Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Doineau
Elisabeth
Sénatrice de la Mayenne
Entre
nous
DOSSIER
La santé :
un enjeu de territoire
Accès aux Le Grand
soins débat
Loi santé Brèves national Informations
P. 3 à 5 P. 6 à 7 P. 8 à 9 P. 10 à 12
S
i les revendications des « Gilets jaunes » étaient relayées par un grand nombre de
Français, c’est sans doute que chacun trouvait écho à ses anxiétés et à ses détresses.
Mais, au fil du temps, la confusion du mouvement et les violences de certains individus
nous lassent et nous glacent.
Les propos haineux, les nombreuses déprédations sur les commerces et sur les
bâtiments publics, l’intensité de la brutalité nous choquent et nous interpellent. Est-ce là le reflet
d’un monde civilisé ? La violence est inexcusable et la mise en danger de la population est
impardonnable.
Le Grand débat répondra-t-il aux attentes des Français, sera-t-il l’occasion d’un nouveau
pacte national ? Les citoyens ont participé et ont su exprimer leurs fortes attentes lors de cette
concertation inédite.
Le pouvoir d’achat a souvent été au cœur des préoccupations, mais il a été trop souvent ramené à
la situation personnelle de chaque individu. Or, comme le rappelle Philippe Béneton, professeur
émérite de science politique à l’université de Rennes « Une société n’est pas un agrégat
d’individus dont chacun ne pense qu’à la satisfaction de soi ». La réponse devra être globale
et universelle. Il faudra rechercher l’intérêt général. Celles et ceux qui le comprennent le mieux
sont les élus qui sont aux manettes quasi quotidiennement.
…définir un projet Ils connaissent le poids de cette responsabilité. Gouverner,
c’est choisir, définir un projet et chercher à convaincre de sa
et chercher à pertinence. A tous les échelons de nos collectivités et de nos
En outre, le risque politique de ce Grand débat est de ne répondre à aucune des frustrations
exprimées, ou que partiellement. On le voit bien, les 10 milliards d’euros déjà « lâchés » par le
Gouvernement n’ont pas arrêté les manifestations. Soyons lucides, distribuer à nouveau des
primes dans le contexte budgétaire actuel est irresponsable ! Sans user du levier fiscal, il faudra
redistribuer autrement. Des efforts seront donc nécessaires. Ce sera aussi le prix de la paix
sociale retrouvée.
Reste à imaginer ce qui peut faire cohésion, ce qui fait qu’un peuple sème plutôt qu’il ne brûle.
Un ambitieux projet de société passera par une véritable prise de conscience collective.
Les élections européennes, la préservation de notre planète, les enjeux géo-politiques, les sujets
ne manquent pas pour continuer le débat et l’enrichir, pour mieux comprendre notre monde et
surtout pour en être des acteurs respectueux et responsables.
L’avenir de notre démocratie en dépend…
Elisabeth Doineau
• La fin du numerus clausus dès la rentrée 2020 : Critique : ce projet est encore peu précis, les
les effectifs d’étudiants en 2e et 3e années seront ordonnances établissant les critères de ces futurs «
déterminés par les universités en lien avec les hôpitaux de proximité » ne seront publiés qu’après
agences régionales de santé, selon leurs capacités une concertation de plusieurs mois !
et les besoins du territoire. • Le déploiement de 1000 (Communautés
Objectif : augmentation de 20% environ du nombre Professionnelles Territoriales de Santé CPTS)
de médecins formés. d’ici 2022 :
• La réforme des études de médecine : elles permettront aux professionnels de santé de
les études de médecine doivent s’adapter aux s’organiser et de s’investir autour de projets de
attentes des patients mais aussi aux nouvelles prévention, de sorties d’hôpital…
technologies. Les étudiants doivent être évalués sur • Le développement de la télémédecine
leurs compétences techniques mais également sur (téléconsultation, télé expertise), de l’usage
leur capacité d’écoute et d’empathie. de l’intelligence artificielle IA et de l’e.santé.
• Le Label « hôpitaux de proximité » : dans une • La création de 4 000 postes d’assistants médicaux :
logique de gradation de l’offre de soins sur les pour libérer du temps médical, ils s’occuperont
territoires, certains établissements recentrés sur la de l’accueil des patients, de la mise à jour de leur
médecine générale, la gériatrie et la réadaptation, dossier, de l’accompagnement vers des médecins
pourront être labellisés et ainsi se voir attribuer un spécialistes ou vers l’hôpital.
financement adapté.
Entre nous - Avril 2019 - # 4 5
BRÈVES
Cancers pédiatriques, vers une amélioration
de leur prise en charge
Chaque année en France, 2 500 enfants sont diagnos- droit à l’oubli.
tiqués d’un cancer. Ces pathologies ne se traitent pas Toutefois, en sortie d’examen à l’Assemblée nationale,
de la même manière selon que le patient est un enfant la version est de moindre envergure que le texte
ou un adulte. original. Le Sénat a été contraint de voter conforme le
La députée Nathalie Elimas a donc déposé une propo- texte pour une application rapide.
sition de loi visant à renforcer la prise en charge des Je salue, tout de même, la volonté de pérenniser la lutte
cancers pédiatriques par la recherche, le soutien aux contre le cancer en instaurant une stratégie décennale
aidants familiaux, la formation des professionnels et le dans laquelle une part des crédits publics sera affectée
à la recherche en cancérologie pédiatrique.
Mais, la seule réponse médicale ne peut suffire.
Aussi, le texte se penche également sur l’accompa-
gnement de l’entourage familial en améliorant
le dispositif de congé de présence parentale et
d’allocation journalière et en étendant le droit à l’oubli.
Cette proposition de loi est imparfaite, mais je ne peux
que me réjouir des avancées qu’elle amorce.
70
Or, 30% des aidants décèdent avant leur proche.
%
L’heure est donc à l’action, à l’accompagnement
des aidants, pour qu’ils ne mettent pas en péril
leur propre avenir. Aussi, j’ai, dès le début, soutenu
la proposition de loi de ma collègue, Jocelyne
Guidez (Union centriste), visant à renforcer la des proches aidants
reconnaissance des proches aidants, avec : sont des femmes
••• la délivrance d’une carte de l’aidant
permettant de l’identifier notamment auprès des
professionnels de santé ;
••• la réalisation d’un guide de l’aidant et d’une
plateforme web d’information ;
••• le recours au congé de proche aidant, avec de la santé pour permettre, d’une part, d’utiliser une partie
indemnisation ; des financements CNSA (Caisse nationale de solidarité pour
••• l’expérimentation d’un dispositif de relayage ; l’autonomie) pour des actions en faveur des proches aidants,
et d’autre part, de permettre la mise en place d’un volet
Toutefois, l’Assemblée nationale a vidé de son
aidant/aidé sur les dossiers médicaux partagés de l’aidant et
contenu le texte initial. Un accord a cependant
de l’aidé. Maigre consolation !
été négocié avec le ministère des Solidarités et
Le Grand DÉBAT
Élisabeth Doineau, vous vous êtes mise à la disposition des
maires qui souhaitaient votre présence aux Grands débats
organisés dans leur commune. Vous avez donc pris part à ce
Grand débat voulu par le Gouvernement. Quelles conclusions
en tirez-vous ?
Effectivement, il m’a semblé être de mon devoir d’élue mais
également de citoyenne de participer à cette vaste consultation
car elle constitue une première réponse au mouvement sans
précédent auquel nous avons assisté depuis plusieurs mois.
Sans surprise, le pouvoir d’achat, la politique sociale, les
retraites et en particulier les retraites modestes, l’accès aux
soins sont au cœur des revendications exprimées.
Il appartient maintenant au Gouvernement d’orienter sa
politique sociale, économique et fiscale en fonction des fortes
attentes d’un grand nombre de Français. Pour ce faire, il lui
faudra trouver le difficile équilibre entre les réponses attendues
à l’issue du Grand débat et des contraintes budgétaires Nous représentons
rappelées par la Cour des comptes !
les territoires qui
Un des thèmes abordés, moins fréquemment mais néanmoins
régulièrement, est l’organisation de nos territoires et celle de aujourd’hui plus
nos institutions. La réforme du Parlement et la réduction du
nombre de parlementaires sont souvent évoquées. Certains que jamais se
n’hésitent pas à réclamer la suppression pure et simple du
Sénat. En tant que représentante des collectivités au sein du sentent oubliés…
Parlement, que répondez-vous à cela ?
Bien sûr, j’entends depuis des années que les parlementaires sont trop nombreux, trop payés,
jouissent d’avantages considérables.
Les réseaux sociaux véhiculent bien souvent de fausses informations qui suscitent parfois
de véritables messages de haine !
Pour ceux qui exercent leur mandat avec conscience, avec honnêteté, avec conviction et avec
passion, je vous assure que c’est difficile à lire ou à entendre ! Et lorsqu je défends le Sénat,
il ne s’agit pas pour moi de défendre un pré carré ou des intérêts personnels mais bien
la démocratie qui repose sur le bicamérisme. Ce dernier garantit un contre-pouvoir face à une
majorité de l’Assemblée.
Le Sénat propose des lois, il vote les lois, il les amende, il contrôle l’action du Gouvernement,
il mène des auditions, au même titre que l’Assemblée nationale. Vouloir le supprimer c’est
méconnaitre le travail qui y est mené par les sénateurs.
Comme vous l’avez rappelé, nous sommes élus par des élus et avons pour devoir de relayer
les préoccupations des collectivités. Nous représentons les territoires qui aujourd’hui plus que
jamais se sentent oubliés…nous n’avons pas pour mission d’être « des agents » de l’exécutif
dans nos départements !
Réduire le nombre de parlementaires soit, mais prenons garde à ne pas éloigner encore un
peu plus le citoyen du politique.
Les départements essentiellement ruraux et peu denses, en fait la moitié des départements,
n’auraient plus qu’un sénateur. Difficile alors de se faire entendre !
Et bien sûr les parlementaires ne pourront plus, quel qu’en soit leur volonté, être en contact
direct avec leur territoire et avec les électeurs car ils n’en auront tout simplement plus la
possibilité matérielle, faute de temps. Nous aurons alors des parlementaires déconnectés de la
réalité du terrain et une représentation moindre des territoires.
Cette réforme constitutionnelle doit réparer le lien abîmé entre les élus et les territoires et
il me semble que les propositions formulées au cours des débats n’y répondent pas, loin s’en
faut ! La vraie et grande réforme serait de laisser aux territoires, dégagés de trop nombreuses
normes, le droit à l’expérimentation et la liberté d’exercice de leurs compétences.
>
8 Entre nous - Avril 2019 - # 4
> Gilets jaunes : adoption des mesures d’urgences
économiques et sociales
En réponse aux revendications du mouvement des Gilets jaunes, le Gouvernement a demandé
au Parlement d’adopter le projet de loi portant mesures d’urgences économiques et sociales.
Le texte donne un cadre législatif à la hausse de la prime d’activité, à la suppression de la
hausse de la CSG pour les retraités (dont les revenus de pensions sont inférieurs à 2 000 € nets
mensuels), à la prime exonérée pour les salariés (dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC)
et à l’anticipation de l’entrée en vigueur de l’exonération de cotisations salariales des heures
supplémentaires et complémentaires.
Dans un esprit de concorde, le Sénat a adopté le projet de loi conforme. « Je regrette néanmoins
que le Gouvernement n’ait pas entendu le Sénat lorsqu’il était encore temps, notamment lors de
l’examen du budget de l’État en novembre. Nous proposions alors d’annuler l’augmentation des
taxes sur le carburant et de revenir sur la hausse de la CSG pour les retraités ».
Le coût des mesures augmentera le déficit, passant de 2,8 à 3,2% du PIB.
53%>
des amendements
> 69%
si l’on exclut
du Sénat ont été les textes financiers.
repris par
l’Assemblée nationale.
71% des textes adoptés l’ont été à l’issue d’un consensus trouvé entre l’Assemblée nationale
et le Sénat. Seuls 29% des textes ont été adoptés avec « le dernier mot » donné aux députés.
Par ailleurs, le délai moyen d’adoption des textes s’est raccourci, pour la troisième année
consécutive, pour s’établir à 177 jours (un peu moins de 6 mois), contre 196 en 2016-2017 et 245
en 2015-2016.
Deux propositions de loi d’origine sénatoriale concernent directement les collectivités :
• L’une portant sur le régime d’ouverture des établissements scolaires privés hors contrat,
• L’autre relative à l’utilisation des caméras mobiles par les autorités de sécurité publique.
Le Sénat exerce pleinement sa mission de contrôle de l’activité du Gouvernement et
d’évaluation des politiques en consacrant 18% de son temps à cette compétence essentielle.
Nous proposons :
••• Qu’une part de la contribution climat énergie (CEE) soit affectée aux collectivités pour leurs
plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET).
••• Un mécanisme de prêts bancaires finançant la rénovation thermique des logements des
ménages ayant déjà atteint le plafond d’endettement.
••• L’élaboration avec les citoyens d’un nouveau contrat pour le climat associant justice sociale
et enjeux environnementaux.
Guillaume Chevrollier et moi-même, en association avec Alain Dilis, président de l’association des
maires de la Mayenne, avons organisé une réunion sur le statut de l’élu lundi 25 mars à Changé.
A cette occasion, Mathieu Darnaud, sénateur de l’Ardèche et membre du groupe de travail sur
les conditions d’exercice des mandats locaux, était invité pour échanger sur les propositions
concrètes issues de ces travaux, devant une soixantaine d’élus.
À l’aube des prochaines élections municipales, les élus ont pu témoigner de leur quotidien et
de l’importance de reconsidérer le statut de l’élu pour pérenniser et/ou susciter de nouvelles
vocations. Nombreux ont été les sujets abordés lors de cette soirée. En voici quelques extraits :
Élu : « L’indemnité d’un élu d’une petite commune n’est pas représentative des
responsabilités assumées et du temps passé. Et il est bien difficile de demander à son
conseil municipal de réévaluer cette indemnité au détriment du budget de la commune. »
Élu : « Récemment, j’étais en arrêt de travail sur le plan professionnel. La CPAM m’a
informé que cette situation m’interdisait également d’exercer ma fonction de maire.»
Élu : « Être maire aujourd’hui, c’est incontestablement maîtriser les rouages des
finances, de l’urbanisme, de l’environnement, etc. Nous devons absolument être
suffisamment « armés » pour ne pas mettre en difficulté notre commune et par
conséquent non concitoyens. »
Mathieu Darnaud : « La formation fait partie des chantiers prioritaires à mener et ce,
pour permettre l’acquisition de compétences pointues de plus en plus nécessaires.
Cela passe notamment par l’information du Droit Individuel à la Formation (DIF) pour
les élus. »
Commémoration
du 11 novembre 2018
à Jublains Hélène Jousse est née
> à Laval. Elle est sculptrice
depuis plus de 20 ans et
« les mains de Louis Braille »
est son premier roman.
« J’ai lu ce livre avec
délectation, l’écriture est
alerte, les mots sont justes
et emprunts d’une grande
Visite des maires
au Sénat sensibilité ». Une superbe
à l’occasion histoire à partager sans
du salon des maires modération !
en novembre 2018
Visite
d’Emmanuel Macron
à l’occasion
de la rentrée scolaire
2018/2019
GILLES LIGOT
> Maire de Vautorte
depuis 2008.
Élu conseiller municipal
depuis 2001
Remise Conseiller communautaire
des médailles à la communauté de
de l’engagement communes de l’Ernée
associatif Carrière professionnelle en
à la préfecture coopérative agricole
en mars 2019 Poste actuel : Chef produits
> en nutrition porcine
CONTACTS Suivez-nous
AU SÉNAT À LA PERMANENCE
DE LAVAL
Jonathan Anne de Coutard
Laban-Bounayre & Julie Jérôme
15, rue Vaugirard 10 rue Jules Ferry elisabethdoineau.wordpress.com
75291 Paris Cedex 06 53 000 LAVAL
Tél. 01 42 34 14 58 Tél. 02 43 56 45 58
e.doineau@senat.fr permanence.doineau@gmail.com