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Olivier Moréteau
moreteau@lsu.edu
À paraître/Forthcoming
RÉSUMÉ
Les premiers codes de Louisiane (1808 et 1825) furent rédigés en français et traduits en anglais.
À l’occasion de la révision de 1870, le Code civil fut publié en anglais seulement. Les révisions
récentes, bien sûr en anglais, veillent à promouvoir un vocabulaire civiliste qui se distingue de
celui de la common law. Cet article discute le travail de traduction du Code civil de Louisiane de
l’anglais vers le français dans le contexte du profond déclin et d’un réveil limité de la
francophonie en Louisiane. Il explore l’intérêt du projet et sa mise en œuvre, détaillant chaque
étape et identifiant les difficultés linguistiques et juridiques, ainsi que les ressources utilisées.
L’objectif étant de produire une traduction authentiquement louisianaise, la traduction remonte
aux sources françaises originelles chaque fois que le texte a peu évolué ou a été reproduit, afin de
retrouver la lettre des origines, dans un processus de retraduction. Lorsque les textes ont été
substantiellement réécrits mais restent dans la logique et la stylistique du système civiliste, la
traduction se veut fidèle à l’esprit des origines. En revanche, lorsque le législateur emprunte la
substance et le style de la common law, comme il le fait parfois, la lettre surabondante vient tuer
l’esprit civiliste qui peine alors à vitaliser la traduction.
ABSTRACT
The first codes of Louisiana (1808 and 1825) were written in French and translated into English.
The revised Civil Code of 1870 was written in English only. Recent revisions, all in English, aim
at promoting a civilian vocabulary, markedly distinct from the common law vocabulary. This
article discusses the translation of the Louisiana Civil Code from English into French in the
context of the steep decline and limited revival of French language usage in Louisiana. It features
the purpose and the step-by-step implementation of the translation project, identifying linguistic
and legal challenges and resources relied on. The aim is to produce a truly Louisianan
translation. Translators therefore resort to original French sources whenever the text has not
sligthly evolved or was simply reproduced. The process may then be described as retranslation,
aiming at reviving the original language. Where texts have been substantially rewritten, yet still
reflect civilian logic and style, the translation aims at echoing the spirit of the Code. However, in
the several occasions where the drafters borrowed common law substance and style, the civilian
spirit may no longer vivify the translation, as it is obscured by an overabundance of language.
MOTS-CLÉS/KEY WORDS
L’histoire jurilinguistique de la Louisiane est singulière. Le 18e état des États-Unis, admis dans
l’Union il y a deux cents ans, en 1812, neuf ans après la cession de la Louisiane par la France, a
connu un Code civil rédigé en français et traduit en anglais, pour être publié en la forme d’un
Digeste bilingue des lois civiles (1808), avant d’être réécrit de la même façon pour devenir un
Code civil bilingue en 1825. Entièrement révisé en 1870, le texte fut publié en anglais seulement.
Révisé titre par titre au cours des récentes décennies, le Code civil n’a plus connu de version
française jusqu’à une période toute récente. Le travail de traduction commenté dans cet article
est un vrai travail de traduction, puisqu’il s’agit de traduire de l’anglais vers le français tous les
nouveaux développements, qui n’existaient pas dans les versions françaises d’origine. Il est aussi
un travail de retraduction, au moins pour les parties du texte remontant à 1825 ou 1808, l’anglais
actuel n’étant autre chose que le produit dérivé d’une traduction du français vers l’anglais.
La Louisiane fut la première région au monde à se doter d’un Code civil dans la foulée de
la codification française, et ce fut le premier code civil de l’hémisphère occidental. Ce premier
code bilingue fut adopté dans un territoire encore largement monolingue. Rédigé en français, le
code fut traduit en anglais et promulgué dans les deux langues, de manière à être accessible aux
Américains anglophones émigrants en nombre vers La Nouvelle-Orléans à la suite de la cession
du territoire par la France aux États-Unis en 1803. À l’issue de la Guerre de Sécession, alors que
la Louisiane était devenue bilingue, le monolinguisme fut imposé, le Code civil étant réécrit en
anglais seulement lors de la grande révision de 1870. La Louisiane a largement perdu la langue
française, tout en conservant le droit civil qu’elle pratique en anglais.
La première partie de cet article explique le passage d’un code bilingue pour une
Louisiane largement monolingue à un code monolingue pour une Louisiane devenue bilingue, ce
1
Le site du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL, <www.codofil.org>, consulté le 22
octobre 2012) affiche le texte suivant: « D’après le recensement de 1990, à peu près 250,000 louisianais ont répondu
que le français était la langue principale parlée chez eux. Le recensement de 2000 montre 198,784 francophones
louisianais qui ont plus de 5 ans, incluant 4,470 personnes qui parlent le français Créole. Le Conseil pour le
développement du français en Louisiane a été créé en 1968 par un acte de la législature. L’objectif de cet acte était
de préserver ce noyau de francophones qui existait déjà en Louisiane. D'après l'Acte 409, le Gouverneur de
Louisiane a «…le pouvoir d'établir le Conseil pour le Développement du Français Louisianais, telle agence de
consister en 50 membres maximum, y compris le Chef...». Le CODOFIL a le pouvoir de « faire tout ce qui est
nécessaire pour encourager le développement, l'utilisation et la préservation du français tel qu'il existe en Louisiane
pour le plus grand bien culturel, économique et touristique pour l'état ». Par la suite, le nom de l'agence est devenu le
Conseil pour le Développement du Français en Louisiane. »
La Louisiane ne fut que brièvement française (1.1), ce qui n’empêcha pas la francophonie de
prospérer jusqu’à la cession de 1803 et au-delà, jusqu’à se matérialiser dans deux codes civils
promulgués en 1808 et 1825 en français et en anglais (1.2). Les révisions de 1870 et du XXe
siècle furent en revanche monolingues, alors que la Louisiane était encore largement bilingue
(1.3).
En 1682, Cavelier de la Salle prenait possession de la Louisiane au nom du roi Louis XIV [15 ;
16]. À compter de 1699, la France prenait politiquement le contrôle d’immenses territoires, allant
des Grands Lacs au Golfe du Mexique et s’étirant jusqu’aux Montagnes Rocheuses. Le droit
français fut introduit il y a trois siècles, par une lettre patente signée en 1712 par le roi Louis XIV
[24 : 325]. La Nouvelle-Orléans, fondée en 1718, allait devenir le plus grand port de
l’hémisphère occidental. Par le Traité de Fontainebleau en 1762, à la fin de la Guerre de Sept
Ans, la France abandonnait la Louisiane à l’Espagne. En 1769, le droit français fut officiellement
remplacé par le droit espagnol. L’Espagne retourna la Louisiane à la France en 1800. À peine
redevenue française (Napoléon Bonaparte n’en prit possession que pendant vingt jours, sans
rétablir le droit français), la Louisiane fut cédée aux États-Unis en 1803.
Aussitôt après la cession de la Louisiane, le droit civil fut maintenu, dans la mesure où il
était compatible avec la Constitution des États-Unis (Acte du Congrès de 1804). Le Territoire
d’Orléans, qui allait devenir en 1812 l’état de Louisiane, fut séparé du reste des territoires
vendus, avec à sa tête un gouverneur, Clairborne, et un Conseil législatif de treize membres,
nommés par le Président des États-Unis. La rédaction d’un code civil fut confiée, en 1806, à
Le Digeste des lois civiles actuellement en force dans le territoire d'Orléans fut promulgué le 31
mars 1808 et publié en édition bilingue, avec le texte anglais sur la page de gauche et le français
sur celle de droite2. Bien que le texte fût rédigé en français et traduit hâtivement en anglais, la loi
de promulgation plaçait les deux versions sur un pied d’égalité, sans doute pour rassurer les
nouveaux immigrants. Bien qu’organisé comme un code, le texte est appelé digeste car il ne
remplace pas le droit préexistant. Le droit espagnol applicable avant la cession restait en vigueur,
la loi ne l’abrogeant que sur les points où il était contredit par le Digeste. Ainsi, lorsque les juges
avaient connaissance de réponses plus détaillées provenant des compilations espagnoles ou du
droit romain, ils appliquaient les textes historiques, sauf à être convaincus d’une contradiction
entre le texte du Digeste et les textes antérieurs3. Cela donnait lieu à des débats complexes,
contraires à la finalité du Digeste, qui était de clarifier le droit et de mettre fin à la nécessité de
connaître des langues étrangères, dont le latin, pour pratiquer le droit en Louisiane.
Outre le fait que cette discussion prouve l’origine espagnole du Digeste, elle explique
l’état de confusion régnant en Louisiane dans les années suivant cette première tentative de
codification. Il n’était nullement dans l’intention du législateur de rompre avec le passé, raison
pour laquelle l’ancien droit n’avait pas été abrogé, contrairement à ce qui avait été fait en France.
Il en résulta une deuxième codification, le Code civil de 1825 abrogeant l’ancien droit pour les
matières régies par son texte (art. 3521).
Les textes de 1808 et 1825 sont relativement proches et la structure reste celle empruntée
au Code civil des Français. Le plan du Code français fut adopté car il reflétait celui des Institutes
de Gaius et donc la tradition civiliste. La substance des articles a été empruntée ou reprise,
chaque fois que le Code français ou son projet offrait une solution semblable à celle du droit
espagnol [32 ; 37 : 313], ce qui fait du Code louisianais « une fille espagnole en robe française »
[33 : 303]. En revanche, sur les points de divergence, les solutions espagnoles sont reprises,
comme en matière d’aliments, de quarte du conjoint pauvre et de régimes matrimoniaux. Le
recours au droit espagnol durant la période du Digeste prouve cette continuité historique, qui
permet de dire que le code louisianais fut historiquement la première codification du droit
2
Le Digeste est accessible en ligne, sur le site du LSU Law Center <www.law.lsu.edu/digest> consulté le 25 août
2014. Le texte original en français et la traduction en anglais peuvent être vus séparément ou conjointement sur le
même écran. Les deux versions ont été dactylographiées à partir de la première édition de 1808, imprimée à La
Nouvelle-Orléans par Bradford & Anderson. La formulation et l'orthographe de l'époque ont été scrupuleusement
respectées, seules les fautes de frappe évidentes ayant été éliminées. Ce projet, conduit par le Centre de droit civil à
LSU, a marqué la commémoration du bicentenaire de la codification louisianaise, en 2008.
3
Cottin v. Cottin, 5 Martin (O.S.) 93 (1817).
De manière générale, la suprématie de l’anglais fut imposée à une population encore très
largement francophone. Tout comme en France où l’école laïque et obligatoire a écrasé la
pratique des langues régionales, la scolarisation des jeunes Louisianais, obligatoire à partir de
1916, se faisait en anglais. Le climat n’était pas à l’émergence des droits linguistiques, concept
alors inconnu4, mais plutôt à leur déclin. Ce fut particulièrement le cas en milieu cajun, où
beaucoup de familles abandonnèrent la pratique du français, espérant favoriser l’intégration de
leurs enfants dans la société américaine. L’évolution des constitutions louisianaises reflète cette
évolution.
4
La Déclaration universelle des droits linguistiques ne date que de 1996 et on ne saurait trouver en Louisiane
d’équivalent à l’article 16 de la Charte canadienne des droits et libertés.
L’interdiction du français fut levée par la Constitution de 1879, dont l’article 154
autorisait, sans l’imposer, la publication des lois en français, de même que l’usage de cette
langue pour les annonces judiciaires dans certaines villes. L'article 226 prescrivait la langue
anglaise dans les écoles primaires tout en autorisant l'enseignement en français dans les paroisses
où le français prédomine, « à la condition qu'il n'en résulte aucuns frais supplémentaires »,
formule qui fut reprise dans les constitutions de 1898 (art. 251) et 1913 (art. 248). Le cri de
bataille de Theodore Roosevelt, « one nation, one people, one language » devint réalité en
Louisiane. La Constitution de 1921 ne fait plus référence au français mais impose l’usage de
l’anglais (art. 12(12)).
S’agissant du travail législatif, il reste exclusivement produit dans la langue anglaise, que
ce soit au stade des débats ou à celui de la publication de la loi. La révision du Code civil
commença dans les années 1970, pour se poursuivre sur plusieurs dizaines d’années. La révision
est préparée par le Louisiana State Law Institute, qui fut créé en 1938 pour notamment
« promouvoir et encourager la clarification et la simplification du droit louisianais ainsi que sa
meilleure adaptation aux besoins sociaux du moment » [Loi no 166 du 2 juillet 1938 ; 3 ; 4 :
85]. Il fut choisi de réviser le code titre par titre plutôt que de s’engager dans une simple révision
linguistique et mise à jour, ou encore procéder à une révision structurelle équivalente à une
recodification. Plus de 70% du Code avait été révisé il y a sept ans [20: 1118], le travail arrivant
bientôt à son terme. La révision a mobilisé au fil des ans des dizaines de rapporteurs et des
centaines de membres du Louisiana State Law Institute, professeurs, juges et avocats, travaillant
dans les comités. Une fois achevé et approuvé par le Conseil de l’Institut, chaque avant-projet est
soumis à la discussion et au vote des assemblées législatives.
5
<www.codofil.org>, consulté le 22 octobre 2012.
En même temps que la francophonie que l’on disait moribonde reprend vie (2.1), la Louisiane
contribue à la production d’un patrimoine jurilinguistique singulier en développant un
vocabulaire du droit civil en anglais qui reste très français (2.2).
Pendant que les Acadiens et les Québécois luttaient avec succès en vue de la défense et de la
promotion de la francophonie, la Louisiane la laissait dépérir ou survivre à l’état de folklore. La
création du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) en 1968
marqua un réveil et l’identité linguistique fut reconnue dans la Constitution de 1974.
L’enseignement du français est aujourd’hui encouragé, de même que le développement de
programmes d’immersion.
Le langage juridique n’est pas totalement absent de ce dictionnaire paru en 2009, où l’on
trouve « avocasser » (dans le sens de plaider une cause) et les expressions « ça prend pas un
avocat » (c’est évident) ou « t’es pas proche un avocat » (tu n’es pas aussi intelligent que tu le
crois). La « maison de cour » est un calque intéressant de courthouse, et le seul mot qui se
rapproche un peu de « code » (absent de ce dictionnaire mais présent dans Daigle [6], dans le
6
Shelp v. National Surety Corp., 333 F.2d 431 (5th Cir. 1964).
7
Phelps v. Reinach, 38 La. Ann. 547 (1886).
8
<http://www.tlfq.ulaval.ca/bdlp>, consulté le 25 août 2014.
Du côté de la langue savante, une grande créativité est à relever, non sans liens avec la Belle
Province. Le Louisiana Civil Law Dictionary en témoigne, dictionnaire récemment publié par
deux jeunes auteurs locaux [36]. Ce dictionnaire de 88 pages est avant tout destiné aux étudiants.
Purement anglophone, il donne une image fidèle du droit civil en anglais, les définitions étant
empruntées aux articles du Code civil louisianais quand c’est possible, ou renvoyant aux articles
où la matière est traitée.
Les trois premières entrées sont absolute simulation (avec un renvoi à simulation), abuse
of right et accession, cette dernière insistant sur les fruits (fruits) et les produits (products) sans
hélas citer la définition générale de l’art. 482. Au mot act, l’on retrouve act of administration, act
of disposition, act under private signature, act translative of title, authentic act, conservatory
act, juridical act, material act, et preparatory acts. Le material act mis à part, tous ces actes sont
civilistes pur jus, et témoignent de l’ancrage du droit civil en Louisiane.
Le terme act under private signature offre un exemple de calque d’un terme juridique
français (« acte sous seing privé »), alors que le Québec traduit la même notion par private
writing. Un autre exemple est la partnership in commendam (art. 2836), plus proche de la
« société en commandite » que le terme universellement utilisé de limited partnership, que l’on
retrouve dans le Code civil du Québec (art. 2236). Un dernier exemple sera l’enrichissement sans
cause (art. 2298), traduit par enrichment without cause, alors que le Code civil du Québec a
évolué vers « l’enrichissement injustifié » (art. 1493-1496), traduit par unjust enrichment, alors
que la traduction unjustified enrichment était possible. Alors qu’au Québec, la terminologie
juridique du droit civil en anglais se rapproche des standards internationaux admis par les
comparatistes, la Louisiane semble mettre un point d’honneur à garder une terminologie proche
du français, au risque de paraître plus exotique aux yeux d’un public américain qui de toute
façon fréquente assez peu la littérature comparative. Les Québécois ne sont pas pour autant allés
jusqu’à utiliser le concept de tort, universellement admis en droit comparé, et traduisent la
« responsabilité civile » par civil liability (art. 1457), alors que la Louisiane reste fidèle aux
« délits et quasi-délits » du Code napoléon, rendus par offenses et quasi offenses (art. 2315 et s.),
alors que delict et quasi delict eussent été beaucoup plus fidèles à l’origine romaniste (le Digeste
de 1808 traduisait « Des Quasi-Délits » par Of Quasi Crimes or Offences).
Le travail de traduction engagé par le Louisiana State Law Institute et relayé par le Centre de
droit civil à LSU est peu connu en dehors de la Louisiane :
Grâce à la Louisiane, plusieurs grands classiques de la littérature civiliste française sont accessibles en
langue anglaise. Le Louisiana State Law Institute fit traduire, outre Gény, le traité de Planiol et celui
d’Aubry et Rau, pour remédier à l’insuffisance de la production doctrinale locale. Alain Levasseur a plus
récemment traduit Atias, Favoreu et Halpérin, et l’Association Capitant contribue aujourd’hui à ce travail
avec sa nouvelle revue et un projet de traduction du Vocabulaire juridique Cornu, avec le concours des
civilistes louisianais [27 : 71-72 ; 28].
La suspension de cet effort, qu’il faut lier à la production plus abondante d’une doctrine
locale [10 ; 11] et comparative [30], ne veut pas dire qu’on ne traduit plus la doctrine française en
Louisiane. Le matériel pédagogique utilisé pour l’enseignement de plusieurs cours de droit civil
à Bâton-Rouge ou à La Nouvelle-Orléans contient de nombreuses pages traduites, le plus
souvent du français, mais aussi d’autres langues : la doctrine côtoie la jurisprudence et la loi,
dans cet effort de rendre les systèmes continentaux (et notamment le droit français) accessibles
aux étudiants louisianais. Le Centre de droit civil de LSU garde le projet de mettre en ligne cette
littérature grise dans la base de données Civil Law Online9, une fois achevée la traduction
française du Code civil louisianais.
Après quelques mots sur l’intérêt de la traduction (3.2.1), la démarche sera exposée, mettant en
évidence son caractère empirique (3.2.2). L’effort de traduction reçoit aujourd’hui un soutien
international (3.2.3) et les résultats sont déjà communiqués au public bien qu’il s’agisse d’un
travail en cours (3.2.4).
Depuis la révision de 1870, le Code civil louisianais n’est plus disponible en français pour la
population francophone de Louisiane. Que les francophones forment 5 ou 10% de la population,
qu’ils soient bilingues ou non, il était normal de leur rendre leur code dans la langue dont nous
avons vu qu’elle est celle d’origine. Certains auteurs n’oublient pas que le code civil est avant
tout écrit pour les citoyens, qu’il a notamment pour objet de les informer de leurs droits et
9
<www.law.lsu.edu/civillaw>, consulté le 25 août 2014.
Une traduction espagnole suivra, tout comme il en existe du Code civil du Québec. Bien
qu’il fût l’ancêtre du Code civil espagnol, le Code civil louisianais n’a jamais été entièrement
publié dans cette langue, en dépit de la grande influence qu’eut le Code de 1825 sur le
mouvement de codification en Amérique latine [31]. La version espagnole fera revivre cette
influence, à l’âge de la recodification [20].
Le document le plus utilisé lors de la traduction et des réunions est la Compilation des
codes civils de Louisiane, deux gros volumes préparés entre 1938 et 1940 sous la direction de
Joseph Dainow [7] et publiés par l’état de Louisiane [14], récemment mis en ligne sur le site de
LSU. La conception d’ensemble et les Livres I et II du Code (soit 25% du volume total) furent
réalisés par Robert A. Pascal, alors assistant du Pr Dainow [34 : 31]. Établie sur ordre de la
législature de Louisiane (Loi de 1938, no 165) et publiée par le Louisiana State Law Institute
(créé par la loi de 1938, no 166) dans la collection Louisiana Legal Archives [14], cette
compilation donne pour chaque article du Code civil de 1870, la disposition correspondante ou
Les travaux menés au Centre de droit civil sur la codification en Louisiane ont retenu l’attention
de la francophonie officielle. L’Organisation internationale de la francophonie proposa un
financement lors de la mise en ligne du Digeste bilingue de 1808 et de la commémoration du
bicentenaire, qui eut lieu en même temps que les Journées louisianaises de l’Association Henri
Capitant (2008).
10
Traductions du Code civil français: The Code Napoleon or French Civil Code, translated into English by a
Barrister of the Inner Temple, Londres, 1827 ; The French Civil Code, translated into English by Blackwood
Wright, Londres, 1908 ; The French Civil Code, translated into English by Cachard, édition révisée, Paris, 1930.
11
Explanatory Notes, by Dainow [7].
12
Preface [7].
13
Explanatory Notes, by Dainow [7].
Le travail présenté est donc un projet en cours, dont aucun aspect n’est définitif. Les résultats
sont progressivement diffusés, tant sur la page Louisiana Civil Code Online14 que par la récente
publication d’extraits dans le Journal of Civil Law Studies, publié par le Centre de droit civil
[25 ; 26]15.
C’est en toute humilité et sans crainte excessive que son promoteur, qui n’est ni linguiste, ni
traducteur de formation, s’expose au commentaire et à la critique, dans le souci d’apprendre,
d’améliorer, de perfectionner un travail qu’il veut collectif et participatif. S’il contribue
modestement au développement de la jurilinguistique en tant que juriste comparatiste, il fait
aujourd’hui ses débuts de traducteur juridique16.
Le mot d’ordre du projet est la fidélité au code et à ses sources. Cela conduit parfois à des choix
éloignés du français contemporain, comme à l’article 2520, où nous avons gardé l’expression
« défaut » rédhibitoire (plutôt que « vice »), reprise du texte de 1825 (Art. 2520 al. 2). En
revanche, dans le Livre I, le texte de 1825, maintenu à l’article 252, fut retraduit différemment,
avec une note du traducteur : « Lorsqu’une femme se trouve enceinte au moment du décès de son
mari, on ne peut nommer de tuteur à l’enfant jusqu’à sa naissance… » (NdT : Texte inchangé
depuis 1825 : « Si une veuve se trouve grosse au tems [sic] de la mort de son mari… » dans
l’original).
18
« La loi, chez tous les peuples est une déclaration solennelle du pouvoir législatif sur un objet de régime intérieur
et d’intérêt commun », texte qui ne fut pas repris dans le Code français de 1804.
19
Les bonnes mœurs (good morals) sont passées à la trappe lors de la révision de 1987.
Dans ce même esprit de retour aux origines, il a été décidé de ne pas traduire les titres
non-officiels qui ont été donnés aux articles dans les éditions récentes du Code, depuis le XXe
siècle. Si ces titres sont parfois évidents (exemple : art. 1 – Sources du droit ; art. 8 – Abrogation
des lois), ils sont souvent lourds ou peu élégants (exemple : art. 27 – General legal capacity ; art.
31 – Existence of a person at time of accrual of right) et surtout, ils enlèvent à la fluidité de la
lecture du code, de même que les commentaires rédigés par le Louisiana State Law Institute, qui
ne sont pas non plus traduits20. De plus, les titres sont parfois erronés, comme celui de l’article
1498, révélateur d’une ignorance embarrassante d’une institution du droit civil. Cet article
interdit au donateur entre vif de disposer de la totalité de ses biens, l’obligeant sous peine de
nullité absolue à en garder une part suffisante pour sa propre subsistance. Le titre, reformulé lors
de la révision de 1996, est « Nullity of donation inter vivos of entire patrimony »21, formule à
faire Aubry et Rau, pourtant lus en anglais en Louisiane [12], se retourner dans leurs tombes.
Tout comme le Canadien Joseph Dainow, premier directeur du Centre de droit civil à LSU (Civil
Code 1947), le Centre de droit civil publie un Code civil sans titres d’articles ni commentaires
[33 : 306-307].
Le processus de révision du Code civil, en cours depuis les années 1970, a généré un grand
nombre de dispositions nouvelles. La réforme du droit des obligations, adoptée par le législateur
en 1984 (Loi de 1984, n° 331, §1, en vigueur le 1er janv. 1985, réformant les Titres 3 (Des
obligations en général) et 4 (Des obligations conventionnelles ou des contrats) du Livre III ; [26],
offre un bel exemple de convergence des solutions du droit civil et de la common law tout en
restant fidèle à la taxonomie et à la grammaire conceptuelle civiliste ainsi qu’aux principes qui
les sous-tendent [24 : 31]. En outre, les rédacteurs se sont attachés à respecter autant que possible
le style d’origine du Code civil, en privilégiant la clarté et la concision. Les Titres 3 et 4 du Livre
IV ainsi révisés nous offrent un texte où souffle l’esprit des origines.
Les traducteurs se sont efforcés de rester fidèles à cet esprit, et n’ont pas reculé devant
certaines contractions inspirées de la stylistique législative française. Par exemple, l’article 1786
dispose : « When an obligation binds more than one obligor to one obligee, or binds one obligor
to more than one obligee, or binds more than one obligor to more than one obligee, the
obligation may be several, joint, or solidary. » Notre traduction donne ceci: « Lorsqu’elle lie
plusieurs débiteurs à un créancier, un débiteur à plusieurs créanciers, ou plusieurs débiteurs à
20
Ces commentaires, destinés au législateur, expliquent les changements législatifs proposés et leur portée. Ils sont
reproduits dans les éditions annotés du code, publiées par les éditions West et LexisNexis, mais n’ont pas à
proprement parler de valeur législative.
21
Dans une édition de 1932 (8 : 463), l’art. 1497 (alors siège de cette règle) avait pour titre : Donations inter vivos –
Restriction on amount, formulation qui était juridiquement correcte.
L’article 1821 alinéa deux est légèrement plus court en français. En anglais, « An obligor
and a third person may agree to an assumption by the latter of an obligation of the former. To be
enforceable by the obligee against the third person, the agreement must be made in writing. » En
français, « Le débiteur et un tiers peuvent convenir de la prise en charge par à ce dernier de
l’obligation du premier. Afin que le créancier puisse l’opposer à ce tiers, l’accord doit être passé
par écrit, » soit deux mots de moins. Assumption est traduit par « prise en charge » plutôt que par
« délégation » car, comme l’explique une note du traducteur, « outre la prise en charge à
l’initiative du débiteur qui est une vraie délégation [art. 1886], le Code civil louisianais connait
en effet la prise en charge suite à un accord entre le créancier et un tiers acceptant de prendre en
charge l’obligation du débiteur initial [art. 1823]. » La phrase suivante « The obligee's consent to
the agreement does not effect a release of the obligor » devient : « Le consentement du créancier
ne libère pas le débiteur, » phrase plus incisive, la répétition du mot accord étant inutile, et does
not effect a release (cinq mots) devenant « ne libère pas » (trois mots).
En règle générale, comme dans la disposition qui vient d’être citée, l’article indéfini de
début de phrase est remplacé par l’article défini en français. Ainsi, à l’article 1906: « A contract
is an agreement by two or more parties whereby obligations are created, modified, or
22
L’art. 1825 offre un autre exemple. Il dit de la subrogation personnelle : « It may be conventional or legal » qui
devient « elle est conventionnelle ou légale », car on ne voit pas ce qu’elle peut être d’autre. Il est vrai qu’il faut être
juriste pour en juger ; notre traduction initiale « elle peut être » était plus prudente et au demeurant acceptable.
23
La solution louisianaise est reprise dans la traduction française des Principes du droit européen de la responsabilité
civile (23 : 196, note du traducteur).
Le Code civil du Québec sert de référence, par exemple pour traduire des notions
importées de la common law, comme celles de « prépondérance de la preuve » (preponderance
of the evidence) (art. 1957), ou « preuves circonstancielles » (circumstantial evidence) (art. 2840
Code civil du Québec ).
Parlant de common law, un exemple célèbre d’emprunt à celle-ci par le Code civil
louisianais est l’article 1967 qui introduit juste après la définition de la cause, la notion de
detrimental reliance ou promissory estoppel (sans utiliser ces termes) :
A party may be obligated by a promise when he knew or should have known that the promise would induce
the other party to rely on it to his detriment and the other party was reasonable in so relying. Recovery may
be limited to the expenses incurred or the damages suffered as a result of the promisee's reliance on the
promise. Reliance on a gratuitous promise made without required formalities is not reasonable.
En français:
Une partie peut s’obliger par une promesse lorsqu’elle savait ou aurait dû savoir que la promesse conduirait
l’autre partie à se fier à celle-ci à ses dépens et que cette autre partie s’y est fiée raisonnablement. Le
recouvrement peut être limité aux dépenses engagées ou aux dommages subis du fait de la confiance que le
bénéficiaire de la promesse avait placée en celle-ci. La confiance en une promesse gratuite faite sans les
formalités requises n’est pas raisonnable.
Quatre mots de plus dans la version française : quand vient la common law, le texte français
peine à tenir sa promesse de concision. C’est à cause du promisee, qui devient « bénéficiaire de
la promesse… »
La traduction du Titre 5 du Livre III (Des engagements qui se forment sans convention) offre une
combinaison de dispositions inspirées du droit civil et de la common law. La disposition générale
sur l’enrichissement sans cause pourrait migrer dans le Code civil français sans le défigurer,
après un léger toilettage :
Article 2298. Une personne qui a été enrichie sans cause au détriment d’une autre est tenue de compenser
cette dernière. L’expression « sans cause » est utilisée dans ce contexte pour exclure les cas dans lesquels
L’étendue de l’enrichissement ou de l’appauvrissement est calculée au moment où le procès est intenté ou,
selon les circonstances, au moment où le jugement est rendu.
Art. 2315 B. Les dommages et intérêts peuvent inclure la perte de la compagnie, de l’affection et des
services conjugaux ou familiaux et peuvent être recouvrés par les mêmes catégories de personnes qui
auraient le droit d’agir du fait d’un acte délictuel ayant entraîné la mort de la victime d’un dommage. Les
dommages et intérêts n’incluent pas le coût des traitements, des services, du suivi, ou des actes médicaux à
venir, quelle que soit leur nature, sauf lorsqu’ils sont directement et manifestement liés à une atteinte à
l’intégrité physique ou mentale, ou à une maladie physique ou mentale. Les dommages et intérêts doivent
inclure toutes les taxes payées par le propriétaire pour la réparation ou le remplacement du bien
endommagé.
Art. 2315.1. A. Lorsqu’une personne qui a été victime d’un délit ou quasi-délit décède, le droit d’obtenir les
dommages et intérêts en réparation du préjudice corporel, matériel ou autre subi par le défunt du fait du
délit ou quasi-délit, peut être exercé pendant un an à compter du décès par:
(1) Le conjoint survivant et l’enfant ou les enfants du défunt, ou soit le conjoint, soit l’enfant ou
les enfants.
(2) Le père et la mère survivants du défunt, ou l’un des deux, s’il n’a pas laissé de conjoint ou
d’enfant survivant.
(3) Les frères et sœurs survivants du défunt, ou l’un quelconque d’entre eux, s’il n’a laissé ni
conjoint, ni enfant, ni parent survivant.
(4) Les grands-pères et grands-mères survivants du défunt, ou l’un quelconque d’entre eux, s’il n’a
laissé ni conjoint, ni enfant, ni parent, ni frère, ni sœur survivant.
(…)
D. Tels qu’utilisés dans cet article, les mots « enfant », « frère », « sœur », « père », « mère », « grand-père
» et « grand-mère » incluent respectivement l’enfant, le frère, la sœur, le père, la mère, le grand-père et la
grand-mère par adoption.
E. Aux fins du présent article, le père ou la mère qui a abandonné le défunt pendant sa minorité est réputé
ne pas lui avoir survécu.
De telles dispositions seraient mieux venues dans le volume 9 des Revised Statutes où se
trouvent les règles annexes au Code civil. Elles sont hélas nombreuses à défigurer d’autres
parties du code, comme l’interminable article 2844 qui délimite la responsabilité des
commanditaires dans la société en commandite. Redoutées par les membres de notre équipe, ces
règles posent des défis différents : rien ne doit manquer au catalogue, chaque mot doit être
exactement traduit et répété autant que nécessaire car il s’agit de traduire et non de réécrire la loi.
Il n’est plus question de s’efforcer de retrouver une tournure française, sauf à vouloir s’inspirer
non plus du Code civil, mais du Code de la sécurité sociale ou du Code général des impôts.
***
Pour conclure sur une note moins pessimiste, l’auteur de cet article a demandé à être nommé au
comité chargé de la sémantique au sein du Louisiana State Law Institute. Ce comité procède au
lissage des textes avant l’approbation finale par le Conseil de l’Institut et l’envoi au législateur,
avec pour mission d’identifier les incohérences lexicales et de proposer une formulation plus
adaptée. Il espère que sa connaissance de plus en plus intime du code, du fait de la traduction,
l’aidera à détecter les mots et tournures inacceptables et qu’il saura proposer des choix meilleurs
et convaincants. Par un juste retour des choses, la retraduction française pourrait ainsi contribuer
à l’amélioration de la version anglaise, par un effet de fertilisation croisée conduisant à une
meilleure maîtrise des frontières de la langue et du droit [19]. Le projet de traduction avance,
mais la demande de nomination n’a toujours pas abouti.
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VALDMAN, Julie AUGER, Deborah PISTON-HATLEN, dir. Le français en Amérique du Nord, Québec : Presses
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10 - GRAGG, Phillip (2012) : Louisiana Civil Law Treatise Series, Journal of Civil Law Studies, 5 : 301-303.
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12 -KASIRER, Nicholas (2008) : Translating Part of France's Legal Heritage: Aubry and Rau on the Patrimoine,
Revue générale de droit, 38 : 453-493.
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24 - MORÉTEAU, Olivier (2012) : Louisiana 1812-2012: 200 Years of Statehood and 300 Years of French Law
Influence, Louisiana Bar Journal 59 : 325-326.
ENTREVUES
Entrevue avec Robert A. PASCAL, Professeur émérite à LSU, 6 novembre 2012.