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PHILOSOPHIE
DESCRIPTIFS DES
ENSEIGNEMENTS
Licence 1
Semestre 1 et Semestre 2
Dernière version le 30 novembre 2018
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LICENCE 1 Semestre 1
2018-2019
PHILOSOPHIE GENERALE (L1-S1)
L1 S1 Groupe 1
Lundi 8h-10h Salle B1408
Donatien Costa
La connaissance de l’homme
Si, a priori, l’homme se différencie des choses de la nature par le fait qu’il est un être doué de conscience, le
projet d’une science de l’homme semble devoir en passer par un questionnement sur cette région de la réalité
qui fait face aux objets extérieurs et à la matière. Une telle entreprise paraît pour le moins facilitée par le fait
que la conscience semble être transparente à elle-même. Toutefois, la prétention de la conscience à se saisir
elle-même comme une instance substantielle, unifiée et indépendante des déterminations empiriques ne repose-
t-elle pas sur un paralogisme ? En somme, les innombrables contradictions dans lesquelles tombe cette
conscience qui sans cesse s’échappe à elle-même (par exemple, celles qui sont propres à la perception) pose la
question de la possibilité d’une « science des expériences de la conscience ». De plus, peut-on prétendre
connaître l’homme si l’on oublie les rapports complexes que la conscience entretient avec le corps auquel elle
est intimement liée ?
Ceci doit nous amener à penser les dimensions plus opaques de la réalité humaine, notamment l’inconscient
compris comme un complexe psychique et non seulement comme une simple privation de la conscience. La
question est alors de savoir comment une connaissance de l’inconscient est possible dès lors que cette région
spécifique du psychisme n’est pas observable directement et que la science procède généralement par
observation.
Par ailleurs, prendre la conscience comme fil directeur de l’étude de l’homme pose d’autres problèmes. En
effet la conscience n’est jamais seule face au monde, que ce rapport avec l’extériorité soit d’ordre pratique ou
théorique. Connaître l’homme demande de ne pas s’en tenir à la simple conscience individuelle mais également
de penser les rapports qu’il entretient avec ses semblables et les effets que ces relations produisent sur elle. Si
l’homme se définit par l’ensemble des rapports sociaux, alors la conscience ne peut plus être comprise que
comme une partie d’un tout plus vaste et doit être replacée au sein de ces relations matérielles d’où elle émerge.
C’est au prisme des problèmes posés par les sciences sociales qu’il nous faudra repenser les rapports entre
réalité humaine, conscience et inconscient.
Ce cours a avant tout pour but de faire lire aux étudiants quelques textes classiques sur les grandes notions
philosophiques telles que la conscience, l’inconscient, la perception et la société.
Bibliographie :
Descartes, R., Principes de la philosophie. Première Partie; sélection d’articles des parties 2,3 et 4; Lettre-
Préface, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 2009.
Descartes, R., Méditations métaphysiques : Objections et réponses suivies de quatre lettres, Présentation par
Michelle Beyssade et Jean-Marie Beyssade, Paris, Flammarion, coll. « GF bilingue », 2011.
Descartes, R., Discours de la méthode, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2016.
Deleuze, G., Guattari, F., L’Anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie 1, Paris, Les éditions de Minuit, coll.
« Critique », Paris, 1972.
Durkheim, E., Les règles de la méthode sociologique, Paris, Puf, coll. Quadrige, 2013.
Comte, A., Sociologie, Textes choisis par C. Khodoss, Paris, Puf, coll. « Les grands textes », 1963.
Freud, S., Métapsychologie, Paris, Flammarion, Coll. « Champs Classiques », 2012.
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Hegel, G., W., La phénoménologie de l’esprit, 2 volumes, Trad. J., Hyppolite, Paris, Aubier, Coll.
« Bibliothèque philosophique », 1998.
Husserl, E., Méditations cartésiennes, trad. G. Peiffer et E. Levinas, Paris, Vrin, Biblio Textes
Philosophiques, 2000.
Husserl, E., Idées directrices pour une phénoménologie, trad. P. Ricœur, Paris, Gallimard, Coll. « Tel »,
1985.
Kant, E., Critique de la raison pure, trad. A., Renaut, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2006.
Kant, E., Anthropologie du point de vue pragmatique, trad. M. Foucault, Vrin, Coll. « Biblio Textes
Philosophiques », 1994.
Leibniz, G., W., Nouveaux essais sur l’entendement humain, Paris, Flammarion, coll. « Garnier Flammarion
/ Philosophie », 1993.
Locke, J., Essai philosophique sur l’entendement humain, Livres I et II , trad. J-M., Vienne, Paris, Vrin,
Coll. Biblio Textes Philosophiques, 2002.
Lévi-Strauss, C., Anthropologie structurale, Paris, Pocket, Coll. Evolution, 2003.
Mauss, M., Sociologie et anthropologie, introduction par C. Lévi-Strauss, Paris, Puf, Coll. « Quadrige »,
2013.
Marx, K., et Engels, F., L’idéologie allemande, Présentée et annotée par Gilbert Badia, Trad. H. Auger, G.
Badia, J. Baudrillard et R. Cartelle, avec une préface inédite d’Isabelle Garo, Paris, Editions sociales, coll.
« Les essentielles », 2012.
Sartre, J-P., L’Être et le Néant. Essai d’ontologie phénoménologique, Gallimard, Coll. « Tel », 1990.
L1 S1 Groupe 2
Mardi 8h-10h Salle B1307
Iris Douzant
La connaissance de soi
« Connais-toi toi-même »: voilà un des trois préceptes gravés à l’entrée du temple de Delphes. Comment
parvenir à cette connaissance ? Une connaissance de soi par soi est-elle même possible ? A travers les tensions
qui se dessinent entre le « moi », sujet instigateur de cette quête et le « moi » qui en devient l’objet, il s’agira
d’examiner les conditions de possibilité de la connaissance de soi par soi, de les mettre à l’épreuve, et d’étudier
ainsi les voies philosophiques qui proposent des moyens d’accès à l’intériorité.
Bibliographie :
L1S1 Groupe 3
Mardi 14h-16h B1408
Mickaëlle Provost
L’expérience et le doute
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Le doute, c’est la suspension de l’assentiment : il conteste, de l’intérieur de l’expérience, sa prétention à
fonder une connaissance. L’activité de connaissance qui survit au doute ne trouve plus dans l’expérience son
principe. Si le doute se répète et se prolonge ou se déplace, c’est bien pour répéter cet acte négatif où
l’expérience abandonne ses prétentions. Si le doute donne lieu à une connaissance d’une valeur supérieure,
c’est donc en s’effaçant lui-même, en s’abolissant comme acte. A moins que, par lui-même, non comme un
moment qui s’évanouit, mais dans un temps continu, il prenne une autre valeur. Le doute ne récuse plus les
prétentions de l’expérience, il anime, il déplace, il dynamise l’expérience. Le doute et l’expérience semblent
avoir un même destin : on passe alors d’une conception négative à une conception positive du doute, et d’une
conception statique à une conception dynamique de l’expérience. Dans ce passage, s’impose une conception
renouvelée de la connaissance qu’il s’agira d’interroger.
L1 S1 Groupe 4
Mercredi 14h-16h Salle B1308
Raphaël Pierrès
Le conscient et l’inconscient
Le fait d’être conscient apparaît comme l’un des traits caractéristiques du mental. En même temps que je
perçois quelque chose, je perçois que je le perçois. Nous nous intéresserons d’abord à la manière dont la
philosophie classique a donné une valeur forte à cette observation, en faisant la garantie de l’identité
personnelle, l’accès à la connaissance de soi, ou le fondement de la moralité.
Cependant cette définition traditionnelle de la conscience ne va pas de soi : alors qu’elle est censée pouvoir
accompagner toute perception, il est possible de se demander si elle a une réalité autonome. S’il y a des états
mentaux dont l’origine n’est pas la conscience, il est tentant de déduire l’existence de causes mentales non-
conscientes : l’assimilation du mental au conscient doit être dépassée si nous visons, avec la psychanalyse, des
processus mentaux inconscients. C’est à ce plan que commencera à se dégager pour nous le problème de la
relation entre conscient et inconscient : ce qui est inconscient est-il la limite ou la négation du conscient ? Ou
doit-il être conçu comme sa condition de possibilité ?
Si la théorie psychanalytique fait appel à des états psychiques inconscients, c’est parce que sa pratique
revendique une irréductibilité à la souffrance physique de la souffrance mentale, qui nécessite une thérapie
spécifique, fondée sur le langage. Nous pencher sur le problème de la relation de l’inconscient au langage nous
rendra sensible au coût théorique qu’il y a à refuser l’assimilation du mental au conscient, tout en voulant faire
de ce qui est inconscient l’objet d’une connaissance. Pour une autre part, il s’agira d’interroger le fond commun
de la psychanalyse et des philosophies de la conscience. D’une analyse à l’autre, nous chercherons à préciser la
compréhension du problème en mobilisant certaines remarques de méthode de Wittgenstein. En effet, c’est
délibérément que nous avons gardé aux termes de conscient et d’inconscient leur valeur d’adjectifs. Qu’est-ce
qui se joue finalement dans le passage au substantif ?
Indications bibliographiques générales (une bibliographie détaillée sera distribuée lors du premier cours et
disponible sur l’EPI, les astérisques signalent les ouvrages les plus importants) :
Bergson, Matière et mémoire
Bonnefoy, Rue Traversière
Chalmers, L’esprit conscient
Dennett, La conscience expliquée
Descombes, La denrée mentale (puis L’inconscient malgré lui)
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*Descartes, Méditations métaphysiques
Duportail, Wittgenstein et Lacan
**Freud, Métapsychologie (puis Psychopathologie de la vie quotidienne ; Cinq psychanalyses)
Kant, Critique de la raison pure ; Critique de la raison pratique
Hegel, Phénoménologie de l’esprit, Livre I.
Husserl, Méditations cartésiennes
James, Précis de psychologie ; Essais d’empirisme radical
Lacan, Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je
**Locke, Essai sur l’entendement humain, chapitre 27 du livre II.
Marx, L’idéologie allemande
Rousseau, Emile ; Les confessions
Ryle, La notion d’esprit
Searle, Le mystère de la conscience
*Wittgenstein, Investigations philosophiques (puis Remarques sur la philosophie de la psychologie)
L1 S1 Groupe 5
Mercredi 17h-19h Salle B1307
Quentin Gailhac
Les passions
Les passions, dimension constitutive de l’expérience, nous isolent autant en notre subjectivité qu’elles nous
exposent aux influences du dehors. Nées en partie de l’impression que font sur nous les objets extérieurs et
contribuant en retour à qualifier affectivement le monde, les passions contiennent en elles un paradoxe que le
cours s’attachera à développer. Si elles sont, en nous, la marque d’une passivité, elles orientent et déterminent
en même temps l’action ; apparemment irrationnelles, elles renferment souvent une opération du jugement qui,
loin de n’être qu’erreur et opinion, peut contenir une connaissance des choses et des situations qui nous les
manifestent. Aussi, la question sera-t-elle de savoir, par une lecture critique des philosophes de la tradition, à
quelles conditions les passions peuvent légitimement conférer à notre expérience le caractère d’une
connaissance singulière dont il s’agira de définir la nature et d’exposer les limites.
Bibliographie sélective :
L1 S1 Groupe 6
Jeudi 11h-13h Salle B1307
Jin Qian
Le temps
Ce cours propose une introduction à la philosophie du temps en examinant les différentes facettes de cette
notion : dans son rapport avec le mouvement (Aristote), en tant que corrélatif de l’éternité (saint Augustin et
saint Thomas), comme forme a priori de la sensibilité (Kant), et comme intuition (Bergson). Cet examen, qui se
veut à la fois historique et critique, permettra, d’abord, de mettre en valeur l’exigence d’intelligibilité propre à
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la philosophie lorsqu’elle a pour sujet une des réalités, ou bien une des notions, les plus élémentaires de
l’existence ou du langage de l’homme, ensuite, de saisir les enjeux qui s’attachent à cette notion et de la
comprendre dans son rapport avec d’autres concepts philosophiques, et, enfin, de prendre conscience de la
diversité des points de vue qui peut exister en fonction de la préoccuption de l’auteur et du contexte historique.
Bibliographie :
Aristote. Physique.
Saint Augustin. Les confessions.
Saint Thomas. Somme théologique.
Kant. Critique de la raison pure.
Bergson. Matière et mémoire.
L1 S1 Groupe 7
Jeudi 18h-20h Salle B1307
Éric Marquer
La fiction
Bibliographie :
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L1 S1 Groupe 8
Vendredi 10h-12h Salle B1307
Autrui pose un problème au philosophe si le point de départ de ce dernier se trouve dans un Je qui pense,
selon le fameux « cogito, ergo sum » de Descartes. Si, en effet, nos méditations trouvent dans l’ego cogito l’un
de leurs arrimages essentiels, il nous sera bien difficile de reconnaître, hors de l’ego, un ou des alter ego :
comment savoir si cela pense là où je ne suis pas ? Pourtant, est-ce là un problème que la philosophe rencontre
ou qu’il suscite voire invente, compte tenu de son parti pris « égologique » ? Le cours explorera le problème de
l’existence et de la compréhension d’autrui en se reportant aux grands textes de la tradition occidentale. On
tiendra également compte de ce que les sciences sociales nous apprennent de la grande variété des situations
d’interaction humaine.
On complètera par :
- René Descartes, Méditations métaphysiques. Objections et réponses suivies de quatre lettres, Paris, GF,
1992.
- Edmund Husserl, Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie, Cinquième méditation,
« Détermination du domaine transcendantal comme ‘intersubjectivité monadologique’ », Paris, Vrin, 1980, p.
74-134.
- Lucien Lévy-Bruhl, Carnets, Paris, Puf, 1998.
- Henri Wallon, Les Origines du caractère chez l’enfant, Paris, Puf, 1993.
- Jean-Paul Sartre, L’Être et le Néant. Essai d’ontologie phénoménologique, IIIe partie, « Le Pour-autrui »,
Paris, Gallimard, 1986, en particulier p. 259-341.
L1 S1 Groupe 9
Vendredi 12h-14h Salle B1307
Anne Texier
La mémoire
« Avoir en mémoire », « garder en mémoire »... La mémoire se définit avant tout comme la conservation du
passé dans la conscience. Mais peut-on pour autant concevoir la mémorisation comme simple enregistrement et
la mémoire comme un simple contenant ? La mémoire n’est-elle pas également sélection ? Nous envisagerons
la mémoire comme inscription et accumulation, mais aussi comme force. N’est-elle pas également habitude,
disposition acquise ? Se souvenir, oublier, apprendre, désapprendre... A partir de ces différents actes de
l’expérience, le cours tentera de caractériser ce qu’est la mémoire, entre conscience et inconscient, mécanisme
et dynamisme, corps et esprit, déterminisme et liberté.
L1 S1 Groupe 10
Jeudi 08h-10h Salle B1408
Ivory Day
La question « qu’est-ce que l’esprit ? » donne lieu a une autre question tout aussi fondamentale : « quel
est le rapport de l’esprit au langage ? ». En effet, au long de l’histoire de la philosophie, la réponse à la
première a souvent impliqué le traitement de la dernière. En tant que tels, une manière d’aborder la
question de l’esprit, si vaste soit-elle, est en réfléchissant sur le pourquoi et le comment du rapport de
l’esprit au langage. Ce cours proposera aux étudiants d’aborder ces questions telles qu’elles se trouvent
dans des œuvres philosophiques essentielles à la philosophie de l’esprit. Nous commencerons par les
méditations de Descartes, on abordera ensuite l’esprit chez Kant, les réponses de ses étudiants (Herder
et Hamann) à ses critiques, Rousseau et son esprit primitif, Nietzsche et son esprit fataliste, parmi autres.
Le cours a pour but de mettre les étudiants en contact avec les diverses manières de conceptualiser le
rapport de l’esprit et le langage et, ce faisant, de leur donner une manière nuancée d’approcher le grand
thème de l’esprit.
Bibliographie
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Philosophie générale complémentaire 1
Laurentiu Andrei
Le cours se propose d’introduire à la philosophie japonaise à travers l’étude de quelques notions-clés telles
que : le soi, le lieu, le néant, la nature, la voie et l’éveil. Il s’agira de mettre en perspective ces notions à travers
une approche comparative pour rendre compte de la manière dont le philosopher se constitue au Japon comme
volonté de dialogue avec des traditions de pensée issues d’autres horizons. On utilisera des textes du canon
bouddhique (en particulier ceux de Dōgen) et des textes philosophiques modernes et contemporains
(notamment ceux des philosophes rassemblés autour de l’école de Kyoto et de leurs disciples).
Bibliographie indicative :
M. Dalissier, S. Nagai, et Y. Sugimura, Philosophie japonaise. Le néant, le monde, le corps, Paris, Vrin,
2013.
B. Faure, Dōgen. La vision immédiate. Nature, éveil et tradition selon le Shōbōgenzō, Paris, Le Mail, 1987.
H. Nakagawa, Introduction à la culture japonaise, Paris, PUF, 2005.
K. Nishida, L’éveil à soi, tr. J. Tremblay, Paris, CNRS Éditions, 2003.
B. Stevens, Invitation à la philosophie japonaise. Autour de Nishida, Paris, CNRS Éditions, 2005.
T. Watsuji, Fūdo le milieu humain, tr. A. Berque, Paris, CNRS Éditions, 2011.
Aristote est un philosophe très éclectique : il a écrit sur l’éthique, certes, mais on trouve également sous sa
plume des traités de biologie et de physique, des descriptions du fonctionnement des animaux et des plantes, ou
encore des traités dits « métaphysiques ». Le traité de l’Âme, bien que son ambition l'inscrive dans le corpus
biologique (il se veut être une description de l’âme comme principe organisateur du vivant), se trouve en réalité
au carrefour des diverses considérations d’Aristote. L’âme n’est pas, en effet, une réalité matérielle ou
intelligible, une « substance pensante », mais plutôt le principe physique d’animation des êtres vivants et leur
programme d’accomplissement. La relation entre l’âme et le corps n’est alors pas une relation entre deux
réalités différentes et indépendantes, mais une relation entre un principe organisateur formel (l'âme) et un
substrat organisé matériel (le corps). L’étude de l’âme à travers ses différentes facultés sera donc le moment
pour Aristote de penser l’organisation des êtres vivants en terme de matière et de forme. L’étude que mène
Aristote dans le traité de l’Âme engage bien sûr sa biologie et sa physique dont on verra les principes, mais
aussi sa conception de la relation forme-matière, sa conception de la substance, ou encore sa conception de la
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spécificité de l’homme par rapport au reste du vivant : l’âme de l’homme est la seule capable d’intellection,
spécificité qui conditionne l’éthique propre à l’homme. Le traité de l’Âme apparaît donc comme une clef de
voûte à la rencontre des principales problématiques aristotéliciennes, et notre cours, qui proposera une lecture
cursive du traité de l’Âme, visant à donner une intelligence précise du texte, sera également une introduction à
l’ensemble de la pensée aristotélicienne. Proposer une lecture du traité de l’Âme c’est donc donner l’occasion
de construire son propre parcours dans la pensée d’Aristote, en donnant les clefs pour s’y orienter et en
comprendre la cohérence.
Bibliographie
Traductions du texte
ARISTOTE, de l’Âme, Traduction, présentation, notes et bibliographie par Richard Bodéüs, Paris, Vrin, 1993.
Je recommande cette traduction, qui me semble plus facile d’accès et dont les abondantes notes seront très
précieuses à la compréhension du texte. On pourra également consulter avec profit les traductions suivantes :
ARISTOTE, de l’Âme, établissement du texte, traduction, présentation et annotation par Pierre Thillet, Paris,
Gallimard, folio-essai, 2005.
ARISTOTE, de l’Âme, traduit et annoté par Jean Tricot, Paris, Vrin, 1934 [réédité en 2002].
Ouvrages de synthèse
Il existe de nombreux ouvrages de synthèse sur la pensée aristotélicienne qui l’éclaire. L’un d’entre eux peut-
être consulté en parallèle de la lecture des textes du traité de l’Âme pour éclairer ce dernier. Nous en proposons
plusieurs : à chacun de choisir celui qui lui convient le mieux et de sélectionner les chapitres qui concernent
notre cours (par exemple, on peut se contenter de la lecture des 30 pages du chapitre 4 du livre de Pierre-Marie
Morel). L’utilité de ces ouvrages sera de prendre connaissance du sens et des enjeux de la doctrine
aristotélicienne et non pas de se substituer à la lecture du texte.
BODEUS, Richard, Aristote, une philosophie en quête de savoir, Vrin, Paris, 2002.
PELLEGRIN Pierre et CRUBELLIER Michel, Aristote, le philosophe et les savoirs, Vrin, Paris, 2002.
Les références à des ouvrages critiques seront données tout au long du semestre. Si nous ne les donnons pas
exhaustivement, c’est qu’il ne s’agira en aucun cas pour les étudiants de les lire exhaustivement, mais plutôt de
donner un aperçu du travail de recherche qui vient éclairer les problèmes que nous rencontrerons dans la lecture
du texte.
Aristote: De l'âme
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A travers une lecture linéaire du texte d'Aristote sur l'âme nous allons aborder les sujets centraux de la
psychologie d'Aristote: la définition de l'âme, l'hylémorphisme, les différentes 'fonctions' de l'âme, la
théorisation de la perception ainsi que de l'imagination, la théorie de l'intellect.
Bibliographie indicative :
- Aristote, De l’âme, trad. Richard Bodéüs, Paris, Flammarion, 1993.
-Gilbert Romeyer Dherbey (dir.) , Corps et âme : sur le "De anima" d'Aristote /études réunies par Cristina
Viano, Paris,Vrin, 1996.
-Pierre-Marie Morel, Aristote. Une philosophie de l'activité, Paris, Flammarion, 2003.
-Pierre-Marie Morel, De la matière à l’action.Aristote et le problème du vivant, Paris, Vrin, 2007.
Descriptif à venir
La question de l’éducation est une des questions centrales dans la République de Platon. En effet, afin de
concevoir une cité juste, il faut que la justice s’étende sur l’ensemble de ses participants, et particulièrement sur
la partie dirigeante. Et la seule manière pour Platon d’établir la justice dans l’âme et dans la cité passe par
l’éducation. Dans les livres II et III, Socrate commence à construire sa cité idéale à travers une discussion sur
l’usage des mythes dans l’éducation des enfants. Cette discussion se poursuit dans le livre V, où Socrate
propose une éducation plus avancée à l’intention des dirigeants de la cité, destinée à former leur amour pour la
sagesse. Enfin dans le livre VI, le dialogue se prolonge avec la question de l’accès du philosophe à la vérité
puis de son retour parmi les citoyens, avec la fameuse allégorie de la caverne. Ce cours se concentrera sur la
lecture des livres II à VI, autour de la question de l’éducation, en proposant une étude de la République en
quatre temps :
1) L’usage et l’évaluation du mythe
2) La tripartition de l’âme et la nature de l’homme
3) Le savoir, l’ignorance et l’opinion
4) Pourquoi le philosophe règne-t-il ?
Bibliographie
Annas, J. (1994). Introduction à la République de Platon. Presses Universitaires de France.
Platon. (2016). La République, traduit par G. Leroux, Flammarion, Paris.
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Dixsaut, M., & Larivée, A. (Eds.). (2005). Études sur la République de Platon. 1, De la justice éducation,
psychologie et politique. J. Vrin.
Dixsaut, M., & Larivée, A. (2005). Etudes sur la “République” de Platon : éducation, psychologie et politique.
Tradition de la pensée classique. Paris : J. Vrin.
«Tous les hommes par nature désirent savoir. Preuve en est le plaisir qu’ils prennent aux sensations ». Cette
proposition, qui ouvre la Métaphysique d’Aristote, fera l’objet du cours. On procèdera en deux temps. Dans un
premier temps, on s’interrogera sur la preuve de cette proposition, la manifestation de ce désir dans le plaisir
que nous éprouvons à sentir et, plus particulièrement, à regarder. Qu’est-ce que ce plaisir ? Pourquoi,
accompagnant la sensation, révèle-t-il notre désir de connaître ? Dans un deuxième temps, on s’interrogera sur
le ou les objets du désir de savoir, leur hiérarchie naturelle : si par nature nous désirons savoir, alors que
désirons-nous savoir ou, plutôt, vers quoi désirons-nous savoir ? On partira d’une lecture suivie des premiers
chapitres de la Métaphysique (I, 1-3) que l’on complètera avec des textes tirés de l’Ethique à Nicomaque et du
Traité de l’âme.
Bibliographie :
Textes de référence :
- ARISTOTE, Œuvres complètes, sous la direction de P. Pellegrin, Paris, Flammarion, 2014.
- ARISTOTE, Métaphysique, Tome 1 et 2, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 2004 ; trad. A. Jaulin, Paris, GF
Flammarion, 2008.
- ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, trad. R. Bodéüs, Paris, GF Flammarion, 2004 ; trad. Tricot, Paris, Vrin,
1990.
- ARISTOTE, Traité de l’âme, trad. R. Bodéüs, Paris, GF Flammarion, 1993 ; trad. P. Thillet, Gallimard, 2005.
Lectures secondaires :
- BODEÜS R., Aristote, Paris, Vrin, 2002.
- PELLEGRIN P., Le vocabulaire d'Aristote, Paris, Ellipses, 2009.
Ce cours introduira à la philosophie de Platon en partant des principaux textes sur le plaisir. À partir de la
critique de la vie selon les plaisirs, on abordera la philosophie morale et politique de Platon (Gorgias,
Protagoras, République IX). Puis l’enquête sur la nature du plaisir et son lien avec l’âme et le désir nous mettra
sur la voie de la psychologie morale platonicienne (République IV). Enfin, la question des plaisirs intellectuels
engagera le problème de la connaissance (Philèbe).
Sources :
Platon, La République: du régime politique, Pierre Pachet (trad.), Paris, Gallimard, 1993. Lire en priorité les
livres IV et IX
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Platon, Le Gorgias. Suivi de L’éloge d’Hélène de Gorgias, Stéphane Marchand et Pierre Ponchon (trad.), Paris,
Les Belles lettres, 2016.
Critiques
Robin Léon, Platon, Paris, Presses universitaires de France, 1988 (édition originale : 1935).
Le Banquet interroge la signification de l'amour en général. L'analyse philosophique mise en œuvre par Platon
aux termes de discours non philosophiques et en réflexion sur eux dévoile dans cette expérience non pas un
accident de notre condition mais notre statut ontologique même. Tout en déployant l'échelle des désirs, dont
elle ordonne la diversité suivant le schéma ascendant d'une dialectique, elle décèle, dans chacun d'entre eux, un
désir d'absolu. L'enquête ainsi menée se découvre dès lors absolument nécessaire là où il s'agit de faire droit à
ce désir-même qui traverse la philosophie, en tant qu'« amour de la sagesse » : la philosophie semblant, en
définitive, constituer la vérité du désir en général autant que celui-ci est son moteur. Dans cette méditation sur
l'amour portée par la beauté littéraire des discours successifs, c'est donc l'institution-même de la philosophie en
tant que régime d'existence et de pensée d'un être désirant qui est en jeu. Ainsi nous lirons Le Banquet dans la
perspective d'une introduction au sens-même de la « philosophie » telle que l'instaure Platon.
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Mais alors c'est construction même de cette catégorie d'intolérable qu'il convient d'interroger. Qu'est-ce qui est
intolérable ? Et pourquoi ?
Bibliographie :
LOCKE J., Lettre sur la tolérance
MILL J. S., De la liberté
RAWLS J., Libéralisme politique
ROMILLY J.-E., « Tolérance », Encyclopédie
SPINOZA B., Traité théologico-politique
VOLTAIRE, Traité de la tolérance
WALZER M., Traité sur la tolérance
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l'étude de ces conceptualisations, nous mettrons en lumière l'écart existant entre les morales eudémonistes des
Anciens et les morales déontologiques et conséquentialistes des Modernes.
Bibliographie indicative
PLATON, Gorgias, Paris : Garnier Flammarion, 2007.
ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Paris : Garnier Flammarion, 2004, ch. 2.
J.-J. ROUSSEAU, Émile ou de l'éducation, Paris : Garnier Flammarion, 2009.
EMMANUEL KANT, Critique de la raison pratique, Paris : Garnier Flammarion, 2003.
EMMANUEL KANT, Fondements de la métaphysique des mœurs, Paris : Le Livre de Poche, 1993.
J.S. MILL, L'utilitarisme, Paris : Flammarion, 2008.
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Jeudi 17h-20h Clotilde NOUËT « Le sujet moral, le sujet du droit et le problème de
l’autonomie »
La philosophie morale ne peut faire l’économie d’une certaine conception du sujet, dont elle évalue le pouvoir
de déterminer ses règles d’action, et auquel il s’agit ensuite d’imputer la faute : d’Aristote à Kant, la
responsabilité individuelle est celle d’un agent en lequel se situe le principe volontaire de ses actes. Mais tout
en prenant pour point de départ de son questionnement la volonté individuelle, c’est-à-dire un principe
subjectif de détermination, la philosophie morale interroge les conditions de possibilité d’une évaluation, sinon
objective, du moins collective, de l’action. Elle s’intéresse ainsi à l’instance qui, dans le sujet, est à même de
découvrir, justifier, ou construire des principes normatifs capables de provoquer l’assentiment d’autrui. On
réfléchira à ce qui distingue un tel pouvoir lorsqu’il est pensé comme une faculté de prudence (Aristote), un
sens moral (Hume), une voix de la conscience (Rousseau), ou une rationalité pratique pure (Kant). On
s’attachera particulièrement à comprendre la conception kantienne de la loi morale, afin d’éclairer le rôle de la
raison dans la détermination des principes de l’action, et le rapport interne au sujet moral entre ce qui en lui
relève de l’individu empirique et ce qui le constitue à proprement parler comme un être libre. En interrogeant
les rapports entre liberté et responsabilité, on réfléchira à la conception du sujet impliquée par le droit, ainsi
qu’aux difficultés inhérentes à la pensée kantienne de l’autonomie. Est-il pertinent de dénoncer l’universalisme
de la raison pratique, sa prétention à l’impartialité, au nom de l’idée que l’expérience morale peut trouver
d’autres déclinaisons ?
LOGIQUE ET PHILOSOPHIE
Dans ce cours, on propose une introduction non formelle au raisonnement logique tel qu'il est conçu et employé
dans le discours philosophique. On montrera, notamment, comment la possibilité de répondre à des questions
traditionnellement considérées comme constitutives du débat philosophique (par ex. « Est-ce que nos actions
sont déterminées à l'avance ? »,« Peut-on prouver l'existence d'entités abstraites ? », « Y a-t-il une forme de
communication parfaite ? », etc.) procède parallèlement à une réflexion sur des notions dites logiques,
concernant la forme et la structure de notre activité langagière et de raisonnement (par ex. prédication, identité,
déduction, vérité, etc.).
L'étude de ces questions sera menée en s'appuyant principalement sur l'analyse d'extraits de textes classiques de
la philosophie: de Platon et Aristote jusqu'à Wittgenstein et Russell, en passant par Descartes et Kant.
Extrait de la bibliographie
Page 17 sur 36
P. Wagner, Logique et philosophie, Paris, Ellipses, 2014, troisième partie.
Cassin, B. (dir.), Vocabulaires européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles. Paris, Le
Robert/Éditions du Seuil, 2004.
Biologie L1 semestre 1
Patrice Venault
Donner des bases de réflexions du monde du vivant à partir de notions simple de biologie moléculaire (atomes,
glucides, lipides, protéines, ADN & ARN), cellulaire (synthèse des protéines), les bases de la génétique en
terminant avec un peu d'anatomie du cerveau. De nombreux exemples, notamment pris dans le domaine
littéraire et artistique viendrons étayer cet enseignement qui sera volontairement adapté au public d'étudiants en
philosophie.
Physique L1 semestre 1
Julien Randon-Furling
Mathématiques L1 semestre 1
Emmanuel Ferrand
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LICENCE 1 Semestre2
PHILOSOPHIE GENERALE S2
L1 S2 Groupe 1
Lundi 11h-13h Salle B1408
Donatien Costa
La vérité
Derrière l’adage « à chacun sa vérité » se cachent de lourds présupposés philosophiques qu’il ne s’agira ni
de rejeter d’emblée, ni d’accepter aveuglément sans les passer au fil de la critique. Une telle affirmation
implique d’abord que l’être des choses est tel qu’il apparaît aux individus et que ces derniers constituent la
mesure de toutes choses. Or, que l’être et l’apparaître soient identiques implique que le réel soit contradictoire
en lui-même. Cela mène en effet à des propositions apparemment absurdes telles que « la tour est ronde et
carrée en même temps ». S’il est toujours possible d’affirmer qu’une chose peut être à la fois elle-même et autre
chose qu’elle-même et proclamer que la réalité se caractérise par le devenir perpétuel, une telle thèse doit être
maniée avec précaution et appelle un examen approfondi. Par ailleurs, l’idée que la véracité de toute
proposition peut être démontrée viole les lois de la logique, notamment celle du principe de non-contradiction.
En somme, si tout est vrai, cela veut dire que les jugements qui portent sur ce qui n’est pas sont vrais et donc
qu’ils sont possibles (ce qui n’est pas nécessairement absurde mais doit encore être démontré sérieusement).
Enfin, nous verrons que ce « relativisme » risque de mettre à mal l’exigence d’univocité propre au langage et
donc la possibilité même de signifier quelque chose. Toutefois, l’idée inverse selon laquelle il n’y a qu’une
vérité, une et unique, est également questionnable, notamment du point de vue des valeurs : dès lors qu’il n’y a
aucune raison de préférer le vrai à la tromperie et au mensonge, pourquoi ne pas voir dans la recherche de la
vérité une volonté inconditionnée de véracité qui s’ignore elle-même ? Un tel problème peut être transposé au
champ du politique : n’y a-t-il pas derrière l’idée de vérité politique un désir ardent de supprimer tout
pluralisme pour faire régner ce que l’on pourrait appeler « l’autoritarisme du vrai » ?
Ce cours a avant tout pour but de faire lire aux étudiants quelques textes classiques sur les grandes notions
philosophiques telles que la vérité, la démonstration, le jugement, et la politique.
Bibliographie :
Arendt, H., « Vérité et politique » Arendt, H., La Crise de la culture. Huit exercices de pensée politique,
traduit de l’anglais sous la dir. de Patrick Lévy, Paris, Gallimard, 1989.
Aristote, Métaphysique, trad. A. Jaulin, Paris, Flammarion, GF, 2008.
Aristote, Seconds Analytiques, Trad. P. Pellegrin, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2005.
Descartes, R., « Lettre à Mersenne du 15 avril 1630 », in Descartes, R., Correspondance, vol. 1, œuvres
complètes, Editée et annotée par J.-R. Armogathe, Paris Gallimard, coll. « Tel », 2013.
Descartes, R., « Lettre à Mersenne du 6 mai 1630 », in Descartes, R., Correspondance, vol. 1, œuvres
complètes, Editée et annotée par J.-R. Armogathe, Paris Gallimard, coll. « Tel », 2013.
Descartes, R., « Lettre à Mersenne du 27 mai 1630 », in Descartes, R., Correspondance, vol. 1, œuvres
complètes, Editée et annotée par J.-R. Armogathe, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2013.
Descartes, R., Méditations métaphysiques : Objections et réponses suivies de quatre lettres, Présentation par
Michelle Beyssade et Jean-Marie Beyssade, Paris, Flammarion, coll. « GF bilingue », 2011.
Dumont, J.-P., Les sceptiques grecs, Paris, Puf, Coll. « Les grands textes », 1996.
Frege, G., Ecrits logiques et philosophiques, trad. C. Imbert, Paris, Seuil, Coll. « Points essais », 2014.
Husserl, E., Idées directrices pour une phénoménologie, trad. P. Ricœur, Paris, Gallimard, Coll. « Tel »,
Page 19 sur 36
1985.
Kant, E., Critique de la raison pure, trad. A., Renaut, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2006.
Nietzsche, F., Gai savoir, trad. Patrick Wotling, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2007.
Platon, Ménon, trad. M. Canto-Sperber, Paris, Flammarion, Coll. « Garnier Flammarion / Philosophie »,
1999.
Platon, Théétète, trad. M. Narcy, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2016.
Platon, République, trad. G. Leroux, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2016.
Platon, Le sophiste, trad. N.-L. Cordero, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2006.
Quine, W. V. O., Du point de vue logique : Neuf essais logico-philosophiques, trad. S. Laugier, Paris, Vrin,
Coll. Biblio Textes Philosophiques, 2004.
Spinoza, B., Ethique, trad. B. Pautrat, Paris, Points, Coll. « Points essai », 2014.
Spinoza, B., Traité de la réforme de l’entendement, trad. B. Rousset, Paris, Vrin, Biblio Textes
Philosophiques, 2004.
Weber, M., Le savant et le politique, Préface R. Aron, trad. J. Freund, 10/18, Coll. « Bibliothèque », 2002.
L1 S2 Groupe 2
Lundi 13h-15h Salle B1308
Marion Gouget
Descriptif à venir
L1S2 Groupe 3
Mardi 13h-15h B1308
Giuseppe Bianco
Le concret
Le concret
Souvent on reproche au discours philosophique son caractère supposément abstrait. La philosophie, surtout
depuis qu’elle est devenue une discipline universitaire séparée des sciences expérimentales, manquerait de
concrétude. Or, qu’est-ce que le terme « concret » désigne ? Quel est le rapport entre cette notion et d’autres
notions parfois utilisées à sa place telles que matériel, empirique, sensible, individuel, singulier, réel, particulier
ou immédiat ? Est-ce que toute expérience est concrète ? Est-elle également concrète pour tout le monde ? Si la
condition pour qu’un phénomène soit concret est qu’il soit localisable dans le temps et dans l’espace, alors
l’expérience de notre corps est sans doute concrète, mais pourrions-nous dire la même chose de l’expérience la
plus immédiate, celle de notre conscience, à savoir de ce qu’on appelle la réflexivité ? Quid des phénomènes
comme le rêve et les passions, dont nous ressentons l’intensité, sans pourtant pouvoir les localiser ? Est-ce que
concret est aussi synonyme de « riche » et toute opération d’abstraction reviendrait donc à appauvrir
l’expérience ? Y a t-il un savoir « plus concret » qu’un autre ? Et si c’est le cas, sa concrétude dépend-elle de
son contenu ou de sa forme ?
En L1, nous chercherons à cerner le rôle que la notion de « concret » joue dans la compréhension de notre
expérience du monde et de nous-mêmes. En L2, nous verrons quelle est sa place dans la théorie de la
connaissance et en épistémologie.
Bibliographie indicative:
L1 S2 Groupe 4
Mardi 17h-19h Salle B1308
Mariritia Guerbo
Descriptif à venir
L1 S2 Groupe 5
Mercredi 15h-17h Salle B1408
Iris Brouillaud
La vérité
Qu’est-ce que la vérité ? Pourquoi et comment la chercher ? Nous nous confronterons à différentes tentatives
de définition et d’approche de cette idée essentielle en philosophie. Nous interrogerons son rôle dans la théorie
de la connaissance. Nous envisagerons également les critiques et déstabilisations dont elle peut faire l’objet, en
examinant des postures telles que le scepticisme, le relativisme, le perspectivisme.
Bibliographie indicative :
Platon, textes issus des Œuvres complètes, GF, 2011 ; notamment la République, livre VI et VII
Aristote, Métaphysique, GF, 2008
Saint Augustin, Les Confessions
Descartes, Méditations métaphysiques, GF
Spinoza, Ethique
Kant, Critique de la raison pure, GF
Nietzsche, le Gai Savoir, GF
James, Le Pragmatisme
Popper, la Logique de la découverte scientifique
L1 S2 Groupe 6
Mercredi 17h30-19h30 Salle B1307
Anne Texier
La méthode
Si la méthode est, selon son sens grec, chemin pour parvenir au vrai, elle doit précéder toute investigation.
Mais si, d’autre part, la méthode n’est jamais donnée, mais toujours à constituer, comment échapper à la
régression à l’infini ? Il faudrait une méthode pour trouver la bonne méthode, et ainsi de suite. Comment, en
effet, avant même de s’engager dans la recherche de la vérité, et sans critère préalable du vrai, déterminer
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quelle est la bonne méthode ? Le cours prendra pour point de départ ce problème de la détermination de la
méthode en philosophie. Nous nous demanderons si la question se pose en philosophie comme elle se pose dans
les sciences. Puis nous examinerons comment la question de la continuité ou non entre les sciences de la nature
et les sciences sociales a pu enrichir le débat.
Bibliographie :
L1 S2 Groupe 7
Jeudi 18h-20h Salle B1408
Renaud Barbaras
L’animal
Bibliographie sommaire :
- Aristote De l’âme
- J.-C. Bailly Le parti-pris des animaux, Christian Bourgois, 2013
Le versant animal, Bayard, 2007
- R. Barbaras Introduction à une phénoménologie de la vie, Vrin, 2008
- H. Bergson, L’évolution créatrice
- E. Bimbenet, L’animal que je ne suis plus, Gallimard, Folio, 2011
Le complexe des trois singes, Seuil, 2017
- B. Morizot, Les diplomates, Wildproject, 2016
L1 S1 Groupe 8
Vendredi 14h-16h Salle B1307
Quentin Gailhac
Raison et connaissance
Faculté par laquelle le sujet humain est disposé à connaître, la raison définit, d’une part, un genre spécifique de
connaissance apparemment exclusif de toute autre faculté (la connaissance rationnelle) autant qu’elle participe,
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d’autre part, d’un processus par lequel le sujet, aidé de toutes ses autres facultés, parvient à connaître. Faculté
autonome délimitant un domaine clos sur lui-même ou faculté parmi d’autres occupant un espace étanche en
ses frontières, le statut de la raison dans la possibilité de la connaissance pose problème. L’objet de ce cours
sera d’interroger, à partir des philosophes de la tradition, la nature et les limites d’une connaissance
spécifiquement rationnelle afin de déterminer la place que la raison occupe dans une entreprise en laquelle elle
ne saurait compter seule.
Bibliographie sélective :
- Platon, Théétète, Paris, Garnier-Flammarion, 1995.
- Platon, La République, Livres V, VI, VII, Paris, Garnier-Flammarion, 2004.
- Spinoza, Ethique, Parties II et III, Paris, Points Seuil, 2014.
- Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain, Paris, Garnier-Flammarion, 1990.
- Kant, Critique de la raison pure, Paris, Presses universitaires de France, 2008
Groupe 1
Paul Rateau : Histoire de la philosophie L1 (S2) : lundi 17h-19h
Nietzsche entend mener dans la Généalogie (1887) non seulement une critique des valeurs morales – en mettant
en question leur valeur – mais encore une enquête sur les conditions et les circonstances qui ont permis leur
émergence et leur développement. L’objet de ce cours sera de saisir le sens et la portée de cette recherche
généalogique – qui se distingue d’une simple histoire des idées morales – en la replaçant dans le cadre général
de l’hypothèse de la volonté de puissance et de la critique de la notion de vérité.
Valentin Leroy
Incontournable la première critique l'est assurément, mais son importance n'a d'égale que sa difficulté, c'est
pourquoi il s'agit avant tout d'une introduction à la lecture de la Critique de la raison pure – introduction
patiente et collective, afin de lire au plus près des concepts qu'invente Kant, les arguments qu'il déploie et les
problèmes qu'il examine.
On se donnera trois objectifs croisés. Le premier consistera à suivre l’œuvre dans sa littéralité et à restituer les
analyses et concepts centraux de l’ouvrage en prenant le point de vue d'un lecteur néophyte, qui découvre
l’œuvre pour la première fois. Le second complète ce premier objectif en voulant replacer cette œuvre
magistrale dans son histoire locale, en montrant quels problèmes elle vise sinon à résoudre du moins à
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débrouiller. Enfin on tentera autant que faire ce peut, de mettre en évidence la fonction de l’œuvre dans
l’économie générale du kantisme et à analyser les faits de réception qu’elle a pu entraîner.
Bibliographie :
E. Kant, Critique de la raison pure, nouvelle traduction, présent. et notes A. Renaut, Aubier, Paris, 1997. Il
s'agira de notre édition de travail, il faudra donc se la procurer (en poche) et l'apporter à chaque séance.
Prolégomènes à toute métaphysique future visant à se présenter comme science (1783). trad. fr. L. Guillermit,
Paris, Vrin, 1986
※Études
F.-X. Chenet, L'Assise de l'ontologie critique. L'esthétique transcendantale, Presses universitaires de Lille,
1994
Hermann Cohen, La Théorie kantienne de l'expérience, trad. fr. E. Dufour et J. Servois, Paris, Le Cerf, 2001.
Hermann Cohen, Commentaire de la "Critique de la raison pure" de Kant, trad. fr. E. Dufour, Paris, Le Cerf,
2000.
Gérard Lebrun, Kant sans kantisme, Fayard, 2009, Coll. Ouverture.
Kant et la fin de la métaphysique : essai sur la "Critique de la faculté de juger", coll. « Philosophies pour l'âge
de la science », Paris : Armand Colin, 1970 ; rééd. dans la coll. « Livre de poche — Références : philosophie »,
Paris : Librairie générale française, 2003.
F. Marty, La Naissance de la métaphysique chez Kant. Une étude sur la notion kantienne d'analogie,
Beauchesne, Paris, 1980
M. Puech, Kant et la causalité, Vrin, Paris, 1990.
Norman Kemp Smith, Commentary to Kant’s Critic of Pure Reason,(London: Macmillan, 1918)
Peter F. Strawson The Bounds of Sense : An Essay on Kant's Critique of Pure Reason. London: Methuen,
1966.
Groupe 3
Mercredi 8h-10h
Lacroux Damien
Ce cours d’histoire de la philosophie moderne se propose de présenter de façon approfondie la troisième notion
primitive cartésienne à savoir l’union de l’âme et du corps. Pour cela nous procèderons à une lecture suivie
article par article des Passions de l’âme tout en étayant la lecture et les interprétations à l’aide de la
Correspondance de Descartes avec la princesse Elisabeth. L’objectif est de montrer aux étudiants la complexité
de l’union cartésienne et de déconstruire l’idée trop souvent répandue et mal comprise du dualisme cartésien.
Bibliographie :
Groupe 4
Mercredi 13h-15h
Emeline Durand
Bibliographie indicative :
Texte :
Plusieurs éditions de la Critique de la raison pure sont disponibles en français :
- Traduction d’A. Tremesaygues et B. Pacaud, Paris, PUF
- Traduction d’A. Delamarre et F. Marty, Paris, Gallimard (disponible également dans le volume I des Œuvres
philosophiques de Kant dans la Bibliothèque de la Pléiade)
- Traduction d’Alain Renaut, Paris, Garnier Flammarion.
Nous utiliserons de préférence l’édition des PUF.
La lecture des Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science est également
recommandée (traduction L. Guillermit, Paris, Vrin).
Littérature secondaire :
• Introductions à la pensée kantienne :
Antoine Grandjean, La philosophie de Kant. Repères, Paris, Vrin, 2016.
Denis Thouard, Kant, Paris, Les Belles Lettres, 2001.
• Lexiques :
Rudolf Eisler, Kant-Lexikon, éd. A.-D. Balmès et P. Osmo, Paris, Gallimard, deux tomes.
Jean-Marie Vaysse, Le vocabulaire de Kant, Paris, Ellipses, 2010.
Louis Rouquayrol
L’œuvre de Descartes n’est pas réductible aux idées détachées qu’on lui attribue souvent. L’objectif de ce
cours est donc de proposer une introduction aux grandes lignes théoriques du cartésianisme et aux
bouleversements philosophiques auxquels il a conduit. Il s’agira certes de retrouver le doute, le Cogito, les
idées claires et distinctes et autres thèses célèbres – mais ce faisant, il faudra les envisager dans le cadre d’une
argumentation philosophique toujours située, et à la lumière de l’évolution de la pensée de leur auteur. On
envisagera alors dans un deuxième temps, à partir de ce parcours chronologique de l’œuvre, la cohérence et la
pertinence de ce qu’il est convenu d’appeler le « rationalisme » cartésien.
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BIBLIOGRAPHIE
Le cours s’appuiera essentiellement sur les œuvres suivantes de Descartes :
Règles pour la direction de l’esprit (1627-1628), in. Œuvres complètes I, éd. J.-M. Beyssade, D.
Kambouchner, Gallimard, 2016.
Discours de la méthode (1637), in. Œuvres complètes VI, Gallimard, 2009
Méditations Métaphysiques (1641), in. Œuvres complètes IV, Gallimard, 2018
Passions de l’âme (1649), éd. G. Rodis-Lewis, Vrin, 1994
Ce cours propose une initiation à la philosophie de Descartes. Il sera structuré par une lecture suivie des trois
premières Méditations, qui permettra de regarder en profondeur trois notions centrales chez Descartes : la
pensée, l’être, et Dieu. A titre supplémentaire, extraits d’autres textes du corpus cartésien seront également
étudiés, tels que les Règles pour la direction de l’esprit, le Discours de la méthode, et les Principes de la
philosophie. Le but du cours est, d’abord, de présenter le projet philosophique de Descartes dans son ensemble
selon les Méditations, ensuite, d’élucider les rôles que jouent respectivement ces trois notions dans cette
entreprise, et, enfin, en mettant celles-ci dans le contexte de l’évolution de la pensée cartésienne, de souligner
l’originalité de leur apparition.
Un siècle avant que Marx n’analyse les « contradictions (Widersprüche) inhérentes aux rapports
de production modernes », Rousseau est le premier dont la critique sociale porte sur les
« contradictions » de l’ordre de choses existant. Assurément, ces « contradictions » n’opposent
nullement chez lui les forces productives aux rapports de production, mais – comme il le dit lui-
même – la « constitution de l’homme et celle de nos sociétés ». Si, d’après le récit de « l’illumination »
de Vincennes, leur découverte constitue le point de départ de toute la pensée rousseauiste, ce qui fait
l’unité de l’ensemble de l’œuvre semble résider dans la tentative de les résoudre. Qu’il s’agisse de
Julie, d’Émile, du citoyen du Contrat social, ou encore de Jean-Jacques lui-même, le but auquel tend
Rousseau est toujours de « rendre un » l’homme social en contradiction entre ses facultés et ses
désirs, entre ses devoirs et ses penchants, entre ce qu’il est et ce qu’il paraît, entre la nature et les
institutions etc.
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L’ambition du cours sera donc de faire le point sur cette problématique fondamentale de la
pensée rousseauiste et sur ses éventuels prolongements chez d’autres auteurs ou théoriciens
directement influencés par Rousseau, tels que Robespierre, Fichte ou Sismondi.
Indications bibliographiques :
Sources :
- Jean-Jacques ROUSSEAU, Œuvres complètes (éd. B. Gagnebin, R. Raymond), Paris, Gallimard, coll. «
La Pléiade », 1959-1995 (5 vol.).
- Jean-Jacques ROUSSEAU, Correspondance Complète (éd. R.A. Leigh), Oxford, The Voltaire Fondation,
1979.
Littérature secondaire :
- Ernst CASSIRER, Le problème Jean-Jacques Rousseau (trad. M. B. de Launay), Paris, Hachette, coll. «
Texes du XXe siècle », 1987.
- Jean STAROBINSKI, Jean-Jacques Rousseau. La transparence et l'obstacle, Paris, Gallimard, coll. « Tel »,
1971.
- Basil MUNTEANU, Solitude et contradictions de Jean-Jacques Rousseau, Paris, Nizet, 1975.
- Luc VINCENTI, Jean-Jacques Rousseau. L'individu et la république, Paris, Kimé, 2001.
- Fredric JAMESON, « Rousseau and contradiction », South Atlantic quarterly 104 : 4, Fall 2005, Duke
University Press, 2005, p. 693-706.
Depuis la chute du mur de Berlin il y a près de trente ans, la perception de l’œuvre de Marx a sensiblement
changé. Après une première décennie passée à célébrer la « mort de Marx », la bulle Internet et les attentats du
11 septembre ont ébranlé les certitudes de la « fin de l'histoire » et de la « mondialisation heureuse ». Dans le
contexte des années 2000, Marx fait paradoxalement l’objet d’une tentative de récupération de la part des
intellectuels libéraux qui, en retenant seulement les passages du Manifeste sur la tendance du capital à créer un
marché mondial, le présentent comme « un apologiste du libre-échange et de la mondialisation ». Enfin, la crise
de 2008 marque un nouveau tournant qui, au moins indirectement, profite à l’auteur du Capital par le démenti
qu'elle inflige aux théories de l'équilibre général et des « marchés efficients ». Encore récemment, l’économiste
d’une grande banque d’affaires française admettait que « la dynamique du capitalisme est aujourd’hui bien celle
qu’avait prévue Karl Marx ». L’objectif du cours sera d’introduire à l’analyse économique de Marx, à partir de
ces deux grandes questions sur lesquelles sa pensée s’est avérée particulièrement anticipatrice : la
mondialisation et la crise. En effet, l’une et l’autre expriment la nature, selon lui, contradictoire du capital :
d’une part, l’universalité vers laquelle tend son processus illimité de valorisation et, d’autre part, les limites
immanentes qui le font apparaître lui-même comme le plus grand obstacle à sa propre tendance à l’universalité.
Indications bibliographiques :
Karl Marx, Le Manifeste du parti communiste, Paris, ESM, 1999.
Karl Marx, Le Capital (livre 1), Paris, PUF, « Quadrige », 1993.
Karl Marx, Travail salarié et capital, Paris, ESM, 2010.
Karl Marx, Théories sur la plus-value, 2 vol., Paris, Editions sociales, 1974-1976.
Karl Marx, Les crises du capitalisme, Paris, Demopolis, 2009.
Friedrich Engels, Anti-Dühring, Paris, Editions sociales, 1977.
Franz Mehring, Karl Marx. Histoire de sa vie, Paris, Bartillat, 2009.
Page 27 sur 36
Lucien Sève, Une introduction à la philosophie marxiste, Paris, Editions sociales, 1980.
Groupe 1 Lundi 8h-11h : Paul Rateau « Introduction à la lecture de De l’Esprit des lois de Montesquieu »
L’objet de ce cours est d’introduire à la lecture de cet ouvrage majeur de la philosophie politique qu’est De
l’Esprit des lois (1748). Il s’agira de saisir l’originalité de la démarche de Montesquieu, dont le but n’est pas de
déterminer le meilleur gouvernement, les meilleures institutions, ou encore d’expliquer l’origine de l’état
social, mais de découvrir l’ensemble des principes sur lesquels reposent les différents gouvernements (tels
qu’ils existent) et les rapports qu’ont ces principes avec leurs lois, leurs mœurs et leurs manières. On verra
comment, en s’écartant d’une certaine tradition de la philosophie politique, Montesquieu, qui prétendait faire ici
« une histoire de la société », a pu apparaître comme l’initiateur des sciences sociales.
Edition utilisée :
De l’Esprit des lois, Gallimard, Folio-essais, édition établie par Laurent Versini, 2 tomes.
Une bibliographie détaillée sera distribuée en début de semestre.
Page 28 sur 36
J. Proudhon, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère (1846), éditions sociales, en
ligne ou toutes éditions.
K. Marx, Misère de la philosophie (1847), éditions sociales, en ligne
K. Marx, F. Engels, Manifeste du parti communiste (1848), éditions sociales, en ligne ou toutes éditions
K. Marx, Critique de l’économie politique (1859) ; Le Capital (1867), éditions sociales
Quelques textes contemporains (par ordre chronologique) :
J. Rawls, Théorie de la justice (1971), Seuil, 1987.
M. Walzer, Sphères de la justice (1983), Seuil, 1997.
C. Pateman, Le contrat sexuel (1988), La Découverte, 2010.
A. Sen, Repenser l’inégalité (1995), Seuil, 2012.
G. A. Cohen, Si tu es pour l’égalité, pourquoi es-tu si riche ? (1999), Hermann, 2010.
R. Dworking, La vertu souveraine (2000), Bruylant, 2008.
H. Frankfurt, De l’inégalité (2015), Merkus Haller, 2017.
Groupe 4
Mercredi 10h-13h : Isabelle Aubert, « Liberté et politique : Alexis de Tocqueville et John Stuart Mill »
Contemporains des premières formes de la démocratie moderne, Alexis de Tocqueville et John Stuart Mill
proposent des analyses nuancées des avantages et des menaces que celle-ci représente pour la liberté. Ces
penseurs nous éclairent sur les différents aspects de la démocratie – forme de gouvernement mais aussi forme
de société – et sur les questions politiques spécifiques qu’elle soulève (représentation, pluralisme, etc.). Le
cours s’attachera à étudier les conceptions politiques de ces deux auteurs libéraux et à montrer comment elles
nous permettent également de mieux comprendre notre présent. Une brève comparaison avec Benjamin
Constant, autre auteur libéral du XIXe siècle, sera amorcée.
Bibliographie
Catherine AUDARD, Qu’est-ce que le libéralisme ? Folio essais, 2009
Benjamin CONSTANT, « De la liberté des anciens comparée à celle des modernes » (1819), in Ecrits
politiques
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John S. MILL, Considérations sur le gouvernement représentatif (1861), Gallimard, 2009.
John S. MILL, De la liberté (1859), Gallimard, 1990
Alexis de TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique (1835 ; 1840), 2 tomes, GF.
Groupe 5
Jeudi 8h-11h : Sophie Guérard de Latour, « République et démocratie »
« République » et « démocratie » sont deux termes que le sens commun tend à confondre à bon droit, puisque la
« chose publique » (res publica) se présente comme l’affaire du « peuple » (δῆμος) auquel le régime
démocratique confie le « pouvoir » (κράτος). Il existe pourtant des régimes républicains non démocratiques,
comme la République romain, et des régimes démocratiques non républicains, comme la monarchie
constitutionnelle du Royaume-Uni. Outre ces écarts institutionnels, on relèvera que, sur le plan des idées, les
philosophes ont longtemps accordé leurs faveurs à la république et manifesté une profonde défiance à l’égard
de la démocratie. Le cours introduira à la philosophie politique en analysant les enjeux que soulèvent les
relations complexes de ces deux notions fondamentales. Parmi eux, il accordera une attention privilégiée à la
question du peuple et à l’articulation délicate de l’égalité politique et de l’égalité sociale.
Bibliographie indicative (*lectures prioritaires) :
Platon, La république, Paris, GF. Trad. R. Baccou. Livres 1,2, 3, 8 et 9*
Aristote, Les politiques. Trad. P. Pellegrin, Paris, GF. Livres 1 à 3*
Cicéron, De la république, Paris, Gallimard, « Tel ».
Rousseau, Du contrat social, Paris, GF.*
Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris, GF.
J. Rancière, La haine de la démocratie, Paris, La Fabrique, 2005.
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Groupe 7
Vendredi 14h-17h : Marie Garrau « La tradition contractualiste : un examen critique »
L’idée selon laquelle la légitimité de l’ordre social existant reposerait sur un contrat entre ses membres est une
idée que l’on trouve fréquemment évoquée dans les discours publics et politiques contemporains, par exemple
sous la forme d’appels à « refonder le contrat social » ou à élaborer « un nouveau contrat social ». Pourtant, ni
la communauté politique, ni la légitimité du pouvoir qui s’exerce sur elle n’ont toujours été pensés en référence
à l’idée de contrat social. Et il n’est pas évident que cette idée permette de rendre compte adéquatement de la
vie sociale et politique dans toutes ses dimensions. L’enjeu de ce cours sera de revenir sur les théories
philosophiques dans lesquelles l’idée de contrat social a d’abord été élaborée et sur celles qui, aujourd’hui
encore, y recourent. On se concentrera sur les œuvres politiques de Hobbes, Locke, Rousseau et Rawls. On
cherchera à comprendre le rôle que ces auteurs ont donné à l’idée de contrat social, les différentes conceptions
qu’ils en ont proposées, et ce qui explique l’attractivité qu’elle conserve aujourd’hui. On s’intéressera aussi à
ses limites quand il s’agit de penser le fait social et politique, et en particulier la légitimité du pouvoir politique.
Bibliographie indicative : (une bibliographie complète sera distribuée en début de semestre).
Thomas Hobbes, Léviathan, 1651, trad. G. Mairet, Paris, Folio Essais, 2000.
John Locke, Second Traité du Gouvernement civil, 1690, trad. fr. Jean-Fabien Spitz et Ch. Lazzeri, Paris, PUF,
1994.
John Rawls, Théorie de la justice, trad. Catherine Audard, Paris, Seuil, 1996.
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Paris, GF ;
Du Contrat Social, 1762, Paris, GF Flammarion, 2011.
Jean Terrel, Les Théories du contrat social, Paris, Seuil, 2001.
Groupe 8
Jeudi 11h30-14h30 : Oriane Elatri
Introduction à la philosophie politique : des Anciens aux Modernes
Ce cours propose un parcours des grands moments de la pensée politique occidentale, comme
fondements de notre contemporanéité politique et sociale. Nous verrons en quoi les théories du contrat
social (Hobbes, Rousseau, Locke) sont novatrices par rapport à la philosophie politique grecque,
notamment celle de Platon et Aristote, et en quoi elles instaurent l’idée de modernité en politique.
Bibliographie indicative :
Aristote Les politiques
Hegel, Georg Wilhem Friedrich Principes de la philosophie du droit
Hobbes, Thomas Le léviathan
Kant, Emmanuel Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?
Locke, John Traité du gouvernement civil
Machiavel Le prince
Platon La république
Tocqueville, Alexis (de) De la démocratie en Amérique
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LOGIQUE
Le cours sera consacré à des questions liées à la philosophie de la logique. La notion d'argument déductif ; Les
arguments fallacieux ; Phrases et propositions : analyse, valeurs de vérité, négation, contradiction et contraire,
les quantificateurs, énoncés universels et particuliers, le carré des oppositions ; Les syllogismes : validité et
non-validité ; Les définitions ; Sens et signification (référence) : approche classique, critique et théorie de
Kripke. Si le temps le permet d'autres thèmes seront abordés : Le « ou exlusif » (légende et réalité) ; Les
paradoxes ; Sommes-nous des sujets logiques ? ...
Bibliographie
Biologie L1 semestre 2
Patrice Venault
————
Physique L1 semestre 2
Julien Randon-Furling
————
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Mathématiques L1 semestre 2
Bechir Dola
John Dewey (1859-1952) a participé activement aux débats sur l’éducation et les pédagogies
« nouvelles ». Décriés par certains (les partisans d’une éducation « traditionnelle »), loués par d’autres
(les tenants d’une vision « progressiste »), ses écrits restent un lieu de passage obligé pour toute
réflexion philosophique sur l’éducation. C’est dans Démocratie et éducation (1916) que le philosophe
pragmatiste américain articule le plus nettement les différents fils de sa réflexion sur le sujet. Dewey y
fait jouer les concepts d’intérêt, d’effort, d’expérience, de méthode afin de cerner ce que pourrait être
l’éducation dans une démocratie, c’est-à-dire pensée pour une démocratie et, en tant que la démocratie
devrait s’entendre à tous les niveaux de la vie sociale, comme forme de vie démocratique. Plus
radicalement, l’éducation étant pour Dewey le problème philosophique par excellence, c’est tout un
ensemble de théories épistémologiques, morales et politiques qui se trouvent entraînées ou réévaluées
dans l’examen critique que permet le point de vue éducatif. En traduisant et commentant des extraits
principalement tirés de Démocratie et éducation nous tenterons donc de saisir comment le problème
éducatif doit être pensé en dialogue constant avec des questions philosophiques plus vastes et, en retour,
comment la philosophie elle-même pourrait être conçue comme une « théorie générale de l’éducation »
(MW 9:338).
Bibliographie
Textes de Dewey (suivis, lorsqu’elle existe, de leur traduction française)
- *“My Pedagogic Creed”, 1897 ; (« Mon credo pédagogique », in OU Tsui-Chen, La Doctrine
pédagogique de John Dewey, Paris, Vrin, 1958)
- The School and Society, 1899
- The Child and the Curriculum, 1902 ; (« L’enfant et le programme scolaire », in L’École et l’enfant,
voir infra)
- The School and the Child, 1907 ; (L’École et l’enfant, Paris, Fabert, 2004)
- Moral Principles in Education, 1909
- How We Think, 1910 (rev. 1933) ; (Comment nous pensons, Paris, Les Empêcheurs de penser en
rond, 2004)
- Schools of To-morrow, 1915 ; (Les Écoles de demain, Paris, Flammarion, 1931)
- *Democracy and Education, 1916 ; (Démocratie et éducation, suivi d’Expérience et éducation, Paris,
Armand Colin, 2011)
- *Experience and Education, 1938 ; (voir supra)
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Tous les textes de Dewey (en anglais, dans leur édition originale) sont disponibles en ligne sur le site
archive.org. L’édition de référence des écrits de Dewey, les Collected Works of John Dewey (classés en
trois séries : Early Works (EW), Middle Works (MW) et Later Works (LW)) sont accessibles sur la
plateforme « Past Masters - InteLex » (en passant par « Domino », dans votre Espace Numérique de
Travail). (*) Textes à lire en priorité.
Ouvrages critiques
DELEDALLE, Gérard, John Dewey, Paris, PUF, 1995 ; (sélection de textes sur l’éducation précédée d’une
introduction générale sur « La théorie pédagogique de John Dewey »)
MADELRIEUX, Stéphane, La Philosophie de John Dewey, Paris, Vrin, 2016 ; (sur l’orientation générale de la
philosophie de Dewey)
WESTBROOK, Robert, John Dewey and American Democracy, Cornell University Press, 1991 ; (la
biographie intellectuelle de référence de Dewey – non traduite)
Les textes seront mis en ligne sur l’espace EPI. Il est toutefois vivement conseillé aux étudiants de se procurer
les deux ouvrages principaux qui seront étudiés en cours.
Bibliographie
Hannah Arendt, Between Past and Future, Penguin Classics, 2006.
Hannah Arendt, Crises of the Republic, Mariner Books, 1972.
Références complémentaires
Jeffrey Katz, Roger Berkowitz et Thomas Keenan (ed.), Thinking in Dark Times: Hannah Arendt on Ethics and
Politics, Fordham University Press, 2009.
Tracy Strong, Politics without Vision. Thinking without a Banister in the Twentieth Century, University of
Chicago Press, 2012.
Dana R. Villa, Politics, Philosophy, Terror. Essays on the Thought of Hannah Arendt, Princeton University
Press, 1999.
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Groupe 4 (Espagnol) Vendredi 14h-17h
Enseignant : Pablo POSADA VARELA
Bref descriptif :
À son retour d’Allemagne (Marbourg), le philosophe espagnol José Ortega y Gasset (18831955) développe une
version tout à fait originale de la phénoménologie visant à dépasser le cadre abstrait et artificiel d’une certaine
philosophie transcendantale par trop intellectualiste, héritée de ses maîtres néokantiens (H. Cohen, P. Natorp).
Il en découlera une version radicalisée de la phénoménologie sous la forme d’une phénoménologie de la vie
individuelle comme « réalité radicale ». Que faut-il entendre par là ? Que deviennent, à l’aune de ce nouveau
point de départ, les catégories classiques de la tradition philosophique (sujet, objet, substance, accident) ?
Ce cours comportera des exercices de traduction en français de textes philosophiques espagnols suivis de leur
commentaire. Afin de révéler les traits fondamentaux de cette « réalité radicale », nous nous appuierons,
essentiellement, sur deux groupes de textes : d’un côté, nous convoquerons quelques extraits stratégiques tirés
de célèbres cours (désormais disponibles) qu’Ortega fit au début des années 30 depuis sa chaire de
Métaphysique à l’Université de Madrid. De l’autre, et comme en contrepoint, nous étudierons une conférence
datant de 1946, portant sur le théâtre et qui, contenant toute une phénoménologie de l’expérience théâtrale,
véhicule également, mais en creux, une vraie phénoménologie du vivre.
Bibliographie :
ORTEGA Y GASSET, José, Obras Completas, Tomo I (1902-1915), Tomo II (1916), Tomo III (1917-1925),
Tomo IV (1926-1931), Tomo V (1932-1940), Tomo VI (1941-1955), Tomo VII (1902-1925) Obra póstuma,
Tomo VIII (1926-1932) Obra póstuma, Tomo IX (1933-1948) Obra póstuma, Tomo X (1949-1955) Obra
póstuma, Madrid, Taurus, 2008-2012.
GARCÍA-BARÓ, Miguel. Sentir y pensar la vida. Ensayos de fenomenología y filosofía española. Madrid,
Trotta, 2012.
LASAGA, José. José Ortega y Gasset (1883-1955). Vida y filosofía. Madrid, Biblioteca Nueva, 2003.
SAN MARTÍN, Javier. La fenomenología de Ortega y Gasset. Madrid, Biblioteca Nueva, 2012
SAN MARTÍN, Javier. Ensayos sobre Ortega. Madrid. UNED. 1994.
SERRANO DE HARO, Agustín. Paseo filosófico en Madrid. Madrid, Trotta, 2016.
Moritz SCHLICK Die Probleme der Philosophie in ihrem Zusammenhang, Francfort, Suhrkamp, 1986
Présentation :
Moritz Schlick (1882 – 1936) est l’une des figures du Cercle de Vienne : se réclamant de l’héritage des
Lumières, ses membres se proposaient de rapprocher philosophie et sciences et d’éliminer les questions
métaphysiques en mobilisant les outils de la nouvelle logique.
Texte clair et sans jargon, Die Probleme… reprend les leçons données par Schlick en 1933-1934 et constitue un
bon point d’entrée dans sa philosophie de la connaissance, qu’il décrit lui-même comme « un empirisme
conséquent ».
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la critique du partage apparence – réalité (ch.18) ;
Littérature :
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