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EN UN AN

J’AI TOUT TESTÉ


POUR NE PLUS
SOUFFRIR
ET J’AI RÉUSSI !
VOICI COMMENT

LAURA AZENARD

T H IE R R Y
SOUCCAR

EDITIONS
« J ’AI TESTÉ 20 TRAITEMENTS
CONTRE L’ARTHROSE.
VOICI CE QUI MARCHE. »

Laura Azenard, jeune cadre énergique et sportive, ressent de


terribles douleurs dans les genoux l’année de ses 40 ans.
Diagnostic : arthrose grave. «Il n’y a rien à faire», lui disent les
médecins, sinon renoncer à sa vie d’avant et prendre des médi­
caments contre la douleur pour le restant de ses jours.

« Alors j ’ai décidé de me battre », dit-elle.


Seule, elle se documente sur les solutions a u s s i b ien c o n v e n ­
tio n n elles q u ’a lte rn a tiv e s contre l’arthrose. Et décide de toutes
les tester !

P en d an t un a n , e lle va e s s a y e r p as m o in s d e 2 0 a p p ro c h e s
th érap eu tiq u es: kiné, semelles, injections, compléments alimen­
taires, ventouses, jeûne, médecine indienne, gym, magnétisme,
ostéopathie, phytothérapie, changements alimentaires... C’est
ce b an c d ’es s a i in é d it, grandeur nature, qu’elle livre ici avec
humour et allant, agrémenté de son jugement et de ses conseils.

Pour chaque approche, vous saurez les bénéfices qu’elle en a


tirés, ce qu’en dit la science et comment la mettre en pratique
concrètement (adresses, coût, suivi au quotidien...).

Laura Azenard est cadre dirigeante dans une grande entreprise. Grâce
à sa ténacité, aujourd’hui elle marche, court, danse, nage et a retrouvé
la joie de vivre.
www.lauraazenard.fr

ISBN 978-2-36549-146-4

www.thierrysouccar.com

Prix 14,90€TTC France 9 782365 491464


COMMENT J’AI VAINCU
L’ARTHROSE

Laura Azenard
Conception graphique et réalisation :
Catherine Julia (Montfrin)

Illustrations : Idée Graphie (Toulouse)


et Véronique Barnard (Sommières)

ISBN 978-2-36549-146-4
Imprimé par France Quercy à Mercuès
N° d’impression : 61317/
Dépôt légal : 3e trimestre 2015
1Thierry Souccar Éditions, 2015, Vergèze
www.thierrysouccar.com
Tous droits réservés
Remerciements

Je remercie mes ministres Anti-arthrose —les thérapeutes


en médecines douces —et tous les spécialistes investis au
quotidien dans la recherche contre cette maladie. A travers
leurs pratiques, études, livres et blogs, ils mont permis de
mener mon projet de guérison à bien.

Je remercie ma môman qui, à chaque naufrage, est sur le


pont pour sécher mes larmes et m’encourager. Je remercie
mon papounet et ses gènes articulaires, sans qui je n’aurais
pas pu écrire ce livre. Je remercie mon José qui m’a laissé
grandir. Je remercie mon Julien et tous mes amis qui m’ont
bousculée et supportée. Je remercie Mon Chéri, si patient et
bienveillant.
S O M M A IR E

AVANT-PROPOS 9

INTRODUCTION 11

COMMENT LIRE CE LIVRE 13

CHAPITRE 1

MA VIE D’AVANT 17

CHAPITRE 2

LE DIAGNOSTIC 23

CHAPITRE 3

L'ARTHROSE 27
Qu’est-ce que l’arthrose ? 27
Comment ça s ’attrape ? 32
Ou se niche l’arthrose ? 35
Comment évolue l’arthrose? 36

CHAPITRE U

LES INJECTIONS, LES INFILTRATIONS ET LA CHIRURGIE 39


La viscosupplémentation 40
L’infiltration de corticoïdes 45
Le lavage articulaire 47
La prothèse 50
CHAPITRE 5

FAIRE SON DEUIL 55

CHAPITRE 6

LES TRAITEMENTS DE LA DOULEUR 59


Les antidouleurs 60
Les anti-inflammatoires 60
Les médicaments pour retarder l'évolution de la maladie 62
Les coups de pouce : les chondro-protecteurs 63

CHAPITRE 7

LE SPORT 67
Oui, le sport est recommandé quand on a
de l’arthrose ! 67
Quel sport pratiquer ? 70
Quels sports éviter ? 71
Je me lance 72

CHAPITRE 8

LES MÉDECINES DOUCES 75


Le podologue 76
L’ostéopathe 81
Le masseur-kinésithérapeute 86
L’acupuncteur 93
Le magnétiseur 96

CHAPITRE 9

LA CHASSE AUX TOXINES 103


Le jeûne 103
La monodiète 120
L’irrigation du côlon 123
La cure ayurvédique 130

CHAPITRE 10

LA NATUROPATHIE 145
Qu'est-ce qu’un naturopathe ? 146
Les plantes ne servent pas qu'à faire joli ! 150

CHAPITRE 11

L’ALIMENTATION, LA PREMIÈRE DES MÉDECINES 159


RÈGLE N°1 : Des fruits et des légumes colorés
à chaque repas tu consommeras 161
RÈGLE N°2 : La cuisson à haute température
tu banniras 167
RÈGLE N°3 : Le bon gras tu privilégieras 168
RÈGLE N°4 : Le gluten de ton alimentation tu excluras 171
RÈGLE N°5 : Les produits laitiers, comme des
ennemis pour la vie tu considéreras 173
RÈGLE N°6 : Que des bonnes sources
de protéines tu choisiras 175
RÈGLE N°7 : Des épices tu abuseras 179
RÈGLE N°8 : Des bons apports en vitamines
et minéraux tu t'assureras 181
RÈGLE N°9 : Zen tu resteras 183

CHAPITRE 12

VIVRE AVEC LES AUTRES 189


Ne pas se renfermer 189
Communiquer 190
S'ouvrir et se laisser surprendre 191
CHAPITRE 13

MA RENAISSANCE 195
Entretenez votre corps 196
Soignez votre alimentation 196
Donnez du sens à votre vie 197
Ouvrez votre cœur 197
Faites l’amour 198

CONCLUSION 201

POUR ALLER PLUS LOIN 203


Avant-propos
’avais 40 ans. J’habitais Paris. J’avais un poste à
J responsabilité, un magnifique appartement sur les
Champs Elysées, un amoureux, des amis, une famille
aimante et une forme athlétique. Ma vie était un enchantement
jusqu’à ce que tout bascule : je ne peux plus marcher.
Le verdict tombe : j’ai de l’arthrose carabinée dans les
genoux. Rien d’extraordinaire penserez-vous, 10 millions de
personnes en France souffrent de cette maladie irréversible et
évolutive. Sauf que je décide de lui résister et de retrouver ma
vie d’avant.
Un an plus tard, je suis guérie.
Ce livre n’est pas seulement un livre sur l’arthrose
résumant tout ce qu’il est important de savoir sur cette maladie
et ses traitements. C ’est un témoignage de mon parcours et des
expériences alternatives auxquelles je me suis livrée pour me
soigner.
Ce livre est celui que j’aurai aimé lire le jour où on m’a
certifié que ma vie ne serait plus jamais la même. Il est un
message d’espoir pour tous les malades et leurs proches, la preuve
que rien n’est impossible.
11

Introduction
n associe souvent l’arthrose à la vieillesse. Eh bien,
O j’ai décidé de me distinguer. J’ai 40 ans et j’ai de
l’arthrose. Et je peux vous dire : pas qu’un peu !
Descendre ou monter des escaliers était devenu pour moi aussi
agréable que 24 h de fraise sans anesthésie chez un dentiste tout
juste diplômé.
Lorsque le diagnostic tombe, la première chose que l’on
vous explique, c’est qu’il n’y a pas de guérison possible. Il ne
vous reste plus qu’à vous résigner et accepter l’irrémédiable.
Désormais, il vous faut adapter votre mode de vie. Non pas pour
guérir - ce serait trop motivant - mais pour ralentir les processus
de destruction de vos cartilages.
Quelques boîtes familiales de Kleenex plus tard, j’ai
décidé qu’il en serait autrement et que la douleur et le handicap
ne seraient pas une fatalité. Aujourd’hui, je marche, je cours,
je danse, je nage, je dors et je me gausse des escaliers. Bref, je
vis complètement normalement. Contre toute attente, je vis
« comme avant ».
Que les choses soient bien claires entre nous : je ne suis pas
médecin et je ne fantasme pas sur le port de la blouse blanche. Je
n’ai pas non plus inventé de méthode révolutionnaire à base de
jus de pissenlit. Je souhaite simplement partager avec vous toutes
les expériences auxquelles je me suis livrée pour me soigner.
Soyez assuré sur le fait que rien ne m’a échappé.
Des injections au jeûne, des changements d’alimentation à
la cure ayurvédique, je vous propose de suivre mon parcours de
ma petite mort à ma renaissance.
Et surtout, à travers mon témoignage, j’espère donner un
message d’espoir à tous les malades. Rien n’est impossible. « La
différence entre le possible et l’impossible, c’est la volonté »*.

1 Non, ce ne sont pas les mots du Dalaï Lama ou d'un grand penseur mais ceux de
Thomas Charles Lasorda, un ancien lanceur des ligues majeures de baseball, devenu
le manager des Dodgers de Los Angeles pendant 21 saisons. J'aime cette citation car la
volonté est la condition de succès de tout projet.
13

Comment lire ce livre


l y a 12 mois précisément, lorsque l’on m’a diagnostiqué
I une arthrose de niveau 3, j’ai cru à la fin d’une vie
heureuse.
A ce moment-là, les seuls conseils qui m’ont été formulés,
sont : 1) Oublier ma vie d’avant, 2) Faire des injections d’acide
hyaluronique 3) Gober des médicaments pour enrayer la
douleur. C’est cette quasi absence de prise en charge, la solitude
face à la douleur et la perte de mobilité qui m’ont poussée à
chercher des traitements alternatifs. Le manque de considération
face à cette maladie, alors quelle touche tant de personnes, est
une aberration. Faut-il mourir d’arthrose pour être accompagné ?
Parce que les solutions que j’ai trouvées ont porté leurs fruits
(contrairement à ce que les médecins prédisaient), parce que j’ai pu
me débarrasser efficacement de la douleur, parce que j’ai pu reprendre
une activité physique pleinement satisfaisante, j’ai eu envie de partager
mon expérience pour transmettre un message d’espoir : oui, il est
possible de vivre bien et à 100 % quand on souffre d’arthrose.
Les expériences auxquelles je me suis livrée sont venues
à moi naturellement. Je ne suis pas partie avec une liste, un
chronomètre et un euro par jour façon Pékin Express. Non,
une approche m’a amenée à la suivante, tout simplement. Mon
objectif était dans un premier temps d’enrayer la douleur et de
retrouver une certaine mobilité, puis dans un second temps de
guérir. Je suis aujourd’hui profondément convaincue que plus on
en sait sur son arthrose et les options de traitement, mieux on
se soigne, mieux on se porte et donc mieux on préserve sa santé
articulaire et ainsi sa santé globale - physique et mentale ! - à
long terme.

Ma démarche

Pour commencer, j’ai souhaité comprendre ce qu’est l’arthrose


afin de mieux la combattre. Vous trouverez donc, après une
petite présentation de ma personne dans les premières pages - il
faut bien que vous sachiez à qui vous avez à faire ! -, l’essentiel
de ce que j’ai appris sur cette maladie.
J’aborde ensuite directement les injections et les traitements
chirurgicaux, puisque ce sont les premières et seules suggestions qui
m’ont été faites. Vous verrez que ces approches peuvent être utiles
mais que leur efficacité est relativement limitée.
Je vous explique dans le chapitre suivant comment je suis
parvenue à faire le deuil de ma vie d’antan et comment j’ai pu
ainsi renaître. Je vous donne les conseils qui m’ont aidée à ce
moment important de mon processus de guérison.
Je vous dis ensuite comment j’ai appris à reconnaître et
dompter mes douleurs au quotidien. Ceci est fondamental si vous
désirez que votre vie reste la plus belle et surtout la plus active
possible. Parce que oui, ce n’est pas parce que vos articulations
grincent que vous n’allez plus faire de sport. Au contraire !
Dans le chapitre 7, vous comprendrez qu’une activité physique
régulière est primordiale à votre bien-être. Je vous donne des clefs
pour identifier celles qui vous conviendront.
Si je suis parvenue à rester active, c’est que j’ai eu également
recours à d’autres formes de soins : acupuncture, kinésithérapie,
magnétisme, podologie, ostéopathie... Pour chacune, je vous
explique ce qu’elles m’ont apporté et comment elles pourront
contribuer à vous soulager.
Je vous invite ensuite à découvrir comment j’ai pris soin
de l’intérieur de mon corps et de mes articulations en évacuant
un maximum de toxines par le biais de différentes techniques
de détoxification. Jeûne, hydrothérapie, monodiète, cures
ayurvédiques : je vous détaille en quoi chacune consiste et les
bénéfices que vous pouvez en attendre. A vous de trouver celles qui
vous correspondront le mieux.
Je tiens à préciser que je n’ai pas testé certaines méthodes car
elles ne répondaient pas aux besoins de mon arthrose. Néanmoins,
j’ai souhaité les évoquer par soucis d’exhaustivité. J’ai alors fouillé
Internet et bon nombre d’études et de livres pour pouvoir le faire.
Je vous explique quelles plantes et quelles huiles essentielles
m’ont été vraiment utiles. Puis, je vous fais découvrir les
extraordinaires pouvoirs de l’alimentation. Je les ai résumés en
neuf grandes règles diététiques simples qui vous permettront
de faire de l’alimentation votre premier médicament (l’activité
physique étant le deuxième) et d’en apprécier pleinement tous les
bénéfices. Si vous vivez en couple ou en famille, sachez que ces
règles sont bénéfiques à tous, adultes et enfants, que l’on souffre
d’arthrose ou non !
À ce stade-là du livre, vous devriez déjà être largement
en mesure de vous soigner. Il ne vous reste plus qu’à être en
phase avec votre entourage. Parce que oui, l’arrivée de l’arthrose
dans votre vie a forcément bouleversé certaines de vos relations.
J’espère vous faire prendre conscience de l’importance de bien
vous entourer, de communiquer, d’ouvrir votre cœur et de vous
laisser surprendre.
À la fin de ce livre, je vous promets que vous serez
heureux et que vous considérerez l’arthrose comme un « joli
cadeau » donnant davantage de sens à votre existence. Et je suis
convaincue que ce cadeau vous amènera à vivre encore mieux,
plus longtemps.
17

Ma vie d’avant
ien que cela ne réponde pas immédiatement à
B vos attentes, je vais commencer par me présenter.
D’abord, c’est tout de même plus poli, puisque vous
me permettez d’entrer dans votre vie. Mais surtout, cela va vous
permettre de comprendre pourquoi et comment j’ai déclaré la
guerre à mon arthrose. Rassurez-vous, consciente de ne pas susciter
autant de curiosité qu’une star à confesse, je me contenterai d’un
bref résumé.
Je m’appelle Laura. J’ai 40 ans et on dit de moi que je suis
« une fille bien ». Je suis fidèle en amour et en amitié. Totalement
dans l’empathie, j’écoute, j’enregistre, je comprends, j’accepte, je
réponds, je souris, je fais ce que je dis et dis ce que je fais, je ne
fais pas à mon voisin ce que je n’aimerais pas qu’il me fasse. Je suis
intelligente, organisée, dynamique, courageuse, optimiste. Bref,
ma môman - et je l’en remercie - m’a dotée d’un bon nombre de
valeurs et de qualités qui font de moi la fille, la copine, l’amie, la
chérie, la collaboratrice quasi idéale. Secrètement, j’osais penser
que tant de vertus me préserveraient des accidents et des maladies.
J’ai un bon job. Je travaille depuis plus de quinze ans pour
un groupe de restaurants italiens. Je commence ma carrière en
tant qu’hôtesse d’accueil. Je reçois les clients, je leur demande
s’ils souhaitent être installés en terrasse ou à l’intérieur, dans
l’espace fumeurs ou non-fumeurs - eh oui, je suis bien de
la génération du Rubik’s Cube, du Kiki en porte-clefs et des
fumeurs dans les lieux publics ! S’il y a de l’attente, je leur offre
une coupe de faux champagne.
Je vous l’accorde, mes débuts professionnels ne sont
pas des plus retentissants, au grand dam de ma famille plus
orientée médecine que pizza aux 4 fromages. Peu m’importe, je
me montre sérieuse et consciencieuse et il s’en suit une série de
promotions. Je deviens serveuse, assistante maître d’hôtel, maître
d’hôtel, assistante de direction, directrice d’un petit restaurant,
puis d’un plus grand. Je finis à la tête du vaisseau amiral du
groupe sur les Champs Élysées. Je rejoins ensuite le siège, gère
le marketing, l’exploitation des restaurants et le développement.
Je ne cherche pas du tout votre admiration à travers le récit
de mes prouesses professionnelles. A la signature de mon premier
contrat, je n’ai pas plus de crédibilité qu’un lilliputien dans une
équipe de basket-ball. Je n’ai aucune compétence hormis celle de
savoir sourire. Au fur et à mesure de mes promotions, j’apprends
à porter quatre assiettes en même temps, déboucher une bouteille
de vin sans la coincer entre mes cuisses, compter très vite des
liasses de billets, me servir d’un ordinateur, rédiger des contrats,
lire des business plans, motiver et recadrer des individus, serrer
des mains, contrôler, réfléchir, structurer, organiser, piloter,
développer...
Je ne suis pas plus maligne qu’une autre. J’ai juste enchaîné
les heures pour rattraper mon manque de connaissance. Je n’ai
pas fait d’études à l’heure où il fallait les faire. J’ai obtenu mon
bac grâce à une option théâtre dont le coefficient était plus
élevé que les matières principales. Certes, aujourd’hui, Molière
m’aide à animer une réunion, mais la direction de centres de
profit requiert tout de même d’autres compétences. Je parviens à
valider un BTS à distance ce qui me permet d’obtenir un master
en gestion et management en cours du soir.
Je veux juste vous certifier qu’avec de la détermination et
une pincée de courage, tout devient possible. Dans votre combat
contre la maladie, vous devez vous en persuader. Si vous en avez
la volonté, vous pouvez guérir de votre arthrose.
Mais, revenons à moi. Évidemment, je quitte ma
confortable ville de Lyon pour Paris. Je deviens vite une working
girl en puissance. Je marche, mange, pense et parle très vite. Je
cours dans les escalators en pestiférant contre les touristes qui
me ralentissent. J’appelle toutes mes copines « ma belle ». Je pars
de chez moi à 7 heures et ne rentre jamais avant 23 heures. Je
trimbale toute la journée mon sac à main, mon sac à ordinateur
et mon sac de sport.
Parce que oui, je fais du sport. Je suis fan de la course à pied.
Je ne suis pas une athlète de haut niveau, je dépasse rarement les
11 km/h. Mais courir est un rendez-vous avec moi-même,
une sorte de yoga actif qui me permet de vider mon esprit, de
réfléchir, de relativiser, de me retrouver. Plus j’enchaîne les bornes
et mieux je me sens. Je cours une cinquantaine de kilomètres par
semaine et deux marathons par an. Après avoir participé aux plus
selectes courses dont l’incontournable marathon de New York, je
passe aux terrains vallonnés et aux trails.
Je prépare la Saintélyon, une course qui, chaque premier
week-end de décembre à minuit, part de Saint-Étienne et arrive
à Lyon, 70 kilomètres et une dizaine d’heures plus tard. Cette
course me donnera les points nécessaires pour courir la CCC
(Courmayeur Champeix Chamonix en 101 kilomètres), qui me
donnera les points nécessaires pour courir l’UTMB (tour du
Mont-Blanc en 168 kilomètres), qui me donnera le sentiment
d’avoir accompli un exploit. Je vais participer à toutes ces courses
avec mes amis, les vrais, ceux de Lyon, que j’appelle par leur
prénom. Les Lyonnais sont peut-être réservés d’un prime abord
mais extrêmement fidèles en amitié. Nous nous entraînons
ensemble lorsque je rentre de temps en temps les week-ends à
Lyon. Et, c’est ensemble que nous nous préparons à prendre tous
ces départs.
À Paris, j’habite loin des bois de Boulogne et de Vincennes.
Comme je n’aime pas courir entre les voitures et la foule, je
m’inscris à une salle de sport. Je choisis la meilleure : les coachs
y sont tous des champions de quelque chose. Dans cette salle,
quand je ne fractionne pas sur un tapis de course, je fais du
biking. Il s’agit d’un cours collectif « indoor » de 50 minutes,
pendant lequel on pédale sur des vélos posés sur socles, les pieds
« clipsés » dans des vraies chaussures de cycliste. Les adeptes
de ce cours sont tous des triathlètes, venus compléter leurs
programmes d’entraînement. Croyez-moi, ça envoie du lourd !
Sur une musique à faire danser les morts et les hurlements
de l’instructeur, vous reproduisez des parcours vallonnés, de
montagnes et des sprints. Vous terminez le cours le cœur aux
amygdales, le stress de la journée évacué et le tee-shirt trempé.
Cinquante minutes ne me suffisant pas, j’enchaîne les cours par
deux ou trois, sous les encouragements des profs.
Entre les joggings et la salle, je me fais une quinzaine
d’heures de sport par semaine. Ce rythme construit mon
équilibre. Tous ces challenges sportifs et professionnels me
stimulent et font que ma vie me plaît.
En bref, je suis heureuse.
Juin
Alors que je pédale sur un remix de Fat Boy Slim, un truc qui
dépote, je ressens mes premières douleurs au genou droit. Ces
douleurs sont les toutes premières de ma vie. Je n’ai jamais été
blessée. Je lève le pied, diminue le nombre de séances, me tartine
de baume du tigre, mets une genouillère.
En bref, je bidouille en attendant que ça passe.

Juillet
Je profite de tous les week-ends ensoleillés pour courir avec mes
potos lyonnais sur les sentiers du Beaujolais. La douleur apparaît
au bout d’une heure d’effort et se niche dans les deux genoux. Je
ne souffre pas seulement quand je cours. Rester assise me fait mal.
Croiser les jambes me fait mal. Monter sur un tabouret me fait
mal. Mettre des talons hauts me fait mal. Conduire me fait mal.
En bref, j’ai mal.

Août
Les vacances vont me faire du bien. Je me persuade que loin
du stress et de mon quotidien, tout va rentrer dans l’ordre. Les
congés m’ont toujours été salvateurs. Grosse fatigue, rhume ou
rage de dents, je suis de celles qui arrivent le premier jour des
vacances en larmes et en loques et qui, quelques jours plus tard,
vous déplacent des montagnes.
Avec mon amoureux du moment, nous louons une maison
sur les hauteurs de Cagnes-sur-Mer. Ah ! Là, vous comprenez que
ma vie sentimentale est aussi stable que le cours de la bourse.
Je ne suis pas et n’ai jamais été mariée. Je pensais m’atteler à
ces histoires de vie à deux, seulement après avoir bétonné ma
carrière professionnelle. J’ai aimé chacun de mes amoureux mais
je me suis arrangée pour les faire fuir dès que je sentais une
relation devenir sérieuse et donc susceptible de me détourner de
mon objectif premier. Il me suffit pour cela d’adopter quelques
comportements désobligeants pour les voir capituler.
Nous sommes juste à côté du village de Saint-Paul
de Vence. Deux couples d’amis, passionnés de trails, nous
rejoignent. Les matins, nous partirons à la conquête du Baou,
du col de la Madeleine ou du pic de l’Aigle. Les après-midi, les
bains de mer détendront nos muscles éprouvés. Et les soirées
seront consacrées aux rosés de Provence et aux barbecues. Je
ne peux que me retaper la griotte avec un programme pareil.
Je me projette déjà dans un retour triomphant, avec une forme
olympique et des jambes de kenyane.
Il n’en sera rien. Courir m’est insupportable. Suivre à vélo
est impensable. Nager est intenable. Je suis reléguée aux courses
alimentaires, à la cuisine et à la vaisselle. Je noie mon chagrin
dans les cacahuètes.
En bref, je m’inquiète.
Le diagnostic
Septembre
Je n’arrive plus à descendre ou à monter des escaliers sans m’agripper
à la rampe. Prendre le métro parisien devient un calvaire. Si vous
le connaissez, vous savez ô combien il est totalement inadapté aux
voyageurs avec poussette, valise ou handicap.
Un matin, alors que je m’efforce de descendre jusqu’au
quai de la ligne 9, une jeune femme me bouscule et m’insulte :
« Putain, prends le bus si tu n’arrives pas avancer, conasse ! ».
Je consulte mon généraliste qui m’envoie voir un
kinésithérapeute, qui m’envoie voir un ostéopathe, qui m’envoie
voir un rhumatologue, qui m’envoie voir un radiesthésiste, qui
m’envoie voir un autre rhumatologue, spécialiste du genou.
En bref, j’ai plein de rendez-vous.

Octobre
Je rencontre le ténor de la rotule de Lyon. Sa réputation est
internationale, tout comme son manque d’empathie et de sens de
l’humour. Peu m’importe, je suis rassurée d’être entre ses mains.
Effectivement, la légende est justifiée. On n’est pas là pour
se marrer. Il répond à mon sourire par une poignée de mains
sèche et ferme. On n’est pas là pour s’éterniser non plus. Mes
yeux tombent sur sa feuille de route de la journée : 60 rendez-
vous ! Il va me consacrer une dizaine de minutes, j’ai plutôt
intérêt à être synthétique. J’en prends huit pour lui expliquer
toute mon histoire et lui présenter mes examens. Il ne lui en
faudra que deux pour faire voler en éclat tout ce qui donnait du
sens à ma vie.

- Vous avez de l’arthrose stade 3.


- Mais... De l’arthrose ? À mon âge ?
- Oui. L’arthrose apparaît généralement aux alentours des
50 ans, mais elle peut se manifester plus tôt.
- Mais... Ça se soigne ?
- Non. L’arthrose est irrémédiable. Votre vie ne sera plus
jamais comme avant.
- Mais... Il n’y a rien à faire ?
- Non. Vous devez ralentir l’évolution de l’arthrose en
adaptant votre mode de vie.
- Mais... Comment ?
- Evitez de prendre du poids, veillez à votre hygiène de vie.
- Mais... Je peux continuer à faire du sport ?
- Il ne faut surtout pas arrêter le sport. Vos articulations
doivent être sollicitées. Mais il va vous falloir en changer.
Préférez les sports portés comme la marche ou la
natation. Vous avez un éperon osseux qui vous empêche
de pédaler.
- Mais... Vous ne pouvez rien faire contre douleur ?
- Il existe des traitements thérapeutiques, médicaux
et chirurgicaux. Vous êtes trop jeune pour une
prothèse. Je vous prescris des antidouleurs et des
anti-arthrosiques. Je vous propose également des
viscosupplémentations. Il s’agit d’injections d’acide
hyaluronique, généralement au nombre de trois, qui
permettent de réduire la raideur et les douleurs de vos
articulations. Les résultats sont satisfaisants à 80 %.
Il existe également des mono-injections dont les
bénéfices sont plus aléatoires. Je vous laisse réfléchir
et contacter mon assistante pour l’ordonnance et une
date de rendez-vous. Au revoir.
- Au revoir.

- Euh, excusez-moi, je suis inscrite au marathon de Lyon


dans deux semaines, qui a pour objectif de me préparer à
un trail de 75 kilomètres en décembre. Pensez-vous qu’avec
les injections je pourrais éventuellement prendre le départ ?
- Non.
- Non, pour le marathon ou pour le trail ?
- Non, pour les deux.

J’ai une centaine d’autres questions, mais je reste sans


voix. Je suis sonnée. Docteur Brisevie en a terminé avec moi et
me pousse vers la porte de sortie. Je rentre chez moi abasourdie.
Je ne ressens aucune émotion, aucune envie de pleurer, je suis
juste sidérée. Personne n’a d’arthrose dans ma famille. Nous
avons des cancers, des maladies cardiaques, des infarctus, mais
aucune maladie articulaire. J’ai une hygiène de vie assez saine, je
m’entretiens et... je me retrouve malade à vie ?
Après avoir récupéré quelques neurones et un peu de bon
sens, je veux comprendre ce qu’est l’arthrose. Je passe la soirée
avec Google : « Arthrose à 40 ans », « Arthrose genoux stade 3 »,
« Injections genoux », « Arthrose prothèse genou ».
À 1 heure du matin, j’attaque les forums. Voilà mon tout
premier conseil, si vous ne l’appliquez pas déjà : ne lisez jamais
les commentaires des tamalou-avant-de-mourir.com. Ceci vaut
particulièrement si vous êtes fragilisé et à une heure avancée de la nuit.
« Opéré du genou depuis neuf mois, je ressens les mêmes
douleurs qu’avant mon opération. » ; « Les injections n’ont rien
changé. Je marche de moins en moins bien. » ; « Je ne dors
plus à cause de mes douleurs. » ; « J’ai perdu mon emploi, mon
employeur ne comprenait pas ma souffrance et mes collègues,
mes amis et mon mari non plus. Je me sens tellement seule. »
A 3 heures du matin, je me porte le coup de grâce :
« Arthrose et course à pied » ; « Arthrose et trail ». Mon cœur
s’arrête : « L’articulation du genou est celle qui souffre le plus
sur les trails et les ultra-trails. » ; « Le risque à haute dose,
c’est une usure prématurée accentuée. » ; « Il faut oublier la
course à pied et tous les sports qui provoquent des contraintes
ou des chocs. » ; « Plus de trails, les dénivelés sont à éviter. » ;
« N ’investissez plus dans un dossard !» ; « Je suis devenu
bénévole sur les marathons, cela me permet de participer tout
de même à la fête. ».
En bref, à 4 heures du matin, je comprends qu’effectivement
ma vie ne sera plus jamais la même.
L’arthrose
ous le savez, je ne suis pas rhumatologue. Il y a un
V mois, m’interroger sur des problèmes d’articulation
serait revenu à demander aux anges de la téléréalité2
qui a inventé la pénicilline. Ce qui suit est une synthèse de tous
les livres, études et conférences avalés lors de mes nombreuses
nuits blanches. J’espère vous faire gagner un peu de temps et
vous voler au passage un sourire.

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L’arthrose est une maladie fréquente puisqu’elle concerne


aujourd’hui 10 millions de personnes, soit plus de 15 % de la
population française.
C ’est un rhumatisme chronique invalidant, causé par la
destruction progressive du cartilage de vos articulations. Elle
est la conséquence accidentelle d’une surexcitation des cellules
spécialisées du cartilage, les chondrocytes. Ne vous inquiétez
pas, nous allons voir ensemble l’explication du moindre mot
barbare.
2 « Grande émission culturelle » de la Télévision Numérique Terrestre (TNT).
On a longtemps considéré que l’arthrose n était pas
inflammatoire, ce qui la distinguait de sa consœur 1arthrite.
Or, la destruction du cartilage s’accompagne bien d une
inflammation. Lorsque votre organisme est agressé, il répond
par une inflammation qui aura pour but d’éliminer un virus ou
une bactérie en fabriquant des « médiateurs d’inflammations ».
Or, dans l’arthrose, l’inflammation n’a aucun virus ou bactérie à
dégommer.
La destruction progressive de votre cartilage observée
pendant l’arthrose est due à une inflammation chronique
de ces chondrocytes, souvent à la suite d’un traumatisme.
Dans mon cas, il est fort probable que la course à pied et les
cours de vélo figé que j’ai pratiqués de manière relativement
intensive durant de nombreuses années soient la cause du
traumatisme originel.
Dès les premières lésions, des débris articulaires apparaissent
et entretiennent l’inflammation des chondrocytes. Ceux-ci
produisent des molécules appelées cytokines qui vont entretenir
leur propre inflammation. C’est un cercle vicieux.

Inflammation
des chondrocytes

Débris Lésions
articulaires du cartilage
Lorsque le cartilage de vos genoux perd de sa souplesse
et de son élasticité, son épaisseur diminue et ne permet plus
d’amortir le frottement de vos os entre eux. L’usure provoque
alors des douleurs chroniques.
Les symptômes de l’arthrose sont la douleur, le gonflement
et la raideur des articulations. Ils peuvent devenir définitifs et
vous handicaper fortement dans votre vie quotidienne.

Le mécanisme de l'arthrose

Pour comprendre comment votre cartilage peut vous abandonner,


commençons par comprendre comment fonctionne une
articulation en pleine forme. Prenons l’exemple de votre genou.
Les deux extrémités osseuses qui composent votre articulation
sont recouvertes de cartilage. Une capsule qui ressemble à un sac
relie vos deux os et assure la stabilité de l’articulation. Cette
capsule est recouverte par la membrane synoviale (voir schéma
page suivante) chargée de sécréter le liquide synovial, liquide
articulaire qui lubrifie votre articulation.
Le cartilage joue un rôle d’amortisseur et de protecteur. C’est
grâce à votre cartilage que vos deux os vont pouvoir glisser l’un
sur l’autre, assurer la mobilité de votre articulation et permettre
une bonne fluidité de vos mouvements. Il doit donc être à la fois
rigide et déformable, pour encaisser des chocs tout en répartissant
de façon équilibrée les pressions exercées sur l’articulation. Pour se
faire, lorsque votre genou est au repos, il absorbe le liquide synovial.
Quand vous marchez, avec la pression du corps sur le genou, le
cartilage est pressé comme une éponge et renvoie le liquide synovial
dans votre articulation. Les allées et venues de ce liquide pendant
votre marche, permettent le bon déroulement de votre activité.
Lorsque votre genou est attaqué par l’arthrose, le cartilage
ne parvient plus à distribuer correctement le liquide synovial et à
protéger vos articulations.

Collagène Protéoglycanes

Acide,
hyaluronique

Chondrocytes
Cartilage
articulaire
Capsule synoviale

Liquide synovial
Muscle

Os sous-
chondral

Tendon

Votre cartilage est composé à 70 % d’eau, de collagène,


de glycoprotéines (protéoglycane et acide hyaluronique) et
également des fameuses cellules appelées les chondrocytes. Ces
dernières ont pour rôle d’assurer le renouvellement de votre
cartilage. Le problème c’est qu’il leur faut plusieurs années pour
se renouveler. Du coup, en cas d’arthrose, les chondrocytes
ne parviennent plus à compenser la perte de votre cartilage.
Résultat : à la longue, votre cartilage s’use, son épaisseur diminue.
Il peut jusqu’à disparaître en laissant vos os en contact direct. Les
frottements vont alors attaquer les surfaces osseuses.
Et ce n’est pas tout ! Votre os détruit tentera de se
reconstruire, mais il le fera de façon anormale, en formant de petits
becs osseux, appelés aussi ostéophytes, éperons osseux ou becs-de-
perroquet. Le bec-de-perroquet est ce qui m’empêche de remonter
sur un vélo. Ces excroissances peuvent déformer votre articulation
et déclencher une inflammation. Vos ligaments et vos tendons
sont eux aussi attaqués. L’articulation gonfle et les mouvements
deviennent encore plus douloureux.

Débris
de cartilage
Destruction
du cartilage

Arthrose débutante Arthrose évoluée


Comment ça s’attrape ?
Si vous souhaitez vous porter volontaire, les opportunités sont
nombreuses :
• L’âge : Bien sûr, le vieillissement joue un rôle important.
Seulement 3 % de la population des moins de 45 ans sont
touchés par l’arthrose, 65 % après 65 ans et 80 % au-delà de
80 ans3, le cartilage étant moins apte à résister aux agressions
quand on vieillit. Mais le vieillissement à lui seul n’est pas la
seule cause du déclenchement de l’arthrose. Quand elle est
détectée chez des personnes plus jeunes, l’arthrose serait plutôt
liée à des traumatismes ou des opérations de l’articulation. J’ai
donc parfaitement le droit d’avoir mon arthrose à 40 ans.

• Le sexe : Les femmes sont plus touchées que les hommes. A


partir de 55 ans, elles représentent deux malades sur trois. Les
mauvaises langues féministes y verraient la parfaite démonstration
que ces messieurs vivent bien sur leurs réserves. Les défendeurs
de la cause masculine rétorqueraient que tout ça n’est encore
une fois qu’une question d’hormones ! Et ils ont raison. Avant
la ménopause, les femmes sont protégées par leurs œstrogènes,
leurs hormones sexuelles. À la ménopause, les hormones chutent
ce qui fragilise les os, les rendant vulnérables à l’arthrose. Comme
si les bouffées de chaleur ne suffisaient pas à notre bonheur !

• Le surpoids et l’obésité: Le facteur poids est non négociable.


Plus vous pesez lourd et plus vous risquez de souffrir d’une
arthrose du genou. Si vous souhaitez minimiser ce risque et que
3 Société Française de Rhumatologie
vous êtes en surpoids, vous savez ce qui vous reste à faire. Si vous
êtes déjà rongé par l’arthrose, plus vous faites l’autruche et plus
vite les lésions de vos articulations évolueront.
• L’hérédité : Pour les arthroses de la main et du genou, des liens
génétiques ont été prouvés. Après un sondage, je découvre que mes
parents, et plus particulièrement mon père, font bien partie du club :
- Ben oui ! Comme tout le monde !
- Pourquoi n’en parlez-vous jamais ?
- Ben, ça changerait quoi ?
- Et, vous vous soignez ?
- Que voudrais-tu que nous fassions ? Il n’y a rien à faire !

• L’activité professionnelle : Les professions obligeant à porter


des charges lourdes ou à faire de façon répétée des flexions du genou
sont du pain béni pour l’arthrose. Je ne peux pas m’en prendre à ma
société. Ce ne sont pas mes deux kilos d’ordinateur portable et mes
trois kilos de sac de fille qui m’ont ruiné les rotules.•

• L’activité sportive intensive ou le surmenage articulaire : Si


je vivais aux États-Unis, je ferais un procès à ma salle de sport
et à ses cours de biking. On ne peut pas reproduire, plusieurs
fois par semaine, l’ascension d’un col imaginaire sur un vélo, les
pieds scellés sur les pédales, sans qu’il n’y ait à un moment donné
de conséquences sur les articulations. Ces nouveaux concepts
sportifs à la mode - le biking, le jumping (gym sur des petits
trampolines), le surfing (gym sur des planches de surf fixées au
sol) et autres inventions - s’ils sont trop répétés, sont dangereux,
car trop intensifs par rapport aux capacités naturelles du corps.
Certes, il n’est écrit nulle part que l’on doive enchaîner trois
ou quatre cours dans une seule soirée ! Mais, les musiques, les
chorégraphies, les coachs endoctrinés sont très forts pour vous
rendre « addict » ! À cette époque, j’étais capable d’inventer un
rendez-vous professionnel, de traverser tout Paris puis de revenir
travailler avec un brushing-serpillère pour ne pas louper un cours.
Pourquoi ne m’ont-ils pas sortie de force ? Le biking, même s’il
n’est pas l’unique responsable de mon malheur, est certainement
un des facteurs déclenchants de mon arthrose.
En revanche, si la question est de savoir si le sport et
l’arthrose font bon ménage, la réponse ne tenant pas en trois
lettres, et le sujet me tenant à cœur, je vous propose de retrouver
mes tergiversations à la page 68.

• Les articulations déjà abîmées : Il suffit d’une fracture, d’une


luxation, d’une entorse ou d’une anomalie congénitale, et vos
articulations ne travaillent pas comme il le faudrait. Les pressions
sont mal réparties, elles deviennent trop fortes à certains
endroits, trop faibles à d’autres. De plus, en cas d’entorse grave,
il y a souvent une inflammation chronique au cours de laquelle
le cartilage est peu à peu « digéré », souvent sur plusieurs dizaines
d’années ; ce qui explique que beaucoup d’anciens pratiquants
de sports de contact (comme le rugby) ayant été opérés pour des
entorses dans leur jeunesse (souvent du genou) sont touchés par
l’arthrose après la cinquantaine.•

• Les maladies : Il existe malheureusement des maladies qui


affectent le cartilage et augmentent les risques d’arthrose. C ’est le
cas de la chondrocalcinose (dépôts de calcium dans le cartilage)
ou des maladies génétiques qui fragilisent les composants du
cartilage. Il existe aussi des maladies qui touchent d’autres
tissus de l’articulation et qui se feront ressentir indirectement
sur le cartilage : maladies de l’os sous-chondral4 et maladies
de la membrane synoviale comme la polyarthrite rhumatoïde.
Pour ce cas de figure, les combats sont multiples. Seule, une
détermination sans faille vous permettra d’aller mieux.

Où se niche l'arthrose ?

Colonne Vertébrale

75 %
Hanches

10%

Genoux

30 %
Doigts
60 %

4 Le terme sous-chondra! est un adjectif utilisé en médecine et en anatomie pour dési­


gner la zone de l'os située sous le cartilage.
L’arthrose ne raffole pas de vos épaules, vos coudes, vos poignets
et vos chevilles. Mais elle ne convoite pas que vos genoux. Ses
goûts changent selon votre âge et votre profil :
• Chez les jeunes arthrosiques (moins de 65 ans), l’inflammation
se loge de préférence dans les hanches et les genoux. Cela ne fera
pas vos affaires puisque ces articulations portent votre poids. Elle
commencera par un de vos genoux avant de s’attaquer au second.

• Chez les moins jeunes (65 à 75 ans), dans 70 % des cas elle
s’installe, d’une façon silencieuse, dans la colonne vertébrale. Elle
aime également les doigts dans 60 % des cas. La formation de becs de
perroquet provoquera des déformations irréversibles. Enfin l’arthrose
touche les genoux dans 30 % des cas et les hanches dans 10 %.

Comment évolue l’arthrose?

Il est facile de mesurer l’activité de l’arthrose. Au début de ce chapitre,


je vous disais que l’arthrose évoluait par poussées. Avoir mal n’est pas
bon signe. Les poussées douloureuses signifient une aggravation de
la destruction de votre cartilage. Votre membrane synoviale tente de
« nettoyer » votre articulation des débris cartilagineux errants, ce qui
déclenche généralement des inflammations.
Il est impossible de prédire l’arrivée des crises et leur
fréquence. On peut en revanche distinguer trois modes
d’évolution de l’arthrose :
• L’arthrose destructrice et rapide : Vos articulations se
détériorent de façon continue sur environ deux ans. Cette forme
d’arthrose est rare et se niche plutôt dans la hanche.
• L’arthrose lente et progressive : La dégradation de votre
cartilage s’étale sur des dizaines d’années.

• L’arthrose évoluant par poussées : Ces poussées ne sont pas


toutes les mêmes :
- Si la douleur et la gêne sont supportables et ne
s’accentuent qu’en fin de journée, vous pouvez garder une
activité physique régulière.
- Si les crises sont douloureuses dès le matin et persistent
pendant la nuit et si votre articulation gonfle, reposez-vous.

Que l’évolution soit lente, rapide ou par poussées, on


retrouve généralement quatre stades :

• Le stade 1 : L’arthrose est là mais vous ne sentez rien.

• Le stade 2 : Vous ressentez une douleur lors d’un effort, mais


pas de raideur.

• Le stade 3 : Mon mien ! Tous les symptômes sont là : raideur,


douleur, craquement, grincement. Les sportifs découvrent
souvent leur maladie à ce stade.

• Le stade A : Tous les symptômes précédents sont là, et en plus


la maladie est tellement installée quelle est devenue difficile à
traiter. En bref, ça sent la prothèse !
Mes espoirs s’envolent avec mes doutes. Je me retrouve
dans les descriptions des symptômes et des poussées. Docteur
Maluné a dit juste : j’ai bien de l’arthrose.
En bref
L’a rth ro s e est une m a la d ie te lle m e n t ré p a n d u e q u ’e lle est
souvent vécue c o m m e un signe de v ie illis s e m e n t e t donc une
fa ta lité . L’â g e, le surpoids, l’h é ré d ité , les chocs, les m au vaises
positions, les c h arg es ré p é té e s et les m a la d ie s a rtic u la ire s
sont a u ta n t de fa c te u rs décle n c h a n ts .
La d o u le u r es t le p re m ie r des s y m p tô m e s , avan t la ra id e u r et
la d é fo rm a tio n des a rtic u la tio n s . Elle a p p a ra ît lo rs d ’un e ffo rt
physique, a van t de s’in s ta lle r au quo tidien.
Et c o m m e l’a rth ro s e e s t une m a la d ie évo lu tive, il ne vous res te
p lus q u ’à la c o m p re n d re , à l’a c c e p te r... et à l’aim er.
Les injections,
les infiltrations
et la chirurgie
l peut paraître étrange d’aborder le sujet des injections
I et des traitements chirurgicaux si tôt. Pourtant c’est
bien ainsi que cela s’est passé pour moi. Bien avant
d’évoquer la prise en charge de ma douleur, de m’accompagner
dans l’appréhension de ma nouvelle vie, on m’a sorti les aiguilles
et les bistouris. En même temps, cela m’arrangeait bien. Je
voulais guérir sur le champ et oublier tout ça.
OK, je vais mieux, psychologiquement. OK, j’accepte
d’avoir de l’arthrose. Mais je ne valide en aucun cas son
« irrémédiabilité ». Je veux faire mentir les statistiques. Je vais
faire ces injections d’acide hyaluronique et je suis absolument
convaincue que tout rentrera dans l’ordre.
C’est d’accord, je veux bien prendre sur moi et oublier mon
marathon pour cette année. Le timing me semble effectivement
un peu court, d’autant qu’à force de lever le pied, je ne suis plus
très en forme. Mon corps change, mes muscles fondent. Je ne
m’affine pas pour autant —ne rêvons pas ! De tonique, je deviens
flasque. Je m’obstine pourtant à m’entraîner, puisque Docteur
Cruel me l’a conseillé. Je marche sur les tapis de course et je
cours les week-ends avec mes amis. Du moins, pour être tout à
fait honnête, je leur claque une bise sur la ligne de départ et je
les laisse filer à leur rythme. Je me retrouve seule, à trottiner une
vingtaine de minutes, à 8 km/h, jusqu’à ce que la douleur arrive.
Je garde espoir, ces injections vont me sauver la vie.

Novembre

La viscosupplémentation
Je commence ma série d’injections. Elles doivent me permettre
de remplacer le liquide synovial de l’articulation par un gel
dont les caractéristiques sont les mêmes que celles d’un liquide
articulaire sain. Elles sont surtout utilisées, c’est vrai, dans les cas
d’arthrose du genou.
Votre cartilage baigne dans un liquide élastique et
visqueux : le liquide synovial. Ce liquide a deux rôles essentiels :
lubrifier votre cartilage et le protéger grâce à son l’élasticité. Il
pourrait également avoir un effet anti-inflammatoire local. Le
bon fonctionnement du liquide synovial dépend essentiellement
d’un de ses constituants : l’acide hyaluronique.
Dans votre articulation touchée par l’arthrose, l’acide
hyaluronique est moins abondant. Conséquence : le liquide
synovial perd son élasticité et absorbe moins bien les chocs.
La viscosupplémentation consiste donc à injecter dans votre
articulation de l’acide hyaluronique pour compenser le déficit.
Une fois l’injection faite, l’acide hyaluronique reste
dans le liquide synovial seulement quelques heures mais
son action dure plusieurs mois (6 à 12). Il agit par auto­
induction : il relance votre machine qui fabrique de nouveau
votre propre acide hyaluronique et améliore la qualité de
celui-ci.
Votre articulation est lubrifiée et retrouve de sa mobilité.
Vos douleurs s’atténuent et vous diminuez les quantités de
cachets (et du coup, leurs effets secondaires !). Bref, vous clouez
le bec à votre arthrose.
Et ça m arche ?
Vaut mieux être joueur et sortir le conditionnel des tiroirs ! On
ne se prononce pas radicalement sur le succès de ce traitement.
L’effet antidouleur a bien été prouvé scientifiquement, mais pas
l’effet protecteur du cartilage. Et en pratique, certaines personnes
sont satisfaites, d’autres pas du tout. Impossible de définir à
l’avance le profil des patients répondant favorablement aux
injections. Il est donc difficile de savoir si on bénéficiera de ces
injections tant que l’on n’a pas essayé. Personnellement, après
deux mois de patience, cela a marché sur moi.
Il existe sur le marché une tonne d’acides hyaluroniques
différents. Ils ont chacun des caractéristiques et des propriétés
thérapeutiques spécifiques. Mais aucun n’a été proclamé meilleur que
l’autre. D’après des essais cliniques, l’acide hyaluronique quel que soit
sa composition, fonctionnerait mieux qu’un placebo5. Mieux qu’un
placebo ! Voilà qui est encourageant ! Restons positifs. Il y aurait tout
de même une amélioration substantielle dans 80 % des cas.
5 Dans une étude comparant l’efficacité de différents traitements sur la douleur de
l’arthrose, des scientifiques ont conclu que les infiltrations d’acide hyaluronique sont
aussi efficaces que des anti-inflammatoires (AINSI sur la douleur au repos. Pour la dou­
leur liée au mouvement et pour les capacités fonctionnelles, l’acide hyaluronique semble
supérieur au placebo ou à une monothérapie par AINS. Petrella RJ et al. Les infiltrations
d'acide hyaluronique s o n t-e lle s efficaces dans la g on a rth ro se. Minerva 2003; Volume
2; Numéro 9; Page 152-154
Les effets bénéfiques pourraient être immédiats comme
se faire désirer quatre à six semaines. Vous pouvez renouveler le
traitement qui semble plus efficace si l’arthrose est à un stade
débutant et si elle n’est pas trop inflammatoire. Avec tous ces
« si » et un cierge, vos injections seront un excellent traitement
de prévention de l’aggravation de votre arthrose6.
Je joue !
Je choisis le programme le plus classique : trois injections de
2 ml, chacune étant espacée de huit jours. Il existe également
des injections monodoses de 6 ml jugées moins efficaces, ainsi
que d’autres gels qui, pour les mêmes volumes, apporteraient
une quantité plus importante d’acide hyaluronique.
Bref, les techniques de viscosupplémentation évoluent.
Le traitement que l’on vous propose aujourd’hui n’est
certainement pas celui d’hier ou celui de demain. Il ne
ressemble pas non plus à celui de votre voisin ou de votre
tante Berthe.
J’arrête les dates avec l’assistante de mon Docteur Briserêves,
et je pars en quête de mon produit miracle. N ’attendez pas la
dernière minute. Une heure et trois pharmacies plus tard, je me
résigne à le commander directement au laboratoire.
Une fois en possession du produit, vous devez le conserver
dans son emballage, à l’abri de la chaleur, du froid et de
l’humidité. L’assistante a été formelle : « sinon cela risque de
modifier les composants chimiques de l’acide hyaluronique ».
N ’habitant ni sous les tropiques, ni en Sibérie, je pense pouvoir
rester sereine.
6 D’après les dires du Docteur David Cattan, chirurgien spécialiste du genou et auteur
d’articles et d'informations disponibles sur son site : http://www.institut-genou.com/
Hormis ces précautions d’usage, il n’y a rien de spécifique à
faire. Il est inutile de vous raser la rotule. Vous pouvez éventuel­
lement, choisir une jolie culotte et parfaire vos ongles de pieds.
Docteur Malembouché, après m’avoir broyé la main,
nettoie mon genou à la Bétadine et sort une grande aiguille.
Vous pouvez plier le genou ou garder la jambe allongée. Après
avoir testé les deux, plier le genou me permet d’être plus relaxée.
Rassurez-vous, la douleur est tout à fait supportable. Le tout
prend dix minutes, ce qui doit bien arranger la gestion de son
planning. Je ressens une petite gêne quelques heures après, le
temps que le produit se diffuse dans mon articulation.
Je ne pose pas de jours d’arrêt. En effet, bien que le repos
soit recommandé, l’immobilisation totale n’est pas nécessaire. Ce
qui veut dire : pas de vélo, de marche et encore moins de course.
Le début de mon cauchemar ! Je ne suis jamais restée plus de deux
jours sans pratiquer une activité physique, ce, depuis mes vingt
dernières années. Même ces dernières semaines, je continuais à
m’agiter. Et voilà que ces trois injections m’engagent pour un mois
entier de... rien. Vous vous interrogez certainement : « Et alors ?».
Ce « rien » devient pour moi vite ingérable. Je l’ignorais ou ne
voulais pas l’entendre mais je suis complètement droguée, camée,
dépendante à l’endorphine que je sécrète quand je fais du sport.
Je parle de ce moment d’euphorie, de grâce, de puissance, d’extase
que chaque sportif ressent au bout d’une vingtaine de minutes
d’effort. Cet état de bien-être qui persiste bien après l’activité...
J’ai beau me répéter qu’un mois, ça passe vite, privée de
mes endorphines, je plonge dans la toute première dépression de
ma vie. Je n’ai plus le goût à me lever, travailler, à parler, à rire, à
bouger. Je pleurniche sans trop savoir pourquoi. Et que fait une
femme malheureuse ? Je vous le donne en mille : elle plonge dans
son frigo. En quelques jours, je me dilate, je prends du poids, j’ai
donc un peu plus mal aux genoux, je pleure donc un peu plus, je
mange alors un peu plus, et ainsi de suite.
Tout m’agace. Je romps avec mon amoureux qui prétend
que tout va s’arranger. Je me détourne de mes amis qui osent
prendre de mes nouvelles, comme de ceux qui font comme
si de rien n’était. Je crie sur ma môman qui compatit. Je me
braque contre mon père qui pense que mon « mal de genoux
est la concrétisation de mon choix de ne plus avancer dans
ma vie d’aujourd’hui ». Je m’isole. Chaque soir, je me promets
mollement de me ressaisir dès demain. Je tiens jusqu’à la pause-
café. Je me perds. Il ne me reste qu’à prier pour que ces injections
fassent un miracle. Je suis à l’affût de la moindre amélioration.
Il me faudra patienter deux mois pour sentir mes douleurs
diminuer.

Voilà une solution rapide, sans douleur et idéale pour les arthroses
m odérées et peu inflam m atoires. Les injections peuvent coûter
entre 100 et 300 euros selon les honoraires et la m éthodologie
choisie. Si elles sont prescrites et réalisées par un spécialiste
rhum atologue, chirurgien ou radiologue, elles sont rem boursées
par la Sécurité sociale et les m utuelles une fois par an et pour
chaque genou s u r la base d ’une série de trois injections. Les effets
peuvent être im m édiats com m e se faire attendre deux m ois et
durent géné ralem en t entre six et douze mois. L’acide hyaluronique
est très bien toléré par les articulations. Les injections peuvent
donc être répétées chaque année. Il ne vous reste plus qu’à esp érer
faire partie des gagnants.
L'infiltration de corticoïdes
Je vous le précisais en introduction, je n’ai pas testé toutes les
techniques chirurgicales7. Jusqu’à aujourd’hui, des méthodes plus
naturelles m’ont permis de ne pas avoir recours aux bistouris.
C ’est d’ailleurs tout l’objectif de ce livre : vous permettre d’éviter
les blocs opératoires et les actes définitifs comme la pose d’une
prothèse. Rassurez-vous, il existe, avant de vous amputer de tous
vos membres, de nombreuses alternatives.
Si vous n’avez rien tiré des injections d’acide hyaluronique,
que vous êtes convaincu qu’elles auraient été plus efficaces dans
vos rides que dans vos genoux, si vos antalgiques ne réussissent
plus à réduire vos douleurs, gardez espoir. L’injection de
corticoïdes peut vous soulager.
Qu’est-ce donc ?
L’infiltration de corticoïdes consiste à injecter une substance anti­
inflammatoire à base de cortisone dans votre articulation. Ne soyez
pas effrayé, ce traitement n’aura aucun effet sur votre poids, il est
donc inutile de vous lancer dans le dernier régime à la mode du
Docteur Jaifaim. Le passage dans le sang de la cortisone localement
administrée est beaucoup trop faible pour vous faire gonfler. Seuls
les diabétiques peuvent être légèrement perturbés. Les corticoïdes
injectés sont des hormones synthétiques identiques à celles qui
sont sécrétées par vos glandes surrénales.
En pratique
Que je suis chanceuse ! L’articulation du genou étant
superficielle, elle est très facile à atteindre. La technique n’est pas
7 Parmi les plus courantes, le lavage articulaire, l’arthroscopie, la greffe du cartilage,
l’ostéotomie et la prothèse.
révolutionnaire : une aiguille sur une seringue, une piqûre dans
l’articulation de votre genou désinfecté, un petit pansement et
un bonbon. L’injection ne devrait pas vous faire plus mal qu’une
prise de sang. La seule possibilité de vous faire momentanément
grimper aux rideaux serait qu’un nerf soit effleuré. Alors si vous
êtes douillet ou poissard, vous pouvez toujours demander une
petite anesthésie locale.
Le liquide injecté contient des petits cristaux remplis de
corticoïdes. Ces cristaux vont progressivement se dissoudre tout
au long de la semaine qui suit l’injection, ce qui prolonge son
action.
Après l’infiltration, vous pouvez sentir une douleur
persistante. Laissez votre genou au repos et patientez quelques
heures que vos maux s’estompent. Si les cristaux sont mal injectés,
vous pouvez souffrir un ou deux jours. Des anti-inflammatoires
vous aideront à patienter le temps que les corticoïdes fassent effet.
Et ça m arche ?
Ce traitement est particulièrement efficace dans les arthroses
très évoluées. On estime qu’un tiers des patients sera soulagé
durablement, un tiers sera soulagé seulement quelques semaines
et un tiers n’obtiendra aucun effet8. Si vous faites partis des deux
premiers tiers, en quelques heures - au pire quelques jours -, les
corticoïdes calmeront rapidement vos douleurs et gonflements.
Leurs prouesses sont plus rapides que l’acide hyaluronique mais
durent moins longtemps, de un à deux mois.
Vous pouvez faire jusqu’à trois infiltrations par an et par
articulation. Si par malheur, vous faites partie de la minorité de
B Selon le Docteur Yves Rouxel, spécialiste en chirurgie orthopédique, arthroscopie et
traumatologie du sport http://www.docteurrouxel.com/arthrose-genou.html
personnes à ne pas ressentir les effets escomptés des corticoïdes,
il est inutile de vous obstiner et d’en faire une quatrième. Elle ne
sera pas plus efficace que les précédentes.
Deux à trois semaines plus tard, selon les préconisations
de votre médecin, vous pouvez tenter de nouveau une injection
d’acide hyaluronique.

En bref
Quand votre arthrose est bien installée et que vos anti-inflam m atoires
n'ont plus d’effets, les injections de corticoïdes peuvent devenir alors
une solution en attendant la mise en place d'une prothèse.
Vous pouvez vous a d re s s e r à v o tre m é d e c in , votre
rh u m a to lo g u e ou v o tre s p é c ia lis te . Les injections ne coûtent
pas g ra n d -c h o s e et sont re m b o u rs é e s p a r la S é c u rité sociale,
selo n les h o n o ra ire s de v o tre p ra tic ie n .
Elles vous soulagent trè s ra p id e m e n t et ce pendant quelques
sem aines. Vous pouvez en faire jusqu'à quatre p a r an. N éanm oins
ne pas dép a sser deux injections p a r an est plus raisonnable.

Le lavage articulaire
Si vous ne venez pas à bout de vos douleurs avec une visco-
supplémentation et une infiltration de corticoïdes, cela peut être lié à
la présence de débris cartilagineux et de substances irritantes dans votre
articulation. Le lavage articulaire consiste à dissoudre ces éléments.
Q u'est-ce donc ?
Il s’agit d’une technique réalisée avec du sérum physiologique
salé, qui va permettre de vous débarrasser des impuretés qui se
promènent dans vos articulations. Ces impuretés sont des débris
de cartilage qui peuvent provoquer des inflammations. Le but du
lavage est d’éviter les inflammations et de diminuer la douleur. Il
est plutôt réservé aux arthroses peu évoluées.
En pratique
On se rapproche de Grey’s Anatomy9 ! Ce geste est pratiqué
en milieu hospitalier avec tout le dispositif pour éviter les
risques infectieux : champs stérile, rasage et antiseptique pour
votre genou, chapeau et masque pour vous, tenue de guerre
stérile pour votre docteur Mamour10. Après une anesthésie
locale, on introduit sur le bord externe de votre genou endormi
une première aiguille appelée « trocard ». On introduit un
second trocard sur le bord interne, relié à un petit tuyau qui
permet l’écoulement de deux litres de sérum physiologique vers
l’extérieur, par la première aiguille.
Le lavage dure une heure environ et reste peu douloureux
malgré les 2 mm de diamètre des aiguilles. Vous resterez allongé
quelques heures avant de remarcher. Vous aurez juste deux
pansements : le premier directement en contact de la plaie qu’il
faudra garder une semaine et qu’une infirmière vous enlèvera
et le deuxième qu’il faudra vous enlever deux jours après. Si
votre genou devient très douloureux ou qu’il se met à gonfler,
interrogez votre médecin. Les risques infectieux sont rares,
hormis ceux liés à l’utilisation d’ustensiles non stériles. La mise
au repos de votre articulation est conseillée pendant deux à
trois jours.
9 Célèbre série américaine qui filme les coulisses d'un hôpital et qui émoustille les
midinettes.

10 Petit surnom du séduisant Dr Derek Shepherd, héros de la série qui émoustille les
midinettes.
Et ça m arche ?
Un patient sur deux confirme des effets bénéfiques six mois
après le geste. Des chercheurs de l’université de Manchester
ont mené des expériences qui peuvent être résumées ainsi : les
cellules des articulations arthrosiques ont tendance à gonfler,
mais une eau salée peut les faire dégonfler. Ces chercheurs
assurent que les bénéfices sont identiques, que l’on injecte une
solution saline ou que l’on plonge l’articulation dans un bain
salé chaud, ou encore qu’on entoure l’articulation de bandages
plongés préalablement dans de l’eau salée. Ce phénomène
expliquerait aussi pourquoi les sources d’eau chaude ont du
succès auprès de ceux qui souffrent d’arthrose et pourquoi des
études ont trouvé qu’un séjour à la mer morte est bénéfique
aux patients.
La diminution de la douleur n’est pas immédiate et peut
se faire attendre quelques semaines et les effets bénéfiques
peuvent durer jusqu’à un an. Le lavage peut être ensuite
répété. Généralement, on profite de ce rendez-vous chirurgical
pour vous raboter un os ou pour ré-axer une articulation. On
peut également profiter de la présence de deux aiguilles dans
l’articulation pour injecter un corticoïde à la fin du lavage ou
pour faire une infiltration d’acide hyaluronique.

C'est votre rh um atolo gue ou votre chirurgien qui décide de


ce geste. Il décide aussi de la pertinence de l’associer à un
au tre tra ite m e n t ou à une injection. N éanm oins, m ê m e si le
so u la g em en t reste alé a to ire ou tem p o ra ire , le lavage peut vous
p e rm e ttre de c a lm e r vos douleurs et passer un cap.
La prothèse
J’aimerai tellement retrouver ma vie d’avant que je suis prête à
envisager la chirurgie. Foutue pour foutue : qu’on m’ampute s’il
le faut ! Qu’on me greffe une paire de guibolles ! Mettez-moi des
spatules ! Je m’en moque ! Je serais l’Aimee Mullins11 made in
France. Du haut de mes jambes en fibre de carbone, je régnerai
sur les pistes d’athlétisme, je pourrai enfin mesurer lm80 et je
poserai pour les magazines.
Qu’est-ce donc ?
Il ne me reste plus qu’une injection d’acide hyaluronique débutée
en novembre, j’aborde le sujet avec Docteur Sancœur.

- Et si les injections ne fonctionnaient pas, vous me


proposeriez une prothèse ?
- Savez-vous ce qu’est une prothèse ?
- Le moyen de retrouver ma vie d’avant ?
- La fonction d’une articulation dotée d’une prothèse, ne
sera jamais aussi bonne qu’une articulation normale. Vous
ne retrouverez pas votre vie d’avant mais un mouvement
aussi proche que possible de la normale.
- Je ne vous aime pas !
- Mais surtout, il s’agit d’une décision importante qui
ne se prend pas à la légère. Elle dépend de votre
niveau de souffrance, de la raideur de vos articulations,
de l’importance de votre handicap, de vos lésions

11 Aimee Mullins est une athlète handisport, actrice et mannequin américaine. Elle naît
avec une hémimélie qui lui vaut d'être amputée sous le genou à l'âge d'un an. Quelques
années plus tard, elle remporte des médailles et des prix d'interprétation et défile pour
les plus grands stylistes.
radiologiques, de votre âge, de votre profession et vos
antécédents. Et les matériaux utilisés s’usent au bout de
15 à 20 ans. Ils s’usent d’autant plus rapidement chez
un patient comme vous, jeune et actif. Et pour finir,
remplacer une prothèse est une intervention possible mais
délicate, nécessitant fréquemment des greffes osseuses.
C ’est pourquoi je ne propose pas, sauf cas particulier, la
pose d’une prothèse chez une personne de moins de 60
ans.
- Je vous déteste !
- Cette opération ne pourra être envisagée que lorsque vous
aurez essayé tous les moyens thérapeutiques, médicaux
ou chirurgicaux.
- Je vous hais !
En pratique
Si vous, vous avez le droit à une prothèse, sachez qu’il s’agit d’une
intervention maintenant couramment pratiquée. En France,
chaque année, 100 000 personnes sont opérées. Prévoyez une
semaine d’hospitalisation, quatre à six semaines en centre de
rééducation, trois mois d’arrêt de travail et un semi-remorque
de patience.
Il existe pour votre genou plusieurs types de prothèses.
Les prothèses totales remplacent l’ensemble de votre articulation
abimée. Les prothèses partielles remplacent uniquement la
partie de votre cartilage abimée. Généralement, une prothèse est
constituée de deux éléments métalliques séparés par un élément
en plastique qui remplacent la partie usée de votre articulation.
La prothèse est fixée dans l’os par du ciment spécifique ou par
des « colles biologiques ».
Avant l’opération, on peut vous recommander des exercices
de renforcement musculaire pour les muscles qui vont entourer
la future prothèse. Si vous venez de faire une infiltration, il
vous faudra patienter plusieurs mois avant de programmer
l’intervention afin d’éviter d’éventuelles infections possible avec
les corticoïdes.
L’intervention dure entre une et deux heures et se fait sous
anesthésie générale ou locorégionale. Cette dernière consistera à
injecter le produit anesthésique dans les racines nerveuses à leur
émergence de la moelle épinière.
Le quatrième jour après l’opération, la balle passe dans
votre camp et vous devenez acteur de votre remise en forme.
Vous pouvez reprendre la marche, aidée de vos béquilles. La
rééducation vous permettra de retrouver de l’amplitude dans
vos mouvements. Après un mois, vous pourrez revendre vos
béquilles sur « leboncoin.fr ». Les douleurs et votre démarche
approximative de clopin-clopant disparaîtront au bout de trois
mois. Vous pourrez alors reprendre le travail. Le résultat n’est
définitif que six à douze mois après l’opération.
Et ça m arche ?
Dans 90 % des cas, la pose d’une prothèse permet de faire
disparaître la douleur et de redonner un genou mobile.
Le risque de complications est minime, hormis celui lié
à toute intervention chirurgicale (infection, hémorragie, risque
anesthésique...). La reprise de la marche et la rééducation évite
tout risque de phlébite. Les ennuis peuvent venir de la pose de
la prothèse. Elle peut être mal positionnée ou se détacher de l’os
auquel elle est fixée. Mais, rassurez-vous, ce cas de figure reste
rare !
La prothèse vous permet de continuer à vous déplacer alors
qu’il y a vingt ans, l’arthrose finissait par vous clouer sur une
chaise. En revanche, elle ne vous permet pas de vous inscrire à
un triathlon. Il est conseillé de reprendre une activité physique
au plus tard six mois après votre opération mais de rester
très vigilant. Des activités physiques intenses et avec impact
comportent des risques d’usure et de défaillance mécanique ou
osseuse. Les matériaux de votre prothèse s’usent et peuvent se
rompre sous un choc important ou après la répétition de micro
chocs. L’os entourant la prothèse peut aussi réagir à des excès
de sollicitations et se fracturer ou se desceller. Votre activité
physique se limitera à de la marche sur du plat, de la voile, de la
plongée, du bowling, du vélo, du golf, de la gymnastique, de la
sophrologie et du qi gong. J’ai juste envie de me pendre !
Une prothèse s’use et se remplace tous les quinze ans. Son
remplacement et les soins post opératoires sont toujours plus
délicats que lors de la première pose. Etant donné mon âge et
si je ne meurs pas avant d’overdose de Nutella, je devrais subir
trois opérations.

En bref
C’e s t v o tre c h iru rg ie n qui d écid e de la pose d 'u n e p ro th èse.
La décision se pren d en fonction de v o tre é ta t de s an té , de celui
des lig a m e n ts e n to u ra n t vos a rtic u la tio n s e t de l’in te n s ité de
vos d o u le u rs .
L’a c te n ’est pas de la ro upie de s a n so n n et. En d ’a u tre s te rm e s ,
la p ro th è s e d evien t d ’a c tu a lité lo rs q u e to u te s les a u tre s
a lte rn a tiv e s se sont m o n tré e s vain es . C o m p te z six m ois e n tre
la pose e t un re to u r à une vie p re s q u e n o rm a le .
Le coût d ’une p ro th è s e de genou v a rie e n tre 2 000 et 3 000
euros, selon le m é d e c in . D ans les é ta b lis s e m e n ts pub lics ou les
clin iq u e s p rivées con v en tio n n ées, l’A ssu ran ce m a la d ie prend
d ire c te m e n t en ch arg e 80 à 100 % de vos fra is d ’h o sp italisatio n .
Le tic k e t m o d é ra te u r et le fo rfa it h o s p ita lie r sont à votre
c h a rg e 12.
Au bout de quin ze ans, vo tre p ro th è s e se ra usée. Et co m m e il
est p lus fa c ile de p o s e r une p ro th è s e que de la re m p la c e r, vaut
m ie u x é v ite r les co m p licatio n s , e t donc é v ite r ta n t que possible
la p ro th è s e .

12 Le forfait hospitalier représente la somme versée au titre des frais d’hospitalisation


si vous êtes hospitalisé plus de 24 heures. Il est fixé à 18 euros par jour. Il n’est pas
remboursé par la Sécurité sociale mais par certaines mutuelles. Le ticket modérateur
est la partie des dépenses de santé qui reste à votre charge après le remboursement de
la Sécurité sociale, avant déduction des participations, franchises médicales ou forfait
hospitalier. Il vous coûtera 20 % de vos frais d'hospitalisation.
Faire son deuil
Décembre
Cela fait deux semaines que j’ai reçu la dernière injection
d’acide hyaluronique et toujours pas la moindre amélioration.
Les bénéfices peuvent en effet se faire attendre entre quatre et
six semaines. Docteur Tumeverraplus s’était pourtant montré
positif pour une fois. « Les genoux de sportifs réagissent
particulièrement bien aux viscosupplémentations » m’avait-il
affirmé. Les miens sont rouillés comme ceux d’une vieille poupée
Barbie. Me déplacer m’oblige à redoubler d’ingéniosité. Je repère
tous les tapis roulants, escalators, rampes, ascenseurs et facilités
pour handicapés.
Arrive le jour de la Saintélyon, la mythique course à pieds
nocturne entre Saint-Etienne et Lyon à laquelle j’étais inscrite
dans ma « vie d’avant ». J’avais à l’époque embringué des amis
parisiens dans cette aventure en trouvant génial de présenter
des sportifs de la capitale à mes potos lyonnais et de courir tous
ensemble. Des fois, je me bafferais !
Ils sont tous au rendez-vous, dans leurs collants thermo-
isolants, entassés dans mon salon. Je n’ai pas d’autre choix que
de faire bonne figure, d’assurer l’ambiance, le logement et la
plâtrée de pâtes avant le départ. Je pense quelques secondes
à arroser la sauce tomate de laxatifs. Mais je suis résignée.
D ’une part, je souffre, rien que d’aller de la cuisine au salon,
et d’autre part mon régime chocolat-Haribo a eu raison de
ma condition sportive. Je n’ai plus aucun doute sur le fait
d’être incapable de courir ne serait-ce que cinq kilomètres. Je
les soutiens toute la nuit par SMS et les récupère à l’arrivée.
Je suis tout simplement fïère d’eux et contre toute attente,
heureuse d’être à leur côté, même de l’autre côté des barrières.
Quelque chose a changé.
Je pense alors à mes cours de management et à la « courbe
du deuil » d’Elisabeth Kübler-Ross'3. Il s’agit d’un processus
naturel par lequel vous passez lorsque vous devez faire face à un
changement soudain. Il peut être plus ou moins long, mais il est
indispensable si vous ne voulez pas rester bloqué dans la nostalgie
et le « C’était mieux avant ». Finalement, je suis exactement le
cheminement décrit par l’analyste, composé des deux phases.
La phase descendante
Je viens de terminer cette première phase qui pique les yeux et
fait pleurer. Je me suis enfermée dans une attitude négative. Je
me suis tournée uniquement vers le passé. Dans cette période
contre-productive, j’ai vécu différents paliers :

• Le choc : À l’annonce du diagnostic, j’ai été tellement sidérée


que je me souviendrai de ce moment toute ma vie. Il fera
sûrement parti du film ultime, lorsque je passerai l’arme à gauche.13

13 Elisabeth Kübler-Ross est une psychiatre et une psychologue helvético-américaine,


pionnière de l’approche des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie. C'est dans
son premier livre On Oeath and Dying, traduit en français sous le titre Le s derniers instants
de la vie (Labor et Fides, 2011) qu’etle expose les différentes étapes de la courbe du deuil.
• Le déni: Il a été d’autant plus important chez moi que ce
changement touche à quelque chose d’essentielle, ma santé.
• La colère : Elle s’est traduite par un sentiment d’injustice et par la
recherche d’un responsable. J’ai longtemps pointé du doigt ma salle
de sport et ses cours de biking que l’on m’encouragait à enchaîner.

• La peur de l'inconnu : J’ai eu peur de cette vie nouvelle avec des


difficultés nouvelles. Cette phase s’est traduite par une période
de stress et d’anxiété, des nuits blanches passées à réfléchir à
comment changer mes habitudes, comment tout recommencer,
comment retrouver un équilibre.

• La tristesse, les regrets et la nostalgie : J’ai pris conscience


de ce qui a été perdu et surtout du caractère définitif de cette
perte. C ’est le début de l’acceptation. Cette étape décisive a
été délicate. La tristesse s’est muée chez moi en abattement,
en découragement, en nostalgie, jusqu’à se transformer en
dépression que j’ai tenté d’étouffer à coup de bonbons et de
chocolat. J’ai eu l’impression d’aller vers le pire, alors que cette
étape a clos la descente pour enfin aller vers le renouveau !
La phase ascendante
C ’est la remontée après la descente ! C’est la surface après le fond
de la piscine ! C’est le bout du tunnel ! Cette phase a également
plusieurs étapes :•
• L’acceptation : Je décide de me tourner vers l’avenir et de
« faire avec ». Je ne suis plus enfermée dans le deuil et je décide
que le mouvement devient possible.
• Le pardon à moi-même : Je me libère de la culpabilité, je ne
m’en veux plus d’avoir fait ce qu’il ne fallait pas ou d’avoir mal fait.
• Le pardon aux autres : J’arrête de m’en prendre à ceux qui vont
bien, ceux qui ne me comprennent pas, ceux qui ne m’ont pas prévenu.

En cette fin de mois de décembre, je comprends et accepte


l’irréversibilité de ma maladie. Je comprends et accepte que
mes injections me soulagent mais ne fassent pas de miracle.
Je réalise que je ne veux pas passer ma vie à pleurer. Je réalise
qu’il n’appartient qu’à moi de désirer vivre heureuse. Je sais
que je vais chercher et trouver mes solutions pour transformer
les contraintes de ma maladie en opportunités. Je sais que j’y
arriverai. Je sais que je ressortirai grandie de cette expérience.
Je termine « ma courbe de deuil » avec une quête de sens
et de renouveau. Je suis certaine de trouver des bénéfices à cette
nouvelle situation. Je ne sais pas encore lesquels. Ce sera la
révélation, le cadeau caché.

En bref
M on co n s eil : ne re s te z pas to u rn é s u r le passé. N e vous laissez
pas a b a ttre . N e d é m is s io n n e z pas. Oui, p le u re z un bon coup, si
cela vous fa it du bien.
Soyez p e rs u a d é que vous re b o n d ire z e t s u r vos geno ux et vers
d ’a u tre s ho rizo n s : « Le m on de d é te s te le c h a n g e m e n t, c’est
p o u rta n t la s e u le chose qui lui a p e rm is de pro g resser. » u
À fo rce de v o u lo ir, vous o b tie n d re z.

H Surnommé « Boss Kettering », Chartes Franklin Kettering a déposé plus de 300 brevets
dans des domaines très divers, se spécialisant tout de même dans le secteur automobile.
Les traitements
de la douleur
Janvier
Elevée dans la tradition judéo-chrétienne, j’étais convaincue
qu’il me fallait vivre avec la douleur et éviter de prendre des
médicaments. Voilà pourquoi, j’ai attendu le mois de janvier
pour me pencher sur le sujet. En cas de poussées, je restais
allongée, à renifler. Voilà une belle erreur ! Avoir de l’arthrose ne
veut pas dire être condamné à souffrir. Il faut au contraire vous
inscrire dans la démarche inverse. La première étape de votre
renaissance est d’apprendre à maîtriser la douleur.
Je n’ai pas pris l’ensemble des médicaments qui suivent et
ne pourrai donc vous dire quelle efficacité tous auraient pu avoir
sur moi. En effet, dans ma quête à la guérison, je me suis vraiment
orientée vers des méthodes les plus naturelles avec le moins de
médicaments possible. Néanmoins, je m’y suis intéressée de près.
En effet, face à l’arthrose et ses douleurs, nous ne sommes pas
tous logés sous la même enseigne ! Certains vivent toute leur vie
sans jamais avoir eu recours à des cachets et d’autres souffrent le
martyre et ne peuvent plus bouger tant qu’ils n’ont pas pris leur
antidouleur.
Ainsi, un chapitre sur l’accompagnement médicamenteux
de la douleur me semblait incontournable. Je l’ai écrit en
croisant des informations récoltées auprès de mon médecin, mon
pharmacien et de nombreux sites internet. Tous concordent dans
le même sens.

Premier réflexe : les antidouleurs

Si vous avez mal, n’hésitez pas à avoir recours à des antalgiques


périphériques, appelés aussi analgésiques. On commence par du
paracétamol (Doliprane, Dafalgan, Efferalgan...). S’il n’y a pas
de signes d’inflammation (rougeur, chaleur), cela peut suffire. Il
est mieux toléré que l’aspirine (surtout au niveau de l’estomac)
et peut donc être pris sur le long terme. Ayez à l’esprit que la
douleur est prise en charge plus efficacement quand on utilise le
paracétamol sans attendre, dès que l’on commence à avoir mal.
4 g par jour maximum en 4 à 6 prises. Attention : à forte dose,
pris pendant trop longtemps, le paracétamol peut avoir des effets
néfastes sur le foie.
Si le paracétamol ne vous permet pas de venir à bout de
la douleur, le médecin peut vous prescrire des « antalgiques de
niveau II » : codéine, tramadol, néfopam. Ceux-ci peuvent avoir
des effets secondaires (troubles digestifs, somnolence, vertiges,
nausées...). Parlez-en avec votre médecin.

Les anti-inflammatoires
Lors des poussées, le risque de détériorer votre cartilage est plus
important. Plus vite vous contrez la crise, plus vous limitez
les lésions au niveau de l’articulation. Les anti-inflammatoires
aident à stopper votre inflammation. Il existe deux familles
d’anti-inflammatoires :
Les anti-inflammatoires stéroïdiens :
Ce sont des dérivés du cortisol et de la cortisone. En cas
d’arthrose, ils sont injectés directement dans l’articulation
comme nous l’avons vu page 45.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (sans
cortisone) ou AIN S :

Parmi les AINS les plus classiques, on trouve l’ibuprofène (Advil)


et l’acide acétylsalicylique (aspirine). Les AINS sont nombreux
et la plupart d’entre eux peuvent être utilisés dans l’arthrose.
Il n’y a pas un plus efficace qu’un autre. Tout dépend de votre
constitution. L’un peut être très efficace pour moi et inefficace
pour vous. Votre médecin saura vous conseiller.
Ils sont prescrits pour une durée courte, un maximum
de dix jours et à la plus petite dose efficace possible. Ils ne se
prennent pas à la légère. On vous recommandera certainement
en accompagnement, des médicaments pour protéger votre
estomac d’éventuels problèmes gastriques, surtout si vous n’êtes
pas tout jeune et si vous avez eu un ulcère. À dose élevée,
l’ibuprofene augmente le risque cardiovasculaire.
Vous trouverez aussi les coxibs, comme le Célebrex ou
l’Arcoxia. Ce sont des nouveaux anti-inflammatoires qui ont la
même efficacité que les AINS classiques mais avec moins d’effets
secondaires. Ils sont associés à des problèmes cardiovasculaires.
Evitez-les si vous avez un terrain à risque. Vous pouvez aussi
souffrir d’allergies, de problèmes de reins et de perturbations de
la coagulation du sang.
Ne vous autoproclamez pas pharmacien et adressez-vous
à votre médecin. Ne mixez jamais les anti-inflammatoires entre
eux, ni de l’aspirine avec un autre anti-inflammatoire.
Vous pouvez aussi appliquer sur vos articulations des gels
ou pommades anti-inflammatoires. Ils agissent rapidement, tout
en se diffusant très peu dans le sang ce qui restreint les soucis
d’estomac. Ici aussi, laissez tomber les expériences et demandez
conseil à votre médecin.

Les médicaments pour retarder L'évolution


de la maladie

Il existe des médicaments spécifiques pour l’arthrose qui


diminuent l’intensité de vos douleurs et aident à retarder la
détérioration de votre cartilage. Ce sont ceux que j’ai pris
durant trois mois, à mes débuts de jeune malade novice. Je
pense qu’effectivement, en complément des injections d’acide
hyaluronique, ils ont su me soulager. Concernant leur pouvoir de
retarder la détérioration de mon cartilage, j’ai tellement multiplié
mes chances de succès au point de ne pas savoir si je leur dois
mon salut. Je pense, que seule une combinaison d’actions
salvatrices peut vous guérir.
Ce sont des anti-arthrosiques symptomatiques d’action
lente (AASAL) : Chondrosulf, Structum, Voltaflex, Flexea
ou Zondar. Ils sont constitués de glucosamine, chondroïtine
sulfate, des insaponifiables d’avocat et de soja ou de
diacérhéine.
Ils sont moins actifs que les anti-inflammatoires mais
représentent un traitement de fond, en opposition aux
médicaments antidouleurs qui soulagent en cas de crise. Ils
sont prescrits sous forme de cures, à durée plutôt longue.
Les effets bénéfiques ne sont pas immédiats mais continuent
plusieurs semaines après la fin du traitement. Soyez patient et
poursuivez le traitement au moins trois mois avant de juger de
leur efficacité.
Les effets indésirables sont rarissimes mais il revient tout
de même à votre médecin de vous prescrire les AASAL adéquats.
Il pourra également, en cas de fortes douleurs et en attendant que
le traitement devienne efficace, vous donner des antalgiques et/
ou des AINS15.

Les coups de pouce :


les chondro-protecteurs

Nous avons vu que votre cartilage est constitué d’eau, de cellules


appelées les chondrocytes, de collagène qui assure la solidité
du cartilage et de protéoglycanes, sortes de pièges à eau de vos
tissus cartilagineux constitués notamment de glucosamine et
de chondroïtine (lire page 27). Les protéoglycanes absorbent et
rejettent le liquide synovial contenu dans votre articulation. Ils
agissent contre l’inflammation, protègent et stimulent le cartilage.
Avec l’âge, l’organisme produit de moins en moins de
glucosamine et de chondroïtine. En effet, dans l’arthrose,
et probablement bien avant son déclenchement, les cellules
ne disposent plus, du fait de l’inflammation, des outils
biochimiques nécessaires pour transformer le glucose en
N-acétyl-glucosamine et en N-acétyl-galactosamine, les deux
15 Si vous voulez en savoir plus sur les doses et les bénéfices à attendre, je vous
conseille la lecture de : A rth ro s e , les solutions na tu relle s, du Dr Philippe Veroli aux
éditions Thierry Souccar.
types de sucres qui composent les protéoglycanes. L’arthrose
s’installe. Il faut donc tricher et trouver ces deux molécules
ailleurs.
Les suppléments de glucosamine et de chondroïtine
fournissent deux substances naturelles qui vont épargner aux
chondrocytes la tâche devenue quasi impossible de fabriquer
du cartilage (protéoglycanes) à partir du glucose. En apportant
des compléments « tout prêts » comme la glucosamine et la
chondroïtine, on contourne la difficulté et on permet aux
cellules, au moins en théorie, de se remettre à synthétiser du
cartilage.
La glucosam ine
Elle est extraite du cartilage de requin ou fabriquée à partir
d’une substance organique appelée chitine qui est extraite de
la carapace des crustacés (crevettes, langoustines, crabes ou
homards). La glucosamine synthétique ou marine est similaire
à celle qui est naturellement produite dans votre organisme par
les chondrocytes. Les compléments de sulfate de glucosamine
ont pour effet d’augmenter l’action lubrifiante du liquide
synovial et de ralentir la dégradation de votre cartilage. Ils ont
également des propriétés anti-inflammatoires. Comme souvent
avec les traitements naturels, l’effet de la glucosamine n’est
pas immédiat et vous demandera d’attendre entre une et huit
semaines. En revanche, la glucosamine est incorporée dans le
cartilage ; elle agit donc encore plusieurs semaines après l’arrêt
de la complémentation.
La glucosamine est pratiquement dépourvue d’effets
secondaires ce qui la rend préférable aux anti-inflammatoires
non stéroïdiens (AINS).
Le sulfate de chondroïtine
Naturellement fabriqué par l’organisme, le sulfate de chondroïtine
est trouvé dans les cartilages des articulations mais aussi dans les
os, la peau et la cornée.
Comme la glucosamine, il soulage les douleurs de l’arthrose
et ralentit la dégénérescence des tissus articulaires. Il entretient le
cartilage en assurant son élasticité. Et il favorise sa reconstruction
en contrant l’enzyme qui le détruit.
La chondroïtine de synthèse est fabriquée à partir de
cartilage de bovins. Elle est moins populaire que la glucosamine
car d’une part elle est plus chère et d’autre part les études
prouvant son efficacité sont moins nombreuses.
Que dit la science ?
Plusieurs études ont trouvé que le sulfate de glucosamine ou
l’association sulfate de glucosamine + chondroïtine ont des
effets bénéfiques sur la douleur et que ces substances diminuent
l’espace intra-articulaire. D ’autres études n’ont rien trouvé.
On peut résumer ces études de la manière suivante :•

• Il faut prendre ces substances pendant deux mois au minimum


pour espérer voir un bénéfice. Au-delà de six mois de traitement,
si aucun effet positif n’est enregistré, mieux vaut garder son
argent pour autre chose.

• La glucosamine semble plus intéressante que la chondroïtine.

Si la douleur est peu intense, il n’est pas sûr que ces


substances vous soulagent ; en revanche, si elle est modérée à
significative, vous pourriez tirer un bénéfice.
En bref
T ra ite r la d o u le u r vous p e rm e t de c o n tin u e r à fa ire fo n c tio n n e r
vos a rtic u la tio n s et donc de lu tte r c o n tre l’é volu tion de vo tre
a rth ro s e .
N e p e rd e z pas de vue que les a n ta lg iq u e s et les a n ti­
in fla m m a to ire s p e u v e n t s o u la g e r m a is ont aussi de n o m b reu x
e ffe ts sec o n d a ire s qui ne sont pas sans co nséquence. C’est
p o u r c e tte raison q u 'il p e u t ê tre in té re s s a n t d ’a v o ir rec o u rs à la
g lu c o s a m in e (1 5 00 m g /j) e t à ta ch o n d ro ïtin e (1 200 m g /j).
D e m a n d e z co n s eil à v o tre m éd e cin e t re s p e c te z ses
p re s c rip tio n s . T y p iq u e m e n t, vous p o u rrie z c o m m e n c e r
v o tre cure avec u n iq u e m e n t du s u lfa te de g lu co sam in e
(1 5 0 0 m g /j) p e n d a n t tro is à six m ois. Si vous ne percevez
aucu n e ffe t, assoc iez les deux subs tances p en d an t 2 à 3 m ois
s u p p lé m e n ta ire s . Si vous ne voyez to u jo u rs aucun bén éfice,
in u tile de s ’e n tê te r.
Le sport
l est temps de me réconcilier avec mon corps abandonné.
I Je le regarde, je le touche, je le réhydrate, je l’épile, je
l’habille avec de nouveaux vêtements. Je travaille à
l’accepter comme il est, avec sa petite dizaine de kilos en trop,
ses muscles relâchés et ses amas graisseux. Je veux me remettre
au sport et arrêter de le rendre responsable de ma maladie. Je sais
en effet qu’une reprise pourrait véritablement m’être bénéfique.
Le sport est bon pour la santé. Il améliore le système
cardiovasculaire et le système respiratoire. Il fait perdre la masse
graisseuse. Il agrandit le seuil de la douleur. Mais dans mon état,
est-ce bien raisonnable ?

Oui, le sport est recommandé quand on a de


l’arthrose !

Contrairement aux croyances d’usage, le sport est non seulement


recommandé mais fait partie intégrante de votre traitement.
Rester avachi ne vous permettra pas de freiner l’arthrose. Au
contraire, votre cartilage s’use davantage s’il n’est plus sollicité.
En plus, la sédentarité conduit à la prise de poids, tant appréciée
de Dame Arthrose.
MA PR A TIQ U E S P O R T IV E A - T - E L L E P R É C IP IT É M O N A R T H R O S E ?
; C o m b ien de fois a i-je en te n d u « tu en as trop fait, c'est la
j co u rse qui .... to u te s ces h eu res de s p o rt qui .... tous ces cours
: de vélo qui... » ? Le s p o rt n 'est pas l'u n iq u e re s p o n sab le de
j m on a rth ro s e et les te n a n c ie rs de m a s a lle de sp o rt ne sont
j pas à guillo tin er.
: Tout d'ab o rd , tous les s p o rts n 'on t pas les m ê m e s
j rép e rc u s s io n s s u r les a rtic u la tio n s . P a r e x e m p le, le vélo, la
; n atatio n ou le footing, lo rs q u 'ils sont p ra tiq u é s en ligne droite,
: sont n e tte m e n t m oin s ris q u é s s u r le plan a rtic u la ire que les
; sp o rts co lle c tifs te ls que le fo o tb a ll ou le rugby. On com p te
; m oin s de v ic tim e s d ’a rth ro s e chez les c o u re u rs que chez les
: a n c ie n s fo o tb a lle u rs . En suite, le niveau de p ra tiq u e co m p te
j aussi. Les ris q u e s d'un s p o rtif a m a te u r sont n e tte m e n t m oin s
; im p o rta n ts que ceux d'un p ro fe s s io n n e l ou d ’un co m p étiteu r.
: Oui, la c o u rse s o llic ite vos a rtic u la tio n s . À ch aq u e fo u lée, les
j p ressions é c ra s e n t le c a rtila g e s u r q u e lq u e s d ix iè m e s de
• m illim è tre s . M ais cet é c ra s e m e n t ne d u re pas et le c a rtila g e
■ rep re n d sa ta ille n o rm a le dans les deux h e u res qui suivent la
| fin d 'u n e course « n o rm a le » u . Le ris q u e d 'a rth ro s e a u g m e n te
; selon la vitesse m o ye n n e et la dista nce p a rc o u ru e. P o u r ne pas
: p re n d re de ris q u e, il fa u d ra it c o u rir en m oye nne à m oin s de
| 15 k m /h e t m oin s de 50 km p a r s e m a in e . Avec m on 11 k m /h
I to u t m o u illé de chaud e t m es 2 0 00 km p a r an, j'é ta is donc
p a rfa ite m e n t d ans les clous.
P lu s ie u rs é tu d e s ré c e n te s a ffirm e n t m ê m e que la course
est un e x c e lle n t m oyen de m a in te n ir les os, les m u sc les et
les a rtic u la tio n s en bonne san té et... de p ré v e n ir l a rth ro s e .

H JL Ziltener et al. Activités physiques D sp ort et a rth ro se . Revue médicale suisse


2012; 8 : 564- 70.
: D 'a u tre s s c ie n tifiq u e s ont m is en éviden ce que le ris q u e
; n 'e s t pas plus élevé de d é v e lo p p e r une a rth ro s e de la hanche
: ou de s u b ir une pose de p ro th èse chez les c o u reu rs à pied,
j voire m ê m e chez les m a ra th o n ie n s . Ils d é m o n tre n t m ê m e un
; b én é fic e c o m p a ré aux p e rs o n n e s p ra tiq u a n t la s im p le m a rc h e
: à p ie d 17. B ien sûr, en cas de s u re n tra în e m e n t et d 'h y p e r-
| so llic ita tio n , le s p o rt g é n è re des tra u m a tis m e s avec des
i co n s éq u en ces n éfa s te s s u r vos a rtic u la tio n s (lire page 36).
: Donc à la ques tion L e s p o r t d o n n e - t - i l d e l ’a r t h r o s e ?, on ne
j peut que fa ire une rép onse de N o rm a n d : ça dépend ! Il est
I c e rta in que si vous ne p ré s e n te z aucu n fa c te u r de ris q u e et si
: vo tre p ra tiq u e est m o d é ré e , le ris q u e est tout à fait m in im e . En
; rev anche, si vos a rtic u la tio n s sont a n o rm a le s , si des m e m b re s
• de v o tre fa m ille a c c u m u le n t les m a la d ie s a rtic u la ire s , si vous
; p ra tiq u e z votre s p o rt d epu is votre p u b e rté et en co m p étitio n ,
i et si vous c u m u le z les a ccid e n ts, le ris q u e d ’a rth ro s e devient
• im p o rta n t.

Il est prouvé, IRM à l’appui, que la perte d’épaisseur du


cartilage du genou est moins rapide chez ceux qui conservent une
activité importante18. Le sport permet d’irriguer le cartilage et
donc de le renouveler. Il renforce la musculature, ce qui protège
les articulations et préserve leur souplesse. Bref, le sport permet
d’enrayer l’évolution de l’arthrose, de rester en bonne santé et de
retrouver le moral.

17 Williams PT. Effe cts o f runn ing and w alking on o ste oa rthritis and hip replacem ent
ris k . Med Sci Sports Exerc. 2013 Jul ;45(7I: 1292-7.

18 Mazières B et al. Observance et résultats des soins physiques dans le traite m en t de


la co xarthro se et de la g on a rth ro se. Éla b o ra tio n de recom m andations françaises p o u r
la p ratiq ue clinique. Revue du rhumatisme, Octobre 2008. Vol 75 n°9, 842-870.
Il est simplement conseillé de mettre l’articulation au repos
quelques jours en cas de douleur aiguë ou de poussée d’arthrose.
Attention : je dis bien repos, pas repos total ! Il est important de
continuer à mobiliser l’articulation. Un repos total peut en effet
entraîner une ankylosé et aggraver vos douleurs. Voilà pourquoi
il ne faut pas laisser la douleur s’installer et la traiter comme nous
l’avons vu dans le chapitre précèdent.
J’accepte l’idée d’une pratique sportive adaptée, variée,
modérée et progressive. Bref, une pratique à l’opposé de mes
anciennes habitudes ! J’accepte de recommencer à zéro, comme
une sportive du dimanche. J’accepte toutes les précautions
d’usage. Je chaufferai mes muscles (un muscle chaud répartit
mieux les contraintes sur l’articulation). Je prendrai le temps de
m’étirer après chaque activité, en respectant un bon timing et
en effectuant les bons mouvements. Je respecterai des phases de
repos. Et en cas de douleur m’empêchant de pratiquer un sport,
je marcherai au moins 30 minutes par jour, au pas d’un militaire
en retard.

Quel sport pratiquer ?

Je veux trouver une activité qui me procurera de nouveau du


plaisir. J’ai beau m’obstiner, je n’en trouve plus dans la course
à pied. Je me traîne, je n’ai plus de relance, je n’arrive plus à
dérouler. J’ai à peine le temps de profiter de mes endorphines
que les douleurs m’obligent à m’arrêter. Je me mets én quête
d’une nouvelle pratique qui me plaît et qui me fera du bien.
Les sports les moins générateurs d arthrose sont ceux qui
n’impliquent pas de réceptions violentes, ni de changements
d’appui brutaux :
• Le cyclisme... que je ne peux pas pratiquer à cause de mon bec
de perroquet mal placé.

• La natation... qui m’ennuie terriblement et qui mouille.

• La course à pied... qui ne m’aime plus.

• La randonnée sans dénivelé... quel est l’intérêt ?

• La gymnastique douce... que je réserve pour mes vieux jours.

• Le yoga... que je réserve pour le moment où je ne pourrais plus


faire de gymnastique douce.

• Le tai chi... que je réserve pour le moment où je ne pourrais


plus faire de yoga.

Quels sports éviter ?

• Les sports de ballon collectifs (football, handball, rugby,


basket-ball...) dont je n’étais déjà pas fan.

• La danse (adieu zumba et autres exutoires rigolos entre copines).

• Le ski (il me reste le vin chaud !).


• Le tennis et le squash (j’arriverai à m’en remettre).
• L’haltérophilie (soulever de la fonte en string n’a jamais été
mon truc !).
• Les sports de combat (là, c’est le drame, moi qui rêvais
secrètement de devenir la Maggie'9 de mon quartier !).

Je me lance

Après mûre réflexion et multiples tergiversations, j’opte


finalement pour la marche athlétique. Oui, oui, le truc où vous
dandinez du popotin. J’assume totalement ce déhanché qui fait
glousser les promeneurs. Et je vous rassure tout de suite : non,
on ne se bousille pas les hanches.
Comment en suis-je arrivée à penser à ce sport un poil
atypique ? Il n’y a aucun choc pour les articulations. C ’est un
sport de plein air, bien moins connu que la course, ce qui me
donne l’impression d’être une pionnière. On porte des dossards.
On peut participer à des courses chronométrées de 3 à 300 km.
Et il fait une très belle ligne.
Pour acquérir la bonne technique, il vaut mieux commencer
dans un club. L’ASVEL est le plus connu de Lyon. Rien qu’en réglant
la cotisation, j’ai l’impression de devenir une athlète de haut niveau.
Je suis accueillie comme un membre de la famille, avec gentillesse
et bienveillance. Je marche tous les samedis et les dimanches. Je
ne peux pas suivre les entraînements de la semaine, travaillant à
Paris. J’acquière assez rapidement la technique. Il s’agit de marcher
rapidement en gardant toujours le contact avec le sol. Mon entraîneur
veut déjà m’inscrire à un 3 000 m pour me motiver et officialiser un
premier chrono. Je retrouve l’adrénaline des rendez-vous sportifs. Je
retrouve de la convivialité sportive. Je retrouve le sourire.19
19 Serveuse solitaire et désargentée de M illion D o lla r Bab y, un film de Clint Eastwood.
Elle concrétise son rêve de devenir boxeuse avant de nous faire verser des torrents de
larmes.
À Paris, je tente un cours de Pilâtes. Il s’agit d’un renforcement
musculaire doux basé sur la respiration, très prisé des danseurs
classiques. Je m’attends à me retrouver au milieu de mamies dans
une salle quasi vide et à analyser les mouvement des aiguilles
de la pendule. Je suis bien loin du compte. Le Tout-Paris est là.
Les mouvements qui paraissent pourtant tellement simples sont
extrêmement difficiles à réaliser et relèvent du défi. Autour de
moi, les habitués et leurs corps gainés font preuve d’une aisance
incroyable. Une heure plus tard, j’ai l’impression d’avoir changé de
corps. Je suis conquise et KO. Je retrouve un début d’équilibre.

En bref
L'exercice physique est le s e u l m oyen de g a rd e r vos articu latio n s
souples et m ob iles. Il va vous p e rm e ttre de vous m u s c le r afin
de s o u la g e r vos a rtic u la tio n s et aussi de re n fo rc e r votre densité
osseuse, ce qui est un plus lorsque l'on a de l’a rth ro se .
C hoisissez une a c tiv ité qui vous p e rm e tte de tra v a ille r en
douceur. La p ra tiq u e de la co u rse à pied doit se fa ire en bonne
in te llig e n c e e t en d e h o rs des phases in fla m m a to ire s . La piscine
de v o tre q u a rtie r p o u r n a g e r ou p ra tiq u e r l'a q u ag ym , la MJC
de v o tre q u a rtie r p o u r d é c o u v rir le yoga ou le tai chi, une
assoc iation de ra n d o n n e u rs ou de cyclistes... sont a u ta n t de
lie u x où vous tro u v e re z l’a ctivité qui vous correspo nd.
Soyez aussi s é rie u x e t ré g u lie r dans v o tre p ra tiq u e que vous
l’ê te s dans le suivi d ’un tra ite m e n t m é d ic a m e n te u x . Il vaut
m ie u x b o u g e r une tre n ta in e de m in u te s p a r jo u r que tro is
h e u re s le d im a n c h e . Vous n ’ê te s pas o blig é de vous in s c rire aux
Jeu x O lym piq ues ! M a rc h e r peut déjà ê tre v o tre so lution.
Et éco u te z v o tre corps, vous l'e n te n d re z vite vous re m e rc ie r.
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Les médecines
douces, mes ministres
Anti-arthrose
Février
Je n’ai pas envie ni de me faire charcuter, ni de m’abreuver
d’antidouleurs et d’anti-inflammatoires toute ma vie, je ne
veux pas de brûlures d’estomac et de douleurs abdominales,
encore moins d’un ulcère ou d’urticaire, même si je sais
qu’en étant jeune, j’ai moins de risque qu’une personne plus
âgée. J ’ai déjà bien assez à faire avec mon arthrose. Je veux
préserver au maximum mon estomac, ma peau, mes reins et
mon cœur.
Nombreuses sont les personnes souffrant d’arthrose à ne
jurer que par leur ostéopathe ou leur kiné. Je me tourne donc
tout naturellement vers ces approches alternatives. Jusqu’à
présent, les médecines parallèles me faisaient plutôt rire. Et
alors ? Il nous a bien fallu quelques années pour accepter que la
terre soit ronde ! J’ai envie de tester les spécialistes du parallèle.
Peut-être deviendront-ils les ministres de mon gouvernement
Anti-arthrose.
Le choix de vos ministres vous appartient pleinement.
Personnellement, je m’intéresse à plusieurs approches :
l’homéopathie, la phytothérapie, l’oligothérapie, l’acupuncture,
la kinésithérapie, la mésothérapie, l’ostéopathie et la chiropraxie.
Naturellement, mon généraliste reste mon Premier ministre.
Il est mon interlocuteur privilégié. Il me connaît bien et répond
aux douleurs qui peuvent m’enquiquiner au quotidien.
Mon rhumatologue est mon ministre de la Défense. Son
expertise des maladies des os et des articulations me rassure. Il
saura me manipuler sans me détraquer plus que je ne le suis.
Mon Docteur Lamisère est certes un gâteau sec psychorigide
mais je me sens en sécurité entre ses mains.
Parmi les thérapeutes en médecine douce, voici ceux vers
lesquels je me tourne.

Le podologue

Puisque ma vie recommence et que j’ai dépoussiéré mes vêtements


de sport, je souhaite m’équiper de semelles orthopédiques
afin de soulager mes articulations. Dans le temps, les semelles
orthopédiques étaient portées pour les pieds douloureux ou pour
compenser une inégalité de longueur des jambes. Depuis une
dizaine d’années, elles sont de plus en plus conseillées dans certains
cas d’arthrose et plus particulièrement dans celle du genou.
Qu’est-ce qu’un podologue ?
Le podologue est le spécialiste du pied. Il est titulaire d’un diplôme
d’état de pédicure podologue qu’il aura obtenu après trois années
d’étude. Il traite les problèmes d’ongles et de peau, ainsi que toutes
les problématiques liées à la structure du pied et a la marche.
Q uelle est sa dém arche ?
Votre podologue a recours à des semelles pour amortir les ondes
de choc provoquées par la marche ou la course. Les contraintes
sur votre genou sont donc minimisées et votre cartilage est
moins agressé. En modifiant l’appui de votre pied au sol, les
semelles permettent également de déplacer de manière sélective
les contraintes vers un compartiment sain de votre genou,
qui permet de corriger votre posture ou un déséquilibre.
Elles atténuent ainsi vos douleurs et par conséquent vous
permettent de diminuer les prises de médicaments et leurs
effets indésirables.
Quelles sem elles ?
Les semelles orthopédiques sont fabriquées sur mesure par un
podologue ou peuvent être achetées « toutes faites » dans le
commerce. Celles fabriquées sur mesure sont adaptées à vos pieds
mais aussi aux chaussures dans lesquelles elles seront portées.
Leur durée de vie est d’environ un an.
Il existe plusieurs types de semelles, chacunes dotées de
leurs avantages et de leurs limites.

• Les semelles thermoformées sont réalisées à partir d’un


moulage à chaud directement sur votre pied. Elles sont des plus
confortables mais ne corrigent pas la posture comme les semelles
de stimulation (lire page suivante).•

• Les semelles viscoélastiques, sorte d’éponges amortissantes,


absorbent une partie des ondes transmises à l’articulation
défectueuse mais ne corrigent pas une éventuelle instabilité du
pied.
• Les semelles de soutien comblent les creux sous les pieds
de façon à mieux répartir les charges. On ne les utilise pas pour
l’arthrose mais pour les douleurs d’appui chez les personnes qui
restent longtemps debout, celles qui sont en surpoids ou celles
qui ont des pieds creux. Elles sont dites « palliatives » car elles ne
remplaceront jamais une bonne perte de poids. De plus, si votre
pied se déforme suite à une insuffisance musculaire par exemple,
la semelle figera les choses et empêchera une auto-rééducation.

• Les semelles de stimulation sont plus complexes. 11 s’agit


de simples surépaisseurs placées à des endroits précis de votre
pied. Elles modifient les automatismes de posture au repos et à
la marche. Il se peut en effet que le poids de votre corps soit mal
réparti depuis des lustres, ce qui à terme modifie votre posture. Ces
semelles ne conviennent pas à tout le monde. Elles sont destinées à
des personnes mobiles et actives. Si vous êtes sédentaire ou si vous
piétinez beaucoup, vous ne ressentirez pas de bénéfice et devrez
plutôt vous tourner vers des semelles de soutien.

• Les semelles mixtes comprennent des surépaisseurs qui


modifient la posture et une texture permettant de repartir les
charges. Ce sont celles que je vais avoir.
J'ai testé pour vous !
Certains pharmaciens proposent des semelles orthopédiques
fabriquées en usine et conçues sans un examen clinique
personnalisé. Evitez d’aggraver vos douleurs avec des semelles
non adaptées à vos pieds et consultez un podologue. Je retourne
donc voir mon généraliste qui m envoie chez un podologue avec
mon ordonnance.
Je tombe sur une chouette docteure : Rani-Laure. Elle
est venue de Bombay, a fait ses études à Paris, puis à Saint-
Étienne pour finalement s’installer à Lyon. À chaque fois quelle
ouvre la bouche, je retrouve toute la délicatesse et la gentillesse
propre à l’Inde : « Veuillez m’excuser, puis-je vous demander vos
examens ? », « Auriez-vous l’amabilité de me montrer les chaussures
dans lesquelles vous vous sentez confortablement chaussée ? »,
« Pourriez-vous avoir la gentillesse de vous déchausser ? »...
Je ne sais pas si ses semelles vont changer ma vie, mais
Rani-Laure me donne une leçon d’éducation et de bienveillance
que je m’évertue à mettre en application jusqu’à ce que je sois
rattrapée par mes reflexes de grincheuse franchouillarde.
Rani-Laure lit consciencieusement mes résultats d’IRM et
m’écoute lui décrire mon mode de vie, les mécanismes de mes
douleurs et mes antécédents chirurgicaux et traumatiques. Elle
me fait monter sur une plateforme, semblable à une balance. Cet
instrument de mesure perfectionné rend une photographie exacte
de la répartition du poids sur chacune des zones de mes pieds.
Rani-Laure n’a plus qu’à analyser mes aplombs et rechercher les
défauts de posture de mes pieds. Elle pourra alors fabriquer des
semelles permettant de soulager mes articulations des contraintes
exercées pendant la marche ou la course. Elles sont formées
d’éléments collés sur une base plane recouverte de cuir.
Quelques jours plus tard, me voilà équipée. La gêne des
premiers jours disparaît très vite.
Et ça m arche ?
Selon les études scientifiques, les preuves ne sont pas suffisantes
pour assurer que les semelles ont un intérêt dans l’arthrose. Aux
États-Unis, la Société de recherche sur l’arthrose estime que de
telles semelles peuvent apporter un bénéfice. D’autres sociétés
savantes sont plus réservées.
Des semelles ne vont pas guérir votre arthrose mais,
en répartissant mieux votre poids, elles peuvent soulager vos
articulations. Si votre arthrose n’est pas à un stade trop avancé,
c’est le moment de voir un podologue : les semelles sont plus
efficaces si elles sont portées à la naissance de l’arthrose et non
quand le corps a compensé après des années de gêne.
Bien-sûr, les semelles n’exercent pas un effet immédiatement.
Je sais que je vais devoir me montrer patiente. Je laisse le temps
à mes semelles de repositionner mon corps avant de me faire une
idée sur leur efficacité. Je les porte tant pour travailler que pour
marcher ou pour courir, et je pense avoir déjà gagné en confort
et en rebonds.

D e m a n d e z à votre m é d e c in ou à v o tre rh u m a to lo g u e une


o rd o n n an ce p ou r des s e m e lle s et p re n e z contact avec un
podologue. Le coût v a rie de 100 à 2 50 euros, selon les
h o n o ra ire s de v o tre podologue et du choix des m a té ria u x
u tilis é s . La S é c u rité sociale et v o tre m u tu e lle re m b o u rs e n t
une p aire p a r an, si e lle e s t p re s c rite p a r un m éd ecin et non
fa b riq u é e en s é rie . C e rta in e s m u tu e lle s o ffre n t d avan tag e de
g a ra n tie s . P o u r fa c ilite r vos d é m a rc h e s , v o tre podologue peut
vous é ta b lir un devis. «
Les s e m e lle s ne sont pas efficaces chez tout le m onde. M ais cela
peut v a lo ir la peine d ’essayer, su rto u t si vous êtes physiquem en t
actif et si votre a rth ro s e est une a rth ro s e débu tante.
V o tre podologue est v o tre m in is tre des A ffa ire s in fé rie u re s .
L’ostéopathe
Lorsque vous pensez à un ostéopathe, vous imaginez un colosse
qui va vous empoigner et manipuler vos vertèbres jusqu’à les
faire toutes craquer. En fait, l’ostéopathe n’intervient pas que sur
des douleurs vertébrales, mais également sur des douleurs post­
traumatiques, après une entorse ou une fracture, sur des troubles
du système circulatoire, sur des troubles du système digestif, sur
des problèmes ORL, sur des problèmes de stress et enfin sur nos
problèmes articulaires.
Pour un ostéopathe, tous les tissus et éléments du corps
humain sont en interaction. La perte de mobilité naturelle
des organes les uns par rapport aux autres provoque des
dysfonctionnements. Avec ses mains et sa connaissance de
l’anatomie, il rééquilibre l’organisme et rend la mobilité aux
tissus.
Qu’est-ce qu’un ostéopathe ?
L’ostéopathie peut être pratiquée par plusieurs professionnels.
Les ostéopathes exclusifs, ne pratiquant que cette spécialité, ont
suivi une formation complète de cinq à six ans d’études. Les
médecins généralistes, les masseurs-kinésithérapeutes et certains
professionnels de santé comme les infirmiers peuvent également
traiter leurs patients avec cette méthode de soins. Il leur faudra
passer le diplôme pour se présenter comme ostéopathe en plus de
leur profession de santé.
La dém arche de l’ostéopathe
Ce ne sont pas les déformations osseuses ou articulaires qui
font mal. C ’est l’inflammation des tissus mous autour des
articulations et le fait que les ligaments et les muscles raidis
exercent des tensions asymétriques sur les extrémités osseuses.
Et ces tissus-là ne se voient pas à la radio ! Pour preuve, j’ai
la même radio quand je ne souffre pas le matin et quand je
souffre le soir. Combien de témoignages ai-je lu de personnes
souffrant terriblement alors que leurs radios ne laissaient rien
paraître !
L’objectif de l’ostéopathe va donc être de rééquilibrer les
tensions et de les rendre les plus faibles et les plus symétriques
possible. Il redonne une souplesse musculaire et corrige ce qui
pourrait créer une compression des articulations. Il parvient
alors à détendre vos articulations et à vous soulager de vos
douleurs.
Pour parvenir à ce rééquilibrage, il va lui falloir du temps
car si l’articulation est malade, elle ne l’est pas depuis hier.
En effet, votre arthrose pourrait être la résultante d’une usure
ancienne ou d’un traumatisme passé.
Pour les ostéopathes, le mauvais fonctionnement de
l’organisme peut dater d’avant votre naissance. Dans le ventre
de votre mère, vous avez subi des forces exerçant des pressions
importantes sur votre corps.
L’accouchement est lui-même un traumatisme et un
conflit de pressions. Les accidents de la vie et les opérations
peuvent aggraver ou réveiller ces traumatismes. Tant d’années
de mauvaises habitudes, de tensions anormales génèrent des
déformations des tissus qui s’inscrivent dans l’organisme. Et
certaines peuvent mener à l’arthrose.
L’ostéopathe remet les choses dans l’état où elles étaient
avant que vous commenciez à souffrir. Ensuite, il voit s’il peut
remonter plus loin dans le temps pour lever les obstacles qui
empêchent votre corps de fonctionner correctement.
J'ai testé pour vous !
On a tous un ami d’un ami qui a un excellent ostéopathe à nous
recommander. On me conseille de m’adresse à Monsieur Yan
N ’Guyen. Je pousse la porte de son cabinet et suis accueillie par
un doux parfum d’encens. J’ai à peine le temps de découvrir la
feuille A4 scotchée au mur me rappelant que les règlements se
font uniquement en espèces, que Yan et sa main flasque viennent
à ma rencontre. Je lui explique ce qui m’amène et lui montre
mes résultats d’examens. Il n’y prêtera aucune attention. Il me
fait déshabiller et coucher. Après quelques molles papouilles, il
m’annonce :

- Je pense pouvoir vous guérir en 10 séances.


- Hein ? Vous pensez pouvoir faire disparaître mon
arthrose ?
- Oui, en 10 séances.
- Mais, je pensais qu’on ne guérissait jamais de l’arthrose !
- Si, si, en 10 séances et beaucoup de repos.
- C’est-à-dire ?
- Plus vous resterez au repos, plus la guérison sera rapide.
- Je pensais qu’il fallait plutôt garder ses articulations en
mouvement.
- Pas du tout. L’idéal serait de rester allongé trois mois.

- On prend les rendez-vous ?

Vous l’avez compris : trouver un bon ostéopathe c’est un


peu comme dénicher votre prince charmant sur un site internet.
Il y a de grandes chances pour que la première rencontre ne soit
pas la bonne. Ne vous découragez pas. Renouvelez l’expérience
jusqu’à ce que vous trouviez le bon.
Comme tous les professionnels de santé, la qualité d’un
praticien se fait par l’expérience, la pratique et l’amour de son
métier. De plus, celui qui a été bon pour votre ami ne le sera
pas forcément pour vous. Chacun est différent et pour un même
individu, chaque consultation est différente. En fonction de son
diagnostic mais aussi de votre profil, l’ostéopathe adaptera alors
son traitement.
Un bon ostéopathe commencera par vous sonder sur tous
vos antécédents héréditaires, traumatiques, médicaux et même
émotionnels, puisqu’il prend en compte le patient dans sa globalité.
Ensuite, il vous auscultera en effectuant des tests pour établir son
diagnostic ostéopathique. Il pourra alors déterminer le nombre
et le caractère des futures séances. Il fera également attention, à
chaque consultation, à ne pas tomber ni dans la routine du patient
qu’il croit « bien connaître », ni dans la routine d’une pratique qui,
en fait, s’avérerait inefficace ou mal adaptée.
Et ça m a r c h e ?
On ne dispose que d’un petit nombre d’études sur l’ostéopathie
et l’arthrose, et elles sont en général de qualité médiocre - donc
difficiles à interpréter. Plusieurs ont cependant montré un
bénéfice sur la qualité de vie des patients.
Un ostéopathe n’est pas un magicien. Il ne recrée du
nouveau à partir d’os et de cartilages abîmés. En revanche, il
peut ralentir la progression de l’arthrose et enlever une partie des
tensions articulaires, donc des douleurs.
J’ai persévéré et trouvé mon ostéopathe. Il n’est pas
asiatique mais semble murmurer aux oreilles de mes os.
II me demande autant de me contorsionner que de rester
droite comme un « I ». Il m’étudie, il touche, il réfléchit. Il
lui apparait que mes hanches ne sont au même niveau. Cela
pourrait venir de la course à pied. Il travaille peu sur mes
genoux. Il joue avec eux, faisant bouger leurs articulations.
Il se concentre plutôt sur mes hanches, mes chevilles et mes
lombaires. Il s’évertue à ce que mes appuis soient corrects et
à ce que les pressions exercées sur mes genoux soient moins
importantes et plus équilibrées.
Comme dans le cas des semelles, plus l’ostéopathe
intervient tôt, plus il limite la progression de l’arthrose. En effet,
si l’équilibre articulaire est bon, l’arthrose n’a plus de raison
d’être, elle s’atténuera d’elle-même. Lorsque l’arthrose est déjà
installée, corriger l’articulation permet le plus souvent de faire
disparaître la douleur.
Les séances s’accompagneront de conseils relatifs au mode
de vie à adapter et à la façon d’utiliser mon corps, comme de
se lever en utilisant au maximum ses bras et ses mains afin de
soulager ses genoux ou de ranger tant que possible vos objets
préférés à hauteur d’homme et non au sol. Mon ostéopathe sera
paradoxalement le premier à me conseiller d’éviter les produits
laitiers.

En bref
T ro u v e r son o s té o p a th e re q u ie rt d ’un peu de p atie n ce et
de chance. A vant de p re n d re un re n d e z-v o u s , as s u re z-v o u s
que v o tre s p é c ia lis te a suivi une fo rm a tio n rec o n n u e. Les
o sté o p a th e s e xclu s ifs doivent m e n tio n n e r l’obtention de le u r
d ip lô m e s u r le u r p la q u e et le u rs d o c u m e n ts p ro fessio n n els.
Le p rix de la co n s u ltatio n est trè s v a ria b le . La m oyenne
n a tio n a le s ’é ta b lit au x a le n to u rs de 50 eu ro s la séance. Selon
l’e m p la c e m e n t g é o g ra p h iq u e , les séanc es sont plus ou m oins
ch è re s . Vaut m ie u x se fa ire m a n ip u le r à Lang eac qu'à P aris.
Les prix p e u v e n t aussi v a r ie r selon l’e x p e rtis e du p raticien
de 35 eu ro s chez les je u n e s osté o p a th e s à 100 eu ro s p o u r un
p ra tic ie n ré p u té . La S é c u rité sociale ne re m b o u rs e pas les
séan c es d 'o s té o p a th ie , m a is de plus en plus de m u tu e lle s
p re n n e n t en ch arg e to u t ou p a rtie du coût de ces con su ltatio n s.
Si v o tre o s té o p a th e est é g a le m e n t m é d e c in , il vous fa c tu re ra
une co n s u lta tio n m é d ic a le re m b o u rs é e p a r l’a ssu ran ce
m a la d ie , à titre de m é d e c in . En rev anche, il n ’a u ra pas
fo rc é m e n t suivi un cu rsu s aussi poussé que les o stéo p ath es
dont c ’est le s e u l m é tie r.
C o m m e vos a rtic u la tio n s , m u s c le s e t lig a m e n ts vont ê tre
m a n ip u lé s , n ’y a lle z pas p e n d a n t une p é rio d e de crises aigües.
A p rè s une séanc e, re s te z tra n q u ille p e n d an t d eux ou trois
jo u rs afin de la is s e r v o tre corps tr a v a ille r e t s'ajuster. Des
c o u rb a tu re s e t p a rfo is une lé g è re a g g ravatio n des s y m p tô m es
p o u rro n t m ê m e a p p a ra ître v e rs le q u a triè m e jour. V o tre corps
continue de m o d ifie r son é q u ilib re e t se s ta b ilise dans les deux
s e m a in e s suivan tes.
V o tre o s té o p a th e d evien t v o tre m in is tre des A ffaires
In té rie u re s .

Le masseur-kinésithérapeute

Le kiné n’est pas seulement celui qui vous reéduque après


un accident de voiture ou de ski. Il est également là pour la
bronchiolite de votre petit, pour 1autonomie de votre mamie,
pour apprendre à vous adapter à un handicap et pour vous aider
dans votre quotidien avec l’arthrose.
Qu’est-ce qu’un kiné ?
Le kiné est considéré comme le thérapeute par le mouvement.
Comme son titre l’indique, il est le spécialiste des massages
(à ne pas confondre avec les modelages californiens !). Mais il
n’a pas qu’une bouteille d’huile et une serviette pour outils de
travail. Durant ses trois années d’études, il apprend à maîtriser
différentes techniques afin de vous faire travailler l’ensemble de
vos muscles selon leurs besoins.
La dém arche du kiné
La séance commence par un bilan qui va permettre au kiné
de savoir quelle(s) technique(s) (massages, froid, chaleur,
électrostimulation, haltères, vélos elliptiques...) il va utiliser
pour traiter votre arthrose :

• Les techniques de massages simples permettront de diminuer


vos douleurs. Le kiné vous apprend aussi certains exercices et
positions à reproduire au quotidien pour restreindre vos douleurs.

• Des techniques de renforcement musculaire et d‘étirements


pour améliorer votre force musculaire et la souplesse de vos
articulations, ce qui vous permet de maintenir ou de retrouver
l’amplitude de vos mouvements.
Grâce à ce travail sur vos muscles et donc sur vos
articulations, les appuis excessifs seront diminués, ce qui va limiter
les déformations de vos articulations. Si vous ne pouvez pas
échapper aux prothèses, le kiné intervient avant votre intervention
chirurgicale pour développer vos muscles et plus particulièrement
ceux qui entoureront la prothèse. Il intervient également après
l’opération, afin de développer vos quadriceps et les muscles
stabilisateurs du genou. Mais nous ne n’en sommes pas là, hein !
J ’ai testé pour vous !
Mon généraliste me conseille un kiné « très bien » et qui reçoit
tard le soir, notamment les vendredis soir. Tous mes prochains
week-ends commenceront ainsi : TGV-kiné.
Ça commence plutôt bien. Donatien est beau, jeune
(trop ?) et souriant. J’ai bien fait d’assortir mes dessous. Je rentre
mon bidon et sors mes yeux de biche.
Je m’allonge, il me titille mes genoux, tâte mes cuisses et
fait tomber le couperet :

- Vos muscles fondent à vue d’œil, non ?


- Oui, les derniers mois furent compliqués pour moi. J’ai
mal géré le changement, je me suis un peu laissée aller.
- Ça se voit !

Décidément, j’ai le chic pour m’entourer de praticiens


diplomates ! C ’est bien ça : Donatien est bien trop jeune pour
faire preuve de la moindre psychologie féminine. J’ai juste envie
de m’en aller, de me faire une liposuccion et de revenir la semaine
d’après. En même temps, si j’étais au top de ma forme, je ne
serais pas là ! Ce n’est pas mon problème s’il a choisi comme
métier de malaxer des chairs flasques.
Les premières séances se résument à des massages doux
et décontractants. Quel plaisir en fin de semaine ! Je ne suis
pas certaine des bénéfices sur mon arthrose mais, au moins,
mes week-ends commencent bien. Il me divulgue une série de
conseils à adopter au quotidien :

• Travailler si possible les jambes allongées... C ’est mon chef qui


va être content !

• Ne pas rester plus de deux heures assise sans s’étirer... J ’irai à


la machine à café plus souvent !

• Repartir les charges lourdes à porter... Un sac de chaque côté !

• Ne plus croiser les jambes... Encore un coup porté à ma


féminité !

• Ne pas dormir sur un matelas trop m ou... Qui s’affaisserait sous


mon poids !

Puis, Donatien me montre une série d’exercices à faire chez


moi, le plus souvent possible. Ils consistent à muscler et étirer
les muscles de mes cuisses. Il considère que je suis suffisamment
sportive pour savoir me placer et suffisamment motivée faire
preuve de régularité. Il préfère profiter des séances pour tenter
autre chose. Je lui donne tout à fait raison. Il me sort des
ventouses.
Le coup de la ventouse
Donatien n’a rien inventé, cette technique existe depuis bien
longtemps ! L’art ancestral de la pose des ventouses remonte à
la Chine antique. Elles ont été utilisées en Europe occidentale
jusqu’au xxe siècle. Ensuite, la technique n’a plus été enseignée
par la médecine dite moderne et a disparu. Le principe de la
ventouse a pourtant été un réflexe thérapeutique de première
intention dans de nombreuses cultures de l’humanité.
C’est un récipient, habituellement en verre et en forme
de cloche à ouverture ronde et lisse. Cette ventouse va créer au
niveau de la peau une dépression qui va amener le sang vers la
surface du corps et le faire circuler.
Il existe plusieurs techniques de pose. La plus utilisée
est la ventouse sèche à froid. La pose s’effectue par pompage-
aspiration de l’air grâce à un effet pneumatique. C’est celle
que choisira Donatien. Le vide créé dans la ventouse dilate les
pores et les vaisseaux sanguins superficiels. Il se produit une
congestion cutanée. La peau change alors d’aspect, rougit et
se couvre de points rougeâtres à violacés. Cette congestion
locale permet d’attirer le « mauvais sang » ou l’excès de sang
congestionné. Le flux sanguin provoqué et le stress sur la peau
pourrait respectivement décongestionner la zone sous-jacente,
par effet dit de « révulsion » donner un coup de fouet au système
immunitaire.
À la base, je n’aime pas mes genoux. Je les trouve
massifs et indélicats. Alors là, je peux vous assurer, qu’avec
mes quatre pots de yogourt autour de chaque rotule et ma
peau boursoufflée et violacée, on peut difficilement faire
moins glamour. Il ne me manque plus qu’une vieille culotte
et c’est le jackpot ! Plus la peau rougie, plus cela signifie que
la zone est enflammée. Je fais de l’ironie pensant que l’effet est
transportable sur n’importe quelle zone. Pour me prouver le
contraire, il me pose une ventouse sur la cuisse. Devinez : la
couleur de ma peau ne bouge pas !
Donatien est satisfait du choix de sa technique. Le temps
de pose est compris entre cinq et quinze minutes, mais il doit être
modulé en fonction du degré de tension qui règne à l’intérieur
de la ventouse. Je vous rassure, ce n’est pas plus douloureux que
votre premier suçon.
On peut également poser des ventouses sèches à chaud. La
pose s’effectue à l’aide d’une flamme, c’est la chaleur qui fait le
vide par combustion de l’oxygène.
Et ça m arche ?
On connaît l’utilisation des ventouses dans les maladies
respiratoires puisque nos mamies en posaient en cas de bronchites.
Elles agissent également sur le traitement de la douleur. Leur
profond effet antalgique peut soulager tout type de douleurs :
sciatiques, ulcères, maux de tête, tensions musculaires et les
douleurs articulaires liées à l’arthrite ou l’arthrose.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : les ventouses
ne guérissent pas l’arthrose mais elles peuvent vous aider à
enrayer un état inflammatoire. En plus, cerise sur le gâteau,
elles affineraient le grain de la peau, libéreraient les impuretés,
tonifieraient les muscles, aideraient à la disparition des amas
graisseux et combattraient la cellulite... de mes genoux ! Les
quelques séances avec Donatien ne suffisant pas pour atteindre
ce nirvana, il me conseille d’acheter mon nécessaire à suçons et
de continuer les poses chez moi.
Au terme de mes séances, je me sens mieux. Au-delà des
ventouses, je suppose qu’un certain effet psychologique peut être
à l’origine de ce sentiment de bien-être. Ça fait toujours du bien
de s’occuper de soi et encore plus si quelqu’un d’autre (de jeune
et beau par exemple) s’associe à votre combat.
En bref
Le k in é s ith é r a p e u te e x e rc e d a n s un c a b in e t de
ré é d u c a tio n , un c e n tr e de c u re t h e r m a le ou un c e n tr e
s p o r tif. A v a n t de p r e n d r e re n d e z -v o u s , v o u s d e v e z d o n c
p a s s e r p a r v o tr e g é n é r a lis te ou v o tr e r h u m a to lo g u e qui
ré d ig e r a u n e o rd o n n a n c e e t u n e le t t r e à son in te n tio n ,
r é s u m a n t v o tr e é ta t. Il p e u t a u s s i v o u s c o n s e ille r un k in é .
S in o n , c e r ta in e s a s s o c ia tio n s ou s ite s in te r n e t v o u s a id e n t
à tr o u v e r un k in é p rè s de c h e z v o u s ou p r a tiq u a n t u n e
te c h n iq u e p a r tic u liè r e .
E n suite, c ’est au k in é lu i-m ê m e de d é te r m in e r la n a tu re et le
n o m b re de soins su s c e p tib le s de vous s o u la g e r et d ’a m é lio re r
v o tre é ta t. Le contenu des séanc es va donc v a r ie r selon le
p ro g ra m m e . Vous pouvez re n fo rc e r vos m u sc les avec des
s é rie s d'e x e rc ic e s de p lu s ie u rs m in u te s , c o m m e vous fa ire
m a s s e r, sans a vo ir à fo u rn ir le m o in d re e ffo rt.
La d u ré e d ’une séan c e est en m o ye n n e d 'u n e tre n ta in e
de m in u te s , m a is il n 'e s t pas ra re de pou voir c u m u le r deux
séanc es.
Q uant au prix, il osc ille a u to u r des 17 eu ro s la séance,
avec bien s û r c o m m e p o u r l’o s té o p a th e des d is p a rité s
g é o g ra p h iq u e s . Les s éan c es sont re m b o u rs é e s à 60 % p a r la
s é c u rité sociale. Les 40 % re s ta n ts sont g é n é ra le m e n t pris en
ch a rg e p a r la m u tu e lle .
Les te c h n iq u e s év o lu e n t vite. A u jo u rd 'h u i les te n d an ces sont à
la p h y s io th é ra p ie et aux u ltra -s o n s .
C o m m e p o u r l’o sté o p a th e , n ’h ésitez pas à te s te r d iffé re n ts
kin és ju s q u 'à ce que vous tro u v ie z le bon et les bonnes
tech n iq u e s .
Et si vous p e n s ie z c o m m e m o i, q u 'é p o u s e r un k in é p o u r vous
fa ire tr ip a to u ille r le s g e n o u x to u s le s s o irs g r a tu ite m e n t
s e r a it la s o lu tio n , s a c h e z q u 'il s ’a g it de la p ro fe s s io n la p lus
to u c h é e p a r le s d iv o rc e s . V o tre c h é ri r e n tr e r a it b ien tro p
é p u is é de sa jo u r n é e e t d es c o rp s s u c c e s s ifs q u 'il a u r a it
m a n ip u lé s , p o u r s 'o c c u p e r de v o tre a rth ro s e .
N 'e n d e m e u re pas m oin s que vo tre kin é est v o tre m in is tre du
M o u v e m e n t.

L'acupuncteur
Cette méthode de soin et ses aiguilles appartiennent à la
médecine traditionnelle chinoise. L’acupuncture « répare » en
rééquilibrant l’énergétique de votre corps. Dans la médecine
chinoise, le souffle, le sang, les liquides organiques et l’esprit
maintiennent votre organisme dans un certain équilibre. Cette
harmonie peut être perturbée et entraîner l’apparition de
différents symptômes. L’acupuncture est alors un moyen de
rééquilibrer l’énergie du corps en appliquant des aiguilles sur
des points spécifiques situés le long des méridiens, le réseau
corporel de circulation de cette énergie. Elle aide à soigner les
troubles des os et des articulations en réduisant les douleurs et
les gonflements et en améliorant la mobilité et l’amplitude des
mouvements.
Bien sûr l’acupuncture ne remplace pas votre cartilage,
mais elle favorise la production d’endorphines, ce qui n’est pas
négligeable dans le traitement de la douleur. L’effet antalgique et
décontractant vous soulage et vous permet de retrouver un peu
plus de mobilité.
Q u ’e s t-c e q u ’un acupuncteur ?
En France, seuls les médecins sont autorisés à mentionner
la spécialité « acupuncture » sur leur plaque. Après leur
diplôme de docteur en médecine, ils suivent une formation
supplémentaire de trois ans à l’université pour obtenir leur
capacité en acupuncture. Il existe également des écoles privées
d’acupuncture accessibles généralement à des médecins ou des
étudiants en médecine mais qui restent ouvertes à un plus large
public, du moment que la motivation est là. Ces organismes
délivrent alors une certification « maison » et les consultations
sont « tolérées ». Il est néanmoins d’usage de conseiller un
médecin-acupuncteur qui aura une formation plus approfondie
et qui permettra au patient d’être remboursé si le médecin est
conventionné.
Q u e lle es t sa d é m a r c h e ?
L’acupuncteur commence par réaliser un bilan énergétique.
Il observe, palpe, pose des questions. Il vérifie votre pouls,
votre rythme cardiaque, vos odeurs corporelles. Il écoute
les gargouillements de votre estomac et de vos intestins. Il
examine votre langue et la région de l’arthrose pour établir
« la carte des points d’acupuncture » sur lequel il plantera
ses aiguilles. Il recommencera ce bilan à chacune des séances.
L’interrogatoire et l’auscultation seront plus courts mais
permettront d’analyser la présence de nouveaux symptômes
ou d’une amélioration.
Ensuite, il détermine le nombre de séances, leur durée,
leur fréquence et les techniques. Il peut utiliser des aiguilles
mais aussi de la chaleur, du courant électrique ou des rayons
lumineux.
Et ça m arche ?
Tout le monde n’est pas d’accord sur l’efficacité de
l’acupuncture, mais que dit la science ? En 2012, des
chercheurs ont analysé les résultats de 29 études menées pour
évaluer ses bénéfices de ces petites aiguilles sur la douleur
chronique (arthrose mais aussi mal de dos, de cou, douleur
aux épaules, migraines, etc.)20. Ces études portaient sur un
total de 17 922 personnes, c’est dire si c’est sérieux ! Elles
comparaient le bénéfice de l’acupuncture classique à celui
d’une « fausse acupuncture » (aiguilles plantées de manière
aléatoire, etc.) et à l’absence de traitements.
Résultats : l’acupuncture utilisée dans le traitement
de l’arthrose est plus efficace que la fausse acupuncture,
y compris avec les médicaments. Youpi ! Néanmoins, les
chercheurs soulignent que la fausse acupuncture est, elle aussi,
efficace (le fameux effet placebo). Donc pour les chercheurs,
l’acupuncture est une bonne chose, même sous une forme
aléatoire.
Une autre analyse, de 2014, menée cette fois exclusivement
sur des personnes souffrant d’arthrose et portant sur les résultats
de 12 études, montre des bénéfices modestes mais réels de
l’acupuncture sur la mobilité et la douleur21.
Au bout de trois séances, je constate moi aussi une
amélioration. Mes douleurs et raideurs articulaires semblent
diminuer.
20 Vickers A et al. Acu p u n ctu re fo r Chronic P a in : Individuat Pa tie n t Data M e ta-
analysis. Arch Intern Med. Published online September 10. 2012. doi:10.1001/archin-
ternmed.2012.3A5A.

21 Manyanga T et al. Pain m an ag em e nt w ith acupuncture in o ste o a rth ritis: a syste -


m atic re vie w and m etaanalysis. BMC Complément Altern Med. 201A Aug 23;14:312. doi:
10.1186/1A72-6882-14-312.
En bref
U ne séance d ’a c u p u n c tu re d u re g é n é ra le m e n t une h eu re.
C o m m e chez l’o sté o p a th e , le prix d ’une co n s u ltatio n dépend
de la zone g é o g ra p h iq u e et v a rie e n tre 60 e t 130 euros.
L’ A ss u ra n c e m a la d ie re m b o u rs e les séanc es d 'acu p u n ctu re
p ra tiq u é e s p a r un m é d e c in , à h a u te u r de 70 % s u r la base
d ’une c o n s u lta tio n d ’un m éd e cin g é n é ra lis te .
G râce aux e ffe ts a n ta lg iq u e s et d é c o n tra c ta n ts de son
in te rv e n tio n s u r les circu its é n e rg é tiq u e s c o rp o rels, vo tre
a c u p u n c te u r est v o tre m in is tre du R é é q u ilib ra g e .

Le magnétiseur
Je vous l’accorde, je franchis les barrières du rationnel. La
tactique d’approche est la même que pour un ostéopathe ou
un acupuncteur. Il s’agit d’un ami qui a un ami qui.... Et il
paraît « qu’il est incroyable et qu’il faut absolument que tu le
rencontres ».
Vous commencez à me connaître, je ne pouvais pas
passer à côté. Après une heure de route, j’arrive dans un petit
village du Beaujolais. L’homme est ventru, jovial, des croix
pendues à son cou et à ses oreilles. Il me reçoit tout sourire
dans son garage aménagé en cabinet de sorcellerie et m’invite
à l’appeler par son prénom. Des vierges et des Jésus décorent
la pièce. Nous nous installons à son bureau. Il me regarde
fixement.
- Jean-Claude, je viens vous voir parce que j’ai de l’arthrose
aux genoux et que...
- Tu peux me tutoyer et m’appeler JC.
- Je viens te voir parce que...
- C’est mon vrai prénom, incroyable, non ?
- Euh...
- Ben oui, JC comme...
- Euh... Jean-Claude Dusse ?
- Enfin ! JC comme...
- Euh...
- Jésus Christ ! JC ! Jésus Christ !
- Euh...
- Tu es fatiguée en ce moment ?
- Euh... oui.
- Tu portes tout le poids du monde sur tes épaules ? Tu as
du mal à te lever le matin ?
- Euh... oui... Un peu comme tout le monde.
- Je vais rééquilibrer tes énergies, tu veux bien ?
- Euh... oui.

Il me fait lever et promène ses mains à cinq centimètres


de ma peau, sur mes épaules, mes bras, mon ventre, mes cuisses,
mon dos. Son visage est déformé par ses grimaces. Il semble
faire des incantations. Puis d’un coup sec, il balance ce qui doit
être mes mauvaises ondes sur un bouquet de plumes de poules
suspendu au plafond. Il répétera l’opération cinq fois avant de
s’avachir sur sa chaise, exténué.

- Tu vas être très fatiguée dans une heure ou deux mais


ensuite, tu te sentiras beaucoup mieux. Tu auras une
forme olympique. A ce propos, tu participes à des
marathons, non ?
- Euh... oui... Comment le sais-tu ?
- Je vois. C’est un autre de mes dons. Tu habites dans
un bel appartement, mais c’est une prison dorée pour
toi, que tu voudrais quitter. Je vois non loin de ton
immeuble, un flux continu de voitures et beaucoup de
monde. Oui, tu croises beaucoup de monde.
- Euh... oui... J’habite à deux pas des Champs Elysées.

Je vous jure n’avoir rien dit, ni à l’insu de mon plein gré,


ni à la personne qui nous a mis en relation qui m’est bien trop
lointaine pour connaître tous ces détails. Je suis gênée à l’idée
qu’il puisse tout voir... même mes bêtises.

- Mais tu n’es pas venue pour cela. Revenons à tes genoux.


Tu penses que l’on ne guérit pas de l’arthrose. C ’est faux !
Toutes les formes d’arthrose peuvent être soulagées, voire
guéries. La médecine ne sait que prescrire des comprimés,
des injections, des pommades. Pour moi, l’arthrose est
une affection courante, comme les autres. Je la soigne
au quotidien et il est rare quelle résiste à mes soins. Les
seuls échecs que j’ai pu rencontrer sont dus à l’impatience
de la personne et au non-respect des conseils que j’ai
donné. Il faut plusieurs séances de magnétisme suivies
de manipulations que l’on appelle dans notre langage des
« ponçages ». Elles font parfois un peu mal, mais elles
sont efficaces et sans danger, contrairement aux idées
reçues. Outre l’arthrose cervicale, l’arthrose du genou
reste une de mes spécialités. Une dizaine de séances
suffisent généralement pour libérer mon client de ce
lourd handicap et de ses douleurs parfois insupportables.
On est parti ?
Il se met à genoux et pose les mains à 5 cm de mes genoux.
Il chantonne et grimace fortement. Il devient comme possédé, se
fâche puis se met à rire. Il semble s’entretenir avec la Reine Mère
Arthrose, en direct. Il porte ses mains à sa bouche et avale de la
matière imaginaire... peut être mes maux. Je me sens un peu
seule et stupide, plantée là, ne sachant que faire ou dire. Après
une dizaine de bouchées virtuelles, il inspire et expire violement
sur son bouquet de plumes. C ’est bien un remake de La ligne
verte22 made in Beaujolais.

- Tes genoux sont très abîmés. J’ai fait ce que j’ai pu pour
aujourd’hui. Tu devrais avoir très mal dans quelques
heures. Et ensuite, tu iras beaucoup mieux. Si demain tu
ressens encore de violentes douleurs, tu m’appelles et je
travaillerai sur tes genoux à distance.
- A distance... Euh... Tu as besoin d’une photo ?
- Non, je n’ai besoin de rien, je te connais déjà. D ’ailleurs,
nous nous connaissons depuis longtemps.
- Je ne pense pas. C ’est la première fois que nous nous
rencontrons.
- Nous nous sommes très bien connus dans une autre vie,
lorsque nous étions celtes.

De retour sur Lyon, tous mes amis rient de cette histoire,


moi la première. Sauf qu’une heure plus tard, je baille à m’en
décrocher la mâchoire et mes genoux me font un mal de chien.
22 Adaptation cinématographique d'un roman de Stephen King dans lequel un colosse,
injustement condamné à mort, est doté, en plus d’une gentillesse extrême, de pouvoirs
extraordinaires.
Le lendemain, comme JC me l’avait prédit, j’ai une pêche
de folie. Je trouve le monde absolument merveilleux, la pluie
divine, le froid vivifiant, le ciel magnifique, mes collaborateurs
si drôles, la vie si chouette. Cet état euphorique durera deux
bons mois. Et, comme prédit, mes genoux me font atrocement
souffrir. Je me décide de rappeler JC.
- Je suis désolée de t’embêter mais je n’ai jamais eu autant
mal aux genoux, peux-tu faire quelque chose ?
- Je le savais et j’ai déjà fait le nécessaire. Ne t’inquiète pas,
tu vas te sentir mieux.
- Merci beaucoup JC.

Une heure plus tard, plus aucune douleur. Cet état de


grâce durera une bonne semaine.

En bref
P o u r tro u v e r un bon m a g n é tis e u r, év ite z les anno nces des
d e rn iè re s pages des m a g a zin e s g ra tu its e t le u rs g u é ris s e u rs .
Q u estio n n ez p lu tô t v o tre e n to u ra g e . Vous avez fo rc é m e n t
q u e lq u 'u n qui co n n aît q u e lq u 'u n qui conn aît q u e lq u 'u n . La
ré p u ta tio n d ’un m a g n é tis e u r se fa it p lu tô t de bouche à o re ille .
JC m ’a u ra coûté un très raisonnable billet de 50 euros. Il souhaite
re s te r accessible e t m e ttre son don au service des plus nom breux.
D 'autres n'hésiteront pas à vous d e m a n d e r des fortunes et
plusieurs séances. Vous noterez que le ta rif de JC est le m ê m e
qu'un ostéopathe ou qu’un kiné. P a r contre, vous aurez peu de
chance de tro u ver un m é d e c in -m a g n é tis e u r ou un m éd ecin -
rebouteux pour e s p é re r un rem b o u rs e m e n t de vos séances.
C hacun est lib re de p e n s e r ce q u ’il en veut des m a g n é tis e u rs ,
des re b o u te u x , des g u é ris s e u rs ou des c o u p e u rs de feu. Les
plus p ra g m a tiq u e s d iro n t que le u rs g estes sont p a rfa ite m e n t
exp lic a b le s . Ils s tim u le n t d ire c te m e n t les c a p te u rs dans les
ten d o n s, qui in fo rm e n t le cerveau s u r l’é ta t d ’é tire m e n t du
ten d o n , des m u sc les. En ré s u m é , ils ré in itia lis e n t la m ach in e.
Les p lus m o q u e u rs diro n t q u 'ils jo u e n t s u r de l'au to persu asio n
et la n aïveté des gens.
JC s e ra m on m in is tre des S ciences occultes.
La chasse aux toxines
M a rs
On parle souvent de l’arthrose comme d’une maladie d’encrassage.
Si vous voulez freiner l’arthrose, vous devez d’abord commencer
par vivre le plus sainement possible : respirer un air pur, boire
une eau pure, faire de l’exercice, vous reposer, privilégier une
alimentation saine et équilibrée (jusqu’ici rien de bien nouveau)
et... jeûner régulièrement pour vous débarrasser des déchets qui
encrassent vos articulations.

Le jeûne

Depuis que l’on m’a diagnostiqué mon arthrose, je passe


une grande partie de mon temps libre à lire des ouvrages et
des articles sur les traitements conventionnels et alternatifs
de cette maladie. C ’est comme ça que je commence à
m’intéresser au jeûne. Alors que je pensais être une pionnière
dans la découverte de ses bienfaits potentiels, convaincue
d’avoir fait une trouvaille révolutionnaire, je tombe sur
une multitude d’études, de forums et de livres relatant les
expériences menées pour évaluer les effets bénéfiques de la
restriction alimentaire.
Au-delà de toute pratique religieuse, le jeûne se pratique
en fait depuis la nuit des temps, c’est l’une des plus anciennes
approches d’auto-guérison. Tout naturellement, les bébés comme
les animaux cessent de manger quand ils sont malades. Nous
faisons la même chose lorsque nous sommes souffrants.
Le jeûne thérapeutique connaît un vrai succès dans
certains pays. Depuis 40 ans, en Russie, il est utilisé comme
un élément central de la santé publique. Les études réalisées
sur les bienfaits du jeûne n’ont jamais été traduites et sont
restées méconnues en occident. Elles démontrent pourtant des
améliorations remarquables dans certaines affections telles que le
diabète, l’arthrose (et les douleurs articulaires de façon générale),
l’hypertension artérielle, l’asthme, l’insuffisance cardiaque ou
l’allergie.
Aux États-Unis, les méthodes du docteur Shelton ont
fait depuis longtemps leurs preuves. L’institut Hippocrate en
Floride utilise aujourd’hui avec succès le jeûne pour traiter
de nombreuses pathologies, y compris le cancer. Au Japon,
le nombre de curistes annuels dans le centre du docteur
Yuumi Ishihara triple chaque année. L’Allemagne reste le pays
de référence, grâce à notamment la méthode du Dr Otto
Büchinger, un médecin allemand qui a ouvert sa première
clinique en 1953 après s’être guéri d’un rhumatisme articulaire
aigu grâce au jeûne. Celui-ci a mis au point des recettes de
jus de fruits et de bouillons de légumes, sur une base de 250
calories par jour, et a associé le jeûne avec des temps de repos
et d’activités physique, des massages et des bains. Sa clinique
de jeûne, ainsi que toutes celles qui se sont ouvertes par la suite
sur ce principe, obtiennent des améliorations substantielles des
maladies chroniques difficilement guérissables.
En France, le jeûne thérapeutique est une pratique
quasi confidentielle qui commence à sortir petit à petit de
l’anonymat. Moi-même, j’associais le jeûne uniquement à une
diète soulageant un foie temporairement alcoolisé. Et voilà
qu’il pourrait devenir une arme thérapeutique contre mon
arthrose.
C om m ent ça m arche ?
La restriction calorique permet au corps de se reposer et
d’utiliser alors sa vitalité non plus à digérer mais à se restaurer
et à régénérer ses organes et ses tissus. Il va pouvoir se nettoyer
des toxines, éliminer les cellules défectueuses et stimuler les
défenses Ihimunitaires ramollos. Chaque système immunitaire,
rénal, respiratoire, cardio-vasculaire, nerveux, lymphatique,
intestinal, articulaire se remet d’aplomb. Le jeûne permet au
corps une détoxination en profondeur. Selon le spécialiste
Daniel Kieffer, « Le jeûne stimulerait les forces curatives de
l’organisme »23.
Le jeûne le plus couramment pratiqué est le jeûne
hydrique qui se résume à la prise de boissons sans aucune
alimentation solide. On parlera de jeûne court lorsque sa durée
est inférieure à sept jours, de jeûne moyen entre une et deux
semaines et de jeûne long ou thérapeutique à partir de trois
semaines d’abstinence. Plus le jeûne est long et plus la rénovation
des organes et des tissus est profonde.
23 Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade ont réalisé pour ARTE un film culte sur ce sujet,
Le je û n e , une nouvelle thérapie ? Dans ce reportage, que vous pouvez télécharger
facilement sur internet (http://www.vodeo.tv/documentaire/le-jeune-une-nouvelle-the-
rapie), le naturopathe Daniel Kieffer vous explique les mécanismes du jeûne qu’il reprend
dans son livre L'h o m m e em poisonné - Cures végétales p o u r lib é re r le corps et l'esprit
(éditions Grancher, 2012).
Le plus délicat est le jeûne sec. Il n’admet aucune boisson.
Il peut se pratiquer à la suite d’un jeûne hydrique, mais n’est pas
à conseiller plus de deux ou trois jours d’affilée. Il entraîne un
nettoyage encore plus en profondeur des cellules.
Le plus « light » est le jeûne diététique qui s’adresse à des
gens en bonne santé. Il s’agit sur plusieurs jours de ne rien manger
et de boire des tisanes et des bouillons, avec un peu de jus de fruits
pendant la journée. Cette petite pause met votre foie au repos.
J'ai testé pour vous (et surtout pour moi !]
Il existe en France plusieurs centres pour jeûner. Ils vous mettent
à l’abri des tentations de votre frigo et des commentaires de votre
entourage. Ils vous permettent de vous déconnecter de votre
quotidien et de partager votre expérience avec d’autres jeûneurs,
dans un climat d’encouragement et de complicité. Vous n’êtes
donc pas obligé de jeûner au fond d’une grotte !
La randonnée est très souvent associée au jeûne. Le
principe de marcher plusieurs heures par jour, en plus de celui de
vous oxygéner, est de faire de l’exercice physique afin de limiter
la perte musculaire.
Mon ami Google m’envoie sur le portail de la Fédération
Française et Francophone de Jeûne et Randonnée (FFFJR), créee
par Gisbert Bolling24. Cette association existe depuis 1990 et
recense une vingtaine d’organisateurs, 45 lieux et plus 300 stages
de jeûne par an, dans toutes les régions de France et même à
l’étranger. Ces accompagnateurs de jeûne, après avoir passé une

24 Gisbert Bolling anime en France depuis 1990 des stages de jeûne et randonnée.
Linguiste, philosophe, formé à la psychothérapie et à l’éducation physique, c’est lui qui
défendait courageusement le jeûne dans l’émission C o u c o u c 'e s t n o u s. Plus sérieusement,
il est aussi l’auteur du livre L e je û n e (éditions La Plage, 2004) et à l’origine de la FFJR.
formation et une commission de validation, s’engagent à respecter
la charte de la Fédération. C’est cette garantie de qualité qui fait de
FFJR, la référence en matière de jeûne en France.
Je repère un site dans le sud de la France. Nous échangeons
quelques mails. Mon interlocutrice, Danièle, ne semble pas douter
un instant de l’efficacité du jeûne sur l’arthrose. Elle a pu constater
de très bons résultats avec des stagiaires souffrant d’arthrite ou
d’arthrose, mais également de sinusite, de migraine, de problèmes
digestifs, de prostate, de ménopause, d’infection urinaire, d’allergie,
de dépression et de cancer. Rien que ça ! Les seuls stagiaires pour
lesquels elle ne se porte pas garante sont ceux qui viennent pour
perdre du poids. Leur démarche est vaine puisque le poids perdu est
très souvent repris. Et surtout, cela cache souvent des dérèglements
alimentaires et psychologiques bien plus graves.
Danièle en profite pour me sensibiliser sur le fait que
jeûner n’est pas une démarche à prendre à la légère. Elle me
recommande de vérifier mon état de santé auprès de mon médecin,
particulièrement si je suis un traitement médicamenteux25.
La durée du jeûne dépend de votre degré d’intoxication,
de votre poids, de votre détermination. Elle varie entre sept et 21
jours et doit être précédée et suivie d’une période aussi longue que
le jeûne. Il ne s’agit pas du jour au lendemain de fermer la bouche.
Danièle me conseille de jeûner deux semaines pour un
décrassage plus profond de mes articulations. N ’ayant réussi à
obtenir qu’une semaine de vacances, je décide de faire la première
semaine chez elle et de finir chez moi. Elle m’envoie par mail
tout le protocole afin de faire correctement « ma descente », c’est-
à-dire ma préparation au jeûne.
25 Le jeûne est déconseillé aux personnes enceintes ou trop affaiblies et aux diabétiques
insulino-dépendants.
La descente a lim en ta ire
J-7
Il est important de changer son alimentation et ses habitudes
avant de faire un jeûne afin de préparer progressivement le corps.
Sept jours avant le jeûne, il faut arrêter le tabac, les excitants,
l’alcool, le sel et les épices26. Ça commence bien !

1» Je fume ! Et un paquet par jour ! Et j’aime ça ! Eh oui, je


sais, fumer pour une sportive est une aberration. Mais c’est
comme ça et depuis plus de dix ans ! Je cours m’acheter une
cigarette électronique et du produit sans nicotine et sans
parfum pour être certaine de ne pas aimer ça. Il ne me reste
plus que le geste, un peu de formol et cinq jours pour en
profiter.

2 m Je bois depuis des années des litres par jour de coca et de café.
Comment vais-je remplacer mon kifif quotidien par des tisanes ?
Danièle me rassure :

- Tu as le droit de mettre quelques gouttes d’Antésite dans


ton eau !
- Sans blague ! Mes ongles vont tous y passer, ça c’est sûr !

3* Quelqu’un a pensé à mon transit paresseux ? Je vais mourir


d’une occlusion intestinale si je supprime mon café-cigarette du
matin !

26 Ne vous plaignez pas, certains accompagnateurs de jeûne préconisent des des­


centes beaucoup plus longues, comme Désiré Mérien, un des pionniers du jeûne en
France. Il s ’agit du sujet principal de son livre Je û n e et santé - L a m éthode douce des
p aliers (éditions Nature et Vie, 1904).
J-6 etJ-5
Le sixième et cinquième jour avant le départ, je dois supprimer
les produits d’origine animale et leurs sous-produits comme
les œufs, les produits laitiers, le beurre, ainsi que tous les plats
industriels. N ’étant pas une carnivore, je gère cette consigne sans
trop de difficultés. C ’est le week-end, je n’ai pas de contraintes
professionnelles et peux mettre ce que je veux dans mon assiette.
J-4 et J-3
Le quatrième et troisième jour avant mon Koh-Lanta, je
supprime les féculents, les légumineuses et le sucre. Ça se
complique. Je ne suis pas encore en vacances et nous avons pour
habitude de déjeuner ensemble dans un des restaurants de la
chaîne pour laquelle je travaille. Je m’en sors avec des crudités
sans sauce qui me vaudront l’exaspération de mes collègues,
adeptes des tagliatelles carbonara. C ’est assez étrange de constater
qu’il suffit que vous ayez des interdits pour vouloir justement
les outrepasser. Je rêve de manger une choucroute arrosée de vin
blanc. Je prends sur moi, je suis motivée, et déjà moins boudinée
dans mon costume de travail.
J-2
L’avant-veille de mon séjour sectaire, je ne dois consommer que
des fruits et des légumes crus ou cuits. Je suis en déplacement
dans un de nos restaurants du sud. Je prétends un futur examen
médical pour esquiver le déjeuner. Pour le soir, sachant ce qu’il
est coutume de trouver dans un hôtel, j’ai glissé dans ma sacoche,
entre un dossier et mon PC, des endives et des pommes. Et voilà
que je craque si près du but : pour me remercier de ma fidélité,
l’hôtel me surclasse et me donne une chambre avec le minibar
bien rempli et gratuit. Je me retrouve en tête à tête avec des
barres de Toblerone, des cacahuètes, des fraises Tagada et des
chips. Ma langue tombe par terre et ma salive me sort par les
oreilles. Une demi-heure plus tard, il ne reste plus rien et je n’ai
même plus faim pour mes endives !
J-1 et JO
La veille et le jour du départ, la consigne indique que j’ai le droit
à des jus de fruits bio coupés à l’eau. Je culpabilise tellement
de mes écarts de la veille que je cours toutes les boutiques pour
trouver le jus de fruits le moins sucré de la planète. Après un
comparatif de toutes les étiquettes, je choisi un jus de choucroute
que je noie dans de l’eau, comme si j’étais à dix calories près.
Je pars donc avec ma bouteille diluée comme un trésor sans
égal, et la valise la plus moche de toute ma vie. On pourrait me
la voler que je ne verserais pas une larme. On m’a demandé de
prendre uniquement des vêtements très chauds et confortables,
une bouillote, des protections périodiques même si ce n’est
pas la période de mes règles et tout le bazar pour randonner.
Si l’homme de ma vie se trouve dans ce centre, il devra être
sacrement perspicace pour imaginer mes charmes sous mon
jogging en pilou et mes grosses chaussettes.
Au centre
Je suis accueillie par un couple plus que sympathique. Danièle
est une splendide quinquagénaire, débordant d’énergie. Elle
affirme que depuis quelle jeûne régulièrement, elle a quitté son
fauteuil roulant dans lequel tous les spécialistes l’invitaient à
rester. Pierre est un ancien sportif de haut niveau. Il sera notre
coach de rando, de tai chi et de sophrologie. Lui aussi prétend
ne plus avoir aucun problème de rhumatisme depuis qu’il suit
son épouse dans ses expériences. Ils sont tous deux bien loin de
l’image qu’on pourrait se faire des buveurs de jus d’épinards. Ils
sont dynamiques, charpentés comme des nageurs allemands,
joviaux et plein d’humour.
Nous sommes un petit groupe de huit personnes, Danièle
et Pierre préférant cultiver un climat familial. Il n’y a ni illuminés,
ni maigrichons au teint blafard mais une avocate, un maraîcher,
une créatrice de bijoux, un professeur de français, une retraitée,
un restaurateur et une directrice d’agence immobilière. Ils sont
venus pour faire une pause, soigner leurs rhumatismes ou leur
asthme, préparer leurs séances de chimiothérapie...
Après une visite sommaire de la maison et une explication
sur ce qui nous attend, Danièle nous rappelle que pendant la
cure, il est interdit de fumer (même la cigarette électronique),
de prendre des drogues ou des médicaments, et qu’il est l’heure
de prendre la purge, une solution très amère de sulfate de
magnésium. Il est important de vider son tube digestif de tout
ce qui peut fermenter, putréfier, stagner, puisque le transit
intestinal et digestif va être très ralenti pendant le jeûne. Cette
notion d’auto-intoxication par les selles stagnantes est reprise
par la majorité des naturopathes et des professionnels du jeûne.
Pour une minorité, c’est une aberration27. Quelques heures
plus tard, tout le monde court dans tous les sens. Quant à moi,
mes intestins restent comme toujours imperturbables. Danièle
devra me donner une deuxième, puis une troisième purge avant
de changer mes draps.
27 Désiré Mérien considère qu’on ne peut être intoxiqué par ses selles. Et qu'en plus de
ne pas être naturels, les purges et les lavements fatiguent les organismes qui ont besoin
de toute leur énergie pour jeûner et rénover leurs organes.
Le premier jour de jeûne
Nous sommes euphoriques. Nos ventres ne gargouillent même
pas. Nos corps utilisent les dernières réserves de glucose provenant
des derniers aliments ingérés. Nous sommes heureux de partager
nos vies et cette nouvelle expérience.
Le deuxième et le troisième jour
C ’est moins drôle ! Nous gémissons chacun à notre tour.
Certains sont fatigués, d’autres ont des nausées ou une faim de
loup. Pour ma part, je suis tellement affamée que je mangerais
mes crottes de nez si j’en avais. Et surtout, j’ai un mal de tête
assourdissant que Danièle pense sérieusement anéantir à coups
d’huile essentielle de menthe poivrée. Cette réaction est normale.
Votre corps n’ayant plus de glucose dans le sang, il doit compter
désormais sur ses propres réserves pour transformer les graisses
en sucres. C’est ce qu’on appelle la crise d’acidose, c’est le début
de la détoxination ou de « l’autolyse ». C’est un très bon indice
pour mesurer la qualité de votre descente alimentaire et l’état
de votre corps. Plus vous êtes intoxiqué et plus vous sentirez
passer la crise. Personnellement, je sens bien passer mes barres
de Toblerone !
Du quatrième au sixième jour
Jusqu’à la fin du séjour, la sensation de faim, comme la fatigue
disparaissent complètement.
Nous suivons la méthode Büchinger. En plus de nos
deux litres d’eau et tisanes par jour, nous avons le droit à un
jus de fruits le matin et un bol de bouillon clair de légumes le
soir. Au début du séjour, nous étions capables de nous battre
pour lécher la louche. Les derniers jours, nous ne finissons
même plus nos bols. C ’est à se demander à quoi bon manger.
Si j’oublie mes yeux jaunes, ma langue recouverte d’un épais
duvet blanchâtre et mon odeur corporelle nauséabonde, je
suis en pleine forme.
Le septième jour
Il est dédié à la reprise alimentaire. Cela ne veut pas dire que
les contraintes sont finies. Bien au contraire, la reprise est aussi
importante que le jeûne en lui-même et doit durer le même
temps resté sans manger.
Il vaut mieux rester vigilant et contrôler son appétit en
sortant d’une période de restriction. Ce n’est plus un frigo que
l’on a envie de vider mais une supérette entière. La réintroduction
des aliments doit être très progressive. En résumé, il faut refaire
en sens inverse toute la descente alimentaire. Commencer par
introduire des fruits frais et des légumes cuits, puis crus, des
légumineuses et des céréales complètes, des noix avant de se taper
un sanglier.
Votre corps détoxifié va se fabriquer de nouvelles réserves,
autant qu’elles soient de bonne qualité. Laissez tomber la boîte
de cassoulet. S’il y a une période de votre vie où vous devez
acheter des produits bio, c’est celle-là. Vous offrirez à votre corps
tout neuf des réserves saines.
C ’est également le moment idéal pour prendre de bonnes
résolutions et changer ses habitudes alimentaires. C’est comme
un premier janvier, mais sans la gueule de bois. Nous sommes
tous unanimes ! Nous ne mangerons plus debout devant le frigo,
ne boirons plus de sodas et de café et nous ne fumerons plus.
Nous n’achèterons que de bons produits, que nous prendrons le
temps de cuisiner et que nous mastiquerons une trentaine de fois
avant d’avaler. Ces règles de bons sens semblent évidentes et pas
si compliquées à tenir. C’est en effet facile si on garde la tête sur
les épaules. Pour moi ce sera plutôt le début de l’enfer, comme je
vous le raconterai à la page 184.
Je rempile pour une deuxième semaine
Mais revenons à cette dernière journée de stage. Nous sommes
deux à tenter de jeûner une seconde semaine. Curieusement,
nous regardons nos nouveaux amis manger leurs pruneaux, leurs
graines de lin et leurs légumes vapeur sans aucune envie. Et
contrairement à l’idée que vous pourriez vous faire de ce premier
repas tant attendu, il ne se déroule pas dans un silence chargé de
gratitude envers le Créateur et ses créations terrestres. L’instant
n’est pas si solennel et tout le monde se souvient parfaitement
comment mâcher.
Pour cette deuxième semaine de jeûne, je ne doute ni de
ma motivation, ni de la faisabilité de jeûner en travaillant. Il
me sera plus facile de sauter un déjeuner, prétextant un rendez-
vous, que de vouloir manger des haricots bio vapeur. Je ne
m’inquiète pas non plus de la résistance de mon corps. Il aurait
la capacité de tenir encore une trentaine de jours, en puisant
uniquement dans mes réserves énergétiques. C ’est seulement à
partir de la quatrième semaine de jeûne, lorsque que les réserves
de graisses sont épuisées, qu’un suivi médical est vital. Il est
recommandé de cesser le jeûne au moment où l’organisme est
tout à fait libéré de ses toxines, c’est-à-dire lorsque la langue
est propre, l’urine est claire et la faim réapparaît. Cela suppose
généralement un jeûne d’assez longue durée, déconseillé aux
jeûneurs inexpérimentés. Moi, tant que je me sens bien, je
continue.
Retour à Paris
A peine arrivée au bureau, mon DG m’annonce le départ de
nos actionnaires, la mise en vente de notre groupe et son départ.
Danièle nous avait conseillé d’éviter le stress, voilà qui est réussi !
Nous enchaînons les réunions de crise et les décisions difficiles.
Je sens mon cœur s’emballer, mes jambes se dérober. J’appelle
Danièle : il est temps de rompre le jeûne et de commencer la
reprise alimentaire. J’aurai donc jeûné douze jours. Ma seule
priorité durant les jours suivants ne sera pas de savoir si je vais
perdre mon emploi ou si mon groupe va se faire avaler par un
fond d’investissement sans scrupule mais de trouver des légumes
bio et de les cuisiner. Mes premières carottes sont tout simplement
exquises. Pouvoir remanger - et qui plus est des produits qui ont
du goût ! -, fait de mes repas de véritables rendez-vous festifs. Et
finalement, c’est dans ce climat de tempête que je mesure plus
que jamais tous les bénéfices que j’ai retiré de cette expérience.
Les bienfaits du jeûne
Commençons par les effets sur mon arthrose. Beaucoup
d’arthrosiques jeûnent pour maîtriser une prise massive et
régulière d’anti-inflammatoires ainsi que leurs désagréables
effets secondaires. Le jeûne permet alors de diminuer les
quantités de médicaments et de détoxiquer le corps de toutes
ces molécules avalées. Moi, je souhaitais surtout ne plus avoir
mal. À mon retour, je monte les trottoirs sans même m’en rendre
compte. Une des stagiaires avait une arthrose déformante des
doigts. Elle est repartie avec des mains de pianiste. Danièle
pense que deux jeûnes de deux semaines par an, notamment
à chaque changement de saison, enrayeraient définitivement
mon arthrose.
Bien évidemment, je me suis allégée de quelques kilos.
Même si les effets d’un jeûne vont bien au-delà d’un régime, la
perte de poids est réelle. Elle varie entre 200 et 500 g par jour
jeûné. Je suis ravie de ressortir mes leggings, et mes genoux
d’avoir six kilos de moins à supporter. Cela semble ravir tout
le monde, d’autant que j’ai une mine splendide avec une peau
devenue plus jeune et souple ! Les hommes, même s’ils clament
aimer nos courbes généreuses, me couvrent de regards et de
compliments. Les filles veulent connaître mon secret.
Les bienfaits ne sont pas que physiques, je n’ai jamais été
aussi zen de toute ma vie. Pourtant, je n’aime pas le changement,
ni les périodes de flou. Je suis un Caterpillar, un bulldozer qui
va droit vers l’objectif donné. En temps normal, j’aurais déjà
avalé mes ongles des mains et des pieds, ainsi que l’équivalent
de mon poids en chocolat. Aujourd’hui, il n’en est rien. Je gère
les inquiétudes de mes collègues et les rebondissements de cette
cession avec une grande sérénité. Je suis tellement bien dans mes
pompes que j’ose frapper à la porte de mon DG.

- Je ne sais pas si je choisi le meilleur ou le pire des


moments. Nous avons de temps en temps abordé le sujet
sur le ton de la plaisanterie. Aujourd’hui, ma décision est
prise. Je te demande ma mutation à Lyon.
- Tu me demandes d’accepter que mon bras droit s’installe
à 500 km ?
- Cela ne modifiera en rien mon engagement pour
la société. Au contraire, pouvoir rééquilibrer ma vie
professionnelle et personnelle ne me donnera que plus
d’énergie pour continuer à m’investir à tes côtés. Je suis
persuadée qu’avec les moyens d’aujourd’hui, il est tout
fait possible de travailler différemment, à distance. Je
ferai naturellement tous les déplacements qui s’imposent.
- J’ai besoin d’y réfléchir.
- Bien sûr. Je ne souhaite pas t’imposer un ultimatum mais en
cas de refus, saches que je suis prête à envisager un départ.
- Tu plaisantes ?
- Non, prends ton temps pour réfléchir à la question.

J’ai toujours su négocier pour les autres mais jamais pour moi.
Même demander une boîte de trombones me met mal à l’aise. J’ouvre
là une parenthèse mais avez-vous remarqué comme les hommes sont
bien plus habiles et décomplexés pour demander une augmentation,
une mutation ou une voiture de fonction ? Pendant ce temps, les
femmes patientent en silence, misant sur le bon sens et la charité
de leurs supérieurs. Et voilà que je viens de formuler une requête
personnelle sans aucune crainte, ni sensiblerie et ce, sans même avoir
répété mon discours, ni avoir fait les cent pas trois jours avant.
Cette clarté d’esprit est liée au jeûne, au fait d’avoir la volonté
de prendre soin de soi et au sendment d'avoir accompli un défi
personnel. Jeûner règle bien des problèmes. Vos émotions s’inscrivent
dans votre corps, dans vos organes et dans vos cellules. Jeûner éloigne
les émotions négatives. Un mois plus tard, après dix ans de bons et
loyaux services à Paris, je reviens vivre à Lyon. Mon groupe n'est pas
vendu, les emplois sont maintenus. Seul mon DG fait la tête dans
cette histoire, devant se faire à notre nouvelle collaboration à distance.
Je jubile à l’idée d’avoir peut-être trouvé LA solution.
Certes l’investissement n’est pas mince. Si vous comptez le jeûne,
la descente et la reprise alimentaire, il faut être sous contrôle
quatre mois sur douze. Et bien sûr, entre les jeûnes, il n’est pas
question de faire n’importe quoi.
Mais je suis conquise, je jeûnerai à nouveau, dès que
j’en sentirai le besoin. Dès que mes douleurs réapparaîtront
et quelles me réveilleront en pleine nuit, dès que mon visage
enflera, que mes yeux seront cernés par la fatigue, que j’aurai
un teint brouillé, une haleine de poney et une transpiration
puissante, je poserai ma fourchette.
Une aventure extrêm e m ais u ltra bénéfique
Les études montrent que la pratique du jeûne diminue
l’inflammation chronique. C’est pour cette raison quelle peut être
utile quand on souffre d’arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde
(il existe plusieurs études dans cette dernière maladie). De plus,
le jeûne aide à perdre du poids, ce qui est une bonne nouvelle
dans l’arthrose du genou.
Ce jeûne a été une formidable expérience pour moi. Je
reviens plus légère, plus claire, et surtout sans douleurs dans
les genoux, avec en prim e... un billet retour pour Lyon !
Jeûner m’a permis certainement de me détoxiquer mais
également de reprendre ma santé et donc ma vie en mains.
Je suis déterminée à maintenir cet état de bien-être. Je veux
repenser mon hygiène de vie et notamment mes habitudes
alimentaires.
Notre façon de nous nourrir conditionne notre santé. Je
le savais en partant. Je vais agir en conséquence en rentrant. Je
pensais pourtant bien faire : je ne mange pas de viande rouge,
peu de produits laitiers, pas de plats industriels, je bois peu
d’alcool. Certes, je pensais à tort que mes nombreuses tassent
de café étaient bonnes pour le cerveau. Eh oui, je m’inondais
de Coca Zéro car un célèbre médecin (à l’époque, il l’était) le
conseillait dans le cadre de son régime hyper-protéiné. J’avais
donc bonne conscience. Danièle me jure qu’une alimentation
consciencieusement choisie m’aiderait à freiner l’évolution de
mon arthrose.

En bref
J e û n e r est une p ra tiq u e en co re c o n tro v e rs é e en F rance.
A tte n d e z-v o u s à s u s c ite r la c u rio s ité de v o tre e n to u ra g e ... m ais
pas fo rc é m e n t à ê tre e n c o u ra g é ! « R e s te r sans m a n g e r ? M ais
tu es d ing ue ? M ais q u e l est le ra p p o rt avec te s gen o u x ? C ’est
une s ecte ? Tu m e ra c o n te ra s ? ».
Je vous conseille de je û n e r dans un ce n tre reconnu pou r
c o m m e n c e r, vous s e re z en to u ré et conseillé. Il existe deux
fa m ille s de je û n e en F rance : ce lle de la FFJ e t celle de D ésiré
M é rie n . Leu rs diffé re n c e s rep osent s u r la p ré p aratio n à l'e n tré e
en je û n e , le fait de ra n d o n n e r d u ra n t un je û n e e t le recours
aux la v e m e n ts 28. Ces deux approches peuvent convenir pour
s o u la g e r l’a rth ro s e . À vous de voir celle qui vous correspond.
Vous tro u v e z s u r in te rn e t to u te s les in fo rm a tio n s dont vous
avez besoin. Vous pouvez aussi a b o rd e r le s u je t avec un
n a tu ro p a th e . Un stag e vous c o û te ra en m oye nne 500 euros
p o u r l’e n c a d re m e n t du je û n e e t 3 0 0 e u ro s p o u r vo tre lo g e m e n t
dans le c e n tre . Oui, c ’est le prix d ’une s e m a in e de vacances
en a i l i n c l u s i v e s u r une p la g e , boo kée à la d e rn iè re m in u te
s u r in te rn e t. M ais je vous ju re que les b én é fices ne sont pas
les m ê m e s . Vous re v ie n d re z le corps p u rifié , vos d o u leu rs
a tté n u é e s e t v o tre e s p rit é v e illé .

28 Désiré Mérien qui anime aussi des stages, privilégie une longue préparation de plu­
sieurs semaines durant laquelle le corps commence sa détoxination. Il préconise égale­
ment de ne pas s'imposer des heures de marches, ni des purges ou des lavements afin de
laisser le corps concentrer son énergie sur la rénovation de ses organes.
La monodiète
Danièle, avant de nous quitter, nous conseille de faire, très
régulièrement, un jour par semaine, une monodiète pour prolonger
les effets du jeûne. C ’est en effet une bonne option si jeûner vous
paraît excessif. La monodiète permettra de mettre votre organisme
- notamment votre système digestif - au repos. Elle est bénéfique
pour soulager les douleurs chroniques telles que celles de l’arthrose
mais aussi pour faciliter la digestion après un repas trop copieux,
en cas d’allergie, de surcharge pondérale et pour se détoxifier lors
des changements de saison. La monodiète fait globalement du
bien. Elle peut donc être pratiquée simplement si on en a envie ou
si on en ressent le besoin.
Cette pause permet de mettre votre organisme au repos.
Digérer pendant toute une journée un seul aliment, au lieu de
la vingtaine qui compose nos repas, évite à l’organisme d’avoir
à fournir l’énergie nécessaire au travail de digestion et ainsi le
libère.
Vos émonctoires (les organes chargés de détoxifier
l’organisme : foie, intestins, peau, poumons et reins) vont alors
se concentrer sur l’élimination de vos toxines et la régénération
de vos cellules comme ils l’ont fait pour le jeûne. Votre corps est
revitalisé.
C om m ent ça m arche ?
Si vous choisissez de faire régulièrement une monodiète
d’une journée, vous n’avez pas de préparation particulière hormis
celle d’éviter de vous goinfrer de Crunch la veille ! Si vous
souhaitez une monodiète plus longue (un maximum de 3 jours),
il est recommandé de la préparer, tout comme le jeûne. Trois jours
avant, vous supprimez les viandes. Deux jours avant, vous enlevez
les céréales et les poissons. La veille, vous ne mangez que des fruits
et légumes. Pendant votre monodiète, quelle que soit sa durée,
oubliez alcool, cigarettes, café et thé. Et pour favoriser l’évacuation
de vos toxines, consommez beaucoup d’eau, d’infusion ou du thé
vert, le tout sans sucre bien sûr.
La reprise se fait comme la préparation mais en sens
inverse.
Ces journées tournent à environ 700 calories et vous avez
le choix entre plusieurs options :

• Jour de fruits : 1,5 kg de fruits dans la journée.


La plus connue est la monodiète de raisins pour ses effets
revitalisants. Prenez du Muscat ou du Chasselas et mangez la
peau et les pépins, riches en antioxydants. La plus simple est celle
de pommes. Elle est pratique et intéressante pour ses effets laxatifs
et anti-cholestérol. Celle de cerises sera plus reminéralisante et
diurétique. Je vous rassure, cette monodiète ne provoque pas de
troubles intestinaux.

• Jour de légumes variés : 1,5 kg de légumes cuits à la vapeur.


Les diètes de carottes/céleris sont les plus courantes. Je vous
l’accorde, promener sa carotte vapeur est moins pratique que
promener sa pomme.•

• Jour de riz : 150 g de riz complet dans la journée.


Cette diète peut être fatigante. Le riz complet est riche en
tryptophane, le précurseur de la sérotonine, un messager du
cerveau impliqué dans l’humeur, et de la mélatonine, l’hormone
du sommeil. À se demander comment font les Chinois pour ne
pas roupiller toute la journée !
• Jour de pomme de terre : 600 g de pommes de terre à mélanger
avec 600 g de légumes. Cette diète sera la plus gourmande.
• Jour liquide: un litre de jus de fruits ou de légumes si possible
préparé « maison » ou/et lacto-fermentés2;.

• Jour de rien : 24 h de jeûne par semaine


Et c’est efficace ?
Oui, ça marche ! Les effets de la désintoxication se font vite ressentir.
Les migraines, la mauvaise haleine, l’urine couleur moutarde et les
boutons d’acné qui surviennent souvent durant la monodiète sont
autant de signes qu’un nettoyage en profondeur s’opère.
Pratiquer une monodiète, une fois par semaine revitalise
votre corps, purifie votre tube digestif, régule votre transit
intestinal, élimine votre mauvais cholestérol, régénère vos tissus,
diminue votre fatigue et vous procure en prime une sensation de
légèreté.

En bref
En p a rta n t du p rin c ip e que vous ne fa ite s pas n ’im p o rte quoi
e n tre vos jo u rs de d iè te s , e t q u e vous ne tra n s fo rm e z pas votre
d iè te en je û n e im p ro visé, les m o n o d iè te s vous d é b a rra s s e n t de
vos toxin es et c o n trib u e n t ainsi à s o u la g e r vos d o u leu rs. 29

29 La lacto-fermentation est un procédé de conservation des légumes qui fait intervenir


des bactéries lactiques. C'est le même principe que la fabrication du yaourt : les bacté­
ries lactiques produisent de l'acide lactique qui acidifie le milieu et empêche les bactéries
pathogènes de se développer. Ce procédé enrichit les aliments alors que la stérilisation
les appauvrit. Les légumes fermentés voient toutes leurs vitamines conservées. On fait
souvent fermenter les choux, les carottes, les panais, les betteraves, les concombres, les
cornichons et les oignons. Il existe aussi des boissons fermentées comme le kéfir.
Avril
Ca y est, je suis enfin lyonnaise ! Tous mes cartons sont arrivés !
Dorénavant, je travaille à Lyon et fais des sauts de puce deux fois
par semaine à Paris. Quel plaisir de vivre en province, d’avoir un
vrai ciel bleu et lumineux au-dessus de sa tête, de voir ses amis et
sa famille sans avoir à s’accorder sur une date un siècle avant, de
boire un verre en terrasse sans faire la queue et sans être assis sur
les genoux de son voisin, de gagner quelques degrés et d’oublier
son parapluie. Mes genoux et mon moral vont déjà mieux.
Je vais enfin pourvoir prendre le temps de me soigner et
de consulter régulièrement mes ministres Anti-arthrose. Planifier
des rendez-vous uniquement les vendredis soirs limitait mon
champ d’action. Je vais même avoir le temps de faire de nouvelles
expériences pour débarrasser mes articulations de mes toxines.

L'irrigation du côlon

Dans mes nombreuses lectures, je tombe souvent sur la nécessité


de faire une irrigation du côlon.
Qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une méthode douce qui permet de nettoyer votre gros
intestin. Jour après jour, les déchets liés à votre alimentation, au stress,
aux pollutions, s’accumulent et encrassent votre côlon. Ces matières
non évacuées irritent votre muqueuse et passent dans la circulation
sanguine et lymphatique, ce qui peut provoquer des désordres de votre
système digestif, urinaire, respiratoire, nerveux et... articulaire.
Cette technique est en gros la version moderne du
lavement classique. Nous n’avons rien inventé. Déjà en 1917,
le Docteur Kellogg30 affirmait avoir soigné des milliers de
personnes atteintes de différentes maladies gastro-intestinales
avec des exercices, un régime diététique et des « hydrothérapies »
du côlon. L’irrigation se popularise jusqu’à devenir une pratique
courante de la médecine classique. Puis l’arrivée des médicaments,
notamment des laxatifs, font chuter sa popularité. Aujourd’hui,
il est l’apanage presque exclusif des hygiénistes du côlon (souvent
des naturopathes qui maîtrisent cette approche thérapeutique) et
un soin plébiscité par bon nombre de stars et de bobos31.
Les bénéfices sont nombreux. Vous retrouvez votre tonus
abdominal, vous stimulez votre système immunitaire, vous atténuez
les inflammations locales, vous éliminez les parasites, vous améliorez
la qualité de votre peau, la circulation sanguine dans vos membres
inférieurs et vos fonctions rénales, vous améliorez l’assimilation des
nutriments des aliments et vous régulez votre transit intestinal.
Qui irrig u e ?
Une formation de plusieurs jours est distillée dans quelques écoles
privées. Elles sont ouvertes à tout le monde mais il est plus fréquent
d’y croiser des naturopathes32 ou des infirmiers que des boulangers.
Ensuite, les diplômés achètent très cher une machine
qui effectue les lavements. La formation est d’ailleurs souvent
organisée par le fabricant de la machine ou un représentant
rémunéré à la commission.
30 C'est le frère du fondateur de la fameuse marque de céréales.

31 Ben Affleck, Courtney Love, Gisele Bundchen, Andie MacDowell, Demi Moore, Janet
Jackson, Cindy Crawford, Alicia Silverstone, Goldie Hawn, Kim Bassinger, Liv Tyler, Jean-
Claude Gaultier, Karl Lagerfeld et Juliette Binoche se font régulièrement nettoyer le côlon.

32 Ce sont des thérapeutes qui cherchent à équilibrer le fonctionnement de votre orga­


nisme par des moyens « naturels » : alimentation, hygiène de vie, phytothérapie, tech­
niques manuelles, etc. Lire page 146.
J ’ai testé pour vous !
Une amie me donne le contact d’une infirmière spécialisée
dans l’irrigation du côlon. Je rencontre Louise, un petit bout
de femme, menue comme un pinçon et qui rayonne comme un
soleil. Je me confie :
- C ’est ma première séance, je suis un peu stressée.
- Il ne faut pas. Vous allez voir, tout va bien se passer.
- Vous pratiquez depuis longtemps ?
- Plus de 10 ans. Pour tout vous dire, j’étais très malade et
l’irrigation sans l’ombre d’un doute a sauvé ma vie. C’est
la raison pour laquelle j’ai décidé de me spécialiser.
- L’irrigation peut vraiment guérir des maladies ?
- 90 % de toutes les maladies chroniques sont dues à un côlon
en mauvais état33. Ce n’est pas pour rien que le Professeur
Elie Metchnikoff34 a appelé le côlon « l’assassin de l’homme »
et a déclaré que « la mort commence dans le côlon ».
- Comment est-ce possible ?
- Nous absorbons en permanence de grandes quantités
de substances de plus en plus improbables, comme les
médicaments, les additifs alimentaires, la pollution de l’air.
Tout n’est pas digéré. Les déchets qui restent s’accumulent
au fil des années sur les parois du côlon et finissent par
former des couches épaisses. Après quelques dizaines
d’années, ces couches peuvent atteindre une épaisseur de
plus de 10 mm et avoir la consistance d’un pneu35 !

33 Selon la Société Royale de Médecine de Grande-Bretagne.

34 Professeur de l'Institut Pasteur, Prix Nobel de médecine 1908.

35 Source : www.colon-net.com. Même notre côlon a son site internet !


- Beurk !
- Cela provoque des fermentations et des putréfactions
donc des toxines qui sont ensuite réabsorbées par le
circuit sanguin et la lymphe. Le côlon devient une source
d’intoxication de tout votre organisme qui tôt ou tard
générera un dysfonctionnement ou une maladie. En
plus, ces déchets finissent aussi par déformer et irriter les
parois du côlon, compliquant le transit.
- J’avoue être très souvent constipée alors que je mange
beaucoup de fibres.
- La constipation est un véritable fléau dans tous les
pays développés. Le temps de transit normal de la
nourriture à travers notre corps était inférieur à 24
heures. Aujourd’hui, il est en moyenne de 60 heures pour
les hommes et de 70 heures pour les femmes.
- Aller à la selle une fois par jour devient alors un luxe ?
- Malheureusement oui.

Louise m’invite dans une petite pièce attenante à son


cabinet, dédiée à la pratique de l’hydrothérapie. Elle est composée
d’une table de massage et d’une drôle de machine accrochée au
mur. Je dois quitter mon pantalon et ma culotte et nouer une
serviette autour de mes hanches.
Soyez rassuré, vous ne vous retrouvez pas nu à quatre pattes
sur une table. Vous vous couchez d’abord sur le côté, les jambes
repliées pour que Louise puisse jeter un œil sur votre anus et vérifier
l’absence de plaies ou de fissures. Bien que les vestiaires des salles de
sport aient depuis bien longtemps balayé toute forme de pudeur,
ces quelques minutes axées sur mon intimité sont légèrement
perturbantes. Puis, elle vous présente une canule enduite de Vaseline
que vous vous introduisez lentement sous son œil avisé. Ensuite, elle
visse la canule aux tuyaux d’arrivée d’eau et de départ des matières
fécales raccordés à l’appareil fixé au mur. Elle vous aide à vous mettre
sur le dos et vous couvre d’une serviette.
Pendant une heure, Louise remplit et vide votre intestin,
alternant lavage et évacuation de vos vieilles crottes. Selon les
contrariétés rencontrées, elle varie les degrés de température entre
20 et 40° C, ainsi que la pression de l’eau. Pour optimiser le
lavement, elle accompagne les mouvements de l’eau en massant
votre ventre.
La machine a une paroi transparente qui permet d’analyser
la quantité et qualité de ce qui sort. Un festival ! Le nez de Louise
sur mes fesses n’est rien à comparer de la gêne que je ressens
quand je vois passer tout ce qui était entassé dans mon intestin.

- Vous n’êtes pas venue pour rien !


- Il me semble avoir vu passer de très vieilles « choses ».
J’ai vu un petit pois passer alors que je n’en ai pas mangé
depuis des semaines.
- Un individu moyen peut avoir en permanence de cinq
à dix kilos de déchets durcis dans son côlon. Il n’est pas
rare de retrouver un aliment ingéré il y a longtemps.
- Waouh !
- L’irrigation du côlon permet non seulement un nettoyage
complet de votre muqueuse intestinale, mais également
de comprendre votre fonctionnement grâce à l’analyse de
ce qui est évacué.
- Et alors, qu’en pensez-vous ?
- Étant donné les quantités, l’aspect et la couleur de
vos matières, et le fait que vous avez de l’arthrose,
je vous conseille de prévoir une autre irrigation très
rapidement. On ne commence vraiment à évacuer
des choses « intéressantes » qu’après plusieurs séances
consécutives, et plutôt en état de restriction alimentaire.
Le meilleur moment pour pratiquer une irrigation est au
cours d’un jeûne ou d’une monodiète.
- Louise, je viens juste de jeûner. Laissez-moi souffler un peu.
- Bien sûr, je vous comprends mais n’imaginez-vous pas
vous débarrasser de la croûte épaisse de vos déchets
accumulés sur les parois de votre côlon pendant des
dizaines d’années en deux ou trois séances. Je vous
conseille de faire chez vous des lavements.
- Quelle est la différence entre un lavement et une
irrigation du côlon ?
- Un lavement consiste en l’introduction dans le côlon de
1,5 à 2 litres d’eau, en une seule fois, suivie de l’évacuation
de celle-ci. C’est rapide, facile, et ça ne coûte rien. Les
bocks à lavements sont vendus 30 euros dans la plupart des
pharmacies et on peut les utiliser toute une vie.
- Et ça nettoie quand même ?
- Pas aussi bien que des irrigations répétées. Voilà pourquoi
je préconise une séance tous les six mois.
Et ça m arche ?
L’hypothèse du corps qui s’empoisonne et se rend malade tout
seul, en réabsorbant les toxines accumulées dans le gros intestin
est contestée.
Certains scientifiques soulignent qu’aucune preuve
scientifique ne confirme la thèse de l’auto-intoxication et « quelle ne
s’appuie sur rien de plus qu’une hypothèse et des cas anecdotiques,
et peut même s’avérer dangereuse »36. Pour commencer, nos
parois intestinales ne sont pas perméables. Et une irrigation peut
déclencher des infections si elle est réalisée avec un équipement
mal nettoyé, et peut perforer l’estomac si elle est mal maitrisée.
Pour ma part, j’ai le sentiment d’avoir suivi un véritable
décrassage. Je me sens propre et légère, ce qui me donne le
sentiment de soulager mes articulations.

En bref
De p lus en p lus d 'h o m é o p a th e s , a c u p u n c te u rs , o s téo p ath es et
a u tre s p ra tic ie n s des m é d e c in e s c o m p lé m e n ta ire s c o n s e ille n t
l'irrig a tio n p o u r ses v e rtu s dé to x in a n te s .
U ne séan c e chez un p ra tic ie n coûte e n tre 80 à 150 euros.
E lle n ’es t pas re m b o u rs é e p a r la S é c u rité sociale. S e u le la
co n s u lta tio n p e u t l'ê tre si c 'e s t un m éd e cin .
C e rta in s p ra tic ie n s co nsciencieux p e u v e n t vous d e m a n d e r de
re s p e c te r un protocole de p ré p a ra tio n . Vous devez a lo rs , deux
ou tro is jo u rs a v a n t l'irrig a tio n , s u rv e ille r v o tre a lim e n ta tio n
et p riv ilé g ie r les fru its et les lé g u m e s , la p é rio d e id éale é ta n t
celte d ’un je û n e ou d ’une m o n o d iè te .
L'irrigation est une pratique d’hygiène. U ne seule séance « pour
essayer » ne vous servira à rien : vous ne vous d éb a rrass erez que
des restes du repas de la veille. U ne irrigation équivaut seu lem en t
à trois ou quatre lavem ents, vous devrez donc ren ouveler
l’expérience afin de vous faire une idée de son efficacité.

34 Le Dr Edzard Ernst, auteur du Desktop Guide to Com plem entary and Alternative
M edecine, est le plus féroce d’entre eux. Pour lui l’engouement pour cette pratique repose
sur le fait que « l’ignorance triomphe de la science ».
La cure ayurvédique

M ai
L’expérience de mon jeûne et toutes mes lectures sur ce sujet37
m’ont fait prendre conscience de l’importance de détoxifier
mon corps et plus particulièrement mes articulations. Bien que
l’organisme possède naturellement un système de filtration des
impuretés, les déchets et les toxines finissent par s’accumuler.
Mes ministres Anti-arthrose m’ont également appris que la
modération et la régularité sont des facteurs clefs de succès dans
n’importe quelle démarche salutaire. Plutôt que de radicalement
jeûner, j’aimerais trouver un moyen plus « soft » et moins
contraignant de décrasser mes genoux.
J’ai entendu parler des cures ayurvédiques et de son
fameux Panchakarma qui élimine les toxines incrustées au plus
profond des cellules. Tout d’abord, les toxines remontent à la
surface grâce à de puissants massages, puis elles sont éliminées
par la peau et le système digestif.
Ayur quoi ?
L’ayurvéda est une médecine traditionnelle originaire de l’Inde
utilisée depuis plus de 5 000 ans38. Alors qu’en France, elle

37 Je vous invite à consulter la bibliographie, je pense avoir lu les incontournables sur le


sujet du jeûne.

38 En Sanskrit, une des langues officielles de l'Inde, ayurvéda signifie « science de la


vie », de Qyus (vie) et veda [science, ou connaissance!. L'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) reconnaît l’ayurvéda comme « une médecine traditionnelle incluant diffé­
rentes pratiques, approches, connaissances et croyances en matière de santé, utilisant
des médicaments à base de plantes, d'animaux et/ou de minéraux, des thérapies spi­
rituelles, des exercices et techniques manuelles, appliqués seuls ou en combinaison,
dans le but de maintenir le bien-être ainsi que de traiter, diagnostiquer ou prévenir la
maladie ».
est envisagée comme une pause bien-être ou une technique
de massage, en Inde, l’ayurveda est une science enseignée à
l’université, avec ses pharmacies et ses cliniques.
À l’origine, ce sont les Grands Sages de l’Himalaya qui,
en observant la nature et son environnement, ont découvert
le principe des cinq éléments fondamentaux : Espace, Air,
Feu, Eau, Terre. Chaque être humain est composé de ces cinq
éléments, mais en proportions diverses. Ce sont ces proportions
qui définissent la nature profonde de chacun. Ces cinq éléments
de base forment trois doshas (humeurs) : Vâta, Pitta et Kapha.
Chacun naît avec un peu ou beaucoup de ces trois doshas, qui
agissent selon sur son corps et son esprit. Il y a une infinité de
combinaisons, mais il est courant de déterminer un ou deux
doshas prédominants.
La connaissance de votre constitution est la première étape
qui permet de comprendre et de soigner les déséquilibres qui vous
rendent malade. Pour le médecin ayurvédique, c’est le patient et
non la maladie qui est au centre du traitement, la maladie n’existe
pas en tant que telle. Elle est la résultante d’un déséquilibre des
trois doshas. Avant de vouloir soigner quoique ce soit, le médecin
détermine d’abord la nature de ce déséquilibre. Il va chercher à
rééquilibrer l’individu non seulement au niveau de son corps, mais
aussi de son esprit et de son âme, en créant de l’harmonie et de
l’équilibre. Pour faire simple : on ne va pas soigner mon arthrose
mais les déséquilibres qui ont généré mon arthrose.
Cher Google, dis-moi où je pourrais faire ma cure
Naturellement, c’est en Inde que cela se passe. Vous trouverez
des centres partout, mais la région du Kérala, au sud-ouest du
pays est « the place to be ». La période idéale est la mousson qui
commence aux mois de mai-juin : les pores de votre peau sont
plus dilatés et réceptifs. Voilà qui tombe plutôt bien. Je repère
un centre cité plusieurs fois dans les forums. J’échange quelques
mails des plus agréables avec le maître des lieux. Ses réponses
sont rapides, claires et bienveillantes : j’ai trouvé mon centre.
Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, j’ai un ami prêt
à m’accompagner. Yannick ne supporte plus la circonférence
généreuse de son ventre, ses problèmes digestifs et son mal de
dos chronique. Nous réservons nos vols et nos chambres pour 15
jours. L’idéal, pour vraiment travailler en profondeur, aurait été
une cure de trois semaines, comme nos thalassos à la française.
Mais une immersion de deux semaines dans un peignoir, à l’autre
bout du monde nous paraît déjà pas mal pour un début.
Le diagnostic ayurvédique
Nous arrivons après une quinzaine d’heures de vol à Cochin. Il
est 13 h et il fait plus de 40°C. La clinique nous a envoyé un
chauffeur avec des bouteilles d’eau et une voiture climatisée.
Après deux heures de route, nous arrivons au milieu de pas
grand-chose, à Rajah Beach. Le centre fait partie d’un groupe
de bâtiments qui compte trois cliniques et sa propre fabrique de
médicaments ayurvédiques. Il emploie près de 200 Indiens. C’est
une institution dans le pays. Nous avons choisi l’établissement
le plus récent et nous nous félicitons de notre choix. Construit
en 2009, il est clair, moderne, nos chambres sont spacieuses,
lumineuses. La piscine est un double bassin olympique et la
plage de sable fin. Les deux autres centres sont, certes, beaucoup
plus authentiques, au milieu des forêts et des backwaters, mais
malgré nos soins, nous avions envie de nous sentir en vacances et
d’entendre le bruit des vagues.
Après un verre d’eau rose aux plantes médicinales de
bienvenue39, on nous propose de déjeuner avec les cinq autres
patients du centre. On ne va donc pas se marcher sur les pieds.
La restauration sera végétalienne : crudités, lentilles au cumin,
betteraves à la noix de coco et riz parfumé. Je suis aux anges, Yannick
un peu moins. Il est un gourmet carnassier qui aime cuisiner et
manger de bons produits du terroir si possible sanguinolents ou à
la crème. Nous lions facilement le contact avec nos nouveaux amis.
Jusqu’ici tout va bien. On nous prie de mettre nos peignoirs (qui
deviendront notre seconde peau) et de rencontrer nos médecins
respectifs, un homme pour Yannick, une femme pour moi.
Je fais la connaissance de la docteure Anita Pillai, une très
belle jeune femme d’une quarantaine d’année en salwar kameez, la
tenue locale féminine. Ne pensez pas que son titre de médecin est
une manoeuvre marketing. Anita a fait cinq années d’études pour
obtenir son diplôme universitaire indien du Bachelor of Ayurvedic
Medicine and Surgery et pratiquer la médecine ayurvédique.
Anita commence par observer certaines parties de
mon corps : mes ongles, ma peau, mon cuir chevelu, mes
jambes, mes bras. Elle prend mon pouls, ma tension et mon
poids, Elle me demande ce qui m’amène. Je lui réponds :
soigner mon arthrose et perdre un peu de poids pour mes
genoux et aussi pour me la raconter en rentrant ! Il s’en suit
un long interrogatoire sur mes habitudes de vie, ma façon
de m’alimenter, ma vie au quotidien, mon travail, mon
sommeil, mes antécédents familiaux et médicaux. Et enfin,
elle me propose un questionnaire afin de déterminer mon
fonctionnement psychologique du style : si on vous contredit,
39 Boisson appelée « herb al w a te r ». Cette décoction d’herbes fraîches aux vertus
détoxinantes sera notre seule et unique boisson. Et non, vous ne faites pas pipi rose !
a) vous pleurez, b) vous mordez ou c) vous claquez la porte ? Je
vous rassure, pour tout ça un anglais « scolaire » est suffisant.
Anita a maintenant tous les éléments pour déterminer
mon ou mes doshas prédominants et comprendre les éventuels
déséquilibres qui se sont exprimés sous la forme de l’arthrose.
Les principaux traits des doshas

• Vâta (air) : La peau est plutôt sèche, le physique est mince mais
irrégulier en poids, en appétit et en émotivité. Il est enthousiaste,
communicatif, créatif, fonctionne en « hyper » et en « trop de ».

• Pitta (feu et eau) : La peau est sensible, la corpulence moyenne.


C’est un grand affectif, hypersensible, colérique, autoritaire, très
intelligent, vif, rigoureux, ambitieux...

• Kapha (eau et terre) : La peau est grasse, le corps très gros ou


très maigre. Il se montre patient, stable, a besoin d’attention, de
soutien, de compassion, de tendresse.

Je suis Vâta et pas surprise. Je le sais, je suis complètement


déséquilibrée. Je ne suis que dans l’extrême. Je peux rire et
pleurer dans la même minute. Je peux travailler d’arrache-pied
des heures comme buller si je ne me sens pas concernée. Je peux
m’empiffrer une semaine entière comme jeûner. Je ne connais
que l’excès. Si je veux être parfaitement honnête avec moi-même,
je suis entièrement responsable de ce qui arrive à mes genoux. Je
paie mes « trop de » : trop de travail, trop de sport, trop de stress,
trop de coca, trop de cafés, trop de cigarettes, trop de régimes
protéinés, trop de trop. Il est temps de trouver l’équilibre.
Mais rien n’est figé. C ’est comme votre humeur,
les doshas évoluent en permanence selon le climat,
l’alimentation, les émotions, l’âge. Pour retrouver votre
dosha d’origine, il faut travailler sur votre façon de vivre, de
penser et de manger. Le but n’est pas d’atteindre un équilibre
parfait entre les trois doshas mais celui ou ceux de votre
constitution de base. Il suffit d’adopter les comportements
opposés à votre ou vos doshas dominants. Vous rééquilibrez
ainsi votre constitution.
Les règles de base
Avant de m’expliquer mon traitement, Anita tient à me rappeler
les règles d’usage :

- Vous êtes dans une clinique, avec des traitements et des


règles à suivre. Il est interdit de fumer, de boire du café,
de l’alcool ou autre stimulant.
- Évidemment !
- Il est interdit de manger autre chose que ce que l’on vous
donnera.
- Parfait ! Je vais revenir toute mince !
- Il est interdit de prendre le soleil. Pendant les traitements,
votre corps est plus sensible aux UV que d’habitude.
- Tu rêves, je compte bien prendre quelques couleurs !
- Il est interdit de pratiquer une activité physique intense.
Votre corps doit être repos pour laisser le travail se faire.
- Pas question de zapper mon footing sur la plage !
- Vous ne pouvez pas avoir de soins pendant vos
menstruations. Cela serait trop éprouvant.
- Je couperai la ficelle de mes tampons !
- Il est interdit d’avoir des relations sexuelles. Votre corps et
votre esprit doivent rester concentrés sur vos traitements.
- Je ne comptais pas sauter sur mon poto !
- Il est également interdit de nager en mer. Le sel anéantirait
tous les bienfaits des soins.
- Tu as vu l ’état de ta plage ? Elle est envahie de crabes et de
détritus !
Les soins
Anita détermine la composition de ma cure pour les 15
prochains jours. Je vais avoir des massages les matins, des
soins localement appliqués les après-midis, une alimentation
spécifique, de l’acupuncture, du yoga, une collection de
cachets et potions aux plantes à avaler. Et comme le
Panchakarma est à l’ayurvédique ce que les croissants sont
aux Français, une purge est bien prévue au programme.
Schématiquement, l’idée est de préparer mon corps ces
prochains jours en décollant mes toxines par les massages
pour ensuite les évacuer grâce à la purge.
Je me retrouve quelques minutes plus tard, en cache
sexe « fait maison » pour mon premier massage. Je fais la
connaissance de mes « treatment girls » qui vont pétrir mon
corps durant mon séjour. Ce sont des Indiennes d’une beauté
et d’une bonté sans égale. Leurs sourires traduisent une
bienveillance rare. Elles sont de vraies professionnelles. Elles
ont étudié pour appendre toutes les techniques durant six
mois avant de pouvoir exercer. Les massages sont toujours
à quatre mains et durent une heure. Une troisième femme
est présente pour faire chauffer les huiles, les poudres ou les
pâtes au fur et à mesure. Leurs mouvements sont parfaitement
rodés et synchronisés. Il n’y a pas de place au hasard ou à
de l’approximatif. Si vous aimez les massages de mauviettes,
passez votre chemin. Elles ont une poigne telle que je pense
m’allonger d’un centimètre par massage. Elles sont tellement
concentrées et habitées par ce qu’elles font, qu’elles semblent
parler à mon corps pour qu’il aille mieux, comme si elles
priaient40. Elles prennent soin de m’installer, de protéger les
appuis de mon corps du bois de la table avec des lingettes,
de vérifier régulièrement si tout va bien. Lorsque le soin est
terminé, elles me prennent par la main pour m’emmener
jusqu’à la salle de bain où elles vont me frictionner avec une
terre exfoliante, me shampouiner, me rincer, me sécher. Pour
finir, elles m’apposent une touche de poudre de bois de santal
au centre du crâne, sur le front et sur le cou pour me donner
force et vitalité.
Voilà les types de massages et de soins qui me sont
prescrits :

• Uzhichils : Massage avec une l’huile médicinale composée de


25 plantes détoxinantes.

• Udwarthanam : Massage avec une poudre d’herbe exfoliante. Une


fois la peau enduite d’huile, cet exfoliant aux vertus détoxinantes
puissantes prépare le corps aux massages à venir plus spécifiques.•

• Elakizhi : Massage ou plutôt tamponnage avec des boules


remplies de feuilles médicinales anti-inflammatoires bénéfiques
pour mes articulations.
40 Et si je vous dis qu’à l'origine, les principes de guérison reposaient essentiellement
sur des hymnes récités, vous levez les yeux au ciel ?
• Navarakizhi : Massage avec des boules de riz médicinal,
trempées au fur et à mesure dans du lait chaud. Mon corps
est vite recouvert d’un mélange d’amidon et de lait. Je sens le
gâteau.
• Emina : Canules d’huiles tièdes introduites dans mon côlon,
que je dois garder une heure. Dites adieux à votre pudeur et
serrez les fesses !

• Lepanam : Application d’une pâte d’herbes sur mes genoux.

• Pichu : Application de bandes de coton chaudes, imbibées


d’une huile médicinale sur mes genoux.

• Mathravasthy : Le plus envoûtant sans doute. Il s’agit d’une


huile chaude, toujours médicinale, distillée sur le front. Je n’ai
jamais connu un tel sentiment. Mon esprit s’est détaché de
mon corps.
Le Virechanan
E t... enfin arrive Virechanan qui mérite bien son paragraphe.
Il s’agit de la « petite » purge (dans le sens de courte) qui
permet aux toxines de se détacher progressivement des
cellules. Je la qualifie de « petite » car nous avons rencontré
Léa, ou du moins son fantôme, qui a eu le droit à une
semaine entière de cette purge. Il ne restait plus grand
chose d’elle. Puisque nous en sommes aux délicatesses : le
vomissement thérapeutique et la saignée (qui peuvent faire
partie du Virechanan) existent bien mais sont utilisés pour
des pathologies très graves.
A 6 h du matin, Yannick et moi avalons du beurre clarifié
(beurre chauffé pour retirer le lactose) auquel sont mixées
des herbes et des épices. Je me sens à peine concernée, les
purges nous laissent, mon transit et moi-même, complètement
indifférents. Je suis donc d’humeur légère ce matin, pensant
dans une heure ou deux me déjouer de la consigne de rester
enfermée dans ma chambre pour aller faire un peu de tourisme
aux alentours.
Je ne rentrerai pas dans les détails mais, à midi, je me
suis tellement vidée que ma tension tombe à 6,5. Je ne tiens
pas debout. Plus étrange encore, il me vient à l’esprit des idées
morbides : je ne pense qu’à la mort sous toutes ses formes. Anita
qui vient régulièrement prendre de mes nouvelles, me confirme
que c’est normal. Je détoxifie mon corps mais également mon
esprit. La mort étant chez moi un sujet tabou, j’ai certainement
emmagasiné bon nombre de craintes et de frustrations sur ce
sujet. Yannick, qui aime particulièrement manger et qui a peur
un jour de ne plus pouvoir le faire avec autant de liberté, voit des
poulets voler.
Il nous faudra bien 24 heures pour nous sentir l’envie et
la capacité de mettre un pied hors de notre chambre. Mais nos
pensées bizarres, probablement provoquées par les herbes et
les épices mixées dans le beurre clarifié, nous accompagneront
quelques jours encore, ce malgré des soins devenus plus softs,
comme des massages du visage ou des pieds.
Les rasayanas
Ce sont des composés à base de plantes et de minéraux
fabriqués avec le plus grand soin par le centre. Leur préparation
implique de nombreux processus, longs et minutieux. Un
cachet peut contenir jusqu’à 35 plantes. Leurs composants
sont de la plus haute qualité et poussent sous leurs yeux, non
loin du centre.
Leur but est de maintenir la santé de l’individu, de la
restaurer si nécessaire et de renforcer le système immunitaire.
Certains accélèrent la guérison et favorisent l’élimination
des toxines, tandis que d’autres ciblent l’esprit et l’intellect,
améliorant la mémoire et les capacités d’apprentissage. Les
miens ont des vertus anti-inflammatoires spécifiques des
articulations.
De mon lever à mon coucher, toutes les deux heures, une
personne de l’infirmerie m’amène sur un plateau mes cachets
et potions, et attend patiemment que je les avale. Je n’ai aucun
moyen d’y échapper.
La diététique ayurvédique
La cuisine est succulente tout en étant diététique.
L’ayurvéda intègre en effet un système de recommandations
nutritionnelles allant de la préparation à la consommation
des aliments. Savoir se nourrir, c’est préserver sa santé.
Chaque aliment est composé d’une ou plusieurs des saveurs :
sucrée, aigre, salée, amère, piquante et astringente. Un
repas équilibré doit toujours contenir ces six saveurs afin de
nourrir et satisfaire pleinement votre corps et votre esprit.
Il débute par des crudités ou par une soupe et se poursuit
par des légumes associés à des légumineuses. Bien qu’ils ne
contiennent ni protéine animale, ni dessert, les repas sont
incroyablement inventifs, un vrai festival pour les yeux et
le palais. Même mon ami carnassier se régale de tous ces
légumes. Anita ajustera mon alimentation selon mon état et
mes traitements. Je vais manger beaucoup de betteraves, de
choux, de gingembre, aliments préconisés même chez nous
dans le cadre de problèmes articulaires.
L’activité physique ayurvédique
Le yoga est une autre belle découverte de ce séjour. J’en ai
toujours entendu parler comme étant la solution à tous les
problèmes. Je n’ai jamais franchi le pas, préférant des sports
plus remuants. Le yoga se résumait pour moi en de longues
inspirations, entrecoupées de quelques postures de gymnastique
douce. J’ai déjà pris sur moi pour passer des ultra-trails de
150 km à la marche, tout athlétique quelle soit, au Pilâtes. Alors
me retrouver à écouter le vent dans les feuilles sur la pointe des
pieds, faut quand même pas abuser !
Quelle étroitesse d’esprit ! Après 15 jours de yoga, mes
muscles sont dessinés, j’ai retrouvé de la souplesse dans mes
articulations, je me sens plus forte, puissante et en même
temps en harmonie avec moi-même. Je continuerai le yoga en
rentrant au lieu de vouloir marcher à 15 km/h en dandinant
du popotin.
Et ça m arche ?
La science est maigre sur le sujet. Les études montrent des bénéfices
modestes sur l’humeur et très modestes sur la douleur et la mobilité.
Pourtant, sur moi, l’effet bénéfique est très net ! Ma peau est
devenue tonique, lustrée, comme nourrie. Mes muscles se sont
tonifiés. Moi, qui ai toujours les jambes gonflées surtout lorsqu’il fait
chaud, mes circulations sanguine et lymphatique se sont améliorées.
Mes articulations se sont assouplies. Ma vitalité est décuplée. Mais
surtout, surtout : mes douleurs aux genoux ont disparu !
Cette cure, non seulement est susceptible de soulager
le corps mais en plus enseigne la redécouverte de soi. Tous les
massages aident à se relâcher, à s’abandonner. J’ai eu les larmes
aux yeux plus d’une fois pendant mes premiers massages. Il m’est
même arrivé de sangloter sans trop savoir pourquoi. D ’après
Anita, j’évacuais toutes les émotions négatives enfouies au plus
profond de moi.
Il s’agit aussi d’une invitation à l’équilibre. Vous êtes isolé
de tout, face à vous- même. Et ce n’est pas la poignée d’autres
patients que vous croisez une heure par jour qui perturbe cette
solitude ni ce « lâcher-prise ». Me concernant, lorsque je suis
moi-même, mon côté excessif, tout ou rien n’est jamais bien loin.
Il se révèle à deux reprises.
La première fois, je rencontre Léa et elle me fait goûter
une boisson au gingembre et à je ne sais quoi. Elle vient de finir
sa semaine de purge et cette boisson est sensée lui redonner
de l’énergie. Sauf qu’au lieu de me contenter d’un verre, je
descends le litre. À minuit, mon cœur tambourine tellement
que je crois vivre mes derniers instants. Je réveille Yannick
et nous descendons à la réception en hurlant que je suis en
train de mourir. Nous réussissons à paniquer l’ensemble du
personnel qui court dans tous les sens, s’y prend à trois fois
pour composer le numéro d’Anita qui finalement me fera
donner deux pastilles relaxantes aux plantes. Deux jours plus
tard, je reste dix minutes au soleil, soit neuf de trop lorsqu’on
fait une cure ayurvédique. Vertiges, nausées et de nouveau des
« Im going to die » à minuit. Le lendemain, j’ai beau m’excuser
auprès de l’ensemble du personnel de mes frasques nocturnes,
je reste la folle du village. Pour Anita, ces deux évènements
ne sont pas dénués de sens. Ils révèlent une énième demande
de mon corps et de mon esprit à une hygiène de vie plus
harmonieuse. Il est grand temps de décider de prendre soin de
moi et d’arrêter les montagnes russes.
Durant cette cure, le temps s’arrête et vous invite
à réfléchir à vos casseroles, à votre vie passée et surtout à
comment vous souhaiteriez vivre votre vie future. Chacun
trouve ses réponses. Yannick a accessoirement perdu 8 kg mais
surtout, il a pris conscience de son corps et de l’importance
de l’écouter et de le respecter. Moi, je me sens si bien que
je compte entretenir cette béatitude et mieux maîtriser mon
« excessivité ». Nous repartons tous les deux avec des règles de
bon sens que nous sommes persuadés d’appliquer jusqu’à la fin
de nos vies comme :

• Au lever, prendre le temps de se réveiller et de s’étirer.

• Sourire à ses collègues, à ses amis, à sa famille, à ses voisins.

• Manger en conscience, sainement et uniquement quand on a


faim. Prendre soin de soi, se masser, se bichonner.

• Prendre le temps de respirer.

• Ne pas se coucher trop tard.

La médecine ayurvédique vous encourage à apprendre et


à comprendre qui vous êtes, pourquoi vous êtes en bonne santé
ou pourquoi vous ne l’êtes pas. Elle vous donne toutes les pistes
pour aller mieux, tout en considérant la personne que vous êtes.
Vous repartez en forme et en phase avec vous-même.
En bref
Si vous vo u le z te n te r l'e x p é rie n c e , a d re s s e z -v o u s au R ajah
A yurved ic H o s p ita l41. Je vous ju re ne pas a v o ir a c h e té d ’actions
m a is a p rè s a v o ir c o m p a ré to u t ce qui e x is ta it, c e lu i-c i est
un des ra re s à o ffrir une p re s ta tio n c o m p lè te e t c o h é ren te.
B eaucoup, s u rfa n t s u r le m a rc h é , p ro p o s e n t e n tre deux
m a s s a g e s , des b u ffe ts co n tin e n ta u x , des s o rtie s en m e r et
des concours de te e -s h irts m o u illé s . Il s'a g it a lo rs d'un a u tre
voyage.
C o m p te z e n tre 8 00 e t 900 e u ro s les 14 jo u rs de cu re to u t
co m p ris , a u x q u e ls il fa u t ra jo u te r e n tre 5 00 e t 1 200 euros
p o u r vos vols selo n la p é rio d e de l’a n n é e . En F ran ce, il existe
q u e lq u e s c e n tre s 42. P a ra d o x a le m e n t le coût ne s e ra pas m oins
c h e r, a lo rs a u ta n t s 'o ffrir une a u th e n tiq u e p a re n th è s e qui,
p e u t-ê tre , c h a n g e ra v o tre vie !
C e rte s , lo rs q u e vous re n tre re z , vous ne tro u v e re z pas
e x a c te m e n t les m ê m e s res sayas en F ran ce e t il n 'e s t pas
p ra tiq u e de c o m m e n c e r sa jo u rn é e de tra v a il p a r d eu x h eu res
de yoga. M a is avec nos fru its , nos lé g u m e s , nos p lan tes, la
d iv e rs ité de nos soins et de nos p roduits co s m étiq u es, vous
pouvez fa ire p e rd u re r les e ffe ts b é n é fiq u e s de v o tre cu re trè s
lo n g te m p s a p rè s v o tre retour.

41 Ils ont trois centres : Le Rajah Healthy Acres (pour les plus puristes), le Rajah
Island (le plus typique) et le Rajah Beach Ile nôtre, le plus moderne). Site internet :
www.ayurveda-in.com

42 La Valorette à Nice. Site internet : www.ayurvedique.com


La naturopathie
Juin
Lorsque vous commencez à flirter avec les médecines parallèles,
à jeûner, à partir à Inde et à comprendre le pouvoir de votre
alimentation, le naturopathe n’est pas loin43. Et comme je
souhaite faire perdurer mon état de bien-être « post-Inde » le plus
longtemps possible...

- Comment ?Tu n’as pas de naturopathe ?Mais c’est impossible !


La mienne a changé ma vie ! Elle est extraordinaire !

Je dois bien l’avouer, Annabelle s’est métamorphosée en


quelques mois. Elle ressemblait à un petit moineau parisien,
déplumé et fragile, toujours en proie à des maux de dos ou de
tête. Elle est aujourd’hui débordante de vitalité et de sourires.

- Elle modifie ton alimentation de façon à booster ton


système immunitaire^

43 La naturopathie telle que nous la connaissons aujourd'hui apparaît à la fin du xixe siècle,
d’abord aux États-Unis grâce à John Scheel et Benedict Lust puis en France dans les
années 1940 grâce à un biologiste Pierre Valentin Marchesseau. Elle est l’association de
deux mots anglais « nature » et « path » signifiant « la voie de la nature ».
- Elle stimule la capacité d’auto-guérison de ton organisme.
- Je suis sûre quelle peut soigner tes genoux.
- Ah oui ?

Qu'est-ce qu'un naturopathe ?

La profession de naturopathe n’est pas encore réglementée. Ce


qui signifie que n’importe qui peut se prétendre naturopathe sans
avoir toutes les compétences requises.
En France, il existe une multitude d’écoles et de stages
bidons qui prétendent former, en cinq week-ends, au métier de
naturopathe. Les plus sérieuses sont agréées par la Fenahman
(Fédération française des écoles de naturopathie) et proposent
des cursus d’un à trois ans44. Si un jour, la profession devient
réglementée, seuls les diplômés de ces écoles ne seront pas
inquiétés. Les autres devront repasser leur diplôme.

Quelle est la démarche du naturopathe ?

La naturopathie consiste à stimuler les mécanismes naturels


d’autoguérison du corps. Le praticien naturopathe intervient
de manière à nourrir, activer, renforcer ces mécanismes sans
forcément chercher à éliminer les symptômes. Dans un premier
temps, il analyse votre mode de vie, vos habitudes alimentaires

44 L’Institut Euronature, l’Ecole Cenatho, l’Académie de Vitalopathie, l’Institut Alain


Rousseaux, Isupnat, le CNR (Collège de naturopathie rénovée! pour les plus connues.
Le CERFPA et le CNRI pour les cours à distance. Comptez une moyenne de 1 200 heures
minimum d’enseignement.
et vos antécédents médicaux pour dresser un bilan de votre
santé. Ensuite, il vous aide, grâce à des soins et des techniques
d’éducation, de prévention et d’auto-régénération de l’organisme
- tous issus de méthodes écologiques et naturelles - à avoir la
meilleure qualité de vie.
Il a recours à :

• la phytothérapie, qui utilise les plantes pour traiter certaines


maladies ;

• la nutrition et l’alimentation ;

• l’aromathérapie, qui utilise les huiles essentielles pour traiter


certaines infections ;

• l’iridologie, qui est basée sur l’étude de l’iris pour découvrir des
troubles de l’organisme.

Il vous conseille sur les règles d’hygiène à adopter. Il vous


aide à combattre le stress, l’anxiété, les troubles du sommeil, les
baisses de régime, les allergies, les kilos superflus... et bien sûr
l’arthrose.

J’ai testé pour vous !

Je ne suis pas à une bizarrerie près : testons la naturopathie et


ses potions magiques ! Étant maintenant lyonnaise, je laisse à
Annabelle sa naturopathe du canal Saint-Martin et pars en quête
de mon praticien local. Je m’intéresse à une naturopathe installée
à côté de mon bureau. Nous conversons par téléphone.
- L’arthrose n’est pas une conséquence directe du
vieillissement. L’arthrose est pour moi une maladie
d’encrassement. Votre organisme est inondé de substances
toxiques dont votre foie n’arrive plus à se débarrasser.
Vos reins qui devraient maintenir la pureté du sang,
fonctionnent mal et vos tissus s’encrassent.
- Je me sens crade d'un coup !
- Nous travaillerons ensemble sur la réforme de votre
comportement face à vos quatre hygiènes fondamentales :
votre hygiène alimentaire, votre hygiène émonctorielle -
j’entends la gestion de vos toxines, votre hygiène
musculaire et enfin votre hygiène émotionnelle.
- Je vais reluire !
- Nous commencerons par un bilan. Et selon mon diagnostic
et votre envie, nous nous accorderons sur les quatre phases
clefs qui vous conduiront au bien-être : 1) désintoxication, 2)
désincrustation, 3) revitalisation et 4) stabilisation évolutive.
- On ne va plus se quitter !
- Nous utiliserons plusieurs techniques pour vous aider
à aller mieux. Mais la base de votre salut repose sur
trois concepts fondamentaux : l’alimentation, l’activité
physique et le psychisme. Je peux vous assurer que si vous
faites preuve d’un peu de rigueur, vous serez soulagée,
voire guérie de votre arthrose.
- ... J'arrive !

Isabella est une belle femme brune au regard bienveillant


à qui il est difficile de donner un âge. Évidemment, elle est
habillée de vêtements improbables mais certainement recyclables,
confectionnés par un daltonien illuminé de l’Ardèche. Et des
oiseaux ont sûrement fait leur nid dans sa tignasse. Mais peu
importe, je suis à peine arrivée quelle veut tout savoir de moi :
l’heure à laquelle je me lève et l’heure à laquelle je me couche,
si j’ai un bon sommeil la couleur et la quantité de mes urines,
la texture et la fréquence de mes selles, ce que je mange et bois
chaque jour et dans le détail, comment je prends mes repas et
combien de temps ils durent, le nombre d’heures que je passe au
travail, les sports que je pratique, à quelle fréquence je sors, etc.
L’interrogatoire dure plus d’une heure et rappelle celui de
la cure ayurvédique. Isabella note minutieusement toutes mes
réponses. Elle prend un temps de réflexion et annonce la donne :

- Nous avons beaucoup de travail. Vous devez repenser


votre façon de vivre.
- Carrément ?
- Vous en êtes consciente. Vous avez déjà commencé en
décidant de revenir sur Lyon.
- Vous avez raison, je ne supportais plus le stress et la pollution.
- Je vous demande juste de continuer à choisir ce que vous
sentez être bon pour vous. Par exemple, essayez de ne pas
systématiquement déjeuner dans vos restaurants. Vous ne
pouvez pas subir tous les midis un environnement et une
nourriture qui ne vous conviennent plus.
- Isabella, tu t’égares ! Ces déjeuners font juste partie de mon
travail !
- Soyez maligne, grignotez une salade avec vos collègues et
apportez-vous un œuf bio, si possible mollet, que vous
mangerez avant ou après votre déjeuner.
- Bien sûr ! Dès demain, je glisserai un œuf mollet dans mon
sac à main !
Les plantes ne servent pas qu’à faire joli !
Isabella me parle du pouvoir des plantes. Elle me suggère
d’apprendre à les connaître et à les boire. Supprimer le café
et les sodas si acidifiants, lui semble être tellement évident
qu’elle ne me félicite même pas de mes efforts. En revanche,
elle m’envoie chez un herboriste afin d’acheter de quoi me
faire de bonnes infusions. Sin*’, où est l ’herboristerie la plus
?
Dans ma vie d’avant, je n’ai jamais pensé à saupoudrer
d’ortie mes bâtons de surimi. Et la prêle ne m’évoquait pas
une infusion mais une comédienne de renom des années I960.
Certes, il m’était déjà arrivé de boire des Nuits Tranquilles et des
résidus de camomille. Là s’arrêtaient mes accointances avec les
plantes.
Il fut un temps où la connaissance des végétaux était un
savoir transmis de génération en génération, de père en fils, de
maître à élève, de sage à petit scarabée.
Il fut un temps où, pour manger, l’homme choisissait le
meilleur bois pour ses flèches et les meilleures plantes pour son
poison. Les plantes avaient le pouvoir de tuer, soigner, enivrer,
rendre joyeux ou dingue. Aujourd’hui, les sciences exactes et les
produits de synthèse ont relégué la culture des plantes aux oubliettes.
Nous n’accordons aux plantes que le plaisir ressenti devant un joli
bouquet ou l’euphorie de la découverte d’un trèfle à quatre feuilles.

• L’harpagophytum : Si vous ne deviez consommer qu’une


plante contre votre arthrose, Isabella est formelle, ça serait
celle-là. Appelée aussi couramment « griffe du diable »,45
45 Assistant vocal logé dans les Iphones.
les chamans d’Afrique l’utilisent depuis des siècles pour
soigner leurs problèmes articulaires et digestifs. Ses effets
anti-inflammatoires puissants et ses vertus antalgiques ont été
découverts récemment en Europe. Elle est aujourd’hui utilisée
fréquemment dans les maladies rhumatismales mais aussi en cas
d’inflammation, de douleurs musculaires et de douleurs de dos.
C’est la plante qui, à ce jour, a montré le plus d’efficacité dans
le traitement des douleurs liées à l’arthrose, et notamment en
cas de crise aiguë.
L’harpagophytum contient des substances, les harpagosides,
susceptibles de réduire le niveau des cytokines46,47 de diminuer la
douleur48 ou d’inhiber les enzymes qui « digèrent » le cartilage.
C ’est donc une arme tout à fait centrale dans la stratégie anti-
arthrose.
Les études menées sur l’harpagophytum montrent que
50 à 60 mg d’harpagosides chaque jour pendant au moins deux
mois réduit en moyenne de 40 à 50 % la douleur et de 35 % la
raideur articulaire49. L’harpagophytum est aussi efficace que les
anti-inflammatoires comme les « coxibs » (lire page 61) mais avec
bien moins d’effets indésirables50*.
46 Souvenez-vous de la présentation de Dame Arthrose page 27. Lorsque des
débris articulaires apparaissent, ils entretiennent l'inflammation des chondrocytes.
Ceux-ci produisent des molécules qui vont entretenir leur propre inflammation, les
cytokines.

47 Fiebich BL : In h ib itio n o f T N F - a lp h a s y n t h e s i s in L P S - s t i m u l a t e d p r im a r y h u m a n
m o n o c y t e s b y Harpagophytum e x t ra c t S t e iH a p 69. Phytomedicine. 2001 Jan;8(11:28-30.

48 Chrubasik S, Conradt C, Roufogalis BD. E f f e c t iv e n e s s of Harpagophytum e xtra cts a n d


c lin ic a l efficacy. Phytother Res 2004;18:187-189.

49 Harpagophytum procumbens t d e v ii’s cla w j. M o n o gra p h . Altern Med Rev. 2008.


Sep;13l3):248-52. PubMed PMID: 18950251.

50 Chrubasik S : A r a n d o m iz e d d o u b le - b lin d p ilo t s t u d y c o m p a r in g D o lo te ffin a n d


V io x x in the t re a tm e n t o f lo w b a c k p ain. Rheumatology (Oxford). 2003, 42(11:141-148.
Une cure apporte un soulagement rapide et spectaculaire
qui peut vous permettre de réduire vos doses de médicaments.
Vous pouvez la trouver sous forme de teinture-mère en
pharmacie51, la consommer sous forme de tisane si votre
palais est bien accroché et plus sûrement sous forme de
compléments alimentaire (poudre ou extraits standardisés). Les
doses conseillées sont de 2 à 4 g d’extrait sec par jour ou de 20
à 40 gouttes de teinture-mère 3 fois par jour.

• La prêle : Elle est extrêmement riche en flavonoïdes anti­


inflammatoires et en minéraux (silicium, calcium, potassium) qui
favoriseraient le renouvellement de votre cartilage. Cerise sur le
gâteau, la prêle a aussi des propriétés diurétiques permettant de mieux
éliminer et contrer des problèmes de rétention d’eau. Une seule étude
a testé la prêle dans la polyarthrite rhumatoïde avec une baisse de
plusieurs marqueurs de l’inflammation. Vous pouvez la consommer
en infusion ou sous forme de gélules (1 à 1,3 g par jour).

• L’ortie : Ses effets anti-arthroses seraient liés en partie à la teneur


des feuilles en sérotonine et histamine, deux neurotransmetteurs
impliqués dans la perception et la transmission de la douleur,
et en minéraux (zinc, cuivre, silice, calcium) qui ont des vertus
reminéralisantes. Mais les effets les plus étudiés sont liés à
certains composés qui inhibent les messagers de l’inflammation,
les interleukines52*.

51 Potion magique qui se prend sous forme de gouttes. En fonction du taux d'humidité et
de l'espèce, on utilise jusqu'à 750 g de plantes fraîches par litre de teinture. Les teintures
contiennent donc la totalité des principes actifs à haute teneur.

52 Teucher T et al. C ytokine sécré tion in w h o le b lo o d o f he a lth y su b je c ts follow ing o ral a d m i­


nistration o fU rtica dioica L. p lan t extract. Arzneimittelforschung. 1996,191:906-910.
Une étude menée à France a montré que ces composés
seraient encore plus efficaces associés à des oméga-353 (huile de
poisson) et à de la vitamine E54.
Une autre étude a évalué les effets antidouleur de l’extrait
d’ortie sur 10 000 personnes qui souffraient d’arthrose et
d’arthrite rhumatoïde. Les résultats montrent un effet de
soulagement très net après seulement onze jours de traitement.
Intéressant quand on désire diminuer les doses de médicaments
antidouleur ou anti-inflammatoires55.
Vous pouvez consommer l’ortie en poudre sur vos soupes
et salades ou en tisane. Si vous avez des tendances SM, vous
pouvez renouer avec le passé et vous fouetter avec ses tiges
fraîches ou vous jeter dans un buisson d’orties. Mais le plus utile,
c’est l’extrait d’ortie en complément alimentaire : extrait solide
en capsules ou comprimés (de 300 à 700 mg 3 fois par jour) ou
extrait fluide (de 2 à 5 ml 3 fois par jour).

• Le cassis : Même si aucune étude sérieuse n’a été menée sur


cette plante, Isabella m’explique que ses feuilles sont riches
en flavonoïdes, des molécules aux propriétés antioxydantes et
antivieillissement, et en vitamine C. Ces molécules agissent en
synergie pour réduire l’inflammation ainsi que la douleur en cas
de poussées (surtout si ces dernières sont situées aux genoux).
53 Les oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés que l'on trouve en grandes quantités
dans certains poissons gras, dans les graines de chia, le lin, la noix, la cameline, le colza
et le soja. Ils sont à privilégier pour leurs propriétés anti-inflammatoires.

54 Jacquet A et al. P h y t a lg ic , a fo o d s u p p lé m e n t , v s p la c e b o in p a t ie n t s w ith o s t e o a r t h -


r it is o f the k n e e o r hip : a r a n d o m is e d d o u b le - b lin d p la c e b o - c o n t r o lle d c lin ic a l trial.
Arthritis Res Ther. 2009;11(6):R192. Epub 2009 Dec 16. PubMed PMID: 20015356; PubMed
Central PMCID:PMC3003699.

55 Chrubasik S ; E v id e n c e fo r a n t ir h e u m a t ic e ffe c t iv e n e s s o f s t e w e d H e r b a u r tic a e


d io ic a e in a c u t e a rt h r it is : a p ilo t stu d y. Phytomedicine, 1997, 6; 105-108
Le cassis a également des propriétés diurétiques qui favorisent
l’élimination des déchets de l’organisme. Vous pouvez utiliser
les feuilles en infusions quotidiennes (5 à 10 g par jour), mais
si vous voulez une concentration encore plus importante de
ses principes actifs anti-inflammatoires, alors optez pour les
bourgeons : leur action est comparable à de la cortisone mais
sans les effets secondaires. Vous trouverez en pharmacie un
macérât glycériné de bourgeons frais. Il s’agit de macération de
bourgeons embryonnaires dans un mélange d’eau, d’alcool et
de glycérine.

• Le frêne : Voici une plante multifonction qui, selon Isabella,


pourrait vous aider à lutter contre vos problèmes articulaires
mais également contre la rétention d’eau, la constipation et
le vieillissement de vos cellules. Il contient du rutoside, un
autre flavonoïde qui protège les tissus de vos articulations du
vieillissement. Il peut être utilisé de façon traditionnelle en tisane
ou décoction ou en gélule de poudre intégrale.•

• La reine-des-prés : Cette plante est une aspirine végétale.


Elle est extrêmement riche en acide salicylique, la molécule
active de l’aspirine. Elle a une action anti-inflammatoire et
antidouleur progressive sur les douleurs articulaires. Elle aussi a
des propriétés diurétiques qui facilitent l’élimination des déchets.
Elle contient également des flavonoïdes, du fer, du calcium, du
potassium, de la vitamine C et de la vanilline qui lui donne un
petit goût sympathique de vanille. A boire en infusion (ne pas
la faire bouillir, elle perdrait toutes ses vertus). Attention : les
personnes allergiques à l’aspirine et celles sous anticoagulants
doivent l’oublier.
• Le thé vert : C ’est une source de polyphénols, donc un puissant
antioxydant et anti-inflammatoire, ce qui toujours bon à prendre
lorsque l’on souffre d’arthrose ! Le thé vert sera bien pratique
lors de vos déplacements, quand vous n’aurez pas la possibilité
d’avoir une infusion de qualité sous la main. Privilégiez alors le
thé vert bio.
COMMENT PRÉPARER LES INFUSIONS ET LES DÉCOCTIONS
: - S a vez-vo u s p ré p a re r une tis a n e ? m e d e m a n d e Is a b e lla .
| - B en... Je plonge m e s fe u ille s d ans de l’eau c h au d e ?
: Is a b e lla lève les yeux au ciel et m ’exp liq u e que c'est un peu
i plus s u b til que ça. S elon e lle , il existe deux m é th o d e s :
| - L’infusion est p a rfa ite p o u r les tis a n e s de re in e -d e s -p ré s et
de p rê le . Il su ffit de v e rs e r de l’eau b o u illa n te s u r les fe u ille s , ;
de p a tie n te r huit m in u te s , puis de filtr e r si besoin.
: - La décoction est idéale pour le saule blanc. On im m e rg e les
p lan tes dans l’eau, on porte à ébullitio n dans un récipient
fe rm é d u ra n t huit m in u tes. Ce procédé décu ple les substances ;
actives si bien q u ’il peut m ê m e d even ir d an g ereux. R éservez
ce procédé aux racines, écorces et grain es dont l’infusion ne
p e rm e ttra it pas d ’e x tra ire leu rs bienfaits.

Les autres plantes intéressantes

• Le saule blanc également riche en acide salicylique. A boire


en infusion.•
• Le bambou très riche en silice sera également d’une aide
importante pour protéger vos os et votre cartilage comme le fait
la prêle. À boire en infusion et à prendre en teinture-mère.
• Le bouleau et la vergerette du canada intéressants pour leurs
vertus également anti-inflammatoires. A boire en infusion ou à
prendre en poudre, gélules ou en teinture-mère.

Toutes ces plantes peuvent être associées entre elles sans


problème. Votre herboriste vous conseillera certainement un
mélange dédié à vos problèmes articulaires auquel il rajoutera un
peu de graine d’anis, de menthe, de mélisse ou de mauve pour
atténuer un goût un peu âpre. Pour qu’il puisse être efficace, faites
une cure de minimum six semaines.

Les plantes peuvent ég alem ent se baigner

- Pour le plaisir, terminons par un peu de balnéothérapie.


- Avec plaisir.
- Dorénavant, lorsque vous prenez un bain, pensez à vos
articulations, faites bouillir des sommités de vergerette du
canada, des feuilles de cassis et des racines de chiendent
au préalable dix minutes dans deux litres d’eau. Retirez
les plantes et ajoutez la préparation à l’eau de votre bain.
Ce mélange redonnera de la souplesse à vos articulations.
- Adieux mes perles de bain au pétrole dArabie !

Les huiles essentielles

- Parlons un peu aromathérapie.


- Les arômes ? Les fleurs ?
- Non ! Les huiles essentielles ! Demandez à votre herboriste
un mélange « anti-arthrose » à base d’huiles essentielles de
gaulthérie, genièvre, romarin et cyprès. Alternez chaque
soir entre un massage de l’articulation avec ce mélange
d’huiles et un cataplasme d’argile (pâte que l’on étale sur
une bande de gaze et que l’on applique sur l’articulation
douloureuse pendant une à deux heures).
- Moi, qui n’utilise mon lait hydratant que si ma peau tombe
en décomposition !

O ffre z-v o u s un bilan chez un n a tu ro p a th e . Vous ne ris q u e z rien


h o rm is de re p a rtir avec de bons conseils.
En a tte n d a n t la rè g le m e n ta tio n de la profession , fie z-v o u s à la
liste des p ra tic ie n s rec onnus p a r l'O rg an isatio n de la M éd ecin e
N a tu re lle e t de l’Education S a n ita ire ou c e lle de la F é d é ra tio n
E u ro p é e n n e de N a tu ro p a th ie . Vous pouvez aussi c o n s u lte r le
R eg istre des N a tu ro p a th e s de Fran ce. N 'h é s ite z pas à avo ir
un p re m ie r contact té lé p h o n iq u e . Votre in te rlo c u te u r doit fa ire
p reuve d 'e m p a th ie , d 'éco u te, de patie nce et de psychologie.
U ne c o n s u lta tio n coûte environ 80 e u ro s, m a is c e rta in e s stars
de la c ib o u le tte p eu v en t d e m a n d e r 200 euros. A b o rd ez aussi ce
su je t p a r té lé p h o n e .
Poussez la p o rte d 'u n e h e rb o ris te rie . E lles sont bien souvent
te n u e s p a r des n a tu ro p a th e s qui p re n d ro n t to u t le u r te m p s
pou r vous e x p liq u e r les v e rtu s de chaq ue p la n te . Rien q u 'e n les
éco u tan t, vous avez l’im p re s s io n d 'ê tre déjà un peu g u éri.
L’alimentation,
la première
des médecines
- Vous avez sans doute déjà entendu parler d’Hippocrate ?
- Oui, c’est lui qui a rédigé le serment prêté par les
médecins, non ?
- C ’est un médecin grec de l’Antiquité, père de la médecine
moderne et surtout précurseur de la diététique. Il
connaissait l’impact de l’alimentation sur notre santé.
Nous lui devons le fameux « Que ton alimentation soit
ta première médecine ! ».
- L’alimentation peut vraiment soigner ?

L’inflammation chronique est, nous l’avons vu, la


conséquence de la surexcitation des chondrocytes (lire page 27).
Suite à un excès de pression sur votre cartilage, les chondrocytes
se surexcitent et fabriquent des radicaux libres en grande
quantité. La toxicité de ces molécules vient du fait qu’il leur
manque un électron ce qui les rend instables. Pour s’équilibrer,
elles vont piquer un électron sur la molécule d’une cellule
saine voisine qui s’oxyde alors, s’abîme et se transforme à son
tour en un radical libre, et ainsi de suite. Normalement, les
protections antioxydantes naturelles du corps et les antioxydants
de l’alimentation permettent de limiter les dégâts. Mais quand les
premières deviennent moins performantes et les deuxièmes sont
en quantité insuffisante, l’organisme est débordé. Résultats : les
radicaux libres prennent le dessus et nourrissent l’inflammation.
A la longue, les chondrocytes submergés de radicaux libres
finissent par mourir, laissant des zones vides ce qui fragilise
encore plus votre cartilage, qui s’amincit et finit par totalement
disparaître.
Donc en en ayant une alimentation anti-inflammatoire
et antioxydante, on neutralise les radicaux libres, on abaisse
le niveau d’inflammation, on ralentit ou même stoppe la
destruction du cartilage et on abaisse le niveau de douleur.

Douleur
Isabella va me délivrer les bases de l’alimentation
antioxydante et anti-inflammatoire. Il s’agit de neuf règles
nutritionnelles très simples, anti-arthrose mais aussi bénéfiques
pour la santé en général.
J’aime l’idée de manger et de me soigner en même temps.
Je décide de me lancer. Les premiers temps sont difficiles. Mais
progressivement, je fais mes expériences, je trouve mes repères
et surtout je constate les premiers bienfaits sur mes articulations
et mon énergie. Le bonheur ! Voici les conseils que m’a délivrés
Isabella. Je vous conseille de les appliquer à la lettre. Bien sûr,
bannir tous produits industriels (plats préparés, biscuits, céréales,
glaces...) est un prérequis.

règle : Des fruits et des légumes colorés


N°1
à chaque repas tu consommeras

Les légum es

- Vous connaissez les légumes de la famille de crucifères ?


- Crucifères ? Ça rime avec « enfer » !
- Les crucifères sont une famille de légumes qui comprend
les choux (rouge, blanc, romanesco, rave, fleur, de
Bruxelles, frisé, brocoli, pommé), les radis, le rutabaga
et le navet, le raifort, la roquette, le cresson, etc. Ils
contiennent des substances qui sont d’excellents anti-
arthrosiques mais aussi des antioxydants, du calcium, des
vitamines C et K, des nutriments également salutaires
contre l’arthrose, qui permettent de bloquer le processus
inflammatoire.
- Ces légumes m’o nt fait pleurer toute mon enfance !
• Le chou rouge est LE légume pour vos articulations arthrosiques.
En plus de ses propriétés drainantes, il contient, comme tous
les choux, une molécule appelée sulforaphane, qui ralentit la
dégradation du cartilage. Le chou rouge est celui qui contient le
plus de sulforaphane, au moins le double comparativement aux
autres variétés de choux. Il peut être consommé tant cru que cuit
et également être utilisé en cataplasme.

- Si vous avez du mal à digérer les crucifères, si elles


entraînent chez vous des ballonnements et des flatulences,
consommez-les cuites pour commencer et augmentez
progressivement les rations de crudités. Et s’il vous est
difficile d’inclure fréquemment du chou dans votre
alimentation, sachez qu’un grand verre de chou rouge
mixé au réveil est une solution.
- Je m’en lèche déjà les babines !

• Le brocoli apporte, en plus, beaucoup de polyphénols antioxydants


ainsi que des vitamines A et C et du calcium. Votre maman avait bien
raison quand elle insistait pour que vous terminiez votre assiette !

• La tomate est très intéressante par son lycopène, un puissant


pigment antioxydant. Plus elle est rouge, plus elle protégera vos
cartilages.

Régalez-vous aussi avec les artichauts, les épinards, les


poivrons rouges, les haricots rouges et les betteraves qui se
situent en tête de liste des légumes les plus riches en antioxydants.
Saupoudrez le tout d’ail qui contient du sélénium, un minéral
qui contribue à neutraliser les radicaux libres.
Les fruits
Certains fruits sont, comme les crucifères, vos alliés antidouleur
et raideur. Les baies et les fruits rouges sont les fruits antioxydants
les plus efficaces pour lutter contre les radicaux libres. Des
plus classiques comme les cerises, fraises, framboises aux plus
exotiques, comme l’aronia ou l’acérola, ils sont riches en
vitamines et en polyphénols. Certains sont tellement fortiches
qu’ils ont été renommés « super-fruits » : les baies d’açai et de
goji, la canneberge, le cassis et les myrtilles.

• La myrtille riche en vitamines C et en pigments antioxydants,


est un des plus intéressants. Comme le cassis, elle possède des
composés appelés anthocyanes qui ont des vertus antalgiques
et anti-inflammatoires qui stimulent les glandes surrénales. Ces
effets bénéfiques sont proches de ceux de la cortisone, et il n’y a
pas d’effet secondaire !

• La mûre contient elle aussi un grand nombre d’anthocyanes


ainsi que des vitamines C et E, efficaces contre les radicaux libres.

• La pomme contient beaucoup de polyphénols antioxydants


et a une capacité antioxydante sept fois supérieure à la banane.
Une pomme en apporte par ailleurs deux fois plus qu’une tasse
de thé infusé. Attention car une pomme bat également le record
des couches de pesticides. Soit vous les achetez bio, soit vous les
épluchez.•
• Le raisinrenferme 80 % d’eau et 15 % de sucres, protéines, sels
minéraux (surtout du potassium), il est riche en oligoéléments
et en vitamine B, C et A. Avec sa couleur de peau, il contient
beaucoup d’anthocyanes, pigments antioxydants puissants et
d’acides phénoliques. Les acides phénoliques sont des composés
aux propriétés antioxydantes qui contribuent à prévenir
l’apparition de plusieurs maladies comme le cancer, les maladies
cardiovasculaires et les maladies liées au vieillissement en
neutralisant les radicaux libres de l’organisme. Plus la couleur de
peau du raisin est foncée, plus la concentration en flavonoïdes qui
permettent d’irriguer vos cartilages et de protéger vos vaisseaux
est grande Une cure de raisin (avec les pépins !) décongestionne
les articulations enflammées et redonne de la souplesse aux
articulations.

• Le pruneau contient des antioxydants, comme les vitamines C


et E, et le bêta-carotène. Les propriétés laxatives et diurétiques en
font un aliment de choix pour aider les processus d’élimination
de l’organisme. Il retarde le vieillissement en stoppant le
développement des rides, protège les articulations de l’arthrose,
réduit le risque de maladies cardiaques.

Les 15 fruits les plus antioxydants


FRUITS CAPACITÉ ANTIOXYDANTE (ORAC*)
Baie d'açaï 102 700
Raisin avec pépin 10 450
Cassis 7 957
Prune 6100
Mure 5 905
Framboise 5 065
Myrtille 4 669
Fraise 4 302
Raisin sec 4 188
FRUITS CAPACITÉ ANTIOXYDANTE (ORAC*) I
Pomme Grany Smith 3 898
Datte 3 895
Cerise 3 747
Groseille rouge 3 387
Baie de goji 3 290
Abricot sec 3 234
*ORAC = O x y g e n R a d ic a l A b s o r b a n c e C a p a c it y (test p e rm ettan t de m esu rer la capacité
antioxydante d’un alim ent!

Et si p o ss ib le bio

Une poignée de réfractaires vous taquineront sur le fait qu’aucune


étude ne confirme que manger bio est meilleur pour la santé. A
ceux-là, rappelez-leur que :

• Les produits bio sont plus denses nutritionnellement. À


calories égales, le nombre de nutriments (fibres, vitamines,
minéraux, antioxydants) est supérieur. En plus, leur peau et leurs
pépins, qui sont particulièrement concentrés en antioxydants,
peuvent être consommés.

• L’agriculture biologique optimise la rotation des cultures, et


n’utilise que des semences non modifiées génétiquement. Elle n’a
pas recours aux produits de synthèse tels que les engrais chimiques,
les herbicides, les insecticides, les fongicides. En plus d’être
meilleures pour votre corps, ses méthodes sont non polluantes.
• Quant au prix, il se discute aussi. Vous n’avez pas besoin d’un
kilo de produits bio pour être rassasié tant ils sont plus riches
nutritionnellement. Vous consommez donc plus intelligemment.
D ’autant que les agencements des boutiques bio déclenchent
rarement des achats compulsifs.
• Les légumes bio ont nettement plus de goût ! Faites donc
croquer les récalcitrants dans une pomme bio !

Je repère toutes les boutiques bio de Lyon. Certaines sont


sur ma route, d’autres m’obligent à de grands détours. Je connais
leurs agencements par cœur. Il y a les fortiches des grands
étalages frais et les reines des produits secs. Rien que de pousser
les portes me fait du bien. Contre toute attente, je fini par aimer
leurs lumières blafardes et leurs couleurs dépressives. La passivité
de leurs vendeurs grisâtres m’apaise.
Je découvre en plus des légumes et des fruits, les huiles
de coco et de camelines, les spaghettis d’algues, le sorgho, le
gomasio, les graines de poireaux, de fenugrec et d’amarante, le
kasha, les azukis, les mungos, le seitan. À chacune de mes visites,
j’ai l’excitante impression de partir dans un pays étranger.

En bref
M angez e n tre 5 et 10 fruits et légum es chaque jour. En plus de
leurs caractéristiques antioxydantes et a n ti-in fla m m ato ires ,
ils vous p e rm e ttro n t de g a rd e r la ligne. N 'oubliez pas que la
m aîtrise de votre poids est un fa c te u r clef de votre guérison.
Sachez ég a le m e n t que les fru its et les légum es contribuent à
alca lin is e r l’organism e quand il est soum is à une alim en tation
acidifiante car trop riche en viande et en céréales. En alcalinisant
votre organism e, vous dim inuez les risques d ’ostéoporose, de
dysfonctionnem ent rénale, de fonte m usculaire...
O ptez p o u r les fru its et lé g u m e s qui sont les p lus colorés et,
si possible, ceux qui sont issus de l'a g ric u ltu re biolo gique. Ils
co n tie n n e n t plus d 'an tio xyd an ts, de v ita m in e s et de m in é ra u x et
vous p o u rre z les m a n g e z e n tie rs : le ze s te , la p u lp e, la peau.
Si vous ne parven ez pas à c o n s o m m e r beaucoup de lég u m es
et de fru its (parce que vous ne les a p p réciez pas ou ne les
d ig érez pas, etc.), vous pouvez a vo ir recours à un c o m p lé m e n t
d 'an tioxydants56.

règle n ° 2 : La cuisson à haute température


tu banniras
Quand ils sont cuits à plus de 110°C, les aliments perdent un
grand nombre de leurs vitamines. Ils subissent également des
modifications pouvant provoquer l’apparition de molécules
toxiques appelées produits de Maillard qui favorisent
l’inflammation. C ’est pour cette raison que j’investis très
vite dans un cuiseur vapeur57, un blinder et un extracteur
de jus qui vont me permettre de consommer des aliments
de qualité sans forcément les dénaturer dans une cuisson
agressive. C ’est un bouleversement majeur pour moi qui
m’alimentais souvent à coup de barres protéinées achetées
en pharmacie.
56 Pour savoir lequel choisir, je vous invite à lire le Guide des com plém ents a n ti­
oxydants écrit par Claude Bonne et Daniel Sincholle (Thierry Souccar Éditions, 2014).

57 Je préconise le Vitaliseur de Marion Kaplan, spécialiste de la bio-nutrition. Il a son


prix mais grâce à sa forme et à son matériau, il permet la préservation des nutriments
essentiels sensibles à la chaleur tout en se débarrassant des toxines. Alors que votre cuit
vapeur offre une douche toxique à vos aliments puisque la condensation leur retombe
dessus.
En bref
P riv ilé g ie z les basses te m p é ra tu re s , les cuissons v a p e u r, les
m a rin a d e s ... e t m a n g e z cru.
In vestissez dans un c u is e u r v a p e u r, un e x tra c te u r de ju s o u /e t
un blinder.
Lavez, épluchez, râpez, m ixez, m élan gez, cuisinez. C ertes, ça
prend plus de te m p s que d 'o u vrir une boîte de raviolis m ais après
tout, vous le valez bien. Et si vous poussez le vice jusqu 'à soigner
les présentations de vos assiettes, il se peut m ê m e que vous y
preniez du p laisir !

règle n °3 : Le bon gras tu privilégieras


Le choix des matières grasses est primordial pour lutter
contre les processus à l’origine de l’arthrose. Certaines d’entre
elles contiennent des substances, les oméga-6, qui favorisent
l’inflammation. On les trouve dans les huiles de tournesol, de
maïs, de pépins de raisin (et dans les margarines fabriquées
avec ces huiles), dans les œufs de poule nourries aux céréales,
dans la plupart des viandes, notamment celles qui sont issues
d’animaux nourris avec peu de fourrages et du maïs ou du
soja.
D ’autres contiennent des oméga-3 qui agissent au
contraire comme de véritables pare-feu anti-inflammatoires. En
plus de leurs bienfaits reconnus sur le système cardiovasculaire,
les oméga-3 ralentissent la dégradation du cartilage en bloquant
les enzymes chargés de le digérer. Une étude menée sur 31
personnes souffrant d’arthrose à un stade avancé a montré que
l’huile de poisson (riche en oméga-3) diminue fortement le
niveau des enzymes à l’origine de la destruction du cartilage, les
aggrécanases58. On trouve les oméga-3 dans l’huile de colza, de
lin ou de noix mais également dans les poissons gras : saumon,
sardines, maquereaux, harengs, truites fumées, etc.
Les oméga-6 et oméga-3 sont des acides gras dits
« essentiels ». L’organisme en a absolument besoin et ne sait pas
les synthétiser. Le problème avec l’alimentation moderne, c’est
que les oméga-6 sont trop présents. On mange quasiment 15
fois plus d’oméga-6 que d’oméga-359. C ’est pour cette raison
qu’il faut essayer de diminuer sa consommation d’oméga-6 et de
favoriser autant que possible celle d’oméga-3, pour arriver à un
rapport oméga-6/oméga-3 de 1/4 ou 1/5.
Parlons maintenant de notre huile d’olive bien aimée qui
peut être utilisée tant pour l’assaisonnement que pour la cuisson.
Elle contient des substances antioxydantes et des oméga-9 (les
fameux acides oléiques) qui ont des vertus protectrices pour le
coeur.
En ce qui concerne le choix de vos huiles, choisissez-les
vierges, de première pression à froid. Jusqu’en 1920 environ, les
huiles étaient pressées à froid. Les fruits et graines triés étaient
soumis mécaniquement à « froid » à la presse, à température
ambiante. L’huile obtenue était un jus naturel, renfermant tous
les principes nutritifs essentiels. Vierge, elle ne subissait aucun
traitement chimique, ni aucun raffinage. Les seules opérations
58 Congrès EULAR, Berlin, Allemagne, 9 au 12 juin 2004.

59 Pour répondre aux différents besoins de l’organisme, il nous en faut un peu


quand même de ces oméga-6. L’Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail, fixe cette proportion entre 4 et 8 % de
nos apports caloriques par jour. Du temps des chasseurs cueilleurs, dont nous sommes
restés très proches, le rapport était de 1 oméga-6 pour 1 oméga-3. Aujourd’hui, il est de
10 à 15 pour 1. Il faudrait revenir à 5 pour 1.
autorisées pour purifier l’huile étaient la centrifugation et la
filtration. Du coup, elles rancissaient rapidement lorsqu’ils
étaient exposés à l’oxygène et à la lumière, les quantités de
production étaient raisonnables.
Pour rendre les huiles plus stables, donc plus rentables,
les industriels ont modifié la méthode traditionnelle. Les
graines sont chauffées entre 80 et 120°C, avant la pression ou
l’extraction avec les solvants. L’huile prend une couleur foncée
et une odeur de vieille litière. Des impuretés apparaissent et
doivent être éliminées pour pouvoir commercialiser l’huile.
Cette étape supplémentaire de raffinage inclue des traitements
physiques et chimiques qui vont dénaturer les acides gras,
notamment les acides gras oméga-3, et faire disparaître des
substances bénéfiques naturellement présentes comme les
antioxydants.

En bref
O u b lie z le b e u rre , l'h u ile de to u rn e s o l, de m a ïs, de p ép in s de
ra is in .
S 'il y a d e u x h u ile s à a v o ir dans sa c u isin e, c 'e s t l'h u ile d'o live
p o u r la cuisson e t le s a s s a is o n n e m e n ts e t l'h u ile de colza
p o u r le s a s s a is o n n e m e n ts . L’h u ile de coco e s t é g a le m e n t
trè s a d a p té e s p o u r la cuisso n, avec de n o m b re u s e s v e rtu s
m é c o n n u e s p o u r la s a n té .
P riv ilé g ie z le s h u ile s non ra ffin é e s , p re m iè re p ressio n à
fro id , si po ss ib le bio. L’h u ile de colza bio a un goû t de n o is e tte
s u rp re n a n t. O u b lie z les h u ile s ra ffin é e s qui so n t s o u m is e s à la
c h a le u r et à des tr a ite m e n ts c h im iq u e s et qui ont donc p erd u s
to u s le u rs a n tio x y d a n ts .
M a n g e z d e u x à tro is fois p a r s e m a in e d es poissons g ras,
ric h e s en o m é g a -3 c o m m e la s a rd in e , le th o n , le sa u m o n ou
le m a q u e re a u si po ss ib le bio (pas p lus de d e u x fois p e n d a n t la
g ro s s e s s e e t l'a lla ite m e n t).
C om plétez tous les jo u rs votre alim en tatio n avec une poignée de
cerneaux de noix et des graines de lin. O u i ! C o m m e l e s p o u l e s !

règle n °4 : Le gluten de ton alimentation tu


excluras
Après le cabas de Vanessa Bruno et les chaussures de Louboutin,
manger sans gluten est devenu la nouvelle tendance du moment.
Aujourd’hui, bon nombre de naturopathes, dont mon Isabella, le
conseillent pour soigner des maladies comme l’arthrose.

- Nous ne sommes pas tous allergiques au gluten ?


- Non, mais nous sommes nombreux à avoir une hypersensibilité
au gluten qui, avec le temps, favorise les maladies comme
l’arthrose, l’arthrite, le diabète ou les migraines.
- Qu’est-ce donc que ce gluten ? Hormis un truc que les
bobos fuient comme si on leur demandait de porter des bobs
Ricard !
- Le gluten est une protéine présente dans certaines céréales
comme le blé, le seigle, l’orge, l’avoine, l’épeautre et le kamut.
Lorsqu’il est mélangé avec de l’eau, il forme une matière
visqueuse et élasüque, qui permet par exemple de faire un
pain qui gonfle correctement. On parle de blé « panifiable ».
- Mais, on en mangeait bien avant alors pourquoi
aujourd’hui, c’est devenu un problème ?
- Parce les blés modernes sont très différents des blés
anciens. Depuis trois décennies, on s’est tellement
concentré à sélectionner des variétés ayant des qualités
« techniques » intéressantes (avec un gluten permettant
par exemple d’obtenir des pâtes faciles à pétrir, à
lever, donnant une mie moelleuse, une croûte dorée
à point, etc.) que l’on a oublié de se préoccuper des
conséquences de ces blés sur la santé. Aujourd’hui,
avec l’industrialisation de l’alimentation, ces céréales
modernes et leur gluten « mutant » se retrouvent
partout. Le problème c’est que le gluten moderne est
particulièrement difficile à digérer : il interagit avec
la paroi intestinale et affecte son imperméabilité.
Résultat : les intestins deviennent des passoires et
laissent passer des substances alimentaires dans le
sang. L’organisme réagit à ces substances étrangères en
activant son système immunitaire. Ceci va entraîner une
inflammation chronique à l’origine (ou entretenant)
des maladies inflammatoires, comme l’arthrose.

Le gluten est surtout en cause dans les maladies


inflammatoires auto-immunes comme la polyarthrite
rhumatoïde. L’exclusion du gluten comme remède à l’arthrose
n’a pas été testée dans des études. Pourtant Jean Seignalet, célèbre
médecin reconnu de ses pairs a soigné des maladies chroniques
dont l’arthrose grâce à son régime sans gluten et sans lactose60.
60 Le docteur Jean Seignalet a suivi gracieusement pendant presque 20 ans, plus de
2500 patients atteints de maladies parfois dites incurables. Parmi eux, 2250 se sont trou­
vés améliorés par sa méthode nutritionnelle. Ainsi, son régime, expliqué dans son livre
L'a lim e n tatio n ou la troisièm e m édecine est devenu la solution santé de référence et a
fait ses preuves auprès de milliers de patients dont Seignalet lui-même.
Le nutritionniste Jean-Marie Magnien rapporte également
quelques cas d’amélioration de l’arthrose par l’arrêt du gluten et
des produits laitiers avec le régime Seignalet61.

En bref
Faite s l'essai p e n d a n t U s e m a in e s d 'é lim in e r tous les p roduits
à base de fa rin e s de blé, de s e ig le , d 'o rg e , d'avo ine, d ’é p e a u tre ,
de k a m u t : pains, biscottes, pâtes, s e m o u le s , flocons, biscuits,
g â te a u x ... M ais aussi la pression qui va bien (la b ière contient
des p ro té in e s de l'orge).
R e m p la c e z -le s p a r le riz, le s é s a m e , le s a rra s in , c’e s t-à -d ire
des c é ré a le s qui ne c o n tie n n e n t pas de g lu te n . O ptez aussi p ou r
les lé g u m in e u s e s qui sont ric h e s en p ro té in e s et en fib res,
ainsi que p o u r les p o m m e s de te rre .
Si vous c h e rc h e z à p e rd re du poids ou à g a rd e r la lig n e ,
re m p la c e z les p ro d u its c é ré a lie rs p lu tô t p a r d es lé g u m e s
v a rié s et c o lo ré s . Vous c o n s ta te re z un b ie n -ê tre , un bidon to u t
p la t e t des a rtic u la tio n s m o in s d o u lo u re u s e s . V o tre co rp s vous
d ira m e rc i !

règle n °5 : Les produits laitiers, comme des


ennemis pour la vie tu considéreras
Le lait et ses produits dérivés ont des répercussions sur nos
cartilages, tendons et ligaments. Leur sucre, le lactose, et
certaines de leurs protéines nous sont néfastes.
61 A travers son livre R é d uire au silence 100 m aladies avec le régim e Se ignalet, Jean-
Marie Magnien constate que le blé et le lait sont impliqués dans de nombreux problèmes
de santé courants.
Pour le docteur Seignalet, tous les laits animaux de vache,
de chèvre ou de brebis, ainsi que leurs dérivés (beurre, fromage,
crème, yaourt, glace) sont à bannir62. « Aucun animal à l’état
sauvage ne consomme naturellement le lait d’une autre espèce ».
Les laits animaux sont très différents du lait maternel humain,
leur structure moléculaire est inadaptée aux enzymes digestives
de nombreuses personnes.
Le lactose est une molécule complexe, composée de
galactose et de glucose. C’est le glucide du lait. Pour être
assimilé, il doit être scindé en deux dans le tube digestif par
une enzyme, la lactase. Celle-ci est présente chez tous les
enfants jusqu’à 3-4 ans, puis diminue fortement d’activité ou
disparaît à l’âge adulte chez 70 % de la population. La plupart
des adultes ne digèrent pas le lactose qui se retrouve comme
un corps étranger dans le système digestif. Le lait devient alors
un poison. Ses différents composants provoquent des effets
toxiques dans l’intestin et s’infiltrent dans différents endroits
du corps, notamment dans les articulations, où ils génèrent des
inflammations.
Le lait contient aussi des protéines spécifiques auxquelles
nous ne sommes pas adaptés. Lorsqu’on donne du lait de vache
à un nourrisson, on le vaccine contre les maladies bovines ! Dès
lors, on perturbe le système immunitaire, ce qui peut, selon
le terrain génétique, favoriser à l’âge adulte des maladies auto­
immunes comme de la polyarthrite, des rhumatismes et de
l’arthrose.

62 Le Dr Seignalet voit plusieurs raisons pour lesquelles le lait ne convient pas aux
adultes : sa fonction première est de faire engraisser un bébé animal en quelques mois,
ses protéines sont allergènes et sa teneur en calcium est trop élevée, il contient beau­
coup d’hormones, sa structure moléculaire n'est pas adaptée à nos enzymes digestives.
Si vous vous inquiétez de savoir comment vous allez faire,
sans lait pour avoir votre ration de calcium, je vous rassure tout
de suite : les produits laitiers ne sont pas les seuls aliments qui en
contiennent. Les légumes, les légumineuses, les fruits et les crudités
sont également de bonnes sources de calcium. Ils vous permettront,
si vous en consommez quotidiennement, de garder des os solides !

Oui, le calcium co m m e tout ce qui peut re n fo rc e r le m é ta b o lism e


de l’os e t donc du c a rtila g e est indispensable quand on a de
l'arth ro s e . Oui, associé à la v ita m in e C, le calcium réd u it vos
d o u leurs. M ais non, il n'est pas nécessaire de se to u rn e r vers le
lait e t ses am is p ou r avoir des ap p o rts suffisants.
De n o m b re u x a lim e n ts c o n s e illé s en cas d 'a rth ro s e , c o m m e les
sa rd in e s en boîte avec le u rs a rê te s , le chou chinois, le brocoli
et les choux de B ru x e lle s , les h a rico ts blancs, les am a n d e s ,
les ra is in s secs et tes ea u x m in é ra le s ric h e s en calciu m sont
d ’e x c e lle n te s sources de calciu m .

règle n °6 : Que des bonnes sources de


protéines tu choisiras
Favorisez les protéines végétales

Je suis flexivore, c’est-à-dire végétarienne à temps partiel.


Pour pallier mes faibles apports en protéines animales, je me
tourne naturellement vers le soja et ses dérivés63 et également
63 Pour certains, le soja stimulerait la croissance de cellules tumorales. Pour d'autres il serait
un allié de taille en période de ménopause. Dans son livre, la Docteure Jacqueline Lagacé
oppose aux contestataires la longévité des Asiatiques, grands consommateurs de soja.
vers les associations de légumineuses et les céréales. Les
protéine sont composées de vingt acides aminés (les briques
qui, assemblées, constituent une protéine) dont huit sont
dits essentiels, c’est-à-dire que notre organisme ne sait pas les
fabriquer, ils doivent donc être obligatoirement trouvés dans
l’alimentation.
Les céréales sont déficientes en un de ces acides aminés
essentiels, la lysine, et riches en méthionine. Les légumineuses
(pois chiche, lentilles, haricots secs...) sont déficientes en
méthionine et - ça tombe bien ! - riches en lysine. Pour retrouver
la même qualité de protéine que celle présente dans votre
côte de bœuf, il suffit donc de mélanger une céréale avec une
légumineuse. On a rien inventé ! Les Indiens avec leur riz et leurs
lentilles, les Asiatiques avec leur riz et leur soja ou les Mayas avec
le maïs et les haricots rouges appliquent ce principe depuis des
lustres. Et il est inutile de stresser, ces mélanges n’ont pas besoin
d’être fait instantanément, dans la même assiette, mais au cours
de la journée64.
Pédale douce sur la viande !
Certes la viande apporte des protéines nobles. Mais c’est
un aliment qui, comme les céréales, le fromage... acidifie
l’organisme. La conséquence de cette acidification, c’est une
augmentation du risque de fonte musculaire, de troubles rénaux,
d’ostéoporose... N ’avez-vous pas déjà suffisamment à faire avec
l’arthrose ? Et puis la viande rouge qui est souvent grasse apporte
trop d’oméga-6. C ’est en tout cas le cas lorsque les animaux
proviennent d’élevages conventionnels avec peu de fourrages.
a Aymeric Caron, célèbre chroniqueur végétarien, vous raconte tout dans son livre N o Steak.
Si vous voulez vous faire du bien, réduisez au minimum
votre consommation de viande (pas plus de trois fois par semaine).
Et optez pour des viandes blanches, si leurs propriétaires ne les
ont pas nourris au maïs (qui contient des oméga-6).
Les œ ufs, tous les jours si vous voulez !
L’œuf est excellent pour la santé. Il est très peu calorique,
90 calories dont 80 % se trouve dans le jaune. Vous savez
maintenant pourquoi les Barbies de Miami mangent des œufs
brouillés uniquement composés de blancs battus et pourquoi
au contraire les bodybuilders se réveillent à coup de jaunes crus.
Il est exceptionnel pour la qualité et la quantité de ses
protéines. Il contient les huit acides aminés essentiels. Il contient
aussi du fer, du zinc et du phosphore, ainsi que les vitamines A, B
(dont la très désirée B12), D et E. Dans son jaune, si les poules
sont nourries aux graines de lin (filière Bleu Blanc Cœur) ou s’ils
sont pondus par des poules élevées en plein air, vous trouverez
nos fameux oméga-3 et également de la lutéine65.
Les œufs et notamment ses jaunes ont très mauvaise
réputation.

- Isabella, leur taux de cholestérol serait élevé et provoquerait


des maladies cardiaques, est-ce vrai ?
- C ’est notre organisme qui fabrique essentiellement
le cholestérol. Seule une partie infime vient de notre
alimentation. Le mauvais cholestérol, en opposition
au bon, est dû à une alimentation déséquilibrée et une
mauvaise cuisson.
45 Un antioxydant qui permettrait de diminuer le risque de cécité chez les plus de 65 ans.
- On oublie les œufs au bacon, si je comprends bien ?
- Si vous faites cuire vos œufs dans un beurre riche en
graisses saturées, avec des lardons et de la crème, ils
auront obligatoirement un effet négatif sur votre taux de
cholestérol.
Jetez-vous sur les produits de la m er autant
que vous pouvez !
Le poisson apporte, en plus de nos fameux oméga-3, des
protéines d’excellente qualité. Ils contiennent également un peu
de vitamine D qui aide le calcium à se fixer sur les os. Ces deux
nutriments sont essentiels pour prévenir et soulager l’arthrose.
Les moules et huîtres contiennent beaucoup
d’antioxydants, parmi lesquels le zinc et le sélénium. Le
sélénium est un antioxydant qui neutralise les radicaux libres
et donc contribue à diminuer l’inflammation des articulations.
Associé à la vitamine E, il retarde l’usure de votre cartilage.
On trouve du sélénium également dans le poisson, les abats
(rognon, foie...) et la viande.

- On ne pense pas aux algues en tant que source de


protéines mais vous devriez vous familiariser avec elles.
- Isabella, vous m’en demandez beaucoup !Je déteste les voir
sur mes plages !
- Certaines comme les rouges ou les bleues sont aussi riches
en protéines que le soja. La spiruline, la fameuse algue
bleue des Andes, contient 70 % de protéines ! Les algues
brunes ou rouges sont un peu plus riches en minéraux
que les vertes.
- Je vais réfléchir !
- Elles sont pauvres en calories et très riches en glucides,
en vitamines et en fibres. Elles contiennent toutes
beaucoup d’iode, du calcium, du magnésium, du
potassium, du phosphore, du fer, du zinc, du cuivre et
du sélénium. Ce sont les seuls végétaux à contenir de
la B12.

En bref
C o n s o m m e z de la viand e si possible blanc he, pas plus de trois
fois p a r s e m a in e .
M a n g e z du poisson au m oin s deux à tro is fois p a r s e m a in e , en
p riv ilé g ia n t les poissons g ra s ric h e s en o m é g a -3 .
M a n g e z de bons œ ufs, bio si poss ible e t pondus p a r des
p o u les n o u rrie s avec des g ra in e s de lin e t é le v é e s en plein
air. P r é fé r e z -le s à la coque ou au p la t p o u r p ro fite r des
n u trim e n ts d es ja u n e s . Vous pou vez sans d a n g e r en m a n g e r
un p a r jour.
Et n ’o u b lie z pas que vous pouvez vous p a s s e r de p ro téin es
a n im a le s , to u t s im p le m e n t en p re n a n t l’h ab itu d e d ’a sso c ier
c é ré a le s et lé g u m in e u s e s .

règle n °7 : Des épices tu abuseras


Si toutes les épices sont globalement intéressantes pour la
santé, deux ont prouvé scientifiquement leurs effets bénéfiques
sur la raideur articulaire et la douleur liées à l’arthrose : le
gingembre et le curcuma. Ces vertus proviennent des propriétés
anti-inflammatoires et antioxydantes des nombreux composés
présents dans ces épices.
• Le curcuma, connu sous les noms de « safran du pauvre » ou
« safran des Indes », est une vielle épice reconnue en Asie et en
Inde depuis des siècles.
Il mérite d’avoir une place particulière dans votre
alimentation. Il agit comme un puissant antioxydant, il diminue
les douleurs et ralentit la progression de l’arthrose.
L’élément actif du curcuma est connu sous le nom de
curcumine que l’on retrouve aussi dans le gingembre, son
cousin en botanique. Pour que le curcuma soit bien assimilé par
l’organisme, il doit être associé à un corps gras comme de l’huile
d’olive et à une pincée de poivre. L’élément actif du poivre est la
pipérine et il a le pouvoir de renforcer l’absorption digestive et
donc l’effet de la curcumine d’où l’intérêt de l’association.
Le moyen le plus simple pour le consommer est de
l’intégrer régulièrement dans votre cuisine. Vous pouvez opter
pour sa forme fraîche en tranchant ou râpant des rhizomes.
Vous pouvez aussi saupoudrer vos potages, légumes, viandes et
poissons.

• Le gingem bre est, comme le curcuma, un puissant antioxydant


et un anti-inflammatoire. Il est méconnu chez nous alors que la
médecine ayurvédique le décrit comme la plante de référence
pour combattre les inflammations de toute nature, au point de le
hisser au même rang que les médicaments de dernière génération.

- Le gingembre frais et cru se râpe sur les plats sautés,


les soupes de légumes et les plats de poisson. Il peut
être confit puis incorporé dans des pâtes à gâteaux66. Il
66 Pâte à gâteaux à base de farine de sarrasin, de châtaigne, de riz... c'est-à-dire sans
gluten, bien sûr !
peut être mariné au vinaigre et accompagner des sushis.
Remplacez votre café ou votre thé du matin par un jus
de citron tiède avec des copeaux de gingembre. Si vous
prenez vos repas à l’extérieur, emportez toujours dans
votre sac votre petit flacon de curcuma ou de gingembre
et saupoudrerez discrètement vos plats.
- Moi qui n’a i jamais eu pas un pot de Ducros à la maison.

En bref
C o n s o m m e z 1,5 à 3 g p a r jo u r d'é p ic e s p a r jour.
Le m oyen le plus sim ple et le plus n a tu re l pour y parvenir est de
les in té g re r ré g u liè re m e n t dans votre cuisine : m arinades, plats
de viandes, de poisson, de légum e, soupes, sauces, desserts, etc.

règle n : Des bons apports en vitamines et


°8
minéraux tu t’assureras
L’arthrose est une maladie qui perturbe le métabolisme de l’os. Ce
métabolisme implique de nombreuses molécules dont certaines
proviennent de l’alimentation. C ’est le cas des vitamines et des
minéraux suivants :

• Le calcium : C’est un minéral indispensable dans la lutte


contre l’arthrose. Comme je vous le disais à la page 173, le lait
et les produits laitiers ne sont pas forcément des bonnes sources
de calcium quand on souffre d’arthrose. Les sardines en boîte
avec leurs arêtes, le chou chinois, le brocoli et les choux de
Bruxelles, les haricots blancs, les amandes, les raisins secs, les
pistaches, les figues, les dattes, les oranges et les eaux minérales
(Hépar, Courmayeur, Arvie, Contrex, SaJvetat) en sont de
bien meilleures. Saviez-vous par exemple que 100 g de chou
contenaient autant de calcium qu’un verre de lait ?
• La vitamine C : Elle est capitale pour éviter l’oxydation de
votre cartilage et favoriser la synthèse du collagène. Associer la
vitamine C au calcium réduit vos douleurs. Vous retrouvez cette
association en grande quantité dans les crucifères, les kiwis, les
fraises, les cassis ou les agrumes.

• La vitamine D : C ’est une vitamine précieuse pour lutter


contre l’arthrose. Elle a d’abord un effet protecteur contre
l’usure du cartilage puisqu’en cas de carence, la destruction
du cartilage est favorisée. Mais en plus, elle possède des vertus
anti-inflammatoires reconnues. Sans compter quelle favorise
l’absorption du calcium et du phosphore, et contribue à la
solidité de vos os. Il y a très peu de vitamine D dans les aliments,
à part les poissons gras (saumon, sardine, maquereaux, etc.)
qui en fournissent de petites quantités. En fait, le meilleur
moyen d’avoir suffisamment de vitamine D est de s’exposer
régulièrement et raisonnablement au soleil. L’hiver, lorsque
l’ensoleillement n’est pas suffisant, vous pouvez prendre un
complément de vitamine D367.

• La vitamine K : Elle aide à fixer le calcium par les os. On en


trouve surtout dans les crucifères mais aussi dans les légumes
verts : épinards, cresson, blettes, choucroute, chou, persil,
laitue.
67 La D3 est un meilleur précurseur de la vitamine D que la forme D2.
• La vitamine E : Elle a des vertus antioxydantes et anti­
inflammatoires. Elle aide à réduire la dégradation du cartilage.
Les aliments les plus riches en vitamine E sont les huiles de germe
de blé, de colza et d’olive, l’huile de palme rouge, les noix, les
noisettes, les avocats, les épinards, les patates douces, les céréales à
base de grains entiers, les germes de blé, les fruits de mer.

• Le potassium : Il faudrait s’en procurer autour de 4 g par jour. Il


limite les fuites du calcium en neutralisant les effets d’une alimentation
trop acide. La quantité de potassium dans votre organisme est
renouvelée tous les 4 à 5 jours, d’où la nécessité d’un apport quotidien.
On le trouve surtout dans les amandes, les pruneaux, les dattes, les
lentilles, les avocats, les épinards. Il existe aussi des compléments
alimentaires lorsqu’on ne consomme pas assez de fruits et légumes.

• Le cuivre : Il contre l’inflammation de l’arthrose. Il diminue


les douleurs et les raideurs articulaires. Vous le trouverez dans
les féculents, les légumes secs, la spiruline sèche, les fruits, les
légumes, le vin rouge, la bière et certaines eaux minérales.

• Le zinc : Il est indispensable au fonctionnement de certaines


enzymes antioxydantes. Les principales sources de zinc sont la
viande, le poisson, les fruits de mer (notamment l’huître), le
jaune d’œuf ou le pain complet.

règle n °9 : Zen tu resteras

Il est inutile de vous stresser et de vouloir appliquer l’ensemble


de ces nouvelles règles du jour au lendemain, sinon vous finirez
par tartiner vos chips avec du beurre de cacahuètes.
Mes débuts de changement alimentaire sont dramatiques.
Je passe mon temps à me demander ce que je dois manger et
comment élaborer les menus les plus sains et les plus équilibrés.
Je passe des heures dans les magasins bio. Je décrypte toutes les
étiquettes des emballages. Je traque la moindre trace de mauvaise
graisse, de sucre, d’additif, de colorant, de conservateur, de
sucre raffiné... Je compare les grammages en sel et les valeurs
nutritives. Je vérifie les origines de production. Je ne mange
plus par plaisir mais pour soigner mes genoux, peu importe
les saveurs. Mes aliments sont devenus mes médicaments et
mon corps un lieu sacré à l’intérieur duquel aucune substance
nuisible ne doit pénétrer.
Je vire de la carafe
Je suis tellement obsédée que je me refuse de nombreuses
sorties. Comment pourrais-je boire des mojitos ou du rosé-
pamplemousse sans penser à une proche amputation des genoux ?
Chez mes amis, je débarque avec mes carottes et mes pommes.
Je n’aurai pas à gérer ce problème bien longtemps, les invitations
se raréfient très rapidement. Personne n’a envie de manger ses
chips sous les regards réprobateurs de Dame Rigide-du-Potager.
Quant aux boissons, je ne bois plus que de l’eau minérale ou des
infusions concoctées par mon herboriste. Et non, la fête n’est pas
plus folle sans alcool !
Bien-sûr, face à tant de restrictions, les incontournables
dérapages ne sont pas loin. Chez moi, ils prendront des proportions
dramatiques. Ingurgiter un bout de pain blanc ou un morceau de
fromage m’est insoutenable. Le moindre écart déclenche une
crise de panique. Je culpabilise tellement de souiller mon corps
que je cherche toutes les solutions possibles pour le purifier, aussi
stupides soient elles : laxatifs, diètes, cures de détox, privations. Je
sens que mon comportement alimentaire devient problématique.
Êtes-vous concerné par l’orthorexie ?
L’orthorexie est un nouveau trouble du comportement
alimentaire, qui se traduit par l’obsession de manger sainement.
Steven Bratman a été le premier médecin à travailler sur ce
trouble. Il a mis en place un test pour tenter de repérer les
personnes orthorexiques. Le voici :
TEST
• Pensez-vous plus de trois heures par jour à
votre régime alimentaire ? CH OuilZ] Non

• Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à


l’avance ? □ Oui □ Non

• La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle,


à vos yeux, plus importante que le plaisir de le
déguster ? □ Oui O Non

• La qualité de votre vie s ’est-elle dégradée,


alors que la qualité de votre nourriture s ’est
améliorée ? □ O u iQ Non

• Êtes-vous récemment devenu plus exigeant(e)


avec vous-même ? □ Oui □ Non

• Votre amour-propre est-il renforcé par votre


volonté de manger sain ? □ O u iQ Non
• Avez-vous renoncé à des aliments que vous
aimiez au profit d’aliments « sains » ? □ Oui □ Non

• Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties,


vous éloignant de votre famille et de vos amis ? CD Oui CH Non
• Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès
que vous vous écartez de votre régime ? CD Oui CD Non
• Vous sentez-vous en paix avec vous-même et
pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous
mangez sain ? CDOuiCDNon

RÉSULTAT :
Si vous répondez « oui » à quatre ou cinq questions, vous devez
adopter une attitude plus souple vis-à-vis de votre alimentation. Si
vous répondez « oui » à toutes ces questions, vous faites partie des
personnes orthorexiques. Il serait bon de consulter un spécialiste
pour en savoir plus.

Pour ma part, carton plein ! Pas de panique, l’orthorexique


veut avant tout être en bonne santé. Il va donc manger en
conséquence. Il ne risque pas de développer de manque. Seule
une minorité devient si restrictive quelle risque une perte de
poids et des carences nutritionnelles.
J’ai, certes moins mal aux genoux mais je n’ai plus d’énergie,
de projets, d’amis. Je décide de m’assouplir et prendre le temps
pour changer mes cabas et de me régaler de chaque écart.
En bref
C h a n g e r son m o d e d ’a lim e n ta tio n prend du te m p s , des m ois
s û re m e n t des a n n é e s . À tro p v o u lo ir fa ire vite et bien, on fin it
p a r fa ire m a l et se fa ire du m a l.
A cceptez les notions de patie n ce, de m o d é ra tio n et de
progression.
C o m m e n c e z p a r d im in u e r le café, l’alcool, les sodas et les
p roduits in d u s tria lis é s . E n su ite, passez aux viand es ro uges, aux
c h a rc u te rie s , au x p roduits la itie rs e t aux céré a les.
L o rsq u e vous m a îtris e re z p a rfa ite m e n t le s u jet, vous p o u rre z
vous ra jo u te r la c o n tra in te s u p p lé m e n ta ire de ne pas
m é la n g e r les a lim e n ts qui sont in c o m p a tib le s selon le u rs
te m p s de digestion. Vous is o le re z les fru its de vos rep as
e t n ’a c c o m p a g n e re z vos p ro té in e s ou vos c é ré a le s que de
lé g u m e s .
A lo rs vous voyez, vous n ’avez pas fini de vous fa ire du bien.
P re n e z le te m p s d ’a p p ré c ie r ch aq u e é ta p e . Et s u rto u t, n ’o u b liez
pas de vous fa ire plaisir.
Vivre avec les autres
Juin
Maintenant que je sais me soigner et m’alimenter, il serait grand
temps de rétablir le contact avec mon environnement. J’ai plutôt
passé ces derniers mois centrée sur moi-même, ne laissant que
très peu de place aux autres. En toute honnêteté, je pense que
seuls ma famille et mes amis très proches m’ont supportée, y
étant quasiment obligés.

Ne pas se renfermer

Sentimentalement, ces derniers mois ne furent pas non plus des


plus torrides. Ce fut même plutôt la toundra des sentiments
amoureux. Souvenez-vous en novembre, je remerciais mon
fiancé qui m’abreuvait de « ça va aller ! » et de « je pousserai ton
fauteuil roulant ! ». Dès qu’il me voyait, il se précipitait pour
porter mes sacs et ma peine. Il mêlait ses larmes à mes sanglots.
Il caressait mes joues en silence, comme si nos jours étaient
comptés. Il n’avait pas tout à fait tort. Je vous vois incliner
votre tête sur le côté et vous dire « Mais qu’il était gentil, cet
homme ! ». Je vais vous décevoir mais sa compassion contractait
mes orteils.
J’avoue l’avoir congédié sans prévenance alors qu’il
s’efforçait d’être rassurant. Notre relation était certainement bien
trop fragile pour ne pas avoir résisté à l’usure de mes cartilages.
Il est évident que la qualité de l’accompagnement d’un malade
dépend de la qualité de la relation vécue auparavant.
Lorsque vous vous découvrez malade, vous pouvez mettre
en place des mécanismes puissants de protection. Certains
minimisent ce qui leur arrive. D ’autres s’enferment dans une
profonde régression, refusant le combat. Moi, j’ai préféré
m’isoler. Je pensais véritablement avoir besoin de gérer mon
histoire d’arthrose toute seule, comme un animal malade.
Erreur ! Parler et se faire aider ne fait pas de vous une handicapée
dépendante. Aidez votre entourage à comprendre votre maladie
et à la surmonter.

Communiquer

Il ne faut pas se leurrer, lorsque vous tombez malade, vos relations


sont chamboulées, et ce, quelle que soit votre maladie. Il est alors
important de parler de ces changements afin de se comprendre,
d’anticiper et de s’organiser.
L’arthrose n’est pas une maladie évidente à assimiler
en tant que telle. Pour commencer, l’arthrose est invisible,
sauf en cas de déformation. Ensuite, des millions de
personnes en souffrent à différents degrés. Certains malades
ne peuvent ni dormir, ni marcher, ni travailler, quand
d’autres ne souffrent que sur un m ur d’escalade. Pour
beaucoup, elle est une fatalité associée à la vieillesse. Et
pour finir l’arthrose est sans fin. Lorsqu’elle s’invite dans
votre vie, elle y pose ses valises.
La maladie peut engendrer des deuils successifs comme
la perte de votre autonomie, de votre travail, de vos repères, de
votre place au sein de votre famille et de vos amis. Cette blessure
narcissique est éprouvante à vivre, mais incontournable. Votre
entourage doit vous laisser vivre cette étape : savoir être là, sans
trop en faire. Il vous revient de rester une personne à part entière.
Abandonnez-vous, pleurez une bonne fois et relevez-vous. Si
vous obligez ceux qui vous aiment à faire corps avec vous dans
votre maladie, vous détruisez la distance qui permet à chacun
de garder sa place. Vous ne voulez pas vous inscrire dans une
relation infirme-infirmier ?
Votre partenaire, vos proches peuvent ressentir de la peine,
de la peur et également de la colère face à une situation non
choisie mais subie. Ils peuvent même vous en vouloir de les
avoir fait basculer d’un coup dans une autre vie, de les obliger
à se confronter à la maladie, voire à la vieillesse ou à la mort.
Ces sentiments sont normaux mais méritent d’être partagés.
Entretenir une communication avec ceux que l’on aime, lorsqu’il
y a une souffrance, aide et peut même déboucher sur des
révélations inattendues. Alors, ne vous « victimisez » pas, ne vous
renfermez pas. Au contraire, révélez-vous et vous apprendrez
beaucoup de vous et des autres. Je n’en reviens pas de pouvoir
écrire ces choses-là et d’en être convaincue.

S ’ouvrir et se laisser surprendre

Cette année fut finalement la plus enrichissante de ma vie. J’ai


trouvé un équilibre que je n’avais jamais eu jusqu’à présent. Cet
équilibre se reflète dans ma façon de gérer mon corps, mon assiette
et mon esprit. Avant je ne pensais qu’à ma carrière, construite à coup
d’heures supplémentaires. Je pensais avoir trouvé là le sens de ma vie.
Et dans cette quête à devenir la première, il n’y avait de place que
pour moi. J’ai sincèrement aimé chacun de mes amoureux mais j’ai
fuis dès qu’il me semblait perdre une seconde de liberté.
Aujourd’hui, je sais que le bonheur est dans l’équilibre et
que la vie ne vaut la peine d’être vécue sans amour68. Aujourd’hui,
je suis prête à être deux. On va sûrement moins vite à deux, mais
on va plus loin.
Comme la vie fait bien les choses ! Entre les premières
bouffées de chaleur et les préparatifs de la fête de la musique, je
n'aime pas particulièrement le mois de juin. Pourtant, celui-ci est
le plus beau de ma vie.
Nous nous aimons immédiatement et nous pensons nous
aimer longtemps. Il est dans ma vie comme une évidence, comme
un complice de toujours revenant d’un long voyage. Dans ses bras,
je suis chez moi. Je commence ses phrases, il finit les miennes. Je lis
dans ses yeux, il lit sur mes lèvres. C’est lui, le mien, enfin.
Je l’aime parce que tout l’univers a conspiré à me faire
arriver jusqu’à lui aujourd’hui69. Je ne l’aurais pas aimé hier.
Il me donne envie de sauter dans la boue, d’écouter de
la musique, de courir sous la pluie, d’apprendre à jouer de la
guitare, de voyager, de chanter des balades, de me dépasser, d’être
belle, de rire, de m’acheter des culottes, de revoir Love actually °,
68 Paroles de chanson d’un auteur, compositeur, chanteur, acteur, réalisateur à la tête
de choux.

69 Citation tirée de L'a lch im iste, le bestseller de Paulo Coelho. Ce conte philosophique
paru en 1988 vous invite à écouter votre cœur pour savoir précisément ce que vous avez
à faire sur terre.7
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70 Comédie romantique relayant dix histoires d'amour qui se terminent toutes bien à la
fin. On doit à son réalisateur, Richard Curtis, les bonheurs lacrymaux de Coup de foudre
à N o th in g H ill et L e jo u rn a l de B rid g e t Jo n e s .
de me laver les dents avant de me coucher, de m’épiler. Avec lui,
j’écris la liste de nos envies. Et quand nous en aurons fini avec le
monde, nous nous assiérons sur un banc et nous donnerons du
pain aux pigeons. C ’est lui, et pas un autre.
En ce mois de juin, j’ai oublié mes genoux. Je ne ressens
plus aucune douleur. Nous avons pourtant couru sur l’asphalte,
nagé en mer, randonné dans des calanques, visité des citadelles.
Rien... juste nos coeurs qui battent.

Soignez votre arthrose , a im e z et vous guérirez.


Ma renaissance
Juillet
Je me sens bien. Je me sens apaisée. Je me sens forte. Je me sens
équilibrée.
Je n’ai plus de douleurs aux genoux.
Je n’ai plus de crise.
Je ne prends plus aucun médicament.
Je marche, je monte des trottoirs, je cours.
Je peux même de nouveau me percher sur des talons hauts
le temps d’une soirée.
J’ai guéri de mon arthrose.
Elle n’a pas disparu certes - je sens bien que mes genoux
restent fragiles - mais elle ne m’handicape plus. Elle fait partie de
moi mais ne m’empêche plus de me réaliser.
Si vous avez lu toutes ces pages, c’est que vous êtes concerné
par cette maladie. Peut-être souffrez-vous d’une hanche, d’un
genou ou d’une vertèbre ? Si ce n’est vous, il s’agit peut-être
d’un proche pour qui vous cherchez des réponses. Si un malade
me demandait de lui résumer comment vivre heureux avec son
d’arthrose, je me permettrais d’après mes expériences, de lui
donner les conseils suivants :
Entretenez votre corps
• Refusez la douleur. Elle ne doit pas devenir une fatalité. La
maîtriser permet de rester mobile.
• Sautez sur toutes les occasions pour vous oxygéner. Marcher
au grand air, en forêt, en montagne, au bord d’un lac ou de la
mer pour les plus chanceux, favorise le métabolisme, accélère le
rythme respiratoire et permet d’éliminer les toxines.
• Transpirez. Pratiquer une activité sportive régulière est bon
pour les articulations et pour l’élimination des toxines.
• Veillez à votre poids. C ’est un facteur majeur de l’aggravation
de l’arthrose. Les articulations souffrent du surpoids, en
particulier les hanches et les genoux. Chaque kilo en trop pèse
sur votre hanche cinq kilos, ce qui accélère la destruction du
cartilage et vous occasionne des douleurs. Vous êtes condamné
à la minceur !
• Prenez-soin de votre corps, bichonnez vos pieds, hydratez
votre peau, faites des soins à vos cheveux, limez et peinturlurez
vos ongles. S’aimer, se donner de la valeur, aide à avoir de
l’énergie pour prendre soin de soi.

Soignez votre alimentation

• Bannissez tous les produits industriels et ne mangez que ce


que vos grands-parents connaissaient.
• Adoptez une alimentation antioxydante et anti-inflammatoire.
Respectez autant que possible les règles expliquées pages 161 à 183.
• Prenez l’habitude de manger en conscience, dans le calme,
sur une jolie table.
• Mâchez vos aliments pour faciliter leur digestion et mieux
évaluer à quel moment vous devrez vous arrêter.
• Suivez une cure de détoxification au moins une fois par an
pour régénérer votre corps et votre esprit.
• Pratiquez un jour de jeûne ou une mono-diète par semaine.

Donnez du sens à votre vie


• Acceptez votre maladie. Effectivement, votre vie ne sera plus
exactement la même. Elle peut devenir bien plus belle !
• Comprenez les facteurs déclencheurs de votre maladie afin
de les maîtriser et éviter qu’ils se manifestent sous une forme
différente.
• Améliorez la qualité de votre vie en vous interrogeant sur le
sens des événements que vous vivez. La maladie invite toujours à
réfléchir sur ce qui est vraiment important et essentiel dans sa vie.
• Autant que possible, aimez-vous, cajolez-vous, faites-vous des
cadeaux, allumez-vous des bougies quand vous prenez votre bain,
écoutez de la musique, souriez-vous.
• Débrouillez-vous pour rire au moins une fois par jour.
• Si vous avez une profession prenante, levez le pied. Le travail
n’est pas tout, croyez-moi !

Ouvrez votre cœur


• Laissez-vous surprendre, ouvrez-vous, sortez de votre zone
de confort.
• Dites à ceux que vous aimez tout votre amour. Ne vous
censurez pas. Laissez parler votre cœur.
• Admirez et soyez admiré. L’amour stimule car il n’est possible
que dans l’admiration de l’autre. Voilà un facteur motivant pour
donner le meilleur de vous-même et vous dépasser.
• Permettez-vous de rêver.Lorsque vous partagez les mêmes
projets, les mêmes rêves, vous complotez ensemble votre
avenir.

Faites l’amour
Grâce à Mon Chéri, je termine de me réconcilier définitivement
avec mon corps. Je sais de nouveau le regarder, le toucher,
l’aimer et l’offrir. Nos rencontres amoureuses sont belles et
respectueuses. Nos souffles se mélangent, nos peaux s’accordent,
notre sexualité est épanouie. Cela tombe plutôt bien car en
plus du plaisir qu’il procure, le sexe est un acte de santé, une
médecine naturelle. Pour la médecine de la Chine ancienne,
l’énergie sexuelle, contenue dans les ovaires et les testicules,
est un grand réservoir d’énergie vitale. La sexualité fait circuler
cette énergie qui permet à notre corps de se régénérer. Elle
libère des anticorps appelés immunoglobuline A qui nous
aident à nous protéger contre les infections et les maladies. « La
sexualité est une véritable médecine préventive »71. Elle a des
répercussions physiques et psychologiques bénéfiques qui vous
aideront à avoir l’énergie et la motivation pour entreprendre les
changements indispensables pour lutter contre vos problèmes
articulaires.
• Remplissez-vous de tendresse. Faire l’amour est un bonheur,
un plaisir que l’on s’offre et que l’on partage. Libérez vos
endorphines. L’acte d’amour amène à un état de relaxation.
Adieux les Stilnox pour s’endormir.
71 Danièle Flaumenbaum est une gynécologue devenue psychothérapeute. Son essai,
F e m m e D é siré e, Fe m m e D é sirante (Payot, 2006), relate du parcours pour être une
femme libérée, pas seulement dans sa vie sociale, mais aussi dans sa vie privée.
• Devenez euphorique. Après l’amour, votre cerveau produit de
la sérotonine et de la dopamine, deux « messagers » du plaisir. La
sérotonine contrôle votre humeur.
• Boostez votre estime de vous. Une sexualité active vous
donne plus d’assurance et donc vous rend plus attirant.
Conclusion
Août
Quand je parle de guérison, je ne parle sûrement pas d’une machine
à remonter le temps. Je ne parle pas de revenir au jour où je me
suis imaginée participer au marathon des sables. Si je ne peux pas
revenir en arrière, ce n’est pas parce que l’arthrose est irréversible
mais parce que la maladie m’a profondément transformée. Elle m’a
offert la possibilité de changer ma façon de penser, de manger, de
vivre, d’aimer. Quand je parle de guérison, j’évoque un envol, une
renaissance, la découverte d’une autre réalité que celle sur laquelle
je m’étais arrêtée tant elle me semblait juste.

• L’arthrose m’a autorisée à m’écouter et à me soigner.


• L’arthrose m’a obligée à repenser mon mode de vie, jusqu’à
changer de ville.
• L’arthrose m’a réveillée et a donné un nouveau sens à ma vie.
• L’arthrose m’a ramenée à la Nature, au jardin et à la cuisine.
• L’arthrose m’a connectée à de nouvelles personnes, à de
nouvelles croyances et plus profondément aux gens que j’aime.
• L’arthrose m’a permis d'accéder à une nouvelle façon de vivre,
de bouger, de manger.
• L’arthrose m’a appris l’équilibre et la sérénité.
• L’arthrose m’a offert le changement. Je regarde l’avenir et je
m’enthousiasme pour de nouveaux projets.
• L’arthrose m’a rendue heureuse. Je ne me souviens plus des
chagrins des premiers mois. Je retiens le bonheur d’avoir écrit ce
livre. Et si celui-ci vous a plu, l’arthrose est un cadeau du ciel.

Sans cette mésaventure, au moment où vous lisez ces lignes,


je serais probablement seule, en train de pédaler frénétiquement
dans une salle de sport parisienne, tout en répétant mon discours
suite à une énième promotion.
Si vous m’avez lue jusqu’à ces dernières mots, sans pour
autant être de ma famille, c’est que vous êtes, vous aussi, en quête
de solutions. Vous êtes alors déjà sur la voie de la guérison. Ne
vous désespérez jamais. Votre salut est entre vos mains.
Souvenez-vous que rien n’est impossible. « Impossible est
juste un grand mot lancé par de petits hommes qui ont trouvé
plus facile de vivre dans un monde qu’on leur a donné plutôt que
d’explorer le pouvoir qu’ils ont de le changer. Impossible est une
opinion, pas un fait. Impossible n’est pas une déclaration, c’est
un défi, Impossible est un potentiel. Impossible est temporaire.
Impossible n’est rien »72.
PS : Je viens de m’inscrire à la prochaine édition de la
Saintélyon. Je participerai à cette course, non pas pour décrocher
un chrono mais pour le plaisir et pour ne jamais oublier que rien
n’est impossible.

72 Mohammed Ali, l’un des plus grands boxeurs de tous les temps, avait aussi des opi­
nions très tranchées quant au possible et à l’impossible. Pour lui, l’impossible est une
imposture.
Pour aller plus loin
Livres

L’arthrose
• Tourmente C. Victoire sur l’arthrose : Ce livre peut changer vos
:

articulations... et votre vie, éditions Alpen, 2012.


• Tétau M ., Tourmente C. Soigner l ’arthrose, les rhumatismes
:

et l’arthrite : Les solutions naturelles qui vont changer votre vie,


éditions Alpen, 2014.
• Veroli Arthrose, les solutions naturelles pour vos articulations,
P. :

Thierry Souccar Editions, 2013.

Le jeûne
• M érien D. Jeûne et Santé. La méthode douce des Paliers, Nature et
:

vie, 1984 (disponible à l’adresse http://www.nature-et-vie.fr/librairie)


• Kieffer D. L’homme empoisonné - Cures végétales pour libérer
:

le corps et l’esprit, éditions Grancher, 2012


• Bôlling G. Lejeune, éditions La plage, 2004
:

• Shelton H. Le Jeune, éditions Courier du livre, 1994


:

L’alimentation
• Bertrand C. : La diététique anti-arthrose,Thierry Souccar Éditions, 2007.
• Serfaty C. Les secrets de l ’alimentation anti-inflammatoire,
:

Albin Michel, 2010.


• Fontaine R. Les aliments contre l ’arthrite et l’arthrose,
:

Cardinal, 2012.
• Seignalet J. L’alimentation ou la troisième médecine, éditions
:

du Rocher, édition revue et augmentée 2012.


• Lagacé J. Comment j ’ai vaincu la douleur et l’inflammation
:

chronique par l ’alimentation, Thierry Souccar Éditions,, 2013


• Kousmine C. Sauvez son corps, Robert Laffont, 1987
:

• Lartigo G. Eat. Chroniques d ’un fauve dans la jungle


:

alimentaire, Les éditions Winterfields, 2013


• C aron A. No steak, Editions 84, 2014.
:

• H oussin B. Vitamine D, mode d’emploi, Thierry Souccar Éditions, 2011.


:

• Souccar T. et H oulbert A. La Meilleure Façon de Manger,


:

Thierry Souccar Editions, 2015.

Sites intern et

• http://www.aflar.org/
• http://arthrose.comprendrechoisir.com/comprendre/arthrose
• http://rhumatismes.net/index.php?p= 1
• http://www.inserm.fr/thematiques/circulation-metabolisme-
nutrition/dossiers-d-information/arthrose
• http://www.stop-arthrose.org/
• http://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-
maladies/OB-dossier-arthrose/sommaire-arthrose.asp
• http://hyaluronique-arthrose.com/viscosupplementation-
genou-et-autres-articulations-que-faire-que-savoir-que-prevoir/
• http://www.colon-net.com.
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