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Sommaire
Titre Page 8. Exigences édapho-climatiques
26
des légumineuses alimentaires
Sommaire I
8.1. Besoins édaphiques 26
Liste des tableaux XI
8.2. Besoins en chaleur 27
Liste des figures XIV
8.3. Besoins en lumière 27
Préface 1
8.4. Besoins hydriques 27
Introduction générale 2
Chapitre II. Fixation
Partie I. Etude Agro-économique
symbiotique de l’azote 29
et conduite culturale des 7
atmosphérique
légumineuses alimentaires
1. Relation spécifique :
Chapitre I : Etude Agro- 30
légumineuse - souche bactérienne
économique des légumineuses 8
alimentaires 2. Reconnaissance : Rhizobium -
30
légumineuses
1. Introduction 8
3. Formation des nodules 31
2. Classification des légumineuses 9
4. Mécanismes biochimiques de la
3. Importance des légumineuses 32
11 fixation symbiotique de l’azote
alimentaires
5. Phases de croissance des
3.1. Importance économique 11 33
nodules
3.1.1. Dans le monde 11
6. Morphologie des nodules 34
3.1.2. En Tunisie 13
7. Facteurs agissant sur la fixation
3.1.3. Import-export 16 symbiotique de l’azote 34
3.2. Importance agronomique 17 atmosphérique
I
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II
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III
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IV
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Chapitre II. Stress abiotiques des 4.3.3. Toxicité due au manganèse 242
225
légumineuses alimentaires 5. Stress salin 243
1. Gel 225 5.1. Effets indésirables de la
243
1.1. Dégâts de gel 225 salinité
1.2. Lutte contre le gel 227 8.2. Tolérance aux sels 245
2. Sècheresse 227 Partie III : Etude de cas : Fève et
2.1. Stress thermique 228 Fèverole, Pois chiche, Petit pois, 246
Lentille, Haricot et Arachide
2.2. Stress hydrique 229
Chapitre I. Fève et Fèverole
2.2.1. Adaptations morphologiques 247
230 (Vicia faba L.)
au stress hydrique
1. Centre d’origine et répartition
2.2.2. Adaptations physiologiques 247
230 géographique
au stress hydrique
2. Importance économique 247
2.2.3. Effets indésirables du stress
231 2.1. Dans le monde 247
hydrique
2.2. En Tunisie 247
A - Effets sur les phases
231
phénologiques de la plante 3. Importance alimentaire 249
B - Effets sur les organes de la 4. Biologie de la fève et la fèverole 250
232
plante 5. Stades du développement
251
3. Phytotoxycité due aux phénologique
234
herbicides
3.1. Origines de la Phytotoxycité 6. Morphologie de la fève et de la
235 251
des herbicides fèverole
3.2. Précautions à prendre avant le
236
désherbage chimique 6.1. Appareil végétatif 251
4. Désordres nutritionnels 237
6.1.1. Système radiculaire 251
4.1. Carence en éléments de base 237 6.1.2. Tige 252
4.1.1. Carence en azote 237 6.1.3. Feuilles 252
4.1.2. Carence en phosphore 238 6.2. Appareil reproducteur 253
4.1.3. Carence en potassium 238
6.2.1. Fleurs 253
4.2. Carence en oligo-éléments 239
6.2.2. Gousses et graines. 254
4.2.1. Carence en fer 239 7. Techniques culturales 255
4.2.2. Carence en manganèse 240 7.1. Besoins hydriques de la
255
4.2.3. Carence en zinc 241 culture
4.2.4. Carence en bore 241 7.2. Fertilisation 256
4.3. Toxicité due aux oligo- 7.2.1. Fumure de fond 256
242
éléments 7.2.1.2. Fumure minérale 256
4.3.1. Toxicité due au bore 242 7.2.2. Fumure d’entretien 256
4.3.2. Toxicité due à l'aluminium 242 7.3. Semis 256
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XIII
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XIV
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XVI
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XVII
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XVIII
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XIX
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XX
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XXI
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XXII
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XXIII
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XXIV
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XXV
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XXVI
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XXVII
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262
(a): Pois nain Douce de
299 Grappes florales d’haricot
Provence; (b): Merveille de 275 325
(Phasiolus vulgaris).
Kelvedon; (c): Pois nain
Rondo (Anonyme, 2016). Gousses de différentes
276 variétés d’haricot 325
Variétés de petit pois
(Phasiolus vulgaris).
«mangetout » avec (a): Pois
263 299
Caroubel; (b): Pois nain Graines d’haricot,
Bamby (Anonyme, 2016). Phasiolus vulgaris;
277 326
Les plus importants pays (www.fermedesaintemarth
264 producteurs de la lentille 307 e.com).
en 2008 (Anonyme, 2012). Utilisations des graines
Evolution des superficies d’arachide et de leurs
278 338
emblavées et des productions dérivés et des résidus de
265 de lentille obtenues en 308 culture.
Tunisie durant la période
Plant d’arachide (Arachis
(1986-2015). 279 345
hypogaea L.).
Evolution du rendement en
grains de la lentille en Système racinaire d’un plant
266
Tunisie durant la période
309 280 d’arachide (Arachis 346
(1986 - 2015). hypogaea L.).
XXVIII
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XXIX
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Préface
1
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Introduction générale
Auparavant, en Europe et au Proche-Orient, on a attribué aux légumineuses
alimentaires une image négative comme matière d'alimentation humaine. On leur a
attaché lřétiquette de "viande des pauvres" et "aliment des temps de guerre". Alors
quřen Asie, leur image est très positive. A cet égard, la FAO estime que 75 % du régime
alimentaire dans les pays en voie de développement est basé sur les légumineuses à
graines, alors que dans les pays développés, elles ne représentent que 25 % (Dangbédji,
2016). En outre, en Afrique, la consommation par habitant de ces aliments reste
largement supérieure à la moyenne mondiale estimée à 6,9 kg. A titre indicatif, elle est
de 10 kg en Afrique centrale, 22 kg en Afrique orientale et 17 kg en Afrique
occidentale. En Afrique du Nord, les légumineuses alimentaires, notamment la fève, la
fèverole et le pois chiche ont tendance dřêtre très recherchées. Il semble quřelles ont une
place de choix dans leur alimentation. En fait, les importations de ces denrées
alimentaires représentent 8 fois les exportations. Le Tunisien en consomme environ 11
kg/an, dont 3,4 kg de légumineuses sèches et 7,6 kg de légumineuses fraîches (MARHP,
2016).
Labalette (2016), a indiqué quřà travers le monde, la consommation annuelle par
habitant de légumineuses alimentaires, particulièrement le haricot sec, le pois, le pois
chiche, la fève, la fèverole et la lentille, a tendance dřaugmenter. Durant la dernière
décennie, elle a enregistré un taux de croissance de 2,5 % qui a passé à 2,6 % au cours
de ces dernières années et tend à se maintenir jusquřà 2025. Bekkeringes (2014) a
rapporté que les légumineuses alimentaires sont de plus en plus populaires comme
protéine de remplacement pour les consommateurs. Elles représentent un aliment
substantiel de nombreuses populations et un formidable potentiel pour réduire la
malnutrition et contribuer à lřapport total en protéines.
Plus récemment, vers les années 1980, particulièrement avec l'arrivée des
dérivés de soja dans les industries alimentaires, diverses légumineuses alimentaires ont
été considérées comme "aliment sain" et "diététique ". Elles renforcent le système
immunitaire et protègent contre le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer
(Duc, 1996). Lřanalyse biochimique a montré quřelles sont dépourvues de cholestérol,
très énergétiques et riches en protéines végétales, en matières grasses, en oligoéléments,
en composés bioactifs et en fibres solubles et insolubles.
2
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Dans cette troisième partie nous avons étudié les aspects technico-économiques,
biologies et agronomiques des plus importantes espèces de légumineuses alimentaires.
Ce document, garni dřillustrations, sřadresse à une large population intéressée
par les légumineuses alimentaires. Nos vifs remerciements sont adressés aux éditeurs de
ces illustrations.
Nous avons cité les plus importantes références bibliographiques. Dřautres
références, prélevées à partir de lřinternet, nřont pas été citées. Que leurs responsables
trouvent nos profondes excuses.
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Partie I.
Etude Agro-économique et conduite culturale des
légumineuses alimentaires
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
latéraux ou ailes et une carène formée par deux pétales inférieurs soudés. Les sépales au
nombre de cinq sont soudés en tube. Les étamines, au nombre de 10, sont
habituellement incluses dans les pétales unis par leurs filets en un tube qui entoure le
pistil.
Généralement, le fruit du type gousse ou cosse, déhiscent au stade maturité
après la dessiccation, libère les graines. Cependant, la gousse dřarachide ou carpophore
est indéhiscent après la dessiccation et ne subit pas lřégrainage.
La fixation symbiotique de lřazote atmosphérique est effectuée par les
Rhizobiums. Vingt et un pourcent des espèces déjà étudiées sont nodulées par le genre
rhizobia1 (Maxted et Bennett, 2001b).
2. Classification des légumineuses
La dénomination légumineuse rappelle le terme latin legumen qui indique la
fructification gousse ou cosse (Lejoly, 2005). Par ordre dřimportance agro-économique,
la famille des Fabaceae, dont le syn. est Leguminosae ou légumineuse, est composée de
643 genres et 17 275 espèces (APG II, 2003). Selon Broughton, (1984), elle constitue le
troisième super famille des angiospermes et forme lřun des groupes de végétaux
supérieurs les plus abondants et les plus diversifiés.
La famille des Fabaceae est subdivisée en trois sous-familles dřimportances
inégales notamment : Mimosoideae, Caesalpinioideae et Faboideae ou Papilionoideae
(APG II, 2003) (Tableau 1).
Tableau 1. Distribution des genres et des espèces des sous-familles de légumineuses.
Sous-familles de légumineuses Nombre de genres Nombre d’espèces
Mimosoideae 64 2 950
Caesalpinioideae 153 2 175
Faboideae ou Papilionoideae 426 12 150
Total 643 17 275
Les espèces de la sous-famille des Faboideae sont largement répandues dans les
régions tempérées et ont une distribution cosmopolite. Alors que les Mimosoideae et les
Caesalpinioideae, principalement des arbres ou arbustes, ont une distribution surtout
tropicale et subtropicale (Figure 1).
Les Mimosoideae sont caractérisées par de très nombreuses petites fleurs
symétriques, en grappes et serrées avec de nombreuses étamines saillantes en dehors des
1
Rhizobia sont des bactéries, de forme ovale, Gram-, vivant librement dans les sols où des légumineuses ont été
cultivées. Seulement, la fixation de lřazote nřa lieu quřune seule fois. Les Rhizobia sont associées à la légumineuse
spécifique avec laquelle elles sont compatibles (Schneider et Huyghe 2015).
9
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petits pétales. Vingt pourcent des espèces étudiées, notamment Glycine, Acacia,… sont
nodulées (Maxted et Bennett, 2001a).
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Myanmar
Amériqu
es Canada
20% Inde
11
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Fève et
Lentille
fèverole
7%
8%
Haricot
40%
Pois
chiche
19%
Pois
26%
R² = 0,454
500
400
300
200
100 Années
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Durant cette même décennie, parmi les pays de lřAfrique du Nord, le Maroc
parait le plus grand producteur de légumineuses alimentaires (Figure 5).
Les légumineuses alimentaires semblent avoir une place de choix dans
lřalimentation humaine dans les pays de lřAfrique du Nord où les importations
représentent 8 fois les exportations de ces denrées alimentaires. La fève, la fèverole et le
pois chiche ont tendance dřêtre les plus recherchés (Figure 6).
12
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Libye
2,5%
Algérie
13,2%
Tunisie Maroc
23,1% 61,2%
400
Import. (1000 t)
350
300 Export (1000 t)
250
200
150
100
50
0
Haricot Fève et Pois chiche Lentille Pois sec
fèverole
13
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Fève
P.Pois 39,9%
13,9%
Fèverole
31,3%
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120
110 y = -0,546x + 85,34
800
700
600
500
400 y = 9,9267x + 463,35
300 R2 = 0,1793
200
100
0 Années
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
15
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11
rendement (Qx/ha) 10
9
8
7
6 y = 0,106x + 5,919
5 R² = 0,271
4
3 Années
2
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014
Figure 10. Evolution du rendement en grains des légumineuses
alimentaires en Tunisie (MARHP, 2016).
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Le folate, dit aussi acide folique, qui se trouve en concentrations élevés dans le
haricot, le pois chiche, le pois, la fève, le lupin, la lentille (FAO, 2016a), contribue à la
santé du système nerveux et au métabolisme énergétique. Il est favorable pour la synthétise
de lřAND, de lřARN et des globules rouges. Les personnes âgées qui présentent une
carence en folate risquent de tomber en dépressions, dřêtre atteintes de maladies
cardiovasculaires et de perdre lřouïe ou la vision. Le folate permet également de faire
baisser les risques dřanomalie du tube neural chez les embryons et les nouveau-nés.
Dans le cadre de lřalimentation animale, la forte teneur des légumineuses
alimentaires en lysine et en protéines, dont environ 3/4 en globulines et 1/4 en albumines,
représente un avantage particulier. Cependant, la carence en méthionine, en cystéine et en
tryptophane réduit leur valeur alimentaire. Un tel inconvénient pourrait être remédié par
lřintroduction de la méthionine de synthèse et des céréales dans la ration alimentaire. En
outre, la transgénèse, comme technique du génie génétique, a permis de corriger certaines
carences. On a envisagé la fabrication de concentrés de protéines, enrichis en amidon et en
matières grasses à partir des graines de légumineuses dont la teneur en ces substances est
supérieure à 30 % (Schroeder et al., 1995).
4. Facteurs antinutritionnels (FAN) des légumineuses alimentaires
Les légumineuses alimentaires sont caractérisées par la présence de substances
biochimiques ou facteurs antinutritionnels (FAN), de natures chimiques diverses, de
toxicité variable et défavorables pour la santé humaine et animale. Dans cette catégorie, on
peut énumérer :
des produits neurotoxiques, ß-N-oxal-L-α,-β- diaminopropionic acid (ODAP),
tels que des agents de lathyrisme des gesses (Lathyrus sp.) et des alcaloïdes du lupin
(Lupinus luteus) ;
des anémiants tels que la vicine et la convicine chez la fève et la féverole (Vicia
faba major) qui sont responsables du favisme2 ;
des produits toxiques du lupin (Lupinus luteus), des gesses (Lathyrus sp.), de la
vesce (Vicia sp.), du haricot de Lima (Phaseolus lunatus) ;
2
Favisme : une sorte dřanémie hémolytique résultant de lřaccumulation de β-glycosidase (vicine et convicine) et de leurs
aglycones chez des personnes dont les globules rouges ont une déficience de lřenzyme glucose-6-phosphate
déshydrogénase.
20
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
facteurs ont fait que la production et la productivité de ces terres restent faibles et en
régression continue. En raison de ces conditions édaphiques, climatiques, techniques et
agronomiques, le choix du système de lřagriculture durable est devenu impératif.
7.2. Caractéristiques du climat Tunisien
La Tunisie peut être classée dans la zone subtropicale méditerranéenne avec un
climat défini par une alternance régulière de deux saisons fortement contrastées et deux
intersaisons ou périodes transitoires :
Un été chaud et sec dřune durée très variable couvrant les mois de juin, juillet et
août ;
Un hiver doux et humide durant les mois de décembre, janvier et février,
caractérisé par des pluies extrêmement irrégulières ;
Deux intersaisons ou périodes transitoires particulièrement lřautomne (septembre,
octobre et novembre) et le printemps (mars, avril et mai), pendant lesquelles peuvent se
produire, conjointement, des situations typiques de l'hiver ou de l'été.
La position géographique de la Tunisie et l'orientation générale, de l'Est vers
lřOuest, de ses principaux reliefs, ont fait quřelle se distingue par un climat méditerrané-
saharien, avec des contrastes régionaux assez marqués. Elle est influencée au Nord par la
mer Méditerranéenne et au Sud par le Sahara. Quant au Centre, il est sous lřinfluence
conjuguée des deux climats méditerranéen et saharien.
La température est conditionnée par deux facteurs importants notamment, le relief et
la proximité de la mer. Au nord de la Dorsale, la température moyenne annuelle est de
lřordre de 17 °C. Quant au sud de la Dorsale, elle varie de 18,5 à 19,5 °C et peut même
atteindre 21,5 °C dans le Sud-ouest.
Le régime pluviométrique de la Tunisie est caractérisé par des apports relativement
modestes, inégalement répartis dans lřespace et très irréguliers dans le temps. Cřest ainsi
que le 1/3 seulement du territoire Tunisien bénéficie dřune pluviométrie égale ou supérieure
à 400 mm/an. Alors que le reste du territoire reçoit entre 400 et moins de 100 mm/an de
pluie (Figure 11).
Généralement les précipitations sont concentrées essentiellement entre septembre et
mai avec une moyenne de 50 jours de pluie/an. Durant la période estivale la pluie est
quasiment absente. En outre, le climat Méditerranéen de la Tunisie est caractérisé par des
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aux genres Neptunia, Sesbania, Aeschynomene et Discolobium, sont caractérisées par une
double nodulation au niveau des racines et des tiges (Elhadji Samba, 1996).
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bactéries à lřintérieur de la plante varie dřune espèce à une autre. A titre indicatif, il est de 5
heures chez le soja, 17 h chez le lupin et 2 j chez le pois.
Les cellules de la zone corticale du poil absorbant, envahies par les bactéries,
entrent en divisions mitotiques actives. Les bactéries Rhizobiennes induisent la courbure
des racines en crosse, les déforment en excroissances pour former des structures
différenciées similaires à des tumeurs à la surface des racines, dites nodules ou « cécidies »,
(Figure 13a).
a b c
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Duc et al.,. (2010) ont remarqué que dans les sols pauvres en azote minéral, avec
des taux de fixation supérieurs à 80 %, les légumineuses cultivées présentent un solde
nettement positif et contribuent à enrichir le stock en azote organique dans le sol à travers
les résidus de culture.
7.2. Espèces de légumineuses cultivées
Schneider et al., (2015) ont rapporté que le taux de fixation symbiotique de lřazote
atmosphérique varie en fonction des espèces de légumineuses. Il est le plus élevé, de 80 à
90 %, avec le trèfle, la luzerne et autres légumineuses fourragère et le plus faible, de lřordre
de 40 %, avec le haricot (Figure 16).
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
quřune rotation «colza-pois» le rendement est majoré de 0,1 à 0,2 t/ha avec une réduction
moyenne des apports dřazote de 40 kg/ha.
Parmi les effets dřune légumineuse sur qualité de précédent cultural, il convient de
souligner le cas particulier du lupin blanc. Outre les conséquences sur la fixation de lřazote,
cette légumineuse augmente la disponibilité en phosphore soluble pour la culture suivante.
Le lupin prélève ses besoins minéraux suite à la sécrétion de lřacide citrique autour
des racines. Les minéraux solubilisés sont par la suite absorbés par les racines. Le
phosphore insoluble, abondant dans la plupart des sols est ainsi solubilisé et reste en partie
disponible pour la culture suivante (Duc et al., 2010).
7.4. Stress hydrique
Lřeffet du stress hydrique sur la nodulation dépend de son intensité et de la phase de
son application. Un stress hydrique appliqué au stade de développement végétatif affecte
négativement la nodulation. Cependant, après une irrigation la nodulation reprend
normalement ou même mieux. Sangakkara (1994) a signalé quřun stress hydrique appliqué
durant la phase reproductive réduit le nombre et le poids des nodules du haricot. Les hautes
températures supérieures ou égales à 38 °C accentuent lřeffet dépressif du stress hydrique et
même bloquent la nodulation (Hermandez-Amanta et al., 1989).
Mouhouch (2001) a rapporté que la nodulation est fortement réduite dans les sols
ayant subi une dessiccation intense ou bien au contraire une inondation prolongée durant la
campagne précédant lřinstallation de la culture de haricot. Ceci prouve que Rhizobium
phaseoli est hautement sensible à lřexcès et/ou au manque dřeau.
7. 5. Conditions édapho-climatiques
Schneider et Huyghe (2015) ont souligné que lřefficacité de la nodulation est
tributaire de la souche du Rhizobium qui peut être plus ou moins efficiente et de la longueur
du cycle végétatif de lřespèce cultivée. Toutefois, certaines populations de Rhizobium ne
tolèrent pas la salinité et le calcaire actif dans le sol qui affectent également la formation
des nodules et la croissance de la plante. La croissance des légumineuses dépend en partie
de lřintensité de fixation symbiotique de lřazote atmosphérique qui est très sensible aux
conditions du milieu de culture (FAO, 2016b) notamment :
Une température optimale du sol entre 15 et 25 °C ;
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de lřazote atmosphérique fasse défaut. Lřinoculation artificielle des semences par les
bactéries «Rhizobium » spécifiques reste le moyen le plus efficace pour remédier à cette
situation. Elle se justifie en cas de :
lřintroduction, pour la première fois, dřune légumineuse alimentaires dans une
parcelle soupçonnée avoir un très faible taux dřinoculum ;
les sols pauvres en matière organique ;
une nouvelle souche très efficiente adaptée au génotype ou à lřespèce végétale
prévue pour la culture ;
suite à des années de disette, la sècheresse réduit la masse du Rhizobium ;
8.2. Technique de l’inoculation artificielle
Le Rhizobium spécifique, est incorporé dans un substrat organique à base de tourbe,
mêlasse ou autre. Avant le semis, pulvériser la préparation à raison de 200 g/100 Kg de
semences. La technique dřinoculation est :
placer une quantité de semences, 100 kg par exemple, dans un récipient ;
verser une substance adhésive, telle quřune solution de gomme arabique, sur les
semences ;
y ajouter 1/3 du sachet de lřinoculum et mélanger ; Il faudrait éviter lřexposition
de lřinoculum à lřair libre ou en contact avec des produits pesticides ;
y verser les 2/3 restants du sachet et mélanger ;
sécher les graines enrobées à lřombre ;
semer le jour même ou au plus tard 3 jours après ;
ne jamais mélanger les semences inoculées avec les engrais ;
Lřinoculum mêlé à la tourbe associé à une colle doit être appliqué directement à la
semence, tandis que lřinoculum sous la forme de granulés doit être appliqué à proximité de
la semence, dans le lit de semis (AAC, 2008).
8.3. Conditions de réussite de l’inoculation artificielle
Pour ne pas périr, le rhizobium ne doit pas être exposé aux stress abiotiques tels que
les températures élevées, les vents desséchants ou la lumière directe du soleil. Les
semences inoculées, dont lřinoculum est mêlé à de la tourbe, doivent être déposées
immédiatement dans un sol humide. Les semences traitées aux fongicides doivent être
sèches avant lřapplication de l'inoculum mêlé à la tourbe (AAC, 2008).
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semence dřorigine qui, à son tour, est caractérisée par une haute pureté génétique. Elle peut
être une lignée, un clone ou autres et permet de reprendre ou de continuer la sélection
conservatrice.
Les plantes sont sélectionnées individuellement à partir des parcelles de semences
souches. Leur nombre dépend de la quantité de semences souches à produire en tenant
compte du taux de multiplication. Elles sont étudiées au champ pour leurs caractéristiques
pendant la période végétative et pour les caractéristiques des gousses et des graines après la
récolte. Seules les plantes, dont les caractéristiques sont identiques à celles de la variété à
multiplier, sont retenues individuellement. La saison suivante, les semences obtenues à
partir de ces plantes sont à leur tour semées en lignes de progéniture. Chaque descendance
est sérieusement étudiée avant et après la récolte pour examiner les caractéristiques
variétales. Celles nřayant pas les caractéristiques recherchées sont rejetées. Les
descendances sélectionnées sont mises en vrac pour former le stock de semences souches
(G0).
4.2. Semences de pré-base (G1, G2 et G3)
Dřune manière générale, les semences de pré-base, composées de trois générations
G1, G2 et G3 sont générées à partir de la semence souche et sont soumises à un contrôle
technique judicieux. Chaque génération est produite à partir de la génération précédente :
G1 : 1ère génération de pré-base est produite à partir de la récolte des lignées G0 ;
G2 : 2ème génération de pré-base est obtenue à partir des semences G1 ;
G3 : 3ème génération de pré-base est issue de la deuxième génération G2.
La disponibilité des semences de pré-base en quantités demandées est nécessaire
pour promouvoir et diffuser les nouvelles variétés homologuées. La production de
semences de pré-base est généralement réalisée sous des conditions strictes où chaque ligne
est régulièrement inspectée afin dřéliminer toutes les impuretés. La production des
semences dřorigine et des semences de pré-base est réalisée au niveau des Stations de
lřInstitut de Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT).
4.3. Semences de base (G4)
Normalement la semence de base ou 4ème génération (G4) est produite en quatre ans
à partir de la semence de pré-base ou 3ème génération (G3) sous le contrôle dřun organisme
officiel de certification. Elle est strictement gérée par les Institutions de Recherche au
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niveau des Stations de Recherche de lřINRAT ou bien par des opérateurs privés, des
organisations non gouvernementales (ONG), des sociétés ou entreprises semencières agrées
par lřÉtat. Elles sont souvent produites par des producteurs contractuels.
4.4. Semences certifiées (R1, R2)
Les semences certifiées, R1 et R2, souvent appelées semences commerciales ou
semences de 1ère et 2ème reproduction, proviennent directement de la multiplication des
semences de base :
Les semences certifiées R1 sont issues directement des semences de base ;
Les semences certifiées R2 sont issues directement des semences certifiées R1.
Dans le cas échéant, à la demande de lřobtenteur et après accord du service chargé
de la certification, les semences certifiées R1 et R2 sont obtenues à partir de la semence de
pré-base.
Les semences certifiées représentent la dernière étape dřun programme de
production de semences et sont vendues aux agriculteurs qui les cultivent pour une
production destinée à la consommation. Elles sont produites par des opérateurs privés ou
producteurs contractuels, des ONG, des sociétés ou entreprises semencières agrées par
lřÉtat.
Les programmes de multiplication des semences des deux coopératives, la «SMCS»
et la «SMCSPS», basés sur les variétés obtenues par lřINRAT, sont menés avec lřappui
financier de lřOffice des Céréales. Or sans cet appui, ces deux coopératives ne peuvent pas
bénéficier de crédits bancaires et mener à terme leurs programmes (APII, 2016).
En plus de la multiplication des variétés tunisiennes, les sociétés SOSEM,
TUNIFET et Espace Vert font recours à des variétés étrangères après les avoir enregistrées
dans le Catalogue Officiel et ce en vue de diversifier lřoffre variétale et dřagir sur la
demande des agriculteurs (APII, 2016).
La production des semences certifiées est effectuée par des multiplicateurs désignés,
sur demande et sur avis de la Direction Générale de la Protection et du Contrôle de la
Qualité des Produits Agricoles (DGPCQPA). Elles ne pourraient être utilisées pour
lřalimentation humaine quřaprès une dérogation spéciale accordée par cette dernière
institution nationale.
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Tableau 4. Distances dřisolement (D) entre les parcelles de production des semences de
base.
Espèces
Génération Conditions de la culture D (m)
cultivées
Variétés de la même espèce D ≥ 200
Variété entourée par G2 de la même variété ; G2
isolé de toute variété de la même espèce D ≥ 50
Tableau 5. Distances dřisolement (D) entre les parcelles de production des semences
certifiées R1 et R2.
Semences
Conditions de la culture D
certifiées
Pois, Lentille, Variétés de la même espèce D ≥ 25
Pois chiche, Variété entourée par une ou plusieurs parcelles de la
Haricot D = 50
génération précédente
Fève Variétés de la même espèce D ≥ 200
Fèverole Variétés de la même espèce D ≥ 150
Variété entourée par une ou plusieurs parcelles de la
Fève et Fèverole D = 250
génération précédente
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Hydrauliques et de la Pèche sur avis de la DGPCQPA. Il est exercé à tous les stades de la
production, du conditionnement, de conservation et de commercialisation des semences
toutes catégories confondues. Il est effectué, selon les critères de qualité à contrôler, soit au
niveau de la parcelle soit au niveau du laboratoire (Tableau 7).
Tableau 7. Critères de qualité à contrôler et lieu du contrôle (Dembélé, 2008).
Critères Parcelle Laboratoire
Pureté variétale Oui
Pureté spécifique Non
Mauvaises herbes Oui
Oui
Taux dřhumidité Non
Faculté germinative Non
Etat sanitaire Oui
8.1.1. Contrôle sur parcelle
Les parcelles de production des semences de base et des semences certifiées, R 1 et
R2, sont visitées au moins une seule fois avant la récolte par les personnes physiques ou
morales autorisées. Le contrôle porte sur le respect des normes et des conditions de
production des semences (JORT, 1980). Il intéresse :
lřétat de la culture et lřimportance des mauvaises herbes ;
la présence dřimpureté variétale ;
la présence de maladies et parasites ;
le précédent cultural ;
lřisolement ;
La visite au champ permet de sřassurer quřaucun mélange de semences nřa eu lieu
au moment du semis. Les comptages, au minimum au nombre de sept, font lřobjet de note
sur un carnet spécial et portent sur lřensemble de la parcelle à des endroits aléatoires
différents. Pour les parcelles dřune superficie supérieure à 10 hectares, le nombre de
comptages sera augmenté de deux par tranche supplémentaire de 5 hectares. Quant à la
pureté variétale, en cas de doute, le nombre de comptages sera doublé.
Lřagréage des parcelles de production des semences de base et des semences
certifiées de légumineuses alimentaires est tributaire de la satisfaction de certaines normes
préalablement fixées (Tableau 8).
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Tableau 8. Normes de qualité fixées pour lřagréage des parcelles de production des
semences de base et des semences certifiées, R 1 et R2, de légumineuses alimentaires
(MAPMRM, 2015).
Semences
Critère de qualité sélectionnées
de Base
R1 R2
Impuretés variétales (%) 2 5 10
Impuretés spécifiques (plantes / m2) 1/25 1/10 1/5
Plantes parasites (orobanches) (plantes / m2) 1/100 1/100 3/100
Cuscute (plantes / m2) 0 0 0
Maladies bactériennes (plantes contaminées / m2) 1 1 2
Plantes virosées (%) 0,5 1 2
Anthracnose (%) 0,3 0,5 1,0
Total des maladies transmises par les semences (%) 1 1,5 3
Au niveau des parcelles de production des semences sélectionnées de légumineuses
alimentaires, les impuretés spécifiques sont déterminées (Tableau 9).
Tableau 9. Types dřimpuretés spécifiques des semences sélectionnées de légumineuses
alimentaires (MAPMRM, 2015).
Espèces Impuretés spécifiques
Pois Vesce, Gesse
Fève Fèverole, Gesse, Lupin
Fèverole Fève, Gesse, Lupin
Lentille Vesce, Pois
Haricot Lupin, Pois chiche, Fèverole
Pois chiche Haricot, Fèverole
8.1.2. Contrôle au laboratoire
La qualité agronomique des semences est tributaire des conditions de production, de
transport et de stockage. Les stress biotiques et abiotiques, survenant au cours de la culture,
ainsi que les mauvaises conditions de récolte, de transport et de stockage peuvent détériorer
la qualité agronomique des semences. A travers le territoire Tunisien, des laboratoires
dřanalyse et de contrôle de semences et plants, sous tutelle du Ministère de lřAgriculture
des Ressources Hydraulique et de la Pêche, assurent lřanalyse et le contrôle de la qualité
agronomique des semences. Seules les semences, issues des parcelles agréées sur pied, sont
soumises au contrôle au laboratoire. Auparavant, des prélèvements dřéchantillons
représentatifs doivent être effectués à partir des lots de semences produites.
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8.1.2.1. Echantillonnage
Lřanalyse des semences doit être effectuée sur un échantillon représentatif prélevé
au hasard qui reflète la qualité du lot de semences. Or, un échantillon représentatif résulte
de la réduction dřun échantillon composite composé du mélange dřun certains nombre de
prélèvements ou échantillons primaires variant selon la taille du lot et le type dřemballage
(Tableau 10).
Tableau 10. Nombre minimal dřéchantillons primaires (Nb.EP) à prélever par lot de
semences en fonction du type dřemballages (CCG, 2015).
15 kg ≤ Emballages ≤100 kg Emballages de plus de 100 kg
Taille du lot (Nb. de sacs) Nb.EP Taille du lot Nb.EP
à4 3 Jusquřà 500 kg Au moins 5
1/300 kg, mais au moins 5 au
à8 2 501 à 3 000 kg
total.
3 001 à 20 000 1/500 kg, mais au moins 10 au
9 à 15 1
kg total.
20 001 kg et 1/ 700 kg, mais au moins 40 au
16 à 30 15
plus total.
31 à 59 20 - -
60 ou plus 30 - -
L'échantillonnage pourrait être effectué sur des lots de semences dans des sacs
empilés (Poids ≤ 100 kg), dans des sacs de manutention (Poids ≥ 100 kg) (Figure 18), en
vrac dans des conteneurs ou bien lors de lřécoulement des graines pour le chargement.
Sacs de manutention
Sacs empilés
Figure 18. Sacs empilés et sacs de manutention (CCG, 2015).
Les échantillons primaires, manuels ou mécaniques, sont prélevés de façon
méthodique et homogène en un seul point du lot de semences. Avant de les mélanger,
chaque échantillon primaire doit être placé dans un récipient approprié, un bac ou un seau,
pour vérifier son uniformité.
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L'échantillonnage manuel est réalisé, à lřaide dřune pelle à main (Figure 19), dřune
sonde à double tube ou dřune sonde Nobbe (Figure 20). Le contenu de chaque prélèvement
représente un échantillon primaire.
Pelles à main
Pelles à main
Figure 19. Pelles à main avec coupelles de formes différentes (CCG, 2015).
Sonde Nobbe
Les ouvertures du tube interne peuvent être séparées ou non par des cloisons
(bouchons fixes ou mobiles). Les sondes à double tube munies de cloisons peuvent être
utilisées à l'horizontale ou à la verticale. Alors que les sondes à double tube sans cloisons
ne peuvent être utilisées qu'à la verticale. Ce type de sonde présente un risque élevé de
contamination. Il faudrait s'assurer que toutes les ouvertures des tubes intérieur et extérieur
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sont propres et qu'aucune particule n'est piégée entre les deux tubes. La sonde Nobbe est un
tube pointu qui présente un orifice ovale près de sa pointe (Figure 20). Elle ne peut être
utilisée quřà lřhorizontale. Vu que son entretien est facile, le risque de contamination est
faible.
L'échantillonnage mécanique est réalisé à lřaide dřéchantillonneurs à tarière ou
échantillonneurs systématiques (Figure 21).
Pelle
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Diviseur à Riffle
Diviseur type Boerner
Mélangeur/Diviseur
type Gamet
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a b c
Figure 25. Germination entre papier filtre avec (a): fève; (b): haricot; (c) : lentille.
Une faculté germinative élevée est traduite par une levée rapide et homogène
avec un développement vigoureux de lřépicotyle, lřhypocotyle et des radicelles. Le
vieillissement des semences engendre une levée nulle ou retardée avec un développement
chétifs et rabougris des organes végétatifs.
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Les graines non germées, dřun lot de semences, mises en germination sous des
conditions favorables, peuvent être :
intactes : ceci pourrait indiquer que la semence nřa pas encore atteint sa maturité
physiologique ou bien quřelle est en état de dormance qui pourrait être levée par des
traitements spécifiques.
pourries : ceci pourrait indiquer que la semence a perdu son pouvoir germinatif
sous lřeffet du vieillissement, dřune infection par un agent pathogène notamment
cryptogamique ou bactérien, de la détérioration du germe par un insecte, dřun choc
thermique ou mécanique, de mauvaises conditions de stockage, telles que le manque
dřaération, les températures et lřhumidité relative élevées qui sont favorables pour le
développement des moisissures et la prolifération des germes pathogènes.
8.1.2.2.7. Energie germinative
Lřénergie germinative ou rapidité de germination est traduite par le nombre moyen
de plantules développées par jour. Comme elle pourrait être exprimée par le nombre de
graines germées pendant la moitié ou bien le tiers de la durée de germination normale. Une
énergie germinative élevée prouve que la semence est de bonne qualité, dotée dřune faculté
germinative élevée et capable de donner un nombre élevé de plants vigoureux et indemnes
de toutes infections. A titre dřexemple : Deux échantillons de pois chiche, de 100 grains
chacun, ont été mis en germination. Suite aux comptages journaliers des graines germées,
les résultats obtenus sont les suivants (Tableau 12).
Tableau 12. Ventilation des graines germées en fonction du temps.
Nombre de graines germées Faculté Energie
Echantillons er
1 Comptage 2ème Comptage germinative germinative
(après 5 jours) (après 8 jours) (%) (Plants/jour)
1 30 68 98 14,5
2 55 43 98 16,4
Calcul de l’énergie germinative :
Echantillon 1 = 30/5 + 68/8 = 6 + 8,5 = 14,5 Plants/jour
Echantillon 2 = 55/5 + 43/8 = 11 + 5,4 = 16,4 Plants/jour
Bien que les deux échantillons aient la même faculté germinative (98 %), il parait
que lřéchantillon 2 a une énergie germinative plus élevée (16,4 Plants/jour) que celle de
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3
Assolement : Cřest la division de lřexploitation, au cours dřune année de culture, en autant de parcelles ou Ŗsolesŗ quřil
ya de cultures principales dřespèces végétales différentes, telles que Fève, blé, pomme de terre
4
Rotation : Cřest lřordre de succession, dans le temps, des cultures principales dřespèces végétales différentes sur la
même sole.
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
rotation suivant lřalternance des familles telles que les céréales, les
protéagineuses, les crucifères, les composées, les oléagineuses…
rotation suivant les périodes de cultures notamment cultures de printemps ou bien
cultures dřhiver.
Une rotation des cultures consolidée par lřintroduction dřune légumineuse
alimentaire est lřun des plus importants moyens, à mettre en œuvre, pour diversifier les
produits agricoles et améliorer la production en quantité et en qualité. En fait, les
légumineuses alimentaires sont capables de fixer dřimportantes quantités dřazote
atmosphérique, de 50 à 100 kg/ha/an et même plus, et dřêtre une solution de choix pour
améliorer la fertilité du sol et résoudre les problèmes induits par, improprement dite, la
« fatigue du sol ».
Selon Mareike (2013), une rotation, suffisamment diversifiée et équilibrée, dans la
quelle les légumineuses représentent le tiers du cycle de la rotation avec les 2/3 des
légumineuses fourragères, favorise la fixation symbiotique de lřazote atmosphérique et
permet le maintien de la fertilité du sol, la croissance de plantes saines, la concurrence des
adventices et la réalisation de rendements élevés sans faire recours ni aux engrais chimique
ni aux produits phytosanitaires de synthèse.
La rotation des cultures a divers objectifs dont particulièrement :
la lutte contre les parasites et les maladies par la rupture de leurs cycles
biologiques. Cřest la meilleure solution pour diminuer le stock des bio-agresseurs ;
la correction des carences en éléments fertilisants par lřalternance des cultures
ayant des besoins minéraux spécifiques différents ;
le maintien de la propreté des terres agricoles à travers lřalternance des cultures
dřhiver et de printemps, des monocotylédones et dicotylédones, des plantes de couverture et
des plantes sarclées... et ce à fin de rompre le cycle biologique des adventices ;
lřamélioration de la vie microbienne dans la rhizosphère et la diversification des
microorganismes telluriques ;
la garantie dřune meilleure exploration des différents horizons du sol par
lřalternance des espèces à enracinement profond telles les légumineuses et des espèces à
enracinement traçant telles que les graminées ;
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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a b
Figure 26. Différents types de charrues; avec (a): Charrue à soc à traction animale,
(b): charrue à soc à traction mécanique et (c): charrue à disques à traction mécanique.
2.1.2.1.1. Objectifs du labour
Le labour a des objectifs multiples dont notamment :
améliorer la structure de la couche travaillée : La bande de terre découpée se
disloque lors de son retournement. Cřest ainsi que la porosité sřaccroit et le volume de terre
tassée par les passages répétés des engins agricoles et la culture précédente est augmenté.
Le labour favorise l'action du climat et des outils de reprise du sol et facilite lřédification du
lit de semis ;
enfouir et incorporer dans le sol les amendements minéraux et organiques, les
résidus de culture, les pesticides et les désherbants chimiques de prélevée ;
détruire et enfouir en profondeur, dans le sol, les adventices, les repousses et
les graines de mauvaises herbes ;
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
peu argileuse, le labour de printemps est privilégié. Il serait réalisé juste avant la
préparation du lit de semis.
2.1.2.1.3. Profondeur du labour
La profondeur du labour dépend de l'état dřhumidité dans le sol, des objectifs de
restructuration du sol, de la quantité de matière organique à enfouir et de la nature de la
culture à installer. Selon la profondeur de la zone travaillée, on pourrait distinguer :
le labour léger, de 10 à 15 cm de profondeur, est réalisé au printemps surtout
pour la reprise du labour ;
le labour superficiel, de 25 à 30 cm de profondeur, pour une culture à
enracinement traçant ;
le labour profond, de 35 à 40 cm de profondeur, est destiné pour une culture à
enracinement pivotant ;
le labour de défoncement, au-delà de 40 cm de profondeur, est réalisé surtout
pour les terres vierges à mettre en culture.
2.1.2.1.4. Qualité du labour
La qualité du labour dépend essentiellement du type de sol, de lřétat d'humidité du
sol (sol gorgé dřeau, ressuyé ou sec) et du type et du réglage du matériel utilisé. Un bon
labour, qui garantit une bonne fragmentation du sol, doit être réalisé sous des conditions
d'humidité optimales et variables selon les caractéristiques physico-chimiques du sol. Sous
des conditions dřhumidité excessive, les roues sřenfoncent dans le sol sous lřaction du
poids du tracteur. Elles occasionnent le tassement du sol et la formation d'une semelle de
labour qui entrave le développement des racines.
2.1.2.1.5. Inconvénients du labour
Bien que le labour soit doté de pas mal dřavantages, il présente de graves
inconvénients notamment :
créer une "semelle de labour " et générer une compaction surtout des sols lourds
et humides ;
enfouir la couche superficielle de terre fertile riche en complexe argilo-humique
et pourvue dřune activité biologique intense ;
éroder les sols légers sous lřaction des eaux de ruissellement et des vents
violents ;
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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Faux semis consiste à des reprises du labour 2 ou 3 semaines après le labour profond à lřaide dřun vibroculteur muni
dřun rouleau.
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être exécutés avec dřautres équipements animés par la prise de force du tracteur tels que la
houe rotative, la herse alternative, la herse rotative (Figure 28).
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2.1.2.2.3. Binage
Le binage est un travail superficiel du sol. Il peut être manuel à lřaide dřune
serfouette, une binette ou bien une sape sur et entre les rangs de cultures (Figure 29).
Comme il peut être mécanique, à lřaide dřune bineuse à traction animale ou mécanique
(Figure 30), entre les rangs des cultures sarclées semées en lignes suffisamment espacées.
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Le premier binage peut être effectué 20 jours après la levée. Dřautres binages et
sarclages doivent être effectués peu avant la floraison. En cas dřune densité de semis
élevée, il serait utile dřéviter les binages assez fréquents.
2.1.3. Inconvénients du travail conventionnel du sol
Richard (2009) a annoncé que la matière organique est un élément fondamental de
la stabilité et la fertilité des sols. Son niveau dans le sol est fortement corrélé au potentiel de
productions agricoles. Toutefois, le labour et le travail du sol réduisent le taux de la matière
organique dřautant plus rapidement que le climat est chaud.
A long terme, les outils de travail du sol peuvent être à lřorigine de processus érosifs
de grande ampleur qui ont pour conséquences une baisse continue de la matière organique
et une érosion éolienne et/ou hydraulique des sols occasionnée par une moindre infiltration
de lřeau et une diminution de lřagrégation des sols. Lřagriculture moderne, basée sur
lřintensification mal raisonnée des cultures, conduit à un déséquilibre dans le cadre dřune
exploitation minière des ressources naturelles et une régression continue de la production
agricole. Mrabet (2001) a remarqué quřavec le labour, les rendements du blé sont non
seulement extrêmement fluctuants d'une année à une autre, mais également fortement
réduits.
2.2. Travail du sol en agriculture de conservation
2.2.1. Définition de l’agriculture de conservation
El Gharras (2013), a indiqué que lřagriculture de conservation, inscrite dans le
système de lřagriculture durable, est une méthode de gestion des agro-écosystèmes. Elle
désigne lřensemble des pratiques agricoles qui visent la rentabilité et la durabilité des
activités agricoles et concourent à la protection de lřenvironnement. Elle est basée sur
lřamélioration des fonctions naturelles des écosystèmes et lřintensification de lřactivité
biologique dans le sol. La FAO lřa définie comme étant une agriculture qui repose sur une
forte réduction, voire une suppression du travail du sol, une couverture permanente des sols
et des successions culturales diversifiées (Schaller, 2013).
Lřagriculture de conservation a pour but lřamélioration soutenue de la productivité,
lřaugmentation des profits ainsi que de la sécurité alimentaire tout en préservant et en
améliorant les ressources et l'environnement.
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alimentaires qui peuvent être semées en ligne. Sur le plan agronomique, en plus des
objectifs recherchés par le labour, le travail en bandes a comme objectifs :
limiter le travail du sol afin de diminuer les coûts dřimplantation de la culture et
réduire la levée des adventices ;
localiser les engrais minéraux et organiques à lřendroit adéquat et au moment
opportun pour assurer à la culture la dose convenable. Au fil des années on aurait garanti
une économie en éléments fertilisants ;
faciliter lřécoulement des eaux pluviales de ruissellement et des eaux dřirrigation
vers la bande travaillée où les racines des plantes cultivées sont localisées ;
limiter lřérosion grâce à la couverture du sol par les résidus de culture ;
éliminer les obstacles défavorables au développement des racines dans la bande
travaillée ;
laisser le sol moins exposé aux intempéries grâce à la couverture par les résidus
de culture sur lřinter-rang ;
faciliter le réchauffement rapide de la bande travaillée au printemps pour
permettre un semis précoce, une germination et une levée de qualité optimale ;
conserver, ainsi, à la fois, les avantages agronomiques du semis direct et ceux du
semis conventionnel.
Le strip-tille pourrait être pratiqué à lřautomne sur les sols argileux et au printemps
sur les sols légers. La profondeur de travail dépend de lřétat de ressuyage du sol. Le travail
des sols non ressuyés risque de lisser le fond du profil. Un lissage, comparable à une
semelle de labour, est préjudiciable à lřexploration du sol par les racines.
2.2.6.2.3. Semis direct
2.2.6.2.3.1. Définition du semis direct
Billa et al., (2010) ont indiqué que le semis direct est défini par une absence totale
des opérations de travail du sol tels que le labour, le retournement, le décompactage et la
préparation du lit de semis. Les caractéristiques physiques du sol favorables au
développement des cultures, obtenues par lřaction du climat et de lřactivité biologique dans
le sol, sont préservées par un couvert végétal permanent mort ou vivant.
Mrabet (2001) a considéré quřil sřagit dřun système conservatoire de gestion des
sols et des cultures, dans lequel la semence est placée directement dans un sol non travaillé
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a b
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a
b
c d
Figure 38. Semis direct avec (a): Traction manuelle; (b): Traction animale; (c): Traction
mécanique sur couvert mort (Mrabet, 2014); (d): Traction mécanique sur couvert vivant
(Marchioni, 2008).
83
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
système est tributaire de lřintroduction de la rotation des cultures dans le temps et dans
lřespace.
2.2.6.2.3.4. Objectifs du semis direct
Le semis direct a pour objectifs de :
maintenir et améliorer la structure et la fertilité du sol ;
améliorer lřinfiltration et lřutilisation de lřeau dans le sol ;
optimiser les ressources naturelles et mieux gérer l'exploitation agricole ;
simplifier les façons culturales et réduire le coût de production des cultures ;
améliorer la productivité des systèmes culturaux ;
2.2.6.2.3.5. Techniques du semis direct
Avant dřinstaller une culture en semis direct, il serait utile de corriger les problèmes
de compacité du sol, la semelle de labour et les obstacles rocheux. Lřutilisation de
décompacteur ou sous-soleuse à dents en forme de « pattes dřoie » parait efficace. Le semis
direct pourrait être exécuté selon trois techniques à savoir :
sans travail du sol ;
travail du sol en bandes ou Strip-Till avant le semis.
travail du sol lors du semis avec combinaison dřun matériel de travail en bandes
et du semoir ;
Le choix de lřune ou lřautre de ces techniques dépend du type de culture à installer,
du type et de la quantité des résidus de culture, de la texture du sol et de son état hydrique
(FAO, 2011).
2.2.6.2.3.6. Avantages du semis direct
Le semis direct, lřune des composantes de lřagriculture de conservation, a comme
avantages :
la simplification des façons culturales ;
la possibilité de réalisation sur tous les types de sols
lřéconomie en temps dřinstallation de la culture.
la stabilité du rendement même sur les sols dégradés ;
la fourniture dřune production économique et de bonne qualité,
la préservation de la faune, la flore et les auxiliaires dans le sol ;
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
3. Fertilisation
3.1. Principes de la fertilisation
La fertilisation a pour objectif principal l'entretien de la fertilité du sol à fin de
satisfaire les besoins des cultures en éléments nutritifs. Ses principes sont issus de trois lois
fondamentales à savoir :
3.1.1. Loi des restitutions au sol des éléments prélevés
Elle consiste à éviter lřépuisement des sols par la compensation des éléments
minéraux exportés par les plantes. Cependant, cette règle est insuffisante pour trois
raisons :
Certains sols sont naturellement pauvres en un ou plusieurs éléments nutritifs.
Pour devenir productifs ils doivent être enrichis en éléments fertilisants.
Certains sols sont soumis à lřérosion éolienne ou hydraulique. Dřautres, surtout
les sols légers, sont exposés au lessivage des éléments fertilisants. Ils perdent leur fertilité et
deviennent incultes.
Durant certaines phases de croissance du cycle végétatif, les besoins des plantes
en éléments fertilisants, dits « besoins instantanés », sont intenses. Alors que les réserves
mobilisables en ces éléments sont insuffisantes. Les plantes montrent des symptômes de
carence.
3.1.2. Loi des rendements moins que proportionnels
Généralement les rendements nřenregistrent pas une augmentation proportionnelle
aux doses croissantes de lřun ou de lřautre élément fertilisant fournis à la culture. Au fur
et à mesure que les quantités dřengrais apportées sřélèvent, lřaugmentation des
rendements obtenus est de plus en plus faible. La dose maximale en élément fertilisants
nřest pas forcément rentable sur le plan économique. En dřautres termes, la dose optimale
de fertilisation doit tenir compte du rythme dřabsorption des éléments fertilisants, de la
capacité dřéchange du sol et de la dynamique des éléments nutritifs dans le sol.
3.1.3. Loi du minimum
La loi de Liebig stipule que le déficit dřun élément assimilable dans le sol limite
lřefficacité dřautres éléments fertilisants et occasionne une diminution du rendement de la
culture. Bien que les éléments fertilisants majeurs, en lřoccurrence lřazote, le phosphore
et la potasse, soient présents en quantités suffisantes, le manque de nřimporte quel
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
oligoélément peut jouer le rôle de facteur limitant. En conséquence, tous les éléments
fertilisants doivent être présents dans le sol en équilibres spécifiques pour chaque culture.
3.2. Fertilisation de fond en culture conventionnelle
Les légumineuses à alimentaires sont réputées comme espèces amélioratrices de la
fertilité du sol. En revanche, ce dernier est un milieu vivant dans lequel interagissent une
multitude de facteurs biotiques et abiotiques. La matière organique ainsi que les éléments
fertilisants sont assujettis à la minéralisation, lřabsorption par les cultures et au lessivage
surtout sous lřaction des pluies torrentielles de lřautomne. En conséquence, avant
dřappliquer toute fertilisation organique et/ou minérale, il serait utile de déterminer le
niveau de fertilité du sol grâce à des analyses physico-chimiques.
3.2.1. Fertilisation organique
Bien que les légumineuses alimentaires soient fixatrices de l'azote atmosphérique,
une fertilisation organique est nécessaire pour la culture. Des travaux de recherche ont
montré que la fertilisation organique permet de :
éviter le durcissement, faciliter la cuisson et améliorer les qualités
organoleptiques des graines de légumineuses alimentaires récoltées ;
stimuler la croissance des plantes en mobilisant les nutriments dans le sol pour
les libérer par la suite à un rythme plus lent et plus régulier que celui des engrais minéraux ;
augmenter la productivité de lřeau pluviale ;
développer la masse racinaire qui améliore la structure du sol, augmente sa
capacité de rétention et lřenrichit en matière organique ;
réduire la tension hydrique temporaire dans les plantes ;
fixer la couche arable du sol et prévenir lřérosion des éléments fertilisants ;
éviter les fluctuations des rendements suite à lřapplication des engrais minéraux.
Les sols humifères, dont la teneur en humus est de lřordre de 3 à 4 %, renferment
jusquřà 5 tonnes/ha dřazote total lié à la matière organique. Une quantité de 2 à 3 % dřazote
lié est minéralisée chaque année. La vitesse de minéralisation de la matière organique est
tributaire de la température, du rapport C/N dans le sol, de lřaération du sol, de sa teneur en
eau et de son pH.
Le type du sol est un facteur déterminant pour la minéralisation de la matière
organique. Les sols légers minéralisent rapidement et sont sensibles au lessivage des
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
éléments fertilisants occasionné par les pluies automnales. Par contre, les sols lourds,
argileux ou limoneux, particulièrement difficiles à travailler, se réchauffent et minéralisent
plus lentement. Il serait utile de travailler les sols légers de manière superficielle et moins
fréquente. Alors que les sols lourds doivent être travaillés plus fréquemment de sorte que la
libération de lřazote coïncide avec le moment où les cultures subséquentes en ont besoin
(Mareike, 2013).
La fertilisation organique pourrait être composée de matières organiques végétales
telles que le compost des résidus de cultures, de lisiers bovins et/ou ovins, dřengrais vert,
de légumineuses fourragères et des déjections animales. Les engrais organiques peuvent
être aussi sous la forme de liquide fabriqué et fermenté dans lřexploitation (Mareike, 2013 ;
Burpee, et al., 2015).
Burpee et al. (2015) ont énoncé quřune combinaison dřune fertilisation organique
de lřordre de 20 à 25 tonnes/ha avec un complément dřengrais minéral a permis de donner
une production de bonne qualité, rentable sur le plan économique et de préserver la fertilité
du sol et la productivité de lřeau dřirrigation.
3.2.2. Fertilisation minérale
Pour activer la fixation symbiotique de lřazote atmosphérique, en plus des éléments
majeurs (N, P, K), les légumineuses alimentaires sont exigeantes en oligo-éléments tels que
le molybdène, le bore et le cobalt. Ces derniers peuvent être restitués au sol suite à la
fertilisation organique ou lřincorporation des résidus de cultures. Comme ils peuvent être
apportés en quantités variables selon les besoins de la culture dans lřeau dřirrigation.
3.2.2.1. Potasse
Les légumineuses alimentaires sont exigeantes en potassium « K ». Ce dernier
active la circulation de la sève brute vers les feuilles et celle des assimilas vers les racines
pour la nutrition du Rhizobium. Il favorise la floraison, lřaccumulation des réserves dans les
graines et le développement des fruits. Il a également une action de renforcement de la
rigidité des tissus de la plante, la résistance aux maladies et au froid et la réduction
lřévapotranspiration. Selon le type de sol et sa richesse en élément « K », on préconise un
apport de 180 à 200 U/ha de sulfate de potassium 48 %.
88
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
3.2.2.2. Phosphate
Les légumineuses répondent bien à la fertilisation phosphatée. Elles établissent une
relation symbiotique avec les mycorhizes et les bactéries Rhizobiennes qui favorisent leur
nutrition en phosphore. Cet élément minéral joue un rôle déterminant dans la synthèse de
lřATP (Adénosine Triphosphate) qui fournit lřénergie nécessaire pour la fixation de lřazote
atmosphérique.
Le phosphore renforce la résistance des plantes, contribue à la croissance et au
développement des racines, améliore la fructification et la mise à graine. Des recherches
menées par lřICARDA (International Center for Agricultural Research in the Dry Areas)
ont montré que le niveau critique du phosphore assimilable pour les différentes espèces de
légumineuses varie de 5 à 8 ppm. Il est de 6 ppm pour le pois, 5 à 8 ppm pour le pois
chiche et la lentille et 7 ppm pour la fève. Suite à lřanalyse de la fertilisation phosphatée
dans le sol, il est à conclure que :
- si le niveau du phosphore assimilable est supérieur ou égal au niveau critique,
lřapport dřengrais phosphaté est inutile.
- sřil est compris entre le niveau critique et 3 ppm, il est conseillé dřapporter, avant
le semis, 50 kg/ha de DAP (Diamonium phosphate, titrant 18 % N et 46 % P2O5).
- sřil est inférieur à 3 ppm, il serait utile dřapporter 100 à 120 kg/ha de DAP.
En outre, lřapport du DAP au semis, comme engrais de fond, permet de satisfaire les
besoins de la culture en azote au démarrage de la culture avant la formation des nodules.
Le super phosphate triple, TSP ou super 45 %, est obtenu en attaquant le phosphate
naturel par lřacide phosphorique. Il est plus concentré en phosphore, moins riche en
calcium et ne contient presque pas de soufre. Cependant, le super phosphate simple, SSP ou
super 16 %, est obtenu par lřattaque du phosphate naturel par lřacide sulfurique. Il est peu
concentré en phosphore mais il est riche en calcium et en soufre. Il a lřavantage dřêtre sous
la forme pulvérulente et facilement utilisable par les plantes. Il pourrait être fourni, à la
dose de 400 kg/ha, au cours des travaux de reprise du sol.
3.3. Fertilisation d’entretien
Lřazote « N » est un élément majeur pour la fertilisation des végétaux. Il est prélevé
- +
dans le sol sous la forme soit nitrique (NO3 ) soit ammoniacal (NO4 ). Il joue plusieurs
rôles dans le développement de la plante. Il représente le moteur de la croissance végétale
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90
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Les doses dřengrais sont ainsi de : 89,6 (≈ 90) kg/ha ou ≈ 2 sacs dřazote ; 200 kg/ha
ou ≈ 4 sacs de superphosphate 45% ; 250 kg/ha ou ≈ 5 sacs de sulfate de potasse.
La fumure de fond de cette culture dřharicot est composée de : 3,5 Sacs/ha de DAP ;
0,5 Sacs/ha de P2O5 et de 5 Sacs/ha de K2SO4
4. Semis conventionnel
4.1. Choix variétal
Le choix variétal, est un facteur déterminant pour la réussite dřune culture de
légumineuses alimentaires. Il est défini en fonction des caractéristiques bioclimatiques de la
région de culture à savoir la nature du sol, le photopériodisme, les températures minimales
et maximales, la période et la durée du gel sřil y a lieu, les jours de siroco, lřimportance et
les fréquences des précipitations, les maladies endémiques et les particularités intrinsèques
du matériel végétal, singulièrement, la productivité, les qualités commerciales et
organoleptiques…
Le choix variétal émane de lřobjectif primordial défini par un rendement optimum,
un coût à la production avantageux et compétitif, le besoin du marché et les exigences du
consommateur. Pour concilier ces critères, un compromis doit être établi entre la précocité
et la tolérance et/ou la résistance aux stress biotiques et abiotiques.
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Lřutilisation des semences sélectionnées est parmi les facteurs fondamentaux dřune
production élevée en quantité et en qualité et résultant des progrès spectaculaires de
lřagriculture moderne. Dans le cas des légumineux alimentaires, le choix variétal revêt une
importance considérable. Selon IAV Hassan II et al., (2016), la variété doit avoir comme
caractéristiques :
un développement végétatif précoce et vigoureux qui permet une meilleure
couverture du sol et la concurrence des plantes adventices ;
des ramifications primaires et secondaires assez épaisses et équilibrées conférant
à la plante un port dressé ou semi-étalé et une résistance à la verse surtout pour la fève ;
un système racinaire profond, de lřordre de 50 cm, avec une nodulation bien
répartie sur une profondeur de 10 à 12 cm ;
une floraison synchrone, de courte durée et indifférente au photopériodisme
particulièrement pour la lentille et le pois chiche ;
une auto-fertilité élevée, une chute des fleurs réduite ;
un nombre élevé de gousses par inflorescence et de graines par gousse ;
une maturité synchrone et des gousses indéhiscentes particulièrement pour la
lentille et le petit pois ;
une tolérance et/ou résistance aux stress abiotiques notamment le stress hydrique
et la sécheresse intermittente ou terminale et aux stress biotiques entre autres les maladies
et les attaques parasitaires ;
une bonne qualité culinaire et organoleptique.
En Tunisie, le programme national dřamélioration génétique des légumineuses
alimentaires a débuté vers les années 80 à lřInstitut National de la Recherche Agronomique
de Tunisie (INRAT). Depuis cette date, des efforts considérables ont été déployés dans les
divers instituts et centres de recherche, en particulier à lřINRAT et au Centre Régional des
Recherches en Grandes Cultures de Béja (CRRGC) dans le but de sélectionner de nouvelles
variétés à haut rendement et résistantes ou tolérantes aux principaux biotiques et abiotiques.
Ces recherches ont permis dřinscrire 20 variétés dans le catalogue officiel des obtentions
végétales dont certaines sont cultivées à grande échelle (Tableau 17) (IRESA, 2014).
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Dřautres variétés ont été proposées pour inscription dans le catalogue officiel des
obtentions végétales (Tableau 18) (IRESA, 2014).
Tableau 18. Variétés de légumineuses alimentaires proposées pour lřinscription au
catalogue officiel des obtentions végétales (IRESA, 2014).
Espèce Variété Date d’Inscription
Pois chiche Rebha Proposé pour lřinscription en 2013
Bader En cours dřinscription
Fèverole Chourouk Proposé pour lřinscription en 2012
Ebba Proposée pour lřinscription en 2013
Lentille
Boulifa Inscrite en 2013
4.2. Analyse des semences
Avant le semis, lřanalyse des semences a comme objectifs :
lřidentification des maladies et des insectes, susceptibles de se développer sur les
futures cultures à partir des semences, permet de prévoir les prédispositions à entreprendre
et les produits de traitements spécifiques pour assurer une production élevée et de bonne
qualité ;
éviter lřutilisation des semences infectées par certaines maladies endémiques ou
des ravageurs tels que les nématodes.
évaluer la proportion des semences cassées ou attaquées par des insectes tels que
les bruches, les sitones ou autres, pour pouvoir augmenter la dose du semis et remédier au
risque dřun faible peuplement à lřhectare ;
déterminer les espèces de mauvaises herbes et leur importance dans le lot de
semence pour agir au moment opportun avec des moyens appropriés. Certaines plantes
parasites, dont la propagation est rapide et étendue, telles que la cuscute et lřorobanche sont
difficiles à combattre.
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6
Valeur agronomique = Faculté germinative * Pureté spécifique
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plantes en eau, en éléments nutritifs et en lumière. Comme elles peuvent être des hôtes
secondaires de différentes maladies et des ravageurs.
5.2. Techniques de contrôle des mauvaises herbes
La lutte contre les mauvaises herbes peut être réalisée par deux vois : les techniques
culturales et les désherbants chimiques.
5.2.1. Techniques culturales
La prévention représente la première étape de la stratégie de lutte contre les
mauvaises herbes moyennant des techniques culturales dont les plus importantes sont :
la rotation des cultures est la technique culturale la plus avantageuse qui intègre
des cultures nettoyantes et compétitives envers les mauvaises herbes. Elle permet de
rompre le cycle biologique des adventices et des agents infectieux. De nature, les
légumineuses à graines sont dites cultures sarclées.
lřutilisation des semences sélectionnées de bonnes qualités agronomiques,
caractérisées par une levée rapide et homogène et concurrentes des mauvaises herbes.
la pratique de la jachère travaillée durant lřété.
le désherbage manuel, sur et entre les lignes de semis, à lřaide dřune serfouette,
une binette ou bien une sape, reste une pratique culturale très répandue chez les agriculteurs
malgré son coût élevé. Il permet dřéviter les pertes de rendement en raison de la faible
compétitivité des légumineuses alimentaires, surtout au stade juvénile des plantes. Parfois,
lřarrachage manuel des mauvaises herbes sur la ligne de semis est précédé par un passage
de la bineuse entre les rangs.
en plus de la destruction des mauvaises herbes, le désherbage mécanique
présente des avantages agronomiques, notamment, lřaération du sol autour des plantes, la
rupture de la remontée capillaire, la réduction de lřévaporation au niveau du sol, la
destruction de la croûte de battance, la relance de la minéralisation de la matière organique,
le nivellement du sol, l'amélioration de la porosité et la limitation des pertes en eau par
ruissellement.
Le désherbage mécanique est réservé surtout pour le travail des interlignes. Il est
réalisé avec différents types de bineuses dont les plus utilisées sont la bineuse à socs et la
bineuse à étoiles (Figure 40).
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Herse étrille
Houe rotative
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Tableau 20. Spécialités commerciales pour le désherbage chimique des légumineuses à graines
(IAV Hassan II et al., 2016).
Nom Matière (s) Teneur
Dose PC* Plante parasite Stade d’application
Commercial Active(s) (g/l)
Post-émergence
Fusilade Super Fluazifop - P - Butyl 125 1 et 2,5 l/ha
Prélevée Stade 5 feuilles
Illoxan 36 CE Diclofop-méthyl 360 3 l/ha Post-levée
Gallant super Haloxyfop 104 0,5 l/ha
Avadex Trialate 40 % 3,5 l/ha Graminées Au stade tallage
Treflan Trifuraline 480 g/l 1,5 à 2 l/ha
Agrimazine ou
Simazine 1,5 l/ha
Gesatop Pré semis - Post levée**
Igran Terbutryne 500 g/l 4 l/ha
Fusilade Fluazifop-butyl 2 l/ha
Mono-
Fusilade super Fluazifop-butyl 1,5 l/ha En prélevée***
cotylédones
Focus Cycloxydime 2 l/ha
Prowl Graminées et dicotylédones en
Pendiméthaline 300 - 455 2,8 - 4 l/ha
300/Herbadox prélevée
Centaure
Cible
Glyphosate -sel
Clinic
d'isopropylamine 360 167 cc/ha
Glyster Orobanche**** -
(IPA)
Round Up
Sikosto 360 SL
Ouragan Sulfosate 130 cc/ha
*PC (Paste Concentrate) : Préparation solide à appliquer comme gel ou pâte après la dilution avec de l'eau ;
** Recommandé sur pois chiche ;
*** peuvent être en association avec Lentagran et Basagran ;
****Généralement, pour lutter contre lřorobanche, il faudrait traiter au début de la floraison deux fois dans lřespace
de 15 jours.
Sur la culture de la lentille, on peut utiliser la moitié des doses préconisées sur la culture de fève.
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proportionnel au pH du sol. Alors que la farine dřos (2-11-0) a un effet plus rapide que
celui du phosphate de roche.
Dřaprès Weill et Duval, (2009), les roches broyées et les cendres représentent
une importante source du potassium. Ces engrais sont classés en fonction de la rapidité
de leur action. On pourrait distinguer :
des engrais à action rapide, une à deux semaines après lřapplication, tels que
le sulfate de potassium (0-0-50) ; le sulfate de potassium et de magnésium (0-0-22 et 11
% Mg) ; le Muriate (ou chlorure de potasse) (0-0-60) ;
des engrais à action lente tels que le Basalte (0-0-4 et 3 % Mg, 3 % Ca, 5 %
Fe et 59 % Silice) ; le Mica (0-0-10 et 20 % Mg) ; le Glauconite (0-0-7) ;
Dřautres produits fertilisants composés, dont lřapplication pourrait être
mécanisée, sont fabriqués à partir dřun mélange de fumier sous la forme de :
granulés à base de fumier de volaille hygiénisé et enrichis en azote, en
phosphore, en potassium (4-4-2),
farines de plume, dřos, de crevette ou de crabe qui ont un pourcentage
élevé dřazote, de sulfate de potassium et de magnésium (Sul-Po-Mag). A titre indicatif
on pourrait énumérer les formules suivantes : (9-0-3) ; (7-3-2) ; (7-2-2) ; (7-5-1).
poudre de sang riche en phosphate de roche, en sulfate de potassium et
en magnésium ;
le guano, excréments dřoiseaux, est riche en azote et en phosphore dont
la composition est de 3 à 10 % N et 3 à 10 % P (Weill et Duval, 2009).
7.5. Maîtrise des adventices
La forte pression des adventices conjuguée à la rareté de la main dřœuvre
agricole spécialisée nécessaire pour lřéclaircissage et le désherbage manuel représentent
un problème et une charge de plus en plus élevée en agriculture biologique. Certaines
solutions peuvent être envisagées, particulièrement :
lřintroduction de la mécanisation, principalement la herse étrille ou bien la
houe rotative, permet dřassurer un travail superficiel du sol sur le rang et entre les rangs
et de limiter la charge de la main dřœuvre manuelle ;
lřentretien de la culture avec des outils adaptés au type du sol, au type de
culture dřhiver ou de printemps, au stade de développement des adventices et aux
conditions météorologiques ;
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la pratique du faux semis est très efficace pour faire germer les mauvaises
herbes et les détruire par la suite. Son objectif est de limiter la concurrence des
adventices au démarrage de la culture en réduisant le stock de graines présentes dans le
sol.
le retard de la date de semis.
7.6. Maîtrise de l’état sanitaire des cultures
La prolifération des maladies et des ravageurs est due à la monoculture,
lřabsence de rotation raisonnée, le manque dřauxiliaires et des biotopes favorables pour
la lutte biologique. En agriculture biologique, la lutte contre les agresseurs biotiques
repose sur des méthodes préventives et curatives qui nécessitent une bonne
connaissance des cultures, de la biologie du ravageur et du stade de développement de
lřinfection. Certaines dispositions sont à envisager :
la rotation diversifiée et longue de 3 à 8 ans, par lřintroduction des cultures
dérobées et des engrais verts, permet de rompre le cycle biologique des maladies, des
insectes et des mauvaises herbes et de diminuer leur pression sur les cultures ;
le choix de variétés sélectionnées résistantes ou tolérantes est un moyen de
lutte préventive et efficace contre les différentes maladies cryptogamiques et virales et
les insectes ;
lřapplication de mesures prophylactiques telles que lřaération des cultures
denses par la taille et lřéclaircissage manuel, lřélimination des plantes hôtes des
champignons et des insectes ;
le choix de variétés à port érigé et résistantes à la verse permet dřéviter le
développement des agents pathogènes ;
le contrôle systématique de la pullulation des insectes et des maladies virales
suspectés ;
la préservation des auxiliaires par la mise en place des haies qui constituent
des brise-vents et des refuges pour les insectes en tant que faunes auxiliaires. La
diversité des espèces végétales permettrait dřétaler la période de floraison et dřattirer
une large gamme dřinsectes. Néanmoins, ces haies doivent être régulièrement
entretenues pour rester toujours efficaces.
lřutilisation des prédateurs naturels des parasites des cultures, tel que
lřintroduction de Phytoseiulus persimilis qui est un acarien prédateur polyphage. Il joue
un rôle très important dans la régulation des acariens phytophages et dřautres insectes
potentiellement préjudiciables aux cultures tels que le thrips, les cochenilles, les
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a b
Dřautres espèces attaquent une gamme dřhôtes notamment les fabacées, les
solanacées, les astéracées, les brassicacées et autres. Cette gamme dřhôtes est assez
large du fait particulièrement de la diversité génétique de lřOrobanche qui résulte de la
pollinisation entomophile8 et de lřexistence des races physiologiques au sein de chaque
espèce.
7
Holoparasite : parasite stricte ou obligatoire
8 Entomophile : se dit de la pollinisation croisée réalisée par lřintermédiaire des insectes. La plante est allogame.
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Figure 44. Orobanche crenata sur des cultures de pois (a) et de fève (b).
Ce pathogène peut occasionner des pertes de rendements élevées allant jusquřà
90 %. Toutefois, dans les parcelles fortement infestées, il peut entraîner la destruction
totale des cultures (Kharrat et al., 1991).
Lřorobanche est une plante charnue, à feuilles réduites et des bractées. Les fleurs
sont en grappes terminales simples ou composées (Figure 45). Le calice, de 4 à 5 mm de
diamètre, est souvent réduit à deux lobes. Les sépales latéraux sont plus ou moins
divisés. La corolle est tubulaire bilabiée, de 10 à 30 mm de diamètre et de couleurs
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la hampe florale se forme et accuse une croissance rapide pour atteindre une
hauteur de 0,3 à 0,6 m en quelques jours. La floraison est suivie par la fructification puis
le dessèchement des graines contenues dans les capsules.
Au stade de maturité, les capsules sřouvrent pour libérer les graines
d'orobanche qui se répandent à la surface du sol au pied de la tige.
Selon les conditions du milieu, la phase souterraine de lřorobanche peut durer
de 30 à 100 jours. Alors que le cycle biologique entier, depuis la germination jusquřà la
production des grains murs, se déroule en 3 à 7 mois.
1.2. Cuscute
La cuscute, appartenant à la famille des volubilis, est une plante holoparasite très
invasive et non chlorophyllienne. Les botanistes ont reconnu plus de 170 espèces de
cuscute y compris Cuscuta europaea. Quelques-unes, telles que celles du trèfle et du
lin, sont spécifiques. Mais en l'absence de leur hôte préféré ces mêmes cuscutes
parasitent d'autres plantes hôtes. Par contre, d'autres espèces attaquent presque toutes les
espèces végétales qui les entourent. Néanmoins, la plupart des légumineuses, et
particulièrement la luzerne, sont sensibles à la cuscute.
La cuscute développe une masse de tiges filiformes volubiles entremêlés et
colorés en rouge, jaune, orangé ou presque en blanc. Ces tiges couvrent souvent,
presque totalement la végétation dřune nappe de fils inextricables (Figure 48).
Les tiges filiformes forment un réseau très ramifié et enchevêtré (Figure 49)
autour des tiges des plantes hôtes.
112
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Suite au contact avec la plante hôte, les tiges filiformes implantent des suçoirs
ou haustorias dans les vaisseaux conducteurs des tiges et non pas dans les feuilles pour
pouvoir prélever leurs nutriments (Figure 50).
Figure 51. Cuscute fleurie avec des fleurs groupées glomérules rondes et denses.
Chaque fleur donne naissance à un fruit sec en forme de capsule ou gousse ronde
contenant jusqu'à quatre petites graines, rondes et brunâtres, de 2 mm de long
(Figure 52).
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instruments et les machines agricoles peuvent faire propager des fragments de tiges
et/ou des graines de cuscute et infecter de nouvelles parcelles indemnes. Les graines et
même les fragments de tiges emportés, sur de grandes distances, avec de la terre par
lřeau de surface, l'eau des crues et le vent peuvent aussi être une source d'invasion de la
cuscute.
Figure 53. Tiges de cuscute qui sřenroulent sur elles mêmes et sřauto-parasitent
(https ://www.zoom-nature.fr/cuscutes-des-parasites-hors-normes/).
1.3. Stratégies de lutte contre les plantes parasites
Afin de réhabiliter et développer dřavantage les cultures de légumineuses
alimentaires dans les systèmes de production, plusieurs méthodes de lutte contre les
plantes parasites, surtout lřorobanche et la cuscute, ont été adoptées. Néanmoins aucune
dřelles ne sřest montrée, à elle seule, très efficace, économique et facile à mettre en
œuvre. Toutefois, une lutte intégrée appuyée par une multitude de pratiques culturales, à
la portée des agriculteurs, pourrait donner des résultats économiques rentables. Parmi
ces techniques, il serait utile de signaler :
utiliser des semences certifiées, garanties totalement dépourvues des graines
de plantes parasites
ne plus cultiver de plantes hôtes dans les parcelles infestées par lřorobanche
et la cuscute pendant un période plus ou moins longue ;
lorsque lřinvasion des plantes parasites est récente et lřinfestation est faible,
éradiquer et brûler les organes végétatifs et reproducteurs avant la formation et la
maturité des graines ;
veiller à la propreté des machines et des outils agricoles au cours des façons
culturales et de la récolte.
éviter le retour dřune légumineuse sur les parcelles contaminées pendant au
moins une période de 5 ans.
introduire dans la rotation des plantes pièges ou faux hôtes, en lřoccurrence
certaines légumineuses fourragères telles que la vesce et la gesse, le lin, la coriandre, le
trèfle, le lin ou autres, qui provoquent la germination des semences dřorobanche sans
115
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
toutefois permettre leur développement. Cette technique permet réduire dřune façon
significative le stock de semences dřorobanche ;
en cas de présence dřun foyer de cuscute, épandre de la paille sur la zone
contaminée et la brûler sur un périmètre élargi de la zone suspectée avoir reçu des
graines de cuscute.
cultiver des variétés résistantes contre les plantes parasites est une solution
potentiellement envisageable et représente un moyen de lutte performant (Figure 54). Le
cultivar de fève « Giza 402 », sélectionné en Egypte sřest montré résistant à O. crenata.
Les études génétiques de la résistance à ce parasite sur la fève montrent quřil sřagit
dřune résistance polygénique avec des effets additifs importants ;
Sensible Résistant
Sensible Résistant
Figure 54. Cultivars de fève et de petit pois sensibles (à gauche) et résistants (à droite) à
lřOrobanche crenata.
les espèces adaptées aux stress salin et hydriques sřavèrent assez résistantes
à lřorobanche ;
une fertilisation azotée et potassique élevée semblent réduire de 33 à 50 %
lřinfection par lřorobanche ;
le labour profond semble enfouir les graines dřorobanche et de cuscute et
inhiber leur germination ;
la solarisation, comme technique de traitement du sol, semble réduire
fortement la masse des graines des plantes parasites ;
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Les plants infectés survivants sont caractérisés par une pourriture et une
altération de la couleur du système racinaire (Figure 56), un rabougrissement et un
flétrissement de la biomasse aérienne.
118
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.
Figure 59. Teinte brun rougeâtre des vaisseaux conducteurs du haricot
bouchés par le mycélium du Fusarium solani.
Des racines adventives peuvent se développer au-dessus de la zone endommagée
de la racine principale pour assurer la croissance des plantes infectées. Les infections
tardives entraînent le rabougrissement des plants sans les faire dépérir.
Sous des conditions humides, Fusarium solani produit des masses de spores
roses à la base des tiges infectées. Couramment, les hyphes pénètrent par les stomates à
travers la cuticule de l'épicotyle et de l'hypocotyle. Ils produisent des macroconidies
fusiformes, des microconidies de forme cylindriques ou ovales et des chlamydospores
globuleuses. Les microconidies sont portées sur de longs conidiophores qui se terminent
par des phialides solitaires, cylindriques ou pointues. Les chlamydospores intercalaires
sont portées sur de courtes ramifications latérales (Richard et Boivin, 1994).
2.1.2. Rhizoctonia solani
Rhizoctonia solani, (forme téléomorphe : Thanatephorus cucumeris (AB. Frank)
Donk), engendre la pourriture des racines. Il occasionne des symptômes similaires à
ceux du Fusarium solani. Seulement, il se distingue de ce dernier par la formation de
lésions déprimées, de couleur brun rougeâtre ou rouge brique, sur la tige et la racine
principale. Ces lésions peuvent encercler complètement la tige et déclencher le
119
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rabougrissement et/ou la mort des plants. Le plus souvent, elles sont près de la surface
du sol et ne sont visibles quřaprès l'arrachage des plants.
Lřinoculum primaire du Rhizoctonia solani est disséminé par le vent, la pluie,
l'eau d'irrigation et les machines agricoles. Il survit, sous la forme de sclérotes et de
mycélium à parois épaisses, dans le sol sur les débris végétaux et les résidus de cultures.
Selon Richard et
Boivin, (1994), les sols contaminés demeurent infectés dřune façon permanente. Les
semences infectées comportent le champignon pathogène à lřintérieur et sur les
téguments.
Suite à la contamination, le mycélium pénètre directement dans les tissus du
collet à travers la cuticule par les blessures et/ou les stomates. Il produit, dans le cortex,
des lésions de couleur brun rougeâtre allongées et déprimées qui apparaissent sur
lřhypocotyle et les racines. Au fur et à mesure que les lésions s'étendent, elles se
rejoignent pour encercler lřhypocotyle. Les lésions âgées, de couleur brunâtre, sont
rudes et sèches et s'étendent dans la moelle (Figure 60).
De petits sclérotes bruns ou noirs peuvent se former au niveau des lésions à
l'intérieur et parfois à la surface des tiges. Les infections graves provoquent la fonte du
semis, le rabougrissement et/ou à la mort des plantes âgées. La sévérité de lřinfection
varie selon la souche, la sensibilité variétale et lřâge de la plante. Les jeunes plantes sont
plus sensibles à l'infection que les plantes âgées.
a b
Figure 60. Plants infectés par Rhizoctonia solani avec (a): Stade primaire;
(b): Stade avancé.
Cette maladie est particulièrement redoutable dans les sols humides, froids,
riches en matière organique et non travaillés. Richard et Boivin, (1994) ont indiqué que
les basses températures favorisent le développement de lřinfection et ralentissent la
vitesse de croissance des plantes. La température optimale du sol favorable pour son
développement diffère selon la souche et varie de 15 à 27 °C.
120
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
2.1.3. Pythium
Le Pythium appartient à lřordre des Pythiales et à la famille des Pythiacées. Il
comprend de nombreuses espèces notamment Pythium ultimum, P. irregulare,
P. paroecandrum, P. myriotylum et P. aphanidermatum, Il occasionne des lésions
molles dřapparence huileuse au départ qui deviennent avec le temps, nécrotiques et
spongieuses. Elles s'étendent des racines vers l'hypocotyle pour atteindre parfois l'apex
de la tige des plantules. La pourriture occasionnée par Pythium spp. est identifiable par
la formation de lésions caractéristiques brunes et humides à la base de la racine
principale. Ces lésions progressent le long de la racine et de la tige et s'étendent jusqu'à
2 à 3 cm au-dessus de la surface du sol (Figure 61).
Saines Infectées
Figure 61. Racines de plants de soja saines et racines infectées par Pythium spp.
(Zitnick Anderson et al., 2014).
Souvent, l'infection entraîne le dépérissement des plants et une réduction de la
densité de peuplement de la culture. Même sřils ne sont pas dépéris, les plants âgés
infectés sont rabougris. Suite à la rupture du système racinaire, ils sont mal ancrés dans
le sol et semblent flétris (Figure 62).
121
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
donne naissance à des hyphes et des sporanges, qui à leur tour, produisent des zoospores
nageantes. Ces dernières, attirées par les exsudats racinaires, pénètrent dans les poils
absorbants. Après la levée, les plantules infectées se fanent et meurent dès les premières
semaines de leur croissance. Il en résulte une fonte du semis et une réduction de la
densité de plantation. Fréquemment, les lésions, traduites par une pourriture molle
brune, se développent sur les plants survivants et s'étendent des racines vers
l'hypocotyle pour atteindre parfois l'apex de la tige. Les plants atteints sont rabougris,
entrent en sénescence précoce et ont une productivité limitée.
La maladie est aussi grave que le sol est humide et non drainé. Les basses
températures, T ≤ 20 °C, favorisent le développement du P. ultimum, P. irregulare et
P. paroecandrum, alors que les températures élevées, T ≈ 25 à 30 °C, sont propices pour
le développement du P. myriotylum et P. aphanidermatum. (Richard et Boivin, 1994.)
2.1.4. Pourriture noire
La pourriture noire des racines, occasionnée par Chalara basicola dont la forme
spéciale est Thielaviopsis basicola, est une maladie grave post récolte. Elle affecte
sporadiquement une gamme d'hôtes très étendue particulièrement les cultures
légumières de légumineuses, de solanacées, de cucurbitacées et ornementales (Richard
et Boivin, 1994). Elle est caractérisée par la formation de lésions ovales sur les tissus de
la racine principale et des racines latérales. Ces lésions sont de couleur rouge-pourpres
qui tend du gris foncé vers le noir (Figure 63).
Figure 63. Pourriture noire occasionnée par Chalara basicola (MAAARO, 2009)
Sous des conditions favorables, les lésions fusionnent pour former de grandes
zones foncées sur les racines et les tiges qui noircissent. Les lésions profondes peuvent
occasionner lřarrêt de croissance, le fanage des feuilles, la défoliation et la mort des
plants.
2.1.5. Stratégies de lutte contre la pourriture des racines
Il est possible dřatténuer les dégâts occasionnés par les champignons
responsables de la pourriture des racines et les pertes de rendement qui en découlent par
le respect des techniques culturales et la gestion rationnelle du sol notamment :
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a b b
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Figure 65. Fusarium oxysporum avec (a) : Culture de petit pois infectée; (b) : Tissus
vasculaires bouchés par les hyphes du champignon à différents stades dřinfection.
Lřinfection primaire est assurée après la germination des formes végétatives.
Les hyphes pénètrent directement dans les tissus corticaux des racines et du collet de la
plante hôte pour atteindre le système vasculaire. Les racines semblent normales et les
lésions sont absentes ou bien de faible importance. L'examen microscopique des coupes
longitudinales des racines et du collet révèle la présence dřune couleur qui vire du brun
au rouge foncé, des couches périphériques aux couches profondes des tissus vasculaires,
en fonction de lřévolution de lřinfection (Figure 65b). Le champignon se propage dans
les tissus en provoquant leur destruction suite à lřobstruction des vaisseaux conducteurs
de la plante (Ronald 1994).
Au cours de la végétation, lřinfection secondaire est assurée par les eaux de pluie
et/ou dřirrigation qui percolent à la surface du sol en transportant le champignon dřune
plante à une autre. Des températures supérieures ou égales à 25 °C et des humidités
faibles ou moyennes sont favorables pour la propagation de la maladie.
2.2.2. Verticillium albo-atrum
Contrairement à lřanthracnose, les plantes contaminées par le Verticillium albo-
atrum se dessèchent rapidement sans présenter des signes particuliers sur les feuilles, la
tige et les racines. La propagation de la maladie est rapide et gagne toute la parcelle.
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Figure 66. Verticillium albo-atrum avec (a): Aspect brunâtre des vaisseaux
conducteurs au niveau des coupes longitudinale et transversale;
(b): Conidiophores verticillés et (c): spores unicellulaires allongées.
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Stérigmates
dichotomiques Hyphe hyalin
Conidies
ellipsoïdes
Oospores
a b
Figure 68. Taches spécifiques du mildiou sur des feuilles de petit pois (a); et de fève (b).
Le duvet est composé de sporanges et de sporangiophores en bouquets de cinq à
sept qui émergent à partir des stomates des feuilles des plantes hôtes. Les
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sporangiophores ont des ramifications courtes et pointues, avec des angles droits ou
obtus. Chaque extrémité porte un seul sporange hyalin de forme ovale ou ellipsoïde qui
germe directement (Figure 67).
Au printemps, le déclanchement de lřinfection primaire est assurée par les
oospores produites en grand nombre dans les tissus contaminés et/ou le mycélium
conservés sur les résidus de culture infectées, les débris végétaux et dans le sol. Après
leur germination les oospores représentent la principale source d'infection primaire.
Cette forme de conservation peut survivre 10 à 15 ans (Ronald et al., 1994).
Les sporanges, produits à partir des foyers d'infection primaire et disséminés par
le vent et la pluie, servent d'inoculum des infections secondaires des feuilles, des tiges et
des gousses. Une hygrométrie relative élevée et des températures clémentes, variant de
15 à 20 °C, sont favorables au développement de cette maladie non transmissible par les
semences.
Une infection sévère peut entraîner la déformation et lřaspect brunâtre des
gousses (Figure 69), Un feutrage mycélien peut se former à intérieur des gousses. Les
plantes infectées peuvent devenir rabougries et même mourir.
a b
Figure 69. Taches de mildiou sur des gousses de fève (a); de petit pois (b).
2.3.2. Moyens de lutte contre le mildiou
Une rotation de trois ans sans légumineuses réduit habituellement l'inoculum.
L'enfouissement des résidus de culture infectée, par un gros labour.
Le choix de cultivars tolérants ou résistants.
La solarisation des parcelles contaminées.
Des traitements foliaires avec une alternance des fongicides à base de
Captant, Fosétyl-Al, Métalaxyl.
2.4. Oïdium ou blanc
2.4.1. Biologie
Lřoïdium ou blanc est une maladie commune de nombreuses espèces végétales y
compris les légumineuses alimentaires, particulièrement le pois et la fève. Les
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dont chacun dřentre eux contient trois à dix asques, sont présents à la surface des tissus
vivants.
Cléistothèces Cléistothèces
fermés éclatés
Figure 71. Cléistothèces et conidies sur condiophores aériens
dřErysiphe spp. (Lepoivre, 2007).
Les conidies produites par Erysiphe spp. sont volumineuses, unicellulaires et
solitaires ou en courtes chaînes. Le plus souvent, elles sont cylindriques et parfois même
ellipsoïdes ou ovoïdes portées sur des conidiophores solitaires aériens et non ramifiés
(Figure 71). Nasraoui (2008) a indiqué que ce champignon produit quatre à huit
ascospores hyalines unicellulaires à l'intérieur de chaque asque. Les hyphes hyalins
pénètrent les cellules épidermiques dans lesquelles ils se nourrissent au moyen d'un
haustorium.
Quoique, généralement lřoïdium des légumineuses ne soit pas transmissible par
les semences, Erysiphe pisi en fait lřexception. Erysiphe sp. peut survivre sur des
plantes hôtes secondaires cultivées ou spontanées. Il peut hiverner sur les débris
végétaux et les résidus de culture infectés sous la forme de mycélium et/ou de
cléistothèces. Il croît à une température variant de 15 à 28 °C, alors que la température
optimale de germination des conidies est entre 20 et 24 °C. Lřinfection primaire peut
être déclenchée par les conidies, le mycélium et/ou les ascospores transportées par le
vent. Lřinfection secondaire est assurée par les conidies produites sur la plante hôte en
cours de végétation et transportées par le vent. La présence de l'eau libre à la surface des
feuilles inhibe la germination des spores qui sont caractérisés par un contenu en eau
relativement élevé et ont la capacité de germer dans une atmosphère sèche. Les conidies
tombées sur le sol périssent (Nasraoui, 2008).
2.4.2. Moyens de lutte contre l’oïdium
Opter pour les cultivars résistants ou tolérants à l'oïdium avec des semis
précoces ;
Procéder à une rotation des cultures,
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A la fin de la phase végétative, une couche épaisse, de couleur blanche qui vire
par la suite au brun, apparaît sur les feuilles, les tiges et les gousses. Elle se couvre dřun
dépôt dense de petits points noirs dits périthèces (Figure 73).
Sur la fève, la maladie peut sřobserver sur les feuilles dès le début de végétation,
mais le risque de développement de la maladie se déclenche principalement au début de
la floraison et sřétale jusquřà la fin de développement des gousses.
Figure 73. Périthèces de Botrytis fabae sur les feuilles, les tiges et les gousses
(Vannetzel et Boizet, 2013).
Au niveau de la parcelle, la répartition de lřinfection est homogène avec
lřapparition de quelques foyers (Figure 74). Les feuilles sont les principaux organes
infectés, mais lorsque les conditions sont favorables, les tiges, les fleurs et les gousses
peuvent être touchées.
Figure 74. Foyer de Botrytis fabae sur fèverole (Vannetzel et Boizet, 2013).
Les symptômes du Botrytis cinerea sont peu fréquents sur les jeunes plantations
de pois. Toutefois, cette maladie nřa dřimpact négatif sur cette culture que si elle réduit
la densité du peuplement. Quoique, les fleurs soient rarement contaminées, les pétales
représentent la principale source dřinfection primaire. Le feutrage blanc gris,
caractéristique du Botrytis cinerea, et les minuscules sclérotes présents sur les pétales
adhérents aux gousses entraînent le flétrissement, le dépérissement, le noircissement
puis le dessèchement du collet et des parties aériennes (Figure 75).
Bien que les gousses puissent être attaquées à tous les stades de leur croissance,
vu la lignification de leurs tissus, elles sont moins sensibles à lřapproche de la maturité.
131
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Néanmoins, les plus importantes pertes touchent les jeunes gousses qui finissent par
tomber.
a b c
Figure 75. Botrytis cinerea avec (a) et (b): Infection des pétales,
des stipules et des pétioles de pois (Vannetzel et Boizet, 2013);
(b) et (c): Infection des gousses de pois (Lepoivre, 2007).
Figure 76. Symptômes du Botrytis fabae sur féverole durant la phase non agressive
(Lepoivre, 2007).
Ces taches grossissent et forment des tâches bien délimitées, rondes ovales,
claires, entourées dřun halo foncé. Ces symptômes sont souvent confondus avec ceux
d’ascochyta fabae. Cependant, contrairement à ascochyta fabae qui généralement
occasionne une seule tache sur la feuille, Botrytis fabae engendre de nombreuses petites
taches dispersées sur les feuilles. Les taches de botrytis sont dřune couleur plus
uniforme "chocolat", alors que celles de lřanthracnose présentent une plage blanche
avec des pycnides au centre de la nécrose (Figure 77).
Une seconde phase agressive peut entraîner des dégâts considérables sur la
végétation et dřimportantes pertes de rendement pouvant atteindre 100 %. Elle survient
sous des conditions climatiques très favorables, notamment une humidité
relative ≈ 100 % et une température modérées ≈ 20 °C qui persistent durant une période
132
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assez longue. Les taches sřassombrissent, sřélargissent pour devenir coalescentes. Elles
évoluent en pourriture brun foncé et entraînent la nécrose des organes attaqués
(Figure 78). Les nécroses sont à lřorigine de la défoliation des plantes et de la coulure
des fleurs infectées. Dans les cas très graves, elles occasionnent la verse et la mort des
plantes. En outre, ce champignon occasionne des taches anthocyanes de couleur variant
du rouge orangé au bleu pourpre sur les tiges et non pas sur les gousses et les graines
(Figure 78). Les feuilles chutent prématurément et les plantes versent.
Taches Taches
dřAscochyta fabae de Botrytis fabae
Figure 77. Différences entre les taches dřAscochyta fabae et du Botrytis fabae
(Vannetzel et Boizet, 2013).
133
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a b c
Figure 79. Botrytis fabae avec (a) et (b) : Conidies unicellulaires hyalines sur
conidiophores et mycélium ; (c) : Masse poudreuse grise brune formée de
mycélium, de conidiophores, de conidies et de sc1érotes noirs et aplatis
(Lepoivre 2007).
La dissémination des conidies est essentiellement anémophile et sous lřimpact
de lřéclaboussement des gouttes dřeau de pluie ou dřirrigation par aspersion sur la
végétation. Toutefois, les sclérotes produits sur les tiges et les gousses et dispersés à la
surface du sol, où ils peuvent survivent assez longtemps, peuvent souiller les semences.
La maladie est très nuisible au stade de floraison car elle provoque la coulure des fleurs.
L'infection post-récolte est une pourriture généralisée, accompagnée du développement
dřun mycélium blanc sale abondant.
2.5.2. Moyens de lutte contre la pourriture grise
Favoriser lřaération des cultures protégées,
Utiliser des semences traitées avec un fongicide à base de vinchlozoline ;
Cyprodinil.
Eviter les plantations denses et les rangs étroits et parallèles à la direction du
vent dominant,
Eviter les conditions dřune hygrométrie relative saturante occasionnée par les
irrigations excessives par submersion ou par aspersion qui favorisent la présence de
lřeau sur les organes des plantes.
Eviter le couvert végétal dense et favoriser le développement dřune plantation
rustique en administrant une fertilisation minérale et organique équilibrée.
Sarcler les cultures, vu que les mauvaises herbes peuvent être des plantes hôtes
qui contribuent à la création dřun microclimat favorable au développement de la
maladie,
Transporter et entreposer la récolte sous des températures fraîches.
Enfuir les résidus de culture et les débris végétaux contaminés par des labours
profonds,
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Introduire des cultures céréalières dans la rotation des cultures pour rompre le
cycle du champignon,
Opter pour les cultivars dotés dřun port érigé et résistants ou tolérants au
Botlytis cinerea,
Au stade floraison, appliquer des traitements préventifs en alternant les
matières actives des fongicides, selon les disponibilités, à base de : mancozèbe ;
thiophanate-méthyl ; vinchlozoline ; Cyprodinil + Fludioxonil ; dřIprodione ; Thiram.
2.6. Pourriture blanche ou Sclérotinia
2.6.1 Biologie
La pourriture blanche, dite encore pourriture à sclérotes ou Sclérotiniose, est
occasionnée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum. Cřest une maladie sporadique
dont lřincidence varie considérablement d'une année à une autre. Elle est aussi
dévastatrice que lřhumidité relative est saturante et les températures sont relativement
fraîches pendant la floraison ou peu de temps avant la récolte. Sous des conditions
favorables à lřinfection les pertes de rendement peuvent atteindre 50 %.
Sclerotinia sclerotiorum, très polyphage, attaque plus de 360 espèces dont la
plupart sont des dicotylédones herbacées (Richard et Boivin, 1994) telles que le haricot
et le pois conduits surtout en cultures irriguées et en cultures protégées. Néanmoins, il
est plus fréquent et plus préjudiciable sur les oléagineux que sur les protéagineux dont
principalement le colza et le tournesol (Vannetzel et Boizet, 2013).
Le champignon attaque aussi bien, le système racinaire (Figure 80a) que la partie
aérienne des plantes en végétation ainsi que les gousses lors de lřentreposage et le
transport. Les premières attaques sont observées à partir de la levée, sous la forme de
foyers (Figure 80b), sur les lignes de semis ou sur des plantes isolées.
a b
Figure 80. Pourriture blanche avec (a): Système racinaire du pois chiche
attaqué par Sclerotinia sclerotiorum (IAV Hassan II et al., 2016); (b):
Foyer de Sclerotinia sclerotiorum sur du pois (Vannetzel et Boizet, 2013).
135
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a b
Les sclérotes apparaissent sur les ramifications, la tige et les gousses (Figure 83).
136
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a b
137
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a b c
Figure 87. Taches dřAnthracnose du pois chiche (Ascochyta rabiei) avec (a) :
Taches allongées en cercles concentriques sur la tige ; (b) : Tache chancreuse et
cassures au niveau des branches (Harveson et al., 2011) ; (c) : Tache chancreuse
sur tige et gousses (Gaur et al., 2010).
Figure 88. Culture de pois chiche attaquée par lřAnthracnose (Ascochyta rabiei)
(Harveson et al., 2011).
140
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a b
c d
141
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Taches Graines de
concentriques fèverole
Figure 90. Symptômes de lřAnthracnose de la fève et de la fèverole
sur les feuilles et les gousses (Vannetzel et Boizet, 2013) et sur les
graines (Chaillet et al., 2014).
Les taches âgées, dont intérieur se détache assez souvent, rappellent la « brûlure
de cigarette ». Les tiges, fragilisées par des taches plus allongées, peuvent verser et
voire même se casser. Souvent, au milieu des taches, une abondante ponctuation noire
en cercles concentriques est formée par les pycnides produites par lřanamorphe
Ascochyta fabae, (Figure 91).
Pycnides
142
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143
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144
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Figure 95. Symptômes dřinfection par Ascochyta pisi sur les feuilles,
les tiges et les gousses du pois.
Lřattaque des jeunes plantes de pois par Mycosphaerella pinodes, assez rare, est
observée surtout dans les semis très précoces. Le développement de la maladie est
favorisé par les semis denses dans les sols lourds stagnants, la végétation vigoureuse,
lřhumidité relative saturante et les températures basses.
Mycosphaerella pinodes déclenche la formation de taches brunes foncées sur les
téguments des graines. Une forte contamination entraîne la perte de la faculté
germinative des semences. Au début on remarque la présence de taches nécrotiques sur
le collet des plantules levées sous la forme de stries de couleur bleue noirâtre ou
violacée qui s'allongent et s'élargissent par la suite pour entourer la tige à partir de la
base sur des hauteurs variables et atteindre les premières feuilles (Figure 96).
145
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Les trois champignons peuvent être transmis par les semences. Selon Richard et
Boivin, (1994), Ascochyta pisi, un saprophyte faible et dépourvu de stade de dormance,
est transmis surtout par les semences contaminées. Par contre, Mycosphaerella pinodes
et Phoma medicaginis, des saprophytes vigoureux, survivent sur les résidus de cultures.
Ils produisent des sclérotes, des chlamydospores et des pseudothèces qui assurent
lřinfection secondaire. Sous des conditions sèches, les ascospores sont éjectées
violemment des périthèces et transportées par le vent sur de grandes distances pour être
propagées sur de vastes étendues. Durant une même année, plusieurs générations de
146
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
spores peuvent être produites à partir des plantes contaminées. Lřinfection primaire
est assurée par les conidies libérées à partir des pycnides conservées dans les semences
(Figures 98a et 98b) et les débris végétaux infectés.
Lřinfection secondaire est favorisée par les densités de semis élevées, les
semences contaminées et les résidus végétaux infectés. Elle est occasionnée par les
conidies (Figure 98c) et/ou les pycnospores assez abondantes sur les nouvelles lésions.
Ces dernières, expulsées d'une matrice gélatineuse, sont relâchés par les pycnides et les
pseudothèces produites sur les cultures en cours de végétation et disséminées par les
averses et les vents violents.
147
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
cylindriques à claviformes avec des extrémités arrondies. Ils sont munis dřune
constriction au niveau du septum et contiennent huit ascospores bicellulaires hyalines.
Les pycnides des trois espèces sont de formes et de couleurs différentes. Elles
peuvent se former à lřintérieur des tissus de la tige, des feuilles, des gousses et des
graines. Au départ, elles sont totalement enfoncées, mais au stade de maturité elles sont
émergentes.
Richard et Boivin (1994) ont signalé que les pycnides du Mycosphaerella
pinodes ont une couleur brune plus foncée et des parois plus épaisses que celles
dřAscchyta. pisi et du Phoma medicaginis. Ce dernier peut être différencié des deux
autres espèces par ses conidies plus petites et habituellement dépourvues de cloisons.
Les conidies dřAscochyta pisi sont allongées, droites ou légèrement courbées,
avec des extrémités arrondies et parfois légèrement pointues. Celles dřAscochyta
pinodella sont allongées à ellipsoïdes, monocellulaires, mais rarement bicellulaires
(Nasraoui, 2008).
Les conidies du Mycosphaerella pinodes sont habituellement ellipsoïdes
guttulées et ont une légère constriction au niveau de la cloison (Richard et Boivin,
1994). Généralement, les conidies du Mycosphaerella pinodes et d'Ascchyta pisi n'ont
qu'une seule cloison. Néanmoins, on peut rencontrer chez ces deux espèces des conidies
avec deux ou même trois cloisons (Nasraoui et Mlaiki, 1983 et Richard et Boivin,
1994). Sur un milieu de culture gélosé à base de la farine d'avoine, Ascchyta pisi produit
un exsudat contenant des masses de spores rouges carotte après 8 à 10 jours à une
température de 18 °C, alors que l'exsudat produit par Mycosphaerella pinodes est d'une
couleur chamoise pâle. En culture, Phoma medicaginis produit un feutrage brun grisâtre
qui vire au noir et montre parfois des portions composées d'exsudat conidien de couleur
chamoise pâle (Richard et Boivin, 1994).
2.7.4. Anthracnose de l’haricot
Lřanthracnose du lřharicot, est occasionnée par lřanamorphe Colletotricurn
lindemuthianum (Sace. & Magnus) Lams.-Scrib., qui appartient au phylum des
Ascomycota, au groupe des Loculoascomycètes et à la famille des Phyllachoraceae.
Glomerella lindemuthiana (Shear). La forme téléomorphe de lřanthracnose du lřharicot
appartient au phylum des Ascomycota, au groupe des Pezizomycotina et à la famille des
Reticulascaceae (Nasraoui, 2008). Sous des conditions favorables, la contamination des
cultivars sensibles peut entraîner la destruction complète de la culture. Elle demeure
grave surtout suite à lřapparition de nouvelles races pathologiques, notamment les races
148
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
alpha, bêta, gamma, delta, kappa et lambda qui ont parvenu à vaincre la résistance des
cultivars couramment utilisés. Les pertes de rendement sont attribuables aux plants
prématurément dépéris et à la faible valeur quantitative et qualitative des graines qui
paraissent rabougries et tachetées (Figure 100).
Suite à la levée, des lésions brun foncé ou noires, de forme ronde, angulaire ou
ovale, apparaissent sur les cotylédons, l'hypocotyle et la tige. Elles entraînent la rupture
de ces tiges et le dessèchement des plantules infectées. Sur les plants âgés, les lésions
sont fréquemment parsemées sur les pétioles, les feuilles, les tiges et les gousses
(Figure 101).
Figure 101. Lésions dřanthracnose sur les pétioles, les feuilles et les
tiges dřharicot (MAAARO, 2009).
Au début, des nécroses allongées, anguleuses, rouge brique qui tend vers le
rouge violacé puis au brun foncé et en fin au noir, apparaissent sur la face inférieure des
feuilles, le long des nervures. Plus tard, des nécroses brunes de tailles variées
apparaissent habituellement autour des nervures de la face supérieure des feuilles
(Figure 102).
Sur les gousses, les lésions apparaissent d'abord sous la forme de mouchetures
qui se transforment en taches brunes, déprimées, de 5 à 8 mm de diamètre avec un
contour brun foncé ou pourpre. Sur les graines infectées, on observe des taches brunes
noirâtres sur les téguments qui sřétendent parfois aux cotylédons. (Figure 103).
149
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Figure 103. Lésions occasionnées par lřanthracnose sur les gousses et les graines dřharicot.
Les lésions, analogues à des cratères, sont enfoncées dans lřépiderme. Elles
laissent apparaître des anneaux noirs distincts sur leurs bordures. Sous des conditions
humides, le champignon produit des pustules roses et visqueuses qui contiennent la
fructification ou sporulation qui apparaît au centre des lésions sous la forme de petits
points noirs. (Figure 104).
150
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(Figure 105). La couleur de la masse conidienne varie du clair au saumon. Les formes
parfaites du champignon apparaissent rarement sur les cultures dřharicots.
Spores
Acervule
151
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Utiliser des semences de bonne qualité sanitaire et/ou traitées avec des
fongicides à base de carboxine, captane, thiabendazole, thirame, Bénomyl.
Faire des semis clairs et éviter les densités élevées favorables à la propagation
de la maladie ;
L'architecture de la plante joue un rôle déterminant sur le développement de la
maladie. Les variétés caractérisées par un couvert végétal aéré traduit par un port érigé,
des entre-nœuds longs et une résistance à la verse sont moins affectées par la maladie.
La combinaison de ces caractères phénologiques associés à la résistance partielle devrait
permettre de mieux gérer le risque dřinfection par lřAnthracnose.
Dans les régions de culture des légumineuses alimentaires, faire une rotation
des cultures de quatre à cinq ans tout en évitant les cultures sensibles à lřanthracnose
telles que le Lathyrus, Phaseolus, le Trifolium et le Vicia ;
Pour le pois chiche dřhiver, pratiquer le semis dřautomne surtout dans les
régions favorables à la propagation de la maladie ;
Eviter lřirrigation par aspersion et la stagnation des eaux à la base des plantes ;
Enfouir les résidus de cultures contaminées par le pathogène avec un labour
profond ;
Sous des conditions favorables à la propagation de la maladie, pratiquer des
traitements foliaires préventifs avec des fongicides à base de Manèbe 80 %, Thirame,
azoxystrobine, chlorothalonil, metconazole.
Dés lřapparition des premiers symptômes de lřinfection, pratique des
traitements curatifs avec des fongicides à base du Bénomyl ; Carbendazim ;
Méthylthiophanate.
2.8. Rouilles
Les rouilles, appartenant au groupe des urédinales qui sont des parasites
obligatoires, peuvent contaminer différentes espèces de légumineuses alimentaires,
notamment, la fève (Uromyces viciae-fabae), le pois (Uromyces pisi et Uromyces
viciae-fabae), le pois chiche (Uromyces ciceris-arietini) et le haricot (Uromyces
appendiculatus (Pers.) Unger ; syn. Uromyces phaseoli (Pers.) G. Wint)).
Les urédinales sont caractérisées par un cycle biologique complexe, comportant
dans sa forme complète cinq stades sporogènes différents (Tableau 22).
152
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Printemps
Eté
Hiver
Automne
153
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Figure 109. Pustules occasionnées par la rouille de la fève (Vannetzel et Boizet, 2013).
Les plantes malades poussent lentement. Les feuilles jaunissent prématurément.
Suite à lřéclatement de lřépiderme de la plante hôte, les pustules, irrégulièrement
dispersées ou disposées en cercles concentriques, prennent une couleur rougeâtre. Les
Urédospores sont libérées à partir des Urédies qui, en cas dřune infection sévère
(Figure 110), couvrent les feuilles, les tiges et les gousses.
154
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Figure 110. Culture de fève gravement infectée par la rouille (ITAB, 2014) et
libération des Urédospores à partir des Urédies (Vannetzel et Boizet, 2013).
Les pustules sont plus grandes, de formes irrégulières et souvent accompagnées
par la formation de crevasses de formes variables sur la tige et les gousses (Figure 111).
155
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téliospores, produites à la fin du cycle de la culture, vont se conserver sur les débris
végétaux pour reprendre un nouveau cycle sous des conditions favorables.
a b
Figure 113. Rouille brune sur des feuilles du pois avec (a): petites
pustules en forme de cloques; (b): pustules brunes noires (Télies).
Avec lřâge, les pustules s'entourent d'un halo chlorotique. Après éclatement de
lřépiderme de la plante hôte, les urédiospores sont libérées par les Urédies. Les Télies
productrices des téliospores, sous la forme de pustules brunes noires comparables aux
156
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157
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Figure 115. Pustules brun rougeâtre ou noirâtre entourées dřune zone chlorotique
occasionnées par Uromyces phaseoli (Richard et Boivin 1994).
Bien que la maladie touche surtout les feuilles, dans le cas dřune infection grave,
elle attaque également les pétioles, la tige et finalement les gousses (Figure 116).
Figure 116. Symptômes de la rouille du haricot sur les feuilles, les tiges et les gousses
(https ://plantvillage.org/topics/bean/infos).
Par la suite, les pustules s'ouvrent pour dégager des amas de spores bruns d'été.
Ces dernières sont transportées par le vent, les équipements agricoles, les insectes, les
animaux et les ouvriers pour être disséminées sur de grandes distances et contaminer
d'autres plantes.
Durant la période estivale, sous des conditions favorables, le cycle de la maladie,
qui dure de 7 à 10 jours, se répète plusieurs fois. Les tissus entourant les pustules restent
souvent verts pendant que les gousses jaunissent et mûrissent. Les feuilles des plantes
gravement malades se fanent, se dessèchent et tombent prématurément (Figure 117).
A l'automne, suite à la production de spores d'hiver, à paroi épaisse, les pustules
deviennent brunes foncées ou noires. Toutefois, dans les pays à climat chaud et humide,
les spores dřété sont produites durant toute l'année (Tu, 1984).
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Figure 117. Culture dřharicot gravement infectée par la rouille (Uromyces phaseoli)
(https ://plantvillage.org/topics/bean/infos).
Après une phase de dormance hivernale, les téleutospores, produites par les
télies (Figure 118), germent au printemps et produisent des métabasides dont chaquřune
comporte quatre basidiospores de formes ovales à elliptiques, lisses, hyalines
(Figure112).
.
Lřinfection primaire est assurée par les basidiospores et les spores dřété
notamment les écidiospores et les urédospores conservées sur les résidus de cultures et
transportées par le vent et autres. A leur tour, les basidiospores génèrent des pycnies
remplies de pycnospores (Figure 119).
a b
159
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160
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
végétaux contaminés et/ou le mycélium actif produit par les urédiospores (Nasraoui,
2008). Suite à lřéclatement de lřépiderme des plantes hôtes infectées, les urédiospores
sont libérées à partir des urédies produites sur les pustules. Lřinfection secondaire est
occasionnée par les urédiospores produites sur les cultures de pois chiche en cours de
végétation et transportées sur de grandes distances par le vent et autres. Au stade de
maturité et de dessèchement des plants du pois chiche contaminés, les téliospores issues
des télies sont formées sur les pustules noirâtres. Nasraoui (2008) a indiqué que les
téliospores jouent un rôle de conservation du champignon sans contribuer à lřinfection
primaire.
2.8.5. Stratégies de lutte contre les rouilles
Une rotation des cultures de deux ans empêche l'accumulation de l'inoculum
fongique ;
Enfouir les résidus de cultures infectées et éradiquer les repousses.
Choisir des dates de semis défavorables à la prolifération de l'infection.
Pour le haricot, opter pour les cultivars nains qui paraissent moins sensibles
aux races physiologiques menaçantes de la rouille plutôt que les cultivars à rame
(Richard et Boivin, 1994).
Choisir des génotypes dřharicot à rame tolérant la rouille.
En cas de traitement, alterner les fongicides à base du : Mancozèbe, Zinèbe,
Azoxystrobine, Cyproconazole, Metconazole, Tébuconazole. Dřaprès Kassebeer et al.,
(1976), la lutte chimique contre la rouille de la fève nřest utile que lorsque la maladie se
manifeste très tôt dans la saison ou dřune manière très agressive.
2.9. Alternaria
2.9.1. Biologie
Lřalternariose, occasionnée par le champignon Alternaria alternata, est
considéré comme une maladie de faiblesse. Vu quřil est polyphage, il est capable de se
développer sur des espèces végétales cultivées ou spontanées. De nombreuses espèces
de légumineuses alimentaires, notamment le haricot, la fève, le soja et autres sont
sensibles à cette maladie. Kharrat et al., (1991) ont rapporté quřen Tunisie,
lřalternariose occupe la deuxième position parmi les maladies de la fève après le
botrytis. Comme elle occasionne dřimportants dégâts sur le haricot mange-tout
(Celetti, 2003). Ce champignon a été identifié sur des mauvaises herbes, telles que la
renouée persicaire, la stramoine, l'herbe à poux et le pied-de-coq (Nasraoui, 2008).
161
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Celetti, (2003) a indiqué quřil se trouve couramment dans les sols et contribue à la
décomposition de la matière organique.
Cette maladie se manifeste sur la fève par la formation de taches foliaires brun
gris entourées par une bordure plus foncée avec à lřintérieur des cercles concentriques.
En cas dřune forte attaque, ces taches sřétendent sur les feuilles et deviennent
coalescentes (Figure 122).
162
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
163
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
arrive souvent que les plantes infectées deviennent jaunes, rabougries, buissonnantes ou
touffues. De nombreuses maladies, notamment la jaunisse de l'aster, le balai de sorcière
et la phyllodie10, sont occasionnées par des mycoplasmes (Richard et Boivin, 1994 ; Tu,
2011).
Les cicadelles représentent le plus important vecteur des mycoplasmes qui
vivent dans les mauvaises herbes bisannuelles et vivaces, les semences et les cuscutes
contaminées.
Les mycoplasmes s'attaquent à une grande variété d'hôtes alternatifs, notamment
les plantes ornementales, les légumineuses, les légumes, les graminées, les adventices
vivaces et autres, (Richard et Boivin, 1994).
3.1. Jaunisse de l'aster
Cřest une maladie très répandue qui affecte un grand nombre de plantes
sauvages et cultivées y compris les légumineuses alimentaires et les légumes. La
jaunisse de l'aster présente des symptômes différents de ceux occasionnés par les
mosaïques virales. Les nouvelles feuilles sont plus sensibles à lřinfection que les feuilles
âgées. Elles se distinguent par un jaunissement et une décoloration des nervures. Les
feuilles les plus âgées blanchissent, puis deviennent cuivrées et/ou rougeâtres. Au
champ, la maladie est facilement reconnaissable par les feuilles rouges des plantes
contaminées. Plus tard, de nombreuses pousses se développent à partir du collet et
confèrent au sommet des plantes malades l'aspect d'un balai de sorcière (Figure 125).
10
Phyllodie : (f.) (phyllody) transformation d'organes floraux en structures foliacées.
164
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
11
Mode de transmission - persistant : le virus demeure transmissible pendant une longue période, i.e. plusieurs
semaines, alors qu'il est à l'intérieur de son vecteur ; - non persistant : le virus demeure transmissible pendant une
courte période, i.e. heures ou jours, alors quřil est à l'intérieur de son vecteur.
165
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Au moins sept gènes de résistance ont été identifiés. Ils sont composés dřun gène
dominant qui confère la résistance à plusieurs souches de virus par lřinduction des
réactions d'hypersensibilité et six gènes récessifs dont cinq sont spécifiques à des
166
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
12
Potyvirus : Groupe de virus dont le représentant type est le virus Y de la pomme de terre.
13
Monocaténaire : chaine nucléique avec un simple brin.
167
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
provoquent une mosaïque typique aux teintes jaune vert, pouvant être confondue avec
une carence en fer.
Les premiers symptômes de la mosaïque jaune du haricot apparaissent sur les
feuilles sous la forme dřune mosaïque en plages de couleur vert foncé et jaune brillant,
souvent accompagnée de petites taches chlorotiques de 1 à 3 mm de diamètre souvent
entourées d'un halo jaunâtre. (Figure 127).
a b c
Figure 127. Symptômes de la mosaïque jaune sur des feuilles de haricot; (a):
(Richard et Boivin, 1994); (b) et (c): (https://plantvillage.org/topics/bean/infos).
Avec le développement de la maladie, une décoloration des nervures, variant du
brun clair au brun foncé sřétend aux pétioles et à la tige. Il en résulte une marbrure
généralisée des plantes malades. Dřautres symptômes apparaissent notamment, des
taches nécrotiques sur les feuilles, des nécroses des nervures et des apex, un
flétrissement généralisé et une sénescence précoce des feuilles. Les feuilles les plus
âgées deviennent dures, parcheminées et tombent prématurément. Les plantes malades
produisent en général de nombreuses pousses latérales garnies de folioles jaunes et
enroulées sans être très plissées (Figure 128).
168
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
169
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Figure 129. Symptômes du CMV sur les feuilles et les gousses du haricot
(Gilbert et Roy, 2009).
Les symptômes caractéristiques de la maladie sont le nanisme, la marbrure, le
jaunissement et la déformation des feuilles, des graines et le raccourcissement des entre-
nœuds et la faible production de gousses (Figure 129b). Les gousses vertes sont
également marbrées (Figure 129c). Même si la maladie engendre des pertes de
rendement chez le haricot, elle entraîne rarement la mort des plantes.
Le CMV a une forme isométrique14 (polyédrique) et un centre creux. Il hiverne
dans les plantes hôtes secondaires telles que les adventices bisannuelles et vivaces, les
plantes ornementales et certaines plantes parasites. On a noté quřenviron 10 espèces de
cuscute peuvent transmettre les particules du CMV. Cependant, il est rarement transmis
par les semences. Toutefois, plus de 60 espèces de pucerons et au moins deux espèces
de chrysomèles15, notamment les chrysomèles rayées et les chrysomèles maculées du
concombre, contribuent à la transmission de l'inoculum primaire du virus. La capacité
de transmission, dont l'efficacité varie selon les espèces, se perd habituellement en
moins de deux heures. Aux champs, il peut être acquis par les pucerons en 10 à 15
secondes et peut être propagé selon le mode non persistante (Richard et Boivin, 1994).
Comme il est systémique, il peut être facilement transmis par la sève prélevée par les
vecteurs, transporté avec les couteaux de taille et/ou les mains des ouvriers ou bien par
voie mécanique notamment, le contact des plantes infectées avec les plantes saines, les
techniques culturales, les machines agricoles et autres.
4.4. Jaunisse de la fève (BLRV) et mosaïque jaune de la fève (BYMV)
Selon Vannetzel et Boizet (2013), une cinquantaine de virus ont été signalés à
travers le monde sur la fève et la féverole. Néanmoins, uniquement deux types de virus
semblent poser des problèmes réels sur la fève et la fèverole notamment le virus de
14
Isométrique se dit des particules virales dont les côtés sont d'égale longueur ; les particules semblent sphériques
au microscope électronique.
15
Chrysomèle est un ravageur polyphage.
170
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
lřenroulement des feuilles de la fève et du pois/ Bean leaf roll virus (BLRV) et le Virus
de la mosaïque jaune de la fève et du haricot/ Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV).
Les symptômes produits varient selon le type de virus en cause. Vannetzel et
Boizet, (2013) ont signalé que la jaunisse de la fève ralentit la croissance des plantes
malades et les rend naines. Mabsoute et Saadaoui (1996) ont rapporté quřil produit un
laminage marqué des feuilles atteintes qui jaunissent, sřépaississent et deviennent
coriaces et cassantes. Ces dernières se dressent presque à la verticale et sřenroulent vers
lřintérieur (Figure 130).
171
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
16
Carlavirus : groupe de virus dont le représentant type est le virus latent de lřoeillet.
17
Enation : petite excroissance ou galle.
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entre-nœuds, une déformation des organes et des striures brunes sur les tiges
(Figure 133). Ces symptômes sont des signes d'infections virales.
173
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Figure 134. Symptômes de la striure du pois sur les feuilles et les gousses
(Richard et Boivin, 1994).
Les semences de pois, les plantes adventices et les résidus de cultures des
légumineuses peuvent occasionner l'infection primaire. La propagation de la maladie est
assurée en grande partie par les pucerons.
4.10. Moyens de lutte contre les maladies virales
La lutte contre les maladies virales est limitée aux pratiques culturales,
notamment :
utiliser des cultivars résistants ;
utiliser des semences sélectionnées et saines ;
éviter de cultiver des légumineuses alimentaires à proximité des plantes
alternatives des maladies virales notamment les légumineuses vivaces, certaines plantes
ornementales ou autres ;
désherber les plantes adventices et éliminer les réservoirs des plantes hôtes
alternatives afin de réduire les migrations des pucerons vecteurs des particules virales ;
éviter l'exposition de la culture de légumineuse alimentaire aux pucerons
vecteurs des virus provenant d'autres cultures alternatives et ce en choisissant la date de
semis ;
en culture sous serres, placer des moustiquaires devant les portails et les
châssis de ventilation ou bien implanter une culture écran comme une céréale pour
empêcher lřentrée des pucerons et retarder ou réduire la propagation des virus ;
minimiser les manipulations des plantes et se laver fréquemment les mains, les
vêtements et les outils de travail ;
174
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Figure 138. Dessèchement des plants dřharicot contaminés par le flétrissement bactérien
(Harveson et Schwartz 2007 ; Markell et al., 2017).
Parfois, des taches de couleur vert jaunâtre ou sombre paraissent imbibées d'eau
sur les jeunes gousses (Figure 139).
Figure 139. Taches imbibées dřeau produites sur des gousses dřharicot par le
flétrissement bactérien (Harveson et Schwartz 2007).
Des lésions de couleur verte olive sont plus visibles sur les gousses mûres
(Figure 140). Il est à remarquer que des plantes, apparemment vigoureuses, peuvent
porter des pousses flétries et/ou des gousses infectées masquées par un feuillage sain.
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(Dolichos lablab L.), la vesce du Bengale (Vicia benghalensis L.), la vesce velue (Vicia
vil/osa Roth.), le soja (Glycine max (L.) Merrill) et le pois de vache (Vigna spp.) sont
sensibles au Pseudomonas syringae pv. Pisi.
Les premiers symptômes de la graisse bactérienne du pois apparaissent sous la
forme de petites taches graisseuses sur les feuilles, les gousses et les tiges. Avec le
temps, ces taches s'unissent et s'élargissent (Figure 143).
180
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Richard et Boivin (1994) ont signalé que la bactérie Pseudomonas syringae pv.
pisi est un long bâtonnet, non sporulé qui fermente peu les sources de carbone. Elle est
Gram négatif, mobile, munie d'un à cinq flagelles polaires. Sur milieu B de King, elle
produit un pigment fluorescent. La plupart des Pseudomonas sont blancs lorsquřils sont
cultivés sur des milieux solides.
Selon Richard et Boivin (1994), Pseudomonas syringae survit à l'intérieur et à
l'extérieur des graines et peut hiverner sur des déchets de culture non décomposés. La
durée dřincubation est de six jours. Les semences contaminées représentent la source
principale de l'infection primaire. Lřinfection secondaire est assurée par des bactéries
présentes dans les éclaboussures d'eau de pluie et dřirrigation par aspersion. Elles
pénètrent par les stomates ou les blessures occasionnées par la grêle ou les particules de
sol transportées par le vent. Les températures fraîches, de 16 à 20 °C, favorisent la
propagation du Pseudomonas et plus particulièrement le développement de la chlorose.
5.4. Taches aréolées ou Brûlures communes
Les taches aréolées ou brûlures communes soit la brûlure commune et la brûlure
commune var. fuscans sont des maladies bactériennes du haricot. Elles sont
occasionnées respectivement par X. campestris pv. phaseoli (Smith) Dye (Xcp) (syn. X.
axonopodis pv. phaseoli) et X. campestris pv. phaseoli var. fuscans. Harveson et
Schwartz (2007) ont rapporté que ces deux maladies se développent sur la même culture
et produisent des symptômes presque similaires. La discrimination entre elles nřest
possible qu'au laboratoire. Néanmoins, dans une même région, lřidentification de
lřagent pathogène des taches aréolées est tributaire des variétés cultivées. En fait, il
semble que les cultivars infectés par X. campestris pv phaseoli ne le sont pas par X.
campestris pv phaseoli var. fuscans et vis versa.
La tache aréolée se manifeste, couramment, en juillet-août et s'aggrave
progressivement au fur et à mesure de la maturité de la culture. Elle est favorisée par
des températures élevées, variant de 25 à 30 °C, et un temps humide. De telles
conditions climatiques correspondent à la fin du développement végétatif et le début de
la floraison de la culture. La production en graines est ainsi fortement réduite sur les
plans quantitatif et qualitatif. Au champ, la tache aréolée se développe par foyers
d'infection issus de semences contaminées (Figure 145).
181
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a b
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a b
Figure 149. Semences dřharicot contaminées par Xanthomonas campestris pv. phaseoli
(Markell et al., 2017).
X. campestris pv. phaseoli est une bactérie Gram négatif, aérobie, en forme de
bâtonnet et se déplace grâce à un flagelle polaire unique. Sur un milieu gélosé, les
colonies de X. campestris apparaissent muqueuses, convexes, jaunes et brillantes. La
couleur jaune dérive des pigments de xanthomonadine qui sont liés à la membrane et
insolubles dans lřeau (Figure 150).
183
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Figure 151. Taches brunes bactériennes sur des feuilles dřharicot avec (a) sur la face
supérieure et (b) sur la face inférieure (Harveson et Schwartz 2007).
184
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Les taches graisseuses sont rares sur les feuilles, alors quřelles apparaissent sur
la tige et les gousses. Les gousses infectées paraissent au début, parsemées de lésions
circulaires, graisseuses, brunes et nécrotiques par la suite. Les jeunes gousses peuvent
être pliées ou tordues au niveau de ces taches (Figure 153).
185
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nécrosées, brunâtres et entourées dřun halo épais vert jaunâtre. Les températures
clémentes incitent lřagent pathogène à produire de la phaséolotoxine et la chlorose vert
jaunâtre devient plus prononcée. Sous des températures supérieures à 23 °C, la
production de la toxine est généralement réduite et la chlorose devient moins visible.
Les bactéries localisées dans les cavités sous stomatiques produisent un épanchement
qui donne aux lésions une apparence graisseuse et translucide (Figure 155).
186
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P. syringae pv. phaseolicola est une bactérie Gram négatif, aérobie, en forme de
bâtonnet et se déplace grâce à un flagelle polaire. La brûlure bactérienne produit la
toxine phaséolotoxine mais ne métabolise pas le mannitol, l'inositol, le sorbitol et
l'érythritol. Dans les milieux carencés en fer, elle produit un pigment vert fluorescent et
diffusible (Richard et Boivin 1994). L'identification du pathovar phaseolicola est
réalisée par isolement sur des milieux semi-sélectifs, par des tests physiologiques et par
la pathogénécité sur le haricot. Trois races physiologiques de P. syringae pv.
phaseolicola ont été identifiées. Les races 1 et 2 sont présentes en Amérique du Nord et
partout dans le monde. Alors que la race 3 est localisée en Afrique (Richard et Boivin
1994).
Le haricot dřEspagne (Phaseolus coccineus), le haricot de Lima (P. lunatus) et
le soja (Glycine max) sont les principales plantes hôtes de la brûlure bactérienne.
5.7. Moyens de lutte contre les maladies bactériennes
Certains cultivars semblent tolérer ou résister aux maladies bactériennes.
Toutefois, il est à signaler quřaucun cultivar n'est immunisé contre toutes les races
physiologiques de la même bactérie. Les pratiques culturales restent les méthodes les
plus efficaces pour limiter la propagation des maladies bactériennes, dont notamment :
Utiliser des semences certifiées saines et des variétés résistantes ou tolérantes
aux maladies bactériennes ;
Appliquer une rotation des cultures sur quatre ans ou plus ;
Limiter du nombre de visites des parcelles soupçonnées contaminées et éviter
la circulation des machines agricoles ;
Nettoyer des machines et des outils utilisés dans des parcelles contaminées ;
Réduire la densité de plantation à fin de favoriser lřaération ;
Employer de cultivars à port déterminé ou prostrés pour favoriser le séchage
du couvert végétal et entraver lřapparition des infections bactériennes ou autres ;
Comme traitement curatif utiliser des fongicides à base du cuivre tels que le
sulfate cuprique, le manèbe, le zinèbe…
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6. Ravageurs
6.1. Insectes
6.1.1. Puceron
Les pucerons, des insectes piqueurs suceurs dont la taille varie de 1 à 10
millimètres de long, font partie de la superfamille des Aphidoidea et de lřordre des
Hémiptères. On compte environ 250 espèces de pucerons nuisibles aux végétaux.
Fraval (2006) a décrit les pucerons comme étant de petits insectes, généralement
de 2 à 4 mm de long, aux téguments mous, avec un corps ovale et un peu aplati. La tête
est prolongée ventralement par un rostre, inséré en arrière des hanches antérieures. Les
mandibules et les maxilles sont profondément modifiées en deux paires de stylets. Les
antennes, de longueur très variable, de 3 à 6 articles, sont insérées directement sur le
front ou sur des tubercules frontaux plus ou moins saillants. Elles portent des organes
sensoriels particuliers (Figure 158).
Lřœil composé est souvent gros et brun rouge. Les ocelles, 3 disposés en
triangle, sont propres aux pucerons ailés. Les ailes sont grandes, uniformément
membraneuses, avec une nervation plus ou moins complète selon les familles avec une
nervure longitudinale typiquement marquée (Figure 159).
Chez les ailés, le thorax, bien distinct, présente des protubérances sclérifées, ou
lobes, sombres et brillantes sur le deuxième segment. Chez les aptères, le thorax et
lřabdomen se font suite. Les pattes ne présentent aucune adaptation au saut. Les tarses
sont composés de 2 articles inégaux. Chez beaucoup de pucerons, lřabdomen porte
dorsalement, au niveau du 5ème segment, une paire de cornicules, ou tubes creux dressés,
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fondatrices aptères. Ces dernières sont les premières femelles des colonies printanières
qui génèrent des femelles par parthénogenèse. Certaines colonies ailées émigrent pour
infester de nouvelles plantes. Au fur et à mesure de la maturité de la culture, les
pucerons ailées adultes dépérissent ou quittent les plantes.
Le second cycle, plus simplifié, dit anholocyclique dans lequel la phase de
reproduction sexuée fait défaut. Tout le long de lřannée, les pucerons ne se reproduisent
que par parthénogenèse.
Toutefois, la plupart des espèces de pucerons ont des populations composées
dřholocycliques et dřanholocycliques. Les espèces de pucerons holocycliques
dioeciques alternent leur cycle biologique, avec les deux phases de reproduction sexuée
et asexuée, entre deux types de plantes hôtes très différentes. La phase sexuée et la
ponte des œufs sont réalisées sur une plante dite hôte primaire. Le reste du cycle est
accompli sur une autre plante dite hôte secondaire.
Dřautres espèces de pucerons, souvent les anholocycliques, dites monoeciques,
réalisent tout leur cycle sur une seule plante hôte. Certaines espèces de pucerons,
notamment les holocycliques dioeciques sont capables de produire des adultes ailés
et/ou aptères (Figure 160).
a b
Figure 160. Pucerons noirs de la fève (Aphis fabae) avec (a): adulte
aptère; (b): adulte ailé (Vannetzel et Boizet, 2013).
Les ailées sont produites lorsque ces pucerons ont besoin de se disperser dřune
plante hôte à une autre. On y distingue trois types de vols :
Le vol dřémigration est réalisé au printemps de lřhôte primaire vers lřhôte
secondaire ;
Le vol de dissémination est réalisé en été à la recherche de nouvelles sources
dřalimentation ;
Le vol de rémigration, en automne, représente le retour de lřhôte secondaire
vers lřhôte primaire ;
Les pucerons provoquent dřimportants dégâts directs et indirects sur les plantes
contaminées. Les prélèvements de sève pour se nourrir provoquent un flétrissement, une
moindre croissance, un avortement des fleurs et un affaiblissement des plantes. Leur
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Figure 161. Puceron du pois (Acyrthosiphon pisum) avec (a): sur des gousses de pois (Richard
et Boivin, 1994 ; Vannetzel et Boizet, 2013) ; (b) : sur des feuilles de fève (Vannetzel et Boizet,
2013) et (c) : sur des feuilles de haricot (https://plantvillage.org/topics/bean/infos).
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a b c
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production des semences. Les graines touchées par les bruches se distinguent par de
petits opercules ronds légèrement transparents à la surface qui indiquent les entrées des
galeries. La bruche du haricot (Acanthoscelides obtectus), qui contamine également le
pois, la fève, la fèverole et autres, est la plus dévastatrice.
La bruche adulte, de couleur noire et de 4 à 5 mm de long, présente un aspect
trapu et porte 2 antennes noires. Le principal critère de distinction entre la bruche de la
fève et la féverole et celle du pois est la couleur des pattes antérieures. Les fémurs de la
bruche du pois sont noirs. Alors que ceux de la fève et la fèverole sont roux
(Figure 165) (Vannetzel et Boizet, 2013).
194
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effet, le taux de graines bruchées ne doit pas dépasser 10 % pour un débouché vers
l'alimentation animale et seulement 1 à 3 % de la production destinée pour la
consommation humaine.
A la récolte il faudrait essayez de prélever manuellement le maximum de graines
parasitées. La production assainie serait stockée durant 24 à 48 h au congélateur pour
tuer les éventuelles larves restantes. Les nouvelles générations nřauront pas ainsi la
possibilité de se développer et de dévorer les graines en stockage.
En raison de la difficulté de stopper le développement des premières générations
de bruche, avant le stockage ou le semis, on devrait faire recours aux traitements
chimiques par fumigation ou saupoudrage des graines avec des insecticides à base de
Parathion.
Au champ, en cas dřune forte infestation par les bruches, les pulvérisations
dřinsecticides à base dřEndosulfan doivent être appliquées juste avant la floraison. Deux
semaines plus tard, un deuxième traitement permet de tuer les adultes avant la ponte des
œufs.
6.1.3. Charançon rayé du pois ou Sitone
6.1.3.1. Biologie
Delbol et Lempereur (2014) ont rapporté que la Sitone (Sitona lineatus ; Syn.
Turbatus Stephens) ou charançon rayé du pois (Richard et Boivin, 1994), appartient à la
tribu des Sitonini, la sous-famille des Entiminae et à la famille des Curculionidae
(adélognathes). Cřest un coléoptère qui vit sur diverses espèces de légumineuses
notamment la luzerne (Medicago sativa L...), la fève et la fèverole (Vicia faba L.), la
lentille (Lens culinaris Med.), le pois (Pisum sativum L.), le haricot (Phaseolus vulgaris
L.).... Cet insecte a une préférence pour le pois, l'haricot, la fève et la fèverole sur
lesquels il occasionne les plus importants dégâts économiques (Otanij, 2013).
La Sitone adulte a un corps trapu de 4 à 5 mm de long. Ses pièces buccales,
transformées en une sorte de trompe ou rostre, supportent les antennes de forme
caractéristique, coudées et à angle droit. Toutes les espèces de Sitone ont un museau
court (Otanij, 2013). Les rayures sur le thorax et les ailes antérieures ou élytres résultent
de la présence de rangées d'écailles de couleur grise verdâtre à brune rougeâtre qui lui
permet dřêtre confondu avec la terre (Vannetzel et Boizet, 2013) (Figure 171).
Les élytres sont contigus et peuvent parfois être soudés ce qui entrave leur
écartement. Chez un nombre assez important d'espèces de Sitone, les ailes inférieures
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a b
Figure 172. Dégâts occasionnés par Sitona lineatus avec (a) : sur les feuilles de féverole
(Vannetzel et Boizet, 2013) ; (b) : entailles caractéristiques occasionnées par Sitona
lineatus ; (c) : Dégâts sur les racines et les nouvelles pousses dřun jeune plant de pois
(Otanij, 2013).
Contrairement aux adultes, les larves du Sitona lineatus perturbent
lřalimentation azotée des cultures par la destruction des nodules. Au pied des plantes
dans les racines et les nodules on trouve des larves blanches avec un dos souvent noir
translucide et une tête brune, de 0,5 à 6 mm de longueur selon le stade larvaire, de
forme arquée en « C » et dépourvues de pattes (Figure 173) (Otanij, 2013).
198
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végétation, les nodules peuvent être totalement détruits. Il en résulte une faible
croissance des plantes et des pertes de rendements en grains (Otanij, 2013).
Au terme du 5ème stade larvaire, la nymphose a lieu et les chrysalides ou pupes
sont formées dans le sol à quelques centimètres de la surface. Les nouvelles générations
dřadultes apparaissent après une vingtaine de jours à partir de mai-juin (Kassebeer et
al., 1976). Au moment de la récolte, les champs sont infestés par les nouveaux adultes
qui viennent dřéclore (Vannetzel et Boizet, 2013). Ils se déplacent, par vol ou à la
marche sur de courtes distances, pour conquérir de nouvelles cultures de légumineuses
avant d'hiberner vers la fin de l'automne dans les débris végétaux.
6.1.3.2. Moyens de lutte contre les charançons
En cas dřune forte infestation par le Sitone sur le feuillage, la lutte chimique vise
les adultes, avant la ponte, avec lřune des matières actives : lřAzimphos-méthyle et
lřEndosulfan.
6.1.4. Mouches mineuses
6.1.4.1. Biologie
Les mouches mineuses font partie de la famille des Agromyzidés qui comprend
environ 2500 espèces. Les trois principaux genres Agromyza, Phytomyza et Liriomyza
(Figure 175) ont été rencontrés sur des plantes de légumineuses alimentaires,
ornementales et potagères. Il est difficile de distinguer entre les différentes espèces de
mouches mineuses sur la base de la morphologie des adultes qui ont une longueur
variant de 1,4 à 2,5 mm.
a b
Les femelles ont un ovipositeur18 rigide et pointu nécessaire pour percer les
épidermes des feuilles et pondre les œufs sous la cuticule épidermique. Les larves ou
« mineuses » phytophages, de couleur grise, noire ou jaune et à abdomen effilé sont
mono ou polyphages (Figure 176) (Szilvasi et Gufry 2015).
18
Ovipositeur (ovipositor) : structure qui permet la ponte des œufs chez certains insectes.
200
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a b
201
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nourrissent des tissus foliaires. Par la suite, elles se transforment en pupes dans les
feuilles (Figure 178).
a b
202
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La chenille blanc jaunâtre, dont la tête est brun clair, mesure à la fin de sa
croissance, de 10 à 18 mm de long (Figure 180) (Kassebeer et al., 1976).
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204
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le semis précoce des variétés hâtives de pois permet dřatteindre une floraison
avant le vol et la ponte de la tordeuse ;
un contrôle régulier des éventuelles attaques par la tordeuse est exigé. Suite à
lřapparition des œufs sur les gousses ou des premiers trous creusés par les larves dans
les gousses de pois, il faudrait traiter avec lřune des matières actives : Diéthion,
Endosulfan, Azinphos-Méthyl.
6.1.6. Vers gris ou noctuelles
6.1.6.1. Biologie
Les vers gris ou noctuelles, de la famille des Noctuidaes, sont les larves de
papillons regroupant plus de vingt espèces, dont Agrotis spp. et Euxoa spp. sont les
genres les plus importants (Tableau 23).
Tableau 23. Vers gris phytophages rencontrés à travers le monde.
Nom commun Nom scientifique Référence
Légionnaire grise Euxoa auxiliaris G.
Légionnaire noir Actebia fennica T.
Ver gris à dos rouge Euxoa ochrogaster G.
Ver gris arénicole Euxoa detersa W.
Ver gris blanc Euxoa scandens R.
Ver gris granuleux Agrotis subterranea F.
Ver gris moissonneur Euxoa messoria H.
Ver gris noir Agrotis ipsilon H. Richard et Boivin, 1994
Ver gris orthogonal Agrotis orthogonia M.
Ver gris panaché Peridroma saucia H.
Ver gris rayé Euxoa tessellata H.
Ver gris tacheté Xestia adela F.
Ver gris terne Feltia jaculifera G.
Ver gris vitreux Crymodes devastator B.
Noctuelle du pois Melanchra pisi L.
Noctuelle potagère Lacanobia oleracea L.
Noctuelle gamma Vannetzel et Boizet, 2013
Autographa gamma L.
défoliatrice
Nephelodes minians
https :
Noctuelle Striacosta albicosta
//plantvillage.org/topics/bean/infos
Helicoverpa armigera
En présentant des spécimens et des colorations très variées, les larves ont,
sensiblement, un même aspect glabre, une peau lisse, une teinte variant du gris-verdâtre
au noir-brunâtre plus ou moins foncée et une longueur de lřordre de 50 mm. Certaines
espèces sont striées sur le côté ou sur le dos (Figure 184) (Soroka, 2012 ; Ndiaye, 2014).
Richard et Boivin (1994) ont indiqué que la distinction entre les différentes
espèces de noctuelles est basée sur les couleurs et les marques particulières.
205
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a b
c d
Figure 184. Larves du vers gris dévorent les feuilles avec (a): Lacanobia
oleracea L.; (b): Autographa gamma L. (Coutin 2004); (c): Agrotis sp.
(Soroka, 2012) et (d): Autoplusia egena
(https://plantvillage.org/topics/bean/infos).
La noctuelle, un ravageur sporadique, manifeste une large polyphagie. Elle
attaque les légumineuses, les graminées, les cultures légumières et les adventices. Un
seul individu est capable d'endommager un grand nombre dřespèces différentes. Selon
Soroka (2012), la présence d'adventices et/ou de débris végétaux dans les champs
favorise lřattaque des vers gris.
Lřadulte du ver-gris est un papillon aux ailes gris foncé, brunes ou rougeâtres,
ornementées de rayures, de taches ou de marbrures. La couleur des ailes postérieures est
un mélange de gris, de brun et du chamois. L'envergure des ailes varie de 25 à 40 mm
(Figure 185) (Soroka, 2012).
a b c
Figure 185. Papillons des vers gris avec (a): Noctuelle gamma
(Autographa gamma L.); (b): Noctuelle potagère (Lacanobia oleracea L.)
(Coutin 2004) et (c): Agrotis sp. (Soroka, 2012).
La larve et l'adulte des vers gris sont particulièrement actifs à la tombée du jour
ou durant la nuit. Toutefois lřadulte est souvent attiré par les sources de lumière
(Soroka, 2012). Habituellement, pendant le jour les larves se trouvent solitaires cachées
dans la couche superficielle du sol près des plantes ou dans les débris végétaux.
Lorsquřelles sont dérangées, elles sřenroulent fortement sur elles-mêmes en forme de
« C » (Figure 186). Par la suite, elles restent immobiles (Vannetzel et Boizet, 2013 ;
Richard et Boivin, 1994).
206
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Certains vers gris, comme la légionnaire grise (Euxoa auxiliaris G.) (Soroka,
2012) et la Noctuelle gamma défoliatrice (Autographa gamma L.) (Coutin 2004)
grignotent les bords des feuilles (Figure 187), surtout celles de la cime des plantes.
a b c
Figure 187. Plantule dřharicot endommagée par le ver gris avec (a) :
Radicelle et tige endommagées ; (b) et (c) : Larves de vers gris se
nourrissent sur la tige dřun plant dřharicot
(https://plantvillage.org/topics/bean/infos).
Parfois la totalité du limbe est dévoré et ne reste que la nervure médiane.
Dřautres tels que le ver-gris à dos rouge, (Euxoa ochrogaster G.), et le ver-gris
orthogonal, (Agrotis orthogonia M.) rongent superficiellement ou complètement les
tiges et les pétioles foliaires des jeunes plantes à la surface du sol ou sous la terre. Les
tiges peuvent être sectionnées au ras du sol (Figure 187) (Soroka, 2012). Les collets et
les racines superficielles peuvent être mangés, ce qui peut provoquer le flétrissement et
le dépérissement des plantes. Les plantes sont dřautant plus sensibles aux attaques du
vers gris quřelles sont jeunes et que leur développement est lent.
En fin dřautres types tels que la Noctuelle du pois (Melanchra pisi L.) et la
Noctuelle potagère (Lacanobia oleracea L.) se nourrissent d'abord du feuillage. Plus
tard, elles attaquent les gousses sur lesquelles elles délaissent de grosses fèces brunes
(Figure 188) (Coutin 2004).
En culture de plein champ comme en culture sous abris, lřinvasion des vers gris
peut occasionner le flétrissement, le sectionnement des tiges et la défoliation des plantes
dévastées (Soroka, 2012).
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a b c
Figure 188. Larves de vers gris (Helicoverpa armigera) avec (a): sur
une gousse de fève (Kassebeer et al., 1976); (b): sur des gousses
dřharicot vert (https://plantvillage.org/topics/bean/infos) et (c): sur
gousses de pois chiche (Gaur et al ., 2010).
Généralement, les noctuelles peuvent produire plusieurs générations au cours de
lřannée. Néanmoins, la majorité des espèces qui occasionnent dřimportantes pertes
économiques ne comptent qu'une seule génération par an (Vannetzel et Boizet, 2013).
Les adultes du ver gris apparaissent à la fin de l'été. Chaque femelle peut pondre
sur les feuilles plus de 1000 œufs (Figure 189) qui peuvent être, par la suite, entraînés
par les pluies dans le sol (Vannetzel et Boizet, 2013).
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Eriophyides et les Tarsonèmes. Vus à la loupe, ces acariens ont un corps cylindrique
avec deux ou quatre paires de pattes recouvertes ou non dřune petite toile. Ils ont des
mouvements lents et ne sont remarquables que lorsquřils pullulent (Dominguez, 2008).
Richard et Boivin (1994) ont signalé que Tetranychus urticae K. est l'acarien le
plus important que l'on trouve sur les cultures légumières de plein champ et sous serre.
Le mâle et la femelle adultes mesurent environ 0,5 mm de long et sont caractérisés par
deux taches noires foncées en parfaite symétrie bilatérale, une de chaque côté du corps.
La femelle adulte a une forme ovale arrondie à l'arrière. Le mâle adulte est plus petit et
plus actif que la femelle avec un arrière plus pointue (Ndiaye, 2014). Pendant la saison
de croissance estivale, il est vert jaunâtre pâle ; alors que durant la saison hivernale, il
est orange vif (Figure 191).
a b c
Figure 191. Tetranychus urticae adulte avec (a): stade dřété vert
pâle; (b): stade dřhiver orange vif (Richard et Boivin, 1994).
Richard et Boivin (1994) ont rapporté que les œufs sont petits, sphériques et
blancs et mesurent environ 0,14 mm de diamètre. La larve est petite, blanche et munies
de trois paires de pattes. Les adultes ont quatre paires de pattes.
Tetranychus urticae est cosmopolite et très polyphage. Il est signalé sur près de
2 000 espèces végétales dont la plupart sont des plantes cultivées parmi lesquelles les
légumineuses alimentaires (Ndiaye, 2014). Toutefois, il est un important ravageur du
haricot (Richard et Boivin, 1994).
Les œufs, les larves, les nymphes et les adultes sont souvent présents sur la face
inférieure du limbe foliaire. Ils se nourrissent en piquant la cuticule des feuilles, des
pétioles, des tiges, des apex et même des fruits puis en suçant le contenu cellulaire du
parenchyme du végétal. Ces piqûres, parfois très nombreuses, sont à l'origine de dégâts
visibles notamment de petites lésions mouchetées, jaunes ou blanches, qui s'unissent. En
cas dřune forte pullulation, elles peuvent entraîner la mort des feuilles.
De minuscules taches chlorotiques plus ou moins dispersées apparaissent sur la
face supérieure des feuilles et sřéclaircissent par la suite. Le limbe jaunit
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
progressivement et prend une teinte terne (Figure 192b) (Ndiaye 2014). Cette
décoloration est due, particulièrement, à la disparition de la chlorophylle (Dominguez,
2008).
Sur la face inférieure des feuilles, Tetranychus urticae tisse de délicates toiles
soyeuses, visibles, blanc-grises qui donnent aux feuilles infectées une teinte grise
poussiéreuse (Figures 192c et 192d). Ces toiles retiennent lřhumidité et assurent au
ravageur une protection contre le vent, les prédateurs et les traitements chimiques
(Dominguez, 2008).
a b c d
Figure 192. Tranychus urticae sur une feuille dřharicot avec (a): Feuilles
dřharicot saines; (b): Face supérieure dřune feuille dřharicot ravagée par
Tetranychus urticae; (c) et (d): faces inférieures de feuilles respectivement
dřharicot et de fève ravagées par Tetranychus urticae.
En cas dřattaques sévères, la croissance des apex est bloquée, les feuilles
jaunissent, flétrissent et se dessèchent (Figure 193) (Ndiaye 2014). Elles peuvent même
engendrer la destruction totale de la culture.
En général, une température élevée et une hygrométrie relative faible sont
favorables à la reproduction et au développement de Tetranychus urticae. Selon
Kassebeer et al., (1976), il est possible de dénombrer 9 à 10 générations par an qui se
succèdent à un rythme très rapide. En été, 6 à 7 générations traduisent la pullulation de
lŘacarien.
211
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
une température de 20 °C, Tetranychus urticae pont de cinq à huit œufs par jour. Par
opposition, la durée de développement, du stade œuf au stade adulte, est inversement
proportionnelle à la température. Elle varie de 3,5 j à 32 °C à 21 j à 18 °C (Richard et
Boivin, 1994).
Une fois la plante hôte est morte, la dissémination de lřacarien se fait par
passage direct d'une plante à une autre, par le sol, le vent, le transport sur du matériel
végétal ou de travail, des personnes...
A la fin de l'été, la forme orange des adultes devient prédominante. Avec le
raccourcissement du jour, la baisse des températures, la réduction de la photopériode et
des sources alimentaires, les femelles, dont la couleur vire du jaune-pâle à l'orange vif,
entrent en phase de diapause, cessent de se nourrir et de pondre pour finalement
hiberner. En revanche, des températures élevées et des plantes succulentes en pleine
croissance retardent l'induction de la diapause (Richard et Boivin, 1994). De telles
conditions édapho-climatiques incitent les femelles à sortir de leurs sites d'hibernation et
à se mettre à la recherche de nouvelles plantes hôtes pour assurer les infestations au
début du printemps.
6.2.2. Moyens de lutte contre les acariens
La lutte contre Tetranychus urticae pourrait être efficace en optant pour une
combinaison de pratiques culturales, de lutte biologique et de traitements chimiques.
A - Pratiques culturales
Le recours à certaines mesures prophylactiques est l'une des plus importantes
pratiques culturales pour prévenir les infestations de Tetranychus urticae à savoir :
éliminer les mauvaises herbes qui peuvent être des refuges pour lřacarien ;
limiter le déplacement des ouvriers et du matériel agricole des zones infestées
vers les zones saines ;
en fin de cultures, arracher les résidus de cultures infestées et les détruire par
incinération ou par enfouissement avec un labour profond ;
la pulvérisation dřune solution de pétrole ou de savon ou bien dřune infusion
de gousse dřail qui a une action répulsive.
B - Lutte biologique
Le phytoseïde, Phytoseiulus persimilis (Figure 194), est un acarien prédateur de
Tetranychus urticae. Dominguez (2008) a signalé que Phytoseiulus persimilis est un
prédateur polyphage qui joue un rôle très important dans la régulation des acariens
phytophages. Il intervient aussi dans la régulation dřautres insectes tels que le thrips, les
212
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cochenilles, les pucerons... qui sont potentiellement préjudiciables aux cultures. Il est
fréquent de le voir consommer du pollen, du nectar ou des exsudats des insectes
suceurs.
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Ces tumeurs ressemblent aux nodules des légumineuses produits par la bactérie
Rhizobium. Toutefois celles produites par les nématodes sont sphériques, ne sřallongent
pas et ne se colorent jamais. Les radicelles des plantes malades paraissent plus
développées que celle des plantes saines. En cas dřune forte contamination, les racines
peuvent être réduites à des moignons boursouflés. La réduction du système racinaire
consécutive aux troubles du métabolisme occasionnés par Meloidogyne hapla, se
traduisent par le développement des plantes chétives, la production de graines de petits
calibres et moins nombreuses et une baisse progressive du rendement.
En blessant les racines, Meloidogyne hapla provoque la formation de portes
dřentrée qui facilitent la pénétration des microorganismes phytopathogènes, notamment
les champignons, les bactéries et autres....
Le Meloidogyne hapla, faisant partie de lřordre Tylenchida et de la famille
Heteroderidae, a une structure céphalique fragile. Les larves mobiles du deuxième stade
et les femelles adultes ont un stylet avec un dimorphisme sexuel marqué. Les mâles sont
migrateurs, longs et robustes, avec une courte queue ronde. Les femelles sont
sédentaires, globuleuses et habitent dans les racines. Les stries transversales de la
cuticule autour de lřorifice génital ou vulve et de lřanus de la femelle adulte forment un
dessin utile pour son identification (Richard et Boivin, 1994).
Peu après la germination des graines et lřélongation des racines, les larves du
nématode du deuxième stade, attirées par les exsudats racinaires, migrent vers les
racines et pénètrent dans les apex racinaires pour se fixer à proximité de la zone
vasculaire. Les cellules de parenchyme vasculaire sřagrandissent par hypertrophie 19 et
19
Hypertrophie : croissance exagérée ou agrandissement cellulaire.
214
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provoque les plus graves symptômes sur la fève et la féverole en comparaison avec ceux
produits par D. dipsaci. Le gonflement de la tige en est le symptôme typique de
lřinfection (Figure 196) (Vannetzel et Boizet, 2013).
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Figure 198. Semences contaminées par Ditylenchus dipsaci avec (a) : Graines
contaminées et décolorées avec des téguments éclatés ; (b) : Graines contaminées
dřapparence saine ; (c) : Taches noires de lřendosperme et des cotylédons
(ARVILIS, 2012).
Il est à remarquer que la détection des nématodes des tiges et des bulbes dans les
semences infestées nřest pas toujours aisée. Lřanalyse au laboratoire est incontournable.
Toutefois, au champ, les symptômes liés aux attaques de D. dipsaci sřexpriment
généralement durant la période de floraison. Parfois les larves paraissent réunies en
amas cotonneux, visibles à lřœil nu, sur les cotylédons des graines à lřétat de
germination (Figure 199).
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le terrain, les fortes infestations se présentent sous la forme d'îlots qui s'étendent
habituellement le long des rangs et/ou dans le sens de travail du sol.
Par temps chaud, les plantes contaminées apparaissent rabougries, rapidement
flétries avec un aspect jaunâtre. Les feuilles les plus âgées périssent prématurément. La
racine pivotante parait plus petite, plus ramifiée et avec une croissance retardée. Les
racines secondaires sont nécrosées et couvertes de zones sèches. Bien que la chlorose,
les lésions sur les poils absorbants, la pourriture noire, le rabougrissement et la
sénescence précoce des plantes soient des dégâts occasionnés par P. penetrans, ces
symptômes peuvent être aussi provoqués par d'autres pathogènes notamment des
bactéries et des champignons telluriques.
P. penetrans fait partie de lřordre des Tylenchida et de la famille des
Pratylenchidae. Il est difficile de discriminer les différentes espèces de Pratylenchus à
cause du nombre limité des caractères morphologiques de variabilité inter et intra
spécifique. Généralement, un mélange de différentes espèces de Pratylenchus est
présent dans la même parcelle. Couramment, P. penetrans et P. crenatus sont les deux
espèces communément retrouvées (Anonyme, 2013a).
Les P. penetrans adultes mesurent environ 0,8 mm de long. La tête est basse et
large. Le stylet et la sclérification labiale sont bien développés. Les glandes
œsophagiennes recouvrent ventralement l'intestin. Chez les femelles, l'orifice génital ou
vulve est situé postérieurement et la portion de l'ovaire est réduite à un cloaque
(Figure 201). Richard et Boivin (1994) ont rapporté que chez les mâles, la queue est
pointue avec un sac génital bien développé.
Bulbe oesophagien Stylet Queue
moyen
Oesophage
Glandes
digestives
Vulve
Ovaire
Intestin
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digestives sécrétées par les glandes oesophagiennes et ingèrent le contenu cellulaire. Les
perforations répétées à travers la paroi cellulosique forment une ouverture en fente
(Richard et Boivin 1994).
Dans le sol, les nématodes sont attirés par les jeunes racines et les parties non
infestées de la même racine. Au fur et à mesure de leur déplacement les femelles
pondent leurs œufs dans les tissus infectés. Chaque femelle pond de 30 à 40 œufs dans
le système racinaire ou dans le sol. Cette espèce présente deux à trois générations par an
(Anonyme, 2013a). Les œufs donnent naissance aux larves L2 qui se nourrissent à partir
des cellules avoisinantes. Les lésions s'étendent et s'anastomosent. Les racines pourries
et surpeuplées sont abandonnées par les nématodes. Les bactéries et les champignons
telluriques se reproduisent rapidement dans les lésions et accélèrent la décomposition
des tissus du cortex de la racine.
Chez la plupart des cultures, le cycle biologique de P. penetrans dure, selon le
genre de la plante hôte et la température du sol, de 40 à 90 jours respectivement à des
températures de 25 et 15 °C. Sous des conditions édaphiques défavorables à la
migration des nématodes ou la croissance des racines, plusieurs larves et adultes entrent
en quiescence pendant une longue période. Environ 50 % des nématodes peuvent
survivre pendant deux ans à 4°C. P. penetrans, anhydrobie21 modéré, survit dans les
sols modérément secs pendant plusieurs mois sous une forme enroulée et desséchée
(Richard et Boivin 1994).
6.3.4. Nématode à kystes du pois
Le nématode à kystes du pois, Heterodera goettingiana, attaque exclusivement
les légumineuses sauvages et cultivées notamment le pois, la féverole, la fève, le lupin,
la lentille, la vesce, la luzerne...Les foyers dřinfestation du nématode à kystes du pois se
manifestent au champ par des zones plus ou moins circulaires (Figure 202).
21
Anhydrobie : qualifie un nématode capable de s'enrouler sur lui-même, de se déshydrater et de survivre dans un
sol modérément sec pendant plusieurs mois.
220
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En cas d'une attaque grave, les plants de pois contaminés apparaissent nains,
rabougris, tordus à la base avec un feuillage vert pâle puis jaunâtre (Figure 203).
221
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Phaseolus vulgaris, Vicia villosa, Vigna angularis et V. radiata, sont les principales
plantes hôtes de la famille des Fabaceae.
Au champ, en lřabsence de plantes hôtes, la survie du nématode à kystes est
tributaire principalement de la température et de lřhumidité dans le sol. Les œufs
contenus dans les kystes peuvent survivre durant 8 ans dans un sol humide à des
températures fraîches. Avec les changements des conditions édapho-climatiques, cette
période peut être diminuée. Dans un sol sec et frais, certains œufs peuvent survivre dans
les kystes jusquřà trois ans. Toutefois, leur viabilité diminue rapidement dans un sol sec
et exposé à des températures élevées ou dans un sol inondé (Petter, 2010)).
Le nématode à kystes se trouve principalement dans des sols argileux
(Anonyme, 2013a). A part quelques déplacements très limités des larves et des mâles,
H. glycines est sédentaire. En revanche la longévité des kystes permet son transport
passif sur de longues distances. Lřinfestation de nouvelles parcelles est généralement
attribuée au déplacement des kystes dans les résidus de culture, les plantes contaminées
ou dans le sol à travers le matériel agricole, les ouvriers ou même le vent. Lors des
échanges commerciaux inter et intra nationaux, les nématodes peuvent aussi être
transportés dans les semences et le substrat associé aux racines des plantes contaminées.
Il a été rapporté que des kystes contenant des larves viables ont été trouvés dans des
excréments dřoiseaux (Petter, 2010).
H. glycines ne montre pas de symptômes spécifiques. La diminution du
rendement en grain est généralement le premier signe de la présence de lřinfestation.
Généralement, la combinaison dřune croissance réduite et dřun jaunissement, dit aussi
Ŗyellow dwarf diseaseŗ, indique que la culture est contaminée par H. glycines. Les
plantes contaminées paraissent jaunes, flétries, rabougries avec une chute des feuilles
(Figure 204).
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demeure enfouie dans le tissu vasculaire. Lorsque la femelle meurt, son corps durcit et
se transforme en un kyste protecteur contenant 200 à 300 œufs. Suite à la mort des
racines, les kystes sont libérés dans le sol et propagés par les instruments aratoires et
dřautres moyens physiques.
6.6. Moyens de lutte contre les nématodes
Le seul moyen de contrôle des nématodes reste la prévention. Cependant, le
degré d'infestation d'un sol peut être réduit par :
le choix de cultures et de variétés résistantes ou tolérantes aux nématodes ;
le choix de semences sélectionnées, saines et traitées ;
la submersion des terrains irrigables permet de tuer les larves et les adultes des
nématodes par asphyxie ;
lřapplication des rotations appropriées pendant au moins trois années par
lřintroduction dans lřassolement dřune jachère nue ou travaillée en saison sèche,
dřespèces résistantes qui ne servent pas d'hôtes, telles que lřavoine rude (Avena
strigosa) et/ou des plantes pièges comme Tagetes patula L. et Tagetes erecta L ;
la fertilisation organique bien décomposée ;
lřarrachage et la destruction des repousses et des plantes contaminées dès la fin
de récolte ;
éviter la plantation dřEuphorbia et de Prosopis comme brise-vents qui sont
sensibles aux nématodes ;
la solarisation des parcelles contaminées est une pratique efficace ;
La désinfection du sol avec des nématicides, granulés ou fumigènes, a montré
son efficacité dans le contrôle de la majorité des espèces de nématodes. Ces produits ne
tuent pas les nématodes ; mais ils les paralysent et limitent leurs dégâts (Anonyme,
2013a). Appliquer des traitements chimiques en plein ou localisés, une dizaine de jours
après le semis, lors de la préparation du terrain.
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être à lřorigine de dégâts importants sur les plantes peu endurcies. Vannetzel et Boizet
(2013) ont rapporté que les variétés de fève et de fèveroles endurcies et semées
profondément peuvent résister à des températures minimales de -15 à -16 °C.
Le stade phénologique, initiation florale, traduit par lřapparition du méristème
reproducteur dans les apex de la plante, marque le début dřune phase de plus forte
sensibilité au gel. Fréquemment, en semis dřautomne ou de printemps, de nouvelles
ramifications prennent le relais des apex déjà détruits par les gelées tardives pour
compenser totalement ou en partie les dégâts occasionnés (Figure 209).
227
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
est dite intermittente et engendrée par la rupture des précipitations. La seconde est
terminale. Elle survient, à la fin du cycle de croissance de la culture, suite à un manque
des précipitations et un tarissement des réserves en eau dans le sol (Wery et al., 1994)
(Figure 210). Toutes les cultures, et particulièrement celles à cycle long, sont soumises
à la sècheresse terminale qui est généralement conjuguée à un stress thermique (Berger,
2007).
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Le stress hydrique peut aussi nuire au fonctionnement des nodules, entraîner une
carence en azote, une diminution du nombre des étages fructifères et de graines et un
raccourcissement du cycle biologique. Les plantes paraissent alors chétives et
rabougries.
B - Effets sur les organes de la plante
Les feuilles et les tiges
Ben Naceur et al., (2002) ont signalé que selon les génotypes, le stress hydrique
inhibe différemment, la croissance des tiges et des feuilles. Suite à une baisse du
potentiel de turgescence cellulaire, la croissance des tissus de la plante est limitée
suivant lřintensité du stress hydrique (Slim et al., 2006). Toutefois, un stress hydrique
excessif et inattendu réduit la croissance des plantes et le rendement en graines plus que
les autres types de stress (Boubaker et Yamada, 1995 et Ben Mbarek, 2011).
Le stress hydrique occasionne la chlorose, la sénescence, lřabscission et la
réduction de la surface des feuilles. Chez la fève et la fèverole, il produit lřenroulement
des feuilles (Figure 214) ; alors que chez le pois, les feuilles sont dressées au lieu dřêtre
bien étalées (Vannetzel et Boizet, 2013).
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nombre de gousses par plante (Mefti et al., 2001 et Ben Mbarek, 2011) et du nombre de
graines par gousse (Behboudian et al., 2001 ; Ben Mbarek, 2011). Il peut induire un
remplissage court et rapide des graines (Davies et al., 1999), réduire le nombre et la
taille des gousses et des graines (Ben Mbarek, 2011). Le rendement en graines est, ainsi,
réduit (Leport et al., 1999). Selon Emery et al., (1998), il semble que de tels
phénomènes sont dus à un signal émis par le système racinaire. Suite à une sècheresse
printanière, le rendement en graines et le nombre de gousse par plante du pois chiche du
type kabuli sont fortement réduits (Siddique et al., 1999, Ben Mbarek, 2011).
Les racines
Chez des génotypes de pois chiche, Slim et al., (2006) et Ben Mbarek (2011)
ont remarqué une augmentation de la longueur et de la masse racinaire, inversement
proportionnelle à lřintensité du stress hydrique (Figure 216).
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Labidi et al., (2007) ont énoncé que le déficit hydrique affecte négativement la
fixation symbiotique de l'azote atmosphérique chez le pois chiche. Il réduit
considérablement le nombre, la masse et la taille des nodules ainsi que l'activité de
nodulation de la plupart des légumineuses à graines (Serraj et al., 1999) telles que le
haricot vert, (Phaseolus vulgaris L.) (Muhammad et Iram, 2005), la fève (Vicia faba
L.,), le pois (Pisum sativum L.), le pois chiche (Cicer arietinum L.) et autres
(Sangakkara et al., 1996).
3. Phytotoxycité due aux herbicides
Les herbicides sont des produits chimiques dont la mauvaise manipulation
pourrait occasionner des symptômes de phytotoxycité qui apparaissent sur la culture
durant la saison de croissance, surtout lors de la germination et du développement des
plantules (Richard et Boivin, 1994). Généralement, certains symptômes sont passagers
et ne sřexpriment que quelques jours après le traitement. Il serait donc utile dřattendre
quelques jours pour réaliser un vrai diagnostic. Les symptômes varient selon le type
d'herbicide appliqué et peuvent s'exprimer par :
une inhibition de la germination : En cas dřun sol filtrant et/ou mal préparé
soumis à un excès dřeau de pluie ou dřirrigation, lřherbicide peut être emporté en
profondeur avec lřeau, atteindre la semence et provoquer le manque de la levée.
Lřapplication de certains herbicides, dont la matière active est une hormone
de croissance, occasionne une multiplication active des cellules et provoque la
déformation des tissus de la plante. Les feuilles deviennent tordues, plissées ou
filiforme (Figure 217). De même, on pourrait enregistrer un rabougrissement de la
plante, un avortement des fleurs et une diminution du nombre de fruits (Richard et
Boivin, 1994). A titre indicatif, les spécialités commerciales à base de pendiméthaline
provoquent lřépaississement de lřhypocotyle et le renflement des racines (Vannetzel et
Boizet, 2013).
a b
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atmosphérique. Vannetzel et Boizet (2013) ont rapporté que la nutrition azotée pourrait
être perturbée à cause du disfonctionnement des nodules occasionné par des agents
pathogènes tel que le nématode, Heterodera goettingiana, et autres. Toutefois, un
complément d'azote exogène est indispensable, du moins, durant le stade juvénile des
plantes.
Les symptômes dřune carence en azote sont traduits par un retard de croissance
des tiges et des racines, un raccourcissement des entre nœuds de la plante qui demeure
chétive avec un port dressé. Les feuilles âgées restent petites caractérisées par une
couleur vert pâle ou jaune et peuvent tomber prématurément. La production des fleurs
est fortement réduite et les gousses paraissent mal remplies.
Les amendements en matières organiques pourraient corriger le problème de la
carence en azote et améliorer les qualités organoleptiques des graines. Comme
deuxième alternative, il faudrait introduire le mono-ammonium phosphate (MAP) ou le
diammonium phosphate (DAP) comme fumure de fond.
4.1.2. Carence en phosphore
La carence en phosphore peut survenir dans plusieurs types de sols,
particulièrement ceux à pH acide. Des symptômes, similaires à ceux de la carence en
azote, apparaissent d'abord sur les feuilles du haut qui sont petites, ternes et dřune
couleur variant du vert foncé au vert-bleu. Les feuilles les plus âgées brunissent et
meurent prématurément. Les plantes sont souvent rabougries et ont des tiges grêles et
des entre-nœuds courts. La phase végétative peut être prolongée, tandis que la floraison
est retardée et raccourcie. Souvent plusieurs fleurs avortent et le nombre de gousses et
de graines est réduit (Vannetzel et Boizet, 2013).
Une analyse du sol permet de déterminer la quantité de phosphore nécessaire
pour corriger la carence. En cas de besoin, il faudrait appliquer, en bandes, du phosphate
naturel ou du superphosphate (P2O5).
4.1.3. Carence en potassium
Chez le pois, la carence en potassium est traduite par des entre-nœuds courts,
surtout ceux de la partie supérieure de la plante qui parait rabougries. Les bords des
feuilles deviennent chlorotiques. De petites taches nécrosées, parsemées sur le limbe,
s'unissent par la suite pour gagner la totalité de la feuille qui s'enroule vers le haut
(Richard et Boivin, 1994). Tôt au printemps, un épandage de potassium (K2O) à la dose
de 18 à 20 kg/ha devrait régler ce problème
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a b
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soit semblable à celle dřune carence en manganèse, la distinction entre les deux types de
carence est aisée. La décoloration due à une carence en manganèse se fait par taches
alors que celle due à une carence en fer est complète.
Dans les parcelles à risque, notamment les sols calcaires, le choix de variétés
tolérantes ou résistantes à la chlorose ferrique peut être une solution pour limiter le
risque la carence en fer (Figure 223).
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continuent à fleurir sans former de gousses (Vannetzel et Boizet, 2013). Les extrémités
des racines sont nécrosées.
Les plantes de pois carencées en bore sont rabougries. Elles développent des
tiges épaisses et rigides. Elles montrent un port buissonneux. Les jeunes feuilles restent
petites et chlorotiques avec des extrémités brûlées.
Pour remédier à la carence en bore et assurer une bonne fécondation des fleurs, il
est conseillé dřapporter 300 g /ha de bore au stade «boutons floraux».
4.3. Toxicité due aux oligo-éléments
4.3.1. Toxicité due au bore
Bien que le bore soit nécessaire à la croissance et à la fructification chez les
légumineuses alimentaires, il peut occasionner une phytoxicité dans les sols dont la
teneur en bore excède 5 ppm. Les symptômes de toxicité rappellent ceux de la carence
en potassium. Les plants touchés par la toxicité montrent un rabougrissement, un
jaunissement, des taches de couleur beige olivâtre et huileuses sur les bords des feuilles
âgées et des jeunes feuilles peu après leur émergence. Par la suite, ces taches jaunissent
et se nécrosent (Figure 226). Le rendement en grains peut être fortement réduit (Richard
et Boivin, 1994).
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Les gousses développées, dont le nombre est limité à une ou deux, sont généralement
vides. Chez le haricot, les symptômes de toxicité se présentent sous la forme de taches
noires violacées sur la tige, le pétiole, les nervures. Les marges nécrosées des feuilles
affectées s'enroulent vers le bas. Les sols à pH acide favorisent l'absorption du
manganèse et par conséquent la toxicité.
5. Stress salin
A travers le monde, la salinité sřétend sur plus de 6 % de la superficie totale de
la planète, dont 3,8 % sont situés en Afrique. Elle constitue lřun des facteurs abiotiques
les plus répandus dans les zones arides et semi arides ainsi que dans le bassin
méditerranéen où les précipitations sont limitées. Benidire et al., (2015) ont rapporté
quřen Afrique du nord, la salinisation des sols gagne surtout les régions irriguées et les
parties basses assujetties à des taux dřévaporation élevés. Elle est non seulement liée
aux conditions climatiques, mais aussi à lřutilisation non contrôlée des eaux dřirrigation
de mauvaise qualité. Zaman-Allah et al., (2009) ont énoncé que le taux élevé de sel dans
le sol ou dans lřeau dřirrigation est une préoccupation environnementale majeure qui
représente un problème sérieux pour lřagriculture. Ce phénomène devient de plus en
plus inquiétante car la salinité réduit la superficie des terres cultivables et menace la
sécurité alimentaire dans ces régions (Benidire et al., 2015).
La salinité peut être définie comme étant un processus pédologique suivant
lequel le sol sřenrichit anormalement en cations Na+ , K+, Ca2+, Mg2+ et en anions ClŔ,
SO4Ŕ, CO3Ŕ, NO3-. Dřautres sels moins courants, sous la forme de traces et plus toxiques
sont notamment le bore, le sélénium, lřarsenic et le molybdène.
La grande majorité des stress salins est provoquée par des sels de sodium,
particulièrement le NaCl. Un sol est considéré salé lorsque la conductivité électrique de
lřextrait sec de la pâte saturée à 25 °C dépasse 4 millimhos.cm-1. Toutefois, à lřéchelle
agronomique, les risques de salinisation varient de 4 à 16 millimhos.cm-1. Les
rendements de la plupart des plantes cultivées sont fortement réduits par la salinité à
partir de 8 millimhos.cm-1.
5.1. Effets indésirables de la salinité
La salinité a des impacts indésirables multiples notamment sur :
la germination
Chez les plantes halophytes et également glycophytes, lřénergie germinative est
plus élevée dans les milieux non salés. Lřexcès de sel dans le sol affecte les paramètres
de la germination, la croissance et la vigueur des plantules. Il entraîne une augmentation
243
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244
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247
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250000
200000
150000
100000
50000
Années
0
b 1986-87 1991-92 1996-97 2001-02 2006 - 07 2011 - 12
12
10
8
6
4
2
Années
0
c 1986-87 1991-92 1996-97 2001-02 2006 - 07 2011 - 12
La production a varié de 104 600 à 379 600 Qx avec une moyenne de 264 066
Qx pour la fève et de 36 500 à 361 000 Qx avec une moyenne de 162 079 Qx pour la
fèverole. Malgré la régression des superficies emblavées en fève, la production semble
progresser. La production en fèverole a tendance de progresser conjointement avec les
superficies emblavées (Figure 227b).
248
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Le rendement en grain a varié de 8,8 à 9,1 Qx/ha avec une moyenne de 8,9
Qx/ha pour la fève. Alors que celui de la fèverole a varié de 3,5 à 13,7 Qx/ha avec une
moyenne de 9,6 Qx/ha. Avec le temps, le rendement en grains de fèverole semble
nettement amélioré ; alors que celui de la fève parait sensiblement amélioré
(Figure 227c).
Les cultures de fève et de fèverole sont en grande partie pluviales. Vu le climat
méditerranéen de la Tunisie caractérisé par les sècheresses intermittente et terminale, les
fluctuations observées au niveau des superficies emblavées, des productions et des
rendements en grains sont probablement dues aux stress abiotiques, notamment le stress
hydrique, qui affecte ces cultures.
3. Importance alimentaire
La fève, est un aliment énergétique très riche en protéines facilement
assimilables, en sels minéraux, en acides aminés, en acides gras et en vitamines
(Tableau 24).
Tableau 24. Composition de 100 g de graines de fève mûres crues (USDA, 2004).
Composés Eléments Quantités Composés Eléments Quantités
Eau (g) 11 Acide linoléique 581
Énergie (kJ) 1425 Acides Acide oléique 297
Protéines (g) 26,1 gras (mg) Acide palmitique 204
Composés Lipides (g) 1,5 Acide ascorbique 1,4
majeurs
Glucides (g) 58,3 Vitamine A (UI) 53
Fibres
25 Thiamine (mg ) 0,56
alimentaires (g)
Tryptophane 247 Vitamines Riboflavine (mg ) 0,33
Lysine 1671 Niacine (mg ) 2,8
Méthionine 213 Vitamine B6 (mg) 0,37
Acides Phénylalanine 1103 Folates (μg) 423
aminés
Thréonine 928 Ca 103
essentiels
Valine 1161 Eléments Mg 192
(mg)
Leucine 1964 minéraux P 421
(mg) Fe 6,7
Isoleucine 1053 Zn 3,1
Jarso et Keneni, (2006) ont rapporté que, la consommation des graines de fève
surtout immatures et même lřinhalation du pollen, provoquent le Ŗfavismeŗ chez
certaines personnes de la région méditerranéenne. Les graines de la fève renferment
dřautres facteurs antinutritionnels, dont notamment, les inhibiteurs de trypsine, les
lectines (hémagglutinines), les tanins, les oligosaccharides et les phytates. Elles ont
aussi des effets réducteurs des lipides chez les humains et les rats. Toutefois, le
249
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
trempage des graines avant la cuisson désactive les substances toxiques. Les protéines
isolées des graines de fève ont une activité antioxydante. La lectine, lřagglutinine,
ralentissent la progression du cancer du colon.
Les résidus de culture de la fève et la fèverole représentent un bon aliment pour
les animaux. Ils contiennent une teneur élevée en protéines, variant de 5 à 20 %, et une
bonne digestibilité qui peut atteindre 50 % de la matière sèche, Seulement, la teneur
élevée en tanin dans les graines crues, qui peut atteindre 9 %, leur procure un goût amer.
Mais on a mis au point des cultivars à faible teneur en tanin, de lřordre de 1 %, et à
digestibilité élevée (Jarso et Keneni, 2006).
4. Biologie de la fève et la fèverole
Jean-Luc Verville (2002) et Jarso et Keneni (2006) ont énoncé que l'ancêtre
spontané de la fève est probablement Vicia galilea (2n = 14) qui est distribué dans la
région méditerranéenne. Bien quřelle ressemble sur le plan morphologique à Vicia faba,
elle produit des hybrides stériles lorsquřelle est croisée avec cette dernière. Toutefois, la
fève, une espèce unique dans son genre, est caractérisée par des chromosomes assez
grands mais moins nombreux et une quantité élevée dřADN (Jarso et Keneni, 2006).
Fatemi et al., (2011) ont rapporté que lřespèce Vicia faba L., comprend deux
sous-espèces notamment paucijuga et eu-faba. Dans le groupe eu-faba, on a répertorié
trois variétés botaniques, à savoir minor, équina et major. Sur la base des différences
morphologiques on a déterminé les deux sous-espèces Vicia faba L. var. faba et Vicia
faba minor (Figure 228).
250
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Tableau 25. Critères de distinction entre les trois variétés de Vicia faba L.
(Guignard, 1989).
Variétés
minor equina major
Paramètres
Taille des Moyens Gros ou très gros
Petits (PMG1000 g)
grains (1000<PMG<1500 g) (PMG>1500 g)
Grains présentant une
Forme des Grains ovoïdes
dépression latérale des Grains larges et plats
grains réguliers et lisses
cotylédons
Taille des Gousses courtes (nb. Gousses plus longues Gousses très longues (nb.
gousses dřovules : de 2 à 3) (nb. dřovules : de 3 à 4) dřovules : de 8 à 13)
Forme des Aplatie (souvent recourbée
Cylindrique Plus aplatie
gousses en « sabre »)
Port des Généralement semi Port retombant et
Port érigé sur les
gousses sur la érigées ou à port généralement traînant à
tiges
tige horizontal terre
251
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
252
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Figure 233. Plants de fèves avec une corolle blanche (à gauche) et violacée (à droite).
Chaque fleur est composée dřun calice campanulé, 5 lobes, un tube de ≈ 7 mm
de long, un étendard ovale, dřailes oblongues-ovales, un carène, 10 étamines dont 9 sont
soudées et 1 est libre, dřanthères de forme ellipsoïde à ovoïde et dřune couleur brun
253
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
foncé, un très mince ovaire presque sessile, un style retroussé garni dřune touffe de
poils près du stigmate glanduleux-papilleux.
Le régime reproducteur de la fève et la fèverole est intermédiaire entre
lřautogamie et lřallogamie. Son auto - fertilité est de lřordre de 40 à 60 %. Chaillet et
al., (2014) ont rapporté que le taux dřallogamie de la fève peut atteindre 92 %, mais en
général il se situe entre 20 % et 50 %.
Selon le génotype, la structure de la fleur peut varier légèrement, en déterminant
une séparation plus ou moins importante entre le stigmate et les étamines. Dans certains
cas, cette séparation constitue une barrière à lřautopollinisation. La pollinisation est
alors favorisée par les insectes notamment les abeilles et les bourdons (Figure 233).
Dans dřautres cas, la séparation entre ces deux organes floraux est infime ou inexistante.
Dans ce cas, la fleur est alors autofertile et peut être pollinisée sans déclenchement
entomophile (Mesquida et al, 1990).
La phase de floraison dure de 30 à 45 jours, de mi-février à la fin mars.
Lřavortement des fleurs, chez la fève et la fèverole, est très important et varie de 80 à
90 %. Plusieurs facteurs peuvent être à lřorigine de la coulure dont notamment :
certaines fleurs sont génétiquement non fertiles.
lřinteraction entre les phases de croissance végétative et reproductive fait que
le produit de l'assimilation chlorophyllienne est insuffisant pour alimenter toutes les
parties de la plante. Après lřépanouissement et même après la nouaison, certaines fleurs
se trouvent mal alimentées, flétrissent et se dessèchent.
les techniques culturales, lřétat sanitaire, la vigueur de la culture et le travail
du sol agissent sur la nouaison.
6.2.2. Gousses et graines.
Jarso et Keneni (2006) ont indiqué que les gousses de la fève et la fèverole sont
de formes cylindriques à aplaties, étroitement oblongues, renflées au niveau des graines,
pourvues dřun bec, légèrement pubescentes au stade maturité.
Les gousses de la fève, très longues avec un port retombant, généralement
traînent à terre et produisent 8-10 graines de grandes dimensions (Jean-Luc Verville
2002) ; alors que celles de la fèverole sont courtes avec un port érigé sur les tiges et ne
produisent que 2 à 6 graines (Jarso et Keneni, 2006) (Figure 234).
254
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Fève Fèverole
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257
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Najeh Bachaar
Badii Mamdouh
Chahbi
7.5. Récolte
Selon les régions et l'époque de semis, la récolte à lřétat vert s'échelonne de mars
à avril. Au stade de maturité, la biomasse aérienne et les gousses sont noircies
(Figure 237),
Pour la récolte de grains secs, les petits agriculteurs coupent les plants en avril-
mai et les laissent sur le terrain pendant quelques jours pour terminer la dessiccation.
Lřégrainage est réalisé au pied des chevaux sur une aire.
Les moyens et gros agriculteurs battent leur récolte à la moissonneuse batteuse
(Figure 238). Toutefois, quelques précautions sont à prendre lors de la récolte :
258
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
259
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
9 500
Productions (1000 t)
12 000
9 000
11 500
8 500
11 000 8 000
10 500 7 500
7 000
10 000
6 500
9 500 6 000
98-99
99-00
00-01
01-02
02-03
03-04
04-05
05-06
06-07
Années
260
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
rendement réel est largement inférieur à ce dernier et reste constamment faible. Saxena,
(1989) a signalé que depuis les années 1930, le rendement en graines du pois chiche nřa
pas excédé 500 à 700 kg.ha-1. Dřaprès lřAAC (2006), entre 1998 et 2006, les
rendements moyens en graines du pois chiche nřont pas excédé 800 kg.ha-1.
Le continent Asiatique est le plus important producteur de pois chiche avec un
taux de 91 % (Upadhyaya et al., 2001). Par ailleurs, les plus grands pays producteurs de
cette espèce sont : lřInde ; la Turquie ; le Pakistan ; lřAustralie ; le Canada ; le Mexique
; lřIran et lřEthiopie (AAC, 2006).
Les plus importants pays exportateurs du pois chiche sont lřAustralie ; le
Mexique ; la Turquie ; le Canada ; les Etats-Unis et lřIran ; alors que les plus importants
pays importateurs sont lřInde ; le Pakistan ; lřEspagne ; lřAlgérie ; le Bangladesh ;
lřItalie ; lřArabie Saoudite ; la Jordanie ; la Tunisie et le Royaume-Uni (AAC, 2006).
1.1.3. En Tunisie
En Tunisie, la culture du pois chiche, limitée au type Kabuli, est pratiquée en
semis de printemps (Wery, 1990). Parmi les légumineuses alimentaires, elle occupe la
deuxième position après la fève et la fèverole (Gharsalli et al., 2001 ; Anonyme 2009).
Au début des années 80, les fèves et le pois chiche occupaient environ 86 % des
superficies des légumineuses à graines avec une production annuelle de pois chiche
estimée à 22 000 tonnes (Kramer, 1983) et un rendement moyen de 7 Qx.ha-1 (El Felah
et Kharrat, 2014). Actuellement, les superficies réservées à la culture du pois chiche
représentent environ 18 % des emblavures des légumineuses à graines (Anonyme
2009).
La culture du pois chiche est localisée, surtout, dans les régions humides ou
subhumide au Nord à Béja, Jendouba, Nabeul, Mateur et Bizerte (DGPA, 2006), dans
les régions du semi aride supérieur au Kef et Siliana, au Cap Bon à Nabeul, Korba,
Menzel Temime et au Centre à Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax. Au Sud, les surfaces
emblavées en pois chiche sont trop limitées surtout dans la région de Médenine et ne
dépassent pas 20 ha (Anonyme, 2009) (Figure 240).
Durant la période 1986 - 2015, les superficies emblavées en pois chiche ont
variées de 7 000 ha en 2009-10 à 41 600 ha en 1990-91 avec une superficie moyenne de
16 879 ha. Les productions enregistrées ont varié de 58 900 Qx en 2001-02 à 318 300
Qx en 1990-91 avec une production moyenne de 121 472 Qx (Figure 241).
261
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100
90
80
70
Pourcentage
60
50 Sud
40
Centre
30
Nord
20
10
0
Superficies (%) Production (%)
80000
Production(qx)
200000
60000
150000
40000
100000
20000 50000
CA
0 0
1999-2000
1986-87
1989-90
1991-92
1994-95
1996-97
1998-99
2001-02
2003-04
2005-06
1987-88
1988-89
1990-91
1992-93
1993-94
1995-96
1997-98
2000-01
2002-03
2004-05
2006-07
2007-08
262
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12
11
Rendement (qx/ha)
10
9
8
7
6
5
4 CA
3
263
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ont annoncé quřil nřy a pas de différences morphologiques nettes entre les
chromosomes des différentes variétés de lřespèce cultivée.
2.4. Taxonomie
Selon Guignard (1980), le pois chiche, Cicer arietinum L. appartient à la tribu
des vicias de la famille des papilionacées qui représente la plus grande partie de la
superfamille des Leguminosae. Les taxonomistes se sont accordés à diviser le pois
chiche cultivé en plusieurs types dont les principaux sont Dési et Kabuli.
3. Types de pois chiche
3.1. Type Kabuli
Appelé également garbanzo, le pois chiche type Kabuli est caractérisé par un feuillage
dont la couleur varie du vert claire au vert foncé et la floraison blanche ou jaune
(Anonyme, 2009) (Figure 244). Il a un port érigé ou semi érigé qui permet la
mécanisation de la récolte (Figure 244). Généralement, la hauteur de la plante varie de
30 à 90 cm. En cas dřun sol fertile, profond et dřune alimentation hydrique suffisante,
elle peut dépasser 1 m. Les graines, rondes, non pigmentées, de couleur jaune à crème,
sont couvertes d'un tégument mince (Figure 244).
Figure 244. Pois chiche (Cicer arietinum L.) type Kabuli (Ben Mbarek, 2011).
Le type Kabuli se subdivise en deux sous groupes :
Le gros Kabuli dont les graines ont un diamètre de 8 à 9 mm et un poids de
mille graines (PMG) variant de 410 à 490 g ;
Le petit Kabuli dont les graines sont caractérisées par une forme plus
régulière, un diamètre de lřordre de 7 mm et un PMG de 265 g environ (AAC, 2004).
267
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Figure 245. Pois chiche (Cicer arietinum L.) type Dési (Ben Mbarek, 2011).
Dans le bassin méditerranéen, le pois chiche (Cicer arietinum L.) est conduit en
culture pluviale. Il est, généralement du type Kabuli (Saxena, 1985), et cultivé dans les
régions où les précipitations sont assez fréquentes dans le temps et dans lřespace avec
une moyenne annuelle supérieure à 400 mm (Saxena, 1987). AAC, (2006) a remarqué
quřà travers le monde, le pois chiche du type Dési est plus cultivé que celui du type
Kabuli. Cřest ainsi que la production mondiale est composée de 75 % du type Dési et
25 % du type Kabuli. Les pays du sous-continent Indien, ainsi que lřAustralie,
produisent surtout le type Dési ; alors que le reste des pays produisent le type Kabuli.
Les rendements en graines du type Dési et du petit Kabuli sont supérieurs de près de
20 % que ceux du gros Kabuli (AAC, 2006).
4. Morphologie du pois chiche
4.1. Appareil végétatif
4.1.1. Système racinaire
Le système racinaire mixte, dont la croissance sřarrête au démarrage de la
floraison, permet à la plante dřexplorer un grand volume de sol et lui confère une
268
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
tolérance à la sècheresse (Slama, 1998). Il est composé dřune racine principale pivotante
qui peut atteindre 1 m de profondeur et des racines secondaires traçantes (Figure 246).
Feuilles imparipennées
Tiges
Semences
Type dési
Type kabuli
Figure 246. Plant de pois chiche (C. arietinum L.), types Kabuli et Dési
(Ben Mbarek, 2011).
La profondeur de lřenracinement dépend des techniques culturales, de lřétat et
de la nature du sol. En effet, la semelle du labour peut entraver lřallongement de la
racine principale. Les racines ont un développement limité et la fixation symbiotique de
lřazote atmosphérique est réduite dans les sols humides, salins, lourds, stagnants et à
réchauffement lent au printemps (Jaiswal et Singh, 2001).
Sous des conditions idéales, les nodules développés sur les racines, associées
avec un Rhizobium spécifique du pois chiche, permettent de satisfaire de 60 à 80 % des
besoins de la plante en azote assimilable à partir de la fixation symbiotique du gaz
atmosphérique (AAC, 2008). Cette fixation symbiotique est à son optimum au stade
floraison et chute très rapidement par la suite (Slama, 1998).
269
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
4.1.2. Feuilles
Les feuilles, de forme imparipennée (Poitier, 1981), sont composées de 7 à 15
folioles ovales, dentelées, en position alternée sur un rachis dépourvu de vrilles
(Figure 246). La tige, les ramifications et les faces inférieures des feuilles sont couvertes
par un duvet formé de poils uni et pluricellulaires. Ces poils renferment des glandes qui
secrètent des acides organiques tels que lřacide oxalique (Slama, 1998).
4.1.3. Tige
Avec lřâge, la tige herbacée, devient lignifiée. Selon le type et le génotype de
pois chiche, la hauteur du plant varie de 30 à 80 cm ou plus. De même le port pourrait
être rampant, semi-érigé ou érigé (Figure 247). A une certaine hauteur, la tige se ramifie
en deux ou trois branches pour donner des ramifications secondaires et par la suite des
ramifications tertiaires.
Figure 247. Différents ports du pois chiche (C. arietinum L.), types Kabuli et Dési
(Saccardo et Calcagno, 1990).
4.2. Appareil reproducteur
4.2.1. Floraison.
Les fleurs sont zygomorphes, articulées, solitaires ou en grappes de deux fleurs
insérées sur des pédoncules axillaires à lřaisselle des feuilles et au niveau des
bifurcations (Figure 248). Le pois chiche est une espèce autogame (Ladizinsky, l987)
caractérisée par une floraison massive. Toutefois son taux de nouaison est faible et varie
de 28 à 37 % respectivement chez les types Kabuli et Dési (Khanna-Chopra et Sinha,
1987). Lřapparition des premières fleurs dépend de plusieurs facteurs notamment la
précocité de la variété, la date et la densité du semis et des techniques culturales. La
floraison est rapide durant les jours longs et lents durant les jours courts et dure selon
les génotypes de 30 à 45 jours. Cependant, comme le pois chiche est une espèce à
croissance indéterminée, sous des conditions hydriques favorables et des températures
clémentes, les branches continuent à se développer, à fleurir et à produire des gousses et
des graines (Figure 248) (Leport et al., 2006).
270
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Etamines
Pistil
Figure 249. Formes et aspects des graines de pois chiche (C. arietinum L.)
(UPOV, 2005 ; Laumont et Chevassus, 1956).
271
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
30
Temp. min. (°C) 450
Temp. max. (°C) 425
28 Plu. Cumulée (mm) 400
26 375
Températures (°C)
350
24
Pluviométrie (mm)
325
22 300
275
20 250
18 225
200
16 175
14 a 150
b 125
12 PC Pr 100
10 a b 75
PC H 50
8 25
6 0
mois
octobre novembre décembre janvier février mars avril mai juin
272
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Tableau 28. Durées des phases de développement phénologique du pois chiche du type
Kabuli en fonction des types de cultures (Slama, 1998).
Type de culture Semis Levée Floraison Maturité
novembre- 2-3 fin mars-
P. d’hiver début juin
décembre semaines début avril
P. de printemps février-début mars 3-10 j avril fin juin-début juillet
5.1. Pois chiche d’hiver
Dans le semi-aride Tunisien, en avançant la date du semis du pois chiche du
printemps (février - début mars) vers lřhiver (novembre - décembre), le cycle de la
culture a été prolongé de 210 jours après la date du semis. Les phases de développement
végétatif et reproducteur ont été également prolongées (Figure 250). Le rendement en
grains a connu une nette augmentation à travers le nombre de gousses par plante, le
nombre de graines par gousse et le poids de 100 graines. La hauteur des plants a été
significativement développée permettant ainsi la mécanisation de la récolte (Ben
Mbarek, 2011).
Suite à la sélection des variétés résistantes au froid et à lřanthracnose, les
premiers essais de culture du pois chiche dřhiver ont été effectués vers 1978 par
lřICARDA (Saccardo et Calcagno, 1990). Les résultats de ces essais ont été exploités
par lřINRAT à partir de 1979 (Kamel, 1983). Les dates de semis et de maturité ont été
avancées respectivement vers les mois de novembre-décembre et juin (Bamouh et al.,
2002). Le pois chiche dřhiver remplace la jachère, profite des précipitations hivernales
et échappe des gelées printanières (ICARDA, 1992).
La date du semis du pois chiche dřhiver du type Kabuli affecte significativement
le cycle biologique de la culture, la production de la matière sèche et le rendement en
graines (Ben Mbarek, 2011). Le semis précoce, ou semis dřautomne, prolonge les
phases de développement phénologique, notamment, la germination et les stades de
développement végétatif et reproducteur de la plante (Gan et al., 2002) et augmente la
production en matière sèche et le rendement en graines (Bamouh et al., 2002).
Le prolongement du stade de développement végétatif résulte à une
augmentation du nombre de tiges, de la biomasse aérienne et de lřindice foliaire (Slama,
1998 ; Ben Mbarek, 2011). Ces derniers contribuent particulièrement à lřédification
dřun rendement en graines élevé (Singh et al., 1995). Dřautres auteurs ont signalé que
lřaugmentation du rendement en graines est particulièrement due à une plus longue
période reproductive qui permet la ramification des branches et la formation dřun plus
grand nombre de graines par plante. En outre, les conditions propices pour la croissance
273
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
et la migration des assimilas photosynthétiques des organes végétatifs vers les graines
favorisent le remplissage des gousses et lřaugmentation du rendement en graines (Gan
et al., 2001). La fixation symbiotique de lřazote atmosphérique est plus élevée chez le
pois chiche dřhiver que chez le pois chiche de printemps (Singh et al., 1995).
L'expression du potentiel génétique du rendement en graines du pois chiche
dřhiver, généralement, plus élevé que celui du pois chiche du printemps (Singh, 1990)
dépend des conditions climatiques (Singh et al., 1995). Avec une pluviométrie bien
distribuée de 550 mm, le rendement potentiel du pois chiche dřhiver est de 2,2 T.ha-1 et
diffère de celui dřune culture du printemps avec une augmentation de 17 %. Par contre
avec une pluviométrie de 370 mm, le rendement potentiel dřune culture de pois chiche
dřhiver nřest que de 1,5 T.ha-1 avec une augmentation relative de 197 % par
comparaison à celui du pois chiche de printemps (Kamel, 1990). Wery et al., (1988) ont
indiqué quřun semis précoce est associé à une meilleure disponibilité en eau dans le sol,
une phase reproductive plus longue, une meilleure mobilisation des assimilas au niveau
des organes végétatifs de la plante et une importante nutrition azotée. Le nombre de
gousses fertiles par plante et le rendement en graines peuvent être augmentés
respectivement de 17 % et de 13 à 30 % (Gan et al., 2002). Des travaux conduits, dans
le bassin méditerranéen, par lřICARDA ont montré que le semis dřhiver a enregistré une
augmentation du rendement en graines de 61 % par comparaison au semis de printemps.
Dřautres travaux conduits au Nord de la Tunisie, ont révélé une augmentation du
rendement en graines de 160 à 243 % (ICARDA, 1992). Selon Plancquaert et al.,
(1990), le rendement potentiel du pois chiche dřhiver est stable, élevé et varie de 4 à 5
T.ha-1. Alors que celui du pois chiche de printemps est faible, de lřordre de 0,6 T.ha-1
(Soltani et al., 1999).
En culture dřhiver, le rendement potentiel du pois chiche est à son optimum et
chute régulièrement au fur et à mesure que le semis est retardé. La date optimale du
semis est vers la deuxième décade du mois de décembre. Au de là de cette date, tout
retard engendre une perte du rendement en graines de lřordre de 6 kg.ha -1.j-1. Suite à
l'avancement de la date du semis, l'amélioration du rendement en graines du pois chiche
pourrait être due, principalement, au décalage du cycle cultural vers la saison pluvieuse
dřune part et à l'allongement de la durée des phases du cycle cultural dřautre part
(Saxena et al., 1990).
Singh (1995) a signalé quřavec l'introduction du pois chiche d'hiver, et suite à
une augmentation de la densité de semis, lřaire de culture du pois chiche pourrait être
274
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
étendue aux régions de faibles pluviométries ≈ 300 mm. Par ailleurs, Aouani et al.,
(2001) ont envisagé que, pour augmenter la production du pois chiche en Tunisie, il
serait utile dřétendre les superficies emblavées, actuellement localisées au Nord du
pays, par lřintroduction du pois chiche dřhiver dans les zones du Centre et Sud, dont la
pluviométrie est supérieure à 400 mm.
Soltani et al., (1999) ont signalé que le pois chiche dřhiver est caractérisé par de
nombreux avantages notamment, un cycle biologique long permettant un rendement
potentiel et une efficience dřutilisation de lřeau élevés, une maturité précoce, un port
érigé, une taille haute permettant la mécanisation de la récolte et la compétition contre
les mauvaises herbes, une facilité de travail, une possibilité dřextension de la culture du
pois chiche aux zones semi-arides et mêmes arides.
En revanche, lřanthracnose, une maladie endémique sur le pois chiche de
printemps, est particulièrement plus dangereuse sur le pois chiche dřhiver à cause des
conditions climatiques hivernales favorables et lřexposition, assez longue, de la culture
à cette maladie (Kassem et al., 2006). Les variétés de pois chiche d'hiver devraient donc
avoir une résistance non spécifique ou stable à lřanthracnose. Néanmoins, dans la
pratique et en raison de certaines barrières génétiques, ce type de résistance n'est pas
facilement réalisable (Kamel, 1990).
Ben Mbarek (2011) a remarqué que la culture du pois chiche dřhiver reste
possible en Tunisie, particulièrement, dans les zones du semi-aride, avec le
développement de génotypes résistants ou tolérants à lřanthracnose qui demeure jusquřà
lors le défi à surmonter surtout sous des conditions pluvieuses.
5.2. Pois chiche de printemps
Ben Mbarek (2011) a énoncé que par comparaison au semis dřhiver, le semis de
printemps a subi un stress hydrique conjugué à un stress thermique de lřordre de 73 %
traduit par une nette réduction de la biomasse aérienne et du rendement en grains. Les
phases de développement phénologiques ont été significativement raccourcies. Le pois
chiche de printemps est caractérisé par une courte phase de développement végétatif, de
lřordre de 60 jours, et un cycle relativement court de 120 jours après la date du semis.
Dřaprès Summerfield et al., (1984), le pois chiche est une espèce de jours longs.
Son taux de croissance est une fonction linéaire de la température moyenne et de la
photopériode. Les photopériodes prolongées et les températures élevées accélèrent les
phases de développement végétatif et reproducteur du pois chiche. Singh (1991) a
rapporté que bien qu'il y ait des différences génotypiques dans la sensibilité du pois
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
une germination des graines et une émergence des plants rapides et homogène (Jaiswal
et Singh, 2001).
Singh et al., (1994) ont remarqué que la sensibilité du pois chiche au froid est
inversement proportionnelle à lřâge de la plante. Au stade 10 à 11 feuilles, les génotypes
de pois chiche du type Kabuli semblent résister aux basses températures (T ≈ -8°C) à la
surface du sol. Néanmoins, indépendamment de leurs stades de développement
phénologique, les génotypes du type Kabuli dépérissent sous lřaction des faibles
températures (T ≤ -10°C) (Wery, 1990). Singh et al., (1990) ont signalé que les hivers
froids, (T ≈ 2 à 4°C), tendent à détériorer les plantes de pois chiche (Cicer arietinum L.)
plus que les espèces annuelles spontanées. Ils provoquent la chute des feuilles et le
dessèchement des branches.
Dřaprès Silim et Saxena (1993), les basses températures, T ≤ 17 °C, prolongent
les dates de floraison et de maturité du pois chiche. Elles bloquent la floraison (Berger
et al., 2004) jusqu'au moment où elles seraient suffisamment élevées pour maximiser
l'accumulation de la biomasse et éviter l'avortement des fleurs (Berger et al., 2006). La
formation des gousses peut accuser un retard de 70 jours suite à des cycles répétés de
floraison et d'avortement (Berger et al., 2005). Les faibles taux de germination du
pollen et l'allongement ralenti du tube pollinique, induits par les températures
inférieures à 20 °C, sont parmi les facteurs limitants de remplissage des gousses du pois
chiche (Savithri et al., 1980). De leur coté, Berger et al., (2004) ont mentionné quřau
stade floraison, lorsque la température moyenne chute entre 14 et 17 °C, le pois chiche
retarde la formation des gousses et continue son cycle avec des épisodes cycliques de
floraison et dřavortement jusquřà lřaugmentation des températures. Ce retard expose le
pois chiche à la sécheresse terminale durant le stade critique de remplissage des graines
(Berger ; 2007).
Le pois chiche (Cicer arietinum L.) est indifférent aux températures de
vernalisation (T ≈ 5°C durant 30 jours). Tandis que les espèces annuelles spontanées
autres que C. yamashitae répondent par lřavancement des dates de floraison, de
formation des gousses et de maturité (Berger et al., 2005).
Le taux de croissance du pois chiche est une fonction linéaire de la température
moyenne et de la photopériode. Les photopériodes prolongées et les températures
élevées accélèrent les phases de développement végétatif et reproducteur du pois chiche
(Summerfield et al., 1984). Les durées des phases du cycle de développement,
particulièrement, la floraison, dépendent étroitement de la réponse des génotypes aux
278
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
279
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
types Dési et Kabuli. De même, il a agit sur le nombre et le calibre des graines, de sorte
que le type Dési a produit 40 graines de petites tailles par plante ; alors que le type
Kabuli nŘa produit que 15 graines par plante mais de plus grande taille. Le type Dési a
produit 26 % de plus en rendement en graines que le type Kabuli. En conséquence, le
type Dési est plus tolérant au stress thermique que le type Kabuli (Wang et al., 2006).
Les plantes réagissent différemment vis-à-vis du stress thermique qui peut
occasionner un arrêt du flux cytoplasmique (Alexandrov, 1964), une dénaturation des
protéines (Bernstam, 1978), des changements dans la composition des lipides (Suss et
Yordanov, 1986), une réduction de la stabilité membranaire (Shen et Li, 1982) et de
lřefficience de la photosynthèse (Bar-Tsur et al., 1985).
Gate (1995) a souligné que les températures élevées peuvent se manifester
durant différentes phases du cycle de la plante et selon deux modalités :
un excès thermique de courtes durées, survenant à un moment sensible du
cycle de la plante, engendre des troubles et des accidents physiologiques
un excès thermique de longue durée, en dehors des stades de sensibilité.
Ces deux modes de stress se traduisent par des arrêts de croissance et de
développement de certains organes. En fait, un stress thermique, même de courte durée,
a un effet déterminant sur le rendement en graines. Il a un effet direct sur le
développement des fleurs à travers la réduction du nombre de gousses, sur la fertilité
des fleurs et la pollinisation par la réduction du nombre de graines par gousse, et des
effet indirects à travers lřassimilation chlorophyllienne traduite par une faible biomasse
aérienne (Gan et al., 2004).
Dans les régions méditerranéennes, durant la phase de remplissage des graines,
les hautes températures, les radiations élevées et la sécheresse accélèrent la sénescence
des feuilles. Le mouvement compensatoire des réserves végétatives pour le remplissage
des graines serait limité, le poids des graines ainsi que le rendement en graines seront
finalement, réduits (Garciadel et al., 1992.). Pour augmenter la fertilité des gousses, le
nombre de graines et le rendement en graines, il serait utile de limiter, au minimum, la
durée d'exposition de la culture au stress thermique durant la phase de remplissage des
graines et de maturité, (Wang et al., 2006).
6.1.3. Besoins en eau
Le pois chiche se développe parfaitement sous des conditions dřhumidité
adéquate. Cependant, par comparaison aux autres espèces de la tribu des Viciées et
grâce à son système racinaire profond, le pois chiche est doté dřune certaine rusticité et
280
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
dřune tolérance à la sécheresse (Verghis et al., 1999). Dřaprès Wery, (1990), une
consommation en eau de 100 à 150 mm confirme que le pois chiche est doté de bonnes
capacités pour extraire l'humidité stockée dans le sol. Néanmoins, quelque soit le type
de culture, de printemps ou dřhiver, et le type de pois chiche, Dési ou Kabuli, la phase
critique pour les besoins en eau est entre les phases phénologiques fin floraison et stade
laiteux des graines (Verghis et al., 1999). Slama (1998) a énoncé que le pois chiche
craint le stress hydrique durant les stades de floraison et de remplissage des graines.
Allen et al., (1998) ont délimité le cycle cultural du pois chiche de printemps à 95j et
lřont réparti en quatre phases phénologiques (Tableau 29).
Tableau 29. Durées des stades de développement phrénologique et coefficients
culturaux (Kc) respectifs dřune culture de pois chiche de printemps (Allen et al., 1998).
Phases Stades phénologiques Durées (j) Kc
I Initial 20 0,25
II Développement 25 0,614
III Croissance 35 0,95
IV Maturité 25 0,15
Les besoins en eau du pois chiche correspondent à l'évapotranspiration
maximale de la culture (ETc) qui dépend du pouvoir d'évaporation de l'air ou demande
climatique (ET0) et du coefficient cultural (Kc) (Allen et al., 1998). Le coefficient
cultural est une caractéristique du type de culture et dépend, notamment, des stades de
développement phénologique de la culture et du degré de couverture du sol (Bamouh
1998) (Tableau 29).
Toutefois, Berger et al., (2003), ont subdivisé le cycle cultural du pois chiche
dřhiver en trois phases de développement phénologiques (Tableau 30).
Tableau 30. Périodes des stades de développement phrénologique dřune culture de pois
chiche dřhiver (Berger et al., 2003).
Phase Stades phénologiques Période
I Germination octobre Ŕ novembre
II Floraison février Ŕ mars
III Remplissage des graines avril - août
Saxena, (1990) a rapporté que dans les régions du bassin méditerranéen, où la
pluviométrie moyenne varie de 273 à 736 mm/an, le pois chiche (Cicer arietinum L.)
est conduit en culture pluviale. Dřaprès Saxena (1984a), pour une culture pluviale de
pois chiche du type Kabuli, qui semble le plus résistant au stress hydrique, une
pluviométrie de 400 mm est suffisante pour avoir un rendement en grains élevé.
Cependant, un apport excessif dřeau pour la même espèce provoque un développement
exagéré de la biomasse aérienne au détriment de la production en graines. Saxena
281
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
(1987) a remarqué que le pois chiche peut être conduit sous des conditions pluviales
caractérisées par de grandes variations dans le temps, inter et intra annuelles, et dans
lřespace, en quantités, en fréquence et en durée. Pacucci et al., (2006) ont indiqué quř il
est possible dřobtenir de rendements élevés en graines de pois chiche en choisissant des
cultivars adaptés à la sècheresse suite à une pénurie d'eau dans les zones de faibles
précipitations,.
Saxena (1987) a remarqué que la consommation en eau du pois chiche dépend
de lřhumidité dans le sol. Il a rapporté quřil y a une corrélation positive et hautement
significative entre la dose dřeau dřirrigation administrée et le rendement en graines
escompté. En fait, avec une dose dřirrigation qui varie de 110 à 240 mm, le rendement
en graines varie de 0,9 et 3 T.ha-1. Pour une culture de pois chiche de printemps, les
besoins hydriques sont de ≈ 297 mm dans les zones arides et de ≈ 413 mm dans les
zones humides ; alors que pour une culture de pois chiche dřhiver, les besoins hydriques
dans les zones arides et dans les zones humides sont respectivement de ≈ 311 et
≈ 432 mm (Saxena, 1987).
Saxena (1980) a rapporté que, durant les phases critiques de croissance,
notamment, la floraison tardive et le remplissage des graines (Palled et Ponnia, 1985),
lřirrigation complémentaire préserve la culture du pois chiche du stress hydrique et
augmente largement le rendement en graines. Ces résultats sont confirmés par ceux de
Zamen et Malik (1988) qui ont énoncé que les valeurs maximales du rendement en
graines, du taux de matière sèche, du nombre de gousses par plante, du nombre de
graines par gousse et du poids de 1000 graines sont obtenues à partir des cultures ayant
reçu au moins deux irrigations. Les cultures de pois chiche conduites en irrigué ont
donné les rendements en graines et les taux de protéines dans les graines les plus
élevés ; alors que les cultures conduites en sec ont donné de plus faibles valeurs (Pawar
et al., 1992). Ullah et al., (2002) ont remarqué quřune irrigation complémentaire,
effectuée 40 JAS (Jours après semis), a engendré des augmentations de la date de
floraison, la date de maturité, le nombre de gousses par plante, la biomasse aérienne et
le rendement en graines avec des taux respectifs de 136 %, 107 %, 112 %, 118 %
et.117 %. Toutefois, Rahmen et al., (1993) ont signalé que, durant le stade floraison,
lřirrigation des cultures du pois chiche semble provoquer lřavortement et la coulure des
fleurs. Et, par conséquent, le rendement en graines paraît atténué.
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
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Il est conseillé :
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6.2.4. Semis
Le pois chiche entretient une relation très spécifique avec le rhizobium (AAC,
2008). Pour les parcelles nřayant pas reçu, auparavant, de culture de pois chiche, il
serait nécessaire dřinoculer les semences avec la souche bactérienne spécifique
(Rhizobium légumisarum). Cette inoculation favorise la formation des nodules sur le
système racinaire et permet de maximiser la fixation symbiotique de l'azote
atmosphérique. Le sol devrait être suffisamment humide pour assurer la survie de
lřinoculum, la germination des semences et la levée homogène et rapide.
La germination du pois chiche du type Dési débute à 5 °C. En revanche, le pois
chiche du type Kabuli, plus sensible au froid, germe à une température supérieure ou
égale à 10 °C et une température optimale de 15 °C (AAC, 2008).
Le plus souvent on pratique le semis en ligne avec un semoir monograine ou
bien un semoir de blé après réglage à une densité de 25 à 30 graines.m -2 et des
écartements de 40 à 50 cm entre les lignes et de 8 à 10 cm sur la ligne. Dans le sud du
bassin méditerranéen la densité de semis varie de 35 à 45 plantes.m -2. De telles densités
de semis permettent dřassurer une meilleure concurrence contre des mauvaises herbes,
une maturité uniforme et des rendements en graines élevés (MC Vicar et al., 2007).
Pour assurer une bonne germination, une levée homogène et une survie de l'inoculum, le
semis devrait être effectué à une profondeur de 3,5 à 6 cm, dans un lit de semis humide,
bien ressuyé et exempt de mauvaises herbes (AAC, 2008).
La dose du semis dépend de la taille des graines, des conditions de la
germination et du pourcentage de survie des graines. Elle varie de 90 à 105 kg.ha-1 pour
le type Dési et de 135 à 155 kg.ha-1 pour le type Kabuli (MC Vicar et al., 2007).
Carter et Boerma (1979) ont signalé que lorsque le semis est tardif avec un faible
écartement et une forte densité de semis, il y a des corrélations positives et significatives
entre la date de floraison et le rendement en graines dřune part et la date de floraison et
la hauteur de la plante dřautre part. Lřaugmentation de la densité du semis peut
également occasionner lřaugmentation du rendement en graines dřune manière
significative, particulièrement en cas du semis dřautomne (Singh, 1994). Plancquaert et
al., (1990) ont annoncé quřun semis précoce entraîne une production plus élevée quřun
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Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
semis tardif. Selon ces auteurs, lřaugmentation de la densité de semis ne pourrait pas
compenser les réductions du rendement dues au semis tardif. En fait, un peuplement
trop élevé engendre une compétition excessive entre les plantes et résulte à une haute
sensibilité aux conditions climatiques défavorables qui se traduit par une réduction du
rendement.
6.2.5. Travaux d’entretien
El Brahli (1998) a indiqué que le pois chiche dřhiver est une culture très
vulnérable à la concurrence des mauvaises herbes. Le semis du pois chiche dřhiver
coïncide avec la période pluvieuse où les mauvaises herbes sont très abondantes. Etant
donné que, durant cette période, les températures sont faibles et les jours sont courts, la
croissance du pois chiche est relativement lente. En l'absence de désherbage, les pertes
de rendement du pois chiche de printemps ne dépassent pas 30 %. Par contre, les
mauvaises herbes peuvent anéantir totalement la culture de pois chiche d'hiver.
Le binage manuel ou mécanique par une bineuse, généralement à traction
animale, est une pratique assez courante pour le désherbage des légumineuses.
L'utilisation de la bineuse à lame est préconisée vu quřelle permet de couper les racines
des mauvaises herbes sans retourner le sol. Suite au binage mécanique, un binage
manuel sur la ligne entre les plants permet dřéliminer les mauvaises herbes. Le pois
chiche d'hiver nécessite deux binages manuels à effectuer respectivement, 30 à 35 jours
et 60 à 70 jours après la levée (El Brahli, 1998).
Le plus souvent, la culture de pois chiche peut être infestée par une population
variée d'espèces des mauvaises herbes mono et dicotylédones. Les dicotylédones sont
nombreuses, très fréquentes, étouffantes et caractérisées par leur tolérance au 2,4 D. Les
herbicides testés sur le pois chiche et disponibles sur le marché peuvent être non
sélectifs ou à la fois des anti-graminées et anti-dicotylédones.
6.2.6. Récolte
La maturité du pois chiche est indiquée par :
le jaunissement et la chute des vieilles feuilles ;
le jaunissement et le déssèchement des gousses qui produisent un bruit au
secouement ;
le taux dřhumidité dans les graines varie de 14 à 18 % (Jaiswal et Singh, 2001).
Dřaprès Gharras et Dahan (1998), la récolte mécanisée du pois chiche peut être
réalisée à l'aide d'une faucheuse andaineuse ou dřune moissonneuse batteuse après des
réglages, nécessaires pour minimiser la casse des graines.
286
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
287
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
(Duc et al., 2010) à 11,022 millions tonnes durant la période 2008-2012 (Schneider et
al., 2015).
2.1.2. En Tunisie
En Tunisie, le pois occupe la troisième position après les fèves et le pois chiche.
Il est cultivé au Nord à Béja, Jendouba et Nabeul et au Centre à Sfax et Mahdia pour la
production en vert. Ces dernières années, une évolution importante des superficies est
enregistrée dans les régions de Kairouan, Sidi Bouzid, Gafsa et Bouhedma
(Anonyme 2009).
La culture de pois occupe 12,3 % des superficies emblavées en légumineuses
alimentaires. Durant la période 2008-2015, la superficie emblavée en petit pois a atteint
18 885 ha, dont 54,9 % ont été récoltés en vert ; alors que le reste a été récolté en sec.
La production moyenne obtenue sřest élevée à 46 135 tonnes dont 87,2 % soit 36 708
tonnes ont été récoltées en vert (AOAD, 2016). Le consommateur Tunisien préfère le
petit pois vert. Durant la période 1984 - 2009, la production nationale en petit pois en
vert a varié de 11 000 à 21 100 tonnes avec une moyenne de 16 100 tonnes. Le
rendement moyen en pois sec est de 9,75 Qx/ha ; alors que celui récolté en vert est de
37,82 Qx/ha.
Durant la période 1986-2015, les productions en graines de pois sont
positivement et fortement corrélées aux superficies emblavées (r = 0,745**)
(Figure 251). Les superficies emblavées ont tendance dřavoir une régression positive
mais non significative (R2 = 0,006ns). Par contre les productions enregistrées ont
tendance dřavoir une régression positive significative (R2 = 0,301*).
12
100
Productions (1000 qx)
10
80
8
60
6
40
4
2 20
Campagne agricole
0 0
20 - 07
20 09
20 11
20 13
5
7
19 93
19 5
19 7
20 9
20 01
20 3
20 -05
-1
-8
-8
-9
-9
-9
-9
-0
-
-
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
14
19
19
19
19
288
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
6
y = 0,1899x + 3,9122
4 R 2 = 0,5566
2
Campagne agricole
0
20 - 07
20 - 09
20 - 11
20 - 13
5
87
19 89
19 91
19 93
19 95
19 97
20 99
20 01
20 03
20 -05
-1
-
-
86
88
90
92
94
96
98
00
02
04
06
08
10
12
14
19
19
22
Lathyrisme : Cřest une maladie neuro-dégénérative non réversible caractérisée par la paralysie des membres
inférieurs probablement dus à une lésion localisée dans la région pyramidale de lřhomme.
289
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Ceci a rendu cette espèce plus ou moins proscrite dans divers pays (Campbell et al.
1994). Néanmoins, des travaux de recherche ont permis de créer des génotypes
dépourvus ou à la limite ayant un très faible taux en cette substance (Wuletaw, 1997).
Les principaux types de pois sont le pois jaune, le pois vert et le pois perdrix. Les
variétés des types jaunes et verts peuvent être cultivées pour lřalimentation humaine et
animale. Alors que les variétés du type perdrix sont utilisées pour lřalimentation du
bétail et des oiseaux (Anonyme, 1998).
2.3. Importance agronomique
Le pois comme légumineuse à graines est doté de la capacité de fixer lřazote
atmosphérique valable pour assurer sa croissance et satisfaire 40 à 80 % de ces besoins
en azote. Dřautant plus, une culture de petit pois pourrait délaisser dans le sol une
quantité dřazote de lřordre de 50 kg/ha favorable pour le développement des cultures
subséquentes (Agostini et Khan, 1988). Cependant, cette part dřazote fixé diminue
lorsque le sol est pourvu de plus de 50 kg/ha dřazote minéral. En outre, pour favoriser la
fixation symbiotique de lřazote atmosphérique, il est recommandé dřéviter tout apport
de matière organique avant lřinstallation dřune culture de légumineuse (FAO, 2016b).
De Reycke et al.,, (2005) ont remarqué que les cultures qui laissent un sol riche en
azote, telles que les prairies ou les légumineuses, sont moins adoptées en tant que
précédents culturaux du pois puisquřelles favorisent le développement végétatif et
occasionnent la verse.
Le pois occupe une place de choix dans la rotation des cultures annuelles
(Meadley et Milbour, 1970). Agostini et Khan (1988) ont énoncé quřil sřintègre bien
dans les rotations culturales, interrompt les cycles des maladies, améliore la structure du
sol et laisse un sol riche en azote. Le pois, un bon précédent pour d'autres cultures
notamment les céréales, délaisse un sol bien structuré et riche en azote. Pour éviter tous
les problèmes des maladies, De Reycke et al., (2005) ont recommandé de pratiquer une
rotation de 5 à 6 ans.
Les graines du pois sec ainsi que les résidus de culture peuvent servir pour
lřalimentation des animaux. De même, lřenfouissement des résidus de culture améliore
la structure des sols lourds et augment la capacité de rétention des sols légers.
3. Biologie du pois
Le genre Pisum sativum comprend trois principales sous-espèces (Anonyme, 2003) :
P. elatius Stev. ou P. sativum elatius est un pois sauvage ;
290
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
291
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Dřaprès Cousin (1996), les différents types de P. sativum peuvent être discriminés
selon la morphologie des stipules et des folioles qui sont transformés par une multitude
de gènes (Figure 255). On y distingue :
Figure 255. Types de feuilles de petit pois avec (a): feuille normale; (b): semis
leafless ou "afila" (Anonyme, 2003); (c): pois sans feuille"leafless"; (d): accacia;
(e): combinaison des gènes "al" et "tl"; (f): oreille de lièvre (Cousin, 1996).
Type classique à feuilles normales avec des stipules longues et des folioles
développées (Figure 255a).
Type ŘŘafilařř ou semi leafless : le gène "af" transforme les feuilles en vrilles et les
stipules en folioles (Figure 255b). Il entraîne une réduction de 40 % de la surface
foliaire ce qui assure une meilleure pénétration de la lumière à travers le feuillage et par
conséquent la photosynthèse. Par ailleurs, l'augmentation du nombre de vrilles améliore
la résistance contre la verse et les maladies surtout cryptogamiques, favorise le palissage
et permet la récolte mécanisée.
Type ‘‘leafless’’ ou pois sans feuille (Figure 255c) qui est obtenu suite à la
combinaison des gènes 'af' et "st". Le gène " st " réduit les stipules aphylles en petites
bractées et les folioles à des vrilles rameuses. Les variétés partiellement dépourvues de
feuilles, dites Ŗsemi leaflessŗ et Ŗleaflessŗ, ont une meilleure capacité dřimplantation,
une tolérance aux stress biotiques et abiotiques et une maturité plus uniforme.
Cependant, on les utilise rarement en raison de leur faible rendement (Agostini et Khan
1988).
Type ‘‘accacia’’ : le gène "'tl" transforme les vrilles en folioles (Figure 255d). Les
variétés à feuilles ou Ŗacaciasŗ sont les plus courantes. Elles sont caractérisées par une
maturité échelonnée. Dans les zones humides, elles sont prédisposées aux maladies
foliaires (Agostini et Khan 1988).
Type résultant de la combinaison des gènes "al" et "tl" (Figure 255e).
292
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Type ‘‘oreille de lièvre’’ ou ‘‘rogues’’ : Le gène " rogue " réduit la largeur des
folioles et des stipules, les rallonge et les dresse comme des oreilles de lièvre
(Figure 255f).
En Tunisie les génotypes de pois les plus courants sont ceux à feuilles normales
et semis leafless ou "afila".
Dřaprès Chaux et Foury (1994), la morphologie de la gousse constitue un critère
de classification et de diversité des génotypes de pois (Figure 256).
Figure 256. Types de gousses avec (a): pois maraîcher; (b): pois de
conserve; (c): pois mangetout; (d): pois mangetout charnu; (e) pois de
Casserie (Cousin, 1996).
La gousse peut être :
longue, large, renferme de gros grains et caractérise le pois maraîcher ;
de longueur moyenne ou courte et étroite avec de petits grains et caractérise le
pois de conserve ;
sans parchemin et caractérise le pois « mangetout » ;
avec parchemin non comestible ;
courte et large avec quelques gros grains pour les pois de casserie ;
Le grain présente également une grande variabilité génotypique pour la forme
(lisse ou ridée), la couleur des cotylédons (jaunes ou verts) (Bekkering, 2014), la
grosseur et la composition en substances de réserve qui est très différente d'un groupe à
un autre.
La combinaison des deux gènes R-r et Rb-rb déterminent quatre génotypes de
pois à savoir RR,RbRb (lisse), rr,RbRb (ridé) RR,rbrb (super ridé) rr,rbrb (sweet).
Chaque groupe présente une teneur différente en amidon et une composition particulière
en amylose et en amylopectine. Les variétés à graines ridées sont plus pauvres en
amidon que les graines lisses, mais leur teneur en amylose est plus élevée. Les variétés "
293
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
super ridées " sont encore plus pauvres en amidon ; alors que lřamidon est le moins
riche en amylose. Il existe également une grande variation, de 21 à 33 %, pour les
teneurs en protéines (Cousin, 1996).
4. Stades de développement phénologique
Une échelle des stades de développement phénologique du petit pois a été mise
au point au Royaume Uni par lřorganisation « Processors and Growers Research
Organisation » (OEPP, 1989) (Annexe II)
5. Cycle de développement du pois
Le pois a une croissance plus ou moins indéterminée. Tiwari et Campbell (1996)
ont énoncé que le type de croissance est un caractère non contrôlé qui dépend des
conditions du milieu en lřoccurrence de la température et du taux dřhumidité dans le sol.
Le caractère «nain» ou «buissonnant» de certains génotypes est récessif face au
caractère «à rames» ou «grimpant» qui est dominant (Anonyme, 2013b). Dans le cas où
les premiers organes reproducteurs ont avorté ou sont endommagés, certains organes de
compensation pourraient être à lřorigine dřune production additionnelle dřorganes
végétatifs et reproducteurs pour atteindre une production optimale. La première
conséquence du type de croissance serait la compétition entre la phase végétative et la
phase reproductive pour la répartition des assimilas. Ceci agit directement sur
lřimportance de la biomasse aérienne et par conséquent sur le rendement.
Selon Meadley et Milbour (1970), le rendement en grains du petit pois est
généralement défini par quatre composantes notamment : le nombre de plantes par unité
de surface, le nombre de gousses par plante, le nombre de graines par gousse et le poids
de 100 graines. Tiwari et Campbell (1996) ont signalé que trois grandes possibilités
induisent lřaugmentation du rendement en graines. La première consiste à
lřaugmentation de la biomasse totale sans modifier le rapport de la partie reproductive
par la partie végétative soit lřindice de récolte. La seconde est de faire varier ce rapport
avec une biomasse constante. La dernière est de faire varier la partie reproductive, la
réduction de la proportion des gousses vides et lřaugmentation de lřindice de récolte.
Lřapex différencie des yeux alternés. Les premiers yeux formés sont végétatifs.
Après un certain nombre dřétages foliaires, variable selon les génotypes, les yeux
deviennent reproducteurs pour donner naissance à des pédoncules qui portent des fleurs.
Suite à la nouaison les fleurs donnent des gousses.
Lřétalement et le chevauchement des phases de floraison et de nouaison,
variables selon les génotypes de 1 à 6 semaines, contribuent à la détermination des deux
294
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295
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
Figure 258. Rameau de petit pois (Pisum sativum ssp. Sativum L.)
comportant à la fois des feuilles, des boutons floraux et des gousses.
La présence des vrilles, qui peuvent servir pour la fixation ou le palissage des
plants, traduit la tolérance de lřécotype aux stress biotiques et abiotiques notamment la
296
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sècheresse. Certains écotypes, dits « semi leaf less », ont à la fois des folioles et des
vrilles. Dřautres génotypes, dits « leaf less », ont presque uniquement des vrilles.
6.2. Appareil reproducteur
6.2.1. Floraison.
La fleur de pois est typique des Papilionacées. Elle se compose de cinq sépales.
La corolle comprend cinq pétales inégaux, dont un grand étendard, deux ailes et la
carène formée de deux pièces soudées qui entourent dix étamines disposées par paires et
un pistil isolé (Figure 259).
Le pois, cléistogame23, est considéré comme une espèce strictement autogame.
Parfois quelques insectes hyménoptères, xylocopes, abeilles charpentières et
mégachiles, visitent les fleurs de pois. Ils sont responsables de quelques hybridations
naturelles (Cousin, 1996).
Figure 260. Grappe de fleurs de petit pois (Pisum sativum ssp. Sativum L.)
(Pavek, 2012).
La date de floraison dépend de plusieurs facteurs notamment : la précocité
variétale, la date et la densité du semis, les techniques culturales, la saison et le cite
23
Cléistogame : Se dit des fleurs, hermaphrodites, qui ne s’ouvrent pas et dont la pollinisation est
réalisée par son propre pollen. La plante est autogame.
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a b c
Figure 262. Variétés de petit pois maraîcher « à écosser » avec
(a): Pois nain Douce de Provence; (b): Merveille de Kelvedon;
(c): Pois nain Rondo (Anonyme, 2016).
Les graines fraîches sont généralement assez grosses, ridées et plus sucrées. Les
variétés Lincoln, Merveille de Kelvedon... sont plus courtes, plus précoces et à graines
ridées. Dřautres variétés telles que Plein le panier, Gloire de Quimper, Douce de
Provence... sont à graines lisses et plus farineuses, plus rustiques, plus résistantes au
froid, mais moins sucrées.
7.2. Pois mangetout
Ce type de pois, voisin du pois maraîcher, produit des gousses sans parchemin.
Les gousses sont cueillies lorsquřelles ont atteint une dimension maximale et les grains
commencent à grossir (Figure 263).
a b
299
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300
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Elzebroek et vent (2008), ont énoncé que le pois tolère des températures basses
de lřordre de -18 °C. Bourion et al., (2003) ont découvert que la tolérance à la
congélation des génotypes de pois est liée à la concentration des sucres solubles dans les
feuilles. Bien que le pois présente une certaine rusticité vis-à-vis du froid, son zéro
végétatif est de 4 à 5 °C.
La durée du cycle et la date de maturité sont tributaires de la longueur de la
phase végétative et de la somme de température (Ney et Turc, 1993 ; Tiwari et
Campbell, 1996). La température optimale de développement végétatif et reproducteur
varie de 10 à 16 °C durant la nuit et de 16 à 21 °C durant le jour. Hartmann et al.,
(1988) ont signalé que le pois est plus productif à des températures variant de 23 à
32 °C.
Dřaprès Guilioni et al., (1998), le petit pois est très sensible aux températures
élevées qui agissent négativement sur la photosynthèse, la surface foliaire et la longueur
du cycle de la culture. Des températures supérieures à 27 °C raccourcissent les phases
de développement végétatif, affectent la pollinisation et résultent à une chute du
rendement. Les températures élevées pendant la fleuraison peuvent réduire la formation
des graines (Elzebroek et vent, 2008) ; alors que pendant le développement des graines,
elles peuvent augmenter le contenu en amidon et en fibres et réduisent la qualité du pois
(Hartmann et al., 1988).
8.1.3. Besoins hydriques
Les besoins en eau dřune culture de pois varient selon le génotype, le type de
culture, précoce ou tardive, et la date du semis. En raison de sa tolérance au semis
précoce, cette espèce peut être conduite en culture pluviale et bénéficier des pluies de la
fin de lřhier.
Les besoins en eau du pois se limitent à 250 mm (Deumier, 1987). Le stress
hydrique bloque le processus de la floraison et raccourcit le cycle végétatif de la culture
(Ney et al., 1994). Cependant Ali, et al. (1994) ont stipulé que le petit pois tolère à la
fois la sècheresse et les pluies excessives et même inondantes. Il se développe bien avec
des précipitations annuelles variant de 432 à 1053 mm (Elzebroek et vent, 2008).
En Tunisie, les superficies emblavées en pois conduit en sec ou en irrigué
varient en fonction des facteurs climatiques, notamment lřirrégularité et lřinsuffisance
des précipitations et les températures élevées, ainsi que de la sensibilité variétale aux
agents pathogènes et des techniques culturales (Anonyme, 2009).
301
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
302
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
pauvres ou moyennement pourvus en phosphore dont la teneur varie de 3,4 à 5,5 ppm,
(IAV Hassan II et al., 2016).
La plante prélève 1,5 kg de P2O5 pour la production dřun quintal de pois secs et
1,1 kg de P2O5 pour assurer les propres besoins de la plante. A titre indicatif, pour avoir
des rendements de 10 et 20 Qx/ha, on devrait faire les apports suivants :
10* (1,5 + 1,1) = 26 kg de P2O5 soit 60 kg/ha de superphosphate 45 %.
20* (1,5 + 1,1) = 52 kg de P2O5 soit 120 kg/ha de superphosphate 45 %.
Potasse
La luzerne, le pois et le soja sont moyennement exigeants en potassium. Les
doses croissantes de potasse réduisent les infections parasitaires suite au durcissement
des tissues et améliorent la qualité culinaire (IAV Hassan II et al., 2016). En outre le
potassium et le magnésium favorisent la circulation de la sève brute vers les feuilles et
des assimilas vers les racines pour nourrir le Rhizobium (UNIFA, 2016).
La détermination des besoins de la culture en potasse est identique à celle du
phosphate. La plante prélève 4,3 kg de sulfate de potasse (K2SO4) pour la production
dřun quintal de grains de pois secs et 1,4 kg de K2SO4 pour couvrir ses propres besoins.
A titre dřexemple, pour avoir des rendements de 10 et 20 Qx/ha, on devrait faire les
apports suivants :
10 * (4,3 + 1,4) = 57 kg de K2SO4 soit 120 kg/ha de sulfate de potasse 48 %.
20 * (4,3 + 1,4) = 114 kg de K2SO4 soit 240 kg/ha de sulfate de potasse 48 %.
8.2.2.2. Fumure d’entretient
Dřaprès UNIFA (2016), la part dřazote fixée par voie symbiotique diminue
lorsque la dose dřazote minéral dans le sol est supérieure ou égale à 50 kg/ha. Dřautant
plus, un excès d'azote occasionne une végétation trop abondante et augmente fortement
le risque de développement de maladies cryptogamiques et autres (De Reycke et al.,
2005).
Lřapparition de chlorose au niveau du feuillage associée à un développement
réduit des nodules sur les racines peut indiquer que le sol est pauvre en azote et que la
fixation symbiotique de lřazote atmosphérique est limitée. Un apport de 50 kg.ha -1
dřAmmonitrate 33,5% au stade floraison, est indispensable. Si on prévoit une déficience
en azote, un apport de 30 kg.ha-1 avant le semis pourrait remédier à la situation.
303
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
8.2.3. Semis
8.2.3.1. Date de semis
La date de semis joue un rôle déterminant dans le développement de la culture
et lřédification du rendement en graines. Trois époques de semis sont préconisées :
Dans les régions à hivers doux permettant une récolte hâtive au printemps, le
semis, en sec ou en irrigué, pourrait être effectué aux premières pluies dřautomne, fin
août -début septembre (Anonyme, 2013b). La récolte en vert aura lieu au début du mois
de novembre. Généralement, il est préconisé dřemployer les variétés naines hâtives.
Pour une culture de saison de plein champ en sec, le semis doit être réalisé en
fin octobre à fin décembre. Les variétés recommandées sont semi tardives ou tardives, à
graines rondes qui sont plus résistantes au froid et à lřhumidité pendant la germination
et la levée. La récolte en vert débute en mi mars ; alors que la récolte en sec aura lieu en
fin mai - début juin.
Pour une culture de printemps, dans les régions où les plantes ne risquent pas
de geler, le semis pourrait avoir lieu en fin janvier début février. Au de là de cette date,
la culture cours le risque de la chaleur et de la sècheresse printanière. Les plantes
n'auraient plus le temps nécessaire pour achever leurs cycles de développement
végétatif et de reproduction. Pour éviter le stress hydrique, il est recommandé dřutiliser
des variétés très précoces. Des irrigations dřappoint seraient préconisées. La récolte en
vert débute en fin mars et la récolte en sec aura lieu en fin mai - début juin.
8.2.3.2. Mode du semis
Pour les cultures en sec, le semis peut être effectué en poquets ou en lignes
simples ou jumelées. Le plus souvent on pratique le semis en ligne avec un semoir
monograine ou un semoir des céréales après réglage. La profondeur de semis varie de 3
à 5 cm.
Dans les régions pluvieuses et en culture irriguée, lřexubérance de la
végétation et la durée de la culture nécessitent une bonne aération (Bouché, 2013). La
densité de semis serait de 70 à 90 plants.m -2. Le semis pourrait être effectué en lignes
simples avec un écartement de 20 cm entre les lignes, ou en lignes jumelées avec des
interlignes de 15 cm, soit entre deux lignes jumelées et 40 cm entre les paires de lignes.
Dans les régions semi arides et en culture en sec la densité de semis serait de
40 à 60 plants.m-2. Selon le poids de 100 graines, la dose de semis varie de 150 à 200
kg.ha-1 (Guillochon, 1940). Les variétés naines ou semi naines devraient être adoptés
304
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
avec un semis en lignes simples. Les écartements sont de 40 à 50 cm entre les lignes et
5 cm sur la ligne.
8.2.3.3. Chois variétal
Le choix variétal est basé surtout sur la destination de la production et le type
de culture. La presque totalité des variétés de petit pois cultivés ou essayées en Tunisie
sont des lignées pures étrangères (Anonyme, 2009) (Tableau 33).
Tableau 33.Variétés de pois cultivées en Tunisie (Anonyme, 2009).
Variétés Type CGr FGr P100Gr NbGr NbG
Rondo Jaune 25,6 3,95 4,69
Lincoln Jaune 23,8 3,70 5,82
Potager Ridée
Marseille de Kelvedon Jaune-Vert 20,8 3,92 4,78
Wando Jaune 29,5 3,66 4,89
CGr : Couleur de la graine ; FGr : Forme de la graine ; P100Gr : Poids de 100 graines (g) ; NbGr :
Nombre de gousse par plante ; NbG : Nombre de graines par gousse.
Dřautres variétés ont été inscrites dans le catalogue officiel en 2009
(Tableau 34).
Tableau 34. Variétés de petit pois maraîcher inscrites dans le catalogue officiel 2009.
(Anonyme 2009).
Variété Type DI Variété Type Origine DI
Pois alderman VT ** Progress VP **
Proval VP ** Culivert VT Conserve **
Petit provençal VP ** Erylis VT Conserve **
Merveille de kelvedon VT ** Utrello Non H Petoseed-cotugrain 2003
Douce de provence VP ** Protor H Clause-Espace vert 2005
Lincoln VT ** Prince 2003
DI : date dřinscription ; ** : inscrite avant 1999 et réinscrite 2005 ; H : Hybride ; VT : Variété Tardive ;
VP : Variété Précoce
8.2.4. Travaux d’entretien
Le binage et/ou le désherbage manuel ou mécanique à la herse sont possibles dés
que les rangs de plantation sont visibles. Pour éviter le contact des gousses avec la terre,
on effectue, dès le stade deux feuilles, le buttage et le tuteurage des plants de pois nains
et à rames à des hauteurs respectives de 50 cm et 150 cm de la surface du sol. (Bouché,
2013).
3.2.5. Récolte
Pour éviter lřégrainage et préserver la couleur verte des graines, la récolte du
pois sec est préconisée avant la maturité complète des gousses, vers la fin avril-mai.
Une gousse qui s'ouvre facilement lorsquřon la roule entre les mains indique la bonne
maturité des plantes. Il est recommandé de récolter le pois le matin, lorsque les plantes
sont encore humides par la rosée matinale, mais non pas mouillées (Bouché, 2013).
305
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
306
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
1100
1000
Production (1000 tonnes)
900
800
700
600
500
400
300
200
100 Pays
0
Ca
In
Né
Ch
Tu
Ét
Ét
Ba
Au des
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Un
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lie
is
307
Manuel de Grandes cultures - Les légumineuses alimentaires B.Mbarek K. Mars 2019
1.2. En Tunisie
Sur le plan national, durant les années 2006-2014, la lentille et le haricot
occupaient 1 % des superficies emblavées et des productions des grandes cultures dont
la moyenne annuelle était de ≈ 780 000 Qx (APIA, 2016). La production de lentille
représente 2,9 % de la production de légumineuses à graines qui occupent une place de
choix dans lřagriculture tunisienne (Anonyme, 2009). En 2013, les superficies
emblavées en lentille ont régressé de 9,4 % par rapport à la moyenne des 5 années
(2008-2012).
Durant la période 1986-2015, la superficie annuelle moyenne emblavée en
lentille est de ≈ 2 019 ha avec une production moyenne annuelle de ≈ 7 000 Qx. Elles
ont varié respectivement de 100 ha et 700 Qx en 2000-01 à 7 500 ha et 36 100 Qx en
1995-96 qui paraissait une année agricole exceptionnelle (Figure 265).
8 40
5 Linéaire (Production 25
(1000 qx))
4 Linéaire (Superficies 20
(1000 ha))
3 15
2 10
1 5
0 0
1986/87
90/91
92/93
94/95
96/97
98/99
00/01
02/03
04/05
06/07
07/08
09/10
11/12
13/14
88//89
C.A.
308
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Rendement (qx/ha)
6,0
5,5
5,0
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5 C.A.
0,0
19
89
92
95
98
01
04
07
09
12
86
/9
/9
/9
/9
/0
/0
/0
/1
/1
0
3
/8
7
Provitamine A 25 Fer 9
Vitamine B1 0,5 Calcium 50
Vitamines Vitamine B2 0,2 Sels minéraux Magnésium 100
(mg) Vitamine B6 0,5 (mg) Phosphore 450
Vitamine C 6,2 Potassium 900
Vitamine B3 ou PP 2,6 Sodium 10
Avant la cuisson, le trempage à l'eau tiède est nécessaire pour ramollir les
téguments et faciliter la cuisson.
309
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3. Systématique
La lentille, Lens culinaris Medik (1794), fait partie de la famille des Fabacées,
de la sous-famille des Faboideae, de la tribu des Fabeae (ou Vicieae) (Anonyme, 2012)
(Tableau 36).
Tableau 36. Classification classique de la lentille (Anonyme, 2012).
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Fabales
Famille Fabaceae
Genre Lens
Espèce culinaris
L'espèce Lens culinaris comprend quatre principales sous espèces (Anonyme,
2009 ; Anonyme, 2012) :
Lens culinaris subsp. culinaris (la lentille cultivée), classée parfois comme
espèce distincte (Lens esculenta Moench)
Lens culinaris subsp. odemensis
Lens culinaris subsp. orientalis
Lens culinaris subsp. tomentosus
4. Biologie
La lentille, Lens culinaris L., est une dicotylédone, annuelle, diploïde
(2n = 2x = 14) (Simon, 2005). Les graines sont plus développées que celles de l'espèce
spontanée, Lens orientalis L. (2n = 2x = 14), qui est distribuée dans les régions de la
Côte Est du Bassin Méditerranéen. Les analyses génétiques et cytogénétiques ont
démontré que Lens orientalis est bien l'ancêtre de la lentille cultivée. Ces résultats ont
été confirmés par les plus récentes analyses électro phorétiques des protéines, des
enzymes et de l'ADN (Simon, 2005).
5. Morphologie de la lentille
La lentille est une plante annuelle, herbacée, de 20 à 70 cm de haut. Son port est
érigé avec de nombreuses tiges (Figure 267). Son système racinaire, pivotant, est coiffé
de radicelles latérales. Comme toutes les légumineuses, la lentille fixe de 60 à 70 %
dřazote atmosphérique grâce aux bactéries Rhizobiennes contenues dans les nodules
développés sur le système racinaire (Schneider et al., 2015).
Les feuilles, en position alternée sur la tige, composées, pennées, comptent de 10
à 14 folioles oblongues, en positions opposées sur un rachis qui se termine par une vrille
310
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Les fleurs, de couleur blanche, rose ou bleu pâle, autogames (Simon, 2005), sont
groupées par petites grappes de deux à quatre. Elles ont une corolle typique de la sous-
famille des Faboideae et un calice régulier à cinq dents étroites et relativement longues
(Figure 267).
Les variétés de lentille montrent une grande variation dans la couleur, la
dimension et la forme des graines. Les fruits sont des gousses aplaties, courtes,
contenant 2 à 3 graines, en forme de disque faiblement bombé (Simon, 2005). La
couleur des graines varie selon les variétés des plus pâles (vert pâle, blond, rose) au plus
foncé (vert foncé, brun, violacé, noir « beluga »...) (Figure 268). On commercialise des
graines décortiquées dites rouges ou « lentilles corail »
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les cultures de lentille (Fayel, 2015). Il est commandé de pratiquer un buttage lorsque
les plantes sont suffisamment hautes (Anonyme, 2012).
6.7. Récolte
La récolte est une des opérations les plus coûteuses de la lentille. Le choix de la
date de récolte de la lentille joue un rôle très important. Si elle est trop précoce, la
qualité de la récolte est dépréciée. Si elle est trop tardive, il y a le risque dřégrainage,
particulièrement des variétés sensibles. En fait, l'égrenage, qui constitue la plus
importante contrainte de culture de la lentille, est très important au cours des journées
chaudes ou de siroco de printemps. Les graines tombées sur le sol sont difficiles à
récupérer en raison de leur petit calibre et de leurs couleurs qui se confondent avec celle
de la terre (Guillochon, 1940).
Pour éviter les pertes dues à lřégrenage, il est conseillé de récolter la lentille à
maturité physiologique (Sayar et al., 2016). La période propice pour la récolte est très
courte, du début mai au début juillet (Guillochon, 1940).
Dès le jaunissement du feuillage, les plantes sont coupées, de préférence le
matin, à la faucille ou arrachées à la main. Après ramassage sur place en andains, elles
sont laissées pendant une journée pour dessèchement. Le battage se fait dřune manière
traditionnelle avec une moissonneuse-batteuse ou bien avec une batteuse à poste fixe
lorsque le taux dřhumidité maximal dans les graines varie de 14 à 18 %.
Dans les grandes exploitations, la récolte peut être entièrement mécanisée par
combinaison de faucheuses ramasseuses et batteuses ou lřutilisation de matériel
spécifique adapté à la lentille (IAV Hassan II et al., 2016). Toutefois, certains réglages
préliminaires spécifiques de la moissonneuse batteuse devraient être entrepris,
notamment :
vu que la lentille court le risque de la verse au stade de maturité, veiller à
équiper la coupe de doigts releveurs rapprochés ;
la vitesse de battage doit être lente pour limiter les graines cassées ;
Pour éviter la contamination par les bruches et leur pullulation, le local
dřentreposage de la récolte devrait être frais (Anonyme, 2012).
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Productions (Qx)
1750 14000
1500 12000
1250 10000
1000 8000
750 6000
500 4000
250 2000
0 0
90/91
92/93
94/95
96/97
98/99
00/01
02/03
04/05
06/07
07/08
09/10
11/12
13/14
1986/87
88//89
CA
318
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13
12 Rendement (qx/ha)
11 Linéaire (Rendement (qx/ha))
10
Rendement (qx/ha)
9
8
7
6
5
4
3
2
1 CA
0
319
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Schneider et al., (2015) ont rapporté que, dans une étude de synthèse portant sur
lřimpact de la consommation de différents types dřharicot sur les risques dřêtre atteint
par des maladies chroniques, il a été conclu que ces aliments sont bénéfiques pour la
santé humaine en raison de leur indice glycémique.
Simon, (2005) a remarqué que les gousses du haricot commun peuvent être
consommées à l'état cru, avant la maturité (haricots verts), partiellement cuites ou même
cuites après la maturité complète (haricots secs). Néanmoins, ce légume renferme des
facteurs antinutritionnels de natures chimiques diverses et de toxicité variable,
particulièrement des agents de flatulence, des allergènes tels que les lectines et les
facteurs de faible digestibilité notamment des tannins, des inhibiteurs de protéases et des
phytates (Schneider et al., 2015). Simon, (2005) a indiqué que vu la possibilité
dřexistence des substances cyanogéniques dans les graines encore verte, l'alimentation
traditionnelle en haricot lima (P. lunatus) a été limitée presque exclusivement aux
graines sèches. Avec la sélection de nouvelles variétés exemptes de ces produits
toxiques, il est possible de consommer les gousses vertes de haricots lima. Différentes
méthodes de détoxification plus ou moins coûteuses et préjudiciables à la valeur
alimentaire ont été développées par l'homme telles que la cuisson, le trempage, le
décorticage, la fermentation, la germination, etc. (Duc 1996).
4. Importance agronomique du haricot
Mise à part la contribution du haricot, comme légumineuse, dans lřamélioration
de la structure et de la fertilité du sol, les restes de la culture composés des tiges et des
feuilles sèches constituent un fourrage grossier et nutritif pour les animaux (Hurbert
1978). De même, lřincorporation des résidus de cultures dans le sol représente un apport
de matière organique favorable pour la fertilisation du sol.
5. Biologie du haricot
Le genre Phaseolus regroupe 56 espèces dont le nombre chromosomique est
2n = 2x = 22 (Anonyme, 2009). Quatre espèces dřharicot, de différentes provenances
ont un intérêt agricole (Tableau 39).
Tableau 39. Provenances des espèces de Phaseolus américains (Simon, 2005).
Espèce Origine
P. vulgaris Régions tempérées chaudes
P. coccineus Régions Intra-montagneuses (fraîches)
P. acutifolius Régions Semi-arides
P. lunatus Régions sous tropicales (chaudes)
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Les haricots filets sans fils sont des variétés issues du croisement de
variété dřharicot filet et dřharicot mangetout. Pour ces types dřharicots le risque dřavoir
des gousses filandreuses est diminué par rapport aux haricots filets ;
Les haricots à écosser, dont le port est nain ou à rame, regroupent des
variétés de différentes formes, allongées ou rondes, et la couleur des gousses et des
graines notamment grains blancs, grain rouge, grains noirs, grains blancs marbrés,
rose..., type flageolet vert, etc. Les différentes variétés dřharicot à écosser ont des
caractéristiques morphologiques distinctes (Tableau 41).
Tableau 41. Principales caractéristiques morphologiques des variétés dřharicot à
écosser (Anonyme, 2009).
Longueur Couleur
Nombre
Variétés Gousse Graine
de graines Fleurs Gousses Graines
(cm) (mm)
Alaric 8 à 16 - 5à6 - - blanches
noir ou blanc noir ou blanc
Bingo 25 25 - - bigarré de bigarré de
magenta magenta
Coco rouge
- - - - - -
de Prague
Emerg 30 - - blanche vert blanc
Goliath 40 - - rouge vert foncé violacé
16 à
Kondor - 7 - - blanc
17
Hubert (1978) a rapporté que le haricot commun comprend un très grand nombre
de variétés obtenues par croisement ou par sélection. On y distingue :
les haricots sans parchemin ou mangetout, nains ou à rames, à gousses jaunes
ou vertes ;
les variétés dřharicots avec parchemin ou à écosser, à rames ou naines et
consommées verts ou secs.
7. Morphologie du haricot
7.1. Appareil végétatif
7.1.1. Racines
Le système radiculaire du haricot, pivotant et profond, peut descendre jusquřà
1,20 m. Le plus grand nombre de racines secondaires est situé à une profondeur de 20 à
25 cm, sur un diamètre de 50 cm autour de la tige. Des nodules, favorables pour la
fixation symbiotique de lřazote atmosphérique, peuvent se former sur les radicelles. Vu
323
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son cycle biologique relativement court, le haricot ne peut pas être considéré comme
une plante enrichissante du sol en azote (Hubert 1978).
7.1.2. Tiges
Suivant les variétés et le type dřharicot, les plantes produisent de nombreuses
tiges sarmenteuses et plus ou moins longues (Figure 274).
324
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de long qui prennent naissance à l'aisselle des feuilles (Figure 275). Elles sont produites
en racèmes sous la forme de grappes. On dénombre de 10 à 15 grappes florales par plant
(Hubert 1978).
Les fleurs comprennent 5 sépales, 2 pétales, 9 étamines soudées à leur base et
une étamine libre, un ovaire, une loge renfermant de 4 à 8 ovules, surmontée par un
style portant un stigmate. Toutefois lřharicot commun a quelques particularités :
le calice comporte, sur la lèvre supérieure, deux dents courtes très rapprochées ;
la longueur de l'étendard est ≈ 2 fois celle des ailes ;
la carène est tordue ;
les deux pétales qui forment la carène, entourent les étamines et le pistil et
facilitent la fécondation croisée.
les fleurs, chacune de ≈ 2 cm de long, ont des couleurs très variées : blanc, rose,
rouge, violet, jaune ou même bicolore (Figure 275).
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Mouhouche, 1997). Hubert (1978) a suggéré que ces apports dřeau pluviale doivent être
réguliers et bien répartis.
Selon Park (1985), les cultures de haricot souffrent souvent d'un excès ou d'une
pénurie d'eau. Un sol gorgé dřeau est asphyxiant et occasionne la chlorose généralisée.
Cependant, dans un sol sec, les plantes subissent un stress hydrique dřune intensité
variable selon le génotype, le stade de développement de la culture et la nature du sol.
Un stress hydrique conjugué à des températures basses bloque la réhydratation des
tissus du haricot (Caramigeas 1986).
Bien que le genre Phaseolus exige une humidité relative de lřair élevée, il craint
lřexcès dřeau pluviale qui occasionne lřapparition des maladies cryptogamiques (Hubert
1978), lřavortement des organes fructifères avant lřépanouissement des fleurs et la
pourriture des gousses après la nouaison (Caramigeas 1986).
Les périodes critiques du besoin en eau du haricot correspondent aux stades de
floraison et de remplissage des gousses (Park 1985). En cas de besoin, il est conseillé
dřirriguer le matin pour favoriser le ressuyage des plantes et prévenir le développement
des maladies cryptogamiques (Bouché 2013). Toutefois, il serait utile dřéviter
lřirrigation par aspersion lors de la floraison (Hubert 1978).
9.2. Techniques culturales
9.2.1. Place de l’haricot dans la rotation
Park (1985) a signalé quřen règle générale, le haricot ne devrait revenir sur la
même sole qu'après 3 à 5 ans. Il est préconisé dřéviter de faire succéder une culture
dřharicot à une culture susceptible dřêtre attaquée par les champignons telluriques, les
mouches de semis ou autres parasites. Les liliacées en lřoccurrence lřail, lřoignon, le
poireau et autres, sont de bons précédents pour la culture dřharicot (Hallouin 2012).
9.2.2. Préparation du sol
Un sol bien préparé doit favoriser une germination rapide et une levée uniforme
de plants vigoureux. En profondeur, la terre devrait être suffisamment humide pour
imbiber les semences et déclencher la germination. La mise en place dřune culture
dřharicot nécessite un lit de semis meuble, filtrant, aéré et pré-irrigué. Dans les sols
lourds et mal drainés, lřirrigation post semis du haricot provoque la pourriture des
graines particulièrement sous les basses températures (Laurent, 1992). Hubert (1978) a
recommandé que dans les terres riches en argile, le semis du haricot devrait être sur les
billons pour améliorer le drainage du sol.
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Sur le plan pratique, la récolte du haricot sec a lieu lorsque les plants ont perdu
plus de 90 % de leurs feuilles, les tiges sont jaunes, la plupart des gousses et des graines
sont sèches et dures et le taux d'humidité dans les graines est de lřordre de 18 à 20 %.
Toutefois, à l'approche de la maturité, la pulvérisation de défoliants chimiques peut
accélérer le séchage des graines sans accélérer la maturité.
Pour un semis de printemps, en février - fin mars, la date de récolte des haricots
secs varie, suivant la variété et la température au cours de la phase de maturité, de 100 à
120 jours après le semis. Les haricots secs doivent être récoltés, dès la fin du mois de
juin, avant lřavènement de la période des fortes chaleurs propices à la déhiscence des
gousses et lřégrenage naturel. La récolte des haricots secs s'effectue généralement en
deux phases :
arracher ou couper les plants partiellement verts à une hauteur de 3 à 5 cm de
la surface du sol et les laisser, en bottillons ou andins, sur le sol durant un à deux jours ;
battre les plants coupés et complètement desséchés avec un gourdin ou un
foulée. La moissonneuse batteuse risque de briser les graines et altérer lřembryon
(Bouché, 2013).
Suite au vannage et la mise en sacs et avant lřentreposage pour la conservation,
la congélation des grains dřharicot sec, durant 5 à 7 jours à une température de -18 °C
ou bien une durée plus longue à une température moins basse, entrave le développement
des bruches. (Bouché, 2013).
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Figure 278. Utilisations des graines dřarachide et de leurs dérivés et des résidus de culture.
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Tableau 48. Principaux caractères des variétés botaniques de lřarachide (Schilling, 2013).
Genre Arachis
Espèce Hypogaea
Sous-espèce Hypogaea Fastigiata
Variété Hypogaea Vulgaris Fastigiata
Type Virginia ou Runner Spanish Valencia
Port Rampant Erigé Erigé
Prédominance des
Ramification Alternés par paire Prédominance des branches reproductives
branches reproductives
Couleur feuillage Vert foncé Vert clair Vert clair
Fleurs sur tige principale Non Oui Oui
Inflorescence Simple Composée Simple
Bec du carpophore Non marqué Absent ou présent Absent, faible ou Marqué
Nb. de Graines par carpophore 2 2à3 3à4
Taille du carpophore et de la graine Très gros Petits à moyens Petits à moyens
Tanne, rouge, blanche,
Couleur du péricarpe Tanne, rouge, blanche, pourpre ou tachetée Tanne, rouge, blanche ou violet
jaune, violet ou tachetée
90 - 110 JAS (Bamouh,
Cycle 120-150 JAS 90 JAS
2011)
Dormance Oui (levée en 3 à 4 JAS) Non Non
343
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indolacétique et des produits synergiques tels que les acides chlorogénique, caféique et
protocatéchique (Forestier 1976).
7. Caractères morphologiques de l’arachide
Un plant dřarachide est composé de deux parties distinctes (Figure 279) :
une biomasse aérienne formée par une tige principale, des ramifications, des
folioles et éventuellement de fleurs ;
une biomasse souterraine formée par une racine principale, des radicelles, de
nodules minuscules, de pédoncules et de carpophores.
Folioles
Tige principale
Gousses ou
carpophores Ramifications
Radicelles
Pédoncules
Les deux principales composantes dřun plant dřarachide sont lřappareil végétatif
et lřappareil reproducteur.
7.1. Appareil végétatif
7.1.1. Système racinaire
Suite à la germination, une racine pivotante se développe à partir de la graine et
pénètre profondément dans le sol pour atteindre 1 à 1,2 m. Elle permet à la plante de
sřencrer dans le sol et dřexplorer un volume important du sol (Figure 280). Les
radicelles terminales sont dépourvues de poils absorbants. Lřabsorption de lřeau et des
nutriments a lieu dans une région localisée à 1 cm de lřapex de la racine (Simon, 2005).
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Le système racinaire des variétés rampantes est plus profond que celui des
variétés érigées. Toutefois, dans la couche 0 à 25 cm du sol, le nombre et le poids des
racines primaires et secondaires des variétés rampantes sont plus faibles (Forestier
1976).
Figure 280. Système racinaire dřun plant dřarachide (Arachis hypogaea L.).
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7.1.3. Feuille
Lřarachide a deux hélices foliaires. Les feuilles, alternées et de couleur plus ou
moins verte selon les variétés, sont munies à leur base de stipules engainantes
(Figure 281) (Forestier 1976). Elles sont composées, avec 2 ou 3 paires de folioles
membraneuses, oblongues, ovales ou elliptiques. Elles sont en positions opposées au
bout dřun pétiole inséré sur des ramifications alternes ou séquentielles (Schilling 2013).
Les folioles des branches de la base sont plus petites et plus ovales que celles de lřaxe
principal ou des branches supérieures qui sont lancéolées ou oblongues (Forestier
1976).
7.2. Appareil reproducteur
Lřappareil reproducteur de lřarachide est composé dřun épi de fleurs
(Figure 282), de carpophore et de graines.
7.2.1. Fleur
La floraison, séquentielle et non déterminée, a lieu suite à la formation de 8 à 10
feuilles sur la tige principale (Forestier 1976). Elle débute 25 à 30 jours après le semis
(JAS) et sřachève au maximum 40 à 60 JAS (Schilling 2013). Les fleurs sont produites
individuellement ou en épis au nombre de 3 à 5 sur la tige à lřaisselle des feuilles
inférieures (Figures 281 ; 282) (Simon, 2005).
a b
24
Dimorphisme sexuel : Ensemble des différences de forme, de taille et de couleur entre le mâle et la femelle de la
même espèce.
347
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aériennes mais elles se distinguent par une corolle jaune moins brillante qui reste fermée
et lřélongation du tube calicinal est entravé. Les fleurs sont composées de :
6
4
5
3
2
1
348
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25
Androcée : Ensemble des étamines dřune fleur.
26
Gynécée : Ensemble dřorganes reproducteurs femels ou « carpelles » qui produisent les ovules et dont lřensemble
forme le pistil de la fleur.
349
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carpophores qui parviennent à maturité (Schilling 2013). Les premières fleurs ont plus
de chance de donner des carpophores mûres. Alors que les fleurs ultérieures ne peuvent
se mettre à fruit que si les premières ont avorté (Forestier 1976). Les gynophores émis
dans la partie haute de la plante ne parviennent pas à atteindre le sol. A la récolte, les
derniers carpophores formés ne sont pas mûres (Schilling 2013).
7.2.2. Carpophore
Bien que sa structure soit celle dřune gousse typique des légumineuses, le fruit
de lřarachide est nommé carpophore (Figure 286).
350
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351
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L'arachide est sensible à la salinité des sols (Ntare et al., 2008 ; Schilling 2013).
Selon Forestier (1976), elle préfère les sols proches de la neutralité avec un pH variant
de 6,8 à 7,3. Toutefois elle pousse sur un sol avec un pH alcalin jusqu'à 8 ou 9. Les sols
trop acides, pH inférieur à 5, peuvent induire des phytotoxycités manganiques,
aluminiques ou ferriques (Ntare et al., 2008 ; Schilling, 2013), réduire la teneur en huile
dans les graines et même anéantir la récolte (Forestier, 1976). Schilling (2013) a
rapporté que l'acidité du sol inhibe le développement des bactéries Rhizobiennes
fixatrices de l'azote atmosphérique. Ce phénomène est décelable par l'aspect chlorotique
du feuillage et l'absence de la coloration rouge à l'intérieur des nodules qui caractérise la
présence des bactéries actives.
8.1.2. Conditions climatiques
8.1.2.1. Température
La température joue un rôle important dans le développement de l'arachide
(Ntare et al., 2008). Schilling (2013) a indiqué que les températures trop basses ou trop
élevées prolongent le cycle biologique et bloquent définitivement la germination et/ou
le développement de l'arachide. La germination a lieu sous une température variant de
14 à 15 °C avec un optimum de 24 à 38 °C. Toutefois elle est inhibée à des températures
(T) : 10 °C ≤ T ≥ 45 °C (Forestier 1976).
Lřarachide est cultivée dans les régions non gélives. Cřest une plante adaptée
aux régions des climats tropicaux ou tempérés chauds (Simon, 2005). La croissance est
favorisée par des températures journalières variant de 27 à 33 oC. Forestier, (1976) a
signalé que, pour bien se développer et fructifier, lřarachide exige une température
moyenne variant de 20 à 30 °C. Les températures inférieures à 15 °C et supérieures à
45 °C ralentissent ou bloquent la croissance dont lřoptimum est entre 25 et 35 °C
(Schilling, 2013).
Une température minimale de 20 °C et une amplitude thermique journalière
inférieure à 20 °C sont nécessaires pour la floraison et la fécondation. Les températures
supérieures à 30 °C peuvent atténuer la viabilité du pollen. Cependant la température
optimale favorable pour la floraison et la nouaison est variable selon les variétés de 25 à
30 °C (Forestier, 1976).
La résistance ou la tolérance de lřarachide au froid diffère selon les variétés.
Les températures ≤ 0 °C provoquent la mort des plantes. La basse des températures
nocturnes ralentissent la vitesse de croissance, bloquent le développement de la
biomasse aérienne (Forestier, 1976) et prolongent le cycle végétatif des plants (Ntare et
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Dans les principaux pays producteurs, l'arachide est cultivée entre les isohyètes
400 et 1 250 mm. Forestier (1976) a signalé que des pluviométries de 550 à 650 mm
occasionnent des rendements en grains élevés. Généralement, une pluviométrie de 500 à
1 000 mm bien distribuée le long de la saison de culture permet d'avoir un
développement végétatif vigoureux et une bonne récolte (Simon, 2005 ; Schilling,
2013). En outre, la répartition régulière des pluies, en fonction des phases de croissance
et de la précocité variétale, joue un rôle plus important sur la production en quantité et
en qualité que la quantité totale des précipitations (Forestier, 1976 ; Schilling 2013).
Une pluviométrie utile de 400 mm/an répartie sur 4 mois permet de cultiver les
variétés hâtives (90 JAS). Les variétés semi-tardives (120 JAS) sont cultivées sous une
pluviométrie de 600 à 900 mm/an. Tandis que les variétés tardives, plus de 120 JAS,
sont réservées aux zones à plus de 900 mm de pluie utile. Les variétés tardives, à fort
potentiel de production, sont privilégiées (Schilling R. 2013).
L'irrigation d'appoint, permettant d'intervenir en périodes de stress hydrique ou
durant les phases de croissance de sensibilité maximale, engendre souvent une
amélioration substantielle quantitative et qualitative de la production.
Ntare et al., (2008), ont indiqué quřau moment du semis, lřarachide est dotée
de performances liées à une importante réserve en eau dans le sol. Forestier (1976) a
remarqué que la meilleure croissance de l'arachide est obtenue lorsque le taux
dřhumidité dans la couche du sol, 0-15 cm, est maintenu à la moitié de la capacité au
champ.
Selon Ntare et al., (2008), l'arachide, notamment certaines espèces sauvages
pérennes (Forestier 1976), est souvent classée comme plante résistante à la sécheresse.
Schilling, (2013) a indiqué quřArachis hypogaea L. présente des stades de sensibilités
variables à la sécheresse :
Au moment dřimbibition des graines, les besoins en eau sont élevés. Mais une
fois la germination est amorcée, l'arachide craint l'excès d'eau ;
La phase de floraison-formation des carpophores, qui dure de 30 à 70 JAS,
correspond à une période de sensibilité accrue à la sécheresse ;
La phase de maturité est caractérisée par une tolérance relative à la sécheresse.
Cependant, au stade final de la maturité, les précipitations peuvent occasionner la
germination des graines sur pieds chez les variétés non dormantes.
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température du sol et lřensoleillement. Le semis doit être réalisé en mars - avril, lorsque
la température du sol a atteint 20 °C (Schilling 2013). Avant le semis, il faudrait
sřassurer que le sol est suffisamment humide pour garantir une germination et une levée
homogènes. Ntare et al., (2008) ont recommandé de ne pas semer immédiatement après
une forte pluie pour éviter lřasphyxie et le tassement excessif du sol qui pourrait retarder
la levée.
8.2.5.3. Profondeur de semis
Le semis mécanisé, le plus répandu, est effectué à lřaide dřun semoir
monograine à une profondeur de 3 à 5 cm (Schilling 2013). Forestier (1976) a signalé
quřune profondeur de semis plus élevée, jusqu'à 10 cm, est choisie lorsqu'on craint les
effets de la sécheresse, les mauvaises conditions climatiques ou lorsquřon a déjà utilisé
un herbicide de pré-émergence.
8.2.5.4. Mode de semis
Le semis pourrait être réalisé à plat ou sur des billions et en lignes simples ou
jumelées. Le semis à plat surtout des variétés du type Spanish augmente le rendement
du fait d'une plus grande densité et d'une diminution des mauvaises herbes ; alors que
celui sur des billons est recommandé dans les sols mal drainés (Forestier 1976).
8.2.5.5. Ecartements de semis
Les écartements entre et sur les lignes sont conditionnés par le port et le type
variétal, les ressources en eau, le mode de semis, à plat ou sur des billons, et manuel ou
mécanisé. Cependant, ils doivent permettre une couverture rapide du sol par les plantes
pour assurer un meilleur contrôle des adventices par étouffement et une utilisation
rationnelle de lřeau dřirrigation (Ntare et al., 2008) (Figure 289).
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2 à 3 sarclages dont le premier, dans les 5 jours qui suivent la levée, est manuel sur la
ligne et manuel ou mécanique sur les interlignes (Anonyme, 2010b). Ntare et al., (2008)
ont remarqué quřun binage précoce est déterminant sur le comportement de la culture. Il
permet une meilleure infiltration des eaux pluviales et un contrôle des jeunes plantes.
Selon les conditions du milieu, le binage, manuel ou mécanisé, est suivi par un léger
buttage, de 5 cm de haut, au pied des plants (Anonyme, 2010b). A partir du 50 - 60eme
JAS, le développement végétatif de la culture aurait pu assurer une couverture totale du
sol qui limiterait le développement des adventices (Ntare et al., 2008).
8.3.2. Irrigation
Lřarachide est une plante rustique. Au cours des différents stades phénologiques
de la culture, une irrigation bien conduite, en ajustant lřoffre à la demande hydrique,
permet dřassurer une production élevée en quantité et en qualité (Ntare et al., 2008).
Selon Schilling (2013), l'irrigation permet toujours une augmentation sensible de la
production de carpophores et une importante augmentation de la production des fanes. Il
est recommandé d'assurer un important apport d'eau durant les phases critiques du
développement notamment avant le semis, puis en période de pleine floraison et de
formation des carpophores. Un léger déficit hydrique peut être occasionné avant la
floraison, pour éviter la coulure partielle totale des fleurs, puis en fin de cycle afin
d'assurer une maturité uniforme. Généralement, au cours du cycle il faudrait apporter de
400 à 600 mm/ha dřeau par aspersion ou de 400 mm/ha dřeau localisée au goutte à
goutte.
9. Récolte
La date optimale de la récolte est lřun des problèmes pertinents de la culture
dřarachide. La récolte peut être effectuée dès que 70 à 80 % des carpophores sont mûres
(Ntare et al., 2008). Au stade de maturité, 50 % des feuilles sont jaunes et chutent. La
pellicule qui couvre la graine se détache facilement (Anonyme, 2010b). La teneur en
eau des carpophores est voisine de 30 à 40 %. La surface de 50 à 60 % des carpophores
est couverte par des taches brunes. Le parenchyme interne lisse du carpophore est sec et
noirâtre (Forestier 1976 ; Ntare et al., 2008). Les variétés non-dormantes sont
considérées comme mûres lorsque 2 % des plantes ont des graines germées (Ntare et al.,
2008). Les variétés hâtives de la sous-espèce fastigiata sont prêtes pour la récolte trois
mois après le semis ; alors que certaines variétés de la sous-espèce hypogaea atteignent
le stade maturité 7 à 10 mois après le semis (Simon, 2005).
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La biomasse aérienne ainsi que les fanes broyées sont utilisés comme fourrage pour le
bétail ou réincorporés dans le sol pour servir comme engrais vert (Simon, 2005).
9.2 Stockage et conservation
Lřarachide peut être stockée en carpophores ou en graines décortiquées. Les
graines dřarachide sont protégées par leur coque qui constitue une excellente barrière
naturelle aux maladies et ravageurs. Lors de la conservation, cette coque devrait être en
parfait état pour assurer une bonne protection des graines. Par conséquent, il serait
nécessaire dřéliminer les carpophores endommagés (Ntare et al., 2008). Les graines
décortiquées sont fragiles et exposées à de nombreux risques dřaltérations physiques,
chimiques et biologiques (Ntare et al., 2008). Toutefois, les carpophores et les graines
décortiquées en conservation devraient être traitées avec des produits homologués.
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Code Description
00 Germination et levée
000 Grain sec
001 Imbibition complète
002 Sortie de la radicule
003 Pousse et radicule apparentes
004 Emergence
Développement végétatif : noté sur les nœuds de la tige principale. Ne pas tenir
compte des deux premières feuilles (en forme de petites écailles) ou des nœuds qui
leur correspondent, les nouds à noter sont distingués par la présence de stipules et
10
dřun pétiole allongé. Les codes sont valables pour tous les types de cultivars, mais
les descriptions entre parenthèses ne le sont que pour les formes à feuilles
normales.
101 1er nœud (feuille étalée, avec une paire de foliole, sans vrille)
102 2ème nœud (feuille étalée, avec une paire de foliole, vrille simple)
103 2ème nœud (feuille étalée, avec une paire de foliole, vrille simple)
10x Nœud x (feuille étalée, nombre de paires de folioles deux ou plus, vrille simple)
Dernier noud, n (en fonction du nombre de nœuds avec feuilles étalées pour le
1n
cultivar)
Développement reproducteur ou génératif : noté sur la tige principale et sur la
20
première fleur ou gousse visible.
201 Boutons cachés, les jeunes boutons sont encore cachés par la pousse terminale
202 Bouton visible, se sépare de la pousse terminale
203 1re fleur ouverte
204 Nouaison, petite gousse peu développée
205 Gousse plate
206 Gonflement de la gousse, les graines sont encore petites
207 Gonflement des graines qui remplissent la gousse
208 Gousse verte et ridée
209 Gousse jaune et ridée, graines moelleuses
210 Graines dures, gousse sèche et brune, avec graines sèches et dures
Sénescence : notée sur les gousses inférieures, moyennes et supérieures sur la
30
plante entière
Gousses inférieures sèches et brunes avec graines sèches, gousses moyennes jaunes
301 et ridées avec graines moelleuses, gousses supérieures vertes et ridées. Stade de
défanage.
Gousses inférieures et moyennes sèches et brunes avec graines sèches, gousses
302
supérieures jaunes et ridées avec graines moelleuses. Stade pré-récolte.
303 Toutes les gousses sèches et brunes, avec graines sèches. Stade récolte.
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