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Madame, Monsieur
17/09/2008
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 165 − 1
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Notations et symboles
Symbole Désignation Symbole Désignation
F’ force exercée sur les barres à la première crête de courant Ra résistance en courant alternatif
de court-circuit
f0 fréquence propre de vibration d’un conducteur Rb résistance d’une barre de longueur , r
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Hauteur , Épaisseur e
(2) (mm)
Les nécessités relatives à la construction de tableaux, à la disposi- (mm) 3,15 4 5 6,3 8 10 12,5 16 20
tion des appareillages et à leurs plages de raccordement, à des
choix liés à la rationalisation des séries, aux contraintes mécani- 8 40 50
ques, etc., amènent à une grande variété de dimensions possibles, 10 40 50 63
et cela qu’il s’agisse de barres en cuivre ou en aluminium.
12,5 40 50 63 80 100 125
16 50 63 80 100 125 160
1.1 Normes dimensionnelles 20 63 80 100 125 160 200 250
25 80 100 125 160 200 250 315
Il existe deux normes dimensionnelles pour les barres méplates, 31,5 100 125 160 200 250 315 400 500
que résument les tableaux 1 et 2. 40 160 200 250 315 400 500 630 800
50 200 250 315 400 500 630 800 1 000
Tableau 1 – Sections nominales (en mm2) des barres 63 315 400 500 630 800 1 000 1 250
méplates en cuivre (1) 80 400 500 630 800 1 000 1 250 1 600
100 500 630 800 1 000 1 250 1 600 2 000
Hauteur , Épaisseur e
(mm) 125 1 000 1 250 1 600 2 000 2 500
(2)
mm 2 3,15 4 5 6,3 8 10 12,5 160 1 250 1 600 2 000 2 500 3 200
10 20 200 2 500 3 200 4 000
12,5 25 (1) D’après norme NF C 31-520 (cf. Doc. D 5 165).
(2) Ou largeur, si la barre est disposée à plat.
16 32
20 40 63 80 100
25 50 80 100 125 200 250
Tableau 3 – Principales caractéristiques des métaux utilisés
31,5 63 100 125 160 250 315 400 pour les jeux de barres
40 80 125 160 200 250 315 400 500
Cuivre
50 100 160 200 250 315 400 500 630 Aluminium
Caractéristiques Unités recuit
6101
63 200 250 315 400 500 630 800 1/4 dur
80 315 400 500 630 800 1 000 Masse volumique kg/m3 8 890 2 700
100 500 630 800 1 000 1 250 Résistivité à 20 °C suivant
norme (maxi) µΩ.cm 1,83 3
125 630 1 000 1 250 1 600
Résistivité à 20 °C :
160 1 250 1 600 2 000 calcul (usuel) µΩ.cm 1,75 3
1.2 Nature et caractéristiques des métaux Module d’élasticité MPa/mm2 105 000 70 000
Module de cisaillement MPa/mm2 46 000 28 000
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2. Courants admissibles et
1 1
----------- -------------------------------------------------- < 1
Ra 0,015 ( θ + 25 )
------ 1 – -----------------------------------
10
-
Rc
Le courant admissible est celui pour lequel l’équilibre thermique
est réalisé entre la chaleur dégagée par effet Joule dans la barre et le rapport Ra/Rc étant donné par les courbes de la figure 6.
l’air ambiant, pour une température acceptée de la barre. Dans cette formule :
Les valeurs de base sont établies pour une barre unique, à — (a) correspond aux conditions d’équilibre thermique en cou-
laquelle il conviendra d’appliquer les facteurs de correction k1 à k12 rant continu, avec, sous le radical, la correction des pertes dues à
(cf. § 3), le conducteur étant supposé seul dans l’espace et ne subis- l’augmentation de résistance par échauffement ;
sant aucune autre influence. — (b) correspond à l’effet de peau ;
— (c) est un facteur correctif de température lié à l’émission ther-
mique, au-delà des conditions de base.
Nota : si le résultat numérique de (b).(c) est supérieur à 1, on se limite à la valeur 1.
2.1 Formule La valeur de base ainsi calculée est valable dans les conditions
suivantes :
— atmosphère très calme, sans mouvement de l’air autre que
L’équation utilisée est celle de Melsom et Booth [1] :
celui dû à la convection ;
0,61 — altitude inférieure ou égale à 1 000 m ;
0,5 0,39 θ 1 1 — barre nue, ni peinte ni oxydée ;
I = 24,9 S p ------------------------------------------------ ----------- --------------------------------------------------
[ 1 + α ( θ + 25 ) ρ ] R a 0,015 ( θ + 25 ) — rapport hauteur/épaisseur de l’ordre de 10 ;
------ 1 – -----------------------------------
10
- (1)
— barre disposée sur chant ;
Rc
— densité de courant constante en tout point de la section ;
( ............................a.............................. ) ( ...b.. ) ( ............c............. ) — fréquence 50 ou 60 Hz, ou courant continu.
avec S section (cm2), Si ces conditions ne sont pas réalisées, il faut appliquer les coeffi-
cients correcteurs du paragraphe 3.
p périmètre (cm),
θ échauffement (°C) au-dessus de la température
ambiante de 45 °C (température du métal 75 °C),
2.2 Valeurs de l’intensité admissible
ρ résistivité du métal à 20 °C (µΩ.cm), soit :
– 1,75 pour le cuivre (cf. tableau 3),
dans les barres
– 2,80 pour l’aluminium (cf. tableau 3),
α coefficient de température (°C–1), soit : Compte tenu de ce qui précède, par application de la formule (1),
– 0,00393 pour le cuivre (cf. tableau 3), les courants de base admissibles (coefficients égaux à 1) dans les
– 0,0036 pour l’aluminium (cf. tableau 3). barres méplates sont indiqués dans les tableaux 4 et 5.
Tableau 4 – Valeurs de base des intensités admissibles I (en ampères) dans les barres de cuivre
Nature Hauteur
Épaisseur du (mm)
(mm) courant
(1) 10 12,5 16 20 25 31,5 40 50 63 80 100 125 160 200
CC 109 132 162 196 237 290 357 433
2
CA 109 132 162 196 237 290 357 433
CC 251 303 368 452 548 670
3,15
CA 251 303 368 452 548 670
CC 287 345 419 514 622 760 935
4
CA 287 345 419 514 622 760 935
CC 326 391 473 580 700 855 1 051 1 275 1 550
5
CA 326 391 473 580 700 855 1 051 1 275 1 531
CC 658 794 966 1 186 1 439
6,3
CA 658 794 966 1 186 1 422
CC 513 618 752 905 1 099 1 347 1 631 1 978 2 452
8
CA 513 618 752 905 1 099 1 331 1 577 1 893 2 295
CC 588 705 854 1 025 1 243 1 519 1 837 2 224 2 754 3 755
10
CA 588 705 854 1 025 1 228 1 469 1 738 2 082 2 520 3 357
CC 807 973 1 165 1 405 1 717 2 072 2 505 3 096
12,5
CA 807 973 1 151 1 358 1 624 1 917 2 267 2 768
(1) CC : courant continu ; CA : courant alternatif.
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Tableau 5 – Valeurs de base des intensités admissibles I (en ampères) dans les barres en aluminium
Nature Hauteur
Épaisseur du (mm)
(mm) courant
(1) 8 10 12,5 16 20 25 31,5 40 50 63 80 100 125 160 200
3,15 CC 130 160 193 233 271
CA 130 160 193 233 271
4 CC 126 151 184 220 266 323 395 479
CA 126 151 184 220 266 323 395 479
5 CC 123 145 172 209 251 301 364 446 539 658 808 981
CA 123 145 172 209 251 301 364 446 539 658 808 969
6,3 CC 143 168 199 240 287 343 415 506 611 744 913 1 107
CA 143 168 199 240 287 343 415 506 611 744 913 1 094
8 CC 232 279 332 395 476 579 696 846 1 037 1 255 1 522 1 887
CA 232 279 332 395 476 579 696 846 1 024 1 214 1 456 1 766
10 CC 269 322 381 452 542 657 789 956 1 169 1 413 1 712 2 119
CA 269 322 381 452 542 657 789 944 1 130 1 337 1 602 1 939
12,5 CC 439 519 621 749 896 1 081 1 321 1 594 1 927 2 382 2 890
CA 439 519 621 749 885 1 045 1 250 1 474 1 744 2 129 2 523
16 CC 723 869 1 036 1 249 1 517 1 825 2 202 2 717 3 290
CA 723 858 1 002 1 181 1 403 1 652 1 946 2 345 2 786
20 CC 998 1 185 1 422 1 722 2 068 2 489 3 064 3 704
CA 965 1 121 1 315 1 558 1 828 2 148 2 549 2 404
(1) CC : courant continu ; CA : courant alternatif.
On peut remarquer notamment : qu’il est relativement faible devant la marge de 15 °C que l’on ajoute
— l’importance de l’effet de radiation thermique : pour une même à la température extérieure de 30 °C, pour fixer la température
section, l’intensité admissible décroît rapidement en fonction de ambiante au voisinage des barres à 45 °C.
l’épaisseur de la barre ;
■ Le refroidissement par convection est lié directement à la tempé-
— le fait que, en courant alternatif, l’effet de peau commence aux
rature et à la vitesse de circulation de l’air, donc aux pertes de
alentours de 1 000 mm2 pour les épaisseurs courantes, et que les
charge dues aux frottements contre les parois des barres ; ces per-
calculs amènent à des coefficients de réduction d’intensité admissi-
tes sont d’autant plus élevées que les barres sont plus rapprochées
ble de 0,90 pour cette section, de 0,80 pour 2 000 mm2, etc.
et que leur disposition (à plat, par exemple) s’oppose à la dispersion
de la chaleur.
Dans certains cas d’ensembles fermés (tableaux), on peut être
3. Facteurs influant amené à disposer des ouïes de ventilation, voire à effectuer une ven-
tilation forcée et, à la limite, une climatisation.
sur l’intensité admissible ■ La quantité de chaleur évacuée par rayonnement dépend de la
surface, donc du périmètre des barres ; on a donc tendance à privi-
légier les barres minces, mais jusqu’à une limite fixée par la tenue
Les conditions d’équilibre thermique réel dépendent de la façon mécanique (flexibilité) et par l’effet d’écran que constitue, pour cha-
dont la chaleur est dégagée, ainsi que de l’influence réciproque des que barre, sa voisine.
barres les unes sur les autres. Elles sont donc différentes de celles
considérées au paragraphe 2.1. Interviennent également l’état de surface (barre polie, mate,
peinte), l’optimum étant atteint pour une barre enduite de peinture
L’évacuation de la chaleur se fait par conduction, convection et
noire et mate.
rayonnement.
Les facteurs d’influence peuvent être répartis en quatre grandes
■ La conduction ne s’effectue qu’aux extrémités des barres, plus catégories :
particulièrement au niveau des connexions aux appareillages ;
cependant, en réalité, ce sont plutôt les barres qui servent de radia- — environnement du jeu de barres ;
teurs à ces derniers, leurs surfaces d’échange étant des plus limi- — nature et état des barres ;
tées. C’est ainsi que les normes d’appareillage ont été dans — disposition des barres ;
l’obligation de fixer, selon le courant assigné, les nombres et dimen- — nature du courant.
sions des barres utilisées pour les essais d’échauffement. Ils interviennent par l’intermédiaire de leurs coefficients respectifs
Comme il est pratiquement impossible d’apprécier ce type pour modifier les valeurs des courants admissibles tels que définis
d’échange, on n’en tient généralement pas compte, étant donné dans les tableaux 4 et 5.
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3.1.5 Combinaison des facteurs liés Pour l’aluminium, il peut exister des variantes dues aux alliages
à la température : coefficient k5 choisis, en raison des caractéristiques particulières envisagées
(tenue mécanique, ductilité, résistivité, soudabilité, etc.).
On utilise également, pour une combinaison k5 des facteurs k2 et Ces écarts de résistivité par rapport aux valeurs de référence
k4, le graphique de la figure 2 qui donne directement la combinaison (retenues pour les calculs) se traduisent par l’application de coeffi-
de ces facteurs, en liant la température des barres et celle de l’air cients dont la figure 3 rend compte, et qui sont basés sur la formule :
ambiant.
ρ2
k6 = ------
ρ1
3.2 Facteurs dépendant du métal avec ρ1 résistivité du métal utilisé,
ρ2 résistivité du métal de référence (tableau 3).
De la même façon que pour l’environnement, divers facteurs
dépendant de la nature des métaux et de leur présentation sont à
considérer.
3.2.2 Influence de l’état de surface : coefficient k7
■ Cuivre
Pour les barres, il doit être aussi pur que possible (99,90 % au
minimum). Affiné par voie électrolytique, il est obtenu par refusion L’équilibre thermique des barres dépend directement du coeffi-
des cathodes. cient d’émissivité du métal, donc de l’état de surface.
Il est non désoxydé et contient 0,03 % d’oxygène au maximum, Tout traitement (naturel ou artificiel) ayant pour effet d’augmenter
sous forme d’oxydule (CuO). Cet oxydule, visible au microscope le coefficient de rayonnement diminue l’échauffement de la barre et,
sous l’apparence de petites nodules, ne joue aucun rôle sur les pro- pour une valeur donnée de celui-ci, permet d’augmenter corrélative-
priétés électriques et mécaniques ; toutefois, il rend difficile le sou- ment l’intensité admissible.
dage en atmosphère réductrice.
Un métal poli a moins de pouvoir émissif qu’un métal mat (état de
■ Aluminium surface plus rugueux) ; une peinture (quelle que soit sa couleur, à
l’exception du noir mat) a le même effet.
On n’utilise guère l’aluminium pur à 99,7 %, type 1370, que pour
les barres coulées. Lorsqu’il y a plusieurs barres en parallèle, l’effet d’écran diminue
l’efficacité du rayonnement ; il en est de même lorsque la hauteur de
L’alliage 6101 pour les barres filées contient de 0,39 à 0,47 % de
la barre augmente par rapport à son épaisseur (rayonnement pré-
silicium, de 0,17 à 0,23 % de fer, 0,2 % de cuivre, 0,4 % de magné-
pondérant).
sium et des traces de Cr, Zn, V, Ti.
Le tableau 9 donne le coefficient à appliquer aux barres peintes en
noir mat, pour une gamme de hauteurs données, par rapport à des
3.2.1 Influence de la résistivité : coefficient k6 barres brutes filées ou laminées (k7 =1). Dans le cas d’autres peintu-
res, ou d’oxydation prononcée (cuivre), il est prudent de réduire de
Le tableau 3 indique les valeurs limites maximales des résistivités ; 1/3 la partie décimale de ce coefficient.
il n’est pas d’usage de se baser sur celles-ci, les métaux étant de qua-
lités supérieures à celles pour lesquelles les maximums ont été fixés, Exemple : 1,08 au lieu de 1,12.
ce qui est, en général, le cas du cuivre.
k6 (cuivre)
k6 (aluminium)
1,04
1,0
1,02
1,01
0,8 1,00
Aluminium
0,98
0,6 Cuivre 1,00
0,96
0,4 0,94
0,99
1,70 1,72 1,74 1,76 1,78 1,80 1,82
50 60 70 80 90 100 110 120
ρ1 (µS) cuivre
Température des barres (°C)
Figure 2 – Influence des températures de l’air et des barres : Figure 3 – Influence de la résistivité : coefficient k6
coefficient k5 (d’après normes DIN 47.670 et DIN 47.671) (d’après normes DIN 47.670 et DIN 47.671)
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Nombre Rapport d/ , ()
de
k8 1,2
barres n 0,05 0,06 0,08 0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 0,20
1,1 2 1,69 1,73 1,76 1,80 1,83 1,85 1,87 1,89 1,91
3 2,40 2,45 2,50 2,55 2,60 2,63 2,65 2,68 2,70
1,0 4 3,05 3,12 3,18 3,25 3,31 3,35 3,38 3,41 3,44
5 3,67 3,74 3,82 3,90 3,98 4,02 4,06 4,09 4,13
0,9
6 4,23 4,32 4,41 4,50 4,59 4,63 4,68 4,72 4,77
0,8 7 4,75 4,85 4,95 5,05 5,15 5,20 5,25 5,30 5,35
d : écartement des barres
0,7 , : hauteur des barres.
0,8 0,9 1,0 1,1 1,2
m = < /e (valeurs approchées)
e 1 0,85
k8= 0,87 2 0,80
k8=1
k8=1,09 3 0,75
k8=1,16 4 0,65
Figure 4 – Influence de la forme de la barre : coefficient k8 [3] (1) D’après les normes DIN 43.670 et DIN 43.671 (cf. Doc. D 5 165).
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Ces courants subissent donc des distorsions dans leur répartition, Exemple : jeu de barres (figure 7) 2500 A constitué par 4 barres
et la densité de courant n’est pas identique en tout point ; elle est de cuivre de 80 × 6 (espacement des barres : 6 mm, espacement
plus élevée à la périphérie des conducteurs qu’au centre, d’où le des phases : 60 mm). On a relevé des températures allant de 36 à
nom d’effet de peau donné à ce phénomène (ou encore effet Kelvin), 53 °C.
que la figure 5 illustre. On remarque, en particulier, que les barres intérieures 6 et 7 de la
En pratique, cela conduit, pour les fortes intensités, à privilégier phase centrale s’échauffent moins que les barres extérieures, mieux
les tubes circulaires et les laminés en L ou U disposés de façon à for- refroidies (tout en étant plus chargées par effet de répulsion du cou-
mer un profil creux. rant), et que le déphasage à 120° en triphasé se manifeste par une
dissymétrie entre les barres 4 et 5, d’une part, et 8 et 9, d’autre
On caractérise l’augmentation apparente de résistance due à cette
part.
hétérogénéité par le rapport des courants alternatif (Ia) et continu
(Ic) donnant le même échauffement, égal à l’inverse de la racine car-
rée du rapport des résistances, soit : Si nous avons insisté sur cet exemple, c’est pour montrer l’intérêt
des marges de sécurité obtenues par le respect des coefficients
Ia 1 réducteurs.
---- = -----------
Ic Ra En pratique, on utilise le coefficient k11, donné dans le tableau 12.
------ On prendra k11 = 1 en courant continu.
Rc
10
celles du centre du groupe étant pratiquement inutilisées (surtout
15
5 au-delà de 300 Hz).
Les formules simplifiées ne peuvent en tenir compte ; la figure 8
10
illustre ce fait en donnant quelques indications sur le coefficient
5
réducteur k12 à appliquer.
Figure 5 – Lignes d’équidensité relative de courant dans un groupe (1) Le coefficient k11 est pris égal à 1 en courant continu.
de 5 barres [7]
Ra 1,4
Échauffement (°C)
< < 52
Rc e =8
Courant e =16
48
alternatif
50 Hz 44
<
1,2 e = 240
40
e
36
< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112
1,0
0 1000 2000
Section de la barre (mm2)
Phase I Phase II Phase III
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e=3 e=5 e = 10
1,0 n=1
n=1
k12 n=5
0,8 n=1
n = 10
n=5
0,6
0,4
n = 10
n=3
n=5
0,2
n = 10
0
40 80 120 160 f/ρ
4. Tenue mécanique gie thermique engendrée par effet Joule dans la résistance des
barres et des contacts peut conduire, pendant de courtes périodes
des jeux de barres (quelques secondes à quelques dizaines de secondes) à des échauf-
fements 3 à 4 fois supérieurs aux maximums en service normal, et les
dilatations, ainsi que les efforts, sont également multipliés par 3 ou 4.
Nota : incidemment, les flexions transversales, éventuellement causées par une dilata-
tion contrariée ou par le jeu laissé dans les supports pour la faciliter, conjuguées avec les
4.1 Tenue aux dilatations efforts électrodynamiques, peuvent suffisamment rapprocher les barres méplates pour
créer des courts-circuits, si l’on n’a pris garde, soit de les espacer suffisamment, soit de
rapprocher leurs supports ou d’intercaler des entretoises.
Les barres sont soumises, du fait des variations de charges, à des
échauffements et refroidissements périodiques qui se traduisent par Dans le cas de jeux de barres de transport d’énergie, où les lon-
des modifications de longueur. Pour un échauffement normal de gueurs peuvent être importantes, il est judicieux de ménager des
40 à 50 °C, l’ordre de grandeur des dilatations, tant pour le cuivre joints de dilatation (par exemple, tous les 20 m). Ces joints sont réa-
que pour l’aluminium, est de un millimètre par mètre linéaire. lisés par des clinquants de cuivre ou d’aluminium dont les extrémi-
tés sont soudées ou moulées pour réduire les résistances de
Cela peut sembler faible, voire négligeable, mais il faut noter que
contact. On bloque alors les tronçons de barres, entre deux joints,
les efforts développés en cas de blocage effectif sont importants (de
par un support de blocage, soit à l’une des extrémités, soit au
l’ordre de 1 000 kg/cm2 pour les variations ci-dessus).
milieu, les autres supports étant d’un modèle à libre dilatation.
On serait alors amené à un renforcement inutile de certains élé-
ments (isolateurs, boulonnages...).
Heureusement les barres ne sont jamais parfaitement rigides, les 4.2 Tenue aux efforts électrodynamiques
isolateurs peuvent avoir une certaine flexibilité ou laisser coulisser
plus ou moins librement les conducteurs.
La détermination des efforts électrodynamiques est basée sur
En général, dans les tableaux, les jeux de barres ne sont pas de l’application de la loi de Laplace : un élément d, de conducteur, par-
grande longueur et les assemblages (en équerre, en T) présentent couru par un courant i, placé dans un champ magnétique h, est sou-
suffisamment de flexibilité, à condition que les supports et l’appa- mis à une force df, perpendiculaire au plan formé par la direction du
reillage ne soient pas placés trop près de ces changements de direc- champ et l’élément d, telle que :
tion.
df = h i d , sin α
Il faut cependant tenir compte des conditions de défaut, et notam-
ment de court-circuit ; selon le temps d’élimination du défaut, l’éner- α étant l’angle formé par le champ et le conducteur.
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Rd
Rb
e
praticabilité jusqu’à 2 ou 3 barres) ;
0,4
0 2 4 6 8 10
<r = recouvrement
5.1 Résistances de connexion Rapport
e épaisseur
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Au-delà d’épaisseurs de l’ordre de 16 mm, d’autres moyens sont L’utilisation généralisée de boulonnerie en acier est donc ration-
mis en œuvre pour assurer les changements de direction, tels que nelle, sous réserve de compenser les effets de dilatations différentes
les raccords boulonnés, les joints souples, le soudage. par des rondelles spéciales s’opposant au desserrage des assembla-
Dans le cas du travail sur le cuivre et sur l’aluminium, les outilla- ges, quelle que soit la nature du métal (Grower pour le cuivre, Belle-
ges doivent être nettoyés en passant d’un métal à l’autre, le dépôt ville pour l’aluminium), après interposition de rondelles plates
de particules de cuivre sur l’aluminium étant susceptible, en pré- élargissant la surface de pression.
sence d’humidité, de provoquer des corrosions. Il convient également de ne pas dépasser la limite de résistance des
boulons, l’importance du serrage dépendant des conditions de pose
(force du monteur, longueur de la clé, qualité des filetages, etc.).
5.4 Préparation des surfaces Pour l’aluminium notamment, l’utilisation de clés dynamométri-
ques est fortement recommandée. La pression de serrage aux
Tant pour le cuivre que pour l’aluminium, les surfaces doivent être contacts doit être de l’ordre de 0,5 à 2 kg/mm2 pour l’aluminium, de
planes et nettoyées ; un dressage à la lime après perçages, suivi 1,5 à 3 kg/mm2 pour le cuivre. Cela permet de déterminer le nombre
d’une préparation à la toile émeri ou d’un brossage métallique, est de boulons nécessaires (figure 13).
nécessaire (avec les mêmes précautions que précédemment pour le À l’extérieur ou en milieu humide, après préparation, les
passage d’un métal à l’autre). connexions mixtes cuivre-aluminium nécessitent l’interposition
Dans le cas de l’aluminium, en raison de la formation rapide, au d’une plaque de bimétal, obtenue par colaminage d’une tôle de cui-
contact de l’air, d’une couche d’alumine isolante, tout traitement doit vre et d’une tôle d’aluminium, d’une épaisseur totale d’environ
être effectué soit sous graisse neutre, soit mieux à sec et immédiate- 1 mm, débordant de quelques millimètres de la surface de contact et
ment suivi d’une enduction de graisse neutre (vaseline, par exemple). dont les bords sont légèrement relevés.
Cette dernière méthode évite le mélange graisse-impuretés ou La boulonnerie est, dans ce cas, galvanisée, et l’utilisation du
particules d’alumine, qui rend rapidement la brosse ou la toile émeri Contactal est indispensable côté aluminium.
inutilisables. La figure 13 correspond à l’utilisation de boulons en acier de
résistance 60 kg/mm2 et de limite élastique 30 à 35 kg/mm2.
Pour l’aluminium, à l’extérieur, en cas de boulonnage, on utilise
du Contactal (graisse neutre chargée de particules métalliques qui Pour le calcul de la résistance mécanique des boulons (de même
améliorent la qualité du contact). Au serrage, l’excès de graisse est que pour le calcul des supports isolants évoquées au paragraphe
expulsé, réalisant un joint étanche ; cela peut également se faire 4.2.3), on se reportera aux éléments classiques de la mécanique sta-
pour le cuivre, en cas d’atmosphère oxydante. tique, non repris ici.
Pour le cuivre également, l’étamage au trempé peut être recom-
mandé pour des jonctions travaillant à des températures élevées, en
atmosphère oxydante ou corrosive (pour un meilleur résultat, l’éta- 5.6 Soudage
mage doit se faire juste avant l’assemblage final).
Pour les barres en aluminium revêtues (ces revêtements ne sont Le soudage autogène du cuivre nécessite des précautions particu-
pas des protections contre les agents corrosifs, ni prévus pour une lières (il convient d’éviter les atmosphères réductrices à chaud). Il
utilisation directe à l’extérieur), la préparation ne nécessite ni abra- est peu utilisé, en raison de la température de fusion à atteindre.
sion ni graissage. Pour l’aluminium, par contre, cette température relativement
basse (660 °C) rend plus facile l’utilisation du chalumeau oxyacéty-
lénique, avec baguettes de métal d’apport.
5.5 Boulonnage Pour les deux métaux, on utilise en outre :
— le soudage à l’arc TIG (tungsten inert gas), sous atmosphère
L’utilisation généralisée du boulonnage pour les assemblages inerte (argon, en général), avec électrode en tungstène et baguettes
permet le démontage ultérieur ; on n’utilise guère les serre-barres de métal d’apport ;
que pour des cas particuliers, notamment la réalisation de dériva- — le soudage à l’arc MIG (metal inert gas), avec fil d’aluminium
tions en cas d’intervention sur des installations existantes et sur les ou de cuivre servant à la fois d’électrode et de métal d’apport, sous
barres médianes d’un jeu, en raison de l’impossibilité de perçage ou argon.
pour des gains de temps. Les jonctions se font en utilisant des pla-
ques de recouvrement en barres de même nature (figure 12).
La pression de contact ne doit pas être trop élevée ni dépasser la
limite élastique de la barre, sinon l’échauffement pourrait produire
Force de serrage (kg)
400
0
0 4 8 12 16 20 24
Diamètre du boulon (mm)
On rappelle que un kilogramme-force vaut 9,80665 N
Figure 12 – Jonction par plaques de serrage et boulons [2] Figure 13 – Force de serrage en fonction du diamètre des boulons [2]
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La préparation des surfaces peut nécessiter un usinage préalable Une attention particulière est portée à l’ininterchangeabilité des
(chanfreinage) suivant l’épaisseur des barres, suivie d’un dégrais- connecteurs suivant la tension utilisée.
sage par solvant volatil (à l’exclusion du trichloréthylène) et d’un Certains modèles disposent de plusieurs circuits permettant des
décapage mécanique par brossage. répartitions variées des luminaires ; les connecteurs sont munis, à
L’attaque du soudage s’effectue par un ou deux côtés, suivant cet effet, de sélecteurs commutables à la demande.
l’épaisseur et l’usinage préalable.
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par Roland AUBER N
Secrétaire général honoraire de l’Association internationale des entreprises
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