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Les UST sont aujourd’hui aunombre de dix-neuf(6) : • Chute • Contracté étendu • Elan • En flottement • En suspension
• Etirement • Freinage • Lourdeur • Obsessionnel • Parvagues • Qui avance • Qui tourne • Qui veut démarrer • Sansdirection
par divergence d’information • Sans direction par excès d’information • Stationnaire • Sur l’erre • Suspension interrogation
• Trajectoire inexorable.
Parmi ces UST, certaines semblent plus spécifiquement adaptées, pour des raisons esthétiques, à la musique de la seconde
moitié du XXe siècle plutôt qu’à la musique des siècles précédents. C’est le cas, par exemple de l’USTSans direction par
divergence d’information, qui caractérise une succession incohérente d’informations sonores différentes, ou encore de l’UST Sans
direction par excès d’informations, pour laquelle une densité surabondante d’informations sonores provoque un sentiment de
saturation(7).
L’étape suivante menée par le MIM a consisté à analyser le contenu sémiotique de chacune de ces UST à l’aide de
caractéristiques morphologiques, cinétiques et sémantiques.
Quatre caractéristiques morphologiques ont été utilisées : il s’agit de la durée (l’UST peut être délimitée ou non dans le temps(8)) ;
de la réitération (elle peut être présente ou non) ; du nombre de phases (une ou plusieurs) et de la matière sonore (continue ou
discontinue). Deux caractéristiques cinétiques s’ajoutent aux caractéristiques précédentes : il s’agit du type d’accélération
éventuellement présent (positive ou négative) et du déroulement temporel (rapide ou lent). Ces données sont complétées par des
caractéristiques sémantiques, comme la direction (c’est-à-dire l’évolution dans le même sens d’une ou de plusieurs variables), le
mouvement (sensation de mobilité) et enfin l’énergie (constante ou retenue, par exemple). Chaque UST a donc été analysée sous
le crible de ces caractéristiques pour aboutir à des fiches de description détaillée, telle que celle-ci :
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Figure 2. Fiche descriptive de l’UST Chute.
L’ensemble de ces fiches se trouve disponible sur le site Internet du MIM et l’on pourra se reporter à l’ouvrage publié par le MIM en
1996 pour le détail de leur élaboration(9).
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(1) SCHAEFFER Pierre, Traité des objets musicaux, Essai interdisciplinaire, Seuil, Paris, 1966.
(2) La temporalité qu’il mentionne est celle inhérente à la constitution du son. On le retrouve dans les critères de caractérologie
sonore qu’il définit (Cf. SCHAEFFER Pierre, A la recherche d’une musique concrète, Seuil, Paris, 1952, p. 222-225.).
(3) La genèse des UST est relatée dans l’article FREMIOT Marcel, « De l’objet musical aux Unités SémiotiquesTemporelles », in
Ouïr, entendre, écouter, comprendre après Schaeffer, Buchet/Chastel (coll. INA/GRM), Paris, 1999, p. 227-242.
(4) Citons toutefois l’ouvrage de Roy qui fait une synthèse remarquable sur différentes approches analytiques de la musique
électroacoustique (ROY Stéphane, L’analyse des musiques électroacoustiques : modèles et propositions, L’Harmattan, Paris,
2003).
(5) Voici la définition exacte de François Delalande : « Qu’est-ce qu’une occurrence d’Unité SémiotiqueTemporelle ? C’est un
segment musical qui, même hors contexte, possède une signification temporelle précise, due à son organisation morphologique
(l’UST elle-même est la classe d’équivalence, plus abstraite, des segments qui présentent, même hors contexte, une signification
temporelle due à des organisations morphologiques analogues). ». Cf. DELALANDE François,« Les Unités Sémiotiques
Temporelles : problématique et essai de définition », in MIM, Les Unités Sémiotiques Temporelles, éléments nouveaux
d'analyse musicale, Marseille, MIM (diff. ESKA, doc. Musurgia), 1996, p. 18-19.
(6) Ce nombre n’est pas figé de façon définitive par le MIM : il est susceptible d’être revu à la hausse (dans le cas de nouvelles
découvertes) ou bien à la baisse (si l’on opère des regroupements), selon les justifications apportées par les tests d’écoute en
laboratoire.
(7) On en trouve néanmoins quelques rares exemples anciens qui, dans une certaine mesure, anticipent l’évolution du langage
musical. Nous pensons en particulier à l’évocation du chaos dans L e s éléments de Jean-Féry Rebel (1666-1747) où le
compositeur crée une confusion harmonique totale en utilisant un cluster faisant entendre toutes les notes de la gamme de ré
mineur.
(8) Dans le cas d’une durée non délimitée dans le temps, une portion de l’unité suffit pour caractériser l’ensemble ; tandis que
l’unité à durée délimitée dans le temps caractérise une évolution temporelle avec un début et une fin distincts.
(9) MIM, Les Unités Sémiotiques Temporelles, éléments nouveaux d'analyse musicale, op. cit.
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