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POURQUOI L’ÉGLISE A-T-ELLE CONDAMNÉ LA RÉINCARNATION ?

Par Éric Lapointe

Introduction

L’église primitive a condamné beaucoup de courants religieux au sujet de Jésus. Mais lorsque
des motifs politiques sont employés pour condamner une hérésie, on peut se demander
aujourd’hui si ce que le christianisme enseigne correspond vraiment avec l’expérience
spirituelle de l’homme.

C’est le cas notamment de la doctrine de la réincarnation, appelé " métempsycose " à


l’époque de l’église primitive. Le but de ce texte est d’informer le lecteur sur les motifs qui
ont poussé l’église à condamner la métempsycose afin qu’il puisse juger de lui-même si les
motifs employé par l’église était valable ou non. Cette présentation est donc tout ce qu’il y a
de plus objectif.

Ce texte comprends une recherche sur les origines de la métempsycose, une recherche sur la
métempsycose à l’époque de Jésus et une autre recherche sur l’évolution de la
métempsycose au sein de l’église primitive.

Chapitre 1 : Les origines de la réincarnation

La réincarnation comprise au sens où l’âme évolue de vie en vie sous la loi du karma est une
idée qui s’est formée au cours du 19e siècle. D’un point de vue historique, cela n’a aucun
sens d’affirmer que la réincarnation remonte à plus de 2000 ans. Il faut plutôt parler de
métempsycose ou de transmigration de l’âme. Il est aussi impossible de prétendre que toute
l’Inde ancienne et toute la Grèce antique auraient accepté l’idée de la métempsycose,
encore moins le christianisme primitif, le Judaïsme et l’Islam. Dans cette première partie, il
sera spécifiquement question du développement de cette doctrine en Inde, dans la Grèce
antique et au sein du Judaïsme.

L’hindouisme

Selon les évidences disponibles, il est probable que la doctrine de la transmigration de l’âme
a pris naissance soit dans la culture Hindoue, soit chez les aborigènes. On parle de
réincarnation dans les Upanishads, un ensemble de textes qui relate la philosophie de l’Inde
antique. Ce livre raconte la nature de l’existence divine et sa relation avec l’âme humaine.
C’est un livre consacré sur l’origine du monde par laquelle l’univers aurait été créé par
Brahmanaspati, une divinité hindoue. Le clou des Upanishads est la doctrine de la
métempsycose, c’est-à-dire la transmigration des âmes. Le livre décrit l’âme qui entreprend
une série de morts et de naissances infernales, dans laquelle elle reste prise au piège dans le
mouvement du cycle. L’âme renaît, selon les actions qu’elle a commises dans une vie
antérieure, dans un corps humain, d’animal, de plante ou même de pierre. Le repos est donc
l’idéal de cette philosophie de vie, car pendant tout le temps dans lequel l’âme est plongée
dans ce cycle de naissances et de morts, elle ne connaît que l’instabilité.

Cette croyance est probablement remontée de l’Inde pour se répandre en Grèce. Toutefois,
les spécialistes affirment que l’Inde est demeurée inconnue des Grecs entre 1500 et 500 av.
J. C. puisqu’ils ne pouvaient s’aventurer en Orient sans rencontrer les Iraniens et les Perses,
qui étaient leurs principaux ennemis. Il est possible d’envisager que quelques moines
bouddhistes ou jaïns aient pu répandre certaines de leurs idées religieuses en Occident. Par
ailleurs, on raconte que le pythagorisme, avec sa doctrine de la métempsycose et son
végétarisme, tire son inspiration de l’Inde, mais la chose reste encore à démontrer. Il y eut
beaucoup de tendances à l’orientalisme chez les Grecs de l’Antiquité, mais il est plus
probable qu’elles prenaient leurs sources en Asie Mineure et en Égypte plutôt qu’en Inde
puisque les doctrines de l’Inde, à cette époque, n’ont guère été plus loin que leur propre
pays.

Il faut attendre jusqu’au 4e siècle av. J.-C. pour entrevoir un réel contact entre la Grèce et
l’Inde, alors qu’Alexandre le Grand conquiert l’Orient. Il débarqua en Asie en 334, franchit
l’Indus en 326, marcha vers Taxila, vainc le Roi Poros à Penjab et mit un terme sur sa
conquête à cet endroit, l’armée ne voulant plus aller plus loin. Il reviendra par le Delta de
l’Indus, puis, à Babylone où il trouvera la mort. Le contact d’Alexandre avec l’Orient vient du
fait que, vers la fin de sa vie, il se concevra comme un demi-dieu, un deuxième Dionysos. Or,
la légende veut que Nysa, au pied du mont Méros, la montagne sacrée de l’Inde, aurait été
fondée par Dionysos ; PLINE, qui consacre la plus grande partie du livre VI de son Histoire
naturelle à l’Inde, rapporte le mythe selon lequel Zeus, après avoir conçu Dionysos dans sa
cuisse pour le soustraire à la jalousie d’Héra, l’aurait transporté à Nysa, en Inde, où il l’aurait
délivré au pied du mont Méros.

Les conquêtes d’Alexandre s’étant déroulées au 4e siècle av. J.C., il n’est donc pas étonnant
de voir la doctrine de la transmigration des âmes émerger de la Grèce Antique au même
moment.

L’Antiquité Grecque

N’étant pas connue de Homère ni de Hésiode, la doctrine de la transmigration des âmes n’a
donc pas pris forme dans le passé mythique de la Grèce. Les mystères d’Éleusis et de
Dionysos et particulièrement l’orphisme et le pythagorisme seront la pierre d’assise de la
métempsycose en Grèce. La métempsycose influencera ensuite les philosophes comme
Pindare, Socrate et Platon.

Il est nécessaire ici d’évoquer les grandes lignes de la philosophie de Platon, puisqu’il aura
beaucoup d’influence sur les premiers théologiens du Christianisme comme Origène et St-
Augustin. On dit de lui qu’il est le père du dualisme entre l’âme et le corps. Toute la
philosophie de Platon sera unifiée par sa théorie des Idées qui sont, selon lui, les seules
vérités et les seules réalités absolues. Ce sont elles qui sont l’objet de la recherche et de la
science pour Platon. Quant à notre monde terrestre, il est la copie de ce monde d’idées, sa
matérialisation. Concernant la réincarnation, il fait dire à Socrate dans son dialogue avec
Ménon :

" Ce qu’ils disent (Pindare et beaucoup d’autres poètes), sache-le, c’est que l’âme de
l’homme est immortelle, et que tantôt elle aboutit à un terme (c’est précisément ce qu’on
appelle mourir), et tantôt recommence à naître, mais que jamais elle n’est anéantie. Voilà
pourquoi il faut donc, dans tout le cours de sa vie, vivre le plus sainement possible ". Cette
citation appuie sa théorie des idées de Platon, car ces idées sont saisies intuitivement par
l’intelligence humaine et, puisque son âme a pu les contempler lors d’une autre vie dans ce
monde de perfection qu’est celui des idées, elle en conserve aujourd’hui quelques
réminiscences. Et c’est justement en raison de cette union entre l’âme et le corps que
l’homme n’a conservé que quelques réminiscences de ce monde d’idées… les passions
grossières créées par les sens prenant le dessus sur la pensée et l’intelligence.

De plus, Platon écrit : " Si c’est en état de pureté que l’âme s’est séparée du corps […] c’est
vers ce qui lui ressemble qu’elle s’en va, vers l’invisible, vers ce qui est divin, impérissable,
sage, vers le but où, une fois parvenue, il lui appartient d’être heureuse […]. Que si au
contraire, c’est en étant souillée et sans être purifiée, que l’âme se sépare du corps […] tout
alourdie, elle est tirée en arrière […] payant ainsi la peine de sa façon de vivre antérieure […]
mais en tout cas, le retour à la nature des dieux est interdit à qui n’a pas pratiqué la
philosophie, à qui s’en est allé sans être intégralement pur ; il n’est permis qu’à l’ami du
savoir. "

Dans la pensée grecque, la réincarnation est donc considérée comme un processus de


purification permettant l’ascension de la matière au divin. Sinon, elle est une régression dans
la chair animale. Un peu plus tard, les gnostiques, les néo-platoniciens et les écoles
d’Alexandrie iront dans le même courant de pensée, rejetant toutefois l’idée de la
réincarnation dans le corps animal ou végétal. Et si la réincarnation était très présente dans
la pensée grecque, Aristote ouvrira une autre porte pour philosopher sur l’homme en
rejoignant un peu plus la pensée biblique.

Le Judaïsme :

Dans une étude faite sur la réincarnation par le Rabbi orthodoxe Moïse Gaster "
Transmigration " publié dans l’"Encyclopaedia of Religion and Ethics", il admet de façon
significative :

" Il ne fait aucun doute que ces théories sont extrêmement anciennes dans le judaïsme.
Simon le Magicien prétendait avoir connu des vies antérieures, son âme étant passée par de
nombreux corps avant d’atteindre celui qui portait le nom de Simon. " .cit.97 dans le livre de
la réincarnation.

Gaster note aussi dans son article le fait que beaucoup de Juifs attendaient le retour de leurs
grands prophètes. Il affirme que les Samaritains croyaient l’âme d’Adam revenue en Seth,
puis en Noé, Abraham et Moïse. Les cabalistes affirment qu’Adam se réincarna en David et
qu’il doit revenir en tant que Moïse. La transmigration des âmes dans le Judaïsme apparaît
en force dans la kabbale, un livre qui tente d'adapter aux dogmes bibliques de la Création, à
la gnose juive et à l'exégèse talmudiste les théories d'Aristote, de Pythagore et de Platon.
Longtemps enseignée par quelques initiés, à de petits groupes de disciples et faisant l'objet
de traités nombreux mais rarement publiés, elle est un ensemble de théories et
d'expériences (mystiques). La kabbale, qui constitue la tradition mystique des Hébreux, est le
fait d'hommes profondément religieux et de grands penseurs. Le mouvement de la kabbale a
des origines très anciennes. On trouve déjà une partie de ses éléments dans la littérature
apocalyptique des IIe et Ier siècles avant J.-C. Le Zohar ou Sefer ha-Zohar (Livre de la
Splendeur), livre sacré des kabbalistes, prétend rapporter l'enseignement que Simon bar
Yohaï dispensait à ses disciples au 1e siècle après J.-C. Le Sepher Yetsira, Livre de la Création,
redécouvert au IXe siècle, fut écrit entre le IIIe et le VIe siècle ; et propose le Grand Nom de
Dieu comme objet suprême de la méditation.

G.F. Moore déclare dans sa conférence de Harvard sur la réincarnation que la métempsycose
constitue une partie essentielle du système. Il raconte que la cabale représente la sagesse, la
connaissance secrète de l’Ancien Testament. Un peu plus tard, à l’époque de Néron, circulera
un mythe à son sujet voulant qu’il ce soit réincarné. Son règne fût si cruel que les Juifs ne
pouvait envisager la mort de cet homme. Par ailleurs, l’historien Flavius Josèphe, du premier
siècle, parle clairement de la réincarnation dans son célèbre ouvrage : " La Guerre des Juifs ".
Il était général au cours d’une campagne contre le commandant romain Vespasien et fut l’un
des rares survivants de ce bain de sang. Voyant des soldats Juifs se préparant à ce suicider
plutôt que d’être fait prisonniers, il leur dit :

" Les corps, bien sûr, sont mortels chez tous les vivants et constitués d’une matière
corruptible, mais l’âme est à jamais immortelle et habite dans les corps comme une parcelle
de Dieu… Ne savez-vous pas que ceux qui quittent la vie selon la loi de la nature… y gagnent
une gloire éternelle ; que leurs maisons et leurs famille sont affermies ; que leurs âmes
restent pures et secourables, qu’elles obtiennent la place la plus sainte dans le ciel d’où,
grâce au cycle des âges, elles retournent habiter de nouveau dans des corps saints ? Mais
ceux qui ont la folie de porter les mains sur eux-mêmes, un Hadès plus sombre reçoit leurs
âmes…"

Josèphe explique aussi comment les trois principales écoles de philosophies Juives, les
sadducéens, les pharisiens et les Esséniens, considéraient l’immortalité. Les sadducéens
semblaient croire que l’âme mourait avec le corps. " Les pharisiens qui sont réputés pour la
rigueur avec laquelle ils expliquent les lois [disent] que toute âme est incorruptible et que
celle des bons seulement passe dans un autre corps ".

Dans l’Antiquité juive, Josèphe répète que les pharisiens " croient que les âmes ont une force
immortelle " et que l’homme vertueux a " la possibilité de revenir et de vivre à nouveau sur
terre…" Grâce à ces doctrines, ils peuvent largement convaincre la majorité des peuples
".cit.194 Pour ce qui est des Esséniens, Josèphe trace un portrait de leur vie communautaire
et de leurs croyances religieuses. Dans La Guerre des Juifs, il indique que les Esséniens
croyaient en la préexistence de l’âme – fondement de tout enseignement sur la réincarnation
– mais il n’est pas certain que l’idée de la renaissance de l’âme dans un autre corps soit
transcrite dans leurs livres. En lien avec la Cabale, " elle était tenue dans une haute estime,
en particulier par les Esséniens " affirme J.V. Görres dans son ouvrage " Die Christliche Mystik
". Or, la réincarnation est une doctrine essentielle dans la pensée cabaliste. D’autres
spécialistes démontrent que les Esséniens furent influencés par des moines bouddhistes qui
vivaient dans le Moyen-Orient au cours des siècles qui précèdent l’ère chrétienne. De plus,
on raconte que les Esséniens eurent des affinités avec d’autres réincarnationnistes,
principalement les pythagoriciens dont les doctrines et les pratiques communautaires
ressemblaient à leur propre mode de vie. En ce qui concerne les manuscrits découverts à
Qumrân, ils ne permettent pas, pour le moment, d’affirmer de façon théologique que les
Esséniens croyaient à la réincarnation.

En résumé, la doctrine de la métempsycose est probablement née en Inde, pour ensuite se


propager dans la Grèce Antique et finalement se retrouver dans le Judaïsme ou elle
influencera plusieurs sectes et mouvement religieux dans lesquels la Bible fera allusion à
quelques reprises.
Chapitre 2. La réincarnation au temps de Jésus

La notion de la transmigration des âmes était certainement connue au temps de Jésus, de là


à dire que Jésus lui-même enseignait cette doctrine et que les premiers chrétiens croyaient à
la métempsycose, cela reste improuvable historiquement. On ne peut que supposer à ce
sujet. La croyance sera tout de même populaire dans l’empire romain. Sachant que les
romains travaillaient en étroite collaboration avec quelques dirigeants Juifs pour maintenir
l’ordre dans le peuple, on peut supposer que la métempsycose circulait dans la philosophie
de l’époque.

Le monde romain :

Pour cette partie, il convient de remonter dans la Rome primitive et de connaître


l’eschatologie de la religion romaine afin de bien comprendre son opinion ainsi que
l’influence qu’elle a pu transmettre aux premiers chrétiens au sujet de la métempsycose.

Le point de mire de l’empire romain est bien évidemment Rome. On a très peu de détail sur
la philosophie qu’avaient les Étrusques (peuple primitif d’Italie) en raison de la forte
influence que la Grèce avait sur la jeune pensée étrusque romaine. On possède toutefois
quelques idées, notamment sur le sort des âmes : le grand soin qu’ils apportaient à leurs
tombes démontre bien que l’eschatologie les préoccupait. Les mondes des âmes, pour les
Étrusque, est ni plus ni moins terrifiant, avec ses mondes infernaux collectifs et souterrains, il
rappelle l’horrible monde infernal assyro-babylonien. Albert Grenier y voit d’ailleurs
certaines affinités avec les divinités des Babyloniens, notamment au sujet du dieu de la mort,
Nergal. Toutefois, la religion romaine présente de profondes différences avec celle des
Étrusques. La religion romaine est en constante évolution, elle se renouvelle tout au long de
son histoire. " Pour le Romain, la religion est primitivement un ensemble d’angoisses, de
craintes, qu’il éprouve en face du monde extérieur ; c’est l’ensemble des rites minutieux qu’il
exécute pour se débarrasser de ce sentiment ".

Dans la Rome classique, après la victoire sur Carthage, les armées romaines pénétrèrent en
Asie et en Grèce. Ce fut l’invasion des dieux et des déesses ainsi que des courants
philosophiques de l’Orient méditerranéen. Les courants orphico-pythagoriciennes de la
Grèce étaient déjà à Rome ; au cours d’une des guerres Samnites, Apollon avait ordonné
d’élever au Comitium une statue de Pythagore, le prophète de Crotone. Aristote affirme
dams une biographie de Pythagore que " les Romains se sont convertis au Pythagorisme ".

Mais les idées antiques de ces temps primitifs disparaîtront de la Rome officielle, ; on
conserve les vieux rites sans y croire. La pensée épicurienne (attitude de ceux qui s’adonnent
aux plaisirs) a aussi pénétré Rome ; dès lors naîtra un combat entre la philosophie sceptique
(philosophie qui conteste à l’esprit la possibilité d’atteindre à la connaissance et érige le
doute en système) et cynique (philosophie du mépris des conventions sociales dans le
dessein de mener une vie conforme à la nature) contre la mystique orphico-
pythagoriciennes. La pensée épicurienne inspirera par la suite le Stoïcisme (doctrine selon
laquelle l’homme doit agir selon sa nature physique – elle sera l’investigatrice de la morale et
du courant naturaliste), qui sera représenté par Cicéron. Au plus profond de sa doctrine,
Cicéron ira jusqu’à dire que l’âme est divine, il n’ira pas plus loin, parce qu’un autre courant
épicurien viendra nier toute survivance de l’âme.
À côté de ses courants épicuriens, Rome possède un profond mouvement pythagoricien qui
semble n’avoir jamais cessé. Un poète nommé Ennius, originaire d’Italie, introduira à Rome :
l’Hellénisme (l’étude de la Grèce ancienne). Il est probable qu’il fût initié à la doctrine de
Pythagore, il va même jusqu’à se dire la nouvelle incarnation d’Homère. Il déclara avoir vu,
en songe, le grand poète Homère lui dire que la même âme qui a animé les deux poètes avait
autrefois appartenu à un paon. Perse, dans ses Satires, fait allusion à ce rêve (VI, 9-11.)
Tertullien, premier écrivain chrétien en langue latine, sans son De ressurectionne carnis, cite
ce songe et énumère l’ordre des incarnations : Euphorbe, Pythagore, Homère, le paon royal,
Ennius. Horace, poète et politicien romain, cite également le songe d’Ennius dans ses Épîtres
(II, 1, 50-53). Le Génie des poètes comme Ennius, Plaute, Térence, Polybe, Panaetius et
l’aristocratie romaine furent les cercles littéraires de Rome qui se passèrent le flambeau de la
philosophie.

On raconte que la Rome de Jules César (100-44 av. J.-C.) s’intéressait beaucoup aux doctrines
orphico-pythagoriciennes, quelles que fussent les impuretés littéraires de leur sources. Selon
la thèse d’A.-M. Guillemin , Virgile connut la doctrine de la transmigration des âmes et y fait
allusion dans ses poèmes. Cette croyance en la transmigration des âmes se perçoit
nettement dans l’Énéide (VI, 713 et ss.) où Anchise explique à son fils que lorsque les âmes
auront retrouvé leur divinité, elles seront conduites sur le bord du fleuve Léthé afin de
renaître dans de nouveaux corps (vers 743-751).

Cette " religion des poètes ", comme l’appelle A. Grenier, se retrouve aussi chez le poète de
l’empereur Auguste, Ovide, qui termine ses Métamorphoses par un long exposé de la
doctrine de Pythagore. Dans le XVe Chant, Ovide parle de la fondation de Crotone, de
Pythagore et de sa doctrine. Il s’étend longuement sur l’âge d’or et condamne l’usage de la
viande et de la divination par le sacrifice (75-142), " coutume barbare et sacrilège "… Il
aborde ensuite la doctrine de la métempsycose (153 et ss.) affirmant que l’âme ne meurt
jamais, qu’elle abandonne son corps et passe dans un autre corps. Il affirme se souvenir avoir
combattu sous les mirs d’Illion et s’être appelé Euphorbe. Il faut toutefois se méfier des écrits
de ce poète, il n’a d’abord aucune prétention philosophique. Il faudra prendre ses poèmes
comme étant l’état d’esprit régnant dans certains cercles cultivés de Rome. La religion de
Rome devint de moins en moins romaine avec les conquêtes, l’Orient fourni de plus en plus
ses mythes et ses rites. Si Sénèque, Tacite, Épictète et Marc-Aurèle – tous des auteurs
romains - suivaient le courant pythagoricien, il se transformera en sectes ou en ordres
religieux comme le disait F. Cumont. Elle sera reprise sous Plotin avec le Néo-Platonisme,
dans les Écoles d’Alexandrie et dans le Gnosticisme.

Le monde Juif :

On suppose que les docteurs religieux du temps de Jésus devaient être au courant des
anciens textes qui ont formé la kabbale. Notamment les pharisiens, qui semblent s’y
connaître en philosophie. Maria Pia Stanley raconte dans son livre Christianisme et
réincarnation vers la réconciliation quelque point au sujet de Nicodème, un docteur en
religion à Israël (le même Nicodème de la Bible). Elle rapporte qu’il devait sans doute être au
courant des pensées concernant la transmigration des âmes à son époque puisque cet
enseignement s’adressait particulièrement aux docteurs d’Israël. De revenir sur la terre dans
une autre vie n’était réservé qu’aux personnes vertueuses, cela s’appelait : " Gilgul ou
rotation des esprits ". Sachant que les pharisiens tenaient régulièrement des débats
philosophiques publics, on pourrait facilement envisager que la question de la
métempsycose aurait été discutée. Et c’est peut-être même de cette façon que cette
croyance s’est répandue dans certaines communautés Juives. En effet, lorsque Jésus
demande à ses disciples, dans la Bible, quelles sont les croyances qui circulent à son sujet,
certains disent qu’il est Élie ou Jean-Baptiste [qui avait déjà été décapité], d’autres Jérémie
ou l’un des prophètes (Matthieu 16, 13-14).

Au chapitre 17, les disciples rappellent à Jésus la prophétie des scribes selon laquelle, avant
la venue du Messie, Élie qui avait vécu des siècles auparavant, devait revenir et rétablir
toutes choses. Jésus répondit qu’Élie était déjà venu. Les disciples comprirent qu’il parlait de
Jean-Baptiste. Cette prophétie s’appuie sur les derniers versets de l’Ancien Testament : "
Annonce la venue d’Élie : Le soleil de justice se lèvera avec la guérison dans ses rayons…
Voici, je vous envoie le prophète Élie avant que vienne le jour de Yahvé, le grand et terrible
jour " Malachie 3, 20-23. Le problème avec Élie est qu’il n’est jamais mort, il est montée dans
les nués (II Rois 2, 11). Peut-on à ce moment parlé de réincarnation ? Pour renforcer le
paradoxe, en Luc 1, 57-61, Jean-Baptiste est née de la chair d’Élizabeth. Il est donc né dans
un nouveau corps, même si au verset 17, il est écrit qu’il marchera avec la puissance d’Élie.
Dans un article sur la réincarnation publié dans Playboy (décembre 1967), Robert Graves
affirme : " Ce détail, qui est d’une importance capitale, a rarement été souligné. Lorsque
dans le Temple on demanda à Jésus, peu avant la crucifixion (Marc 11, 28) : " Par quel
pouvoir fais-tu cela, ou qui t’a donné le pouvoir pour le faire ? " Il répondit par une autre
question : " Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? " Il voulait dire par là : "
Mon avènement, en tant que Messie, par Jean, au cours d’une cérémonie lustrale où le
psaume de couronnement traditionnel fut récité, fut-il inspiré divinement ou non ? "

Si les polémistes avaient dénié une telle inspiration à Jean [le Baptiste], ils auraient soulevé
les foules de pèlerins qui identifiaient à Élie ce héros martyrisé. Ils savaient que personne,
excepté un prophète, n’était autorisé à pratiquer cette cérémonie de couronnement ; ils
savaient aussi que, mise à part la réapparition d’Élie aux derniers jours, il avait été interdit,
par un édit du Sanhédrin, quelque deux siècles auparavant, d’accepter la venue d’un
nouveau prophète, et voici que Jésus s’arrogeait le droit d’expulser les marchands du temple,
selon la prophétie messianique de Zacharie ; de plus, l’authenticité de son messianisme
reposait sur celle de la réincarnation d’Élie dans le personne de Jean le Baptiste – autre
prophète solitaire et persécuté. Aucun théologien honnête ne devrait donc refuser à tout
chrétien, acceptant l’idée que Jésus est le Christ, le droit logique de croire en la réincarnation
– au moins dans le cas d’Élie. "

Il y a ensuite le roi Hérode pour faire une déclaration dans laquelle il soupçonne Jean-
Baptiste de s’être réincarné en Jésus. D’autant plus que l’historien Flavius Josèphe (37-100)
note dans ses écrits que les Juifs de son époque, notamment les pharisiens, se réservaient la
possibilité d’envisager un retour sur terre. Il n’est donc pas interdit de penser que Jésus
aurait pu en discuter lors de ses discussions avec les pharisiens. Donc, pour conclure ce
chapitre, il est étonnant de constater à quel point la métempsycose était discutée au temps
de Jésus, d’une part chez les romains, d’autre part chez les Juifs, particulièrement les
pharisiens qui tenaient régulièrement des débats philosophiques en public, et qui se
réservaient l’opportunité de revenir dans d’autres corps. Voyons maintenant la suite chez les
premiers chrétiens.

Chapitre 3 : Les premiers chrétiens

Ce chapitre est le clou de cette recherche. Le but sera de démontrer ce qui a emmené l’église
à ne plus jamais parler de métempsycose. C’est avant tout une histoire de politique, où les
dirigeants de l’empire s’empareront du pouvoir ecclésiastique pour leur propre pouvoir. Il est
toutefois intéressant de débuter ce chapitre en parlant de gnosticisme. Les gnostiques
offriront aux chrétiens des premiers siècles leur propre philosophie inspirés de
l’enseignement de Jésus.

La Gnose Chrétienne :

Le mot gnose signifie " sagesse " ou " connaissance spirituelle ". Les Gnostiques étaient très
mal vus dans les cercles chrétiens orthodoxes. Comme le dit Geddes MacGregor dans Gnosis,
a Renaissance in Chrsitian Thought : " La réputation des gnostiques chrétiens du 11e siècle a
dressé des générations contre le terme même de gnose, comme si celui-ci était pesticide ".
Cette mauvaise réputation était due à deux causes, l’une méritée et l’autre non. D’abord, le
point de vue gnostique était complètement déformé par leur pires ennemis : les théologiens.
Tous les traités gnostiques qui pouvaient être saisis étaient détruits. Le professeur Elaine
Pagels écrit dans son livre The Gnostic Gospels à propos des cinquante-deux manuscrits
gnostiques inconnus découvert près de Nag Hammadi, en Égypte vers 1945 ; " Les efforts de
la majorité pour détruire toute trace de " blasphème " hérétique ont été si " efficaces " que,
jusqu’à une période récente, presque tous les renseignements que nous avions sur les autres
formes de christianisme primitif venaient des attaques massives contre celui-ci ". Elle raconte
aussi : " une grande partie de la littérature découverte à Nag Hammadi est sans conteste
chrétienne. Nous commençons maintenant à réaliser que ce que nous appelons le
christianisme et ce que nous identifions comme la tradition chrétienne – ne représente en
fait qu’une petite sélection de sources spécifiques, choisies parmi des dizaines d’autres.
Aujourd’hui, pour la première fois, le grand public a la possibilité de s’informer sur la
première hérésie chrétienne ; pour la première fois, les hérétiques peuvent parler
directement. " D’autre part, les derniers groupes gnostiques devinrent extravagants et
prétentieux, ils imitèrent, en le déformant, le gnosticisme le plus pur et le plus élevé.

Geddes MacGregor écrit dans un autre livre Réincarnation in Christianity " Quoique les idées
gnostiques soient devenues suspectes et finalement condamnées par l’Église, les
enseignements gnostiques constituaient une option vivante pour la première génération de
chrétiens. Cit.266 dans le livre de la réincarnation Jung, qui a savamment étudié les
enseignements et symboles gnostiques, s’est même permis de donner son avis à ce sujet : "
Les idées centrales du christianisme doivent leur origine à la philosophie gnostique ".
Épiphane rapporte qu’on dénombrait au moins soixante groupes gnostiques parmi les
premiers chrétiens. Ils prétendaient transmettre les enseignements originels de Jésus. Les
découvertes récentes de quelques-uns de leurs livres, disparus depuis longtemps, ont
soulevé un regain d’intérêt parmi les érudits et les théologiens. À cause de ces découvertes,
l’histoire du tout début du christianisme est en train d’être entièrement réécrite.

Un spécialiste du gnosticisme chrétien, G.R.S. Mead, écrit dans son ouvrage Fragments of a
Faith Forgotten " tout le gnosticisme tournait autour du concept de la loi cyclique, à la fois
pour l’âme individuelle et l’âme universelle. On trouve les gnostiques enseignant
invariablement au sujet de la réincarnation la doctrine, non seulement de la pré-existence,
mais aussi de la renaissance des âmes humaines ". Aussi ajouta-t-il que les deux doctrines
centrales de réincarnation et de karma – qui expliquent tant de choses dans le gnosticisme et
éclairaient tant de points obscurs – sont passées entièrement inaperçues ou bien,
lorsqu’elles n’ont pas été traînées dans la boue par un esprit borné, ont été écartées avec
quelques brèves remarques dans lesquelles le critique cherchait plutôt à
s’excuser de mentionner des superstitions aussi ridicules que la " métempsycose " et le "
destin " qu’à s’efforcer de comprendre des notions clefs de tout l’ensemble.

Le public n’est pas informé que les chrétiens gnostiques étaient réincarnationnistes et que la
renaissance constituait une option vivante du christianisme primitif. Dans l’eschatologie
gnostiques, selon les textes de Nag Hammadi, les gnostiques croyaient que l’homme doit
passer par des naissances successives " avant d’atteindre le but ultime.

Voici deux extraits gnostiques provenant d’un manuscrit découvert en Égypte, la Pistis Sophia
: une partie de l’introduction écrite par G.R.S Mead, et un extrait concernant un dialogue
entre Jésus et St-Jean portant sur la renaissance de l’âme :

" Nos gnostiques… n’eurent aucune difficulté à intégrer la transcorporation ou réincarnation


à leur doctrine de salut, qui ne présente aucun signe d’attente d’une fin immédiate de toutes
choses – article de foi essentiel dans le christianisme orthodoxe des premiers temps. Loin de
penser que la réincarnation est étrangère à l’enseignement de l’évangile, ils interprétèrent
dans ce sens et de manière élaborée certaines des paroles les plus frappantes, et donnèrent
en détails colorés sur la façon dont Jésus, en tant que Premier Mystère, fit renaître les âmes
de Jean-Baptiste et des apôtres et contrôla l’économie de sa propre incarnation. De ce point
de vue, la Pistis Sophia offre, à ceux qui sont intéressés par cette doctrine ancienne et très
répandue, des matériaux plus riches que ceux que l’on pourrait trouver dans tout autre
document occidental ancien. "

" JÉSUS : Voici le châtiment du blasphémateur… Yaluham... apporte une coupe remplie de
l’eau de l’oubli et la tend à l’âme, qui la boit et oublie… toutes les régions où elle a été. Et ils
la projettent dans un corps qui sera perpétuellement troublé en son cœur… Voici le
châtiment de l’homme arrogant et outrecuidant… Yaluham… vient et apporte la coupe de
l’eau et de l’oubli et la tend à l’âme, qui la boit et oublie toute chose et toutes les régions où
elle a été. Et ils la projettent dans un corps boiteux et difforme, de sorte que tous ne cessent
de la mépriser…

JEAN : Un homme qui n’a commis aucun péché, mais a fait le bien avec persévérance, et qui
n’a pas découvert les mystères… que lui arrive-t-il ?

JÉSUS : Dans l’au-delà vient un émissaire du petit Sabaoth, le Bon, celui du Milieu. Il apporte
lui-même une coupe remplie de pensées et de sagesse, et aussi de tempérance : il la tend à
l’âme. Et ils la projettent dans un corps qui ne peut ni dormir ni oublier à cause de la coupe
de tempérance qui lui a été tendue, mais qui va harceler sans cesse son cœur pour le
pousser à s’interroger sur les mystères de la Lumière, jusqu’à ce qu’il les découvre, par la
décision de la Vierge de Lumière, et hérite à jamais de la lumière…

JEAN : Un homme qui a commis tous les péchés et toutes les iniquités, a enfin trouvé les
mystères de la Lumière, est-il possible pour lui d’être sauvé ?

JÉSUS : Un tel homme qui a commis toue les péchés et toutes les iniquités, qui trouve les
mystères de la Lumière, les accomplit dans leur totalité et ne cesse dans cette voie, sans
commettre de péché, celui-là héritera du Trésor de la Lumière. "

L’opinion des Pères de l’Église :


Les sources au sujet de l’opinion des Pères de l’Église sont presque toutes négatives. Sachant
que le Nouveau Testament fut écrit longtemps après la mort de Jésus, que ses livres ont été
passé au crible de la censure des conciles de l’Église et qu’il existait au sein de l’Église des
premier siècles un très fort courant antiréincarnationniste, il serait surprenant que des traces
sur la réincarnation y aient survécu.

L’apologiste saint Justin (vers 100-165), martyr, semblait connaître les doctrines des
pythagoriciens et des platoniciens. Il écrit dans son livre un commentaire sur la
métempsycose : " … (Tous ceux qui croient en Dieu)… nous les conduisions… (au baptême)…
et, selon le monde de régénération dont nous avons nous-mêmes régénéré, ils sont
régénérés à leur tour… Il ne saurait être question, pour ceux qui sont nés une fois pour
toutes, de rentrer (de nouveau) dans le sein de leur mère. "

Cet extrait peut être interprété de différentes façons par les théologiens. Le baptême
procure ainsi une régénération de l’être. Cette régénération accomplie, il est inconcevable
pour l’être de revenir dans le sein de leur mère. Cela peut présupposer l’idée de
réincarnation puisque la personne baptisée ne revient plus dans le sein de sa mère,
puisqu’elle cesse de revenir, logiquement, c’est qu’elle y venait avant de recevoir le baptême.

Par ailleurs, il est écrit dans la rubrique Pré-existance de L’Encyclopaedia Britannica, que "
dès le IIe siècle on trouvait des partisans de cette doctrine qui se nommaient préexistants ou
pre-existiani ".

Justin écrit aussi dans son " Dialogue avec Tryphon ", un hébreu qu’il rencontre lors d’un
voyage, que l’âme habite plus d’une fois un corps humain, mais ne peut se souvenir de ses
expériences précédentes. Les âmes indignes de voir Dieu, dit-il, entrent dans le corps de
bêtes sauvages.

Saint Irénée de Lyon (vers 130-208). On dit de St-Irénée qu’il est le premier à avoir exposé les
raisons pour lesquelles le christianisme rejette les doctrines de la métempsycose. Ses
arguments seront ceux d’Aristote dans lesquels il y a une unité profonde qui constitue un
être vivant. Que l’âme est créée par Dieu dans le corps ; elle ne l’est pas avant… l’âme et le
corps humain sont créés une fois pour toutes dans une unité profonde d’être et de vie.
Irénée conclus : " Lorsque sera complet le nombre des humains… tous ceux qui auront été
inscrits pour la vie ressusciteront, ayant leur propre corps, leur propre âme… (Ils) cesseront
d’engendrer et d’être engendrés… afin que l’espèce humaine… conserve l’harmonie reçue du
Père ".

Tertullien (vers 155-220), est le premier grand écrivain chrétien de langue latine. Il réfute
Pythagore, Empécode et Platon sur la métempsycose en disant : " … Si les morts, dit-il,
suivant une loi intangible, revenaient à la vie, le nombre des êtres humains serait alors
toujours le même. Or, poursuit-il, tel n’est pas le cas, vu le nombre toujours croissant des
générations humaines successives, malgré les famines et les guerres… "

Clément d’Alexandrie (vers 150-216), théologien grec, le maître d’Origène, mentionne la


métempsycose dans plusieurs œuvres. Il reproche notamment à Basilide, un adepte du
gnosticisme, d’interpréter dans un sens réincarnationniste certains passages de l’Ancien
Testament dont il isolait la portée théologique, comme par exemple le passage : " Dieu
poursuit la faute des pères chez les fils sur trois et quatre générations " (Exode 20,5 et 34,7).
Dans son " Exhortation aux païens, " saint Clément d’Alexandrie écrit : " Nous avons été avant
la fondation de ce monde, parce que nous étions destinés à être en Lui, nous préexistions
dès le début au regard de Dieu – nous, les créatures raisonnables du Verbe de Dieu… car " au
commencement était le Verbe "… le Sauveur, qui existait
jadis, avant de réapparaître… Ce ne fut pas la première fois qu’Il eut pitié de nos erreurs,
mais Il eut pitié de nous, dès le tout premier commencement. ".

En contradiction, il écrit dans ses Eclogae ex Scripturis Propheticis :

" Dieu nous a créés alors qu’avant nous n’existions pas. Car si nous avions existé auparavant,
nous saurions où nous étions, nous saurions de quelle façon et pour quelle raison nous
sommes venus en ce monde ".

Il ajourne en disant dans les Stromata (IV, 12) :

" L’âme est-elle métamorphosée en un autre corps ? ". Un de ses contemporains écrivit que
ce Père de l’Église était l’auteur " de merveilleuses histoires sur la métempsycose et
l’existence de nombreux mondes avant Adam ". Ces histoires ne nous sont pas parvenues.

Saint Hippolyte (170-235) explique la position de l’Église romaine sur ce sujet en démontrant
que si l’être humain est constitué de l’union substantielle de l’âme et du corps, ce sont les
mêmes éléments qui doivent advenir lors de la résurrection. S’il s’agissait d’un autre corps,
ce ne serait plus la même personne qui ressusciterait.

Origène (vers 184-254) théologien alexandrin. On dit de lui qu’il était le plus remarquable et
le plus influent théologien de l’Église primitive, à l’exception d’Augustin, écrit Adol Harnack
dans son article sur Origène dans l’Encyclopaedia Britannica. " Il est le père de la science de
l’Église, fondateur d’une théologie qui atteignit sa perfection aux IVe et Ve siècles qui
conserva l’empreinte de son génie jusqu’au VIième siècle – époque à laquelle l’Église
désavoua Origène. "

Saint Grégoire de Nysse l’a appelé " le prince de la connaissance chrétienne du IIIe siècle. "

Saint-Jérôme dit de lui qu’il est comme " le plus grand maître de l’Église après les apôtres. "

Toutefois, St-Jérôme écrit en l’an 402 au sujet d’Origène dans son " Apologie contre Rufin " : "
Maintenant je vois parmi toutes les chose néfastes écrites par Origène celle qui est
distinctement la plus hérétique, à savoir… qu’il existe des mondes innombrables, se
succédant à travers les âges éternels ; que les anges ont été transformés en âmes humaines ;
que l’âme du Sauveur existait avant de naître de Marie… que dans la résurrection… les
Archanges et les Anges, les diables, les démons et les âmes des hommes, qu’ils soient
chrétiens, juifs ou païens, n’auront plus qu’une seule condition et un degré [c’est-à-dire
qu’elles aussi seront sauvées]; que, quand elles auront pris leur vraie forme… et que la
nouvelle armée de toute la race rentrera de cet exil du monde, elle présentera une masse de
créatures rationnelles ayant laissé derrière elles toute leur lie, et que commencera alors un
nouveau monde à partir d’une nouvelle origine. C’est ainsi que… nous devons peut-être
craindre que nous, qui sommes maintenant des hommes, puissions naître plus tard en tant
que femmes, et que celui ou celle qui est aujourd’hui vierge puisse alors être une prostituée.
Ce sont ces choses que je déclare être des hérésies dans les livres d’Origène ".

Il y a tout de même un peu de confusion à son sujet. Certains auteurs affirment qu’il a
enseigné la métempsycose, d’autres non. On dit qu’il croyait en la préexistante des corps
humains, mais non la transmigration. Pascal Thomas explique dans son livre La réincarnation
que ce qui intéressait surtout Origène, c’était la théorie sur la création (des âmes
préexistantes s’incarnent en traversant les divers plans du cosmos) soutenant l’idée que le
monde aurait une fin, et qu’un nouveau monde lui succéderait.

André Nataf, dans son œuvre Les preuves de la réincarnation dira qu’Origène a écrit : "
L’âme, étant immatérielle et invisible, ne peut exister en aucun lieu matériel sans revêtir un
corps approprié à ce lieu ; elle rejette, à un moment donné, un corps qui lui était nécessaire
jusque- là, mais dont elle n’a plus besoin maintenant, et elle le change pour un autre. "

Lactance (vers 260-325) donne un avis négatif sur la métempsycose, particulièrement au


sujet de la morale. En effet, il dit que cette croyance a justifié de nombreux suicides, chez
Cléanthe, Chrysippe, Zénon, Empédocle, Caton… etc. Lactance condamne ces actes dont il
fait remonter la cause à la croyance en la métempsycose. Il cite aussi un argument de saint
Irénée en disant : " …Il n’est pas nécessaire que les vieilles âmes se revêtent de corps neufs,
alors que le même artisan (c’est-à-dire Dieu) qui avait fait les premières pouvait toujours en
faire de nouvelles. "

Basile le Grand (vers 329-379), fait de vives remarques aux défenseurs de cette doctrine en
leur reprochant de réduire l’âme humaine au rang des animaux.

Grégoire de Nazianze (vers 330-390), Archevêque de Constantinople, écrit à la fin du traité


De l’âme et de la résurrection : " Certains maintiennent que l’âme passe d’un homme à un
autre, si bien que la vie de l’humanité se poursuit au moyen des mêmes âmes… Quant à
nous, nous nous en tenons aux dogmes de l’Église et nous affirmons qu’il sera bien de
n’accepter de ces spéculations que ce qui est suffisant pour démontrer à ceux qui les
acceptent qu’elles sont, dans une certaine mesure, en accord avec la doctrine de la
Résurrection. Lorsqu’ils déclarent, par exemple, que l’âme après avoir quitté le corps
retourne dans d’autres corps, ils ne sont pas en complet désaccord avec la doctrine du
renouveau que nous attendons. Notre point de vue, en effet, qui maintient que le corps, à la
fois maintenant et dans le futur, est composé d’atomes de l’univers, est également soutenu
par ces païens. En réalité, personne ne peut imaginer que la constitution d’un corps soit
indépendante du concours des atomes. Mais la divergence d’opinions réside en ceci : nous
déclarons que le même corps, comme il l’était auparavant, composé des mêmes atomes, se
reforme autour de l’âme ; eux supposent que l’âme descend dans d’autre corps ".

Saint Augustin (354-430), Évêque d’Hippone. Le révérend William Alva Gifforf écrit au sujet
de St-Augustin dans son ouvrage The Story of the Faith : " Ne pouvant pas demeurer dans le
catholicisme de sa jeunesse, Augustin adopta le manichéisme pendant neuf ans… Toujours
insatisfait et versant dans le scepticisme, Augustin partit pour Rome… Il eut la chance de
prendre connaissance des œuvres du néo-platonicien Plotin… elles apportèrent remède à
son scepticisme… Augustin… ne cessa jamais d’être néo-platonicien ; mais sa confiance
première dans le pouvoir de la raison laissa progressivement place à une confiance dans la
révélation divine… C’est finalement dans l’autorité de l’Église et de ses Ecritures… qu’il trouva
certitude…

Le système d’Augustin est, en effet, un curieux mélange de piété mystique, de philosophie


néo-platonicienne, d’interprétation allégorique des Écritures et de tradition catholique,
toutes portant le sceau d’une logique rigoureuse mais souvent sans cohérence entre elles…
La logique d’Augustin le conduisit à la doctrine de la prédestination qui ne faisait pas partie
de la tradition catholique… Il décrivit de manière aussi colorée que Tertullien les joies de la
vie éternelle et les tourments des damnés… Il allait devenir le théologien le plus influent de
l’Occident, le père de nombreux éléments caractéristiques du catholicisme médiéval et du
protestantisme. "

Dans les Confessions de saint Augustin, il est écrit :

" Dis-moi, Seigneur… dis-moi, mon enfance a-t-elle succédé à un âge que j’aurais vécu,
interrompue par une mort précédente ? Était-ce celui que j’ai passé dans le sein de ma
mère ?... et avant cette vie, Ô Dieu de ma joie, me trouvais-je quelque part, ou dans un autre
corps ? Pour répondre, je ne trouve personne, ni père, ni mère, ni l’expérience d’autrui, ni ma
propre mémoire. "

Il écrit ensuite dans Contra Academicos :

" Le message de Platon, le plus pur et le plus lumineux de toute la philosophie, a finalement
dispersé l’ombre de l’erreur et il brille maintenant surtout chez Plotin, le platonicien, qui
ressemble tellement à son maître que l’on pourrait penser qu’ils vécurent en même temps,
ou plutôt – puisqu’une si longue période les sépare – que Platon est né à nouveau en Plotin
".

Puis, il continue en écrivant dans son ouvrage De la Trinité :

" Le noble Platon s’efforça de nous persuader que les âmes des hommes vécurent
précisément avant d’endosser ces corps-ci, et que, pour cette raison, les choses qui sont
apprises sont plutôt remémorées, ayant déjà été connues, assimilées comme des choses
nouvelles… Mais nous ferions mieux de croire que l’Esprit intellectuel est ainsi formé dans sa
nature pour voir ces choses qui, selon la disposition du Créateur, sont unies aux choses
intelligibles selon un ordre naturel, grâce à une sorte de lumière incorporelle d’un genre
unique, comme l’œil de la chaire voit les choses qui l’entourent ".

Et terminent dans son texte La Cité de Dieu en écrivant :

" Le néo-platonicien Porphyre pensait que les âmes humaines revenaient effectivement dans
des corps humains et non dans des corps d’animaux. Il n’acceptait pas cette dernière idée de
peur qu’une femme réincarnée dans une mule risque éventuellement de transporter son fils
sur son dos. Il acceptait, cependant, la théorie qui admettait qu’une mère puisse se
réincarner en une fille et se marier à son propre fils. N’est-il pas plus honorable de croire ce
qui fut enseigné par les anges saints et véridiques et par les prophètes animés de l’Esprit de
Dieu, par Celui qui fut annoncé par Ses hérauts, comme le Sauveur attendu, et par les
apôtres qu’Il envoya et qui répandirent dans le monde entier les enseignements de l’Évangile
?... N’est-il pas beaucoup plus honorable, dis-je, de croire que les âmes retournent une fois
pour toutes dans leur propre corps au moment de la résurrection plutôt que de revenir
maintes fois dans différents corps ? "

Synéius (370-430), Évêque de Ptolémaïs, a écrit dans son Traité sur les Rêves :
" La philosophie parle de la préparation des âmes au cours des transmigrations… Lorsque
l’âme vient d’abord sur la terre, elle s’embarque sur cet esprit animal comme sur un navire et
c’est à travers celui-ci qu’elle est mise en contact avec la matière. Le dessein de l’âme est de
ramener cet esprit avec elle ; car si elle l’abandonnait et le laissait derrière elle sur la terre…
ce retour la mettrait en disgrâce… l’âme qui ne retournait pas rapidement aux régions
célestes d’où elle avait été envoyée sur terre devait passer de nombreuses vies à errer. "

D’après Beausobre, il note qu’une autre philosophie chrétienne d’une période plus ancienne,
Chalcidius, admet aussi la même doctrine selon laquelle les âmes qui ne sont pas parvenues
à s’unir à Dieu sont contraintes par la loi du destin de commencer une nouvelle sorte de vie,
entièrement différente de la précédente, jusqu’à ce qu’elles se soient repenties de leurs
péchés.

Saint Jérôme affirme que la théorie de la réincarnation est une invention " des philosophes
stupides et de certains hérétiques "

La position de l’Église serait donc : il n’y a pas de place pour la réincarnation parce que
l’incarnation y est fondamentale.

Les circonstances entourant le concile de Constantinople (553) :

Ce concile est un véritable fiasco politique. Il faudrait des centaines de pages pour expliquer
en détail toutes les motivations profondes qui ont poussé les empereurs à condamner une
fois pour toutes la métempsycose. Tout a commencer au Concile de Chalcédoine, en 451. Les
dirigeants de ce concile n’avaient pas réussi à faire disparaître le nestorianisme (doctrine
niant la divinité du Christ), n’avaient pas satisfait les monophysites (partisan de la doctrine
qui ne reconnaît en Christ qu’une seule nature : le divin) et avaient semé la discorde parmi
les orthodoxes (Églises chrétiennes d’Orient qui n’admettent pas l’autorité de Rome). Le
concile de Chalcédoine n’avait pas gagné son
pari politique ; les provinces méridionales de l’empire byzantin (Égypte, Syrie, Palestine)
demeuraient toujours sous la domination des monophysites, qui étaient haineux face aux
chalcédoniens. Après le concile de Chalcédoine, le nestorianisme avait connu un déclin
considérable, ne restaient que quelques petits groupes dans la région syro-palestinienne, où
ils menaient la guerre contre les chalcédoniens. Les nestoriens étaient contre les autorités
ecclésiastiques car l’idéal chrétien, selon eux, était incarné par les moines austères du
désert. Ils appelaient l’église orthodoxe : " L’église profane ". Mais ils soutenaient beaucoup
mieux que les orthodoxes la doctrine du monophysisme. D’ailleurs, cette doctrine fini par
remplacer le nestorianisme. Les monophysites perfectionnèrent leur argumentation face au
concile après Chalcédoine et s’organisèrent en Égypte et en Syrie. S’ensuivit une persécution
lancée par Rome face aux monophysites, qui persécutèrent à leur tour les orthodoxes. C’était
une situation explosive, ou l’empereur même, Léon 1er, dû intervenir en condamnant
Timothée, devenu patriarche d’Alexandrie après avoir assassiné l’ancien patriarche Prétérius.
Celui qui le remplaça se nommait Sévère, qui corrigeât les pensées de Timothée en matière
de monophysisme afin de développer une théorie monophysite encore plus solide,
caractérisée par le rejet de la structure de l’Église en remettant en cause l’infaillibilité des
conciles œcuménique, ce qui rendait impossible toute réconciliation avec les orthodoxes.

C’est dans ce contexte compliqué qu’un nouveau mouvement, l’origénisme, vint rendre la
situation inextricable. Même si Origène avait été condamné il y a longtemps, son
rayonnement intellectuel n’avait jamais cessé. Son mysticisme avait un attrait important chez
les moines instruits du désert. En fait, ce courant n’avait jamais cessé des contrées syro-
palestiniennes. Il y était accepté pourvu qu’il ne créait pas de problème. Ce courant réapparu
en force au Ve siècle sous la forme d’une contestation aussi bien chez l’orthodoxie, que le
monophysisme et le nestorianisme. Ce courant n’avait aucune chance dans ce contexte aussi
chargé. L’empereur Justin voulait réconcilier l’empire en condamnant une fois pour toutes les
aspirations monophysites de Constantinople et les nestoriens de Rome afin de revenir aux
principes sains de l’orthodoxie. L’empereur Justinien, son neveu, allait dans le même courant.
Toutefois, après que son oncle eut rétabli la paix au sein de l’empire, il voulut faire réintégrer
les monophysites dans l’Église, de peur que les provinces méridionales ne se détachent et se
tournent vers la Perse. En raison des aspirations politiques de Justinien, il avait plein pouvoir
sur les autorités ecclésiastiques. En 532, Justinien organisa dans son palais une conférence
entre les orthodoxes et les monophysites. Il y avait six représentants de chaque côté qui
définirent les différences entre les deux doctrines et admirent leurs erreurs. Ils n’acceptaient
tout de même pas le concile de Chalcédoine. Justinien vit ainsi que la réintégration des
orthodoxes et des monophysites était possible.

Question de mêler les cartes un peu plus, en 507, un groupe de soixante moines
intellectuels, convertis à l’origénisme, fondèrent le monastère de la Grande Laure en
Palestine qui devint le centre de l’origénisme. Leur chef, Léon de Byzance, s’était installé à
Constantinople pour fonder un second monastère où vinrent s’installer deux futurs évêques :
Domitien et Théodore Askidas. Ces hommes plaisent beaucoup à Justinien en raison de leurs
connaissances. Ils participèrent, du côté orthodoxe, à la conférence de 532. Ultra-
conservateurs, ils conseillèrent à Justinien de ne pas céder aux faveurs monophysites. En
533, Rome était toujours en dehors des frontières Byzantine.
L’église romaine s’opposant au courant de Justinien qui voulait rapprocher les monophysites
avec l’église, Rome était ainsi menacée par une invasion byzantine. Dans ce contexte, le pape
Agapet fut envoyé avec cinq évêques pour persuader Justinien de ne pas attaquer l’Italie. Ces
évêques machinèrent des moyens pour monter l’empereur contre les monophysites, et
réussirent. Les monophysites furent chassés de son empire.

Leur départ permis à l’origénisme de s’imposer dans le royaume, tellement que les
orthodoxes se rendirent compte que derrière chaque décision impériale se trouvait un
origéniste. Or, Rome n’avait aucune raison de tolérer l’origénisme puisqu’il ne partageait pas
les idées romaines. Les orthodoxes d’Orient commencèrent à en avoir assez des origénistes
parce qu’ils allaient même jusqu’à s’attaquer à des pères orthodoxes tels que Grégoire de
Nysse et Didyme l’Aveugle. Vu leur nombre, ils étaient même très encombrant en Syrie, c’est
pourquoi le patriarche Éphrem d’Antioche convoqua, en 542, un synode afin de faire
condamner l’origénisme dans sa région. Voyant cela, les origénistes de Palestine se
tournèrent vers Pierre de Jérusalem afin qu’il ne mentionne plus Éphrem d’Antioche dans les
dyptiques. Pierre, coincé entre ses opinions orthodoxes et les pressions origénistes en appela
à Justinien avec le soutien du patriarche Ménas et du représentant romain Pélage. Justinien
publia un " édit " (Mansi 9, col. 125-128 ; ACO III, 189-214), en 543, contre l’origénisme. Le
patriarche Ménas saisit cette occasion pour tenir un synode afin de condamner l’origénisme
dans tout l’empire. Il obtint la signature du Pape Vigile, des patriarches orientaux et,
paradoxalement, des origénistes de Constantinople. Cela ne fut pas suffisant pour faire
disparaître l’origénisme qui dominait toujours en Palestine. Ce synode aura eu pour
conséquence de radicaliser la position des origénistes qui devinrent hostiles face aux
orthodoxes.

Un autre concile devait ainsi être créé afin de remettre l’ordre une fois pour toutes au sein de
l’empire. Ce concile fut composé uniquement d’Évêque orientaux, le pape Vigile n’ayant pas
reçu l’autorisation d’y participer. Le concile condamna Origène avec ses idées sur
l’apocatastase de l’univers, sur la réincarnation des âmes et autre théories moins connues. Le
déclin de l’origénisme après le concile fût très rapide.

Voilà ce qui conclu ce chapitre. S’il y avait des sectes chrétiennes qui enseignaient la
réincarnation, si l’opinion des pères de l’église était partagée à savoir si la métempsycose
devait être enseignée par l’église, il n’en reste pas moins qu’un long débat politique fit
condamner une fois pour toutes la métempsycose.

Conclusion :

En terminant, la réincarnation est toujours enseignée dans le monde oriental. L’occident fût
nettement lessivé de cette doctrine. Toutefois, elle renaît doucement dans certains
mouvements New Age. En ce qui concerne l’église, elle s’y oppose toujours aussi fortement.
Les théologiens trouvent constamment de nouveaux moyens pour prouver que la
réincarnation contredit la résurrection. Elle est même ridiculisée dans certaines universités. Il
est important aujourd’hui de se questionner sur les motifs profonds qui ont emmené les
religions à déclarer les philosophies hérétiques, surtout si cela est fait en fonction de la
politique plutôt qu’en fonction de la théologie et de la foi comme ce fût le cas pour la
réincarnation.

============================================================

1Rama, prophète (dieu) Hindou a été une des premières manifestations de Jésus.
2 Note de Pierre Fortin, éditeur : Seth, troisième fils d'Adam, avait été Abel. Moïse et
Abraham étaient des incarnations de l'archange Michaël, de même que celle sous les traits
de Noé. David, lui, était une incarnation de l'archange Raphaël.
3Sauf, bien sûr, si nous regardons les paroles de Pierre qui, sur les marches du temple,
demande à Jésus si l'aveugle l'est par sa faute ou celle de ses parents, il est bien certain qu'ils
font référence à la réincarnation. Car, comment serions-nous coupables de naître aveugles si
nous n'avons jamais vécu auparavant ?
4 Origène n'a pas menti. Il disait vrai.

Vers Le syndrome de la tour de Babel.

Bibliographie :

COUTURE, André, La réincarnation, Éditions du Cerf, 2000, p.35


MURRAY MITCHELL, J., L.L.D., L’hindouisme, Éditions l’orient et la bible, 1824, p.41

TARDAN, Ysé, L’hindouisme, Éditions Bayard/Masquelier, 1999, p.281-286

Voir par exemple L’Indikè d’Arrien, qui l’assimile à la fois à Héraklès (I, XVII, 5-9) et à Dionysos
(I, XVII, 7-9)

THONNARD, F.J. Précis d’histoire de la philosophie, Paris, Desclée et Cie, 1937

Platon, " Ménon ", in Œuvres complètes, Tomes 1, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la
pléiade, p. 529.
PLATON, " Phédon ", in Œuvres complètes, op. cit. , p. 801-802

L’information sur la kabbale provient : DES GEORGES, A., La réincarnation des âmes, Éditions
Albin Michel, 1966, p. 161 à 164

La Guerre des Juifs, " Les Belles Lettres ", Paris, 1980, livre III, p.372-375 ; tome II, p.166

Ibid., Libre II, 162-163 ; tome II, p.38

Regensburg : 1840, III, p.27

La Guerre des Juifs, op. cit, livre II, 151-158 ; tome II p.36-38

KREGLINGER, Rich. Les religions chez les Grecs et les Romains, Bruxelles, 1920, p.156

PLINE, N.H., 34,26

Fragm. Hist. Graec., II, p.273

Virgile, poète, artiste et penseur, Paris, 1951; voir sur le pythagorisme de Virgile, la
bibliographie sur la question dans Carpopio (op.cit.) et surtout C. Bailey, Religion in Virgil,
Oxford, 1935

op.cit., p.192

Sur le Pythagorisme d’Ovide voir E. de Saint-Denis, dans Revues des études latines, 1940, p.
114-125

PIA STANLEY, Maria, Christianisme et réincarnation vers la réconciliation, Editions l’or du


temps, 1989

DES GEORGES, A., La réincarnation des âmes, selon les traditions orientales et occidentales,
Editions Albin Michel, 1966

Wheaton, Illinois : Quest Books, 1979

New-York : Random House, 1979

HEAD, Joseph et CRANSTON, S.L., Le livre de la réincarnation, Editions Fanval

JUNG, C.G. Psychology and Alchemy, New-York : Pantheon, 1953, p.35

New-York : University Books, 1960, p.142

Paris : Librairie Plon, 1958

Londres : John M.Watkins, Edition révisée, 1921, p.XIV

Saint JUSTIN, Apologie, trad. D’A. WARTELLE, Études augustines, Paris, 1987, p.

183. Éditions 1959


Ante-Nicene Christian Library, Alexander Roberts et James Donaldson. Edin Burhhi Clark,
1867, II, p.92-93

C.f. le cours du P.M.-D. PHILIPPE, Considérations philosophiques sur l’homme comme vivant,
U.L.S.H., Paris, spécialement le chapitre III sur les rapports de l’âme et du corps, p.27 et suiv.

Saint IRÉNÉE de LYON, op., p.353-355

J.C. FREDOUILLE, Tertullien et la conversion de la culture antique, Études augustiennes, Paris,


1972, p.304-306, 348-349.

Ibid., p.84

Ibid., IV, p.22

Patrologiae Graeca, IX, p.706

E.D. Walker, op. cit. p.232

Onzième Édition

HEAD, Joseph et CRANSTON, S.L., Le livre de la réincarnation, Editions Fanval

HEAD, Joseph et CRANSTON, S.L., Le livre de la réincarnation, Editions Fanval

A Select Library of the Nicene… Fathers of the Christian Chruch, deuxième série, Philip Schaff
et Henry Wace. New-York : Scribner’s, 1900, VII, p.508

Ch. SCHÖNBORN, op. cit., p.127-127

NATAF, André, Les preuves de la réincarnation, Editions la nuit des mondes, 1983

M.PERRIN. L’homme antique et chrétien, no.59, Beauchesne, Paris, p.325

Saint IRÉNÉE de LYON, op.cit., II, 33,5 Cf. L. BUKOWSKI, op. cit., p.86

Ibid., deuxième série, VII, p.453-454

New-York : MacMillan, 1958, p.212-215, 217

Livre I, Edward B. Pusey, Harvard Classics. New-York : P.F. Collier 1909, VII

Eva Martin, op.cit..1 p.80

Livre X, chapitre 15, no.24. A Select Library of the Nicene and Post. Nicene Fathers, première
série, II, p.200

Livre X, chapitre 30. A Select Library of the Nicene and Post. Nicene Fathers, première série,
II, p.200
Eva Martin, op.cit. p. 79-80

Beausobre, op.cit. p.236

In Evangelium Matthaei, lib. II, c. 11 ; P.L. 26, 74

Toute l’information sur ce concile est tirée de (PIA STANLEY, Maria, Christianisme et
réincarnation vers la réconciliation, Editions l’or du temps, 1989) (NATAF, André, Les preuves
de la réincarnation, Editions la nuit des mondes, 1983) (Les conciles œcuméniques 1.
l’histoire, éditions du cerf, 1994)

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