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L’objectif de cette étude est double puisque nous proposons de modéliser à la fois les
déterminants de la pauvreté et du bien-être des ménages en Tunisie. À cette fin, nous
effectuons dans une première étape une régression probit ou logit afin d’identifier le statut de
pauvreté. Dans une deuxième étape, nous utilisons un modèle logistique à plusieurs niveaux
où la structure des données est hiérarchique et dont le but est d’examiner l’effet direct des
variables indépendantes et microéconomique liées au ménage sur leurs statuts de pauvreté
(Goldstein, 2011).Ce modèle est connu sous le nom modèle logit mixte, utilisé dans le cas ou
on cherche à prédire une variable dépendante dichotomique 𝑦 𝑖𝑗 qui spécifie si le ménage 𝑖
localisé dans la région 𝑗 est pauvre ou non (c'est-à-dire qu’il vit sous le seuil de la
pauvreté).Le modèle à plusieurs niveaux permet de traiter des large données incluant des
différents niveaux de variables.
Dans cette étude, nous utilisons des données différentes tirées de l'enquête nationale sur le
budget, la Consommation et le niveau de vie des ménages de 2015 (EBCNV 2015) menée
auprès de l'Institut national de la statistique(INS). L'enquête EBCNV de 2015 était
initialement basée sur un échantillon aléatoire de 25144 familles. Il est représentatif dans
1116 districts du pays, urbains et ruraux, dans les 24 gouvernorats et dans les sept régions
économiques du pays (Grand Tunis, Nord-est, Nord-Ouest, Centre Est, Centre West, Sud-est
et sud-ouest). 25144 familles ont été sélectionnées à l'aide d'un échantillonnage stratifié
aléatoire en deux étapes dans chaque gouvernorat.
D’après ce modèle, la variable à expliquer y i j suit une distribution de la loi binomiale sous la
forme : y i j *est Binomiale (1, P i j)
Et la variance conditionnelle est var (y i j| p i j) = P i j (1 – P i j)
Où P i j la probabilité que le ménage i de la région j soit pauvre (la probabilité que y i j prend
la valeur 1).
Pour les modèles Logit et Probit ont été utilisés par (Sekhampu, 2013; Mok et al. ,2007; Geda
et al. 2005; Khalid et al., 2005; Serumaga-Zake et Naude, 2002; Malik, 1996; Shiraz, 1995)
pour mesurer les déterminants de la probabilité d'être pauvre dans les pays en développement.
𝑃𝑖
log[(1−𝑝𝑖)] = 𝛿0 + δ𝑖 𝑋𝑖𝑗 + 𝜇𝑗 (1)
Avec : P i est la probabilité que le ménage i situé dans la région j soit pauvre.
La Deuxième approche consiste à faire une estimation par la méthode des moindres carrés
ordinaire (MCO) puis par une modélisation logit mixte d’une variable à expliquée : la
régression logarithmique naturel de dépense totale par habitant à l’aide d’un ensemble de
variables indépendantes puis par une modélisation logit mixte dont l’objectif est d’analyser
les déterminants du bien-être de ménage.
Parmi les travaux qui ont établies cette approche de modélisation des déterminants du bien-
être de ménage dans les pays en développement, on peut citer Gounder 2012; Akerele et
Adewuyi 2011; Litchfield et McGregor 2008; Mukherjee et Benson 2003; Datt et Jolliffe,
2005.
Avec dep i signifie la dépense totale par habitant pour le ménage i réside dans la région j.
Les variables indépendantes spécifiques utilisées dans les deux modèles sont définies dans le
tableau 1.
Deux modèles différents sont utilisés dans cette étude, pour analyser à la fois les déterminants
de la pauvreté et du bien-être de ménage pour le cas de la Tunisie.
L’institut national de la statistique (INS) définit la pauvreté comme une situation de privation
matérielle et morale qui empêche l’individu à aboutir à un ensemble des biens jugés
essentiels. En effet, un ménage est considéré comme pauvre si son niveau de vie, exprimé
dans ce cas soit par la dépense totale par tête ou par la consommation par tête (la dépense en
consommation par tête ? est inférieur à un niveau donné. Selon la littérature, nommé : seuil de
pauvreté.
Des différentes approches ont été adoptées par les organismes internationaux qui s’intéressent
au phénomène de la pauvreté, dont l’objectif est la détermination de seuil de pauvreté. Ces
approches mettent l’accent à la fois sur le choix de profil « du pauvre de référence » et sur
« les niveaux de besoins essentiels » ce qui amène à des évaluations qui se différent d’une
approche à l’autre de seuil de la pauvreté. Ce dernier à son tour influence le profil des
pauvres et affecte les taux de la pauvreté.
La méthode de calcul de seuil de pauvreté adoptée dans le cas de la Tunisie consiste à faire
une évaluation de ce seuil en se basant sur les besoins énergétiques alimentaires. Pour cela, il
faut suivre les étapes afin de déterminer les deux seuils bas et haut de la pauvreté.
La première étape consiste à estimer le coût d’un panier des biens alimentaires qui permet à
l’individu d’être satisfait en matière d’apport calorique (Besoin énergétique recommandé,
BER) . Cette étape a permis d’identifier un groupe de référence à travers ce panier de
consommation on pourrait déterminer le coût moyen de la calorie qui est utilisé à son tour
pour la détermination de la composante alimentaire du seuil de la pauvreté dont l’avantage est
de permettre de déterminer les deux seuils de la pauvreté (seuil bas et seuil haut) comme
dernière étape.
Le choix de la population de référence joue un rôle cruciale à la fois, dans le calcul de seuil de
pauvreté puisque ce dernier est très sensible à ce choix et dans la détermination de panier de
consommation.
Dans ce sens, L’INS est guidé par les pratiques internationales les plus courantes pour
l’identification de la population de référence et donc elle opte pour la population qui se trouve
au premier quintile (0-20) dont le classement par ordre croissant de la population par rapport à
son niveau de vie que ce soit par (la consommation par habitant ou la dépense totale par
habitant des ménages).
L’Institut National de la Statistique (INS) définit le seuil de la pauvreté alimentaire par le coût
d’un panier de biens et services alimentaires permettant de garantir la satisfaction des besoins
énergétiques recommandés conformément à la norme de l’Organisation des Nations Unies
pour l’Alimentation et l’Agriculture (connue sous l’abréviation FAO) et de l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS). L’estimation de ces besoins à la base de l’enquête nutritionnelle
qui donne la possibilité de calculer, pour chaque personne (en fonction de son sexe, son âge,
son activité physique et ses données anthropométriques) ses besoins énergétiques minimum
(BEM) et recommandés (BER) comme le montre le tableau suivant :
𝑌𝑎𝑙𝑖𝑚
Ci= 𝐴𝑝𝑝𝑜𝑡𝑖
𝑖
Tableau 3 : Coût médian d’un Kcal du groupe de référence par strate de résidence en 2015
Nous avons déterminés le seuil alimentaire comme première étape et nous allons maintenant
estimer la composante non alimentaire définie par les dépenses minimales requises pour
satisfaire la consommation non alimentaires des ménages.
En se basant sur le comportement des ménages où le niveau de dépenses par habitant est juste
égal au seuil de pauvreté alimentaire. Dans ce cas, ces ménages sont capables de satisfaire
leurs besoins alimentaires essentiels dans des conditions extrêmes. S'ils ne consomment pas
des biens non alimentaires, c'est parce qu'ils considèrent qu'une partie des dépenses pour
l'achat de ces biens augmente leur niveau de satisfaction.
L’estimation du seuil de pauvreté non alimentaire de ces ménages pauvres est la valeur
médiane de la consommation non alimentaire.
Il existe plusieurs méthodes d’estimation du seuil de pauvreté telles que des estimations des
moindres carrés ordinaires, les estimations non-paramétriques, etc. Vu les inconvénients de
ces deux méthodes au niveau de présence des observations anormales au voisinage de Z alim.
Pour éviter ces types des problèmes, l’INS a utilisé la méthode des quantiles après la
détermination des coefficients médians de fonction d’Engel proposée par Ravallion(1994).
Cette équation fait le rapport entre la part budgétaire consacrés aux biens alimentaires (w
alim), la consommation par tête (y) normalisée par le seuil de pauvreté alimentaire (Z alim) et
la taille du ménage (n) déviée de la taille moyenne.
i
𝑦𝑖 𝑦𝑖
Walim = α + β ln( ) + 𝛾[ln( ) ]2 + 𝛿(𝑛𝑖 − 𝑛
̅ ) + 𝜗𝑎𝑙𝑖𝑚𝑖
𝑍𝑎𝑙𝑖𝑚 𝑍𝑎𝑙𝑖𝑚
1
Voir chapitre 1 de ce travail.
Si le niveau de consommation par tête d’un ménage (𝑦 𝑖 ) égale au seuil de pauvreté alimentaire
(Z alim) et la taille du ménage (𝑛𝑖 ) est égale à la taille moyenne 𝑛̅, dans ce cas la part
budgétaire de dépenses alimentaires (W alim) est égale à α.
𝑍 𝑏𝑎𝑠 = (2 − 𝛼)𝑍𝑎𝑙𝑖𝑚
Tableau 5 : Part de la composante alimentaire par milieu en Tunisie pour l’année 2015 :
Communal 0.391
Non communal 0.436
Source :INS
L’INS définit le seuil de pauvreté bas : « comme étant un seuil de survie qui correspond au
strict minimum en dessous duquel, les ménages risquent de ne plus subvenir à leurs besoins
alimentaires ».
A condition que le niveau de consommation par tête ( y ) = Z haut , la part de budget consacré
𝑍 ℎ𝑎𝑢𝑡
aux biens alimentaire (Walim) = 𝑍 .
𝑎𝑙𝑖𝑚
Tableau 7: Seuils de pauvreté officiels et extrême (DTN par habitant, annuel) en 2015: