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à capacité variable
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 770 − 1
MICROMOTEURS ÉLECTROSTATIQUES À CAPACITÉ VARIABLE __________________________________________________________________________________
1. Techniques Rayons UV
de micro-usinage Masque
pour rayon UV
C’est dans les années 1960 qu’apparaissent les premiers procédés Résine
de micro-usinage permettant de réaliser des membranes sus- photosensible
pendues et d’autres éléments intervenant dans la composition de Substrat
capteurs de pression ou d’accélération. Il s’agit de micro-usinage en silicium
monocristallin
volumique. Le principe consiste à appliquer un masque photolitho-
graphique sur du silicium monocristallin que l’on irradie par UV. Les a insolation par des rayons UV d'une résine
photosensible à travers un masque de photolithographie
zones exposées sont ensuite gravées avec des produits alcalins de
façon à dégager des formes diverses selon l’orientation cristallogra-
phique du silicium (figure 1).
Apparaissent ensuite de nouveaux procédés permettant de réali-
ser des formes et des objets mécaniques plus complexes. Le micro-
usinage de surface consiste à graver chimiquement un film mince
de silicium polycristallin préalablement déposé en phase gazeuse b gravure chimique sélective de la couche de silicium
sur un substrat constitué de couches d’oxyde que l’on peut dissou-
dre chimiquement, laissant ainsi apparaître des pièces suspendues
ou mobiles (figure 2). Les premières réalisations ont permis de
fabriquer des balanciers utilisés comme détecteurs de vibration.
C’est à la fin des années 1980 qu’apparaissent les premiers micro-
moteurs rotatifs réalisés par micro-usinage de surface [1], [2] et [3].
Cependant, cette technique ne permet de réaliser que des structures Membrane souple
planaires, avec des épaisseurs de quelques micromètres au maxi- c élimination de la résine photosensible résiduelle
mum. Or, dans le cas des micromoteurs à entrefer radial, le couple
est fonction de l’épaisseur. Figure 1 – Exemple de micro-usinage volumique
Une équipe allemande du centre de recherche nucléaire de
Karlsruhe propose, alors, un procédé permettant de réaliser des
micro-objets véritablement en 3D. Le procédé, baptisé LIGA [4] couches structurelles, offrent des résultats comparables [5] avec un
(LIthographie Galvanoformung Abformung), consiste à réaliser un équipement conventionnel.
moule dans une couche épaisse de polymère par photolithographie
(figure 3). Mais, cette fois, l’irradiation se fait par des rayons X à Les figures 4 a et 4 b montrent une vue d’ensemble et une vue
haute énergie qui pénètrent profondément (plusieurs centaines de rapprochée d’un micromoteur électrostatique réalisé par micro-usi-
micromètres) dans la couche de polymère. Les cavités formées sont nage de surface au LAAS (Laboratoire d’analyse et d’architecture
ensuite remplies par un métal déposé par électrolyse. des systèmes) de Toulouse [6] et [7]. Ce micromoteur se compose
Même si les structures ainsi réalisées ont un grand rapport de d’un stator et d’un rotor dentés, en silicium polycristallin rendu
forme (rapport de la hauteur à la largeur), le procédé LIGA reste, de conducteur par dopage. Le facteur de forme reste très faible avec
par l’utilisation de rayons X issus d’un synchrotron, une techno- une épaisseur de 1,5 µm pour un diamètre rotorique de 120 µm;
logie onéreuse. D’autres procédés, basés sur la galvanoplastie des l’entrefer est de 3 µm. La figure 4 a montre les chemins d’amenée
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Silicium polycristallin
Couche
sacrificielle
Substrat
résine a
photosensible
Pièce mobile 1 à 3 µm
1 à 3 µm
b
d libération de la pièce de silicium par enlèvement
sélectif de la couche sacrificielle
Figure 4 – Micromoteur électrostatique
Figure 2 – Exemple de micro-usinage de surface
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gammes de dimensions plus classiques. Ils sont basés sur l’utili- 2.2 Évolutions dimensionnelles des forces
sation :
— du champ électrique pour les systèmes électrostatiques, piézo- Si l’on applique une homothétie de rapport h aux deux structures
électriques...; étudiées, les nouvelles dimensions géométriques s’expriment en
fonction des anciennes par :
— du champ magnétique pour les systèmes électromagnétiques,
magnétostrictifs...; x ’ = hx ; y ’ = hy ; z ‘ = hz
— d’effets thermiques pour les systèmes à changement de Pour indiquer que les dimensions varient comme h, la surface
phase, matériaux à mémoire de forme... comme h 2 et le volume comme h 3, nous adoptons la notation
proposée par W. S. N. Trimmer [9] :
Indépendamment des problèmes technologiques de mise en x ≡ [ h1 ] ; S ≡ [ h2 ] ; 9 ≡ [ h3 ]
œuvre, il est intéressant d’étudier les effets d’une miniaturisation
sur les performances statiques et dynamiques de ces systèmes. Les forces définies précédemment n’étant pas fonction des seules
Nous nous limiterons dans cet article à l’étude des convertisseurs dimensions géométriques, mais également des paramètres élec-
électrostatiques et électromagnétiques. Pour cela, nous avons triques, magnétiques et électrostatiques, il est nécessaire de déter-
miner l’influence de ces dernières grandeurs, en tenant compte des
retenu deux structures simples constituées chacune d’une poutre
contraintes propres associées à chaque système.
pouvant être soumise à une force électrique (tableau 1). Les forces
calculées par dérivation de l’énergie emmagasinée se présentent ■ Influence de l’induction rémanente B r
sous des formes tout à fait similaires, faisant apparaître les contri- Les propriétés magnétiques d’un matériau ferromagnétique sont
butions : des fonctions assez complexes du champ magnétique, de la tempé-
rature, mais aussi de l’histoire magnétique du matériau, c’est-à-dire
— des matériaux présentant une aimantation ou une polarisation des conditions dans lesquelles il a été aimanté. Dans le cadre d’une
permanente pour lesquels s’introduit une composante continue non étude dimensionnelle, et dans la mesure où le volume du matériau
commandable; ferromagnétique reste suffisant pour que ces propriétés magné-
tiques soient conservées, on peut considérer l’induction rémanente
— des courants dans les enroulements ou des tensions entre les Br de l’aimant comme invariante avec les dimensions :
électrodes dont les valeurs sont imposées par la commande;
Br ≡ [ h 0 ]
— des interactions entre les deux sources précédentes, c’est-à-
dire aimantation/courant et polarisation/tension. ■ Influence du courant I
L’intensité du courant I dépend des contraintes liées aux phéno-
Ces formulations où interviennent les dimensions géométriques mènes d’échauffement et de saturation magnétique. Pour de petites
et les paramètres électriques se prêtent bien à une étude dimen- puissances et en assimilant la microstructure à un corps homogène,
sionnelle pouvant tenir compte des contraintes propres à chaque on peut estimer l’échauffement de façon approximative en énon-
système. çant les deux hypothèses [10] :
Poutre mobile V
soumise à la force F
(d1, ε 1)
(d1, µ 1) Électrode 1 F
(d2,ε 2)
µ ≡∞ F
(d2, µ 2) S
S Isolant
nI Pr
Mr Électrode 2
d 2 Br d 2 Dr
2 2
- + nI
----------- ------------ + V
1 µ2 1 ε2
W = --- -------------------------------- W = --- ------------------------------
-
2 d1 d2 2 d1 d2
---------- + --------- - --------- + -------- -
µ S µ S ε S ε S
1 2 1 2
Force électromagnétique Force électrostatique
d2 Br 2 d2 Br d2 Dr 2 d2 Dr
S ------------ + ( nI ) 2 + 2 ------------ nI S ------------ + (V ) 2 + 2 ------------ V
1 µ2 µ2 1 ε2 ε2
F = --- ------------------------------------------------------------------------------------ F = --- --------------------------------------------------------------------------------
-
2 d d 2 2 d d 2
µ 1 -----1- + -----2- 1
ε 1 ------ + ------ 2
µ1 µ2 ε1 ε2
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● la chute de température par conduction est négligeable; constante et l’induction magnétique due aux courants diminue avec
l’échauffement est alors déterminé par la convection naturelle; les dimensions.
● seules les pertes par effet Joule PJ sont prises en compte.
■ Influence de la tension
Dans ces conditions, l’échauffement ∆T est déterminé par
l’expression : Dans un système électrostatique, la tension disruptive Vd au-delà
de laquelle se crée un arc électrique entre deux électrodes suit, dans
PJ
∆ T = ---------- des conditions de champ uniforme, l’évolution donnée par la courbe
αS α de Paschen [11] en fonction du produit pression x distance
(figure 5).
où α représente le coefficient de convection agissant sur la surface
extérieure Sα du système. Cette courbe indique qu’à pression donnée, pour des distances
Les pertes par effet Joule dans un bobinage électrique s’écrivent inter-électrodes inférieures à 6 bar.µm, la tension disruptive aug-
en fonction de la résistivité ρ, du volume 9 du conducteur et de la mente lorsqu’on réduit les dimensions! C’est un phénomène très
densité de courant J par : intéressant que l’on peut chercher à exploiter pour les microsys-
tèmes qui permet de développer des densités d’énergie, donc des
PJ = ρ 9 J 2 efforts, très importants. Cependant, les relevés qui ont permis d’éta-
blir cette courbe correspondent à des conditions expérimentales
Ainsi, maintenir un échauffement constant conduit aux évolutions très particulières qui ne sont pas réalisées en pratique. Aussi, pour
suivantes : notre étude, nous nous sommes placés dans le cas le plus défavo-
rable en ne faisant pas intervenir l’augmentation de la tension
PJ disruptive dans les dimensions micrométriques :
J ≡ [ h1 / 2 ] ; I ≡ [ h3 / 2 ] ; ------ ≡ [ h Ð1 ] ; BI ≡ [ h 1 / 2 ]
9
V ≡ [ h1 ] ; E ≡ [ h0 ]
Dans ces conditions, tout risque de saturation magnétique est
écarté car l’induction rémanente de l’aimant est considérée comme E champ électrique.
Tension disruptive
(valeur de crête)
Vd (kV)
103
102
5
Température : 20 °C
2
101
10
10 –1
10 –3 2 5
10 –2 2 5
10 –1 2 5
10 2 5
101 2 5
102 2 5
103
Produit pression distance (bar. mm)
S. Schreier
Seeliger
Figure 5 – Courbe de Paschen pour l’air
H. Bertein (d’après [11])
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■ Influence de l’induction rémanente D r À l’exception des pertes par effet Joule, les évolutions de ces
grandeurs sont conditionnées par les différentes évolutions de la
L’induction rémanente D r acquise par un matériau ferroélectrique force électrique que l’on a déterminées précédemment :
dépend, en intensité et en direction, du champ électrique E qui a été
appliqué. Si les dimensions géométriques restent suffisantes pour
que l’on puisse encore raisonner d’un point de vue macroscopique, h2 h Ð1 h0
on peut considérer que D r reste invariante lors d’une réduction F ≡ h5 / 2 ; xúú ≡ h Ð 1/2 ; xú ≡ h 1 / 4
homothétique des dimensions, de sorte que : h3 h0 h1 / 2
Dr ≡ [ h 0 ]
h1 Pm h Ð1 PJ −
Si l’on tient compte des considérations précédentes, on déter-
t ≡ h3 / 4 ; ------- ≡ h Ð1 / 4 ; ------- ≡ h Ð3 / 4
9 Pm
mine les évolutions dimensionnelles des forces. h1 / 2 h1 / 2 h Ð3 / 2
Structure électromagnétique avec ∆ T ≡ [ h 0 ] : Ces résultats nous amènent à faire les constatations suivantes :
On en déduit la densité volumique de puissance mécanique : ■ Les micromoteurs à entrefer axial fonctionnent suivant le même
principe (figure 6 b). Le couple généré étant proportionnel à la
variation du coefficient de capacité des électrodes statoriques, on
Pm 1 xF 3 cherche, dans cette structure, à l’augmenter en mettent en jeu des
------- = ---- ---------
9 9 2M surfaces d’électrodes plus importantes. Cependant, les efforts
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Q1 = C 11V1
1
W 1 = --- C 11 ( V 1 ) 2
a 2
∂ W 1 ∂ C 11
T 1 = -------------1- = --- V 12 --------------
∂ θm 2 ∂ θm
Cette formulation est tout à fait intéressante car elle montre que
seule la variation spatiale du coefficient de capacité C 11 est à l’ori-
gine du couple statique. Lorsque le rotor se déplace de 2π radians
b mécaniques, C 11 oscille autour d’une valeur moyenne en passant
périodiquement d’une valeur maximale à une valeur minimale. On
en déduit alors que la caractéristique angulaire du coefficient de
capacité C 11 est une fonction périodique de θm dont la période
spatiale est égale au pas dentaire rotorique. En introduisant la
notion d’angle électrique θe = P θm, son développement en série har-
monique limité au premier ordre s’écrit :
C 11 = C m + C p cos θe
avec
1
c C m = --- ( C c + C 0 )
2
Figure 6 – Différents types de micromoteurs électrostatiques
1
C p = --- ( C c Ð C 0 )
2
axiaux qui en découlent posent beaucoup de problèmes liés à la où P représente le nombre de pôles, C c et C 0 les valeurs du coeffi-
stabilité mécanique du rotor. cient de capacité lorsque le rotor se trouve respectivement en posi-
tion de conjonction et d’opposition par rapport à la phase 1
■ Les micromoteurs à rotation désaxée (figure 6 c ) sont assez inté-
considérée, C m et C p sa valeur moyenne et son amplitude. On en
ressants puisque la force motrice est, contrairement aux deux cas
déduit l’expression de l’énergie électrostatique et celle du couple
précédents, la composante normale de force d’attraction du rotor
statique :
vers le stator qui est plus importante que la composante tangen-
tielle. Le mouvement de rotation est, alors, créé par le roulement du
1 1
rotor dans le stator. Bien que ce mouvement soit désaxé (présence W 1 = --- C m V 12 + --- C p V 12 cos θ e
de balourd), cette structure présente un effet réducteur qui permet 2 2
de développer des couples plus importants pour des vitesses plus
1
faibles. T 1 = Ð --- PC p V 12 sin θ e
2
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4.2 Influence
a coefficient de capacité des paramètres géométriques
W
–π π
θe
4.2.1 Paramètres recherchés
et α s0 = 2π ⁄ N s );
β r = β r0 ⁄ α r0
c couple statique
et β s = β s0 ⁄ α s0 );
Figure 7 – Caractéristiques angulaires théoriques
— r rayon extérieur du rotor;
— h s, h r hauteur des plots statoriques et des dents rotoriques;
4. Dimensionnement — l longueur du micromoteur;
1 SV 2 e
F = --- -----------------------------------
2 d d 2 β s°
ε 1 -----1- + -----2-
ε 1 ε 2 Figure 8 – Paramètres géométriques
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4.2.2 Contraintes technologiques Pour cette modélisation, nous avons besoin d’estimer les valeurs
de la capacité pour les positions de conjonction C c et d’opposition
Les neuf paramètres géométriques recherchés doivent être C 0. Pour la position de conjonction, nous supposons que le champ
compatibles avec le procédé de fabrication utilisé. La longueur l du électrique est équivalent à celui créé par un condensateur plan
micromoteur (en pratique son épaisseur) qu’il est possible d’obtenir infini. Pour cela, il faut que l’entrefer e soit petit par rapport aux
dépend du choix des procédés de fabrication que l’on a abordés au dimensions des surfaces rotoriques et statoriques en regard, c’est-
paragraphe 1. Pour les procédés classiques de micro-usinage de à-dire r min ( β r0 , β s0 ) et l. Dans ce cas, la capacité C c a pour expres-
surface utilisés en microélectronique, comme par exemple les
dépôts et gravures anisotropes de films minces, l’épaisseur maxi- ε rl
sion C c = ------- min ( β r0 , β s0 ) . En ce qui concerne la capacité C 0 nous
male qu’il est possible d’obtenir peut atteindre quelques micromè- e
tres. Pour les procédés plus spécifiques, permettant la fabrication de supposons qu’elle est négligeable par rapport à C c.
micro-objets véritablement en 3D, l’épaisseur maximale peut attein-
dre quelques centaines de micromètres. Dans tous les cas, un entre- Dans le cas d’une alimentation en pas à pas, chaque phase est
fer e inférieur à 1 µm n’est pas raisonnablement envisageable car alimentée dans la partie croissante de la capacité (figure 9). Deux
cela supposerait que le jeu mécanique axial du rotor soit bien infé- cas de figure se présentent.
rieur. D’autre part, pour estimer l’encombrement total du micro-
moteur, il faut tenir compte de la place nécessaire pour les plots de
connexion dont la surface est de l’ordre de 100 µm x 100 µm. ■ Si la durée angulaire de croissance de la capacité,
θ 2 = min ( β r0 , β s0 ) , est plus petite que la durée angulaire disponible
pour alimenter chaque phase, α r0 ⁄ q (q étant le nombre de phases
4.3 Modélisation analytique du moteur), alors chaque phase est alimentée pendant la durée
angulaire θ 2 = min ( β r0 , β s0 ) . Les caractéristiques angulaires de
4.3.1 Première approche couple ne se recouvrant pas, ce moteur présente des ondulations de
couple qui dégradent sa valeur moyenne donnée par l’expression :
θ 3 = max ( β r0 , β s0 ) Ð min ( β r0 , β s0 ) V 2 ε rl
〈 T 〉 = p ------- -------
2 e
autour de la position de conjonction. Elle évolue linéairement
pendant des périodes de longueur θ 2 = min ( β r0 , β s0 ) .
■ Ainsi, nous voyons qu’il est possible d’optimiser la structure du
moteur pour maximiser le couple moyen. À partir des expressions
présentées précédemment et en tenant compte du fait que
C11 C11 β s0 < α s0 , β r0 < α r0 et β s0 < α r0 Ð β r0 (l’angle interdentaire rotorique
doit être supérieur à l’angle dentaire statorique pour que la capacité
Cc Cc à la position d’opposition soit faible), nous obtenons l’expression du
couple moyen optimal que l’on peut obtenir en fonction de β r
(figure 10).
Co Co
θ1 θ2 θ3 θ2 θ1 θm θ1 θ2 θ3 θ2 θ1 θm
<Topt>
T1 plot T1 plot
Tmax
θ2 θm α r° / q θm
0 βr
a cas min (β r°, β s°) < α r° / q b cas min (β r°, β s°) > α r° / q 1/q 1 – (1 / q) 1
Tmax = pV 2 ε r l/2e
Figure 9 – Première modélisation des caractéristiques angulaires
de C11 et T1 Figure 10 – Couple moyen optimal en fonction de β r
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ple d’une phase n’est pas constant mais varie linéairement en fonc-
C11 tion de l’angle mécanique (figure 11).
Cc Ce phénomène se traduit à nouveau par un non-chevauchement
des caractéristiques angulaires, et donc par l’apparition d’ondula-
tions de couple. Pour diminuer au maximum ces ondulations et aug-
menter le couple moyen, il faut élargir le plus possible la zone
Co
durant laquelle la capacité est croissante. Il faut donc maximiser
min ( β r0 , β s0 ) tout en gardant toujours les angles β r0 et β s0 tels
que :
θm
α r0 ⁄ q < β r0 < α r0 ( 1 Ð 1 ⁄ q )
T1 plot
et α r0 ⁄ q < β s0 < min [ α s0 , α r0 ( 1 Ð β r ) ] .
Le modèle présenté précédemment est basé sur la linéarisation La méthode précédente nous conduit, dans le cas d’une alimen-
par parties de la capacité entre stator et rotor. En réalité, les change- tation phase par phase, à quelques règles topologiques simples qui
ments de pentes de cette caractéristique sont plus doux et l’on peut permettent, à partir d’un cahier des charges donné, de définir la
considérer que, entre deux zones, la capacité varie comme le carré géométrie optimale en terme de couple moyen maximal du micro-
de l’angle mécanique. Il y a donc des zones dans lesquelles le cou- moteur. Ces règles sont énoncées dans le tableau 2.
β s° β s° β s°
α s°
α r° (1 – 1 /q )
α s°
Optimum Optimum
α r° /2 α r° /2 α r° /2 Optimum
α s°
α r° /q α r° /q α r° /q
α r° /q α r° /2 α r° (1 – 1 /q ) β r° α r° /q α r° /2 α r° (1 – 1 /q ) β r° α r° /q α r° /2 α r° (1 – 1 /q ) β r°
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12 60/40
4
10 54/36
3
8 48/32
2
42/28
6
1 36/24
4 30/20
24/16
0 2 18/12
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 12/8
6/4
Angle mécanique (°) 0
0 50 100 150 200 250
Rayon rotorique (µm)
Couple statique
(pN.m)
80
Figure 15 – Évolution du couple moyen optimal en fonction du rayon
60 pour un entrefer de 1,5 µm
40
20 5. Simulation du
0
comportement dynamique
– 20
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–10
5.2 Illustrations
–15
5.2.1 Micromoteur étudié 0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps (µs)
a relevé expérimental
Pour illustrer nos calculs, nous avons simulé [7] le fonctionne-
ment dynamique d’un micromoteur réalisé par une équipe du MIT
[15], dont les données géométriques ainsi que les paramètres méca- Angle rotorique (°)
niques sont reportés sur le tableau 3. 15
10
Tableau 3 – Valeurs numériques des paramètres
géométriques et mécaniques du micromoteur 5
réalisé au MIT [15]
N s = 12 J = 2,2 · 10−20 Nm · rad−1 · s−2 0
Nr = 8 B = 2,2 · 10−16 Nm · rad−1 · s
e = 1,5 µm c 1 = 9,4 · 10−14 Nm –5
– 15
0 100 200 300 400
5.2.2 Positionnement sur un pas Temps (µs)
b simulation
La figure 17 compare les oscillations du rotor lors du franchis-
sement d’un pas calculées par simulation et mesurées expérimenta- Figure 17 – Positionnement dynamique sur un pas
lement. Dans cet essai, on applique sur une des phases du moteur
un créneau de tension d’amplitude 95 V de façon à réaliser un pas
de déplacement. La similitude des résultats s’exprime bien sûr par extrêmement rapide du moteur qui peut atteindre une vitesse angu-
le choix des paramètres mécaniques déterminés à partir de l’expé- laire de l’ordre de 110 000 révolutions/seconde en quelques dizaines
rience. Cependant, les résultats de simulation proviennent éga- de microsecondes.
lement d’une prédétermination du modèle électrique du moteur par
calcul en 2D. Cela signifie qu’une modélisation en 2D du champ
électrique reste valable malgré la très faible épaisseur de la machine
(2 µm). Cet essai valide par conséquent la méthode d’étude retenue. 5.2.4 Fonctionnement dynamique établi
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50 50
0
0
0 0,5 1
Temps (µs) 0 1 2 3
Temps (µs)
a tension d'alimentation
a tension d'alimentation
Vitesse angulaire
Vitesse angulaire (en 105 tr / min)
(en 105 tr / min)
4
2
1 2
0 0
–1 –2
0 0,5 1 0 1 2 3
Temps (µs) Temps (µs)
b vitesse angulaire b Vitesse angulaire
2 000
20
1 000
0
0
– 20 - 1 000
0 0,5 1 0 1 2 3
Temps (µs)
Temps (µs)
c position angulaire c position angulaire
Couple
(en 10-10 N.m) Couple (en 10 –10 N.m)
0,2
0,2
0,1 0,1
0,0 0
– 0,1 – 0,1
– 0,2
– 0,2
0 0,5 1
0 1 2 3
Temps (µs) Temps (µs)
d couples d couples
couple électrique couple de frottement sec
couple électrique
couple de frottement sec couple de frottement visqueux
couple de frottement visqueux Figure 19 – Démarrage progressif par une rampe de fréquence
jusqu’à 40 kHz
Figure 18 – Réponse quasi dynamique pour fe = 1 000 Hz
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micromoteurs pour des applications qui requièrent de très grandes mise en œuvre de méthodes de fabrication collectives. Le concept
vitesses comme le perçage ou le rabotage à l’échelle micronique! de « microsystèmes intégrés » prend alors tout son sens. Les réali-
sations spectaculaires, ces dernières années, de différents capteurs
(jauges de contraintes, sondes de température, détecteurs optiques,
etc.) et micromoteurs micro-usinés sur silicium sont là pour en
6. Conclusion et perspectives témoigner.
Même si certaines réalisations sont déjà passées au stade indus-
triel (capteur d’accélération pour Air-Bag par exemple), les travaux
Les microsystèmes sont définis comme étant des systèmes présentés dans cet article restent encore du domaine de la recher-
miniaturisés qui assurent plusieurs fonctions telles que la percep- che. Les processus technologiques de fabrication doivent être amé-
tion de l’environnement, la mise en forme, le traitement et la trans- liorés et les lois physiques et comportementales à l’échelle
mission des données, une prise de décision et une action sur micronique étudiées (microtribologie, etc.). De plus, il est encore
l’environnement. Dans des domaines d’application comme, par très difficile, aujourd’hui, de réaliser des chaînes cinématiques
exemple, l’ingénierie de la santé, l’automobile, l’espace, les télé- complexes mettant en œuvre des engrenages, de façon à récupérer
communications, etc., les avantages liés à la miniaturisation sont le mouvement de rotation produit par un micromoteur.
nombreux : diminution de la consommation de l’énergie, accroisse-
ment des fonctionnalités, utilisation de matériaux nobles, etc. Si la L’avenir des microtechnologies semble très prometteur et il est
faisabilité de plusieurs approches technologiques a été démontrée, fort probable que dans quelques années, elles auront profondément
la filière silicium offre cependant la possibilité de réaliser une inté- changé le paysage industriel en conception et réalisation des systè-
gration très poussée des dispositifs et d’en réduire les coûts par la mes électroniques intégrés.
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D 3 770 − 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
P
O
U
Micromoteurs électrostatiques R
à capacité variable
E
N
par Emmanuel SARRAUTE
Maître de conférences au Conservatoire National des Arts et Métiers
Laboratoire d’électricité signaux et robotique
S
et Isabelle DUFOUR
Chargé de recherche au CNRS
A
Laboratoire d’électricité signaux et robotique
V
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