Sunteți pe pagina 1din 86

Volume l, N° 5 JUILLET 1934

BUhhETIB ECONO]YIIQUE OU MAROC


publié par la

Soeiété d'Études éeonomiques. et statistiques

"i~T'

SOfVlfVlAI~E

Pages
tCARTE DES GRANDS. TRAVAUX D'HYDRAULIQUE AGRI- 5° Production indigène :
COLE ET INDUSTRIELLE AU l\IAROC, par Moralisation de .certaines industries
J. DRESCH (hors texte). indigènes 0 ••••• 0.

,.te de la rédaction .. 3u Nombre et métrage des tapis estampillés.


t'exode saisonnier des Rifains vers l'Algérie, par
:-.~ L.Milliot et R. Wender . 313 B. - Les échanges Intérieurs au Mùoo.

~-
MISE EN VALEUR DE TERRAINS PAR WS
Mouvement de la production au Maroc. INDIGÈNES, par le commandant Brot. . 34:1.
UNE STATION D'ALTITUDE MAROCAINE :
ihv6Dtatre de l'économie marocaine en 1931 321 lFRANE, par J. Douard 345 0

1° .Production agricole : Répartition des divers modes d'habita-


Modalités d'écoulement du blé pour la tion au Maroc ..........• o, ••••••• 0

campagne 1934-1935 0 . 328 Ven les d'immeubles, mutations de fonds


Statistique par culture des superficies de commerce enregistrées au cours
ensemencées et des productions .... 331 du 2e trimestœ 1934 ... 0 ••••••• 0 ••

Faillites, liquidation!i,iudiciaires et·-'pro-


Les conditions atmosphériques du 2 e tri· téts .............•... 0 •• o 'i<' '349 .
••••••••••

mestre 1934 et leurs répercussions 350 l".


'. économiques ..... 0 • 0 •••• 0 ••• 0 •••• 0 333 Opérations de garantie .. t • • • • • 0 • ", ••

Commerce autQmobile o oi ••••••• ,


••••••• 350
. 2°. Production minière :
.LES CHARBONNAGES DE DJEf!<ADA, par C. - Les éChangea extérieurs nw'ocalns•
Jo Harroy .... 0 •••••••••••••••••••• 334 Volume des produits de la zone française
Le ,. bureau minier chérifien et ses par- du Maroc admis en franchise en
ticipations pétrolières ........•.•..• 339 France .............•.... : •........ 351 .
Production minière au cours du 1er tri- LE COMMERCE DES BEURRES AU MAROC,
par PoV. 0 " . , 853,'
mestre 1934 ..
0 •••••1 •••••••••••.•••• 339
LE MOUVEMENT' COMMERCIAL DU MAROC EN
etat des recherches pétrolifères dans le 19 33 ......•..............•... '. 854
Nord marocain o • • • • • • • '• • • • • • • • • • • 0 340 o •••

La pénétration commerciale japonaise


.Rapport .de l'Un~on syndjcale des mines au Maroc .....••................•. 856 0

, marocaines 340
t
0 ' 0 .

L'origine des marchandises base des sta-


Activité phosphatière du Maroc .•..... 340 tistiques' d'importation douaniêre .. 35?
a~ 3°, Production industrielle : ,En faveu~ de l'amé~agement~u régime
lit .' • douanier marocaIn .........•..•.•• 358
~:i Industrie de la pêche ·au Maroc , 341 Analyse des échaIlges extérieuts maro-
~.. ( 4cl Activité immobilière: cains ..•...•.••.., •..• , •........ , ..••
l\
1'\
Mouvement de la construction au .cours
du ter trimestre 1934 .. 341
Exportation du vin marocain .....•..
(.utteau
t--. ~
~~{""
~>; ·,r,
Imprimerie Officielle
~.i;,,'~
it,~':,
<

~j,. RAB,AT
"
I~
BU·LLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
publié trimestriellement par la
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ÉCONOM'IQUES & STATISTf(~UES

Commissaire général délégué : Henri Coursier ;

CONSEIL DE DIRECTION
Président Henri Simeray ~

Trésorier .J ean Marpcllal ;


Membres MM. de Buracé, Blaise, Blanc ùu Collet, Boullier, Brun, Funck -Brentano,
HoITherr, de Launay, Serra, Toussaint;

Rédacteur en chef René HotTherr


Secrétaire <le rédaction Boris Malkov.

Prix de l'abonnement annuel: 50 F~ANCS

Adresser les souscriptions au Bulletin économique du Maroc ~1 RABAT (Maroc)


COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX: RABAT 78-7 3

Pour ce qui concerne la rédaction écrire


au Rédacteur en chef du Bulletin, Recette postale de Rabat-Résidence.

SOMMAIRE (sulte)

Paies Pagel
D. - Les prix.
Réductions et augmentations de capital. 380
Cours des prix de gros des principales
marchandises à Casablanca ••.•••.• 365 Mouvement des capitaux au cours du
2 8 trimestre Ig34 .......•..•..•.... 381
Cours des prix de détail dans les prin-
Résultats des sociétés ...•........•..• 38r
cipales villes du Maroc .•..•••..••• 866
Cours des valeurs marocaines . 383

G. DémottRphle et questions soofales ma""


LE TRA1'lIHl DES CUEMINS liB FER DU. MAROO, oaines.
par M. Boulser .. , ..•.....•••.....
-\LBS BIENS BAROUS AU MAROC, par M. Luc-
L'activité ferroviaire pendant le Iel' tri- OIONI ., . 384
mestre Ig34 •. ; •...•..•..••...•..•
LES ÉTUDES DU SBRVICE DU CONTRÔLB
Expéditions postales et téllSgraphlques. OIVIL :
1° Le serment collectif .....••.•. 388
JI. - 1"lDuoes muooalDes. 2° Le pénitencier agricole d·AU·
Moumen .............•••.•.• 389
Mouvement des hypothèques, mainle-
vées (2 8 trimestre Ig34) •••••••... La préparation des cadres économiques
et administratifs au Maroc .•.•.... 38g
SIl'UATION DES BANQUES MAROCAINES EN
Ig33 et 1932 .....•...•••.•.•..•... LB CUÔMAGB AU MAROC . 390
-etat des recouvrements budgétaires 'Immigration des travailleurs . agr
effectués au titre de . l'exercice 1934. Opérations de placement ..•.••.••••• 89'
Sociétés constituées depuis le 15 avril
19 34 ...........••...............•. 380 Lettres .. 1'6dIteu du « Bulletin 6oonomlque» 393
\ CARTE DES GRANDS TRAVAUX
d'hydraulique c!gricole et industrielle du Mdroc
Production_TrdnsporLDistribution de ~Energie Ele t .
CrIque

L'ÉLECTRIFICATION AU MAROC. LÉGENDE

. •de 20000650000
. kw • dt> 1000" 5.000 ~w
Le plan général d'électrification du Maroc a
Usines Therm1aues.{ _de 100 8 /.000 kw )( Inférii!urn 6 100 A-..
(~lé confié en 1924 à la société l( L'Énergie élec-
lrique du Maroc ». •
.
de 20. 000 iJ jo 000
kW • (en cons".!') tfe5.ooo.i 20000~w
. kw • de 100 a /.000'"''
Usines HydrauliQues.
A celle date, l'Énergie électrique aménagea
tl Casablanca une centrale thermique de 24.000 1 o• ln projet
de /. 000" 5.000

. kw
kilowatts, devant servir plus tard de secours et Usines Hydrauliques i • de : oooa ~.ooo kW
d'appoint aux centrales hydrauliques à aména- avec secours Thermique.l • /nferleu~J 4 100 .
ger. Barrages {II Il
[xist4nts } Les prinClptJux Joni
Elle réalisa, ensuite, l'usine hydraulique de de retenue. " Projetés
l' •
sot/tlqneJ en rOI/!Jt'
Sidi-Machou, d'une puissance de 21.000 kHo-
watts, qui fut mise en service en 1929.
Puis, devant l'accroissement de la demande
rI'énergie el l'extension du rayon d'action du
Barrages de dérivation.

li gnes de
60.000
=
1 fxist4nts
(onJtr!lJ!~J
ln rOfl,ftvdion
volts. { _._. En projet
réseau de distribution à 60.000 volts, établi pro- lignes de 2zooovolts. _ ExisttJntes
gressivement jusqu'à Fès, d'une part, et Marra-
Per;mélres J ~
kech, d'autre part, avec des dérivations jusqu'à
Oued-Zem et Safi, de nouvelles réalisations
irrigobles l ~
hydrauliques furent étudiées et mises en chan-
11er.
Ce sont:
La centrale de Fès, de 2.500 kilowatts,
actuellement en exploitation ;
La centrale d'EI-Kansera, sur l'oued Beth,
de 12.000 kilowatts, dont la mise en service est
prévue pour la fin de l'année 1934 ;
La centrale de Kasba-Zidania, sur l'Oum-er-
Rebia, de ;).000 kilowatts, dont la mise en ser-
vice est prévue pour la fin de l'année 1935.
Parallèlement au développement du réseau
à 60.000 volts,.l 'Énergie électrique du Maroc
aménageait un réseau à 22.000 volts principale-
ment destiné à l'alimentation en énergie des
régions agricoles et maraîchères.
Enfin, elle constituait dans le Maroc orien-
lai un centre d'électrification avec une usine
thermique de 3.600 C.V., à Oujda, et un réseau
à haute tension alimentant les Charbonnages de
Djerada et la région agricole des Triffa. EI'le ins-
tallait, également, une centrale thermique de
430 C. V. à Agadir, pour desservir la ville et
l'embouchure du Sous.
Par l'utilisation rationnelle et maximum des
forces hydrau liques du Protectorat, par ~a con-
sommation, résultant d'accords récents, du char-
hon des mines de Djerada à la centrale de Casa-
bianca, l'énergie électrique consommée au Maroc
est bien devenue, comme on se le proposait, un
produit marocain, tiré des ressources mêmes du
Protectorat.

cane 6iabU~ par Jean DRESCH, professeur agrégé au collège m1l8ulman de ~bat.
Dents consultés : . . i
ocum ge de M Georges Duval, docteur en droit, L'hydrauli;,ue au M
et
Carte d ouéevrapar la ~iété financière électrique. 1 a,.oc, 19S'.
. gén éra1e d es travaux pu hl'les (U
Carte . ress 18 fournis par la directIon
. ...• Chabert. ..•. .·.{·_.I obel d8bureau de' l'inB*-
.. ~...L...
Rense.lgnemen bel cbargé du contrOle de l'énergie électrique au MaI'OJ). ' lllRéll.iéUf I"-'J"~' '
nleur en c . <.\','. . .
'~•..
'''.'.' 1
~. ,H,\;• .,,· ...,.~:I
Le Maréchal Lyautey, premier Résident général de la République
française au Maroc, est décédé le 27 juillet 1934.
Le Conseil de direction du « Bulletin économique :~u·~ Maroc »,
-i"

profondément affecté par la mort du grand Français qui a m~~té d'ê«e


:àppelé « le bâtisseur de l'Empire chérifien », s'incline respectueusement
.:.,,~ éI'~ant so~ grand souvenir et s'associe au deuil qui a frappé si dou-
, ""I~ureusement le pays tout entier.

NOTE DE LA RÉDACTION

La déflation marocaine. En revanche, l'importation des articles de


consommation à la faveur de leur baisse de prix
lai Le Maroc se recueille et poursuit son inven- et des perspectives très satisfaisantes de la récolte
.re. Les rapports économiques soumis au con- 1934 au Maroc, se poursuit assez largemênt.
~tl du Gouvernement des 23 et 24 juin, consti- (augmentation des entrées de thé, huilit :co~:.,..
,?ent l'amorce d'un bilan réfléchi (Cf. En ce s<:ns lnestibles, savons). L'accroissement de la pro>:'
exposé du directeur général des travaux publIcs duction locale de sucre ne limite même point"les
:~r ~'état d'avancement de I.'o.u~illage,.et la .res-
importations. Enfin, l'envahissement des pro-
l'icbon prochaine des possIbIhtés d mvesbsse- duits japonais continue sa progression avec un
ment, p. 326). succès continu, sauf en ce qui concerne le thé
On trouvera d'autres indices significatifs du (Note sur les importations japonaises au Maroc,
~Urant de déflation dans le rapprochement des p. 356).
nnées bancaires de 1933 et 1932 (p. 375) et, tout
;Pécialement dans la restriction progressive de Rupture de l'équilibre antérieur entre les
,a. circulatio~ fiduciaire, dans les' statist~ques de approvisionnements en articles d'équipement,
a. COnstruction (p. 341) et la comparaLson des c'est-à-dire destinés à la productivité ultérieure
llentes d'immeubles enregistrées pendant le du pays, et produits de consommation, c'est-
~U:tième trimestre de 1933 et de 1934 (diminu- à-dire voués à la destruction immédiate, d'autre
~n en nombre de 6.862 à 6.039 et en valeur part, modification dans l'origine des importa-
11 87.250.000 à 57.417.000 fr., diminution en tions marocaines avec substitution de fournis-
7;zeUl' particulièrement sensible à Fès, 4 millions seurs plus éloignés aux fournisseurs traditionnels, .
1 6.000 contre 10 millions 468.000 fr.). Enfin, enfin fourniture d'articles de cours moins élevés,
;8 hypothèques sur propriétés qui atteignaient, mais de qualité moindre, ainsi se caractérise
lour le deuxième trimestre 1933, le nombre de l'évolution du commerce d'importation tnaro-
,;206, représentant 102 millions 447.408 francs, cmn. . ~
.
88a.baissent, pour le deuxième trimestre 1934, à
1, l'eprésentant 51 millions 680.829 francs. Représenté à Londres en juin dernie~ lors
et L'examen du commerce extérieur en 1933 des négociations du nouveau traité de comm!rce
Il Pendant les 5 premiers mois de 1934 (Rapport franco-anglais, le Maroc n'a pas manqué de sou-

l't
r "activité commerc!al~ du ~aroc en 1933, ligner les inconvénients d'une absence d'orga-
35 4) révèle une restnctwn séneuse des entrées nisation défensive douanière nuisible non seule-
9~Pl'Oduits nécessaires à l'équipement du pays: ment aux intérêts français (Cf. L'interpellation
e' 66 tonnes de rails en 1933 contre 29.417 . ré~ente de ~ .. B3:bau.d-Lacroze au ~énat, 20 juin
On .1932, résultat de l'achèvement de la voie 19 34, sur 1 éhmmatIon des prodmts Jaitiera au
c U}da-Fès, 148.000 tonnes de ciment en 1932 Maroc. Cf. aussi l'Etude sur le commerce du
d~nt~e 102.000 en 1933, 1.129.000 quintaux beurre au Maroc, p. 353) mais à toutes les puissan-
e hUlles minérales en 1933 contre 1.431.000 ces qui entretiennent des relations commerciales
~n 1~32. Ce dernier chiffre dénote une évidente r,.égulières au Maroc (Cf. L'exposé du directeur
d:,tl'Lction dans l'activité des transports et l'usage des douanes au conseil du Gouvernement du
~racteurs agricoles. 23 juin)

.. .
,
...-. !.-
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
312

Après avoir eu recours aux pratiques admi- trimestre 1934 (p. 3/10), Cf. L'intéressante ré1t
1 1
nislratives de prolection sans droits protecteurs, lliull générale des superphosphatiers à h..houribgl
le Maroc, par le dahir du 4 juin 1!J::9, a dû fermer ell mai dernier), Jusqu'il maintenant importa-
sa porte aux blés étran!Jers, par celui du 2 sep- leur de vins, le Maroc se convertit en pays expor-
tembre 1933 aux céréales secondaires, par celui tateur. Hien que les plantations de vignobles S 1
du 2U novembre 1933 au bétail vivant, par celui développent moins vite que dans les autres pay'
du 25 avril 1Y34 il l'entrée des babouches méditerranéens, on peut escompter pour 1937 un
et d'autres mesures ont été préconisées au conseil excédent d'exportation SUI' la consommation
du Gouvernement de juin : taxatiun de la con- locale de 300.0UU à 4UO.000 hectolitres (RaP-
sommation du mazout pour protéger l'énergie port du directeur général de l'agriculture &Il
électrique locale, prohibition d'entrée des vins cOl~seil du Gouvernement du 23 juin), les exp~
et des huiles étrangères. latlOns d'animaux ont pris au début de If14
une certaine importance (coopérative consti~
Aménagement du marché intérieur marocain. sous.les auspices de l'Union ovine). ProgreSSio~,
aUSSL des exportations de conserves de poiss0Tl/',
Quels que soient les remMes aliportés à une 56.000 quintaux valant ;:6 millions 3,91.UOO fr~
situation critique : recours persistant aux substi- en 1933, contre 37.6'49 quintaux valant 17 mil-
tuts indirects de la protection douanière, relè- lions 125.000 en 1Y32. "-
vement tarifaire, ou accords de réciprocité, il
reste que le Maroc aurait tort de s'en remettre Encore faut-il souhaiter que l'exportati~
exclusivement il la garantie d'un système d'in- lIia/'ocaine tende peu à peu à se discipliner·:.
lerdictiuns, de défense ou de lirnitations. Conçu soit au point de vue de la date des expéditiO"," .
comme une création continue, il vit de mouve- (retards appo/'tés aux envois de tomates penW'f
ment et a trop anticipé sur l'avenir pour qu'on la dernière saison, gène o('(:asionnée aux ~­
puisse enfermer son économie dans un cadre meUl'isles fl'tlnçais et algériens), soit au poital
rigide et procéder il un simple bilan statique de de vue de la <1 ualité (le con trôle de l'OfJM:l'
'sa situatiun. c,hérifien d'exportation qui s'étend peu à peu l
Les manifestations indigènes (incident de 1 ensemble des produits leur confère un véritable
Fès du lU mai dernier) ne funt que souligner la état civil, Cf. Les arrêtés viziriels du 21 juin),
nécessité d'une politique interne de vigoureux soit au point de vue de la destination des e:epf
appui" écunumique dont les efforts s'exercent ditions Ua délivrance des licences de blé sur I.a
déjà dans les sens les plus divers (Cf. Le rôle France comporte, pour les bénéficiaires, l'obb- i
assumé par l'administration des Habous,p. 384), galion d'un pourcentage d'exportation sur, le,
l'effort de travaux de secours des municipalités marché mondial, Cf. La note sur les modabtéS
marocaines (p. 34C)), en même temps que d'heu- d'~~oulement du blé pour la campagne 1934-
reuses initiatives d'officiers des affaires indigènes Ig,h).
(Cf. Les travaux de mise en valeur de 250 hec- La venle sur le marché mondial et les
tares de terres cultivables et irrigables à Berkine, accurds internationaux ne sauraient en effet.
dans la région de Taza, p. 342). L'intérêt de ces dissimuler l'importance des accords' intercollY
initiatives individuelles ne saurait faire oublier niaux dont la conférence intercoloniale tenfj8
quels éléments de force et de peuplement le Maroc au ministère des colonies va assumer l'étude,
doit retirer dans l'avenir d'un plan vigoureux de (Cf· La note de la chambre d'agriculture de Ra~al
développement et de coopération rationnelle de SUI' les exporlations de vins dans les colonlllll
ses diverses sources d' énerg ie (Cf. La carte de françaises, le marché passé par la coopérath'~
l'électrification au Maroc, l'étude des perspectives de Berkane, avec l'intendance indochinoise, (es
houillères de Djerada (p. 334) et la campagne de
financement adopté pour les recherches de com-
débouchés de fruits frais bières conserves. qat
l'Afrique occidentale peut ouvrir' au Maroc).
bustibles liquides (p. 339).
A l'intérieur même du cadre nord-africai!'a
Les chances d'exportation du Maroc. la communauté de points de vue s' affirme ~éJ 1
sur nombre de nécessités (Cf. La note de l'Un loV,
Mais, en dehors de l'extension du marché syndicale des mines marocaines sur l'aide a1J$
interne, l'exportation se révèle de plus en plus milles de plomb). Les distances s'atténuent égale-
t:omme une impérieuse nécessité locale, ne serait- lI/f'lIl. fA' .'!.3 mai dernier, S.M. le Sultan in arJ'
ce que liour justifier l'outillage maritime et sur- !Jurait la ligne Fès-Oujda, dont l'acllèvemerd
tout l'obligation de payer les charges d'emprunt réalisé va permettre de limiter à 26 heureS le
du pays. trajet Casablanca-Alger. A défaut d'extensio"
rapide des échanges commerciaux, il faut o."
Aussi bien les chances d'exlJortation se pré- moins signaler l'ampleur des échanges sais otl'
cisent-elles (Cf. Progression des ven tes de phos- niers de main-d~œuvre (Cf., p. 313, L'étude d'en'
phates de ~~5:L443 tonnes, pendant le deuxième semble de l'exode sliisonnier oes rifains ",et'
trimestre 1933, à 347.,904, pendant le deuxième l'Algérie) .
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 313

L'EXODE SAISONNIER DES RIFAINS VERS L'ALCÉRIE


pal' Louis Milliot, doyen de la Faculté de droit d'Alger,
avec la collaboration de Robert Wender.

Quand on parcourt l'Oranie, et même les rienne. Le chiUre des arrivants a pu variér, dimi-
régions algériennes situées plus à l'est,. on es~ nuer mème devant la concurrence de machines
frappé du nombre important de MarocalOs qUI agricoles de jour en jour plus perfectionnées
circulent sur les routes et s'emploient aux tra- ou sous 1ïufluence d'événements politiques, de
vaux auricoles ainsi qu'aux diverses entreprises mesures administratives ou de crises économi-
illdustl~{'lIes ou aux travaux publics. A l'exa- llues ; mais l'exode ne s'est jamais complètement
men, on relève uu mélange hétérogène de sujets anèté ct, mème pendant la récente guerre du"
rifains de la zone espagnole, de « Sahraoua » Hif, de nombreux effectifs de la zone espagnole
des régions tafilaliennes et, enfin, d'individus sc trouvaient encore en A l g é r i e . .
provenant d'autres régions du Protectorat fran- Ce n'est plus seulement 1'0ranie qui reçoü
çais, surtout du Maroc oriental. Ces travailleurs et utilise le flot marocain; on voit celui-Ci
saisonniers forment une population flottante s'étendre jusque dans le département d'Alger
numériquement importante, obéissant à des cou- d'où il était autrefois tenu éloigné par la pré-
tumes, encore mal connues de nous, qui leur senee d'une abondante main-d'œuvre kabyle.
permettent de se retrouver régulièrement, d'une II-- La main-d'œuvre marocaine est saisonnière,
, année à l'autre, en un mouvement déterminé c'est-à-dire qu'elle afflue au moment de certains
par la situation économique locale et le marché ITavaux agricoles (piochages, moissons, ~tc.),
algérien de la main-d'œuvre. mais ses courants n'obéissent à aucune règle éta-
4 Ce courant d'immigration remonte aussI blie de propos délibéré et on doit même avouer
loin que les souvenirs des générations actuelles. qu'elle a été utilisée jusqu'ici, sans qu'on se
On doit même penser qu'avant de venir chercher soit soucié de la connaître de bien près, ni, 'à
du travail en Algérie, les populations de l'ouest pl us forte raison, de la régulariser. C'est ainsi
et, principalement, les éléments montagnards des llu'on a encore conservé l'habitude, datant de
Beni-Snassen et du Rif, fournissaient des contin- l'époque à laquelle la France n'avait pas pris
gents militaires aux rois de Tlemcen ; il Y a là pied dans son Protectorat de l'ouest, de désigner
lin point d 'histoire qui ne parait pas avoir été indifféremment tous les travailleurs èn cause
fixé de façon précise. sous le nom de « Marocains )) (1) ou, parfoÏi, de
Mais c'ést surtout depuis la conquête fran- Beni-Snassen, comme cela se faÏ'sait vers 1900,'
çaise de l'Algérie que le mouvement est devenu bien qu'ils proviennent, les uns d'un Tafilalet
intense et soutenu, et qu'il a pris son caractère longtemps insoumis, d'autres, d'un Maroc hier
affirmé de contribution à la mise en valeur du encore dissident, ou d'autres, enfin, d'une zone
pays. étrangère. Les employeurs utilisent des Il Maro-
On sait, en effet, que le défrichement cains Il, et c'est tout ce qu'ils savent. Tout au
d'une grande partie des terrains de colonisation plus ont-ils conscience de la région d'origine
en Oranie a été commencé par la main-d'œuvre de leur main-d'œuvre, en raison de la spéciali-
-i sation connue de celle-ci : Tafilali pour les tra-
espagnole. Mais celle-ci s'est rapidement fixée
!o\ur des propriétés ainsi acquises par un travail vaux de puits ; Sahraoua pour les moissons et
," Opiniâtre et n'a plus fourni d'effectifs suffisants dépiquages; montagnards du nord pour les dures
"',- pour les travaux pénibles de la terre. D'autre entreprises de piochage, de défrichement, etc.
part, l'élément indigène local, souvent refoulé Il apparatt que, parmi ces contingents, l'élé-
par le flot européen, était peu résistant à la ~cnt originaire du Rif espagnol tient une place
lùche et n'y montrait aucun entrain, préférant Importante, sans doute proche de la moitié. C'est
vivre paresseusement des maigres ressources de l'existence, en Algérie, de cette main~d'œuvre
son élevalYc. C'est ainsi que les étrangers de étrangère, en provenance d'une zone dâns la-
l'ouest, c~ntonnés dans un pays sensiblement quelle la France a eu à poursuivre récemment
plus arriéré, sont venus demander un complé- des opérations de guerre ct aux- mouvements à
ment de moyens de subsistance à la colonisation venir de laquelle il n'est pas possible de ne pas
algérienne en effectuant, avec leur endurance prêter attention, qui est à l'origine de la rédac-
bien connue, les travaux manuels les plus péni- tioll du présent travail.
hIes. Sans pouvoir toujours faire nettement la part
D'après les témoignages des anciens colons de chaque élément en présence, on . stefforcera
d'Oranie, il y a une cinquantaine d'années au d'étudier plus particulièrement le phénOmène de
Illoins que lé défrichement et les moissons y la transni~gration rifaine en Algérie, en utilisànl"-'
Sont exécutés paF, des équipes de travailleurs
« marocains Il. Cette coutume s'est perpétuée, ~

• (1) DaDa l'étude présente on réservera l'appellatIoa do • Rifain •


en s'adaptant plus ou moins exactement aux à 1élément en provenance de la zone espagnole du Maroe.. On donnera,
eu annel", un léger aperçu du mom'ement d'61ode des autl'll8 • JIIAro.._
besoins grandissants de la colonisation algé- calns D , : : .
314 BULLETIN ÉGONOMIQlJE DU MAROC

divers r-!pments rcC'ueiIlis au cours de recherches Jusqu'au moment de la soumission défini-


1 n:) [- 1 93:1. Après avoir
el de voyag(~s efl'ec'llIés cn lin' du pays, au début de 19:32, les intéressés
apprécié kg causes actuelles de ce mouvement vellail'nt par petits groupes, sans aucun papier
d'exode saisonnier t't a voir fait ressortir les ré- d'identité ; d(~puis, ils sont porteurs d'autorisa-
gions et les milieux sociau x du Hif qui y contri- I iOlls de voyage, délivrées par les bureaux des
buent davantage, on suivra l'émigrant dans les afl'ail'es indigènes. Ils ont l'habitude de rentrer
péripéties habituelles de son voyage et on le chez eux en automne, à l'époque de la récolte des
montrera dans son travail et dans ses rapports dalles; mais, quand ils sont embauchés dans une
avec le monde algérien. Ensuite, on examinera équipe homogène, ils ne partent pas sans avoir
l'influence du séjour en Algérie sur les intéres- é\(; remplacés au préalable par des compatriotes
sés et on concluera en faisant ressortir, dans la récemment arrivés. Gens extrêmement conscien-
mesure du possible, les données caractéristiques cieux, beaucoup sont employés dans la même
du mouvement de cette main-d'œuvre indigène entreprise depuis six ou huit ans, sans autre
et ep. dégageant les enseignements d'intérêt gé- illtl'rl'Uplion que le voyage annuel d'automne
néral à cn retenir. qui, entre autres avantages, leur permet de rap-
porter leur pécule et de suivre leurs intérêts au
Il sera fait allusion fréquemment, au cours pays.
ae l'étude qui va suivre, à la présence, en Algé-
rie, aux côtés de l'élément rifain de la zone espa- Comme les Rifains, ils vivent exclusivement
gnole, de sujets du Protectorat français venant entre eux et semblent très unis. Leur salaire
soit du Tafilalet ou du Maroc oriental, à l'est de quotidien atteint souvent 2;) francs, sur lesquels
Taza. Aussi, paraît-il intéressant, comme préface ils n 'hésitent pas à dépenser la moitié pour leur
à l'étude de la transmigration rifaine, de relever nourriture; en général, du reste, ils font preuve ..:
les particularités caractéristiques de cette main-- de plus de souci de leur confort que les autres '.
d'œuvre dont le chiffre total peut atteindre, dans immigrants.
certaines années, une importance presque égale On trouve des équipes groupées à Oran, par
à celle de l'élément rifain espagnol. exemple, à la Compagnie des dragages et d'en-
treprises maritimes qui les utilise au percement
Jusqu'en 1931, cet exode saisonnier était de galeries, mais heaucoup d'autres sont disper-
interdit par les autorités chérifiennes, ce qui, sl;es dans toute l'Algérie, au hasard des travaux
toutefois, ne l'empêchait pas de se poursuivre pour lesquels elles ont pu s'embaucher.
sur une grande échelle, tant il est vrai que liéta-
blissement d'un contrôle strict des mouvements
indigènes à la frontière algéro-marocaineest LES SAIInAouA
malaisé. Mais le dahir du 27 octobre 1931, qui
a réglementé la sortie des travailleurs indigènes Les Sa hraoua, originaires des tribus Ouled-
du Maroc, a consacré une situation spéciale pour Naceur, Aïn-Ghaïr, Bouanane Beni-Yatti Ahl-
les régions frontalières orientales, de laquelle il Sahli, etc., viennent fréquem~ent par g~oupes
résulte que les intéressés peuvent se rendre libre- de j5 à 100 individus, en empruntant la route
ment en Algérie, pour les travaux de moissons de Bo~-~rfa, Berguent et Oujda. Ils s'emploient
ou de vendanges, sous la seule réserve de se de prefl:'rence aux travaux de moissons et ne
munir d'un permis de circulation et d'une carte semhlent pas dépasser la plaine du Sig et
sanitaire délivrés par l'autorité de contrôle du Mascara car, tenus, pour la plupart, de rentrer
lieu de leur résidence (a), chez e~x de bonne heure, pour la récolte des
dattes, Ils ne restent généralement en exode que
pendant deux ou trois mois. Une tendance se
LES TAFILALI ma~i~este cependant, parmi eux, à demeurer en .~
Algene aUSSI longtemps qu'ils peuvent s'y em-
Chaque année, on relève l'entrée de groupes ployer avec profit.
d'indigênes du Tafilalet (b) qui, de préférence à
l'agriculture, recherchent les travaux de forage
de puits, creusement de tunnels, etc., pour les- LES BENI-SNASSEN ET LES AUTRES MAROCAINS
quels ils font preuve d'une certaine adaptation.
Intelligents et très résistants, ils s'habituent, en , .L~s B~ni-Snassen sont des montagnards
d ongme berbère, groupés dans la pointe nord
outre, très rapidement, à l'outillage moderne et
du Maroc oriental, entre Oujda et la mer. Robus-
constituent une main-d'œuvre très recherchée. tes et longtemps turbulents, ils forment une
tache d~ grande densité de population et, de tout
(a) Le dahir du 27 octobre 1931 6tablit que, d'une façon générale, temps, Ils ont été obligés de rechercher un com-
les travailleurs marocains ne peuvent quitter le territoire de la zone plément de ressources en quittant momentané-
française du lIfaroc que s'Ils sont porteurs d'un passeport obtenu sur
production : d'un contrat de travail, d'un carnet d'Identité, d'un ment leurs massifs. Les Beni-Snassen effectuent
extrait de. la flche anthropom6trique, d'un certificat médical et d'un
reçu atteltant qn'lIs ont versé une somme de 1.000 francs pour couver- les mêmes travaux que les Rifains avec lesquels
ture &ventueIle des frais de rapatriement. Mais ce dahir stipule que
les prescriptions dont Il s'agit ne concernent pas les sujet. m..oc,dns
!ese~ployeurs les confondent presque toujours ;
originaires de la région d'Oujda, du territoire du Sud et du cercle ds vlv~nt dan,s des conditions analogues, sans
de Bot/denlb qui se rendent en Algérie comme 1\ est dit ci-dessus, (Un
dahir du 11 Janvier 1933 a étendu ces dernières dispositions cn pr6cisant toutefOIS se melanger à eux. Résistants et sobres,
qu'elles s'appnqualent à la région d'Oujda, ou te...iloire de Taza-nord
d à la région des conOns algéro-m.1rocalns).
ils bénéficient de la même considération et se
(h) Certaines Infnrmatlons laissent supposscr qu'il se trouve. parmi
répandent dans les mêmes contrées de l'Algérie
eux, des gens venant du 8ous. que les sujets de zone espagnole.

..
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC 315

A remanlucr qu'au moment, encore tout par cxemple, ont utilisé un personnel assez nom-
proche, où l'exode vers l'Algérie était interdit, breux. Mais la crise économique a atteint très
les Beni-Snassen n'pn traversaient pas moins la tôt ks mill(,l'ais rifains, ct il a fallu la réalisa-
rl'Onli(~re, quilles, aprl's avoir amassé leur pécule tioll du programme de réseau routier pour com-
annuel, à venir se présenter aux autorités admi- peIIS('1' un peu la situation mauvaise qui en résul-
nistratives dont ils dépendaient, pour y répon- lait. Au début de 1932, la route de Melilla-San-
dre de leur faute. Jurjo avait été goudronnée jusqu'à Azib-de-Midar
Depuis plusieurs années, on remarque, en pt ('lait empierrép jusqu'à la passerelle de l'oued
outre, la présence parmi les saisonniers « maro- ~ekol', à travers le pittoresque djebel Bou-Alma,
cains » oe gens en provenance de la région de cc qui l'l'présente de nombreuses journées de tra-
Taza ou encore de la Moyenne-Moulouya jusque vail. En dernier lieu, on reprenait les travaux
vers Midelt. sur le tracé amenant jusqu'à Ajdir et on y pro-
cpdait à l'empierrement.
Les uns, venant du nord, peuvent être com-
parés aux ftirains quant aux aptitudes et aux Mais, sur l'ensemble de la contrée, il faut
coutumes; les autrl'S forment un élément inter- bi('11 dire que cc ne sont là que débouchés iIifimes
médiaire, dépourvu de caractéristiques mar- par rapport aux besoins de la population.
quantes ct qui fait nombre avec des autres sujets Pendant les années déficitaires, le Rifain se
originaires de la zone française du Maroc. laisse tenter par les. facilités de crédit offertes et
il emprunte le plus souvent en marchandises car,
avant tout, il s'agit de se nourrir. Le taux des
1 intérêts est, en général, très élevé : 15 douros
à rendre pour 10 prêtés pendant trois mois ou,
Causes actuelles de l'exode saisonnier rifain. en semoule, 8 mesures à rendre en été pour 5
1
0
Particularités économiques du Rif reçues en hiver; ou, encore, 8 mesures à tendre
oriental. - Avec ses zones montagneuses et ses au dépiquage pour fi reçues à l'époque des mois-
plateaux souvent rocheux, ou arides par suite sons (soit après deux mois). Et, pour assurer la
d'une pluviométrie insuffisante, le Rif est un rigoureuse rent.rée de ces prêts, tes mmiiers dis-
pays de production inférieure, qui ne peut nour- posent de mille artifices dont le meilleur est,
rir convenablement sa population. souvent, de prendre les chefs de douar ou de
fraction comme int.ermédiaires intéressés sur les
En ce qui concerne plus particulièrement le rentrées.
Rif oriental, on constate que la zone de Melilla
elle-même est pauvre ct que, par exemple, la 2
0
Les salaires. - Dans la 'périodç oon8i-
plaine qui s'étend de Tistoutine jusqu'au pied de dérée, les salaires moyens, au Rif, varient de 3
Midar offre un aspect désolé, assez semblable à à fi pesetas suivant la nature du travail fourni,
celui de notre Maroc oriental, entre Guerdf et pour descendre, dans certaines zones, à 2 ou
Taourirl. De bonnes récoltes ne semblent pou- 2 pesetas 1/2 et, exceptionnellement, atteindre
voir être obtenues qu'autour d'Azib-de-Midar, 8 pesetas pour I('s ouvriers très spécialisé8 des
gràce aux eaux de l'oued Kert, dans la basse villes (mécaniciens, etc.). En Algérie, la moyenne
vallée de l'oued Nekor et de l'oued Rhis, puis a été nettement supérieure et, malgré la mau-
dans la baie o'Alhucemas, près d'Ajdir. On re- vais(' situation économique de l'année, elle de-
marque, en outre et d'une façon générale, que meure encore favorable à l'immigrant. Du reste,
les cultures fruitières complémentaires (figues et celui-ci désire surtout trouver du travail, possi-
olives) n'y sont que peu - 0l.!- pas - pratiquées, bilité qu'il n'a pas chez lui et, tant qu'il peut
à l'encontre de cc qui sc passe en Kabylie algé- satisfaire ce désir, l'exode demeure pour lui une
riehne. entreprise avantageuse.
Les produits de la culture et de l'élevage En 1932, dans la région de Marnia, toute
indigènes étant insuffisants, il resterait aux proche de la frontière algéro-marocaine, le
autochtones, pour améliorer leur sort, la res- salaire quotidien variait de 6 à 8 francs, avec, en
source de s'employer dans les entreprises de la plus, la nourriture; aux environs de Tlemcen, le
colonisation espagnole. Mais on sait que cette taux était de 9 à 10 francs sans la nourriture ;
dernière est très hésitante et c'est tout juste si puis il atteignait 12, 15 et même 18 dans les
on trouve, aux environs de Melilla, quelques contrées plus lointaines et pour des travaux plus
petites exploitations appartenant à la « Compa- pénibles. Mais, en 1931 ct durant les années
gnie espagnole de colonisation )) et quelques antéri(,lues, la rémunération s'affirmait nette-
autres fermes entre Monte-Arruit et Azib-de- ment supérieure : 12 à 14 francs à Marnia ou
Midar ; les plus prospères semblent être celles Tlemcen, puis, dans les environs d'Oran et plus
qui se trouvent installées sur la rive gauche oe à l'est : 16 à 18 francs pour les travaux de pio-
la Moulouya où elles ont pu bénéficier de l'exem- chage, 18 à 20 pour les travaux de cave et 20
ple ('t de l'expérience d('s exploitations françaises à ?i">, parfois, pour les moissons ou des entre-
d'en face. prises plus pénibles. .~ .. ~.. 1

Des entreprises industrielles ou de travaux Il ('st à noter, également, que lè Rifain a


publics ont créé un commencem('nt 0(' déhou- Ull('préférence marquée pour le travail à la
l'hé pour la main-d'œuvre indigène. Pendant un tâche ; on le paie alors à l'hectare et il l'entre·
c('rtain temps les mines. de la région de Melilla, prend par équipe constituée comme il sera iD(Jj·
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC

qllé phu, loin. La rémunération, pOlir un hf'c- Malgl'(~ tout, et même il salaire égal, l'Al-
tarf' de moisson, n'a guère dépassé 8n francs, ('n g(~l'ie eX(,l'ce sur )P Hifain une attirance profonde,
Ig:h ; mais dIe atteignait I:W frallcs, ct plus, grilcl' au prestige d(' sa colonisat ion ancienne et
au cours des années précédentes. Ce système per- ~orissanl~' aillSi qu'au confort de ses exploita-
met aux intér('ssps d'augmenter sensiblement tIOns agl'lcoles. Habitant un pays où la surveil-
leurs gains. lance administrative était, tout récemment en-
Si on ajoute que le Rifain se nourrit relati- e.ore, étroite ct sévère, l'intéressé quitte volon-
vement à peu de frais, on comprendra qu'à cer- tIers pour une courte période qui est pour lui
taines époques il ait pu réaliser des économies ur~e. véritable détente, ses paysages désolés et son
importantes d que la connaissance de cette situa- mIlIeu trop fermé. Quand on questionne un
\.ion, fi l'intérieur nes tribus, ait influé sur le TWain déjà habi tué à l'exode, on se rend bien
mouvement n'exode. Normalement, et pour une compte des mobiles qui le poussent vers l' Algé-
saison de travail (3 fiG mois), un ouvrier peut l'il' : travail certain pt hien rémunéré, bons trai-
. '
economlser 1.000 à 1.:)00
". f rancs; maiS,
' pour IJ;IlH'llts ()p. l~. part des employeurs et des auto-
celui qui se prive ou qui réussit à ne pas chÔmer l'Ités, posslbIlü(> dl' réaliser des économies en
au cours ne son séjour en Algérie, cc pécule est vue du retour au pays ; tous semblent très satis-
encore plus élevé. D'autre part, certains immi- faits de leurs déplacements antérieurs; ils s'éten-
grants néclarent avoir rapporté durant la période dent avec complaisance sur les conditions de la
des gros salaires, un capital de 3.000 à 4.000 vie. algérienne qui leur paraissent très favorables
francs. et, I~S se mon!rent heureux d'en rapporter un peu
d aIsance. Meme si le taux cles salaires leur cause
D'une façon générale, on peut admettre que une certaine déœption, comme c'était le cas en
le travailleur économise environ la moitié de son 19 32 , ils savent s'en contenter et bien peu ren-
salaire, l'autre partie étant dépensée pour la trent chl'z eux avant l'époque normale.
nourriture ct pour les déplacements d'un chan-
tier à l'autre (1):
Les économies sont rapportées, le plusfré-
quemment, par les intéressés eux-mêmes; il n'y n
a que très rarement des envois par la poste ; mais
des Rifains, choisis parmi ceux que l'on connait Conditions et mode de formation des contingents
comme solvables, sont parfois chargés, par leurs
compatriotes et à l'occasion d'un voyage de de saisonniers rifains,
retour, de servir d'intermédiaires entre les tra- 0
vailleurs et leurs familles. Ces courriers (req- 1 Origine et situation sociale des immi-
qâs) portent les nouvelles aussi bien que l'ar- grants. - Le contingent de travailleurs rifains
gent. Ce dernier est toujourF. conservé en billets l'st aliment.é, presque indistinctement, par toutes
français ('1, le change s'en fait généralement à l~s catégOrIes de la population, suivant la situa-
Selouan, Nador ou Melilla. tion ,du moment de chaque famille. Beaucoup
se disent propriétaires de divers morceaux de
Si l'on admet, comme cela sera exposé plus terrains exploités, en leur absence, par leurs
loin, que 30.000 à 3G.ooo individus viennent cha-
parents. Ils sont, indifféremment, mariés et
que année, faire une saison de travail en Algé-
chargés de famille, ou célibataires ; et ils entre-
rie, on peut conclure qu'une somme de 50 mil-
prennent ce voyage un peu à tout âge. Les vieux
lions environ entre dans le Rif oriental, chaque
sont assez rares ; beaucoup plus de jeunes âgés
année, pour en améliorer l'économie.
de 17 à 20 ans ou parfois moins encore . mais
la grande majorité est d'un âge moyen, ~orres­
30 L'attrait de l'Algérie. - On peut donc pondant à la pleine vigueur de 1'homme.
poser que les immigrants rifains viennent tra-
vailler en Algérie, poussés par le besoin et le En ,consultant les renseignements statisti.
désir d'améliorer leur sort. ques qUI ont pu être recueillis au cours d'une
Pourquoi ces gens du Nord ne vont-ils pas :mné~ entière et sur un des points de passage des
demander une amélioration de leur sort à la zone Imml~rants, ~m constate que sont représentées,
française du Maroc ~ Effets d'une longue habi- parmi ceUX-CI, toutes les tribus situées à l'est
tude, sans doute, mais aussi besoins moindres d'Alhucemas et de l'oued Rhis. Le contrôle dont
de main·d'œuvre et salaires proportionnellement il ~'agit, n'ayant pu être opéré sur la totalité des
moin,s élevés. Toutefois, on peut signaler que vOIes d accès, et, d'autre part, chaque individu
c('rtams colom algériem ont acquis des domai- ve,nant et retournant fréquemment plusieurs
nes dans le Protl'ctorat voisin et que, habitués à fOlS, au cours de la même année, il est difficile
l'('('ourir ~ la main-cl' œuvre rifaine pour leurs de donner une valeur absolue aux chiffres.
travaux, Ils tentent actuellement de dériver le Cepen.dant, on peut établir que les tribus qui
courant d'exode vers leurs nouvelles propriétés, fourmssent le plus gros apport par voie de terre
dans la mesure de leurs besoins. sont les Beni-Touzine, les Metalsa et les Beni-
B~:m-Yahi ; viennent ensuite, souvent à peu de.
différence près, les Beni-Oulicheikh les Beni-
(1) On remarque que, d'une laçon presque absolue le Rltaln ne
procède à aucun achat en territoIre alltérlen avant de reg~gner son pays
Ouriaguel, les Ouled-Settout, puis le~ Kebdana
et qn '1\ dépense tnntes ses économies dans la zone espagnole. tout proches de la Moul9uya,
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

Population indigène du Rif oriental la durée du séjour en Algérie est, avant tout,
fonction des possihilités rencontrées pour s'y
employer et, Irès variable de l'un à l'autre, elle
(Extrait du recensement officiel espagnol apparaît comme le résultat cl 'un compromis
de J!P7-1928) entre le besoin de chacun de gagner de l'argent
et les moyens qui lui en sont laissés. Certains
CHIFFRE
individus s'emploient successivement à la série
ZONES TRIBUS
de la population (1)
complète des travaux saisonniers agricoles: pio-
chage des vignes, défrichements, moissons plll8
- ou moins précoces suivant la région, vendanges,
clc. D'autres, par contre, rentrent chez eux
Melilla Beni-Touzine .. 27.400
Metalsa . 11.300 après l'accomplissement d'un seul cycle, quitte
Beni-Saïd .. 19.800 à revenir à nouveau dans la même année. Le
Ouled-Settout . 5.900 caractère de chacun, ses besoins'propres, la situa-
Beni-Bou-Yahi .. 13.100 tion de sa famille et de ses récoltes en tribu sont
Beni-Sidel . 14.900 autant de facteurs qui règlent la conduite de
Beni-Oulicheikh . 10.500 l'émigrant rifain. Hahituellement, ces travail-
Beni-Bou-Urour . 8.800 leurs étrangers font en sorte qu'un membre de
Quebdana . 17.000 leur famille demeure au pays pour y diriger les
Temsaman . 21.900 travaux pendant leur absence; et c'est ce qui
Beni-Chikeur . 14.200
Beni-Bou-Gafar .. 5.900 permet à certains d'entre eux de prolonger Œeur
Mazouza . 18.100 séjour en Algérie jusqu'à huit ou dix mois ou
Tafersit . 5.200 de demeurer absents plus longtemps encore, s'ils
ont trouvé un embauchage qU'lis jugent oppor-
194.000 tun et avantageux de conserver.
Alhucemas (2) •• Belli-Ouriaguel . 45.700 Les départs du douar s'effectuent, soit iso-
• Gueznaïa . 19.300 lément, ou, plus souvent, par groupe .de deux,
trois et plus et, quelle que soit la s8.ison, grâce
65.000 au mouvement incessant de va-et-vient entre Rif
et Algérie, les intéressés se trouvent bientÔt en
nombre pour poursuivre leur voyage. Ce mou-
(1) Chiffres arrondis.
vement leur permet, d'autre part, d~être ren-
(2) Du secteur du Rif. seignés progressivement sur l'état du marché
de la main -d'œuvre et le développement de 'la
Ces indications sont données sans tenir l'1aison del'1 travaux, au moment considéré, et,
f°lD.pte du fait que les travailleurs saisonniers de souvent, d'avoir del'1 indications sur tels de leurs
a Zone immédiate de MeliUa s'embarquent dans contrihutes les ayant devancés. Ce n'est do~c pas
Ce port, directement pour Oran, et il est probab~e àl 'aveuglette que les ouvriers rifains se pré-
lue les effectifs fournis par le~ Mazuza, les Ben~­ sentent en Algérie ; et ce sont, sans doute, les
Sfrour , les Beni-Sidel les Bem-Gafar et les Bem- renseignements ainsi échangél'1 en cours de route
1aid sont du même ~rdre de grandeur. ~ar ail- qui lel'1 aiguillent de préférence vers telle ou telle
eUrs, si on compare le nombre des émIgrants région algérienne. D'une année à l'autre, en
~hnt il s'agit avec le chiffre,?e la popula~ion de effet, les intéressés ne reviennent pas systéma-
aque tribu, on peut étabhr que certames de tiquement chez lel'1 mêmes employeurs, ni, dans
Celles_ci envoient, approximativement, le quart 'les mêmes communes. Ce cali ne se produit,
Ou le cinquième de leur population totale cher- généralement, que s'ill'1 sont attachés à un
cher du travail en Algérie; cela paratt être le cas, Il chef)) demeuré sur place.

not~rnment, des Oulad-Settout, des Metalsa et. des A signa'ler encore que pour sa nourriture
eenI·Oulicheikh, pour ne parler que des trIbus et son transport en cours de voyage, le travail-
tnpruntant plus volontiers la route terrestre et leur saisonnier a besoin d'une certaine avance
SUI' lesquelles des détails plus précis ont pu être en argent. Quand il ne la possède pas, ce qui
reCueillis. n'est pas rare, il est obligé d'avoir recours à
2
0
Circonstances du départ. - Depuis si l'emprunt auprès des usuriers juifs dont il a déjà
été parlé.
d~ngtemps que se renouvelle le phéno~ène
d e:tode saisonnier, nul n'ignore, dans les trIbus
U Rif, les possibilités de gain offertes par la ~o Conditions générales des déplacements.
COlonisation algérienne. Aussi est-ce spontané- - Les multiples voie!\ empruntée!! par ~es saison-
~e~t, au gré de l'état d'esprit de chacun et des niers, au départ de leur douar, convergent vers
lCflCultés économiques familia'les du moment, des itinéraires principaux, couloirs d'allées et
que tels individus se décident à émigrer. venues déterminés par l'expérience des anciens
D'une façon générale, on ne peut pas dire et fixés par la coutume, sous réserve, cepen.dant,
~e les émigrants quittent leur pays avec l'idée des modifications récentes résUltant de la vulga-
a êtée d'acquérir un capital déterminé pour, n.sation des transports automobiles et de la sou-
USlIitÔt, rentrer dans leur tribu. Au contraire, mission à l'Espagne.
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC

TABLEAU DÉTAILLÉ, PAR TRmU,


du mouvement d'entrée des Rifains par les cars empruntant le pont de la Moulouya
et la route de Berkane.

ZONE DE MtLILLA lm D'lLKUCElAS


-
MOIS
.EN

='
1

1 ~
~
~ ~
1

~~
~ :a-. /
~,_
~_~
'3 ~.g
a"
~
El
ë
g. -.
C.
T .;S
1----
t..
TOTAL

~ ':l ~. ~
1
0 ~'":' ,Q III
.:.d.c"-
u ~ 1 a
ëi~
u .
~'I]":'
~ = il
~
-a~
~
g;§0 ~
~
-a~ ~=
i5 i5
'" 1 0 ~ "', '" ~
1 - - - - - - - - 1 - - -1- - - - - - -- -- --
1
Mai 1931 1.017. 1.512 4052 578 786 52 2140 53 27 313 » 610 6405 181 6.~
~~:~et
Am)t
=
- ::::
~:fl :~~
510 1 MO
m ~;~
236 4099
::~
4090
:~
322
~::
4053
:~
335 312
21
306
~~ 1
306
~3 l~r
63
2~~
269 1
1~~
193
~:~21
40.8340
Sl'plembl'C - . .. . 138' 163 202 165 81 212 24040 122 14040 138. 152 » 82 4 1.8401
Octobre -. . •• 308 i 122 70 189 122 311 205 3340 2406 280 1406 840 1740 » ll.691
Novembre -. ... 4048 1 260 93 199 212 99 2840 193 385 209 67 203 277 12 2.~
Décembre - . . .. 4097 Hl 173 176 2240 640 537 211 180 263 57 1 2640 348 » S.l....

Totai de 1931.. S.5404 3.284 1.532 2.215 2.537 1.213 2.364 1.341 1.315 1.593 761 1.415 2.0651---s36 --;:;5 1

Janvier 1932 .... 287 163 183 137 265 96 228 281 1 511 S16 62 284 266 » 3.0,!!
Février 65 72 68 48 76 1340 740 86 1 243 39 81 140 55 » 1.0....
Mars 133 46 112 137 80 79 148 50 1 265 160 68 62 940 » 1.40340'1
Avril 403 1S 96 240 58 90 73 51 141 83 » 69 217 29 98
Mal 1.7400 339 4036 57 166 252 909 132 229 1.279 44 632 1.397 719 8·~l
Juin 130 29 101 29 62 87 54 109 137 66 42 17 79 » :::
JUIllet 83 3 100 30 19 64 77 119 286 60 56 41 33 12 ~'u
Août 77 95 154 138 126 16 S16 289 290 222 20 137 171 99 2. ~
Septembre 138 241 90 640 67 204 179 111 185 260 72 227 68 71 l,II~:
Octobre 162 2 70 31 408 124 64 87 117 238 120 56 159 46 1.S.....
Novembre 602 42 341 » 32 238 221 238 154 411 148 292 659 108 3.4086
lIécembre 622 62 700 3 16 296 569 112 134 457 220 246 427 172 4.036

Total de 1932.. 40.082 1.lO7 2.ID 698 1.015 1.670 2.91211.665 2.692 '3.591 933 2.077 3.625 1.256 ;;::;;
1

C'est ainsi qu'autrefois,. un courant non ports automobiles, les points principaux de raS'
négligeable empruntait le territoire de la circons- semblement sont : Melilla, Nador puis Selouatl
cription de Taourirt, pour suivre, ensuite, lIa et, par les divers renseignements recueillis, o~
grande artère médiane aboutissant à Oujda. Il peut évaluer leur importance à la moitié, en"li
s'agissait alors de tribus non soumises aux Espa- ron, du chiffre total des émigrants empruntaJl
gnols. Le chiffre des passages par Taourirt a la voie terrestre. L'autre moitié est composée
diminué considérahlement, pour se fixer vers de ceux qui préfèrent recourir au voyage à pied,
3 à 400 en 1930-1931 ; et ~l porte sur des Metalsa mode de locomotion sans grand avantage éconO"'
et des Beni-Bou-Yahi, dont les territoires sont, mique, car on perd, en temps et en nourriture,
en quelque sorte, orientés géographiquement l'équivalent du prix de transport en autobU'
vers cette région du Protectorat français. (12 à 15 fr., de Melilla à Oujda). Aussi peut-OP
A l 'heure actuelle, on peut affirmer que la supposer que, ce faisant, les intéressés se don'
quasi-totalité des immigrants rifains recourant à nent, avant tout, comme but d'échapper pl~s lS
la voie de terre nous parvient par la Basse-Mou- sûrement aux formalités du contrôle admin n'
louya, qui est franchie au pont international de tratif instauré pour la traversée de la zone fra '
'la route de Berkane ou aux multiples gués situés çaise et la pénétration en Algérie.
en amont 011 en aval. Une partie du contingent n existe encore un autre mode de voyage
de saisonniers voyage, en effet, à pied et tra- pour les saisonniers rifains ; c'est le transpoii
verse le Maroc oriental français en coupant au par mer, utilisant la liaison directe établie en~
plus court ; les autres utilisent les autobus qui Melilla et Oran. Ce courant est assez important,
circulent dans la zone voisine et dont les itiné- on peut l'évaluer, dans ces dernières années, ~u
raires établissent des liaisons parallèles à la côte, quart, environ, de l'immigration totale. Le p~
nrainant tout 'le Rif oriental de Dar-el-Kebdani moyen de la traversée est de 50 à 60 francs. C' le
à Nanor, par exemple, puis, encore, de Midar là une somme bien plus élevée que pour
ou de Tafersit à Selouan, D'autres services, qui voyage sur route ; mais les intéressés y retrOdU-
effectuent régulièrement le trajet Melilla-Oujda vent l'avantage d'être déposés au cœur même e
par le pont international et Berkane, collectent l'Oranie,
ensuite tous ces courants latéraux. Avant de quitter le Rif, l'émigrant ne man-
On peut ainsi avancer qu'en ce qui concerne que pas, cependant, de se munir auprès dei
les usagers de la route et des moyens de trans- bureaux « d'intervenciones li d'un passeport noJl
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

MOUVEMENTS MENSUELS D'ENTRÉES ET DE SORTIES DES SAISONNIERS RIFAINS.


Années 1931 et 1932.
~ - ~ - _._-------- -- -
ENTRÉES EN ALGF.:RIE SORTIES D'ALGF.:RIE
VÉRIFIÉES DIFFÉRENCE
VÉRIFlhèS
.-
Passant
- ~

Par
~

Par
- en
Algérie
1
à Oran Total Total
i à Berkane Berkane Oran
1
1

.4nnée 1931 1

Janvier ........... » 827 » Il 65 Il »


» 553 Il » 87 » »
Février ......... · . »
Mars ........... · . » 1.154 » Il 240 »
Avril ............ 8.786 98 11.418 6.572 334 7.298 + 4.120
Mai .............. 6.460 3.047 9.507 833 108 941 + 8.566
1.890 1.044- 2.934 3.747 198 3.945 - 1.011
Juin o •••• •••••• ••
- 5.920
Juillet ........... 2.017 645 2.662 7.699 883 8.582
4.836 1 1.923 6.759 5.133 771 5.904 + 855
Aoiit ............. - 3.814
Septembre .. , .... 1.867 1.239 3.106 5.988 932 6.920
- 1.141
Octobre .......... 2.592 1.583 4.175 4.814 502 5.316
2.133 221 2.354 + 2.126
Novembre ........ 2.938 1.542 4.480
3.465
Décembre ...... ,. 3.205 1. 757 4.962 1.363 134 1.497 +

Total de 1931 .. 34.591 15.412 50.003 38.282 4.475 42.757

Année 1932
Janvier ...... , .. ' . 3.079 1.209 4.288 1.662 157 1.819 + 2.489
1.055 546 1.601 4.504 226 4.730 - 3.129
Février ........... 4.251 - 1.781
Mars ........... · . 1.434- 1.026 2.460 4.038 213
1.577 3.630 327 3.957 - 2.294
Avril ............ 987 590
9.500
Mai .............. 8.331 2.794 11.125 1.456 174 1.630 +
942 540 1.482 2.598 323 2921 - 1.439
Juin ••••• * ••••••• 668 6.576 - 5.197
Juillet ........... 973 419 1.392 5.908
3.149 2.474 871 3.345 - 196
AoiH ............. 2.150 999
1.220 4.783 - 2.199
Septembre ....... 1.977 607 2.584 3.563
2.022 3.278 789 4.067 - 2.045
Octobre .......... 1.324 698
Novembre ........ 3.486 1.136 4.622 1.328 401 1.729 + 2.893
Décembre ........ 4.036 704 4.740 891 195 1.086 + 8.654
41.042 35.330 5.564 40.894
Total de 1932 .. 29.774 11.268
1

« travailleurs », les intéressés devraient produire


timbré qui lui est délivré sur feuille simple,
moyennant llne reùevance très modique(I peseta, un certificat d'embauchage et obtenir la déli-
semble-t-i1), sans photographie et sans aucune vrance d'une carte d'identité spéciale. Mais bien
formalité tracassière. Suivant le bureau en cause, peu se soumettent entièrement à ces prescrip-
le passeport est « valable pour l'année ll, ou tions. Celles-ci ne semblent du reste pas pouvoir
valable pour un nombre de mois nettement spé- être appliquées aisément (1) à un élément fon-
cifié, ou encore « valable pour un voyage » ; et cièrement ambulant et si peu éduqué au point de
phacun sait qu'avec ce document il peut voyager vue administratif; et les employeurs sont 'les
en liherté à l'étranger. Le plus souvent, les im- premiers à souhaiter qu'aucun renforcement
migrants possèdent, en outre, une carte d'iden- inopiné de contrôle ne vienne troubler un cou-
tité avec photographie et signalement dite rant de transmigration qui s'avère extrêmement
« Tarjeta de Indentidad », obligatoire en zone
utile.
espagnole et dont le coût varie de 1 à 3 pesetas, Du reste, le franchissement de la frontière
suivant la situation de fortune du demandeur. algéro-marocaine est facile, en tout point de son
En principe, le passeport dont il s'agit doit tracé. Ce n'est qu'un jeu pour ces gens du blod
être visé au passag~ dans la zone française, Oll, de parcourir de longues étapes par des sentierS •
de plus, les intéressés sont astreints à une visite à peine marqués ; et les habitants de la région' .
sanitaire comportant : douche, épouillage et qui s'étend entre Oujda et Berkane, au Maroc, et
vaccination; moyennant quoi, on leur remet une Marnia et Nédroma en Algérie, sont habitués à
carte sanitaire exigible pour le franchissement voir défiler des groupes de saisonniers que n'em-
de 'la frontière. barrasse aucun choix de piste ou route. On
En Algérie, la réglementation applicable à
(1) En 1931, pour une période do trois solmaine. durant lesquelles
la main-d'œuvre rifaine est. le droit commun de un essai de polDta~e avait été rait dans une commune de l'ouest algérien,
tous les étrangers, c'est-à-dire qu'en principe, ?n avait releyé lentrée de 6.500 Rifains et le départ de 9.000. On
u~laglne alors les .difflcultés matérielles que rencontrerait l'é&abliuement
pour pouvoir demeurer dans le pays comme d un contrôle strICt durant cette période d'arfluence.
~
~
o
NORD

If.R.li".". -

t:::C
c:::
t""
t""
t':l

-
t-3
2:
trj,
Cl

~ ..
.,*"
o
2:
o

e
-
Si::
,0
c:::
.. A L E R E. t':l

• KilSn. o
.) c:::
·· Si::
·. L' EXODE RIFFAIN EN ALGE.RIe "'::0
o""
. Cl

MAR 0 C s 8er9uent/·
.

· ~

L
.
~chelle

i,9 en cie
~ --
····· ...........
Routes l',.;nc:ipllles

:•·
rront;.re~

· ....
-Ill_.
! oJ."",",. I~.

;l
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

lffinne également, dans cet ordre d'idées, que deux pays en présence, a som/ent dépendu de
es cars espagnols \l'nant du Rif s'arrêtent fré- la situation politique dans le Hif et des événe-
luemment, aprc's avoir dépassé Martimpre), et ments militaires de la pacification. Les opéra-
iébarquent leur monde au milieu de la route afin lions de 19:~1t-19:1:-) et 19:16, par exemple, ont
,1u'il puisse se dispen:er dans la campagne et provoqué une telle raréfaction de travailleurs
:ranchir la frontière à sa guise. C'est ce qui ri fai ilS en .\ Igérie, que les colons d 'Oranie ont
lXplique, comme le font ressortir diverses éva- manqu(; de la main-d'œuvre qui leur était néces-
luations, que le quart, seulement, de l'effectif saire ct qu'il en était résulté une hausse fantas-
~ntrant en Algérie par la voie de terre parvienne liqne des salaires jonrnaliers, lesquels purent
,ans le périmètre d'Oujda où il lui est difficile de alors, atteindre 30 francs. En ce temps-là, de~
,e SOustraire au contrôle sanitaire. émissaires-recruteurs étaient envoyés d'Algérie,
afin de ramener les équipes qui faisaient défaut
d' 4° Les effectifs et leurs variations. - On doit dans les exploitations.
Ire, tout d'abord, qu'il a été assez difficile de
raSsembler des éléments numériques sûrs pour Cette période troublée avait, du reste, amené
Une statistique de l'immigration rifaine. Comme il prendre des dispositions spéciales à l'égard des
~n l'a vu, en effet, les intéressés se souslraient intéressés, anssi bien du côté français 'que du
tout contrôle dans la large mesure où ils le côté espagllol ; mais, depuis, et en ce qui con-
peuvent et, sur les chantiers algériens, on cons- cerne la zone voisine notamment, il semble
.ate que les emploveurs commettent des erreurs qu'aucune entrave ne soit apportée a,u libre jeu
Incroyahles dans' 'l'appréciation de l'origine de l'exode saisonnier. Les autorités· du Rif' ne
e~hnique rIe leurs ouvriers. Sous le terme géné- sont pas, en effet, sans se rendre compte des
tique de « Marocains », on confond les Rifains hienfaits réels apportés par ce mouvement à
aVec les ressortissants français et il a fallu une l'économie de leur zone. Les chefs indigènes le
application soutenue et une grande prudence favorisent nettement et certaines personnalités
Pour aboutir aux chiffres dont fait état ce tra- le représentent même, volontiers, comme une
Vlil. soupape de sûreté pour les périodes de crise
économique.
Jusqu'à ces dernières années l'exode rifain,
el} p1us des facteurs économiques propres aux (A suivre.) Louis Mn.L10T.

A. - MOUVEM ENT DE LA PRODUCTION

INVENTAIRE DE L'ÉCONOMIE MAROCAINE EN 1934

NUl/:; reproduiRons ci-après l'essentiel de quatre rapports sur l'élevage, la viticulture, la


prOduction maraîch'ère et fruitière, l'oléiculturc, présentés au conseil de Gouvernement du
27 juin 1934 par M. Lefèvre, directeur général de l'agriculture au Maroc.

srruATION ÉCONOMIQUE DE L'ÉLEVAGE L'ne impulsion nouvelle a été donnée à l'exportation


du monton et, pour la première fois, nous pouvons enre-
MAROCAIN. gistrer, di's le début de 1934, l'exportation par les ports
de l'Occidentjll de 151 t. 118 k. de moutons abattus.
D'autre part, le dahir du I:l juin 1933, autorisant
A. - Débouchés futérieurs. l'exportation de la volaille, a permis la sortie de près de
~.ooo volailles vivantes et de 1.500 kilos de volailles
a étLa tarification des viandes sur l~s marchés du bled mortes.
tenté SUpprimée et l'on étudie la révision et le réajus-
ent des taxes qui frappent les viandes de boucherie. Enfin, le tableau comparatif ci-dessous donnera une
rOI} L'exclusivité des fournitures militaires en viandes idée de la recrudescence des exportations' ~s animaux
rna.gelées marocaines n'a pu être obtenue à ce jour, 1'( des viandes pendant les cinq premiers mols de l'année
illt ls On a pu pallier, dans une certaine mesure, aux 1934, par rapport à la même période de l'année 1933.
gélPo.rtations de viandes congelées étrangères, par la con- L'exportation des :
aho n des viandes marocaines. a) €quidés est passée
"illll)'autre part, pour des raisons d'ordre sanitaire, de 605 à 821 têtes
Portation des ànimaux vivants a été interdite. b) Ovins de 22.831 à 29.962
c) Porcins de 10.891 à 15.933 -
B. - Débouchés extérieurs. d) Volailles de 0 à 1.8gB -
e) Viandes réfrigérées de mou-
le ~ous avons obtenu la conversion de 25.000 têtes tons est passée ...... de 19.472 à 151.118 kg.
res en 34.000 quintaux de porcs. f) Viandes réfrigérées de
lllin~utre les 330.000 têtes de moutons sur pied, 10.000 porcs est passée de o à 5.064 -
aux de viandes de moutons ont été accordés. g) Volailles abattues est passée de o à 1.500 -
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

C. - Programme d'action pour l'avenir. Causes de la crise de l'oléiculture marocaine


Toul il fait normale dans des pays qui, tels l'Espa-
Bovins. - Le Gouvernement s'efforce de réserver, à glU', l'ltalie, la Tunisie, disposent de très gros excédents
la production marocaine, l'exclusivité des fournitures de prod IId ion, celle crise peut sembler paradoxale au
militaires en viandes fraîches, congelées ou conservées, !\laroc, qui est très loin de suffire il sa prepre conso IIl-
cl des pourparlers sont engagés dans ce sens avec le mation.
ministère de la guerre. Essenl iellement indigène, la culture de l'olivier est
L'exclusion des viandes congelées exotiques aug- pratiquée suivant des méthodes archaïques :
menlerait annuellement de !,.ooo à 5.000 bovins la con-
sommation du corps d'occupation. La fahrique, au Maroc, Les plantations trop denses,
de conserves de viande pour l'armée absorherait de son Les façons culturales insufflsantes,
côté 5.000 à 6.000 hovins de première qualité. En accord L'entretien des arbres mal assuré,
avec l'administration de la guerre, un essai de fabrica- Les mét hodes de cueillette défectueuses,
lion portant sur 200 quintaux va être effectué au déhut sonl évidemment à la base des rendements déficitaires
de l'année 1935. et, dans bien des cas, de la qualité inférieure des huiles.
Porcins. - Le contingent annuel accordé en 1933 et :\fais, la situation actuèlle du marché mondial des
1931. par la métropole est de 34.000 quintaux de porcs malih'es grasses explique essentiellement cette crise.
vivants ct 10.800 quintaux de viandes fraîches, salées ou La sUI'()roduction des graines oléagineuses et, notaIIl'
préparées ct de produits fahriqués. Or, la production menl, dll lin en Hépublique Argentine et aux Indes, du
marocaine du porc excède de 60.000 quintaux environ la soya en Mandchourie, ent provoqué un avilissement tel
consommation intérieure. dn cours <le ces produits, que l'industrie européenne ~t
Étant donné les difficultés rencontrées en France actuellement en mesure de nous livrer des huiles ah-
pour l'augmentation du contingent actuel, le Gouver- ment aires de lin il 1.500 francs et des huiles de sOya
nement du Protectorat étudie les possibilités de faire 11 1.600 francs la tonne. Les cours moyens à l'importa'
hénéficier la production d'une plus grande part du tion de ces deux huiles étaient, en 1930, de 4.600 francs,
marché intérieur. donc trois fois supérieurs à leur valeur actuelle.
Les importations d'origine étrangère de viandes salées En outre, certains pays de grand élevage, dont les
et de produits fahriqués de porc ont été de plus de besoins en tourteaux sont considérables, en arrivent 11
600.000 kilos en 1933 et représentent en porcs vivants la considérer 1'huile comme un sous-produit dont ils se
valeur de 15.000 à 20.000 têtes. débarrassent à vil prix.
Ovins. - L'exportation des viandes abattues soit en Quoi d 'Norman t, dans ces conditions, que le Maroc,
cadre, soit en cale frigorifique, ct celle des moutons pays de ln « porte ouverte )l, ait souffert plus que toul
vivants a été entreprise avec succès depuis trois mois ; autre. de cel avilissement des cours au moment O~I, ~d"
il a été exporté, pendant cette période, par l'Occidental: se defendre, un grand nombre de pays prenaient lf
8.713 moutons vivants; sévères mesures de protection.
151 t. Il8 kg. de viandes. Un grand nombre de commerçants, plus' ou IIloinS
Ce commerce nouveau ne s'exerce point au détri- dénués de scrupules, ont été, par ailleurs, amenés 11
ment de la production du Maroc oriental, qui continue pratiquer la fraude sur l'huile d'olive.
il être drainée par l'Oranie, mais il est constitué par la Très recherchée par les indigènes, l 'huile d'olive esl
production du colon européen et par celle de l'indigène d'autant plus exposée à être adultérée avec toutes sortes
du versant nord de l'Atlas. cI '?uiles de graines : soya, lin, arachide, coton, sés~IIle,
On peut considérer qu'il existe au Maroc quatre races <mlletle, tournesol, camélia, que les prix de ces dernières
illdigèlles du mouton bien distinctes : sont plus bas.
1° La race des Hauts-Plateaux du Maroc oriental Quelle que soit la surveillance exercée, les fraudes
fournissant annuellement 100.000 à 150.000 têtes à l~ il base d'huile de maïs ou de tournesol sont difficiles 11
France. Elle compte environ 1.000.000 de têtes; caractériser ; l 'huile de soya et l 'huile de lin hydrogén~
2° La race berbère ou de la montagne dont l'habitat (c'est le cas de l'huile de lin alimentaire) peuvent facI '
est l'Atlas et ses contreforts et dont le type est le mouton lement passer inaperçues. '
du Moyen-Atlas. C'est un animal de petite taille bien L'huile de camélia, dont de gros arrivages se fonl
conformé, convellant parfaitement à l'exportation'. Elle actuelle~ent à Marseille, pour être réexpédiés ensUi~
compte environ 3.000.000 de têtes ; sur les lieux de production de l'huile d'e-lives est pra
3° La race du Tadla et ses variétés Beni-Meskine, tiquement impossible à déceler par aucune an~lyse.
Rehamna, Zaïan, est d'un modèle un peu plus grand Il est donc absolument illusoire, dans la majori~
que le précédent, apte aussi à l'exportation. Elle compte des cas, de vouloir poursuivre des fraudes très dUficiles.
1.500.000 têtes; découvrir, dès qu'elles sont faites avec un peu d'hab1'
4° La race des plaines côtières dont le type ne con- leté.
vient guère qu'à la consommation locale.
Mesurcs de défense du marehé des matières grasses,
L'OLÉICULTURE MAROCAINE. . L'Espagne et l'Italie ont augmenté dans de fO~
proportions les droits de douane frappant les graineS e
fr,tuts.oléag-ineux ainsi que leurs dérivés à l'import~tioll1
L'oléiculture a constitué, de tout temps, une des 1~.Itahe a,. en outre, ~endu obliga!oire la dénaturatl011
plus importantes richesses du Maroc, notamment dans 1 ImportatIon des hUiles à usage mdustriel et suspen dl1
les régions de Fès, Meknès, Ouezzane, Marrakech, Moga- le ~égime de l'importation en admission temporaire de'
dor, dans le Tadla et dans le Sous. grailles oléagineuses pour l'extraction des huiles.
I.e nombre des oliviers actuellement en production . La G~èce a adopté depuis le Ter février et les ttaU'
.. dépasse six millions et on peut évaluer à 600.000 quintaux
d'olives la récolte moyenne annuelle, ce qui correspond
lJms envisagent des mesures de restriction très séVêtf1l
sur les importations de matières grasses.
11 une production d 'huile de TOO.OOO quintaux environ La. loi française du 6 aol"1t 1933 a établi sur toutAl8
dont la valeur, au cours actuel, est de 35 à 40 millions les graisses et fruits oléagineux importés dans la xné~
de francs. pol.e un droit de douane qui varie de 8 à 16 francS l;JJ
Or, la culture de l'olivier subit au Maroc depuis cinq qumtal ; l'introd~ction de ces produits est soumise'3 a
ans une crise profonde : de 1928 à 1934 les cours des outre, à des contmgents, et le décret du 7 août 193 .
huiles d'olives n'ont cessé de baisser et 'sont passés de relevé le tarif douanier des huiles et corps gras.
750/800 francs à moins de 350 francs cette année, si bien L'Afrique occidentale française vient d'être autori;:;
que les indigènes tendent à se désintéresser de plus en par le décret du 5 mars 1934, à augmenter dans de. .
plus de cette culture. fortes proportions ses droits de douane à l'importatiOO
BULLETIN f:CONOMIQlJE nu MAROC

C'est ainsi que les huiles de soya, pures ou mélan- Organisation des débouchés.
gées avec toute autre huile comestible, sont frappées d'un
droit qui ne peut, en aucun cas, être inférieur à a) Marché intérieur. - La consommation des fruits
15 7 fI'. [Jo par quintal ; les huiles alimentaires d'ara- frais el consenés du Maroc doit pouvoir être augmentée.
chides d'un droit de ,3 francs; les huiles alimentaires Il convient de noter, à cet égard, que nous sommes
de lin d'un droit de 88 francs. encore importateurs de :
Des taxes analogues et du même ordre de grandeur En 1932 En 1933
Ont été établies au Gabon par le dpcret du 10 mars
1934. Citrons, oranges, manda-
rines . 1.500.000 kg. :1.450.000 kg.
Enfin, le Gouvernement général de l'Algérie, pour Raisins frais . 46.000 :19.000
ehn~ourager les producteurs il améliorer la quali.té de leurs Pommes et poires . 1.600.000 2.517. 000
ulles d 'oliyes accorde, cette année, une pnme de 20 Pêches . 31.000 36.000
francs par quintal d'huile d 'oliyes pure titrant moins de Melons et pastèques . 60.000 »
~n degré d'acide oléique, extraite des olives fraîches par Bananes . 2.800.000 3.250.000
es moyens mécaniques et n'ayant suhi aucun traite- Fruits divers . 343.000 :136.000
Illent chimique. itaisins secs . 236.000 187.000
Amandes . 38.000 80.000
Pruneaux . 158.000 136.000
Conserves : confi ture et
gelée . :168.000 365.000
LA PRODUCTION MARAICIlÈRE
b) Marché français. - Le contingent, pour les pri-
ET FRUITIÈRE MAROCAINE. meurs, est de 137.000 quintaux; il est possible que des
discussions prochaines permettent, au Gouvernement
marocain, de le faire augmenter. Mais, il n'en demeure
pas moins vrai qu'il ne sera pas extensible à l'infini et
. La comparaison des produits hruts des deux der- que pour donner toutes satisfactions nécessaires aux pro-
rières années fait apparaître, d'une manière tangihle, ducteurs de la mélropole et de ,l'Algérie, le Maroc se
a place que ces productions tiennent dans l'économie verra uaisemblablel1lent réclamer, d'une part, des con-
Illarocaine : tingents par nature de produits el, d'autre part, des
19 33 interdictions d'expédition à certaines époques

'Blés Dans ce dernier domaine, il y a lieu de poursuivre


è . 700.000.000 fI'. 450.000.000 fI'. très activement la sélection des diverses variétés adaptées,
éréales secondaires . 550.000.000 440.000.000 généralement des variétés très précoces. Certaines régions
VJ\~tres cultures
PIgnes à vin.
,.
.
50.000.000
30.000.000
45.000.000
35.000.000
marocaines doivent, aussi, se bien pénétrer qu'elles arri-
veront toujours sur le marché à une époque trop tardive
production maraîchère .. 140.000.000 143.000.000 oi! elles entreront en concurrence avec les producteurs
roductionfruitière .... 135.000.000 160.000.000 métropolitains et algériens.
En ce qui concerne les fruits, il est raisonnable de
penser que la métropole étant largement importatrice,
EVALUATION DE LA PHODUCTION MARAicuÈRE ACTUELLE il lui sera possible d'accorder au Maroc des co~tingents
plus importants. Mais, là encore, il faut rester,autant
SUPERFICIE TONNAGE VALEUR que possible, complémentaires de la productiort métro-
politaine. La France a fait, ces dernières années, de
T01llat~s . 1.000 ha. 250.000 qx. 13.000.000 fI'. larges plantations d'arbres à noyaux; le Maroc semble
~etits pois . (1. 000 50.000 10.000.000 devoir surtout porter son effort sur les agrumes, les
amandes et sur les fruits à conserves.
(lar'
i ICOts . 650 32.000 13.000.000
"rtichauts 250 38.000 1.000.000 Indépendamment du marché français, nous devons
P01llmes de terre. 3.000 12'l.000 6.000.000 pouvoir assurer rapidement, dans d'excellentes condi-
tions, le ravitaillement en fruits et légumes frais de
l'A.O.F. : notre situation géographique nous la désigne
Cultures maraî- tou t particulièremen t.
chères irriguées :
Asperges, melons, c) Marchés étrangers. - Une grande partie de notre
COurgettes, pas- production d'amandes douces et amères s'exporte déjà
sur l'étranger : Allemagne et surtout Angleterre. Tous
tèques, carot\'es, les efforts des producteurs doivent donc tendre à con-
salades radis server et à élargir ces marchés.
ete... : ....... : 9. 000 900.000 100.000.000
Depuis deux ans environ, un commencement d'eX-
TOTAL .... 17.000 ha. 1.390.000 qx. 143.000.000 fI'. portation, sur les pays du Nord de l'Europe, de fruits
frais (clémentines et mandarines) et surtout de primeurs,
parait se dessiner; il semble qu'il y ait là, pour le Maroc
dans une avenir proche, des débouchés intéressants ~
1::VAl.llATION DE LA PlloDUCTION FRUITIÈRE dans le domaine des cultures maratehères, le producteu;
marocain doit, en effet, pouvoir lutter victorieusement
TONNAGE VALEUR sur le marché anglais notamment, avec 'les Hollandai~
qui ne peuvent obtenir des primeurs que par des cul-
~andes . 90.000 qx. 70.000.000 fr. tures sous verre.
F~ives . 700.000 40.000.000
, Nous prospectons, d'autre part, le marché de l'Amé.
olgues . 1.500.000 9.000.000 rique du Sud.
p ranges, mandarines . 300.000 18.000.000
1\èches, prunes et abricots. 55.000 6.000.000 Une telle orientation des débouchés met au premier
FIlÏsins de table . 500.000 16.000.000 plan:
taises et cerises . 2.000 1.000.000 a) L'organisation du contrôle à l'exportation;
Environ ...• 160.000.000 fr. b) L'organisation des transports.
BULLETIN I~:CONOMIQUE DU MAROC

a) Conlrdle des exportatiolls J. - Vignoble européen du Maroc.


Ce contrôle a été confié, dès 1\)3~, à l'Office chérifien
de contrôle et d'exporlation (O,C.E.). Le vignoble européen du Maroc, qui avait en 19 19
une superficie de 700 hectares il peine, s 'est accru trèS
Appliqué tout d'abord, en 193~, aux exportations régulièrement jusqu'en Ig30, il raison de 800 à 850 hec~­
de céréales et dans le domaine des primeurs aux expé- l'es par an ; il atteignait, à cette date, une superficie
ditions de tomates et de pommes de terre, il a été étendu, de g.:)OO hectares. Depuis quatre ans, par contre, son
en 1933, aux fèves fraiches, au~ ha:icots, anx p~lits accroissement s'est sensiblement accéléré : près de 3.000
pois, aux courgelles, elc ... , et s applIquera prochame- hectares furent plantés en Ig31 ; 4.500 en Ig3~ ; 3.000
ment, à la demande même des productcurs, il tous les environ en [g33 et 1\)34 ; c'est ainsi qu'il recouvre
envois de conserves. aujourd 'hui une superficie de ~3.000 hectares.
Le nombre des colis contrôlés par l'O.C.E. a été de : Ce vignoble peut, sans grande erreur et pour la
En 1933 700.000 environ r~i~on ci-dessus indiquée, être considéré comme e~clu­
En 1933 1.000.000 Slvement constitué de cépa"es de cuve . aUSSI la
Depuis le 1cr janvier 1934 ~. 150.000
Jlrodudion du vin a-t-elle sUhri une progre;sion sen s.i-
1J1t'lIlent parallèle à l'accroissement de la ~uperficle
Rien de plus régulier que la cadence des expéditions plantée et de 40.000 hectolilres en 19~2 est passée à
pendant les mois les plus chargés de mai et de juin : 200.000 hecto~itres en Ig30, pour alteindre en 1933 ,
Mai : première décade 150.000 colis '140.000 hectolItres.
deuxième décade. .. . . .. . . . .. ]14.000 , ~~ leur côté,. les importations de vin du ~aroc,
troisième décade 410.000 regullerement croissantes de Igl4 à Ig31, du faIt de
Juin : première décade ~90.000 colis l'a~gmentation de la population européenne, semblent
deuxième décade ~()7.000 avoIr atteint, à cette date un maximum définitif aVec
Le maintien des prix est la preuve la plus tangible ~~3.ooo hectolitres. Depuis deux ans, en effet, elles
de la bonne préparation des expéditions : de début mai so~Jl el~ _régression très rapide : 132.000 hectolitres en
au ~o juin, les cours des tomates au marché de Paris, Ig32 ; ;);).000 hectolitres seulement en 19 33 .
approvisionné esscntiellement par le Maroc, ne sont Avec 1~.5~0 hectares de vigne en rapport et 4.500
jamais tombés au-dessous de 350 francs alors que l'an hectal'es de vIgne il la troisième feuille il n'est pas
dernier, à pareil époque, on enregistra trop souvent des e~agéré, en effet, de prévoir pour cett~ année, une
cours dépassant à peine 100 francs le quintal. rccolte de 550.000 hectolitres de vin c'est-à-dire de
100.000 hectolitres supérieure à nos besoins.
hi Organisation des transports
. Le~ excédents de production vont d'ailleurs
Elle est à la base de l'écoulemer.t des produits péris- ~ a(('r~Ilre très vite durant les trois ou quatre annéeS
sables dont nous nous occupons. Ces derniers sont actuel- a venIr : (cette période correspondant à l'entrée en
lement acheminés par des courriers régulicrs, soit sur prodU,ction des surfaces importantcs plantées en vilfne
Marseille, soit sur les ports de l'Atlantique, mais le de Ig30 à 1934) et seront de l'ordre de 3 à 400 nulle
nombre de ces courriers et leur outillage laissent encore hectolitres dès Ig37.
à désirer. '1'"
On peut donc augurer que Ig34 marquera un
Il a été possible à l'administration d'obtenir l'affrè- renversement complet de l'économie marocaine en
tement, en Ig33, de sept bateaux supplémentaires pen- matière de commerce de vin et que ce renversement
dant la forte saison de primeurs; celte année, l'organi- sera hrutal. par suite de l'importance des plantatiOns
sation a été plus complète et douze vapeurs ont été de ces del'lllères années. D'importateur de vin, le Maroc
spécialement envoyés sur Casablanca par les compagnies \a passer hrusquement dans le groupe des pays expor-
françaises de navigation pendant les mois d'avril, mai tateurs.
et juin, de telle manière que les producteurs ont pu
faire des envois avec une grande régularité. C'est une
des raisons essentielles du succès de cette campagne. D. - Facteurs du développement du vignoble
Des améliorations doivent encore être apportées dans marocain.
cet aménagement, de façon il mieux coordonner les expé-
ditions, tant sur la métropole que sur l'étranger : en ce Venus en. grand nombre d'Algérie, les premiers
qui concerne la France en particulier, sans négliger Mar- colons marocams se sont rendus comptc très vite lJl!l'
seille et Bordeaux, il semble souhaitable de tourner les le Maroc était, tout comme celle dernière, le pays de
yeux vers les grands marchés du Nord de la France. prédilection de la vigne.
Quant à l'aménagement des cargos et navires transpor-
teurs, les compagnies de navigation ont fait des efforts ,. D'autr~ part, les hauts prix atteints par des vinS
que nous leur demanderons de continuer. d Imp~rtatlOn de très mauvaise qualité et toujours plUS,
ou !noms frelatés, ne pouvaient que les inciter à assUret
rapidement le ravitaillement de la colonie européenne
et du corps d'occupation.
LA VITICULTURE MAROCAINE.
Cependant, malgré ces facteurs favorables le déve-
loppement du vignoble marocain fut dans l~s annéeS
Nous ne nous occuperons, dans cette étude, que du qui suivirent la guerre, extn\memeni lent.
vignoble européen du Maroc. Aucune des facilités dont pouvaient bénéficier ~
Ce n'est pas que le vignoble indigène soit dépourvu antres hranches de la production agricole ne furet!
al'l'ordées à la vigne.
d'intérêt ni d'importance; avec ses quelques 16 millions
de pieds de vigne, il constitue, au contraire, une richesse . p~s. d'exemption de droits de douane pour le matS-
économique de premier plan, mais l'écoulement de sa l'ICIv~licole .csulfateuses, souffreuses, etc.), ni sur les
récolte n'a pas soulevé, jusqu'à ce jour, de grosses diffi- prod ~I1ts anlicryptogamiques utilisés par les viticulteurt
cultés. Uniquement orienté vers la production de raisins (soulfre, sulfate de cuivre, etc.) ;
de table et de raisins secs, sa récolte est facilement absor- Pas de dégrèvement de tertib sur les vignes culti-
bée par le marché local. vées à l'européenne.
Une petite quantité de raisins indigènes est bien, il
est vrai, transformée en vin cachir en vin ordinaire .Enfin, dans le même ordre d'idées, sur aucun d"
cahiers des charges de la colonisation officielle euro-
également, depuis notre installation ~u Maroc (50.000 'hl. péenne, n'a jamais figuré, parmi les conditions de Jni'l'
environ) ; mais cette production est compensée par celle en valeur imposées, l'obligation pour le preneur d'Ut!
dlls raisins de table provenant du vignoble européen. lot, de planter de la vigne.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

L'administration a, autrefois, il est vra.i, accor~é Ces débouchés sont sans doute extrêmement limités.
son aide pour la création d~ ca~es coop~rilt1\eS, ma~s Ils existeut cependant ; l'exl'mple fourni par la Cave
la construction de ces caves n a faIt que sUivre la constI- coopémtive de Berkane, qui vient de vendre 5.000 hecto-
tution des vignobles. litres de vin au corps d'occupation d'Indochine, le
prouve bien.
Par ailleurs, poursuivant dans toules les br~nches
de la production agricole. une polit.iqu,e de qualIté, le Il ne semble pas, par ailleurs, que les producteurs
Gouvernement ne pouvaIt se. ~éslIlteresser du. seul métropolitains puissent prendre ombrage des efforts
moyen qu'avaient le~ petits \I.tI~~I.teurs de fabrIquer que nous pourrons faire pour conquérir des marchés
des vins bien constItués et YllIlfIes selon les règles tels que ceux de l'Afrique occidentale et de l'Afrique
œnoloaiques modernes sans lesquelles, en Afrique du (''luatoriale françaises, dont le ravitaillement exige des
Nord, "on ne peut obtenlr que des breuvages innom- vins à haute teneur alcoolique qui, précisément, ne
mahles. peuvent être produits en France.
(Juels ont été les résultats d'une telle politique ?
La Belgique, la Suisse, pour ne citer que les pays
Alors que dans certains pays, dans .le Midi ~e la les plus proches, peuvent et doivent nous accorder, de
France et surtout en Algérie, les plantatIOns de VIgnes même qu'aux autres nations, les contingents de vins
prenaient dans les années. qui sui.viren.t la, guerre, directement proportionnels :. la valeur des produits
l'allure d'une véritable fohe colleclive, Il n en a, à (lU' elles nous ycnden t. fO
aucun moment, été de même ilU Maroc.
Il est certain, par ailleurs, que les bruits de prohi- Mais, de telles exportations ne seront possibles que
bition qui ne cessent de circuler dans le pays, ne sont si nous parvenons à produire à bas prix des vins d'excel-
pas étrangers à la recrudescence des plantations cons- lente qualité courante.
tatée depuis trois ans.
Quoi qu'il en soit, nous assistons, aujourd'hui, IMPORTATIONS DES VINS
sur le marché local à l'élimination des vins étrangers
par les vins du pay's et, cela, au prix seulement d'un ( en hectolitres)
droit de douane extrêmement faible (7 I/~ % ad valorem).
C'est un résultat intéressant: il serait, en effet, malaisé
de citer une autre branche de la production marocaine
qui puisse, dans les circonstances présentes, se contenter PAYS 1930 1931 1982
d'une protection aussi faible.
1

W. - La crise viticole dans le bassin A. O. F............... 1, 117.595 77.859 88.086


méditerranéen i
Belgique ............ 409.100 348.400 278.400
Remèdes employés pour la conjurer.
Suisse ............... 11.160,000 1.153.300 1.196.300
Les vianobles du bassin méditerranéen, dont la
production"actuelle s'élève à 180 millions d'hectolitres
environ ont vu durant ces trente dernières années leurs Droits de douane sur les vins ordinaires.
surfaces augmenter de 500.000 hectares et leur .produc-
tion s'accroître de plus de 30 millions d'hectolItres. A. O. F. - Valeur mercuriale 250 francs l'hectolitre
logé en fûts ou cn demi-muids :
En même temps que la production augmentait, la
qualité des vins diminuait; de plus en plus, dans tous Douane 5 % ~50 francs . 12 50
les pays viticoles, les vignobles quittaient les coteau~ Surtaxe droits étrangers :10 % . 50 00
pour s'installer dans les plaines ; les vieux cépages qUI Chiffre d'affaires 4,~o % . 10 50
avaient fait leur preuve étaient rejetés et remplacés Droits d'octroi de mer applicables depuis
par des variétés à hauts rendements; chaque jour davan- le 1 er janvier 19~4 : droit fixe ~o francs
tage tendaient à s'implanter des méthodes culturales par hectolitre . 20 00
sacrifiant la qualité à la quantité : irrigations massives,
tailles longues, abus des engrais, etc. Frais dll statistique, débarquement, camton-
nage . 7 00
La plupart des pays viticoles se sont donc imposés,
depuis plusieurs années déjà, des disciplines très sévères TOTAL ....•.•••• 100 00
dans le double but :
De restreindre leur production La surtaxe sur les vins étrangers serait portée pro-
D'améliorer la qualité des vins "produits. chainement à 40 % ce qui élèverait l'ensemble des droits
à )50 francs par hectolitre.
Mais, si les buts recherchés par tous ces pays sont
sensiblement les mêmes, les législations adoptées
diffèrent par de riombreux points : BELGIQUE. - Vins en fûts : ne titrant pas plus de
)20 : 135 francs l'hectolitre.
Les unes, très libérales, telle la législation italienne,
Visent surtout à une « limitation par la qualité Il ; Les vins autres importés autrement qu'en bouteilles
D'autres, au contraire, absolument draconiennes, titrant plus de 12°, acquittent pour chaque dixièm~
teHes les législations portugaise ou tunisienne, prohi- de degré d'alcool excédant 1 ~o, un droit supplémen-
bent formellement toute nouvelle plantation ; taire égal à celui qui frappe les eaux-de-vie étrangères.
D'autres, enfin, telle la législation française, pré- Toutefois, en ce qui concerne les vins qui ont droit
voient, sous une apparence de sévérité extrême, un à Ulle appellation d'origine dùment notifiée en confor-
grand nombre d'exonérations. mité de la loi du 18 avril 19?1' le droit supplémentaire
po.u~ra, moyennant les c?ndltIon.s à déterminer par le
mIlllstre des finances, n être eXigé que pour les vins
IV. - Recherches de débouchés à l'extérieur. qui titrent plus de 15°.

A moins d'un renversement bien improbable de SUISSE. - Vins en f11ts : 170 francs jusqu'à J3 0 •
la situation métropolitaine, c'est sur les marchés colo-
niaux et surtout sur les marchés étrangers que les viti- ,Les importations qui bénéficient des autorisations
culteurs marocains seront dans l'obligation de placer spécial~s créées par l'arrêté du
4 novembre 1933 , payent
leurs excédents de vins. un drOIt de 117 fr. 60 seulement.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

Exposé de M. Normandin, directeur général des travaux publics


au conseil du Gouvernement du 27 juin 193~.

Travaux en cours ou à exécuter Jusqu'au début de 1936. Fcdala. - Les travaux destinés il l'accl's ct il la récep-
tion des pétroliers sent il peu prt's terminés. Il reste à
Routes. - Les dépenses d'établissement des routes achever ou à faire des travaux intéressant surtout la
principales et secondaires s'élèvent, au 31 décembre 19 33 , pèche, notamment une cale pour sardiniers, un quai pour
il fa20 millions environ pour une longueur totale de 6.fauo chalutiers, et à parfaire l'éclairage électrique.
kilomètres envircn. Elles ont été couvertes par : Le total des dépenses au ICI' janvier 1934 est d.e
35 millions et demi environ et il reste à dépenser enVI-
Budget ordinaire, :15 millions; ron 1 million et demi, soit au total 37 millions, dont
Emprunts, 161 millions ; 14 mil. 3 de capital-aeLions ou obligations de la Com-
Fonds de réserve, 180 millions; pagnie du port, 8 mil. 3 fournis par un emprunt à la
Caisse spéciale, 36 millions. Caisse des dépôts et consignations, 9 millions de sub-
vention du Gouvernement chérifien et 5 millions environ
Les ressources restant disponibles en 193/, et 19 35 d'avances diverses de la compagnie, remboursables avec
sont d'une vingtaine de millions. ou sans intérêt.
Principaux travaux qui pourro~t êtr.e terminés au
lJébut de 1936 avec les ressources dIspombles : Casablanca. - Les travaux de la jetée Delure sont
Houte de Ksiri à Ouezzane ; maintenant arrêtés. I.a jetée a une longueur de 2.450
Plateforme de la route de Meknès il Petitjean par la mètres qui est suffisante pour les besoins actuels.
vallée du R'Dom (manquera l'empierrement d'une di- A l'enracinement de la jetée transversale, on termine
zaine de kilomètres); les murs de quai. Le nouvel outillage de manutention
des charbons est prêt à entrer en service. On poursuit
Route du Zegotta aux chantiers du TseHat ; l'installation d'un parc à goudrons, permettant la récep-
Amélioration de la route de Fès à Ain-Aicha et au tion des produits en vrac.
Haut-Ouerrha ; Les ressources disponibles permettront l'exécution
Route de Fès à la Haute-Moulouya jusqu'à l'ain des travaux ou fournitures suivants jusqu'à la fin de
Merja ; 1935.
Route de Fès à Imouzzèr, dans la partie en plaine; 1° Achèvement de l'aménagement du môle du Com-
Route d'Ifrane à Azrou ; merce, qui sera pourvu de dix nouvelles grues électri-
Construction d'un pont sur l'oued Serrou, entre ques, de 5.000 mètres carrés de nouveaux magasins,
d'un hangar aux primeurs, d'un magasin aux alcocJs,
Khenifra et Tadla ; de la bouverie du lazaret vétérinaire, de bâtiments pour
Route de Marchand à Khemissèt sauf les ponts sur le parc aux inflammables, d'une bascule charretière,
les oueds Grou et Bou-Regreg et l'empierrement sur une d'ulle bascule wagonnière et d'égouts complémentaires.
quinzaine de kilomètres entre Merzaga et le Bou-Regreg ; L'éclairage électrique sera sensiblement renforcé et amé-
Route de Tiflèt à Oulmès sauf les quatre derniers lioré.
kilomètres et l'empierrement sur une douzaine de kilo- 2° Installation d'un nouveau port de pêche et, no-
mètres; tamment, d'une halle aux poissons.
Route de Rabat au Tadla, sera terminée en plate- 3° Continuation, jusqu'à fin 1935, des travaux de
forme jusqu'à Fquih-ben-Salah ; un pont sera construit déroctage et dragage complémentaires avec deux piIcn-
sur l'Oum-er-Rebia, à Sidi-Aissa ; neuses, une drague et deux pontons à benne preneuse.
Route de Chichaoua vers Chemaia jusqu'au pont de 4° Installation du radiophare d'El-Hank.
Khelouat sur l'oued Tensüt ; Le total des dépenses faites au 1er janvier 1934, pour
Route de Marrakech à Taroudant par le Tizi-N'Test, le port de Casablanca, est de 583 millions et il reste à
sauf empierrement et chargement de certaines sections ; dépenser, en 1934 et 1935, une quarantaine de millions,
Route de Marrakech à Ouarzazate; soit au total 623 millions presque entièrement fournis
par des emprunts du Gouvernement chérifien.
Route d'Agadir à Tiznit (sauf empierrement de quel-
ques kilomètres). Mazagan. - Construction d'un hangar métallique,
J'ajoute que l'élargissement à 7 mètres et le repro- déroctages et dragages.
filage de la chaussée de la route de Casablanca à Rabat, Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à
déjà exécutés sur la moitié de la longueur de la route, 17 millions,. auxquels s'ajoute 1 million de dépenses à
seront terminés dans un an environ. faire en 1934-1935.
.-
Safi. - On poursuit la construction des quais et
terre-pleins, et l'outillage de ces quais, ainsi que les dra-
PORTS. - Port-Lyautey. - Les jetées de Mehdya sont gages d'approfondissement et divers aménagements inté-
terminées. Il reste il poursuivre l'amélioration des fonds rieurs (appontement pour les pêcheurs, cale de halage,
du Sebou par calibrages et dragages, et divers aménage- ouvrage de protection contre les crues de l'oued Pacha,
ments dans le port (chaussées, électrification, clôture défense du terre-plein sud).
douanière, voies ferrées, cale de halage). Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à
I.es dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à 147 millions; celles à faire en 1934-1935 à 18 millions,
263 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, 15 à soit au total 165 millions dont 8:1 fournis par des em-
di millions, soit au total :180 millions dont :170 fournis prunts du Gouvernement chérifien, :17 par la caisse spé-
directement ou indirectement par le Protectorat. ciale ou le fonds de réserve et 56 par l'O.C.P.

Rabat-Salé. - Il reste à renforcer et prolonger quel- Mogador. - Les dépenses faites au 1er janvier 1934
que peu les digues basses, à construire divers bâtiments s'élèvent à II millions plus 1 million en 1934-1935. .
(recette des douanes, magasin aux inflammables, parc à Agadir. - On achève de monter l'outillage et d'équi-
bestiaux), à faire quelques aménagements pour les chaus- per les carrières pour entamer les travaux de prolonge-
sées et voies d'accès et à établir des installations pour la ment de la jetée qui commenceront au début de 1935.
pêche. Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à
Le total des dépenses faites au 1er janvier 1934 est 16 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, environ
de 117 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, 7 millions, soit au total :13 millions.
1\ millions, soit au total 1:11 millions dont II6 fournis Pour l'ensemble de son équipement portuaire, le
directement ou indirectement par le Protectorat. Maroc aura dépensé, fin 1935, I.:lSo millions.
BU LLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC

HYDHAULIQUE ET ADDl'CTlONS n'EAU. - Le barrage du ;-)0 Les déficits d'exploitation du Maroc oriental, du
Beth est, à peu de chose près, achevé. Le canal principal Fès-Oujda el du Benguerir - Louis-Gentil, soit ~~ mil-
~Ie dérinltion est fait sur 22 kilomètres et sera prolongé lions.
JUsqu'à l'oued Tihili, au déhut de 1935. Au début de 1936, les dépenses d'établissement des
Le hal'rage du N'Fis Sl'ra achevé au pI'Ïntemps 1935. chemins de fer (autres que le T.-F.) atteindront donc
LI' canal de dérivatiou dl's l'aux de l'Oum-er-Hebia, près de ~.500 millions, dont:
entre Kasha-Tadla et Kasva-lidania, est en cours de cons- 320 millions foul'nis par les compagnies;
truction sur presque toute sa longul'ur et sera terminé 41 millions fournis par les mines de Bou-Arfa
fin 19 35. 2. 140 millions fournis par le Protectorat.

Les rhétaras de la région de Marrakech et celle de


l'OUed Bouchane seron t poursuivies de manière à épuiser Ressources d'emprunt disponibles.
la dOla tion disponihle.
En ce qui concerne les grandes adductions d'eau, la a)
Sur l'emprunt 1928, il reste disponible une
principale, celle qui dessert les villes du littoral entre somme de II millions enYiron,
Port-Lyautey et Casablanca, est terminée depuis l'année Dont:
dernière. 1\'en déplaise aux prophètes de malheur, le 4 mil. ti pour le port d'Agadir (à dépenser en
débit du Fouarat est largement suffisant pour alimenter 1934) ;
pendant de longues années les villes de la côte puisque 4 mil. 1 pour l'amélioration des relations entre
I~ débit maximulII fourni jusqu'à présent n'a pas atteint Havat et Salé,
2:10 litn-s-seconde et que nous pensons disposer à la fin et le reste pour achèvement ou règlement, dans le cou-
de l'l'Il cannée d'un débit total de 600 litres-seconde. rant de cette année, de dhers travaux de routes et d'hy-
Les petits centres du bled, au nombre de 31, ont pu ri ra uliq ue ;
"trI' dotés progressivement de distributions d'eau. b) Sur l'emprunt 1932 (Ire tranche), il reste dispo-
En 1934-'93:1, seront dotés d'une distribution : nible q4 millions qui seront dépensés à raison de :
Saïdia, Midelt, :\rhaoua. L'étude de la distribution dans 100 millions en 1934 ;
la hanlieue de Casablanca est commencée. -;4 millions en 1935.
Les dépenses relatives à l'hydraulique ct aux distri- A ces chiffres s'ajoutent, pour le port de Safi une
l~utions d'eau s'élèvent, au 1er janvier 1934, à 481 mil- Yingtaine de millions obtenus par des emprunts directs
1.lons. Les dépenses à faire en 1934-1935 s'élèvent à de l'O.C.P. ; pour l'électrification, une trentaine de mil-
h'. millions emimn soit au total 545 millions dont ïl' lions fournis par l'E.E.M. et C.F.M., et pour la ligne
Illillions payés par la caisse de l'hydraulique et le reste de Sali, quelques millions fournis par C.F.M.
par I·Plnpnlllt. Au total, on dispose donc, en 1934 et 1935, pour les
Iramux neufs, d'un total de l'ordre de ~30 millions.
l' F:,.ECTIIIFICATION. - L'extension du réseau H. T. de • A l;larti~ de ,1936, à. moins de retournement complet
E.E.M. se poursuit. Les lignes d'Oujda à Berkane et de la SituatIOn economHlue et budgétaire, les ressources
Saïdia sont tl-l'minées, celle d'Oujda aux charbonnages pOUl' lnlvaux neufs seront pratiquement réduites à ()
rie I)jerada le sera en septembre. La seconde ligne de si la deuxième lranche de l'emprunt est différée. '
~ransport entre Casablanca et Salé sera terminée fin juil-
ct et permettra de desservir Boulhaut dans le courant Aooord entre le rail et la route.
de '93:1. Les lignes de Machou à Azemmour et Mazagan
e~ l'elle de Khourihga à Oued-lem, Boujad et Kasba- :\pr~s avoir,. en 1933, promulgué les textes qui, d'une
llliania sont termin~es, celle qui dessert Bir-Djedid le part, soumettaIent les lransporteurs existants à cer-
sloer a. pl'Ochainement, ainsi que la ligne de Benguerir - taines formalités et à certaines sujétions imposées par
uls-Gentil - Safi. Enfin la ligne de Meknès à Azrou l'in térêt public, d'autre part permettaient d'arrêter l'in-
cl't /frane sera commencée en juillet et terminée au début flation des moyens de transport, l'administration s'est
r e 1935. préoccupée d'amener les transporteurs routiers et le
L'usine de Fès-aval est terminée; celle d'EI-Kansera chemin de fer à collaborer et à s'entendre sur une répar-
le sera il l'automne, celle de Kasva-lidania est en cours tition rationnelle du trafic, au lieu de s'arracher à
el sera termilll\e au début de 1936. coup d'avaissements ridicules de tarifs, un trafic d~nt
la masse va s'amenuisant sans cesse.
" Le montant des dépenses faites pour le réseau de
~ f·,.E.M. au Ter janvier 193/1 est de 468 millions dont 50 % Vr:t prem,ier es.sai d'er:ttente pour le transport mar-
oUruis par la société, 25 % par C.F.M. et 25 % par le chandises a eté miS en vigueur en février 1934 : passé
Jlrotectorat. Il reste à dépenser, jusqu'au début de 1936, entre C.F.M. et l'O.G. T.M. il a, presque immédiatement
U!le cinquantaine de millions qui porteront le compte été considéré par les autres transporteurs comme un~'
ri établissement à un chiffre supérieur au demi-milliard. tentative d'établissement d'un monopole au profit de
grosses firmes.
21 centres du bled sont électrifiés ou en cours d'élec-
trification. L'exploitation de l'ensemble d.e ces petits L'essai s'est poursuivi et se poursuit encore . on
~~lItres est déficitaire. Le déficit a atteint, en 1933, s'est efforcé d.e, grouper les transporteurs par région, ~ous
:l;?o.OO{) fl'anes et menace de s'aggraver, ce qui montre fonn~ de SOCletés a!10nymes ou de coopératives : quatre
bleu 1'impossibilité d'un abaissement général des tarifs. ou CII\q de ces SOCIétés sont constituées ou en voie de
constitution et les pourparlers continuent pour en cons-
Les dépenses d'établissement des chemins de fer tituer de nouvelles. A l'heure actuelle, les accords englo-
SOnt, au 1 er janvier 19 34, les suivantes bent plus de ra moitié des camions autorisés dans la
T.F, (p. mém. à la charge de la métropole) : 580 zone au nord de l 'Oum-er-Hebia.
millions; Pour hâter et faciliter la conclusion d'accords englo-
C.M.O., ~77 millions; bant la quasi-totalité des transporteurs établis sur les
C.F.M., 1.908 millions. g-rands axes de circu.lation, ou même en dehors de ces
A ces chiffres viendront s'ajouter en 1934-1935 : axes, et lever les héSItations des derniers dissidents j'ai
prov?qué ,la réunion à la direction générale des tra'vaux.
f: 1 ° Les dépenses de construction de la ligne Louis- p~bhcs d une conférenc~ générale des groupements de
rentil - Safi, soit 48 millions; . transporteurs ,marc~an.dlses. Ces groupements, réunis
d 2° Les dépenses d'achèvement et de parachèvement a';! nombre d une dlz~lIIe, sont entrés en conversation
e la ligne Fès-Oujda, soit 101 millions; d abord entre eux, pUIS avec le chemin de fer.
.3 0 Divers travaux complémentaires sur les lignes . Au cas où mon. espoir serait déçu et où un accord
anCIennes, soit 73 millions; amlab~e ne pourraIt s'établir, je serais probablement
condUIt ,à de~ander au Gouvernement de procéder
o ,4° Les charges de capitaux 1934 de C.M.O et du Fès- co,,:!me 1 ont fait de nombreux pays, comme le prévoit
6 uJda, et 1934-1935 du Benguerir. Louis-Gentil, soit mamtenan~ !a Franc.e, et d'imposer, par voie d'autorité,
1 lllillions ;
une répartItIon éqUItable du trafic entre rail et route.'
BULLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC

Tarifs de l'énergie électrique. (Je signale en passant que les tarifs de Berrechid,
qui sont les plus élevés de ceux des centres ruraux, vont
Les larifs moyens de vente de l'énergie électrique en êlre scnsihlement abaissés à partir du 1er juillet.)
France élaiellt, en 1931, de :
Du poillt de vue des usagers, ces tarifs supportent
Pour l'éclairage : aisément la comparaison ayec ceux de France et d'Al·
1 fI'. (iD dans les villes de plus de 100.000 habitants; :.:éric.
1 fI'. (;4 Ù 1 fI'. 68 dans les villes de 10.000 à 100.000
hahitan ts ; Néanmoins, je me préoccupe d'obtenir des abaisse-
2 fI'. :w dans les villes de moins de 10.000 habitants
ments en ce qui concerne la force motrice, en obtenant
qlle les diminutions de dépenses de l'E.KM. et des prin-
1'0111' la force molrice : cipales sociétés distrihutrices aient comme contre-partie
, frallc dans les grandes villes; ulle réduction des tarifs, non pas générale - j'insis~e
1 fI'. ()~ il 1 fI'. '9 dans les villes de 10.000 à 100.000 sur ce mot pour ne pas ('veiller de vains espoirs - malS
habitants; consentie - dans toute la mesure où le permettent les
, fI'. 21l dans les villes de moins de 10.000 habitants ; contrats de concession - sur les tarifs force motrice pour
Ces tarifs ont baissé, de 1931 à 1934, de 4 % en l'énergie livrée ù certains consommateurs notamment
moyenne pour l'éclairage ct 5 % à 6 % pour la force de moyenne puissance. '
motrice (hasse tension). .J'espère ainsi arriver à des réductions qui, dans
En Algérie, les prix de vente pratiqués en 1932 certains cas, pourront être de l'ordre de 8 à 10 %.
yariaienl : , En. même temps, je proposerai au Gouverneme~t
Pour l '4dairage, de 1 fI'. 50, dans les environs d établir, dans les seuls centres bénéficiant d'une dIS-
d'Alger, il 3 fI'. 14 dans les petits centres; t~ihuticn d'énergie électrique, une taxe de consomma:
Pour la force motrice, de 1 fI'. 23 à 2 fI'. 28. tl~n sur les huiles combustibles analogue aux taxes qUI
eXistent depuis 1930 sur les autres produits pétrolifères:
Au Maroc, les tarifs appliqués actuellement sont 11 est anormal, en effet, que le mazout _ produit quI
Pour l'éclairage : sera peut-être marocain un jour, mais qui pour le
Villes principales: 1 fI'. 45 à 1 fI'. 93 (1); momenl est entièrement étranger - bénéficie d'un
Centres ruraux: 2 fI'. 70 à 2 fI'. 93 avec une moyenne régime de faveur et, à la faveur de prix extraordinaire-
de 2 fI'. 80 ; ment bas faits par certains fournisseurs de matériel
également étranger, et aussi de promesses alléchantes
Pour la force motrice : sur les consommations et les frais d'entretien de ces
Villes principales : 0 fI'. 70 à 1 fI'. 17 (2); moteurs - promesses que l'avenir ne ratifiera peut-êt~e
Centr(,s ruraux: 1 fI'. 32 à 1 fI'. 55 avec une moyenne pas - que le mazout, dis-je, concurrence l'énergte
de 1 fI'. 43. électrique, produit presque exclusivement marocain et
français.
(1) Le. 1"'lx moyens de venlo du kwh. (tarlrs ménagers) sont moins Bien entendu, cette taxe ne serait pas appliquée dans
élovét d'onviron 15 % ot en baisse de 23 à 45 % depuis 1930. les centres ol' les huiles combustibles constituent la
(2) En baisse de 23 à 50 % depuis 1930. seule source d'énergie possible.

1. - PRODUCTION AGRICOLE

MODALITÉS D'ÉCOULEMENT DU BLÉ campagne précédente. Les licences revenant aux divers
POUR LA CAMPAGNE 1934·1935. exportateurs, sur la part globale attribuée au commerce.
sont distribuées suivant le même principe.
Le contingent des Iro et 2 0 tranches, soit 1.045.000
1° Stock excédentaire de blé tendre à exporter sur quintaux est réparti après un recensement effectué le
le marché mondial. - Ce stock est de 186.916 quintaux 20 août chez tous les détenteurs de blé, dans les ports
et entièrement entr~ les mains des docks-silos. Il ne par- et bureaux de sortie, ainsi que chez les minotiers. De l.a
ticipera pas à la répartition des licences de la campagne part revenant à chaque attributaire est déduite celle qu'il
1934-1g35 et devra être exporté, dans le plus bref délai a . obtenue à titre provisoire sur la première tranche, la
possible, sur le marché mondial conformément aux enga- différence représentant les quantités à sortir sur la
gements souscrits. deuxième tranche.
2° Surexcédent de blé tendre. - Constitué par le Si le chiffre des licences définitives obtenues aU
reliquat de la récolte ancienne sans affectation spéciale, recensement est inférieur à celui des licences obtenUes
il est d'environ 320.000 quintaux, dont 280.000 appar- à titre provisoire, le bénéficiaire est tenu de parfaire la
tiennent aux docks-silos et tIO.OOO au commerce. Ce sur· différence. L'administration fera souscrire à cet effet des
excédent suivra le sort de la nouvelle récolte à l'exception engagements garantissant la régularité des opérations.
d'une fraction de 150.000 quintaux, qui fera l'objet de L~ troisième tranche, soit 455.000 quintaux, est.
licences accordées en priorité aux docks-silos, suivant les rép~rhe après un recensement effectué le 20 novem-
modalités indiquées au paragraphe suivant. bre dans les conditions habituelles.
3° Répartition des licences pour le contingent de blé
tendre de la campagne 1931,-1995 - Préalablement à 4° Exportation sur le marché mondial ou dénatura-
tion. - La délivrance des licences sur contingent de
toute répartition, il est prélevé 50.000 quintaux sur le France et Algérie comporte, pour les bénéficiaires, les
contingent de chacune des tranches trimestrielles pour obligations ci-après :
être attribués en priorité aux docks-silos. Pour le sur-
plus, les modalités de la répartition, au prorata des 1° Exportation sur le marché mondial ou dénatu'
stocks représentés aux recensements sont maintenues. ration, avec autorisation de 40 quintaux pour 100 quin-
Le contingent de la première tranche': 590.000 quintaux, taux de licences ; ,
donne lieu à une répartition provisoire entre le com· 2° • Blocage en vue d'un report sur la campagne
merce et les docks-silos, basée sur les opérations de la prochame de 20 quintaux pour 100 quintaux de licences·
~.- ......

BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

L'exécution de ces obligations sera garantie par des ARRllTÉ VIZIRIEL DU 21 JUIN 1934
engagements souscrits auprès de l'administration des (8 rebia 1 1353)
douanes.
Ces proportions peuvent (ltre augmentées ou dimi- relatif à l'application du contrôle technique
nUées si les résultats du recensement d'aot1t le justi- de la production marocaine à l'exportaüon.
fient.
50 Avantages à accorder aux blés de qualité. - Un
a~antage sera réservé aux blés de qualité lors de la AUTICLE Pl\EMIlll\. - L'exportation hors de la zone
lilstribution des licences, par l'attribution à ces blés, française de l'Empire chérifien des produits soumis au
(~'un coefficient de majoration, étant entendu que les contrôle technique institué par le dahir susvisé du 21 juin
licences supplémentaires ainsi accordées ne permettront 1934 (8 rebia 1 1353) est subordonnée, dans tous les cas
de sortir que des blés de force. Il convient, en effet, de à la vérification préalable de la déclaration d'expéditio~
Poursuivre, par ce procédé, la politique de qualité dans et à la délivrance d'un certilica t d'inspection.
laquelle le Protectorat s'est engagé et que réclame la
Illétropole. Pour les expéditions faites sur la France et l'Algérie
Il y a lieu, tou tefois, d'éviter qu'une semblable au titre du contingent, l'exportation est subordonnée
Ill esure ait une répercussion fâcheuse sur les cours des en outre, au visa d'un certificat d'origine. '
blés indigènes. C'est pourquoi il est décidé de limiter
à .10 % la majoration ci-dessus envisagée. D'ailleurs, la ART. 2. - Les déclarations en douane relatives à ces
direction générale de l'agriculture devra définir aussi expéditions doivent indiquer, indépendamment du nom·
rbapidement que possible les conditions auxquelles les bre des colis,.et du p?ids des produits présentés, la qualité
lés de qualité devront satisfaire et apporter dans cette exacte et, s il y a heu, la catégorie de classement.
définition toute la rigueur nécessaire. Pour les expéditions faites sur la France et l'Algérie
au titre du contingent, elles doivent indiquer en outre
6° Taxe de sortie. - Le dernier conseil du Gouver- l'origine de la marchandise. "
nelllent a demandé que ces ~xes soient au moins dimi-
nUées et même supprimées sur les céréales secondaires. Des arrêtés du directeur général de l'agriculture, du
En la circonstance, il convient de tenir compte du commerce et. de la colonisation, pris en accord avec le
remboursement de l'emprunt effectué par la Caisse du chef ~u servIce du commerce et de l'industrie peuvent
blé et d'assurer à cette dernière des ressources suffi- préVOir des tolérances. dans l'indication du classement.
santes pour, éventuellement, accorder aux 186.916 quin- ART. 3. - La vérification des déclarations ci·dessus
~auJ( excédentaires la ristourne de 27 francs prévue pour
es blés destinés à l'exportation sur le marché mondial. est effectuée par les contrôleurs de l'Office chérifien '"
contrôle et d'exportation, délégués du directeur général
1 C'est pourquoi il est décidé, d'une part, de maintenir de l'agriculture, du commerce et de la colonisation.
a taxe actuelle sur les blés tendre et dur, et, d'autre
part, de diminuer seulement de 50 centimes la taxe AUT. 4. - Le service des douanes refusera l'auto·
iIllposée aux céréales secondaires à l'exportation. risation d'exporter pour les expéditions qui ne seraient
La taxe sur le riz est, par contre, élevée à 5 francs. pas accompagnées du certificat d'inspection' constatant
. Les chiffres seraient donc les suivants pour l'exer- qu'elles remplissent les conditions fixées par les arrêtés
cice 1934- 1935 : du directeur général de l'agriculture, du commerce et
de la colonisation, prévus à l'article 4 du dahir précité
Blé 4 francs du 21 juin 1934 (8 rebia 1 1353). '
Orge, avoine et seigle ,. . 1 fr. 50
Maïs et sorgho.............. 3 fr. 50 n en sera de même à l'égard des expéditions accom·
Riz 5 francs pagnées d'un certificat d'inspection qui ne leur serait pas
applicable.
70 Répartition du contingent de blé dur et des
Semoules pour la campagne 1994-1935. - Sur le contin- En ce qui concerne les produits à exporter sur la
g~nt de 150.000 quintaux de blé dur, la part des docks- Fra~ce et ~'~g~rie au titre du contingent, le visa du
silos est fixée à 34.000 quintaux à exporter comme certIficat d ongIne par le service des douanes ne sera
Suit: apposé que si le certificat d'inspection constate que les
Ire tranche : 24.000 quintaux (blé ancien) produits exportés sont d'origine marocaine.
2e tranche: 5.000 quintaux
3e tranche: 5.000 quintaux . ;\RT. 5. -. ~ contrôle technique institué par le dahir
precll~ .du 21 JUIn 1934 (8 rebia 1 1353) est applicable aux
La part de 116.000 quintaux revenant au commerce expédItIons :
e~t répartie entre les détenteurs de stocks d'après' les
r"sultats d'un recensement effectué le 20 septembre. la De blés tendres et durs;

.. Jusqu'à cette date, les sorties auraient lieu au plus 2.° D'orge, de seigle, d'avoine, de maïs de sorgho
dihgent sous le couvert de licences provisoires, avec d'al.pIste, de millet, de pois chiches, de poIs ronds, d;
COnsignation de 40 francs par quintal, ou soumission hancots secs, de lentilles de fèves de fenugrec de
~Utionnée garantissant un versement équivalent, en cas cumin, de coriandre et de lin ; ' ,
e non-accomplissement des engagements souscrits. 3 0 D'œuIs en coquilles;
Les sorties auront lieu comme ci-après
Ire tranche : 36.000 quintaux
40 D'oranges, de mandarines de clémentines, et
d'amandes décortiquées; ,
2° tranche : 40.000 quintaux
3e tranche : 40.000 quintaux 50 De tomates, de pommes de terre d'artichauls
de carottes, de petits pois, de fèves fraich~s de harico~
1 Les 60.000 quintaux de semoule sont répartis entre et de courgettes. '
es minotiers proportionnellement au montant dé leurs
abonnements de la campagne 1933-1934. Pour les sorties
S'tf la première tranche, ils seront tenus d'acheter . !,-RT',.6. -; Le taux de la taxe d'inspection est fixé
aInSI qu Il SUIt pour les différents produits soumis au
~il'OOo quintaux de blés anciens détenus par les docks-
Os. contrOle:
1° Blés tendres et durs; pois ronds:
80 Taxe de mouture. - La taxe de mouture fixée à
~ francs par quintal est ramenée à 2 fr. 50 par quintal Jusqu'à 5.000 quintaux: 0 fr. 15 par quintal;
t s'applique indifféremment aux blés durs et aux blé~ Au-dessu~ de 5.000 quintaux : 0 fr. 10 par quintal
~nd!es.. La limite à partir de laquelle les minoteries SOnt pO~Ir la totahté d,,! lot, avec minimum de 750 francs et
3s6uJettl~s au paiement de la taxe de mouture est fixée à sUlv~nt les quantités faisant l'objet d'une même véri-
• 00 qUllltaux par an. ficatlon;
330 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

2° Orge, seigle, alJoine, maïs, sorgho, alpisle, millel, 1111 pourcentage (l'impurelés inférieur à 2 %, ne peuvent
pois cJliches, haricols secs, lentilles, fèlJes, feTlllflrcc, cependant pas t'tre cOIllpris dans l'une des deux catégo-
cumin, coria/l{!re el, lin : ries ci-dessus.
o fI'. JO par quintal; « Blés tendres ~laroc nO 4 n les blés tendres origi-
lia ires du Maroc dont le poids à 'l'hectolitre est compris
3° Œufs en cOlJuilies entre 7ü kilos et 77 kg. 999 et (lui contiennent au plus
2 francs par caisse de 1.~4o unités; :\ ~{) d'impuretés.
1 franc par caisse dl' 720 IInit(>s ; « Blés tendres !\Iaroc n° 5 n, les blés tendres origi-
4° Fruits: lIaires du Maroc dont le poids à 1'hectolitre est égal ou
supérieur à 7!' kilos et qui contiennellt au plus 5 %
Oranges, mandarines, clémentines. o fI'. :15 par colis d'impuretés.
Amandes décortiquées 1 l'l'. ;)0
(1 lllés tendres Maroc Il ° 6 )l les blés tendres origi-
5° Primeurs: naires du Maroc dont le poids à 'l'hectolitre est compris
Tomates, pommes de terre, haricots. 0 l'l'. 20 entre 70 kilos et 73 kg. 999 et qui contiennent au plus
;l 'la d'impuretés.
Artichauts, petits pois 0 t'l'. 15
Carottes, fèves t'miches, courgelles. () l'l'. IO
Blés durs
Lorsque les colis de fruits el primeurs sont réunis
en fardeaux, chaque fardeau est compté comme ne AnT ..1. -- SOIlI classés comme
représentant qu'un seul colis si son poids brut ne dépasse
pas les limites fixl'es par arJ'(~ll~ du directeur général « Blés durs \Iaroc nO 1 n, les blés durs originaires
de l'agricllllure, du commerce el de la colonisation, pris d,II 'Ial'Oc d?lIt le poids il l'hectolitre est égal ou supé·
en accord avec le chef dn sen iee du commerce et de l'Ie~lr à /lo kilos et qlli contiennent au plus 2 % d'imp~'
l'industrie. reles dont, % au maximum d'orge et 0,5 % au maXI-
mum de lene ou de pierres.
Tout fardeau d 'un poids supérieur aux limites fixées
est taxé d'après le nombre effectif de colis dont il est « l3lés durs Maroc nO 2 n, les blés durs originaires
composé. du "'!aroc dont le poids à l'hectolitre est compris entre
7~. kilos e~ 79 kg. 999 et qui contiennent au plus 2 %
Sont considérés comIlle réunis en fardeaux, les colis d JInpu~etes dOllt 1 % au maximum d'orge et 0,5 0/0
superposés 011 juxtaposés l'un 11 l'autre el fortement au ma\lIl1Unl de terre ou de pierres.
maintenus entl'e eux soit par une enveloppe commune,
soit par des liens de métal ou en bois. « Blés durs Maroc nO 3 n, les blés durs originaires
d.u !\Iaroc d0.nt le poids 1. l'hectolitre est égal ou supé-
Lorsque des fruits et primeurs sont expédiés en vrac l'leur ~ 78 kIlos el don t le pourcentage d'impuretés est
ou dans des emballages lion usuels, la taxe d'inspection eOlllpns entre 2 ct 3 %'
pent (1tre liquidée suivant les ladfs ci-dessus fixés, mais
en tenant compte, pour chaque catégorie de produits, Son.t ~ga!ement classés dans celle catégorie, les blés
des poids lIormaux des colis habituellement exportés. durs ongmalres du Maroc don 1 le poids à l'hectolitre
est égal ou supérieur à 78 kilos et qui, hien qu'ayant un
Les poids devant servir de base à la laxation sont pourcentage d'impllretés inférieur à 2 %, ne peuvent
indiqués par un arrêté du direclelll' général de l'agri- cependant pas ètre compris dans l'une des deux caté-
culture, du commerce et de la colonisation, après avis gories ci-dessus.
du chef du service du comnleree et de l'industrie.
« l3lés durs Maroc nO 4 n, les blés durs originaires
d~1 "';Iaroc dont le poids à l 'hectolitre est compris entre
CONTROLE DES BLÉS A L'EXPORTATION. 7~. kllos et 77 kg. 999 et qui contiennent au plus 3 %
(1 Impuretés.
« Blés durs Maroc nO 5 )l, les blés durs originaireS
ARTICLE PREMIEII. - Les blés tendres et durs doivent, du Maroc dont le poids à l'hectolitre est éaal ou supé-
11 lenr sortie du Maroc, être sains, loyaux et marchands rie~lr à 74 kilos et qui contiennent au plus 5 % d'impu-
cl enl l'cr dans l'une des catégories ci-dessous établies ,·etes.
(l'apr~s le poids à l'hectolilre et le taux d'impuretés. « Blés durs Maroc nO 6 n, les blés durs originaires
du "'.Iaroc don t le poids à 1'hectoli Ire est compris entre
Blés tendres Tl kilos et 73 kg. 999 ct qui contiennent au plus 5 %
d'impuretés.
ART. 2. - Sont class(\s comme:
« Illés tendres Maroc n" 1 l', les hlés tendres origi- Ali?'. 4. - Le poids à l 'hectolitre sera obligatoireme~t
naires du Maroc dont le poids à 1'hectolitre est égal ou délermlllé pour chaque lot au moyen de la trémie conI-
supérieur à 80 kilos et qui contiennent au plus 2 % que de 50'litres.
d'impuretés dont 1 % au maximum d'orge ct 0,5 % au Sont considérés comIlle impuretés : les criblures, les
maximum de terre ou de pierres. corps étrangers, les grains ou graines autres que le blé se
« Blés tendres Maroc nO 2 n, les hlés tendres Ol'lgl- rencontrant naturellement avec celle céréale.
naires du Maroc, dont le poids à l'hectolitre est compris
entre 7,8 kilos et 79 kg. 999 et qui contiennent au plus , ~n pl~s des pourcentages d'impuretés prévus à
:1 % d impuretés dont 1 % au maximum d'orge et 0,5 0/0
1 arlicle 2, 11 sera toléré un pourcentage de 3 o/c de blés
au maximum de terre ou de pierres. .
durs dans le blé tendre. °
(1 Blés tendres Maroc nO 3 n, les blés tendres origi-
De même, dans le blé dur il sera toléré une pro-
naires du Maroc dont le poids à l'hectolitre est égal ou portion de mitadins de 12 % a~ maximum.
supérieur à 78 kilos ct dont le pourcenlage d'impuretés
est compris entre 2 et -3 %. AnT. 5. - VarrNé du 22 mai 1934 portant classe-
ment des blés à l'exportation est abrogé. '
Sont également classés dans cette catégorie, les blés
tendres originaires du Maroc dont le poids à l'hectolitre AnT. 6. - Le chef de l'Office chérifien de contrôle et
est égal ou supérieur à 78 kilos et qui, bien qu'ayant d'exportation est chargé de l'exécution du présent arrêté.
BULLETIN l~CONOMIQUE DU MAHOC

STATISTIQUE PAR CULTURE DES SUPERFICIES ENSEMENCÉES ET DES PRODUCTIONS.


Tableau d'ensemble des superficies ensemencées et des productions.

MOYE"i"iE
t\N1\f:E 1933

CULTURES
d"s années 1927-1931

Surface
~------ ------ Surface
./-..........----------
Production
--------
Surface
- ------
Production
ProdUt'tion

Ill,; dur ............................... 869.223 5.608.278 827.641 5.181.762 918.660 4.766.008


Illé tenùre ............................ 221.226 1.530.037 270.210 2.430.430 380.000 3.100.000
1.217.445 9.854.962 1.334.708 10.264.928 1.518.257 10.974.795

~:i~~~e' ::::::::::::::::::::::::::::::::: 1
33.605
938
305.295
5.579
22.711
898
346.580
183.890
4.896
1.188.053
32.043
1.139
359.150
273.293
5.674
1.404.152
~~;hO"::::::::::::::::::::: ::::::::::: 1
262.178 1.449.110
95.988 360.079 85.667 242.841 85.443 297.665
~1i1 ................................... 11.275 54.242 10.155 38.827 7.001 12.762
Alpiste ................................ 9.765 54.033 12.607 65.816 3.826 10.580
Fèves .................................. 47.488 2fl7.767 47.559 239.259 55.920 226.296
Lentilles .............................. 6.716 30.305 6.058 15.062 5.160 17.523
Pois l'hiches ........................... 37.527 187.903 28.620 116.176 29.694 107.473
l'dits pois ............................ 8.541 45.024 9.683 46.856 15.599 76.734
Fenugrec ............................. 4.304 21.401 3.744 13.891 2.215 9.4.85
Lin ................................... 23.505 128.039 21.646 93.722 12.116 31.845
Coriandre ............................. 13.031 87.018 9.606 36.938 9.794 39.616
r.umin ................................ 4.702 15.829 3.470 3.132 1.470 1.031
Haricots .............................. 451 1.634 492 1.419 522 1.733
Cultures maralchères .................. 13.448 17.314 17.783
fourragères ......... ..........
, 14.458 17.791 30.097
industrielles ................. 1.062 704 980
~._. __._---- -- - _.-,-~--_.
------
Totaux généraux .•......•••• 2.896.870 3.077.864 3.486.869

Arbres fruitiers (Campagne 1932-1933)


- nC;:\ES 1\ 1'IGE'iES E:" l'IEllS '"1/;\1-: El' ROPEt-:\:"E E:"
- .

lia. Ol.lVlt-:IIS (1)

Rf:GIO\S - -
-
EUl"opi'{'II~ Total
1
1
Indigi'lles
,

Enropl"('us Total

-
Indigènes Enropét'Ils Total Indigènes

! 1
Oujda .................. 3.742 1.733 5.475 11 2.115 2.156 1 41.462 17.124 58.586
Con fi Il:'i algt"i"l}·marocains. !U57 804:,7 n » 93.179 » 9:1.179
n
"2:17 1
5.27;; :l7L';73
Ta7..a. .................... 1.·lfl5.:a:J 1.881 1.407.221 237 1 369.298
Fb ...................... 4.500.135 67.618 4.567.75:1
"
2 1.174 1.176 1 1.91Ho4t;8 70.817 1.987.285
OUP/.l:lne ................ 1.063.998 455 1.064.4;;:1 » li
i
6
1
:192.980 4.550 397.530
:\Icknès .................. 2.0~916,'; ·~I.;;I!) 2.090.714 4 5.0112 5.00t; 307.415 138.752 446.167
Rhlrb ................... 176.623 9.3:10 185.95:1 1
1 "
1.0 Ir,
1
1.045 1

!
56.879 3UI7
24.654
94.196
Ralnt ................... 531.877 17.078 548.955 ~j 2.91:1 2.W38 5.662 30.316
Chaouïa ................. 345.977 24.93,'; 370.912 6 5.382 5.388 3.244 21.1.')t; 24.400
Taltla .................... 7.892 7:l.~ 8.626 " 78 78 1 263.026 2.489 265.515
Oued-Zem ............... 2.191 604 2.795 "
7 7 1 39 486 525
Doukkala ................ 4.607.058 16.453 4.628.511 "
288 288 1.803 1.005 2.808
.-\bda.Ahmar ............ 218.945 2.450 221.395 1 13 14 22.937 3.936 26.873
.\logador ................ 9640469 9.478 973.947 1 1 406.370 2.329 408.699
Marrakech ............... 394.869 23.873 418.742 2" 250 252 1.563.907 293.212 1.857.119
Agadir .................. 7..901 » 7.901 » » » 608.291 • 608.291

Totaux généraux •••• 16.288.642 218.171 16.506.813 51 18.541 18.592 6.052.960 SiS.IG2 6.67S.G~
1
1

Vignes imposées (adultes) 5" feuille et plus oliviers imposés en 1933


16.184.947 152.943 16.337.889 50 9.548 9.548 IS.028.271 (a) 1 217.108 (h) 6.240.379 (c)
1
1 1 1 1 1

, (1) Le nombre approché de. oliviers indigènes trop jeunes pour produire serait de 500.000. Le total des oliviers de toilt âge indigène
• établirait par suite à 6.552.960 ct le nombre total des oUviers au ~Iaroc à 7.176.000 envirou.
. (a) 29.689 exonérés (successiou de récoltes anéanties p.1r la fun.agiue. (h) 405.994 non laXt's (arbres trop jeunes pour produire en
prIncipe). (c) Les exonérations d'impôts auraient porté en 1933 sur 280.466 pieds dout 1.328 indigènes et 279.138 européens.
332 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

Arbres fruitiers (suite). Campagne 1932·1933.


_ _. -----
..

1
ORANGERS FIGUIERS
1 PALMIERS NOYERS ET AMANDIERS
ET CITRONNIERS ET AUTRES ARURES
1- --
RtGIONS
Indlg. Europ. Total
-'---~/_-----
p.
,
1

1
~
1
__--
1 -------- ------1 1

Total
1 Indigènes I_Euro Total 1 Indlg. Europ. 1 Total : Indigènes Europ. 1

1----1-1-- 1 1
1
I----!-I-I---I-;---I
i 1 1

Oujda . 166.758 » 166.758 66.067 6.6601 72.727 32.948 1 26.435 59.38:1 49.648 7.667 57.315

Co:a~:: ~~~~~~. ~~~: 1 149.850 149.850


»1' 5.762 1. 317 i,· 1.317 57.807 »,' 57.807
912 5.762 5.799
Taza , 912 32.157 37.956 14.970 845 15.815 539.645 6.172' 545.817
Fès · .. · .. 1 1.369 ' 1.369, 12.843 53.926 66.769 32.228: 9.416 41.644 i 1.501.533 61.330 1.562.863
Ouezzane ..•• ~ •••• _1 52 ~'
5 -i 573 2.125 2.698 31.071, 23.452! 54.523 278.281 1.056 279.337
Meknès .. 1 1 1.043: 82.755 83.798 16.225 70.820 87.0!;) 272.104 108.850 380.954
Rharb
Rabat
.
.
316 :16 1
68,
1.943
7.626
57.653 i
7.694
59.596
l, 3.935'
58.771'
41.162 45.097
61.727 120498
100.455
270.219
36.318
47.411
136.773
317.630
ChaouYa . 6 6 1 997 30.721 31.718 2.190, 63.390 65.580 261.347 47.978 309.325
Tadla . 271 » ' 271 762.490 13.311 1i 775.801 28.8701 1.615 30.4851 108.050 8.599' 116.649
Oued·Zem .. • 1 132 4.719, 4.851 128, 241 369 4.799 1.086 5.885
DouklLaIa .. .. 1 » 1 367 4.112: 4,479 7.4521 2.185 9.6371 363.370 2.5811 365.951
Abda·Ahmar ••.••• 1 2.747 13.880 16.627 1 1.570 i 1.302 2.872 251.819 1 3.123, 254.9~
: ! 14.108
~~~.~~~ ~, 226.:~: 1.~~::g: i 4~:~~~ i 36.4~~ 7~:~~11 :~::~~~' 5~::~~ 1.::g~
Mogador . 14.108
Marrakech •.•••••• 125.985 17.004 142.989 Il 1

Agadir .. 94.255 D i 94.255 399.239, • , 399.239! 17.796, • , 17.796, 146.141 • 1 146.84:-

Totaux généraux. 553.884 17004 [ 570.888 2.821.5~! 510.488 i 3.332.032 :1. 292.880 l, 339.086 631.966
1

5.50t.432 391.659 --5.-89-3-.0-91


'Ii

: 1 1

Cultures fruitières (suite)


Progression de 1928 à 1932.

MOYENNE
Année 1932 Année 1933
1927·1931

Vigne intligène (en pieds) .. 13.827.264 15.742.523 16.506.813


Vigne européenne (en hec-
tare) .................... 7.254 17.167 18.592
Oliviers (en pieds) ........
5.006.568 6.212.092 6.676.062
Noyers et amandiers (en
pieds) ...................
1.687.399 2.756.569 3.332.032
Palmiers (en pieds) ......466.238 530.263 570.888
Orangers et citronniers (cn
pieds) ...................
296.701
467.
908 1 631.966
Figuiers et autres arbres
(en pieds) ..............
4.613.309 5.384.189 5.892.091
1

ÉTAT DU VIGNOBLE EUROPÉEN DU MAROC AU 1~r MAI193~.


Superficie en hectares
~

VIGNE
on production VIGNE VIGNE VIGNE
REGIONS .. TOTAUX
(4.' feuille à la 3' feuille à la 2- feuille de l'année

Oujda et confins algéro·marocalns ..


et au-dessus)

1.712,25
,

643 » 306 » 561,50 3.222,75


-
Taza ................................ 138 75 102 D 10,50
i 21,25 272 »
Fès .. , ............................... 669 50 285,50 296,50
1
152,50 1.404,10
Mokn" .............................. 3.162 . 879,25 1.014,75 1 1.363,50 6.479,50
Rharb-Ouezzano ...................... 531,75 228,50 393 .. 249,50 1.402,75
Rabat ............................... 1.687,55 1.349,50 596,85 108
"
3.741,90
Casablanca
Tadla
..........................
...............................
3.928,25
21 . 707,50
6,50
371,50
5,50
566 D

.
20,25
5.573,25
53,25
Mazagan
Safi
............................
.
.................................
........................
159 »
16 .. 252 D,
2,50
.•
50 D
1 .. . 3 » 1
461
22,50
.
.
Marrakech

Totaux ............
294

12.320,15
" ---
60

4.516,25
20

3.125,60
1

1

3.045,50
1
374

23.007,50
"
---
• N.B. - Les chitrres conœrnant ~larrakcch sont œux de 1933.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 333

LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES maïa, 0 0 le 14, à Arbaoua, moins 2 0 le 1er , à l'Assif-


DU 2" TRIMESTRE 1934 Melloul, moins 4 le ,cr, à Tamestirt.
0

Précipitations. - Le mois de mai a été pluvieux sur


ET LEURS RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES. le lit lOI'al de la Chaouïa, dans le Rharb, le Moyen-Atlas,
les régions de Fès, de Safi, de Mogador, où les hauteurs
d 'cau tombées ont dépassé parfois le double des hauteurs
Vue générale. normales.
La campagne agricole a été très pluvieuse sur l'en- La pluviosité a été faible dans le Rif, les régions de
semble du pays; les hauteurs d 'cau recueillies du 1 er sep- Tanger, de Marrakech, de Berkane et dans l'intérieur de
tembre 1933 au I cr mai 1934 dépassent de plus de 25 %, la Chaouïa. La sécheresse a été totale dans le Sous.
dans la plupart des régions, les hauteurs d'eau normales Influence agricole. - Le temps, doux et couvert en
à la même époque; dans quelques unes l'excès sur la général, a été favorable à la maturation des cultures, que
normale atteint 50 à 'i0 % (Port-Lyautey 70 % d'excès quelques journées chaudes avec chergui ont simplement
SUI' la normale, Raba t G4 %, Casablanca 53 %, Safi 63 %, accélérée. Les céréales ont très belle apparence. La récolte
Oulmès 70 %, Taza 5'1 %). Cependant, à Marrakech et à des orges et celle des premiers blés tendres, et même
Chichaoua, en raison de la sécheresse du printemps, le durs, a déjà commencé à Marrakech, en Abda-Ahmar
total des pluies de la campagne agricole n'atteint guère et en Doukkala. Les rendements sont satisfaisants.
qUe 95 % de la normale. La récol te des fèves et des pois est en cours; les
rendements sont bons. .
Avril Les semailles de printemps sont terminées : mais,
Températures. - Les températures moyennes du sorgho, pastèques, etc... se présentent bien.
mois ont été inférieures aux normales sur l'ensemble du Floraison abondante des vignes.
pays, excepté dans la Chaouïa où elles ont été sensible- Les cultures fruitières et maraîchères ont bon aspect.
ment normales.
. Précipitations. - Le mois a été pluvieux au Maroc Juin
OCCidental, comme l'avait été le mois de mars, excepté Températures. - Les températures moyennes de juin
d?ns les régions de Tadla, de Marrakech et de Chichaoua, ont été : supérieures aux normales de 1 à 2 degrés dans
O~I .les précipitations n'ont pas aLleint la moitié des pré- la région de Fès, dans le Moyen-Atlas, dans les Doukkala
Cipitations normales. et les Srarhna ; inférieures aux normales de 1 à 2 degrés
Dans la Chaouïa, le Rharb et la région de Tanger, dans la région d'Oulmès et sur le littoral de Safi à
les quantités de pluie tombée ont atteint deux fois les Agadir.
quantités normales. Bien que très importantes ces pluies Précipitations. - La pluviosité du mois de juin a
restent inférieures aux records d'avril 1923. été : abondante dans la région de Mogador, dans le
Influence agricole. - Grâce aux pluies du prin- Grand-Atlas au sud de Marrakech, dans les Srarhna et
}emps, le bétail trouve 1I11e nourriture abondante dans dans le pays Zaian où elle a dépassé le double de la
es parcours et son état s'améliore. Il sera possible de normale, ele a été faible au Maroc oriental, dans les
constituer des réserves fourragères importantes. Les régions de Fès, Meknès, dans le Moyen-Atlas et dans la
Céréales, malgré leur retard marqué, ont une belle végé- Chaouïa. Aucune précipitation n'a été recueillie dans le
tation. L'épiaison est commencée pour les blés tendres Rharb, les Doukkala et le Sous.
et les orges, elle a même débuté pour les blés dans les Influence agricole. - Les parcours se dessèchent;
régions du Sud. néanmoins, grAce aux chaumes, le bétail trouve une
Les ensemencements de printemps sont activement alimentation sufTisante..
POursuivis. Les maïs lèvent vigoureusement et on pro- La moisson de l'orge est terminée : les rendements
cède aux premiers binages. sont supérieurs à la moyenne. On achève de couper les
Les cultures de légumineuses sont en bon état, sauf blés tendres et durs. La production sera supérieure à
dans le Rharb où les pois et pois chiches paraissent celle de l'an dernier malgré la réduction des emhlavures :
Souffrir d'excès d'eau dans les parties basses. ces résultats sont attribués aux pluies abondantes d'au-
Débourrage de la vigne. Floraison des oliviers et tomne et de printemps.
orangers. Les vents chauds du début d'avril ont nui La récolte des pois a été bien réussie.
aux amandiers en Abda-Ahmar. Les cultures de printemps, les maïs et les sorghos
notamment, se présentent dans d'excellentes conditions.
Mai Les vignes sont en bon état.
Températures. - Sur l'ensemble du Maroc, les tem- Les oliviers ont bien noué, sauf dans la région de
pératures moyennes de mai ont été voisines des tempé- Meknès et dans le Tadla où les vents et le brouillard ont
ratures normales. provoqué la coulure.
Des gelées n'ont été observées que dans quelques La floraison des agrumes a souffert des yariations
stations de l'intérieur et en montagne: oe le 1 er , à Che- extrêmes de température à Marrakech.

- STATISTIQUE MÉTÉOROLOGIQUE..

TEMPERA.TURES PRECIPITA.TIONS Nombre de Joun


------~--------.- .----.._------,;'-~-------
de brume ou moull.
MOYRNNE ilES MIJi(IMA MOYENNE DES MAXIMA
POSTES

.
2
»
7

1
3 6
2 o "ï
1 3

2

1·-
fi U L LET 1N I~ C() N ü M ](1 UE DU M A Hü C

2. - PRODUCTION MINIÈRE

LES CHARBONNAGES DE DJERADA. sud d'Oujda, soiL SOllS la dpllomillalioll dl' « Si-
lurien )J, soiL de « Primairl' d';'\gl' indéterminé)J.

C\lst 'leu IPn1l'1I 1 l'n qr~7, au cours d'WH'


S.M. le Sulfan cl M. le Hésident général Pon- campagne de prospl'ction systématique du Maroc
:wt ont 1,isité, l'Il lIlai dernier, le bassin houiller oriental effectuée par la Société anonyme d'Ou-
de Djerada exploité par une société mixte qui gl'ée-Marihaye, que i\ll\L Barroy et Rrichant dé-
couvri rent le houiller exploitable et déposèrent,
assl)(:ie le Bureau minicr ch érifien aux intérêts
d/lS Il' début de mars J 928, les prc·mièrC's deman-
/JI'ivés. Nous .~()frtlnrs heureux de pouvoir pré- des de permis de rel'1ll'relleS pour charbon.
,~clltrr IUIC étllde lcl'1/nique sur cette affaire qui,
Peu après, les éludes de gpologie COli 1in uè-
avec la IItise l'II "all'lIr dll pétrole, ill/I:resse direc- l'l'III, conduitl's avec toutl' la discrétion indispen-
tement l'avenir minier du pays. saille pOUl' ne pas attirer l'aLLention sur la portée
dl'S indices rl'c'Ul'il1is.
Au moment où l'achèvement du chemin de Car, l'Plon lin prillcipe qui l'sI de règle dan~
fl'f Oujda-Fès vient de réaliser la liaison par lous les pays, le législateur marocain n'a réserve
voie ferrée entre Tunis et Casablanca, suppri- l'attributioll de la mine au prl'mier demandeur
mant l'isolement dans lequel le Maroc oriental qu' l'n maintenant toutefois la volonté de satis-
avait été maintenu, jusqu'à présent, il paraît fain' III plus grand nombrl' possible de concur-
iIItérl'ssanL dl' consacrer une étude aux charbon- n'nts.
lIag'es de Djemda, dont la mise en exploitation Les premil'rs }wrmis altribups ;\ la Socié~é
conslilue un élément très important de l'écono- d'Ougrée-Marihaye avail'nt l'ntraÎné Il' dépot
mitl de la région orien Laie du Maroc. immédiat de demandes allalogues par divcrses

1\1. le n{"idplll général Ponsol visite les installations honillères dt' lljera<!a.

Lorsque, en 1908, l'éminent géologue Louis sociéLés françaises, parmi lesquelles la Compa-
(;puLil avait parcouru les environs d'Oujda, il I-,mie minière de M'Zaïta, la Compagnie de Mokta-
a va it recueilli quelques fossiles carbonifères et el-Hadid, la Compagnie royale asturienne des
a vait laissé entrevoir l'existence possible du Mûs- mines, la Compagnil' métallurgique et minière
covien et peut-être même de l'Ouralien au-des- franco-marocaine, la Compagnie des rhemins de
sus de ces couches de base du carhonifère. fl'r du Maroc.
Le profcssl'lIr IJaug, qui avait déterminé des On compn'nd qUl', dl'vant cette compétitioIl:
fosHiles recueillis pal' Louis Gentil, a, en 191 l, le véritable inventeur du gisement était tenu [l
rappelé, dans son Traité de Géologie, les obser- pvilpl' toute information h;itivl' sur les résultats
vations du grand géologue marocain. qu'il obtenait, aussi longtemps que ceux-ci
n'étaient pas assez formels pour constituer une
Mais, depuis cette époque, les études géolo- base suffisante à la création d'une société d'eX-
giques, forcément assez sommaires, effectuées ploitation, capahle de mettre en valeur le gise-
dans la région, ont rangé tous les terrains au ment.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

LOl'sqlll' Jp ~('I'vi('(' des mines eut connais- Djerada )J,au capital de 18 millions, dont :~
S,IIIl'('dt's 11I'('mit,l's n\slIllah obtenus par les rc- (;Iaif'nt souscrits en numéraire par le Bureau
c/t('I'clH's, il fit constat('[' l'intérêt que cette décou- millier et dont 3 lui étaient attribués, entière-
\1'1'11' sllscitait dalls le llIondl' des milH-urs et ment libérés, en rémunération de ses apports en
attira l'attention du (;OUVPJ'll('Illcnt sur la très nature.
g-randl' porlée qlll' pouvait avoir l'ouverture
d'un charbonnage pour l'(\collomie du Maroc, Les slalllts de celtc société, qui fut consti-
tur;t' le JO décembre 19:J9, prévoir-nt des dispo-
Le chal'boll ('st Ull élément trop vital pour sitions el sont accompagnés de conventions
la France, sa pn\scnce dans l'Afriquc du Nord, anncxes d('stinées il assurer la slabilité du con-
pays considéré jusqu'à préscnt pal' toutes les trôle du Bureau minier dans l'affaire.
sommilps scientifiqlH's comme dépounu de
charboll pconomiqlH'lIwnt cxploitable, est sus- )l('ndant qlle Sf' poursuivaient ces pourpar-
Cf'plible d'incidencf's trop profondl's pour que krs, les Ptudf's géologiques continuaient et, petit
les gou \(,1'Il('men t s responsa bks des dest inpes <lu il pf'til, le scepticisme initial à l'égard de la valeur
Protectorat fl'anc:ais puissent rester {>trangers ;1 probable des ind ices recueillis fit place à une
l'pg-ard df' la misf' en vah'ur du gisement de atmosphiore beaueollp plus favorable et les soeié-
Djerada, Tel fut l'avis concordant du minis\l-re Ir\s d(\(1'1I1 ricl's des pprmis en tourant ceux de la
frall~'ais (ks afTain's éll'angl'J'(-s {'\ de la Résidence Société d 'Ougrée-Marihaye et de ses associés ma-
généra le, nifestèrent l'intention d'entreprendrp des recher-
ches et de cOllslit uer des sociétés d'exploitation.
C 'r'st pou l'quoi, lorsque la Société d 'Ougrée-
Marihaye demanda, au dpbut <le I!l'~g, à trans- Ll's résultats que l'on commençait à con-
former en I)('rmis d'exploitation lill(- partie des naHre sur la naturl' des charbons du bassin de
pf'rmis de J'('C hel't' hf'S qu'PIle possédait et à cons- Djerarla. sur la présence des couches. leur régu-
tituer une sociptt; d'exploitation, le Gouverne- larilll , les conditiolls rI'exploitation et de trans-
nWnt du Protectorat, par le trllclH-ment du Bu- port curent tôt fail de montrer à la Société ché-

Les mines de Djerada

l'eau df' Hecherches et rie Participations minières, rifil'l1IH' des charbonnages de Djerada qu'en mul-
ohtint de la Société d 'Ougrée-Marihaye que celle- tipliant le nombre de sociétés d'exploitation,
ei présentât au Gouvernement des propositions, qui n'auraient pu réaliser qu'une exploitation
tendant à la fois, à la transformation immédiate fragmentaire du gisement, on arriverait fatale-
('II concessioll des permis de recherches obtenus ment ;\ étouffer toutes possibilités d'exploitation
par elle et à Ulle large participation du Protec- vraiment rémunératrice et ce fut l'œuvre du
torat au financement et aux bénéfices escomptés B.R.P,M., sous la direetion éminemment créa-
de la société en voie de constitution .. !riel' de son président, M. Eirik Labonne, de réa-
Ce sont ces propositions qui, à la suite de liser \lne entente finale entre toutes les sociétés
Inises au point au cours desquelles les promo- délr-nlri('es de permis. Elle a conduit à la forme
!eurs de la Société de Djerada rencontrèrent tou- actuelle de la Société chérifienne des charbonna-
.Jours auprès du Bureau minier le plus large ges de Djerada, au capital de 54 millions, dans
esprit de collaboration et de compréhension des laq~elle figurent, à côté du groupe Ougrée-
nécessités industrielles, constituèrent le statut de l\farrhaye et du B,R.P.M. qui a conservé la par-
la ( Société cbérifienne des charbonnages de ticipation de 33 % dans l'affaire, la Compagnie
336 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

royale asturienne des mines, le groupe des socié- L'étude de détail de cet étage westphalien
tés patronnées par la Banque de Paris et ges a permis d'y distinguer trois parties :
Pays-Bas, la Compagnie métallurgique ct mi- Une partie inférieure, qui peut avoir environ
nière franco-marocaine, la Compagnie de Pen- :100 mètres d'épaisseur et que nous avons appelée
naroya. « II. 1 », est constituée par une succession de
Il n'est pas sans intérêt de rappeler que, lors schistes, avec quelques intercalations de ca,l-
de l'élaboration des stal uts de celle socÎ(çtl\ les schistes, qui en font une formation à caractère
participants ont été d'accord pour convenir que, presque exclusivement marin. Tout cet horizon
pendant une durée de dix ans, au moins, à datcr n'a aucun intérêt pratique et il faut arriver à la
dc la fondation, les titres ne seraient pas négo- seconde partie, dénommée <\ H. 2 » pour rencon-
ciables, la société désirant ainsi empêcher toute trer les formes lagunaires typiques et les pre-
spéculation sur ses actions, avant que le déve- mières couches de houille.
loppcment de J'exploitation n'ait peItnis aux On connaît, dans cet horizon, six couches
actionnaires d'avoir une idée absolument con- de houille d'épaisseurs assez variables ; dans
crète sut la valeur de l'affaire. certains endroits, ce ne sont que des veinettes
Au moment où la société était constituée, de 2Ci à 110 centimètres; dans d'autres, et spécia-
les études géologiques étaient déjà suffisamment lement dans toute la région sud du bassin, on
avancées pour que l'on se trouvât devant les ré- y trouve des couches de 60 à 80 centimètres d'oU-
sultats suivants : verture.
Le massif de Djerada représente, à 43 kilo- L'horizon supérieur du houiller de Djerada
mètres au sud d'Oujda, le chaînon montagneux ou « II. 3 » est séparé du houiller « H. 2 1) par
reliant le Moyen-Atlas marocain au Tell algé- un horizon conglomératique formé de un, deux
rien. . ou trois bancs de conglomérat absolument cons-
La majeure partie de ce massif est constituée tant sur toute l'étendue du bassin.
par les calcaires jurassiques mais l'érosion a fait On trouve, dans l'horizon « H. 3 n, de nom-
apparaître à travers cette couverture, les terrains breuses veines de charbon, dont l'épaisseur varie
qui en constituent l'ossature: le trias, qui forme entre 20 et 70 centimètres, huit sont absolument
une auréole rouge à la base du jurassique, et le connues comme ayant plus de 40 centimètres
primaire. Celui-ci est traversé par la route d'épaisseur.
d'Oujda-Berguent où il apparaît dans une fenê- Le sommet du H. 2 et l'assise H. 3 appar-
tre de .4:) kilomètres de long et de 10 à 13 kilo- tiennent au Westphalien supérieur ; ses couches
mètres de large, c'est le houiller de Djerada. sont contemporaines de celles de Kenadza et se
Au point de vue géologique, ce houiller ap- rattachent, par leurs faunes et leurs flores, à la
partient au carbonifère moyen : les couches de zone de Bruay.
base sont dinantiennes, les formations plus éle- La répartition superficielle des trois étages •
vées représentent le Westphalien, c'est l'étage II. l, R. 2 et II. 3 résulte de l'allure tectonique,!"
qui, dans les bassins du Nord et du Pas-de-Calais, du bassin, celui-ci est formé de deux synclinauX.! ,
recèle les grim gisements houillers. séparés par une zone anticlinale. Il est orientl .
Les limites du bassin houiller ont été déter- Est-Ouest et son axe plonge vers l'ouest. Les
minées au nord et au sud par les affleurements résultats obtenus au sondage d'Rassi-Bellat prou-
de calcaires carbonifères; à l'est, près de la fron- vent que cet ennoyage se maintient vers l'ouest
tière algérienne, par les affleurements des schistes et on peut dire que l'épaisseur du houiller va
dinantiens ; à l'ouest., la limite était beaucoup encore en augmentant pendant plusieurs kilo-
plus difficile à précisei' étant donné que le houil- mètres de cette direction. Le versant sud des deuX
ler disparaît rapidement sous une épaisse cou- synclinaux est fortement redressé, les couches y
verture jurassique. A 3 kilomètres de la limite sont même renversées sur la verticale, les ver-
occidentale des affleurements du houiller, le son- . sants nord sont peu inclinés, 20 à 23 0 , et très
dage du Rassi-Bellat; exécuté par les Charbon- réguliers d'allure.
nages de Djerada, a recoupé 302 mètres de juras- Les deux synclinaux sont complètement ex-
sique et de trias avant d'atteindre le houiller, plorés, encore que les travaux de reconnaissance
et ce sondage n'a pas apporté d'indication pré- en. p.rofondeur et d'exploitation n'aient été pour-
cise quant à la terminaison occidentale du bas- SIlIVIS que dans le synclinal nord. Le bassin sud
sin. Il a fallu l'exécution, par le B.R.P.M. en a été simplement reconnu par des travaux de
compte à demi avec Djerada, de deux forages, prospection à faible profondeur et, non seule-
situés à 35. kilomètres à l'ouest des affleurements ment, on y a retrouvé toutes les couches connues
connus de' houiller, sur le prolongement des dans le bassin nord, mais on a pu déterminer
synclinaux productifs, pour vérifier la conserva- que ce b~ssin sud était nettement plus profond
tion du style tectonique et, en même temps, le que celUi du nord, qu'il contenait, par suite,
relèvement de l'axe du bassin, relèvement com- une réserve de charbon bien plus considérable
parable à celui que nous avons observé au voi- encore.
sinage de la frontière algérienne : l'un des fora- C'est donc dans le synclinàl- nord que les
ges a touch~, en effet, un horizon rattaché à couches du R. 3 ont été particuH~rement étudiéeS
l'assise du Chockier, situé, par conséquent, vers et c'est pour l'exploitation de ces couches qu'on
le sommet du H. 1. a aménagé le siège d'extraction n° 1.
'~'

BULLETIN ECONOMI~UE DU MAROC

Un puits de 160 mètres de profondeur, de Une ligne électrique, en construction, amè-


4 m. JO de diamètre, dont les parois sont entiè- nera au Charbonnage la force motrice produite à
l'cment revêtues d'un béton monolithe, atteint la la ccntrale électrique d'Oujda. En attendant sa
base du Il. 3, à peu près dans l'axe du bassin mise en service, très prochaine, un groupe élec-
nord. trogène, commandé par moteur Diesel, produit
Il a recoupé, de haut en bas, quatre couches le courant électrique nécessaire pour la machine
exploitables appelées D, C, B ct A. d'extraction et les diverses machines d'abatage
ct de transport du charbon.
La couche D est constituée par 40 à 45 cen-
timètres de bel anthracite, entre bon toit et bon Ces installations, qui sont suffisantes aussi
mur, sans intercalation schisteuse. longtemps que le Charbonnage de Djerada a ses
possibilités d'exportation limitées, seront com-
La couche C comporte deux laies d'anthra- plétées, d'ici fin 1935, par la construction, à
cite, l'une de 20 à 30 centimètr€s au mur, Guenfouda, le long du chemin 4e fer Oujda-
l'autre cie 10 à 18 centimètres au toit, avec une Bou-Arfa, d'un grand triage-lavoir avec installa~
intercalation de charbon barré de 5 à 6 centi- tions modernes de mise en wagons et, au port
mètres entre les deux. de. Nemours, d'installations de mise en bateau
20 mètres plus bas, la couche B comporte de permettant le chargement rapide, tout en ména-
50 à 60 centimètres d'anthracite très pur, avec geant le charbon.
schiste gréseux au toit, et reposant sur un faux Si les travaux de recherches ont montré
mUr argileux de 6 à 1 ~ centimètres. l'existence de réserves de charbon largement suf-
Enfin, 30 mètres plus bas, la couche A est fisantes pour assurer, pendant de nombreuses
Constituée par deux silIons d'anthracite de 22 à décades, la vie du Charbonnage, si les conditions
28 centimètres d'épaisseur, séparés par un nerf d'exploitation des couches: ép!lisseur, régularité,
stérile de 6 à 8 centimètres. qualité du charbon, laissent tout apaisement aux
On peut donc compter, au total, un mini- exploitants, il n'en est pas moins vrai que la
mUm de 1 m. 50 d'anthracite utile dans cette mise en exploitation, en Afrique du Nord, d'un
stampe productive. gisement contenant exc1usivemènt de l'anthra.
cite, a posé des problèmes nouveaux.
Ainsi que nous venons de le dire, toutes les En effet, même lorsqu'il s'agit de combus-
couches· de charbon connues dans le bassin de tible de haute qualité, le marché de l'anthracite
Djerada sont de l'anthracite, c'est-à-dire un char- présente des caractères tout à fait particuliers ;
bon pauvre en matières volatiles (5 %), de faible c'est à la fois le plus cher et le moins cher des
teneur en cendres (5 à 8 %), ayant moins de combustibles ; tandis que le prix des morceaux
0,8 %de soufre, qui, à l'exploitation, donne une calibrés, destinés à peu près uniquement aux
forte proportion de charbon roulant, c'est-à-dire charbons domestiques, varie entre 26 et 48 sh.
ayant plus de 22 millimètres de diamètre. la tonne (prix du gros sur le marché de .Swan-
'L . Tel qu'il se présente, l'anthracite de Djerada !"ea), soit entre 106 et 200 francs la tonne, les
~e classe aux côtés des meilleurs anthracites an- menus se vendent, sur le même xaarché, entre
glais. 6 et 9 sh. la tonne, soit de 29 à 38 francs .
. - Les installations actuelles du siège d'extrac- Ce bas prix tient à ce que, d'une part, leur
hon permettent la production journalière de 150 usage industriel spécifique étant plus rare que
à 180 tonnes. ceux des menus des autres catégories de char-
", Dès que le chemin de fer Oujda-Nemours bon, l'écoulement des Unes d'anthracite est plus
sera terminé et qu'ainsi rien n'empêchera plus difficile et que, d'autre part, ces dernières ne
l'~xportation de ses charbons, le Charbonnage de peuvent remplacer les fines de charbon cla~sé
DJerada disposera d'installations capables de por- que moyennant certains mélanges. Or grosso
ter l'extraction à 600 tonnes par jour et les modo le tout-venant d'anthracite, tel qu'on l'ex-
travaux souterrains sont conduits, dès mainte- trait' de la mine, contient à peu près autant de
nant, de façon que, pour ',le début de 'l'année menus que de charbon susceptible d'être classé,
1936, les chantiers soient en état de produire 250 d'où il résulte que la valeur moyenne du tout-
à 30? tonnes par jour et d'atteindre 500 tonnes venant d'anthracite n'est guère supérieure à la
par Jour à fin 1936. valeur moyenne des autres tout-venants.
Les installations actuelles f'omprennent, Il était donc indispensable que, non seule-

.rOutre le puits complètement équipé et couronné


un chevalement métallique de 27 mètres de
auteurl, une machine d'extraction par com-
ment, le Charbonnage de Djerada puisse vendre
le charbon classé, mais qu'il trouve la clientèle
pour l'écoulement des fines. De telles circons-
Inande électrique, munie de tous les appareils de tances ont retenu l'attention du Charbonnage de
SéCurité les plus modernes, deux compresseurs Djerada et les principaux efforts de la société
d'air fournissant l'air comprimé aux outils d'aba- depuis qu'elle a commencé à préparer l'exploi:
~ge du charbon, un triage-lavoir permettant de tation, ont été appliqués dans le sens de l'utili-
O~rnir à la clientèle des charbons qui, tant au sation des menus.
POInt de vue calibre que teneur en cendres, peu- Aujourd 'hui, la question est rééolue . on sait
F ent rivaliser avec les charbons du Nord de' la
ra~ce et d'Angleterre.
en faire d.'excell~ntes briquettes pour che~ins de
fer, on salt en faIre des boulets, on sait les brl1ler
338 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAHOC

sur les grilles des chaudières des centrales ther- Nemours, les possibilités d'expédition du Char-
miques. C'est ainsi que les résultats obtenus dans hon nage s('ront largement suffisantes pour per-
l'utilisation des fi nes d'anthracites sur grilles, Illettre it celui-ci de développer son extraction
ont permis, à ee eharhon marocain, de rempla- dans les limites capabks de lui permettre de
cer presque exclusivement les charbons étrangers rémunérel' les capitaux qu'il a immobilisés.
sur les grilles des chaudièn's de la grosse 'cen-
trale électrique de l'Energie électrique du Maroc, -Pour rattacher le siège d'extraction à la gare
à Casablanca. ' de Guenfouda du chemin de fer Oujda-Bou-
Arfa, les Charbonnages de Djerada ont construit, .
La fabrication des boulets, soit d'anthracite entièrement de leurs propres deniers, un téléfé-
seul, aggloméré au brai, soit d'un mélange d'an- rique, de 22 kilomètres de long, capable de trans-
thraeite ct de ,quelques pourcentages de charbon porter 100 tonnes de charbon à l'heure.
gras, a donné, des résultats fort intéressants et la
consommation des boulets sc développe dans le Les installations de manutention, de char-
Maroc oriental. ~('Illellt el
de déchargempnt au port seront com-
hi npes de façon à réaliser le prix de revient mini-
Après avoir réussi' à fabriquer des briquettes mum.
en mélangeant des charbons de Djerada avec des
eharhons gras du nord de la France, les Char- Un des éléments les plus importants dans
honnages ont poursuivi la mise au point de la la mise en exploitation du gisement de Djerada
fahrication de briquettes constituées par un mé- est la question de la main-d'œuvre.
lange de charbon gras de Kenadza et de charbon Le Maroc oriental est peu peuplé et sa popu-
de Djerada, par parties égales. Les résultats obte- latioll pst surtout constituée de nomades, qui se
nus sont très favorables et permettent d'envisa- déplacent suivant les saisons, qui, au moment
ger la création, à bref délai, d'une fabrique d'ag- des récoltes, vont travailler en Algérie. Elle ne
"lomérés consommant exclusivement des l'har- neut pas constituer une main-d'œuvre stable.
bons nor d-a f'
t'> .
rICaIns.
;
L'exploitation du eharbonnage demandant
C' (~st là un résultat de la plus haute impor- une population de ;)()() à Roa ouvriers par jour,
tance qui, tout en augmentant l'intérêt du bas-
il a fallu recruter du personnel indigène dans
sin houiller de Kenadza, permet de libérer, en cas
d'autres parties du pays.
de néecssité, les chemins de fer nord-africains
de toute dépendance des pays d'outre-mer. La main-d'œuvre arahe est peu apte au tra-
Il Disons enfin que l'utilisation des fines d'an- vail de la minè, mais, pal' contre, la main-
thracite est un problème qui s'est posé égale- d'n'uvre chleuh, qu'elle vienne du Moyen-Atlas,
ment dans d'autres pays ct que des solutions ou surtout du Sous et de l' Anti-Atlas, constitue
nombreuses sont déjà iritervenues pour faciliter lIne main-d'œuvre docile, qui s'est très facile-
l'emploi de ces charbons dans les chaudières, ment assimilée à la manutention des engins
dans les cimenteries; que, d'autre part, l'anthra- mécaniques d'abatage, qui s'est faite aisément à
cite de Djerada broyé en poudre très fine s'est la vie de la mine.
IF
montré, au cours d'essais récents entrepris par Une exploitation d'essai, qui a débuté par
les Travaux publics du Maroc, comme particuliè- ulle descellderip partallt d'une couche en affleu-
rement apte à constituer un produit de complé- J'('Illpll t, a IlPrmis d'éduquer un certain nombre
ment dans la composition du béton pour revê- d'ouvriers, qui constituent actuellement un
tement des routes. Iloyau de personnel instructeur très précieux,
La faible teneur en.cendres des anthracites étant donné le développement des chantiers.
marocains ct la facilité d'ohtenir des charbons Les rendements obtenus par les abatteurs
très purs permeth'nt d'utiliser ceux-ci dans la indigènes sont très comparables à ceux que l'on
fabrication des éleetrodcs. . ohtient dans les bassins du Nord.
En nous étendant assez longuement ici sur
l'utilisation des fines d'anthracite, nous avons Les Charbonnages ont construit, pour loger
voulu montrer comhien le point de vue écono- toute cette main-d'œuvre, des maisons ouvrières
mique avait été prédominant dans la préoccu- ct mettent à la disposition des ouvriers un éco-
pation de la Société des charbonnages de Dje- '. nomat où ils peuvent se ravitailler dans d'excel-,lt
rada. lentes conditions de prix et de qualité. .'/
La question de l'écoulement des classés est, En terminant cette étude sur les Charbon-
en effet, beaucoup plus simple, dès le jour où nages de Djerada, nous rappelerons quelques
la voie ferrée a relié directement Oujda à Casa- données statistiques qui montreront l'évolution
blanca, dès que le jour proche où elle atteindra de cette affaire depuis sa constitution :
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 339
~

1934
1930 1 1931 1932 1933
(5 premiers mois)
1

Tonnes 1 Tonnes Tonnes Tonnes Tonnes


Production .......................... 832 5.651 14.967,5 27.713 14.532
Ezpédition :
Au Maroc ...........................
A l'étranger......................... .
401,3
.
1.270,1
.
1.942,9 4.629,463
. .
2.750,365

Algérie
France
..............................
..............................
Personnel ouvrier occupé, moyenne
.
13,9 380,6
"
U56,5
511
1.238,430
631
670.620
90

par semaine :
........................... 38 32 43
Européens
Indigènes ...........................
37
218 245 3640 . 587
38
4098

La marche ascendante continuelle, que ces de 3.000 à 4.000 personnes, dans une région
chiffres montrent, est un indice probant du ré- saine, boisée, où il ne manquait que l'édifica-
sultat obtenu par la collaboration étroite du tion d' une industrie pour constituer un centre
Bureau minier, représentant le Gouvernement du de peuplement.
Protectorat, et les sociétés industrielles, surtout Quel que soit le sort des autres exploitations
si l'on songe que, jusqu'à présent, tout ce char- minières du Maroc oriental, l'exploitation des
hon a été transporté de la mine à la gare de Charbonnages de Djerada est donc appelée à
Guenfouda, c'est-à-dire sur 34 kilomètres, sim- jouer, dans l'économie de toute cette région plu-
plement par camions. tôt désertique, un rôle de premier plan, qui jus-
tifie pleinement l'intérêt avec lequel le Gouver-
On peut considérer que le premier stade du nement marocain suit le développement de cette
développement du Charbonnage, qui était con-
affaire.
ditionné par son isolement, est terminé.
Jules HARROY,
Dans quelques années, Djerada exportera Ingénieur A.I.L.G.,
annuellement 200.000 tonnes d'anthracite ; au- Membre du Comité technique
tour des puits se sera créée une agglomération de la Société de Djerada.

LE BUREAU MINIER CHÉRIFIEN association en participation, et dont l'article 2 des statuts


précise ainsi la mission :
ET SES PARTICIPATIONS PÉTROLttRES. « Article 2. - Les opérations du syndicat seront
« conduites dans un esprit de parfaite égalité, tant en
« ce qui concerne les engagements, les risques que les
Le Bureau Minier participe :
« profits, entre, d 'une part, le Bureau chérifien de
la A la Société chérifienne des pélroles, société au
« recherches et de participations minières et, d'autre
capital porté, en juin 1933, à 19 millions 200.000 francs
« pari, l'Office national des~combustibles liquides et la
et dans lequel le Bureau Minier détient : « Compagnie française des pétroles.
1.500 actions A d'origine, à 5 voix, de 500 francs
« Ces opérations se traduiront effectivement par le
nominal ;'
« jeu d'un compte à demi oil les engagements, les
1.540 actions B d'origine, à 1 voix, de 500 francs,
« versements effectifs et les profits des deux groupes
nominal; « définis ci-dessus seront égaux. »
3.1(;8 actions B de la première augmentation, émises
à 525 francs ;
Ce syndicat à son tour forme des sociétés d'exploi-
4,704 actions C de la deuxième augmentation, à tation et prend des participations dans les sociétés exis-
1 voix, émises à 525 francs ; tantes. Le programme récemment établi par le syndicat
2.391 actions B de la troisième augmentation, émises comporte une dépense de 30 millions dont 20 mil-
à 525 francs ; lions seraient fournis par le synlicat.
-'
3.694 parts de fondateur, sans valeur nominale, dont
500 rachetées en 1931 à Financo. "
" , ' l:

Le montant de la participation du B.R.P.M; à la STATISTIQUES DE LA PRODUCTION MlNttRE


Société chérifienne des pétroles, au 31 décembre 1933, (lu trimestre 1934)
avait ainsi une valeur nominale de 6.651.500 francs, et ,- -,
Un prix de revient de 7.339.536 fr. 43 entièrement versés;
2 0 A la Compagnie française des pétroles du Maroc, PRODUCTION RAPPEL
de la
Âf~i~té au capital de 6 millions et dans laquelle le Bureau MINERAIS
du production
101er possède : 1- trimestre du
258 actions A, à 10 voix, de valeur nominale 250 1934 1" trimestre
1933
francs;
2.682 actions B, anciennes, à 1 voix, de valeur nomi- Tonnes Tonnes
nale 250 francs ; Phosphates .............. 177.557 174.170
3.275 actions B, nouvelles, de valeur nominale 250 Anthracite .............. 7.981 6.110
francs; Manganèse .............. 761 1.052
6.458 parts bénéficiaires, sans valeur nominale, Plomb ..................
et sa participation, évaluée au prix de revient, attei- 75 »
gnait 2.540.130 ir. 83 ; Calamine calcinée ........ l) Il
. 30 A la Société chérifienne d'études minières de Graphite o •••••••••••••••• l)
»
ilzeroutine, société au capital de 8 millions, et 'dans Cobalt .................. 216 »
aquelle la participation du Bureau Minier consiste en Molybdénite ............. 42 25
4·?oo actions de 100 francs et 1.500 parts de fondateur, Pétrole brut o ••••••••••••
372 110
SOIt au total 4 millions ; Sel ......................
4° A u Syndicat d'études et de recherches pétrolières" Il »
Etain .................... 17 l)
Qu Maroc, CODlltitué le 12 juillet 1929 sous la forme d'une
340 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

ÉTAT DES RECHERCHES PÉPROLIF'i:RES vous voulez croire à cette déclaration et vous vous
refusez à penser que le Gouvernement français puisse
DANS LE NORD MAROCAIN. se désintéresser du sort d'une des grandes industries
I. - Nombre de mètres forés (Sondages pétroliers) naissantes du Protectorat.
Il) Au cours de l'année 1933 : MÈTRES Production de minerais de manganèse.
Syndicat d'études eL de recherches pétrolières
au Maroc (S.E.R.P.M.) 0.. 5.407 Il La production de minerais de manganèse penUant
Société chéritienne des pétroles (S.C.P.).... 2.900 10 l'année 1933 s'est élevée à 4.800 tonnes environ contre
Compagnie française des pétroles du Maroc 4.000 tonnes en 1932. Elle comprend presque unique-
(C.FoP.M.) 0 00............. 122» ment du bi-oxyde et provient, à quelque 300 tonnes
Tizcroutine : près, d'un seul gisement.
Galeries et puits o. .. . . 366 10 En bref, aucune amélioration sensible sur la
Forages. . u1. 063 20
.. •
situation de l'année précédente. La production de man-
ganèse métallurgique est toujours rendue impossible
TOTAL année 1\133 •..... 9.858 40
par la concurrence soviétique et vos mines doivent rester
en sommeil, alors que la métallurgie française consomme
b) Au cours du 2" trimestre 1934 : des centaines de milliers de tonnes de minerais étran-
Syndicat d'études et de recherches pétrolières gers. .
au Maroc (S.EoR.P.M.). 0 .
Pour fixer les idées sur les quan tités de manganèse
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) 0 •• 162 10 nécessaires à l'industrie française, il n'est peut-être pas
Compagnie française des pétroles du Maroc inutile de préciser qu'en 1929 la fabrication de la fonte
(C.F.P.M.) •.........................•... en France a exigé 550.000 tonnes de minerais de man-
Tizeroutipe . 186 30 ganèse et qu'en 1930 il a fallu importer plus de 715.000
tonnes de ce minerai, représentant une valeur de
TOTAL 2" trimestre 1934 . 348 40 192 millions de francs.
Alors que la production métropolitaine et coloniale
II. - Production d'huile brute. de minerais de manganèse est à peu près inexistante,
a) Au cours de l'année 1933 : TONNES on peut s'étonner que le Gouvernement français ne
Syndicat d'études et de recherches pétrolières songe pas à favoriser l'exploitation des mines maro-
au Maroc (S.E.R.P.M.) . caines et à leur permettre de contribuer à l'approvi-
97 885 sionnement des usines françaises. Il serait temps que
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) .. 401 760
Compagnie française des pétroles du Maroc prît fin cette désaffection de la métropole envers les
(C.F.P.M.) . richesses de son sous-sol colonial.
4 395
Tizeroutine . 25 700 Production de minerais de molybdène.
TOTAL année 1933 ..•. Vous avez été heureux de constater que, malgré la
crise économique, un gisement de molybdène avait été
b) Au cours du 2" trimestre 11134 : TONNES mis en exploitation régulière dès les premiers jours de
Syndicat d'études et de recherches pétrolières l'année 1933.
au Maroc (S.E.R.P.M.) . La production s'est élevée l'année dernière à 120
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) . tonnes contre 26 tonnes en 1932. Elle aurait pu être
Comtê.f~~M~an.~.i~~ . ~.e.s.. ~~~~~l~~.•~~ ..~~~~~
plus importante si une société américaine, productrice
de ce métal, n'avait réussi à fermer, dans une large
Tizeroutine .................•.............. mesure, les marchés français et européens à la pro-
duction marocaine de molybdène.
TOTAL 2" trm,stre 1934........ 39 120 La quantité de molybdène que peut produire le
Maroc est suffisante pour assurer à elle seule l'approvi-
III. - Effectif utilisé (ouvriers). sionnement du marché national·; il serait à souhaiter
Il) Au cours de l'année 1933 : (moyenne) qu'avec le concours de l'Etat on adoptât certaines mesu-
Pour l'ensemble S.E.R.P.M., S.C.P. et C.F.P.M. res pour que la France ne recherche plus exclusivement
60 européens; 216 indigènes. à l'étranger une matière première rare et que son
Pour Tizeroutine : 10 européens ; 87 indigènes. empire peut lui apporter.
b) Au cours du 2" trimestre 11134 : Production de minerais de cobalt.
Pour l'ensemble S.E.R.P.M., S.C.P. et C.F.P.M.
36 européens; 227 indigènes. Les statistiques du Protectorat ne mentionnent pas
Pour Tizeroutine : 8 européens ; 60 indigènes. la production. de minerais de cobalt en 1933. On exploite
cependant d'Importants gisements de ces minerais et
les quantités extraites permettraient largement de libérer
la France de ses importatioris de minerais étrangers de
UNION SYNDICALE DES MINES MAROCAINES. cobalt.
Rapport présenté à l'assemblée générale
du 21 mars 1934. ornCE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Projet d'aide aw: mines de plomb et de zinc. Renseignements concernant le 2" trimestre t93t.
Vous pouviez espérer, au début de l'année dernière, Livraisons de phosphates (y compris le Maroc),
que le Gouvernement français ne tarderait plus à venir effectuées dans le courant du deuxième trimestre 1934,
au secours de votre industrie. Après de longues études, avec comparaison pour la même époque en 1933 et 1932 :
le ministre des travaux publics avait enfin signé un 1934 1933 1932
protet de loi et l'avait transmis pour approbation à son Avril . 120,786 1. 94,975 t. 77.254 t.
collègue du commerce. Contre toute attente, contre Mai . 129.720 t. 62.191 t. 88.523 t.
toute règle de bonne administration, ce projet, bien
qu'une année déjà se soit éco\Ùée, n'a pu encore recueillir
l'assentiment de toutes les administrations intéressées
et le Parlement n'en est toujours pas saisi. Pourtant,
Juin .

TOTAUX ..
97.398 1.
347-904 t.
95.277 t.
252.443 t. -
90.531 t.
256.314 t.
fait assez exceptionnel pour être souligné, les mines et Effectif moyen des centres de Khouribga et de Louis-
les fonderies, producteurs et consommateurs d'une même Gentil pour le deuxième trimestre 1934 :
substance - le minerai - sont d'accord sur ce texte Européens :............. 524
pourvu que certaines modifications lui soient apportées. ... Indigènes. . . .. •. . . . . . . . . . . . . . .. 2.564
On vous dit, il est vrai, que le dépôt du projet ne
sera plus longtemps diftéré. Malgré toutes vos déceptions, TOTAL 3.088
BULLETIN ECONOI\IIQUE DU MAROC 341

3. - PRODUCTION INDUSTRIELLE On esl déjà parvenu, depuis un an, à moraliser


d 'une façon remarquabJe le marché des laines en suint
ou filées il Hahat, ct à marquer (l'une estampille (actuel-
INDUSTRIE DE LA Pt:CHE AU MAROC. loml'n t ~ra luile) Jes cou "ert ures et Jainages con Cection-
n{>s ,l'cc dos fils locaux de honlle qualité et bien teints.
Il est inconteslable que la gén{>ralisation de l'estampille
Résultats du premier trimestre 1934. d'Etat, certifiant J'authenticité d'origine, la bonne fabri-
Quantités de poisson débarquées dans les ports du cation el le caractère indigl'no, qui a si heureusement
seni la l'llno\"a tion et le dé\"eloppement de l'industrie
Maroc : 7.558.525 kilogrammes. dos tapis, rendrait ici ellcore les mêmes services.
Destination donnée à ces quantités : En mt'me temps qu'elle valoriserait les articles qui
Consommées à l'état frais dans la zone française en seraien t munis, l'estampille pourrait enfin donner
2.486'728 kilogrammes; lieu il la perception d'un droit qui, pour être minime,
Livrées à la consone : 4.263.267 kilogrammes ; constituerait dans l'ensemble un revenu fiscal de quelque
Expédiées à l'état frais hors de la zone française intérêt, sans qu'il en cotlte un denier au Trésor public,
790.010 kilogrammes. car J'octroi de l'estampille pourrait être confié aux ami-
L'excédent se trouve utilisé par les pêcheurs comme nes des corporations sous Je contrôle de la municipalité,
appât. Il convient de noter que sur le total de la con- d 'uno parI, du service des arts indigènes, d'autre part,
sommation de la zone fraIl~'aise, los quantités suivantes aillsi IJU 'il esl fait pour les tapis.
o!'t été dirigées sur les trois grandes villes de l'inté-
fleur :
Fès : 141.440 kilogrammes;
Meknès: 129.437 kilogrammes ; RÉSULTATS DE L'ESTAMPILLAGE
Marrakech : 1!18'990 kilogrammes. DES TAPIS MAROCAINS
PENDANT LE DEUXIÈME TRIMESTRE 1934.
4. - ACTIVITÉ IMMOBILIÈRE
AYec 5.517 tapis d'une surface de 21.608 mètres car-
r{>S 6;, la fabrication estampillée, pendant le deuxième tri-
Mouvement de la construction dans les villes mestre IflJ'i, est inf{>rieure de 561 tapis et 3.684 mètres
érigées en municipalités. carr{>s 0;); il celle du trimestre correspondant de l'année
1933, soit OI1\"iron du huitième.
(1'" trimestre 1934) Celle diminution, d'autant plus accentuée que le

Il;; .. 1 i :J
"
1 ." ". ,g
premier trimestre de la présente année avait accusé une
aurrmentation d'environ un dixième sur la période corres-

.. >.."
""~.$ 8J po~dante de l'année précédente, est cependant moins duc
VILLES
.07:8
.. ""
.,...... <! .;.
El
~e.:l
El ""-
00""
""..
.0"=1 .!l".. "-:;;.." a LI ralen tissemen t général des affaires, qu'à la fermeture
El .s " " 8" z-"G) du contingent de 1933-1934, qui a été prononcée un mois
rn
... "
~O
0 " ..
;z; .. 8 avant l'échéance du 30 juin, au moment précis de l'in-

Agadir •••............
- 12 900 1
1 1
45R.500
tensification des départs en France. Ainsi se vérifie, UDf
fois de plus, J'insuffisancc du contingent de 30.000 mè·
tres carrés actroyé pour la première fois en 1921, et qui
Azemmour . 8 117 , 26.000
Casablanca . 291 52.095 378 1 18.114.000 n'a jamais pu être élevé depuis, à J'encontre de toutes les
~'edala •............... 6 863 12 1 299.000 démarches du Protectorat.
44 ! 2.671.900
Fès
Marrakech ......•....
. 61
18
7.893
4.342
i 1
26 1 1.915.100
Avec une surface de 9· I~ mètr88 carrés, les villes de
Mazagan ••.•••.•...•• 91 6.106 32 1 1.342.100 Rabat-Salé maintiennent a r productivité au même
Meknès ••.•.•.•••••.... 57 5.010 53 3.413.100 niveau, égale à peu près de la moitié de la production
Mogador .. 4 155 3 60.200 marocaine.
OUezzane . 12 1.081 5 336.200
Oujda •••............. 51 5.252 25 1.499.600
Nombre et métrage des tapis estampillés
Port-Lyautey " . 58 6.167 III 1.658.600 pendant le 2" trimestre 1934.
Rabat .. 123 19.215 144 6.261.900 _. - - - - . - - - - - - - - - - -
Sali . 18 6.606 17 1.672.300
Salé .. 22 3.027 37 908.100 LIEUX NOMBRE SURFACE
Serrou .. 14 1.201 5 352.200
Settat . II 770 9 149.000 d'estampillage de tapis en mq.
Taza . 17 480 4 185.000

Totaux. ..... 874 121.280 916 4U22.800


Rabat . 1.337 5.242,07
Salé " 592 2.550,61
S.A.F.T..•....•.. ; .. 406 1.328,05
5. - PRODUCTION INDIGÈNE Fès .........•.•.... 1.134 4.295,20
Meknès . 421 1.540
Khenifra . » Il
MORALISATION DE CERTAINES INDUSTRIES B35
Marrakech •..... " 3.431,65
INDIGÈNES. Casablanca . 348 1.520,18
Oujda . 37 144,32
Lettre à l'éditeur du « Bulletin économique» Taza . 143 610,14
Le Protectorat s'est ému, à juste litre, de la récente Mogador . » »
COncurrence japonaise en matière de tissus et de chaus- Mtdelt. ...•......... 142 489,79
sUres. Par une réaction vigoureuse, il a atténué le mal 120 447,56
Boude~ib .
en même temps qu'il a produit la meilleure impression
dans les milieux indigènes. Ne pourrait-il réagir de la Mazagan '" Il »
même façon contre les bijoux étrangers imités ou ins- Sali . 2 9,08
Pirés des types marocains ? Une réaction dans ce sens Tanger . » »
~e manquerait pas d'améliorer dans des proportions con-
~Idérables la situation des bijoutiers marocains (la plupart Totaux . G.GH 21.608 65
Israélites) et à faire entrer l'industrie du bijou dans
l'œuvre de rénovation qui, par ailleurs, a donné de si 1933 .. 6.078 24.292,68
bons résultats.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

'" B. - LES ÉCHANCES INTÉRIEURS

MISE EN VALEUR DE TERRAINS D'autre part, la situation politique ne pou-


PAR LES INDlG:tNES. vait qu'être heureusement influencée par la créa-
tion d'intérêts en plaine au profit de montagnards
turbulents, que la vie rude et difficile dans un
Dans une récente note (1) nous avons essayé pays sans ressources avait amenés à considérer
d'exposer les avantages qui pourraient résulter, les rapines et le brigandage comme un moyen
pour les petits producteurs marocains, de lIa créa- d'existence normal.
tion de coopératives indigènes de production.
Mais il importe d'attendre le résultat des diverses Tous les pays abandonnés ont une histoire.
expériences envisagées, avant de porter un juge- Celle de Sehbab est simple :
ment certain sur l'efficacité de cette formule. « Fief, il y a environ 300 ans, d'une fraction
Elle n'est d'ailleurs nullement exclusive des groupée dans un village où l'on peut encore
autres moyens qui seraient proposés pour amé- dénombrer 80 maisons, il comprenait plus de
liorer la condition des fellahs et combattre les 400 hectares d'excellentes terres irrigables. L'eau
effets de Il'usure qui en faisait la richesse, venait des mêmes sour-
Aussi nous a-t-il paru très intéressant de ces qu'aujourd'hui, mais l'oued qui les groupe
signaler dans ce même ordre d'idées une initia- était alors peu profond, et avait des berges en
tive particulièrement heureuse, qui a déjà donné pente douœ. Par suite de la nature du sol, divers
des résultats appréciables, qui paraît devoir être effondrements provoqués par les crues excessi-
encouragée, l't, éventuellement, imitée. vement violentes, que l'on observe encore pério-
diquement, modifièrent la structure de cet oued
En mars 1931, le capitaine Turbet-Delof, au point d'en faire ce qu'il est aujourd'hui, un
chef du bureau des affaires indigènes de Berkine, ravin profond bordé de part et d'autre de hautes
dans la région de Taza, effectuait une tournée falaises. Les occupants de Sehbab firent tout ce
dans la région semi-désertique de la Djziera. Son qu'ils puren t pour rem(>dier à cette situation
attention fut attirée par la présence d'un point désastreuse. Des vestiges de murs, de remblais,
d'eau naturel, dont le courant inutilisé se per- et l'énorme bloc restant d'un barrage du lit de
dait dans le sol peu après sa formation. l'oued, en sont la preuve. Mais il se trouvèrent
un jour devant un tel état de choses qu'ils durent
Une étude rapide du terrain convainquit abandonner le pays. »
aussitôt l'officier qu'il se trouvait en présence
du point d'affleurement d'une nappe ou d'un Sur ces habitants, leur origine, rien de pré-
courant venant de la chaîne du djebel Irhesdis, cis n'a pu être recueilli. Le seul fait contrôlab'le
et débouchant par plulifurs sources dans deux est que l'abandon fut total, et qu'il ne restait que
ravins assez profonds, et d'un accès difficile. les fondations de l'ancien village.
L'eau arrivait à la surface du sol en suivant les
couches rocheuses, et coulait aussitôt dans des Dès le début, il apparut au capitaine Turbet·
terrains perméables où elle disparaissait. Delof qu'il était possi1:lle, avec des moyens de
fortune, de revivifier environ 250 hectares de
Mais des vestiges de murs, de séguias, et, terrain, répartis en plusieurs parcelles.
sur le plateau dominant l'oued, les ruin~s à peine
visibles d'un ancien village semblaient bien Toutefois, un assez important travail d'amé·
prouver que cette <wJ1trée, aujourd'hui déserte, nagement préalable s'imposait,> constituant la
avait di\ jadis être cl1ttivée et habitée. Des recon- partie maîtresse de l'œuvre à réaliser. Pour cela,
naissances ultérieures permirent de déterminer il fallait I}e la main-d'œuvre, manœuvres et spé-
assez exactement le contoùr des terrains autrefois cialistes, et des matériaux.
mis en valeur, et dont l'étendue, l'importance et Les ressources locales furent suffisantes pour
la p'osition étaient des plus intéressantes. fournir les pierres, la- chaux, le sable. Quelques
Passionné par cette question. stimulé par mokhazenis convenablement dressés furent em-.
l'idée de donner le premier élan à la reconstitu- ployés comme maçons.
tion de cette région, le capitaine Turbet-Delof Pour obtenir les manœuvres nécessaires, il
entreprit aussitôt une étude d'ensemble du sec- fallut gagner à l'idée de revivification de la
teur. La réalisation de son projet, en effet, pré- région la fraction qui devait par la suite en béné·
sentait à ses yeux un double avantage. ficier. Après des réun ions presque quotidiennes·
D'une part, l'améniigement de nouveaux ter- sur le terrain, consacrées à la discussion et à
rains de culture améliorerait sensiblement la l'exposé sur place des avantages à prévoir et des
situation économique de la tribu des Beni Djeli- charges à assumer, les Beni Bou M'Sor fur~nt
da88en, très pauvre en terres cultivables et irri- assez facilement persuadés, et par un acte passé
gables. devant le tribunal eootumier, ils s'engagèrènt
en toute liberté à kntreprendre et à mener à bien
(1) CI. Bullelin économique du Maroc, n' ., avril 1933.• Créa-
le travail envisagé. Le but immédiat était la
tion éventuelle de coopératives Indigènes •. création d'une importante olivette, qui resterait
REG/ON DC TAZA
PLAN D'ENSEMBLE DU BLED SEHBAB
8UR~AV DE /JERK/NE

",~ PARTIE. RÉ.AL/SÉE.


t::é
c::
t-'
t-'
~

-
0-3
~

t:I.j,
(")
o
~
o
,&r.".~
iN.
oHs r tt~
Hi!',r
u ,.
. •• 'ZIItZ

._1 •. ••.••
~ :,~~
-
a::
,0
o
t:r:l
1
1
1
1
'='
o
!'i"i"
1
1
a::
, m·fonn~
.,'"
.s~!1U;#
•.
~
~
.6'!',
.s~!1u,# o
m"Fonnl. (")

Terrl1ins irr;g.61es ~~~~JJ1


'" PIl1nt<'ltions et 'tirbrt!s et. rilpport: ~
8<'1rrl1!Jt!s princip"lJJ( Cli13:l

Eèhe/~e
.s~!lui8 -------------- ~.

o Z5l1 $00 Tff() It100


;i]. •
zooo
ft. "<MO
• .
M R~serYoirs
JI1l1ison.s
~---------
---.; _
m
.a
-:,; "./

. 'lifli'-ins etistri6ui.r tiC/X int/{gènes 1::;:;:::::;:::;:.]
.... .. ~'..'
w
.....
W

'~,
~Jt.
'"', ,c . .;
.... ,.;..' t'
·0-""'" ~~, ~ ; •. 't.
344 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

indivise pendant dix ans pour être ensuite par- Celte somme fut mise il la disposition du
tagée par parts égales entre tous les membres de ('apitll ine Le Da vay par M. le directeur général
la fraction. de l'agriculture, et permit de réaliser, d'après
les conseib et les directives de l'ingénieur du
Commencés en mai 1 9:~ l, les travaux de cap- génie rural, 'les travaux suivants :
tation des eaux étaient le,rminés quatre mois plus
tard. Hs comportaient trois harrages principaux - Captage de l'aÏn Maridja
représentant un total de 3:>.0 mètres cubes de -- Améliorlltion du barrage par un revête-
maçonnerie, et huit barrages secondaires destinés ment Cil ciment armé ; )
il briser la violence des crues. - Épaulement de l'ouvrage
Deux séguias furent aménaCTées. L'une domi- - Aménagement de la séguia ct pose de 550
nait un terrain de ;)0 hectares, l'autre Ull terrain mètres de buses dans le sable fin pour assurer
de I;JO hectares. Le débit était suffisant pour assu- l'étanchéité du canal d'amenée de l'eau.
rer l'irrigation de ces deux parcelles.
11 fut ainsi possible de procéder à une nou-
En décembre 1 9:~ l, les premières crues, velle l'épart i tion de terrains irrigables, et il ne
pourtant violentes, vinrent se briser contre les parail nullement exagéré d'estimer à 15 ou :;>,0
obstacles successifs, perdirent peu il peu de leur hectares la quantité qui pourra être attribuée cha-
force et eurent simplement pour effet de rem- que année. jusqu'au jour où la totalité du sol
hlayer et d'exhausser le lit de l'oued. Ce premier cultivable aura pu être mise en valeur. Chaque
résultat, fort encourageant, ne manqua pas de distribution donne lieu à l'établissement par le '
renforcer la confiance des indigènes dans l'œuvre lribunal coutumier cl' actes de propriété recon-
entreprise. Par. ailleurs, et grâce aux pépinières naissant les droits de chacün, tant sur le terrain
créées dans la région par les autorités de con- que sur l'eau. .
trôle, il fut possible de clôturer et d'aménager,
dès la fin de 19:11, une enclave de 30 hectares, Plus tard, il sera sans doute facile en créant
où 3.000 plants d'oliviers furent mis en place dès de nouvelles séguias, de mettre en valeur deut
le mois de janvier 193?. Ainsi se trouvait réalisée, autres parcelles dans la partie basse du bled
sans grands frais, l'olivette indivise prévue au Sehhah. l'une de Ilu hectares sur la rive gauche,
contrat passé devant le tribunal coutumier. el l'autre de 150 heclares sur la rive droite.
En fin de compte, c'est-à-dire vers 19/P, :les
En même temps, il fut procédé tl une pre-
mière répartition des terrains récupérés, et 8 hec- fractions intéressves disposeraient donc de /too
tares de terres, avec les droits d'cau correspon- hectares de cultures, y compris une olivette indi-
dants, furent distribués aux dOUZt familles les vise de 3.000 arhres. C'est dire qu'au moins deuX
plus méritantes des Beni Bou M'Sor. cents familles auraient leur subsistance assurée
dans des conditions heaucoup moins précaires
Enfin, ' 8 autres hectares purent être amé- qu'avant leur soumission.
nagés sur le trajet de la séguia supérieure, par
une autre fraction, !Ies Ah' Roboa qui, ell(~OU­ Sans doute, la remise en valeur de quelques
ragés par les résultats déjà obtenus, demandèrent l'entai nes d'hectares n'est pas de nature à modi-
à participer à l'entreprise. Cette dernière parcelle fier la situation économique du Maroc, mais il ,
fut plantée, au début de 19:n, de 360 arbres de est hien certain que le cas du bled Sehbab n'est 1
rapport. pas unique. II doit exister ailleurs des circons-
tanccs aussi favorables à des expériences analo-
C'est alors que le capitaine Turhet-Delof gues, et les services centraux se doivent de 'les
quitta Berkine pour un autre poste. encourager.
Son successeur, le capitaine Le Davay, se L'expos{> qui précède n'a donc d'autre but,
préoccupa aussitôt de poursuivre les travaux si cl cc sera notre conclusion, que de dégager les
heureusement amorcés. Il y fut d'autant plus chanccs de réussile qui s'attachent à ce genre
décidé que, grâce à l'intervention de M. Bour- d'entreprises, dont l'intérêt n'est pas contesta-
dier, ingénieur du génie rural, M. le directeur ble. Il faut qu'elles soient simples, pour inté-
général de l'agriculture avait eu son attention resser les indigènes, pt afin de pouvoir être aU
attirée sur cet.te affaire, et avait bien voulu mar- moins amorcéps par les autorités de contrôle aveC
quer l'intérêt qu'il y attachait en lui assurant les seuls moyens du bord. Elles doivent, par ail-
une aide à la fois technique et financière. leurs, présenter pour 1'avenir des avantages ..
vi~il)les et sÔrs pour que le concours des service~~1
En effet, les' travaux effectués rapidement,
avec des moyens et des matériaux de fortune, techniques soit justifié. Et. c'est, en fin de comp~
.. '~."':,''.
celle formule d'harmonieuse collaboration en~
s'étaient révélés insuffisants pour assurer le déve- les contrôleurs, les techniciens, et les indigèdé!'i:
loppement progressif du projet. qui est à retenir, parce <Ju'elle seule semble PQu~
L'étude des améliorations urgent~s à réali- voir assurer aux initiatives locales la réussitj:l èt
ser, poursuivie par l'autorité locale avec Ile con- la pérennité.
cours de l'ingénieur du génie rural, fit ressortir
que les crédits nécessaires en 1933 ~'élèveraient à Commandant BROT.
10.000 francs. de la direction des affaires indigènes .

.• ,""
'1-
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC. 349
RELEVÉ DES MUTATIONS DE FONDS DE COMMERCE
Enregistrées pendant. le 2" trimestre 1933 et 1934.

2" TRIMESTRE 1933 28 TRIMESTRE 1934


VILLES --_.'~ -
NOMBRE VALEURS NOMBRE VALEURS

Oujda . 12 457.120 6 175.640


Taza . 2 44.420 2 25.940
Fès . 12 1.010.340 7 58.900
Meknès . 10 107.360 12 60.440
Port-Lyautey . 5 37.480 3" 111.160
Rabat : 39 956.040 17 367.460
Casablanca . 47 1.957.140 48 1.841.520
Settat . 1 16.000 1 15.000
Mazagan . 3 10.300 Il Il

Safi . 1 50.000 Il J)

Mogador . » » II Il

Oued-Zem
Marrakech
, .
.
1
4
14.220
118.200
Il

6
Il

175.640
..•
Agadir . Il Il 1 500

TOTAUX •••••••• 137 4.778.620 103 2.832.200

SITUATION TRIMESTRIELLE (2" trimestre 1934.).

- Faillites, liquidations judiciaires et protêts.

FAILLITES (1)
LIQillDATIONS
JUDICIAIRES (1)
PRomrs (2)
1
"----------.....--------- -
-" -------..,...--....-....-----
co
- "
co
'"
~ ~co i8 .........
~
Il!-..
,!l,$

-... 1Ji ......


",,$ ,!l,$
RESSORT JUDICIAIRE
8'" ...
_0>
... 8 ...
... :s=C")
8~ ...
:li' ...
_~8'"
'" ... _ ...
8'" ... '2~~
31:' ... ~
b'"
.~ 0>
b ... -"" b"" b'" Ji ""
&i~ &i~ 08
- -1- -
ë. ë. ë.
- -ë. ë. ë.
- fi

,,.
Casablanca :
Casablanca ........................ /

,.
1 2.520 1.828 9.616
2G 17 Hg ::1 6 33
.
1

Mazagan ....................•..... \ 1
1 135 139 495
.
1
1

Rabat :
Rabat ........................... "(1
Port-Lyautey ...................... \
7 11 1 42 1
9 9 34 ,
1
\
2.301
413
2.322
501
8.909 /
1.787
Oujda ................................... 9 6 ;M li 1
"
1.273 1.244 5.509
Marrakech :
M.ITaloch ........................ l 1
1
1
i
\ 469 475 1.M2

r
Safi ................................. 8 4 26 Il » 9 lO2 118 (64.
Mogador ........................... 86 25 341

Ft,~........................... )
\ 738
714
694

2.890
. Meknès ............................ 11 6 32 8 4 26 749 2.847
Taza ..•..•........................ ) ? 173 164 706

/--;-
_ _ 1_ _ _ _ _ _ ' _ _'

Totaux ................ 44/2221 20 1 20 ~I 8.924 8.259 SQ.416

(1) Lee cbilfrea repr6lentent lea faillItes et liquidations Judiciaires déclarées dam le l'eISOrt du tribunal de premUlre instance.
(.) Lee chitrrea représentent lea protêts faits dans le ressert du tribunal de paix.

• •
350 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

TABLEAU COMPARATIF DES OPÉRATIONS DE GARANTIE PENDANT LE 2" TRIMESTRE 1934.


--

Nombre
PLATINE
........ ------------/
Nombre
OR

-
Nombre
ARGENT
_ ..

OBSERV ATIONS
d'objetA d'objets d'objets
présentés Poids présentés Poids Poids
présentés
au contrôle au contrôle au contrôle

Valeur des objets importéS


(pierres précieuses comprises)
A. - IMPORTATION
k. k. k. Fr.
Casablanca ........... 72 0,299 2.533 10,467 4.985 1
!
159,185 769.580
Fès ................ -; •. 5 0,022 1

1
263
.
2,095 5.460 1
12,460 322.310

Totaux ...... 77 0,321 1 2.796 12,562 10.445 1 171,645 1.091.890

B. - ADMISSION TEMPORAIRE
k. k. k.
Casablanca .•......•... 50 0,200 2.400 8,767 147 22,210
Fès ............•....• 54 0,218 1.395 6,979 257 2,340

Totaux ...... 104 0,418 3.795 15,746 404 24,550

C. - FABRICATlON LOCALE
Casablanca ............ 479 0,770 8.537 27,388 11.639 238,047
Fès .................. 4 0,017 9.423 47,118 18.673 597,720
Marrakech • • • • • • • • • • o. )) » 1.623 11,956 29.270 468,700

Totaux ...... 483 1 0,787 19.583 86,462 59.582 1.304,467

AUTOMOBILES IMMATRICULÉES LISTE DES VÉmCULES AUTOMOBILES


sur tout le territoire du Maroc à la date du immatriculés pendant le deuxième trimestre 1934.
30 juin 1934 (1) (Classées par marques)
._'- .. .. ~

.
---~

rn rn
~ rn rn r.l r.l rn r.l
< 13 " ~b ,.;l

~
::> ::Il il!;

~
il!;

~ ê~~
::> 01 rn 0
CENTRES o .. ~ ~- 8 ORIGINE ii:! !il
!il"
~ .
< ::> 8fo< ::> <
e ~ .s

- - - - -
<;.) < 0
::Il a. 0
E-<
<;.) ti::Il
-
Rabat ................ g.o.. ~.880 1.676 l.og4 10.630 Marques fran~s .. 449 51 38
Casahlanca ..... ....
~,~~ 18.,3, 13.043 5.065 •• lg5 .0.303
- américaines. 614 144 »
Mazagan ..............
Marrakech ............
••306
4,4.3
1.430
•.811
503
8,5
166
514
•. lg8
4.140
- anglaises .. 7 » 22

Fès .................. 4.8g6 3.330 1.140 363 4.833 - allemandes. 7 5 1

Meknès .............. 4,480 ••g56 8g8 .83 4.13, - belges ..... 2 1 11


Oujda ................ 3.,gg •.•84 83. 360 3.485 - italiennes .. 18 » »
--- - --- - - --- - suédoises ... , , 1 7 »
4,.663 33.,.3
-._-~....
Il.01g
- 4.g84
-
4g.,.6
- suisse ...... )) » 1
4g.,.6 -
TOTAL ..••.• 1.098 208 73
(1) Le nombre <le véhicules en circulation d.ns chaque catégorie
est égal 11 70 % environ des chiffres cl·dessus .

•_f"
BULLETIN :ECONOMIQUE DU MAROC 351

C. LES ÉCHANCES EXTÉRIEURS


RELEVË
des produits originaires et provenant de la zone
française de l'Empire chérifien expédiés en
franchise en France et en Algérie sous le
régime des décrets des 28 décembre 1926, 16,
30 mai et 23 novembre 1933.
(du 1er juin 1933 au 31 mai 193~)

0:1 .......... _.......g;


~
~
C>
t:].
O. ,,_ < 1:: -;
E-< SJ El
PRODUITS Unités
~"''''â 0 ......
U"
'tl
...... E-< :l
'tl
"'" Fruits et graines
.rI nimauz vivants Fruits de table ou autres, Irais
500 12 non lorcés :
Chevaux . ... ..... .. . .. . .. ..... Têtes
Chevaux destinés Il la boucherie. » 4.000 1.821 Amandes .. » 500 142
Mulets et mules » 200 9 Bananes . » 300
Anes et ânesses . .. .. . » 250 Carrobes, caroubes ou carou-
Bestiaux de l'espèce bovine » 30.000 643 ~es ..•......•....••..•.••• 30.000 1.961
Bestiaux de l'espèce ovine » 350.000 113.006 Cltrons . 500 63
Bestiaux de l'espèce caprine .. » 10000 2.501 Oranges (douees ou amères),
Bestiaux de l'espèce porcine .. 01· 34.000 34.000 cédrats et leurs variétés non
Volailles vivantes .... :........ » 1.250 524 dénommées . » . (1) 27.000 11.158
Mandarines et chinois •••• » 8.000 1.335
Produits Figues . » 500 10
et dépouilles d'animau:>: Pêches, prunes, brugllons et
abricots .. » 500 73
Viandes fralches, viandes réfrl·
Raisins de table ordinaires. » 1.000 '33
gérées et viandes congelées :
A. - De porc . 5.000 (1) 5.000 Dattes propres à la consom·
10.000 731 matlon . 4.000 240
Il. - De mouton ..
Viandes salées ou en saumure, Non dénommés cl-dessus y corn·
Il l'état cru, non préparées. 3.000 581 pris les figues de cactus, les
Viandes préparées de porc 800 (2) 103 prunelles et les baies de myr-
Charcuterie fabriquée, non com- tille et d'airelle Il l'exclusion
pris los pâtés de foie ...•.. 2.000 425 des raisins de vendange et
Volailles mortes (non préparées). 250 18 m0l1ts de vendange ••..•••. 200 200
Conserves de ylandes . 2.000 34
Iloyaux .. 3.000 329 Fl'Uits de table ou autres secs
Laines en masse, teintes, laines ou tapés:
peignées et laines cardées .. » 500 140 Amandes et noisettes en r0-
Crins préparés ou frisés .•••.. » 50 13 ques .. 700 155
Graisses animales autres que de Amandes et noisettes sans
poisson : coques ••...•.•.••.•..••••. » 24.000 8.536
A. - Su.lls ~
Figues propres Il la consom-
Il. - Samdoux .. 1.000 148 mation .. » 300 »
C. - Huiles de saindoux •. . Noix en coques .. » 1.800 308
Cire .. 3.000 605 Noix sans coques . » 200
Œuls de volailles, d'oiseaux et Prunes, pruneaux, pêches et
de gibier . 65.000 60.391 abrtcots .. 1.000
Miel naturel pur . 100 46 Fruits de table ou autres, con-
fits ou conservés .. 3.000 681
nrhes Graines à ensemencer autres. que
Poissons d'eau douce, frais, de de Oeurs de luzerne, de mi-
mer, frais ou conser:vés à nette, de ray-gras, de IrèOe
l'état frais par un procédé et de betterave y comprl~ le
frigorifique .. 5.000 5.000 fenugrec ...•••.•..•••••.•••• 60.000 2.590
Poissons 'secs, salés ou Cumés, Fruits et graines olœglneux
poissons conserv6s au J).aturcl, (\"Oir in line) , .
marinés ou autrement pr~pa·
rés, autres produits de pêche. 50.000 50.000 Denrées coloniales
de ronsommatlon
Farineu.z alimentaires 200 2
Confiserie au sucre ••...•....
Blé tendre .. 1.650.000 1.649.954 Confitures, gelées, marmelades,
!lié dU&" . 150.000 149.904 compotes, purées de fruits· et
A.volne 'ell grains .. 260.000 139.9" produits analogues contenant
Orge en grains .. 2.600.000 1.211.'69 du lucre (cr!stalIIsable ou
Maïs en grains . 500.000 471.762 non) ou du miel . 500
Lég~ secs' en grains et leurs Cultes de fruits, pulpes de
farines: fruits en boites de plus de
Fèves et léverolles ...•....• » 235.000 129.952 4 kilos net l'une, ralslllé et
Pois pointus ..•............ » 20.000 17.510 produits analogues sans sucre
Haricots .. » 5.000 167 (crlstalllsable ou non) ni miel. 10.000 5
Lentilles .. » 50.000 99
Pois ronds . » 60.000 33.341 Hlliles el suu végéloll:>:
IIulles fixes pures :
D'olives
D'argon
.
..
..
»
60.000
1.000
,
3
(1) Dont 3.383 quintaux exportés sous forme de porcs vivants (par
autorisation spéciale).
(2) Dont 100 quintaux exportés seus forme de porcs vivants (par
autorisation spéciale). (1) Dont 10.000 quintaux au maximum Il destination de l'Mgérle.
352 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
.. .. .-._~

--
_'"'" ......'"co 1 ...
...
,..co ~ .-;::i~....-;;
" .5 ,,-
1 ~
PRODUITS Unités PRODUITS Unités f;I;J ,..0
< :il El
u'- '" El'"
1

l':: " i ,.. ....


'"'" '"
....• .... ""
1----------1-1---- '"
1

1
"'"
/lill/es et SIle! vigitall>: (suite) Peau>: et pelleteries ouvries
Huiles volatiles ou essences : Peaux seulement tannées à l'ai·
i
1

A. - De nours .......•.... Qx. 300 ~1 do d'un tannage végétal, de !

B. - Autres . 300 6 chèvres, de chevreaux ou


d'agneaux ................... Qx. 350 178
Espices midicinales Peaux chaOlOisées ou parchemi-
nées, teintes. ou non, peaux
Herbes, fleurs et leullles, nenrSl préparées corroyées dites « fi-
de rose de Provins, mt.~nthe
mondéo, mentbe bouquet .. 2.000
laU »
Ilaboucbes
......................
.................... ·· 500
3.500
408
39
Horbes, fleurs et feuilles autres:
rose et pyrlltbre .
Maroquinerlo ..................
Valises, Bacs Il mains, sacs de
voyage, étuis ................
·• GOO

100
~6e

23
Bois Pelloterles préparées ou on mol'· ..
Bois commUDS, ronds, brut.s,
non équarris .. 1.000 146
ceaus. cousus ................
Ollt'rages en mitau>:
· 20 2

Perchos, étançons et échalas


Ouvrages dorés ou argentés par
bruts de plus de lm 10 de
longueur et de circonlérence
divers procédés .............
O~jets d'art ou d'ornement en · 10 3
atteignant au maximum GO
centimètres au gros bout .••. • 1.500 70
cuivre ou en bronze ........ :
Articles de lampisterie ou de 1 ·. 600 419

Llègo brut, râpé ou en planches:


Liège de reproduction ...•
,Liège mâle et déchets ••....
• GO.OOO
~O.OOO
28.359
19.236
lerblanterle .................
Autres objets non dénommés,
en cuivre pur ou allié de zi ne 1
· 100 7

Charbon de bois ot de chène·


vottes . • 3.000 3.000
ou d'étainM~~~~~"""".... 1
· 300 2

Teintures et tanins
MM"" ...... "'M .... _-~
hé : Sièges ................
1
Ecorccll à tan moulues ou naD. •
·
1
5.000 5.000
Meubles autres qu'en bols cour- 200
1

74
Prodllits et dichets dive" hé autres que sièges, pièces
et parties isolées ............
Légumes IraIs . 135.000 10G.~85
Cadros en bols de toutes dimen-
Légumes salés, confits, léll'umos sions ....................... 20 1
conservés on bottes ou en ré·
ciplents hermétiquement clos Ouvrages de sparterie
ou ell rôts et légumos dessé· et de vannerie
ehés . 15.000 9.957 Tapis et nattes d'alfa et de jone.
Vannerie en végétaux bruts, al'·
• 8.000 H88
Poteries, verres et cristatlZ
t1c1es de vannerie grossière
Autres poteries en terre corn· en osier seulement pelé ; van·
mune, vernissées, émaillées, nerle en rubans de bols, van-
ou non ••.•.........•..••.. • 1.200 20~ nerie fine d'osier, de paille
ou d'autres fihres avec ou
Tissus
sans mélange de fils de divers
Tapis rovêiwl par l'Etat chéri-
fien d'une estampille garan·
to:dlles ......................
Cordages do sparte, de tilleul et · 550 20
tissant qu'Ils n'ont été tissés
qu'avec des laines soumises Il
des colorants de grand teInt. Mq. 30.000 30.000
de jonc ....................
Ouvrages · 100 99

Etorres de laine pure pour ameu· en matières diverses


bloment Qx. 100 32 Tabletterie d'Ivoire, de nacre,
Tissus de ialne pure poUl' habil·
lement, draperie et autres •.
Couvertures de laine tissées ••


100
20
97
20
d'écaille, d'ambre et d'am·
broïde : autre objets ........ . 50 1

Graines et tmits oléagineu>:


Tissus <le laine mélangée ...... " .\ 100 7~ Lill ........................... • 10U.000 10.103
Vêtements, pièces de lIngerie ot
autres accessoires du vlltement
en tissu ou broderie conlec-
Ricin
Sésame
Olhes
..........................
........................
..........................
·


SO.OOO
5.000
5.000
992

1.151
3
tionnés en tout ou parUe .... • 1.000 82 Autres ........................ • 10.000 73

.. '
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 353

LE COMMERCE DES BEURRES AU MAROC. rents s'attaquaient au marché. Car c'est cette
même année que les maisons métropolitaines
perdaient, malgré le développement de leur
Bien que la consommation du beurre d'im- chiffre d'affaires, leur exclusivité jusqu'alors
Portation ait été en premier lieu presque stricte- presque complète ; en effet, l'Argentine com-
ment limitée à la production européenne, cette mençait à livrer pour 637.000 francs de beurres,
denrée trouvait au Maroc un débouché très inté- vendus au détail de 14 à 18 francs le kilo, alors
ressant. que les beurres français valaient de 22 à 26 francs
, La France fut pendant de longues années le kilo.
1unique fournisseur. C'est la région des Cha- Les maisons françaises comme le public
~ntes qui envoyait le plus gros contingent, soit marocain d'ailleurs crurent à des ventes occa·
~ beurres de table, vendus par petits paquets sionnelles et purement déficitaires d'un pays 011
d un quart, soit de beurres de cuisine, livrés en la crise venait d'éclater de façon aiguë. L'im-
moUes ou en seau.
pression était que cette concurrence ne durerait
Le tableau ci-après fournit une preuve indis- pas ; que l'été, les transports seraient rendus
C,utable de l'imponance des ventes françaises dans impossibles. Mais en 1931, les livraisons de
e Maroc. l'Argentine se poursuivent avec une intensité
-- IMPORTATIONS TOTALES/
de beurre au Maroc PART DE LA FRANCE
accrue. Les blocs, d'un volume un peu supérieur
à celui d'une tine de biscuits, arrivaient régu-
lièrement par bateaux spéciaux, munis de cales
A..~NtE8 ~ -~.
- frigorifiques, soit directement sur Casablanca,
Milliers Milliers soit après transbordement à Bordeaux. Les prix
-
Quintaux Quintaux
de francs de francs se maintenaient au taux de 14 à :r8 francs le
kilo et ces beurres éliminèrent rapidement les
1921 •••••• 1.209 1.795 1.104 1.704 beurres de cuisine français.
1922 ...... 1.701 1.828 l.483 1.632
1923 ...... 1.535 1.801
~924 ...... 1.572 2.150
1.520 1.784 En 1931, la France ne livrait plus que 3.863
1.566 2.U2
1925 ...... 2.258 3.326 2.235 3.312 quintaux valant :).210.000 francs sur une con-
926 ...... 2.419 4.517 U09 4.510 sommation totale de 7.232 quintaux valant
~927 ...... 2.826 5.170 2.819 5.158 R.824.000 francs. L'Argentine a elle seule ven-
928 ...... 3.845 i 6.209 1 3.808 6.172
i dait désormais presque autant en tonnage que
la France, puisqu'elle avait placé 3.148·tonnes
Pendant ces huit années (1921 à 1928), la pro- valant 3. :lOO.OOO francs.
~e8sion de la consommation fut constante, elle
8 expliquait par l'augmentation continue de la Le beurre de cuisine était ainsi éliminé du
rOpUlation européenne qui, dès 1925, dépassait marché marocain, mais nous tenons encore le
e chiffre de 100.000 habitants et vers fin 1928 marché du beurre de table.
atteignait presque 150.000. Les prix réels variè-
l'~nt relativement peu pendant cette· même pé-
Le public habitué aux marques fines, répu-
gnait li acheter du beurre argentin quijaOurtant
~lode, ils furent surtout fonction du mouvement
pouvait être consommé comme beurre de taMe;
Ufranc. D'une moyenne de 16 à 18 francs le kilo
Mais un hiver rigoureux en France entratna une
au détail, de 1921 à 1923, ils passèrent à 22 et
hausse saisonnière qui fit passer, au Maroc, le
24 francs en 1924 (date de la première chute du
prix: de détail du paquet de 125 grammes de
franc) pour s'élever progressivement ensuite à
:~ fI'. 73 à 4 fr. 50, au moment précis où l'Argen-
20 - 27 francs en 1925 ; 24-30 en 1926 ; 30-36
tine, fournissant un riouvet effort, ajustait ses
en 1927, 1928 et 1929. prix aux environs de 12 et 14 francs le kilo. Une
L'année 1929 est le point de départ d'une politique de compeuifttion bien comprise eut
l~emière tentative de concurrence étrangère. dicté aux fabricants de beurre une désolidarisa-
Amérique fournit pour 558.000 francs de tion des cours du Maroc d'avec ceux de la métro-
~eurre et les Pays-Bas pour 42.000 francs, mais pole, mais ayant une demande intéresssante en
es exportateurs français Jl'avaient nulle raison France à l'époque, ils négligèrent les avis que
aP~arente de s'inquiétel' a,e cette concurrence, leur firent parvenir les services officiels.
PUlstIu'ils .livraient 3.848 quintaux, valant
6h~85.000:francs, en progression même sur les Les ménagères les plus convaincues de la
c lffres préCédents. supériorité des marques françaises, qui répu-
gnaient d'abord à consommer du beurre argen.
L'année 1930 marqua l'apogée des ventes tin, se laissèrent gagner par la trop grande dif-
françaises, 5.640 quintaux,. valant 7.729.000 férence des prix, surtout à un moment où les
rancs, furent placés et dans la satisfaction de budgets familiaux commençaient à être touchés
Il. progression ininterrompue depuis 192 l, le8 par la crise ; elles firent des essais et constatè-
~aisons françaises ne se rendirent peut-être pas rent que malgré tout leurs appréhensions avaient
,le? compte que leur avance ll'était plus comme été exagérées, que la différence de qualité entre
radIS, en raison directe de l'augmentation de les deux beurres n'était pas si considérable. Aussi
: p.opulation européenne, de 140.000 à 150.000 quand, quelq'!es semaines plus tard, les prix du
ahltants, à cette époque, et que des concur- beurre frança.s se mirent à baisser et à r~Yenir
"

'-1

t:, ;;.~,r~ ..
. J.
354 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

même au taux d'avant la hausse de 3 fr. 50 les LE MOUVEMENT COMMERCIAL


1:.16 grammes, il était trop tard, la plus grande
DU MAROC EN 1933 (1)
partie de la clientèle restait fidèle au beurre
argentin. D'ailleurs, le débit de ces fins français,
qui jusqu'alors avait été très suivi, se ralentit En J 933, le Maroc a subi l'influence de la dépre8'
chcz les détaillants, ct la fra1cheur du produit sion (\conomique mondiale tout en manifestant un eff~rt
d'adaptation à la situation nouvelle qui lui est faIte
Cil souffrit. Ce fut le coup de grâce.
après rie nombreuses années de prospérité et d'investisse-
ment de capitaux étrangers. .
Depuis, les importations ne firent que croî-
tre, mais elles furent presque exclusivement Pays de « porte ouverte» en matière d'importatio,ns,
mais partiellement rattaché à l 'économie protectionlllS~
d'origine étrangère, les Argentins ayant à lutter métropolitaine en matière d'exportation, le Maroc a d,u.
désormais contre les H.usses et les Danois. La faire face, en 1933, à une déflation très sensible qui na
chute des prix entraînés par cette lutte permit pas été sans créer certains troubles, tout en annonçant
l'élargissement du marché, le beurre se substi- un meilleur aménagement de ses échanges"
tuait désormais aux graisses et même à certaines . Le commerce total s'est élevé, en valeur, à 2.132
hons de francs et, en poids, à 2,731.000 tonnes, marquaea
mil;
huiles. Non seulement, les 200.000 Européens en ainsi, sur l'année précédente, une diminution de 3;)<1
consommaient, mais les bas prix réussirent à millions de francs et de 40.000 tonnes. La réduction ~n
intéresser la population indigène. valeur atteint ,3 %, proportion analogue à celle enreg18"
trée de 1931 à '932.
Les statistiques les plus récentes traduisent A ux importations. - 1.007. ouo tonnes et 1.532 mil;
cette extension rapide du marché : lions de francs - la régression, en volume, attein
n8.000 tonnes, soit 10 %' D'une année à l'autre, la
1932. -,- Importation totale de beurre : valeur a baissé de 14 %. Cependant le prix moyen de
la tonne importée n'a baissé que de 4 %. Cette moyen~:'
11.190 quintaux valant 9.614.000 francs elle-même, ne reproduit pas exactement la physiono upe
Argentine 8.561 qx valant 6.437.000 fr. du marché d'importation et il est nécessaire de compa~
les prix d'importation par grandes catégories de produltJ..
France 1.763 2.369.000 De 1932 à 1933, le prix de la tonne de matières animale8 '
Danemark 478 496.000 laits, beurres, fromages, conserves, etc., est passé de
6.340 francs à 4.670 francs accusant une diminution de
1933. - Importation totale 26 % ; la tonne de matières végétales: pommes de terrei
sucre, thé, huiles, vins, etc., revient de 1.521 francS ,
18.689 quintaux valant 9.20.'3.000 francs 1.278 francs, soit ,6 % de baisse ; réduction analo~e
Argentine 8.344 qx valant 3.748.000 fr. de la valeur relative des fabrications, 6.046 francs. la .
tonn~ en 1932 et 5.120 francs en Ig33, soit une ré~uctJon,
Russie 4.394 2.508.000 de ra %' Par contre, la section des matières mméral ee
France 982 1.293.000 qui représente la moitié, en volume, des importatiOl?'
Danemark 800 540.000 accuse une hausse de valeur relative de 8 %, le prl~.
rie la tonne passant de 387 à 418 francs. Ces variatlOnS
Le pn~mier trimestre de l'année 1934 enfin de prix sont dues en grande partie à la hausse enregis-
marque l'écrasement définitif des marques fran- trée sur les pétroles, les essences et les fers de construO' .
tiOIl. La déflation accentuée constatée sur les produits de
çaises de beurre puisque les résultats furent les l 'agricult~re et de l'élevage, n'a pu que se répercl!tet'
suivants : sur les prIX des marchandises de production marocaIne.
Elle a créé un malaise sensible et a entraîné un mou~~'
France . 14I qx valant 198.000 fr. ment d'opinion en faveur de la défense du marché l~
Danemark . 29 3 174.000 contre les importations étrangères,
Russie . 1.625 59 1 .000 Si nous examinons, dans ses grands traits, le coltl'
Argentin!' . 4.397 1.590.000 mercI' d'importation nous consta terons que la diminU'
tion des entrées a Porté notamment sur les matéria1J$
nécessaires à l'équipement économique. Par suite de
Au moment où, en France, se pose la ques- l'achèvement de la ligne Fès-Oujda, il a été importé seu'
tion de l'écoulement des produits agricoles, nous lement 9.866 tonnes de rails contre 29.417 tonnes en
avons pensé qu'il était indiqué d'attirer l'atten- Ig32. tes entrées de ciment s'élèvent Il 102.000 ton nee ,
tion des intéressés sur la' nécessité de faire un contre 148.000 tonnes l'année précédente. La productiOn
locale de ciment, de son côté, maintenait péniblement sa
effort pour reconquérir le marché marocain des fabrication qui s'est élevée à 201.000 tonnes, con\!,
beurres. Il serait souhaitable de voir les organis- 220.000 en Ig32. Le mouvement de la construction subit,
mes qualifiés, chambres syndicales ou autres, l'? effet,. un ralentissement marqué. En Ig33, dans lee,
VIlles érIgées en municipalités, il a été édifié 4.732 loge-
étudier sérieusement la situation et imposer à ments représentant une valeur de 257 millions de fran(llo ,
leurs adhérents une politique bien comprise de L'année précédente on' avait enregistré la constructlotl
vente sur les marchés extérieurs. rie 5.60g logements' valant 356 millions. Les restrictiO~j
aJlPo~tées dans l'immigration, avec le juste souci :
P. V. rédUlre le chÔmage, contrarient l'accroissement de .. ,
population européenne et agissent dans le sens d'un',
diminution des demandes d'appartements.
Au titre du ralentissement de l'activité éeonomiqu; .
nous not~rons également les entrées moins importaIl;
de mach mes et tracteurs agricoles, de pétroles et der.
senc!3~' En sens contraire, il y a lieu de remarquer
stabIhté des importations de houille et briquettes. SJl
'g33, la société « ~nergie électrique du Maroc » a
duit IOg.501.000 kilowatts, - 58.621.000 kw.h. d'origil1
Pro;
(1) (Extrait du rapport de M. Coursier, chef du service du COsf>
morce, sur la navigation et le mouvement commercial du Maroc en 19 •
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 355

hYdraulique et 50.879 kw.h. d'origine thermique. L'année On note surtout l'élimination des anciens fournis-
précédente, ces quantités, reprises par origine, étaient seurs au profit du Japon, nouveau venu sur le marché.
r~SpectiYement 50.272.000 kw.h. et 48.058.000 kw.h. Les tissus de soie art ificielle jouissent d'une grande
Ainsi se dessine la période productive où les efforts de vogue et leur importation est en forte augmentation. En
lllise en valeur du Maroc donneront des résultats béné- '933, nous enregistrons l'entrée de 16.470 quintaux
ficiaires. valant 31 millions de francs. Ici encore, les qualités ordi-
Signalons dans cet ordre d'idées les proll"rès réalisés naires progressent au détriment des tissus de choix, les
Par la viticulture marocaine qui tend à éliminer les anciens fournisseurs se laissant distancer par le Japon.
apports de vins étrangers. Les importations de vins ordi- # Nous reviendrons plus loin sur les conséquences de
haires en futailles ne représentent plus, en 1933, que cet état de choses. Pour l'instant, nous noterons seule-
7O.26H hectolitres contre 238.290 hectos cn 1931. ment que si l'introduction sur le marché de marchan-
Le commerce des automobiles a été actif et en nette dises à bas prix a pu aider l'acheteur indigène à supporter
l'eprise sur l'année dernière. En 1933, il est entré 3.813 la délJrédation de son pouvoir d'achat, il n'en est pas
VoitUres de tourisme contre 3.137 l'année précédente. moins résulté des inconvénients tels que la dévalorisation
~s valeurs relatives ~ont en baisse. Il a été également des stocks du commerce, le chômage dans des industries
llnporté 150 camions contre 139 l'année précédente. Si locales, un déséquilibre plus accentué des relations com-
nous ajoutons à ces chiffres les importations de cars merdales du Maroc avec l'étranger et partant une plus
de transport en commun, nous arrivons, pour 1933, à grande difficulté à trouver des débouchés extérieurs à la
Un total de 3.99 2 voitures automobiles carrcssées valant production agricole et minière du Protectorat, à un mo-
64.561.000 francs, contre 3.298 voitures et 60.818.000 ment 011 cette question revêt une importance primor-
francs en 19 32 .. diale.
Si nous examinons la situation du marché indigène, AliX exportations. - 1.725.000 tonnes et 600 millions
nous assistons à une évolution marquée dans plusieurs de francs, - on remarque, par rapport à l'année pré-
taYons du commerce d'importation. La diminuticn du cédente, une augmentation de 78.000 tonnes, soit 4 %,
PoUvoir d'achat de la masse agricole touchée par la et une baisse de valeur de 85 millions de francs, soit
lllé.vente de ses produits, et aussi des no~bre,ux ouvriers I~ %'
qUI ont vu leurs salaires réduits quand Ils n ont pas été Le prix moyen de la tonne exportée ressort à 348
touchés par le chômage, a incité le client à se détourIl:er francs contre 416 francs en 1932, accusant une diminu-
des marchandises chères et à se rabattre sur les prodUits tion moyenne de 17 %. D'une année à l'autre, le prix
de qualité médiocre. moyen de la tonne de matières animales revient de 4.074
Les importatic,ns se sont maintenues gé~éraler.nent francs à 3.610 francs, soit une baisse de I I % ; la dimi·
en volume, mais les valeurs ont fortement baissé. Citons nution est plus sensible dans la section des matières
quelques chiffres : végétales où elle atteint 24 %, le prix moyen de la tonne
passant de 762 francs à 5110 francs. En ce qui concerne les
ft fi est entré Ih.859 quintaux de thé, valant 72.865.000 matières minérales, la dévalorisation a été moins accen-
ancs contre 81.412 quintaux et 91.616.000 francs en tuée, soit 10 %' Les fabrications accusent une hausse du
, 1932.
prix mO~'en de la tonne de 25 %. Mais cette indication
Le sucre accuse également une notable baisse de est faussée par suite de modifications intervenues dans
~leur : 121. 50 9 tonnes de raffiné valant 135.104.000 la nature des produits exportés. En effet, la proportion
"lIncs contre 131.97 1 tonnes et 171.280.000 francs en des superphosphates exportés est inférieure d'une année
'932. . à l'autre. Au contraire, est plus élevée celle des autres
En ce qui concerne les huiles, on note une évolution articles fabriqués dont la valeur à la tonne est supé-
à l:avantage de l'huile d'olive, très prisée de l'indigè~e rieure.
'lU, la préfère aux huiles de Il"raine dès que les prrx Lors du rapide examen des principaux produits d'ex-
deviennent abordables. En 1933, sur une importaticn pcrtation nous constaterons d'abOid une sérieuse amélio-
~otale de 104.674 quintaux d'huiles comesti~les, on relè~e ration de la section des matières animales qui avait
d~ 345 quintaux d'huile d'olive, 21.768 qumtaux d'hUile connu des années de régression persistante. En 1933
~rachide, 16.500 quintaux d 'huile de soya et 34.061 cette section a vu le tonnage et la valeur des exporta:
qUintaux d 'huile de lin. tions se relever sensiblement : 31.292 tonnes et 112.970
miIle francs contre 24.434 tonnes et 99.544.000 francs en
Pour les savons on observe une augmentation de
tonnage et une forte baisse de prix (60.504 quintaux et '9 32 .
&:57.000 francs contre 50.207 quintaux et 10.528.000 Si l'exportation des bovins devient de plus en plus
ncs en 1932). restreinte, représentant 832.000 francs, les ventes de
porcins et d'ovins progressent en nombre et en valeur.
h Des importations massives de chaussures en caou!- Il a été expédié, à destination de la France, 44.804 por-
C GUc, à très bas prix, ont inquiété fortement les fabrl-
cins valant 12.462.000 francs, correspondant à une aug-
~nts indigènes de babouches. Il est entré, en 1933 ,
.nt~tation de 7.339 têtes et de 3.927.000 francs. Egale-
S7 .000 kilos de ces chaussur~s valant ~.512.ooo fr~ncs. '. MI'!Rt à destination de la France et de l'Algérie le Maroc
0
lins doute, ces articles ne s adressent-ils pas touJours e1kporté 99· 141 ovins, valant 7.784.000 franc;. L'année
aux clients des fabricants locaux ; ce mouvement corn- adernière, il avait été vendu seulement 80.089 têtes valant
ltI~rcial toutefois semble indiquer que l'artisanat maro- 6.785.000 francs.
~In sc· trouvera contraint d'adapter sa fabrication à des
Cesoins et à des goûts nouveaux de la clientèle indigène. Grâce à la meilleure tenue des cours et aussi à la
. Pendant il y a lieu de ne pas perdre de vue la néces- réduction des droits intérieurs de porte et de marchés
Sité de n '~pporter aucune perturbation brutale dans le les ventes de laines et peaux accusent une amélioratior;
stat';'t économique traditionnel du pay,s. Des mesures notable. En 1933, il a été exporté 25.407 quintaux de
~ralent nécessaires dans le cas où des Importateurs ne peaux, valant 6.103.000 francs contre 18.292 quintaux et
~ndraient pas compte de la situation de l'industrie indi- 4.264.000 francs en 1932.
f ne et par leur concurrence aveugle risqueraient de
roubler l'ordre public. Le commerce des œufs de volailles a été marqué par
une augmentation des quantités qui n'a pas été suffi- .
d La situation du commerce des cotonnades appelle sante pour annuler la baisse des cours.
s~s observations analogues, réserve faite toutefois qu'il
c~git, dans ce cas, d'une question extérieure et ne tou- _ Les produits de la pêche ont donné lieu à un com-
ant qu'indirectement à l'intérêt indigène. m'tce très actif et en nette progression. Il a été expOrté
sur Franc~ et Algérie en presque totalité, 56.000 quin-
d .Les tonnages sont en lég~re réduction: Les entrées taux de pC;llssons conservés valant 26.391.000 francs oontre
d~ tIssus de coton blanchis, temts, moussehnes et grena- 37~49 qumtaux ~t 17·125.~00 francs l'année précédente.
,Ines se sont élevées à 93.426 quintaux en 1933, contre Les ventes de poissons fraiS de mer et de poissons tJeCS
.~9.347 quintaux en 1932. Les valeurs sont en baisse salés ou fumés ont représenté, en 1933 , une valeur de
..,nsible. 3.800.000 francs.

.'
"
BU LLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

Avre les mat ières végétales, nous abordons le meil- de régression: 6.513 tonnes en 1933 contre 7.727 tonnes
Il'ur ("I{'lu('ul de la production marocaine. Le volume des l'II1932 et 9.849 tonnes en 1931.
exporta 1ions ('st ('n augmenta 1iün, Ina is leur valeur glo- Les n'Iltes des articles de fahrication indigène,
hale est en diminution par suitl' de la haiss(' des cours tapb, babouches, maroquinerie, se sont maintenu~
qui il pa 1'1 icul ii,rement nl'feelé }e co III pnl·timen t des céréa- dans de hOllnes (·clulitiolls. Notons des sorties de tapIS
)('s. Cel 1(' s('ct ion comprend, ('n 1\)33, li02.000 tonnes et de laine pour :1.1'76.000 francs, de babouches poUf
:{49 millions de francs. contre 580.000 tonnes ct 442 mil- 2.:W5.ool) frallcs, de maroquinerie pour 2.440.000 francS.
1ions de francs l'annpe précédente. Celi(' industrie d'art indigène a pu être .menac~
Les ventes de hlé ont porté sur des quantités jamais pal' des importations d'articles étrangers grosslèrem en
alldntes jusqu';1 ce jour, soit 2.'7I.1t110 quintaux, d'une imihls. L'administration veille il protéger le caraclèf~
valeur de d:1.357.000 francs. La déflation des cours s'est original de la prod uel ion locale et des mesures seron
pGursuivie. La moyenne du prix du quinta~ de blé en prises <'t bref délai pour éviter la l'mude portant sUf
Ig:n ressort il un peu plus de 65 francs le qumtal contre l'origine des produits.
110 francs l'li 1932. Il Y a lieu de noter que plus de
380.000 quintaux de blés ont été exportés sur l'étranger
pal' suite de l'insuffisancc du contingent d'entrée en LA PÉNÉTRATION
franchise en France et en Algérie. Malgré l'octroi d'une
prime de 27 francs par quintal, la moyenne des cours COMMERCIALE JAPONAISE AU MAROC.
a (Ité sensihlement nhaissée.
l'OUI' l'orge et le mnïs, la France devient il peu près Ses prelll iers débuts datent de 1928. Le rapon n'OC'
)'uuique acheteur. Il a été exporté, en 1933, 1.515.000 cupait alors encore que la JOe place parmi les paYs
quintaux d'orge valant 61.754.000 francs et 481.273 quin- Il!l-portateurs dans "Empire chérifien, il s'assure la
laux de maïs valant 29.887.000 francs. D'une année il lie place en 1933 et se classe en 1931, au second ranS'
)'autre, les prix de l'orge ont sensiblement diminué Chiffrées il 3.511 tonnes représentant 40 millions e
(1.944.uoo quintaux ct 91.717.000 francs en 1932) tandis francs en 1932, les entrées japonaises atteignent 6.7)8
(lue ceux du maïs sc maintenaient et 'lue les quantités tonnes rliprésentant 65 millions u8.000 francs, en 19 3 '
atteignaient plus du double. La progression s'accentue en 1934 ainsi qu'il ressort du
Les primeurs ont ccntinué il progresser en quantités tableau ci-après des importations en 1933 et pendant les
el valeur. De Ib.400 quintaux valant JO millions de francs
Cil 1932, Ics sorties de légumes frais passent à 1I7.755
quintaux, Cil 1933, pour une valeur de 14.292.000 francs.
cinq premiers mois de 1934.

19340
-
La produclioll des usilles de cOllserves de légumes se déve- 1 1933 1

loppe en mrme temps et alimente un courant croissant I-'~-'----


(l'exportation : 5.071 quintaux valant 1.284.000 francs. 'T : "illie.. 1
Milliers
Tonnes

---1----
Sigllalons, il titre d'indice et comme élément d'un onnes 1 dl' Iranc' 1 de francs
importallt commercc d'exportation, la sortie de 4.191 hec-
lolitres de vills ordinaires représentant ulle valeur de
.l'lg.ouo francs. Les superficies plantées en vignes s'élè- Janvier 4025 40.171 1.0540 9.066
vent il environ 20.000 hectares dont J 5.000 hectares sur Février 1 40402 40.128 1.002 8.201
Mars , 40040 3.889 781 6.700
le point d'entrer en pleine production. La consommation
locale ne dépassant pas 450.000 hectolitres, le !\Iaroc sera Avril
Mal............
"l' 3740
697
3.569
6.729
9408
1.036
7.622
8.775
amené il exporter plusieurs centaines de milliers d 'hec- Juin ' 820 8.041
los. Celle quantité est trop faible pour inquiéter les Jumet .....••• 1 583 6.618
autres gros producteurs de vins ordinaires et sera néan- Aotlt i 4090 40.927
moins d'un utile rapport ponr l'agriculture européenne Septembre .•••. ' 526 40.937
t'l Ull Mément intéressant pour aider il équilibrer la Octobre .•••••. 1 - 588 5.228
halance commerciale du pqys. Novembre .••• '1- 6840 6.176 l'

Décembre...... 765 6.805


L'industrie minière est restée très atteinte par la
crise. Les sorties de phosphates ont cependant progressé
en tonnage tandis que leur valeur diminuait: 1.071.000
lonnes et IIo.f,50.ooo francs en 1933, contre 1.020.000
Total .... 1 6.798 1- 65.218 1

lonnes et 126 millions en 1932. Or, en contre-partie de ces imporlations japonaises


La production des mines de plomb, de zinc et de croissantes, les exportations marocaines au Japon vont
rnangalH\se est restée très faible par suite du niveau trop sans cesse déclinant: 4 millions 391.000 francs en 193'j
lJas des COUI'S qui ne permet pas une exploitation béné· 2 millions 704.000 francs en 1933 et 958 francs penda n
ficiaire. On Ilote des sorties de II6 tonnes de minerai de les cinq premiers mois de 1934. .
molyhdèllc el de 608 tonnes de minerai de cobalt. Ci-après, principales rubriques, suivan t l'importance
en valeur des importations:
Le hassin houiller de Djerada est régulièrement mis
('n valeur. Ell 1933, il a été extrait :l7.300 tonnes d'anthra· 7"==============:'===...,.,,..,......,--,..,.--~
----------1---
cile dont 1.:)32 tonnes ont élé exportées. Dès que les amé- vALEURS (En francs) 1

lIagements de la mine et ceux des voies d'expédition DESIGNATION DES MARCHANDISES , - - - -_ _


auront été terminés, on plmt compter sur l'accroisse-
ment f'(lgulier de la production 'lui pourra atteindre 1932 1933
3oo.l)OO ton Iles dans trois ans.
Les pl'Oduits de fabrication marocaine ont pour
débouché naturel le marché lcèal. Jusqu'à présent. Colonnades, tl88uS divers, I\Is 30.753.721 57.473.2011
le Maroc fournil au commerce extérieur des semoules Chaussures en caoutchouc •...•..•.• 576.705 2.559.538
ct farines de blé dur, du crin végétal, Iles articles d'art Thé .. 7.587.4082 2.515.253
indigène, des superphosphates. Nous avons cité plus ,\mpoules et lampes électriques . 61.560 5405.259
haut les progrès enregistrés par l'industrie des con- Oimbeloterle, jouets, jeux, etc •••••• 71.695 339.347
serves. PoissoDs secs, salés, conservés . 105.4093 275.237
FaYences, porcelaines .•.....•.•••.••. 108.0240 199.747
Les minotiers ont exporté 5:l.000 quintaux de Vcrrolerle et vitrification émail ...... 27.4051 ! 197.941
semoule, :l0.777 quintaux de farines et 99.000 quintaux Ch. à air, vêtements en caoutchouc .. 10.957 183.216
de 80n. '''il Tabletteries et brosserie. . ....••••••• 20.4003 106.821
Les fabricants de crin végétal ont vu leurs expor- l'arlumerle et savons de parfumerie.. 7.246 95.801
tations augmenter en vclume et diminuer en valeur : Sparterie .. 12.161 70.540
50.514 tonnes et 26.65:l.000 francs en 1933, contre 46.:l28 Peaux et pelleteries . 6.563 640.933
Stylograpbes et crayons .....•..••.•. 45.636 57.4111
tonnes et 27.367.000 francs en 193:l. 19.t"76
Parapluies et ombrelles ..•..••.••.... 5.938
Les superphosphales, réduits au seul marché de Confilures cl gelées . 9 14.381
l'Espngne et des Canaries, poursuivent leur mouvement
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

Connue on peut le constater les cotonnades, tissus On peut estilller qu'en moyenne les produits japonais
divers, fils, etc... constituent environ 80 % des impor- de cette cat(~gorie sont de JO à 20 % moins chers que
tations du Japon. C'est dans cette branche que les l'eux de la concurrence la plus proche. Cette différence
progrès ont été les plus rapides. alleillt parfois et dépasse même 40 %.
D'abord introduits par l'intermédiaire de maisons Les foulards de Lyon en soie artificielle « bouricha n
d'Alexandrie les tissus japonais présentent des aspects valent 60 francs la douzaine au départ de l'usine,. l'article
classique : tissus de coton rayés, dénommés « doras n, japonais exactement semblable, vaut 36 francs la douzaine'
tulles et voiles, et arlicles en soie artificielle. Puis C .l.F. Casablanca.
vinrent les articles en satin de coton, dénommés « tou-
f:Is n et dont les Italiens détenaient précédemllient le Les « Lampas n, tissus lourds en soie artificielle,
('(\ntrÔle. v.dent '1 Lyon 6 francs le mètre, le ml'me article venant
Les tissus lourds de soie artificielle à grands ramages (III Japon est offert à 4 fr. 40 G.l.F.' Casablanca.
~( Lampas n, autre spécialité lyonnaise, sont également
Les chemises d'hommes, de qualité moyenne, valent
Imités par les Japonais. \0 francs la douzaine. .
Pour les articles de soie artificielle, les importations
'lu Japon ont passé de, 9.671.000 francs en 1932 à \u kilogramme la lingerie française cousue vaut en
T~.625.000 francs en 1933. , moyenne 35 francs ; la lingerie japonaise ,4 francs
seulement.
Mais c'est dans le domaine des cotonnades blanchies
(white shirting) que les progrès du Japon sont les plus ~o ,\rlides de qualité inférieure :
rapides. En 1932 les apports de l'Angleterre atteignaient Les arlicles japonais de cette catégorie sont entière-
la valeur de 64.887.000 francs et ceux du Japon 4,975.000 ment différents de ceux que pn\sentent les autres four.
francs sur une importation totale de 84.000.000 ; en 1933 nisseurs, allssi toute comparaison (le prix est-elle im-
Je Japon passe à 30.000.000 et pour le premier trimestre possible.
de 1934, nous trouvons 9 millions au Japon contre
'\ millions seulement à l'Angleterre, soit le triple. Nous noterons, à titre purement indicatif, quelques
chiffres concernant les marchandises les plus courantes :
Signalons que I"article « draps n, seul, n'a pas été
tOuché jusqu'ici par le Japon. Chaussettes : 6 francs et 10 francs la douzaine de
paires;
Bonneterie de coton. - Le Japon n'a pas tardé à Tricots de coton: ,4 et 18 francs la douzaine; ,:
prendre ici aussi la première place, cette fois au détriment
(~e l'Espagne. De 1.7,5.000 francs en 1932, ses importa-
Rohes enfants en percale imprimée : ,8 francs la
douzaine;
lions ont atteint 3.335.000 francs en 1933 et 641.750 francs
PClldant les trois premiers mois de l'année en cours Robes fillettes: 67 francs la rlouzaine ;'
coutre 381l.900 à l'Espagne et 170.000 à la France. Mouchoirs de coton: 3 francs la douzaine:
La France vend surtout au Maroc les articles de luxe Voile uni en 0,90 de largeur, ~5 francs la pièce de'
rour la clientèle européenne, les marchandises japonaises 1 m. 50 (ce voile reçu par les importateurs marocains
'U espagnoles ayant la faveur des indigènes. est t'nsuite envoyé à la broderie en Suisse) ; .
Lingerie cousue. - Les progrès japonais se déve- Chaussures toile et caoutchouc : 30 francs la douzaine
loppent surtout aux dépens de l'Espagne. C'est ainsi (h' paires ;
(IU'en 1932 la part de la France était de 7.178.000 francs Chaussures caoutchouc noir ou jaune : de 3 à
et celle de l'Espagne de 1.494.000 francs sur une impor- ;, francs la paire ;
tation totale de 10.598.000 francs ; le Japon ne figurait
que pour 543.000 francs ; en 1933, nous tnouvonll Un appareil téléphonique de table ou mural, copie
1"970.000 francs à la France, 661.000 francs seulement d 'un appareil allemand qui vaut 300 francs, revient à
(i;j francs ;
~ l'Espagne et 3.658.000 francs au Japon. Pour le premier
trimestre de 1934, la France est encore au premier rang Une bicyc' Jtte s'obtient pour 100 francs et les ten-
aVec 1.735.000 francs, suivie du Japon avec 1.100.000 dances générales sont à la baisse.
francs, l'Espagne ne figurant plus que pour 100.000 francs.
;'ious pourrions multiplier ces exemples. Les chiffres
'. Cllaussures en caoutchouc. - Les progrès s'accusent pn\cédents pratiqués à Casablanca, sont à peu près iden-
ICI aussi particulièrement importants. Les importations tiques sur les marchés de l'intérieur.
totales, en 1932, étaient de 1.912.000 francs dont 787.000
POur l'Espagne et 576.000 pour le Japon. Nous relevons
en 1933, sur un total de 3.512.000 francs, 2.559.000 francs
au Japon et 743.000 francs à l'Espagne.
L'ORIGINE DES MARCHANDISES II
Au cours du pren'lier trimestre 1934 la progression
s'accentue, la part du Japon est de 1.853.733 francs BASE DES STATISTIQUES D'IMPORTATION
.
Contre ,86.856 à l'Espagne sur 2.053.438.
Il convien t d'observer qu'il ne s'agit pas d'imitations DOUANIÈRE. '
de babouches, dont le Protectorat a, par avance, interdit
l'entrée au Maroc, mais de chaussures de forme normale
entièrement en caoutchouc imitant le cuir. L'indigène L'administration des douanes chérifiennes a réalisé
Il tendance à abandonner les « belghas n traditionnelles depuis le ,or janvier 1934, une importante réfoI;IDe dan~
Pour ces articles dont les prix ont constamment baissé. la présentation des statistiques du commerce extérieUl'. ,', >

,. t ,.1,/f ..
Thé. - L'indigène marocain, grand consommateur A 1.m~tar d a~tres pay~, notamment de la Francei ! ~'
de thé, n'a pas sacrifié ses goilts sur cet article aux prix les statIstIques d ImportatIon avaient été, jusqu'alors,
avantageux. Il ne retrouve dans le thé japonais ni l'ap- hasées sur la provenance des marchandises. Cette manière
parence ni l'arôme du thé de Chine auquel il est habitué. rie pro~éd.er reposait sur le principe en vertu duquel
Les maisons de Shangaï ont su s'adapter aux gol1ts divers les statistIques du commerce extérieur sont essellÜelle-
des indigènes marocains. suivant les régions, et ont ment des statistiques d'échanges. .'
créé autant de variétés très estimées.
f A la vérité, la notion de provenance avait été dîfirlle .
Prix pratiqués. - Les marchandises japonaises peu- .de telle façon q?'i! ravait le plus souvent concordance
Vent être classées, à ce point de vue, en deux catégories : entre le .p~ys d ongm~ et !e pays de provenance, bien
1° Articles de bonne qualité, comparables à ceux
que celUi-CI ne. flit q~ un heu de passage ou de transit.
~u 'offre la concurre[!ce, tels que : cotonnades, soieries, En ,.effet, des, Circulaires administratives avaient précisé'
Ingerie. qu II conv~n~lt de. rel?rendre les marchandises au compte
du pays d ou avait heu l'envoi initial à destination du
358 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

Maroc, de celui, par conséquent, avec lequel était effee- EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENT
1uée la transaction commerciale et où, par suite, la fac-
ture avait été établie. Pressentant, semble-t-il, l'orien- DU RÉGIME DOUANIER MAROCAIN.
tation nouvelle que pourrait prendre, dans un avenir
plus ou moins prochain, la politique douanière de
l'Empire fortuné, la direction des douanes avait appelé,
avec une particulière insistance, l'attention de son per- Les vœux du Comité central des industriels
sonnel d'exécution sur l'intérêt qui s'attachait à ee que du Maroc.
fût déterminé aussi exactement que possible le pays
au compte duquel les marchandises importées devaient 1. - Objet de la réforme. - Les mesures souhai·
('tre imputées. Ses directives étaient strictement suivies tées par l'industrie marocaine sont généralement
depuis trois ans. modestes.
Mais, rompant avec ses anciennes traditions, la Elles doivent avoir pour résultat, non pas d'éta?lir
France décidait, au mois.de novembre 1933, que les sta- des protections artificielles à l'abri desquelles pourr!l1e.nt
tistiques douanières d'importation feraient état, dans se constituer et se développer une floraison d'industrIes
l'avenir, non plus de la provenance des produits, mais nouvelles ou se maintenir des industries qui ne. sont
de leur origine. pas viables, mais seulement de rétablir une égalité
économique aujourd'hui compromise par la situati?n
L'administration métropolitaine faisait valoir que, spéciale de certains pays qui exportent leurs produIts
tant pour l'application du système des wntingents, quo vers le Maroc et dont la concurrence menace d'être
pour la préparation des accords commerci~l~x, les s~atis­ mortelle pour la production industrielle marocaine
Liques de provenance ne peuvent être ulihsées qu avec (Japon, pays de l'Europe centrale, Allemagne, Russie).
beaucoup de circonspection et qu'elles rendent très aléa-
toire le calcul des concessions qui peuvent être consentis a) Pour les industries travaillant pour la consom-
aux pays étrangers. Elle estimait, en outre, que ces sta- mation locale. - Ou celles·ci obtiendront satisfaction et
tistiques ne se prêtent pas à la recherche des. relations elles vivront et se développeront normalement, appor-
directes, susceptibles d'être établies entre la France et tant leur tribut aux charges publiques, faisant
les pays de production des marchandises dont elle a prospérer une main-d'œuvre importante, rémunérant
besoin. honnêtement les capitaux investis ; ou la réforme du
statut douanier du Maroc sera différée et beaucoup
La mesure ainsi décidée devait être appliquée dès le d'industries marocaines disparaîtront, entraînant par
J cr janvier 1934. leur déconfiture, non seulement le mécontentement et la
La question s'est aussitôt posée dans les douanes méfiance des capitalistes français, mais encore un désé-
chérifiennes de savoir si l'exemple de la France devait quilibre important.
('tre suivi. Il suffira, pour souligner ce risque, de se souvenir
Certains ont pensé que la réforme ne présentait pas que l'industrie européenne du Maroc fait vivre environ
50.000 ouvriers indigènes et distribue annuellement près
le même intérêt au Maroc, où les échanges internatio-
Ilaux sont régis par le principe de la porte ouverte et de 200 millions de salaires.
de l'égalité économique posé par l'acte d'Algésiras. On b) Pour les industries exportatrices. - Le Maroc,
s'est demandé également si les réceptionnaires des mar- parvenu à la maturité économique, doit rechercher à
chandises et leurs intermédiaires seraient en mesure de développer dans toute la mesure du possible ses expor:
connaître la véritable origine de produits ne présentant tations. Ainsi parviendra-t-il à atténuer le déficit SI
pas de caractère distinctif et ayant transité à travers important de sa balance commerciale et de sa balance
d'autres pays ou même y ayant été stockés, soit libre- des comptes, déficit qui risque d'aboutir présentement
ment, soit en entrepôt, et si les agents des douanes à une perte de substance pour le pays.
pourraient déterminer l'origine réelle, alors qu'ils ne
disposent pas, comme en France, du moyen légal d'exi- Le Comité central des industriels du Maroc ne doute
ger la déclaration de l'origine. pas, dans ces conditions, qu'entre quelques difficultés
diplomatiques aléatoires et une mesure d'autorité assU-
Ces considérations n'ont pas prévalu. rant l'équilibre économique ct social du Protectorat, le
Il existe, en effet, un intérêt certain à ce que le Pro- choix des Gouvernements français et chérifien ne soit
déjà fait.
lectorat suive le mouvement de ses échanges en appli-
Iluant les mêmes règles que la France, l'économie maro-
caine étant intimement liée à l'économie métropoli- II. - Modalités et répercussions générales de la
taine. réforme. - La modestie des protections demandées
démontre que tous les industriels du Maroc estiment
D'autre part, l'origine exacte des marchandises capital de maintenir dans ce pays une politique de vie
importées constitue pour les pouvoirs publics une indi- bon marché et de développer la capacité d'achat de la
cation infiniment plus précieuse que la provenance, à population européenne et indigène.
Hne époque oill 'une des préoccupations gouvernementales
réside dans la recherche des relations directes suscepti- Sur le bénéfice de ces observations, le cadre général
hies d'être établies entre les pays producteurs et les pays de la réforme douanière semble pouvoir être défini ainsi :.
consommateurs et où peuvent être envisagés des accords 1° Un tarif général, maintenu si possible au tauX
commerciaux. actuel pour les produits manufacturés, non fabriqués
La direction des douanes a, dès lors, .décidé de faire au Maroc;
état, dorénavant, de l'origine des marchandises impor- 2° Un tarif maximum, pour les matières premières
Ipes.
,existant au Maroc et pour les produits manufacturés aU
Ainsi donc, depuis le 1 er janvier, les statistiques Maroc;
douanières, qui ont été publiées, sont établies sur cette 3° Un tarif minimum, pour les matières premières
base. et les produits manufacturés non existant au Maroc ;
n n'est pas sans intérêt que le public en soit 4° Un tarif réduit, pour les matières ou produits
informé. .. fabriqués qui, bien qu'existant au Maroc, sont importéS
pour être utilisés en vue de la réexportation.
Les produits destinés à être réexportés après trans-
formation ou utilisation bénéficieraient, même dans le
cas où les produits similaires seraien~ fabriqués au MaroC,
d'un tarif réduit.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 359
Cette disposition est demandée pour éviter une SECTION V. - Industrie du bois.
m~joration de prix de revient des produits de l'indus-
tne marocaine, susceptibles d'être exportés. Chapitre 26. - Meubles, excepté fauteuils et chaises
en bois courbé.
. Régime de réciprocité. - Pour les produits maro- 27· - Fauteuils et chaises en bois courbe.
cainS susceptibles d'être exportés, ilserait utile que les 28. - Caisses et emballages en bois.
a~cords de réciprocité s'inspirent du rapport « importa- 29· - Poteaux imprégnés.
tIon-exportation )) pour chaque nation, sans toutefois,
qUe l'application stricte de ce système aboutisse à inno- •
Ver au Maroc des barrières douanières qui, dans d'autres SECTION VI. - Industrie chimique.
pays, se sont révélées d'une efficacité fictive.
Chapitre 30. - Savons.
La réforme douanière doit tendre à l'établissement 31. - Huiles. comestibles raffinées, à
d'Un tarif spécifique, seul réellement efficace. l'&Xception des huiles d'olive.
32. - Bougies.
Régime spécial de réciprocité en faveur de la 33. - Cirages et encaustiques.
France. - Le Comité central se déclare d'accord pour 34. - Explosüs nitratés et chloratés.
a~corder à la France une situation privilégiée compa- 35. - Eau de Javel, lessives.
tIble avec l'équilibre économique du Protectorat. 36. - Produits concrets à base d'huiles
En contre-partie, le bénéfice des mesures accordées minérales (graisses consistantes).
par la France à la production marocaine, contingent, 37· - Peintures, vernis, mastics, blanc de
ete.), devrait être consolidé et étendu. zinc en pâte, couleurs broyées.
38. - Engrais organiques.
Régime spécial à l'entrée des colonies françaises. - 39. - Superphosphates.
Le Comité insiste pour que des facilités à l'entrée de
Ces pays soient accordées à l'industrie marocaine.
SECTION VII. - Industrie te:r:tile.
Contingents. - Pour les matières premières dont la
détaxe est sollicitée et pour les produits manufacturés Chapitre 40. - Tissus pour ameublement et déco-
que le Maroc ne serait pas en mesure de produire en ration.
totalité, le Comité serait d'avis d'envisager l'attribution 41. - Tapis.
de. contingent annuel permettant d'importer les pro- 42. - Laines renaissances par effilochage
d~Its qui font défaut, à condition que ses contingents 43. - Crin végétal. .
SOient accordés après accord des industriels. 44. - Peaux de chèvres tannées par pro-
Le Comité central des industriels a jeté les premières cédé végétal.
grandes lignes d'une tarification douanière qui s'inspi-
rerait d'une classification de l'industrie marocaine en SECTION VIII. - Industrie de l'énergie électrique
rr sections et 51 chapitres sur les bases suivantes et hydraulique.
SECTION 1. - Industrie alimentaire. Chapitre 45. - Pour mémoire.
Chapitre 1. - Minoterie.
2. - Pâtes alimentaires. SECTION IX. - Papiers, imprimeries, arts graphiques.
3. - Biscuits.
4. - Chocolats. Chapitre 46. - Imprimés commerciaux et publici-
5. - Sucres cuits et dragées. taires, registres, étiquettes, chm"
6. - Sucres raffinés. . mo.s, annonces, catalogues, etc...
7. - Bières. 46 bLf -Machmes et matériel d'imprimerie.
8. - Limonades, sirops, eaux de table. 47· - Carton 11 babouches et à embaI-
9. - Vins. lages.
10. - Conserves de fruits. 48. - Papiers et cartons pour emballages
1 1. - Consenes de poissons, légumes et ayant subi impression, découpage:
fruits. ou montage.
12. - Conserves de viandes et viandes fri-
gorifiées. SECTION X. - Industrie de la mer.
13. - Huiles d'olives..
Chapitre 49. - Bateaux de pêche et de plaisance.
SECTION n. - Industrie minière.
Chapitre 14. - Charbons. SECTION XI. - Industries nouvelles en cour,
15. - Pétroles et dérivés. d'organisation.
16. - Minerais métalliques.
Chapitre 50. - Verrerie, gobeleterie.
SECTION III. - Matériau:r: de construction. - 51. - Allumettes.
Chapitre 17. - Ciments, chaux, plAtres. . La p!'Otection sollicitée par les cinquante et un pro-
18. - Briques, tuiles, céramiques, pote- dUIts fims résulte du tableau ci-après :
ries pour la construction et la 50 % ad valorem et au-dessus......... 4
décoration, 11 l'exception des De 40 % 11 31 % ad valorem : II
réfractaires.
19. - Marbres sciés et ouvrés.
ge 30 ;:: 21 % .. 21
M~i~~i:~ d~ s~~:ut a~i~~i
2
20. - Emulsion de bitume. . 2
6
21. - Glaces et verres argentés et taçoI\- Industries ~xportatrices ne s~iù~iia'~i ~~.~~~~
nés.
21 bis. - Glaces et verres façonnés. protectIon ........................•... 6

SECTION IV. - Industrie métallurgique. 51


Chapitre Fers ouvragés, constructions métal- . ~n o,utr~, un certain nombre de producteurs ont
~lhclté 1 abal,~seme~~ du tarif sur les matières premières
22. -
liques, ferronneries.
23. - Pièces fondues de deuxième fusion. Im~rtées qu ils .utIhsent. Tous demandent pour la pro-
24. - Pièces forgées, galvanisées. ductIOn .m~rocame le régime appliqué aux produits
25. - Boîtes et bidons vides en fer blanc. métrl?pohtams à leur entrée dans les colonies françaises
d'AfrIque.
:l6o BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

ZONE FRANÇAISE DU MAROC.

RÉSUMÉ DE LA BALANCE COMMERCIALE. Mouvement commercial par puissances


pendant les cinq premiers mois de 1934.
Comparaison des années 1932 et 1933.
VALEURS (En francs)

Importations Ex portations DESIGNATION DES PUISSANCES


Importations Exportations
Tonnes Tonnes
Tonnage:
En 1932 . 1.124.562 1.646.618 Jo'rance •............•••••••••..••• 260.228.12.1 106.24.4..292
En 1933 . 1.006.796 1.72aOl
Déficit cn 19)13 aux importation•. 117.766 »
Algérie . 4.181.422 18.798.718
(Hlninution ............•.......• 10 % » Japon . 40.3G:l.8H 958
Excétlclll Cil 1933 aux exportations. » 78.183 IJelgique . 30.861.795 4..750.814
Au~mellt.1tion . » 4 %
Etats-Unis . 30.359.028 1.858.588
Prix moyen de la tonne : Francs Francs Angleterre .•...•.......•.••.•••• 24.486.067 5.929.317
Matières animales Cil 1932 . 6.340 4.074 Chine .. 23.732.4.44 2.940
- en 1933 . 4.670 3.610
Matière. végétale. en 1932 . 1.521 762 Roumanie ..•••....•.........••• 23.364..925 15.370
.- en 1933 .. 1.278 580 19.4.85.166
Italie . 15.717.305
Matière. minérales en 1932 •••... 387 126
- en 1933 .. 418 114 Espagne 11.871.358 18.197.630
Fabrication. en 1932 . 6.04.6 1.320 Pays-Bas . 11.026.851 6.770.571
- en 1933 .. 5.120 1.649
Commcrce tolal en 1932 ......•• 1.587 U.R.S.S . 10.610.634. 11.050
4.16
- en 1933 ........ 1.521 348 Allemagne . 10.047.94.0 7.910.307
Valeurs : Tchécoslovaquie ..•.••••••.•.•..• 6.4.20.687 23.521
En 1932 .. 1.785.116.000 68.1.065.528 Danemark . 5.272.056 5.978.083
En 1933 . 1.532.416.277 600.231.159 Yougoslavie •...•..•.•.•..•.....• 4.712.54.1 604.391

Déficit de la balance commerciale


-------- Suisse
Brésil
••••••.•••.•..•••...•..••• 4.492.276
3.65)1.72:1 1.200
en 1933 . 932.185.118
Suède 3.174..537 61.283
Diminution en 1933 par
Cuba 2.8403.235 5.700
rapport d 1932 :
Aux Importations .. Portugal .. 2.84.2.9401 520.870
252.6~9.723 1
AliX exportations . 84,,834..369 Argentine . 2.66U66
Po.lrcenlage de diminution •••••. 12 % Pologne - 2.196.553 870.64.2
1
Uruguay . 1.122.979
VALEURS A.O.F . 776.004. 2.118.896
Pourcentage des exportations par \ Année 1932 38,3 % Iles Canaries . 613.590 1.250.152
rapport allx Importations •.•••• 1 Année 1933 39,1 % Tunisie •...•.•.....•.••••••••••. 465.200 14.1.4.36
Amélioration cn faveur de 1933 0,8 % Norvège . 34.2.524 904.502
Autre. pays . 26.069.4074. 6.407.849
NOTA. - Les prix moyens de la tonne Importl'c ct exportée sont en
baisse en 1933 sauf : Total. . 568.282.383 205.096.:185
A l'Importation, les" matières minérales ». - La proportion des
arlicles à bal prix tels que ciment. et chaux, est moins forte en 1933.
A cette cause s'ajoute la hausse du prix des ters de construction et de.
esr.ences.
A l'e:rportation, les" fabrications ». - 1.1 proportion de••uper-
phosphates est Inférieure à 1933 ; par contre celle de. au Ires article.
fabrlquésA d'une valeur à la tonne beaul'Ollp plllS élevée ..t plus torle
qu'en 1932.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 361

MOUVEMENT DE LA NAVIGATION DANS LES PORTS DE LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC.


(ler TRIMESTRE 1934)

Marchandises
- -- ..

1er TRIMESTRE 1933


----

le. TRIMESTRE 1934


1
PORTS -
Importation Exportation
~

-
i Impo,t'lion 1E'PO:" liO " Totaux Totaux

Port-Lyautey .................. 49.935 1


14.297 64.232 40.710 22.354 63.064
Rabat-Salé .................... 14.538 6.632 21.170 8.762 , 5.109 13.871
Fedala ........................ 23.715 i 5.620 29.~5 18.876 1
5.917 24.793
Casablanca .................... 166.874 1 3G8.109 (1) 534.983 184.493 i 345.120(,) 529.613
Mazagan ...................... 3.205 i 8.675 11.880 3.455 5.064 8.519
Safi .......................... 5.597 i 17.174 22.771 9.111
1
7.443 16.554
1
1 1
Mogador ...................... 3.953 4.749 8.702 3.735 3.112 6.847
i1 1

Agadir ........................ 10.162 ! 3.157 13.319 28.395 1


658 29.053

Totaux .......... 277.979 428.413 706.392 297.537 1


394.777 692.314
, 1 1 :
(1) Hont phogphates : 257.055 tonnes
(2) DOllt phoophatcs : 249.477 tonnes.

ÉTAT COMPARATIF DES IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS


DE LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC PENDANT LES ANNÉES 1929 <à 1933.
- .-- .
1
MATItRES MATItRES MATItRES
FABRICATIONS TOTAUX
anImales végétales mInérales
1

i
Importations
En tonnes:
!
1
.
1929 .................................. 10.705 288.677 566.177 155.241 1.020.800
1930 .................................. 9.509
1

285.219 631.685 189.352 1.115.765


1931 .................................. ; 8.630 335.161 683.216 190.788 1.217.795
1932 .................................. 623.737 162.658 1.125.140
1933 .................................. . 9.298
11.969
329.447
3190416 508.390 167.021 1.006.796

En milliers de trancs :
1929 .................................. 88.291 773.227 333.270 U02.641 2.541.430
1930 .................................. 74.248 572.156 378.687 1.183.382 2.208.674
1931 .................................. 63.514 551.164 347.351 1.113.161 2.075.191
1932 .................................. 58.958 501.286 241.354 983.461 1.785.~
193:1 .................................. 55.996 408.298 212.931 855.191 1.532,416
1

Exportations

1929 ........ ~.~ .~~~~~.~ .............. I 28.568 673.301 1.591.286 25.742 2.318.897
1930 .................................. 1 29.860 284,288 1.788.021 16.128 2.118.297
1931 .................................. 25.458 571.658 971.446 11.877 1 1.580.~
1932 .................................. 24.434 580.480 1.032.651 8.869 1.646.'1'
1933 .................................. 31.292 602.356 1.083.059 8.09' 1.72'-801

En milliers de trana :
1929 ................................... 1
266.377 732.026 233.591 23.182 1.233.176
1930 .................................. 188.781 250.480 257.297 22.695 719.253
1931 .................................. 1 119.692 494,297 132.983 140410 761.382-
1932 .................................. 99.544 "2.592 131.116 11.713 6840965
1933 .................................. 112.970 349.557 126.350 13.354 600.231
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

EXPORTATIONS DE LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC


PENDANT LES ANNÉES 1933 ET 1932.

'Ierl milil~.~E~: trancs


---------
TONNAGE POURCENTAGE
(chIIT.,cs en tonnes) flIFFERENCE . DIFFERENCE
des valeurs
----.~ --~'----..----...- ----- ------~ ~-----I

France 532.987 1
1933

640.365
1932 En + 1

-1-- - 1 - - -
En -

i 1OA33 345,094 1
1933 1 1932

483,081
--1- ---%---1--%--1
1

77,345
En + 1 En -

1
1933

67,59
i 1932

70,53
Algérie 96.945 \ 60,642 \ •
Afrique occidentale française. 2.134. 1 3.805 1 1.671 3,660 4.198" U38 1 0,60 0,70
Tunisie . .. .. .. .. . .. . .. .. 971 317 654 892 292 600" 0,15 0,04
Syrie· 1.198 a v. auto pays 829 aL aut. p a y s " " 0,13 av, auto pays
Colonies françaises non dé-
nommt~es·

Indochine
....•...•.••.•.•
Guadeloupe· .•.•...•.•.•...
.
o
2

o
id.
ill.
27 27
4
3
id.
id.
"
)
.
1)
0,01
0,01 i
Id.
Id.
1 20 • 19 0,001 0,01
Cameroun· .....••..••...•.. o av. auto pay, 1 av.aut.pays " » 0,001
1

1 av. aut. pays


Togo· . 1 id. 1 Id. 0,001 101.
Pourcentage total de '1

l'Empire français :
68,50 1

Espagne .....•..•••••.••.... 321.853 340.440 " 18.587 43.775 61.880 7,29 9,03
• 18.105
Iles Canaries· ••••.•.••••... 20.676 av. auto pays " » 8.126 av. auto pays » » 1,36 av. auto pays
Pourcentage de l'Es-
pagne ct de ses
colonies : 8,65.
Italie . . . • . • . • • • • • • • • • .. . . . •• 231. 257108.906 122.351 31.525 20.609 10.916 3,00
5,25
Angleterre . 63.485 111.763 " 4.8.278 20.101 36.524 6.4.23 3,35 3,87
Union Sud-africaine· •••••• 43.644 av. auto pays » 4.973 av. auto pays 0,83 av. auto pays
Possessions anglaises de Médl·
terranée o ••••••• •••••••••• 4.114. 303 1.715 221 1.494. 0,28 0,03
Possessions anglaises en Amé·
rique· ..................• 50 av. auto pay, 45 av. :lUt. pay' 0,01 av. auto pays
Pourcentage total de
l'Empire brltannl·
que : 4,47.
Allemagne . 67.281 79.082 11.801 16.4.4.0 20.012 3.572 2,74 2,92
Pays-Bas .. 95.823 130.292 34.469 12.775 16.951 4.176 2,13 2,4.8
Danemark . 105.129 63.611 41.518 11.311 7.946 3.365 1.88 1,16
'Grèce .. 18.831 38 18.793 9.671 65 9.606 1,61 0,01
Belgique . 24..354 29.864 5.510 8.337 11.998 3.661 1,39 1,74.
Etats·Unis . 10,128 11.019 891 7.933 7.646 287 1,32 l,lI
Japon . 23.410 35.695 12.285 2.705 4.392 1.687 0,45 0,65
Portugal . 23.926 16.111 7.815 2.691 2.161 530 0,31
0,45
Norvège .. 12.510 7.04.9 5.461 1.726 1.089 637 0,28 0,16
Pologne . 7.100 352 6.748 1.587 263 1.324
·"
0,26 0,04
Yougoslavie
Suède
:"
.
3.790
1.616
271
247
3.519
1.369
731
556
169
160
562
396· »
0,12
0,09
0,02
0,02

·· ··
Irak· . 1.054 av. auto pays » » 548 a V. auto pays

··
» 0,09 av. auto pays
Turqul"· . 174 Id. » 309 id.

·
0,05 Id.
Canada· . 78 Id. 105 Id.

·
» 0,02 id.
Lettonie· .. 150 Id. » 84 Id. »

·
» 0,01 id.
Cuba· . 88 Id. 72 Id. »
"
·
» 0,01 id.
Autriche
Australie·
Esthonle·
..
.
.
101

67 id.
101
49 av. auto pay'
55
46
38
61
av. auto pays
id.
»· 6 0,01
0,01
0,01
0,04
av. auto pays
id.
Finlande· .. 62 id. 34 id. 0,01 Id.
Roumanie . 4.6 21 25 32 21 11 0,005 0,01
Egypte .. 24 75 51 21 145 124 0,004 0,02
Suisse .. 25 o 25 16 30
··
14 0,004 0,01
Lithuanie· .. 30 av. auto pays 15 av. auto pays 0,004 av. auto pays
Tchécoslovaquie ••..••.•.•••. 3 3 o 15 o 15 0,004
Chlll· .. 7 av. auto pays » 15 av. auto pays 0,004 av. auto pays
Pérou· . 3 id. » 8 Id. , 0,001 Id.
Bulgarie· . 5 id. 2 Id. 0,001 Id.
Venezuela· . 1 Id. 2 Id. 0,001 id.
Brésil . 1 806 805 1 224 223 0,001 0,03
Albanle·o . av. auto pays o 1 av. auto pays 0,001 av. auto pays
Autres pays d'Afrique· •... 8.991 Id. 908 Id. 0,15 Id.
Autres pays d'Amérique· •..
Autres pays d'Alle·
Russie
..
.
45
3
Id.
Id.
63 o 63
47
7
o
Id.
Id.
45
·
»
»
»
411
0,009
0,001
Id.
Id.
0,01
Uruguay . 5 o 5 o 3 3 0,01
Rubrique autres pays 1932 .• 176.378 65.761 10.617 16.123 14.161 2.062 2,743
Ditrér. Dltrér.
Totaux ........ 1724.797 en + 600.231 684.967 en -
78.383 84,736

• NOTA. - Les pays marqués d'un astérisque étaient repris en 1&32 sous la rubrIque « Autres Pays '. Pour ces pays il n'a pas été
possible d'établir une comparaison entre 1933 et l'année précédente.
BULLETIN f:CONOMIQUE DU MAROC' 363

IMPORTATIONS DANS LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC PENDANT LES ANNÉES 1933 ET 1932.

~:~nes) .-::1::-1 ~s~;ancs_ DIFFERENCE


POURCENTAGE
des valeurs
.......-...---- -- ---.....-.-.-......./~'"-~~---~-
1933 1_ _
19_3_2__ :.:I~~: 1932 En + En - 1933 1 1912
1

- --1------ ---- % %
France • • . • •. 311. 450 1 364 0 '734.no 48,95 50,85
42.391 907.6.19 157.528
Algérie : 110.168\ . . 09 15.391
69 3.308 443 2.865 0,21 0,01
Tunisie 1.227 1
Il 1.296
Indochine • • .. . • . • . 2.102 1.2·.18 1 854 3.276 2.235 1.041 0,21 1 0,01
Colonies non dénommées· .. 1 455 jav. aut. pays 1 2.200 av. auto pays 0,14 a\ . auto pays
1.738 2.142 778 1.364 0,14 0,01
A.O.F. • ' 2.008 270 1
Cameroun·
Syrie·
880 lav.
141
a~t. pays
.d. ,
638 üv. aul. pays
440 id. ~:~~ [1 av. a::: pays
Martinique· 20 id. 1 111 id.
Pourcentage lotal dl'
l'Empire français :
40,74.
Angleterre ••••••.••••••••••. 94.419 162.726 1 9U:12 136.8.;;1 42.521 6,15 7,63
142 4.434 7.897 3.463 0,29. 0,40
Indes anglaises 1.592 1.450 1
Possessions anglaises en
2.454 av. auto pays 0,15 av. auto pays
Amérique· 4.510 al'. ant. pays 1
Union sud·africaine· 160 id. 948 id. 0,06 id.
Possessions anglaises en Mé·
diterranée . .. .. . . .. . . . . . . . 7 88 81 40 1.367 1.327 0,01 0,01
Irlande· 7 1av. auto pays 1 28 av. auto pays
Pourcentage total de
l'Empire hritanni-
que: 6.66.
Belgique . 171.290 203.778 :J2.488 85.780 102.698 16.918 S,59 5,83
. 10.871 8.962 74.403 84.377 9.974 4,86 4,67
Chine 1.909
4,60 5,44
E1als-I'nis . 12140 20.231
3.511
7.491 70.612
65.217
81.067
39.553

115.664
10.455
4,25 2,10
Japon . 6.796 3.285
Roumanie . 63.394 80.304 16.910 62.499 56.722 ,,5.777 4,07 3,18
].1.334 20.538 6.204 55.735 77.798 22.063 3,64 4,36
Italie .
48,488 50.546 2.058 28.377 3U05 5.728 1,85 1,91
Pays-Bas .
Po_sslons hollandaises en
16.179 av. auto pays 17.459 av.aut.pays 1,13 :lY. auto pay.
Amérique· ..
Indes hollandaises· ••••.•••. 6.620 id. 7.649 id. 0,50 id.
Pourcentage total
Pays-Bas et leurs'
possessions 3,4~.

39.353 38.022 34,424 42.6li7 8.243 2,24 2,38


Espa~no .....•.............. J.:l31
1.783 av. auto pays 2.122 av.aut.pays 0,14
Iles Canaries· .
Pourcenlage tolal
Espagne el scs
Iles : >,38.
Allemagne 31.036 16.810 14.228 30.810 48.955 18.145 2,01 2,80
Russie •..•••................ 42983 43.653 670 29.794 25.546 4.248 1,94 1,43
Tchécoslovaquie 9.893 11.248 1.355' 15.720 17.650 1.930 1,02 0,99
Brésil 2.232 1.817 415 8.865 8.556 309 0,58 0,40
Suisse 420 556 136 8.287 12,402 4.115 0,54 0,60
0,54 jH . .lut. pay~
Hayti. 16.055 av. auto pays 8.277 av. ant. pays
Danemark •................. 3.688 3.149 539 8.087 6.884 1.203 0,53 0,30
Yougoslavie .•...•........... 29.826 18.859 10.967 7.279 7.3:1H 57 0,47 0,40
Répuhlique Argentine •.•... 3.2(;7 6.397 3.130 5.900 10..;84 4.684 0,38 0,50
l'ortugal 9.205 6.712 2.493 5.417 5.350 67 0,35 0,30
SUède 4.972 5.990 1.018 5.335 5.377 42 0,35 0,30
Cuba. 8.0.10 Il. auto pays 4.644 av. auto pays 0,30 . il\. auto pays

Pologne ..•.............•...• 2.999 2.979 20 3.813 10.146 6.333 0,25 0,57


Irak. 5.155 av. auto pays 3.685 av. auto pays .. 0,24 a\'. auto pays

Autriche 577 663 86 2.743 1.424 1.319 0,18 0,01


Mexique. 4.683 av. auto pays 2.186 av. auto pays 0,14 av. auto pays
Uruguay.................... 526 64 462 2.048 258 1.790 0,13 0,01
Canada. 540 av. auto pays 1.695 av. auto pays 0,11 av. auto pays
Perse. 1.412 id. 1.457 Id. 0,10 Id.
Venezuela. 1.730 id. 1.226 id. 0,10 Id.
Lettonie. .. .. 361 id. 208 id. 0,05 Id.
Eg-ypte 103 1.143 1.040 672 1.096 424 0,04 0,01
Antres pays ,d'Atrique..... 459 av. auto pays 665 .'V. ant. pays 0,05 a V. auto pays
Paraguay 223 Id. 659 id. 0,05 Id.
Finlande. ." . 1.078 id. 654 Id. 0,05 Id.
Turqulw.. . 3.003 id. 607 id. 0,05 Id.
Norvège 568 591 23 568 934 366 0,03 0,01
Hongrie. 105 av. aut. pays 563 av. auto pays 0,04 av. auto pays
Autres pays d'Amérique· .. 279 Id. 383 id. 0,02 Id.
Autres pays d'Asie. .....•. 125 id. 330 Id. 0,02 av. allt. pays
Grèce 33 451 418 166 385 219 0,01 0,01
Bulgarie. 191 IV. auto pays 150 av. ant. pays 0,01 a v. auto pays
Australle. .. . .. . . .. ... 60 id. 102 Id. 0,01 Id.
Esthonle. 12 id. 36 Id. D,Dl Id.
Lithuanie. 5 id. 29 id. 0,01 Id.
Pérou. 10 id. 13 id. 0,01 Id.
Chili. 10 id. 6 Id. . • 0,01 Id.
Ruhrlque autres pays ••••.•. ~.~ _ ~.1791 ~~~:~ /: 62.224 45.965 ~~~::~ 4,13 2,57

Totaux ........ 1.00U3S 1.124.240 en - 117.402 1.532.428 1.785.057 en _. 252.629

"OTA. - Les pays marqués d'un astérlque étaient repris en '932 sous ta rubrique .Autres pays •.
Pour ces pays il n'a pas été po88lhlf. d 'tltabllr une romparalson entre '933 et l'anntle préctldente.
BULLETIN ÉCONUMIQUE DU MAH.üC

EXPORTATION DU VIN MAROCAIN STATISTIQUES D'IMPORTATIONS DES VINS


DANS LES COLONIES FRANÇAISES EN A.O.F.

Le bulletin de la chambre d'agriculture de Habat 1927 1928 1929


de février 1934, estime qu'entre la circonscription de
Dakar, le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Daho-
mey, on compte 14 millions IjJ d'habitants parmi
lesquels J7.500 européens et près de J millions d'indi- 5.947.164
"'rance ....•.....•.•...••.. 6.670.500 1
5.601.401
gènes susceptibles d'adopter le vin comme boisson
habituelle. Espagne . 1.577.000 1.843.394 2.027.908
Il y aurait lieu d'étudier les moyens propres à Grèce .. 212.000 222.868 988.071
encourager l'exportation des vins marocains en Afrique Colonies françaises ......•. 66.442 37.900
occidentale, exportation pour l'instant entravée par Portugal . 8.371 14.121 28.159
l'absence de tout régime douanier préférentiel. 11.181 3.793
Allemagne 1
Le régime douanier des vins titrant 15° et au-dessus Togo . 8.377 4.855
provenant exclusivement de la fermentation de raisins
Belgique .. 6.582 3.382
frais, vinés ou non est le suivant
Italie . 6.048 4.446 554
Pour les colonies de l'A.O.F. autres que la Côte
d'Ivoire et le Dahomey : Autres pays .. 579.287 1.169.484 1.693.702
5 % ad valorem sur les vins de provenance fran-
çaise. Totaux (en litres) .. 9.053.751 8.949.196 10.735.488
J5 % ad volorem sur les vins de provenance étran-
gère, à condition que leur valeur soit supérieure à Valeur (en trancs) .• 38.583.065 40.460.932 44.786.766
J75 francs l'hectoli~re.
Pendant l'année 1933, les vins étaient mercurialisés
li. 275 francs l'hectolitre.
Pour la Côte d'Ivoire et le Dahomey, égalité de trai· 1930 1931 1932
tement pour les vins de provenance ou étrangère 10 % 1
ad valorem. Les mousseux de provenance étrangère sont
soumis aux mêmes taxl's sur la base de la valeur facture,
majorée de J5 %' Fr;lIlC(' .................... 5.245.(;61 3.808.220 3.946.304
Pour les vins de liqueur ni artificiels ni additionnés E."'p1glll' .................. 4.:m7.108 3.:138.609 4.477.703
de substances toxiques, aromatiques, amères et apéri- Grèce ..................... 1.033.903 115.793 23
tives, lorsque la teneur en alcool est égale ou inférieure
li. 23 %, les taxes sont les suivantes : Colonicl'l rrançabcs........ 34.907 19.800 43.941

Pour les colonies autres que la Côte d'Ivoire et le


110rtugal .................. 27.290 14.991 40.305
Dahomey: Allemagne ................ 1.779 1.545 890
Provenance française : 250 francs par hectolitre. rogo ...................... 272 3.676 "
Provenance étrangère : 580 francs par hectolitre. Belgique .................. 250 700 D

Pour les colonies de la Côte d'Ivoire et du Daho- Italie ..................... 9.923 17.661 6.128
mey : Autres pays .............. 1.008.401 464.906 288.338
Provenance française et étrangère : 320 francs par
hectolitre. Totaux (en litres) .. 11.759.494 7.785.901 8.803.632
En outre, ils ne peuvent être importés en Afrique
occidentale française qu'en bouteilles d'un litre. Valeur (en trancs) •• 43.919.784 29.658.756 30.913.085
En plus des droits d'importation et de surtaxe
perçus au profit du Gouvernement général, les vins sont
assujettis au profit du budget de la colonie importa· Non seulement le tarif douanier prohibe les impor-
lrice li. des laxes locales, diversement dénommées (taxe talions vinicoles marocaines, mais il y aurait lieu de
additionnelle à la patente des importateurs, taxe sur le réprimer en Afrique occidentale certains usages de falsi-
chiffre d'affaires, à taxe compensatrice, et dont le taux fication sur place dcs vins, de conlingcnlcr les impor-
est actuellement de 6,30 % au Sé.al, 3 % en Côte tations étrangères.
d'Ivoire, 2 % en Guinée, 5 % au Dahomey, 2,50 % au
Soudan. Les services dc l'intendancc en Afrique occiden-
Les importations de vins en Afrique occidentale tale absorbent à eux seuls 350.000 litres, ~oo.ooo en
française ont pour l'instant l'origine ci-après : f(\ts, 150.000 en bouteilles.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAnoc 365

D. - LES PRIX

PRIX DE GROS DES PRINCIPALES MARCHANDISES A CASABLANCA


DEUXIÈME TRIMESTRE 1934 (Cours de fin de mois).

PRODUITS DU PAYS Unité Avril Mai Juin


..,.

Blé dur Maroc . Quintal 7B 68 »


Blé tendre . G5 62 47,50
Orge . 42 ;{7 35
Maïs . » 44 »
Avoine . Il 40 »
Fèves (tout venant) . » 46 »
Pois chiches (tout venant) . » GO »
Graines de lin .. » 97 »
Cumin . » 230 »
Coriandre . » 6R »
Fenugrec , .. » ;35,60 »
Œufs, qualité courante . Le cent lü à 19 17 à 19 22 à 2!
Bœufs vivants, Fe qualité . Le kilo 2,50 à 3 2,50 à 2,75 2,10 à 2,25
Moutons, . 3 2,75 à 3 2.25 à 2,50
Porcs gras vivants .. 2 à 2,50 2,50 à 3 2.50 à 3
Cuirs bœufs salés verts . Quintal 165 Hi5 150
Peaux moutons séchées et crues . 400 405 ·375
Phosphates naturels . Tonne 95 95 95
Crin végétal na 1 . Quintal G3 62 à G·l 62 à 64
Superphosphates 18-20 % . ~30.50 30.50 30,50
Huiles d'olives indigènes .. 420 430 420
Vins en fûts 110 . Hectolitre G5 à 75 65 à 75 65 à 75
Chaux hydraulique « Palmier na 1 » . Tonne 108 108 103
Ciments « Palmier » .••.....•.•.•••.......• 13;l 133 128

PRIX DE GROS DES PRINCIPALES MARCHANDISES A CASABLANCA


DEUXIÈME TRIMESTRE 1934 (Cours de fin4ie mois).
- PRODUITS D'IMPORTATION Unité Avril Mai Juin

-
Sucre raffiné en pains ...................... Quintal
- ~05, 222 à 230 i 205, 222 à 230 205, 222 à 230
Bougies Fournier ............................ 4 C. 155 1
155 155
Thé vert Chun Mée, Ire qualité .............. Kilo 10 à 20 10 à 20 10 à 20
Café vert Rio na 7 ........................... Quintal 500 500 500
Huile d'arachide, 1re qualité ................ - 232 236 1 240
Huile de soya, 1re qualité .................... - 218 220 220
Savon ordinaire 72 % ........................ - 170ù 20'0 170 à 200 170 à 200
Vins d'Espagne 11 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , Hectolitre 70 à 80 70 à 80 70 à 80
Essence tourismé ..................•......... - n5 115 120
Pétrole .. '.................................... - 135 130 115
Houille (tout venant) ...................... Tonne 200 200 200
Chaux hydraulique ....•••..•.•••..•••••••••• - 120 120 115
Ciment belge ................................ - 140 140 135
Fers ronds pour ciment .................... Quintal 75 à 85 75 à 85 72 à 80
~.adrier, sapin blanc 8 x 23 .................. Le mètre 4,69 4,60 4,60
ISSUS coton pur Merzaï ...................... La pièce 30 30 27
~ trimestre 193\. PRIX DE D~TAIL DFS PRINCIPALES DENR~FS ET PRODUITS DE CONSOMMATION CJ,;
0)
0)
(Cours de fin de mois)
DANS LES PRINCIPALES VILLES DU MAROC.
1 - P.wr DB PARJIlB T1lImRJl PATBS ALDOlllTAIRBS BIl' VlUC 1 BœUF - POITRINE -II MOUTON - GIGOT ŒUFS (qualité conrante)
1 LB DLO LB DLO 1 LB m..o LB KILO LA DOUZAnIB

1 i .... .: ,.m --1- A.ri' : Jo'_ TAn.. 1 : 1 J.m -1 'n" 1 :-1 -"""'-J-U-I-n-- - . . . . . : 1

Casablanca •••.• : 1.20 1.20 1.20! 3j4 2.50/3.00 2.50/3 1 6/8 i 617 1 ;'/6 7/I> 1 8/10 8ilO 2.50 2.50 3.,5
Mazagan ·.······1 1.30 1.25 1.25 1 4.50 4.25 4,;' 1 7.50 i 8 1 8 g.50 l, la la 3 3.50 3.50
iiaft : 1.35 1.35 1.35 Il 3.10 3 3 1
i '
5 i 5 5 8 1 7 7 2.,5 » " C:l
Mogador ........ ~
1

1.40 1.40 1.30 4 4 4 : laxe: 3 1 laxe: 3 4.;'0 taxe: 3.75


1

taxe: 3.75 6 2.50 2.50 3


c:::
t'"
AgadIr •••••••••• 6;)• 6' J. 60 11 \t' 3 50 'J .~
• 3' 1 . 1.
~:) 8 1."; 5 - . t'"

-
I. I. 0 . . .00 1 10 10 1:1 LiO 2 . .:10
trj
Marrakech ...... 1.35 1.30 1.30 3.50 4/1.50 3.50 i
,
6 5/5.50 4 8 i
.
8 7.50 2.15 2.20 2·75 t-3
Rabat .. 1.30 2 » 4 4 "1 8 8 "12/14 1 12j14 " 1.80 2.80 :z
Port·Lyautey 1.30 1.30 L';' 3/4 3n 3.;'0 1 6/7 617 617 la 1 la 8/10 3.50 3.50 3
t::j,
Meknès ,1.45 1.45 1.40 4 4 3/4 1 fi 1 6 5 12 12 10 4 4 4 n
Fès i 1.35 1.25 1.20 3 3.50 4 la 1 3.50 8 12!i la la 3 3 4 o
,
Il
:z
Taza : 1.45 1.35 • 2.50 2.50 "1 5.50 1 5 " 11 1 la • 3.60 ~ o
Oujda .....•.... 1 1)

PO..MSS DB TERRB
»

YIBIU.ll8
JJ

lA mms 1
b

H~~ n'ARACHIDB
»

• DULCINB
l)

»
i:
»i» 1

LAIT FRAIS
»

--SUCRE
»1. 1

SC[l~ SAINT-LOUIS 8ft' BOITBS


II

1
D

VINS
D

n'DfPORTATlON 10'
-
;s:
10
c:::

-1-=-=T:--
trj
LB DLO LB LlTRB LB UTRB LB KILO LB LlTRB

1 1- .... 1 : l ,.,- - ~~.. 1.::-J.'_ -An.. 1': ,.::- "ri' : 1 J.'_ -1


t::l
c:::
1 a::
Casablanca O.go/1 : O.go/1
1
1 O.gO/l i
r
3.go 3.go
1
1 3.go 1 2/2.25!
1
2/2.25 2/2.25 2.50
1
1 2.50 .2.40 1.20/2 1.20/2 1.20/2 >
l:l:l
Mazagan . J ill/II 4.25 5 1 4 2.25 1 2.25 :1 :1.50, 2.60 .:1.40 1.60 LiO 1.';'0
o
Safi .. 1.50! l1 1
'
1 1 4.50 5 4.50 I.~5! 1 1.25 2.50 '
1 2.50 '.50 1.50 1.50 1.50 n
, l ,
Mogador . 0.75 0.75 1 0.60 5.75 5.7 5 6 2 1 2 2 2.65' 2.65 2.7 5 1.7 5 1.7 5 1.,;,5

Agadir .. 0.75 r 0·75 ! 1 4/5 4/5 4/5 2 1 3 3 2.75 2.75 2.~') 1.60/3.50 1.60/3.50 1.60/3.50
, 1 1
Marrakech .•..•. 0.80 i
.
1/1.25 1 • 4 3.50 4 2
1
1.75/ 2.25 1.75 1 2.75 2.7 5 2.65 1.50 1.50i 2 1.75

Rabat . 0.75 Il 0.7 5 '1 . 4.50 3.50 • 1.25/3 1 1 •. 2.2" 2.25 • 1.50 1.50
Port-Lyautey •••. 1.7t./i 1/1.25 0.,5 3.75 3.75 3.50 2 i 2 1.75 2.55 2.55 ~.5o I..:IG 1.25 1.25

Meknès . 1 ! 1 i 1 3·7;' 3.75 3.75 3 1 3 2.50 2·75 2.7 5 2.~:, 1.50 1.50 1.50

Fès . l '1 0.75 \ o.go 5 4.50 5 2.50 1 1·7" 3 2.7 5 2.7 5 2·7" 2.50 1.50 I."j5

Taza .. 1 1 » 6 6 » 2.50 \ 2.50 Il 2.75 2''75 )) 2 2


Oujda. . .. • • » n • • » • b • }) » •
1
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

E. - LES TRANSPORTS

LE TRAFIC DES CHEMINS DE FER En 1931, cependant, on note une augmenta-


DU MAROC. tion globale du nombre de voyageurs transportés
par rapport à 1930. Mais à cet accroissement cor-
respond une diminution des recettes de ce trafic,
(Incidence de la crise économique notamment pour la quatrième classe réservée
et de la concurrence automobile). aux indigènes, diminution qui ne peut s'expli-
quer que par un aménagement nouveau des
Répercussion de la crise, dès 1931, tarifs et par ce fait que le nombre des voyageurs
sur le trafic des Chemins de fer marocains de la quatrième classe diminua en 1931 sur les
Les Chemins de fer du Maroc ressentirent grandes relations tandis qu'il augmenta sur les
d'autant plus vivement le contre-coup de la crise petites. Pour les autres classes (troisième et
que leur fret principal, le transport des phos- deuxième) l'augmentation du nombre des voya-
phates, diminua considérablement en 1931. geurs transportés ne peut venir que d'un accrois-
sement du nombre de voyageurs à tarifs réduits
Les recettes provenant de ce trafic accusèrent (militaires, familles nombreuses, pensionnés,
une différence de 16.184.401 fI'. 95 en faveur de etc.). Pour la première fois, on constate aussi
19 30 (35.496.908 fI'. 25 en 1930 contre 19 mil- une diminution sensible du nombre de voya.
lions 312.507 fI'. 30 en 1931). geurs de la première classe.
Le léger relèvement de ces recettes en 1932 Mais, en 1932, le nombre total de voyageurs
(19.577.326 fI'. 35) n'amena point une améliora- transportés, jusque-là en perpétuelle progression,
tion des résultats de l'exploitation en raison de accuse une baisse sensible pour toutes les classes,
la concurrence de l'automobile sur le trafic des mais surtout sur le transport des voyageurs euro-
autres marchandises et des voyageurs. péens. Les efforts de la compagnie ont surtout
porté sur le transport des voyageurs de la qua-
Cependant les économies réalisées sur leùrs trième classe et, pourtant, ce trafic est en dimi-
dépenses d'exploitation permirent aux Chemins nution de 66,994 sur l'année 1931. Régression
de fer du Maroc d'atténuer sensiblement la chute qui n'affecte que la relation Casablanèa--Oued-
des recettes brutes et même d'enregistrer, en Zem, la ligne des phosphates, très concurrencée
193:1, une légère élévation des bénéfices nets. par l'automobile, et traversant d'autre part une
région où le pouvoir d'achat des indigènes avait
Résultats de l'exploitation des C.F.M.
- ~

LONGUEURS
1 1
le plus notablement baissé.
La crise des phosphates, en effet, avait obligé
DE LIGNES 1
Produits l'Office chérifien à licencier un nombre impor-
Années ~ Recettes Dépenses 1
tant de mineurs indigènes, et à baisser le salaire
,o"ploilation exploitées 1 1 nets
de ceux qui restaient. D'autre part, la principale
-
1
~,odaot
aD 31 dèc. 'aonée
1
! 1
production du Tadla est l'orge, et cette céréale
n'avait pu trouver de débouchés suffisants, du
1923 .... 119 3.019.795 2.939.726 ' 80.068 fait surtout de la restriction de la demande alle-
1924 .... 264 264 20.460.170
1 17.064.684 1 3.395.486 mande.
1925.... 367 315,50 31.08404840 20.390.903 j 10.693.581
1926 .... 406 384 45.609.660 33.163.152 12.446.508
1927..... 406 1 406 59.4402.964 42.779.476 j 16.663.488 En dehors de cette relation, le nombre d'in-
1928 .... 579 1
421 68.691.0540 48.805.668 , 19.785.385 digènes transportés est en augmentation de
1929 .... 579 579 1 88.780.897 61.708.470 . 22.072.428
1930 .... . . 86.804.141 69.049.353 i 17.754.788
Casablanca à Marrakech : 20.240 billets en plus
. .
1

1931 .... , .. .. : 75.290.002 640.757.159 1 10.532.8402 sont délivrés en 1932 ; de Marrakech à Casa-
1932 .... ' 70.746.050 59.658.512 . 11.087.537 blanca : 39.533 billets; de Casablanca à Rabat:
:
2·994 ; de Rabat à Casablanca: 10.038 ; de Port.
Trafic des voyageurs Lyautey à Salé: 3.582 ; de Salé à Port-Lyautey :
3.467 billets.
Le trafic des voyageurs avait toujours été
concurrencé par les transports automobiles, et les Malgré ces résultats, le trafic total des voya-
Chemins de fer du Maroc n'avaient cessé de geurs (1) et surtout les recettes correspondantes
lutter contre cette concurrence en améliorant les ne cessent de décroHre depuis 19 31 :
horaires des trains, leur vitesse, leur confort, en
veillant strictement à leur régularité. (1) En 1933, cette baisse s'accentue. Compte tenu des réau1tata
de la ligne n' 6 (Oujda-FIls), le nombre des. voyageurs transportés .'6tablU
Ces efforts furent poursuivis en 1931 et en ainsi comparativement l celui de l'année 1932 :
1932 mais ils ne purent ramener une clientèle
qui resta entre les mains des transporteurs rou-
tiers dont les tarifs étaient d'ailleurs sensible-
r ::::::::::::::::::::
,.
~f:=
classe .... · .. · .. • ........ ·
1933

. .. .. .. . . . . . . . . . . . . .
1932
I:Ng~
261.0402
936.265
l~:gg~
275.105
1.049.5340
ment inférieurs à ceux des chemins de fer. Total 1.365.69' 1.4097.963
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAHUC

Evolution du nombre de voyageurs transportés par les C. F. M.,


et des recettes correspondantes.
.. - ...-- .

I.ong"ueur NOMBRE NOMBRE DE VOYAGEURS (à toutes dbtanecs) l\ccettes totales


tic lignes - (messageries
ANNl!:ES tic voyageurs .
.
exploitées 1 comprises)
kilométriques 1" classe 2' classc 3' classe i 4' classc TOTAL
dans l'année (en francs)
1 1
!
1923 •....• 119 " 18.:122.135 1
1.643 7.181 45.757 84.564 139.145 1.036.956
1924
1925
1926
......
......
......
264 "
315,50
384
1
16.998.568
40.493.069
77.396.282
!
2.262
3.969
14.428
9.934
7.5:19
40.3·i9
91.815
199.537
267.312
!

1
177.590
246.831
622.198
281.601
457.276
944.287
2.965.993
4.999.040 "
"

843.001 ,.
.
1927
1928
1929
......
......
......
406 "
421
579
"
"
1
HO.:105.:J94
77.927.970
122.606.138
18.001
31.748
31.760
56.711
109.438
108.691
209.426
237.842
2:15.(;11
1
1
424.969
648.487
1.018.991
701.107
1.027.515
1.395.053
9.869.855
12.123.597
17.283.830 "
" .
579 " 55.076 121>.181i !
1930 ...... 1 133.116.436 228.(;60 1.065.730 U.15.672 17.8:14.891
1931 ...... 579 " 132.877.312 3U93 129.580 2:J4.972 1.077.131 1.476.676 17.628.865
"
" 134.321.343 32.179 Il 7.806 "
1932 ...... 579
" i 218.fl41 1.010.137 1.378.763 16.632.613
"
i 1

Parallèlement à cette baisse du trafic le tations de phosphates ; tandis que le trafic pure-
nombre de trains de voyageurs diminue depuis ment commercial (en dehors du transport de
19 30 : phosphates) fut supérieur à celui de l'exercice
Nombre de trains de voyageurs 19 30 .
à toute distance L'issue favorable de la campagne agricole
192:1 1.040 permit aux Chemins de fer du Maroc d'atténuer
1924 1.342 légèrement les conséquences de la réduction du
1925 743 programme des phosphates. Ce furent surtout le
1926 1.460 port et la gare de Port-Lyautey qui en profitèrent.
1927 1.7 16
1928 5.585 Casablanca, par contre, accusa une baisse
1929 7. 29 2 importante de son trafic. La faiblesse des arri-
1930 6,945 vages de phosphates fut loin d'être compensée
1931 6.273 par les arrivages des céréales dont les exporta-
1932 6.549 tions par ce port furent encore inférieures de
20 % à celles de 1929 (251.781 tonnes en 1929
La légère reprise constatée en 1932 provient contre 213.413 tonnes en 1931 ).
surtout de la mise en marche d'un nombre plus
grand de trains spéciaux, notamment de trains Casablanca, en effet, est le débouché de la
de touristes. En effet, 39 trains spéciaux furent plaine du Tadla dont la production essentielle,
mis en circulation en 19:32, entre Casablanca et l'orge, avait fait l'objet de demandes restreintes
Rabat, tandis que 18 seulement l'avaient été en en 1931 ; tandis que Port-Lyautey, débouché de
1931. Le nombre de touristes transportés dans la plaine du Rharb, des régions de Meknès et de
ces trains fut de 6.524 contre 2.847 en 1931. La Fès, gros producteurs de blé, bénéficie du déve-
moyenne par train fut de 167 voyageurs CI). loppement de la colonisation dans ces régions.
Itn.....rés.\!.!!!é, baisse générale du trafic voya- Le trafic sur les lignes aboutissant au port
geurs en 1931 et 1gib, due surtout à la crise de Casablanca ne se ressentit pas seulement de
économique et aussi à la concurrence automobile la crise agricole et phosphatière, mais encore de
dont les assauts sont d'autant plus violents que la concurrence automobile.
le nombre de voyageurs à transporter décroH
rapidement. Le tonnage amené par fer à Casablanca ne
représenta, en effet, que 46 % des exportations
Trafic des marchandises qui s'élevèrent, en 1931, à 1.3~0.919 tonnes.
Mais c'est surtout en raison de la baisse du Par contre, à Port-Lyautey, le tonnage trans-
trafic des marchandises que s'accentua fortement porté p~r fer atteignit les 72 % du total des
en 1931 la régression qui s'était déjà manifestée exportations de ce port qui s'élevèrent, en 1931,
dans les résultats de l'exploitation des Chemins à 92.013 tonnes. Le chemin de fer fut victorieux
de fer du Maroc à partir du milieu de l'année à Fès et surtout à Meknès pour les expéditions
1930. La cause en est imputable avant tout à la des céréales principalement.
l crise économique et à la chute brutale des expor-
En dehors des phosphates et des céréales, les
chaux et ciments constituent le plus gros élé-
(1) Le transport des touristes par chemin de fer s'cst développé
en 1933. Le nombre tles trains spédaux mis en marche au cours de
ment du trafic des Chemins de fer du Maroc.
l'année 1933 s'est élevé à 60. Ce chiffre se caractérise par une aug· Le tonnage transporté de ces marchandises
mentatlon do 21. trains. sur l'année précédente et par le fait qu'il
comprend un tralD spéc.al sur Marrakech et deux trains sur Tanger, s'éleva notablement en 1931 et passa de 97.715
tour. au départ de Casablanca. Le nombre des voyageurs ainsi transportés tonnes 635 en 1930 à 176.538 t. 413, soit une
a été de 8.758, soit une augmentation de 2.254 sur l'année précédento
(Bulletin économique du Maroc, n' 3, janvier 1934, p. 185.86). augmentation de près de 80.000 tonnes.
BULLETIN ÉCONUMIQUE DU MAROC 36 9

Pour toutes lës autres marchandises, le ca- Mais. la baisse est surtout sensible sur le
mion automobile fut victorieux et sa concurrence transport des céréales dont le tonnage accuse
vint aggraver les conséquences de la crise. une diminution totale de 71.000 tonnes sur
l'exercice 1931.
Le transport des vins et vinaigres, qui s'était
élevé à 14.010 1. 9~~::i en 1930, tombe à II.633 Pourtant, la campagne de 1932 fut compa-
rable à celle de 1931 ; mais le contingent maro-
tonnes 800 en 1931, alors que le total des impor-
cain d'exportations en franchise avait diminué.
tations pour les vins ordinaires seulement est
en augmentation et passe de 200.::i96 hectolitres En outre, la haisse des cours en France et
en 19 29 à 241. 8 17 hectolitres en 1930, et à 258.387 l'avilissement des prix des produits étrangers
hectolitres en 1931. De même, le transport des amena une chute des prix intérieurs marocains.
fontes, fers et métaux, qui avait atteint 64.09 5 Le blé tendre, qui en fin septembre 1931 avait
tonnes en 19 30 , tombe à 37.304 tonnes en 19 3 1. été coté 136 francs, tomba en septembre 1932
à 90 francs et II 82 fI'. 50 à la fin de janvier
Pour le transport des sucres, la concurrence Ig:B.
automobile ne désarme pas, malgré un aména- Les docks-silos restèrent pleins, et les che-
gement des tarifs ferroviaires et l'établissement mins de fer ressentirent d'autant plus vivement
des ristournes spéciales. Le tonnage transporté les effets de cette mévente que la concurrence
par voie ferrée s'élève bien de 15.945 1. 675 en automobile fut particulièrement vive sur ce genre
1930 à 19.013 1. 908 en 1931, mais aussi l'im- de trafic. Les camions dominèrent les chemins
portation de cette marchandise passe de 1. 271.17 1 de fer dans la plupart des relations et surtout
quintaux en 1930 à 1.361.260 en 1931, et le dans la région du Tadla où ils j'étaient déjà
service commercial des Chemins de fer du Maroc montrés particulièrement dangereux en 1931 et
évalue à plus de 12.000 tonnes le fret qui échappe dans la région du Rharb où, en 1931, les che-
, au rail. mins de fer avaient eu presque tout le trafic des
Même régression constatée sur le tonnage de céréales. Les tableaux suivants donnent une idée
poissons qui tombe de 25 1. 667 en 1930 à 0 de cette concurrence :
cn 19 31 ; sur les transports du thé et autres arti- Arrivage des céréales
cles d'alimentation dont le tonnage passe de (transportées par voie ferrée)
8.281 1. 915 en 1930 à 5.977 1. 891 en 1931, alors ,\lllll'l'S 1929 1930 1931 1932
qUe les importations totales de thé s'élèvent de (sauterelles)

56.079 quintaux cn 1930 à 61.473 quintaux en A Casablanca.. 160.790 36.335 42.200


Ig:h ; sur les huiles, bougies et savons dont le A Port-Lyautey. 58.404 34.832 44.7 34
tonnage transporté s'abaisse à 1.464 t. 6II en
TOTAUX.. 219.194 71. 167 154.860 86·934
Ig:{1 contre 2.777 1. 026 en 1930 .
Tonnage des céréales exportées
Années 1929 1930 1931 1932
Effets de la crise en 1932 sur le trafic (sauterelles)

Par Casablanca. 251.731


L'année 1932 fut encore plus pénible pour Par P.-Lyautey. 52.761
les Chemins de fer du Maroc, en raison de la
persistance de la crise et de son aggravation. TOTAUX.. 304.492 76.165 291.754 237.696
En même temps la concurrence automobile Le pourcentage du transport des céréales par
devint plus âpre. Le fret se raréfiait, tandis que
fer passa ainsi de 71 %en 1929, à 93 %en 1930,
le nombre de camions restait le même, si bien à 53 %en 1931 et à 36 %en 1932. La victoire de
qUe les transporteurs cherchèrent à se maintenir l'automobile est nette.
Coûte que coûte, avilissant les prix, et s'offrant
pour le transport de toutes sortes de marchan- Le camion ne s'attaqua pas seulement au
dises dans l'attente de jours meilleurs. transport des céréales, mais aussi au transport
des bois de construction pour lequel le chemin
Si la chute des recettes brutes de l'exploi- de fer avait toujours joui d'un monopole de fait.
tation des Chemins de fer du Maroc provient en Tandis que le tonnage du transport de cette
partie de la baisse du trafic voyageurs, elle pro- marchandise par Chemins de fer du Maroc s'était
vient surtout de la diminution des recettes du . encore élevé de 23.368 1. 912 en 1930 à 27.4 5 9
transport des marchandises, malgré une légère tonnes 294 en 1931 (alors que les importations
reprise des phosphates. par le port de Casablanca étaient tombées de
Les recettes du transport des autres marchan- ~4.1,04 t?nnes en 1930 à 27.962 tonnes en 1931),
dises tombent de 36.998.223 fr. 26 en 1931 à Il s abaisse en 1932 à 1'7.819 tonnes donnant
32.509.278 fI'. 41 en 1932, accusant ainsi une une différence de 9.639 1. 934 en faveu; de l'exer-
~iminution de 4.488'944 fI'. 85. Ceci malgré cice 1~31, bien que l'importation par Casablanca
1 appoint sérieux da au transport des tuyaux de ne SOIt que de 1.434 tonnes en diminution sur
l'entreprise d'adduction d'eau de l'oued Fouarat 19 3 1.
dont les expéditions s'élèvent à 52.000 tonnes . Le camion, en outre, marquait quelques
a? transport des ciments destinés au barrage de pomts sur le transport d'autres marchandises
1 oued Beth et dont le tonnage dépasse de 27.000 qu'il disputait depuis longtemps déjà au chemin
tonnes celui de 1931. de fer.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

En 1932, en effet, la baisse du transport par TRAFIC FERROVIAIRE DU MAROC.


les Chemins de fer du Maroc de l'article « Thé
ct alimentation » s'accentue ; le tonnage passe
de 5,977 t. 891 en 1931 à 5.103 1. 330 en 1932,
alors que le total des importations de thé s'élève
de 61.~83 quintaux en 1931 à 81.412 quintaux
ell 1932 ; même régression sur les « huiles, bou-
gies et savons » dont le tonnage transporté
s'abaisse de 1.464 t. 6II en 1931 à 1.452 1. 630
de
l'iOMBRE
\,0Y~lgelirs par classe
à loute dislance

4' lrimeslre 1933


1"'. ,. . .
Compagnie des chemins de fer du Maroc.

classe
2-
classe

-;;; ::;; :;;; ;;;;:~


3-
classe
4.-
classe
i
1
~I
Total

1" lt'imeslre 1934 5.822 20.951 60.820 176.805 i264.398


en 1932.
Nombre de voyageurs kilométriques ;
La baisse est sensible encore sur le transport
des vins et vinaigres, qui tombe à 10.182 tonnes <1.' trimestre 1933 31.633.760
en 1932, et aussi sur celui des fontes, fers et 1" trimestre 1934 35.607.593
métaux qui passe de 37.304 tonnes en 1931 à
32.812 en 1932. NOM IlRE 4' trimestre 1- trimestre
Enfin, si les Chemins de fer du Maroc enre- de lonnes de marchandises à toute distance 1933 193<1.

gistrent un tonnage plus élevé pour le transport Tonnes Tonnes


Céréales el farines .. 7.395
des poissons, la concurrence automobile s'avère Vins, vinaigres et esprits ••.•...•.•..••
23.889
1.174 1.172
triomphante sur cet article aussi. Sur 14.203 ton- Epicerie, denrées alimentaires et coloniales 10.792 11.039
nes 183 de poissons débarqués dans les différents Fonles, lers et métaux . 7.365 4.905
ports du Maroc en 1932, 5.817 t. 248 ont été con- Matières premières et ohjets manulacturés. 2.195 4.400
sommés à l'état frais dans les ports de la zone Matériaux de construction •.......•....•. 39.319 36.351
Engl ais et amendements o • • • • • ", • • • • • • • • • 8.3J9 5.446
française, tandis que 2.256 t. 117 le furent dans Houil'e. coke et autres combustibles miné-
les centres de l'intérieur (1) dont : 749,445 à raux .....•...••.............•••.••••.•• 41.146 40.068
Fès, 509,420 à Meknès, 488,622 à Marrakech, Phosphates . 244.322 221.944
Marchandises diverses ............•••••••• 23.185 60.317
33 à Oued-Zem, 31,900 à Khouribga, 52,946 à
Petitjean, soit en tout pour ces .six centres 1.865 401.706 393.037
tonnes 333 effectivement consommés. Or, 6.870 Tonnage kilométrique :
kilos seulement ont été transportés par les Che-
<1.' trimestre 1933 52.199.336
mins de fer du Maroc.
1" trimeslre 1934 49.826.114
Ainsi, en raison de la crise et de la concur-
rence automobile, la régression du trafic des
marchandises et la baisse des recettes correspon-
dantes, brutales dès 1931, s'accentuent en 1932, Compagnie franco-espagnole du chemin de fer
après avoir subi une ascension continue de 1923
à 1931 (2) : de Tanger-Fès.
Evolution du trafic des marchandises des C. F. M. -
NOMIlRE 1" 1
et des recettes correspondantes. de voyageurs par classe 2' 3' 4.'
Total

Longueur
de Iigoes
Tonnage Tonnage
Recettes
NOMBRE
de trains
à toute distance

1" trimestre 1933


1" lrlmestre 193<1.
....
....
-
classe

U46
2.877
-
classe

11.600
9.401
- -
classe

23.772
33.619
classe
-
79.535 119.053
Années il kllomé- P.V. à 83.520 129.417
eXl'lolt,es brutes
daos l'mée loole dislaoce trique toute
distance
km.

1923•••• 119 83.524 5.327.959 1.971.902 1


2.006
1924.... 264 190.322 13.222.700 4.924.767 3.011
1925•..• 315,50 731.722 89.853.325 25.245.883 4,956
1926 .... 384 l.429.805 176.836.196 35.504.705 5.918 NOMBRE 1- trimestre /1" trimestre
1927 ....
1928.•••
1929 ....
1930 ....
406
421
579
1.866.331
2.096.251
2.587.747
245.759.398
270.825.618
349.118.947
49.285.754
56.092.191
68.915.311
7.435
8.813
9.006
10.131
de tonnes de marchandises à toute distance 1933
TonDes
1934
Tonnes
..
579 2.608.431 334.567.955 66.983.705 1 Céré.les et tarlnes .. 3.195 7.035
1931. ... 579 1.924.801 235.582.122 56.310.730 8.599
Vins, vinaigres et esprits . 1.1118 1.121
1932.... 579 1.869.415 234.897.489 52.086.604 1 8.239
Epie ,rie, denrées alimentaires et coloniales. 4..430 2.650
1
Fonles, ters et métaux . 3.464 1.776
Matières preml~res et objets manutacturés. 2.257 2.470
(Extrait de : BoussER Marcel, Le Problème Matériaux de construction ••.•..........• 22.903 13.711
des transports au Maroc. Paris, Sirey, 1934.) Engrais et amendements . 79 65
Houl1le, coke et autres combustibles miné-
l'aux................................... 1.274 1.782
phosph Iles 427 1 502
(1) • Bulletin économique du Maroc ", n' 1, 2' trimestre 1933.
Marchandises diverses '1 __3_2._43_6_ _2_3_.3_34_ _
(2) En J933, le trafic total des marchandises transportées en
petite vitesse sur les lignes l, 2, 4 et 5 que nous avons étudiées jusqu'ici
(non comprise la ligne n' 6 : Oujda-Fès) est en hausse : 1.954.564 tonnes 71.678 1 5U46
ont été transportées en 1933 contre 1.869.415 tonnes en 1932. Cela ne
veut pas dire que la concurrence automobile ait diminué. Au contraire
elle semble s'être avivée, si l'on ne tient pas compte aes transports d~
phosphates, le tonnalle total est en baisse : 893.604 tonnes en 1932,
805.836 tonnes en 1933. .
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

Compagnie des chemins de fer du Maroc Compagnie des chemins de fer du Maroc oriental
Tronçon Taza-Oujda. (Oujda-Bou-Aria) .

NOMBRE ,1 1" 2' 3' 1 4' 1


~omlllE
1" 2' 3' 4'
1e ~o~~~~rsdl~::n~~asse classe classe
~I~ _ _-
Total 'Je \'oY;lg'purs pal' clasSt'
à toute distallcC' classe classe cla_ classe
Total
I----------i - --- --~-
4' trimestre 1933 .... / 791 2.865 10.039 1 9.807' 23.502 4' trimcstre 1933 4 55 56
1w trimestre 1934 ...• 748 2.612 8.428 1 11.723 23.511 1- trimestre 1934 1 174 178

Nombre de voyageurs kilométriques : Nombre de voyageurs kilométriques


4' trimestre 1933 . 2.378.338 4' trimestre 1933 .. 4.842
1- trimestre 1934 ...•.............................. 2.374.215 1" trimeslre 1934 . 14.947

NOMBRE 4' trimestre 1er trimestre i\"OlIBRF /4' trimestre 1- trlmeatre


de tonnea de marchandises à toute distance 1933 1 1934 Ile tonne, de marchandises à toute distance 1933 1934
Tonnes Tonneg 1----------------- I--T"'on-nea--I-'l'-o-n-n-es-'I
Céréales et tarines .................•....• 1.623 552 Céréales ct tarlnes .. 148 184
Vins, vinaigres et esprits . 156 148 Vins, vinaigres et esprits .•••.......... 8 25
Epicerie, denrées alimentaires et coloniales. 254 358 Epicerie, denrées alimentaires et coloniales 512 927
Fontes, ters et métaux ..........•......• 181 286 Fontes, fers et métaux . 117 112
Matières premières et objets manufacturés. 1.617 l.2n Matières premières et objets manufacturés. 3 8
Matériaux de construction ..............• 299 711 Matériaux de conslruction .. 104 62
Engrais et amendements . 1 » En;;;rais et amendements ...•...•.•..•...
Houille, coke et auIres combustibles miné- Ho.• iIJe, coke et aulres combustibles miné-
raux o •••••••••••••••••••••••••••••••••• 617 1.520 raux •..••...••.•.•..•..••••••••••••••• 1.303 2.768
Phosphates . » » Phosphates .
Marchandises diverses . 3.267
i 4.795 ~larchandJses diverses . 1.880 3.227
8.015 ,1 9.611 4.075 7.313

Tonnage kilométrique : Tonnage kilométrique :


4' trimestre 1933 . 1.159.079 4' trimestre 1933 423.161
1" Irimestre 1934 . 1.664,573 1" trimestre 1934 964.808
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

ACTIVITÉ DE L'O:t"'FICE DES P.T.T. AU COURS DU 2" TRIMESTRE 1934.

NATURE DES RENSEIGNEMENTS


2" trimestre 2" trimestre
19 33 -----------------
DIFFERENCE

EN PLUS EN MOINS

Poids du courrier transporté par avion:


10 Sens Maroc-France . 5.127 kg. 5.404 kg. » 277 kg.
20 Sens France-Maroc . 5.629 kg. 6.264 kg. » 635 kg.
Nombre de mandats émis au Maroc à desti-
nation du Maroc, de la France, des colonies
et de l'étranger . 249.262 258.1iG7 » 9.305
Nombre de mandats payés au Maroc, originaires
du Maroc, de la France, des colonies et de
l'étranger . 202.:178 199.794 2.!i88 »
Chèques postaux :
Nombre de titulaires de c/c. de chèques pos-
taux . 8.606 7.817 789 »
Nombre d'opérations de crédit . 114.917 llO.220 4.697 »
Nombre d'opérations de débit . 90.605 85.7:J7 4.868 »
Caisse nationale d'épargne :
Nombre de comptes d..- C.N.E. ouverts . 1.984 2.037 » 53
Versements :
Nombre . 22.054 20.421 1.633 »
Montant . 27.1504.702 fr. 25.712.:182 fr. 1.792.320 fr. »
Hemboursements :
Nombre . 14.937 14.203 734 »
Montant . 23.611.021 fr. 24.9l8.G97 rr. » 1.307.676 fr.
Nombre total des colis postaux :
Expédiés par le Maroc . 18.248 20.051 » 1.803
Heçus par le Maroc . 84.063 100.792 » 16.729
Nombre total des télégrammes :
Taxés expédiés . 270.192 275.728 » 5.536
Taxés reçus . 230.281 229.9.jO 331 »
Nombre total de communications télépho-
niques:
Urbaines . 4.605.159 2.660.992 1.944.167 »
Interurbaines .. 642.013 782.292 » 140.279
Nombre de communications radiotélépho-
niques:
Sens Maroc-France . 821 324 497 »
Sens France-Maroc . 755 251 504 »
Nombre de postes récepteurs de T. S. F.
déclarés par :
Des Européens . 1.852 1.228 624 »
Des indigènes . 139 60 79 »
BULLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC

TABLEAU COMPARATIF DES RECETTES


DU 2" TRIMESTRE 1934 AVEC CELLES DE LA PÉRIODE CORRESPONDANTE DE 1933

RECETI'E DIFFERENCE DIFFERENCE


_ _- - - PAR GRANDE BRANCHE
SERVICES D'EXPLOITATION
2" trimestre 2" trimestre
EN PLUS EN MOINS -------~ . - - - -
1934 1933 EN PLUS EN MOINS

Taxe des correspondances postales .. 3.474.444 67 1 3.714.312 90 » 239.868 23 Il II


Taxe des colis postaux . 159.975 45 i 153.440 88 6.534 57 » » II
Droits perçus sur les mandats poste. 668.499 40 1 627.607 95 40.891 45 6.663 89 » »
Chèques postaux . 128.470 70 1 135.134 59 » » » »
Recettes diverses et accidentelles . 11.952 Ol 10.808 24 1.143 77 » » 1)
Subventions de la C. N. E . » » 1) 8.667 65 » »
Taxe sur les recouvrements et R.P . 93.166 80 101.834 45 )1 255.199 77 » II

TOTAL des recettes postales . 4.536.509 03 4.743.139 01 48.569 79 » » 206.629 98

Taxe des correspondances télégra-


phiques . 1.412.445 46 1.410.154 30 2.291 16 » » »
Recettes diverses et accidentelles . )1 Il » » » »
Produit de la T.S.F. et radiodif-
fusion .....................•.... 175.966 20 83.997 05 91.969 15 » » )1

TOTAL des recettes télégraphiques. 1.588.411 66 1.494.151 35 94.260 31 » 94.260 31 1)

Taxe des communications télépho-


niques . 3.556.711 76 3.764.089 18 )1 207.377 42 » »
Abonnements téléphoniques . 1.413.931 02 1.405.223 61 8.707 41 Il » »
Droits d'usage . 160.591 46 141.482 18 19.109 28 » » »
Recettes diverses et accidentelles . 130.201 74 47.419 87 82.781 87 » » »
Produits des communications radio-
téléphoniques .. 54.429 55 45.144 30 9.285 25 » 1) »
1------ 1-------1----- ------:----1----
TOTAL des recettes téléphoniques. 5.315.865 53 5.403.359 14 119.883 81 207.377 421 » 87.493 61
TOTAL général des recettes 11.440.786 22 11.640.649 50 » Il 1_ II »
I_ _ ~v';- __-

Diminution pendant le 2" trimestre 1934 1 199.863 28


. 1

CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE Excédent des versements sur les remboursements


(Succursale de Rabat)

- Soldes créditeurs annuels


MOIS ANNEE 1932 ANNEE 1933 ANrŒ:E 1934

-
ANNEES MONTANT OBSERVATIONS
Janvier Ow • • • • • • 4.742.35992 4.371.158 74 3.080.947 60
Février ........ 4.437.89393 2.231.555 48 2.30U4231
1914...... 1.878.382 42 Mar. .......... 3.451.55805 1.318.977 69 U9U2555
1915...... 1.920.857 95
1916......
Avril .......... 2.775.50895 555.333 56 2.521.40720
1.570.914 51
1917......
1918......
1919......
1.575.001 13
1.883.153 31
3.017.540 60
Mal ............
Juin ...........
........
936.965
1.305.186
83 1.357.955 88
72 (1) 1.157.531 . 1.729.053 20
(1) 472.280 »
1920......
1921. .....
1922......
U7fU0923
5.761.670 63
7.614..957 65
Juillet
Aol1t ..........
Septembre .....
1.851.743
2.858.900
3.345.747
04
11
25
1.325.525 72
1.849.283 37 ··
1923...... 9.389.853 85 2.768.683 17 »
192L ....
1925......
1926 .•••••
10.868.536 97
14.173.888 67
18.738.463 04
Octobre ........
Novembre .....
U79.55501
2.714,66649
2.571.763 21
1.943.508 17 ··
1927......
19211 ......
1929••••••
28.198.783 38
39.246.214 89
51.104.10873
Décembre ••••••

Totaux ••••
2.017.971 08

34.518.056 38
2.175.229 28

21.311.443 27
·
1930...... 67.366.614 86
1931. ..... 99.681.589 37
1932...... 131.832.847 70
1933...... 148.U3.014 13 (1) ExcMent des remboursements sur les versements.
JHILLETIN ÉCON01\HQU E DU MAROC

F. - FINANCES

CRÉDIT PRIVÉ

Etat des hypothèques, mainlevées, mutations onéreuses, etc., consenties sur des propriétés en cours

1
d'immatriculation et sur des propriétés immatriculées au cours du 2e trimestre 1933 et

P_R_O_P_R_I_gT_g_S_ _.I I_'I_\'\_N_Ç_A_l_S_ _ I g_T_R_A_NG_E_R_S_ _ I_N_D_ll_1f.:_'N_'E_'S_ _ I l_'O_T_A_U_x II:-


193~

T_OT_A_U_X
_ _- .
-
1

Hypothèques. - 2e trimestre 1934. ~e trimestre 1933.


l'I'hailles 286 23.508.130 82 2.823.000 156 4.498.800 , 524 1 30,829,930 1 805 1 80,738.576
!lun"'s ............•..
Mixte.
Loi. <le eololli""Uoll....
218
8
46
13.740.294
552.000
4.552.905
..
21 467.200
»
»
64
»
»
1.538.200


i
303
8
46
1
15.745,6941'1'
552.000
4.552.905 '
_ _ _ _1___
340 \
9
52
18.213.182
1.016.200
2.479.450
-
--- i

Totaux........ 558 42.353.329 1 103 3.290.200 220 1 6.037.000 , ----s811


1

51.680.529 il 1.206 102.447.408


llYfJotllt~l/lzes inscrites : , 1
En cours d'immatriculation
Sur titres
1
:
176
705
10.490.370
41.190.159
'Ii'
1
241
965
16.62·i,790
85.82~.618

Mainlevées. - 2" trimestre 1934. ~e trimestre 1933.


1:1'1)lllIes ...•...•.....• 250 15.204.425 96 5.353.065 111 4.060.620 , 457 1 24.618.110 I~ 466 1 31.156.752

.. .. . .
HUI'.II,,. •..•.••...•.•.. 88 4.200.066 9 247.400 51 1.059.200 H8 5.506.66611 188! 9.596.182
~·Iixl('g •••••.•••••••.••• n » 1

Il
Il

Lot. <le "oloni.allon.... 32 1.525.740 » » 32 1.52;.740 25 1 1.372.750


----- --- ---
Totaux . 370 20.930.231 105 5.600.465 162 5.119.820 637 31.650.51611---;l79--~
.\Ini1l1evées inscrites :
En COUI'S 41 'imm~tl'iculatiol1
SUl" titres
o •••••••••••••••••••••••••••••

.
66 1.698.099
29.952.417
il
i
75
604
5.747.012
36.378.672
571 1
trimestre 19 33 .
744 1 50.989.284
229! 8.H6.135
5 i 185.500
5 1 916.700

Mutations onéreuses consenties :


En cours {l'immatriculation .......................••..... 164 7.369.817 175 6.391.843
Sur lilres . 683 31.978.678 808 53.560.076

A utres mutations. -. 2" trimestre 1934. ~" trimestre 1933 .


tJI'baiues .............. 42 4.091.300 1
9 582.200 17 1.327.500 68 6.001.000 Il 66 1 7.527.400
................ 15 1.225.800 4 255.700 43 279.413 : 62 1.760.913 53 1.652.300

·· ·· ··
lIurale.
1 224.500 • 1

· i _ _'
Mixte..................
Lob de colonlsalion ....

Totaux ........
3

61
246.100

5.787.700 13 837.900 60 1 1.606.913


1_ 31

134
246.100
2_24_._50_0-j:' 1

8.232.513
·_·61

1251
1.315.200
·_

10.494.900
-
Autres mutations consenties:
En cours d'iuunatrkubtion ........................••.... 28 58.413 2- 621.000
10~
1
Sur titres 1 106 8.174.100 9.873.900

Aulres contrats. - 2" trimestre 1934. ~" trimestre 1933 .


l 'rhlincb .............. 330 8.513.216 82 4.279.230 lM 3.978.100 1 5661 16.770.546 Il 566 8.260.321
I\III',\1t'8 ...............
................. .
256
.
2.815.490 32
··
»

·
131
1
406.700
20.000
419
1
3.222.190 l'
20.000 1
403
2
6.885.245

· 1-----1---,-----::---
·
Mixtes
Lots ,le colonisation .•.. 63 1.999.500 » 63 1.999.500 ,1 106 2.279.400
--- -- ,------
Totaux........ 649 13.328.206 114 4,279.230 286 i
40404.800 1.049 22.012.236 1.077 17.424.966
A ntres contrats consentis :
En cours d ·ilJlIll.llriculation ...•.•••.....•......•.••••••••
Sur titre . 9:~ 1
2.965.599
19.046.637
52
1.025
1.384,320
16.040.646
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

SITUATION b) Disponibilité et avoirs à l'étranger:


DES BANQUES MAROCAINES EN 1933. 19 33 : FR. c.
Janvier . 194.448.094 50
Février . 19°.612'°71 23
Ma l'S • . • . . . • • . . . . . . . . . . . . • . . • • . . • . . . • . • '7 3 '9 0 1. 62 9 °7
1 aLe montant de la circulation fiduciaire s'est abaissé Avril .
,Üe.'Int,décembre
l
'933, au niveau le plus bas qui ait été
à la même époque de l'année, depuis le 31 décem-
Mai .
:!04·7'9·4g5
201.378.590
14
03
Juin . 132.89' .718 8,
I~ '9~7, époque à laquelle il s'était fixé à 447. 18~.830 Juillet . 116·977.1104 07
to CS : au cours des cinq dernières années, les chiffres AolÎt . 97·706.155 70
,'ll!Tespondants
It : avaient été, en effet, arrêtés comme Septembre . 94.654.547 79
Octobre . 10 7. 68 4.603 75
FR. Novembre . TI2. ,81.936 57
décembre 1928
31 62 9. 279.97° Décembre . II2.625.815 49
décembre 1929
31 603.833.395
décembre 1930
31 581.421.495
décembre 1931
31 tiI5.165'770 c) Portefeuille commercial (y compris les elIets en
décembre 1932
31 6II .084.795 recouvrement) :
in .~tte compression de la circulation s'est étendue 1933 : FR. c.
qlldisltmctement à toutes les natures de coupures, ainsi Janvier . 426m6.499 49
e e montre le tableau ci-dessous : Février . !129·573.237 14
~ Mars . '.3I.444.792 3S

NA.TURE
~'-I-~ONT ANT AU 31 D~. DIFFfRE:'\CE
Avril
Mai
. !1l9·797.506
. 385.503.470
20
2G
Juin . 430.423.069 62
des coupure. i --. Juillet . 426.470.775 50
1 1932 1933 En plus En moins AolÎt . 406.053.469 ,5
------ -----1----- -----1-----1
,
Septembre
Octobre
. 369.398.550
. 376 .4"·7"
79
24
1) francs ••.• ! Novembre . 373.673.387 15
30.636.025 30.923.105 1 0.94. % Décembre . 380.765.104
10 1
% 68
20 - •• .. 1 32.323.360 31.132.150 3,70
42.855.660 39.827.280' 7,06 %
50 ••.• ' 80.018.450 76.667.500 4,19 %
100 • • • • 1 14.1.259.800 133.050.500 5,08 % d) Avances sur titres:
500
1.000 .... i 82.174..500 73.778.000 10,22 % 1p33 : c.
.... i 201.817.000 194..494.000 3,58 % FR.

1-
Tolaux..• 6-1-1.-08-4.-.7-9-5 1
-57-9-.8-7-2.-53-5 1
Janvier ... -, . 8.531.013 4,
5,11 % Février . 8'7 65 . 82 5 49
1 Mars . 9.°77.4,6 42
Avril .
'in ~'origine de cette diminution de la circulation doit ~Iai . 9·494.434
9.,87.47 1
7,'1
90
et SI être recherchée, tant dans un abaissement des prix Juin .
l'êtUne réduction de l'activité économique que dans l'ar- Juillet . 8.817.47 1 9°
e ,voire même dans une réduction de la thésaurisation Août . 9·367·88i 74
l!l billets : à 'ce dernier point de vue, notamment, Septembre :. 9'7 33 '°7° 17
r~ddition des grosses coupures de 500 francs et de 1.000 qctobre . 9'7 34.898
9.606.288
67
15
tu ncs principalement utilisées à cet elIet, est ramenée l'io\'embre ............................... 9·'" 4.073 8,
b:n
bI 31 décembre 1933, à 268.272.000 francs, chiffre sensi-
ent égal à celui qui avait été atteint au 31 décem-
Itec .'9 30, soit 265.181. 500 francs, alors qu'il s'était res-
Décembre ............................... 8'7'8'794 40

et Uvement élevé, à la fin de chacune des années 1931 e) Avances directes au GOlll!erncment marocain
193 2, à 289.281.500 francs et 283,991.500 francs. (zone française)
d'e (R.apport du Commissaire des comptes de la Banque 1933 :
FR.
tat du Maroc pour l'année 1999.) Janvier .
Février . 17.47 3 .797
Mars . 17.47 3.797
Avril . 17.47 3 '797
Mai . 17.473 .797
17.473.797
Juin . 17.473.797
Banque d'Etat du Maroc. Juillet .
17.473 .797
~OÛtt . 'b ::::::::::::::::::::::::: 17. 473.797
Oelo~m re . 17. 4 73.797
Situation mensuelle N~v~~~r~""""""" . 17. 473.797
Décembre . 17. 46 7. 239
des prlnolpaux comptes de la Banque d'Etat du Maroo. ................... - . 17.4 67. 23 9
a) Encaisse (métallique et devises or)
f) Billets en circulation:
l 1933 : 19 33 :
t;:::er . Janvier ............................... '"
FR.

~.:::':::::::::':::::::::::::::::::'
597. 198.225
Février . 595. 37°.29 5
Mars ••.................................. 59 2.943.005
Avril . 58 7,925.125
ÙÎei '
Jll . Mai ••.................................... 597.769.465
·~~Wlei······························ .. 614·935.110
~ .. :::::::::::::::::::::::::::::::: Août
.................. _
.
62 9.946.930
~bIn.bre . 63J. 545. 785
!'Gy re . Septembre . 621.035·77°
~re . Octobre . 607.708.17°
re . Novembre . 575 .127. 100
Décembre '" ......•.. '" 579. 8 7 2.535
BULLETIN F;CONOMIQUE DU MAROC

c) MOllI'I'IIIl'lIt du poste « Compte de dép6ts II


!I) Comptes courants ct dépûts de fonds divers : et « COlllptes cou rants crédi teu rs »
19:13 : Année 1933
FR. c.
Solùe au 31 décer,nbre 1932 29.}4.7· 063 ::
Janvier . 3th .536.003 II Mouvement crédIteur ~
Février . 363.044.632 I:!
Mars . 3fj3.R69.5R5 2[) TOTAL........ 4;11.7:'0.3 25 ~
Avril . 361.871.136 47
Mai , . 3fl6.16o.749 lli 'louYl'lIIf'nt débiteur _4:l6.:!~'
Juin
, uillet
.
.
3"9.736.t,49
383.012.059
Il,
28 Solde au 31 décembre 1933 :!;L19ti.61l4 "
Aoîtt . 346.899.t'9 5 69
Septembre . 322.ih9·588 28
Octobre . 331.339.185 51 Banque commerciale du Maroc.
Novembre . 3n 184.759 37
Décembre . 321.40I.521 58
Agences de Casablanca,
Mouvement du poste « Caisse )) Baba!, Tanger, Fès, Marrakech, Meknès (année 1933).
Année 1933 : FR.
MOIII'cment. du poste « Caisse»
(1) Solde aulcr janvier 1933 . IR7·00o.00o
b) Encaissement pendant l'année 1933 .. 3.815.000.000 a) Solde au 1er janvier 1933 .
/») Encaissements pendant. l'année 1933.
c) Total . '1.002.000.000
d) Paiements pendant l'année 1933 . 3. R08.000.ooo Ci Tolal .
----- d) PaielllPnts JlPllllant. l'année 1933 .
e) Solde au 31 décembre 1933 . 194.000.000
e) Solde au 31 décembre 1933 .
Mouvement du poste « PortefeuiLLe » francs
(Effets en recouvrement compris) MOl/l'elllent t/l/ [Joste « Portefeu ille »
a) Solde au 1er janvier
Année 1933 : l'Il.
Il) Solde au 1er janvier 1933 . 353.000.000 1933 :
h) Montant des effets entrés pendant l'an- Escompte . 8.1[)0.30337
née .. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.769.000.000 Recouvrement . 3.272.11'9 ,.Ii
b) Montant des effets
c) Total 2.122.000.000 entrés penllant
d) Montant des effets sortis pendant l'an- l'année :
née 1.852.000.000 Escompte . :w-;.\)t'7· o3ii 07
Hecouvrement . i 'J .O()l~.'J J? 3n
e) Solde portefeuille au 31 décembre 1933 270.000.000
c) Total .
Mouvement du poste « Comptes de dép6ts » francs fI) Mon lan t des effets
Année 1933 : FR. sortis pendan t.
l'année:
(1) Solde au 1er janvier 1933 . 113.000.000
b) Versements pendant l'année 1933 . 645.000.000 Escompte 208.287.579 95
Hecouvrement -;;).101 .,.'JR 1'3
c) Total . l') Solde au 31 décem-
758.000.000
bre 1933 :
ri) Hetraits pendant l'année 1933 .•...... 654.000.000 Escomple 7.86[l.7ii9 'I!) ~I
----- Hecouvrement '" :1.178.1'33 O'! 10.,,48.59 2 '
c) Solde au 31 décembre 1933 . IO~.O()O.OOO
Mouvement du poste « Comptes de dép6ts
et comptes courants créditeurs »
1
a) Solrle au 1er janvier 19 33.......... 34.3,1.967 7
Société marseillaise de crédit industriel Il) Versements pendant l'année ...... 1.126.157.708 51
et commercial et de dépôts, Casablanca. ----~
c) Total . 6
1. IGo.5:!9· 67 -'
a) Mouvement du poste « Caisse » rl) Uemboursements pendant l'année. l.I2o.671.~ :
Année 1933 e) Solde au 31 décembre 1933 39.858.052 4'·:,j
Solde au 31 décembre 1932 •........... I. T23.37T 95 .,
Versements 1933 . 364. [l33.1'53 21 j
Compagnie Algérienne.
Paiements 1933
TOTAL .
.
366.057.225 16
365.406.921 :'6
Mouvement' du poste « Caisse»
Î ~1
,ffi
.~
Solde ail 31 décembre T933 .... 6.50.30:1 60
Années 1919-1933 ~~
b) Mouvement du poste « Portefeuille )) ~----""""""-"'-~=""""~----~-----~=-J":':ij
(Effets en recouvrement compris.) A.nnée 1919
___ l~i
Année 19S5

Solde au 31 décembre T932 .


Année 1933
19.o3iQ '13 23
1----1--- l , ., l,
Montant des effels entrés pendant l'an- Solde au 1- Janvier 1.370.847 49' 2.083.441 st
née 1933 .. F.ncal.semen~ pendan~ l'année.. : 552.713.986 86 1.801.713.099
__

TOTAL........ 19'1.51'3.689 23 To~al 554.084.834 35 1.803.796. 5'111


1

Montant des effets sortis pendant l'an-


née 1933 1I~:!.·l5J.732 47 P.li"DI"nl, pendan~ l'ann(·,, 1553.010.103 57 1.802.296.7~
Solde au 31 décembre 1.0i4.730 78 1.499.7'1415
Solde au 31 décembre 1933 .... 12.331.956 76
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

MOI/l'l'ment du poste « Porteleuille » cl Por/elel/illc commercial (y compris les effets en


1't'''Oll \Tement)
(Errels l'Il recomTPIIH'lIt compris)
1932 : FR. C.
Janvier . 57 5.631 .442 67
Février . 579·34I.440 45
Mars . 578.887.825 Il
Avril . 63{1.422.500 94
.\nn'''' 1919 Année 1933 Mai . tiJli.543.281 48
Juin . (b5.209.404 Il
.1 uiIlet . 594 I77· 9:':) 33
";old., au 1" jamit'r , 10.5UAOI Oi 1:1~.~~:l.Onl :11 Août . 564.314.787 12
'IouLant ùes cfTets cnlrl"'s pendant li Septembre . 542.448.768 87
l'alln[,, , 'l:l:~16~~_ii •~.~~~:~0404 55 Octobre . 53!,. 170.21,8 45
Novembre . 492.775.890 52
Total 1 246.1)51).001) 8~ 1.218.203.495 86 Décembre . 498.393.049 di
Montant des olTets sortis pendant 1 i d) Avances sur litres :
l'année , ! 228.820.~38 021.089.694.02715
i-~---~
Snl.l<' au 31 décembre ....•..... ~ 1i.835.,'j1)8 8~ 128.509.468 71 1932 . FR. C.
1
Janvier . 9.372.069 50
Février . 9.210.801 49
.\ folll'I'ment des pos/es « Comptes de dépôts Il
Mars . 9.042.115 61l
Avril . 8.816.:!O1 0(1
1'1 « Ï,omptes COl/l'IllltS uéditeurs » Mai . 8.769.556 86
Juin . 10.667,931 g3
Juillet . 8.866.152 73
Années 1919-1933 Aoüt ~ . 9.046.800 02
Septembre . 1l·794.433 87
1 Octobre . 8.619.546 05
1 ."'nnée 1919 Année 1933 Novembre . 8.904.397 9li
DécClnbre : . 9.443.355 85
l ,
Solole a11 1" jamior 112.612.863 44 i 186.117.60907 e) Avances directes du Gouvernement marocain (zone
V,'rsoll1Ollts pOlldant l'année 1366.371.428451.364.931.821 64 française) :
Total 1 :li8.984.291 89 '1.551.049.430 71 1932 : FR. c.
Remboursements pendant l'année.135~.320.333 04 ! 1.364.086.39,'j 49
Janvier
Février
.
.
17.995.627
'7'9/,8.827
80
80
Sold,' a11 31 décembre 1
1
~1.1)63.958 85 . lRI).nH3.03.'; 22 Mars
Avril :
.
.
17,948.827 80
1 17.948.827 80
Mai . 17.. 93 9. 652 »
'uin . 17.47 3 . 57 2 Il
Juillet . '7.47 3 . 5 72 »
Aoüt . 17.473.797 »
SITUATION Septenlbre . '7.473.797 II

DES BANQUES MAROCAINES EN 1932. Octobre . 17.473 '797 »


NO\'embre . 17.473 .797 Il
Décembre . '7.47 3 ·79ï »
Banque d'Etat du Maroc. 1) Billets en circulation :
a) Encaisse (métallique et devises or) 1932 : FR.
1932 : FR. C.
Janvier . 599. 641.000 Il
Janvier . 373.504.849 96 Février ..............................•. 595.964.135 Il
Février . 378.665.696 19 Mars , . 594.453.820 »
Mars . 340.153.250 12 Avril . 596.827.375 »
Avril . 309.112.692 32 Mai , .......................•.... 594,9 11.920 »
Mai . :b8.119· 842 70 Juin ..........................•....... 630,703.620 1)
Juin . 303.586.871 68 Juillet . 645. 029. 505 »
Jnillet . 319.643.418 114 Aoüt .................•................ 638.295,925 Il
AolÎt . 319.647.104 58 Septembrl' ~ ........•....... 639.225.275 )l
Septenltre . 322.414.592 41 Octobre . 640.610.905 Il
Octobre . 308.566.725 52 Novembre . 606.429.180 Il
~ovembre .........•................... 286. '78.085 47 Décembre . 611 .084.795 Il
Décembre . 301 ,695'704 76
b) Disponibilités et avoirs à l'étranger: g) Comptes courants et dépôts de londs divers :
1932 : FR. C. 1932 . FR. c.
Janvier . 126,941. 390 96 Janvier 463.679. 08 4 58
Février . 96.415.604 23 Février 444.786.147 93
Mars . 87. 85 1.703 39 Mars 440.892.037 07
Avril " . 79.137.442 15 Avril , '" . . .. .. .. . 47 8 . 653 .400 88
Mai , ;. 83.881.418 41 Mai 473.294.634 37
.fuin . 66'735.089 56 Juin .............•.................... 428.102.226 09
Juillet . 70.675.528 85 Juillet 395 .40 7. 61 9 33
Aoi'lt . 1i5. 23 9·7'7 92 Aoüt . . . . . . . . . . . . . . . . .. 385'951.578 99
Septembre . 60.952.320 35 Septembre 365.485.9 22 45
Octobre . 59.310.488 09 Octobre 365,9 18 .0 93 83
Novembre . 119.446.333 30 Novembre 403.826.533 18
Déc~mbre . 100. 807.786 67 Décembre.. . . . .. . . .. . . .. . . .. .. . .. ~82.083.71l'7 89
BULLETIN f:CONOMJQlJE DU MAROC

Mouvement du poste « Cais.çe » Banque Commerciale du Maroc.


1 !1:1:! : FR.
a) Solde au ,'" janvier 1932 . 199.000.000 l'
b) Encai~sement pendant l'année 1932 4.569.000.000 »
Agences de Casablanca,
c) Total . 4.768.000.000 II Hal,al, Tanger, Fès, Marrakech, Meknès (amllle 1932).
li) Paiements pendant l 'année 193~ . 4.581.000.000 II
MOllI'l'ment du poste « Cllisse »
l') RoidI' au ~l décemhre 1932 . 187.000.000 »
(II Solde ail Tor janvier T932 . 1.061.078 60
h) Encaissements pendant l'année Tg,'b. 924.572.884 69
MOIII'I'//lent du poste Il Portefeuille» francs
(Effets en recouvrement compris) e) Total . 925.633.963 29
T9 32 : FR. li) Paiemenls pendant l'année 19 32 . 924.728.836 25
a) Solde au Tor janvier 1932 . 5°9. 000 . 000 Il
b) Montant des effets entrés pendant ei Sol (le au 31 décembl'e 1932 . 905.127 04
l'année 2.603.000.000 »
l') Total 3.112.000.000 » Mouvement du pos/e « Par/l'feuille»
d) Montant des effets sortis pendant Il) Solde au lor janvier
l'année 2'759.000.000 » 1932 :
l') Solde porlefeuille au 31 décembre Escompte . 15. qo.357 5:.
1932 353.000.000 II Ilecouvrement . ~·7:1~·923 ,<1,7
h) Montant des effels
MOII/1ement du poste l( Comptes de dépMs » francs entrés pendant
l'année:
193:! : FR,
Escompte . 276.312.827 92
a) Solde au lor janvier 1932 127.000.000 Il Ilecollvremen t . 69.1183.632 62 346.196.460 54
b) Versements pendant l'année 1932.. 602.000.000»
e') Total 361.1:10.7/11 96
e) Total . 729.000.000 »
616.000.000 » d) Monlant des effels
d) Retraits pendant l'année 193:! .
s?rtis. pelHlant
113.000.000 » 1 <Innee:
l') Solde au 31 décembre 1932 .
Escompte 279.292.882 10
llecouvrement '" 7o.3IJe,.3S7 03 349.658.269 13
Société marseillaise de crédit industriel l') Solde au 31 décem-
et commercial et de dépôts. bre 1932 :
Escomple . 8.190.303 37
Hecouvrernent 3.272. 169 46
a) MouveTllent du [Joste l( (;Ilisse »
Année T932
Mouvement du poste l( Compte.ç de dép6ts
Solde au 31 décembre 1931 . T .377.310 33
e/ camp/es courants créditeurs II
Versements 1932 . 395.800.879 54
a) Solde au lor janvier 1932 34.031.381 71
TOTAL........ 397.178.189 87 b) Versement pendant l'année 1.327.832.729 35
Paiements 1932 396.054.817 92
c) Total . 1.361.86'..111 06
Solde au 31 décembre 1932 .... 1. 125.371 95 d) Hemboursement pendant l'année .. r.32?-492.I43 35
h) Mouvement du poste « Porte/wille » e) Solde au 31 décembre 19 32 . 34.371.967 7 1
(Effets en recouvrement compris.)
Année 1932
Solde au 31 décembre 1931 . 17.068.368 14
Montant des effets entrés pendant l'an- COMPAGNIE ALGÉRIENNE.
née 1932 .....................•......

TOTAL. .. .. ... 216.098.357 06 Mouvement du poste « Caine Il


I\Iontant des effets sortis pendant l'an-
née 1932 197.059.913 83
Années 1919-tgih
Solde au 31 décembre 1932 19.038.443 23

c) Mouvement du poste « Compte de dépDts Il 1 Ann6e 1919 Année 1932


et (1 Comptes courants créditeurs Il
1
Année 1932 Solde au 1" janvier : l.370.8~7 49 3.123.97044
Solde au 31 décembre 1931' . 23·7 R9·456 47 Encai"""ment pendant l'année ' 552.713.986 86 i2.365. 785. 716 69
Versements 1932 . 465.984.090 63
Total 1 55~.084.834 35 12.368.909.687 1:1
TOTAl, . 489'773.547 JO
Paiement. pendant l'année 553.010.10357 12.366.826.24526
Paiements 1932 460.526.483 63
Solde au 31 décembre 1932 .
Solde au 31 décembre 1.0ï~.730 78 i 2.083.441 87
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

Mouvement du poste « Portefeuille » lIfuul'ement du poste « Caisse»


Solde au cr
janvier 1932 ... ; ......•• 3.01,8.16065
(Effets en recouvrement compris) I
Encaissements pendant l'année 1932 •• 2.555.721.209 20
TOTAL . 2.558.779.369 85
Paiements pendant l'année 1932 . 2.556.226.390 35

Année 1919
1
Année 1932
-
.
S~1ge
;"-'" ...
au 31 décembre 1932
, ~ ~

Mouvement du poste « Portefeuille })


.

(Effets en recouvrement compris)


Solde au I cr janvier 193:1 .. , . 111.20Û.t,3:1 30
Solde au IN jam'ier .............. 1O.51U0407 167.149.221 65
Monlant des effets entrés pendant
Mon\ant des errets entrés pendant 1 l'année 1932 ., .................• 868. gh. 637 07
l'année ...........•••••..•...•. 236.141.602 77 1.315.903.720 25
TOTAL .....• 980 . d8. 069 37
Total ............ [246.656.006 84 1.483.052.941 90
Monlant des effets sortis pendant
l'année 1932 . 865.91<3.627 40
Monl'lOt des e/fels sortis pendant,
j'année ...................... "1228.820.4.38 02 1.348.769.850 59 Solde au 31 décembre 193:1 ., .

Solùe au 31 déeembre ............ i 17.835.568 82 134,283.091 31 Mouvement du poste « Comptes de dépôts


1
cf. comptes créditeurs »
Solde au I cr janvier 193:1 •.....••••.. 316,967.167 99
Mou\'ements au crédit des comptes
MUlll'ement des pus/es « Comptes de dépôts» pendant l'année 1932 2.689. n4. 428 37
ct « Comptes eouran/s créditeurs »
TOTAL 3.006.161.59636
'Mou\'ements au débit des comptes
pendant l'année 1932 2.7';2.689.599 I:J

Années 19 19- 1932 :O;olde au 31 décembre 1932 .


- -

Année 1919 Anne\c 1932

~TAT DES RECOUVREMENTs

183.U6.329 92
AU 30 JUIN 1934
Sortie 1lll 1 j.tlH icr ••...••..•..•. 12.612.863 44.
flf
, EFFECTU~S AU TITRE DU BUDGET G~N~RAL
"t'r,sclUl'uts pendant l'annl'C .... 1 366.37l.428 45 1.551.309.959 65
1
i - (EXERCICE 1934).
1 1
Total ............ 378.984.291 89 1.734.756.289 57

DBSIGNATION PRBVISIO:iS RECOU\I\EMENTS


Remboursements pendant l'année. 354.320.333 04 1.54.8.638.680 50
DES PRODUITS BUDGÉTAIRES EXERCICE 1934 30 JUIN 1934
Solde au 31 décembre ............ 1 3U63.958 85 186.117.609 07 ')

1
Tertib ., . 94.355.000 . 1.295.558 71
Patentes , , •... 20.000.000 3.591.{j34 78
Taxe d'habitation ..... 3.700.000 390.86064
Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie. Taxe urbaine .....•.... 16.000.000 1.f.j86.064 24
Prestations . 4.000.000 99.733 55
Taxe de vérification des
poids et mesures . 450.000 3W.17449
Zone du Protectorat du Maroc Droits de douanes . 144.700.000 66.737.286 04
Droits de consommation 227.480.000 104.912.432 81
Droits de marchés . 40.250.000 16.342.790 08
Prêts hypothécaires réalisés au 3t décembre t932. Droits d'enregistrement 44.672.000 18.800.204 59
Droits de timbre . 20.608.000 9.042.309 10
Prêts hypothécaires réalisés au Produits et revenus du
I cr janvier 1932 ..••....••.... 664 domaine. 15.600.000 6.166.107 48
Prêts réalisés en 1932 en partici- Produits de l'Office pos.. ;
pation avec le Crédit foncier tale ,.... 52.200.000 23,472.5!2 34
de France ········ 160 23.136.000 » Produits des monopoles
Prêts réalisés en 1932 par le Crédit et exploitations . 75.520.000 3.946.332 52
foncier d'Algérie et de Tunisie 101 22.843. 639 »
Produits divers du bud-
TOTAUX...... 925 13.4.603'74 6 39 get . 34.086.000 11.234.982 24
Remboursements à déduire II 2 25.482.053 36
TOTAUX. . . .• ••. 793.621.000 268.059.013 61
Solde des prêts 31 décembre 1932. 813 109.121.693 03
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAHOC

CONSTITUTION DE SOCIETES ANONYMES AU MAROC.

Période du 15 avril au 30 juin 1934.

Sociétés nouvelles officiellement publiées.

CAPITAUX DATE
SIEGE
de constitution
a) Commerciales
Société marocaine d'études et d'entreprises
commerciales . 250.000 Tanger 16 avril.
Compagnie chérifienne d'exclusivités industriel-
les commerciales (C.C.E.I.C.) . 125.000 Casahlanca 6 mai.
Compagnie commerciale de distribution . 100.000 Fès 16 mai.
Société marocaine d'exploitation et d'exporta-
tion (Samexport) . 500.000 Fedala lC" juin.
h) Financières
Sadub, holding de valeurs, brevets ou pro-
priétés . 1.000.000 'l'auger 29 Ilia i.
Marochel . F.S. 20.000 Tauger 8 juiu.
c) Immobilières
Société « Uyabd Il •••••••••••••••••••••••••• 450.000 Babat 1er mai.
1

d) Industrielles
Entreprise FougeroUe pour l'étranger . 2.750.000 Tanger 2ü aHil.
Maison Fougerolle frères pour l'étranger . 1.000.000 Tauger 26 auil.
So~iété françai~e de pêcheries et conserves du
~ud marocaIn . Goo.OOU Safi 9 ma i.
e) Transports
Société des transporleurs (lu Hharb . 900.000 Port-Lyautey lï mai.
Société des transporteurs de Fès . 500.000 Fès 4 mai.
f) Elect ricité
1

Entreprise électrique de la banlieue de Marra- 1

kech . 100.000 Casahlallca ~. mai.


1 ,

REDUCTIONS ET AUGMENTATIONS DE CAPITAL.

Réductions
Miues de Bou-Arfa . de 52.000.000 15. üOO. O()()
Compagnie générale de chauffage et plomberie . de 1.100.000 5;')0.000
Société « Fru ils et primeurs du Maroc )) . de ~.OOO.OOO 500.000
Société de placements immobiliets . de 1.000.000 500.000
Etablissements Hubert-Dolbeau . de 2.000.000 800.000

42.150.000

Augmentations
L'Imprimerie française . de 200.000 à 325.000
Office de chargement et de transport melmassi . de 100.000 à 2.000.000
Société d'études et d'initiative pour la mise en valeur
du Sous . de 1.000.000 à 10.000.000
Société foncière de l'Afrique du Nord . de 9.000.000 à 14.000.000
Société immobilière du Maarif . de 125.000 à 600.000
Société française de conserves de poissons . de 300.000 ;, 600.000
S.M.D . de 30.000.000 à 45.000.000
Compagnie fasi d'électricité . de 4.500.000 II 10.000.000

37.300.000

Société dissoute
Société immobilière « Mauléomarta Il ••••••••••••••••••••••.••••...•..•.••.•••••.•.••••.. Capital 1.500.000
BULLETIN I~CONOMIQUE DU MAROC 381

Modifications diverses. La « l'ociété marocaine industrielle et commerciale li


dcviclI t « Société marocaine des A oussia li.
d .' La société « La Pièce automobile franco-am~ric.aine »
se~lent « ·Société d'importation tranco-amérzcame - La « l'ociété horticolc arboricole marocainc li devient
.1.F.A. ». « Suciété viticole marocaine ll.

ciè La « S~iété c1l(\rifienne h?t.cliôrc !nllllob!I!~re f~naJl­


'ère lJ devlCnl « Société chénllcnnc unmoblllCrc Imall- La société « L'Engrais complet marocain II devient
CI re lJ. " L'Engrais organirlue ».

MOUVEMENT DES CAPITAUX DANS LES SOCIÉTÉS ANONYMES MAROCAINES


du 1'" avril au 3D juin 1934.
- ----~-I ------1--------
Socit.~tt·s Augmcnl.\tions Réductions
GROUPES Dissolutions SOLDE
nou,"cllcs de eapi\;l! de capital 1
!
--.._---------------1----- 1

~coles ' » »
]2.3.000
3.500.000 » 3.500.000
F' merClales . 9ï5.ooo 1.750.000 » 650.000
~ncières . 1.098.000 » II » -l- 1.098.000
.ln obilières i 450.000 5.4ï5.000 500.000 1.500.000 + a.925.OOO
't.d';1striell es . 4.350.000 300.000 II » -~ 4.650.000
AUuères . » 9.000.000 36.400.000 l) 27.400.000
Tutomobiles . » » II li li

EI:e~s~.rts . 1.400.000 1.900.000 li li + 3.300.000


p rlclté . 100.000 20.500.000 II » + 20.000.000
»
Ob~·····································.
» II II li

T ~ets multiples » » » li li
a acs et phosphates : II » » » »
----~

Totaux 8.:373.000 :17.aOO.000 42.150.000 1.500.000 + 2.02a.000

SOCIÉTÉS ANONYMES MAROCAINES


Résultats connus pendant la période du 1'r avril au 3D juin 1934.

EXERCICE CAPITAL VERSÉ RÉSULTATS

Agricoles
Domaine d'El-Moudzine i 1932-1933 1.400.000 + 62.485
Compagnie générale d 'entreprises el de cullures en
P.l Afrique . 1932-1933 ]5.000.000 1.080.375
Aarocaine de Sidi-Taïbi . 1932-1933 1.500.000 + 8.097
Dgricole du Tadla . ]933 5.000.000 678.715
omaine de Beni-Amal' : . 1933 6.800.000 + 178.006
Commerciales
Société bourguignonne de commerce au Maroc . 1932-1933 1.700.000 + 107.516
~. A. Electra . 1932-1933 2.250.000 + 467.470
Akron-Maroc . 1933 900.000 + 12.409
,~ciens établissements Emile Laport . 1933 2. 500. o<lo + 456.931
Cllllenteries-briqueteries réunies Maroc . ]933 1.000.000 + 162.674
Commerciale française au Maroc . 1933 1.440.000 + 188.275
Compagnie marocaine vinicole . 1933 2.700.000 + 382.074
tmptoir des mines et des grands travaux du Maroc . 1933 8.000.000 + 538.722
tablissements Maysonnier .. 1933 3.000.000 + 57.773
~tablissements mécanographiques du Maroc . ]933 575.000 + 88.881
P.ltablissements Parrenin . ]933 2.500.000 + 268.417
P.l~rocaine d'explosifs et d'accessoires de mines . 1933 3.000.000 + 734.416
V.lroiterie générale du Maroc . 193.1 600.000 + 3.997
AIgnoud et Cie ••••••..••.•..••..•.......••••.•.•••••.. 1933 1.500.000 32.714-
Am~ublement. Monterral . 1933-1934 350.000 163.316
4clens établissements Léon SlIa\'Ct . 1933-1934 2.053.374 116.380
vy-Nouveautés . 1933-1934 1.500.000 79.092
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
~

EXERCICE CAPITAL VERSÉ HÉSULTATS

Immobilières
--
Constructions d'immeubles au Maroc " . 1932-1933 3.000.000 12.101
Immobilière La Briqueterie . + 40.113
1932-1933 160.000 +
Immobilière de Kénitra . 19:12-1933 500.000 280.274
Immobilière Ville Haute . +
1932-1933 450.000 + 227.081
Société placements immobiliers au Maroc , 19:32-1933 2.600.000 29.085
Comptoir immobilier du Maroc ' 1933 7.414.812 1073.843
Constructions à bon marché de Meknès . + . 11.046
1933 200.000 +
Foncière et immobilière de Fès . ]933 1.472.500 113.085
Société franco-marocaine . 1933 4.000.000 450.920
Immobilière Casablanca et Maroc . 1933 16.000.000 16.265
+
Immobilière financière chérifienne . 1933 7.500.000 + ].513.297
Immobilière kénitréenne de terrains industriels . ]933 830.000 5.015
Immohilière au Maroc . + 122.591
1933 2.000.000 +
Marocaine d'entreprises immobilières Ed Diar . 193:3 600.000 + 112.298
Industrielles
Industrielle des bois au Maroc .. 1932-1933 1.100.000 170.355
Oléicole de Marrakech . + 11.942
1932-1933 2.500.000 +
Compagnie africaine des ateliers de construction
Schwartz-Hautmont . 1933 3.200.000 + 573.221
Conserveries algéro-marocaines . 1933 500.000 11.855
Les Conserves du Maroc . ]933
+ 58148
2.500.000
f:tablissements Abt . 193:l 1.000.000 + 8.843
f:tablissements Bernard Héguy . 1933 2.000.000 265.703
f:lablissements Cotelle et Foucher ..............•...•. 193:3 1.000.000 + 74.049
Marocaine de construction métallique . ]933 1.000.000 860.135
Tuileries et briqueteries de Marrakech . 1933
+
3.000.000 + 117.660
Vidal Maroc . 193:~ 1.000.000 12.1:J.'l
Huileries savonneries du Maroc . 193:3-1931
+ 677.503
2.500.000 +
Marocaine de conserves alimentaires Atlanta Maroc . 1933-1931 1.250.000 461.737
+
Banques
Banque d'Faat du Maroc . 1933 -IG. 200. 000 l!) .4 8:3.918
Banqlle foncière dll Maroc ,' . 193:3
+
9.889.:17;"; + UOIB&t
Crédit du Maghreb .............................•.... 1933 10.000.000 + 1i13.251

Financières
Compagnie financière marocaine 50.000.000 1.184386
Minières
Industrielle el minière des Glaoua 300.000 16.764
+
Automobiles
Marrakech-Auto .....•........•...........•............ 1932-l!J33 750.000 30.252
France-Aulo . 193:3 8.000.000 1.251.313
Marocaine pour la vente des automobiles Peugeot 1933
+
700.000 + 237.583
Transports
Transports automobiles du Sous . 1931-32-33 (1) 875.000 + 1044.594
Compagnie franco-espagnole des chemins de fer de Tan-
ger à Fès . 19:33 12.000.000 + 177.1~.
Compagnie des tramways et autobus de Casablanca 1933 6.000.000 + 329.8

1?lectricité
f:nergie électrique du Maroc . 1933 10.000.000 + 2.151.524

Régie
Office chérifien des phosphates . 1933 5
36.000.000 + 49.482.17
Objets multiples
Compagnie générale du Maroc - .. 1933 35.000.000 + 2.076.898

(1) Exercice de 2' mols.


BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC

COURS DES VALEURS MAROCAINES.

Bourse de Paris.
(:UUI'S c.r/l'èlllcS du 1er janvicr au 30 jUill 193//
Hernler
Pair +Haut +Ila. cours
Banque commerciale du Maroc . 250 110 86 99
Compagnie asiatique et africaine . 100 14 8 10,50
Auto-Hall . 100 70 51 56
Mines de Bou-Arfa . ;)00 96 57 84
Brasseries du Maroc . 100 390 350 356
Chaux, ciments, matériaux cie constructions au Maroc .. 100 125 102 124
Chemins de fer du Maroc .....................•...... 500 685 580 650
Chemins de fer de Tanger-Fès . 500 (1) 440 372 372
Compagnie marocaine . 500 314 246 237
Compagnie générale du Maroc . 500 445 325 378
Marocaine de construction métallique . 100 ]81 151 158
Marocaine de distribution . 250 1.275 945 1.231
Paris-Maroc ..•....................................... 100 10 4,75 6,50
Poliet-Chausson·Maroc . 100 40 37 40
Port de Fedala . 500 890 690 725
Ports marocains . 500 1.005 930 940
Superphosphates et produits chimiques du Maroc . 500 900 751 859
Tabacs du Maroc . 500 8.020 7.410 7.950
Moulins du Maghreb . 100 55 42 42,50
Compagnie des tramways et autobus de Casablanca . 100 112 100 100
Energie électrique du Maroc . 500 1.925 1.600 1.626

(1) 400 francs payés.

Office de compensation de Casablanca.


Cours extrèmcs du 1er janvicr au 30 juin 1934
l'air + Haut + Ba. Dernier
cours
Caisse de prêts immobiliers du Maroc . 1.000 (1) 740 725 730
Anciens établissements Buisson :
Actions « A)) . 500 :340 320 320
Actions « B)) . 500 incoté Il incolé
Compag-nie africaine des ateliers de construction
.;) « Scllwllr~-Hautmont )) . 250 260 200 260
Etablisse.m.eDt$ B. Héguy . 500 incoté Il illcoté
Huileries et savonneries du Maroc . 500 incoté II 775
Africaine de matériel industriel . 100 155 120 120
Anciens établissements Henri Bernard . 500 380 370 380
Centrale automobile chérifienne . 100 incoté Il 75
Compagnie africaine de transports . 500 2.100 2.100 2.100
Compagnie fasi d'électricité . 500 1.050 1.050 1.050
Omnium nord-africain . 250 610 585 585
France-Auto;
Actions anciennes . 100 120 120 120
Actions nouvelles . 100 130 115 115
Marocaine automobile . 100 50 50 50
Autobus de Meknès . 100 85 75 75
Tramwavs et autobus de Fi's . 100 80 60 60
ImmobilIère financière chérifienne . 1.000 1.075 1.000 1. 000
Générale automobile marocaine . 100 (2) incoté Il 40

(1) 250 francs payés.


(2) 62 fI'. 50 payés.

Hors cole.
+Haut + B,,,
Banque d'Etat du Maroc . 5.000 4.500
Chérifienne d'hivernage . 10 10
Comptoir immobilier du Maroc . 600 475
Etablissements industriels J. Lafon .. 200 100
Fès-Auto . 32 32
S.A.M.A . 26 20
Mines d'Aouli . 70 40
Minière des Gundafa . 7 6
Transports de Rabat-Salé . 275 275
BULLETIN ECONOMlQUE nu MAnoc

C. - DÉMOCRAPHIE ~T QUESTIONS SOCIALES MAROCAINES

LES BIENS HABOUS AU MAROC (1)

Leurs rôles économique et social. Les receLles atteignent, dès la première année (1332),
1.>'7°.000 francs et s'élèvent progressivement jusqu'à
Le habous est un ade juridiqu~ par lequel un Ili.loIoG.GOO francs en 1351. Elles donnent, en vingt ans,
musulman, en vue d'être a~réable à DIeu, affect~ à per- un total de 160 millions de francs qui, à l'exception de
pétuité un ou plusieurs blCns, généraleme~t lII~meu­ 1 millions versés au fisc au titre de l~ taxe urbaine et
bles, à une œuvre pieuse, à un but ou ut,! serVIce d ordre dll tertib, ont été entièrement utilisés au mieux des
religieux ou humanitaire 'lu 'il détermme. inl,;rèls de la communauté musulmane. ~
A l 'heUl'e actuelle, le patrimoine productif des fon-
Il revêt la forme d'une déclaration unilatérale de
dations pieuses se compose de : .
VOlOllté, elltièrement libre, qui cré~ U1~e n~uvelle forme '1:1.000 immeubles bâtis (dont 13.000 grevés de drOlt
de propriété, c'est-à-dire U~I patnmome m~épendant, de menfàa) éval ués à li/io millions, et
aulonome, capable de fOI,~cllo.nner.~n vue c!. une aff~c­ ~>'.()OO immeubles non b<1tis, éyalués à 230 millions.
laliun dUllTlée. Frappé d mahénablllté e~ d I~prescnp­
tibilité, ce patrimoine est confié à un geslloIlIlaire chargé l'cn considérable, surtout si en le compare à celui
de l'administrer et d'en affecter l~s r~venus co~fo~mé­ de l'Égypte qui comprend 611. 203 feddane de terrain,
ment à la volonté du fondateur qUI, d après les Junst~s soit près de 1/8 de toute la superficie cultivée du pays,
musulmans, doit être respectée comme un texte de lOlo et 18.000 immeubles urbains dont le revenu global a
atteint, CIl 1929, plus de 2 millions de livres, soit 250
Il s'agit, en définitive, ?'.une fondatiun au sens millions de francs, ce patrimoine joue cependant, du
strict du mot, analogue à la Shftung allemande. point de vue économique et social, un rÔle important.
On peut, d'une manière .générale! group~r les b~ts
des fondations sous les rub~lques SUIvantes . entrelle~ Rôle économique des biens habous.
des édifices religieux, fonctlOnne~ent du culte, .ense~­
gnement musulII!an, œuvres chanta?les et de blenfal- 1°Mise en circulation des biens habous. - Suppres-
innce adduction d'eau, etc. Les blCns affectés com- siOIl de la maillmorte. - Frappés d'inaliénabilité absolue
~rCll1;ent non· seulement des immeubles. de r~pport S()IIS l'ancien régime, les biens habous se trouvaient
de toute' nature, urbains 011 rll~aux, Inals aussI, une ainsi figés en une véritable mainmorte qui, à l'époque,
partie des eaux alimentant les VIlles telles que 1 oued ne présentait pas alors les graves inconvénients dénoncés
Bou-Fekrane à Meknès, des dérivations de l'oued Fès, des dans les pays occidentaux. Mais elle était de nature à
« khetlara Il ou canalisations souter~aines à Marrakech, gêner l'œuvre du Protectorat et, notamment, à porter
voire le monopole de la pêche à 1 al?se dan~ !e Bou- entrave à la création et au développement des villes
negreg. Il faut ajouter de nombreux hvres relIgieUX ou nouvelles dont l'assiette comprenait de nombreux ter-
de droit musulman. rains habous,
Après avoir atteint SOlI apogé~ sous les Almohades Aussi, dès 1913, 8.1\1. Chérifienne décide-t-elle que
ct les Mérinides, l'institution déclme, le~ revenu.s s~mt les biens des fondations pieuses pourront faire l'objet
détournés de leur destination, Les 10catlOns ordmarres de cessions par voie d'adjudication aux enchères publi-
se transforment en locations perpétuelles pour aboutir !fues, il charge de remploi. Les fondations pieuses, au
à de véritables démembrements de la propriété (droit. moyen de l'emplois judicieux, peuvent ainsi remplacer
de menfAa) au profit des particuliers tenus, dès l.ors, ceux de leurs biens improductifs de revenus par des
au paiement d'une infime redevance aux fondallons immeubles plus avantageux,
piéuses , les usurpations se font toujours plus nom- Depuis 1332 (1914), il a été consenti soit à des
breuses. . particuliers, soit II des services publics, 2.556 cessions
Ainsi au moment de la signature du traité de immobilières pour une somme globale de 52 millions de
protector~t qui stipule dans son article premier « le francs. Sur ces cessions, 48 seulement, ayant pour objet
« respect des institutions .religieuses, n<?tamment celle des terrains d'une superficie totalll de 4.550 hectares,
« des Hallous », la situatlOn très précaIre appelle des sont inteI'Yenues en faveur de l'État pour les besoins
réformes immédiates, de la colonisation, moyennant 3.150.000 francs.
Un grand nombre de biens ont disparu du patri. On mesure par là le caractère tendancieux de cer-
moine des Habous. Ceux qui restent entre les mains des taines campagnes Yisant à accréditer l'opinion que le
nadirs sont en piteux état. Leurs revenus atteign~nt à Protectorat a sacrifié les intérêts des Habous au profit de
peine une somme globale de 50.000 p.h. Par VOle de la colon isa tion.
conséquence, les œllvres pies prévues par les f?ndat~urs On peut ajouter que l'Etat n'a bénéficié d'aucune
sont en grande partie abandonnées ct dans ccrlames VIlles faveur ; les prix, déterminés par experts à la diligence
le service du cuIte ne peut nH'me plus être a~suré. Les des Habous, correspondaient à la valeur vénale des ter-
édifices religieux eux-mêmes, faute de réparatlOns, me- rains ali~nés qui, par le jeu des remplois, ont été rem-
IHICent rlline. placés immédiatement par d'autres immeubles d'un
Dès le début du Protectorat on décide de procéder revenu nettement supérieur.
Il la réorganisation complète de l'institution avec le con- Les 52 millions susvisés, provenant en grande partie
cours d'im personnel entièrement indigène, sous l'im- d'immeubles improductifs de revenus (terrains à bâtir),
pulsion et le contrôle, - à la fois étroit et discret, - ont déjà été remployés, à concurrence de 44 millions, à
de fonctionnaires français. On crée, au sein du Makhzen, l 'acha t de nouveaux biens et surtout à la réalisation
une direction générale des Hallous, plus tard érigée en d'lin yaste programme de construction.
vizirat et, en même temps, au secrétariat du Gouver-
nement chérifien, le service du contrôle des Habous, tous (1) Il sera uniquement question dans cet article des habou8 public8,
deux destinés à mettre fin à cette dilapidation des biens à l'exclu.lon des habou8 avec dévolution intermédiaire (habous de
habous en assurant leur productivité, une affectation ramille) 'lui, en raison de leur nombre trè8 réduit, jouent un rÔle
intégrale de leurs revenus à leur deStination.~ insignifiant au Maroc.
BULLETIN J~CONOM1(lUE DU MAHOC

COlIsll'lIcli(}II.~. ~- l'OUI' remédier à la crise des loge- ].'adnlÎuislration des Habous se propose, en cc mo-
III/'ilis da us les nll"diuas, cousécutive au mouvement des n",ut, de c(lnstruire des 10genH'llts à bon marché et
it
's du IJil'l.l"ve!'s.I,l'~ graudl's villes, l'allministratiou des
IIlOus a deJa l'dIfll' :
de contribuer aiusi il la sUpPrt'ssion des « bidouvilles ",
dout les iucornénients et les dangers n'ont pas hesein
, :t Casilv/all("(l : tout un quartier iudigène, à proxi- d ',\tn' souligll"s. 1ine expérience sera faiLe dans cc sens il
:llItp.du palais du Sultan, compreuant :)18 maisons, 3H \lekllès, 011 l'ou b,lI inl procha inement, sur le plateau
k~uhqlll's, :l baius maures, ,~ foudouks, 3 fours, une d 'EI-Mers, lUit' cl'ntaiue de maisons au prix de 10.000
ISsaria, I l puits, 6 fontaines, Ulle mosquée, l'ensemhll' ,', I:!.OOO francs "t susceptihles d'ètre louées à raison de

représeutaut uue valeur glohale de 10 millions de francs; ~" 011 ;'" francs l'al' nlois. Si les résultats apparaissent
, \ !lavai: llll quartier indigi'ne, aveu ne de '1"<"nlara,
"IIl·olll'lgeauls. la fonlll,h~ sera sans doute étendue aux
<l''ec 161 maiS(lus. :c, boutiques. T haill maure, 1 fondouk, priucipal,'s viii.,,, dll \laroc.
:' four, :) puits, Ullt' école coranique, ulle mosquée, d'une Ces conslnl<'iiou s"ut e'J,,·tilt'es ail lllOYl'n de Illar-
aleur totale de 4.400.000 francs. Il a été, en outre, dll's ,', forfaits. l'al' ,oil' d'adjudication aux l'nchères
IOnstruit, dans la médina, 17 boutiques, 1 bain maure, puhliqlll'S, rl':-;(II'\t~P~ illl\ 1I111~llllllilll~.
1 fOur, ulle kissaria, uue bibliothèque, soit au total I.I'S maall"lIls entn'pn'nl'urs emploient unI' main-
Un capilal invesli de plus de :l millions : d 'll'lI\Te l'xc1usivenient ind igi'ne, même pour les spécia-
:1 F~s : toute la rue Iloukhessissat, soit 46 maisons l i!t"s ha hilllellement l'l'sc nées il tics Eurüpt'ens (coffreurs
et 106 boutiques, et, en outre, dans la médina, '"; mai- 1'1 ff'rraillt'urs de hMon arlllé, éleclricil'ns, plombiers.
'Ons, 5 boutiques, :l bains maurl's, 2 fondeuks, repré- l'IC.·i. lis occupenl et font "ivre des artisans marocains
sentant uue dt'pense globale de 3.llno.ooo francs : Il'ls '!Ul' ll's Zl'lIi~eurs l'l les sculpteurs sur pUtre dont

Cité habous rIe Rabat Photo Flandrill.

t ..1 Marrakech: 6 maisons, II boutiques, 2 bains mau- II' concours est rarement sollicité pour les constructions
es, 1 fondouk 1 marché, soit un capital in"esti de ,'ul'Opécnnes.
1. 200,Of)() francs:
Enfin, il l'exclusion Iles fers pour béton armé, des
, I)es constructions analogues ont été édifiées à Mek- fils et tulJPs pour les installations électriques et d'une
;~II(~s, il Salé. ~ Taz;~, ;'1 Oujda, à Ouezzane, il Kasba-Tadla. l'ill'lie importante de la quincaillerie, tous les matériaux
. ~[o\JlaY-ldns-du-Zerhoun, à ~lazagan, à Camp-Boulhaut, employés sont de provenance marocaine. Il en est ainsi,
~'It 1111' tetal de capital investi de 33 millions de francs notamment, pour la menuiserie et la charpente, exécu-
" Cc jour. tées exclusivement en bois de cèdre de l'Atlas,
POur l'année courantp, tles marchés ont déjà été En rléfinilive, l'administration des Habous emploie
IlHssés et sont en cours rI'exécution en permanence 400 à 500 ouvriers et contribue dans une
f. A Hahat, pour une somme globale d'environ 210,000 large mesure à la conservation et l'évolution des corps
,r'IIiCS ; il Casablanca, goo.O()() francs ; à ~laJTakech, de mM jel's pl rie l'artisanat indigène, tout en remé<liant,
t",n on francs ; il Salé, 534,000 francs ; à "eknès, pour UIIP part importante, au chômage.
r 0'000 francs ; à Fès, 300.000 francs ; à Sefrou, 2"0,000
U(;fJ(//'(/li()TI,~, - Dans cet ordre d'idées, il faut ajouter
ralles; à Taza, 5'";0.000 francs: à Oujda, 524.000 francs,
qu'eu dehors des travaux de construction, l'adminis-
va . Les maisons déjil construites, d'une valeur locative t ration des Habous procède, depuis vingt ans, à la res-
".rl~nt de 80 à 200 francs, par mois, sent occupées, en tauration dps édifices du cuIte et des immeubles de
~eneral, par' de petits agents des administrations publi- rapport en faisant uniquement appel à la main-d'œuvre
'tues, des artisans ou des petits commerçants. indigène, A celte fin, des sommes importantes ont été
;)86 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

prélevées tous les ans sur le montant des recettes, et zaouïas. Ces mosquées, avec leurs dépendances (roéd~
forment à cc jour un total de 17 millions de francs pour sas), constituaient, avant le protectorat, de peti~es Wf:6
les édifices du culle, ~1 millions pour les immeubles versi tés indépendan tes soumises 11 un régime SiroP
de rapport. il l'extrème.
Un effort considérable reste 11 accomplir pour la Les fJnrfcsseurs (oulémas). - En 1912, les P~
n'mise en état du patrimoine des Habous, soit une seurs dits « oulémas )l, assez nombreux dans l~s ()1l
dépense annuelle de l'ordre de 4 à 5 millions. du Maroc (207 11 Fès), recevaient des allocahonsalh-
secours cn nature servis, sans régularité, par le ~ tll
Loca/ions. - La formule de l'adjudication aux en- zen el, dans certaines villes, une faible mensuahté-a..
chères publiques, appliquée aux ventes, est également argt'nt concédée sur les revenus des Habous par Ol'P
V

de rigueur pour les locations. spécial du Sultan (tenfida). La retraite était un~ ch~
Le patrimoine rural, très morcelé, est loué presque inconnut'. Les oulémas conservaient leur titre JU~tt'
en entier aux indigènes, suivant l'année agricole. Cepen- leur moI'! et continuaient 11 percevoir leurs aJ?~ÜIt
dant, une soixantaine de parcelles, d'une superficie menls llll'me si, en raison de leur âge ou d'innn..•
totale de 700 hectares environ, sont détenues, en vertu ils ne sc rendaient plus à la mosquée. u
de baux 11 long terme de 10, ~o, 30 ans, par des Eurc- Dans le hut de donner une impulsion nouvelle ~e
péens qui ont eu la possibilité de créer des exploitations haut ensdgncment musulman et surtout de releve~cJ6,
agricoles intéressantes, ne nécessitant aucun apport im- prestige dt' l'Université de Qaraouyine 11 Fès, il fut déCi
médiat de capitaux pour l'achat du fonds. d/'s '!J14, d'attribuer des traitements fixes aux ouléJr18l

Casablanca. - Les terrasses et la coupole du bain maure habous. Photo Flandrin.

Industrie des nattes. - L'industrie des nattes occupe divisés en quatre classes et d'en faire supporter la ch_~ ,J.
un personnel assez important de maallems et de jeunes aux H!1bous, l'f;tat restant simplement tenu de v~,';
apprentis, surtout 11 Salé et 11 Marrakech. Elle vit en une clla (allocation) à l'occasion des principales xe- l
grande partie des livraisons faites aux Habous pour musulmanes. ' ;'
renouveler, quand elles sont usagées, les nattes garnis- Ces traitements, peu importants au début, ont IIlt'
sant toutes les mosquées du Maroc, au nombre de ~.ooo 1'olljet de multiples augmentations, surtout en faveuX'
environ. Un crédit de 500.000 11 600.000 francs est affecté (les oulémas qui faisaient régulièrement leurs court,
tous les ans 11 cet objet. Leur total, de ~~.ooo francs en 133~ (1914), s'est éleY .
Rdle social. - Malgré les efforts méritoires du vizi- 11 ~06.ooo francs en 1348 (19 30).
rat pour assouplir la règle de l'affectation stricte suivant En 1931, la réorganisation de l'Université de
la volonté des constituants, les dépenses d'ordre exclu- Qaraouyine aboutit à :
sivement religieux, ajoutées à celles de gestion et aux la Diviser l'enseignement de Qaraouyine en uoi'
frais indispensables d'entretien des immeubles de rap- cycles :
port, représentent un total de plus de 13 millions sur un Enseignement supérieur, confié à huit professeurt
budget de 15 11 16 millions. La différence est affectée 11 divisés en trois classes, au traitement de 18.000
l'enseignement musulman et à des œuvres de bienfai- 11 ~4.000 francs par an ;
sance. Enseignement secondaire, confié à douze pror-;
seurs divisés en trois classes, au traitement d
Enseignement musulman. - Comme dans tous les 15.000 à ~I.OOO francs par an ;
pays d'Islam, au Maroc, l'enseignement musulman est Enseignement primaire confié 11 douze professeurt•
donné dans les mosquées principales et dans quelques au traitement de l~.OOO 11 18.000 francs ;
BULLETIN l~CONOMIQUE DU MAROC

2° ~tablir un prorrramme d'études sanctionné par t~n gros efforf a été fait par les Habous. Dès 1914,
des eXamens ct des règles de discipline tant pour le le total des crédits affectés aux tolbas était porté à 59,000
corps enseignant que pour les étudiants. francs. Il s '{,lève à l'heurc actuclle à ~(,8.00o francs
cnviron.
Les professeurs sont recrutés dans le corps des oulé- .\1<'sids OU écoles coralli(jucs. -- Ces écoles ouvertes,
Illas qui continueront à enseirrner suivant les errements dans toutcs les villes, aux enfants en bas âge qui y
anciens, sous la direction d 't1'n surveillant des cours et apprenlll'nt le Coran par Cc"lIr, sont dirigées par des
du cOllseil de perfectionnement de j'Univcrsité. Les maitrcs, payés uniquement au moyen de dons et gratifi-
oulémas dits « bénévoles)) ont bénéficié d'ailleurs d'une cations conscntis par lcs parents. Lcs Habous se bornent
nOUvelle augmentation de leurs traitements qui ont été à founlir gratuitement les locaux.
Portés à :
Iiiblio/hèques, ~ La plupart des grandes mosquées
IGo francs par mois pour les oulémas de I ro classe; du Maroc sont dotées de bibliothèques d'une réelle
100 francs ~" classe; valeur.
75 francs 3" classe ; Li\TCS ct manuscrits étaient entassés pêle-mêle, sans
50 francs 4" classe. ciassclncll! el sans inventaire dans des pièces humides et
III Cette profonde réorganisation a entrainé une aug- sombrcs dépcndant des mosquées et ont été tro-p sou-
f entation considérable \~oo.ooo francs par an) de l'ef- ,,'nt d{~l"'riorés par les rats, les vers ou l'humidité,
lort financier exigé des IIabous. Il atteint actuellement Fanle de moyens appropriés, le vizirat ne pouvait
e chiffre de 700.000 francs par an. aboutir :, illstaurer d'efficaces moyens de conservation.

Cité habous de Casablanca Photo Flandrin.

Ainsi l'administration des Habous pourvoit aux Ces mo)"ens lui ont été heureusement offerts, depuis
Charges d'un véritable service public et cependant il quelque temps, par 1\1. le conservateur de la Bibliothè-
~'eXiste aucune fondation spécialement affectée à ce que générale du Protectorat. Grâce à ce précieux con-
ut. cours, les livres et manuscrits seront désinfectés, puis
catalogués et placés en des locaux propres et aérés sous
. Etudiants ou tolbas. - Au début, la plupart des étu- la direction d'agents compétents, formés à Rabat.
diants (toi bas) étaient des citadins, qui, ';lne fois les La réforme a déjà été réalisée, à la satisfaction de
C()urs terminés rentraient dans leurs fam111es. Par la la population musulmane, pour la bibliothèque de l'Uni-
~Uite, les jeun~s gens des tribus. manifestèrent le ?ésir versité de Qaraouyine. Elle est en voie de réalisation pour
se profiter de l'enseignement dIspensé dans l~s vI~les, Uuezzane.
1Urtout à Qaraouyine, et, pour leur donner satIsfactIon,
es sultans firent édifier des médersas, Œuvres de bienfaisance, - Secours aux indigents.
- L'aclion de l'administration des Habous, en cette
Ce ne sont pas des collèges, mais plutôt des hôtel- matière, a soulevé maintes critiques. Sans raison appa-
leries où les étudiants sont logés et nourris gratuite- rente, l'opinion s'est formée dans tous les milieux
Illent,
qu'elle était avant tout une véritable institution de bien-
i . En 191~, le montant des .revenus ?es .médersas ét~it faisance chargée de soulager la misère des malheureux.

rI'
nSlgnifiant et suffisait à peme de distrIbuer un pam
jour à chacun des tolbas logés dans les médersas
200 à t'ès et 15 à Marrakech).
Partant, en présence du trop grand nombre de mendiants
qui circulent dans les rues, on lui a fait grief de man-
quer à ses obligations.
388 BULLETIN eCONOMIQUE DU MAROC

Opinion manifestement contraire à la vérité. L'ad- revenus. II hû a été possible ainsi d'augmenter t~~
ministration des Habous doit se borner à gérer et à ans les cr{>dits destinés aux œuvres charitables qUl. tette
exécuter les diverses fondations conformément à la vo- gnent, à cc jour, le total de 800.000 francs. Sur ul
lonté des constituants et au but assigné par eux. Or, somme, les subventions suivantes sont accordées a
les fondations destinées à la bienfaisance et 11 la charité sociétés de bienfaisances musulmanes : . ~
sont peu nombreuses. A Fès, 339.000 francs ; à Sefrou, 4.000 francs ~ ~
Des patrimoines relativement peu importants sont Meknès, 85.000 francs ; à Casablanca, 15.000 francs .' ~
immobilisés à Fès et Meknès en faveur des Maristane Marrakech, 15.000 francs ; à Salé, 13.000 franCS ~ ~
de Sidi-Frej el Sidi-Abdallah et en vue d'assurer aux Mogador, 5.000 francs ; à Tanger, 15.000 francs ,
pauvres des distributions de pain et de vêtements; à Oujda, 18.DOO francs. , l
Marrakech, les revenus des Habous de Sidi-bel-Abbès Il parait difficile de faire un plus gros effort d au~
permettent de venir en aide à environ 5.000 aveugles ; llue les recettes, l'II augmentation progressive et COjsSe
il Moulay-ldris-du-Zerhoun, des constitutions existent tante jusqu'à 135 l, accusent depuis deux ans un~)ladei
au proti t des indigents. Mais dans les autres villes, les sensible, en raison de la crise et de la diminutIon
fondations de bienfaisance sont, ou bien inexistantes loyers.
comme à Mazagan, Azemmour, Casablanca, Safi, Sefrou,

***
Ouezzane, ou bien d'une minime importance, comme à
Salé et Rabat.
Avant le protectorat, les sommes affectées aux mal- Ce rapide exposé permet de conclure que l'insti\:;
heureux sur les revenus des Habous, ne dépassaient pas tion des Habous au Maroc, entièrement rénovée, a u
quelques milliers de francs, et même en 1914, date à s'adapter aux exigences et aux besoins du nouVÊÛe
laquelle les recettes atteignaient déjà le total de près de régime, tout en restant dans son cadre traditionnel. lU-
~ millions, elles s'élevaient à peine à :l.ooo francs pour est un auxiliaire précieux de l ':f:tat chérifien pour la Pni'
le fonctionnement des Maristane de Fès et de Meknès part des questions intéressant la communauté mUS
et à 98.000 francs pour l'ensemble des secours en nature mane. éCOlI'
destinés aux indigents (nourriture et vêtements). En Mais il serait imprudent et dangereux de m '.
dcoil strict, le vizirat était fondé à maintenir cet état naître ses possibilités et d'exiger d'elle un effort quJ,
de choses, les actes constitutifs d'immeubles ont dis- excéderait ses ressources.
paru, en sorte qu'il est impossible, à l 'heure actuelle,
de savr>ir leur affectation exacte. Partant, c'est le vizirat LUCCIONI, . 1
qui a toute faculté pour déterminer l'affectation de leurs Chef du contentieux des HabOrJ$' •

LES ÉTUDES DU SERVICE DU CONTROLE CIVIL.

Le serment collectif. Au pays des Zemmour, des Zaïan, des Beni_M'GuUd,


Mémoire de M. Jean Fines nomades jusqu'à peu de temps encore, moins pauvre&
I!Ue les Aït-Serhrouchen, plus aptes aux grands rasffse~
blements, c'est 100 cojureurs qu'entraînait une a 81
M. Jean Fines, contrôleur civil stagiaire, chef du immobilière.
posle de Tendrara, étudie dans son mémoire de fin de Les cojureurs doivent être choisis parmi les pl'::
stage des contrôles civils l'institution du serment collectif proches parents de l'intéressé, et dans les cas où cell~~
qui marque le point final de la procédure judiciaire chez seraient en nombre insuffisant, c'est au douar le·li i8
les berbères. proche en parenté éponyme que l'on s'adressera. ari
Dans la procédure civile française, le serment est là encore on observera des variations : dans la pl~_
le dernier des modes de preuve (art. 1316 du code civil), cles tribus, la femme n'héritant pas, si c'est à une feu.....-
el le législateur en limite l'usage par de sages restric- ((U 'est déféré le serment, la parente utérine désign~ra
tions, ordonnant par exemple au juge, en certains cas, les cojureurs.
« de déterminer la somme jusqu'à concurrence de la-
quelle le demandeur en sera cru de son serment J) (art. Ces règles sont susceptibles d'assouplissement.
136 9)'
Par exemple la partie qui a obtenu la délation ofil-
Au contraire, en droit coutumier berbère, sur dix cielle du serment peut consentir une réduction ~
affaires uaiment contentieuses, mises à part celles qui J'ombre réglementaire des cojureurs. Ces voies conv'fe,
se sont terminées par une transaction, huit ou neuf ont lionnelles sont l'occasion d'un marchandage, entre C'
été conclues en faisant appel au serment. parties, à la suite duquel le défendeur rachète la réd~.
Proportion significative et qui se retrouverait en tion du nombre des coiureurs. Enfin intervient uv
matière pénale. A raison des moyens restreints d'en- quemment le recrutement à prix d'argent de coju~e~
quête dont disposent les autorités,. c'es!... ail s~rment presque professionnels faute de n'en pouvoir rétJDP)
CJ.u 'on a recours pour dénier les déhts ou les cnmes. d'alltres. "'!
La coutume et le tribunal se chargent de fixer le Parmi les cojureurs doivent figurer dans certaiO":
nombre des cojureurs pour chaque cas d'espèces. Mais le tribus des (( nocran », c'est-à-dire des notables dont J~
quantum ne suffit pas à la validité du serment, les indi- obligations sont particulièrement lourdes car ils jOU~
vidus pris nominalement ont leur importance, et c'est le rôle de véritables répondants. Le Il nocran » n t
IIne discussion nouvelle qui s'élève entre les parties pour admis à se récuser que dans des cas exceptionne!~
savoir qui sera admis et qui ne le sera pas ; le tribunal encore la coutume se' garde-t-elle de fixer un prix llJIU"
assiste, il attend que l'accord soit fait entre les deux dahle à tOIlS ; elle laisse pleine initiative aux marcba:;
plaideurs, et alors seulement il l'enregistre. cleurs, ce qui justement ne permet pas à l'exception Et"
Le quantum varie selon l'objet du litige. De dix devenir la règle. Car la partie à qui le tribunal a déf if
pour les affaires immobilières, il passe à cinq pour les le serment dispute âprement ses droits, exige de bau.
Affaires mobilières chez les Ait-Serhrouchen-d'Imouzzèr prix et le rachat de « la tête » une fois fixé ne vaut ~t
el le dernier de ces deux chiffres était applicable en pour un seul individu. Le paresseux fortuné qui voudra>
matière pénale ; mais 50 cojureurs étaient exigés en rlchapper ~ toutes les ?ccasions 9ui lui ~erai~nt of!e~
r:latière criminelle si la victime était mâle. Si la victime de remphI' son deVOIr collectIf, aurait vite faIt
était une femme, ~5 cojureurs seulement. dilapider tous ses biens.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 38 9

La coutume des cojureurs ne sc rencontre pas seule- LA PRÉPARATION DES CADRES


ment chez les berbères et ~1. Jean Fines précise les usages ÉCONOMIQUES ET ADMINISTRATIFS
(>n cours dans la tribu arabe des Beni-Guil (Hants-Pla-
teaux), en ce qui concel'ne l'emploi des cojureurs, soi! : AU MAROC.
Affaires criminelles : si la victime est un homme,
Go ~jureurs; si la victime est une fl'mille 30 cojureurs;
Affaire pénale : vol a,-ec effraction, IO cojureurs ;
Affaire pénale : vol d'un chameau, 5 cojureurs ; Nous avons annoncé dans notre dernier nu-
Affaire pénale : vol d 'une brebis, :1 cojureurs. méro l'institution en France, au ministère de
L'emploi de la pratique des cojureurs à la fois par l'(>ducation nationale, d'un bureau universitaire
les tribus berbères et par certaines tribus arabes confirnle de ~tatistiqu~ et d'organisation ùu placement
ainsi entre les deux races l'existence d'un fonds COII\-
mun de coutumes et prat iques diverses. conhé aux SOlIlS de M. Alfred Rosier docteur en
droit. Il apparatt de plus en plus u'écessaire de
prévoir l'importance des cadres en voie de for-
Le pénitencier agricole d'Ali-Moumen.
m~tion, aussi publions-nous ci-après une stati~­
Mémoire de M. Jean Leblanc
tique interprétée des examens de baccalauréat et
M. Jean Leblanc, contrôleur civil à Settat, a consacré des épreuves de droit tenus à Rabat en juin 1934.
.;on mémoire de fin de stage à l'organisation pénitentiaire
au Maroc.
Les établissements pénitentiaires actuels du Maroc RÉSULTATS
français comportent :
10 prisons : à Oujda, Fès, Meknès, Port-Lyautey, DES EXAMENS DU BACCALAURÉAT
l1ahat, Casablanca, Marrakech, Mazagan, Safi et MOglldor, AU MAROC.
semblables à nos prisons départementales. Elles reçoi-
vent les prévenus, les accusés et les individus condam-
nés à l'emprisonnement correctionnel. .
2 pénitenciers : à l'Adir (près Maz_an) et à Ali- Session de juin 1934.
Moumen (près Seltat) correspondant à nos « maisons
centrales» et destinés à l'exécution des longues peines.

~ I:i~ ~~ ~
Leur effectif moyen est de 'j00 à 800 détenus.
A Ali-Moumen est annexée une « maison de réforme
et d'éducation professionnelle » pour jeunes détenus.
Un groupe pénitentiaire à Ifrane (Moyen-Atlas) qui
i
oS 1 ~ -< <OIl
f
~
:;

~%
est une sorte de pénifencier volant et compte 700 indi-
vidus. S<-ri,' mathématiques .. - : - - ; - - : - - - : -
La maison centrale de Port-Lyautey, en voie d'achè- philosophte 1 143 137 76 60 Ü
v"ment. Elle est destinée à l'exécution des peines correc- .\ .. : 23 23 12 11 50%
tionnelles et de la réclusion pour les individus condam- .\ prlIne ...•.•.• 1 as 142 38 32 22 %
nés par les tribunaux français, prévue pour 500 détenus; Il " . . . . . . . . . . . . . 128 118 52 45 35 %
l'11e doit être ouverte en Ig35. 1--------
Totaux [ 477 456 194 163
La superficie du domaine d' Ali-~loumen est passé,
de 200 hectares, en Ig17, à 325 hectares, en Ig2g. La
valeur de la production agricole s'est chiffrée en 19 28 , . Le nombre total des candidats au baccalau-
honne année moyenne, à près de 'jOO.OOO francs (pour rl'a~ ~u M~roc s'est ainsi élevé pour la session
les céréales, les légumineuses et les fruits frais seule-
Inent). de .JUIll 1934 ~ 477 inscrits et 456 examinés. Ces
Le programme de culture des légumineuses pour la chiffres constItuent une diminution légère par
campagne 1932-lg33 se présentait comme suit : rapP?rt à. ceux de juin 1933. Le nombre des
Fèves : 60 hectares ; lentilles : 30 hectares ; pois : can~ldats IIlscrits l'an dernier avait atteint 505,
80 hectares ; haricots : 5 hectares. - Total : 175 hectares. celUI des examinés : 484.
Le programme céréalier comme suit : .
Orge : 30 hectares ; blé tendre : 26 hectares ; avoine : La propo~tion des candidats admis par ~ap­
5 hectares ; blé dur : IO hectares ; maïs : 20 hectares ; port aux candidats examinés est légèrement plus
sorgho : 1 hectare. - Total : g2 hectares.
Le régime disciplinaire comporte une large huma-
forte pour. la sec~nde partie, soit 75 admis sur
nité, ainsi qu'il ressort de l'état comparé des effectifs : 73 examlIlés, e est-à-dire un pourcentage de
~I f<.. en 1934 contre ,un peu moins de 44 %
0
<'t des évasions reproduit par M. Jean Leblanc.
Détenus
EFFECTIFS
Evadés
en 1933. Pour la première partie le pourcentage
e"t de 31 % en 1934 contre 29 % en 1933. .
Igl6 .............. 220 24
'917 .............. 200 Ig
'g'8 .... , ......... 300 12
'g'g ............ " , 380 14 RÉSULTATS DES EXAMENS DE DROIT
Ig20 .............. 450 17 AU MAROC.
Ig21 .............. 520 14
.............. 550 3
19 22
19 23 .............. .. 400 5
'9 24 ..... ......... 450 6 Session de juin 1934.
'9 25 .............. 475 4
.............. 500
'g26
'9 27 .............. 550 ,2 Licence en droit
Ig28 .............. 580 1 . Les candidats à la licence examinés ont at-
Ig2g ......... . .... 550 1
Ig30
'

.............. 780 1 t~lIlt en 1934 le chiffre de 147. n


ya eu 94 admis-
Ig3, .............. 725 0 ~I bles et ~6 définitivement admis, soit un pour-
193~ .............. 780 0 centage d admis évoluant autour de 48 %'
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC

En troisième année, on a enregistré un Le personnel féminin paraît moins alleint par le


chiffre de 38 examinés, de 24 admissibles et de chômage que le personnel masculin. Les bonnes sténo-
dactylographes se placent pl us fa'dlement II u 'il y a
21 admis définitivement. Le nombre des nou- quelques mois. Il en est de même pour le bon personnel
veaux licenciés en droit est ainsi de 21 en 1934 féminin d 'hÔtel et de restaurant.
contre 25 en 1933. Les chÔmeurs qui étaient au nombre de trois mille
environ, l'an dernier à pareille époque, ne sont guère
Candidates. - Sur 147 candidats, on relève plus de deux mille aujourd'hui.
la présence de 29 jeunes femmes dont 23 admis-
Cette diminution est due aux causes suivantes :
RiLles et 18 admises.
1 ° A l'adaptation à la crise d'une partie de la main-
Indigènes. - Un seul indigène musulman d'œuvre disponible qui a abandonné ses prétentions à
a pris part aux examens de licence et deux indi- des salaires élevés, pour accepter n'importe quel genre
de travail avec des salaires réduits;
gènes israélites.
:l0 Au rapatriement des chÔmeurs les moins aptes à
Age. - Le nombre des candidats ayant dé- la lutte pour la vie. Les travailleurs non spécialisés ont
passé l'âge de 25 ans a été de 8 en première été rapatriés lorsqu'ils en ont manifesté le désir. Il en
a été de même pour certains travailleurs âgés ou
année, 9 en deuxième année et 9 en troisième malades;
année. 3° Au départ volontaire de certains travailleurs fran-
Capacité çais regagnant la métropole par leurs propres moyens.

Il y a eu 40 examinés, 25 admissibles et
21 admis, soit un pourcentage légèrement supé- •••
r:eur à 51 %. Si le nombre des chÔmeurs a diminué à Casablanca,
depuis l'an dernier, le nombre des bénéficiaires de l'assis-
Si l'on compare les résultats globaux en tance-chÔmage"n'a pas sensiblement changé.
licence et en capacité, on aboutit aux chiffres
suivants: Actuellement, il y a, en moyenne, 450 chômeurs
secourus. En novembre dernier, il y en avait 400. Au
1934 187 examinés, 119 admissiLles, 97 ad- cours de l'hiver, il y en a eu jusqu'à 52f. Au mois de
mis; mai, les Français représentaient 43 % ùes chÔmeurs
secourus.
193:~ 187 examinés, 114 admissibles, 96 ad-
En général, cette main-d'œuvre est difficile à placer
mis. parce qu'elle n'est pas assez spécialisée. Sur 350 chô-
meurs assistés, ~4I le sont depuis plus de"six mois, une
centaine l'est depuis plus d'un an et une cinquantaine
Certificat d'études juridiques l'est depuis plus de deux ans. Sur ces 350 chômeurs
assistés, 107 ont dépassé l'âge de 50 ans et ne trouveront
Le nombre total des examinés s'est chiffré plus que très difficilement à se replacer.
à 24 en 1934 contre 29 en 1933. En 1934, sur
:;14 examinés il y a eu 18 admissibles et 15 admis, Il y a là un état de choses qui doit retenir notre
atlentio~ car certains chômeurs finissent par considérer
soit environ 60 %' En 1933, sur 29 examinés, les secours qui leur sont alloués comme un moyen cl 'exis-
16 admissibles et 14 admis, soit un peu moins tence normal et permanent.
de 50 %.
9 indigènes ont été examinés en 1934, 6 ont
pté admissibles et 3 admis, soit 33 %.
•••
A Rabat, pour des effectifs moins importants, la
situation du marché du travail est à peu près la même
qu'à Casablanca. On ne signale plus de licenciements
LE CBOMAGE AU MAROC (1) importants, mais les travailleurs non qualifiés sont très
difficiles à placer. Dans l'industrie du bâtiment, il n'y
a presque plus de chômage. Tous les ouvriers peintres et
Il semble résulter des renseignements fournis, depuis plombiers, qui étaient sans travail il y a quelques temps,
quelques semaines, par les principaux bureaux de pla· ont été placés. Une reprise sensible est constatée dans
cement du Protectorat que, dans l'ensemble du pays, le l'industrie du bois. Le chômage persiste dans les indus-
chômage a atteint le sommet de sa courbe. tries du fer (serruriers, forgerons, mécaniciens), chez les
chauffeurs et les employés de bureau. Une centaine
A Casablanca, capitale économique du Maroc, il sem· d'employés de bureau sont en chômage, dont une quin-
ble que la période des licenciements massifs touche à sa zaine de femmes.
fin et que l'on entre dans une phase d'adaptation. Les
chefs d'établissement sélectionnent, d'une manière de Le nombre total des chômeurs est d'environ 4:10.
plus en plus attentive, les agents qu'ils désirent con·
server. Le personnel européen qui n'est pas nettement Il y a, en moyenne, 43 chômeurs assistés.
spécialisé devient, de jour en jour, plus difficile à
placer.
Cependant, .certaines corporations, celle du bâtiment **

par exemple,. sont moins touchées qu'il y a six mois. A Fès et à Marrakech, la situation n'a pas beaucoup
D'autres, par contre, telles que les professions libérales, varié au cours des derniers mois. S'il n'y a pas d'amé-
sont toujours très atteintes. Le placement des agents, lioration sensible dans l'état du marché du travail, on
de toutes professions dans le commerce, reste extrême- n'enregistre pas d'aggravation durable. Le chômage est
ment difficile. plus ou moins important suivant l'époque de l'année.
~ A Fès, le nombre des chômeu~ est d'un peu plus
(1) Rapport pr4lculté au Conl!eU de Gouvernement du 23 luln 1934 de 300; le chantier municipal de chômage occupe
par M le chef du servile. de l'administration générale, du tPavall ct de
l'assfstanc.c. 78 ouvriers. Celui de Marrakech en occupe :l:l.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 39 1

D'autre part, un arrêté résidentiel du ~l décem-


Par cOlltre, depuis plu~ieurs mois, le chÔ~llage, est bre 1930 a Cft>,> une commission consultalive de la main-
apparu ou s'l'51 déH'loppé dans des villes qUI avalent
d 'll'une, charg"e d 'ét udier les quesl ions (}IIi lui sont
été longtemps épargnées ou qui n'avaient été que peu
soumises par le Gou\'ernement ;
alleinles pal' ce fléau,
b' Protection cie la main-d'œuvre nationale contre les
, C'esl Il' cas, noLlIlllll('nl. de "eknès où les licen- chc'lI11eUrS étranl!ers réalist'e par le dahir slIr j'immi-
clemen ts de personnel sont nombreux dans presque tou-
t~s les profl'ssions. Le place men 1 ries chÔmeurs Y l'si gration:
difficile car les offres d'emplois sonl de plus en plus CI Ouverture d!' tra\"aux pour employer les chômeurs,
rares. notaUlIllent à CasalJ!anca, Rabat. Fès, ~[eknès, ~rarrakech,
Le chantier de chôma:!e occupe 1/5 ouvriers et ce Oujda, l'le. :
chiffre augmente de semaine en semaine. ri Hècluction (lu nombre de jours ou du nombre
d'heul'es de Iravail, afin de répartir la masse de travaux

**=II à ext'cuter entre un plus I!",md nOO1bre d'employés ou


d 'ouHiers.
A Port-Lyautey, on compte environ 100 chômeurs, Dans celle \"oie, le Protectorat a promulgué le
dont 92 assistés. 18 décemhre 1930 un dahir rendant le repos hebdoma-
daire obligaluiie.
Le chômage frappe m(\me de petiles villes comme
Taza et des cenlres ruraux lels que Souk-el-Arba, Mechra- En ce qui conceI'lle la réduction du nombre d 'heures
bel-Ksiri. Oued-Zem, Boujad, l'Il'. de (ravail (journée de 9 ou de 8 heures), le Protectorat
a fait, en 1932, une large enquête auprès des chambres
de commerce et d'industrie. De\"ant l'opposition très
*** Il'énérale qui s'est manifestée, le Gouvernement il estimé
inopportun de donner suite au projet.
La \ilIe cl 'Oujda l'si dans, une si~uati(;m plus favo-
rable. Le placement des Iravailleurs s Y fait à peu près
normalement. Ce n 'esl gui're que parmi les employés •
**
de bureau et de commerce qu'il y a un peu de cho-
mage. Du I,'r jall\'ier 19')~ jusqu'à la fin du mois de juin,
le total des su!J\'enlions allouées par le Protectorat pour
*** l'assistance au" chômeurs s'est élevé à 555.800 francs.

, En ce qui concerne la lu Ile cOI~tre le ~hômage: les


divers moyens qui ont été employes paraissent, sion
.néglige quelques variantes, pouvoir être ramenés aux
qUatre moyens suivants:
IMMIGRATION DES TRAVAILLEURS.
, Organisation du marc~lé intérieur ~e !a main-
ai
d œuvre par la création de SIX bureaux prIncipaux de
placement publics et gratuits à Casabla~ca, Ra~at, L'immigration des travailleurs est réglementée par
Oujda Marrakech Meknès et Fès. Les troIs premiers
SOnt ;Ies bureaux' d'I!tat; les trois derniers sont des le dahir du 20 octobre 1931. Aux termes de ce dahir
bureaux municipaux, mais tous son,t placés sous le con- to,:,t travaillellI: in~migrant en zone française du Maro~
trôle technique du service du travail. d~:)lt être mun~ d un con~rat de travail préalablement
Hsé par le sernce du travaIl à Rabat.
En outre toules les autres municipalilés doivent
tenir à la di~posilion des eml?loyeurs et des empl?yés Les conlrats sont visés soit à titre définitif soit à
Un recristre des offres et un registre des demandes d em- titre temporaire. '
ploi. '" , Dans ~e, courant du 2" trimestre 1934, il a été visé, à
Cette organisation a fait ses preuves puisque, en lItre défimllf, 123 contrats au lieu de 187 pour le 2e tri-
1933, elle a permis de placer 14.633 personnes, mestre 1933, et de 112 pendant le 1er trimestre 1934.

STATISTIQUE DES CONTRATS DE TRAVAIL VISÉS PENDANT LE 2" TRIMESTRE 1934.


-:::
CO~TR.U'S VISes
à tilre <1éllnitif
CO:\TR.-\.TS VIS€S
à lllre temporaire
·S1=r E:\SE~mLE

HTIONALlTF.S
- A ~
- A

Il. ! F. Total H. F. Total Il. F, Total


1 1
- '., 1
1
1

.Français .................. 37 25 62 5i 1 2 1 59 Bi 2i 121


Esp_\gnols ................
Italiens ............... "....
2
2
1
16
.. 18
2
30
St
20
3
3
»
5i
20
3
56
22
19

.
"
75
22
33
Porluzals ................ 30 1
" 33
................... 1 5 6 6 6 7 5 12
Suh,se~
1 "
Autres nationalités ....... i 1 5 13 2 15 17 3 20
----
Totaul<, .. , .. · ... 76 47 123 153 7 160 229 54 283
1 1
BULLETIN f:CONOMIQUE DU MAROC

Il existe actuellement six bureaux de placement, do~t


OP~RATIONS DE PLACEMENT.
trois bureaux d'Etat à Casablanca, Oujda et Rabat et
hllff'aux municipaux à Fès, Marrakech et Meknès. Cet e
tror
Office marocain de la main-d'œuvre. organisation du placement est complétée par un bureau
auxiliaire dans chaque ville érigée en municipalité.
Statistique des opérations de placement effectuées
pendant le 2e trimestrc 1(134. Le nombre de placements réalisés au cours du 2" tri-
mestre 1934 a été sensiblement supérieur au chiffre des
Les hureilux de placement publics et gratuits ont été placements effectués durant le :!e trimestre 1933 (5.g84 ,
inslilués par le dahir du 27 septembre 1921 et réorganisés au lieu de 4.858). Une augmentation sensible des ~e­
par l'arrêté résidentiel du 9 décembre 1\130. L'ouverture mandes d'emploi non satisfaites est à noter (3. ~75 au heu
de bureaux de placement privés est interdite dans le d,! I.9:1I), alors que le chiffre des offres d'emploi non
Protectorat. satisfaites a diminué (366 au lieu de 593).

STATISTIQUE DES OPÉRATIONS DE PLACEMENT PENDANT LE 2" TRIMESTRE 193t


.....
DE:IIA.NDES D'E:IIPL01 OFFRES !l'EMPLOI
PLACEMENTS RE:.\LISr::S
---~_
. .. / -- non satisfaites
~-----.-....... '- ---- non satistaltcs

VILLES -=I.~ 1--::::-8 1::::- 1::~Il :Ml: 1-::~-1 ~


;; ;;! ~ TOTA.L 1 .5' .5 ' ~ 1 'TOTAL .5 .5' ~ ~ b
f~ ~~ r~i 1 ~ ::;ig ~: r~i ~~ ~ i~ ~1~ ' ]i
l' 1 1

Il 1 1 Ë 1 1 E-<
~
1

il i i
1----------- ::;J,
1, - - ' - - - - - - ---,--- --- -
1

-1--- -- - - 1 - - - - -
Casablanca . 40:1 !:W 238 432 1.499 590 130 5 72.'\ 33 3 134 '" 1 218
Fès . 41 1.140 17 ~51 1.649 170 1.1:39 24 98 1.431 16 20 15 51 56
3 15 1 27 46, 82 188 13 42 325 2 2
Marrakech . 6
)Ieknès . 162 8 Il 10 1 191 24 57 23 4 lOS 2 4
82 , 2.098 43 31 2.254 41 23 7 5 76 10 4 6 6 26
::Juill .. 57
Rabat .. 85 li:! 20 119 337 358 11 66 435 1 10 9 24 H
1
7 1" 8 142 32 1 li.'; l " "
Bureaux annf>'(I'''; . _ _ • _ _ : 1 ' , _ _ ,
1
1 _ _ , _ _ · - - -----1--
Totaux . 776 :1807 :J31 1.070 5.984 1 1,4,07 1.580 139; 149 3.275 74 36 183 73 366

.'W:
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC: 39 3

L'ÉDITEUR DU « BULLETIN ÉCONOMIQUE»


LETTRES A

Il ressort de ce qui précède que les échanges com-


'101lS ayons reru de M. le consul (le Snisse, à Casa- merciaux entre le Maroc et la Suisse sont sen"iblement
hlan;'a, la lettre siJivante : plus importants que ne le donnent à penser les chiffres
Les autorités du Protectorat estiment, avec raison, publiés ces derniers temps dans la presse marocaine.
qUe les produits marocains de\Taient trouver un débou- Et je suis convaincu, pour ma part, que l'organisation
ché plus sérieux dans certains pays figurant en bon qui s'opère dans Il' commerce d'exportation du Maroc
rang au nombre dcs fournisseurs étrangers du ,M.aroc. se traduira par un mouyement rapidement croissant
Récemment encore S. Exc. le C,ommissaire r~sldent des excellents produits du Protectorat vers mon pays,
général de France au 'laroc, dans un impo~ta~t (liscours notamment, en ce qui concerne les primeurs et les
qu'il a prononcé à Paris. a clairement laisse enten~~e vins.
qUe la politique commerciale du ~rotect~rat deva~t Pour terminer, je Ille permeltrai de relever encore
tendre, :1 l'avenir, à l'établissement d un meilleur éqUi- que, déjà actuellement, la Suisse occupe un rang hono-
libre, pour les divers Etats, entre le volume de leurs rable parmi les clients du \laroc, si l'on tient compte
ventes au \laroc et celui de leurs achats dans ce pays. du chiffre de sa population (4 millions d'habitants).
Ces faits, vous le comprcndrez ai.sément, m'o~t Toutes proportions gardées, elle se classe àvant certaines
fait attacher une importance toute spécla.le à la stahs- puissances commerciales de premier ordre. ,
tique publil-c, page 21 9, dans le 4e faSCicule 1934 du le saisis celte occasion pour vous dire tout l'intérêt
BUlletin h'ollom ique du .Haroc, sur le mouvement du et le plaisir que je prends à prendre connaissance du
COl1Imcrce extérieur de la zone française du 'laroc, Bulletin économique du Maroc. Il pl'apporte une docu-
pendant les années 1932 et 19 33 mentation précieuse, qui me facilite grandement la
::,elon celte statistique, la Suisse aurait, exporté dans tâche qui m'incombe de <\évelopper les relations écono-
la zone française respectivement pour n.~02.0oo francs miques et autres en la zone française du Maroc et la
et 8.286.000 francs de marchandises en 1932 et 19 33 , Suisse.
cependant qu'elle n'aurait importé que. pour 30.000
francs et 16.000 francs de produits marocams. O~' selon En réponse à la lettre <le M. le consul de Suisse, il
la statistique des douanes suisses, les importatI~ns en nous est agréable de faire connaitre les mesures récem-
Suisse de marchandises de provenance ma~ocame ~e ment adoptées par le service des douanes et que précise
Sont élevées à 1/2 million de francs ~UISS~S, SOIt la circulaire ci-après :
2 millions 1/2 de francs fr~nça!s approXimativement « Les statistiques d'importation ont é'té basées, jus-
pour chacune des années consldél·ees. qu'à présent, sur la provenance des marchandises.
En considérant les chiffres moyens donn~s par les « Cette manière de procéder présente, dans les cir- •
dix dernières années (1924 à 1933), chiffres q~1 donnent constances actuelles, des inconvénients sérieu~
Une idée plus exacte des échanges commerClau.x entre « En premier lieu, la France vient d'adopter l'ori-
les deux pa)(s, on obtient, selon les d~n.nées tIrées de gine des marchandises comme base de ses statistiques
la statistique des douanes suisses, 9. mIllions de ~r~ncs d'importation et il existe un intérêt certain à ce que le
français pour les importations en SUisse et I2,!5 mIllIons Protectorat suhe le mouvement de ses échanges d'après
les mêmes règles, l'économie marocaine étant ihUme·'
pour les exportations suisses au Maroc. ment liée à l'économie métropolitaine. .' •
Alors que les chiffres concordent sensiblement, dans ~ D'autre part, l'origine exacte. des marchandises
les statistiques douanières,. en c,6cq1ti, con?erne les importées constitue pour les pouvoirs publics une indi·
importations de produits suillses~u Maroç, 1 ~cart est cation infiniment plus précieuse que la ·provenance, à
considérable quant aux exportatIOns. ~aroeames en une époque où l'une des préoccupations gouvernemen-
Suisse. Le fait n'a rien de surprenant SI 1 on sPf\ge 'q~e tales réside dans la recherche des relatiOM directes sus-
ceptibles d'être établies. entre les pays 'producteurs et
les importateurs suisses achètent les ?rodqiU maroca~s les pays consommateurs; enfin, pour l'étude des échan-
non pas directement au Maroc, mais presque exelusl- ges réels ainsi que pour la préparation d'accords com-
vement chez les grossistes de Marseille, de Bordeaux du : 'merciaux éventuels, les statistiques de provenance ne
d'autres ports. L'exportate~r ~~in ne sachant pas peuvent être utilisées qu'avec beaucoup de circonspec-
à l'avance quel sera en defimhve le paYJ! ~e. consom- tion, car elles ne reproduisent pas toujours fidèlement
mation de sa marchandise ne peut,le déSIgner à la l'importance occupée par les divers founùaseurs du
douane chérifienne d'oll l'impossibilité pour celle-ci, ~laroc.' .
par ses statistique~, de donner une iniage réelle des « .J'ai l'honne\lr de ';ous fàiTe connaltre, qu'en vue
échanges commerciaux du ~laroc avec les pays ~b:angers, .·ide remédier ~ cet .état de choses, le service des douanes .
surtout des petits Etats qui, comme. la Suisse, sont '(Iressera les statistiqli'es d'importation, à partir du 1er jan.
privés de ports maritimes et ne constituent pas, pour vier 1934, en faisant état de l'origine et non plus de la
certains articles des marchés assez étendus pour acheter provenance des produits. ))
directement da~s les pays producteurs. .
J'ajoute, pour votre information, que lea produits
figurant aux importations suisses en provenance du ,,
•••
Maroc sont les suivants : or~e, blé, tomates, raifort, Dans votre numéro d'avril 1934, vous avez réproduit
POmmes de terre, poissons séchés, salés, etc., laine, tapis, une étude de M. Legall, parue dans « La Pêche mari-
crin végétal, vessies et boyaux, os, phosphates, ouvrages time )) où il est exprimé le regret qu'il n'y ait pas au
en cuir, graines et fruits oléagineux, produits des Maroc une seule usine de traitement de déchets de
champs (frais), liège brut ou en plaques, matières phar- poisson, de fabrique de farine et d'engrais, et cependant,
maceutiques bruts, cire d'abeille brute. En 1933, les ajoute l'auteur de cette étude, ce pays a besoin d'engrais
vins viennent s'ajouter à cette liste, tirée de la statistique pour son agriculture, de farine de poisson pour son éle-
de 1932. vage.
BULLETIN ECONOMIQUE Dl MARUC

Il est probable que l'auteur précité a été insuffisam- A l'occasion de la ledure du li" 4 du Bulletin éco-
ment iD'&mé, puisque depuis lrois ans la société maro- Iiomi <J U e
du M aruc. je me permets d'attirer votre
caine « L'Engrais organique », établie au kilomètre 5 attenlion sur la li uestion des prix et statistiques au
de la route de Rabat à Casablanca, s'est spécialisée dans sujet du bétai!.
la question de la fabrication des farines ct engrais de
poisson cp utilisant à cet effet les déchets el les rebuts le lIl'occupe de la Coop{'rative d'élevage du Rharb ;
de poisson des nombreuses fabriques de conserves et et, j'ai sou\'ent occasion de me rendre compte combien
des h;Ùles au poisson de Casablanca. nous aurions besoin, pour la défense de l'élevage, de
pouYOir nous appuyer SUl' des chiffres exacts et abon-
Il était en' effet irrationnel et regrettable de voir dants. Les mercuriales, pour le bétail et pour la viande,
jeter à la mer des produits pouvant donner par stérili- ne reflètent pas toujours la physionomie exacte du
sation et dessication des farines et poudres riches en marché, ainsi actuellement on voit encore dans les
matières protéiques, en acide phosphorique et en chaux journaux et dans les diverses publications des prix de
de provenance animale. 2 fI'. 50 et 3 francs pour la première qualité en bovin ;
alors, qu'il y a plus de un mois et demi que ces prix
Pour l'élevage, des expériences déjà anciennes attri- sont tombés il r fr So, 2 francs.
buent le grand succès des farines de poisson pour
l'alimentation des vaches laitières, des volailles et Je sais, pal' expérience, qu'il est difficile d'a voir .
l'engraissement des pOl'CS non seulement aux matières des prix exacts ; mais en faisant un effort général dans 't
azotées'qu'elles contiennent, mais surtout aux subslances tout le Murol', tant par le service de l'élevage que par ~
..minérales et ma Lières grasses et qui, de provenance les a1>alloirs municipaux, les coopératives et associations
animale, sont' de cc fait facilement assimilables, rIes colons, on de\Tait pouvoir arriver à mieux. Je vais
r ro grammes de farine de poisson contiennent la même de Illon côté essayer de réunir quelques éléments et
qantité de chaux que 9 kilos de grains divers. je vous les ferai parvenir au fur et à mesure, cherchant
sllrtout il indiquer des prix traités et non nominaux.
C'est aussi pour les cultures ma~aîchères el,
notamment, celles des environs de Casablanca qu'il était Page 286, dans le tableau des prix de détail et prin-
nécessaire de conserver un produit qui, à l'état de pou- cipales denrées de produits de consommation, je vois
dre sèche et deshuilée, constitue un engrais organique q, ~ l'on a pris comme base pour le bœuf, la poitrine,
de premier ordre, il incorpore au sol une substance qui el pour le mouton, le gigot; je ne m'explique pas cette
est nécessaire pour y entretenir la vie microbienne, qui, différence, le gigot étant viande de première catégorie
on le sait, est le facteur le plus important pour l'élabo- et la poitrine viande de troisième catégorie. D'autre
ration de la matière vivante. part, à Port-Lyautey, la poitrine de bœuf est cotée en
janvier-février-mars 6 à -; francs, alors qu'en janvier-
De tout temps c'est au fumier que les agricUlte~rS fénicr elle n'a pas été vendue ici plus cher que 4 franc~
ont eu recours, pour entretenir la présence de l'humu à 4 fI'. 50 et en mars 3 fr. 50 à 4 francs, je vous en parle
nécessaire à ces formations de réserves qui constitue sciemment ayant une boucherie.
la vic des plantes.
Je vous signale, en outre, le gros intérêt qu'il Y
On sil.it qu'elles se résument ainsi : .J aurait pour le marché du bétail et de la viande à ce
Any~ride carbonique + cau = glucose + oxygène. que soit publié, au fur et à mesure, les prix d'adjudi-
Glucose - eau = amidon. cation des fournitures à l'armée et à toutes les adminis-
trations procérlant par adjudication hôpitaux, pri-
GEORGES CARLE. sons, etc.
Je m'excuse de vous importuner avec cette question
••* qui n'est sans doute pas de votre ressort; mais, sachant
tout l'intérêt que vous portez aux questions économiques
du ~Iaroc, j'ai cru utile de le faire.
JEAN MONZŒS.

Le gérant: E. LAGRANGF:.
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET STATISTIQUES
DU MAROC

Vient de paraître

Revenus et niveaux de vie indigènes au Maroc, par René HofTherr et Roger Moris, avec la
collaboration de Christian Funck-Brentano, Jean Dresch, Jean Lecomte, Olivier
Marin et Henri Mazoyer. 4 cartes et plusieurs graphiques.

SIRE.Y, éditeur, 22, rue Soufflot, PARIS

COLLECTION DES CENTRES JURIDIQUES MAROCAINS


(INSTITUT DES HAUTES tTUDES MAROCAINES)

Vient de paraître :

TOME X. - Le Problème dee traneportl au Maroo, par Marcel Boull8er, docteur en droit, avec
préface de Georges Hardy, recteur de l'Université d'Alger.

Pour paraître' en septembre :

TOME XI. - Le droit aommercial maritime du M.oo franval., par René Bayssière, docteur
en droit, avec préface de M. Bonnecase, professeur à. la faculté de droit de Bordeaux.

SIREY, '6dlteuf,, 22, rue 8outnot, PARIS

'-,~.

,
,
/

S-ar putea să vă placă și