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Intervention sur l’exposé du D r P.

Schiff « Les paranoïas au point de vue psychanalytique », paru dans les comptes rendus
de la 9ème Conférence des Psychanalystes de Langue française de la Revue Française de Psychanalyse 1935, tome VIII, n° 1,
page 170. Un autre résumé est paru dans l’Évolution psychiatrique, 34/35, p.85-86.

DR O.L. FOREL – […]

Le Dr LACAN veut dire tout d’abord son admiration pour le tour de force réalisé par Schiff en vue de
faire se rejoindre les points de vue si opposés de la psychiatrie classique et de la psychanalyse. Dans la
tension de contact social dont parle Schiff, il lui a semblé percevoir une transformation de ce que lui-
même a appelé la tension sociale, mais il n’a, pour son compte, jamais envisagé une limitation du
contact social chez le paranoïaque. Il estime, comme le rapporteur, que dans son ensemble la paranoïa
nécessitera encore de nombreuses études.
Par des analyses cliniques de plus en plus approfondies, par des monographies minutieuses, on
pourra mettre en évidence, non seulement la continuité de ces cas et leurs points communs, mais aussi
les éléments de différenciation qui ne lui semblent pas être ceux de l’école psychiatrique classique.
Pour lui, l’essentiel de la question est dans une étude toujours plus poussée de la personnalité et de ses
formations structurales au cours des diverses psychoses.

Le DR LAFORGUE – […]

1935-02-02 INTERVENTION SUR L’EXPOSÉ DE P. SCHIFF

Intervention sur l’exposé de P. Schiff « Psychanalyse d’un crime incompréhensible » à la Société 
Psychanalytique de Paris in Revue Française de Psychanalyse, 1935, tome VIII, n° 4 page 690­691.

Discussion : […]

Dr Lacan – Il lui semble aussi que l’importance donnée à la kératite est au plus haut point 
(690)

symbolique de la femme virile. Il croit aussi à la valeur déclenchante de l’incident apparemment 
absurde. Tel était bien le cas dans le crime des deux sœurs Papin, qui avaient massacré leur patronne à 
propos d’une petite panne d’électricité. Cette coïncidence d’un évènement objectif avec la tension 
pulsionnelle a une grande valeur.

Peut­on, dès lors, vraiment dire que la crise est incompréhensible ? Il l’est pour une idée 
conventionnelle que l’on s’en fait. Il y a des cas où la réalisation du « kakon » est incompréhensible, 
d’autres où elle se comprend. Le cas d’Aimée est calqué sur celui de Schiff. Il s’agit donc bien d’une 
névrose paranoïaque non d’une psychose où l’agression prend la signification d’un effort pour rompre 
le cercle magique, l’oppression du monde extérieur.
Dr Laforgue – Le cas exposé par Schiff montre qu’il vaut la peine de réfléchir au problème de la 
responsabilité. Des masses formidables d’affect sont susceptibles de se déplacer sous l’effet de causes 
minimes. Ce déplacement ne favorise­t­il pas l’explosion de l’affect en rendant son contrôle 
impossible ? L’histoire du style semble l’indiquer. La tante, le faisant peut­être exprès sans le vouloir, 
le laisse tomber. Il se brise. Cela suffit pour permettre la mobilisation de tout l’affect non liquidé, sans 
que rien puisse être contrôlé. Le crime a lieu.
La question se pose alors de savoir si la responsabilité est exactement la même que si l’incident n’avait 
pas eu lieu. Il pense, quant à lui, qu’elle n’est certainement pas la même. La responsabilité mérite d’être
examinée sous cet angle spécial.
Dr Codet – Je souscris volontiers à cette idée. Le conflit était mur et devait éclater. La préparation du 
crime, l’habitude de chérir des idées de vengeance, l’espoir que l’on y trouvera des excuses 
psychiatriques vont à l’encontre de l’intimidabilité. Les romantiques ont cultivé cela littérairement.
Dr Pichon – Je voudrais indiquer une position que j’ai prise et écrite, relative à la responsabilité. La 
question de la responsabilité est une question liée au libre­arbitre, une question philosophique. Mais la 
question médicale est autre. Nous ne pouvons pas, nous médecins, considérer des criminels autrement 
que comme des malades. La question de la défense sociale intéresse la société du point de vue de savoir
si ces malades peuvent guérir, ou s’il vaut la peine d’entretenir des malades de cette espèce.

Dans ces cas­là, pourquoi atténuer la responsabilité ? Quand ils ont réussi leur crime, qu’ils se sont 
déchargés, il est plus humain de leur appliquer la prison que l’asile.
M Dalbiez – Il désire faire deux remarques. Schiff a dit de De Greef qu’il était très éloigné de 
l’analyse. En réalité, il n’est pas opposé à la psychanalyse. Ce sont des échecs qui l’ont découragé. S’il 
suivait sa pensée jusqu’au bout, De Greef dirait de la malade de Schiff qu’elle présente des symptômes 
précoces de maladie mentale.

Une des sœurs Papin a été enfermée à l’asile de Rennes. Le directeur de l’asile, le Dr Guillaume, 
(691)

disait que l’on peut tout aussi bien, dans ce cas, conclure à une psychose réactionnelle qu’à un crime 
schizophrénique. Car les sœurs ont arraché les yeux, tailladé le sexe.

Mme Marie Bonaparte voudrait ajouter deux mots au sujet de la responsabilité : au point de vue de la 
défense sociale, une seule chose compte, et c’est de se mettre à l’abri des criminels. S’ils sont curables, 
il faut les soigner, sinon il faut les mettre dans un asile­prison.

Dr Lacan – Le point de vue de la défense ne peut conduire qu’à des conclusions dangereuses. Les 
médecins se moquent de ce point de vue : il y a des juges exprès pour cela. Mais nous pouvons donner 
une définition de la personnalité, et la société a le droit de nous demander compte de l’homogénéité de 
cette personnalité. Sans doctrine, nous arrivons à l’expertise médicale telle qu’elle se pratique de nos 
jours : absolument arbitraire. Il est révoltant de voir des plumes médicales se compromettre dans des 
expertises judiciaires.
[…]

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