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Bordeaux Segalen
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THÈSE
Pour le
6SpFLDOLWp : Psychologie
Membres du Jury :
L’impact du niveau d’études sur les performances cognitives est largement connu. Aussi, l’évaluation
des sujets de bas ou très bas niveau d’études est un réel challenge pour les cliniciens. D’une part, les
outils habituellement utilisés dans le bilan du sujet âgé ne sont pas adaptés aux individus analphabètes
ou de bas niveau d’éducation, et, d’autre part, les normes nécessaires à l’interprétation des scores
cognitifs ne prennent pas suffisamment en considération cette population de bas niveau scolaire. Ainsi,
la question que pose ce travail de thèse est de savoir comment optimiser l’évaluation
neuropsychologique de ces sujets de bas niveau scolaires.
L’objectif poursuivi par la première étude de cette thèse est de déterminer s’il existe un effet propre du
fait de savoir lire et écrire indépendamment de celui de la scolarisation. Pour répondre à cette question,
nous avons pu accéder aux données recueillies dans la cohorte mexicaine de Coyoacán qui a la
particularité d’avoir un échantillon important de sujets n’ayant jamais été scolarisés. Cette première
étude a montré que des sujets n’ayant jamais accédé au système éducatif mais ayant des notions
rudimentaires de lecture et d’écriture acquises de manière informelle, ont des performances plus
élevées à tous les tests considérés, hormis pour le Set test d’Isaacs (IST), que des sujets ne sachant pas
lire et écrire. Ainsi, ces résultats illustrent l’effet des capacités de lecture et d’écriture, un effet distinct
de l’effet du niveau de scolarisation.
Une seconde difficulté à laquelle doivent faire face les cliniciens est l’absence de normes adaptées aux
sujets de bas niveau d’études. Ainsi, un travail autour de l’élaboration de normes adaptées aux sujets
de bas niveau d’études a été réalisé dans la cohorte de Coyoacán et nous a permis d’élaborer des
normes pour le Mini Mental State Examination (MMSE), le Rappel libre/Rappel indicé 16 items
(RL/RI-16) et l’IST, jusque-là inexistantes pour la population âgée mexicaine et qui a la particularité
de présenter une forte proportion de sujets de bas niveau d’études. Un second travail de normalisation
a été réalisé dans la cohorte AMI, une cohorte menée en milieu rural dans le département de la
Gironde dans laquelle la proportion de sujets de bas niveaux est plus élevée qu’en population générale,
pour un nouveau test de mémoire visuo-spatiale, le test des gobelets pour lequel nous avons également
étudié sa validité dans la détection de la démence.
Ces normes classiques, corrigées pour des variables démographiques sont essentielles à
l’interprétation des scores cognitifs. Dans le même temps, dans le cas de la démence où l’âge et le
niveau d’études sont deux facteurs de risque majeurs, cette pratique habituelle de corriger pour ces
variables afin d’établir ou de prédire un diagnostic de démence peut être remise en question. Si des
travaux antérieurs ont montré que l’utilisation de scores corrigés diminue la qualité de détection de la
démence, la dernière étude de cette thèse a montré qu’il en est de même lorsqu’il s’agit de prédire la
démence : les sujets qui deviennent déments à court terme sont mieux classés lorsque les scores ne
sont pas corrigés que lorsqu’ils sont corrigés pour l’âge et le niveau d’études.
Ainsi, loin de régler le vaste problème de l’évaluation du sujet de bas niveau d’études, cette thèse tente
d’apporter des éléments pragmatiques au clinicien sous la forme de tests ou de normes adaptées, mais
aussi des éléments de réflexion sur l’utilisation de ces scores.
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Abstract
Neuropsychological assessment of elderly populations with low-educational level
The effect of education on cognitive performances and neuropsychological assessment outcomes has
been well documented so far. Indeed, the assessment of cognitive performance of individuals with low
and very low educational level remains a major clinical challenge for several reasons. Firstly,
conventional cognitive assessment tools used with elderly patients are not suitable for illiterate or
poorly instructed individuals. Secondly, traditional norms used to identify strengths and weaknesses of
cognitive performance are not sensible enough to detect cognitive impairments among illiterate or
scarcely instructed individuals. Therefore, how to improve the neuropsychological assessment of
individuals with low formal educational level is the main research question of this doctoral thesis.
To adequately answer to this prior question, four studies have been conducted. The aim of the first
study presented in this thesis was to investigate the specific effect of literacy acquisition on cognitive
performances independently of education. For this work, we used data collected from the Coyoacán
study, a Mexican population-based cohort which presents an important sample of uneducated
participants. The main finding of this study was that participants who never attended school but
counting with informal literacy abilities, presented better performances for all cognitive tests, except
for the Isaacs Set test (IST), compared to their uneducated illiterate counterparts. These findings
illustrate the specific effect of literacy skills acquisition on cognitive performances independently of
the influence of schooling.
The lack of adapted comparative norms is the second major challenge of neuropsychological
assessment of individuals with low-educational level. Consequently, our second study aimed at
establishing comparative norms for the MMSE, the Free and Cued Selective Reminding Test and the
IST, three tests widely used for cognitive evaluation in elderly people. Of note, these norms were
specifically established for the Mexican elderly population, which presents a high rate of illiteracy and
low-educational level. Finally, a third study aiming at establishing comparative norms for a new
visuo-spatial memory-test: the goblets test. For this study, we used data collected from the AMI cohort
study which is conducted in rural areas in the South-West of France. Within this third study we also
studied the validity of this test in detecting dementia illness.
These comparative norms are necessary to interpret cognitive scores. However, as age and education
are major risk factors for dementia, correcting for these demographic variables to improve the
accuracy of detection or prediction of dementia may be questionable. Consistently with other studies
showing that dementia detection accuracy is compromised when corrected scores are used; findings of
our last study showed that regarding dementia prediction accuracy, participants developing dementia,
in the short term, are better classified when using uncorrected scores for age and education than the
corrected ones.
To conclude, cognitive assessment of elderly individuals with low-educational level remains still a
major clinical barrier to correctly diagnose dementia. However, besides providing clinicians with
several pragmatic inputs such as cognitive tests and appropriated comparative norms, we believe that
our findings will encourage clinical reflection regarding the use of these scores.
Key words: Norms ° Cognitive assessment ° low educated ° Dementia ° demographic corrections
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- « Toujours pas mort, Antonio José Bolivar ? »
Il savait lire.
Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l’antidote contre le
redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. Mais il n’avait rien à lire.
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Remerciements
A ma directrice de thèse…
Très chère Hélène, il n’y a pas de mot assez fort pour t’exprimer toute ma gratitude.
Tu as toujours été là. Alors tout simplement, merci, pour ta présence, ton soutien et ta
confiance tout au long de cette aventure…et au-delà.
Cher Jean, un grand merci pour ton soutien dans les bons comme dans les mauvais
moments et surtout pour tes précieux conseils et ce depuis la première année de Master.
A M. Georges Michael, que je remercie d’avoir accepté d’être le président de mon jury
de thèse.
A Mme Anne-Marie Ergis, qui aura été là pour ma première communication orale lors
des 35èmes journées de la SNLF à Nice et que je retrouve aujourd’hui dans mon jury de
thèse ; la boucle est bouclée ! Mme Ergis, je vous remercie d’avoir accepté d’évaluer mon
travail.
A Mme Fabienne Collette, que je remercie d’avoir accepté de se déplacer depuis Liège
et d’avoir consacré de son temps pour évaluer mon travail.
Aux Ispediens…
Un grand merci à Marie-Hélène, Annick et Corinne pour leur gentillesse et pour leur
travail.
Un énorme merci aux psychologues qui ont recueillies toutes les données et sans qui je
n’aurais pu réaliser cette thèse. Camille, Eloïse, Marion, Mélanie, Patricia et toutes celles qui
ont croisé mon chemin et que je ne nommerai pas ; les filles merci pour la qualité de votre
travail.
Aux biostat’, aux anciens que j’ai eu le plaisir de connaître et aux contemporains avec
qui j’ai beaucoup de plaisir à interagir. Julia, Yassin, Audrey, Boris, Paul et tous les autres
que je croise ici et là. Nos mondes sont différents mais nombreux sont les ponts qui nous
rapprochent.
Aux CRI(s), pour avoir souvent réanimé mon PC et pour m’avoir sauvée la vie plus
d’une fois dans ce monde mystérieux qu’est celui de l’informatique. Les gars MERCI de
m’avoir convertie au MAC.
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Aux Mexicains…
Un grand merci à Alberto et Irene pour leur accueil chaleureux, leur gentillesse et
leurs nombreuses attentions. Merci, sans vous cette fin de thèse n’aurait été aussi inoubliable.
Je tiens également à remercier Alejandra, Alberto P., Miguel, Patricia, Carolina, Juan,... et
toute l’équipe du service de gériatrie de l’institut national Salvador Zubirán de Mexico pour
m’avoir aussi bien accueillie.
A mes parents et mon « petit » frère Khalil, qui m’ont soutenue pendant toutes ses
années, à tous les niveaux, qui ont toujours cru en moi, surtout, dans les moments où je crois
le moins en moi...et il y en a ! Je vous serais éternellement reconnaissante. Un petit clin d’œil
dont vous seuls connaissez les bienfaits et qui correspond tout à fait à cette fin de thèse: « Fil
boustan zahroun jamil… »
A ma deuxième famille, Janine, Jean, Anne, Luc et Cécile. Un grand MERCI pour
m’avoir accompagnée depuis mon arrivée en France. Vous m’avez permis de retrouver le
cocon familial que j’avais quitté en arrivant à Bordeaux. Merci pour votre présence et votre
affection tout au long de ces années.
Pour plus de prudence et pour éviter tout incident diplomatique, par ordre
alphabétique :
Audrey (il n’y a que toi pour m’embarquer à la Suite. Merci pour ta joie de vivre et ta
bonne humeur), Boris (merci de m’avoir dit : « Non ! Ce soir, on parle pas de ta thèse »)
Céline (Merci pour ton soutien), Elodie (vivement les prochaines vacances !), Fanny (un
grand merci pour ta présence et pour ta participation considérable à ce travail), Florence
(merci de m’avoir initiée à la recherche), Fred (un énorme merci d’avoir été là), Juan (merci
pour ton sourire et pour avoir joué parfois mon rôle…tu as toujours su trouver les bons mots),
Julia (merci pour tes encouragements, skypiens), Laurence (merci pour ce précieux breuvage
qu’est le red bull!), Majid (je ne sais comment te remercie, je passe mon temps à le faire et ce
ne sera jamais suffisant pour tout ce que tu as fait pour moi. Un énorme Merci !), Marine
(bichounette un jour, bichounette toujours), Mélanie (cela commence à faire quelques années
qu’on se suit, la seule chose à nous souhaiter est que ça dure encore quelques années de plus),
Paulo (j’attends toujours ton coup de « kékette ») et enfin, une pensée à toutes celles et ceux
que je n’ai pas cités mais qui ont été là toutes ces années.
Un grand merci à Didier d’avoir sacrifié son samedi soir (tes « yeah, c’est nous ça ! La
classe» m’ont beaucoup amusée) et à Laetitia, pour la relecture précieuse de ce travail.
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Table des matières
I. INTRODUCTION 8
OBJECTIF 38
B. SCORES NORMATIFS POUR LE MMSE, LE FCSRT ET L’IST SPECIFIQUES A LA
POPULATION AGEE MEXICAINE 56
C. NORMES ET PROPRIETES DE DETECTION DE LA DEMENCE DU TEST DES GOBELETS, UN
TEST DE MEMOIRE VISIO-SPATIALE ADAPTE AU SUJET AGE DE BAS NIVEAU D’ETUDES. 77
D. PREDICTION DE LA DEMENCE AU MOYEN DE SCORES CORRIGES ET NON CORRIGES POUR
L’AGE ET LE NIVEAU D’ETUDES. 90
A. UN OUTIL ADAPTE AUX SUJETS DE BAS NIVEAU EST-IL UN OUTIL QUI ECHAPPE A
I. INTRODUCTION
A. Contexte général
est associé à la survenue d’évènements délétères chez nos ainés. En effet, à ce vieillissement
de la population est aussi associée l’apparition de diverses affections liées à l’âge, parmi
lesquelles, les troubles cognitifs de type neurodégénératif. En se basant sur les chiffres fournis
par l’étude PAQUID - Personnes Agées QUID (Ramaroson et al., 2003), il y aurait en France,
près de 800000 cas de démence au sein de la population âgée de 75 ans et plus. Même si
diverses conditions pathologiques peuvent conduire à ce syndrome, environ 80% des cas de
démence sont des Maladies d’Alzheimer (MA). Cependant, même si la MA est l’étiologie
démentielle la plus fréquente, elle reste encore sous-diagnostiquée puisque selon le rapport de
l’OPEPS1 (2005), seulement la moitié des cas de MA est diagnostiquée. Nombreuses sont les
cognitifs dans la MA font que ces derniers sont parfois considérés comme faisant partie d’un
particulière. Par ailleurs, lorsque cette demande de soin est exprimée, elle se trouve parfois
freinée par la précarité, l’isolement ou le manque de structures adaptées dans certaines zones,
notamment rurales et dans ce cas, aucun diagnostic ne peut être posé. De plus, même lorsque
cette démarche individuelle est possible, elle peut aussi être découragée par une attitude
parfois « fataliste » de certains médecins généralistes vis-à-vis d’une maladie pour laquelle il
n’existe aucun traitement curatif. Enfin, un autre phénomène pouvant également contribuer à
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ce sous-diagnostic résiderait dans la difficulté d’objectiver des troubles cognitifs dans
certaines populations, en particulier, les personnes ayant un très bas niveau d’études. Etre
analphabète ou de bas niveau scolaire lorsque l’on est une personne âgée est un phénomène
très courant dans les pays en voie de développement. Bien que moins fréquent dans les pays
occidentaux, il n’est pour autant pas rare. Pour le cas particulier de la France, selon une
enquête de l’INSEE2 (2004), 22% des sujets âgés de 60 ans et plus ont des difficultés à lire et
à comprendre un texte simple. Ainsi, dans ce cas précis des populations ayant un faible niveau
distinguer ce qui est de l’ordre du score pathologique de ce qui est dû à un bas niveau
scolaire. En effet, il existe un effet bien connu du niveau d’études sur les performances
cognitives. D’ailleurs, cet effet du niveau d’éducation est connu depuis longtemps ; les
premières échelles d’intelligence apparues à la fin du 19ème siècle et début 20ème avaient déjà
précisément par le niveau d’études ? Le niveau d’études fait-il référence au nombre d’années
passées dans une école ? Correspond-il au diplôme le plus élevé obtenu durant la scolarisation
acquises, telles que la lecture et l’écriture pour mieux fonctionner dans son environnement ?
Très nombreux sont les travaux qui ont étudié l’effet du niveau d’études sur la
cognition (e.g. Finlayson et al., 1977; Heaton et al. 1986; Ardila et al., 1989; Rosselli et al.,
1990; Welch et al., 1996; Bravo & Hebert, 1997; Grober, et al. 1998; Marcopulos et al., 1999;
Bank et al., 2000; Matute et al., 2000; Lezak et al., 2004; Ostrosky-Solis et al., 2004,
Matallana et al., 2011). Cependant, force est de constater qu’il y a aussi une grande variabilité
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quant à la définition et l’utilisation de la variable « niveau d’éducation ». Tantôt ces travaux
font référence au nombre d’années de scolarisation, tantôt au diplôme obtenu le plus élevé,
concernant la notion de niveau d’études, la question que nous pourrions nous poser est celle
de savoir ce que nous évaluons réellement ? Est-ce l’effet du temps passé dans une institution
scolaire ? Est-ce le diplôme obtenu traduisant un certain niveau de capacités cognitives ? Est-
de façon arbitraire, en fonction des représentations que les auteurs ont du niveau d’éducation
(un haut niveau d’études pouvant désigner un individu ayant obtenu l’équivalent du certificat
d’études primaires, comme un sujet ayant effectué obtenu le baccalauréat), tandis que d’autres
l’échantillon. Ainsi, même lorsque les échantillons sont stratifiés sur le niveau d’éducation, la
définition des strates diffère d’une étude à l’autre. A titre d’exemple, dans certains travaux,
les sujets n’ayant jamais été scolarisés peuvent, soit être considérés dans une catégorie
indépendante (e.g. Petersson et al., 2001 ; Folia & Kosmidis, 2003 ; Bramão et al., 2007), soit
être placés dans la même catégorie que les sujets ayant bénéficié d’un enseignement primaire
(e.g. Albert & Teresi, 1999 ; Dellatolas et al, 2003 ; Dansilio & Charamelo, 2005 ; Pavão
Martins et al, 2013). Aussi, il n’est pas rare de voir un échantillon de population dichotomisé
en deux catégories simplement, avec d’une part les sujets de « haut niveau d’études » et
d’autre part les sujets de « bas niveau d’études » (e.g. Schmand et al., 1997 ; Gatz et al.,
2001 ; Amieva et al., 2007 ; Chary et al. 2013). Mais là encore, comment pouvons-nous
quel diplôme faut-il avoir obtenu pour être considéré comme étant de haut niveau d’études ?
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Et qui est le sujet de bas niveau d’études ? Est-ce celui qui n’a jamais été scolarisé ? Est-ce
celui qui a été scolarisé mais peu de temps et si oui, pour quelle durée ? Ou bien encore, est-
ce celui qui a été scolarisé mais pas assez longtemps pour consolider ses acquis scolaires ?
Parmi les raisons qui peuvent expliquer, au moins partiellement, cette variabilité on retrouve
le pays d’origine de l’étude. Par exemple, pour ce qui est des études françaises, dans la
plupart d’entre elles (e.g. Le Carret et al., 2003a, 2003b ; Lechevallier-Michel et al., 2004 ;
Dessi et al., 2009 ; Amieva et al. 2010 ; Peres et al., 2011 ; Stoykova et al., 2011), la variable
Premier cycle, Baccalauréat, etc.). En revanche, à titre de comparaison, les études nord-
américaines définissent généralement les strates selon le nombre d’années passées dans une
institution scolaire (e.g. González et al., 2005). Les définitions de l’éducation, de façon
générale, sont différentes selon les pays et si certains associent l’éducation de base à
l’enseignement secondaire, voire même, l’alphabétisation des adultes. Cette diversité dans
l’approche du niveau d’études ne facilite pas l’évaluation de l’impact de cette variable sur la
également appelé niveau scolaire ou niveau d’éducation sans tenir compte de la dimension
culturelle inhérente.
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1. Niveau d’études : miroir sociétal
L’éducation n’est pas un concept figé dans le temps ; son contenu (valeurs, croyances,
génération à travers des apprentissages qui peuvent être informels, mais aussi, d’autres plus
transmettre des connaissances et des compétences sans passer par le seul support de la
tradition est centrale et la réflexion quant à la mise en place d’un système éducatif a vu le jour
dès l’antiquité. Alors que l’éducation, réservée seulement à certaines classes sociales, relevait
classes sociales ; pour les deux sexes, elle devient même obligatoire. Cependant, tous les pays
ne sont pas logés à la même enseigne. Alors que dans certains pays, la scolarisation est chose
acquise et intrinsèque au fonctionnement du pays depuis des siècles, dans d’autres pays,
l’analphabétisme est encore un phénomène très largement répandu (selon l’ISU3, 775 million
de personnes âgées de 15 ans et plus sont analphabètes parme elles, 64% sont des femmes).
La mise en place et le fonctionnement d’un système scolaire varient d’un pays à l’autre, voire
même, d’un état à l’autre pour un même pays, ce qui est le cas des Etats-Unis. Les Etats-Unis
ont été le premier pays à instaurer un système scolaire public et gratuit avec la mise en place
des common schools façonnés selon le modèle prussien au milieu du XIXème siècle par
Horace Mann (1796 - 1859), administrateur scolaire de l’état du Massachusetts dans les
années 1840. D’ailleurs, le Massachusetts a été le premier état à mettre en place une éducation
l’écriture mais surtout de la bible. Les puritains qui sont à l’origine de la plus célèbre loi pour
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l’éducation, The Old Deluder Satan Act, datant de 1647, qui a été, avec les lois de 1642 et
1648, une des lois du Massachussetts à avoir impulsé historiquement la mise en place de
l’école publique obligatoire dans tout le pays. Cependant, ce n’est qu’en 1852, que l’état du
Massachussetts adopte une loi pour la mise en place obligatoire d’une école publique dans
chaque ville et l’obligation pour chaque parent, sous peine de sanction, d’y envoyer ses
scolarisation obligatoire des enfants a gagné tous les états du pays et l’Alaska a été le dernier
état en 1929, à avoir instauré une loi en faveur d’une scolarisation obligatoire. Le système
éducatif nord-américain est caractérisé par l’autonomie entre les différents états et aujourd’hui
encore, l’âge obligatoire de scolarisation varie d’un état à l’autre. Par exemple, l’état de New
York a fixé l’âge obligatoire de scolarisation à 16 ans, alors qu’en Californie, l’âge limite est
décompose en grades, allant du first grade (6-7 ans) au twelfth grade (17-18 ans) où est
délivré le High School diploma qui est le premier diplôme du cursus scolaire conditionnant le
passage à un niveau supérieur. Ainsi, ne pouvant se référer à un autre diplôme que celui
délivré à la fin du secondaire, lorsqu’il s’agit de considérer le niveau d’études avant le cursus
Contrairement au système éducatif nord-américain, qui depuis des siècles lutte pour
une éducation des enfants, la plus répandue possible, cette volonté d’éducation massive est
plus tardive en France. Même si dès 1833, la loi Guizot oblige chaque commune à avoir une
école, sa fréquentation reste encore facultative. Ce n’est que quelques années plus tard, avec
les lois Ferry, qu’en 1881 l’école publique devient gratuite ; puis, en 1882, que
l’enseignement primaire devient obligatoire et laïque. L’école de Jules Ferry permet alors une
Nation, au détriment des différents patois. Alors que jusque-là, seul l’enseignement primaire
était obligatoire, ce n’est qu’en 1936, avec la loi Jean Zay, qu’une scolarisation est obligatoire
obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Tout au long du cursus scolaire, le parcours de l’individu
est sanctionné par des diplômes conditionnant le passage au niveau supérieur : D’abord le
CEP (Certificat d’Etudes Primaires), puis ensuite le BEPC (Brevet d’Etudes du Premier
cycle), puis le Baccalauréat, etc. Suivant les générations, ce palier de référence varie. Pour
illustrer cette évolution entre les générations, prenons l’exemple de l’étude PAQUID qui a
inclus des sujets de 65 ans et plus entre 1988 et 1989 (Dartigues et al., 1991) et de l’étude des
3 Citées - 3C, pour laquelle la phase d’inclusion des sujets, également âgés de 65 ans et plus,
s’est déroulée près de dix ans plus tard, entre 1999 et 2000 (The 3C group, 2003). Au moment
de l’inclusion, pour l’étude PAQUID, 35% des participants ont un niveau d’études inférieur
au CEP. Ainsi, un participant de l’étude PAQUID ayant obtenu son CEP peut être considéré
comme étant de haut niveau d’études (Péres et al., 2011). En revanche, 10 ans plus tard, avec
seulement 9% des participants de l’étude 3C qui ont un niveau d’études inférieur au CEP, le
l’influence de la culture sur le concept d’éducation. Cette diversité dans la définition même du
niveau d’études, rend son opérationnalisation difficile. S’il peut être quantifié en termes de
nombre d’années passées dans un établissement scolaire, comme cela est le cas pour les Etats-
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Unis, le niveau d’études peut également être mesuré en termes de paliers atteints ou de
d’études, influence également les travaux réalisés sur le niveau scolaire et est à l’origine de
La notion de scolarisation de base varie également d’un pays à l’autre. Comme nous
venons de le voir, si aux Etats-Unis, la scolarisation obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans a été
tardivement, que l’âge minimum de scolarisation obligatoire est prolongé. L’accent était mis
sur l’alphabétisation des jeunes populations et les apprentissages de base, tels que le calcul
lesquels étaient validés par le CEP. Cependant, seuls les élèves les plus doués étaient
présentés par leur instituteur à l’examen. Pour les autres, ils sont aujourd’hui considérés
« socialement » comme étant de bas niveau d’études car ils n’ont pas obtenu le CEP. Parmi
eux, certains n’auront pas été scolarisés suffisamment pour consolider les apprentissages et
sont illettrés.
Même si tout est mis en œuvre pour une alphabétisation en masse de la population,
cela n’a pas complètement éradiqué l’illettrisme ou l’analphabétisme et ce, même dans des
pays comme les Etats-Unis ou la France qui font de l’éducation une priorité.
Les notions d’illettrisme et d’analphabétisme sont deux notions très proches ; elles sont
parfois même confondues, d’autant plus, que dans la littérature internationale anglo-saxonne,
le terme « illiterate » est celui qui est le plus largement utilisé pour englober ces deux notions
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et ce même, malgré la tentative de certains auteurs de faire la différence entre les personnes
qui ont déjà été scolarisées et celles qui ne l’on jamais été (e.g. Deloche et al., 1999 ; Reis &
Castro-Caldas, 1997 ; Matute et al., 2000), en utilisant les termes de « semiliterate » ou « low-
educated » versus « illiterate ». Dans une étude française réalisée par Dessi et al. (2009), les
apprentissage de la lecture et de l’écriture mais que cet apprentissage n’a pas conduit à
».
de l’analphabétisme. Dans une étude brésilienne (Brucki & Nitrini, 2008), les auteurs
considèrent une personne comme étant « illiterate » lorsque celle-ci n’a jamais été scolarisée
ou que le temps de scolarisation n’a pas dépassé une année et qu’elle n’a pas été capable de
lire la phrase du MMSE « Fermez les yeux ». Dans des études réalisées au Portugal (Reis &
Castro-Caldas, 1997, Castro-Caldas, Reis & Guerreiro,1997), les auteurs estiment qu’une
personne est « illiterate » lorsque celle-ci n’a jamais été scolarisée pour des raisons sociales,
qu’elle n’est pas en capacité d’identifier un quelconque matériel écrit, qu’elle n’a jamais été
exposée à l’expérience d’une représentation symbolique écrite, qu’elle n’a pas été amenée à
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être familiarisée avec un matériel écrit dans le cadre de son travail et lorsque cette personne
l’analphabétisme ne sont pas tout à fait clairs ; il en est de même pour les personnes
considérées comme ayant un bas niveau scolaire. Il n’y a pas de consensus comme par
exemple, le temps de scolarisation maximum ; qui permet de définir objectivement les critères
du faible niveau d’éducation. Toutes les études, présentées plus haut, ont été réalisées dans
différents pays suggérant encore, l’influence de la culture sur l’éducation qui est sans aucun
doute, à l’origine de cette variabilité dans les définitions et la distinction entre illettrisme et
analphabétisme.
d’identifier avec précision, qui est le sujet de bas niveau d’études. Ainsi, lorsqu’on étudie
l’effet du niveau d’études sur la cognition, la première question qui se pose est celle de la
définition de la population d’étude. Qui sont ces sujets de bas niveau d’études ? S’agit-il
d’individus n’ayant pas obtenu leur CEP ? Est-ce ceux qui ont été scolarisés mais qui sont
l’effet d’avoir été scolarisé « peu d’années » ? Est-ce l’effet d’être illettrés ? Est-ce l’effet de
sur la cognition ont mis en avant l’effet du niveau de littératie. Avant de crier à l’anglicisme
abusif, il semble important de revenir sur cette notion de littératie. Etant donné la proximité
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phonétique avec son homologue anglo-saxon, literacy, et même si, étymologiquement ce
dernier, provient du latin litteratus, lui-même dérivéғ de littera qui signifie la lettre, il est tout
dans la langue française n’a pas été imposé et qui correspond à la « capacité à lire un texte
courante >…@ Ce terme est l’antonyme d’illettrisme, qui ne doit pas être confondu avec
analphabétisme ». Il est vrai que, même s’il présente des similitudes, le terme de littératie est
français pour la première fois en 1985 (Giasson, & al., 1985). Régine Pierre (Pierre, 2003)
terme d’alphabétisation, composé des deux premières lettres grecques, alpha et beta, concerne
les processus par lesquels se fait l’apprentissage des lettres de l’alphabet et leur utilisation
acquis, il devient alors un outil permettant à l’individu de se cultiver et d’acquérir les règles
qui régissent la société dans laquelle il évolue. Cependant, pour certains individus,
donc alphabétisés mais en aucun cas lettrés. Concernant le terme de littératie, il se veut plus
l’écriture, il englobe les notions de compétences et d’habilités. Une définition plus complète
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Développement Economiques6. La littératie correspondrait à l’« Aptitude à comprendre et à
utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité
en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités ». Pour
nécessaires pour comprendre et utiliser l’information contenue dans des textes suivis, tels
compétences requises pour repérer et utiliser l’information présentée sous diverses formes,
entre autres, les demandes d’emploi, les fiches de paie, les horaires de transport… ».
Ainsi, tel qu’il a été décrit plus haut, le concept de littératie correspondrait, au-delà des
cognitive d’un sujet, changeant ainsi de façon définitive, son mode de fonctionnement
les processus de maturation cérébrale, nombreuses sont les études qui ont mis en parallèle
ǤLa littératie à l’ère de l’information- Rapport final de l’enquête internationale sur la littératie des adultes
(2000).
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population, de l’hémisphère gauche pour le langage. Lecours et al. (1982, 1988) suggèrent
que la latéralisation fonctionnelle gauche du langage ne s’expliquerait pas seulement par des
facteurs biologiques mais également par des facteurs socioculturels, tel que l’apprentissage de
la lecture et de l’écriture. Les travaux de Critchley (Critchley, 1956) ont suggéré que la
modifier cette dominance à gauche. Un des éléments, qui supporte cette hypothèse, réside
dans le fait, que les aphasies, survenant à la suite d’une lésion hémisphérique gauche avec
hémiplégie droite, seraient moins fréquentes chez des sujets illettrés que chez les sujets lettrés
(Cameron, 1971) et surtout, que la récupération spontanée est bien meilleure chez des
individus illettrés ayant une lésion au niveau de l’hémisphère gauche (Parente et al., 2008).
Ainsi, contrairement aux individus ayant été scolarisés et pour qui la dominance de
l’hémisphère gauche pour le langage est très fréquente, pour les sujets illettrés, la
participation de l’hémisphère droit est plus importante dans le processus du langage (Métellus
et al., 1981 ; Wechsler et al., 1976 ; Parente et al., 2008 ; Petersson et al., 2007). Ainsi, les
travaux réalisés sur l’aphasie et l’illettrisme illustrent parfaitement l’impact significatif que
cérébral.
L’apparition du langage écrit, tel que nous le connaissons aujourd’hui, basé sur une
structure orthographique et régi par des codes grammaticaux précis, est relativement tardive
celle de savoir si l’apprentissage de la lecture et de l’écriture est sous-tendu par des structures
cérébrales spécifiques ou est-ce que le traitement du langage écrit repose sur l’utilisation
ʹͲ
d’aptitudes cognitives déjà existantes qui elles-mêmes font appel à des structures anatomiques
bien identifiées.
Dans la majorité des cas, le langage écrit repose sur l’association d’un alphabet qui est
un symbole écrit, visuel, qui correspond au graphème, et d’un son, oral, que l’on nomme
des graphèmes et des phonèmes. Afin d’expliquer le traitement du langage écrit, Coltheart
(1993, 1994) modélise l’accès au lexique et fait l’hypothèse d’un modèle de lecture à double
voie.
Ce modèle rend compte de l’activité de lecture par deux procédures de lecture qui
ʹͳ
x La procédure non lexicale, la voie indirecte : correspond à une reconnaissance
prononciation du mot cible étant possible, il est donc plus aisé de l’identifier et d’accéder à
mot qui consiste à faire coïncider directement la forme visuelle globale d’un mot et son
rencontrés sous leur forme écrite et sont stockés dans leur forme globale. Ces mots, très
familiers, sont alors identifiés rapidement à travers leur forme visuelle globale, permettant
Au niveau cérébral, plusieurs études ont tenté d’identifier des structures anatomiques
spécifiques au traitement du matériel écrit. Concernant la voie indirecte, Fiez et al. (1999)
mettent en évidence l’implication de l’aire de Broca dans le traitement du langage écrit. Par
ailleurs, d’autres aires impliquées dans le processus de lecture seraient situées au niveau du
voie directe, Cohen et collaborateurs (Cohen et al, 2000) ont identifié la jonction occipito-
temporale gauche comme étant l’aire impliquée dans la lecture de mot par voie directe, la
Visual Word Form Area (VWFA). Cependant, Cohen et al. (2000) précisent que cette région
du cerveau est également impliquée dans le traitement d’image d’objets, ce qui interroge sur
la spécificité d’une structure cérébrale au traitement du langage écrit. Même si la VWFA est
impliquée dans le processus de lecture, elle l’est également dans le traitement d’autres tâches
visuelles (e.g. Ben-Shachar et al, 2007 ; Yeatman et al., 2012). Ainsi, le processus de lecture
semble être sous-tendu par un réseau de régions cérébrales déjà connues pour être impliquées
ʹʹ
dans des processus de langage ou certains traitements de type visuel. D’ailleurs, une étude de
Dehaene et al. (2010) a montré que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, qu’il ait été
réalisé durant l’enfance ou pendant la vie adulte, impacte les réseaux corticaux impliqués dans
le langage et les traitements de type visuel. Enfin, Castro-Caldas & Reis (2000) ont montré
que le langage écrit entraine l’action et l’activation de bien plus de régions cérébrales que
celles responsables des mécanismes de production orale. Les auteurs illustrent parfaitement ce
préexistant.
D’autres études en imagerie ont montré une association entre différentes régions
cérébrales et la capacité de lecture. Parmi ces régions on trouve le gyrus angulaire gauche
ʹ͵
(Meyler et al., 2007), le lobe temporal gauche (Shaywitz et al., 2004). Aussi, des travaux
réalisés sur le lien de certaines aires cérébrales et les capacités d’écriture ont montré
l’implication de différentes régions telles que la région BA7 (Otsuki et al, 1999).
Alors que les travaux sur l’aphasie de Damasio et al. (1976) n’ont montré aucune
différence entre les sujets cérébro-lésés lettrés et analphabètes et suggèrent que l’organisation
des structures dont les lésions sont responsables des troubles du langage est indépendante de
l’acquisition des capacités de lecture et d’écriture, plusieurs études ont montré que la
fonctionnement représente une réelle opportunité d’étudier l’interaction entre des facteurs
neurobiologiques et culturels sur la cognition. Plusieurs travaux en imagerie ont comparé des
sujets ayant été scolarisés durant l’enfance mais également durant la vie adulte et des sujets
analphabètes. Dans une étude originale, Carreiras et al. (2009) ont étudié dans quelle mesure
l’acquisition des capacités de lecture et d’écriture, même de façon tardive, impacte de façon
définitive, les structures cérébrales. L’étude portait sur un échantillon d’anciens guérilleros
colombienne, ont bénéficié, pour certains d’entre eux, d’un programme d’alphabétisation pour
programme d’alphabétisation pour adultes, les auteurs ont montré que les individus ayant
substance blanche dans le corps calleux ainsi qu’un plus grand volume de la substance grise
dans un large réseau impliquant les aires temporale et occipitale ; alors que, Petersson et
ʹͶ
collaborateurs (Petersson et al, 2007) n’ont montré aucune différence entre les sujets illettrés
et des sujets lettrés au niveau de la substance grise mais une différence au niveau du corps
calleux. Il est bien connu que le développement du corps calleux, qui permet la connexion
entre les deux hémisphères, se fait durant l’enfance et l’adolescence (Petersson & Reis, 2006).
Plus précisément, il y aurait un processus de myélinisation qui se fait au niveau des axones de
cette structure afin d’établir une communication plus efficiente entre les deux hémisphères
(Giedd et al., 1996). Les travaux de Thompson et al. (2000) ont montré que la partie inférieure
du corps calleux connaît une importante myélinisation durant les années d’acquisition de la
lecture, c’est à dire entre 6 et 10 ans. Cette partie du corps calleux connecte les régions
les processus de langage, de mémoire de travail et de lecture, suggérant ainsi que le corps
comparant la morphologie du corps calleux chez les illettrés et les lettrés ont montré que le
volume de la partie postérieure de cette région du cerveau est plus faible chez les illettrés que
et de l’écriture sur les structures cérébrales et leur organisation. Cet impact ne se réduit pas au
simple fait de savoir lire et écrire puisque plusieurs études ont également montré un effet du
niveau d’études.
ʹͷ
d’aptitudes durant la scolarisation a un impact sur le cerveau et la cognition qui perdure tout
au long de la vie d’un individu. Plusieurs études ont tenté d’expliquer la raison pour laquelle
des compétences acquises « précocement » dans la vie d’un individu ont un impact sur la
cognition au cours du vieillissement. Dans leur étude, Plasman et al. (1995) ont comparé les
performances de jeunes recrues de l’US Army dans les années 1940, aux performances de ces
mêmes hommes, 50 ans plus tard. Les résultats ont montré que les performances cognitives de
ces hommes en début de carrière sont fortement corrélées à leurs performances 50 ans après,
mais aussi à leur niveau d’études. Une étude très connue sur des nonnes, la Nun study, illustre
également ce phénomène, selon lequel, des compétences acquises « précocement » dans la vie
ont une influence sur le fonctionnement cognitif aux âges plus avancés de la vie. Les résultats
suggèrent que de faibles capacités linguistiques au « début de la vie » sont prédictrices d’un
1996). Une des premières hypothèses visant à expliquer l’association entre le niveau d’études
et la survenue d’une pathologie démentielle a été formulée par Mortimer (1988). Selon cette
hypothèse, des capacités de réserve chez les sujets ayant un haut niveau d’études,
permettraient de différer l’expression clinique d’une lésion cérébrale. Ainsi, un individu ayant
un haut niveau d’études ou des capacités de réserve élevées, peut avoir une charge lésionnelle
sévère et présenter peu de retentissement, tandis qu’à charge lésionnelle équivalente, un sujet
ayant des capacités de réserve plus faibles, présentera plus de signes cliniques. Les travaux de
Katzman (1988,1989) ont décrit le cas de sujets n’ayant pas de détérioration cognitive
apparente de leur vivant mais dont l’examen histo-pathologique post-mortem montrait des
cérébrales ont impulsé le concept de réserve (e.g. Katzman et al., 1989 ; Stern et al., 1992 ;
Ince, 2001 ; Riley et al., 2002 ; Bennett et al., 2005 ; Roe et al., 2007). Dans la littérature,
ʹ
deux principaux modèles théoriques de réserve sont traditionnellement proposés et qui
consistent à différencier les aspects passifs des aspects actifs de la réserve. Dans ce type de
modèles, dits passifs, les hypothèses émises proposent que le lien entre l’expression clinique
de la maladie et les lésions cérébrales serait modulé par des différences neuroanatomiques
synapses (Satz, 1993 ; Katzman, 1993). Plusieurs études ont montré une corrélation entre le
scolaire et le volume cérébral (Coffey et al., 1999) suggérant que l’éducation a pour effet
d’augmenter la densité neuronale, ce qui pourrait expliquer que la perte neuronale, due à la
maladie durant une certaine période, pourrait avoir moins de conséquence. En d’autres
termes, un individu ayant un « capital » plus important de matière grise, peut supporter une
densité lésionnelle plus élevée avant que les signes cliniques associés à ses lésions ne se
manifestent. Alors que les modèles passifs présentent une approche quantitative et reposent
davantage sur les différences neuro-anatomiques entre les individus, pour les modèles dits
actifs, la réserve cognitive va reposer sur des processus cognitifs et/ou des réseaux neuronaux
(Stern, 2003, 2006, 2009 ; Stern et al., 2005, Kalpouzos et al., 2008). Dans ces modèles, c’est
la capacité des individus à activer des processus cognitifs et à mettre en place des stratégies
compensatoires, leur permettant de faire face aux atteintes cérébrales qui est au cœur du
Plusieurs travaux d’imagerie ont illustré ce concept. Un des premiers conduits par
Stern et al. (1992) a comparé le degré d’hypoperfusion cérébrale chez des sujets déments de
haut et de bas niveau d’éducation. L’étude a montré que, à niveau d’altération cognitive
(mesurée par le MMSE) égal, le niveau d’hypoperfusion parieto-temporale était plus élevé
chez les patients de haut niveau d’études que ceux de bas niveau scolaire, ce qui témoigne
niveau d’études, pour qui, les répercussions des lésions seraient discrètes en début de maladie.
Ces résultats sont en accord avec les nombreux travaux ayant rapporté un risque diminué de
démence chez les personnes de haut niveau d’éducation (Katzman et al., 1989; Zhang et al.,
1990; Dartigues et al., 1991; Stern et al., 1994; Callahan et al., 1996; Stern et al., 1999;
Letenneur et al., 1999; Qiu et al., 2001; Anttila et al., 2002; Karp et al., 2004; Valenzuela &
Sachdev, 2006 ; Hall et al., 2007). Ainsi, lorsque le diagnostic de démence est posé, le stade
d’évolution est plus avancé, si bien que le déclin aura tendance à être plus rapide chez ces
sujets de haut niveau d’éducation (Amieva et al., 2005; Hall et al., 2007; Rasmusson et al.,
1996; Stern et al., 1999). La figure suivante illustre ce déclin chez les sujets de haut et de bas
niveau d’éducation.
Ainsi, en début de maladie, les sujets ayant une réserve cognitive élevée mettraient en
ʹͺ
place des stratégies de compensation susceptibles de différer l’extériorisation clinique des
lésions, stratégies auxquelles les sujets de bas niveau d’études seraient en capacité de recourir
mise en place de nouvelles stratégies sur le plan cognitif (Reis & Castro-Caldas, 1997). Pour
illustrer l’utilisation de stratégies cognitives différentes chez des sujets ayant été scolarisés ou
n’ayant jamais été scolarisés, Reis et Castro-Caldas (1997) ont comparé les performances à
des tâches de répétition de mots et de pseudo-mots de femmes âgées provenant d’un même
certaines, souvent les ainées, n’avaient jamais été scolarisées. Les autres avaient été
scolarisées en moyenne 9 ans. Les résultats de cette étude ont montré que les performances
des femmes qui n’avaient jamais bénéficié d’une éducation scolaire sont plus faibles que les
femmes qui avaient été scolarisées. Elles ont plus de difficultés à répéter les pseudo-mots, à
rappeler les paires de mots associés phonologiquement en comparaison aux paires de mots
phonétique. Par ailleurs, les auteurs ont effectué une analyse plus qualitative des résultats.
Concernant la répétition des pseudo-mots, les participantes n’ayant jamais été scolarisées
avaient plus souvent tendance à transformer les pseudo-mots en mots lors de la tâche de
répétition. Ainsi, étant donné que les participantes analphabètes n’ont jamais acquis la
capacité à faire correspondre des phonèmes et des graphèmes, les auteurs ont suggéré que le
traitement de tâche de répétition de pseudo-mots, est le système sémantique plutôt que la voie
ʹͻ
phonologique, habituellement utilisée par les personnes lettrées. L’étude de Bramão et al.
(1997) porte sur une tâche visuo-motrice faisant appel aux compétences de planification et de
coordination oculo-manuelle. Les résultats montrent que l’acquisition des capacités d’écriture
et de lecture (qui induit une préférence de lecture de gauche à droite) est corrélée aux
pertinentes dans notre environnement de manière rapide et efficace. Alors qu’il semble
légitime de penser que les tâches non verbales sont adaptées aux sujets analphabètes, l’étude
de Bramão et al. (1997) montre que certaines acquisitions scolaires, notamment la lecture et
l’écriture, influencent les stratégies mises en place pour effectuer des tâches visuo-motrices.
Brucki et Nitrini (2008) ont comparé les performances de sujets analphabètes et de sujets
ayant été très peu scolarisés (moins d’un an en moyenne) à une tâche d’inhibition pour
laquelle, il est demandé au sujet de barrer un item cible parmi plusieurs distracteurs. Les
résultats ont montré l’utilisation de différentes stratégies de recherche pour cette tâche de
barrage chez des sujets ayant été très peu scolarisés et des sujets analphabètes, suggérant
spécifiques. Enfin, les travaux de Le Carret et al. (2003b) ont également illustré une
différence de stratégies cognitives entre les sujets de haut et de bas niveau d’études dans une
tâche de mémoire de travail visuelle, le Benton Visual Retention Test (BVRT-Benton, 1965).
Au-delà du fait que les sujets de haut niveau scolaire présentaient de meilleures performances
au test, une analyse qualitative des réponses des sujets a montré l’utilisation de stratégies
différentes chez les individus de haut et de bas niveau d’éducation. Le BVRT consiste à
mémoriser une figure présentée pendant 10 secondes, puis à la reconnaitre parmi quatre
figures possibles présentées sur une planche divisée en 4 quadrants (A, B, C et D). Alors que
les sujets de haut niveau d’études donnent autant de bonnes réponses dans les quadrants A, B,
͵Ͳ
C ou D, suggérant qu’ils explorent la totalité de la planche avant d’effectuer leur réponse, les
sujets de bas niveau d’éducation se limitent le plus souvent à des réponses dans les deux
premiers quadrants A et B, situés au haut de la planche. Ces résultats suggèrent que les sujets
de bas niveau d’études n’explorant pas toutes les options pour répondre correctement à la
consigne, ne se donnent pas autant de chances que les sujets de haut niveau d’éducation, de
réussir le test. Par conséquent, la question que pose cette étude est de savoir si les
performances basses obtenues par les sujets de bas niveau scolaire reflètent de moins bonnes
capacités de mémoire visuelle que chez les sujets de haut niveau d’études ou si elles sont la
conséquence d’une stratégie moins efficace, voire non adaptée. Cette question peut être posée
pour le BVRT précisément, mais elle peut être posée pour n’importe quel outil
scolaire utilisent des stratégies différentes pour répondre à une même consigne, le même test
évaluera-t-il la même tâche cognitive chez les deux sujets ? Finalement, les performances
d’un sujet âgé de bas niveau scolaire sont-elles vraiment représentatives de ses capacités
réelles ?
concerne avant tout, la situation même d’évaluation. En d’autres termes, les sujets de bas
niveau d’éducation appréhendent les tests cognitifs différemment que les sujets ayant un haut
niveau scolaire. Pour un sujet ayant un bas niveau d’études ou analphabète, la situation
d’évaluation est une situation totalement inhabituelle et qui peut se révéler plus anxiogène que
chez les individus ayant un haut niveau d’éducation. Ainsi, face à cette situation peu familière
qui met à l’épreuve leurs capacités cognitives, les personnes analphabètes ou de bas niveau
d’études peuvent se mettre spontanément en situation d’échec. Ce phénomène est sans doute à
͵ͳ
l’origine d’un investissement moindre de la situation d’évaluation et qui par conséquent
impacterait les performances cognitives. Ainsi, pour ces sujets de bas niveau scolaire, la
perception de l’enjeu lié au test, la motivation pour le réussir serait moindre, expliquant en
niveau scolaire est une problématique récurrente en clinique, d’autant plus importante à
aborder chez le sujet âgé, que le fait d’être de bas niveau d’études représente un sur-risque de
montré leur validité dans le diagnostic de démence, les outils actuellement utilisés dans
l’évaluation du sujet âgé ne sont pas adaptés, voire même, inutilisables, puisque pour la
vraiment adaptés ?
Les outils utilisés dans l’évaluation du sujet âgé sont très biaisés par le niveau
d’éducation (e.g. Reis & Castro-Caldas, 1997 ; Castro-Caldas et al., 1998 ; Ostrosky-Sollis et
al., 1998 ; Ardila & Rosselli, 1989 ; Manly et al. 1999 ; Ardila et al., 2000a,b ; Matute et al.,
2000 ; Hong et al., 2011). Cet effet existe dans la plupart des tests, évaluant le langage, le
calcul, les capacités d’abstraction, (Ostrosky-Sollis et al., 1998) les praxies visuo-
constructives (Ostrosky-Sollis et al., 1998, et les capacités visuo-spatiales (Ardila & Rosselli,
1989). C’est pour cette raison qu’en pratique clinique, plusieurs stratégies sont mises en place
par les cliniciens afin de tenter de contourner ce problème. Parmi ces stratégies, les cliniciens
privilégient l’utilisation de tests non verbaux pour évaluer les capacités cognitives des
͵ʹ
individus de bas niveau d’éducation. Pour reprendre l’exemple du BVRT, il s’agit d’un test
non verbal, ne nécessitant pas des capacités de lecture et d’écriture et dont la consigne est
particulièrement simple à comprendre. Il s’agit donc, d’un outil qui semble présenter toutes
les caractéristiques d’un test qui peut être adapté à l’évaluation des personnes de bas niveau
d’éducation. Pour autant, l’étude de Le Carret et al. (2003b) présentée plus haut, montre que
ce test, aussi adapté aux sujets de bas niveau d’études qu’il puisse paraître, interroge sur la
validité du score chez les sujets de bas niveau d’études. Ainsi, cet exemple montre bien que
les tests verbaux ne sont pas les seuls à être influencés par le niveau d’éducation. Les
cliniciens peuvent également privilégier des outils avec des consignes simples et rapides à
faire passer comme le 7 minute neuropsychological screen battery (Solomon et al., 1998) qui,
comme son nom l’indique, est administré en sept minutes ou alors les épreuves de fluence
verbale telles que le Set test d’Isaacs (Isaacs, 1973) qui nécessite seulement quatre minutes
pour être administré, mais qui reste très influencé par le niveau d’études (Lechevallier-Michel
et al, 2004). Une autre pratique en clinique consiste à supprimer d’un outil, les items faisant
appel à des acquis scolaires. Le MMSE est l’outil le plus largement utilisé dans l’évaluation
neuropsychologique du sujet âgé. Pourtant, dans le cadre de l’évaluation des sujets de bas
niveau d’études, en présentant des items qui font appel à des aptitudes acquises durant la
scolarité, le MMSE s’avère peu adapté à cette population. Par conséquent, il est très courant
que les cliniciens procèdent à la suppression des sept items nécessitant des acquis scolaires :
les cinq items de calcul, l’item d’écriture d’une phrase et l’item de lecture de la phrase
« Fermez les yeux ». Toutefois, compte-tenu de l’effet de l’acquisition des capacités de lecture
et d’écriture, sur la majorité des tests (Manly et al. 1999 ; Ardila et al., 2000a), il semble
d’études.
͵͵
Nombreux sont les travaux qui ont tenté d’adapter des outils existant ou qui ont
élaboré de nouveaux tests pour l’évaluation spécifique des sujets âgés de bas niveau
d’éducation. Parmi les tests qui ont été adaptés à des populations de bas niveau d’études, on
retrouve le MMSE, qui non seulement a été adapté à différents contextes linguistiques et
culturels, mais également, à des populations de bas niveau d’éducation (Ganguli et al., 1995 ;
Lobo et al., 1999 ; Teng & Chui, 1987 ; Xu et al., 2003 ; Kesinoglu et al., 2009). Même si ces
versions ont été simplifiées, notamment pour le calcul ou la copie de la figure, ces items
restent influencés par le niveau d’études puisqu’ils font appel à des acquis scolaires. Par
exemple, pour ce qui est des sujets n’ayant jamais été scolarisés, le geste même qui consiste à
tenir un stylo n’est pas familier. Ainsi, l’item de copie de la figure, aussi simple qu’il puisse
être pour un sujet ayant déjà exécuté le geste de l’écriture, ne peut être appréhendé de la
même façon chez un sujet ayant été scolarisé et chez un individu analphabète. D’autres
auteurs ont tenté d’adapter des outils ou d’en élaborer pour des populations de bas niveau
d’études, comme par exemple, l’ADAS-Cog (Liu et al., 2002), l’IQCODE dans sa version
chinoise (Fuh et al. 1994), le Mini cog (Borson et al., 2003), ou le Cognitive Abilities
Screening Instrument (CASI – Teng et al, 1994). Parmi les outils qui ont été élaborés
d’études, on trouve notamment la batterie de tests NEUROPSI (Ostrosky et al. 1997). Cette
plusieurs domaines cognitifs dont le langage, la mémoire, l’attention, les capacités visuo-
constructives, l’orientation dans le temps et l’espace, mais aussi le calcul et les capacités de
lecture et d’écriture. Si la NEUROPSI a été conçue pour des populations de bas niveau
scolaire, elle comporte néanmoins, des items tels que la lecture, l’écriture et le calcul qui font
de cet outil, un instrument partiellement adapté à l’évaluation des populations n’ayant jamais
été scolarisées. Un autre outil conçu spécifiquement pour l’évaluation des individus de bas
͵Ͷ
niveaux d’études est la Prueba Cognitiva de Leganés (PCL - Yébenes et al., 2003). Cet
et collaborateurs (Ardila et al., 2000b) ont montré un important effet du niveau d’études sur la
plupart des 26 scores composant la NEUROPSI. D’ailleurs, la question est de savoir s’il
La plupart des outils a été élaborée dans des pays où le système éducatif est implanté
depuis fort longtemps. Aussi, les scores normatifs de ces outils sont également établis dans
ces populations au sein desquelles la fréquence de sujets analphabètes ou de très bas niveau
d’études est moins élevée que dans des pays en voie de développement. Ainsi, cette
population n’ayant pas bénéficié - ou très peu - d’une scolarisation n’est pas assez
sujet âgé de bas niveau d’études réside dans la difficulté d’interpréter des scores et de
distinguer une performance basse, due à un faible niveau d’éducation, d’une performance
basse, due à l’expression d’une pathologie neurodégénérative. Afin d’identifier les forces et
les faiblesses d’un individu sur le plan cognitif, il est indispensable pour le clinicien de se
référer à des normes élaborées au sein d’une population la plus représentative possible de
l’individu en question. Cependant, à l’heure actuelle, les normes des tests habituellement
͵ͷ
compte les individus analphabètes ou de très bas niveau d’étude. Dans l’évaluation cognitive
pas l’interprétation des scores cognitifs et donc augmente le risque de détecter des sujets faux-
positifs.
En pratique clinique, afin de ne pas considérer les performances basses d’un sujet de
bas niveau d’études comme étant systématiquement déficitaires, les cliniciens utilisent des
scores corrigés pour des variables démographiques telles que le genre, l’âge et le niveau
d’études. Cependant, dans le cas de la démence, nous sommes face à un paradoxe puisque
tout comme l’âge, le niveau scolaire est un facteur de risque majeur de démence. Nombreuses
sont les études ayant mis en évidence que les individus de bas niveau scolaire sont plus à
risque de présenter ou de développer un syndrome démentiel que des sujets de haut niveau
d’études (Katzman et al., 1989; Zhang et al., 1990; Dartigues et al., 1991 ; Fratiglioni et al,
1991 ; Stern et al, 1994, 1999 ; Ott et al., 1995 ; Cobb et al. 1995 ; Callahan et al.,1996 ;
Schmand et al., 1997 ; Evans et al., 1997 ; Letenneur et al., 1999 ; Qiu et al., 2001; Anttila et
al., 2002; Karp et al., 2004). Ainsi, de la même façon que l’âge, le niveau d’études a un
impact direct sur la probabilité qu’a un individu de présenter une pathologie démentielle. De
ce fait, ajuster sur cette variable (aussi bien l’âge que le niveau d’étude) prive d’une
information essentielle au diagnostic selon laquelle cet individu, en étant de bas niveau
scolaire, est par définition plus à risque de présenter ou de développer une démence qu’un
sujet de haut niveau d’études. Ainsi, lorsque nous considérons le score d’une personne, nous
avons pour habitude de corriger ce score pour le niveau d’études, et pourtant dans le même
temps, prendre en compte le fait qu’il soit de bas niveau d’études, nous informe en partie, sur
la probabilité de cette personne d’avoir une pathologie démentielle. Ce paradoxe nous conduit
démence. O’connell et Tuokko (2010) ont posé cette même question pour l’âge. Les auteurs
͵
ont comparé la qualité de détection de la démence au moyen de scores corrigés pour l’âge et
non corrigés. Les résultats ont montré que l’utilisation de scores corrigés pour l’âge ne permet
pas de mieux classer les sujets déments, bien au contraire, elle augmente le risque de détecter
des sujets dits « faux-positifs ». Une autre étude de O’connell et al. (2011) a confirmé ces
résultats. Les auteurs ont montré que la correction pour l’âge et le niveau d’études compromet
présente un effet plafond. Ainsi, ces deux études suggèrent que la pratique courante qui
consiste à corriger pour l’âge et le niveau d’éducation, afin de réduire les erreurs de
habituelle des normes corrigées pour les variables démographiques telles que nous les
connaissons.
͵
Objectif
Tel que nous l’avons mentionné précédemment, l’impact du niveau d’études sur les
scores aux tests cognitifs a largement été abordé dans la littérature. Pour autant, l’évaluation
peu scolarisés, représentent encore aujourd’hui, un réel challenge pour les cliniciens. Les
outils habituellement utilisés dans le bilan cognitif du sujet âgé, aussi efficients qu’ils puissent
être dans la détection de la démence, sont très influencés par le niveau d’études et nécessitent,
pour la plupart, de savoir lire, écrire et/ou compter. De ce fait, ils s’avèrent peu, voire pas,
adaptés à ces sujets ayant été peu scolarisés ou analphabètes. De plus, lorsqu’une évaluation
est tout de même réalisée, il est difficile d’interpréter les performances cognitives faibles de
ces sujets qui peuvent de ce fait être considérés, à tort, comme présentant un trouble cognitif.
des performances cognitives de cette population particulière, et à défaut d’avoir des outils
adaptés et une méthodologie standardisée, les cliniciens ont mis en place certaines
alternatives. Parmi ces pratiques, il n’est pas rare que, durant la passation d’un test, les
items nécessitant une connaissance du matériel écrit. L’exemple le plus courant est celui du
Mini Mental State Examination (MMSE) qui se voit sacrifier ses items de calcul, d’écriture et
de lecture. Cependant, cette pratique, très habituelle, est-elle réellement suffisante pour
supprimer le biais dû au niveau d’études ? La question qui peut se poser dans ce cas est si
l’impact du niveau d’études sur les performances aux tests est lié à une absence de
scolarisation ou bien au fait de ne pas savoir lire ou écrire. En d’autres termes, existe-t-il un
effet propre lié au fait de savoir lire ou écrire sur les performances cognitives,
͵ͺ
indépendamment du niveau de scolarisation ? Cette question a fait l’objet de la première
étude.
Une des difficultés à laquelle doivent faire face les cliniciens dans l’évaluation
neuropsychologique des sujets âgés de bas niveau d’études réside dans l’absence de normes
adaptées à cette population auxquelles ils peuvent se référer pour l’interprétation des scores
cognitifs. Car aujourd’hui, pour la grande majorité des outils utilisés pour le bilan cognitif du
sujet âgé, les normes ne sont pas adaptées à cette population particulière et ne tiennent pas
suffisamment compte de ces sujets analphabètes ou de très bas niveau d’éducation. Pour cette
raison, un premier travail autour de l’élaboration de normes adaptées à cette population âgée
de bas niveau scolaire a été réalisé dans le cadre de cette thèse. Nous avons établi des normes
pour trois des tests les plus couramment utilisés dans le bilan cognitif du sujet âgé, le MMSE,
le Free and Cued Selective Reminding Test (FCSRT) et le Set Test d’Isaacs (IST) et ce, pour
proportion importante de sujets âgés analphabètes et de bas niveau d’éducation. Par ailleurs,
un second travail d’élaboration de normes a été réalisé au sein d’une population française
rurale et majoritairement de bas niveau d’études, pour un nouvel outil adapté à l’évaluation
des sujets âgés ayant été peu ou pas scolarisés : le test des gobelets. C’est un test simple qui
la connaissance du matériel écrit ni d’autres acquis scolaires. Par ailleurs, en plus d’avoir
élaboré des normes pour ce test, nous avons également étudié sa validité dans la détection de
la démence.
Ces normes sont essentielles dans la pratique clinique ; car, pour interpréter les scores
cognitifs d’un sujet, il est nécessaire pour le clinicien de faire référence à des normes
standardisées sur des variables démographiques, telles que l’âge et le niveau d’études. Les
͵ͻ
scores du sujet sont alors comparés à son groupe de référence en termes d’âge et de niveau
d’éducation afin d’identifier ses forces et ses faiblesses, sur le plan cognitif. Cependant, dans
le cas de la démence, où l’âge et le niveau d’études sont deux facteurs de risque majeurs de
l’âge et le niveau scolaire afin d’établir un diagnostic de démence, peut être remise en
question. Le clinicien se trouve face à un réel paradoxe, car, en corrigeant pour ces deux
variables démographiques, il se prive d’une information essentielle au diagnostic qui est que
son patient, en étant très âgé ou de bas niveau d’études, est à risque de présenter ou de
développer, une pathologie démentielle. Par conséquent, dans le cas particulier de la démence,
est-il vraiment judicieux d’utiliser des scores corrigés pour l’âge et le niveau d’éducation ?
Certaines études ont montré que dans la détection de la démence, les sujets sont mieux classés
lorsque les scores ne sont pas corrigés sur les variables démographiques que lorsqu’ils le sont.
Ces résultats ont été montrés pour la détection de la démence, mais à notre connaissance, ils
n’ont jamais été reproduits pour la prédiction. Ainsi, la dernière question à laquelle il nous a
paru important de répondre est celle de savoir si l’on prédit réellement mieux la démence
lorsque les scores sont corrigés sur l’âge et le niveau d’études que lorsqu’ils ne le sont pas.
ͶͲ
II. METHODES
Pour aborder la problématique de l’évaluation cognitive des sujets âgés de bas niveau
important de sujets ayant été peu ou pas scolarisés. Il est bien connu que les sujets participant
volontairement à des recherches sont généralement des personnes ayant un niveau socio-
culturel élevé. A cela s’ajoute le fait que de nombreuses études sur la cognition considèrent le
fait d’être illettré ou analphabète comme un critère d’exclusion. Ainsi, dans cette thèse, sont
cohorte AMI et la cohorte PAQUID, qui ont l’avantage d’être moins exposées à ce biais de
sélection, puisque, menées en population générale, ces cohortes sollicitent des sujets « tout-
A. Cohorte de Coyoacán
Parmi ces cohortes, deux d’entre elles ont la particularité de comprendre une
proportion importante de personnes âgées ayant été peu ou pas scolarisées. La première est
taux d’analphabétisme chez le sujet âgé est très élevé. Il s’agit d’une étude menée en
psychosociaux de la fragilité chez le sujet âgé. Entre 2008 et 2009, ont été contactées pour
participer à l’étude, 1294 personnes âgées de 70 ans et plus et vivant à Coyoacán, un des seize
districts de la ville de Mexico. Avec un taux de participation de 86,9%, 1124 sujets ont été
inclus. Tous les participants ont signé un consentement éclairé au début de cette étude qui a
été soumise et validée par le comité éthique de l’Instituto Nacional de Ciencias Médicas y
Ͷͳ
Nutrición Salvador Zubirán. Le recueil de données s’est déroulé en deux étapes et a été réalisé
au domicile des participants. Dans un premier temps, les participants ont été vus par un
enquêteur formé à l’administration d’un questionnaire standardisé utilisé pour le recueil des
données auprès d’une population âgée et vivant à domicile. L’enquêteur a recueilli des
données sociodémographiques, telles que l’âge, le genre, les informations relatives au niveau
scolaire et à la vie professionnelle. Aussi, ont été recueillis les antécédents de santé, la
relatives à l’anxiété et la symptomatologie dépressive, etc. Par ailleurs, ces enquêteurs étant
- le FCSRT (Grober & Buschke, 1987) est un test de mémoire épisodique qui repose
sur une phase d’encodage, de rappel (libre et indicé) immédiat et différé d’une liste de 16
- l’IST (Isaacs & Kennie, 1973) évalue la fluence verbale sémantique à travers quatre
catégories sémantiques différentes: les couleurs, les animaux, les fruits et les villes ;
- le test de l’horloge (Sunderland et al., 1989) permet d’apprécier les capacités visuo-
constructives.
un dentiste. Durant cette étape, un bref recueil des données anamnestiques a été réalisé ainsi
Ͷʹ
qu’une évaluation fonctionnelle, nutritionnelle et dentaire. Par ailleurs, les mesures
anthropométriques ont été recueillies et une prise de sang a également été réalisée.
participants de bas niveau d’études mais surtout, un des intérêts qu’elle présente, réside dans
le fait d’inclure des participants n’ayant jamais été scolarisés puisque, parmi les 1124 sujets
interviewés, 16% n’ont jamais été à l’école. De plus, parmi les informations recueillies, l’une
d’entre elles concernait la capacité des participants à lire et à écrire une petite note. Cette
information nous a permis de répondre à la première question posée qui était de savoir si le
fait de pouvoir lire et écrire avait un effet sur les performances aux tests, indépendamment du
fait d’avoir été scolarisé. L’inclusion de trois tests couramment utilisés dans le bilan
diagnostique des personnes âgées présentant une plainte mnésique (MMSE, FCSRT, IST)
faisant partie de la batterie des tests de la cohorte de Coyoacán, il nous a également été
possible de réaliser une étude normalisation de ces tests pour des sujets ayant un bas niveau
d’étude.
Alors que cette première étude revêt un volet transversal, la seconde, la cohorte AMI
est une étude longitudinale qui a la spécificité d’être menée en milieu rural et de présenter de
ce fait, une proportion importante de sujets âgés de bas niveau d’éducation. Parmi les tests
compris dans la batterie administrée aux sujets de la cohorte AMI, notre intérêt s’est porté sur
un test en particulier. Ce test, récemment mis au point, est le test des gobelets. Différents
éléments nous portent à penser que ce test pourrait être adapté à des sujets âgés de bas niveau
d’études. En effet, il s’agit d’un test de mémoire visuo-spatial, dont le support ne nécessite
pas une connaissance du matériel écrit et qui, non seulement présente une consigne simple et
Ͷ͵
donc facile à comprendre par des sujets de bas niveau d’études, mais aussi, se caractérise par
le quantité réduite d’information à traiter et par sa rapidité de passation. La cohorte AMI est
une étude épidémiologique sur le vieillissement en milieu rural, menée dans 270 communes
de Gironde. La phase d’inclusion s’est déroulée entre 2007 et 2009 durant laquelle ont été
contactés 1940 retraités des métiers de l’agriculture âgés de 65 ans et plus, inscrits dans la
base de données de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Parmi eux, 1002 sujets ont été
inclus dans l’étude. Le taux de participation était de 52%. Tous les participants ont signé un
consentement éclairé avant le début de l’étude AMI dont le protocole a été approuvé par le
comité éthique du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux. Les participants ont été vus à
domicile à l’inclusion (T0) mais aussi à deux ans de suivi (T2) et à quatre ans de suivi (T4).
Dans un premier temps, une psychologue a recueilli, à l’aide d’un questionnaire standardisé,
des données sociodémographiques telles que l’âge, le niveau d’études, la profession mais
également des informations relatives à la retraite, à l’environnement de vie (la proximité des
commerces et services, le réseau social, etc.), l’accès aux soins et les différentes aides dont les
des sujets ont été recueillies à l’aide d’un bilan neuropsychologique complet constitué d’un
DMS-487, les sous-tests des similitudes et des codes de la WAIS8, l’épreuve de mémoire de
récit de Wechsler9, l’IST et le test des gobelets. Durant cette première visite, d’autres données
recueillie à l’aide de la Katz Scale for Activities of Daily Living – ADL et de la Lawton and
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Brody Scale for Instrumental Activities of Daily Living - IADL. Dans un second temps, une
diagnostic de démence est réalisé en deux étapes. Après avoir réalisé un entretien clinique
associé à un bilan cognitif, la psychologue s’appuyait alors sur les critères diagnostiques de
démence du DSM IV afin d’établir une hypothèse, quant à la présence ou l’absence d’une
pathologie de type neurodégénérative. Dans le cas d’une suspicion d’un syndrome démentiel,
une seconde visite, également à domicile, est alors réalisée par un gériatre ou un neurologue,
qui, à l’aide d’un examen clinique standardisé confirme ou infirme le diagnostic et en précise
experts indépendants, statut sur l’ensemble des cas diagnostiqués dans la cohorte.
Concernant les visites de suivi qui sont également effectuées à domicile, l’ensemble
des données citées ci-dessus ainsi que les événements survenus depuis le précédent suivi ont
été collectés. Aussi, une évaluation cognitive et fonctionnelle a été réalisée dans le but de
détecter une pathologie démentielle et ce pour tous les temps de suivi. La procédure est
identique à celle utilisée à l’inclusion ; après la visite de la psychologue qui identifie les
participants selon les différentes étiologies. Par ailleurs, pour chaque phase du recueil de
l’information pour chaque dossier ce qui a permis entre autres, d’assurer une cohérence des
Ͷͷ
Comme cela a été abordé plus haut, de même que pour la cohorte de Coyoacán, un des
intérêts de l’étude AMI réside dans la proportion de participants de bas niveau scolaire,
puisque, parmi les 1002 sujets inclus, 53.35% n’ont pas de Certificat d’Etudes Primaire (CEP)
et 4.10% n’ont jamais été scolarisés. Cet échantillon nous a donc permis de mettre à l’épreuve
le test des gobelets dans une population rurale, majoritairement de bas niveau scolaire, d’en
établir des normes et d’étudier les propriétés de détection de la démence dans cette
population.
Enfin, les derniers résultats présentés dans cette thèse sont issus de la cohorte
PAQUID qui est également, une étude épidémiologique longitudinale qui nous a permis
PAQUID est une cohorte menée en population et dont l’objectif principal est l’étude du
d’inclusion s’est déroulée entre 1988 et 1989 et durant laquelle ont été contactés 5554 sujets
âgés de 65 ans et plus, répertoriés dans les listes électorales et vivant à domicile dans les
départements de Gironde et Dordogne. Parmi ces sujets, 3777 ont été inclus dans l’étude. Le
taux de participation était de 68%. Tous les participants ont signé un consentement éclairé
avant le début de l’étude dont le protocole a été approuvé par le comité éthique de
l’Université Bordeaux Segalen. Les participants ont été vus à domicile à l’inclusion (V0) mais
aussi à 1 an (V1), à 3 ans (V3), à 5 ans (V5), à 8 ans (V8), à 10 ans (V10), à 13 ans (V13), à
15 ans (V15), à 17 ans (V17), à 20 ans (V20), à 22 ans (V22) et enfin à 24 ans de suivi
(V24). Une psychologue a recueilli, à l’aide d’un questionnaire standardisé, des données
profession, mais aussi des informations relatives aux antécédents médicaux, à l’état de santé
et aux traitements médicamenteux actuels. De plus, d’autres données ont été recueillies, telles
Ͷ
que la dépendance dans les activités de base et instrumentales de la vie quotidienne (Katz
Scale for Activities of Daily Living, Lawton and Brody Scale for Instrumental Activities of
Daily Living, Rosow and Breslau Scale for Physical Activities) et la symptomatologie
dépressive a été recueillie au moyen de la CES-D. Par ailleurs, les performances cognitives
des participants ont également été recueillies au moyen d’un questionnaire de plainte
mnésique, du MMSE, des épreuves des codes et des similitudes de la WAIS, de l’IST et du
test de rétention visuelle de Benton10 (Benton, 1965). Le diagnostic de démence est réalisé en
deux étapes. La procédure est identique à celle présentée pour la cohorte AMI. Dans le cas où
la psychologue suspecte la présence d’un syndrome démentiel, une seconde visite est alors
effectuée, également à domicile, par une gériatre ou un neurologue, qui infirme ou confirme
l’ensemble des données citées ci-dessus ainsi que les événements survenus depuis le
précédent suivi sont collectés. La procédure est identique à celle utilisée à l’inclusion ; après
la visite de la psychologue qui identifie les participants pouvant présenter une pathologie
réunit pour établir le classement définitif de ces participants selon les différentes étiologies.
conséquent, le suivi des participants sur de nombreuses années et surtout, de même que pour
la cohorte AMI, un diagnostic de démence établi par un médecin spécialiste. Ces éléments
nous ont permis de répondre à la dernière question traitée dans ce manuscrit et qui est de
savoir s’il est plus judicieux, dans le cas d’un pronostic de démence, d’utiliser des scores
Ͷ
III. RESULTATS
Mokri, H., Ávila-Funes, J.A., Le Goff, M., Ruiz-Arregui, L., Gutiérrez Robledo, L.M.,
Amieva, H. (2012). Self-reported reading and writing skills in elderly who never attended
school influence cognitive performances: Results from the Coyoacán cohort study. The
Ͷͺ
Résumé
Self-reported reading and writing skills in elderly who never attended school influence
Au-delà de l’impact bien connu du niveau d’études sur les scores aux tests, il a été
montré que le niveau de lecture chez des adultes est fortement associé aux performances
cognitives, qu’il prédit davantage les scores aux tests que le nombre d’années d’études et qu’il
serait un meilleur indicateur de réserve cognitive (Manly et al., 2003 ; Manly et al., 2005). Par
d’écriture sur la cognition. Cependant, peu de travaux ont pu étudier l’effet propre des
capacités de lecture et d’écriture sur les performances aux tests indépendamment de celui de
la scolarisation. L’objectif principal de ce premier travail est d’évaluer l’impact des capacités
de lecture et d’écriture sur les performances cognitives de sujets âgés n’ayant jamais été
scolarisés. Pour ce travail, 175 participants issus du même milieu socio-culturel et n’ayant
jamais été scolarisés ont été sélectionnés à partir de la cohorte mexicaine de Coyoacán. Parmi
eux, 109 sujets sont analphabètes et 66 ont acquis des capacités de lecture et d’écriture de
manière informelle, le plus souvent, au contact de leurs frères et sœurs scolarisés. Cette
information était recueillie au travers de la question posée aux participants : « Savez-vous lire
ou écrire une petite note? ». Ainsi, nous avons comparé les performances cognitives des sujets
Il n’y a pas de différence significative pour l’âge entre les sujets analphabètes et les
sujets sachant lire et écrire ; l’âge moyen des participants est respectivement de 81,1 ans
Ͷͻ
(ET=8,0) et de 80,7 ans (ET=7,3). En revanche il y a une différence significative entre les
de sujets analphabètes comprend plus de femmes (p<0,01), un score moyen plus élevé à la
avons étudié l’effet des capacités de lecture et d’écriture sur les performances cognitives des
sujets aux tests suivants : Le MMSE, pour lequel, nous avons utilisé deux scores : le score
habituel sur 30 et un second score sur 23 qui correspond au score total dépourvu des sept
items nécessitant des acquis scolaires (les cinq items de calcul, la lecture de l’item « Fermez
les yeux » et l’écriture de la phase); le FCSRT, pour lequel, nous avons également retenu
deux scores : la somme des scores obtenus aux trois rappels libres et indicés et la somme des
scores obtenus aux rappels différés libre et indicé ; l’IST, pour lequel, nous avons utilisé le
score total obtenu dans un intervalle de temps de 30 secondes et ce, pour les quatre
catégories ; le test de l’Horloge, pour lequel, nous avons retenu le score total. Les
performances aux différents tests des sujets sachant lire et écrire et celles des sujets
analphabètes ont été comparées à l’aide d’une ANOVA ajustée sur le genre, la plainte
les deux groupes en faveur des sujets sachant lire et écrire pour le MMSE (p<.0001), le
MMSE dépourvu des sept items nécessitant un support écrit (p=0,03), le total des trois rappels
différence significative concernant les scores obtenus au Set test d’Isaacs [couleurs (p=0,42) ;
animaux (p=0,23) ; fruits (p=0,44); villes (p=0,63)] et au rappel différé du FCSRT (p=0,29).
Les résultats obtenus montrent que globalement, le fait de savoir lire et écrire,
particulièrement, les différences qui persistent au MMSE, surtout lorsqu’il est dépourvu des
items nécessitant un support écrit, montrent que la pratique habituelle en clinique qui consiste
ͷͲ
à supprimer ces items lors de l’évaluation de patients analphabètes ou de très bas niveau
d’études est loin d’être suffisante. Concernant le FCSRT, la différence observée à la somme
des trois rappels libres et indicés, suggère que les meilleures performances obtenues par les
sujets sachant lire et écrire pourraient être davantage attribuées à de meilleures stratégies
capacités mnésiques ; et ceci et d’autant plus vrai, qu’il n’y a pas de différence significative
entre les deux groupes concernant le rappel différé. Par ailleurs, pour le test de l’horloge, les
différences observées entre les deux groupes suggèrent que le fait de savoir lire et écrire
sémantique semble être davantage influencée par les acquis scolaires que par le fait même de
Pour conclure, ces résultats montrent l’influence propre du fait de savoir lire et écrire
sur les performances aux tests, indépendamment de la scolarisation. Ils mettent en exergue la
nécessité de tenir compte chez un niveau de bas niveau du fait qu’il sait ou non lire et écrire et
qu’amender les tests habituellement utilisés en supprimant certains items ou en adaptant les
consignes n’est pas suffisant pour gommer cet effet. Certains outils semblent en revanche
davantage échapper à cet effet de la connaissance du matériel écrit sur les performances
cognitives. C’est le cas des tâches de fluences verbales sémantiques qui sont un marqueur
précoce du déclin cognitif et qui pourraient donc être davantage adaptées à l’évaluation
cognitives des sujets âgés n’ayant jamais été scolarisés ou de très bas niveau d’études.
ͷͳ
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Abstract: Objectives: Beyond the well-known effect of educational level on cognitive performances, the present
study investigates the specific effect of literacy acquisition independently of education. Design: A sample of 175
unschooled elderly participants was selected from a larger Mexican population-based cohort study. Participants:
The sample of 175 subjects who never went to school was divided in two groups: 109 who never acquired
literacy skills and 66 who declared having acquired reading and writing abilities. Measurements: Cognitive
performances on commonly used tests (Mini mental state examination, Isaacs set test, Free and cued selective
reminding test and clock-drawing test) were compared between the two groups taking into account several
potentially confounding factors. Results: The participants with reading and writing skills performed better than
their counterparts in most tests, even though no difference was observed for the Isaacs Set Test and the delayed
recall of the Free and Cued Selective Reminding Test. Conclusion: Writing and reading skills in elderly people
with no formal education influence performances in very commonly used test. Not only educational level but also
literacy acquisition should be taken into account when conducting cognitive assessment in very low educated
elderly people.
Key words: Illiteracy, reading skills, writing skills, neuropsychological tests, elderly.
illiterate elderly. Therefore, the purpose of this study was to - The Mini Mental State examination - MMSE (21) allows a
assess among unschooled elderly participants selected from global cognitive evaluation through 30 items assessing
general population the influence of literacy skills on tests orientation, calculation, memory, language and visuo-
commonly used in clinical practice. constructional abilities. Among the 30 items, 7 directly tap
on reading, writing and calculating abilities. Therefore, two
Methods different scores were calculated: a total score summing up
the 30 items ranging from 0 to 30 and a second score ranging
Data collection from 0 to 23 where the 7 critical items were removed.
The sample was selected from the Mexican Study of - The Isaacs Set Test – IST (22) assesses semantic verbal
Nutritional and Psychosocial Markers of Frailty (the Coyoacán fluency. The participants are required to produce as many
study), a population-based cohort study conducted in Mexico. words as possible belonging to four semantic categories:
The purpose and design of the study protocol has been cities, fruits, animals and colours. For this study, the time
published previously (20). Briefly, the aim of the cohort was to interval used was 30 seconds. The score consists in the total
evaluate the nutritional and psychosocial determinants of frailty number of items, with higher score indicating better
among 1124 elderly aged 70 years and over confined within cognitive status.
Coyoacán, a district of Mexico City. - The Free and Cued Selective Reminding Test - FCSRT (23)
allows the assessment of memory using a 16-word list
Procedure referring to 16 semantic categories. This test consists in two
There were two data collection stages. First, the participants phases: an encoding phase followed by three free and cued
were met at home where pollsters collected, self-reported recall trials and subsequently a delayed free and cued recall
information regarding socio-demographic characteristics, after a 20-minute delay. Two different scores were used: the
cognition and health issues. Secondly, a physician, a nutritionist sum of the free and cued recall trials and the sum of the free
and a dentist administered a comprehensive geriatric evaluation and cued delayed recall.
to participants. The participants signed a written consent in - The Clock-Drawing Test – CDT evaluates visuo-
compliance with the Helsinki Declaration. The Ethical constructional abilities. On a sheet of paper the participants
Committee of the Instituto Nacional de Ciencias Médicas y are asked to draw a circle and put the numbers in the circle
Nutrición Salvador Zubirán approved the study protocol. as though it was the face of a clock. Then, they are required
to draw the hands of the clock to read “twenty past eight”.
Study sample According to Shulman and colleagues’ (24) scoring method,
From the 1294 subjects invited to participate to the the score takes into account the errors produced and ranges
Coyoacán study, 24 could not be reached, 37 refused to from 0 to 14 with higher score reflecting poor performance.
participate, 18 had already died, the rest were not included for - Subjective cognitive complaints were collected through five
other reasons. Finally, the acceptance rate attained 86.9% and questions assessing difficulties in following conversations,
1124 were included in the study. All the participants had to coping with daily life activities, maintaining concentration,
respond the question regarding schooling level. Among the finding words and spatiotemporal orientation. A total score
1124 subjects selected, 932 participants had been schooled, 175 was computed ranging from 0 to 5.
reported 0 years of schooling and 17 did not respond to the item
regarding schooling. Only the participants who never entered Psychological assessment
school, even for a short time, were included in the present study - The short version of the Geriatric Depression Scale – GDS
subsample. Thus, our study sample comprised 175 unschooled (25) was used to evaluate depressive symptoms. The score
subjects. ranges from 0 to 15 with higher score indicating higher
depressive symptomatology.
Reading and writing skills assessment
All the subjects were asked to provide self-reported reading Statistical analyses
and writing abilities answering the question “Can you read and Variables are described using arithmetic mean and standard
write a short note?” This item allowed forming two groups; deviation (SD) or frequency and proportion where appropriate.
subjects who never attended school and have never acquired The following statistical procedures were used according to the
any literacy skills (N=109) called hereinafter “the non-reader characteristics of each variable: chi-square test for qualitative
group” and subjects who never attended school but who have data or Student’s t test for continuous data. MMSE, IST,
acquired, some reading and writing abilities (N=66) called FCSRT, and the CDT scores were compared between the reader
hereinafter “the reader group”. group and the non-reader one with an ANCOVA where gender,
Neuropsychological assessment age, cognitive complaints score and depressive symptoms
The neuropsychological battery administered to participants (GDS score) were used as covariates. The software SAS 9.1
comprised the following tests: was used for statistical analyses.
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involving orientation, learning, visuospatial abilities with no 2. Matallana, D, Santacruz, CD, Cano, C et al. The Relationship Between Education
Level and Mini-Mental State Examination Domains Among Older Mexican
difference in delayed recall and semantic fluency - is very Americans. J Geriatr Psychiatry Neurol 2011; 24 (1): 9-18.
similar to that obtained by Manly and colleagues (17) on a 3. Ostrosky-Solis, F, Ardila, A, Rosselli, M et al. Neuropsychological test performance
in illiterate subjects. Arch Clin Neuropsychol 1998; 13 (7): 645-660.
smaller sample of unschooled elderly subjects. 4. Welch, LW, Doineau, D, Johnson, S et al. Educational and gender normative data for
In our study, several limits could be pointed out. Even the Boston Naming Test in a group of older adults. Brain Lang 1996; 53 (2): 260-
though several covariates were taken into account, other 266.
5. Dellatolas, G, Willadino Braga, L, Souza Ldo, N et al. Cognitive consequences of
potential confounders could explain the results observed, such early phase of literacy. J Int Neuropsychol Soc 2003; 9 (5): 771-782.
as differences in IQ or sociocultural factors between the two 6. Byrd, DA, Jacobs, DM, Hilton, HJ et al. Sources of errors on visuoperceptual tasks:
role of education, literacy, and search strategy. Brain Cogn 2005; 58 (3): 251-257.
groups. The second and probably major limit is the variable 7. Manly, JJ, Jacobs, DM, Touradji, P et al. Reading level attenuates differences in
used to define the reader and non-reader groups. This neuropsychological test performance between African American and White elders. J
Int Neuropsychol Soc 2002; 8 (3): 341-348.
information was self-reported so we cannot ensure that the 8. Manly, JJ, Touradji, P, Tang, MX et al. Literacy and memory decline among
subjects who declared having literacy skills are really able to ethnically diverse elders. J Clin Exp Neuropsychol 2003; 25 (5): 680-690.
read and write. In addition, this self-reported measure does not 9. Ardila, A, Rosselli, M, Rosas, P. Neuropsychological assessment in illiterates:
visuospatial and memory abilities. Brain Cogn 1989; 11(2): 147-166.
allow estimating the extent of literacy skills (i.e. ability to 10. Folia, V, Kosmidis, MH. Assessment of memory skills in illiterates: strategy
read/write only letters, simple words, short sentences or an differences or test artifact? Clin Neuropsychol 2003; 17 (2): 143-152.
11. Nitrini, R, Caramelli, P, Herrera Junior, E et al. Performance of illiterate and literate
entire book). Nonetheless, Manly and colleagues (17) also used nondemented elderly subjects in two tests of long-term memory. J Int Neuropsychol
a self-reported measure to distinguish literate uneducated Soc 2004; 10 (4): 634-638.
12. Castro-Caldas, A, Petersson, KM, Reis, A et al. The illiterate brain. Learning to read
subjects from illiterate ones. The subjects had to answer the and write during childhood influences the functional organization of the adult brain.
question “did you ever learn to read and write?” The fact that, Brain 1998; 121: 1053-1063.
using a similar self-reported measure, the study by Manly and 13. Lecours, AR, Mehler, J, Parente, MA et al. (1987). Illiteracy and brain damage--1.
Aphasia testing in culturally contrasted populations (control subjects).
colleagues (17) and ours led to consistent results supports the Neuropsychologia, 25 (1B): 231-245.
hypothesis that this self-reported reading ability measure, 14. Reis, A, Castro-Caldas, A. Illiteracy: a cause for biased cognitive development. J Int
Neuropsychol Soc 1997; 3 (5): 444-450.
although not formally validated, may be a sensitive measure. 15. Petersson, KM, Silva, C, Castro-Caldas, A et al. Literacy: a cultural influence on
functional left-right differences in the inferior parietal cortex. Eur J Neurosci 2007;
26 (3): 791-799.
Conclusion 16. Castro-Caldas, A, Miranda, PC, Carmo, I et al. Influence of learning to read and
write on the morphology of the corpus callosum. Eur J Neurol 1999; 6 (1): 23-28.
In conclusion, in elderly uneducated people, orthographic 17. Manly, JJ, Jacobs, DM, Sano, M et al. Effect of literacy on neuropsychological test
performance in nondemented, education-matched elders. J Int Neuropsychol Soc
skills, probably acquired with siblings at home, influence 1999; 5 (3): 191-202.
commonly used tests scores. Such tests may not be fully 18. Ardila, A, Ostrosky-Solis, F, Mendoza, VU. Learning to read is much more than
learning to read: a neuropsychologically based reading program. J Int Neuropsychol
adapted to uneducated people. Nonetheless, our results Soc 2000; 6 (7): 789-801.
highlight that not only educational level but also literacy 19. Carreiras, M, Seghier, ML, Baquero, S et al. An anatomical signature for literacy.
Nature 2009; 461 (7266): 983-986.
acquisition should be taken into account when conducting 20. Ávila-Funes, JA, Piña-Escudero, ST, Aguilar-Navarro, S et al. Cognitive impairment
cognitive assessment in very low-educated elderly. and low physical activity are the components of frailty more strongly associated with
Interestingly, some cognitive abilities such as semantic verbal disability. J Nutr Health Aging 2011; 15 (8): 683-689.
21. Folstein, MF, Folstein, SE, McHugh, PR. "Mini-mental state". A practical method for
fluency seem to be less affected by literacy acquisition. Thus, grading the cognitive state of patients for the clinician. J Psychiatr Res 1975; 12 (3):
semantic fluency, which has been shown to be an early marker 189-198.
22. Isaacs, B, Kennie, AT. The Set test as an aid to the detection of dementia in old
of cognitive decline (26) and Mild Alzheimer’s disease (27), people. Br J Psychiatry 1973; 123 (575): 467-470.
could be appropriate to assess cognitive functioning in illiterate 23. Grober, E, Buschke, H. Genuine memory deficits in dementia. Dev Neuropsychol
1987; 3 (1): 13-36.
elderly. Nevertheless, further research would be welcome to 24. Shulman, K, Shedletsky, P, Silver, IL. The challenge of time: Clock drawing and
adapt current cognitive tests or to construct new ones cognitive functing in the elderly. Int J Geriatr Psychiat; 1: 135-140.
specifically designed for illiterate elderly. 25. Sheikh JI, Yesavage JA. Geriatric Depression Scale: recent evidence and
development of a shorter version. Clin Gerontol 1986; 5: 165-72.
26. Amieva, H, Le Goff, M, Millet, X et al. Prodromal Alzheimer's disease: successive
Acknowledgments: This work was supported by The National Council for Science and emergence of the clinical symptoms. Ann Neurol 2008; 64 (5): 492-498.
Technology of Mexico (CONACyT) [SALUD, 2006-C01-45075]. The authors want to 27. Caramelli, P, Carthery-Goulart, MT, Porto, CS et al. Category fluency as a screening
thank especially the Mederic Alzheimer foundation for its support. test for Alzheimer disease in illiterate and literate patients. Alzheimer Dis Assoc
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References
624
B. Scores normatifs pour le MMSE, le FCSRT et l’IST spécifiques à la
population âgée mexicaine
Mokri, H., Ávila-Funes, J.A., Meillon, C., Gutiérrez Robledo, L.M., Amieva, H. (2013).
Normative data for the Mini-Mental State Examination, the Free and Cued Selective
reminding Test and the Isaacs Set Test for an older adult Mexican population: The Coyoacán
ͷ
Résumé
Normative data for the Mini-Mental State Examination, the Free and Cued Selective
reminding Test and the Isaacs Set Test for an older adult Mexican population: The Coyoacán
cohort study
Toujours dans le souci d’une évaluation et d’une interprétation plus adaptée des
performances cognitives du sujet âgé de bas niveau d’études, un second travail a été réalisé à
partir des données recueillies dans la cohorte mexicaine de Coyoacán autour de l’élaboration
de données normatives pour trois tests cognitifs : le MMSE, qui est l’outil de référence dans
l’évaluation cognitive du sujet âgé ; le FCSRT, qui est un outil qui a fait ses preuves dans le
diagnostic de la MA; l’IST, qui a été montré comme étant un marqueur précoce du déclin
cognitif chez le sujet âgé. En pratique clinique, ces outils sont très largement utilisés dans le
bilan neuropsychologique du sujet âgé. Néanmoins, pour une utilisation plus efficiente de ces
instruments, il est nécessaire pour le clinicien de se référer à des données normatives qui se
l’heure actuelle, aucun de ses outils n’est spécifiquement normé pour la population âgée
mexicaine. Même s’il existe plusieurs versions de ces outils en espagnol avec des normes
la culture sur les normes et d’importantes différences entre les populations pour un même test.
De ce fait, afin de réduire les biais dus à des différences de culture et d’éducation entre les
populations, nous avons eu pour objectif d’établir des scores normatifs pour le MMSE, le
FCSRT et l’IST pour la population âgée mexicaine. Pour ce travail, parmi les 1124 sujets
ayant accepté de participer à la cohorte de Coyoacán, ont été exclus les 7 participants pour
lesquels nous n’avons pas d’information concernant le niveau d’études mais aussi, les 70 qui
ont un score au MMSE inférieur ou égal à 10. Les normes ont été établies en fonction du
ͷ
genre, de l’âge (70-79 ans versus 80 ans et plus) et du niveau d’études (3 groupes: 0 année de
scolarisation versus 1-5 années d’études versus 6 années d’études et plus). Les indices utilisés
pour présenter ces normes sont les percentiles (5ème percentile, 10ème percentile, 25ème
Afin de déterminer les variables de stratification, une régression linéaire a été réalisée
niveau d’études est associé aux scores obtenus au MMSE, au FCSRT et à l’IST. Ainsi, les
normes pour le MMSE et le FCSRT ont été stratifiées sur le genre, l’âge et le niveau d’études,
tandis que les normes pour l’IST n’ont été stratifiées que sur l’âge et le niveau d’éducation,
puisqu’aucun effet du genre sur les scores à l’IST n’a été observé. Les normes ont été établies
pour différents scores. Elles ont été calculées pour le score total du MMSE, pour la somme
des trois rappels libres, le total des trois rappels libres et indicés, le rappel libre différé et le
total du rappel libre et différé du FCSRT. Concernant l’IST, deux scores ont été considérés :
Comme attendu, les scores obtenus aux trois tests augmentent avec le niveau d’éducation et
diminuent avec l’âge. En revanche, le genre semble avoir peu d’impact avec un effet très
du matériel écrit sur les performances cognitives. De ce fait, ils incitent à tenir compte des
capacités de lecture et d’écriture pour interpréter les performances cognitives d’un sujet.
Aussi, il aurait été intéressant d’intégrer cette information dans le calcul de ces normes.
Cependant, même si l’échantillon de sujets n’ayant jamais été scolarisés était suffisamment
important pour répondre à la première question posée dans cette thèse, il restait trop limité
ͷͺ
âgée mexicaine pour ces trois tests, très largement utilisés dans le bilan cognitif de cette
même population, ces normes devraient s’avérer très utiles pour les cliniciens confrontés très
souvent à la situation de bilan chez des sujets de bas niveau d’éducation au Mexique.
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This article was downloaded by: [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri]
On: 05 October 2013, At: 03:05
Publisher: Routledge
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office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK
To cite this article: Hind Mokri , José Alberto Ávila-Funes , Céline Meillon , Luis Miguel Gutiérrez
Robledo & Hélène Amieva (2013) Normative data for the Mini-Mental State Examination, the
Free and Cued Selective Reminding Test and the Isaacs Set Test for an older adult Mexican
population: The Coyoacán Cohort Study, The Clinical Neuropsychologist, 27:6, 1004-1018, DOI:
10.1080/13854046.2013.809793
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The Clinical Neuropsychologist, 2013
Vol. 27, No. 6, 1004–1018, http://dx.doi.org/10.1080/13854046.2013.809793
The Mini-Mental State Examination (MMSE), the Free and Cued Selective Reminding Test
(FCSRT), and the Isaacs Set Test (IST) are useful instruments in the neuropsychological
assessment of older individuals. Several versions of these tests exist in Spanish but normative
data specifically set up for Mexican older adult population are missing although Mexico is the
country containing the largest population of Spanish speakers and is undergoing a demographic
transition with its aging population. Therefore, the aim of the present work was to produce
age, educational level, and gender-adjusted normative scores for these tests for the population
of older adults living in Mexico. Methods: Data were collected from a sample of 1047
subjects aged 70 years and over who participated in the Coyoacán cohort study, a population-
based cohort study conducted in Mexico City. Results: Normative scores, presented in
percentiles, were calculated according to age (70–79 and 80 years and over), educational level
(0 years of schooling vs. 1–5 years of schooling vs. 6 and more years of schooling), and
gender. Conclusion: This work provides norms for the MMSE, the FCSRT, and the IST which
should be useful in clinical practice and helpful to better interpret the performances of Mexican
older people consulting for memory troubles.
INTRODUCTION
Like many other countries in the world, Mexico is undergoing a demographic
shift with the aging of its population. As a direct consequence of this, the prevalence
of neurodegenerative diseases has considerably increased and the Mexican health-care
system now faces a growing problem with regard to the screening and management of
dementia.
Concerning the diagnosis of dementia illnesses, neuropsychological assessment
remains the key exam. Due to fatigability, short and easy-to-administer tests are often
preferred to long testing sessions in older adults, particularly in the oldest old.
The authors would like to thank the ECOS-Nord bilateral research program and the Mederic
Alzheimer foundation for their support. This work was supported by The National Council for Science and
Technology of Mexico (CONACyT) [SALUD-2006-C01-45075]. Conflict of interest: None declared.
Address correspondence to: Hind Mokri, INSERM U 897, Université Bordeaux Segalen, 146 Rue
Léo Saignat, 33076-Bordeaux, France. Email: hind.mokri@isped.u-bordeaux2.fr
Accepted for publication: May 24, 2013. First published online: July 19, 2013
Petersen, Smith, Ivnik, Kokmen, & Tangalos, 1994; Tuokko, Vernon-Wilkinson, Weir,
& Beattie, 1991). The Isaacs Set Test (IST; Isaacs & Kennie, 1973) is another interest-
ing tool that has been shown to be a very early marker of cognitive decline in an older
adult population (Amieva et al., 2008), showing deterioration more than a decade
before the clinical diagnosis of dementia. The IST is a semantic verbal fluency test
involving both language and executive functions and consists of asking the subject to
generate as many items as possible from four categories (animals, colors, fruits, and
towns) in a limited time.
Such tests are commonly used and numerous normative data are available. How-
ever, for an adequate and accurate use of neuropsychological tools in clinical practice,
clinicians have to refer to normative data collected from large samples of participants
who have to be as representative as possible of the population being assessed. Indeed,
a strong cultural effect on normative data has been consistently reported (Fernandez &
Marcopulos, 2008; Ostrosky-Solis, Gutierrez, Flores, & Ardila, 2007). The study by
Fernandez and Marcopulos (2008) should be cited as an example. They compared the
normative scores of the Trail Making Test established in 11 countries and showed
important discrepancies between the different countries’ norms even after controlling
for potential educational level differences. In fact, the divergences between the coun-
tries were such that the performance of the same subject could be considered either
normal or pathological according to which country’s data was used. Therefore, using
the same norms for different countries is not appropriate and the adaptation of a test to
another language or cultural context requires establishing new norms (Geisinger,
1994). For Spanish-speaking populations, several versions in Spanish and normative
data are available for the MMSE (Bird, Canino, Stipec, & Shrout, 1987; Blesa, Pujol,
Aguilar, Santacruz, Bertran-Serra et al., 2001; Calero, Navarro, Robles, & Garcia-
Berben, 2000; Escobar et al., 1986; Gimenez-Roldan, Novillo, Navarro, Dobato, &
Gimenez-Zuccarelli, 1997; Lobo et al., 1999; Ostrosky-Solis, Lopez-Arango, & Ardila,
2000; Rosselli et al., 2000). Norms for Spanish speakers are available for the FCSRT
(Peña-Casanova et al., 2009b), and for some semantic verbal fluency tasks (Gonzalez,
Mungas, & Haan, 2005; Peña-Casanova et al., 2009b). However, despite the fact that
Mexico is the country containing the largest population of Spanish speakers, no recent
normative data for the MMSE, the FCSRT, and the IST are available; except for a
modified version of the MMSE (Reyes de Beaman et al., 2004). As seen earlier, the
use of norms gathered from other Spanish-speaking countries may involve biases due
to strong cultural and educational differences between populations. Therefore, this
study was designed to fill this gap and provide normative data for the MMSE, the
FCSRT, and the IST for older, community dwelling Mexican adults. It does not
attempt to address the reliability and the validity of these tests as these have been pre-
1006 HIND MOKRI ET AL.
viously demonstrated, but rather the goal is to provide norms that will be useful in
clinical practice.
METHODS
Data collection
The study sample was selected from a Mexican population-based cohort study
(the Mexican Study of Nutritional and Psychosocial Markers of Frailty, hereinafter
called the Coyoacán cohort Study) the aim of which was to assess the nutritional and
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Study sample
From the 1294 subjects originally invited to participate in the Coyoacán cohort
study, 24 individuals could not be reached, 37 refused to participate, and 18 were
already dead for an acceptance rate of 86.9% (i.e., 1124 subjects). Due to financial
constraints, the full cognitive evaluation was proposed to nearly half the total sample
whereas the MMSE was administered to all the participants. In the present study, in
order to exclude participants with severe cognitive impairment, subjects with a MMSE
score below 10 were not considered (n = 70). In addition, a few participants (n = 7)
for whom information regarding schooling level was missing were not included.
Finally, the study sample comprised 1047 participants. To be included in the study, the
participants had to be fluent in Spanish. All participants signed an informed consent
and the Ethical Committee of the Instituto Nacional de Ciencias Médicas y Nutrición
Salvador Zubirán approved the study protocol.
Procedure
There were two phases for collecting baseline data. First, all the participants
were interviewed in their homes by pollsters trained in population-based studies. Ques-
tions were formulated as simply and explicitly as possible and were administered dur-
ing a face-to-face interview using a standardized procedure. Information regarding
socio-demographic variables including age, gender, social-networks, schooling, and
working situation was first collected. Then, health issues concerning cognition, func-
tionality, chronic disease, co-morbidity, smoking habits, alcoholism, self-reported
health, and depressive symptoms, were assessed. In the second phase, a physician, a
nutritionist, and a dentist evaluated the participants. A comprehensive geriatric evalua-
tion including functional status, co-morbidity, pharmacological treatment, physical per-
formance tests, nutritional state, dental state, arterial tension, and anthropometry
(weight, height, and waist circumference) was administered to the subjects.
MEXICAN NORMS FOR THE MMSE, THE FCSRT AND THE IST 1007
Neuropsychological assessment
All participants were administered a neuropsychological battery comprised of the
following tests.
• The MMSE (Folstein et al., 1975) allows a global cognitive efficiency evaluation
through use of 30 items to assess orientation, calculation, recall, language, and
visuo-constructional abilities. A total score is then calculated summing up the 30
items ranging from 0 to 30. The variable considered is the total score, with a
higher score indicating better cognitive status. In this study, the Spanish version
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used for the MMSE was that validated by Blesa et al. (2001).
• The FCSRT (Grober & Buschke, 1987) allows the evaluation of memory using a
16-word list that refers to 16 semantic categories. This test is made up of three
phases. First, for the encoding phase, four cards, each displaying four target items,
are presented to the participant. After a semantic category cue is given, the partici-
pant is required to name the item corresponding to each category. After each card
presentation, the subject has to recall immediately the four items displayed on the
card. In the second phase, subjects have to perform three successive recall trials
separated by an interfering task, which consists in counting backwards during 20
seconds. Each trial includes a free recall and a cued recall for the words missed.
The last phase of this test consists in a delayed recall of the 16 word-list including
a free and a cued recall. For the norms of the FCSRT four variables were consid-
ered: (1) the total score of the three free recall trials, (2) the total score of the three
free and cued recalls, (3) the free delayed recall score, and (4) the total score of
the delayed recall, including the free and the cued recalls. For the four variables,
the higher the score, the better the performance. For the Coyoacán cohort study,
we used the same semantic categories as those used in the Spanish version of the
“Neuronorma Project” (Peña-Casanova et al., 2009a). Only some items were chan-
ged and adapted to the Mexican cultural context (e.g., for the category “flower”,
the item used was “amapola”).
• The IST (Isaacs & Kennie, 1973) assesses semantic verbal fluency through four
semantic categories: cities, fruits, animals, and colors. The participants are required
to produce as many words as possible belonging to these categories. For this study,
the time interval used was 30 seconds. Two variables were considered: (1) the
number of words named within the first 15-second interval and (2) the number of
words within the 30-second interval. The instructions of the IST and the four cate-
gories were directly translated from English to Spanish.
Statistical analyses
Socio-demographics of the participants included in the present study and those
excluded because of missing data were compared with t-tests and chi-squares. The
effect of age, educational level and gender on the MMSE, the FCSRT, and the IST
was assessed using regression analyses. The effect of these demographic variables on
the cognitive scores was assessed using the participants’ raw scores as the dependent
variable. Each variable was simultaneously entered into the linear regression model.
1008 HIND MOKRI ET AL.
These regression analyses were specifically made to identify among age, gender, and
education level which demographic variable is associated with the cognitive scores and
thus determine the stratification variables. Therefore, the study sample was stratified
by gender, age (2 groups: 70–79 vs. 80 years and more), and schooling level (3
groups: 0 years of schooling vs. 1–5 years of schooling vs. 6 and more years of
schooling). Statistical indexes used in the analyses are the percentiles that demonstrate
the distribution of the scores observed in 100 equal parts. For example, the fifth per-
centile is the value below which 5% of the observations are the lowest and 95% are
the highest. For this study, the 5th percentile, the 10th percentile, the 25th percentile,
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the median (the 50th percentile), the 75th percentile, and the 90th percentile were cal-
culated for the MMSE, the FCSRT, and the IST considering gender, age, and educa-
tional level. This presentation in percentiles has two major advantages. First, these
indexes are appropriate to both normally and not normally distributed data and sec-
ondly, this presentation allows a better view of the overall distribution of test scores in
the general population. The software SAS 9.1 was used for statistical analyses.
RESULTS
The selection of the sub-samples analyzed for each test is presented in Figure 1.
All of the participants completed the MMSE, 55.3% of the sample completed the IST
at 15 seconds, 55.1% completed the IST at 30 seconds, and 51.4% of the sample com-
pleted the FCSRT. Participants who were approached for complete cognitive testing
Initial sample
N=1124
Figure 1. Flow-chart of the study sub-samples. White and gray shapes represent exclusion and inclusion
criteria, respectively.
MEXICAN NORMS FOR THE MMSE, THE FCSRT AND THE IST 1009
and those who completed only the MMSE were roughly similar except for anxiety
scores and for age. Globally, the participants who were approached for the entire cog-
nitive testing are younger and more anxious than those who completed only the
MMSE (the participants who did not perform the delayed recall of the FCSRT were
older; results not shown). Regarding the effect of socio-demographic variables on cog-
nitive performances, a significant effect (p<.001) of age and education level was found
for the MMSE, the IST, and the FCSRT and a small gender effect for the MMSE (p =
.05), and the free delayed recall of the FCSRT (p = .04). The distribution of the partic-
ipants according to age, educational levels, and gender groups as well as the mean
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scores for the MMSE, the FCSRT (the three free recall trials, the three recall trials, the
free delayed recall trial, and the total delayed recall), and the IST (30 seconds) for
each group are presented in Tables 1 and 2.
Normative scores of the MMSE (Table 3) were computed on a sample of 1047
participants (mean age = 79.0, SD = 6.7), with an average of 7.0 years of schooling
(SD = 6.7), and a gender distribution including 55.0% of women. As expected, the
younger the participants, the higher the scores, and the higher the educational level,
the better the performances whatever gender.
Normative scores for the FCSRT are presented in Tables 4–7. Norms for the
three free recall trials, the total of the three recall trials (i.e., including the free and
cued recall), the free delayed recall trial, and the total delayed recall (i.e., including the
free and cued recall) were computed on a sample of 538 subjects. Their mean age was
78.7 (SD = 6.5), they had an average of 6.7 years of schooling (SD = 5.6), mean
MMSE score was 21.9 (SD = 4.3), and 55.2% were women. For the total score of the
three free recall trials (Table 4), the scores increase with schooling level and decrease
with age for both males and females. Similarly, the score on the total of the three
recall trials including the free and the cued recall (Table 5) increases with educational
level and decreases with age. The score of the free delayed recall (Table 6) increases
modestly with schooling level and decreases with age. The norms for the total delayed
recall, including the free and cued delayed recall trials are presented in Table 7. Partic-
ipants aged between 70 and 79 years performed similarly regardless of gender or level
of schooling with median values reaching the maximum score in all the groups.
Results show few differences between the age groups with slightly better performances
in the 70–79-year-old age group than in the 80 years and over group.
Normative scores for the IST at 15 seconds (Table 8) were calculated on a sam-
ple of 579 subjects. Their mean age was 78.9 (SD = 6.7), they had an average of 6.8
years of schooling (SD = 5.6), a mean MMSE score of 21.7 (SD = 4. 5) and 55.1%
were women. Scores increase with schooling level and decrease with age. Norms for
the IST at 30-second interval (Table 9) were calculated on a sample of 577 subjects.
Their mean age was 79.0 (SD = 6.7), with an average of 6.8 years of schooling
(SD = 5.6), a mean MMSE score of 21.7 (SD = 4.5) and 55.3% were women. Results
illustrate that scores increase with schooling level and decrease with age.
DISCUSSION
Even though versions of the MMSE, the FCSRT and some semantic verbal
fluency tasks have been proposed for Spanish-speaking populations (Bird et al., 1987;
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1010
Table 1. Mean scores for the MMSE and FCSRT according to age, gender and educational level
Education groups
(number of years of education) N Range Mean (SD) N Range Mean (SD)
MMSE (N = 1047)
Male (N = 466) 0 32 10–27 19 (3.5) 29 10–26 17.5 (4.3)
1–5 74 11–30 22.1 (3.9) 39 10–27 18.3 (3.9)
6+ 187 11–30 24.6 (3.4) 105 10–30 21.9 (4.6)
Female (N = 581) 0 57 10–25 18.7 (3.2) 35 10–23 16.7 (3.7)
1–5 98 11–29 21.1 (3.2) 53 10–29 17.7 (4.5)
Three recall trials (free and cued recall) of the FCSRT (N = 538)
Male (N = 241) 0 15 23–48 41.7 (6.6) 14 18–47 35.5 (9.6)
1–5 43 36–48 45.7 (3.0) 20 27–48 42.0 (6.4)
6+ 100 37–56 46.6 (2.3) 49 18–48 43.0 (6.6)
Female (N = 297) 0 36 22–48 44.2 (4.9) 23 0–48 35.9 (12.5)
1–5 54 35–48 45.4 (2.8) 23 10–48 39.1 (9.9)
6+ 114 11–48 46.0 (4.2) 47 4–48 43.7 (7.5)
(Continued)
Downloaded by [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri] at 03:05 05 October 2013
Table 1. (Continued).
Education groups
(number of years of education) N Range Mean (SD) N Range Mean (SD)
MEXICAN NORMS FOR THE MMSE, THE FCSRT AND THE IST
Free delayed recall trial of the FCSRT (N = 538)
Male (N = 241) 0 15 0–15 9.3 (3.9) 14 0–12 5.1 (4.2)
1–5 43 3–15 10.0 (2.8) 20 0–15 8.3 (4.6)
6+ 100 4–16 11.3 (2.7) 49 0–16 9.1 (4.2)
Female (N = 297) 0 36 5–15 10.5 (3.0) 23 0–14 8.3 (3.7)
1–5 54 6–16 11.0 (2.4) 23 1–15 8.4 (4.1)
6+ 114 0–16 11.6 (3.0) 47 0–15 9.4 (4.1)
Total delayed recall (free and cued trials) of the FCSRT (N = 538)
Male (N = 241) 0 15 11–16 15.6 (1.3) 14 9–16 14.1 (2.2)
1–5 43 12–16 15.6 (0.8) 20 9–16 14.9 (1.9)
6+ 100 14–16 15.8 (0.5) 49 3–16 15.0 (2.3)
Female (N = 297) 0 36 5–16 15.0 (2.0) 23 0–16 13.3 (4.4)
1–5 54 13–16 15.6 (0.7) 23 4–16 13.9 (3.4)
6+ 114 4–16 15.7 (1.2) 47 2–16 15.1 (2.4)
1011
1012 HIND MOKRI ET AL.
Table 2. Mean scores for the IST (30 seconds) according to age and educational level
IST (N = 577)
0 52 18–49 32.0 (6.4) 41 18–46 30.0 (7.8)
1–5 102 19–54 36.2 (7.5) 51 14–45 29.0 (7.6)
6+ 226 13–68 42.5 (9.5) 105 7–64 35.3 (10.6)
Downloaded by [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri] at 03:05 05 October 2013
Table 3. Normative scores for the MMSE according to age, gender and educational level
70–79 years
N 32 74 187 57 98 229 89 172 416
5th percentile 13 14 18 13 16 19 13 16 19
10th percentile 15 18 20 14 17 20 14 17 20
25th percentile 17 20 23 17 19 22 17 19 22
50th percentile 19 22 25 19 21 25 19 21 25
75th percentile 21 25 27 21 23 27 21 24 27
90th percentile 24 28 29 23 25 28 23 26 28
P80 years
N 29 39 105 35 53 109 64 92 214
5th percentile 10 11 13 10 10 14 10 11 14
10th percentile 12 12 16 11 13 16 11 13 16
25th percentile 15 16 19 14 14 19 15 14 19
50th percentile 17 19 22 18 18 23 18 18 22
75th percentile 21 22 25 19 21 25 20 21 25
90th percentile 23 23 27 21 24 27 22 24 27
Calero et al., 2000; Escobar et al., 1986; Gimenez-Roldan et al., 1997; Gonzalez et al.,
2005; Lobo et al., 1999; Ostrosky-Solis et al., 2000; Peña-Casanova et al., 2009b,
2009c; Rosselli et al., 2000), there is an important lack of normative data specifically
set up for the Mexican population. Thus, the aim of the present study was to provide
norms for the MMSE, the FCSRT, and the IST for older Mexican individuals. These
normative scores have been computed from a study sample that was comprised of
1047 non-institutionalized participants, aged 70 and older, fluent in Spanish, and
drawn from a community in Coyoacán, a district of Mexico City.
Indeed, the lack of normative data specifically set up for the Mexican older pop-
ulation could lead clinicians to use norms established from other Spanish-speaking
communities. However, there is a well-known cultural effect on neuropsychological
tests scores (Fernandez & Marcopulos, 2008; Ostrosky-Solis et al., 2007) even within
people sharing the same language. Because of the use of different statistical indexes,
different versions of a same test or different study samples, it is difficult to make a
MEXICAN NORMS FOR THE MMSE, THE FCSRT AND THE IST 1013
Table 4. Normative scores for the three free recall trials of the FCSRT according to age, gender and
educational level
70–79 years
N 15 43 100 36 54 114 51 97 214
5th percentile 6 16 13 14 14 13 12 14 13
10th percentile 6 18 18 17 17 18 14 18 18
Downloaded by [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri] at 03:05 05 October 2013
25th percentile 14 21 22 21 21 22 19 21 22
50th percentile 23 25 26 24 25 27 24 25 27
75th percentile 29 30 31 29 28 32 29 29 32
90th percentile 30 32 34 33 33 36 33 33 35
P80 years
N 14 20 49 23 23 47 37 43 96
5th percentile 4 6 5 9 5 10 4 2 5
10th percentile 6 6 6 11 5 10 6 6 8
25th percentile 8 8 13 12 12 14 11 9 13
50th percentile 15 22 20 20 17 23 16 20 21
75th percentile 17 26 25 25 26 28 24 26 27
90th percentile 25 29 31 30 29 31 30 29 31
Table 5. Normative scores for the three recall trials (free and cued recall) of the FCSRT according to age,
gender and educational level
70–79 years
N 15 43 100 36 54 114 51 97 214
5th percentile 23 40 43 37 39 39 35 39 42
10th percentile 35 42 43 39 41 44 37 41 44
25th percentile 37 45 46 43 44 46 42 45 46
50th percentile 44 47 47 45 46 47 45 46 47
75th percentile 47 48 48 47 47 48 47 48 48
90th percentile 47 48 48 48 48 48 48 48 48
P80 years
N 14 20 49 23 23 47 37 43 96
5th percentile 18 28 31 11 12 31 11 27 31
10th percentile 22 30 34 21 33 35 21 29 35
25th percentile 27 39 41 30 36 43 30 36 43
50th percentile 36 44 45 38 42 46 38 43 46
75th percentile 44 47 47 46 45 48 45 46 48
90th percentile 46 47 48 47 47 48 47 47 48
direct comparison between the normative data obtained in the present study and other
Spanish norms. Nonetheless, if we consider the norms for the MMSE established in
1014 HIND MOKRI ET AL.
Table 6. Normative scores for the free delayed recall trial of the FCSRT according to age, gender and
educational level
70–79 years
N 15 43 100 36 54 114 51 97 214
5th percentile 0 5 6 5 7 5 5 6 6
10th percentile 6 7 7 7 8 8 6 7 8
Downloaded by [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri] at 03:05 05 October 2013
25th percentile 7 8 9 8 9 10 7 9 9
50th percentile 10 10 11 11 11 12 11 11 12
75th percentile 13 12 14 13 13 14 13 12 14
90th percentile 13 13 14 15 14 15 14 14 15
P80 years
N 14 20 49 23 23 47 37 43 96
5th percentile 0 1 2 2 3 2 0 2 2
10th percentile 0 2 2 4 4 4 1 3 3
25th percentile 2 4 7 6 5 6 4 4 6
50th percentile 4 10 10 8 8 11 7 9 10
75th percentile 8 12 13 11 12 13 11 12 13
90th percentile 12 13 14 13 14 15 12 14 14
Table 7. Normative scores for the total delayed recall (free and cued trials) of the FCSRT according to age,
gender and educational level
70–79 years
N 15 43 100 36 54 114 51 97 214
5th percentile 11 15 15 13 14 14 13 14 14
10th percentile 15 15 15 14 15 15 14 15 15
25th percentile 16 15 16 14 15 16 15 15 16
50th percentile 16 16 16 16 16 16 16 16 16
75th percentile 16 16 16 16 16 16 16 16 16
90th percentile 16 16 16 16 16 16 16 16 16
P80 years
N 14 20 49 23 23 47 37 43 96
5th percentile 9 10 11 3 5 12 3 9 11
10th percentile 12 12 13 8 9 12 9 12 13
25th percentile 13 15 15 12 13 15 12 14 15
50th percentile 15 16 16 15 15 16 15 16 16
75th percentile 16 16 16 16 16 16 16 16 16
90th percentile 16 16 16 16 16 16 16 16 16
Spain by Lobo et al. (1999), we can notice that the median score in the latter study is
about 6 points higher than the median score in our study sample. The same differences
MEXICAN NORMS FOR THE MMSE, THE FCSRT AND THE IST 1015
Table 8. Normative scores for the IST at 15 seconds according to age and educational level
Education groups
70–79 years
N 52 102 227 381
5th percentile 13 15 19 16
10th percentile 14 17 20 18
25th percentile 17 20 23 21
50th percentile 20 24 27 24
Downloaded by [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri] at 03:05 05 October 2013
75th percentile 24 26 32 29
90th percentile 26 29 37 34
P80 years
N 41 51 106 198
5th percentile 12 11 15 12
10th percentile 13 12 16 13
25th percentile 17 16 20 18
50th percentile 20 19 23 21
75th percentile 24 23 27 24
90th percentile 24 24 32 29
Table 9. Normative scores for the IST at 30 seconds according to age and educational level
Education groups
70–79 years
N 52 102 226 380
5th percentile 22 25 28 24
10th percentile 26 27 32 28
25th percentile 28 31 36 32
50th percentile 31 36 43 39
75th percentile 37 41 49 46
90th percentile 39 47 54 52
P80 years
N 41 51 105 197
5th percentile 19 18 20 18
10th percentile 20 19 22 20
25th percentile 23 24 29 25
50th percentile 30 29 34 32
75th percentile 37 33 41 39
90th percentile 39 41 50 45
exist when considering the MMSE norms established by Blesa et al. (1999) also in
Spain with a median score around 7 points higher than the median score calculated in
the population of our study. Such discrepancies with norms established in Spanish
1016 HIND MOKRI ET AL.
speakers from other countries should discourage clinicians from using normative data
computed from other populations even if the populations share the same language.
Thus, each country should have its own normative data. Nevertheless, when no norma-
tive data exist (which is the case for some Spanish-speaking countries which border
Mexico), in spite of the well-known cultural effect on norms, it may be better to use
Mexican norms than norms derived from English-speaking samples.
Several limitations in this study should be considered. The first one is related to
the possible heterogeneity of the sample including a higher proportion of low edu-
cated females that could partly explain why a limited effect of gender was observed
Downloaded by [Scd - Universite Bordeaux 2], [Hind Mokri] at 03:05 05 October 2013
on most tests. Furthermore, the sample includes older people coming from rural areas
and more urban participants. Since this information regarding the urban/rural migra-
tion was not available, it was not possible to take this potentially influencing variable
into account. Another possible limitation is due to missing information regarding liter-
acy level. Indeed, a previous study conducted within the same population and with
the same cognitive tests showed the impact of literacy independently of schooling
level on cognitive performances (Mokri et al., 2012). Manly, Touradji, Tang, and
Stern (2003) also suggested that literacy may be a better predictor of cognitive scores
than education. Thus, it could have been relevant to take such a variable into account
to stratify our groups of interest. However, the only available information collected
regarding literacy was whether the participants could write or read a short note.
Therefore, it was not possible to describe normative scores according to the level of
literacy. A third limitation is associated with test administration since participants
were visited at home. Therefore, one could argue that their investment during tests
completion may not be the same as if they had been assessed in a memory clinic,
especially in the case of suspected cognitive trouble. However, selecting people in the
community and meeting them in their own homes has a considerable advantage, since
this selection process allows minimizing the selection bias that is likely when volun-
teers are required to travel to a clinic or other site. Such a requirement often results
in biased sample of “supernormal” volunteer participants with generally a high
schooling level who may not be representative of older adults of general population.
The fourth limitation is the criterion used to exclude participants with severe cognitive
impairment. Information regarding dementia diagnosis is not available in the Coy-
oacán cohort. Therefore, in order to exclude the participants with severe cognitive
impairment, the participants with a MMSE score below 10 were excluded but it must
be noted that this cut score was arbitrarily defined. Finally, it is important to empha-
size the small size of some sub-groups. For example, for the norms of the delayed
recall of the FCSRT, the sub-group of 70–79-year-old uneducated males is comprised
of only 14 subjects. In this particular case, it is very important to consider normative
data for this group with caution.
To conclude, this study provides normative data for three tests regularly used in
clinical practice that have been adapted to the Mexican context, taking full account of
linguistic and cultural specificities. Normative data for the MMSE, the FCSRT, and the
IST have been established from a wide sample of Mexican older people selected from
the community. The normative scores are presented in percentiles which offer
clinicians the opportunity to appreciate the overall distribution of tests scores in gen-
eral population and allow a more accurate interpretation of a patient’s psychometric
performance.
MEXICAN NORMS FOR THE MMSE, THE FCSRT AND THE IST 1017
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C. Normes et propriétés de détection de la démence du test des gobelets, un
test de mémoire visio-spatiale adapté au sujet âgé de bas niveau d’études.
Mokri, H., Matharan, F., Pérès, K., Bouisson, J., Dartigues, J.F., Amieva, H., Dubois, B.
(2013). Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des
sujets sélectionnés en population générale. (The Goblets test: Norms in elderly population and
Résumé
Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets
Cependant, soit elles ne rendent pas compte des capacités d’apprentissage et de rappel différé,
passation conséquent. De ce fait, elles sont peu adaptées à l’évaluation du sujet âgé. Ainsi, il
âgé qui permet d’apprécier les capacités d’apprentissage et de rappel différé et qui surtout,
peut être intégré à un bilan de routine. Le test des gobelets a été conçu spécifiquement pour
explorer de manière rapide les capacités de mémoire visuo-spatiale. Cet outil se présente sous
la forme d’un triangle dessiné sur une feuille A4 et composé de six cercles de taille égale. Le
clinicien montre, trois fois de suite, une séquence, durant laquelle, il touche cinq cercles sur
ͺ
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ʹ ͷ
Ͷ ͵
séquence et effectuer un rappel immédiat de celle-ci. Il a jusqu’à huit essais pour reproduire
correctement la séquence. Cinq minutes après cette première étape, durant la phase de rappel
différé, le sujet doit effectuer, en un seul essai, un rappel de la séquence apprise. L’utilisation
de ce test en pratique clinique implique au préalable une étude de validation d’une part, et
forces et les faiblesses d’un individu par rapport à une population de référence et ainsi, une
meilleure interprétation de ses performances. Du fait de son support qui ne requiert pas
semble être un outil adapté à l’évaluation de la mémoire visuo-spatiale chez le sujet âgé de
Concernant l’élaboration des normes pour le test des gobelets, l’échantillon d’analyse
était constitué de 795 sujets non déments avec un niveau d’études globalement bas puisque
près de la moitié n’a pas obtenu le CEP. Au vu de l’absence d’effet du genre sur le score au
test des gobelets, les normes ont été établies en fonction de l’âge (65-74 ans, 75 ans et plus) et
du niveau d’études (CEP non validé versus CEP validé versus niveau supérieur au CEP).
ͻ
Deux scores ont été considérés. Pour les normes de la phase d’encodage, les indices utilisés
sont les percentiles et pour les normes de la phase de rappel différé où un seul essai est
possible, nous avons calculé le taux de réussite. Pour la phase d’encodage, les résultats
montrent que plus le niveau d’études augmente et moins le nombre d’essais nécessaires pour
encoder la séquence est élevé et que le nombre d’essais nécessaires pour encoder la séquence
augmente avec l’âge. La même tendance est observée pour les normes de la phase de rappel
différé puisque le taux de réussite augmente avec le niveau d’études et baisse avec l’âge.
l’échantillon d’analyse est le même que pour celui des normes à l’exception que l’on y a
inclus les sujets déments (N=110) parmi lesquels 76 sont diagnostiqués MA. Ainsi, les
analyses ont été réalisées sur un échantillon de 912 sujets. Afin d’évaluer la validité de cette
épreuve dans la détection de la démence, nous avons utilisé les indices de sensibilité,
Youden a également été calculé, nous permettant de déterminer le score seuil pour lequel il
existe le meilleur compromis entre la sensibilité et la spécificité. Les résultats ont montré que
le nombre d’essais pour encoder la séquence au-delà duquel un sujet pouvait être considéré
comme suspect de démence était de deux avec une sensibilité de 75,0 p.100 et une spécificité
de 83,0 p.100. Par ailleurs, les résultats ont montré que pour la phase d’encodage, impliquant
la mémoire de travail, le test des gobelets est globalement plus spécifique que sensible avec
une VPN élevée. En revanche, concernant la phase de rappel différé du test, faisant quant à
elle appel à la mémoire épisodique, la sensibilité est plus élevée (81,8 p. 100).
pour exclure la présence d’un syndrome démentiel en cas de réussite. En revanche, seul, il ne
ͺͲ
suffit pas pour poser un diagnostic et doit donc être associé à d’autres outils permettant une
ͺͳ
NEUROL-1095; No. of Pages 8
www.sciencedirect.com
Mémoire
info article r é s u m é
Historique de l’article : Introduction. – Les outils actuels explorant les capacités de mémoire visuospatiale sont peu
Reçu le 29 juin 2012 adaptés au sujet âgé ; soit ils ne rendent pas compte des capacités d’apprentissage et de
Reçu sous la forme révisée le rappel différé, soit ils nécessitent le traitement d’une quantité importante d’informations.
4 décembre 2012 Le test des gobelets permet une évaluation rapide des processus de mémoire visuospatiale et
Accepté le 21 janvier 2013 explore les capacités d’apprentissage et de stockage. L’objectif de cette étude est d’établir
des scores normatifs du test des gobelets et d’étudier sa validité dans la détection de la
démence et de la maladie d’Alzheimer (MA).
Méthode. – Cette étude a été réalisée à partir des données de la cohorte AMI. Le sous-
Mots clés : échantillon analysé pour les normes inclut 795 sujets âgés non déments ; celui de l’étude de
Mémoire visuospatiale validité inclut 912 sujets dont 76 MA et 802 normaux.
Normes Résultats. – Les normes ont été établies en fonction de l’âge (65–74 ans et 75 ans et plus) et du
Démence niveau d’études (certificat d’étude primaire [CEP] non validé versus CEP validé versus niveau
Maladie d’Alzheimer supérieur au CEP). Concernant la validité, le test des gobelets semble être plus spécifique que
Sujet âgé sensible et présente des valeurs prédictives négatives élevées.
Conclusion. – Le test des gobelets est un outil simple et rapide qui peut être proposé en
Keywords: clinique dans une démarche de détection de la MA.
Visuospatial memory # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Norms
abstract
Dementia
Alzheimer’s disease
Introduction. – Most current tools exploring visuospatial memory abilities are poorly adapted
Elderly population
to the elderly population. The Goblets test allows a brief evaluation of visuospatial memory
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : hind.mokri@isped.u-bordeaux2.fr (H. Mokri).
0035-3787/$ – see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
NEUROL-1095; No. of Pages 8
abilities through an encoding phase in which the participant has to learn a particular
sequence and a further delayed recall phase. The aim of the present work was to produce
normative scores for this test and to study its properties in the detection of dementia.
Methods. – Data were collected in a sample of 1002 agricultural retirees aged 65 years and
over included in the AMI study, a population-based cohort study conducted in Gironde
(southwestern France). The sample analyzed to establish normative data included 795 non-
institutionalized and non-demented participants. Regarding the validity study, the sample
analyzed included 912 participants of whom 76 subjects with a diagnosis of Alzheimer’s
disease.
Results. – Normative scores were calculated according to age (65–74 years and 75 years and
over) and educational level (primary school level not validated by a diploma, primary school
level validated by a diploma and more than a primary school level). The normative scores of
the learning phase were described using the percentiles while rates of success were reported
for the delayed recall. Regarding the properties of the test, the Goblets test seemed to be
more specific than sensitive and presented high negative predictive values. The Youden
index showed that the better cut-off score was two trials (with 75.0% sensitivity and 83.0%
specificity).
Conclusion. – The Goblets test can be a helpful tool in screening for dementia. Nevertheless,
like many other simple and quick cognitive tests, it cannot be used alone to establish the
diagnosis of dementia. This test has the advantage to be easy to administer in clinical
situations; the normative scores presented in this study could be used as an aid to interpret a
patient’s performance.
# 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
NEUROL-1095; No. of Pages 8
Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
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Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
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Tableau 3 – Taux de réussite à la phase de rappel différé du test des gobelets en fonction de l’âge et du niveau d’études.
Classe d’âge Niveau d’études
globalement, on observe que le taux de réussite augmente présentés dans le Tableau 6 montrent que la tendance est
avec le niveau d’études et baisse avec l’âge. inversée puisque le test des gobelets est plus sensible (81,8 %)
que spécifique (66,1 %) avec également une VPN élevée
3.2. Étude de validité (96,4 %).
Tableau 4 – Caractéristiques générales de l’échantillon d’étude pour l’étude de la validité du test des gobelets (n = 912).
Caractéristiques Total Non dements Dements MA
(n = 912) (n = 802) (n = 110) (n = 76)
MMS moyen (ET) 24,8 (4,6) 25,9 (2,8) 17,2 (7,3) t = 12,36 < 0,0001 17,8 (6,9) 10,09a < 0,0001
MA : maladie d’Alzheimer ; CEP : certificat d’étude primaire.
a
t-test.
Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
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Tableau 5 – Sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive, valeur prédictive négative et indice de Youden
correspondant à chacun des scores possibles de la phase d’encodage du test des gobelets, pour la démence et la maladie
d’Alzheimer.
Essais Se Sp VPP VPN Indice de Youden
les normes ont été établies selon deux classes d’âges (65– quant à elle appel à la mémoire épisodique, il est important de
74 ans et 75 ans et plus) et trois niveaux d’études (CEP non souligner que la sensibilité du test est clairement améliorée
validé, CEP validé et niveau supérieur au CEP). (81,8 %). À titre de comparaison, le test des cinq mots (Dubois
L’étude de validité du test des gobelets a été réalisée sur un et al., 2002), permettant une évaluation rapide des déficits de
échantillon de 912 sujets. Parmi eux, 110 souffraient d’une mémoire épisodique verbale et souvent utilisé comme outil de
pathologie démentielle et 802 étaient non déments. Pour dépistage, présente une sensibilité et une VPP qui sont
l’ensemble de l’échantillon, l’indice de Youden a été appliqué respectivement de 63 % et de 11 % (Cowppli-Bony et al.,
afin de déterminer le seuil pour lequel la spécificité et la 2005). Le test des gobelets s’avère donc être aussi fiable – voire
sensibilité s’équilibrent le mieux. L’analyse a donc montré que plus – que le test des cinq mots.
le nombre d’essais pour encoder la séquence au-delà duquel un Ce test présente plusieurs avantages parmi lesquels, un
sujet pouvait être considéré comme suspect de présenter un support simple et une consigne facilement compréhensible.
trouble cognitif compatible avec une pathologie démentielle De plus, la quantité d’informations à traiter est moins
était de deux avec une sensibilité de 75,0 % et une spécificité de importante que dans la plupart des épreuves similaires
83,0 %. Par ailleurs, les résultats ont montré que pour la phase habituellement utilisées telles que la Ruche (Violon et Wijins,
d’encodage, impliquant la mémoire de travail, le test des 1984) ou le test de rappel spatial (Rao, 1990) peu adaptés aux
gobelets est plus spécifique que sensible et qu’il présente une sujets âgés. De même, le rappel différé est réalisé cinq minutes
VPN élevée. En d’autres termes, lorsqu’il est réussi, le test des après la phase d’encodage alors que le délai pour la plupart
gobelets indique qu’un sujet ne présente pas de pathologie des autres épreuves est bien plus élevé. En outre, pour le test
démentielle avec une probabilité d’erreur relativement faible. des gobelets, la réalisation de la tâche repose sur l’apprentis-
Lorsqu’il n’est pas réussi, en revanche, la probabilité de détecter sage de la position des cercles désignés et sur l’exécution du
à tort une personne qui ne s’avère pas démente est plus élevée. geste nécessaire pour désigner ces mêmes cercles. Ainsi, la
Lorsque l’on considère la phase de rappel différé du test, faisant composante motrice permet un encodage sensori-moteur
Tableau 6 – Sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive, valeur prédictive négative et indice de Youden
correspondant à chacun des scores possibles de la phase de rappel différé du test des gobelets pour la démence et la
maladie d’Alzheimer.
Se Sp VPP VPN Indice de Youden
Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
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surajouté à l’encodage visuospatial qui favorise la constitution de cette étude : AGRICA (CAMARCA, CRCCA, CCPMA PRE-
de la trace mnésique (Karlsson et al., 1989). VOYANCE, CPCEA, AGRI PREVOYANCE), la Mutualité Sociale
Le test des gobelets est une épreuve dont la passation est Agricole de Gironde (MSA) et la Caisse centrale de la Mutualité
très rapide et pourrait donc constituer un outil simple, Sociale Agricole de Gironde (CCMSA). Les auteurs souhaitent
utilisable en routine par des médecins généralistes ou des remercier particulièrement la Fondation Médéric Alzheimer
neurologues. Son usage est d’autant plus aisé qu’il ne pour son soutien.
nécessite pas de matériel sophistiqué. Aussi, cette tâche peut
avoir un intérêt supplémentaire dans le fait d’être adaptée à
des patients aphasiques. r é f é r e n c e s
Cette étude présente toutefois des limites qui méritent d’être
soulignées parmi lesquelles la particularité de l’échantillon. En
effet, la population sélectionnée dans la cohorte AMI est Amieva H, Carcaillon L, Rouze L’Alzit-Schuermans P, Millet X,
exclusivement rurale avec un niveau scolaire relativement Dartigues JF, Fabrigoule C. Test de rappel libre/rappel indicé
bas. De fait, même s’il n’est pas représentatif de la population à 16 items : normes en population générale chez des sujets
âgés issues de l’étude des 3 cités. Rev Neurol 2007;163:
générale, cet échantillon a l’avantage de minimiser un biais très
205–21.
courant dans les études sur le vieillissement dû à l’inclusion de
Barbeau E, Didic M, Tramoni E, Felician O, Joubert S, Sontheimer
sujets volontaires « hyper sélectionnés » généralement de haut A, et al. Evaluation of visual recognition memory in MCI
niveau socio-éducatif, conduisant à une surestimation des patients. Neurology 2004;62:1317–22.
scores attendus dans la population et à une augmentation du Benton A. Manuel pour l’application du test de rétention
risque de détection de faux-positifs lié à des normes biaisées par visuelle. Applications cliniques et expérimentales, 2e éd,
les caractéristiques même de l’échantillon. Par ailleurs, il peut Paris: Centre de psychologie appliquée; 1965.
Braak H, Braak E. Neuropathological stageing of Alzheimer-
également être noté une limite en lien avec les conditions même
related changes. Acta Neuropathol 1991;82:239–59.
de passation. En effet, il faut souligner que les performances des Bruchon-Schweitzer M, Paulhan I. Inventaire d’anxiété état-trait
sujets obtenues dans ce cadre peuvent être sous-estimées étant forme Y (STAI-Y). Paris: Éditions du Centre de psychologie
donné les conditions de passation du test et un moindre appliquée; 1993.
investissement de leur part, par rapport à une consultation dans Corsi PM. Human memory and the medial temporal region of
un centre mémoire réalisée dans une démarche de demande de the brain. Montreal: McGill University; 1972.
Cowppli-Bony P, Fabrigoule C, Letenneur L, Ritchie K,
diagnostic. Dans le même temps, l’évaluation à domicile peut
Alperovitch A, Dartigues JF, et al. Le test des 5 mots : validité
s’avérer moins anxiogène. Enfin, lorsque les répondants et les
dans la détection de la maladie d’Alzheimer dans la
non-répondants au test des gobelets sont comparés, les non- population générale. Rev Neurol 2005;161:1205–12.
répondants présentent des scores au MMSE moins élevés, on Croisile B, Milliery M, Collomb K, Colombe C, Mollion H. Le test
peut donc supposer que les non-répondants auraient obtenu des 5 dessins : un test de mémoire visuospatiale à utiliser
des performances plus basses au test des gobelets. dans la maladie d’alzheimer. Rev Geriatr 2009;34:
En conclusion, le test des gobelets est un test de mémoire 495–503.
Dubois B, Touchon J, Portet F, Ousset PJ, Vellas B, Michel B. « Les
visuospatiale présentant des qualités psychométriques suffi-
5 mots » : épreuve simple et sensible pour le diagnostic de la
santes pour exclure la présence d’une pathologie démentielle
maladie d’Alzheimer. Presse Med 2002;31:1696–9.
en cas de réussite, en raison de sa VPN élevée. En revanche, Folstein MF, Folstein SE, McHugh PR. ‘‘Mini-mental state’’. A
comme beaucoup d’épreuves simples et rapides, seul, du fait de practical method for grading the cognitive state of patients
sa faible VPP, il ne suffit pas pour poser un diagnostic et doit for the clinician. J Psychiatr Res 1975;12:189–98.
donc être associé à d’autres outils permettant une évaluation Fuhrer R, Rouillon F. La version française de l’échelle CES-D
cognitive plus globale du sujet. Ce test peut donc être utile dans (Center for Epidemiologic Studies—Depression Scale).
Description et traduction de l’échelle d’autoévaluation.
une démarche de détection d’un trouble cognitif compatible
Psychiatr Psychobiol 1989;4:163–6.
avec une étiologie démentielle chez le sujet âgé car l’avantage Grober A, Buschke H. Genuine memory deficits in dementia.
principal de celui-ci réside dans le fait que, au même titre que le Dev Neuropsychol 1987;3:13–36.
test des cinq mots, il peut être proposé facilement lors d’une Grober E, Buschke H, Crystal H, Bang S, Dresner R. Screening for
consultation chez le médecin généraliste ou lors d’un examen dementia by memory testing. Neurology 1988;38:900–3.
neurologique de routine et peut amorcer une évaluation plus Grober E, Kawas C. Learning and retention in preclinical and
early Alzheimer’s disease. Psychol Aging 1997;12:183–8.
approfondie de l’efficience cognitive du patient.
Karlsson T, Backman L, Herlitz A, Nilsson LG, Winblad B,
Osterlind PO. Memory improvement at different stages of
Alzheimer’s disease. Neuropsychologia 1989;27:737–42.
Déclaration d’intérêts
Isaacs B, Kennie AT. The Set test as an aid to the detection of
dementia in old people. Br J Psychiatry 1973;123:467–70.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en Lawton MP, Brody EM. Assessment of older people: self-
relation avec cet article. maintaining and instrumental activities of daily living.
Gerontologist 1969;9(3):179–86.
Osterrieth PA. Le test de copie d’une figure complexe :
contribution à l’étude de la perception et de la mémoire.
Remerciements Arch Psychol 1944;30:286–356.
Petersen RC, Smith GE, Ivnik RJ, Kokmen E, Tangalos EG.
L’étude AMI est conduite grâce à un partenariat entre l’Inserm Memory function in very early Alzheimer’s disease.
et l’université Bordeaux Segalen. Ont participé au financement Neurology 1994;44:867–72.
Pour citer cet article : Mokri H, et al. Le test des gobelets : normes et propriétés de détection d’un trouble cognitif chez des sujets sélectionnés en
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réactualisées de la cohorte PAQUID. Rev Neurol Visual recognition memory in Alzheimer’s disease:
2003;159:405–11. repetition-lag effects. Exp Aging Res 2008;34:
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population générale. Revue neurologique (2013), doi:10.1016/j.neurol.2013.01.626
D. Prédiction de la démence au moyen de scores corrigés et non corrigés pour
l’âge et le niveau d’études.
Mokri, H., Meillon, C., Helmer, C., Bouisson, J., Barberger-Gateau, P., Dartigues, J.F.,
Amieva, H. Is dementia prediction better with age and educational level corrections? The
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Résumé
d’éducation sur les scores cognitifs, mais également, un impact bien connu de l’âge sur les
performances aux tests. Ainsi, afin de ne pas considérer les scores de sujets très âgés ou de
bas niveau d’études comme étant systématiquement déficitaires, il est très courant en pratique
clinique, de procéder à des corrections pour l’âge et le niveau d’études. Cependant, dans le
cas de la démence, l’âge et le niveau d’éducation sont deux facteurs de risque majeurs et
l’utilisation de scores standardisés sur ces deux variables pour établir un diagnostic de
démence peut être remise en question. En effet, les travaux de O'Connell et collaborateurs
n’améliore pas la qualité de détection et augmente le risque de détecter des sujets dits « faux
pathologie démentielle étant plus élevée lorsqu’un individu est très âgé ou de bas niveau
d’études, l’utilisation de scores non corrigés devrait être davantage indiquée pour identifier
ces sujets qui vont développer, à court terme, un syndrome démentiel. A notre connaissance
aucune étude n’a testé cette hypothèse dans la prédiction de la démence. De ce fait, l’objectif
cognitifs corrigés et non corrigés pour l’âge et le niveau d’études. Pour ce travail, parmi les
nombreux outils utilisés pour le bilan cognitif dans la cohorte PAQUID, nous avons choisi
d’utiliser les scores obtenus à l’IST pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il a été montré que
l’IST est un marqueur précoce du déclin cognitif chez le sujet âgé (Amieva et al, 2008).
Ensuite, de tous les tests utilisés pour l’évaluation cognitive dans la cohorte, c’est celui qui
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présente le moins de données manquantes. Pour ce travail, les analyses ont été réalisées sur
trois temps de suivi : V3, V8 et V10. Dans un premier temps, nous avons calculé pour l’IST,
des cut-offs corrigés et non corrigés pour l’âge et le niveau d’éducation. Ainsi, nous avons
utilisé les scores obtenus à l’IST durant le suivi V3. Pour les analyses, ont été exclus de
l’échantillon de population du suivi V3, les sujets institutionnalisés (N= 85) mais aussi les
sujets diagnostiqués déments à tous les temps de suivi entre l’inclusion et V8 (N= 382). Ainsi,
les analyses ont été effectuées à partir d’un échantillon comprenant 3347 sujets âgés. Pour les
cut-offs corrigés, l’échantillon de population a été stratifié sur l’âge (< 80 ans versus 80 ans et
plus) et le niveau d’études (sans CEP versus CEP et plus). Ces cut-offs corrigés correspondent
aux scores moyens à l’IST-1,5 ET calculés dans chacune des strates. En revanche, le cut-off
non corrigé correspond au score moyen à l’IST-1,5 ET, calculé sur l’ensemble de
qualité de prédiction de la démence au moyen de scores corrigés et non corrigés sur l’âge et le
niveau d’études en utilisant les indices de sensibilité et de spécificité. Les analyses ont été
réalisées à partir de l’échantillon de population du suivi V8 stratifié sur l’âge (< 80 ans versus
80 ans et plus) et le niveau d’études (sans CEP versus CEP et plus). A partir des 1124 sujets
non déments de V8, 95 ont été diagnostiqués déments deux ans après, au suivi V10.
Les résultats ont montré que, pour les sujets les plus âgés (80 ans et plus) et les sujets
de bas niveau scolaire (qui n’ont pas de CEP), la démence est prédite avec une meilleure
spécificité lorsque les scores sont corrigés pour l’âge et le niveau d’études mais avec une
meilleure sensibilité lorsque les scores ne sont pas corrigés. En revanche, pour les sujets de
haut niveau d’études, lorsque les scores sont corrigés, la démence est prédite avec une
meilleure sensibilité pour les sujets les plus jeunes (moins de 80 ans) et avec une meilleure
spécificité pour les sujets les plus âgés. Cependant, lorsque les scores ne sont pas corrigés, la
démence est prédite avec une meilleure spécificité pour les sujets les plus jeunes et avec une
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meilleure sensibilité pour les sujets les plus âgés. Enfin, quels que soit l’âge et le niveau
d’étude, les sujets qui développent une démence et ceux qui n’en développent pas dans un
intervalle de deux ans, sont mieux classés lorsque les scores ne sont pas corrigés que lorsque
niveau d’études. Cependant, les normes classiques utilisées sont essentielles à l’interprétation
des scores cognitifs. Elles permettent de mettre en avant les forces et les faiblesses d’un
individu par rapport à son groupe de référence. En revanche, lorsque l’on est dans une
collaborateurs (Sliwinski et al., 1997) ont différencié les « normes comparatives », qui sont
des normes corrigées pour des variables démographiques et les « normes diagnostiques », qui
ne le sont pas. Ainsi, il serait souhaitable pour une interprétation plus précise des
performances cognitives d’avoir à disposition les deux scores, corrigés et non corrigés.
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Page 17 of 18 Journal of the American Geriatrics Society
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IV. DISCUSSION
important pour les cliniciens. La première difficulté réside dans la notion même de sujet de
très bas niveau d’études. Un sujet de très bas niveau d’éducation est-il un sujet qui a été
scolarisé très peu de temps, voire jamais scolarisé ? Est-ce un sujet totalement analphabète ?
Du point de vue psychométrique, y a-t-il une différence entre un individu illettré et un sujet
analphabète ? Dans le premier travail de cette thèse, nous nous sommes intéressés à
l’influence du simple fait de savoir lire et écrire sur les performances cognitives
avons pu avoir accès à un échantillon conséquent de personnes âgées n’ayant jamais été
scolarisées. Ainsi, nous avons montré que des sujets qui n’avaient jamais été scolarisés mais
qui avaient acquis de manière informelle des notions rudimentaires de lecture ou d'écriture,
avaient des performances plus élevées à certains tests que des sujets n’ayant aucune notion de
lecture ou d’écriture. Au-delà de l’effet bien connu du niveau d’études sur les performances
aux tests, ce travail met ainsi en exergue l’effet propre du fait de savoir lire et écrire, même à
minima, sur les performances cognitives et montre que du point de vue psychométrique, il
convient de distinguer un sujet illettré d’un sujet analphabète. La seconde difficulté à laquelle
sont confrontés les cliniciens est celle de l’interprétation des performances cognitives de ces
sujets de très bas niveau d’études. A l’heure actuelle, force est de constater que les scores
population. Ainsi, dans un deuxième travail dans cette même cohorte mexicaine, nous avons
établi des normes pour la population âgée mexicaine peu scolarisée pour trois outils
fréquemment utilisés dans le bilan du sujet âgé : le MMSE, le RL/RI 16 et l’IST. Par ailleurs,
ͳͳ͵
un deuxième travail de normalisation a été réalisé pour un nouvel outil, le test des gobelets,
présentant des caractéristiques intéressantes pour une population de bas niveau d’études et
normé dans un échantillon de retraités agricoles ayant une forte proportion de sujets de bas
niveau scolaire. Ces normes sont essentielles en pratique clinique. Elles permettent de prendre
en compte l’effet du niveau d’études afin de ne pas interpréter à tort, la performance faible
d’un sujet de bas niveau scolaire comme étant pathologique alors qu’elle est simplement due à
son niveau d’éducation. Cependant, le niveau d’études étant un des facteurs de risque majeurs
de démence, le dernier travail de cette thèse attire notre attention sur une troisième
difficulté qui est la suivante : dans une optique de prédiction de la démence, la correction des
diagnostiques.
La question centrale, que pose ce travail, est celle de savoir comment optimiser
l’évaluation cognitive du sujet âgé de bas ou très bas niveau d’éducation. L’évaluation
actuelle est-elle peu adaptée parce que les outils dont nous disposons sont fortement
influencés par le niveau d’études ou bien parce que nous ne disposons pas de normes
adaptées ? En d’autres termes : qu’est-ce qu’un outil adapté à l’évaluation cognitive du sujet
âgé de bas niveau d’études ? Est-ce un outil conçu pour échapper à l’effet du niveau d’étude ?
Ou, est-ce un outil – quel qu’il soit - pour lequel nous disposons de normes établies
ͳͳͶ
A. Un outil adapté aux sujets de bas niveau est-il un outil qui échappe à
l’effet du niveau d’études ?
Face à l’influence importante du niveau d’études sur les performances aux tests
cognitifs, une première stratégie est d’adapter les tests afin d’éliminer ou de réduire au
maximum cet effet, ou bien encore, de construire des tests qui ne seraient pas « pollués » par
GREC-ill, dirigée par Anne-Marie Ergis, Catherine Belin et Didier Maillet, a eu pour objectif
principal d’élaborer et de valider des outils permettant l’évaluation des sujets analphabètes,
illettrés, de bas niveau d’études, provenant de milieux culturels différents et ne maitrisant pas
la langue française, mais aussi d’établir des normes pour ces outils. Deux tests ont ainsi été
élaborés spécifiquement pour l’évaluation de la mémoire chez les sujets âgés ayant un faible
niveau d’éducation : le Test des Neuf Images – TNI-93 et le Test de Mémoire Associative –
TMA-93 (Dessi et al., 2009). Une fois mis au point, ces deux tests ont été administrés à un
primaire d’assurance maladie de la Seine-Saint-Denis. Par ailleurs, afin d’étudier leur validité
dans la détection de la démence, ces tests ont été administrés dans un échantillon clinique de
patients recrutés dans plusieurs Centres Mémoire en France mais aussi, au suivi à deux ans de
la cohorte AMI, menée dans des communes rurales de la région bordelaise. Le TNI-93 est un
test de mémoire épisodique dans lequel l’examinateur présente une planche composée de neuf
x Phase d’encodage-dénomination : Durant cette phase, le sujet doit nommer les neuf
images à partir des indices sémantiques fournis par l’examinateur et mémoriser leur
ͳͳͷ
emplacement sur la planche. La consigne est la suivante : « Quel est le nom de l’animal, du
x Phase de rappel immédiat : Durant cette phase, le sujet effectue un rappel immédiat
des neuf images. Le rappel se fait à partir des indices que l’examinateur fournit au sujet.
Au total, le sujet a jusqu’à trois essais pour rappeler correctement les neuf images.
x Tâche interférente : Cette tâche correspond à une tâche de calcul mental durant
laquelle il est demandé au sujet d’effectuer une série de soustractions à partir de 40 et ce,
l’envers.
x Rappel libre/indicé : Durant cette phase, le sujet effectue un rappel libre des neuf
images. Pour les images qui n’ont pas été correctement rappelées, le sujet réalise alors un
rappel indicé.
x Phase de rappel spatial différée : Pour cette phase, l’examinateur présente au sujet les
neuf images, une à une. L’ordre de présentation est différent de celui de la phase
Un score à chacune des phases est obtenu. Le score maximum de la phase d’encodage-
dénomination est de 9. Pour la phase de rappel immédiat, 2 scores sont considérés, d’une part,
le score total des trois essais, qui est également sur 9 et le nombre d’essais pour rappeler
correctement les neuf images allant de 0, lorsque les neuf images n’ont pas été rappelées, à 3
lorsque le sujet a nécessité les trois essais pour rappeler correctement toutes les images. Pour
la phase d’interférence, le score maximum est de 5. Durant 20 secondes, le sujet doit effectuer
ͳͳ
au minimum cinq soustractions correctes ou citer à l’envers, au minimum, cinq jours de la
semaine sans se tromper. Concernant la phase de rappel libre et indicé, le score maximum est
de 9 pour chacun des deux rappels. Enfin, le dernier score considéré est celui de la phase de
montré qu’il n’y avait pas d’effet significatif du niveau d’études sur les scores au TNI-93.
Ainsi, ce test est présenté comme étant exempt de l’effet du niveau d’études et donc adapté à
l’évaluation de la mémoire dans une population analphabète, illettrée, de bas niveau d’études
analyses dans la cohorte AMI montrent que le TNI-93 est un outil qui présente d’assez bonnes
qualités psychométriques en tant que test de dépistage (article en cours de rédaction). Le test
est globalement plus spécifique que sensible avec des VPN élevées. Par ailleurs, des scores
seuils ont été calculés pour la détection de la démence. Les scores qui présentent le meilleur
rappel total. Ainsi, un sujet qui présente un score au rappel libre inférieur à 6 ou un score au
rappel total (libre et indicé) inférieur à 9, peut être suspecté de démence. Tout comme dans
l’étude de Dessi et al. (2009), on ne retrouve pas d’effet du niveau d’études sur les
performances dans la cohorte AMI. Toutefois, les résultats montrent qu’il présente un effet
d’études sur ce test ne serait pas un artefact lié à ses propriétés psychométriques, en
Le second test mis au point par le GREC-ill est le TMA-93, un test de mémoire
associative dont le support est également imagé. Le TMA-93 se déroule en deux phases. Durant
la première phase, l’examinateur présente dix paires d’images associées sémantiquement que le
sujet doit dénommer et mémoriser. Durant la seconde phase, l’examinateur présente une image
sur deux pour chacune des 10 paires et le sujet doit retrouver l’image manquante. Le sujet a
ͳͳ
jusqu’à 3 rappels pour retrouver toutes les images. L’étude de Dessi et al. (2009) montre que
contrairement au TNI-93, il existe un effet significatif du niveau d’études sur ce test élaboré
spécifiquement pour la population de bas niveau d’éducation. Cet effet significatif du niveau
Globale – TEG.fr. Il s’agit d’un test permettant une appréciation de l’efficience cognitive
globale qui a été inspiré du MoCA - The Montreal Cognitive Assessment (Nasreddine et al.,
2005). Cet outil permet d’explorer les capacités d’orientation dans le temps et l’espace, la
mémoire de travail, la mémoire épisodique, les fonctions exécutives, l’attention, le langage, les
Au-delà des travaux du GREC-ill, il existe peu d’outils élaborés spécifiquement pour
les sujets de bas niveau d’études. Parmi eux, citons la batterie neuropsychologique espagnole
mémoire, le langage et les fonctions exécutives. Cependant, dans ces cas aussi il semble y
avoir un biais du niveau d’études puisque pour la PCL, les analyses statistiques présentées par
Yébenes et al. (2003) ne permettent pas d’exclure clairement l’effet du niveau d’études et
pour la NEUROPSI, les travaux d’Ostrosky-Solís et al. (1999) montrent qu’il y a un effet du
Ainsi, très peu de tests échappent à l’effet de l’éducation. C’est le cas y compris de
tests mis au point spécifiquement pour l’évaluation des sujets de bas niveau d’étude. Le TNI-
93 serait une des rares exceptions mais son effet plafond interroge sur cette absence d’effet.
ͳͳͺ
Pour autant, ces tests sont-ils définitivement à exclure de l’évaluation des sujets de bas niveau
d’éducation ? Le postulat selon lequel seul un test non influencé par le niveau d’éducation est
un test adapté aux sujets de bas niveaux est-il vrai ? Et finalement, ce test existe-t-il ?
B. Un test adapté aux sujets de bas niveau est-il un outil ayant des normes
adaptées à la population de bas niveau d’éducation ?
Une seconde stratégie consiste à considérer qu’un test utilisable chez des sujets de bas
niveau, ne doit pas, nécessairement, être indépendant du niveau d’éducation, mais devra
Prenons l’exemple des épreuves de fluence verbale sémantique telles que le Set test
d’Isaacs (IST – Isaacs & Kennie, 1973). Cet outil présente de nombreux avantages qui font de
lui un bon candidat dans l’évaluation du sujet de bas niveau. Il repose sur une consigne simple
(citez le plus de noms d’animaux possibles), facilement compréhensible, y compris, par des
sujets analphabètes ou de très bas niveau scolaire. Il est rapide, ce qui est également un
avantage pour des sujets qui ne seraient pas habitués à fournir un effort cognitif sur une
longue durée. Il ne fait pas appel à des connaissances académiques mais écologiques, ce qui
ne met pas d’emblée le sujet de bas niveau en situation d’échec. Caramelli et al. (2007) ont
catégorielle chez des sujets n’ayant jamais été scolarisés et chez des sujets de bas et de haut
niveau d’études. Les résultats ont montré qu’avec des cut-offs spécifiques pour chaque niveau
d’Alzheimer aussi bien chez les sujets n’ayant jamais été scolarisés que chez les sujets de bas
et de haut niveau d’études. Par ailleurs, dans le cadre de notre premier travail (Mokri et al,
2012) réalisé à partir de données recueillies auprès d’une population âgée mexicaine et
n’ayant jamais été scolarisée, nous avons vu que les performances à l’IST ne sont pas
ͳͳͻ
influencées par le fait de savoir lire ou écrire, contrairement à d’autres tests comme le MMSE,
le RL/RI 16 ou le test de l’horloge. Enfin, des normes pour des sujets de bas niveau existent
pour ce test. Ces normes ont été établies à partir de la cohorte PAQUID, une étude
Ainsi, le travail de normalisation de ce test dans la cohorte PAQUID a permis d’établir des
scores normatifs pour une catégorie non négligeable de sujets n’ayant pas atteint le certificat
d’études primaire (échantillon de 488 sujets). Par conséquent, les épreuves de fluence verbale
sémantique, bien qu’indéniablement influencées par le niveau d’éducation, auraient toute leur
Dans la même lignée, prenons un deuxième exemple : le test des gobelets. Il n’a pas
été élaboré spécifiquement pour des sujets de bas niveaux d’études, et il est influencé par le
niveau scolaire. Néanmoins, tout comme l’IST, il réunit plusieurs caractéristiques qui font de
lui un test intéressant chez les sujets ayant un bas niveau d’éducation. Il repose sur une
consigne simple ; la réponse est non verbale ; il est rapide et ne fait pas appel à des
connaissances académiques. Dans un des travaux présentés dans cette thèse (Mokri et al.,
2013b), nous avons proposé des normes pour ce test, y compris pour des sujets ayant été peu
ou pas scolarisés puisque ce test a été administré dans la cohorte AMI en milieu rural où la
proportion des sujets de bas niveaux est plus élevée qu’en population générale (A titre de
comparaison, la proportion de participants n’ayant pas obtenu le CEP est de 53% dans l’étude
AMI, 35% dans l’étude PAQUID et 9% dans l’étude 3C). Dans ce même travail, nous avons
montré que ce test permettait de détecter la démence aussi bien chez les sujets de haut niveau
d’études que chez les sujets ayant un faible niveau scolaire. Ainsi, même si le test des
gobelets n’a pas été construit pour répondre à la problématique de l’évaluation des sujets de
bas niveau d’éducation et qu’il est influencé par le niveau scolaire, il s’avère être un test
sujets de bas niveau d’éducation. Pour cette raison, une partie de notre travail de thèse a
consisté à élaborer des normes pour des populations majoritairement de bas niveau
d’éducation. Idéalement, des normes stratifiées sur le niveau d’études dans chaque pays
devraient exister car, outre l’effet du niveau d’éducation, des différences culturelles
empêchent de transposer les normes de sujets de bas niveau scolaire établies dans un pays,
dans un autre pays, y compris pour ceux partageant la même langue (Fernandez &
Marcopulos, 2008). Ainsi, ayant eu accès aux données de la cohorte de Coyoacán, et dans la
ou l’IST, il nous a paru pertinent d’effectuer ce même travail de normalisation pour cette
population, majoritairement de bas niveau d’éducation (Mokri et al, 2013a). Si ces normes
n’intègrent pas le niveau de littératie. Notre première étude ayant montré que les sujets
n’ayant jamais été scolarisés, mais qui ont des notions de lecture et d’écriture, présentent de
meilleures performances que les participants qui n’ont jamais été scolarisés et qui ne savent ni
lire ni écrire, il aurait été intéressant de pouvoir intégrer cette variable et proposer des normes
stratifiées sur le niveau d’études mais aussi, sur la capacité à lire et à écrire. Cependant, même
si la proportion de sujets n’ayant jamais été scolarisés est importante dans la cohorte de
considérablement les effectifs dans certaines strates (notamment chez les hommes).
Des normes prenant en compte davantage les individus n’ayant pas été scolarisés ou
peu scolarisés et même leur niveau de littératie sont donc essentielles pour une meilleure
situer les performances d’un sujet de bas niveau d’éducation par rapport à un échantillon de
Dans cette logique de contrôler l’effet du niveau scolaire sur les performances
cognitives, en clinique, la pratique qui s’est imposée est celle de corriger les scores pour le
niveau d’études ainsi que pour l’âge. Or, dans le cas précis de la démence, nous sommes face
à un paradoxe puisque, tout comme l’âge, le niveau d’études est un facteur de risque majeur
de démence. Plus un sujet est âgé et plus le risque de démence augmente. De même et comme
l’ont montré de nombreuses études, les sujets ayant un faible niveau d’éducation ont un risque
plus élevé de présenter une pathologie démentielle (e.g. Katzman et al., 1989; Zhang et al.,
1990; Dartigues et al., 1991 ; Stern et al, 1994, 1999 ; Ott et al., 1995 ; Cobb et al. 1995 ;
Callahan et al.,1996 ; Schmand et al., 1997 ; Letenneur et al., 1999 ; Qiu et al., 2001; Anttila
et al., 2002; Karp et al., 2004). De ce fait, à l’heure de formuler une hypothèse diagnostique
de démence, considérer un score en ajustant sur ces variables revient à ajuster sur deux
facteurs qui ont une influence directe sur le risque de présenter une pathologie démentielle.
Prenons l’exemple du sujet de 85 ans ayant été très peu scolarisé. Corriger son score en
fonction de son âge et de son niveau d’études nous prive d’une information essentielle à
savoir que, parce que ce sujet est très âgé et a un faible niveau scolaire, il est, de fait, plus à
apparent paradoxe nous conduit à poser la question suivante : « Des scores corrigés
C’est une question qu’ont également posé O’connell et Tuokko (2010) concernant la
variable « âge ». Dans leur étude, ils tentent de répondre à la question de savoir si corriger des
qualité de détection de la démence au moyen de scores corrigés pour l’âge et des scores non
corrigés, les auteurs ont montré que la correction pour cette variable ne permet pas de classer
ͳʹʹ
les sujets déments avec plus d’efficacité. Au contraire, l’utilisation de scores corrigés pour
l’âge augmente le risque de détecter des sujets dits « faux-positifs ». D’autres travaux de
O’connell et al. (2011) vont dans le même sens. Les auteurs ont montré que les corrections
pour l’âge mais aussi pour le niveau d’études ne permettent pas d’améliorer la qualité de
étant plus élevée lorsqu’un sujet est très âgé ou de bas niveau d’études, l’utilisation de scores
non corrigés devrait être préconisée pour identifier des sujets à risque d’évoluer à court terme
vers un syndrome démentiel. A notre connaissance, aucune étude n’avait testé cette hypothèse
dans la prédiction de la démence. De ce fait, dans la dernière étude réalisée de cette thèse
(Mokri et al., soumis), nous avons comparé la qualité de prédiction de la démence avec des
scores corrigés pour l’âge et le niveau d’éducation versus des scores non corrigés. Les
résultats corroborent ceux relatifs à la détection puisque globalement, les sujets « futurs »
déments sont classés avec une meilleure spécificité lorsque les scores sont corrigés mais
surtout avec une meilleure sensibilité lorsque les scores ne sont pas corrigés pour l’âge et le
niveau d’éducation. Ainsi, globalement, les participants qui vont développer une démence
dans un intervalle de deux ans et ceux qui ne vont pas développer de démence, sont mieux
identifiés lorsque les scores ne sont pas corrigés que lorsque les scores le sont pour l’âge et le
niveau d’études.
Ces résultats, ajoutés à ceux de O’connell et al. (2010, 2011) nous conduisent à nous
poser la question la suivante : « Devons-nous continuer à utiliser les normes corrigées pour
ͳʹ͵
Les travaux de Sliwinski et al. (1997) distinguent deux types de normes, les normes
comparatives et les normes diagnostiques, apportent des éléments de réponse. Les normes
comparatives sont les normes classiques, telles que nous les connaissons, corrigées pour les
individu par rapport à un groupe de pairs, équivalant en âge et en niveau d’études. En pratique
par rapport aux sujets de son âge et de son niveau d’éducation ? Ses performances sont-elles
équivalentes à celles d’une minorité de sujets appartenant à une même classe d’âge et de
niveau d’études hautement performants (10% des sujets les plus performants si l’on considère
minorité de sujets appartenant à une même classe d’âge et de niveau scolaire, faiblement
performants (10% des sujets les moins performants si l’on considère le 10ème percentile
appartenant à une même classe d’âge et de niveau d’éducation (80% des sujets qui se situent
entre le 10ème percentile supérieur et le 10ème percentile inférieur) ? Les normes comparatives
servent à répondre à ces questions, et ce faisant, permettent au clinicien d’identifier les forces
et les faiblesses d’un individu sur le plan cognitif. Cependant, comme nous l’avons vu, les
corrections pour l’âge et le niveau d’études qui définissent les normes comparatives, privent
présenter une pathologie démentielle contenue dans ces deux variables socio-
démographiques. Pour cette raison, Sliwinski et al. (1997) ont introduit le concept de normes
quelle est sa probabilité de présenter une pathologie démentielle ? ». Alors que les normes
ͳʹͶ
comparatives sont calculées dans différentes strates d’âge et de niveau d’éducation, les
normes diagnostiques correspondent à un score seuil brut, non corrigé et calculé dans un
échantillon de population sans aucune stratification. Ce score seuil permet de discriminer les
sujets déments des sujets non déments. Ce sont ces normes qui permettent de classer avec le
Loin d’être exclusives l’une de l’autre, ces deux types de normes sont au contraire
procédure idéale serait d’utiliser d’une part, les normes comparatives, corrigées pour l’âge et
le niveau d’études, afin d’identifier les forces et les faiblesses d’un individu sur le plan
cognitif, et d’autre part, les normes diagnostiques, non corrigées, pour déterminer la
ͳʹͷ
V. CONCLUSION GENERALE et PERSPECTIVES
Alors qu’au cours de notre pratique clinique antérieure, nous nous apprêtions à réaliser
pas le français, nous étions alors confrontés au manque cruel d’outils adaptés à l’évaluation de
outils existants. Ce travail de thèse est ainsi né de difficultés de terrain. Les différentes études
réalisées dans le cadre de ce travail ont tenté de répondre à cette question : comment optimiser
Face au constat selon lequel, il parait difficile de concevoir qu’un outil soit totalement
qui prennent davantage en compte cette population ayant un faible niveau d’éducation.
Plusieurs outils qui ont montré leur utilité dans le diagnostic d’une démence, peuvent être
utilisés pour l’évaluation cognitive des sujets de bas niveau d’études, à condition d’être
accompagnés de normes qui intègrent suffisamment ces sujets de bas niveau d’études
permettant aux cliniciens d’avoir une référence au moment d’interpréter les scores de ces
sujets. Un bilan cognitif adapté est le premier pas pour une meilleure prise en charge de ces
patients. A première vue, la population de sujets âgés de très bas niveau d’éducation peut
paraitre marginale de nos jours. Dans les faits, elle ne l’est pas. Si l’on cumule les personnes
nées en France dans les années 40, ayant souvent quitté tôt l’école pour des raisons sociales
ou économiques (rappelons que selon les statistiques de l’INSEE, 20% des sujets âgés ont des
difficultés pour lire un texte simple), et les sujets âgés issus des populations immigrées des
pays comme l’Espagne ou le Portugal dans les années 60, puis des pays maghrébins plus tard
dans les années 70, il devient évident que cette proportion n’est pas si marginale (A titre
ͳʹ
d’exemple, la population d’origine marocaine vivant en France représente près de 12% de la
population immigrée totale). Du reste, même si l’on peut espérer que la proportion de
personnes analphabètes ou illettrées diminue dans les années à venir, elle n’est pas amenée à
disparaitre pour autant. Un rapport de l’INSEE en 2004 rapporte que 7% des 18-29 ans n’ont
obtenu aucun diplôme et parmi eux 55% sont en grande difficulté dans les domaines
fondamentaux de l’écrit (la lecture de mots, l’écriture de mots et la compréhension d’un texte
Cette thèse illustre l’importance d’avoir des outils et des normes adaptées intégrant ces
diagnostiques afin de mieux prendre en compte l’effet du niveau d’études. Elle n’aborde
toutefois pas à une problématique qui est presqu’indissociable : celle de la prise en compte
des différences inter-culturelles. A l’exception du test de MoCA qui compte des versions
traduites dans plus de vingt langues, des tests traduits dans les règles de l’art et validés au
regard des versions originales sont trop peu nombreux. S’il parait aberrant de tester une
personne illettrée avec un test de Wisconsin ou Trail making test, cela devient encore plus
aberrant d’imaginer ces mêmes tests proposés à une personne de bas niveau d’éducation et ne
L’influence de la culture est aussi, voire plus importante, que l’effet du niveau
d’études sur les performances cognitives. En pratique clinique, au moment de réaliser le bilan
cognitif d’un sujet âgé, analphabète, issu de l’immigration et ne parlant pas français, nous
nous heurtons rapidement, au problème de la compatibilité des tests avec les origines
culturelles de notre patient. Un questionnaire ne renvoie pas aux mêmes types de réponses
suivant que notre patient soit d’origine européenne ou maghrébine. Suivant l’origine
ͳʹ
culturelle, certaines questions peuvent sembler très intrusives. Un sujet peut rapidement se
sentir jugé. Prenons l’exemple de certaines questions posées dans le cadre de nos études et qui
abordent des thématiques culturellement « taboues ». Parmi les données recueillies, nous
participant, dont la religion et les traditions interdisent la consommation d’alcool, celui-ci, par
peur d’être jugé, préférera donner une réponse qui lui paraitra « socialement correcte ». Par
ailleurs, afin de contourner ce biais dû à la culture, on peut privilégier des outils qui font appel
à un support imagé. Cependant, ceux-là aussi sont influencés par la culture, puisque, certains
items nécessitent d’être changés d’un pays à l’autre. Par exemple, aux épreuves de
dénomination, l’image d’un piano est facilement reconnue dans certaines cultures, mais, elle
peut ne pas l’être dans d’autres. Ainsi, il est essentiel de tenir compte de cet élément dans
l’interprétation des scores, car, toute la difficulté réside dans le fait de distinguer ce qui est de
l’ordre de la culture de ce qui est de l’ordre d’un réel déficit. Enfin, si la situation d’évaluation
peut être vécue différemment suivant que la personne soit de haut ou de bas niveau d’études,
elle peut également être perçue différemment en fonction de l’origine culturelle du patient.
Dans certaines cultures, copier une figure, rappeler des mots…peut n’avoir aucun sens ;
retirant tout intérêt du sujet pour l’évaluation, ce qui peut être à l’origine d’une moindre
motivation et d’un moindre investissement pour réaliser correctement les tests ; ce qui pose,
encore une fois, la question de la validité des scores. Plusieurs études, notamment, nord-
américaines (e.g. Berry et al., 2011), comparent les performances cognitives, d’individus issus
au vu de l’influence de la culture sur les scores aux tests, il n’est pas surprenant que les sujets
n’appartenant pas à la culture d’où est issu le test, soient habituellement moins performants.
ͳʹͺ
Pour cette raison, dans la lignée de ce travail, il nous parait important d’investir ce
domaine. Au cours de cette thèse, une batterie de quatre tests ont été traduits en arabe
consultation mémoire ou en gériatrie pour les sujets âgés illettrés ou analphabète ne parlant
pas français. Ces outils sont : le MMSE, l’IST, l’épreuve de fluence catégorielle alternée, et le
TNI-93. Hormis l’IST, certaines adaptations ont été apportées aux tests:
x Pour le MMSE, les items d’orientation dans l’espace ont été modifiés puisque nous
avons remplacé le département par le pays et le rappel des trois mots a également été
changé puisque « citron », qui a un double sens en arabe, a été remplacé par « banane ».
Le calcul a été facilité et adapté aux activités de la vie quotidienne. La soustraction se fait
de trois en trois et est présentée comme étant une opération financière : le sujet doit
imaginer qu’il a 20 euros (ou tout autre type de monnaie en fonction du pays dans lequel
vit le sujet d’origine marocaine) et qu’il doit nous en donner 3 ; nous lui demandons
alors, combien d’argent il va lui rester et ainsi de suite jusqu’à réaliser cinq soustractions.
relativement le sens de la « phrase ». L’item « Fermez les yeux » qui nécessite des
capacités de lecture, a été remplacé par l’image des yeux fermés et il est demandé au
sujet de mimer ce qu’il voit. L’écriture de la phrase étant impossible, nous demandons
alors au sujet de se présenter, le but étant de l’amener à formuler une phrase complète.
Enfin, les praxies visuo-constructives sont évaluées par la construction d’une figure
simplifiée à l’aide de petits bâtons et non plus par la copie nécessitant l’utilisation d’une
x Pour l’épreuve de fluence catégorielle alternée, nous avons choisi des catégories en
arabe permettant une fluence plus riche dans la langue : les légumes et les meubles.
ͳʹͻ
x Pour le TNI-93, nous avons changé certaines images afin de l’adapter culturellement.
Par exemple, nous avons remplacé la guitare par le luth. Aussi, la catégorie « moyen de
transport » étant difficile à traduire, nous l’avons remplacée par la catégorie « métier ».
Ces tests ont fait l’objet d’une traduction puis d’une rétro-traduction. Du fait de cette
traduction rigoureuse, on peut concevoir que ces tests soient administrés au patient sous la
supervision du psychologue, avec l’aide d’un membre de l’équipe soignante (infirmier, aide-
maintenant est de tester les propriétés diagnostiques de cette batterie au sein de cette
Recherches de Bordeaux afin de constituer un groupe de taille suffisante pour étudier cette
Médicales de Mexico comptant une file active importante de patients venant consulter pour
une plainte mnésique, parmi lesquels nombre d’entre eux sont peu scolarisés, nous laisse
envisager l’opportunité de nous intéresser aux outils pragmatiques, mis au point localement,
d’outils standards.
ͳ͵Ͳ
Ce travail de thèse a donné lieu aux publications suivantes
- Mokri, H., Meillon, C., Helmer, C., Bouisson, J., Barberger-Gateau, P., Dartigues, J.F.,
Amieva H. Is dementia prediction better with age and educational level corrections? The
PAQUID cohort study. (Soumis-JAGS)
- Mokri, H., Matharan, F., Peres, K., Dartigues, J. F., Dubois, B., Amieva, H. Le test des
gobelets : validité dans la détection de la maladie d’Alzheimer et normes en population
générale. (In Press-Revue Neurologique)
- Mokri, H., Ávila-Funes, J.A., Meillon, C., Gutiérrez Robledo, L. M., Amieva, H. (2013)
Normative data for the Mini Mental State Examination, the Free and Cued Selective
Reminding Test and the Isaacs Set Test for elderly Mexican population: The Coyoacán cohort
study. The clinical Neuropsychologist, 27(6):1004-1018
- Mokri, H., Ávila-Funes, J.A., LeGoff, M., Ruiz-Arregui, L., Gutiérrez Robledo, L. M.,
Amieva, H. (2012). Self-reported reading and writing skills in elderly who never attended
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Autres publications
- Amieva, H., Mokri, H., Le Goff, M., Meillon, C., Jacqmin-Gadda, H., Foubert-Samier, A.,
Orgogozo, J.M., Stern, Y., Dartigues, J.F. Compensatory mechanisms in higher-educated
subjects: a study of 20 years of cognitive decline. (Soumis-Brain)
- Rullier, L., Matharan, F., Barbeau, E., Mokri, H., Bergua, V., Dartigues, J. F., Peres, K.,
Amieva, H. Test du DMS 48: Normes et propriétés de détection en population générale.
(Soumis – Gériatrie et Psychologie Neuropsychologie du vieillissement)
ͳ͵ͳ
Ce travail de thèse a donné̗ lieu aux communications orales et affichées suivantes :
Communications orales
- Mokri, H., Meillon, C., Helmer, C., Dartigues, J-F., Amieva H. Des scores standardisés sur
l'âge et le niveau d'étude permettent réellement une meilleure prédiction de la démence.
36èmes Journées de printemps de la Société de Neuropsychologie de Langue Française, Bordeaux, 1
Juin 2012.
- Mokri, H., Matharan, F., Amirault, M., Pérès, K., Dartigues, J-F., Amieva, H., Dubois, B. Le
test des gobelets : normes et propriétés de détection de la démence en population générale
chez des sujets issus de la cohorte AMI. 11ème Réunion Francophone sur la Maladie d’Alzheimer,
Toulouse, 22 Mai 2012.
- Mokri, H., Matharan, F., Amirault, M., Pérès, K., Dartigues, J-F., Amieva, H., Dubois, B. Le
test des gobelets : normes et propriétés de détection de la démence en population générale
chez des sujets issus de la cohorte AMI. Journée d’hiver de la Société Neuropsychologie de
Langue Française, Paris, 2 Décembre 2011.
- Mokri, H., Ávila-Funes, J.A., LeGoff, M., Ruiz-Arregui, L., Gutiérrez Robledo, L. M.,
Amieva, H. Impact des capacités de lecture et d’écriture sur les performances cognitives de
sujets âgés n’ayant jamais été scolarisés. 35èmes Journées de printemps de la Société de
Neuropsychologie de Langue Française, Nice, 21 Mai 2011.
Communications affichées
- Mokri, H., Meillon, C., Helmer, C., Bouisson, J., Dartigues, J.F., Amieva H. Is dementia
prediction better with age and educational level corrections? The PAQUID cohort study. 4th
Scientific Meeting of the FESN, Berlin. 12 Septembre 2013.
- Mokri, H., Matharan, F., Bouisson, J., Amieva, H. Version modifiée d’une batterie de tests
neuropsychologiques en arabe dialectal marocain. Journée d'hiver de la Société Neuropsychologie
de Langue Française, Toulouse. 3 Décembre 2010.
Autres communications
- Maillet, D., Mokri, H., Amieva, H., Le Clesiau, H., Belin, C. Episodic memory tests for
screening Alzheimer’s disease in illiterate and low-educated patients : comparison of rural
and urban population. Alzheimer's Association International Conference 2013, Boston. 14 Juillet
2013.
- Maillet, D., Mokri, H., Le Cléziau, H., Ergis, A-M., Matharan, F., Amiéva, H., Belin, C et le
GREC-ill. Validation de deux tests de mémoire à l’usage de sujets illettrés ou de faible niveau
d’étude. 37èmes Journées de printemps de la Société de Neuropsychologie de Langue Française,
Caen, 25 Mai 2013.
- Burgos-Soto, J., Mbongo, A., Mokri, H. Amieva, H., Becquet, R. Evaluation of cognitive
performances among HIV-infected and uninfected women in rural Gabon. 7th International
AIDS Society conference on HIV pathogenesis, treatment and prevention, Kuala Lumpur, Juillet 2013.
- Floquet, D., Arbon, A., Barré, V., Berne, P., Collenot, A., Darnaudet, A., Deveaud, C.,
Dumond, E., Garcia, L., Lavaurs, E., Maguis, C., Murat, M., Plano, L., Matharan, F., Mokri,
H., Pérès, K., Amieva, H. Test du DMS-48 : normes et validation en population générale dans
la cohorte AMI. 36èmes Journées de printemps de la Société de Neuropsychologie de Langue
Française, Bordeaux, 1 Juin 2012.
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