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3. Les rapports du Droit international et du droit interne
Il s’agit de réponde à la question de savoir quelles sont les positions relatives du droit
international et du droit interne, l’un par rapport à l’autre, et éventuellement lequel des deux
l’emporte sur l’autre dans un système de hiérarchie des normes.
On distingue ainsi la conception dualiste de la conception moniste.
La conception dualiste considère que le droit interne et le droit international constituent
deux systèmes juridiques égaux, indépendants et séparés.
La valeur propre du droit interne est indépendante de sa conformité au Droit international.
Cette théorie implique les conséquences suivantes :
il ne peut y avoir, dans aucun des deux systèmes juridiques, de normes obligatoires
émanant de l’autre ;
il ne peut pas y avoir de conflits possibles entre les deux ordres juridiques.
La conception moniste repose sur l’idée de départ que le droit international et le droit
interne constituent un seul et même ensemble dans lequel les deux types de règles seront
subordonnés l’un à l’autre.
Naturellement, deux options seront possibles et, selon les auteurs, nous pourrons avoir soit
un monisme avec primauté du droit interne, soit un monisme avec primauté du droit
international.
Cependant, la pratique internationale ne confirme pas de manière absolue l’une ou l’autre
thèse, mais consacre en général la primauté du droit international.
Un droit dont l’entreprise ne cesse de s’élargir à mesure que la coopération internationale
s’intensifie, et conséquemment avec les débats récents sur le droit humanitaire et le droit pénal
international, ou avec les nouveaux défis constitués par la « mondialisation » et le terrorisme.
À défaut de pouvoir décrire dans ce cours les différents régimes juridiques du droit matériel,
nous nous intéresserons au cadre formel du droit international public.
Il s’agit surtout d’une introduction générale. Ce qui nous permettra d’aborder d’une part sa
formation (Titre 1) et, d’autre part, ses sujets (Titre 2).
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En effet, après avoir rappelé que la mission de la Cour est « de régler conformément au droit
international, les différends qui lui sont soumis », l’article 38 énumère les sources que la cour
« applique », donnant ainsi un premier inventaire approximatif des différentes « sources du droit
international ».
Ce sont :
les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles
expressément reconnues par les États en litige ;
la coutume internationale, comme preuve d’une pratique générale, acceptée comme
étant le droit ;
les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées ;
[…] les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les plus qualifiés des
différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination des règles de droit.
Il importe alors d’examiner tour à tour, les sources principales (Chapitre1) et les autres
sources et moyens auxiliaires de détermination des règles du DIP (Chapitre 2).
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- Les accords en forme simplifiée sont des traités conclus par un échange de
note, de lettre, un procès-verbal approuvé au mémorandum d’accord, une
déclaration commune ou tout autre instrument conclu par une procédure
analogue.
Les autres procédures spéciales sont relatives aux modalités de participation à un traité
multilatéral. Il en est ainsi de l’adhésion et des réserves.
- L’adhésion est une procédure permet à un État non partie aux négociations
ayant abouti à l’adoption du traité d’exprimer en une seule fois son engagement,
après qu’un certain temps s’est écoulé depuis l’adoption du texte ou même son
entrée en vigueur.
- Une réserve est un acte unilatéral d’une partie qui décide d’exclure certaines
dispositions du traité à son égard ou alors de les interpréter dans un sens
particulier.
Cette réserve doit cependant intervenir au moment de sa signature et la condition
de sa validité est l’acceptation des autres parties.
Paragraphe 2 : Les effets des traités
L’entrée en vigueur d’un traité pose plusieurs problèmes parmi lesquels les effets produits
par les traités sont de plus en plus importants.
La production des effets des traités obéit à un principe fondamental du DIP pacta sunt
servanda (les règles sont faites pour être observées). Certains auteurs considèrent qu’il est le
principe de base du DIP.
L’étude des effets des traités amène à distinguer les effets par rapport aux parties d’une part
et d’autre part les effets par rapport aux tiers.
1. Les effets des traités à l’égard des parties :
La règle Pacta sunt servanda est affirmée par la Convention de Vienne dans son article 26,
qui dispose que « tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne
foi ».
Le principe est que les traités produisent des effets relatifs. Cela signifie que les effets des
traités se limitent aux parties.
Aux termes de l’article 34 de la convention de Vienne « un traité ne crée ni d’obligation ni
droits pour un État tiers sans son consentement ».
Cette règle s’explique par deux raisons essentielles : la première c’est le caractère
volontariste du DIP et la seconde c’est le principe de la souveraineté de l’État.
2. Les effets à l’égard des tiers :
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Le principe c’est que le traité ne produit pas d’effets à l’égard des tiers. Cependant, il existe
des exceptions à ce principe prévues par la Convention de Vienne.
Les articles 35 et 36 de la Convention de Vienne prévoient les cas où une obligation ou un
droit peuvent naître pour un tiers avec son consentement.
L’article 38 ajoute que « aucune disposition des articles 34 à 37 ne s’oppose à ce qu’une
règle énoncée dans un traité devienne obligatoire pour un État tiers en tant que règle coutumière
de droit international reconnue comme telle ».
Du reste, en l’absence de tout consentement des tiers, certains traités dits « objectifs »
peuvent s’imposer aux tiers. Il en va ainsi notamment des traités établissant des statuts
territoriaux (délimitation d’une frontière), les statuts de voies de communications
internationales ou une nouvelle entité internationale (comme la création d’une organisation
internationale).
1. L’élément matériel :
Une coutume résulte d’une pratique effective.
À la différence du traité, produit d’un accord de volontés entre différents sujets de droit
international, la coutume résulte d’une accumulation d’actes concordants, formant une pratique
qui doit être générale et uniforme. C’est-à-dire la répétition dans le temps d’actes, de faits, de
déclarations ou d’agissements, positifs ou négatifs émanant des sujets de droit international.
Cette pratique peut correspondre à une attitude positive, mais aussi à une abstention.
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Dans tous les cas, elle trouve son origine dans un précédent qui peut être considéré comme
un acte accompli par un État et qui est lié à ses rapports avec d’autres sujets du DIP.
Ce précédent à force de répétition prolongée et concordante va contribuer à la formation de
la coutume.
Pour devenir une coutume universelle, une règle doit être reconnue par la majorité
représentative des États.
2. L’élément psychologique :
Il ne suffit pas de prouver qu’il existe une pratique constante et uniforme pour qu’une
coutume soit reconnue comme telle.
Au caractère général et uniforme de la pratique, doit s’ajouter l’expression d’une conviction
juridique concluant à l’existence d’une règle coutumière.
En ce sens, la Cour internationale de Justice a rappelé dans son arrêt du 20 février 1969 en
l’affaire du plateau continental de la mer du Nord : « Non seulement les actes considérés doivent
présenter une pratique constante, mais en outre ils doivent témoigner, par leur nature ou par la
manière dont ils sont accomplis, de la conviction que cette pratique est rendue obligatoire par
l’existence d’une règle de droit. […] ».
Il en ressort que la conviction de l’obligation juridique est essentielle pour que la pratique
acquière le statut de règle coutumière.
Sa formation s’inscrit alors dans la durée, et se constitue par des actes uniformes accomplis
de façon constante, auxquels un comportement contraire serait considéré comme étant une
violation d’une obligation juridique.
La pratique des États doit être « fréquente », « représentative » et « pratiquement uniforme »
selon la Cour, et correspond à une règle obligatoire.
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La détermination de la nature juridique des principes généraux du droit a fait l’objet de
controverses dans la doctrine du fait que ces principes ne sont qu’une définition textuelle et
dont le sens n’a pas été clarifié par la jurisprudence.
Les principes généraux du droit sont tantôt réduits à d’autres sources du droit international
tantôt comme une source autonome.
Certains auteurs refusent de voir dans les principes généraux de droit une troisième source,
distincte de la coutume ou de la convention.
Pour beaucoup d’auteurs, l’utilité de l’article 38 ss 1.-c) et du recours aux principes
généraux de droit se réduit à combler certaines lacunes du droit coutumier et conventionnel, ou
à éviter les impasses d’une apparence de lacune juridique.
Ces principes ne constitueraient donc qu’une source non seulement supplétive, mais
subsidiaire du droit international.
Pour d’autres auteurs, ces principes généraux du droit sont des principes qui sont
irréductibles et qui constituent un noyau dur des règles et principes qui régissent les rapports
entre États.
Il s’agit donc d’un principe qui constitue un dénominateur commun à toutes les règles qui
régissent les rapports entre États.
Les principes généraux du droit ont un contenu extrêmement large parce qu’on les trouve
aussi bien en droit interne qu’en droit DIP.
Parmi les principes généraux du droit interne, on pourrait rappeler les principes consacrés
par presque tous les États membres de la société internationale et qui correspondent à des
principes qui appartiennent au patrimoine juridique commun à tous les pays civilisés (Ex : en
matière d’organisation de la justice, l’égalité entre les parties, l’autorité de la chose jugée, le
principe de la séparation des pouvoirs de même que le droit à un procès juste et équitable ;
l’obligation de réparer les dommages causés à autrui autrement dit le principe de responsabilité
de même le respect des droits acquis (la sécurité juridique).
En ce qui concerne les principes généraux du DIP, on peut citer les principes de base comme
le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’État, le principe de la continuité
de l’État de même que le principe d’égalité des États.
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On doit entend par acte unilatéral, selon Ngyuen Quoc Dinh, l’acte imputable à un seul sujet
du droit international.
Adoptés par un seul sujet de droit (ou parfois par plusieurs, par exemple à l’issue d’une
conférence de chefs d’État), et imputables à leur seul auteur, ces actes, qu’ils émanent des États
ou des organisations internationales créent des droits et des obligations au plan international.
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Section 2 : Les moyens auxiliaires de détermination des règles du droit international
public
En plus du traité, de la coutume et des principes généraux de droit, la CIJ aux termes de
l’article 38 de son statut peut se fonder sur d’autres subsidiaires du DIP et les moyens auxiliaires
de détermination des règles de DIP.
Il s’agit des décisions de justice notamment la jurisprudence, de la doctrine des publicistes
les plus qualifiés des différentes nations, de l’équité.
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La souveraineté de l’État au plan international, a pour conséquence son affranchissement
de toute forme de subordination.
Elle est à la fois le fondement de la compétence internationale et de l’indépendance de
l’État.
Il en découle deux principes fondamentaux de droit international : l’égalité des États et la
non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
Paragraphe 2 : Les compétences internationales de l’État
Les compétences internationales de l’État sont nombreuses et peuvent revêtir plusieurs
formes.
On peut les regrouper autour de quatre grandes compétences :
Le pouvoir de légation : il correspond au pouvoir d’entretenir des relations
diplomatiques. Il permet à l’État d’envoyer des représentants auprès des pays étrangers
et de recevoir des représentants des pays étrangers.
Le pouvoir de conclure des traités : Il consiste pour un État de conclure des
conventions avec d’autres sujets du DIP. La conséquence est de créer des droits et des
obligations au profit et de la charge des différentes parties.
Le pouvoir de comparaître en justice : Il permet à l’État d’introduire des requêtes
devant les juridictions internationales pour engager la responsabilité d’autres sujets du
DIP, mais également de voir sa responsabilité engagée devant ces juridictions par ces
derniers.
(La CIJ est chargée de régler les différends entre États à condition que ces derniers
reconnaissent sa compétence juridictionnelle).
Le pouvoir d’usage de la contrainte : c’est une prérogative incontestable de l’État en
droit interne.
Cependant dans l’ordre international, ce pouvoir est limité. La Charte de l’ONU interdit
l’usage de la force sauf en cas de légitime défense ou de mise en œuvre de mécanismes
de sécurité collective (l’intervention en Libye).
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Paragraphe 1 : Définition
Les organisations internationales sont des « associations volontaires d’États constituées par une
Convention internationale, qui sont dotées d’organes permanents, propres et indépendants
chargés de gérer des intérêts collectifs, et qui ont la capacité d’exprimer une volonté
juridiquement distincte de celle des membres ».
De cette définition découlent quatre traits caractéristiques qui permettent d’identifier l’OI que
sont : la composition interétatique ; la base juridique conventionnelle ; la structure organique
permanente et indépendante ; l’autonomie juridique.
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Les compétences liées à un territoire : elles concernent l’exercice de compétences
territoriales et tout droit de réglementation et du contrôle étendu de l’organisation
internationale dans le périmètre de ses installations.
C’est le cas des compétences relatives au siège de l’organisation c’est-à-dire de son lieu
d’établissement, dont le régime juridique est fixé par une convention appelée Accord de
siège, conclue entre l’OI et l’État hôte.
Les compétences liées au siège sont fonctionnelles, car limitées aux exigences du bon
fonctionnement de l’OI.
Les compétences personnelles de l’OI : il ne s’agit pas d’une compétence fondée sur
un lien d’allégeance, le lien de la nationalité qui rattache l’État à des personnes
physiques et morales, mais d’une compétence rattachée à un territoire ou d’un lien qui
résulte d’une fonction publique.
Ainsi, les agents internationaux bien que rattachés à leur État d’origine dépendent de
l’OI qui les emploie pour tout ce qui touche à leur activité professionnelle et l’OI assure
à leur faveur une protection fonctionnelle opposable à leur État ou et aussi aux États non
membres (avis CIJ 11 avril 1949).
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