de la Terre et ces deux phénomènes.
- Associer l’alternance des saisons et la durée d’une année à la
révolution de la Terre.
- Enoncer le lien entre : la durée d’une année et la révolution de la
Terre; l’alternance des saisons et la révolution de la Terre, ainsi que
l’inclinaison de son axe de rotation.
- Utiliser un dispositif permettant de décrire un phénomène observé
sur Terre.

32
II. Recueil d’éléments déclencheurs/d’application à partir
des planches de la bande dessinée Tintin.

Lors de ce travail, j’ai constitué un recueil de planches7 servant de banque de


données aux enseignants pour introduire un concept en optique, en acoustique ou
en astronomie. Ce recueil peut également servir à mettre en situation des
applications et/ou des évaluations concernant ces trois thèmes.

Ce recueil de planches se trouve en annexe n°2.

III. Mise en pratique sur le thème de l’optique

Lors d’un stage dans le qualifiant et le professionnel, j’ai découvert avec trois classes
de troisième l’UAA2 : « la lumière nous permet d’observer » du programme de
l’enseignement libre catholique des 2e et 3e degrés Professionnel et Technique de
qualification (page 29). Dans cette partie, je vais adapter cette leçon en y intégrant
des extraits de la bande dessinée Tintin à différents moments de la séquence. Cette
variante méthodologique permet de favoriser le questionnement et l’émission
d’hypothèses chez les élèves. Ceux-ci deviennent plus observateurs et ont un
support visuel afin de modéliser certains concepts scientifiques difficiles à
comprendre.

7
Les planches sont tirées des albums originaux Tintin, d’Hergé, aux éditions Casterman.

33
1. Analyse d’une séquence de cours sur la lumière en
incluant des extraits de bande dessinée à différents
moments de la séquence d’apprentissage

1.1. Intentions pédagogiques8

Savoirs

L’élève devra :

- Différencier une source de lumière d’un objet éclairé (C1).


- Distinguer source de lumière et objet éclairé en utilisant un critère et définir
chacune de ces catégories.
- Décrire les conditions de visibilité d’un objet (C2).
- (P) énoncer les conditions de visibilité d’un objet.
- (TQ) énoncer les conditions de visibilité d’un objet, puis utiliser ces
conditions pour prédire la visibilité ou non d’un objet dans une situation
nouvelle.
- Différencier les corps transparents des corps translucides et des corps
opaques (C3).
- Distinguer corps transparent, corps translucide et corps opaque en utilisant
un critère et définit chacune de ces catégories.
- Disposant d’un schéma présentant la synthèse soustractive des couleurs,
prédire la couleur d’une lumière traversant un, deux ou trois filtres colorés
magenta, cyan ou jaune.
- Prévoir et justifier la couleur sous laquelle on perçoit un objet éclairé par une
lumière colorée (rouge, verte et bleue) (A5).
- (P) Disposant d’un schéma présentant la synthèse soustractive des couleurs,
prévoir la couleur (rouge, verte ou bleue) sous laquelle sera perçu un objet
éclairé par une lumière rouge, verte ou bleue.
- (TQ) Disposant d’un schéma présentant la synthèse soustractive des
couleurs, prévoir la couleur (rouge, verte, bleue, cyan, jaune ou magenta)sous
laquelle sera perçu un objet éclairé par une lumière rouge, verte ou bleue.

8D’après le programme de l’enseignement libre catholique des 2e et 3e degrés Professionnel et


Technique de qualification.

34
Savoir-faire

L’élève devra :

- Suivre un mode opératoire permettant de vérifier la propagation rectiligne


de la lumière (A1).
- Schématiser la propagation rectiligne de la lumière à l’aide du rayon
lumineux (C4).
- (P) réaliser une expérience montrant la propagation rectiligne de la lumière.
Réaliser un schéma identifiant quelques rayons lumineux particuliers.
- (TQ) imaginer et réaliser une expérience montrant la propagation rectiligne
de la lumière. Réaliser un schéma identifiant quelques rayons lumineux
particuliers.
- Identifier par une construction géométrique les zones d’ombre propre,
d’ombre portée et de cône d’ombre produits par un objet éclairé à l’aide
d’une source lumineuse ponctuelle (A2).
- Réaliser le schéma d’une expérience sur lequel il identifie les zones d’ombre
propre, d’ombre portée et le cône d’ombre.
- À partir d’un texte simple ou d’un dispositif expérimental, expliquer les
phases de la Lune (T1).
- (P) identifier la position de la source lumineuse sur une illustration
représentant une phase de la Lune ou d’autres objets avec ombres.
- (TQ) Disposant d’un schéma (Soleil, Terre, Lune) montrant les 4 positions
principales de la Lune, dessiner les phases de la Lune correspondantes.
Expliquer l’une des 4 phases en rédigeant une phrase explicitant les positions
relatives du Soleil, de la Terre et de la Lune.
- Suivre un mode opératoire pour décomposer une lumière blanche (A3).
- Schématiser l’effet d’un ou plusieurs filtres colorés sur la lumière blanche
(C5).
- Utiliser un dispositif pour produire une lumière colorée à partir de couleurs
primaires (rouge, vert et bleu) (A4).
- Disposant d’un schéma présentant la synthèse additive des couleurs, utiliser
plusieurs faisceaux colorés rouge, vert et bleu pour produire le magenta, le
cyan, le jaune ou le blanc.

35
1.2. Déroulement de ma leçon initiale

Pour introduire la leçon, l’enseignant montre une paire de lunettes solaires et une
paire de lunettes pour observer les éclipses et pose la question : « Quelle est, pour
toi, la différence entre ces deux paires de lunettes ? ». Ensuite, pour mieux
comprendre le phénomène d’éclipse, l’enseignant montre un extrait de l’émission
«C’est pas sorcier» sur les éclipses. Les élèves doivent ensuite remplir un
questionnaire à choix multiple9.

Afin de découvrir les sources de lumières primaires et secondaires, l’enseignant leur


pose cette question pour faire réfléchir les élèves : « Lors de la photo de classe, le
photographe utilise souvent un parapluie blanc éclairé et dirigé vers toi. A ton avis,
à quoi sert-il ? ». L’enseignant entretient une discussion avec les élèves et lorsqu’ils
ont compris la différence entre les deux types de sources lumineuses, les élèves
classent différentes sources lumineuses sous forme de tableau.

Pour comprendre la propagation rectiligne de la lumière, l’enseignant allume un


laser et le dirige vers le tableau. S’il secoue un tissu poussiéreux sur le trajet du rayon
lumineux, les élèves peuvent constater la trajectoire rectiligne de la lumière. Les
élèves font ensuite des applications sur la propagation rectiligne des rayons
lumineux et découvrent quelques exemples de la vie quotidienne utilisant le
principe de propagation rectiligne de la lumière.

L’enseignant effectue ensuite trois manipulations pour comprendre la différence


entre les types de corps (opaques, translucides et transparents). Il place différents
objets entre un observateur (désigné) et la source de lumière.
- Une vitre ;
- Plusieurs chemises plastiques ensemble ;
- Un cahier.
Les élèves doivent verbaliser leurs observations durant ces manipulations.
L’enseignant introduit ensuite le concept d’ombre à partir des ombres chinoises. Les
élèves viennent montrer celles qu’ils savent faire devant le tableau. L’enseignant les
amène à verbaliser ce qu’ils voient en utilisant le vocabulaire adéquat.

9
Voir annexe n°3.

36
L’enseignant effectue ensuite deux manipulations :

1) Tenir une sphère avec une source lumineuse ponctuelle (très petite) et
observer son ombre sur un panneau.
- Quand on éloigne la lampe, l’ombre grossit.
- Quand on approche la sphère de la lampe, l’ombre rétrécit.
- Quand on éloigne l’écran, l’ombre rétrécit.
- Quand on approche la sphère de l’écran, l’ombre grossit.
2) Tenir une sphère avec une source lumineuse ponctuelle (plus grande) et
observer son ombre sur un panneau.
- Quand on éloigne la lampe, l’ombre et la pénombre rétrécissent.
- Quand on approche la sphère de la lampe, l’ombre et la pénombre
grossissent.
- Quand on éloigne l’écran, l’ombre et la pénombre grossissent.
- Quand on approche la sphère de l’écran, l’ombre et la pénombre rétrécissent.

Les élèves font ensuite les schémas des expériences dans leur cours.

Lors de la prochaine séquence, l’enseignant demande aux élèves de dessiner la Lune.


En rassemblant les dessins, la classe pourra constater que certains ont dessiné la
Lune ronde, d’autres sous la forme d’un croissant orienté vers la gauche ou vers la
droite. L’enseignant fait quelques manipulations afin de découvrir les différentes
phases de la Lune : une lampe représente le Soleil et un élève représente la Terre. Il
se place devant le soleil et tient une balle de tennis, qui représente la Lune, à bout
de bras. Il tourne autour de l’ensemble Terre-Soleil d’un huitième de tour, jusqu’à
retrouver sa position initiale. La classe observe les différentes phases de la Lune sur
la balle de tennis, grâce aux zones éclairées, ou pas, par le « Soleil ».

Afin d’aborder la deuxième partie sur les couleurs, l’enseignant demande aux élèves
de dessiner un arc en ciel sur une demi-feuille afin de voir s’ils représentent les
couleurs dans le bon ordre. La classe observe et compare les différents dessins.
L’enseignant leur demande les conditions de formation d’un arc-en-ciel. Il montre
ensuite aux élèves la décomposition de la lumière blanche en faisant passer une
lumière dans un prisme sur une feuille blanche.

37
Pour la synthèse additive des couleurs, l’enseignant montre une lampe de poche
bleue sur une feuille. La classe observe du bleu sur la feuille. Il fait de même avec
une lampe rouge et verte.

L’enseignant combine ensuite les lampes deux par deux puis les trois ensembles et
la classe fait des observations. L’enseignant montre ensuite une animation10 pour
que les élèves retiennent bien les trois couleurs primaires et secondaires de la
synthèse additive.

En guise d’application, l’enseignant montre aux élèves son écran de smartphone


blanc avec une loupe. Les élèves observent des petits rectangles des trois couleurs
primaires de la synthèse additive (bleu, vert et rouge).

Pour la synthèse soustractive, l’enseignant montre également une animation11.

L’enseignant explique alors aux élèves que la synthèse soustractive concerne les
couleurs de peinture, ou celles en imprimerie.

Pour faire comprendre aux élèves qu’en imprimerie, avec le cyan, le magenta et le
jaune, nous pouvons former toutes les couleurs possibles, l’enseignant montre une
photo aux élèves. Il la montre ensuite uniquement en magenta sur un transparent,
en cyan et en jaune. Si les trois transparents sont superposés, les couleurs d’origine
de la photo apparaissent.

L’enseignant manipule des spots de différentes couleurs éclairant des feuilles de


différentes couleurs également afin de comprendre les couleurs des objets que nous
voyons :

- Eclairée en lumière blanche, chaque feuille absorbe une partie différente du


spectre visible et diffuse le reste : la couleur de chaque feuille correspond à la
couleur complémentaire de la lumière absorbée.
- Eclairée en lumière rouge, verte ou bleue, chaque feuille peut soit diffuser la
lumière qu’elle reçoit : elle paraît alors de cette couleur, soit absorber la lumière
qu’elle reçoit : elle paraît alors noire. Quand on modifie l’éclairage, la couleur de
la feuille change donc en fonction de ce qu’elle reçoit et de ce qu’elle absorbe.

10 L’animation a été trouvée sur le site http://www.profil-couleur.com/lc/006-synthese-additive/principe-


synthese-additive.html.
11 L’animation a été trouvée sur le site http://www.profil-couleur.com/lc/006b-synthese-soustractive/synthese-

soustractive.html.

38
1.3. Déroulement de la leçon intégrant des extraits de la bande
dessinée Tintin

Ci-dessous, sont présentés les différents moments de la séquence d’apprentissage


sur l’UAA2 : « la lumière nous permet d’observer » où la bande dessinée Tintin peut
être utilisée et/ou exploitée.

Pour débuter la séquence d’apprentissage, l’enseignant peut partir du phénomène


des éclipses. Il distribue les pages 58 et 59 de l’album Le temple du Soleil et demande
aux élèves d’observer le phénomène illustré sur ces planches. L’enseignant peut,
grâce à cela, prendre les représentations des élèves, savoir ce qu’ils connaissent et
leur demander de formuler des hypothèses quant à ce phénomène.

Attention, l’enseignant doit tout de même faire remarquer l’erreur scientifique


s’étant glissée à cet endroit concernant le sens dans lequel la Lune se déplace. C’est
un détail, car cela ne change pas la véracité du déroulement d’une éclipse, mais c’est
important de leur faire remarquer afin de respecter une rigueur scientifique.

Ensuite, l’enseignant peut partir du fait que le Soleil et la Lune nous éclairent pour
déterminer que ce sont des sources lumineuses. Le Soleil est une source lumineuse
primaire et la Lune est une source lumineuse secondaire. L’enseignant explique aux
élèves la différence entre les deux. Afin de s’assurer de la bonne compréhension des
élèves, en guise d’application, l’enseignant demande aux élèves de classer
différentes sources lumineuses apparaissant dans les albums Tintin en sources
primaires ou secondaires.

Sources lumineuses primaires Sources lumineuses secondaires

- Les étoiles (1); - La lune (6) ;


- La lave d’un volcan (3) ; - Le capot d’une voiture (9) ;
- La foudre (10) ; - Un miroir (7) ;
- Le feu (2);
- Le soleil (11) ;
- Un spot (4) ;
- Un flash (8) ;
- Une lampe de poche (5).

39
2 3

Les étoiles Le feu La lave d’un


volcan

4 5 6

Un spot Une lampe de La Lune


poche

7 8 9

.
Un miroir Un flash Le capot
d’une voiture

11

10

La foudre Le soleil

Ensuite, pour découvrir la propagation rectiligne de la lumière, l’enseignant peut


distribuer plusieurs extraits de la bande dessinée aux élèves à observer. L’objectif
est qu’ils constatent que les faisceaux lumineux représentés sont délimités par deux
droites. Attention, l’enseignant doit insister sur la différence entre un faisceau

40
lumineux et un rayon lumineux (on appelle faisceaux lumineux l'ensemble des
rayons lumineux émis par source primaire ou diffusés par une source secondaire).

Pour découvrir que la lumière peut rencontrer différents types de corps,


l’enseignant fait manipuler les élèves. Il peut utiliser la bande dessinée comme
élément d’application en donnant un album à chaque élève et en leur demandant d’y
trouver X éléments opaques, translucides et transparents afin de vérifier qu’ils aient
compris la différence entre ces trois types de corps.

L’enseignant demande ensuite aux élèves d’observer ces deux extraits :

L’enseignant leur demande le point commun entre les deux images : l’ombre. Il
demande ensuite la différence entre les deux : l’ombre de la première vient d’un spot
(source secondaire) et celle de la deuxième vient du soleil (source primaire).

Au lieu de faire les manipulations avec une sphère et une lampe de poche pour
illustrer le phénomène d’ombre, l’enseignant peut les effectuer en utilisant une
silhouette de Tintin. La classe peut observer une zone d’ombre sur le mur derrière
la silhouette, mais également une zone de pénombre.

41
Concernant la deuxième partie sur les couleurs, l’enseignant peut l’introduire en
montrant l’arc-en-ciel de l’album Les sept boules de
cristal en leur disant qu’une erreur s’est glissée sur
cette planche. L’enseignant laisse les élèves chercher
et analyse l’erreur avec eux. Il explique le principe
d’arc-en-ciel primaire et secondaire.

Ensuite, il peut montrer la décomposition de la lumière blanche à l’aide d’un prisme


en guise de manipulation.

Pour aller un peu plus loin en optique, l’enseignant peut approfondir le concept des
miroirs. Il distribue ces trois extraits :

1 2

Les élèves doivent décrire les différentes situations.

1) On voit l’image du bateau sur la surface de l’eau.


2) Tintin utilise un miroir pour envoyer des signaux lumineux.
3) Le capitaine voit le reflet de la Castafiore dans le miroir.
 Dans les trois situations, il y a un miroir plan qui permet de renvoyer la
lumière et qui permet d’observer une image.

Hergé a également représenté d’autres


miroirs :

42
Le premier miroir est courbé vers l’intérieur, c’est un miroir concave et le deuxième
est courbé vers l’extérieur, c’est un miroir convexe.

Pour vérifier si Hergé a bien dessiné le reflet, l’enseignant peut faire une
manipulation en classe en remplaçant le miroir par une cuillère, d’un côté elle est
concave, de l’autre elle est convexe. Si on la place devant une bougie :

a) Du côté concave : l’image de la bougie est renversée, plus petite, égale ou plus
grande en fonction de la distance entre la bougie et le miroir. Elle peut être
droite et plus grande si la bougie est très proche de la cuillère.
b) Du côté convexe : l’image sera droite et toujours plus petite que l’objet.

Cependant, Hergé n’est pas infaillible, il lui arrive de commettre des erreurs.
L’enseignant peut demander aux élèves d’observer ces extraits et de chercher
l’erreur.

 Dans les deux cas, on peut observer l’image dans le miroir plan. Le barman et
son client se reflètent bien dans le miroir mais pas les bouteilles.

1.4. Evaluation

Pour une évaluation, l’enseignant peut utiliser une planche ou plusieurs extraits de
planches différentes qui n’ont pas été analysées en classe afin que les élèves en
dégagent certains concepts vu dans l’UAA2 et qu’ils les expliquent avec leurs
propres mots. Ceci sert à évaluer la compétence « connaître » (C). Évidemment, il
faut insérer des questions d’application (A) et de transfert (T) à côté de cela.

43
2. Lien avec mon stage pratique au Bénin

Lors de mon stage au Collège Sainte Rita à Cotonou, nous avions des programmes
faisant également office de manuels à suivre à la lettre. Les manuels sont structurés
en différentes parties se nommant « situations d’apprentissage ». Je n’ai
malheureusement pas pu tester ma leçon sur la lumière là-bas car je devais
absolument suivre le programme.

Néanmoins, en parcourant le manuel12 de troisième secondaire de physique, chimie


et technologie, j’ai pu remarquer que la situation d’apprentissage n°6 se nomme
« L’optique au service de l’homme ». Curieuse de voir comment les professeurs
abordent la matière là-bas, j’ai parcouru le déroulement méthodologique prévu
pour cette situation d’apprentissage.

Les différents concepts à apprendre aux élèves durant ce chapitre sont : les lentilles,
la formation de l’arc-en-ciel, l’œil et ses anomalies, le fonctionnement d’un appareil
photographique, la décomposition et la synthèse de la lumière blanche.

En guise d’évaluation, le manuel utilise un extrait de la planche de la page 58 de


l’album Le temple du soleil pour évaluer la compréhension des élèves sur le chapitre.
Cela montre que, même au-delà des frontières, la bande dessinée est utilisée en
classe afin d’illustrer un ou plusieurs concepts. Ici, elle est utilisée pour l’étape de
l’évaluation, mais elle aurait très bien pu être utilisée pendant la séquence
d’apprentissage en tant qu’élément de mise en situation ou d’application.

Ci-après, la façon dont l’évaluation est construite à partir de la planche de bande


dessinée.

12HOUNKPATIN K, Sciences physique, chimique et technologie 3e– Dossier d’apprentissage S.P.C.T.,


Collection Lumière, 2013

44
45
Conclusion

Ce travail de fin d’étude est, en quelques sortes, l’aboutissement de mes deux années
d’études à l’ENCBW dans le département Normal Secondaire en sciences.
Les sciences ont toujours été pour moi une source d’émerveillement depuis mon
plus jeune âge. J’ai depuis toujours été de nature curieuse. Cela fût également le cas
pour Hergé, qui a fait preuve d’une rigueur scientifique remarquable dans ses
albums. Je suis donc convaincue que l’utilisation de ses albums dans le cours de
sciences reste pertinente, c’est une manière de varier les méthodes et les contextes
d’apprentissages, ce qui permet donc de toucher différents profils d’élèves ayant
différents types d’intelligences. L’utilisation de supports autres que les notes de
cours ou le manuel des élèves permet également de susciter la motivation et l’intérêt
des élèves. De plus, l’interdisciplinarité prend alors tout son sens et permet, en
particulier, de renforcer les interactions entre la maîtrise de la langue et
l'apprentissage des sciences.

Grâce à ce travail, je suis maintenant convaincue de l’intérêt de l’usage de la bande


dessinée dans le cours de sciences, et pas seulement à l’école primaire, mais
également en secondaire ! Cela stimule plusieurs types d’intelligences et permet de
changer de temps en temps d’approche méthodologique. Cela permet aussi
d’illustrer et de modéliser certains concepts scientifiques ne pouvant l’être en classe.

Je me suis penchée uniquement sur la physique dans les albums Tintin, il serait peut-
être intéressant de voir si l’on peut faire de même pour le cours de chimie ou
biologie. Pour aller plus loin, il serait également intéressant de pousser l’utilisation
de la bande dessinée dans l’interdisciplinarité. En effet, un professeur de sciences
humaines a la possibilité de découvrir pas mal de pays, de régions, de peuples ou de
faits historiques à partir des albums Tintin. Un professeur d’art pourrait également
découvrir toutes les spécificités du genre de la bande dessinée. Un professeur de
français peut découvrir le discours direct, les onomatopées, etc. en expression écrite.

Cependant, il est vrai que Tintin commence à se faire vieux, ce n’est plus vraiment
une bande dessinée adaptée aux générations actuelles. Pour un futur travail de fin
d’études, il serait intéressant de moderniser l’idée en rassemblant des bandes
dessinées plus récentes pouvant également être utilisée en classe.

46
Bibliographie

1. Monographies

- ASTOLFI J.P., DAROT E., GINSBURGER Y. et TOUSSAINT J., Pratiques de formation en


didactique des sciences, de Boeck, Paris-Bruxelles, 1997.

- BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE CENTRALE de la COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (Brabant


Wallon), La science dans la bande dessinée, Nivelles, septembre 2008.

- CHEVALLIER T., Tintin et la force gravitationnelle, dans Dossier : à l’école de la


bande dessinée, revue Cahiers pédagogiques, juin 2013, s.l.

- CENTRE NATIONAL d'HISTOIRE des SCIENCES ASBL, Dossier pédagogique – l’arc-


en-ciel : science, histoire et légendes, Bruxelles, s.d.

- DUMORTIER M., Tintin au pays de la physique, travail de fin d’études, Ecole


Normale Catholique du Brabant Wallon, Louvain-la-Neuve, 2003.

- FESeC, Programme - Sciences générales 2e degré, Avenue E. Mounier 100 –


1200 BRUXELLES, D/2014/7362/3/23.

- FESeC, Programme - Sciences et Technologies, Technique de Qualification


(formation commune), 2e et 3e degrés, Avenue E. Mounier 100 – 1200
BRUXELLES,

- FESeC, Programme - Formation scientifique 2e et 3e degrés dans l’enseignement


professionnel et technique de qualification, Avenue E. Mounier 100 – 1200
BRUXELLES, D/2014/7362/3/17.

- MERAND P., Les arts et les sciences dans l’œuvre d’Hergé, éd. Sépia, France,
2015.

- MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE, Premier degré commun - Référentiel


didactique de l’activité complémentaire - Activités scientifiques, 361/ 2007
/247.

- MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE, enseignement secondaire général et


technique de transition, Deuxième degré – 4e année, Renforcement de la
pratique de laboratoire en physique, 122-1/2001/240.

47
- MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE, enseignement technique de
qualification, Deuxième degré (SECTEUR : Sciences appliquées), Techniques
sciences, 188/2004/248B.

- NUMA S., Tintin et moi, éd. Casterman, 1975, s.l.

2. Revues

- Bienvenue au Musée Hergé, dossier réalisé en partenariat avec le Musée


Hergé, JDE n°1103 - 24 octobre 2014, s.l.

- Dossier : la bande dessinée, revue Cahiers Pédagogiques, Mars 2000, s.l.

- Dossier : sciences – enseigner la curiosité, revue Entrées Libres, Bruxelles,


novembre 2014.

- Sciences &Vie : Tintin chez les savants, édition spéciale : Hergé, entre la
science et la fiction, s.l., s.d.

Sitographie

- STUDIOS HERGÉ – MOULINSART, Site officiel de Tintin [en ligne], consulté du


12/05/17 au 24/05/17, disponible sur http://fr.tintin.com/.

- PHILIPPE MAGNERON, BD Gest [en ligne], Home Solutions, 2001, disponible sur
http://www.bedetheque.com/auteur-82-BD-Herge.html.

- BD en vrac [en ligne], Editions Albert René, 1999, consulté le 17/05/17,


disponible sur http://www.bd nvrac.com/doc/tinsultes.html.

- Tintin – Hergé déjà 100 ans et toujours autant de succès [en ligne], consulté le
18/05/17, disponible sur http://tintinherge.free.fr/livres.html.

48
Annexes

I. Listing des albums des aventures de Tintin

(1929-1930)

Il est le premier album des aventures de tintin paru dans les pages du
journal "Le Vingtième Siècle". Tintin se rend en URSS (Moscou) afin de
réaliser un reportage pour "le petit vingtième". A peine parti, un agent
secret soviétique essaie d'empêcher Tintin d'atteindre sa destination
et fait exploser le train. Tintin est accusé et emprisonné. Il va néanmoins réussir à
s'échapper et à rejoindre l'URSS ou il est de suite traqué par le Guépeou.

(1930 à 1931)

Il est le 2e album des aventures de tintin paru dans les pages du journal
"Le Vingtième Siècle". Tintin se rend en paquebot au Congo afin de
réaliser un reportage sur les animaux. Il fait la rencontre de Coco qui
le guidera durant son aventure, celle-ci sera parsemée d'embûches
causées par des gangsters liés à Al Capone.

(1931 à 1932)

Il est le 3e album des aventures de Tintin paru dans les pages du


journal "Le Vingtième Siècle". Tintin se rend au Etats-Unis (Chicago),
il est de suite enlevé par des gangsters d'Al Capone qui vont essayer
pendant toute l'aventure de l'éliminer. Il va réussir à s'échapper puis
s'attaquer à Bobby Smiles (Chef d'une bande rivale) ce qui le mènera sur les Terres
des "Peaux-Rouges" où il réussira une nouvelle fois à déjouer les plans de ses
adversaires.

49
(1932 à 1934)

Il est le 4e album des aventures de Tintin paru dans les pages du


journal "Le Vingtième Siècle". Tintin se rend en bateau à Shangaï. À
bord il rencontre Philémon Siclone (explorateur à la recherche du
pharaon Kih-Oskh) avec qui il partira en expédition. Dans un tombeau,
il découvre de mystérieux Cigares mais sera enlevé. Tintin fera la connaissance de
Oliveira da Figueira et devra affronter Rastapopoulos et les Dupondt.

(1936)

Il est le 5e album des aventures de Tintin paru dans les pages du


journal "Le Vingtième Siècle". Tintin est chez le Maharadjah de
Rawhajpoutalah lorsqu'un messager venu de Chine arrive pour le
rencontrer mais il reçoit une fléchette empoisonnée au Radjaîdjah (le
poison qui rend fou). Tintin va donc se rendre à Shangaï et rencontrer
Mitsuhirato et va avoir une nouvelle fois de nombreuses embûches. Il fera la
rencontre du jeune Tchang et découvrira la vérité au sujet de Rastapopolous apparu
dans "Les cigares du Pharaon".

(1937)

Il est le 6e album des aventures de Tintin paru dans les pages du


journal "Le Vingtième Siècle". Un fétiche Arumbaya est volé au musée
ethnographique, Tintin va mener l'enquête et essayer de le retrouver
mais il ne sera pas le seul sur le coup. En effet, Alonzo Perez et Ramon
Bada convoitent aussi le fétiche. Tintin se rendra en Amérique du Sud
pour percer le secret de la statuette et y rencontrera le général Alcazar.

(1938)

Il est le 7e album des aventures de Tintin paru dans les pages du


journal "Le Vingtième Siècle". Tintin est victime d'une agression en
campagne alors qu'il essayait d'aider les passagers d'un avion ayant
atterri avec difficulté. Une fois rétabli, il va mener son enquête sur
l’agression jusqu'en Ecosse et rencontre un certain Müller. Il se

50
rendra sur L'île noire réputée comme étant le repère d'une bête monstrueuse et y
découvrira le secret de la bande de Müller.

(1939)

Il est le 8e album des aventures de Tintin paru dans les pages du


journal "Le Vingtième Siècle". Tintin trouve dans un parc, une
serviette qu'il rapporte à son propriétaire, le professeur Halambique.
Celui-ci doit se rendre en Syldavie et il convainc Tintin de venir avec
lui. Les mésaventures de Tintin commencent dans l'avion qui le mène
vers la Syldavie. Il va découvrir un complot lié au roi de Syldavie et tout
particulièrement à son Sceptre.

(1941)

Il est le 9e album des aventures de Tintin. Tintin s'intéresse à la mort


d'un marin qui serait liée à une boite de conserve de crabe, il va
enquêter sur un cargo, le Karaboudjan mais se fera faire emprisonner.
Il rencontre alors pour la première fois le Capitaine Haddock mais
également Allan et sa bande, qui feront tout pour lui barrer la route.

(1942)

Il est le 10e album des aventures de Tintin. Alors qu'il se promène,


Tintin aperçoit une nouvelle étoile. Intrigué, il se rend à l'observatoire
et y rencontre le professeur Calys. Il va découvrir qu'il s'agit d'une
météorite se dirigeant vers la terre et qui va causer la fin du monde...
La météorite ne touche heureusement pas la terre mais un fragment
serait tombé dans l'océan arctique. Une expédition à la recherche de l'aérolite a lieu,
commandée par le capitaine Haddock à bord du navire "Aurore".

51
(1943)

Il est le 11e album des aventures de Tintin. Tintin achète une


maquette de bateau au marché pour le capitaine Haddock, il s'agit du
bateau que commandait l'ancêtre de celui-ci: le chevalier de Haddock.
Ils vont y découvrir un parchemin et apprendre l'existence d'un
trésor qu'aurait caché quelque part l'ancêtre du capitaine. Ils
décident alors de partir à sa recherche mais la maquette a été dérobée.

(1944)

Il est le 12e album des aventures de Tintin. Après avoir trouvé


l'emplacement du trésor dans "Le Secret de la Licorne", Tintin, le
capitaine Haddock, les Dupondt et le nouveau venu, le professeur
Tournesol partent à la recherche du trésor de Rackham le Rouge.

(1948)

Il est le 13e album des aventures de Tintin. De retour d'une expédition


du Pérou où ils ont découvert des tombeaux incas dont celui de Rascar
Capac, les chercheurs y ayant participé sont frappés par une
mystérieuse maladie, les plongeant dans une profonde léthargie. On
retrouve à chaque fois près d'eux des éclats de cristal. Le professeur
Tournesol ayant disparu, Tintin et le capitaine Haddock se lancent à sa recherche.

(1949)

Il est le 14e album des aventures de Tintin. Il s'agit de la suite des "Sept
Boules de Cristal", Tintin et le capitaine Haddock sont au Pérou et
recherchent le professeur Tournesol. En enquêtant, ils vont découvrir
l'existence du temple du soleil qui serait lié à la disparition du
professeur et rencontrent Zorrino, un jeune indien avec qui ils feront
le voyage jusqu'au temple.

52
(1950)

Il est le 15e album des aventures de Tintin. De nombreuses explosions


de moteurs ont lieu avec de l'essence polluée et des rumeurs de
guerre persistent. Tintin va alors enquêter et partir pour le Moyen-
Orient. Dans cette aventure, il va rencontrer une nouvelle fois Müller
qui est à l'origine de tous les problèmes. Tintin fera également la
connaissance de Abdallah, le fils de l'émir Ben Kalish Ezab, avec qui il sympathisera.

(1953)

Il est le 16e album des aventures de Tintin. Le professeur Tournesol


invite Tintin et le capitaine Haddock en Syldavie, il va leur apprendre
qu'il prévoit une expédition vers la lune grâce à une fusée dont il a
conçu le moteur atomique. Tintin et le capitaine acceptent finalement
d’en faire partie mais des concurrents essaient de saboter leur plan.

(1954)

Il est le 17e album des aventures de Tintin. Il s'agit de la suite de


"Objectif Lune", la fusée vient juste de décoller et se dirige vers la lune.
Une surprise attend les occupants, en effet les Dupondt sont restés
dans la fusée alors qu'ils ne devaient pas être du voyage. Cela force le
professeur Tournesol à raccourcir le voyage puisqu’avec deux
passagers de plus, l'air en réserve ne serait pas suffisant pour les garder tous en vie.

(1956)

Il est le 18e album des aventures de Tintin. Tournesol a créé une


nouvelle arme à ultrason, celle-ci est capable de détruire tous les
objets en verre. Le professeur part en voyage en Suisse pour un
congrès, mais il est poursuivi par des hommes du colonel Sponsz qui
veulent obtenir les plans de son invention afin d'en faire un usage
destructeur. Tintin et le Capitaine Haddock, craignant que le professeur aie des
ennuis, décident de le rejoindre mais celui-ci est déjà dans les mains des agents
Bordures.

53
(1958)

Il est le 19e album des aventures de Tintin. Le jeune Abdallah et son


père l'émir Ben Kalish Ezab se sont réfugiés au Khemed pour fuir un
coup d'état. Tintin et le capitaine décident de s’y rendre mais on leur
refuse l'entrée au pays. Ils sont alors renvoyés mais leur avion prend
feu et ils atterrissent d'urgence dans le désert. Ils devront une
nouvelle fois affronter Rastapopoulos et Müller, et feront la connaissance de Szut.

(1960)

Il est le 20e album des aventures de Tintin. En vacances, Tintin


apprend par le journal le crash d'un avion au Népal. Peu de temps
après, il fait un rêve où il voit le jeune Tchang (apparu dans « Le Lotus
Bleu ») vivant l'appelant au secours. Le lendemain, il reçoit une lettre
de Tchang lui annonçant son arrivée. Il réalise alors que Tchang se
trouvait dans cet avion et décide de partir au Népal, accompagné par le capitaine
pour sauver son jeune ami.

(1963)

Il est le 21e album des aventures de Tintin. La Castafiore, une célèbre


cantatrice, annonce son arrivée par lettre au capitaine. Elle est
accompagnée de sa servante Irma et de son pianiste Igor Wagner et
s'installe à Moulinsart. Mais un jour les bijoux qu'elle avait apporté
disparaissent. Tintin et les Dupondt se lancent sur la piste des voleurs.

(1968)

Il est le 22e album des aventures de Tintin. Tintin, le capitaine


Haddock et le professeur Tournesol se rendent à un congrès
d'astronautique à Sydney et rencontrent de nouveau Szut (apparu
dans « Coke en Stock »). Celui-ci leur présente M. Carreidas, un
milliardaire qui se rend également à Sydney. Il leur propose de les
emmener avec lui dans son jet privé mais en plein vol l'avion est détourné par des
traîtres infiltrés chez Carreidas.

54
(1976)

Le capitaine Haddock, accusé de complot par le général Tapioca,


décide de partir à Tapiocapolis accompagné du professeur Tournesol
pour discuter avec le Général, Tintin ayant préféré ne pas venir. Une
fois là-bas ils sont accueillis à bras ouverts mais découvrent vite qu'il
s'agit d'un piège, en effet ils sont étroitement surveillés, c'est alors
que Tintin les rejoint.

(1986)

Resté inachevé à la mort d'Hergé, en 1983, Tintin et l'Alph-Art devait


décrire les milieux des sectes, et amener Tintin à s'immiscer dans un
monde qu'affectionnait Hergé : celui de l'art contemporain.

55
II. Recueil de planches des aventures de Tintin contenant
des éléments déclencheurs/d’application

1. L’optique
Les mirages
Les cigares du pharaon (p.23)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

56
Le crabe aux pinces d’or (p.31-32)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

57
Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

58
Les lentilles et la réflexion de la lumière

Tintin au Congo (p.40)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

59
Le temple du soleil (p.51)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

60
Les lentilles (la loupe)

Le crabe aux pinces d’or (p.7)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

61
Les secrets de la licorne (p.29)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

62
Les binoculaires grossissants

Vol 714 pour Sydney (p.7)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

63
Coke en stock (p.38)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

64
Le monoculaire grossissant

Le trésor de Rackham le Rouge (p.35)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

65
Le périscope

Coke en stock (p.53)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

66
Les faisceaux lumineux

L’affaire tournesol (p.9)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

67
On a marché sur la Lune (p.37)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

68
Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

69
Le sceptre d’Ottokar (p.56)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

70
Les miroirs concave et convexe

Le trésor de Rackham le Rouge (p.10)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

71
2. L’acoustique
La réflexion du son et les avalanches

Tintin au Tibet (p. 26-27)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

72
Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

73
Le temple du soleil (p.30-31)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

74
Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

75
Le mégaphone

L’étoile mystérieuse (p.20)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

76
Coke en stock (p.49)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

77
Les cigares du pharaon (p.14)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

78
Le micro

Le crabe aux pinces d’or (p.62)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

79
Les longueurs d’onde et la fréquence radio)

L’île noire (p.56)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

80
Le cornet acoustique

Objectif Lune (p.8)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

81
3. L’astronomie
Les étoiles filantes

L’étoile mystérieuse (p.1)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

82
Le télescope

L’étoile mystérieuse (p.3)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

83
La pesanteur

On a marché sur la Lune (p.27)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

84
La présence de glace (et d’eau) sur la Lune

On a marché sur la Lune (p.37)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

85
L’éclipse solaire

Le temple du soleil (p.58-59)

Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

86
Copyrights © Hergé / Moulinsart 2017

87
III. Questionnaire du C’est pas sorcier : les éclipses

88
IV. Visite du musée Hergé
Je me suis rendue au musée Hergé le 6 décembre 2016. Cela m’a permis de connaître
chronologiquement la vie d’Hergé et ses œuvres. J’ai pu y découvrir des planches
originales, des photos, des documents et objets divers qui y sont exposés. Ci-
dessous, quelques photos de ma visite :

89
Réf. : Photos personnelles prises le
06/12/16 au Musée Hergé

90
V. Colloque « Tintin au XXIe siècle

Du 17 au 20 mai 2017, un Colloque international sur


Tintin était organisé à Louvain-la-Neuve. Il
regroupait, pendant quatre jours, scientifiques et
tintinophiles. L’objectif était de mettre en lumière
l’importance exceptionnelle de l’œuvre d’Hergé dans
l’histoire artistique et culturelle du XXe siècle et d’en
imaginer le prolongement au XXIe siècle. Les
différents travaux se sont articulés en différentes
séances et tables rondes :

- « Territoires de l’imaginaire » fut une séance consacrée aux représentations


du monde présentes dans la bande dessinée ;
- « Imaginaire des territoires », à l’universalité de l’œuvre ;
- « La traversée du siècle » s’est penchée sur les temporalités de Tintin ;
- « Le temps de métamorphoses » sur les adaptations de l’œuvre ;
- « Hergé, le fondateur » a mis en lumière le rôle d’Hergé dans l’histoire du 9e
art ;
- « Presse en stock » a exploré la presse écrite ;
- Le colloque s’est terminé par une table ronde intitulée « l’héritage de Tintin »
suivie de conclusions et perspectives.

J’ai décidé de me rendre à la séance « La traversée du siècle » du jeudi 18 mai 2017.


Elle se déroulait à la Salle du Conseil du collège Erasme, il y avait une cinquantaine
de personnes présentes (tous âges confondus !). Trois conférenciers ont exposé
leurs réflexions et appuié leur propos grâce à un PowerPoint qui nous permettait de
nous référer à diverses planches de la bande dessinée.

L’intervention qui m’intéressait était celle de M. Bernard Spée « De la dépression à


la Lune, comment Hergé s’en est-il sorti par la science ? ». Malheureusement, je
m’attendais à autre chose, cela ne m’a pas réellement aidée ou guidée pour mon
travail. Ci-dessous, mes notes prisent sur place :

91
- Frank Wolff est le portrait de l’ingénieur Wernher Von Braun, père du V2
(missile allemand qui a servi de modèle pour la fusée d’Hergé).
- Le personnage « mon baron » fait référence à l’espion Isaac Ezratty, juif grec
au service de l’armée allemande.
- Le colonel Jorgen fait référence à Georges, un belge utilisé et meurtri par les
allemands  c’est en fait Georges Remi.
- Le personnage Boris Müsstler (Müss-tler) fait référence à Mussolini et Hitler,
il a comploté dans Le sceptre d’Ottokar.
- Hergé donne un nouveau rôle à Tournesol pour les albums Objectif Lune et
On a marché sur la Lune : le portrait d’un savant authentique et pacifiste.
Il n’a plus rien d’un savant distrait, il pense à tout.
- La lune fascine  désir de savoir de la part de Tournesol (en parallèle avec
tous les scientifiques). Hergé s’interroge donc sur les limites du désir de
savoir des scientifiques.
- La lune est considérée comme une image maternelle. Le fait de pouvoir
atteindre la lune est une réalisation du fantasme absolu.
- La fusée est considérée comme totem technologique (d’où sa position
centrale au musée Hergé).
- Faire de la science demande une grande assise subjective, il y a donc des
risques de dépression. Hergé est tombé dedans entre 1950 et 1953).
- Hergé = 3 héros = 3 attitudes
1. Capitaine Haddock : soucieux de ses addictions.
2. Le professeur Tournesol : désir de découvrir, de savoir.
3. Tintin : soucieux des risques et de ses proches.

92

S-ar putea să vă placă și