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N U M É R O 1 A V R I L 2 0 1 0
UNE
PUBLICATION DU Message du Coordonnateur Résident
SYSTÈME DES
NATIONS UNIES pour suivre et apprécier les l’égalité des sexes et l’autonomisation
À MADAGASCAR évolutions actuelles des diffé- des femmes » pour lequel plusieurs
rents indicateurs liés aux 08 actions de sensibilisation ont été ini-
OMDs et en faire l’analyse ; elle tiées, notamment en relation avec la
procèdera à l’approfondisse- revue de Beijing @15.
DANS CE ment des facteurs structurels et Comme le pays traverse une crise
NUMÉRO : conjoncturels qui bloquent politico-économique avec des impacts
l’avancement vers la réalisation certains sur les conditions de vie de la
des objectifs, de manière à pou- population et la non réalisation de ses
Editorial du 1 voir affiner les perspectives et à droits humains, les agences opération-
CR choisir les réponses les mieux nelles se focalisent sur des actions qui
appropriées si l’on souhaite que devraient soulager immédiatement les
le pays garde au moins les ac- franges de populations les plus vulné-
Focus 1/ quis, et si possible s’approcher rables des séquelles des crises. Il s’agit
Beijing@15 5 Chers Lecteurs, des OMDs en 2015. d’adopter des solutions novatrices qui
C’est avec plaisir que je vous A travers l’ONU Flash et les garantissent leur accès aux services
annonce la reprise de l’ONU autres supports de communica- sociaux de base tels que la santé, la
BM: Vers un 5 Flash, ce bulletin périodique qui tion mis en place par le SNU à nutrition, l’éducation… tout en facili-
agenda de vous tient informés des actions Madagascar, nous tenterons de tant la fourniture d’intrants pour évi-
relance éco- que le système des Nations partager avec vous les informa- ter l’effondrement du système de
nomique à Unies à Madagascar a réalisées tions afférentes à ces analyses production, notamment agricole, qui
Madagascar de manière collective au cours et les actions que les agences reste le secteur qui intéresse plus de
du trimestre écoulé. des Nations Unies mettent en 70% de la population. L’ONU Flash
Rubrique 7
L’année 2010 verra l’évaluation œuvre ou projettent de soute- vous tiendra aussi informés des pro-
Voices from
des progrès réalisés par rapport nir pour maintenir le cap , qu’il jets que le SNU initiera pour relever
the field
à l’atteinte des Objectifs du s’agisse d’éliminer l’extrême ces défis.
Millénaire pour le Développe- pauvreté et la faim ou d’assurer En mettant ensemble nos idées et nos
UNFPA: En- 8 une éducation primaire pour moyens, nous pourrons faire la diffé-
ment (OMDs) au niveau de
quête SONU
chaque pays et au niveau mon- tous . rence.
dial. L’Equipe de pays va se Ce premier numéro portera sur Amadou Moustapha Kamara
mobiliser et faire le nécessaire l’objectif N°3 « Promouvoir Coordonnateur résident a.i.
Les actions 9
de l’ONU
après Hubert Mars 2010: Focus Journée Internationale de la Femme et le suivi de Beijing @15
Trois conférences sur la promotion du genre et les droits des femmes à Madagascar
été alors organisée. La première de Les Etats sont invités à abolir toute 2015. Il reste aussi des obstacles à la
ces initiatives a été la conférence forme pratique de discrimination à protection juridique des femmes, les
portant sur « L’importance de la l’égard des femmes existant dans la pénalisant davantage par rapport
femme dans la société malagasy » vie politique et publique. Bien que aux hommes. Le cadre législatif mal-
Promouvoir qui a eu lieu le 17 mars à l’Institut Madagascar ait ratifié cette conven- gache montre des carences relatives
la «dignité Catholique de Madagascar (ICM) ; tion le 17 mars 1989 et fait mention à l’application des lois dues soit à la
elle a vu la participation de 04 inter- des autres Conventions relatives aux méconnaissance de la loi soit à la
pour tous venants : M. Jean Olivier Rakotoniri- droits de l’enfant et de la femme complexité des instruments juridi-
partout na, Expert en Genre du PNUD, Mme dans le préambule de la Constitution que et aux coûts des procédures
Laurette Lalaharinivo, Directeur des et bien que le pays ait enregistré un judiciaires. En plus, cette situation
dans le Réformes Législatives au Ministère équilibre progressif entre les droits est aggravée par l’incapacité des
monde» de la Justice, Mme Juliette Ratsiman- des hommes et ceux des femmes femmes à revendiquer leurs droits
drava, Directeur Général du Centre pendant ces dernières années, l’en- par ignorance ou par appréhension
des Langues de l’Académie Malga- semble des mesures juridiques et des impacts qui pourraient en dé-
che et Mme Marie sociales adoptées reste encore in- couler. Sur le plan juridique et légi-
Randriamamonjy, suffisant pour garantir et reconnaî- slatif, il est souhaitable de parvenir à
Animatrice Principale tre l’égalité entre les genres. Pour une amélioration de la mise en co-
du Réseau Genre. Une les filles et les femmes, cette dispari- hérence des textes nationaux avec
attention particulière té est visible selon les données re- les Instruments internationaux rati-
a été portée sur les cueillies en 2006: les proportions fiés par Madagascar. La consécration
problèmes liés à la des filles qui fréquentent l’école du principe de l’égalité des hommes
condition féminine primaire, secondaire et l’enseigne- et des femmes dans le droit reste
depuis les années ment supérieure sont respective- aussi essentielle ; enfin la vulgarisa-
Quarante. Les orateurs ont rappelé ment de 48,8%, 49,5% et 47% par tion des textes existants doit retenir
que dans la Déclaration Universelle rapport aux garçons; le taux d’alpha- l’attention de tous les acteurs. Mais
En 2006, la des droits de l’homme, les Articles 1 bétisation des femmes de 15 ans et le défi majeur concerne la sensibili-
proportion et 2 annoncent le principe de la non plus est estimé à 59,6%; le pourcen- sation de la société pour éradiquer
-discrimination et l’égalité en dignité tage des femmes employées dans le la peur de remettre en question un
des filles et en droit, « sans distinction, no- secteur non agricole correspond à ordre établi, même si ce dernier est
scolarisées tamment de sexe… ». Un pas fonda- 11% et enfin seulement 5% des siè- discriminatoire ; ce défi exige la col-
mental pour le renforcement du rôle ges au Parlement sont occupés par laboration et l’engagement de la
est de 49% des femmes à tout niveau de la so- des femmes (sources: MENRS, 2006 part de tous les acteurs politiques,
contre 51% ciété a été fait en 1979 lors de la et INSTAT/EPM 2005). Les données sociaux et économiques car la réduc-
signature de la Convention sur l’Eli- ci-dessus relatives au taux de fré- tion des disparités entre les genres
des garçons
mination de toutes les Formes de quentation de l’école et au taux et l’avancement de la femme est
Discrimination à l’égard des Femmes d’alphabétisation démontrent que reconnue comme une étape fonda-
(CEDEF). Cette Convention a été l’atteinte de l’OMD 3 n’est pas enco- mentale pour le développement
ratifiée par l’Assemblée Générale re réalisé et que Madagascar est à d’un pays.
des Nations Unies et a une valeur mi-chemin par rapport à l’accès de
contraignante pour les Etats parties. toutes les femmes à l’éducation en
-ns et les organisations impli- phénomène très diffusé et pour- une occasion de réflexion sur les
quées dans la mission d’avance- tant trop souvent négligé a été progrès obtenus par Madagascar
ment de la femme puissent cons- également recommandée parmi jusqu’aujourd’hui, mais surtout
tamment partager les informa- les actions prioritaires à intensi- un moment d’échanges sur les
tions relatives à l’amélioration de fier. La conférence organisée possibles mesures à entreprendre
Visites et Missions la condition de la femme malga- conjointement par les Nations pour continuer la promotion de la
che. La promotion de la part du Unies et facilitée par Mme Vivia- femme et de l’égalité entre les
Monsieur Marco Kalbusch gouvernement de campagnes de ne Ralimanga, Spécialiste en genres dans les années à venir. Le
a pris la fonction de Re- sensibilisation contre la violence coordination au sein du Bureau seul défaut de l’événement? Trop
présentant régional ad- physique perpétrée à l’égard des du Coordonnateur résident est peu d’hommes présents dans la
joint du bureau régional femmes, et la violence morale, un donc devenue non seulement salle.
pour l’Afrique australe du
Haut Commissariat des
Droits de l’Homme
(HCDH), en charge de Pour en savoir plus :
Madagascar depuis le http://www.un.org/womenwatch/daw/beijing15/index.html
début de l’année 2010. Il http://www.un.org/womenwatch/daw/beijing/
a effectué sa première
mission de suivi des ac-
tions sur Madagascar du
22 au 26 mars. Au cours
de sa visite, il a pu mener
des consultations avec les
différents partenaires
BANQUE MONDIALE. Vers un agenda de relance économique
internationaux, nationaux
et locaux, y inclus des à Madagascar
représentants de la socié-
té civile et des départe- Le bureau de la Banque mondiale à
ments techniques chargés Madagascar a mis à profit le ralentisse-
de la promotion des droits
ment de ses activités opérationnelles à
de l’Homme. Il a travaillé
en étroite collaboration
cause de la crise politique pour renfor-
avec l’Equipe pays des cer ses activités analytiques. 27 au-
Nations Unies, notam- teurs et coauteurs de presque toutes
ment sur l’affectation les unités sectorielles de la Banque
durable d’un(e) Conseiller mondiale dans la région Afrique, ainsi
(e) en droits humains au qu'un certain nombre de partenaires
sein de l’Equipe de pays, techniques et financiers de la place se
comme le souhaitent l’en- sont donné la main pour produire 19
semble de l’Equipe de
notes de politiques sectorielles, ac-
pays et les Partenaires. M.
Kalbusch s’est engagé à
compagnées d'une vue d'ensemble.
renforcer la communica- L'objectif est d'informer le public et les
tion régulière entre le décideurs des principaux problèmes et
bureau régional du HCDH défis auxquels le pays fait face dans les
et Madagascar afin d’as- différents secteurs, tout en proposant
surer la synergie des ac- des options pour l'avenir.
tions du SNU dans ce do- Ces notes aideront à maintenir la base
de connaissances, et à promouvoir un débat d'idées sur les politiques sectorielles, une fois que
les conditions de collaboration avec le Gouvernement seront normalisées. Plusieurs thèmes
comme la gouvernance, l'exploitation minière, l'environnement, la santé, l'éducation, les rou-
tes ou l'agriculture sont abordés (liste non exhaustive). Le contenu de ces notes est discuté
avec les autres partenaires techniques et financiers dans le cadre des groupes sectoriels exis-
tants, ainsi qu'avec les représentants de la société civile, des institutions académiques, du sec-
teur privé et le personnel technique des ministères, et ce dans le cadre d'une série de confé-
rences-débat appelées Dialogue sur le Développement. L'objectif visé est de les enrichir avant
la finalisation.
Ce numéro du Bulletin du Système des Nations Unies à Madagascar inaugure la rubrique Voices
from the field qui raconte les expériences du personnel des Nations Unies sur le terrain. Qui sont-
ils ? Quelles sont les circonstances de leurs interventions ? Quelles difficultés rencontrent-ils au
quotidien ? Quel est l’impact de leur action sur la vie quotidienne de la population malgache ?
Avec cette rubrique, nous allons tenter de répondre à toutes ces questions.
A l’occasion de la Journée internationale de la femme, nous avons réalisé deux interviews avec
des sages-femmes malgaches recrutées comme volontaires nationales par le programme des Vo-
lontaires des Nations Unies (VNU): Mme Patricia Onja Harimalala, qui a travaillé dans la région
d’Androy dans le sud de Madagascar, et Mme Lantoharisoa Céline Rakotomalala, envoyée en
mission dans la région d’Anosy dans le sud-est de l'île. Toutes deux ont eu une première expé-
rience de volontaire VNU en 2009 et ont repris le service en avril 2010.
tion des Centres de Santé de Base (CSB) par les femmes enceintes
et les jeunes de 14 à 25 ans. En ce qui concerne les femmes, celles
-ci ont en effet tendance à éviter les CSB et à préférer recevoir les
soins chez elle à domicile sachant qu’il y a peu de personnel fémi-
nin dans ces centres.
Q : Pendant les premiers mois de votre mission, est-ce que vous avez obtenu, ou pensez avoir obtenu
des résultats concrets ?
Patricia : Heureusement, même après quelque mois, on a pu enregistrer des données positives de chan-
gement, comme l’augmentation croissante du taux de fréquentation des Centres de Santé de Base. La
meilleure donnée enregistrée concerne l’augmentation du nombre de consultations prénatales. Pour
cela, nous avons reçu la contribution importante des matrones des villages, les femmes auxquelles les
locaux s’adressent pour recevoir des conseils pendant la grossesse et au moment de l’accouchement.
Elles ont joué un rôle significatif pour convaincre les bénéficiaires à fréquenter les centres spécialisés.
Q : Diriez-vous que votre action a contribué à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développe-
ment ?
Lantoharisoa : Oui, bien-sûr notre travail a contribué à la réalisation des OMD, un des grands défis du
moment. Pour réaliser ces objectifs, il est fondamental de créer le changement à la base, de remonter
A gauche les échelles petit à petit en partant de la mobilisation des communautés. Ce que nous accomplissons au
Lantohari- quotidien contribue à atteindre des OMD ou à réaliser au moins l’objectif qui nous concerne le plus en
tant que sages-femmes, c'est-à-dire le cinquième : Améliorer la santé maternelle.
soa appli-
que un Q : Une dernière question, pourquoi avez-vous choisi de devenir volontaires VNU ?
Patricia : En parlant avec d’autres volontaires VNU, j’ai remarqué que chacun a des motivations diffé-
contracep- rentes. Dans mon cas, en tant que sage-femme, je me suis rendue compte que pour aider les gens dans
les pays en développement, surtout dans
tif à une les endroits isolés, cela ne suffit pas de
patiente, connaître les conditions de vie des gens,
leurs habitudes et leurs coutumes, il faut
en haut, aussi et surtout pouvoir se mettre à leur
Vnu en place. Le programme VNU m’a donné l’oc-
casion de travailler sur le terrain et d’avoir
déplace- une vue plus objective et certainement plus
ment, à exacte sur les conditions de vie réelles de la
population et de rendre mes actions plus
droite ac- efficaces.
coucheme
Lantoharisoa : Même chose dans mon cas,
nt à l’hôpi- c’était le désir d’aller sur le terrain (avant je
travaillais comme technicienne au Ministè-
tal Saka-
re de la Santé) qui m’a poussé à devenir volontaire VNU. Je suis fière de l’aide que je peux apporter à
mahili mes compatriotes.
contacts
Maison commune des Nations Unies, Enceinte Galaxy
Plaza, Rue Dr Raseta, Andraharo
B.P. 1348 Antananarivo (101)
Madagascar
Téléphone:
(261-20) 23-300-92
Web: http://mg.one.un.org