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NOTE DE LECTURE

Joël Dolbeault

S.E.R. | « Études »

2013/7 Tome 419 | pages 115 à 116


ISSN 0014-1941
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-etudes-2013-7-page-115.htm
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Pour citer cet article :


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Joël Dolbeault, « Note de lecture », Études 2013/7 (Tome 419), p. 115-116.

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R e v u e d e s l i v r e s

Exposition
La conscience est-elle réellement agissante ?

Pierre Buser
D oit - on distinguer la conscience du cerveau ? Et si oui, doit-on
penser que la conscience agit sur le cerveau, conformément à
Neurophilosophie l’expérience commune qui veut que nos croyances et nos sentiments
de l’esprit déterminent nos comportements ? Deux ouvrages abordent ces
Odile Jacob, 2013, questions, tous deux écrits par des neuroscientifiques, dont le point
commun est la défense d’un certain dualisme.

Théâtre
220 pages, 24,90 €.

Benjamin Libet Le professeur de neurosciences Pierre Bruser se réclame


d’un «  néodualisme interactionniste  », selon lequel la dimension
L’esprit au-delà
des neurones
subjective de la conscience est irréductible au cerveau : l’activité
psychique n’est pas directement observable, par opposition à l’acti-
Dervy, 2012,
284 pages, 18 €.
vité cérébrale. La conscience exerce bien une action sur le cerveau,
selon certaines lois qui restent à découvrir, mais cela n’implique

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pas nécessairement deux réalités séparables, ce qui distingue le
néodualisme du dualisme cartésien traditionnel.
Pierre Buser consacre un chapitre important de son livre
à l’inconscient cognitif, dont l’existence est maintenant hors de

Musique
doute. Ainsi, de nombreuses expériences montrent que la perception
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d’une image trop furtive pour être saisie consciemment influence


cependant la réponse de l’observateur à propos d’une seconde
image saisie consciemment. Notons que cette activité inconsciente
concerne aussi les émotions. Par exemple, l’expérience montre
que la perception extrêmement furtive, et donc inconsciente, d’un
visage, suscite des réponses électrodermales (qui sont un marqueur
classique de l’émotion) différentes, selon que le visage est connu ou
non par l’observateur.
Enfin, Pierre Buser semble s’opposer à l’idée que la conscience
Cinéma
serait due à une zone spécifique du cerveau. Il rapporte que, pour plu-
sieurs chercheurs aujourd’hui, l’activité consciente correspondrait,
au point de vue cérébral, à une activité synchronisée de nombreux
neurones plus ou moins éloignés les uns des autres.
Le second livre, écrit par le neuroscientifique Benjamin
Libet, défend lui aussi un dualisme interactionniste « non carté-
sien » : la conscience émerge de l’activité cérébrale, mais demeure
irréductible à cette dernière, et son activité rétroagit sur le cerveau.
Benjamin Libet fonde cette idée sur un ensemble de travaux
personnels qui constituent une étude expérimentale de la relation
conscience-cerveau. L’intérêt du livre est de présenter cette étude,
Livres

qui a donné lieu à un double résultat énormément commenté en


neuroscience.

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D’une part, Libet pense avoir montré que la perception
consciente est principalement conditionnée par un paramètre tem-
porel, à savoir une stimulation sensorielle répétée pendant 0,5
seconde minimum. Au-dessous de ce seuil, entre 0 et 0,5 seconde,
de nombreuses expériences montrent qu’il se produit cependant
des perceptions inconscientes. Il défend alors ce qu’il appelle la
«  théorie du prolongement  » : toute perception consciente débute
inconsciemment, et ne devient consciente que si la stimulation est
répétée pendant au moins 0,5 seconde.
D’autre part, il pense avoir montré que, paradoxalement,
l’action consciente débute aussi inconsciemment, mais que sa
spécificité consiste à pouvoir opposer un veto avant sa réalisation
complète. Plus précisément, on mesure toujours une activité céré-
brale dans les aires motrices, au minimum 550 millisecondes avant
l’action. Mais une technique expérimentale élaborée permet aussi
de mesurer que la prise de conscience de l’action à venir se produit
150 millisecondes avant l’action, ce qui permet à l’individu de mettre
fin au processus, et finalement de ne pas agir.

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En ce sens, Benjamin Libet défend l’idée qu’il existe bien un
libre arbitre chez l’homme, mais que celui-ci ne fait qu’opérer une
sélection parmi divers processus d’action inconsciemment initiés.
Il note la cohérence de cette conception avec certains discours
religieux et éthiques : l’homme est essentiellement responsable de
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ses actions (conscientes), plus que des intentions qui arrivent malgré
lui à sa conscience.
Une partie importante du livre de Benjamin Libet est consa-
crée à l’explication du détail des expériences qu’il a menées, la
difficulté étant de mêler les points de vue objectif (la mesure de
l’activité cérébrale) et subjectif (la mesure de la prise de conscience).
Ainsi, de nombreuses objections faites à Benjamin Libet, discutées
dans le livre, tiennent à cette difficulté.
Cependant, quelle que soit la valeur réelle des conclusions
de Benjamin Libet, ce livre, avec celui de Pierre Buser, montre que
les neurosciences sont loin d’être fermées à une forme de dualisme
interactionniste. Au sens fort de l’expression, la conscience est
agissante.

Joël Dolbeault

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