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2018-2019

PHILOSOPHIE

DESCRIPTIFS DES
ENSEIGNEMENTS

Licence 1
Semestre 1 et Semestre 2
Dernière version le 30 novembre 2018

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LICENCE 1 Semestre 1

2018-2019
PHILOSOPHIE GENERALE (L1-S1)

L1 S1 Groupe 1
Lundi 8h-10h Salle B1408

Donatien Costa

La connaissance de l’homme

Si, a priori, l’homme se différencie des choses de la nature par le fait qu’il est un être doué de conscience, le
projet d’une science de l’homme semble devoir en passer par un questionnement sur cette région de la réalité
qui fait face aux objets extérieurs et à la matière. Une telle entreprise paraît pour le moins facilitée par le fait
que la conscience semble être transparente à elle-même. Toutefois, la prétention de la conscience à se saisir
elle-même comme une instance substantielle, unifiée et indépendante des déterminations empiriques ne repose-
t-elle pas sur un paralogisme ? En somme, les innombrables contradictions dans lesquelles tombe cette
conscience qui sans cesse s’échappe à elle-même (par exemple, celles qui sont propres à la perception) pose la
question de la possibilité d’une « science des expériences de la conscience ». De plus, peut-on prétendre
connaître l’homme si l’on oublie les rapports complexes que la conscience entretient avec le corps auquel elle
est intimement liée ?
Ceci doit nous amener à penser les dimensions plus opaques de la réalité humaine, notamment l’inconscient
compris comme un complexe psychique et non seulement comme une simple privation de la conscience. La
question est alors de savoir comment une connaissance de l’inconscient est possible dès lors que cette région
spécifique du psychisme n’est pas observable directement et que la science procède généralement par
observation.
Par ailleurs, prendre la conscience comme fil directeur de l’étude de l’homme pose d’autres problèmes. En
effet la conscience n’est jamais seule face au monde, que ce rapport avec l’extériorité soit d’ordre pratique ou
théorique. Connaître l’homme demande de ne pas s’en tenir à la simple conscience individuelle mais également
de penser les rapports qu’il entretient avec ses semblables et les effets que ces relations produisent sur elle. Si
l’homme se définit par l’ensemble des rapports sociaux, alors la conscience ne peut plus être comprise que
comme une partie d’un tout plus vaste et doit être replacée au sein de ces relations matérielles d’où elle émerge.
C’est au prisme des problèmes posés par les sciences sociales qu’il nous faudra repenser les rapports entre
réalité humaine, conscience et inconscient.
Ce cours a avant tout pour but de faire lire aux étudiants quelques textes classiques sur les grandes notions
philosophiques telles que la conscience, l’inconscient, la perception et la société.

Bibliographie :

Descartes, R., Principes de la philosophie. Première Partie; sélection d’articles des parties 2,3 et 4; Lettre-
Préface, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 2009.
Descartes, R., Méditations métaphysiques : Objections et réponses suivies de quatre lettres, Présentation par
Michelle Beyssade et Jean-Marie Beyssade, Paris, Flammarion, coll. « GF bilingue », 2011.
Descartes, R., Discours de la méthode, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2016.
Deleuze, G., Guattari, F., L’Anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie 1, Paris, Les éditions de Minuit, coll.
« Critique », Paris, 1972.
Durkheim, E., Les règles de la méthode sociologique, Paris, Puf, coll. Quadrige, 2013.
Comte, A., Sociologie, Textes choisis par C. Khodoss, Paris, Puf, coll. « Les grands textes », 1963.
Freud, S., Métapsychologie, Paris, Flammarion, Coll. « Champs Classiques », 2012.
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Hegel, G., W., La phénoménologie de l’esprit, 2 volumes, Trad. J., Hyppolite, Paris, Aubier, Coll.
« Bibliothèque philosophique », 1998.
Husserl, E., Méditations cartésiennes, trad. G. Peiffer et E. Levinas, Paris, Vrin, Biblio Textes
Philosophiques, 2000.
Husserl, E., Idées directrices pour une phénoménologie, trad. P. Ricœur, Paris, Gallimard, Coll. « Tel »,
1985.
Kant, E., Critique de la raison pure, trad. A., Renaut, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2006.
Kant, E., Anthropologie du point de vue pragmatique, trad. M. Foucault, Vrin, Coll. « Biblio Textes
Philosophiques », 1994.
Leibniz, G., W., Nouveaux essais sur l’entendement humain, Paris, Flammarion, coll. « Garnier Flammarion
/ Philosophie », 1993.
Locke, J., Essai philosophique sur l’entendement humain, Livres I et II , trad. J-M., Vienne, Paris, Vrin,
Coll. Biblio Textes Philosophiques, 2002.
Lévi-Strauss, C., Anthropologie structurale, Paris, Pocket, Coll. Evolution, 2003.
Mauss, M., Sociologie et anthropologie, introduction par C. Lévi-Strauss, Paris, Puf, Coll. « Quadrige »,
2013.
Marx, K., et Engels, F., L’idéologie allemande, Présentée et annotée par Gilbert Badia, Trad. H. Auger, G.
Badia, J. Baudrillard et R. Cartelle, avec une préface inédite d’Isabelle Garo, Paris, Editions sociales, coll.
« Les essentielles », 2012.
Sartre, J-P., L’Être et le Néant. Essai d’ontologie phénoménologique, Gallimard, Coll. « Tel », 1990.

L1 S1 Groupe 2
Mardi 8h-10h Salle B1307

Iris Douzant

La connaissance de soi

« Connais-toi toi-même »: voilà un des trois préceptes gravés à l’entrée du temple de Delphes. Comment
parvenir à cette connaissance ? Une connaissance de soi par soi est-elle même possible ? A travers les tensions
qui se dessinent entre le « moi », sujet instigateur de cette quête et le « moi » qui en devient l’objet, il s’agira
d’examiner les conditions de possibilité de la connaissance de soi par soi, de les mettre à l’épreuve, et d’étudier
ainsi les voies philosophiques qui proposent des moyens d’accès à l’intériorité.

Bibliographie :

Descartes, Méditations Métaphysiques, présentation par M. et J.-M. Beyssade, GF Flammarion, 2011.


Hume, Traité de la nature humaine, tome I, traduction par P. Baranger et P. Saltel, GF Flammarion, 1999.
Locke, Essai sur l’entendement humain, Les Classiques de la philosophie, Le Livre de Poche, 2009.
Platon, Alcibiade, présentation par J.-F. Pradeau et traduction par C. Marboeuf et J.-F. Pradeau, GF
Flammarion, 1999.
Platon, République, présentation et traduction par G. Leroux, GF Flammarion, 2004.
Rousseau, Les Confessions, Ed. de B. Gagnebin et M. Raymond, Collection Folio classique, Gallimard.
Sartre, L’Etre et le néant, Tel, Gallimard, 1976.

L1S1 Groupe 3
Mardi 14h-16h B1408

Mickaëlle Provost

L’expérience et le doute

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Le doute, c’est la suspension de l’assentiment : il conteste, de l’intérieur de l’expérience, sa prétention à
fonder une connaissance. L’activité de connaissance qui survit au doute ne trouve plus dans l’expérience son
principe. Si le doute se répète et se prolonge ou se déplace, c’est bien pour répéter cet acte négatif où
l’expérience abandonne ses prétentions. Si le doute donne lieu à une connaissance d’une valeur supérieure,
c’est donc en s’effaçant lui-même, en s’abolissant comme acte. A moins que, par lui-même, non comme un
moment qui s’évanouit, mais dans un temps continu, il prenne une autre valeur. Le doute ne récuse plus les
prétentions de l’expérience, il anime, il déplace, il dynamise l’expérience. Le doute et l’expérience semblent
avoir un même destin : on passe alors d’une conception négative à une conception positive du doute, et d’une
conception statique à une conception dynamique de l’expérience. Dans ce passage, s’impose une conception
renouvelée de la connaissance qu’il s’agira d’interroger.

Bibliographie indicative (complétée à la rentrée)


René Descartes, Méditations métaphysiques. Objections et réponses suivies de quatre lettres, Paris, GF,
1992.
Baruch Spinoza, Le Traité de la réforme de l’entendement, Paris, GF, 2003.
L’Ethique, Paris, GF, 1993.
David Hume, Enquête sur l’entendement humain, Paris, GF, 2006.
Edmond Husserl, Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie, Paris, Vrin, 1980.

L1 S1 Groupe 4
Mercredi 14h-16h Salle B1308

Raphaël Pierrès

Le conscient et l’inconscient

Le fait d’être conscient apparaît comme l’un des traits caractéristiques du mental. En même temps que je
perçois quelque chose, je perçois que je le perçois. Nous nous intéresserons d’abord à la manière dont la
philosophie classique a donné une valeur forte à cette observation, en faisant la garantie de l’identité
personnelle, l’accès à la connaissance de soi, ou le fondement de la moralité.
Cependant cette définition traditionnelle de la conscience ne va pas de soi : alors qu’elle est censée pouvoir
accompagner toute perception, il est possible de se demander si elle a une réalité autonome. S’il y a des états
mentaux dont l’origine n’est pas la conscience, il est tentant de déduire l’existence de causes mentales non-
conscientes : l’assimilation du mental au conscient doit être dépassée si nous visons, avec la psychanalyse, des
processus mentaux inconscients. C’est à ce plan que commencera à se dégager pour nous le problème de la
relation entre conscient et inconscient : ce qui est inconscient est-il la limite ou la négation du conscient ? Ou
doit-il être conçu comme sa condition de possibilité ?
Si la théorie psychanalytique fait appel à des états psychiques inconscients, c’est parce que sa pratique
revendique une irréductibilité à la souffrance physique de la souffrance mentale, qui nécessite une thérapie
spécifique, fondée sur le langage. Nous pencher sur le problème de la relation de l’inconscient au langage nous
rendra sensible au coût théorique qu’il y a à refuser l’assimilation du mental au conscient, tout en voulant faire
de ce qui est inconscient l’objet d’une connaissance. Pour une autre part, il s’agira d’interroger le fond commun
de la psychanalyse et des philosophies de la conscience. D’une analyse à l’autre, nous chercherons à préciser la
compréhension du problème en mobilisant certaines remarques de méthode de Wittgenstein. En effet, c’est
délibérément que nous avons gardé aux termes de conscient et d’inconscient leur valeur d’adjectifs. Qu’est-ce
qui se joue finalement dans le passage au substantif ?

Indications bibliographiques générales (une bibliographie détaillée sera distribuée lors du premier cours et
disponible sur l’EPI, les astérisques signalent les ouvrages les plus importants) :
Bergson, Matière et mémoire
Bonnefoy, Rue Traversière
Chalmers, L’esprit conscient
Dennett, La conscience expliquée
Descombes, La denrée mentale (puis L’inconscient malgré lui)
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*Descartes, Méditations métaphysiques
Duportail, Wittgenstein et Lacan
**Freud, Métapsychologie (puis Psychopathologie de la vie quotidienne ; Cinq psychanalyses)
Kant, Critique de la raison pure ; Critique de la raison pratique
Hegel, Phénoménologie de l’esprit, Livre I.
Husserl, Méditations cartésiennes
James, Précis de psychologie ; Essais d’empirisme radical
Lacan, Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je
**Locke, Essai sur l’entendement humain, chapitre 27 du livre II.
Marx, L’idéologie allemande
Rousseau, Emile ; Les confessions
Ryle, La notion d’esprit
Searle, Le mystère de la conscience
*Wittgenstein, Investigations philosophiques (puis Remarques sur la philosophie de la psychologie)

L1 S1 Groupe 5
Mercredi 17h-19h Salle B1307

Quentin Gailhac

Les passions

Les passions, dimension constitutive de l’expérience, nous isolent autant en notre subjectivité qu’elles nous
exposent aux influences du dehors. Nées en partie de l’impression que font sur nous les objets extérieurs et
contribuant en retour à qualifier affectivement le monde, les passions contiennent en elles un paradoxe que le
cours s’attachera à développer. Si elles sont, en nous, la marque d’une passivité, elles orientent et déterminent
en même temps l’action ; apparemment irrationnelles, elles renferment souvent une opération du jugement qui,
loin de n’être qu’erreur et opinion, peut contenir une connaissance des choses et des situations qui nous les
manifestent. Aussi, la question sera-t-elle de savoir, par une lecture critique des philosophes de la tradition, à
quelles conditions les passions peuvent légitimement conférer à notre expérience le caractère d’une
connaissance singulière dont il s’agira de définir la nature et d’exposer les limites.

Bibliographie sélective :

Aristote, Rhétorique, Livre II, Paris, Garnier-Flammarion, 2007.


Descartes, Les passions de l’âme, Paris, Garnier-Flammarion, 1998.
Spinoza, Ethique, parties III et IV, Paris, Points Seuil, 2014.
Hume, Traité de la nature humaine, II Les passions, Paris, Garnier-Flammarion, 1999.
Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, Paris, Vrin, 1994.
Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, Paris, Puf, 2013.
Sartre, Esquisse d’une théorie des émotions, Paris, Le Livre de poche, 2000.

L1 S1 Groupe 6
Jeudi 11h-13h Salle B1307

Jin Qian

Le temps

Ce cours propose une introduction à la philosophie du temps en examinant les différentes facettes de cette
notion : dans son rapport avec le mouvement (Aristote), en tant que corrélatif de l’éternité (saint Augustin et
saint Thomas), comme forme a priori de la sensibilité (Kant), et comme intuition (Bergson). Cet examen, qui se
veut à la fois historique et critique, permettra, d’abord, de mettre en valeur l’exigence d’intelligibilité propre à
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la philosophie lorsqu’elle a pour sujet une des réalités, ou bien une des notions, les plus élémentaires de
l’existence ou du langage de l’homme, ensuite, de saisir les enjeux qui s’attachent à cette notion et de la
comprendre dans son rapport avec d’autres concepts philosophiques, et, enfin, de prendre conscience de la
diversité des points de vue qui peut exister en fonction de la préoccuption de l’auteur et du contexte historique.

Bibliographie :

Aristote. Physique.
Saint Augustin. Les confessions.
Saint Thomas. Somme théologique.
Kant. Critique de la raison pure.
Bergson. Matière et mémoire.

L1 S1 Groupe 7
Jeudi 18h-20h Salle B1307
Éric Marquer

La fiction

Invention fabuleuse, construction imaginaire, mensonge ou dissimulation : les premières définitions de la


fiction mettent en évidence son pouvoir de transformation et sa capacité à changer ou travestir la réalité. Mais il
est vrai que la première vertu d’un menteur est de ne pas se contredire. Ainsi, le pouvoir de la fiction – sa
crédibilité – tient en premier lieu à sa cohérence, ou du moins à un certain ordre produit par le concours de la
raison et de l’imagination. S’interroger sur la fiction, c’est non seulement s’intéresser au pouvoir de la
littérature, mais également aux multiples ressources théoriques et métaphysiques de l’imagination : hypothèses
et suppositions, mythes et expériences de pensée, utopies ou mondes fictionnels, les formes de la fiction
s’étendent aussi bien à la philosophie qu’à la science et au droit. En considérant l’étendue de son territoire et la
variété de ses domaines, on cherchera ainsi à caractériser positivement le pouvoir de la fiction, et à comprendre
son rôle dans la mise à l’épreuve de nos croyances. On soutiendra notamment l’idée que toute bonne fiction
constitue, de près ou de loin, une expérience de pensée, puisque la fiction est le lieu même de la pensée.

Bibliographie :

- AGAMBEN, Giorgio, Bartleby ou la création, trad. C. Walter, Paris, Circé, 1995.


- BACON, Francis, La Nouvelle Atlantide, trad. M. Le Doeuff et M. Llasera, Paris, GF-Flammarion, 1995 ; La
sagesse des Anciens, trad. J.-P. Cavaillé, Paris, Vrin, 1997.
- BORGES, Jorge Luis, Fictions, trad. Verdevoye, Ibarra, Caillois, Paris, Gallimard, 1983.
- CERVANTES, Miguel de, L’ingénieux hidalgo : Don Quichotte de la Manche, trad. A. Schulman, Poche,
Points, 2001.
- DESCARTES, René, Méditations métaphysiques, éd. J.-M. et M. Beyssade, Paris, GF, 2011.
- GOODMAN, Nelson, L’art en théorie et en action, trad. J.-P. Cometti, R. Pouivet, Éditions de L’Éclat, 1996.
- HUME, David, Enquête sur l’entendement humain, trad. M. Malherbe, Paris, Vrin, 2008.
- KUNDERA, Milan, L’art du roman, Gallimard, 1986.
- LEIBNIZ, G. W., Essais de théodicée, éd. J. Brunschwig, Paris, GF-Flammarion, 1969.
- LEWIS, David, De la pluralité des mondes, trad. M. Caveribère et J.-P. Cometti, Paris, Éditions de l’Éclat,
2007.
- MONTALBETTI, Christine (éd.), La fiction, Corpus, GF-Flammarion, 2001.
- PAVEL, Thomas, Univers de la fiction, Paris, Seuil, 1988.
- SEARLE, John, Sens et expression, trad. J. Proust, Paris, Minuit, 1982.
- SHAKESPEARE, William, Le songe d’une nuit d’été, trad. F.-V. Hugo, Paris, GF-Flammarion, 1966.
- VAIHINGER, Hans, La philosophie du comme si (1923), trad. C. Bouriau, Paris, Kimé, 2013.

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L1 S1 Groupe 8
Vendredi 10h-12h Salle B1307

Frédéric Fruteau de Laclos

L’Ego et l’alter ego

Autrui pose un problème au philosophe si le point de départ de ce dernier se trouve dans un Je qui pense,
selon le fameux « cogito, ergo sum » de Descartes. Si, en effet, nos méditations trouvent dans l’ego cogito l’un
de leurs arrimages essentiels, il nous sera bien difficile de reconnaître, hors de l’ego, un ou des alter ego :
comment savoir si cela pense là où je ne suis pas ? Pourtant, est-ce là un problème que la philosophe rencontre
ou qu’il suscite voire invente, compte tenu de son parti pris « égologique » ? Le cours explorera le problème de
l’existence et de la compréhension d’autrui en se reportant aux grands textes de la tradition occidentale. On
tiendra également compte de ce que les sciences sociales nous apprennent de la grande variété des situations
d’interaction humaine.

Indications bibliographiques (complétées durant les séances) :

Un bon point de départ pourra être trouvé dans :


- Jean-Paul Sartre, La Transcendance de l’Ego. Esquisse d’une description phénoménologique (1936), Paris,
Vrin, 1992. On s’attachera également aux textes publiés en appendice par l’éditeur.

On complètera par :
- René Descartes, Méditations métaphysiques. Objections et réponses suivies de quatre lettres, Paris, GF,
1992.
- Edmund Husserl, Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie, Cinquième méditation,
« Détermination du domaine transcendantal comme ‘intersubjectivité monadologique’ », Paris, Vrin, 1980, p.
74-134.
- Lucien Lévy-Bruhl, Carnets, Paris, Puf, 1998.
- Henri Wallon, Les Origines du caractère chez l’enfant, Paris, Puf, 1993.
- Jean-Paul Sartre, L’Être et le Néant. Essai d’ontologie phénoménologique, IIIe partie, « Le Pour-autrui »,
Paris, Gallimard, 1986, en particulier p. 259-341.

L1 S1 Groupe 9
Vendredi 12h-14h Salle B1307

Anne Texier

La mémoire

« Avoir en mémoire », « garder en mémoire »... La mémoire se définit avant tout comme la conservation du
passé dans la conscience. Mais peut-on pour autant concevoir la mémorisation comme simple enregistrement et
la mémoire comme un simple contenant ? La mémoire n’est-elle pas également sélection ? Nous envisagerons
la mémoire comme inscription et accumulation, mais aussi comme force. N’est-elle pas également habitude,
disposition acquise ? Se souvenir, oublier, apprendre, désapprendre... A partir de ces différents actes de
l’expérience, le cours tentera de caractériser ce qu’est la mémoire, entre conscience et inconscient, mécanisme
et dynamisme, corps et esprit, déterminisme et liberté.

Premiers éléments de bibliographie :

Platon, Ménon.
Aristote, Traité de la mémoire et de la réminiscence.


Ethique à Nicomaque. Augustin, Confessions.
B. Spinoza, Ethique, II.
J. Locke, Essai sur l’entendement humain, II, XXVII.
G.W. Leibniz, Nouveaux
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essais sur l’entendement humain, préface. H. Bergson, Matière et mémoire.
L’Energie spirituelle, « La conscience et la vie ». F. Ravaisson, De l’habitude.
F. Nietzsche, Seconde considération inactuelle.
S. Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, « Mémoire,
souvenirs, oublis ».
Psychopathologie de la vie quotidienne. M. Proust, A la recherche du temps perdu.
L. Borgès, Fictions, «
Funès ou la mémoire ».
P. Ricoeur, La Mémoire, l’histoire, l’oubli.

L1 S1 Groupe 10
Jeudi 08h-10h Salle B1408

Ivory Day

Titre : L’esprit et le langage

La question « qu’est-ce que l’esprit ? » donne lieu a une autre question tout aussi fondamentale : « quel
est le rapport de l’esprit au langage ? ». En effet, au long de l’histoire de la philosophie, la réponse à la
première a souvent impliqué le traitement de la dernière. En tant que tels, une manière d’aborder la
question de l’esprit, si vaste soit-elle, est en réfléchissant sur le pourquoi et le comment du rapport de
l’esprit au langage. Ce cours proposera aux étudiants d’aborder ces questions telles qu’elles se trouvent
dans des œuvres philosophiques essentielles à la philosophie de l’esprit. Nous commencerons par les
méditations de Descartes, on abordera ensuite l’esprit chez Kant, les réponses de ses étudiants (Herder
et Hamann) à ses critiques, Rousseau et son esprit primitif, Nietzsche et son esprit fataliste, parmi autres.
Le cours a pour but de mettre les étudiants en contact avec les diverses manières de conceptualiser le
rapport de l’esprit et le langage et, ce faisant, de leur donner une manière nuancée d’approcher le grand
thème de l’esprit.

Bibliographie

René Descartes – Discours sur la méthode


Immanuel Kant – Critique de la raison pure (introduction)
Johann Gottfried Herder, Traité sur l’origine de la langue – extrait
Johan Georg Hamann – Critique de la critique de la raison pure
Rousseau, Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : Essai sur
l’origine des langues
Friedrich Nietzsche Par-delà le bien et le mal, troisième partie ; Généalogie de la morale

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Philosophie générale complémentaire 1

Vendredi 8h-10h Amphi H

Laurentiu Andrei

Introduction à la philosophie japonaise

Le cours se propose d’introduire à la philosophie japonaise à travers l’étude de quelques notions-clés telles
que : le soi, le lieu, le néant, la nature, la voie et l’éveil. Il s’agira de mettre en perspective ces notions à travers
une approche comparative pour rendre compte de la manière dont le philosopher se constitue au Japon comme
volonté de dialogue avec des traditions de pensée issues d’autres horizons. On utilisera des textes du canon
bouddhique (en particulier ceux de Dōgen) et des textes philosophiques modernes et contemporains
(notamment ceux des philosophes rassemblés autour de l’école de Kyoto et de leurs disciples).

Bibliographie indicative :

(Des références supplémentaires seront données lors du premier cours.)

M. Dalissier, S. Nagai, et Y. Sugimura, Philosophie japonaise. Le néant, le monde, le corps, Paris, Vrin,
2013.

B. Faure, Dōgen. La vision immédiate. Nature, éveil et tradition selon le Shōbōgenzō, Paris, Le Mail, 1987.
H. Nakagawa, Introduction à la culture japonaise, Paris, PUF, 2005.

K. Nishida, L’éveil à soi, tr. J. Tremblay, Paris, CNRS Éditions, 2003.

B. Stevens, Invitation à la philosophie japonaise. Autour de Nishida, Paris, CNRS Éditions, 2005.
T. Watsuji, Fūdo le milieu humain, tr. A. Berque, Paris, CNRS Éditions, 2011.

HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE ANCIENNE ET MEDIEVALE

Licence 1 - S1 - Histoire de la philosophie antique

Groupe 1 Lundi 11h-13h B1307 U. Chaintreuil

Lecture du Traité de l’Âme, une introduction à la pensée d’Aristote

Aristote est un philosophe très éclectique : il a écrit sur l’éthique, certes, mais on trouve également sous sa
plume des traités de biologie et de physique, des descriptions du fonctionnement des animaux et des plantes, ou
encore des traités dits « métaphysiques ». Le traité de l’Âme, bien que son ambition l'inscrive dans le corpus
biologique (il se veut être une description de l’âme comme principe organisateur du vivant), se trouve en réalité
au carrefour des diverses considérations d’Aristote. L’âme n’est pas, en effet, une réalité matérielle ou
intelligible, une « substance pensante », mais plutôt le principe physique d’animation des êtres vivants et leur
programme d’accomplissement. La relation entre l’âme et le corps n’est alors pas une relation entre deux
réalités différentes et indépendantes, mais une relation entre un principe organisateur formel (l'âme) et un
substrat organisé matériel (le corps). L’étude de l’âme à travers ses différentes facultés sera donc le moment
pour Aristote de penser l’organisation des êtres vivants en terme de matière et de forme. L’étude que mène
Aristote dans le traité de l’Âme engage bien sûr sa biologie et sa physique dont on verra les principes, mais
aussi sa conception de la relation forme-matière, sa conception de la substance, ou encore sa conception de la

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spécificité de l’homme par rapport au reste du vivant : l’âme de l’homme est la seule capable d’intellection,
spécificité qui conditionne l’éthique propre à l’homme. Le traité de l’Âme apparaît donc comme une clef de
voûte à la rencontre des principales problématiques aristotéliciennes, et notre cours, qui proposera une lecture
cursive du traité de l’Âme, visant à donner une intelligence précise du texte, sera également une introduction à
l’ensemble de la pensée aristotélicienne. Proposer une lecture du traité de l’Âme c’est donc donner l’occasion
de construire son propre parcours dans la pensée d’Aristote, en donnant les clefs pour s’y orienter et en
comprendre la cohérence.

Bibliographie

Traductions du texte

ARISTOTE, de l’Âme, Traduction, présentation, notes et bibliographie par Richard Bodéüs, Paris, Vrin, 1993.
Je recommande cette traduction, qui me semble plus facile d’accès et dont les abondantes notes seront très
précieuses à la compréhension du texte. On pourra également consulter avec profit les traductions suivantes :

ARISTOTE, de l’Âme, établissement du texte, traduction, présentation et annotation par Pierre Thillet, Paris,
Gallimard, folio-essai, 2005.

ARISTOTE, de l’Âme, traduit et annoté par Jean Tricot, Paris, Vrin, 1934 [réédité en 2002].

Ouvrages de synthèse

Il existe de nombreux ouvrages de synthèse sur la pensée aristotélicienne qui l’éclaire. L’un d’entre eux peut-
être consulté en parallèle de la lecture des textes du traité de l’Âme pour éclairer ce dernier. Nous en proposons
plusieurs : à chacun de choisir celui qui lui convient le mieux et de sélectionner les chapitres qui concernent
notre cours (par exemple, on peut se contenter de la lecture des 30 pages du chapitre 4 du livre de Pierre-Marie
Morel). L’utilité de ces ouvrages sera de prendre connaissance du sens et des enjeux de la doctrine
aristotélicienne et non pas de se substituer à la lecture du texte.

MOREL, Pierre-Marie, Aristote, G.F., Paris, 2003.

BODEUS, Richard, Aristote, une philosophie en quête de savoir, Vrin, Paris, 2002.

MOREAU, Joseph, Aristote et son école, PUF, Paris, 1996.

PELLEGRIN Pierre et CRUBELLIER Michel, Aristote, le philosophe et les savoirs, Vrin, Paris, 2002.

Les références à des ouvrages critiques seront données tout au long du semestre. Si nous ne les donnons pas
exhaustivement, c’est qu’il ne s’agira en aucun cas pour les étudiants de les lire exhaustivement, mais plutôt de
donner un aperçu du travail de recherche qui vient éclairer les problèmes que nous rencontrerons dans la lecture
du texte.

Groupe 2 Mardi 8h- 10h B1408 Miriam Rogasch

Aristote: De l'âme

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A travers une lecture linéaire du texte d'Aristote sur l'âme nous allons aborder les sujets centraux de la
psychologie d'Aristote: la définition de l'âme, l'hylémorphisme, les différentes 'fonctions' de l'âme, la
théorisation de la perception ainsi que de l'imagination, la théorie de l'intellect.

Bibliographie indicative :
- Aristote, De l’âme, trad. Richard Bodéüs, Paris, Flammarion, 1993.

-Gilbert Romeyer Dherbey (dir.) , Corps et âme : sur le "De anima" d'Aristote /études réunies par Cristina
Viano, Paris,Vrin, 1996.
-Pierre-Marie Morel, Aristote. Une philosophie de l'activité, Paris, Flammarion, 2003.
-Pierre-Marie Morel, De la matière à l’action.Aristote et le problème du vivant, Paris, Vrin, 2007.

Groupe 3 Mardi 12h-14h B1408 Lucie Tardy

Descriptif à venir

Groupe 4 Mercredi 11h-13h B1408 Yu Jung SUN

L’éducation dans la République de Platon

La question de l’éducation est une des questions centrales dans la République de Platon. En effet, afin de
concevoir une cité juste, il faut que la justice s’étende sur l’ensemble de ses participants, et particulièrement sur
la partie dirigeante. Et la seule manière pour Platon d’établir la justice dans l’âme et dans la cité passe par
l’éducation. Dans les livres II et III, Socrate commence à construire sa cité idéale à travers une discussion sur
l’usage des mythes dans l’éducation des enfants. Cette discussion se poursuit dans le livre V, où Socrate
propose une éducation plus avancée à l’intention des dirigeants de la cité, destinée à former leur amour pour la
sagesse. Enfin dans le livre VI, le dialogue se prolonge avec la question de l’accès du philosophe à la vérité
puis de son retour parmi les citoyens, avec la fameuse allégorie de la caverne. Ce cours se concentrera sur la
lecture des livres II à VI, autour de la question de l’éducation, en proposant une étude de la République en
quatre temps :
1) L’usage et l’évaluation du mythe
2) La tripartition de l’âme et la nature de l’homme
3) Le savoir, l’ignorance et l’opinion
4) Pourquoi le philosophe règne-t-il ?

Bibliographie
Annas, J. (1994). Introduction à la République de Platon. Presses Universitaires de France.
Platon. (2016). La République, traduit par G. Leroux, Flammarion, Paris.

Page 11 sur 36
Dixsaut, M., & Larivée, A. (Eds.). (2005). Études sur la République de Platon. 1, De la justice éducation,
psychologie et politique. J. Vrin.
Dixsaut, M., & Larivée, A. (2005). Etudes sur la “République” de Platon : éducation, psychologie et politique.
Tradition de la pensée classique. Paris : J. Vrin.

Groupe 5 Jeudi 8h-10h B1308 Clémence Masson

Le désir naturel de savoir chez Aristote

«Tous les hommes par nature désirent savoir. Preuve en est le plaisir qu’ils prennent aux sensations ». Cette
proposition, qui ouvre la Métaphysique d’Aristote, fera l’objet du cours. On procèdera en deux temps. Dans un
premier temps, on s’interrogera sur la preuve de cette proposition, la manifestation de ce désir dans le plaisir
que nous éprouvons à sentir et, plus particulièrement, à regarder. Qu’est-ce que ce plaisir ? Pourquoi,
accompagnant la sensation, révèle-t-il notre désir de connaître ? Dans un deuxième temps, on s’interrogera sur
le ou les objets du désir de savoir, leur hiérarchie naturelle : si par nature nous désirons savoir, alors que
désirons-nous savoir ou, plutôt, vers quoi désirons-nous savoir ? On partira d’une lecture suivie des premiers
chapitres de la Métaphysique (I, 1-3) que l’on complètera avec des textes tirés de l’Ethique à Nicomaque et du
Traité de l’âme.

Bibliographie :

Textes de référence :
- ARISTOTE, Œuvres complètes, sous la direction de P. Pellegrin, Paris, Flammarion, 2014.
- ARISTOTE, Métaphysique, Tome 1 et 2, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 2004 ; trad. A. Jaulin, Paris, GF
Flammarion, 2008.
- ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, trad. R. Bodéüs, Paris, GF Flammarion, 2004 ; trad. Tricot, Paris, Vrin,
1990.
- ARISTOTE, Traité de l’âme, trad. R. Bodéüs, Paris, GF Flammarion, 1993 ; trad. P. Thillet, Gallimard, 2005.

Lectures secondaires :
- BODEÜS R., Aristote, Paris, Vrin, 2002.
- PELLEGRIN P., Le vocabulaire d'Aristote, Paris, Ellipses, 2009.

Groupe 6 Jeudi 13h-15h B1408 Stéphane Marchand

« Le plaisir selon Platon »

Ce cours introduira à la philosophie de Platon en partant des principaux textes sur le plaisir. À partir de la
critique de la vie selon les plaisirs, on abordera la philosophie morale et politique de Platon (Gorgias,
Protagoras, République IX). Puis l’enquête sur la nature du plaisir et son lien avec l’âme et le désir nous mettra
sur la voie de la psychologie morale platonicienne (République IV). Enfin, la question des plaisirs intellectuels
engagera le problème de la connaissance (Philèbe).

Bibliographie (lire en priorité les sources) :

Sources :

Platon, La République: du régime politique, Pierre Pachet (trad.), Paris, Gallimard, 1993. Lire en priorité les
livres IV et IX

Page 12 sur 36
Platon, Le Gorgias. Suivi de L’éloge d’Hélène de Gorgias, Stéphane Marchand et Pierre Ponchon (trad.), Paris,
Les Belles lettres, 2016.

Platon, Philèbe, Jean-François Pradeau (trad.), Paris, Flammarion, 2002.

Platon, Protagoras, Frédérique Ildefonse (trad.), Paris, Flammarion, 1997.

Critiques

Desclos Marie-Laurence, Structure des dialogues de Platon, Paris, Ellipses, 2000.

Dixsaut Monique, Platon: le désir de comprendre, Paris, Vrin, 2003.

Robin Léon, Platon, Paris, Presses universitaires de France, 1988 (édition originale : 1935).

Groupe 7 Vendredi 10h-12h B1408 Jocelyn BENOIST

Lecture du Banquet de Platon

Le Banquet interroge la signification de l'amour en général. L'analyse philosophique mise en œuvre par Platon
aux termes de discours non philosophiques et en réflexion sur eux dévoile dans cette expérience non pas un
accident de notre condition mais notre statut ontologique même. Tout en déployant l'échelle des désirs, dont
elle ordonne la diversité suivant le schéma ascendant d'une dialectique, elle décèle, dans chacun d'entre eux, un
désir d'absolu. L'enquête ainsi menée se découvre dès lors absolument nécessaire là où il s'agit de faire droit à
ce désir-même qui traverse la philosophie, en tant qu'« amour de la sagesse » : la philosophie semblant, en
définitive, constituer la vérité du désir en général autant que celui-ci est son moteur. Dans cette méditation sur
l'amour portée par la beauté littéraire des discours successifs, c'est donc l'institution-même de la philosophie en
tant que régime d'existence et de pensée d'un être désirant qui est en jeu. Ainsi nous lirons Le Banquet dans la
perspective d'une introduction au sens-même de la « philosophie » telle que l'instaure Platon.

Nous travaillerons sur la traduction de Luc Brisson, en GF.


PHILOSOPHIE MORALE

Lundi 14h-17h : M. Zappulla


Descriptif en attente

Mardi 10h-13h : Guillaume Durieux, « La vertu de tolérance ».


La tolérance, si elle est une vertu, est une vertu paradoxale. Elle est la disposition à ne pas interférer dans les
opinions et les actions d'autrui alors même que (et dans la mesure où) celles-ci nous paraissent être moralement
répréhensibles. La tolérance est donc l'élévation au rang de valeur morale de la reconnaissance et de
l'acceptation active du dissensus éthique. Elle n'est en effet pas simple indifférence ou scepticisme – elle
suppose au contraire la décision de ne pas interférer.
Dès lors, la tolérance pose un certain nombre de problèmes difficiles. En premier lieu, celui de sa justification.
Comment la promotion de l'acceptation d'opinions et d'actions moralement répréhensibles peut-elle être
justifiée ? Cette justification n'est-elle que politique ou peut-elle être aussi morale ? En second lieu, celui de ses
limites. La tolérance peut-elle être sans limite ? Doit-elle en particulier accepter l'intolérance ? La tolérance
n'est-elle pas, en somme, une vertu qui se contredit elle-même ? En troisième lieu, enfin, celle de l'intolérable.
Il semble en effet que la promotion de la tolérance comme vertu morale ne puisse pas aller, corrélativement,
sans la qualification de certaines opinions et de certaines actions comme purement et simplement intolérables.

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Mais alors c'est construction même de cette catégorie d'intolérable qu'il convient d'interroger. Qu'est-ce qui est
intolérable ? Et pourquoi ?
Bibliographie :
LOCKE J., Lettre sur la tolérance
MILL J. S., De la liberté
RAWLS J., Libéralisme politique
ROMILLY J.-E., « Tolérance », Encyclopédie
SPINOZA B., Traité théologico-politique
VOLTAIRE, Traité de la tolérance
WALZER M., Traité sur la tolérance

Mercredi 9h-12h : Mickaelle Provost, « Expérience et éthique »


Qu’est-ce qu’une vie bonne ? Comment la conduire et selon quels critères du bien, du juste et de l’utile ? Ces
deux questions animent l’interrogation éthique dans la mesure où l’éthique se soucie de la transformation
concrète de nos vies. Si l’éthique interroge la manière dont nous menons notre vie (les normes morales qui la
guident) et soumet nos actions à un examen critique, cette interrogation surgit d’une dé-moralisation (au sens
où la morale est défaite) par laquelle les normes ou mœurs posent problème ou font défaut. En ce sens,
l’interrogation éthique inscrit le doute au cœur de l’expérience en le dotant d’une valeur positive. Le doute
éthique ne vise pas seulement à dépasser l’expérience pour atteindre une connaissance certaine, mais à la
transformer. Ce faisant, le doute n’est pas un simple moment mais une dimension constitutive d’un nouveau
régime d’expérience. Cette transformation, au cœur de l’expérience, implique une conception renouvelée de la
connaissance qu’il s’agira d’interroger : quels sont les dimensions épistémologiques de l’interrogation éthique ?
Comment comprendre l’éthique comme une activité de transformation de l’expérience, et non simplement
comme un choix autonome et souverain, s’inscrivant dans une temporalité limitée ? Nous poserons ces
questions en nous centrant sur la lecture de L’Ethique de Spinoza afin de saisir la singularité de son
questionnement et l’intrication nécessaire entre expérience, éthique et connaissance. Nous confronterons cette
lecture à d’autres textes de la tradition philosophique morale afin d’historiciser la portée du questionnement.
Bibliographie indicative
MARC AURELE, Pensées pour moi-même, suivies de Manuel d’Epictète, Paris, GF Flammarion, 1964 (lire
également le Manuel).
RENE DESCARTES, Les Passions de l’âme, Paris, GF Flammarion, 1996.
PIERRE HADOT, Exercices spirituels et philosophie antique, Paris, Etudes Augustiniennes, 1992.
BARUCH SPINOZA, Le Traité de la réforme de l’entendement, Paris, GF, 2003 ; L’Ethique, Paris, GF, 1993.

Mercredi 13h-16h : Marta dell’Aquila, « Bonheur et devoir. Introduction à la philosophie morale »


La morale est-elle compatible avec le bonheur ? Qu’est-ce qu’une vie bonne ? Le bonheur consiste-t-il à
satisfaire nos désirs ? Qu’est-ce signifie agir moralement ? Cela doit-il être défini par rapport à sa conformité
aux devoirs moraux ou par ses conséquences ?
Les concepts de bonheur et de devoir ont toujours occupé une place centrale dans les questionnements moraux.
L’objectif de ce cours est de proposer une introduction à la philosophie morale en examinant, à travers
l’histoire de différentes doctrines morales et la lecture des textes et extraits indiqués, les problèmes et les
questionnements principaux soulevés par les déclinaisons essentielles des notions de bonheur et devoir. On
étudiera dans un premier temps comment ces questions se sont posées dans certains textes classiques
(notamment, dans la Gorgias de Platon et dans l'Éthique à Nicomaque d'Aristote) et, ensuite, comment certains
auteurs modernes, tels que Emmanuel Kant, ont fait du devoir le noyau de leur théorie de la morale. À travers

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l'étude de ces conceptualisations, nous mettrons en lumière l'écart existant entre les morales eudémonistes des
Anciens et les morales déontologiques et conséquentialistes des Modernes.
Bibliographie indicative
PLATON, Gorgias, Paris : Garnier Flammarion, 2007.
ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Paris : Garnier Flammarion, 2004, ch. 2.
J.-J. ROUSSEAU, Émile ou de l'éducation, Paris : Garnier Flammarion, 2009.
EMMANUEL KANT, Critique de la raison pratique, Paris : Garnier Flammarion, 2003.
EMMANUEL KANT, Fondements de la métaphysique des mœurs, Paris : Le Livre de Poche, 1993.
J.S. MILL, L'utilitarisme, Paris : Flammarion, 2008.

Jeudi 10h-13h : Pierre Brossard, « Le mal »


La philosophie morale rencontre le mal comme une épreuve. D'une part, il est une réalité : comment s'en
détournerait-elle sans dissoudre ses prétentions à penser l'intégralité du champ de l'action humaine ? D'autre
part, il est un terme qu'elle doit réduire : il lui faut dissiper, combattre et résorber le mal pour satisfaire aux
exigences normatives qu'elle a elle-même posées. C'est à partir cette tension fondamentale que nous aborderons
les enjeux de certains grands textes de la tradition philosophique (et littéraire) consacrés au problème du mal.
Par là, il s'agit de se confronter à un certain nombre de questions décisives pour le champ moral : l'homme est-il
par nature mauvais ? Peut-on justifier le mal ? Quelle est l'origine du mal ? Peut-on se délivrer du mal ? On
tentera ainsi de se rendre attentif à la fois à la centralité du problème du mal dans l'histoire de la philosophie et
à l'absence d'univocité du concept même de mal, qu'on abordera sous ses dimensions multiples
(anthropologique, logique, métaphysique, historique...).
Bibliographie :
Les ouvrages signalés par une * peuvent être lus en priorité. On pourra réserver la lecture des Frères
Karamazov, qui compte un nombre conséquent de pages, à la période estivale. Les éditions indiquées le sont à
titre indicatif ; elles peuvent néanmoins comporter parfois un appareil critique profitable.
AUGUSTIN, Les Confessions, trad. d'Arnauld d'Andilly, Gallimard, Folio Classique, 1993*
Fiodor DOSTOIEVSKI, Les frères Karamazov, 2vol., trad. André Marcowicz, Actes Sud, 2002.
Sigmund FREUD, Le malaise dans la culture, présentation Pierre Pellegrin, trad. Dorian Astor, Paris, GF, 2010
Hans JONAS, Le concept de Dieu après Auschwitz, trad. Philippe Ivernel, Payot-Rivages, 1994
KANT, La religion dans les limites de la simple raison, trad. J. Gibelin revue par M.Naar, Vrin, 1994.
*Emmanuel KANT, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. Victor Delbos, Vrin, 1992.
G.W. LEIBNIZ, Essais de théodicée, présentation par Jacques Brunschwig, GF, 1999.
Friedrich NIETZSCHE, Par delà bien et mal, présentation et trad. par Patrick Wolting, GF Flammarion, 2000.
Friedrich NIETZSCHE, Généalogie de la morale, présentation et trad. par Patrick Wolting, Le Livre de Poche,
2000.
*PLATON, Gorgias, présentation et trad. par Monique Canto-Sperber, GF, 1987.
PLATON, République, présentation et trad. par Georges Leroux, GF, 2004.
*ROUSSEAU, Emile, Livre IV, « La profession de foi du vicaire savoyard », présentation d'André Charrak,
2009.
SADE, La philosophie dans le boudoir, présentation par Anne-Marie Gustave, GF, 2007.

Jeudi 10h-13h : Pauline Blistène, « Introduction à la philosophie morale »


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Comment guider nos actions et agir au mieux ? L’objet de ce cours sera de poursuivre ce questionnement en
initiant les étudiants aux grandes approches en philosophie morale et éthique (conséquentialisme, utilitarisme,
déontologisme), à partir d’une lecture de textes antiques et modernes (Platon, Aristote, Saint-Augustin, Locke,
Hume, Rousseau, Mill, Kant). La critique nietzschéenne du moralisme sera aussi abordée, ainsi que la
proposition perfectionniste, au moyen des travaux de Ralph W. Emerson ou de Stanley Cavell. Des parallèles
seront établis avec le cinéma classique et la création sérielle contemporaine.
Bibliographie indicative :
Aristote, Ethique à Nicomaque, Paris, Vrin, 1994.
Stanley Cavell, Qu’est-ce que la philosophie américaine ? , Paris, Folio, 2009.
Ralph W. Emerson, La confiance en soi et autres essais, Paris, Rivages, 2018.
David Hume, Enquête sur les principes de la morale, Paris, Flammarion, 2016.
Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Paris, PUF, 2016.
John Stuart Mill, L’utilitarisme, Paris, Flammarion, 2008.
Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, Paris, Le livre de Poche, 2000.
Platon, La République, Paris, Flammarion, 2016.

Vendredi 14h-17h : Eric Marquer, « L’interdit »


Interdictions, prohibitions, tabous ou censures : sous différentes formes, l’interdit est, de manière plus ou moins
visible, omniprésent dans notre vie sociale, morale et politique, mais aussi intellectuelle et affective. De
manière négative, l’interdit limite la liberté, mais de manière positive, il rend possible la vie en communauté.
Mais quel est précisément le sens de l’interdit et quel rôle lui fait-on jouer ? Comment distinguer ses formes et
ses usages ? Quel rapport entretiennent l’interdit et l’obligation ? Tout en s’intéressant au rôle historique de
l’interdit dans la constitution des grandes doctrines morales, nous tirerons parti de l’aspect souvent polémique
de la notion d’interdit pour développer le sens de l’argumentation en philosophie morale, en interrogeant le
rapport entre les raisons d’interdire et les raisons de l’interdit.
Éléments de bibliographie
FREUD, Sigmund, Totem et tabou. Interprétation par la psychanalyse de la vie sociale des peuples primitifs,
Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1971.
HOBBES, Thomas, Léviathan, trad. F. Tricaud, Paris, Sirey 1971 (Dalloz, 1999).
KANT, Emmanuel, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. V. Delbos, Paris, Vrin, 1991.
LEVI-STRAUSS, Claude, Les structures élémentaires de la parenté, Berlin-New York, Mouton de Gruyter, 2002.
MILL, John Stuart, De la liberté, Paris, Folio-Essais, 1991.
NIETZSCHE, Friedrich, Généalogie de la morale, trad. P. Wotling, Paris, Le Livre de Poche, 2000.

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Jeudi 17h-20h Clotilde NOUËT « Le sujet moral, le sujet du droit et le problème de
l’autonomie »

La philosophie morale ne peut faire l’économie d’une certaine conception du sujet, dont elle évalue le pouvoir
de déterminer ses règles d’action, et auquel il s’agit ensuite d’imputer la faute : d’Aristote à Kant, la
responsabilité individuelle est celle d’un agent en lequel se situe le principe volontaire de ses actes. Mais tout
en prenant pour point de départ de son questionnement la volonté individuelle, c’est-à-dire un principe
subjectif de détermination, la philosophie morale interroge les conditions de possibilité d’une évaluation, sinon
objective, du moins collective, de l’action. Elle s’intéresse ainsi à l’instance qui, dans le sujet, est à même de
découvrir, justifier, ou construire des principes normatifs capables de provoquer l’assentiment d’autrui. On
réfléchira à ce qui distingue un tel pouvoir lorsqu’il est pensé comme une faculté de prudence (Aristote), un
sens moral (Hume), une voix de la conscience (Rousseau), ou une rationalité pratique pure (Kant). On
s’attachera particulièrement à comprendre la conception kantienne de la loi morale, afin d’éclairer le rôle de la
raison dans la détermination des principes de l’action, et le rapport interne au sujet moral entre ce qui en lui
relève de l’individu empirique et ce qui le constitue à proprement parler comme un être libre. En interrogeant
les rapports entre liberté et responsabilité, on réfléchira à la conception du sujet impliquée par le droit, ainsi
qu’aux difficultés inhérentes à la pensée kantienne de l’autonomie. Est-il pertinent de dénoncer l’universalisme
de la raison pratique, sa prétention à l’impartialité, au nom de l’idée que l’expérience morale peut trouver
d’autres déclinaisons ?

ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Vrin, livres III et VI.


HUME, Traité de la nature humaine, III (La morale), trad. P. Saltel, GF, partie I.
ROUSSEAU, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, GF.
ROUSSEAU, Profession de foi du vicaire savoyard (livre IV de l’Émile), Folio Essais.
KANT, « Qu’est-ce que les Lumières ? » (et autres textes), GF.
KANT, Les Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. V. Delbos, Delagrave.
KANT, La religion dans les limites de la simple raison, trad. L. Gallois, Classiques Garnier, 1ère partie (« Du
fait, pour le mauvais principe, d’habiter en l’homme à côté du bon principe ou du mal radical dans la nature
humaine »)
ARENDT, Responsabilité et jugement, trad. J.-L. Fidel, Payot et Rivages, 1ère partie (« Responsabilité »).
RICOEUR, « Le concept de responsabilité : essai d’analyse sémantique », Esprit, n°206, novembre 1994.
GILLIGAN Carol, Une voix différente, trad. A. Kwiatek, Flammarion.
HONNETH Axel, La lutte pour la reconnaissance, trad. P. Rusch, Gallimard Folio Essais.

LOGIQUE ET PHILOSOPHIE

Logique et philosophie (L1 S1) Alberto Naibo

Dans ce cours, on propose une introduction non formelle au raisonnement logique tel qu'il est conçu et employé
dans le discours philosophique. On montrera, notamment, comment la possibilité de répondre à des questions
traditionnellement considérées comme constitutives du débat philosophique (par ex. « Est-ce que nos actions
sont déterminées à l'avance ? »,« Peut-on prouver l'existence d'entités abstraites ? », « Y a-t-il une forme de
communication parfaite ? », etc.) procède parallèlement à une réflexion sur des notions dites logiques,
concernant la forme et la structure de notre activité langagière et de raisonnement (par ex. prédication, identité,
déduction, vérité, etc.).
L'étude de ces questions sera menée en s'appuyant principalement sur l'analyse d'extraits de textes classiques de
la philosophie: de Platon et Aristote jusqu'à Wittgenstein et Russell, en passant par Descartes et Kant.

Extrait de la bibliographie

Page 17 sur 36
P. Wagner, Logique et philosophie, Paris, Ellipses, 2014, troisième partie.
Cassin, B. (dir.), Vocabulaires européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles. Paris, Le
Robert/Éditions du Seuil, 2004.

INITIATION A UNE SCIENCE

Biologie L1 semestre 1
Patrice Venault

Donner des bases de réflexions du monde du vivant à partir de notions simple de biologie moléculaire (atomes,
glucides, lipides, protéines, ADN & ARN), cellulaire (synthèse des protéines), les bases de la génétique en
terminant avec un peu d'anatomie du cerveau. De nombreux exemples, notamment pris dans le domaine
littéraire et artistique viendrons étayer cet enseignement qui sera volontairement adapté au public d'étudiants en
philosophie.

Physique L1 semestre 1
Julien Randon-Furling

Analyse dimensionnelle (Théorème Pi de Vaschy et Buckingham), Postulats et limites de la Mécanique


classique (Espace plat, Temps absolu, Relativité restreinte), Cinématique (Référentiels, Systèmes de
coordonnées, Trajectoires, Vitesse, Accélération), Outils mathématiques (Dérivées, Equations différentielles
simples, Développements limités, Vecteurs), Mécanique classique (Lois de Newton, Applications du Principe
fondamental de la dynamique : chute libre, oscillateur harmonique), L'énergie en mécanique

Mathématiques L1 semestre 1

Emmanuel Ferrand

Le cours s’articule autour des notions de base suivantes :


I) Ensembles non structurés
1 Les ensembles (finis discrets) en tant que collection d’objets quelconques avec introduction progressive
des notions d’ensemble vide, d’éléments, d’appartenance, de sous- ensembles, d’inclusion, d’union,
d’intersection, de complémentaires, de différence, de cardinal d’un ensemble, de fonction caractéristique, de
table de vérités, etc…
2 Présentation sommaire des ensembles : N, Z, D, Q,
3 Présentation de quelques ensembles continus comme les segments ou les intervalles quelconques de R,
ouverts, fermés, etc… Applications (injectives, surjectives, bijectives)
4 Produit cartésien d’ensembles et manipulation des couples et
des n-uplets.
5 Présentation sommaire des ensembles : N^2, Z^2, Q^2, R^2, C.

II) Ensembles structurés par une ou plusieurs lois de composition internes.


1 Loi de composition interne avec ses diverses propriétés associées: associativité, élément neutre, élément
symétrique (inversible), commutativité, distributivité d’une deuxième loi LCI par rapport à une première loi
LCI.
2 Présentation de la structure de magma, de monoïde, de groupe, d’anneau, de corps.
Applications avec les opération + et * sur les ensembles N, Z, Q, R,C et vérification des conditions pour que
chacun d’eux soit ou non respectivement : un magma, un monoïde, un groupe, un anneau, un corps.

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LICENCE 1 Semestre2

PHILOSOPHIE GENERALE S2

L1 S2 Groupe 1
Lundi 11h-13h Salle B1408

Donatien Costa

La vérité

Derrière l’adage « à chacun sa vérité » se cachent de lourds présupposés philosophiques qu’il ne s’agira ni
de rejeter d’emblée, ni d’accepter aveuglément sans les passer au fil de la critique. Une telle affirmation
implique d’abord que l’être des choses est tel qu’il apparaît aux individus et que ces derniers constituent la
mesure de toutes choses. Or, que l’être et l’apparaître soient identiques implique que le réel soit contradictoire
en lui-même. Cela mène en effet à des propositions apparemment absurdes telles que « la tour est ronde et
carrée en même temps ». S’il est toujours possible d’affirmer qu’une chose peut être à la fois elle-même et autre
chose qu’elle-même et proclamer que la réalité se caractérise par le devenir perpétuel, une telle thèse doit être
maniée avec précaution et appelle un examen approfondi. Par ailleurs, l’idée que la véracité de toute
proposition peut être démontrée viole les lois de la logique, notamment celle du principe de non-contradiction.
En somme, si tout est vrai, cela veut dire que les jugements qui portent sur ce qui n’est pas sont vrais et donc
qu’ils sont possibles (ce qui n’est pas nécessairement absurde mais doit encore être démontré sérieusement).
Enfin, nous verrons que ce « relativisme » risque de mettre à mal l’exigence d’univocité propre au langage et
donc la possibilité même de signifier quelque chose. Toutefois, l’idée inverse selon laquelle il n’y a qu’une
vérité, une et unique, est également questionnable, notamment du point de vue des valeurs : dès lors qu’il n’y a
aucune raison de préférer le vrai à la tromperie et au mensonge, pourquoi ne pas voir dans la recherche de la
vérité une volonté inconditionnée de véracité qui s’ignore elle-même ? Un tel problème peut être transposé au
champ du politique : n’y a-t-il pas derrière l’idée de vérité politique un désir ardent de supprimer tout
pluralisme pour faire régner ce que l’on pourrait appeler « l’autoritarisme du vrai » ?
Ce cours a avant tout pour but de faire lire aux étudiants quelques textes classiques sur les grandes notions
philosophiques telles que la vérité, la démonstration, le jugement, et la politique.

Bibliographie :

Arendt, H., « Vérité et politique » Arendt, H., La Crise de la culture. Huit exercices de pensée politique,
traduit de l’anglais sous la dir. de Patrick Lévy, Paris, Gallimard, 1989.
Aristote, Métaphysique, trad. A. Jaulin, Paris, Flammarion, GF, 2008.
Aristote, Seconds Analytiques, Trad. P. Pellegrin, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2005.
Descartes, R., « Lettre à Mersenne du 15 avril 1630 », in Descartes, R., Correspondance, vol. 1, œuvres
complètes, Editée et annotée par J.-R. Armogathe, Paris Gallimard, coll. « Tel », 2013.
Descartes, R., « Lettre à Mersenne du 6 mai 1630 », in Descartes, R., Correspondance, vol. 1, œuvres
complètes, Editée et annotée par J.-R. Armogathe, Paris Gallimard, coll. « Tel », 2013.
Descartes, R., « Lettre à Mersenne du 27 mai 1630 », in Descartes, R., Correspondance, vol. 1, œuvres
complètes, Editée et annotée par J.-R. Armogathe, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2013.
Descartes, R., Méditations métaphysiques : Objections et réponses suivies de quatre lettres, Présentation par
Michelle Beyssade et Jean-Marie Beyssade, Paris, Flammarion, coll. « GF bilingue », 2011.
Dumont, J.-P., Les sceptiques grecs, Paris, Puf, Coll. « Les grands textes », 1996.
Frege, G., Ecrits logiques et philosophiques, trad. C. Imbert, Paris, Seuil, Coll. « Points essais », 2014.
Husserl, E., Idées directrices pour une phénoménologie, trad. P. Ricœur, Paris, Gallimard, Coll. « Tel »,

Page 19 sur 36
1985.
Kant, E., Critique de la raison pure, trad. A., Renaut, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2006.
Nietzsche, F., Gai savoir, trad. Patrick Wotling, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2007.
Platon, Ménon, trad. M. Canto-Sperber, Paris, Flammarion, Coll. « Garnier Flammarion / Philosophie »,
1999.
Platon, Théétète, trad. M. Narcy, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2016.
Platon, République, trad. G. Leroux, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2016.
Platon, Le sophiste, trad. N.-L. Cordero, Paris, Flammarion, Coll. « GF », 2006.
Quine, W. V. O., Du point de vue logique : Neuf essais logico-philosophiques, trad. S. Laugier, Paris, Vrin,
Coll. Biblio Textes Philosophiques, 2004.
Spinoza, B., Ethique, trad. B. Pautrat, Paris, Points, Coll. « Points essai », 2014.
Spinoza, B., Traité de la réforme de l’entendement, trad. B. Rousset, Paris, Vrin, Biblio Textes
Philosophiques, 2004.
Weber, M., Le savant et le politique, Préface R. Aron, trad. J. Freund, 10/18, Coll. « Bibliothèque », 2002.

L1 S2 Groupe 2
Lundi 13h-15h Salle B1308

Marion Gouget

Descriptif à venir

L1S2 Groupe 3
Mardi 13h-15h B1308

Giuseppe Bianco

Le concret
Le concret

Souvent on reproche au discours philosophique son caractère supposément abstrait. La philosophie, surtout
depuis qu’elle est devenue une discipline universitaire séparée des sciences expérimentales, manquerait de
concrétude. Or, qu’est-ce que le terme « concret » désigne ? Quel est le rapport entre cette notion et d’autres
notions parfois utilisées à sa place telles que matériel, empirique, sensible, individuel, singulier, réel, particulier
ou immédiat ? Est-ce que toute expérience est concrète ? Est-elle également concrète pour tout le monde ? Si la
condition pour qu’un phénomène soit concret est qu’il soit localisable dans le temps et dans l’espace, alors
l’expérience de notre corps est sans doute concrète, mais pourrions-nous dire la même chose de l’expérience la
plus immédiate, celle de notre conscience, à savoir de ce qu’on appelle la réflexivité ? Quid des phénomènes
comme le rêve et les passions, dont nous ressentons l’intensité, sans pourtant pouvoir les localiser ? Est-ce que
concret est aussi synonyme de « riche » et toute opération d’abstraction reviendrait donc à appauvrir
l’expérience ? Y a t-il un savoir « plus concret » qu’un autre ? Et si c’est le cas, sa concrétude dépend-elle de
son contenu ou de sa forme ?
En L1, nous chercherons à cerner le rôle que la notion de « concret » joue dans la compréhension de notre
expérience du monde et de nous-mêmes. En L2, nous verrons quelle est sa place dans la théorie de la
connaissance et en épistémologie.

Bibliographie indicative:

Gaston Bachelard, La Formation de l’esprit scientifique. Paris, Puf, 1938.


Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience. Paris, Puf, 2013.
Emile Durkheim, De la division du travail social. Paris, Puf, 2013.
Sigmund Freud, L’interprétation du rêve. Paris, Puf, 2012.
Georg W. F. Hegel, Phénoménologie de l’Esprit. Paris, Gallimard, 1993.
David Hume, Enquête sur l'entendement humain. Paris, Flammarion, 2006.
Page 20 sur 36
Emmanuel Kant, Critique de la raison pure. Paris, Flammarion, 2006.
Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage. Paris, Plon, 1962.
Karl Marx, Friedrich Engels, L'idéologie allemande. Paris, Editions Sociales, 2014.

L1 S2 Groupe 4
Mardi 17h-19h Salle B1308

Mariritia Guerbo

Descriptif à venir

L1 S2 Groupe 5
Mercredi 15h-17h Salle B1408

Iris Brouillaud

La vérité

Qu’est-ce que la vérité ? Pourquoi et comment la chercher ? Nous nous confronterons à différentes tentatives
de définition et d’approche de cette idée essentielle en philosophie. Nous interrogerons son rôle dans la théorie
de la connaissance. Nous envisagerons également les critiques et déstabilisations dont elle peut faire l’objet, en
examinant des postures telles que le scepticisme, le relativisme, le perspectivisme.

Bibliographie indicative :

Platon, textes issus des Œuvres complètes, GF, 2011 ; notamment la République, livre VI et VII
Aristote, Métaphysique, GF, 2008
Saint Augustin, Les Confessions
Descartes, Méditations métaphysiques, GF
Spinoza, Ethique
Kant, Critique de la raison pure, GF
Nietzsche, le Gai Savoir, GF
James, Le Pragmatisme
Popper, la Logique de la découverte scientifique

L1 S2 Groupe 6
Mercredi 17h30-19h30 Salle B1307

Anne Texier

La méthode

Si la méthode est, selon son sens grec, chemin pour parvenir au vrai, elle doit précéder toute investigation.
Mais si, d’autre part, la méthode n’est jamais donnée, mais toujours à constituer, comment échapper à la
régression à l’infini ? Il faudrait une méthode pour trouver la bonne méthode, et ainsi de suite. Comment, en
effet, avant même de s’engager dans la recherche de la vérité, et sans critère préalable du vrai, déterminer
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quelle est la bonne méthode ? Le cours prendra pour point de départ ce problème de la détermination de la
méthode en philosophie. Nous nous demanderons si la question se pose en philosophie comme elle se pose dans
les sciences. Puis nous examinerons comment la question de la continuité ou non entre les sciences de la nature
et les sciences sociales a pu enrichir le débat.

Bibliographie :

F. Bacon, Novum Organum, Puf, 2010.



R. Descartes, Règles pour la direction de l’esprit, Livre de poche, 2002.
Discours de la méthode, II, GF, 2000.

B. Spinoza, Traité de la réforme de l’entendement, Œuvres I, Premiers écrits, Puf, 2009, § 30 à 48 (ou 26 à
31 dans la traduction Appuhn, GF).
E. Kant, Critique de la raison pure, préface de la 2e édition.

A. Comte, Cours de philosophie positive, 1ère leçon.

J. S. Mill, The Logic of the moral sciences, Open Court, 1988.

E. Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, Puf, 2013.

H. Bergson, « L’intuition philosophique » 1911, in La Pensée et le mouvant, Puf, 2013.

S. Freud, Ma vie et la psychanalyse, 1925.
K. Popper, « La logique des sciences sociales », in De Vienne à Francfort, la querelle allemande des
sciences sociales, Complexe, 1979.

T. Adorno, « Sociologie et recherche empirique », « Sur la logique des sciences sociales », in De Vienne à
Francfort, la querelle allemande des sciences sociales, Complexe, 1979.

L. Feyerabend, Contre la méthode, Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance, Seuil (Points),
1988.

H. G. Gadamer, Vérité et méthode, Seuil, 1996.

L1 S2 Groupe 7
Jeudi 18h-20h Salle B1408

Renaud Barbaras

L’animal

Bibliographie sommaire :

- Aristote De l’âme
- J.-C. Bailly Le parti-pris des animaux, Christian Bourgois, 2013
Le versant animal, Bayard, 2007
- R. Barbaras Introduction à une phénoménologie de la vie, Vrin, 2008
- H. Bergson, L’évolution créatrice
- E. Bimbenet, L’animal que je ne suis plus, Gallimard, Folio, 2011
Le complexe des trois singes, Seuil, 2017
- B. Morizot, Les diplomates, Wildproject, 2016

L1 S1 Groupe 8
Vendredi 14h-16h Salle B1307

Quentin Gailhac

Raison et connaissance

Faculté par laquelle le sujet humain est disposé à connaître, la raison définit, d’une part, un genre spécifique de
connaissance apparemment exclusif de toute autre faculté (la connaissance rationnelle) autant qu’elle participe,
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d’autre part, d’un processus par lequel le sujet, aidé de toutes ses autres facultés, parvient à connaître. Faculté
autonome délimitant un domaine clos sur lui-même ou faculté parmi d’autres occupant un espace étanche en
ses frontières, le statut de la raison dans la possibilité de la connaissance pose problème. L’objet de ce cours
sera d’interroger, à partir des philosophes de la tradition, la nature et les limites d’une connaissance
spécifiquement rationnelle afin de déterminer la place que la raison occupe dans une entreprise en laquelle elle
ne saurait compter seule.

Bibliographie sélective :
- Platon, Théétète, Paris, Garnier-Flammarion, 1995.
- Platon, La République, Livres V, VI, VII, Paris, Garnier-Flammarion, 2004.
- Spinoza, Ethique, Parties II et III, Paris, Points Seuil, 2014.
- Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain, Paris, Garnier-Flammarion, 1990.
- Kant, Critique de la raison pure, Paris, Presses universitaires de France, 2008

HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE ET CONTEMPORAINE

Groupe 1
Paul Rateau : Histoire de la philosophie L1 (S2) : lundi 17h-19h

Lecture de F. Nietzsche, la Généalogie de la morale.

Nietzsche entend mener dans la Généalogie (1887) non seulement une critique des valeurs morales – en mettant
en question leur valeur – mais encore une enquête sur les conditions et les circonstances qui ont permis leur
émergence et leur développement. L’objet de ce cours sera de saisir le sens et la portée de cette recherche
généalogique – qui se distingue d’une simple histoire des idées morales – en la replaçant dans le cadre général
de l’hypothèse de la volonté de puissance et de la critique de la notion de vérité.

Edition utilisée : Généalogie de la morale, traduction P. Wotling, Le Livre de Poche, « Classiques de la


philosophie », 2000.

Groupe 2 Mardi 11-13h

Valentin Leroy

Introduction à la Critique de la Raison pure.

Incontournable la première critique l'est assurément, mais son importance n'a d'égale que sa difficulté, c'est
pourquoi il s'agit avant tout d'une introduction à la lecture de la Critique de la raison pure – introduction
patiente et collective, afin de lire au plus près des concepts qu'invente Kant, les arguments qu'il déploie et les
problèmes qu'il examine.

On se donnera trois objectifs croisés. Le premier consistera à suivre l’œuvre dans sa littéralité et à restituer les
analyses et concepts centraux de l’ouvrage en prenant le point de vue d'un lecteur néophyte, qui découvre
l’œuvre pour la première fois. Le second complète ce premier objectif en voulant replacer cette œuvre
magistrale dans son histoire locale, en montrant quels problèmes elle vise sinon à résoudre du moins à

Page 23 sur 36
débrouiller. Enfin on tentera autant que faire ce peut, de mettre en évidence la fonction de l’œuvre dans
l’économie générale du kantisme et à analyser les faits de réception qu’elle a pu entraîner.

Bibliographie :

E. Kant, Critique de la raison pure, nouvelle traduction, présent. et notes A. Renaut, Aubier, Paris, 1997. Il
s'agira de notre édition de travail, il faudra donc se la procurer (en poche) et l'apporter à chaque séance.
Prolégomènes à toute métaphysique future visant à se présenter comme science (1783). trad. fr. L. Guillermit,
Paris, Vrin, 1986
※Études
F.-X. Chenet, L'Assise de l'ontologie critique. L'esthétique transcendantale, Presses universitaires de Lille,
1994
Hermann Cohen, La Théorie kantienne de l'expérience, trad. fr. E. Dufour et J. Servois, Paris, Le Cerf, 2001.
Hermann Cohen, Commentaire de la "Critique de la raison pure" de Kant, trad. fr. E. Dufour, Paris, Le Cerf,
2000.
Gérard Lebrun, Kant sans kantisme, Fayard, 2009, Coll. Ouverture.
Kant et la fin de la métaphysique : essai sur la "Critique de la faculté de juger", coll. « Philosophies pour l'âge
de la science », Paris : Armand Colin, 1970 ; rééd. dans la coll. « Livre de poche — Références : philosophie »,
Paris : Librairie générale française, 2003.

F. Marty, La Naissance de la métaphysique chez Kant. Une étude sur la notion kantienne d'analogie,
Beauchesne, Paris, 1980
M. Puech, Kant et la causalité, Vrin, Paris, 1990.
Norman Kemp Smith, Commentary to Kant’s Critic of Pure Reason,(London: Macmillan, 1918)
Peter F. Strawson The Bounds of Sense : An Essay on Kant's Critique of Pure Reason. London: Methuen,
1966.

Groupe 3

Mercredi 8h-10h

Lacroux Damien

Lecture analytique des Passions de l’âme de Descartes

Ce cours d’histoire de la philosophie moderne se propose de présenter de façon approfondie la troisième notion
primitive cartésienne à savoir l’union de l’âme et du corps. Pour cela nous procèderons à une lecture suivie
article par article des Passions de l’âme tout en étayant la lecture et les interprétations à l’aide de la
Correspondance de Descartes avec la princesse Elisabeth. L’objectif est de montrer aux étudiants la complexité
de l’union cartésienne et de déconstruire l’idée trop souvent répandue et mal comprise du dualisme cartésien.

Bibliographie :

Descartes, Passions de l’âme, édition GF (lecture des 2 premières parties)


Descartes, Correspondance avec Elisabeth, édition GF
Kambouchner Denis, De Buson Frédérick, le vocabulaire de Descartes, édition ellipses

Groupe 4
Mercredi 13h-15h

Emeline Durand

Introduction à la Critique de la raison pure


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Ce cours vise à introduire à la compréhension de l’œuvre critique de Kant. À la question des conditions de
possibilité de la connaissance (« Que puis-je savoir ? »), Kant répond par l’étude de notre faculté de connaître,
de ses deux « souches » que sont la sensibilité et l’entendement. Il cherche à fonder l’objectivité de nos
représentations non pas dans le rapport de celles-ci à des objets extérieurs, mais dans la structure de
l’entendement humain et la capacité de ses concepts à s’appliquer à l’expérience. On montrera comment
ce renversement de perspective, que Kant a appelé sa révolution copernicienne, fait écho aux sciences de son
temps et introduit en philosophie une nouvelle conception de l’expérience. On s’efforcera de se repérer dans la
structure complexe de la Critique de la raison pure en mettant en lumière l’objet et la façon de procéder de ses
différentes parties. On cherchera à se familiariser avec les principaux concepts et distinctions que Kant a légués
à la tradition philosophique : le phénomène, la sensibilité et l’entendement, l’a priori et l’a posteriori, les
concepts et les intuitions, la notion de transcendantal.

Bibliographie indicative :

Texte :
Plusieurs éditions de la Critique de la raison pure sont disponibles en français :
- Traduction d’A. Tremesaygues et B. Pacaud, Paris, PUF
- Traduction d’A. Delamarre et F. Marty, Paris, Gallimard (disponible également dans le volume I des Œuvres
philosophiques de Kant dans la Bibliothèque de la Pléiade)
- Traduction d’Alain Renaut, Paris, Garnier Flammarion.
Nous utiliserons de préférence l’édition des PUF.

La lecture des Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science est également
recommandée (traduction L. Guillermit, Paris, Vrin).

Littérature secondaire :
• Introductions à la pensée kantienne :
Antoine Grandjean, La philosophie de Kant. Repères, Paris, Vrin, 2016.
Denis Thouard, Kant, Paris, Les Belles Lettres, 2001.

• Sur la Critique de la raison pure :


Jacques Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande, tome II : Kant, Heidegger, Habermas, Paris, Grasset,
1992, p. 13-219.

• Lexiques :
Rudolf Eisler, Kant-Lexikon, éd. A.-D. Balmès et P. Osmo, Paris, Gallimard, deux tomes.
Jean-Marie Vaysse, Le vocabulaire de Kant, Paris, Ellipses, 2010.

Groupe 5 Jeudi 8h-10h

Louis Rouquayrol

INTRODUCTION À L’ŒUVRE DE DESCARTES

L’œuvre de Descartes n’est pas réductible aux idées détachées qu’on lui attribue souvent. L’objectif de ce
cours est donc de proposer une introduction aux grandes lignes théoriques du cartésianisme et aux
bouleversements philosophiques auxquels il a conduit. Il s’agira certes de retrouver le doute, le Cogito, les
idées claires et distinctes et autres thèses célèbres – mais ce faisant, il faudra les envisager dans le cadre d’une
argumentation philosophique toujours située, et à la lumière de l’évolution de la pensée de leur auteur. On
envisagera alors dans un deuxième temps, à partir de ce parcours chronologique de l’œuvre, la cohérence et la
pertinence de ce qu’il est convenu d’appeler le « rationalisme » cartésien.

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BIBLIOGRAPHIE
Le cours s’appuiera essentiellement sur les œuvres suivantes de Descartes :
Règles pour la direction de l’esprit (1627-1628), in. Œuvres complètes I, éd. J.-M. Beyssade, D.
Kambouchner, Gallimard, 2016.
Discours de la méthode (1637), in. Œuvres complètes VI, Gallimard, 2009
Méditations Métaphysiques (1641), in. Œuvres complètes IV, Gallimard, 2018
Passions de l’âme (1649), éd. G. Rodis-Lewis, Vrin, 1994

Groupe 6 Jeudi 16h-18h

Introduction à la philosophie de Descartes


Jin Qian

Ce cours propose une initiation à la philosophie de Descartes. Il sera structuré par une lecture suivie des trois
premières Méditations, qui permettra de regarder en profondeur trois notions centrales chez Descartes : la
pensée, l’être, et Dieu. A titre supplémentaire, extraits d’autres textes du corpus cartésien seront également
étudiés, tels que les Règles pour la direction de l’esprit, le Discours de la méthode, et les Principes de la
philosophie. Le but du cours est, d’abord, de présenter le projet philosophique de Descartes dans son ensemble
selon les Méditations, ensuite, d’élucider les rôles que jouent respectivement ces trois notions dans cette
entreprise, et, enfin, en mettant celles-ci dans le contexte de l’évolution de la pensée cartésienne, de souligner
l’originalité de leur apparition.

Groupe 7 Jeudi 12h-14h

Thomas Van Der Hallen , Rousseau et les contradictions du système social

Rousseau et les « contradictions du système social »

« Oh, Monsieur, si j’avais jamais pu écrire le quart de ce que


j’ai vu et senti sous cet arbre, avec quelle clarté j’aurais
fait voir toutes les contradictions du système social... »

Rousseau, Lettres à Malesherbes, II (1762).

Un siècle avant que Marx n’analyse les « contradictions (Widersprüche) inhérentes aux rapports
de production modernes », Rousseau est le premier dont la critique sociale porte sur les
« contradictions » de l’ordre de choses existant. Assurément, ces « contradictions » n’opposent
nullement chez lui les forces productives aux rapports de production, mais – comme il le dit lui-
même – la « constitution de l’homme et celle de nos sociétés ». Si, d’après le récit de « l’illumination »
de Vincennes, leur découverte constitue le point de départ de toute la pensée rousseauiste, ce qui fait
l’unité de l’ensemble de l’œuvre semble résider dans la tentative de les résoudre. Qu’il s’agisse de
Julie, d’Émile, du citoyen du Contrat social, ou encore de Jean-Jacques lui-même, le but auquel tend
Rousseau est toujours de « rendre un » l’homme social en contradiction entre ses facultés et ses
désirs, entre ses devoirs et ses penchants, entre ce qu’il est et ce qu’il paraît, entre la nature et les
institutions etc.

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L’ambition du cours sera donc de faire le point sur cette problématique fondamentale de la
pensée rousseauiste et sur ses éventuels prolongements chez d’autres auteurs ou théoriciens
directement influencés par Rousseau, tels que Robespierre, Fichte ou Sismondi.

Indications bibliographiques :

Sources :
- Jean-Jacques ROUSSEAU, Œuvres complètes (éd. B. Gagnebin, R. Raymond), Paris, Gallimard, coll. «
La Pléiade », 1959-1995 (5 vol.).
- Jean-Jacques ROUSSEAU, Correspondance Complète (éd. R.A. Leigh), Oxford, The Voltaire Fondation,
1979.

Littérature secondaire :
- Ernst CASSIRER, Le problème Jean-Jacques Rousseau (trad. M. B. de Launay), Paris, Hachette, coll. «
Texes du XXe siècle », 1987.
- Jean STAROBINSKI, Jean-Jacques Rousseau. La transparence et l'obstacle, Paris, Gallimard, coll. « Tel »,
1971.
- Basil MUNTEANU, Solitude et contradictions de Jean-Jacques Rousseau, Paris, Nizet, 1975.
- Luc VINCENTI, Jean-Jacques Rousseau. L'individu et la république, Paris, Kimé, 2001.
- Fredric JAMESON, « Rousseau and contradiction », South Atlantic quarterly 104 : 4, Fall 2005, Duke
University Press, 2005, p. 693-706.

Histoire de la philosophie complémentaire

Marché mondial et crises dans la théorie économique de Marx


Enseignant : Thomas van der Hallen

Depuis la chute du mur de Berlin il y a près de trente ans, la perception de l’œuvre de Marx a sensiblement
changé. Après une première décennie passée à célébrer la « mort de Marx », la bulle Internet et les attentats du
11 septembre ont ébranlé les certitudes de la « fin de l'histoire » et de la « mondialisation heureuse ». Dans le
contexte des années 2000, Marx fait paradoxalement l’objet d’une tentative de récupération de la part des
intellectuels libéraux qui, en retenant seulement les passages du Manifeste sur la tendance du capital à créer un
marché mondial, le présentent comme « un apologiste du libre-échange et de la mondialisation ». Enfin, la crise
de 2008 marque un nouveau tournant qui, au moins indirectement, profite à l’auteur du Capital par le démenti
qu'elle inflige aux théories de l'équilibre général et des « marchés efficients ». Encore récemment, l’économiste
d’une grande banque d’affaires française admettait que « la dynamique du capitalisme est aujourd’hui bien celle
qu’avait prévue Karl Marx ». L’objectif du cours sera d’introduire à l’analyse économique de Marx, à partir de
ces deux grandes questions sur lesquelles sa pensée s’est avérée particulièrement anticipatrice : la
mondialisation et la crise. En effet, l’une et l’autre expriment la nature, selon lui, contradictoire du capital :
d’une part, l’universalité vers laquelle tend son processus illimité de valorisation et, d’autre part, les limites
immanentes qui le font apparaître lui-même comme le plus grand obstacle à sa propre tendance à l’universalité.

Indications bibliographiques :
Karl Marx, Le Manifeste du parti communiste, Paris, ESM, 1999.
Karl Marx, Le Capital (livre 1), Paris, PUF, « Quadrige », 1993.
Karl Marx, Travail salarié et capital, Paris, ESM, 2010.
Karl Marx, Théories sur la plus-value, 2 vol., Paris, Editions sociales, 1974-1976.
Karl Marx, Les crises du capitalisme, Paris, Demopolis, 2009.
Friedrich Engels, Anti-Dühring, Paris, Editions sociales, 1977.
Franz Mehring, Karl Marx. Histoire de sa vie, Paris, Bartillat, 2009.
Page 27 sur 36
Lucien Sève, Une introduction à la philosophie marxiste, Paris, Editions sociales, 1980.

PHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE

Groupe 1 Lundi 8h-11h : Paul Rateau « Introduction à la lecture de De l’Esprit des lois de Montesquieu »
L’objet de ce cours est d’introduire à la lecture de cet ouvrage majeur de la philosophie politique qu’est De
l’Esprit des lois (1748). Il s’agira de saisir l’originalité de la démarche de Montesquieu, dont le but n’est pas de
déterminer le meilleur gouvernement, les meilleures institutions, ou encore d’expliquer l’origine de l’état
social, mais de découvrir l’ensemble des principes sur lesquels reposent les différents gouvernements (tels
qu’ils existent) et les rapports qu’ont ces principes avec leurs lois, leurs mœurs et leurs manières. On verra
comment, en s’écartant d’une certaine tradition de la philosophie politique, Montesquieu, qui prétendait faire ici
« une histoire de la société », a pu apparaître comme l’initiateur des sciences sociales.
Edition utilisée :
De l’Esprit des lois, Gallimard, Folio-essais, édition établie par Laurent Versini, 2 tomes.
Une bibliographie détaillée sera distribuée en début de semestre.

Groupe 2 : Lundi 16h30-19h30 : Ronan de Calan « L’égalité et les inégalités »


L’égalité est pensée dans les sociétés démocratiques modernes comme une nécessité juridique (principalement
sous la forme de l’égalité des droits ou égalité devant la loi) et dans les sociétés capitalistes modernes comme
une exigence morale aussi bien que politique (principalement sous la forme des luttes contre les inégalités
économiques et sociales). Cette contradiction est structurante de la pensée classique. Mais la découverte ou
plutôt la redécouverte de formes différenciées d’inégalité et de discrimination (inégalités de genre ou inégalités
sexuelles, inégalités dites – dans le monde anglo-saxon notamment - « interraciales » ou interethniques,
inégalités interétatiques, interreligieuses, intergénérationnelles, etc.) conduit à repenser et redéfinir aussi bien la
critique des inégalités, pour lui permettre de faire système, que l’idée même d’égalité. Le cours sera ainsi
principalement consacré à la définition et à la démarcation des idées classiques et contemporaines de l’égalité et
des inégalités.
Bibliographie indicative :
Pour commencer :
J. Bidet, Article « Égalité, inégalité », in : Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, sous la direction de
M. Canto-Sperber, 1996.
A. Bihr, R. Pfefferkorn, Le système des inégalités, La Découverte, « Repères », 2010.
N. Duvoux, Les inégalités sociales, PUF, « Que sais-je ? », 2017.
L. Sfez, L’égalité, PUF, « Que sais-je ? », 1989.
T. Picketty, L’économie des inégalités, La découverte, « Repères », 2010.
Quelques textes classiques (par ordre chronologique) :
Platon, La République (n. d.), GF.
Aristote, Ethique à Nicomaque (n. d.), GF
J. J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), GF ou autre
édition ; Du contrat social (1762), GF ou autre édition.
A. Smith, Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), GF.
P. Buonarroti, Conspiration pour l’égalité dite de Babeuf (1828), La Fabrique.
A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1835-1840), GF.

Page 28 sur 36
J. Proudhon, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère (1846), éditions sociales, en
ligne ou toutes éditions.
K. Marx, Misère de la philosophie (1847), éditions sociales, en ligne
K. Marx, F. Engels, Manifeste du parti communiste (1848), éditions sociales, en ligne ou toutes éditions
K. Marx, Critique de l’économie politique (1859) ; Le Capital (1867), éditions sociales
Quelques textes contemporains (par ordre chronologique) :
J. Rawls, Théorie de la justice (1971), Seuil, 1987.
M. Walzer, Sphères de la justice (1983), Seuil, 1997.
C. Pateman, Le contrat sexuel (1988), La Découverte, 2010.
A. Sen, Repenser l’inégalité (1995), Seuil, 2012.
G. A. Cohen, Si tu es pour l’égalité, pourquoi es-tu si riche ? (1999), Hermann, 2010.
R. Dworking, La vertu souveraine (2000), Bruylant, 2008.
H. Frankfurt, De l’inégalité (2015), Merkus Haller, 2017.

Groupe 3 : Mardi 11h30-14h30 : Magali Bessone, « Les théories du contrat social »


Pourquoi obéissons-nous aux lois ? Le cours se propose d’explorer la réponse des contractualistes classiques et
contemporains à cette question qui engage le paradoxe suivant : nous sommes naturellement libres mais obligés
d’obéir aux lois. Selon les dispositifs contractualistes, les individus sont uniquement tenus d’obéir à des
institutions et des lois auxquelles ils ont consenti : il s’agit donc de théoriser les conditions du consentement à
l’obligation. C’est ainsi un instrument d’évaluation de la légitimité des organisations politiques dans lesquelles
nous vivons, et des limites de cette légitimité, que proposent les théoriciens du contrat.
Éléments bibliographiques :
Bruno Bernardi, Le principe d’obligation, Paris, EHESS/Vrin, 2007.
Thomas Hobbes, Léviathan, 1651, trad. G. Mairet, Paris, Folio Essais, 2000.
John Locke, Second Traité du Gouvernement civil, 1690, trad. fr. Jean-Fabien Spitz, Paris, PUF, 1994.
John Rawls, Théorie de la justice, trad. Catherine Audard, Paris, Seuil, 1996.
Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social, 1762, Paris, GF Flammarion, 2011.
Jean Terrel, Les Théories du contrat social, Paris, Seuil, 2001.

Groupe 4
Mercredi 10h-13h : Isabelle Aubert, « Liberté et politique : Alexis de Tocqueville et John Stuart Mill »
Contemporains des premières formes de la démocratie moderne, Alexis de Tocqueville et John Stuart Mill
proposent des analyses nuancées des avantages et des menaces que celle-ci représente pour la liberté. Ces
penseurs nous éclairent sur les différents aspects de la démocratie – forme de gouvernement mais aussi forme
de société – et sur les questions politiques spécifiques qu’elle soulève (représentation, pluralisme, etc.). Le
cours s’attachera à étudier les conceptions politiques de ces deux auteurs libéraux et à montrer comment elles
nous permettent également de mieux comprendre notre présent. Une brève comparaison avec Benjamin
Constant, autre auteur libéral du XIXe siècle, sera amorcée.
Bibliographie
Catherine AUDARD, Qu’est-ce que le libéralisme ? Folio essais, 2009
Benjamin CONSTANT, « De la liberté des anciens comparée à celle des modernes » (1819), in Ecrits
politiques
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John S. MILL, Considérations sur le gouvernement représentatif (1861), Gallimard, 2009.
John S. MILL, De la liberté (1859), Gallimard, 1990
Alexis de TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique (1835 ; 1840), 2 tomes, GF.

Groupe 5
Jeudi 8h-11h : Sophie Guérard de Latour, « République et démocratie »
« République » et « démocratie » sont deux termes que le sens commun tend à confondre à bon droit, puisque la
« chose publique » (res publica) se présente comme l’affaire du « peuple » (δῆμος) auquel le régime
démocratique confie le « pouvoir » (κράτος). Il existe pourtant des régimes républicains non démocratiques,
comme la République romain, et des régimes démocratiques non républicains, comme la monarchie
constitutionnelle du Royaume-Uni. Outre ces écarts institutionnels, on relèvera que, sur le plan des idées, les
philosophes ont longtemps accordé leurs faveurs à la république et manifesté une profonde défiance à l’égard
de la démocratie. Le cours introduira à la philosophie politique en analysant les enjeux que soulèvent les
relations complexes de ces deux notions fondamentales. Parmi eux, il accordera une attention privilégiée à la
question du peuple et à l’articulation délicate de l’égalité politique et de l’égalité sociale.
Bibliographie indicative (*lectures prioritaires) :
Platon, La république, Paris, GF. Trad. R. Baccou. Livres 1,2, 3, 8 et 9*
Aristote, Les politiques. Trad. P. Pellegrin, Paris, GF. Livres 1 à 3*
Cicéron, De la république, Paris, Gallimard, « Tel ».
Rousseau, Du contrat social, Paris, GF.*
Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris, GF.
J. Rancière, La haine de la démocratie, Paris, La Fabrique, 2005.

Groupe 6 Jeudi 10h-13h : Emmanuel Picavet


L’action et ses modèles dans la pensée politique.
Ce cours sera consacré à la place de la référence à l’action et à ses modèles en philosophie politique, en
privilégiant la question de l'action collective. Entre raisons d’agir, justifications et discours, la thématique sera
explorée en prenant comme fil conducteur le progrès dans la compréhension de la nature des rapports entre
action et pouvoir dans le développement de la théorie politique. Cela contribuera à mettre en perspective un
certain nombre de figures classiques de la pensée politique, concernant la nature de l’art ou de la science
politique, l’action politique dans l’histoire, l’engagement et le contrat. Les exposés seront consacrés à des
présentations de textes, à l’analyse de problèmes s appliquées et à des questions méthodologiques en théorie de
la décision ou en philosophie de l’action.
Bibliographie restreinte :
Platon, Le Politique, La République.
Machiavel, Le Prince.
Bossuet, Discours sur l’histoire universelle.
Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne
Hans Jonas, Le principe responsabilité.
Jurgen Habermas, Droit et démocratie.

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Groupe 7
Vendredi 14h-17h : Marie Garrau « La tradition contractualiste : un examen critique »
L’idée selon laquelle la légitimité de l’ordre social existant reposerait sur un contrat entre ses membres est une
idée que l’on trouve fréquemment évoquée dans les discours publics et politiques contemporains, par exemple
sous la forme d’appels à « refonder le contrat social » ou à élaborer « un nouveau contrat social ». Pourtant, ni
la communauté politique, ni la légitimité du pouvoir qui s’exerce sur elle n’ont toujours été pensés en référence
à l’idée de contrat social. Et il n’est pas évident que cette idée permette de rendre compte adéquatement de la
vie sociale et politique dans toutes ses dimensions. L’enjeu de ce cours sera de revenir sur les théories
philosophiques dans lesquelles l’idée de contrat social a d’abord été élaborée et sur celles qui, aujourd’hui
encore, y recourent. On se concentrera sur les œuvres politiques de Hobbes, Locke, Rousseau et Rawls. On
cherchera à comprendre le rôle que ces auteurs ont donné à l’idée de contrat social, les différentes conceptions
qu’ils en ont proposées, et ce qui explique l’attractivité qu’elle conserve aujourd’hui. On s’intéressera aussi à
ses limites quand il s’agit de penser le fait social et politique, et en particulier la légitimité du pouvoir politique.
Bibliographie indicative : (une bibliographie complète sera distribuée en début de semestre).
Thomas Hobbes, Léviathan, 1651, trad. G. Mairet, Paris, Folio Essais, 2000.
John Locke, Second Traité du Gouvernement civil, 1690, trad. fr. Jean-Fabien Spitz et Ch. Lazzeri, Paris, PUF,
1994.
John Rawls, Théorie de la justice, trad. Catherine Audard, Paris, Seuil, 1996.
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Paris, GF ;
Du Contrat Social, 1762, Paris, GF Flammarion, 2011.
Jean Terrel, Les Théories du contrat social, Paris, Seuil, 2001.

Groupe 8
Jeudi 11h30-14h30 : Oriane Elatri
Introduction à la philosophie politique : des Anciens aux Modernes

Ce cours propose un parcours des grands moments de la pensée politique occidentale, comme
fondements de notre contemporanéité politique et sociale. Nous verrons en quoi les théories du contrat
social (Hobbes, Rousseau, Locke) sont novatrices par rapport à la philosophie politique grecque,
notamment celle de Platon et Aristote, et en quoi elles instaurent l’idée de modernité en politique.

Bibliographie indicative :
Aristote Les politiques
Hegel, Georg Wilhem Friedrich Principes de la philosophie du droit
Hobbes, Thomas Le léviathan
Kant, Emmanuel Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?
Locke, John Traité du gouvernement civil
Machiavel Le prince
Platon La république
Tocqueville, Alexis (de) De la démocratie en Amérique

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LOGIQUE

Cours de logique (L1 S2) Jean Fichot

Le cours sera consacré à des questions liées à la philosophie de la logique. La notion d'argument déductif ; Les
arguments fallacieux ; Phrases et propositions : analyse, valeurs de vérité, négation, contradiction et contraire,
les quantificateurs, énoncés universels et particuliers, le carré des oppositions ; Les syllogismes : validité et
non-validité ; Les définitions ; Sens et signification (référence) : approche classique, critique et théorie de
Kripke. Si le temps le permet d'autres thèmes seront abordés : Le « ou exlusif » (légende et réalité) ; Les
paradoxes ; Sommes-nous des sujets logiques ? ...

La bibliographie sera donnée en cours et sur l'EPI.

T.D. de logique (L1 S2) Hammylou Haffner, Perceval Pillon, et al.


L'objectif des cours de logique de licence est de donner accès à cette vaste partie de la littérature philosophique
qui suppose connus les concepts et les méthodes fondamentales de la logique formelle. En première année, dans
les groupes de TD, on définit deux langages formels particulièrement simples (pour la logique des propositions
et la logique des prédicats) afin d'introduire certaines notions logiques de base comme celles d'inférence valide,
de conséquence logique, de validité ou de décidabilité, ainsi qu'une série de termes logiques fondamentaux:
connecteurs propositionnels, quantifications, implication, etc.

Bibliographie

P. Wagner, Logique et philosophie, Paris, Ellipses, 2014, chapitres 1 à 6.

Initiation à une science

Biologie L1 semestre 2
Patrice Venault

Sensibiliser l'étudiant aux approches pharmacologiques des troubles du comportement.


Après un rappel du fonctionnement synaptique pour les neurones, nous aborderons les psychotropes
(neuroleptiques, anxiolytiques & anti-dépresseurs). Nous insisterons sur la complexité du fonctionnement
cérébral, sa plasticité mais
également l'intérêt extraordinaire de l'étude du cerveau et de ses développements récents.

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Physique L1 semestre 2
Julien Randon-Furling

Chocs, Thermodynamique, Quelques éléments de physique statistique, Quelques éléments de physique


quantique

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Mathématiques L1 semestre 2
Bechir Dola

Le cours s’articule autour des notions de base suivantes :

1- Rappels sur les nombres complexes et leur structure de corps


2- Structure d’espace vectoriel
3- Rappels sur les applications (injectives, surjectives, bijectives)
4- Morphismes entre les diverses structures étudiées.
5- Homomorphismes, endomorphismes, isomorphismes, automorphismes.
6- Applications avec les opération + et * sur les ensembles N, Z, Q, R,C, Q^n, R^n, C^n et vérification
des conditions pour que chacun d’eux soit ou non, respectivement un K espace vectoriel avec K=(Q,R,C) .

TPLE (Textes philosophiques en langues étrangères)


Groupe 1 (anglais) Lundi 15h-17h
B. Cornardeau

John Dewey : éducation et démocratie

John Dewey (1859-1952) a participé activement aux débats sur l’éducation et les pédagogies
« nouvelles ». Décriés par certains (les partisans d’une éducation « traditionnelle »), loués par d’autres
(les tenants d’une vision « progressiste »), ses écrits restent un lieu de passage obligé pour toute
réflexion philosophique sur l’éducation. C’est dans Démocratie et éducation (1916) que le philosophe
pragmatiste américain articule le plus nettement les différents fils de sa réflexion sur le sujet. Dewey y
fait jouer les concepts d’intérêt, d’effort, d’expérience, de méthode afin de cerner ce que pourrait être
l’éducation dans une démocratie, c’est-à-dire pensée pour une démocratie et, en tant que la démocratie
devrait s’entendre à tous les niveaux de la vie sociale, comme forme de vie démocratique. Plus
radicalement, l’éducation étant pour Dewey le problème philosophique par excellence, c’est tout un
ensemble de théories épistémologiques, morales et politiques qui se trouvent entraînées ou réévaluées
dans l’examen critique que permet le point de vue éducatif. En traduisant et commentant des extraits
principalement tirés de Démocratie et éducation nous tenterons donc de saisir comment le problème
éducatif doit être pensé en dialogue constant avec des questions philosophiques plus vastes et, en retour,
comment la philosophie elle-même pourrait être conçue comme une « théorie générale de l’éducation »
(MW 9:338).

Bibliographie
Textes de Dewey (suivis, lorsqu’elle existe, de leur traduction française)
- *“My Pedagogic Creed”, 1897 ; (« Mon credo pédagogique », in OU Tsui-Chen, La Doctrine
pédagogique de John Dewey, Paris, Vrin, 1958)
- The School and Society, 1899
- The Child and the Curriculum, 1902 ; (« L’enfant et le programme scolaire », in L’École et l’enfant,
voir infra)
- The School and the Child, 1907 ; (L’École et l’enfant, Paris, Fabert, 2004)
- Moral Principles in Education, 1909
- How We Think, 1910 (rev. 1933) ; (Comment nous pensons, Paris, Les Empêcheurs de penser en
rond, 2004)
- Schools of To-morrow, 1915 ; (Les Écoles de demain, Paris, Flammarion, 1931)
- *Democracy and Education, 1916 ; (Démocratie et éducation, suivi d’Expérience et éducation, Paris,
Armand Colin, 2011)
- *Experience and Education, 1938 ; (voir supra)
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Tous les textes de Dewey (en anglais, dans leur édition originale) sont disponibles en ligne sur le site
archive.org. L’édition de référence des écrits de Dewey, les Collected Works of John Dewey (classés en
trois séries : Early Works (EW), Middle Works (MW) et Later Works (LW)) sont accessibles sur la
plateforme « Past Masters - InteLex » (en passant par « Domino », dans votre Espace Numérique de
Travail). (*) Textes à lire en priorité.
Ouvrages critiques
DELEDALLE, Gérard, John Dewey, Paris, PUF, 1995 ; (sélection de textes sur l’éducation précédée d’une
introduction générale sur « La théorie pédagogique de John Dewey »)
MADELRIEUX, Stéphane, La Philosophie de John Dewey, Paris, Vrin, 2016 ; (sur l’orientation générale de la
philosophie de Dewey)
WESTBROOK, Robert, John Dewey and American Democracy, Cornell University Press, 1991 ; (la
biographie intellectuelle de référence de Dewey – non traduite)

Groupe 2 (Anglais) Mercredi 12-14h


I.Day
Descriptif à venir

Groupe 3 (Anglais) Mercredi 15h-17h


P. Blisthène
Pauline Blistène (doctorante Paris 1/PhiCo-ISJPS)

Hannah Arendt : Lying, Truth and Politics


L’objet de ce cours est d’initier les étudiants à quelques grandes notions de théorie et philosophie politiques (le
secret, le mensonge, la vérité, la désobéissance), à partir d’une lecture critique de plusieurs textes d’Hannah
Arendt, « Truth and Politics », « Lying in Politics », et « Civil Disobedience », rassemblés dans les ouvrages
Between Past and Future (1961) et Crises of the Republic (1972). A la croisée du commentaire d’actualité et de
la pensée politique, ces essais sont d’une grande richesse pour penser les enjeux contemporains.

Les textes seront mis en ligne sur l’espace EPI. Il est toutefois vivement conseillé aux étudiants de se procurer
les deux ouvrages principaux qui seront étudiés en cours.

Bibliographie
Hannah Arendt, Between Past and Future, Penguin Classics, 2006.
Hannah Arendt, Crises of the Republic, Mariner Books, 1972.

Références complémentaires
Jeffrey Katz, Roger Berkowitz et Thomas Keenan (ed.), Thinking in Dark Times: Hannah Arendt on Ethics and
Politics, Fordham University Press, 2009.
Tracy Strong, Politics without Vision. Thinking without a Banister in the Twentieth Century, University of
Chicago Press, 2012.
Dana R. Villa, Politics, Philosophy, Terror. Essays on the Thought of Hannah Arendt, Princeton University
Press, 1999.

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Groupe 4 (Espagnol) Vendredi 14h-17h
Enseignant : Pablo POSADA VARELA

Sujet : La vie comme « réalité radicale ». La métaphysique de José Ortega y Gasset.

Bref descriptif :

À son retour d’Allemagne (Marbourg), le philosophe espagnol José Ortega y Gasset (18831955) développe une
version tout à fait originale de la phénoménologie visant à dépasser le cadre abstrait et artificiel d’une certaine
philosophie transcendantale par trop intellectualiste, héritée de ses maîtres néokantiens (H. Cohen, P. Natorp).
Il en découlera une version radicalisée de la phénoménologie sous la forme d’une phénoménologie de la vie
individuelle comme « réalité radicale ». Que faut-il entendre par là ? Que deviennent, à l’aune de ce nouveau
point de départ, les catégories classiques de la tradition philosophique (sujet, objet, substance, accident) ?
Ce cours comportera des exercices de traduction en français de textes philosophiques espagnols suivis de leur
commentaire. Afin de révéler les traits fondamentaux de cette « réalité radicale », nous nous appuierons,
essentiellement, sur deux groupes de textes : d’un côté, nous convoquerons quelques extraits stratégiques tirés
de célèbres cours (désormais disponibles) qu’Ortega fit au début des années 30 depuis sa chaire de
Métaphysique à l’Université de Madrid. De l’autre, et comme en contrepoint, nous étudierons une conférence
datant de 1946, portant sur le théâtre et qui, contenant toute une phénoménologie de l’expérience théâtrale,
véhicule également, mais en creux, une vraie phénoménologie du vivre.

Bibliographie :

ORTEGA Y GASSET, José, Obras Completas, Tomo I (1902-1915), Tomo II (1916), Tomo III (1917-1925),
Tomo IV (1926-1931), Tomo V (1932-1940), Tomo VI (1941-1955), Tomo VII (1902-1925) Obra póstuma,
Tomo VIII (1926-1932) Obra póstuma, Tomo IX (1933-1948) Obra póstuma, Tomo X (1949-1955) Obra
póstuma, Madrid, Taurus, 2008-2012.
GARCÍA-BARÓ, Miguel. Sentir y pensar la vida. Ensayos de fenomenología y filosofía española. Madrid,
Trotta, 2012.
LASAGA, José. José Ortega y Gasset (1883-1955). Vida y filosofía. Madrid, Biblioteca Nueva, 2003.
SAN MARTÍN, Javier. La fenomenología de Ortega y Gasset. Madrid, Biblioteca Nueva, 2012
SAN MARTÍN, Javier. Ensayos sobre Ortega. Madrid. UNED. 1994.
SERRANO DE HARO, Agustín. Paseo filosófico en Madrid. Madrid, Trotta, 2016.

Groupe 5 (Allemand) Mercredi 8h-10h


Germinal Ladmiral

Moritz SCHLICK Die Probleme der Philosophie in ihrem Zusammenhang, Francfort, Suhrkamp, 1986

Présentation :

Moritz Schlick (1882 – 1936) est l’une des figures du Cercle de Vienne : se réclamant de l’héritage des
Lumières, ses membres se proposaient de rapprocher philosophie et sciences et d’éliminer les questions
métaphysiques en mobilisant les outils de la nouvelle logique.

Texte clair et sans jargon, Die Probleme… reprend les leçons données par Schlick en 1933-1934 et constitue un
bon point d’entrée dans sa philosophie de la connaissance, qu’il décrit lui-même comme « un empirisme
conséquent ».

Les extraits étudiés porteront principalement sur :

la conception de la philosophie proposée par Schlick(chapitre 6) ;

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la critique du partage apparence – réalité (ch.18) ;

la critique de la notion de « connaissance intuitive » (ch.9) ;

le partage forme / contenu (ch.16 et 17) ;

la question du fondement de la connaissance (ch.11) ;

la conception vérificationniste de la signification (ch.14) ;

la critique du synthétique a priori chez Kant (ch.12 et 13).

Textes de Schlick en français :

- Théorie générale de la connaissance [original : 1918 /1925], Paris, Gallimard, 2009

- « Le vécu, la connaissance, la métaphysique » [original 1926]in Manifeste du Cercle de Vienne et autres


écrits (A. Soulez, dir.) Paris, PUF, 1985 (p.183 – 197)

- Forme et contenu [original : 1932], Marseille, Agone, 2003

Littérature :

Schmitz, Fr. Le Cercle de Vienne, Paris, PUF, 2009 [not. ch. 1, 4 et 5]

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