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TVA - Le mécanisme
Sommaire
2) Prestations -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 47
Les prestations de collecte de déchets (collecte séparée, collecte en déchetterie, tri, valorisation des matières,
etc.), sinon, application du taux de 10 %C) Taux intermédiaire de 10 % ------------------------------------------ 47
1) Biens--------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
2) Prestations -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
· Mais c’est aussi pour l’entreprise un impôt de tous les jours qui impacte sa gestion financière
au quotidien. Elle participe, par son universalité, à pratiquement toutes les relations
fournisseurs ou clients qui s’établissent au cours des transactions effectuées.
En effet, alors que durant de très nombreuses années, diverses impositions d'application partielle ont été
mises en place, l'instauration de la TVA, créée en France en 1954 puis généralisée à partir de 1968, a
permis à la France de disposer d'un impôt moderne simple, fiscalement neutre quels que soient les
circuits économiques, « productif » et assurant des rentrées continues.
La TVA a été ensuite adoptée dans de très nombreux pays et notamment par ceux regroupés dans la
Communauté économique européenne.
La sixième directive du Conseil des communautés européennes, en date du 17 mai 1977, a entraîné
l'harmonisation des législations des différents États qui, depuis le traité de Maastricht, constituent l'Union
européenne.
Les règles générales sont identiques, les taux applicables pouvant encore différer dans le cadre de
certaines limites.
Mais la suppression des frontières douanières entre ces États depuis le 1er janvier 1993 n'a pu
s'accompagner de la généralisation immédiate au plan européen du principe de collecte de la TVA par le
vendeur ou prestataire de services.
D'importantes difficultés ne sont pas encore surmontées pour que la destination finale des taxes perçues
soit bien l'État dans lequel les biens ou services ont été consommés.
Le régime transitoire mis en place en 1993 est donc toujours en vigueur actuellement.
Le fonctionnement de la TVA est relativement complexe et son étude nécessitera deux modules :
- le premier sera consacré à l’étude du champ d’application, de la TVA collectée, des modes de
déclaration et de paiement, et enfin de la taxe de la TVA déductible. Les règles de la territorialité
n’y seront qu’abordées de façon globale ;
- le second module sera donc réservé à l’étude détaillée de l’application des règles de la
territorialité, puis approfondira le régime particulier des biens d’occasion.
Avant d’examiner plus en détail ces règles applicables en matière de TVA, il est important de bien
comprendre le fonctionnement de cet impôt et sa mécanique. Ce sera l’objet de la première section du
chapitre qui suit.
Il serait logique pour recouvrir une taxe sur la dépense de s’adresser directement aux acteurs
économiques qui dépensent afin de percevoir les sommes attendues. Il s’agit des ménages.
- le support chiffré de cette dépense, sur laquelle asseoir l’impôt, qui sous-entend un système
comptable sur lequel s’appuyer, mais qu’il n’est pas concevable d’adapter à la gestion personnelle
d’un ménage.
Comme tout impôt indirect, c’est donc vers un ou plusieurs maillons de la chaine de production des biens
ou des services que l’État va se retourner, pour collecter l’impôt.
A ce stade, l’administration fiscale disposera dans l’entreprise, d’une structure comptable lui permettant
de s’assurer du niveau de la quotité fiscale.
Libre ensuite à l’agent ou aux agents économiques de répercuter ce prélèvement en aval de la chaine.
Ainsi, en bout de course, ce sera bien le consommateur final qui supportera financièrement l’impôt,
même si le redevable légal de la taxe se situe plus en amont dans la chaine économique.
Un exemple permettra de mieux appréhender la logique du système dans la suite des développements.
Prenons l’exemple de la chaine d’un produit, réduite à sa plus simple expression, pour l’instant en
l’absence de toute imposition.
Quatre agents, dont le producteur de matière première, le producteur de bien, le distributeur du bien et
enfin le consommateur final de ce bien :
Producteur de matière
0 10,00 10,00
première
30
Distributeur du produit 20,00 50,00
Achète le produit
Consommateur final
50
Il faut préciser que la TVA n’est pas apparue d’un seul tenant, sous sa forme actuelle comme sortie d’un
chapeau.
Elle est l’aboutissement d’une évolution historique au cours de laquelle ont été testées diverses modalités
d’imposition.
A chaque étape, il s’est avéré que les méthodes choisies présentaient des inconvénients majeurs,
inconvénients que le système retenu dans l’application de la TVA a permis de corriger en grande partie.
1) Taxes cumulatives
Une première possibilité de collecter l’impôt indirect consiste à s’adresser à tous les agents situés en
amont du consommateur final de la chaine, en principe des professionnels. C’est le principe d’une taxe
dite cumulative.
Valeur du produit
Taxe cumulative
hors taxe Valeur du produit à Pour mémoire :
Agent économique de l’agent
cumulative de l’échange marge de l’agent
économique
l’agent
Achète le produit
Consommateur final
59,51
Lecture du tableau : Par hypothèse, le producteur de matière n’a pas de coût. Il soumet à la taxe la seule valeur
issue de sa marge, soit 10 unités, donc taxe cumulative = 1, et produit vendu 11 unités.
* Le producteur de bien achète pour 11 unités TTC la matière au producteur de matière, incorpore sa marge de
20 au produit et soumet à la taxe 11+20 = 31, ce qui donne 3,10 de taxe.
* Le distributeur de bien achète le produit à 34,10 unités au producteur de bien, incorpore sa marge de 20 et
soumet à la taxe 34,10 + 20 = 54,10 ce qui donne une imposition de 5,41.
- Mais plus grave encore, ce système fausse les lois de la concurrence. Il favorise les circuits
intégrés au détriment des circuits plus morcelés. Ainsi, dans le tableau suivant (même
présentation, mêmes calculs), il y a trois niveaux de production au lieu de deux, et trois
niveaux de distribution au lieu d’un seul. Pour rendre la démonstration plus évidente, le total
des marges est identique à celui de l’exemple précédent : 30 unités pour la production (3 *
10) et 20 unités (7 + 7 + 6) pour la distribution. Et pourtant, l’augmentation finale du produit
dépasse ici 22%.
Valeur du produit
Valeur du produit à Pour mémoire :
Agent économique hors taxe Taxe cumulative
l’échange marge de l’agent
cumulative
Producteur 1 10,00 1,00 11,00 10,00
Achète le produit
Consommateur final
72,85
Ce sont les deux principaux freins de ce type de taxation qui a été abandonnée dans le cadre d’une
imposition généralisée.
Ce système cumulatif subsiste cependant dans certains cas par le jeu de l’existence de taxes indirectes
spécifiques, affectées à certains produits qui entrent dans la base de la TVA (produits pétroliers,
alcools…).
2) Taxes suspensives
Une autre solution a consisté à accorder à une partie du circuit économique une suspension de
l’imposition, puis à concentrer l’action fiscale au niveau d’un seul des agents de la chaine, par exemple au
dernier stade de la production siège d’entreprises en général bien structurées.
Achète le produit
Consommateur final
53,00
L’effet inflationniste (taxe calculée sur taxe) disparaît totalement, ainsi que l’effet discriminant concernant
la longueur de la chaine, constaté dans le système des taxes cumulatives.
Mais deux phénomènes nouveaux apparaissent, qui limitent l’aspect positif des correctifs obtenus par
cette nouvelle organisation de l’impôt :
- le rendement de la taxe est bien plus faible. Puisqu’elle se calcule ici sur la base constatée
lors du dernier stade de la production, la taxe n’intègre pas les marges postérieures
concernant la distribution. Elle est trois fois inférieure à la taxe cumulative dans la
configuration de l’exemple. Cet inconvénient peut certes se compenser par une hausse du
taux, mais là intervient l’aspect politique de l’impôt évoqué lors du module introductif, avec le
risque d’un plafond psychologique mettant en péril le consentement à l’impôt. Si pour éviter
cela on repousse la collecte au stade du dernier distributeur, la disposition de l’impôt par
l’État est fortement retardée dans le temps.
- Autre effet négatif du système suspensif : une seule entreprise de la chaine est chargée
d’assurer la collecte de l’ensemble de l’impôt sur le produit. En supposant que ce maillon se
révèle défaillant (cessation de paiement ou fraude très organisée), c’est la totalité de la
ressource fiscale apportée par le produit à l’État qui disparaît.
Il résulte cependant de l’étude que chacune des deux organisations présente un intérêt majeur : la
répartition du risque de perte fiscal dans le système cumulatif, l’équité économique et la limitation de
l’effet inflationniste dans le système suspensif.
Pour pallier les imperfections relevées ci-dessus le dernier stade l’évolution de l’impôt indirect a combiné
la collecte généralisée à tous les agents de la chaine accompagnée d’une possibilité de déduction par
chacun de la taxe acquittée en amont.
1) Analyse micro-économique
Reprenons l’analyse effectuée au niveau d’un unique produit avec les quatre agents de la chaine
économique retenue au début de l’analyse et modifions-la en conséquence sans en changer les marges
brutes ni le taux fictif retenu pour l’exercice : 10 %.
1,00
Producteur matière 10,00 0,00 1,00 11,00 10,00
3,00
Producteur bien 30,00 (11-1+20) 1,00 2,00 33,00 20,00
Achète le produit
Consommateur final
55,00
Pour un produit taxé au taux de 10 %, le consommateur final ne supportera qu’une taxe égale à 10 % de
la valeur de mise à la consommation.
L’objectif recherché est atteint en permettant, par la déduction de la taxe payée en amont sur la taxe
collectée brute, d’affecter l’impôt à la seule valeur HT du produit :
- la collecte de la taxe nette due à l’État est répartie sur chacun des agents de la chaine
réduisant ainsi le risque de perte de rentrées fiscales tout en les accélérant,
- la valeur du produit mis à la consommation est inférieure à celui généré par la taxe
cumulative, avec un montant de taxe restant cependant largement supérieure à celui créé
dans le système suspensif pour un taux identique.
Achète le
Consommateur
produit 55,00
final
TTC
En réalité, chaque agent de la chaine de production et de distribution acquitte la taxe sur la base de la
transaction de vente qu’il effectue, mais retranche de ce montant le montant de la taxe établie en amont
qui est incluse dans l’acquisition de matière, de produit ou de service ayant contribué à cette vente.
Ainsi, le total des montants de la TVA nette acquittée à chaque étape (1,00 + 1,00 + 3,00) est égal au
montant de la TVA grevant la valeur ajoutée totale lors de la mise à la consommation finale (5,00).
Remarque :
La TVA est un impôt à paiement fractionné : la possibilité de la déduction en amont par l’entreprise repose donc sur
l’existence d’une taxe collectée en aval. Chaque fois que la liaison entre TVA déduite et TVA collectée ne sera pas
respectée ou sera quantitativement atténuée, l’entreprise se verra soumise à un certain nombre de mesures destinées
à corriger ce déséquilibre.
* par l’instauration du système des livraisons à soi-même lorsque l’entreprise retire un bien du circuit
commercial pour l’affecter à un autre usage que celui de la revente,
* par la mise en place des coefficients de déduction, lorsque l’entreprise affecte, même partiellement, un
bien ou un service à une activité exonérée n’ouvrant pas droit à déduction, ou à une activité située hors du champ
d’application de la TVA,
* et dans une certaine mesure, par le système de l’autoliquidation de la TVA en matière d’acquisitions de
biens depuis l’espace communautaire.
En progressant dans l’étude du cours, il vous sera possible d’observer qu’une partie non négligeable des dispositions
fiscales qui y sont exposées font référence au respect de cette règle de base qui soutient le fonctionnement de cet
impôt.
Bien comprendre le principe des paiements fractionnés facilite l’assimilation d’une bonne partie du cours…
Bien évidemment, dans ses relations avec l’administration, chaque agent économique ne procède pas
vente par vente, ni même produit par produit, mais est amené à établir une déclaration globale.
a) Notion de période
Sur un laps de temps déterminé, l’entreprise totalisera :
- d’un mois
Section 2 ci-dessous
Champ d’application
Chapitre 2 :
TVA collectée
Chapitre 4 :
TVA déductible -
conditions
Chapitre 4 :
TVA déductibles -
modalités
La déclaration CA3, la plus courante, avec laquelle il sera nécessaire de se familiariser au fil de la
formation, est accessible sur le site « impots.gouv.fr » en appelant « recherche de formulaire » (en haut
à droite), puis en définissant l’année et le N° de formulaire avant de lancer la recherche :
C’est en effet pour rappeler que l’obligation d’utiliser les télétransmissions de déclarations est aujourd’hui
généralisée comme l’exprime la mention figurant sur le site de l’administration fiscale :
http://www.impots.gouv.fr
« …à compter du 1er octobre 2014, l’obligation de recourir aux téléprocédures TVA est généralisée à l’ensemble des
entreprises soumises à un régime réel d’imposition (normal ou simplifié), sans condition de chiffre d’affaires »
Le chapitre 3 du module sera l’occasion de définir en détail sur les obligations déclaratives et le mode de
paiement par l’entreprise.
- la matière imposable,
- et la territorialité.
En matière de TVA, impôt indirect visant la dépense, les deux premières sont intimement liées et seront
donc traitées conjointement (A) avant d’aborder l’aspect territorialité (B).
Cette étude se déroulera à partir des textes légaux et de la doctrine administrative, en quatre étapes
successives.
A la lecture du texte ressortent trois groupes d’éléments qualificatifs sur lesquels il est nécessaire
d’apporter un certain nombre de précisions (en gras dans le texte).
Est considéré comme livraison d'un bien, le transfert du pouvoir de disposer d'un bien corporel
comme un propriétaire.
En effet, les opérations les concernant seront assimilées à des prestations de service.
Notamment pour limiter les cas de superposition des droits d’enregistrement et de la TVA en matière
immobilière, la seconde catégorie fera d’ailleurs l’objet d’un régime particulier de la TVA qui sera
examinée en détail dans le module 4.
Il s’agit suivant le texte, de celles entraînant le transfert du pouvoir de disposer du bien, c'est-à-dire du
transfert de propriété établi à partir de l’échange des consentements des contractants.
- l’apport en société,
- l’échange,
Les opérations autres que celles qui sont définies au II (c’est-à-dire autre que les livraisons de biens),
notamment la cession ou la concession de biens meubles incorporels, le fait de s'obliger à ne pas faire ou à tolérer un
acte ou une situation, les opérations de façon, les travaux immobiliers et l'exécution des obligations du fiduciaire, sont
considérés comme des prestations de services
Dans ces prestations, peuvent être rangées parmi les plus courantes :
- les locations,
- les transports
- les opérations de cession ou de concession (analysé comme une cession transitoire) de biens
meubles incorporels, comme évoqués ci-dessus,
- les prestations exécutées par les membres des professions non commerciales,
- également suivant le CGI, « le fait de s'obliger à ne pas faire ou à tolérer un acte ou une
situation »
Une précision importante : la cession de logiciels créés spécifiquement, ou de logiciels standards, mais
transmis par voie électronique, ou encore de droits sur les logiciels, sont des prestations de service.
EXEMPLE :
Acquisition d’un appareil électroménager avec frais d’installation. Doit-on considérer qu’il ne s’agit que d’une opération
unique, ou d’une livraison de bien + une prestation de service ?
L’analyse de certaines opérations qui présentent un caractère groupé doit donc amener un
questionnement logique en deux temps :
- S’agit-il d’une opération unique ? Si oui, quelle est l’opération principale ? Doit-elle être
qualifiée en tant que livraison de bien ou bien de prestation de service ?
La cour de justice de la communauté européenne (CJCE) dans un premier temps, puis le Conseil d’Etat
depuis 2010, ont été amenés à trancher ce type de problème. (Exemples des prestations accessoires à
une activité principale, ou de l’ensemble des frais d’obsèques ou encore de l’assurance liée à un contrat
de crédit-bail, etc.)
- s’il existe des prestations accessoires par rapport à une prestation principale, ces prestations
accessoires représentent elles une fourniture indépendante ou bien sont-elles la condition
nécessaire pour obtenir la prestation principale dans les meilleures conditions ?
- s’il existe une opération principale assortie de services complémentaires, la décision sera
fonction de l’importance de ces services complémentaires, mais également de leur dimension
par rapport au total, ainsi que du temps nécessaire à leur exécution.
Dans tout les cas, l’existence d’une facturation globale ou au contraire séparée, ne sera qu’un indice
supplémentaire, mais en aucun cas une condition suffisante à la qualification des opérations.
EXEMPLE :
Acquisition d’un matériel frigorifique par une entreprise de commercialisation de viande pour 6 000 €. La facture de
livraison est accompagnée de frais d’installation. Examinons deux hypothèses :
1- Ces frais d’installation ne couvrent que les mises en réseau, fixations aux murs, réglages d’horizontalité, mise en
fonctionnement et contrôles de température. Ils sont facturés 200 €. La durée d’installation est d’une demi-journée.
Dans cette hypothèse, ces petits travaux d’installation ne sont que la mise en fonctionnement classique du bien, tel
que le fournisseur le réalise pour chacun de ce type de biens livrés au profit de chaque client. Ils sont englobés à
l’acquisition du matériel frigorifique et cette opération unique resterait une livraison de bien (6 200 €), même si le
fournisseur établissait deux factures (Cas d’école…).
2- Ces frais concernent la mise aux normes de la chambre froide ancienne, et un certain nombre de travaux
immobiliers nécessaire au cas particulier pour encastrer le matériel. Ils sont facturés 1 500 € et le travail dure 3 jours.
Dans cette seconde hypothèse, la nature des travaux, leur durée et le montant facturé démontrent le caractère
différencié des deux opérations : même si le fournisseur établissait une facture unique (7 500 €), il y aurait de part et
d’autre une opération de livraison de bien (6 000 €) et une opération de prestation de service (1 500 €).
- elle peut être apportée sous forme d’un échange avec un autre bien, ou avec un service,
- elle ne doit pas nécessairement générer un bénéfice sous la réserve développée ci-dessous.
En effet, l’entrée dans le champ d’application de la taxe passe par l’établissement d’un « lien direct »
entre un prestataire de service et un client. En l’absence de lien direct, le produit reçu se situe hors du
champ d’application de la TVA.
Cette notion a été définie tant par la jurisprudence communautaire à partir de l’arrêt Apple and Pear
Développement Council (8 mars 1988 N°102/86), que par la jurisprudence du Conseil d’Etat. Elle a été
par la suite reprise par la doctrine qui a élargi la notion à la livraison de bien (BOI 10-10-10-20120912).
Cette jurisprudence a fixé deux conditions à remplir pour que l’existence d’un lien direct soit reconnue :
La doctrine administrative considère que cette condition est remplie dès lors
- qu’il y a un engagement formel du prestataire envers le client (celui qui finance la prestation),
de fournir une prestation précise,
- ou, lorsque cet engagement n’a pas été établi formellement, que l’action entreprise et que les
moyens mis en œuvre permettent de confirmer l’existence préalable de cet engagement,
même s’il n’a pas été expressément établi.
Exemples
- Comité réalisant pour une ville une étude, dans le cadre d’une convention et en contrepartie d’une rémunération
spécifique.
- A contrario : subvention versée par une ville et sa chambre de commerce, pour favoriser, en général, l’expansion
économique de la région.
Il n’est pas nécessaire que la contrepartie soit versée (totalement ou partiellement) par le bénéficiaire de
l’opération.
Exemples
Un organisme touristique situé dans un pays A, financé par un pays B pour fournir gratuitement des informations sur
ce pays B aux résidents du pays A : aucune contrepartie individualisée, pas de lien direct
Un joueur d’accordéon sur la voie publique reçoit de la part des passants des sommes en espèce : pas de stipulation
de prix, pas de lien direct entre les sommes reçues et la prestation musicale elle-même.
Mais, il n’est pas nécessaire que l’opération soit bénéficiaire pour que le lien direct soit établi.
La limite n’est pas fixée de façon cardinale, mais lorsque le prix se révèle très inférieur aux conditions
du marché, l’opération sort du champ d’application de la TVA faute de lien direct.
Sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée les personnes qui effectuent une des activités économiques
mentionnées au cinquième alinéa, de manière indépendante, quel que soit le statut juridique de ces personnes,
leur situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de leur intervention.
producteur, de
Les activités économiques visées au premier alinéa se définissent comme toutes les activités de
commerçant ou de prestataire de services, y compris les activités extractives, agricoles et celles des
professions libérales ou assimilées. Est notamment considérée comme activité économique une opération
comportant l'exploitation d'un bien meuble corporel ou incorporel en vue d'en retirer des recettes ayant un
caractère de permanence.
- activités extractives ;
- activités agricoles ;
- activités libérales.
Les activités civiles ne sont pas exclues du champ d’application de la TVA (locations d’immeubles
aménagés notamment), mais le régime des exonérations contribue à restreindre la portée de ce rappel.
A ce titre :
- un salarié se trouve en état de subordination par rapport à son employeur même si le lien qui
les unit n’est pas formellement établi sous la forme d’un contrat de travail. C’est le cas en
général, des personnes physiques dirigeantes de sociétés de capitaux, dont les rémunérations
sont d’ailleurs imposées dans la catégorie des traitements et salaires en ce qui concerne
l’impôt sur le revenu.
La jurisprudence européenne a tranché dans ce même sens dans une espèce concernant la cession d’un
immeuble exploité par un assujetti, mais dont une partie avait été conservée pour son usage privé. La
fraction du prix correspondant à cette partie a été considérée comme hors du champ d’application de la
TVA.
A côté de ces opérations imposables par nature, la loi définit une série d’opérations qui sont désignées
spécifiquement. Les principales d’entre elles sont détaillées ci-dessous.
- Un bien fabriqué par l’entreprise est destiné initialement par elle à la revente. Ce bien est
finalement conservé par elle, extrait du stock, et utilisé par cette entreprise elle-même. Ce peut
être un bien immobilisable ou non (fabriquant automobile conservant un véhicule pour les
déplacements du personnel de l’entreprise, décoration en fleurs coupées du hall d’exposition pour
un horticulteur).
- Un service rendu, en principe objet de l’activité même de l’entreprise, est réalisé par l’entreprise.
Cependant il n’est pas rendu au profit d’un client, mais au profit de l’entreprise elle-même
(entreprise de prestations et fournitures électriques effectuant des travaux de rénovation
d’éclairage au siège de l’entreprise).
Dans ces deux cas de figure, l’entreprise joue à la fois le rôle du client (obtention d’un véhicule, de fleurs,
de travaux électriques…) et celui du fournisseur (fourniture du véhicule, des fleurs ou des travaux
d’électricité). Or nous savons que le système d’une taxe à paiement fractionné ouvre un droit à une
déduction de la taxe acquittée en amont, pour un professionnel inclus dans une chaine économique, qui
refacture à des clients avec TVA, en règle générale.
Mais dans les deux exemples ci-dessus, s’il y a bien eu déduction de taxe en amont (pour l’acquisition
des biens nécessaires à la fabrication du véhicule, à la production des fleurs, ou l’achat du petit matériel
électrique inclus dans la prestation réalisée), les deux opérations ne donnent pas lieu à facturation vers
un client extérieur avec création d’une TVA collectée que l’entreprise déclarerait par la suite.
- Etape 1 : dans les deux exemples, un déséquilibre initial au moins apparent s’instaure, du fait
de la distorsion de la chaine économique : l’entreprise a déduit une taxe (relative à
l’acquisition du bien, ou liée aux facturations reçues relatives aux fournitures électriques
utilisées dans les travaux). Cette taxe ne donne pas lieu à taxe collectée en aval faute de
commercialisation, créant une situation d’avantage potentiel non justifié sur ses concurrentes
qui, elles, auraient livré le bien ou exécuté le service au profit d’un client tiers, mais en
déclarant et en payant une TVA collectée. L’entreprise se retrouve en effet en position d’un
consommateur final… auquel on aurait accordé un droit de déduction. La LASM a pour but de
la forcer tout d’abord à collecter la taxe sur ce qu’elle s’est livré à elle-même.
- Etape 3 : L’intérêt réside dans le fait que certaines règles applicables à la TVA déductible ne
permettent pas toujours une récupération totale de la taxe, voire l’interdisent. Par exemple :
utilisation du bien ou service à des opérations exonérées (§3 ci-après) ; ou encore,
restrictions du droit à déduction en fonction du bien (Chapitre 4)
Ainsi il y a une différence entre TVA initialement déduite en vue d’une utilisation normale du bien ou
service, et TVA déductible dans les nouvelles conditions d’utilisation de ce même bien ou service. En
créant cette « pseudo-facture » interne, l’entreprise se force à faire apparaître explicitement.
- dans les deux cas, l’utilisation au profit de l’entreprise, ou au contraire au profit de tiers, en
modifie le traitement fiscal.
- Le tableau ci-dessous synthétise les diverses situations et permettra de s’y reporter pour
mieux comprendre les exemples qui seront développés à sa suite.
La taxation de la LASM était systématique jusqu’à la loi du 22/12/2014, bien que la neutralité de l’impôt
jouait très souvent, pour des raisons qui seront exposées dans l’étude ultérieure des conditions de
déduction de taxe (chapitre 4), et ce en raison de deux particularités propres aux immobilisations :
- la déduction de la TVA grevant une immobilisation est immédiate dans sa totalité (= pas
d’amortissement en TVA), mais reste soumise à des conditions de durée de détention de ce
bien au sein de l’entreprise ou d’un secteur de l’entreprise. La mise en œuvre de
régularisations de la taxe déduite est toujours possible par la suite pendant un certain délai ;
- de plus, certains biens immobilisables, sont visés par des exclusions ou réduction du droit à
de déduction.
Pour ces deux raisons, la taxation de la LASM a toujours présenté un intérêt fiscal dans tous les cas de
production de biens immobilisés.
Toutefois depuis le 01/01/2015, la LASM n’est obligatoire sur les biens immobilisés que si la déduction du bien n’est
pas affectée du coefficient de 100 %. Le législateur a estimé que les éléments chiffrés nécessaires lors des
régularisations de déduction futures sont accessibles sans qu’il soit nécessaire d’établir une LASM.
S’agissant du secteur automobile, il est nécessaire de préciser auparavant que la TVA sur achat de véhicule neuf
destiné à être revendu par un vendeur automobile, qu’il soit fabricant concessionnaire ou agent, est déductible quelle
que soit la nature du véhicule.
Au contraire, la TVA relative à l’acquisition pour immobilisation d’un véhicule de tourisme (défini par sa carte grise =
VP), d’une moto ou d’un scooter, est frappée d’interdiction de droit à déduction (cf. chapitre 4, section 1, C-1).
EXEMPLE TRAITEMENT FISCAL INTÉRÊT FISCAL
Immobilisation chez un fabricant LASM taxable obligatoirement : Equité fiscale : l’entreprise est placée
automobile, d’un des véhicules de 15 000 * 20 % = 3 000 € dans une situation identique à celle
tourisme (carte grise = VP) dont il qui aurait acquis ce même bien
assure la commercialisation, après L’entreprise ne peut déduire cette auprès d’un fournisseur, pour
retrait du stock. taxe sur bien exclu du droit à l’immobiliser directement et qui
déduction (cf. Chapitre 4 - TVA n’aurait pas pu la déduire compte
Valeur HT 15 000 €, taux 20 % déductible-coefficient d’admission) tenu du coefficient d’admission.
La notion de LASM, lorsqu’elle touche un bien qui est retiré du circuit commercial, mais utilisé
dans le cadre de l’activité professionnelle, ne concerne que les biens créés par l’entreprise elle-
même.
Mais il est possible que l’immobilisation soit consacrée à une activité ne relevant pas de l’activité
professionnelle de l’entreprise. Dans ce cas, le principe de la LASM est élargi aux biens acquis par
l’entreprise. La création de la LASM, dans cette dernière hypothèse, dépend de l’existence d’une
déduction initiale de TVA.
· Biens non affectés à l’activité de l’entreprise = biens créés ou acquis par l’entreprise :
En matière de biens non-immobilisables, cette mesure n’existe pas. Aussi la législation et la doctrine
ont-elles depuis longtemps réservé la taxation de la LASM dans les seuls cas où les règles de
déduction relatives au bien ou à la situation considérée entraineraient un réel intérêt : c'est-à-dire en
langage clair, chaque fois que la TVA collectée dans la LASM se montrerait supérieure à la déduction
possible en retour.
· Si au contraire il est affecté à un usage autre que celui relatif à l’activité professionnelle de
l’entreprise, la LASM sera imposable chaque fois qu’un droit à déduction aura été exercé en
amont, même si ce droit est partiel.
Au contraire, la LASM trouve sa place en matière de services, si le service est affecté à des besoins
autres que ceux de l’entreprise :
Toutefois, elles ne sont pas sans rapport avec les notions de LASM examinées précédemment.
Il s’agit en effet d’asseoir la TVA sur des biens que l’entreprise fait entrer sur le territoire national par
l’intermédiaire d’un fournisseur situé au-delà des frontières, donc en principe non assujetti à la TVA
française.
Nécessairement, la chaine économique aura à être alimentée en TVA comme cela aurait été le cas si un
agent économique français avait produit le bien en amont.
C’est donc l’entreprise elle-même qui jouera à la fois les rôles fournisseur/client :
· à travers le mécanisme de l’acquisition intracommunautaire, pour les produits en arrivage de la
communauté européenne (article 256 bis du CGI),
· par le biais de la TVA versée à la douane, pour les entrées en provenance d’autres pays (article
291 du CGI), et, depuis le 01/01/2015 par voie d’autoliquidation dans certains cas (Module 4).
c) Mesures diverses
D’autres opérations imposables en vertu d’une disposition expresse de la loi existent.
- c’est aussi le cas des gains de course perçus par propriétaires de chevaux,
- c’est enfin celui des LASM d’immeubles du secteur social en dehors d’une activité
économique.
Entraide agricole
Pêche
Réunions sportives
Jeux et paris
Crèches et haltes-garderies
Pour être pragmatique, en termes d’examen, il ne vous est pas demandé de connaître par cœur et en
détail tous les cas d’exonération. Mais il est bon d’en connaître les grandes catégories pour se situer dans
l’énoncé d’un exercice ou d’un devoir.
b) Portée de la mesure
L’exonération permet de conserver l’opération visée en dehors de l’imposition qui devrait applicable
compte tenu des règles du champ d’application examinées ci-dessus.
En contrepartie, pour les entreprises employant des salariés, elles entreront dans le champ d’application de la taxe sur
les salaires.
Par ailleurs, le principe de la taxe à paiement fractionné englobe la déduction de la taxe acquittée en
amont de l’opération visée.
Le point est de savoir ce qu’il en est de cette déduction lorsque l’opération suivante est exonérée.
b1) Principe
L’exonération d’une opération conduit, en principe, à exclure du droit à déduction la TVA au cours des
opérations en amont, sur les éléments du prix de revient de l’entreprise.
Ceci replace le circuit dans la philosophie de la taxe cumulative : l’opérateur exonéré pour conserver sa
marge s’efforcera d’intégrer dans le calcul de son prix client la TVA facturée en amont par ses propres
fournisseurs, puisqu’il ne peut pas la déduire.
b2) Exceptions
Un certain nombre d’exceptions a été incorporé au dispositif légal pour tempérer cette importante
restriction et permettre malgré tout une déduction de la taxe déduite en amont.
Elles touchent :
Livraisons intracommunautaires
Transports internationaux
Explications :
Ces cas particuliers dans lesquels la TVA déductible est maintenue alors qu’il n’y a pas de TVA collectée
intéressent donc :
· le domaine des échanges internationaux, bien évidemment pour ne pas pénaliser les entreprises
susceptibles d’améliorer la balance commerciale du pays, en alourdissant leur prix de revient de
la TVA grevant en amont les éléments constitutifs du bien à sortir du territoire,
a) Principe
Lorsqu’elle est en droit d’exercer une option, une entreprise exonérée de TVA, ou également hors du
champ d’application de la TVA, se retrouve placée dans la situation d’un assujetti imposable :
- elle doit alors se plier à l’ensemble des obligations revenant à un redevable de droit,
- mais en contrepartie, devient apte à récupérer la taxe reçue en amont de ses fournisseurs et
offre en même temps à ses clients en parallèle avec la taxe qu’elle facture, la possibilité de
déduire cette taxe.
b) Opérations visées
L’option n’est ouverte qu’à une liste d’opération déterminée. Elle est strictement limitative. Il est possible
de classer les options suivant le groupe d’activité ou suivant le caractère définitif de l’option.
· le secteur immobilier,
· le secteur financier
· le secteur primaire
Exploitants agricoles
· le secteur public
Contrairement aux trois catégories précédentes, il ne s’agit pas dans ce dernier cas d’ouvrir l’option à un
agent économique assujetti, mais exonéré de taxe, mais à une entité administrative normalement située
hors du champ d’application de la TVA.
· au contraire, celles réservées à des activités courantes peuvent donner lieu à renonciation dans
des délais allant de 3 à 9 ans suivant les activités.
Exploitants agricoles
L’analyse du champ d’application de la TVA dans les quatre paragraphes précédents permet de construire
un schéma global :
a) Schéma de réflexion
Après ce survol du champ d’application, il est possible de dégager une logique de réflexion en deux
temps :
· Si la réponse à la question est non, il n’y a pas de TVA. Pas de TVA collectée veut dire aussi
que si cette opération a nécessité en amont des acquisitions de biens ou de réalisations de
service qui eux ont été soumis à TVA, la chaîne déduction/imposition est rompue, ce qui
engendre des restrictions du droit à déduction détaillées dans le chapitre 4.
Exception :
· Si la réponse est oui, l’opération se situe donc dans le champ d’application, mais une seconde
question est cependant nécessaire pour déterminer si cette opération est soumise ou non à
l’imposition à la TVA
· Si la réponse est oui, la TVA s’appliquera à l’opération suivant les modalités que nous
examinerons au chapitre 2.
b) Diagramme représentatif
Franchise
TVA
Exonérations
LEGENDE :
Anthracite à gauche = Non assujetti. Pourtant, par exception, une option est possible pour
des organismes situés hors du champ d’application : collectivités publiques.
Des possibilités d’options existent, mais sont réduites, parfois temporaires, et strictement encadrées
(zones bleues depuis non-assujetties (collectivités publiques) ou depuis assujetties-exonérées).
c) Rappel de vocabulaire
La personne imposable en matière de TVA est appelée assujetti.
L'assujetti devra payer à l'État la différence entre la TVA collectée (qu'il a perçue lors de ses ventes) et la
TVA déductible (qu'il a payée sur ses achats). Cette différence s'appelle la TVA à décaisser (ou TVA due).
Parmi les assujettis on distingue les assujettis totaux et les assujettis partiels :
· les assujettis totaux réalisent uniquement des opérations situées dans le champ d'application de
la TVA ;
· les assujettis partiels réalisent à la fois des opérations dans le champ d'application de la TVA et
des opérations hors du champ d'application de la TVA (ex. : gestion de participations financières).
Lorsqu'un assujetti réalise pour partie des opérations exonérées de TVA (ex : activités d'enseignement),
il est dit redevable partiel (c'est-à-dire assujetti effectuant opérations imposables + opérations
exonérées) alors que si toutes les activités réalisées sont effectivement soumises à la TVA il est redevable
total.
Le redevable s’entend bien entendu du redevable légal (celui encaisse la TVA et la reverse à l’État) car le
redevable réel est bel et bien le consommateur final qui s’appauvrit du montant de l’impôt réglé dans
l’acquisition du bien ou du service.
Après avoir défini les matières et les personnes assujetties, il est nécessaire d’apporter un minimum de
précisions concernant la zone géographique sur laquelle s’applique la TVA française, afin de compléter
l’étude du champ d’application. Toutefois, les règles de territorialités sont complexes et font l’objet de
sujets proposés régulièrement à tout niveau de contrôle ou d’examen.
Il a donc paru préférable d’asseoir d’abord la connaissance des règles de bases de la TVA (TVA collectée,
TVA déductible, TVA nette) avant de revenir dans le module 4 sur les aspects spécifiques de la
territorialité.
A ce stade de l’étude ne seront donc abordées que les notions de base, nécessaires pour mieux
comprendre l’ensemble du dispositif.
Toute opération devra être analysée en fonction de ces trois ensembles pour déterminer si elle doit être
assujettie à la TVA française ou non en fonction d’un certain nombre de critères qui concernent d’une part
les livraisons de biens, et de l’autre les prestations de service.
a) Territoire « français »
Celui-ci se compose de la France continentale et de la Corse, y compris les îles du littoral et les eaux
territoriales (12 miles matins à partir des lignes de base, y compris l’espace aérien et le sous-sol),
La Principauté de MONACO,
Le plateau continental (situé au-delà des eaux territoriales, en principe jusqu’à une profondeur de 200M)
La Guyane (DOM) et les TOM ne font pas donc partie du territoire français.
b) Territoire communautaire
L’Union européenne regroupe 28 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie,
Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg,
Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Slovénie, Slovaquie, Suède, République
tchèque, et la France telle que définie ci-dessus.
Quelques territoires sont exclus de cet ensemble et rejoignent donc le troisième groupe, comme les îles
anglo-normandes, les îles Canaries, ou le mont Athos, pour mémoire.
En dehors des pays comme l’Inde, la Russie ou les Etats-Unis, en font notamment partie :
- les collectivités d’outre-mer (anciennement TOM) ;
- la Guyane ;
- la Principauté d’Andorre ;
a) En matière de biens
Un bien entrant en France depuis le territoire communautaire est une acquisition intracommunautaire.
Un bien sortant de la France vers la communauté européenne est une livraison intracommunautaire.
Un bien entrant en France depuis les pays tiers est une importation.
Un bien sortant de la France vers les pays tiers est une exportation.
Communauté
européenne
Acquisitions et livraisons
intracommunautaires
France
Importations et
exportations
Pays tiers
b) En matière de services
Au chapitre du vocabulaire, sur le plan international, une prestation de service met en présence
a) Echanges intracommunautaires
La déclaration mensuelle d’échange de biens (DEB) sert à la fois d’outil statistique de suivi des flux en
zone européenne, et de moyen de contrôle d’application des textes.
Elle est obligatoire au-delà de 460 000 € annuels (année N-1) de livraisons intracommunautaires, à partir
de 150 000 €.
En matière d’acquisitions, elle n’est obligatoire qu’au-delà de ce même seuil. Elle est déposée auprès du
service des douanes.
La déclaration mensuelle européenne des services (DES) concerne les entreprises exécutant des
prestations au profit de preneurs assujettis agissant en tant que tels, s’ils sont établis dans un autre pays
de l’Union européenne pour lequel la taxe est autoliquidée par ce preneur.
Les premiers sont alors identifiés par un numéro particulier attestant de leur situation par rapport à la
TVA.
· le fait générateur et l’exigibilité, qui détermineront la période au cours de laquelle la base sera
déclarée
A) Définition
Lest articles 266 et 267 du CGI définissent la base imposable à partir de la notion de contrepartie reçue
en retour du bien livré ou du service rendu. Ils précisent également le sort d’un certain nombre de
valeurs accessoires, à inclure ou non dans l’ensemble qui sera soumis à imposition.
1) Notion de contrepartie
La base comprend toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus ou à recevoir en contrepartie de
l’opération, y compris les rémunérations sous toutes leurs formes, associées par un lien direct
(subventions répondant à ce critère)
· et éventuellement la soulte versée destinée à équilibrer les valeurs consenties par les deux
parties (cas d’une acquisition de bien avec reprise d’un bien usagé, par exemple).
Par ailleurs, lorsque le prix est acquitté moyennant une carte de crédit, les frais retenus par l’organisme
bancaire ne sont pas à retrancher de la base d’imposition. Il en est de même lorsque la transaction est
réalisée avec un crédit gratuit d’accompagnement dont les frais sont supportés par le cédant.
2) Notion de temps
Il importe peu, dans la détermination de la base d’imposition, que la contrepartie soit échelonnée avant
ou après la réalisation de la transaction, qu’il s’agisse de livraisons de bien ou de prestations de service.
Ces particularités seront prises en compte dans la date d’exigibilité, mais non dans la base elle-même.
1) Frais divers
Service en majoration de Oui si la majoration est obligatoire Si ne s’agit que d’un pourboire librement
prix (restauration, hôtellerie…). consenti et versé spontanément.
Frais de commission ou de
Oui en règle générale.
courtage
2) Frais financiers
Ils sont en principe compris dans la base d’imposition, mais deux exceptions sont à signaler :
· intérêts facturés au client en contrepartie de l’octroi de délais de paiement postérieurs au fait
générateur. Il s’agit dans ce cas d’une opération de crédit, donc exonérée.
· intérêts moratoires, c'est-à-dire établis en contrepartie d’un préjudice supporté, ont un caractère
indemnitaire et ne sont pas à comprendre dans la base imposable.
C) Réductions de prix
1) Conditions
Elles sont à déduire de la base d’imposition. Leur dénomination n’a pas d’importance (escompte,
ristournes, remise rabais…) sous deux conditions cumulatives :
· le total de la réduction de prix doit bénéficier à l’acheteur du bien ou au bénéficiaire de la
prestation. Si elles sont versées par des intermédiaires, il est nécessaire de conserver le détail
des sommes bénéficiant à chaque client.
· Ces réductions ne doivent pas être la contrepartie d’une prestation quelle qu’elle soit.
2) Modalités
· par émission d’une facture rectificative postérieure (facture rectificative ou émission d’un avoir)
corrigeant à la baisse les données initiales. Dans ce cas, le document complémentaire entrainera
aussi bien baisse de la TVA collectée chez le fournisseur que baisse de la TVA déductible chez le
client.
D) Impôts
1) TVA
La TVA doit être exclue de la base d’imposition, les taux s’appliqueront à des bases hors taxe (HT).
Les autres impôts sont eux inclus dans la base d’imposition. C’est le cas notamment pour :
· les droits indirects frappant certains produits (alcools par exemple),
· les redevances au profit des gestionnaires des services des eaux et d’assainissement.
E) Débours
1) Définition
Les débours sont des sommes avancées dans l’intérêt et pour le compte d’autrui. Ces sommes peuvent
avoir une origine judiciaire ou contractuelle.
S’agissant d’une dépense engagée au profit d’un « mandant » par un « mandataire », le débours suppose
en principe une refacturation postérieure et précise de ces frais avancés. Cette opération peut être
considérée comme une opération neutre et sortir de la base de la TVA si quatre conditions sont réunies.
Toutefois ils doivent être soigneusement distingués des refacturations de frais qui sont imposables en
principe.
2) Condition de non-imposition
La qualification de débours non incorporable dans la base de la TVA repose sur quatre conditions
simultanées :
· le débours doit être engagé au nom d’un mandat préalable et explicite : dans certains cas, le
caractère patent d’un mandat tacite peut être reconnu ;
· le mandataire doit rendre compte à son mandant de l’engagement et du montant exact des
dépenses ;
F) Règles d’arrondissement
Les règles d’arrondissement à l’euro s’appliquent à l’ensemble des impôts. En ce qui concerne les bases,
elles sont également arrondies à l’euro le plus proche.
L’exigibilité fixe la date à partir de laquelle le Trésor fera valoir ses droits auprès du redevable.
Ces deux dates peuvent coïncider ou non, mais leur rôle est différent :
· la date du fait générateur permet de déterminer le régime d’imposition auquel se référer en cas
de changement de législation ;
· la date de l’exigibilité détermine la période déclarative au titre de laquelle l’opération devra être
déclarée en TVA collectée, par le vendeur ou le prestataire, et présentée en TVA récupérable par
le client.
Les principaux cas sont regroupés dans le tableau ci-dessous, puis donneront lieu à explications
complémentaires dans le corps de la section.
A) Livraisons de biens
1) Principe
L’exigibilité n’est donc ni avancée en cas d’acomptes perçus antérieurement à cette date, ni retardée
lorsque le solde du prix est versé postérieurement à cette date même si ces acomptes ou soldes sont
formalisés par une facture.
Mais lorsque la vente est réalisée sous forme conditionnelle, la nature de la condition influe sur la date de
la réalisation de la vente et donc du fait générateur et de l’exigibilité.
La société BATIRENOV est en cours d’obtention d’un important contrat avec un promoteur. Elle achète le 1er juin une
tractopelle d’une valeur de 65 000 € HT auprès de la SARL BULDOZ son fournisseur habituel de matériel sous condition
résolutoire d’obtention de la confirmation du contrat sous 90 jours. BULDOZ, relevant du régime mensuel de la TVA
collecte la TVA sur ces 65 000 € au titre du mois de juin.
Le contrat initial n’est finalement pas conclu. La vente est résiliée le 31 août puisque c’est à cette date qu’est
intervenue la condition résolutoire. La SARL BULDOZ, au titre du mois d’août, récupèrera la taxe correspondant à celle
qui avait été imposée en juin, ligne 21 de la déclaration CA3 :« Autre TVA à déduire, dont régularisations sur la TVA
collectée ».
2) Cas particuliers
Cependant le régime décrit ci-dessous n’intéresse que les biens meubles corporels.
· une promesse unilatérale de vente (livraison de bien) par laquelle le propriétaire s’engage à céder
le bien à l’issue d’un délai contractuel.
Malgré cette différenciation, la TVA est exigible dès la remise du bien et non pas seulement au moment
du transfert de propriété.
La société LOCMAT, soumise au régime déclaratif suivant le régime mensuel, facture et livre le 02/01/N un engin de
chantier neuf sous régime de la location-vente. Le contrat stipule une période de location couvrant les mois de janvier
à juin, pour une valeur mensuelle HT de 5 000 €, et un transfert de propriété à l’issue de cette période pour une
valeur de 40 000 €.
L’exigibilité de la TVA intervient au 02/01/N. Donc au titre du mois de janvier N, la société doit déclarer une base
égale à :
(6 * 5 000 €) + 40 000€ = 70 000 €
Ces biens donnent lieu à des décomptes ou à des encaissements successifs. Fait générateur et exigibilité
se situent au moment de la fin de chaque période à laquelle le décompte ou l’encaissement se rapporte.
1) Principe
· L’exigibilité intervient à chaque fin de période, ou suivant les modalités du débit si option exercée
(et dès les encaissements d’acompte ou du prix de la prestation s’ils précèdent la facturation. Ces
encaissements doivent faire l’objet de facturation sur laquelle le montant HT doit être apparent.
Quelle que soit la dénomination indiquée sur la facture (avance, acompte, solde, etc.) et quel que soit le
libellé justifiant l’appel de fonds (achat de fournitures, emploi de sous-traitants, déplacements…) à la
condition que le document se réfère expressément à la prestation considérée.
La société LOCMAT, soumise au régime déclaratif suivant le régime mensuel, signe le 02/01/N puis exécute pour le
client A un contrat de révision de son matériel pour un montant global de 2 500 € HT (taux normal de TVA : 20 %).
Un acompte de 1 200 € est touché lors de la signature du contrat, un second acompte de 1 200 € intervient courant
février, et le solde est versé lors de l’achèvement de la prestation le 15/03/N
La TVA correspondant à l’opération s’élève à 2 500 € HT * 20 % = 500€. La déclaration de cette TVA doit s’exécuter
en trois temps en fonction de la règle d’exigibilité :
Au titre du mois de janvier lors du premier acompte : 1 200 € * 100 /120 = 1 000€ HT * 20 % = 200 €
Au titre du mois de février lors du second acompte : 1 200 € * 100 /120 = 1 000€ HT * 20 % = 200 €
Au titre du mois de mars lors du versement du solde : 2 500 HT - 2 000 HT = 500 HT * 20 % = 100 €
Chez le client, à noter que le droit à déduction suit l’exigibilité chez le vendeur ou le prestataire
b) Notion d’encaissement
Si le chèque se révèle sans provision, l’encaissement n’est donc pas réalisé et la régularisation sera
effectuée par l’entreprise (ligne 21 de la déclaration CA3 pour les entreprises soumises au régime du réel
normal, par exemple)
Quelle que soit la solution retenue par le prestataire, l’exigibilité n’interviendra qu’à la date d’échéance et
portera sur le nominal de l’effet et non sur le net perçu.
La société LOCMAT, soumise au régime déclaratif suivant le régime mensuel, signe le 02/01/N puis exécute pour le
client A un contrat de révision de son matériel pour un montant global de 2 500 € HT (taux normal de TVA : 20 %
égale à 500 €). Les travaux sont exécutés entre le 3/01 et le 15/03/N. Le règlement est effectué par une traite de
3 000 € à 60 jours signée le jouir du contrat.
La société LOCMAT escompte la traite auprès de sa banque et en obtient le 12/01/N un virement de 2 920 €.
Même si le prestataire mobilise sa traite, l’encaissement est réputé intervenir à l’échéance de la traite soit le 03/03/N
Au cas où la traite ne serait pas honorée, l’exigibilité serait repoussée jusqu’à la date réelle de règlement.
b4) Affacturage
Dans cette situation, le prestataire transmet la créance qu’il possède sur son client, à un tiers (factor,
établissement de crédit) qui assure sa gestion et son recouvrement en contrepartie d’une rémunération
sur le montant de la créance.
L’exigibilité intervient au moment où débiteur s’acquitte de sa dette envers le factor, qui doit alerter le
prestataire pour qu’il en tire les conséquences sur sa déclaration de TVA.
La société LOCMAT, soumise au régime déclaratif suivant le régime mensuel, signe le 02/01/N puis exécute pour le
client A un contrat de révision de son matériel pour un montant global de 2 500 € HT (taux normal de TVA : 20 %
égale à 500 €). Les travaux sont exécutés entre le 3/1 et le 30/03/N. Le suivi du règlement est confié à la société F,
factor.
La société F reçoit un virement du client de 1 800 € le 8 février. Elle communique cette information à la société
LOCMAT.
Le 15 mars, elle relance le client qui ne s’est pas acquitté du solde. Celui-ci leur verse le solde le 3 avril. La société F
n’informe la société LOCMAT que le 7 mai.
Enfin, la société F verse à LOCMAT le résultat de l’opération après déduction des frais prévus au contrat, soit 2 790 €.
LOCMAT déclarera
=> au titre du mois de février : 1 800 * 100/120 =1 500 HT * 20 % = 300 €
=> au titre du mois d’avril : 1 200 * 100/120 = 1 000 HT * 20 % = 200 € (déclaration d’avril déposée fin mai)
A noter que les montants déclarés ne se limitent pas au résultat net de l’opération, déduction faite des frais du factor.
(Cette situation est légèrement différente de celle de la cession DAILLY dans laquelle le prestataire
continue de suivre directement le recouvrement de la créance de son client.)
a) Bénéficiaires de l’option
Cette option s’adresse :
· à tous les redevables soumis aux règles d’exigibilité selon l’encaissement (y compris les
prestataires de travaux immobiliers),
· aux redevables effectuant des livraisons de biens meubles corporels donnant lieu à établissement
de décomptes ou à encaissements successifs (électricité, gaz, chaleur, froid…).
La société LOCMAT, soumise au régime déclaratif suivant le régime mensuel, signe le 02/01/N puis exécute pour le
client A un contrat de révision de son matériel pour un montant global de 2 500 € HT (taux normal de TVA : 20 %).
Un acompte de 1 200 € est touché lors de la signature du contrat, un second acompte de 1 200 € intervient courant
février, et le solde est versé 15 jours l’achèvement de la prestation le 15/03/N.
La déclaration de cette TVA doit s’exécuter en principe à la date de facturation compte tenu de l’option exercée pour
l’exigibilité selon les débits, sauf si cela entraine retard de l’exigibilité initiale.
Au titre de février :
=> en raison du second acompte : 1 200 € * 100 /120 = 1 000 € HT * 20 % = 200 €
b) Conséquences de l’option
Mais cette règle ne doit pas retarder l’exigibilité de la taxe telle qu’elle résulterait en droit commun.
L’avantage retiré de l’option ne concerne donc pas la trésorerie de l’entreprise, notamment si une partie
du prix est acquitté après la facture.
L’enjeu réside dans la simplicité de sa gestion administrative notamment lorsqu’elle exécute en même
temps des livraisons de bien accompagnées de prestations de service.
L’option est indiquée sur les factures pour informer les clients de l’existence de l’option.
C'est-à-dire que dès la facturation, il est en droit de porter la déduction sur sa déclaration, alors même
que le solde du règlement serait postérieur.
c) Modalités de l’option
La formalisation de l’option consiste en l’envoi d’un courrier simple au SIE dont dépend l’entreprise. Elle
s’applique aux opérations réalisées à partir du premier jour du mois suivant la demande.
L’option est globale et concerne donc l’ensemble des opérations de l’entreprise ayant effectué cette
démarche.
L’option n’est pas définitive. La renonciation doit être formulée dans les mêmes conditions que l’option
elle-même. Ses conséquences interviennent à partir du 1er jour du mois suivant la demande.
a) Bénéficiaires de l’option
Classés dans les prestations de service, les travaux immobiliers relèvent en principe de l’exigibilité selon
l’encaissement.
Ils peuvent exercer une option en faveur de l’exigibilité selon les débits. Ils peuvent également bénéficier
de l’option selon la livraison qui leur est propre lorsqu’ils réalisent dans le cadre d’un marché
unique des livraisons de bien (biens meubles) incorporés à un ouvrage immobilier par
prestation d’installation.
Option non ouverte à la livraison d’immeubles destinés à l’habitation (pour les ¾ au moins de leur
superficie), ni aux prestataires artisans relevant du régime déclaratif du réel simplifié (RSI)
b) Conséquences de l’option
La livraison des travaux se situe lors de la remise de l’ouvrage au maître d’ouvrage (client) par le maître
d’œuvre (prestataire). Elle est considérée comme intervenant lors :
· de la réception des travaux même si celle-ci est provisoire,
· de l’utilisation réelle de l’ouvrage s’il elle est antérieure à la réception (occupation effective.
c) Modalités de l’option
La déclaration d’engagement de paiement selon la livraison et concerne tous les marchés définis au « a »
ci-dessus et conclus postérieurement à cette demande, doit être adressée au SIE compétent.
L’engagement est mentionné sur les contrats, sur les mémoires et sur les factures.
La renonciation à cette option prend effet à la date de la déclaration et entraîne le retour à l’exigibilité de
droit commun pour les marchés en cours.
1) Dimension du problème
Qu’arrive-t-il lorsqu’une opération se révèle définitivement impayée, ou qu’elle est résiliée ou encore
annulée ?
Si cette opération relève de l’exigibilité sur l’encaissement, le cas ne prête généralement pas à
conséquence : en effet, la TVA se collectant au fur et à mesure de l’encaissement, l’entreprise ne peut
avoir déclaré une TVA qui ne corresponde pas à un flux financier en sa faveur (sauf cas de chèques
bancaires rejetés par la banque par exemple).
Il en va autrement des autres cas d’exigibilité : qu’ils s’appuient sur la livraison du bien ou sur le débit, ils
génèrent une TVA collectée qui peut parfaitement précéder le règlement. Il peut y avoir impayé partiel
(solde) ou même total (absence d’acomptes) de l’opération qui finalement n’est pas rémunérée au niveau
où elle a été déclarée.
2) Modalités de récupération
Le fournisseur de bien ou le prestataire de service doit établir une facture dupliquée et annoté de la
mention « facture demeurée impayée pour un montant HT de… et TVA… :
- qu’il adresse au client (afin d’asseoir la régularisation des droits à déduction que celui-ci a
pratiqué) ;
Il récupère la taxe initialement déclarée sur la première déclaration de TVA postérieure (ligne 21).
La restitution doit toutefois être pratiquée avant le 31/12 de la deuxième année suivant la constatation
de l’impayé ou de l’annulation.
La société LOCMAT, soumise au régime déclaratif suivant le régime mensuel, facture et livre le 02/01/N un engin de
chantier neuf pour 70 000 € HT
L’exigibilité de la TVA intervient au 02/01/N (livraison du bien). Donc au titre du mois de janvier N, la société doit
déclarer une base égale à :
70 000 €, soit 14 000 € de TVA
Le 25/02/N, le contrat est résilié. Le bien est rendu à la société LOCMAT. Toutefois la valeur totale de l’opération a été
déclarée au titre du mois de janvier en fonction de l’exigibilité liée à la livraison du bien.
D’autres taux existent qui concernent certaines opérations, notamment réalisées dans certains territoires.
L’examen en sera effectué par catégorie de taux.
Avant d’examiner les différents cas, une précision s’impose quant au calcul de l’impôt.
• le prix HT correspondant à un prix TTC de 600 € est égal à 600 * 0,8333 = 500 € arrondi.
Il en résulte, pour les principaux taux (employés en France métropolitaine) le tableau suivant qui
concerne les taux de conversions établis par la doctrine administrative :
COEFFICIENT
TAUX de TVA de
CONVERSION
20 % 0,833
10 % 0,909
5,5 % 0,947
2,1 % 0,979
Sauf texte légal particulier, l’ensemble de l’activité imposable à la TVA ressort du taux normal dont la
définition est ainsi réalisée a contrario.
Les précisions ci-dessous ne concerneront donc que la définition des biens ou services visés par un taux
spécifique. Ils sont présentés dans l’ordre croissant des taux.
Les opérations sur les produits visés par les taux particuliers sont :
· ventes, livraisons,
1) Biens
Les médicaments pris en charge par la sécurité sociale, les produits sanguins d’origine humaine tels que
le plasma(le sang lui-même étant exonéré).
2) Prestations
Les publications de presse quel que soit les modalités de leur distribution (y compris presse numérisée)
1) Biens
L’eau (hors eaux déminéralisées ou distillées qui demeurent au taux normal) et les produits alimentaires
solides ou liquide à l’exception des boissons alcoolisées.
L'appareillage et l’équipement pour handicapés. Et depuis 2016, les produits de protection hygiénique
féminine.
Livraison d’immeuble dans ou à la périphérie des quartiers prioritaires pour les permis de construire
accordés à compter du 01/01/2017, livraisons de certains locaux à but social depuis 2018.
Les ventes d’autotests de dépistage du VIH (créé pour 2018 puis rendu définitif)
2) Prestations
Les travaux améliorant la qualité énergétique des logements (logements achevés depuis plus de 2 ans,
taux applicable sur le matériel et sur la main d’œuvre générée par sa pose).
Les prestations fournies dans les maisons de retraite ou d’accueil des handicapés ainsi que dans certains
centres d’accueil d’urgence.
Certains services d’aide aux personnes dépendantes (âgées ou handicapées) ainsi que la location
d’appareillage et d’équipement pour handicapés bénéficiant du taux réduit.
Les abonnements relatifs aux livraisons d'électricité d'une puissance maximale inférieure ou égale à 36
kilovolts-ampères, d'énergie calorifique et de gaz naturel combustible, distribués par réseaux, ainsi que la
fourniture de chaleur, lorsqu'elle est produite au moins à 50 % à partir de la biomasse, de la géothermie,
de l'énergie solaire thermique, des déchets et d'énergie de récupération
Les billets de spectacles vivants et depuis le 01/01/2014 du cinéma, au-delà des 140 premières
représentations.
Les prestations d’hébergement et d’accompagnement social dans les résidences hôtelières à vocation
sociale (> 80 % des logements réservés à l’aide sociale) depuis le 01/01/2017.
Les prestations de collecte de déchets (collecte séparée, collecte en déchetterie, tri, valorisation des
matières, etc.), sinon, application du taux de 10 %
C) Taux intermédiaire de 10 %
1) Biens
Le bois de chauffage.
Les livraisons de terrains à bâtir ou de logements neufs aux organismes HLM depuis 2018.
2) Prestations
- les travaux réalisés dans les locaux d’habitation : habitation de plus de 2 ans, taux applicable
sur main d’œuvre et sur certains équipements (sanitaire, électricité, sécurité, éclairage fournis ;
équipement mobilier non désassemblable).
- les services d’aide à la personne (autres que ceux visés par les taux ci-dessus).
- les commissions, courtages, et façons sur produits taxés eux-mêmes au taux intermédiaire.
- les cessions de droits sur livres, œuvres cinématographiques, auteurs des œuvres de l’esprit, et
artistes interprètes.
La TVA fait partie de la catégorie des impôts autoliquidés. Parmi ces impôts, elle entre dans le groupe des
impôts dont le paiement accompagne le dépôt déclaratif.
Il existe deux principaux régimes déclaratifs en TVA, réel normal et réel simplifié. Avant d’aborder leur
présentation respective, une première section sera consacrée aux règles communes à tout redevable,
puis au cas particulier des très petites entreprises bénéficiant d’une franchise en base.
A) Identification
La déclaration d’existence n’est pas à proprement parler une obligation liée à la TVA, mais concerne tous
les usagers professionnels afin qu’ils soient répertoriés dans les bases de données du service des impôts
des professionnels dont ils dépendent.
a) Circuit d’identification
L’entreprise effectue sa création auprès du centre de formalité des entreprises (CFE) dont dépend
l’activité (chambre de commerce, d’agriculture ou des métiers, Urssaf, etc.).
Le centre transmet l’information par voie dématérialisée à l’INSEE qui attribue un numéro d’identification
et le communique au SIE.
Celui-ci reçoit en parallèle du CFE les éléments contenus dans le dossier de création (adresses, options,
etc.).
CFE INSEE
SIE
b) Numéro SIRET
Le numéro attribué par l’INSEE est appelé N° SIRET, et comporte deux éléments :
· le SIREN, code à neuf chiffres identifiant l’entreprise jusqu’à sa disparition,
· le code NIC à cinq chiffres, servant à identifier l’établissement. (Une entreprise peut avoir
plusieurs établissements, qui auront tous la même racine SIREN, mais des codes NIC différents)
Le numéro d’identification à la TVA est lui une qualification spécifique à la TVA. Il est utilisé pour les
échanges intracommunautaires.
Il se compose du code SIREN, précédé d’un code à deux lettres pour qui définit le pays (FR pour France),
et d’une clé de contrôle informatique.
Par exemple : FR - 36 – 742456841. Il est pré-imprimé sur les déclarations de TVA, ou peut être
demandé par l’entreprise au SIE dont elle dépend.
1) Obligations générales
Toute entreprise tient une comptabilité permettant de justifier le détail des opérations effectuées.
Ces documents, ainsi que les pièces justificatives qui l’appuient, sont conservées pendant 6 ans après la
dernière écriture des livres comptables, afin de répondre aux contraintes du droit de communication qui
incombe à l’entreprise.
Certaines activités relevant par exemple des bénéfices non commerciaux, ou bénéficiant du régime
MICRO en matière de bénéfice industriel et commerciaux, bénéficient de mesures de simplification leur
permettant de ne tenir suivant les cas, qu’un livre de recettes ou un journal d’achats.
Il est précisé que les ventes au comptant peuvent être globalisées par jour si leur montant unitaire ne
dépasse pas 76€ (Attention attirée : 76€ par vente, et non par article compris dans une vente).
Dans certains commerces de détail, comportant une majorité de vents au comptant à des particuliers,
sans émission de facture, cette obligation a pu créer des difficultés. Le système des codes barres a
supprimé cette difficulté dans la plupart des cas.
Cependant, l’administration avait mis en place trois méthodes de ventilation qu’elle propose toujours en
cas de besoin après déclaration d’utilisation par l’entreprise : dans les trois cas, il s’agit de répartir le
chiffre d’affaires qui n’est connu que toutes taxes comprises, en proportion des achats eux-mêmes
valorisés de trois façons.
Cette méthode n’est utilisable que si les marges des différentes catégories de produits sont égales ou très
voisines pour le moins (pas plus de 10 points d’écart).
Ces outils de répartition ne sont plus guère utilisés aujourd’hui avec l’évolution des caisses électroniques.
C) Présentation de factures
1) Mentions obligatoires
La TVA dont le redevable peut obtenir la déduction doit être mentionnée sur une facture.
Cette facture répond à des impératifs légaux précis concernant des mentions obligatoires à porter sur le
document pour que la facture soit reconnue comme régulièrement émise :
· le nom complet et l’adresse du fournisseur et celui du client (sauf reçus autoroutes ou automates
ainsi que factures de restauration ne dépassant pas 150 €) ;
· la date de la facture ;
· les quantités par produit ainsi que le prix hors taxe (sauf factures d’acompte) ;
· le montant de la taxe avec en cas de taux multiples, la récapitulation par bases et taux.
Les mentions d’option pour les débits (prestataires en général) ou option pour la livraison (travaux immobiliers) ne
sont pas obligatoires, mais conseillées. Attention, elles engagent l’entreprise lorsqu’elles sont apposées à tort.
· d’autre part, cette même TVA ne peut être déduite par le client.
A réception de ce document, le client doit régulariser la taxe déduite à tort. De son côté, le fournisseur
récupère la taxe irrégulièrement facturée… et déclarée.
D) Dépôt de déclarations
1) Lieu de déclaration
La déclaration est souscrite auprès du SIE dont dépend la déclaration de bénéfice de l’entreprise.
Quelle que soit la taille de l’entreprise, la déclaration (régime réel normal ou régime RSI) doit être
télétransmise et accompagnée d’un télépaiement associé depuis le 1er octobre 2014.
Après création de l’espace, un courrier du SIE confirmera son activation. Les fonctions à mettre en œuvre
(en matière de TVA) seront alors :
· déclarer la TVA ;
· payer la TVA.
Le non-respect de cette obligation est sanctionné par une majoration de 0,2 % des droits dus sur la
déclaration concernée, avec minimum de 60 €.
Nombreuses en matière de régimes de bénéfice, elles se résument en ce qui concerne la TVA à une seule
disposition : la franchise en base (article 293B du CGI).
Le régime est simple : la taxe collectée n’est pas imposée et les déductions ne sont pas pratiquées
Elle concerne aussi bien les entreprises individuelles que les sociétés si elles sont établies en France.
A) Règle générale
La franchise en base s’applique automatiquement pour une année civile N donnée aux entreprises
individuelles ou aux sociétés dont le chiffre d’affaires de l’année précédente (N-1) ne dépasse pas :
Activité
Ventes de marchandises (à
emporter ou consommer sur
Prestations de service
place) et fourniture de
Limite CA
logement
pour les années N-1
2014, 2015 et 2016 82 200 € HT 32 900 € HT
En cas d’activité mixte, il est nécessaire d’une part que le total du CA HT ne dépasse pas le plafond des
ventes et que le total du CA HT des prestations ne dépasse pas les limites retenues pour l’année
considérée.
Si le chiffre d’affaires concerné a été soumis à la TVA, il convient de n’en retenir que la partie HT pour le calcul des
limites. Si au contraire, il n’a pas été grevé de TVA, on le retient pour son intégralité.
Lorsque, en cours d’année N-1 le CA dépasse les limites ci-dessus, l’entreprise peut néanmoins conserver
le bénéfice du régime pour N, première année suivant celle du dépassement, si le CA HT de N-1 ne
franchit pas un second plafond (que nous appellerons « sur-plafond ») et qui s’établit aux montants
suivants :
Activité
Ventes de marchandises (à
emporter ou consommer sur Prestations de service
« Sur-plafond » place) et fourniture de logement
pour les années N-1 :
Une entreprise nouvelle peut s’établir de droit sous le régime de la franchise en base, mais la situation de
l’année suivant celle de sa création devra être examinée en application de la règle prorata temporis sur
l’année de création. Enfin, une entreprise dont le chiffre d’affaires s’abaisse au-dessous des limites,
bénéficie du régime de la franchise à partir du 1er janvier de l’année suivante, sauf option de sa part.
Une entreprise peut opter pour un des deux régimes réels dans les conditions suivantes :
· option expresse auprès du SIE, pour l’année en cours et l’année suivante,
L’option prend effet au premier jour du mois au cours duquel elle est exprimée.
A noter qu’en cas d’option, le régime de bénéfice MICRO est exclu pour l’entreprise qui relèvera donc en ce qui
concerne la définition des bénéfices :
- du régime de la déclaration contrôlée pour une activité BNC ;
- du régime simplifié ou réel, suivant l’option TVA retenue, s’il s’agit d’une activité BIC.
B) Exceptions
Une limite spéciale concernant les avocats, les auteurs et les artistes interprètes (assimilés prestataires
de services) s’élève à 42 600 € HT jusqu’en 2016 et 42 900 HT à partir du CA 2017.
La limite de franchissement est également spéciale : 52 400 € HT jusqu’en 2016 et 52 800 € à partir de
2017.
· les redevables redressés sous certaines procédures (opérations occultes, flagrance fiscale).
A) Période déclarative
a) Principe d’annualité
Contrairement au régime du réel normal, l’obligation déclarative se résume à une seule déclaration
(3517-CA-12E) pour une année civile. Elle est déposée au plus tard le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai
N+1.
Cependant ce système tel quel entraînerait un retard important de la collecte de la taxe, et un risque
certain provenant du fait que l’entreprise collecte la TVA auprès de ses clients pendant une année pleine
sans la reverser au Trésor.
Aussi un système d’acompte a été mis en place pour échelonner les rentrées fiscales.
b) Règlements d’acomptes
Le système des acomptes trimestriels qui fonctionnait autrefois n’est plus valide aujourd’hui.
Chaque acompte est égal à un pourcentage de la TVA de référence : juillet 55 % et décembre 40 %
La TVA nette de l’année antérieure + La TVA déduite sur immobilisation (s’il y a lieu)
Si ce total est inférieur à 1 000 €, l’entreprise est dispensée du versement des d’acomptes
Une entreprise nouvelle, ne disposant donc pas de référence, doit calculer elle-même ses acomptes, de
façon à ce qu’ils ne soient pas inférieurs à 80 % de l’impôt dû pour le semestre.
b21) Principe
Les acomptes peuvent être modifiés à la hausse ou à la baisse si l’évolution du chiffre d’affaires de
l’entreprise le nécessite (écart minimum = 10 %). De même si l’entreprise estime que les acomptes déjà
versés couvrent la totalité de la TVA nette de l’année, elle peut, sous sa propre responsabilité, suspendre
les versements des acomptes suivants. Dans les deux cas, la décision est formalisée par l’entreprise
auprès du SIE.
Le régime demeure globalement identique aux dispositions précédentes, mais les entreprises clôturant
leur exercice comptable en cours d’année sont depuis 2011 tenues de déposer leur déclaration CA-12E
dans les 3 mois de la date de clôture.
C’est à partir des chiffres de cette déclaration (TVA nette + TVA sur immobilisation) que sera déterminé
le montant du premier acompte suivant, soit décembre dans l’exemple choisi (40 %).
B) Entreprises concernées
1) Limites
a) Règles générales
Il s’agit des entreprises dont le chiffre d’affaires N-1 ne dépasse pas :
Ventes de marchandises (à
Activité : Prestations de service et
emporter ou consommer sur
Limite pour les années N-1 : assimilés
place) et fourniture de logement
En cas d’activité mixte, il est nécessaire d’une part que le total du CA HT ne dépasse pas la limite
réservée aux ventes et que le total du CA HT des prestations ne dépasse pas celle réservée aux services.
Attention attirée : quelle que soit la date de clôture de l’exercice comptable, la référence au chiffre d’affaires limite se
reporte au résultat de l’année civile, à différencier donc des règles de date de dépôt de déclaration.
A partir du 01/01/2015, la limite de CA (N-1) est doublée d’une limite de TVA nette (N-1 également)
b) Exclusions
Sont exclues du bénéfice du régime :
· les activités occasionnelles,
· les associations à but non lucratif pour leurs opérations éventuellement taxables,
· les entreprises redressées suivant certaines procédures (activités occultes, flagrance fiscale) ou
ayant émis ou reçus des factures fictives de complaisance.
2) Franchissement de limites
Activité
Ventes de marchandises (à
emporter ou consommer sur Prestations de service
« Sur-plafond » place) et fourniture de logement
pour les années N-1 :
863 000 € HT 267 000 € HT
2014, 2015 et 2016
et TVA exigible de N-1 < 15 000 € et TVA exigible de N-1 < 15 000 €
869 000 € HT 269 000 € HT
2017
et TVA exigible de N-1 < 15 000 € et TVA exigible de N-1 < 15 000 €
Si le chiffre d’affaires de l’année N-1 dépassait déjà ces limites, l’entreprise relève du régime réel
d’imposition depuis le 1er janvier cette année N-1. Ceci implique la production d’une déclaration CA3
rectificative comportant :
· d’une part la récapitulation de toutes les opérations réalisées et déductions effectuées depuis le
début de l’année,
· et d’autre part la reprise en déduction des acomptes exigibles au cours de cette même période.
Une option peut être exercée pour le régime réel normal de TVA.
Elle est formulée expressément (avant le 01/02 d’une année si venant d’une franchise).
Elle est valable pour deux ans (y compris l’année de l’option) et tacitement reconduite.
Elle est automatiquement reconduite pour deux ans si un remboursement de crédit de TVA est obtenu.
Il s’applique de plein droit à toute entreprise qui ne répond pas aux critères de chiffre d’affaires du RSI
ou de la franchise, ou encore qui sont exclus de ces régimes (cf. développements ci-dessus).
Il s’applique également aux entreprises qui ont exercé leur option en sa faveur.
A) Régime général
1) Nature de la déclaration
Elle est établie dans le mois qui suit la période couverte, suivant un calendrier s’échelonnant entre le 15
et le 24 du mois.
La période visée est le mois, sauf si l’impôt exigible annuellement est inférieur à 4 000 €. Dans ce cas, la
période est le trimestre.
Toutefois, l’entreprise peut revenir au système mensuel en formulant une demande qui prendra effet le
mois suivant celui de la demande, pour une année.
Les chiffres portés sur les déclarations sont les valeurs réelles des opérations (TVA collectée et TVA
déductible) dont l’exigibilité intervient au cours de la période.
Une exception est toutefois ouverte qui concerne la période de fermeture pour congés payés.
Cette déclaration peut être calculée forfaitairement (80% de la dernière déclaration ou de la TVA nette
réelle du mois).
Sur demande motivée auprès du SIE, lorsque des difficultés s’opposent à la souscription régulière de la
déclaration dans les délais, les entreprises relevant du réel mensuel, peuvent obtenir l’autorisation de
régler un acompte provisionnel égal à 80 % des droits dus (mois m +1), puis de régulariser au cours du
mois suivant (mois m+2).
L’entreprise dont le chiffre d’affaires descend au-dessous de la limite du RSI relève de ce régime à partir
du 1er janvier de l’année d’abaissement.
Elles peuvent maintenir leur appartenance au régime réel normal en exerçant leur option en ce sens,
suivant les modalités propres à l’option déjà examinées précédemment.
· déduit de cette TVA « brute », la TVA qui lui a été facturée par ses fournisseurs en amont,
· et n’acquitte donc au Trésor que la partie de la taxe relative à sa propre valeur ajoutée.
La taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les éléments du prix d’une opération est déductible de la taxe sur la valeur
ajoutée applicable à cette opération.
Il établit une relation directe entre la possibilité de déduire la TVA acquittée en amont et l’existence d’une
TVA à collecter en aval. Il sous-entend également que le droit à déduction n’est ouvert qu’aux
assujettis agissant en tant que tel.
Or l’étude du champ d’application dans le chapitre 1, a apporté des précisions sur la réalisation d’activité
sortant de ce périmètre, ou même bénéficiant à l’intérieur de ce périmètre de mesures d’exonérations. La
déduction d’une TVA relative à ces activités fausserait l’équilibre du dispositif.
Le second chapitre à travers la définition de la TVA collectée, notamment en ce qui concerne les livraisons
à soi-même, a laissé entrevoir que le droit à déduction répondait à une logique de neutralité et
comportait en conséquence un certain nombre de correctifs relatifs à la déduction de certains biens ou
certains services, fonctions de l’utilisation de ces mêmes biens ou services.
Le chapitre 3, relatif aux obligations, a pris acte du fait que les opérations se déclarent en masse par
période, et qu’il n’était pas possible d’affecter les déductions une par une à telle ou telle opération.
En conséquence, ces correctifs agissent également en masse, et ont pour but de moduler l’exercice du
droit à déduction.
Le corps de ces correctifs concerne tout d’abord les coefficients de déduction assujettissement, taxation
et admission) dont un est apparent sur la déclaration.
La taxe sur la valeur ajoutée grevant un bien ou un service qu’un assujetti à cette taxe acquiert, importe, ou se livre à
lui-même, est déductible à proportion de son coefficient de déduction.
La loi implique donc que l’entreprise puisse déterminer l’utilisation d’un bien ou d’un service dont elle
souhaite déduire la TVA supportée en amont, afin de déterminer ce coefficient.
La taxe déductible se calcule ainsi => Taxe acquittée en amont * Coefficient de déduction
L’article 206 du même code, même annexe, précise que ce coefficient de déduction global est lui-même
le produit de trois coefficients secondaires examinés successivement ci-dessous.
· si au moins un des coefficients est inférieur à 100 %, mais supérieur à zéro, la déduction sera
partielle.
Les quatre coefficients mentionnés au I sont arrondis par excès à la deuxième décimale (93,19 % = 94 %) et
appliqués sur une base provisoire en cours d’année.
Ils sont définitivement arrêtés avant le 25 avril de l'année suivante ou le 31 décembre de l'année suivante pour ceux
qui deviennent redevables de la taxe sur la valeur ajoutée en cours d'année.
Ce coefficient mesure le pourcentage d’utilisation d’un bien ou d’un service donné, à une activité
concourant à la réalisation d’opération entrant dans le champ d’application de la TVA.
Les critères choisis pour mesurer cette utilisation peuvent être variés, mais doivent être dans tous les cas
représentatifs.
La rénovation du carrelage du hall d’exposition, soit 20 000 € HT et 3 000 € de TVA (rez-de-chaussée), est
affectée en totalité à l’activité professionnelle et bénéficiera d’un coefficient d’assujettissement de 100 %.
Les dépenses de ravalement concernant l’ensemble de l’immeuble, soit 50 000 € HT et 10.000 € de TVA,
sont affectées du coefficient d’assujettissement représentant le rapport de la surface des murs du rez-de-chaussée à
la surface totale extérieure de l’immeuble, soit 50 %.
Déduction = 1 200 € * 0 % = 0 €
La proportion d’utilisation du bien ou du service, à une activité entrant dans le champ d’application, est
déterminée par l’entreprise, sous sa responsabilité : élément par élément, avec deux possibilités
d’assouplissement cependant :
· utiliser un coefficient unique pour l’ensemble des biens et services ayant une affectation mixte,
· utiliser une clé de répartition financière pour l’ensemble des dépenses quelles que soient leurs
affectations, cette clé tenant compte de la situation globale de l’entreprise par rapport à cet
assujettissement partiel.
Dans les deux cas, la justification des chiffres retenus doit être conservée par l’entreprise.
Le coefficient est déterminé de façon provisoire en cours d’année, puis éventuellement recalculé de
manière définitive avant le 25/04 de l’année suivante (si les conditions se sont modifiées en cours
d’année).
Précision 1 :
Sur le plan comptable et si la déduction concerne un bien immobilisé, l’entreprise est autorisée à ne pas faire varier la
valeur immobilisée (HT déductible) lorsque la différence entre coefficient provisoire et coefficient définitif ne dépasse
pas 5 %. Dans ce cas, la variation passe en produits et charges exceptionnels.
Précision 2 :
Si le coefficient d’assujettissement est égal à zéro, la déduction est définitivement exclue pour la totalité de la
TVA, même si les conditions d’utilisation du bien ou service changent par la suite.
Dans une seconde étape, le coefficient de taxation, en se situant cette fois à l’intérieur du champ
d’application, a pour but de pondérer les utilisations de biens et services entre :
· opérations ouvrant droit à déduction,
Il s’agit d’abord des opérations soumises à la TVA. S’y rajoutent ensuite les opérations bénéficiant
d’exonérations qui exceptionnellement, ouvrent droit à déduction.
Cela concerne essentiellement les opérations liées à l’activité internationale, et celles relatives à l’or
d’investissement.
Cela peut éventuellement concerner également la facturation à tort d’une opération non imposable qui
n’ouvre pas pour autant, droit à déduction de la TVA d’amont.
La prise en compte de ce coefficient sera différente si l’entreprise est considérée comme un tout, règle
générale, ou si elle est divisée en secteur distinct d’activité, cas d’exception.
Il est rappelé à ce niveau que ce bien, ou ce service, peut avoir une utilisation répartie entre opération
assujettie et opération non assujettie.
Mais cette répartition relève du coefficient d’assujettissement. Elle ne doit pas être à nouveau prise en
compte au stade du coefficient de taxation.
Aussi, une clé de répartition globale a-t-elle été retenue pour tenir lieu de coefficient en ce qui concerne
ces biens ou services à usage mixte.
Montant total annuel du CA hors TVA afférent aux opérations ouvrant droit à déduction,
Sur
Montant total du chiffre d’affaires imposable, hors TVA
Au numérateur se retrouveront les opérations normalement imposables ainsi que les opérations
exonérées donnant lieu à déduction (opérations internationales pour l’essentiel).
Au dénominateur figureront les données du numérateur auxquelles s’ajouteront celles des activités
exonérées, mais n’ouvrant pas droit à déduction (certaines opérations relatives à l’immobilier, la finance,
la formation, etc..).
Puis est corrigé en fonction des chiffres de l’année N avant le 25/04/N+1, ou dans le cas particulier d’un
redevable assujetti pour la première fois avant le 31/12/N+1.
Sur le plan comptable et si la déduction concerne un bien immobilisé, l’entreprise est autorisée à ne pas faire varier la
valeur immobilisée (HT déductible) lorsque la différence entre coefficient provisoire et coefficient définitif ne dépasse
pas 5%. Dans ce cas, la variation passe par produits exceptionnels ou charges exceptionnelles.
Le chiffre d’affaires à retenir pour une année donnée doit être calculé en fonction de la date d’exigibilité
des produits et service y figurant (avec date d’exigibilité théorique en ce qui concerne les produits
exonérés).
Ceci implique qu’il n’est pas possible de partir directement du chiffre d’affaires du compte de résultat. Il
est nécessaire de s’appuyer sur celui des déclarations de TVA, pour établir le rapport.
L’entreprise DUO, passible du régime réel mensuel, exerce à l’intérieur du champ d’application de la TVA
(donc coefficient d’assujettissement = 1) :
- une activité imposable,
Au début de l’année N, les biens et service d’utilisation mixte (immobilisations, services communs, etc.)
sont donc affectés d’un coefficient de taxation provisoire de :
1 800 000 / 2 034 000 = 0,884955 arrondi à 0,89.
La totalité de la TVA déductible sur biens et services d’utilisation mixte s’élève à 78 000 €
Elle ne sera déduite sur les déclarations en cours d’année qu’à hauteur de : 78 000 * 0,89 = 69 420 €
Au début de N+1, les chiffres définitifs de N sont connus et permettent de calculer le coefficient de
taxation définitif :
CA total exigibilité N = 2 100 000 €
CA ouvrant droit à déduction exigibilité N = 1 750 000 €
Le coefficient de taxation définitif pour N s’élève à : 1 750 000 / 2 100 000 = 0,8333 arrondi à 0,84
Sur la déclaration déposée en avril N+1, une correction de TVA déductible devra être pratiquée, entrainant au cas
particulier un reversement de : 78 000 * 0,84 = 65 520 € => 69 420 - 65 520 = 3 900 €
Le coefficient de 0,84 sert alors de coefficient provisoire à la déduction des opérations de N+1.
Etant taxables par nature, elles figurent aussi bien au numérateur qu’au dénominateur. Les autres
subventions ont été prises en compte antérieurement dans le coefficient d’assujettissement.
Il en est de même pour les LASM relatives aux immobilisations. Les autres LASM figurent au numérateur
et au dénominateur.
Seuls sont à prendre en compte au niveau du coefficient de taxation, ceux de ces produits qui entrent
dans le cadre de l’assujettissement.
On relève ainsi parmi les exemples les plus courants de produits financiers ou immobiliers :
Pourtant, il ne s’agit bien souvent que d’une activité minime, mais incontournable pour l’entreprise dans
la recherche d’une bonne gestion de ses actifs.
Un assouplissement de la rigueur du calcul du coefficient de taxation a donc été mis en place en faveur
des produits financiers ou immobiliers exonérés.
Ils n’ont à figurer au dénominateur de la fraction que s’ils ne sont pas considérés comme produits
accessoires.
La loi définit la notion d’accessoire en fixant deux conditions à remplir par ces produits, la jurisprudence
en a ajouté une troisième :
· avoir un lien avec l’activité principale de l’entreprise,
· être réalisés en utilisant au maximum 10 % des biens et services acquis par l’entreprise,
Ces produits financiers ou immobiliers sont considérés comme accessoires si leur montant n’excède pas 5% du chiffre
d’affaires TTC de l’entreprise.
La limite de 5 % est globale pour l’ensemble des produits accessoires (financiers et immobiliers).
Exemple ci-après :
La SARL SANTE-TOP, pharmacie et laboratoire médical, a placé en comptes à terme des fonds dégagés par la
trésorerie de son exploitation.
Elle loue également à des particuliers un local d’habitation (étage du siège social) qui figure à l’actif de son bilan.
La TVA afférente à des biens ou service d’utilisation mixte au titre de l’année N se décompose comme
suit :
Révision du système de chauffage, TVA 1 000 € (chauffage unique pour l’immeuble)
Changement du système informatique, TVA 600 € (utilisé pour la gestion administrative globale)
Les valeurs nécessaires au calcul du coefficient de taxation définitif (connues en mars N+1) sont :
CA pharmacie : 1 000 000 € HT, TVA collectée à divers taux = 70 000 €
CA analyse biologique 245 000 € (exonéré)
CA placements financiers 28 000 € (exonéré)
CA activité locative : 24 000 € (exonéré)
Coefficient provisoire appliqué en N : 75,00 %
Le total du chiffre d’affaires TTC = 1 070 000 + 245 000 + 28 000 + 24 000 = 1 367 000 €
Le total des produits financiers additionné aux produits locatifs (52 000€) n’atteint pas cette limite et
doit donc être retiré du dénominateur pour le calcul du coefficient de taxation.
Celui-ci ressort donc à 1 000 000 / (1 000 000 + 245 000) = 80,33 % arrondi à 81 %
Elle intervient lorsque l’entreprise exerce des activités répondant à des dispositions différentes au regard
du droit à déduction de la TVA.
La comptabilité de l’entreprise doit dans ce cas doit être adaptée à la création des secteurs distincts de
façon à différencier les affectations de chaque mouvement (acquisition d’immobilisations, de biens et
services ou transfert entre les secteurs.
· appliquera un coefficient de taxation de zéro dans le secteur réservé au régime excluant les droits
à déduction ;
· seuls les biens et services (ce sera surtout le cas de certains immobilisations) utilisés
conjointement dans les deux (ou plusieurs) secteurs nécessiteront un calcul de coefficient de
taxation global.
Un cabinet d’expertise comptable loue également dans les étages du siège deux locaux vides : l’un à usage
d’habitation, exonéré, l’autre à usage professionnel, également exonéré, mais pour lequel l’entreprise a exercé son
option à la taxation des loyers.
Chiffres d’affaires
Secteur 1 - Expertise : 400 000 € HT
Secteur 2 - Location habitation : 30 000 € HT
Secteur 3 - Location professionnelle : 50 000 € HT
2) Le coefficient de l’ascenseur de l’immeuble (l’ascenseur n’est utilisé que pour les deux étages réservés à la
location) : (50 000) / (50 000 + 30 000) = 62,50 arrondi à 63 % (coefficient (2/3)
3) Les services administratifs sont séparés en deux unités et la comptabilité des secteurs retrace fidèlement
cette césure : une est consacrée à la gestion sous TVA, et l’autre à la gestion de la location d’habitation. Les
frais respectifs suivront les coefficients suivants :
Dernière étape du dispositif des coefficients, le coefficient d’admission s’applique à un bien ou un service
non en raison du type d’activité déployée par l’entreprise, mais en raison de dispositions légales visant ce
bien ou ce service en particulier.
a1) Principe
Il s’agit d’une exclusion de droit à déduction.
Elle touche :
· les véhicules prévus pour le transport des personnes, terrestre, aérien ou maritime,
Cela regroupe notamment au niveau terrestre les bus, les véhicules étant répertoriés sous la catégorie
« VP » (carte grise). C'est-à-dire les berlines, les coupés cabriolets breaks, etc., et parfois sous la
catégorie VAS (véhicules automoteurs spécialisés tels que les camping-cars).
Les véhicules utilitaires légers (camionnettes, fourgons) ne sont pas visés par l’exclusion. C’est le cas également des
véhicules « dérivés VP », ne comportant que deux places)
La déduction de TVA relative aux frais de parking suit le régime du véhicule s’il s’agit de stationnement de parking
public. Au contraire, elle demeure totalement déductible s’il s’agit d’acquisition ou de location d’emplacement réservés
à la clientèle, aux salariés ou aux dirigeants.
a2) Exceptions
L’exclusion serait particulièrement pénalisante et peu logique si elle englobait les entreprises qui sont
amenées à facturer de la TVA à partir de l’utilisation directe du véhicule.
Aussi une série d’exception module la règle en ce sens. D’autres concernent des cas particuliers.
Il s’agit ensuite des avions ou hélicoptères qui, bien que conçus pour le transport de passagers, sont
utilisés pour des prestations soumises à TVA (locations, photographies, enseignement,). Si cette
utilisation taxable n’est que partielle, la déduction doit être déterminée suivant un coefficient de taxation
propre à l’appareil.
C’est le cas également des taxis même si le taxi est utilisé à titre privatif partiellement (week-end),
o ou de convois funéraires.
Enfin, déduction également possible pour les véhicules réservés à l’enseignement de la conduite.
Entrent dans cette catégorie, les véhicules de plus de 8 places assises hors conducteur, lorsqu’ils sont
réservés au transport du personnel sur le lieu de travail.
b1) Principe
Exclusion de déduction de TVA pour les prestations de transport de personnes quelque soit le mode de
transport.
b2) Exceptions
Les frais de transport engagés dans le cadre d’un contrat permanent de transport pour l’acheminement
des employés sur le lieu de travail sont déductibles par l’entreprise qui a conclu le contrat.
Les frais de transport engagés pour le compte d’une entreprise de transport public de voyageurs (sous-
traitance) sont déductibles par l’entreprise de transport à qui ils sont facturés.
2) Produits pétroliers
a) Au stade de l’industriel
Les industriels du pétrole qui mettent les produits à la consommation déduisent dans des conditions
normales la TVA supportée par les éléments du prix de revient du produit.
· Les huiles de graissage (moteur, boite de vitesse…) lorsque le véhicule est lui-même exclu du
droit à déduction (propriété ou location),
· Les carburants d’avions à réaction lorsque l’avion est lui-même exclu du droit à déduction
(propriété ou location).
Remarque.
Ne confondez pas le carburant GPL liquéfié utilisé en carburant et qui est totalement déductible, quelque soit le
véhicule qu’il propulse avec le GPL à l'état gazeux dont la déductibilité est limitée à 50 % pour les véhicules de
tourisme.
b1) Principe
Les dépenses de logement, si elles concernent la fourniture de logement à titre gratuit des dirigeants ou
des salariés de l’entreprise, même si le logement correspond à une nécessité économique.
b2) Exceptions
L’admission à taux zéro ne s’applique pas à certains cas particuliers :
- Les dépenses concernant d’une part des salariés ou dirigeants de l’entreprise et d’autre part
des tiers. La TVA en ce cas doit être ventilée en fonction des participants (justificatifs à
fournir).
c1) Principe
Toute fourniture d’un bien gratuitement ou à un prix très inférieur au coût de ce bien se voit affectée du
coefficient d’admission zéro, même si l’intérêt de l’entreprise n’est pas contesté.
La notion de prix très inférieur au prix normal s’entend d’un prix bien inférieur à celui qui pourrait être
affecté de rabais ou de remises en usage commercial.
c2) Exceptions
e) Publicités prohibées
Cela concerne le domaine particulier de la règlementation des publicités sur les boissons alcooliques.
Dans le module 4 seront évoqués certains cas particuliers d’application de la TVA, parmi lesquels le mode
de taxation sur la marge.
Le principe consiste à ne pas collecter la TVA sur la valeur globale du produit ou de la prestation, mais
uniquement la marge dégagée par l’entreprise dans ce type d’opération.
Il est évident que la TVA déduite en amont ne peut alors donner lieu à déduction, ce qui créerait un
double emploi puisque le coût de revient du bien ou du service a été dégagé de la taxation.
Ce régime intéresse :
- les agences de voyages ;
Aussi, l’administration à travers le contrôle de la TVA s’attache-t-elle à vérifier que les conditions
formelles soient réunies pour l’exercice de ce droit.
Tout d’abord, les déductions pratiquées doivent-elles être appuyées de pièces justificatives qui peuvent
varier en fonction de l’origine de la déduction.
Les règles relatives à la facturation ont été examinées au cours de la section précédente. Toute
déduction doit être justifiée par une facture régulièrement établie et détenue par l’entreprise.
3) Livraisons à soi-même
Il s’agit d’un cas où la TVA proposée en déduction est celle préalablement déclarée par l’entreprise elle-
même. Dans cette hypothèse, c’est la mention portée sur la déclaration de TVA qui apportera justification
de la TVA déductible figurant d’ailleurs sur la même déclaration (ligne 2 pour la nature et ligne 8 à 12
pour la base et la taxe collectée :
Ceci dit, les valeurs portées sur la déclaration sont des totalisations.
Aussi, en cas de contrôle ultérieur, sera-t-il nécessaire que l’entreprise conserve en plus de la déclaration elle-même,
un document de travail détaillant le calcul permettant le cas échéant d’isoler la taxe acquittée.
En matière de transmission d’immeuble, c’est l’acte d’acquisition lui-même qui porte mention de la TVA
déductible et qui en justifie.
La période de déduction de la TVA correspond à celle au cours de laquelle l’impôt est devenu exigible
chez le fournisseur.
C’est au cours de la période correspondante que l’entreprise doit exercer son droit à déduction, à la
condition toutefois qu’elle détienne les documents justificatifs exposés précédemment.
En cas d’omission de déduction, l’entreprise a la possibilité de reporter la taxe omise sur une déclaration
ultérieure, à condition qu’elle soit identifiée par le placement sur une ligne particulière (N°21)
En effet, la TVA omise en déduction ne pourra plus être déduite au-delà du 31 décembre de la seconde
année qui suit celle de l’omission.
Une TVA déductible omise sur la déclaration déposée au titre de mai 2014 par exemple, ne pourra plus être déduite
au-delà de la déclaration déposée au titre du mois de décembre 2016 ou de la CA-12E 2016.
Suivant le principe de la taxe à paiements fractionnés, c’est sur la taxe collectée pour la même période
par l’entreprise que s’impute la taxe déductible, réduisant ainsi la TVA nette à verser au Trésor avec le
dépôt de la déclaration.
La SARL ROUGE-PIVOINE,
horticulture, a réalisé en
octobre N un chiffre d’affaires
HT de 100 000 € HT
Il se décompose ainsi :
Au cours de la même
période, elle fait faire des
agencements pour 14 000 €
HT (Taux 20 %)
Si le montant de TVA collectée est insuffisant pour couvrir la TVA déductible, le solde de la TVA
déductible, appelé « crédit de TVA » peut en premier ressort être reporté sur la déclaration de la période
suivante et se reporter en ligne 22 de l’imprimé CA3.
1) Principe
A l’occasion d’investissements importants, une entreprise peut dégager un crédit si important qu’elle ne
peut l’imputer ni sur la déclaration de la période considérée, ni sur les périodes suivantes compte tenu de
son niveau d’activité.
De même, une entreprise exerçant une activité bénéficiant d’un taux réduit, ou d’une activité bénéficiant
d’une exonération ouvrant droit à déduction (entreprise exportatrice par exemple), se retrouve
régulièrement en crédit de TVA en raison du taux normal appliqué à la plupart des biens et services
composant ses charges de fonctionnement.
Aussi, le dispositif de la TVA intègre-t-il une procédure générale de remboursement de crédit de TVA. La
procédure particulière concernant les exportateurs a été supprimée depuis le 01/01/2014.
2) Période
a) Remboursement annuel
C’est le remboursement de droit commun. Il peut être demandé à la fin de chaque année civile si le crédit
existant est supérieur à 150 €.
Il va de soi que la déclaration du mois de décembre bénéficie, du fait de l’existence du remboursement annuel, d’un
plancher plus intéressant que celui affecté au remboursement mensuel et trimestriel:
150 € au lieu de 760 €.
c) Particularités
Elle n’a qu’un caractère provisionnel. Les montants remboursés seront reportés sur la déclaration CA-12E
en reprise de TVA brute.
760 €
Une autre solution pour l’entreprise consiste dans l’imputation de cette TVA sur l’acompte trimestriel correspondant,
par modulation, si le montant de l’acompte le permet.
L’entreprise peut également imputer ce crédit sur le premier acompte suivant le dépôt de la CA-12E. Mais
le remboursement peut être demandé dès lors que le crédit apparaissant sur CA12E est au moins égal à
150€ et sa demande est formalisée directement sur la déclaration CA-12E.
150 €
3) Formalisme
La demande est produite avec la déclaration CA3 correspondante, même si un retard de souscription
n’entraîne pas rejet de la demande.
Ce peut être le cas par exemple pour une demande relative à un assujetti établi hors de France ou par
une entreprise nouvelle.
C) Transferts
Cette procédure n’est pas d’un usage courant (mise à consommation de produits pétroliers, sociétés
civiles transparentes article 1655 ter du CGI, liaisons entre collectivités ou établissements publics et
entreprises concessionnaires)
Ce régime permet la déduction par l’utilisateur, de taxe grevant des biens dont il n’est pas propriétaire,
après réception d’une attestation de la part du propriétaire.
Le crédit dégagé par une société faisant l’objet d’une fusion-absorption peut être transféré à la société
absorbante.
A) Logique de la régularisation
La définition du droit à déduction qui a fait l’objet de la section 1 du présent chapitre a mis l’accent sur
une relation très stricte unissant le quantum du droit à déduction en amont, à la base soumise à TVA
collectée en aval :
- Une première série de restrictions a eu pour but de limiter la TVA déductible chaque fois que
l’usage du bien ou du service s’écarte de l’assujettissement de l’impôt (coefficient
d’assujettissement),
Rappel :
Un coefficient d’assujettissement égal à zéro ferme définitivement tout droit à déduction pour l’entreprise
- Une seconde série réduisit de même les droits à déductions à l’intérieur du champ
d’application, s’ils contribuent à la réalisation d’activités exonérées exclues de droit à
déduction (coefficient de taxation),
- Une dernière, enfin, pénalisa certains biens ou certains services particuliers (coefficient
d’admissibilité).
Les sécurités mises en place par l’installation de ce triple verrou pouvaient laisser à penser qu’une fois
encadrée, la déduction pratiquée acquerrait un caractère définitif. Mais tel n’est pas le cas.
En effet, même si la déduction pratiquée est étroitement règlementée, elle demeure la photographie
d’une situation donnée, figée à un temps T. Or cette situation peut évoluer par la suite, entrainant une
régularisation à la hausse ou à la baisse de la TVA déduite,
NOTA
Les régularisations dont traite la section 4 sont différentes des différences entre calculs provisoires puis définitifs des
coefficients d’assujettissement et de taxation étudiés en section 1.
Cette double liquidation n’est que la résultante d’une obligation déclarative intervenant au cours d’une année alors que
les données chiffrées sur lesquelles reposent les coefficients ne sont pas encore connus. Cet impératif nécessite une
fixation d’abord provisoire du quota de déduction lors de la déclaration, puis définitive, une fois connus les chiffres
relatifs à la période annuelle.
Mais ces calculs ne prennent pas en compte pas le fait qu’un bien ou qu’un service précis, dont la déduction a été
pratiquée avec pondération établie à un moment donné, voit son utilisation modifiée postérieurement. C’est donc le
rôle des régularisations.
C’est l’introduction du facteur temps qui nécessite l’intégration des régularisations dans la construction
de la TVA, et ce quel que soit le sens de la variation constatée.
Intuitivement, on accordera plus facilement la notion de durée avec celle d’immobilisation, puisque
les biens répertoriés ainsi ont pour vocation de subsister dans l’entreprise sur plusieurs cycles
économiques.
Cela peut paraître moins net au contraire, lorsqu’elle est rapprochée de celle des services ou de celle de
biens non-immobilisables.
En effet, ces biens ou services sont voués en principe à une consommation rapide. Toutefois, il se peut
par exemple, qu’un bien acquis en octobre de l’année N, qui a donné lieu à déduction de taxe, se
retrouve stocké au 31/12.
Les conditions de son utilisation en N+1 peuvent alors se révéler très différentes de celles qui ont donné
lieu au calcul du quantum de déduction.
a) Principe applicable
La déduction de la TVA grevant une immobilisation est pratiquée dès la délivrance du bien, quelle qu’en
soit la nature.
Il n’existe pas comme en droit comptable de système d’amortissement échelonnant la déduction sur la
durée de vie du bien.
Néanmoins, l’acquisition du bien a pour contrepartie l’utilisation durable dans l’entreprise, il en résulte
que cette TVA, une fois déduite, est susceptible de régularisation pendant un certain temps.
- 20 ans pour un bien immeuble (10 s’il a été acquis avant le 01/01/1996).
L’année d’acquisition entre dans le calcul du délai de régularisation et compte pour 1, quelle que soit la
date de l’acquisition dans l’année.
Ainsi, qu’une machine-outil soit acquise le 04/01/2015 ou le 19/12/2015, une régularisation restera possible pour ce
bien immobilisé jusqu’au 31/12/2019.
sont considérées comme relatives à des biens autres qu’immobilisations lorsque ces biens sont
directement passés en charge.
2) Mécanisme de la régularisation
a) Supports de la régularisation
Lorsque celui-ci est égal à 1, la TVA initialement déduite est égale à la TVA initiale.
b) Catégories de régularisations
Il existe deux catégories de régularisations :
- les régularisations dites « annuelles », qui sont la conséquence d’une modification
temporaire des conditions d’utilisation du bien, applicable seulement pour l’année considérée,
- les régularisations dites « globales » qui prennent en compte une modification des
conditions d’utilisation du bien, pour la durée restant à courir dans la période de régularisation.
Ce second type de régularisation n’est applicable que dans six cas bien particuliers regroupés en quatre
catégories.
- Cession ou apport soumis à TVA sur prix total sur biens avec déduction initiale partielle ou
nulle,
3) Régularisation annuelle
Ce seuil est calculé avec le produit non arrondi des coefficients d’assujettissement et des coefficients de
taxation.
Chaque coefficient est arrondi (seconde décimale supérieure), mais le produit des coefficients ne l’est pas
pour pouvoir apprécier le seuil des 10 % en valeur absolue.
Une régularisation annuelle intervenant au cours d’une première année d’utilisation est calculée à partir du coefficient
de référence provisoire appliqué lors de l’acquisition du bien.
A partir de la seconde année, ce sont les coefficients définitifs de l’année d’acquisition qui servent de coefficients de
référence.
Sur le plan comptable, toutes les régularisations annuelles passent par des pertes ou des profits exceptionnels.
b3) Exemple
Le bâtiment du siège social de la société KAPITAL est utilisé à la fois :
- pour l’activité principale de l’entreprise, imposable à la TVA,
Il a été acquis neuf en 2010, pour 750 000 € HT, générant une TVA initiale de 147 000 € (19,60 %).
Le coefficient de déduction de référence s’élève à 0,86 (0,90 * 0,95 * 1 = 0,855 arrondi à 0, 86).
Il se compose de :
- coefficient d’assujettissement : 0,8981 arrondi à 0,90 (pour gestion financière hors champ)
- coefficient d’admissibilité : 1
De 2010 à 2014 inclus, les variations des deux premiers coefficients n’ont jamais généré de différence
supérieure à 10 % en valeur absolue dans leur produit. Aucune régularisation annuelle n’a donc été
pratiquée.
Les conditions particulières à l’année 2015 dégagent un coefficient de déduction annuel de : 0,96 en
raison de la modification des coefficients particuliers :
- Coefficient d’assujettissement : 0,963 arrondi à 0,97
- Coefficient d’admissibilité : 1
Sur l’année : 0,97 * 0, 99 = 0,9603 (ne pas arrondir ce second terme de comparaison)
Cette somme est rapportée à l’année 2015 sur les 20 ans représentant la période de régularisation pour
un bien immeuble :
c) Modalités de la régularisation
Qu’il s’agisse d’un reversement ou d’une déduction complémentaire, la régularisation annuelle s’effectue :
- sur CA3 avant le 25/04/N+1, donc au plus tard sur CA3 du premier trimestre ou du mois de
mars N+1 (déposé entre le 15 et le 25 avril) ;
4) Régularisation globale
Cette fois, il ne s’agit plus de modifier la situation d’une année précise, mais de tirer les conséquences
d’un changement considéré comme durable dans la vie du bien d’un des coefficients secondaires.
Les modifications se calculeront à partir de la totalité des années de régularisation non encore écoulées.
Il n’est pas fait application d’un seuil minimum de régularisation comme c’était le cas pour la
régularisation annuelle.
La régularisation a lieu sur CA3 de la période concernée par le changement (mois ou trimestre) en régime
réel, ou sur la déclaration CA-12E en RSI.
Comme pour les régularisations annuelles, la TVA reversée ou déduite en complément n’affecte pas la valeur du bien
immobilisé, mais passe par des comptes de profit et pertes exceptionnels.
- les biens transmis dans le cadre d’une universalité de bien (dispense de TVA).
Les cas de régularisation ne viseront donc que certaines exceptions de cessions ou apport d’autant que
les destructions, mises au rebut, et vols, s’ils sont justifiés (plaintes, déclarations, etc.) permettent
d’échapper à la régularisation.
En pratique, la régularisation ne touchera donc que des cessions ou apports concernant certains
immeubles qui ont ouvert droit à déduction, même partiel, lors de leur acquisition :
- immeubles achevés depuis plus de 5 ans, si l’option pour l’assujettissement de la vente n’a pas
été exercée,
Ce montant est alors soumis aux coefficients de déduction du nouveau propriétaire, et ouvre une
nouvelle période de régularisation (20 ans pour le cas des immeubles, 5 ans dans le cas contraire).
a14) Exemple
Si la société KAPITAL revend son immeuble en N+8, donc plus de 5 ans après son acquisition sans
soumettre la cession par option à la TVA, elle devra pratiquer une régularisation sous forme d’un
reversement égal à => TVA initialement déduite = 147 000 € * 0,86 = 126 420 €
Reversement = 147 000 * (0 - 0,86) * 11/20 = 69 531 € (Attention le reversement n’est pas identique
au transfert des droits à déduction chaque fois que le coefficient de référence est différent de 1)
L’acheteur de l’immeuble, s’il est assujetti, et si ce bien représente pour lui une immobilisation, bénéficie
d’un droit à déduction égal au montant de la régularisation.
Transfert du droit à déduction : 147 000 * 11/20 = 80 850 € (à formaliser sur document spécifique
ou sur l’acte)
Ce droit à déduction est soumis aux conditions particulières d’utilisation du bien chez cet acheteur.
Il fait courir une nouvelle période de régularisation de 20 ans.
Le champ d’application de cette régularisation est bien plus large que celui de la précédente, et concerne
la majorité des immeubles, mais aussi les tous les biens mobiliers d’investissement usagés.
- les biens transmis dans le cadre d’une universalité de bien (dispense TVA)
Si le bien lors de son acquisition a été affecté d’un coefficient d’assujettissement égal à zéro, il perd définitivement
droit à toute régularisation.
Elle consiste à l’inverse du cas précédent, à considérer que le bien est utilisé fictivement en totalité pour
des opérations taxables jusqu’à la fin de la période de régularisation.
Ceci induit automatiquement un complément de TVA à déduire, sur la base d’un coefficient de déduction
= 1 (soit 1 * 1 * 1).
Si la société KAPITAL revend son immeuble en N+8, donc plus de 5 ans après son acquisition, cette fois avec
option à la TVA, elle bénéficiera d’une régularisation sous forme d’un complément de TVA déductible
La TVA mentionnée dans l’acte de cession sera la base de la déduction chez l’acquéreur s’il est assujetti et si le bien a
pour lui le caractère d’un immeuble.
Une nouvelle période de régularisation de 20 ans s’ouvre alors pour l’immeuble chez son nouveau propriétaire.
Lorsqu’elle change d’affectation une immobilisation, ceci représente un transfert entre secteurs d’activité
et emporte des conséquences identiques à celles d’une cession non taxée sur le prix de vente total, c'est-
à-dire :
- régularisation globale avec reversement si le bien est issu d’un secteur dans lequel il avait
ouvert droit à déduction total ou partiel (pas de reversement si déduction initiale nulle) :
Une société a constitué deux secteurs d’activité, l’un (secteur A) à coefficient de taxation de 0,80, l’autre (secteur
B) à coefficient de taxation de 0,35.
Un fourgon (véhicule non visé par une mesure de restriction d’admissibilité) acquis en N, a été affecté au secteur
B, lors de son achat : 20 000 € HT avec 4 000 € de taxe initiale.
Lors de l’acquisition, le coefficient applicable au secteur était de 0,35, soit assujettissement 1, taxation 0,35 et
admission 1 :
=> 1 * 0,35 * 1 = 0,35
A la fin de l’année N+2, le fourgon devient réservé au transport des marchandises du secteur A.
Le bien étant immobilisé dans ce nouveau secteur, il ouvrera droit à déduction en fonction du coefficient du secteur qui
deviendra le coefficient de référence pour le bien : 1 600 * 0,80 = 1 280 €.
La période de régularisation est à nouveau de 5 ans, comme dans le cas d’une cession du bien.
RAPPEL :
Si le bien immobilisé était affecté d’un coefficient d’assujettissement de zéro lors de son acquisition, aucune
régularisation ne peut être effectuée et la déduction de TVA est définitivement perdue pour l’entreprise.
Mais cette situation nouvelle, une fois corrigée par le biais de la régularisation, fige un nouveau
coefficient de référence applicable à la période de régularisation restant à courir, notamment pour le
calcul d’éventuelles régularisations annuelles.
RAPPEL :
Si le bien immobilisé était affecté d’un coefficient d’assujettissement de zéro lors de son acquisition, aucune
régularisation ne peut être effectuée et la déduction de TVA est définitivement perdue pour l’entreprise.
Soit :
Situation de référence : coefficient de taxation = 0
Situation nouvelle : coefficient de taxation >0
Soit :
Situation de référence : coefficient de taxation > 0
Situation nouvelle : coefficient de taxation = 0
Dans les régularisations ne concernant que des changements d’utilisation du bien, il n’existe de régularisation globale
que si le coefficient de taxation de référence ou le coefficient de taxation de l’année considérée sont égaux à zéro.
c1) Biens devenant utilisés pour des opérations ouvrant droit à déduction
L’opération se traduit par une déduction complémentaire.
M. DUPONT, exerçant une activité exonérée de TVA réalise en N l’acquisition d’un immeuble pour 500 000 € HT et
100 000 € de TVA au taux de 20 %.
Cet immeuble est affecté pour 25 % à sa résidence personnelle, et à 75 % à son activité professionnelle. Le
coefficient d’admission de l’immeuble est par ailleurs = 1.
Fin N+3, il débute une activité complémentaire taxable à la TVA. Ainsi son coefficient de taxation passe de 0 à 0,50.
Son coefficient global de déduction devient : 0,75 * 0,50 * 1 = 0,375 arrondi à 0,38
Régularisation : [100 000 * (0,38 - 0)] * 16 / 20 = 30 400 €. Il s’agit d’une déduction complémentaire.
Le coefficient de référence du bien devient : 0,38 .Mais il n’y a ni changement de propriétaire ni changement de
secteur d’activité, la période de déduction n’est donc pas modifiée.
En N+7, l’évolution ponctuelle de son activité imposable à la TVA hisse le coefficient de taxation de l’année à 0,65
Calcul du seuil d’une éventuelle régularisation annuelle :
(0,75 * 0,50) - (0,75 * 0,65) = 0,375 - 0,4875 = 0,1125 soit une variation absolue supérieure à 0,10
La régularisation annuelle est à exécuter. (Il n’y a de régularisation globale que lorsque le coefficient de déduction
passe de 0 à positif et non pour une simple variation du coefficient de taxation dans la zone positive).
S’agissant d’une hausse du coefficient de l’année (0,49) par rapport au coefficient de référence (0,38), cette
régularisation prend la forme d’un complément de déduction.
c2) Biens cessant d’être utilisés pour des opérations ouvrant droit à
déduction
Il s’agit de la situation inverse dans laquelle l’opération se traduit par un reversement de TVA :
M. DURANT, exerçant une activité dans deux domaines (imposable à la TVA et exonéré de TVA sans option),
réalise en N l’acquisition d’un immeuble pour 500 000 € HT et 100 000 € de TVA au taux de 20 %.
Cet immeuble est affecté pour 25 % à sa résidence personnelle, et à 75 % à son activité professionnelle.
TVA initialement déduite = 100 000€ * (0,75 * 0,60 * 1) = 45 000 € (coefficient de référence = 0,45)
Deux possibilités peuvent générer une régularisation globale dans le cadre de ce paragraphe :
1) Fin N+3, il stoppe l’activité imposable pour se consacrer entièrement à l’activité exonérée, sans avoir
exercé son option à la TVA : cas de régularisation globale (de positif à zéro)
Son coefficient de déduction à partir de N+4 devient : (0,75 * 0 * 1) = 0. Toutefois, l’immeuble demeure, pour la
partie professionnelle, utilisé pour une activité située dans le champ d’application de la TVA.
Si la situation se modifie dans le futur (option à la TVA sur l’activité exonérée, par exemple), ce coefficient de zéro
pourra être la base d’une nouvelle régularisation globale, en sens inverse cette fois.
2) Fin N+3, il maintient son activité à deux niveaux, mais change de siège social et réserve l’immeuble en
totalité à sa résidence personnelle.
Son coefficient de déduction à partir de N+4 devient : (0 *0,60 * 1) = 0.
La conséquence de cette modification serait suivant les cas une déduction complémentaire ou un
reversement de taxe.
Coefficient
assujettissement
pour calcul de 1 Inchangé Inchangé Inchangé Inchangé Inchangé
la
régularisation
0
Coefficient
taxation pour
1 0 (il s’agit du 0 >0 Inchangé
calcul de la
secteur de
régularisation
départ)
Cessions ou Cessions ou
Transfert Utilisation Utilisation Changement
apports apports non
entre secteurs sortant de entrant de règles
imposés imposés
d’activité la TVA sous TVA d’admission
totalement totalement
Coefficient
admission Modifié
pour calcul de 1 Inchangé Inchangé inchangé inchangé suivant la loi
la nouvelle
régularisation
Reversement de
Déduction TVA dans le Déduction Suivant le
Sens de la Reversement Reversemen
complémentaire secteur quitté complément sens de la loi
régularisation de TVA t de TVA
de TVA par aire de TVA nouvelle
l’immobilisation
Dans le paragraphe 4 précédent, il a été acté que la régularisation globale prenait effet à partir de
l’année suivant celle au cours de laquelle l’évènement motivant la régularisation globale intervient.
Les mesures de régularisation sont moins courantes, et plus simples que celles visant les immobilisations,
et concernent essentiellement les biens.
Contrairement à ce qui vient d’être décrit pour les immobilisations, il n’existe pas de limites dans le temps pour les
régularisations sur biens autres qu’immobilisation, ou sur services.
Lorsque son chiffre d’affaires s’abaisse et répond aux conditions d’application de la franchise en base,
l’entreprise quitte l’imposition à la TVA au 1er janvier suivant.
Or à cette date elle conserve en stock des biens qui ont bénéficié de la déduction de la TVA
correspondante, alors que la revente de ces biens se fera sous le régime de la franchise en base.
La régularisation de la TVA, qui se traduira ici par un reversement, sera effectuée par l’entreprise sur la
dernière déclaration déposée (au titre du mois de décembre si elle était imposée sous le régime du RN,
ou bien CA-12E si elle relevait du régime RSI)
Aussi c’est par la voie d’une régularisation sur TVA déductible que l’équilibre sera rétabli. Cette
régularisation est en principe calculée sur le mode réel.
Elle peut être calculée de façon réelle ou bénéficier d’une évaluation forfaitaire sur la base du calcul des
cotisations de sécurité sociale, en affectant, suivant la doctrine administrative, 15 % de la base au taux
normal et 85 % au taux réduit (produits solides destinés à l’alimentation humaine).
La taxe initiale qu’a supportée l’acquisition du bien (et affectée à cette occasion d’un coefficient de
taxation égal à zéro) ouvre droit à déduction dans les conditions dictées par le calcul du nouveau
coefficient de déduction.
c) Disparition de biens
c1) Principe
Enfin, lorsqu’un bien disparaît avant d’avoir été utilisé, la TVA qui a été déduite lors de son acquisition
doit faire l’objet d’une régularisation par l’entreprise propriétaire du bien.
c2) Exceptions
Trois cas dans lesquels la régularisation n’est pas nécessaire malgré la disparition du bien :
- destruction justifiée,
- vol, détournement justifié (y compris « démarque inconnue » dans les grandes surfaces,
Lorsque le service est utilisé pour une opération non soumise à TVA, la taxe doit être régularisée si elle a
fait l’objet d’une déduction initiale.
Ce cas de figure est assez rare et ne couvre en principe que des espèces dans lesquelles l’exigibilité de la
TVA (encaissement) a généré une TVA déductible alors que la décision d’affecter ce service à une partie
de l’activité de l’entreprise non soumise à TVA n’avait pas encore été prise.
Mais il est nécessaire de rappeler que la livraison de biens meubles incorporels dans certaines
circonstances (logiciels télétransmis par exemple) est considérée comme prestation de service.
Il est rappelé que lorsque le service est utilisé pour des besoins autres que ceux de l’entreprise, c’est par le biais de la
livraison à soi-même dont la déduction ne sera pas autorisée, que l’équilibre se réalise et non par celui d’une
régularisation de la TVA déductible.