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Rapport
Chișinău 2019
Table de matières:
1. Introduction
2. Les éléments existentialistes des œuvres de Sartre
2.1. L’en-soi et le pour-soi
2.2. L’existence précède l’essence
2.3. L’athéisme
3. Les éléments existentialistes des œuvres de Camus
3.1. L’absurde
3.2. La révolte
4. Conclusion
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Pour pouvoir révéler les éléments existentialistes dans les pièces de Jean-Paul Sartre, il
faut caractériser tout d´abord cette philosophie.
En France, c’est entre 1945 et 1955 que ce mouvement littéraire connait son apogée avec
des auteurs tels que Jean-Paul Sarte (L'Existentialisme est un humanisme), Albert Camus
(Caligula), Merleau-Ponty (Sens et Non-Sens), Gabriel Marcel (L'homme problématique) et
Simone de Beauvoir (L’existentialisme et la sagesse des nations). Certains ont cependant
contesté l'étiquette existentialiste; ce fût notamment le cas pour Camus et Sartre. Parmi les
thèmes récurrents de l’existentialisme sont l’angoisse, l’absurde, l’engagement, la liberté, la
responsabilité, la relation entre les Hommes et Dieu ainsi que la phénoménologie, c'est-à-dire
la manière d’appréhender le réel.
Sartre fait partie de ces rares philosophes dont le nom est connu de tout le monde, dont
même quelques formules sont célèbres, comme "L'existence précède l'essence" ou encore plus
"L'enfer c'est les autres". Si ses ouvrages abstraits sont d'un abord, Jean-Paul Sartre a pourtant
assuré à l'existentialisme une large diffusion, car il a le don des formules frappantes, il a illustré
sa philosophie par ses romans, son théâtre, ses essais, enfin il la traduit dans l'action par son
engagement politique.
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L’en-soi et le pour-soi
Le pour-soi désigne l’être de l'homme. Pourvu d’une conscience qui fait de lui un être
tout à fait particulier, l’être humain se distingue de l’en-soi. Étant donné cette conscience
capable de se saisir elle-même, le pour-soi a comme principal attribut une liberté absolue. Cette
liberté n’est pas une absence de contingence ou de limites, mais une possibilité infinie de
choisir.
La formule sartrienne la plus célèbre qui permet de définir ce courant de pensée est sans
doute : L'existence précède l'essence.
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dit alors que l'essence (ou encore l'idée, le plan, le concept ...) précède l'existence. Si Jean-Paul
Sartre peut admettre une telle explication pour tous les objets, il prétend qu’une telle façon de
faire ne peut rendre compte de ce qu’est l’être humain.
Il n'y a pas d'essence humaine antérieure à l'existence de l'homme. Selon Sartre, il est
impossible d’obtenir une définition théorique totalement satisfaisante qui permettrait de savoir
précisément ce qu’est l’être humain. Celui-ci existe tout d’abord et se définit ensuite par rapport
aux actions qu’il a posées. S’inspirant de Karl Marx, Sartre nous invite donc à définir l’être
humain par les action qu’il produit plutôt que par des idées ou des croyances.
L’athéisme
L’existentialisme sartrien est athée. Cela signifie qu’au point de départ on trouve la
conviction que Dieu n’existe pas. Sartre tente de tirer toutes les conclusions que cette idée
entraîne. En conséquence, nulle divinité n'a pu créer l'humain. Aucune force suprême ne peut
nous sauver du mal, de la souffrance, de l’exploitation, de l’aliénation ou de la destruction.
Aucun Au-delà non plus pour justifier quelque bien ou quelque vérité que ce soit. Totalement
délaissé, l’être humain est absolument responsable de son sort. Ainsi, chaque choix que
j’accomplis m’appartient en propre. Ultimement, puisqu’il n’y a aucun dieu, notre existence se
déroule en une succession de libres choix qui ne sont jamais entièrement justifiables.
Un autre personnage clé de l'existentialisme est Albert Camus, qui est un des grands noms
de la littérature française. Camus prend en compte et aborde des questions fondamentales de la
vie et de l’existence humaine. Dans un contexte où le nihilisme prend une place importante,
Camus va mener des réflexions étendues, pleines d’humanité et de profondeur. Bien
qu'apparenté dans une certaine mesure à l'existentialisme, Albert Camus s'en est assez
nettement séparé pour attacher son nom à une doctrine personnelle, la philosophie de l'absurde.
Définie dans Le Mythe de Sisyphe, essai sur l'absurde(1942), reprise dans L'Etranger (1942),
puis au théâtre dans Caligula et Le Malentendu (1944), elle se retrouve à travers une évolution
sensible de sa pensée, jusque dans La Peste (1947). Il importe, pour lever toute équivoque,
d'étudier cette philosophie dans Le Mythe de Sisyphe et de préciser la signification de termes
comme l'absurde, l'homme absurde, la révolte, la liberté, la passion qui, sous la plume de
Camus, ont une résonance particulière.
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L’absurde
À ce sujet, Camus est bien conscient que l’absurde comme seul point de départ ne peut
mener qu’à des contradictions. L’absurde légitime le meurtre en affirmant que toute action est
équivalente : sans sens, tuer son prochain n’est ni mieux ni pire que de le soigner. Mais l’absurde
refuse aussi le suicide comme suppression de soi. Par suite il doit refuser également le meurtre.
L’absurde conduit donc autant à légitimer qu’à délégitimer le meurtre, la réflexion ne peut donc
en rester là.
La révolte
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été franchie à son égard, la révolte face à l’injustice. En analysant ce sentiment de révolte,
Camus constate qu’il doit se fonder sur quelque chose qui dépasse l’individu, parce que
l’homme est prêt à risquer sa vie pour se révolter contre ce qui le nie. Il en vient de manière
intéressante à envisager qu’il y ait bien une nature humaine qui justifie ce sentiment de révolte.
L’être humain ne serait pas qu’une pure possibilité à inventer constamment, mais aurait des
caractéristiques fondamentales, ancrées en lui. Camus prend ce sentiment de révolte comme
point de départ, en analogie avec le cogito de Descartes : Je me révolte, donc nous sommes.
Camus développe aussi cette notion de révolte dans le sens de ce qu’il appelle «révolte
métaphysique ». Il s’agit de l’homme qui refuse sa condition, qui met en opposition un principe
de justice présent en lui et un principe d’injustice présent dans le monde. L’homme a conscience
que certaines choses sont justes et bonnes, d’autres mauvaises et injustes, mais la marche du
monde lui montre partout le mal et l’injustice.
Pour Camus, du reste, la révolte qui aboutit au meurtre de masse en devenant révolution
se renie elle-même, parce qu’elle oublie qu’elle prenait racine dans le refus de l’oppression et
du meurtre. Néanmoins il reconnaît une logique dans le développement qui va du refus de Dieu
à la légitimation de l’atroce. Camus plaide donc pour une mesure entre la rationalité et la réalité,
soutenant que le réel n’est pas pleinement rationnel et le rationnel pas pleinement réel. Il plaide
pour que l’on ne suive pas entièrement la logique, insistant pour que l’on garde un ancrage dans
la réalité et dans la limite posée par le sentiment de révolte.
En conclusion, Jean-Paul Sartre et Albert Camus sont deux icônes majeures de la vie
intellectuelle française du XXème siècle, notamment des années 1940-1960. Leurs œuvres et
leurs engagements se croisent et se répondent comme autant de défis au monde. Réunir Sartre
et Camus dans une catégorie « existentialiste » pour certains intellectuels est une évidence à
cause de leur points communs. Les deux étaient des journalistes, des essayistes, des
dramaturges, des critiques, des gagnants de la Prix Nobel pour la littérature, et des philosophes.
Au lieu de les lier ensemble pour leurs similarités, c’est plus marquant de les mettre ensemble
pour souligner leur différences—les deux fonctionnent comme un contre-exemple pour l’autre.
Comme la plupart des débats existentialistes, la dualité est commune pour définir les théories ;
on ne peut pas avoir une essence sans existence, un en-soi sans pour soi et la violence sans la
non-violence. Pareillement, on ne peut pas soutenir une idée sartrienne sans Camus et une idée
camusienne sans Sartre. Voilà pourquoi, quand on parle de l'existentialisme, leurs noms sont
inévitables parce qu'ils ont une place particulière dans la théorisation existentialisme et dans
son exposition.