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D’où vient cette envie et pourquoi est-elle si forte ? Si nous ressentions cette envie, serions-nous capables
d’y résister ?
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Est-ce génétique, hormonal, biologique ou cela est-il le fruit d’un conditionnement culturel ? Les tueurs en
série peuvent-ils contrôler leurs désirs ? Nous ressentons tous de la rage et des instincts sexuels
« inappropriés », et pourtant nous possédons une sorte de cage interne, qui enferme nos monstres à
l’intérieur de nous. Que ce soit la morale ou une programmation sociale, ces blocages internes sont piétinés S'abonner et recevoir l'ebook
par les tueurs psychopathes. Non seulement ils laissent les monstres en liberté, mais ils sont virtuellement
les esclaves de leurs appétits brutaux. Pourquoi sont-ils différents ?
« C’était une envie très forte… Une envie vraiment très forte, et plus je la laissais aller plus elle CONSEIL DE LECTURE
s’intensifiait, jusqu’au point où je prenais des risques pour aller tuer des gens, des risques que,
normalement, selon mes règles d’opération, je n’aurais pas pris parce qu’ils auraient pu mener à
mon arrestation ». Ed Kemper.
Monstres ou victimes ?
Les tueurs en série ont proposé bien des excuses à leur comportement. Henry Lee
Lucas a critiqué son éducation. D’autres, comme Jeffrey Dahmer, ont dit qu’ils
étaient nés avec « une partie d’eux manquante ». Ted Bundy a affirmé que la
pornographie l’avait poussé à violer et à tuer. Herbert Mullin a accusé les voix dans
sa tête qui lui disaient qu’il était temps de « chanter la chanson de la mort ». Carl
Panzram a affirmé que la prison avait fait de lui un monstre, alors que Bobby Joe
Long a dit qu’un accident de moto l’avait rendu « hyper-sexuel » et l’avait
transformé en « lust killer« . John Wayne Gacy, lui, a renversé les rôles et s’est
Ted Bundy
vanté du fait que ses victimes méritaient de mourir. MES LECTURES
Ils doivent être fous. Comment une personne normale pourrait-elle massacrer un
autre être humain, simplement par plaisir ? Inavouable vérité : l'affaire Fourniret
Le cas Landru
Et pourtant, le fait le plus terrifiant vis-à-vis des tueurs en série est que, dans leur l’immense majorité, ils
Les femmes criminelles de France
sont rationnels, sains d’esprit… et calculateurs. Comme le tueur en série Britannique Dennis Nilsen l’a dit
lui-même : «Un esprit peut-être mauvais sans être anormal». Dans la tête des tueurs - Portraits de profilers
Ce qu’ils sont
Avant de voir qui ils sont, décrivons d’abord ce qu’ils sont. Dans son livre « The Killers Among Us« , Steven
Egger définit le meurtre en série :
Un minimum de trois ou quatre victimes, avec une période de calme, de « refroidissement », entre
chaque meurtre.
Le tueur est généralement étranger à la victime et les meurtres paraissent dus au hasard. (Mais il est
arrivé que des tueurs masculins connaissent leurs victimes et toutes les veuves noires connaissent les
leurs. Cf Définir le meurtre en série)
Les meurtres reflètent très souvent un besoin de dominer la victime.
Le meurtre est rarement accompli pour le profit, le mobile est psychologique et non matériel. (Toutefois,
le mobile principal de nombreuses femmes tueuses en série est l’argent. Certains tueurs assassinent
autant par désir de pouvoir que pour le profit)
La victime peut avoir une valeur « symbolique » pour le tueur, et la manière dont celui-ci la tue peut
révéler ce propos.
Le tueur choisit souvent des victimes vulnérables (enfants, prostituées, fugueurs, personnes âgées,
femmes seules…)
« Statistiquement, le tueur en série « classique » est un homme blanc provenant d’une famille de classe
moyenne, qui a entre 20 et 40 ans »
C’est une statistique souvent rabâchée, et qui est simplement… statistique : elle provient d’études faites
aux États-Unis, sur des tueurs américains. La population des USA est blanche à 80%. La majorité des
tueurs américains sont donc logiquement blancs. En Afrique du Sud, la majorité des tueurs en série sont
noirs, puisque 90% de la population est noire… Quant à l’âge, on découvre de plus en plus souvent de ARTICLES LES PLUS VUS
très jeunes tueurs, à peine majeurs ou, au contraire, des tueurs dont on pourrait croire qu’ils sont « de
gentils papys ». Andrew Cunanan sur Discovery
Par contre, il est vrai que la grande majorité des tueurs en série sont des hommes. Investigation
« Beaucoup ont été abusés, physiquement ou psychologiquement, par leurs parents. Certain(e)s ont été " 13 avril 2018
adoptés. Enfants, les futurs tueurs en série allumaient souvent des incendies, torturaient les animaux et
urinaient au lit (ces comportements sont connus comme « la triade des symptômes »). Les blessures à Angel Maturino Resendiz
la tête sont communes. Certains sont très intelligents et auraient pu mener une belle carrière " 31 janvier 2018
professionnelle. Ils sont souvent fascinés par la police et l’autorité en général. Ils ont pu essayer de
devenir policier, mais ont échoué, ou travaillent comme agent de sécurité ou sont/ont été dans l’armée.
Un tueur en série en Arizona a
Beaucoup se déguisent en policier pour approcher leurs victimes ».
assassiné 9 personnes
" 20 janvier 2018
Qui tuent-ils ?
Un tueur en série d’enfants au Pakistan
Les tueurs en série choisissent des victimes plus faibles qu’eux. Ils veulent des " 18 janvier 2018
victimes qu’ils pourront facilement maîtriser, afin de ne pas « saboter » leur
fantasme de « tueur tout puissant qui domine sa proie ».
Souvent, ses victimes correspondent à un certain stéréotype qui à une Procès de « l’empoisonneuse de la
signification symbolique pour le tueur. Riviera » à Nice
– Bundy a brutalement assassiné des étudiantes brunes aux longs cheveux. Il " 15 janvier 2018
tuait sans doute, encore et encore, Stéphanie Brooks, sa fiancée du lycée qui
l’avait laissé tomber alors qu’il était fou amoureux d’elle. David Berkowitz
– David Berkowitz, « le Fils de Sam », haïssait simplement les femmes en
général : « Je leur reproche tout. Tout le mal qui se passe dans le monde, ça
leur revient« .
– Gacy a sauvagement étranglé des adolescents et des jeunes hommes, dont certains étaient ses propres
employés, en les appelant des «petits voyous et pédés sans valeur». Certains croient que la rage homicide
de Gacy se projetait sur les garçons qui représentaient sa propre inadéquation aux yeux de son père
dominateur.
La plupart du temps, les tueurs en série humilient et « chosifient » (au sens de « considérer comme une
chose, un objet ») leurs victimes. Ted Bundy parlait très peu à ses victimes, délibérément. S’il connaissait
trop la jeune femme qu’il agressait et voyait en elle une véritable personne, il détruisait son fantasme (c’est
essentiellement égoïste : ce n’est pas qu’il ne pouvait plus la tuer parce qu’il voyait en elle une personne.
C’est juste que c’était « franchement moins amusant » de la tuer).
Les tueurs en série sont souvent des sadiques, qui éprouvent un plaisir pervers à torturer leurs victimes, les
réanimant au bord du gouffre pour pouvoir les torturer encore un peu. «Qu’est-ce que tu ressens, alors que
tu sais que tu vas mourir ?» a demandé John Wayne Gacy à l’une de ses victimes alors qu’il l’étranglait,
récitant même le 23ème Psaume, le poussant à être « brave face à la mort ».
Ils ont besoin de dominer, de contrôler, et de « posséder » la personne. Et lorsque la victime meurt, ils sont
de nouveau abandonnés, seuls avec leur insondable rage et leur haine envers eux-mêmes. Ce cercle vicieux
continue jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés ou tués.
gens dans leur piège. Les tueurs en série sont de bons acteurs avec un penchant naturel pour le
mensonge.
«Qu’est-ce qu’une personne de moins sur la surface de la terre, de toute façon ?» a demandé innocemment
Ted Bundy, sans réaliser l’horreur de ses paroles.
Voilà comment pensent les tueurs en série. Un enquêteur du FBI a expliqué : «Bundy n’a jamais pu
comprendre pourquoi les gens n’acceptaient pas le fait qu’il ait tué parce qu’il voulait tuer».
Dans certains cas, les enfants sont horriblement abusés par leurs
parents et il semble que rien d’autre qu’un tueur en série ne
puisse être créé par une jeunesse aussi terrible. Enfant, Albert
DeSalvo, « l’Étrangleur de Boston », a été vendu comme esclave
par son propre père, un alcoolique. Bien des assassins sadiques
décrivent leur enfance comme une chaîne sans fin d’abus sexuels
horribles, de tortures et de folie.
Certaines histoires sont sans doute exagérées pour provoquer la
sympathie (c’est toujours un avantage pour le tueur de se créer
des parents sadiques comme excuse), mais plusieurs de ces
histoires ont été corroborées par des témoins.
Même les familles qui semblent « saines » à l’extérieur peuvent
cacher d’affreux secrets. Les enfants peuvent apprendre la
routine du « Jekyll et Hyde » grâce à des parents sociables et
Albert DeSalvo
sympathiques avec leurs voisins et leurs collègues, mais qui ne
supportent pas les inaptitudes de leurs enfants lorsqu’ils
reviennent à la maison.
Nous pouvons penser que les abus durant l’enfance sont une des clés du comportement des tueurs en
série, mais nous ne devons pas oublier que beaucoup d’enfants ont souffert d’abus par leurs parents et ne
sont pas devenus des assassins. Les abus durant l’enfance ne créent pas obligatoirement un avenir dédié
au crime. Bien des fillettes sont abusées, mais très peu deviennent des femmes violentes et sadiques. Les
frères et soeurs des tueurs en série, qui ont subi les mêmes sévices, ne deviennent pas des tueurs ou
tueuses en série eux-mêmes.
Les abus durant l’enfance ne sont pas la seule explication au comportement des tueurs en série, mais ils
sont un facteur indéniable dans le passé de la plupart d’entre eux (même si plusieurs tueurs en série ont eu
une enfance « normale » et n’ont pas été abusés).
Dans son livre « Serial Killers« , Joel Norris décrit les cycles de violence comme étant générationnels : «Les
parents qui abusent de leurs enfants, physiquement ou/et psychologiquement, instillent en eux une
dépendance presque instinctive en la violence comme premier recours face aux défis de la vie».
Les abus durant l’enfance n’engendrent pas seulement des réactions violentes, explique Norris, mais
affectent aussi la santé de l’enfant (blessures à la tête, malnutrition et autres problèmes de
développement).
Certains parents croient qu’en étant durs et stricts, ils vont « endurcir » leur enfant. Au contraire, ils créent
un manque d’amour entre l’enfant et ses parents qui peut avoir des résultats désastreux. Si l’enfant ne se
lie pas avec ses propres tuteurs, il ne créé pas les fondations qui lui permettront de faire confiance aux
autres une fois adulte. Cela peut mener à l’isolation, où d’intenses fantasmes violents deviennent la
première source de satisfaction.
«Au lieu de développer des traits positifs comme la confiance, la sécurité et l’autonomie, le développement
de l’enfant devient dépendant de sa vie fantasmatique et de ses thèmes dominants, plutôt que des
interactions sociales», écrivent Robert Ressler, Ann Burgess et John Douglas dans « Sexual Homicide:
Patterns and Motives« . Lorsque cet enfant grandit, selon ces auteurs, tout ce qu’il connaît sont ses
fantasmes de domination et de contrôle. (L’enfant veut d’abord être « superman » pour se défendre contre
ses parents. Puis, à l’adolescence, sa sexualité se forme. Alors, ses fantasmes de puissance se tournent
vers une autre cible, nettement plus sexuelle, homme ou femme, selon son orientation). Cet enfant ne
développe pas de compassion envers les autres. Au contraire, les êtres humains deviennent pour lui des
symboles sur lesquels il pourra mettre en pratique ses fantasmes violents.
En considérant que les parents soient des explications au comportement des futurs tueurs en série, nous
voyons alors des mères et des pères horribles. On critique très souvent la mère, qui est décrite comme
étant trop dominante ou trop distante, trop active sexuellement ou trop répressive.
Peut-être la mère est-elle plus critiquée parce que le père a souvent disparu ou est, du moins, absent.
Lorsque le père est impliqué, c’est généralement pour des tactiques de discipline sadiques, des rages
alcooliques et de la colère manifeste envers les femmes.
Mères monstrueuses
Tout semble commencer ou finir avec la mère. Henry Lee Lucas et Roberto Succo ont commencé leur
« carrière criminelle » en tuant leur propre mère. Ed Kemper a terminé la sienne en tuant sa mère. «Les
tueurs en série ont souvent une relation inhabituelle, voir « non naturelle » avec leur mère », note Steven
Egger dans son livre The Killers Among Us. Dans notre culture, l’image imposante de La Mère apparaît dans
notre psyché collective, et certains auteurs expliquent que les tueurs se libèrent de la tyrannie maternelle.
Si ces tueurs sont toujours dominés par « maman », il est alors facile de les traiter de « fils à maman » qui
ne sont jamais devenus matures. Peut-être trouvons-nous ce cliché rassurant (la mère est une excuse facile
et toute prête, particulièrement dans notre époque d’éducation obsessive). Mais il est vrai que lorsque nous
observons certaines des techniques éducatives des mères de tueurs en série, nous avons tendance à voir
un lien entre elles et les meurtres de leurs enfants.
Mères strictes
Pour que leurs enfants restent chastes, certaines mères lient la sexualité avec la mort. La mère
fanatiquement religieuse d’Ed Gein le convainquit que les femmes étaient «les récipients du pêché » et
causaient des maladies. Dans une sorte d’interprétation erronée et tordue, Gein a littéralement fait des
femmes des récipients, utilisant leurs crânes comme bols et d’autres objets du même genre. Le corps d’Ed
Gein a échappé aux maladies sexuelles, mais son esprit a clairement été contaminé.
«Je voulais pour ma mère une mort douce et rapide, comme tout Joseph Kallinger
le monde le veut », a dit Ed Kemper. Son idée d’une mort douce et
rapide est plutôt inhabituelle : après avoir décapité sa mère, il a
enfoncé sa trachée dans le broyeur de la cuisine, a violé son cadavre, puis a placé sa tête sur la cheminée
du salon pour jouer aux fléchettes.
De l’avis de tous, la mère de Kemper était une femme tyrannique à la voix perçante qui harcelait son fils
continuellement. Enfant, elle l’avait enfermé dans la cave parce qu’en grandissant, il devenait gigantesque
et effrayait ses sœurs. A l’âge adulte, Kemper et sa mère se disputaient continuellement, et pourtant il avait
choisi de vivre avec elle. Pourquoi ne pas simplement s’installer seul et ne pas répondre à ses appels
téléphoniques ?
La mère adoptive du « tueur des coteaux » ( » Hillside Strangler « ) Kenneth Bianchi était
pathologiquement protectrice, à l’excès. Lorsque le petit Kenneth Bianchi mouilla son pantalon, elle
l’emmena chez le médecin pour qu’il examine son sexe. Une agence de protection de l’enfance écrivit un
rapport sur la mère de Bianchi, expliquant qu’elle était : «profondément dérangée, socialement ambitieuse,
jamais satisfaite, arrêtée dans ses opinions et beaucoup trop protectrice… Elle a étouffé son fils adoptif
dans l’attention médicale et le souci maternel depuis le moment de son adoption». Enfant, Bianchi était très
dépendant de sa mère, mais ressentait envers elle une hostilité mortelle sous la surface.
Mères immorales
Certains tueurs en série pourraient blâmer leur mère aux moeurs délurées. Ces mères ont dépassé les
bornes, exposant leurs enfants à des comportements sexuellement inappropriés. Bobby Joe Long a, selon
lui, tué des femmes qu’il considérait comme «des putes et des salopes», et qui lui rappelaient sa mère.
Lorsqu’il était enfant, sa mère couchait souvent avec des hommes dans la chambre même où Bobby
dormait. Selon Bobby Joe Long, elle a partagé son lit avec lui jusqu’à ce qu’il ait 13 ans.
Henry Lee Lucas souffrit d’une « confusion des genres » durant son enfance, à cause du sadisme de sa
mère. Elle était alcoolique et contrebandière. Pour une raison inconnue, elle l’habilla en fille jusqu’à ce qu’il
ait 7 ans. «Je vivais comme une fille. J’étais habillé en fille. J’avais des cheveux longs comme une fille. Je
portais des vêtements de fille». Sa mère le frappa un jour au sang parce qu’il avait fait couper ses cheveux
après que son instituteur se soit plaint. À un moment, sa mère le frappa à la tête avec un rondin de bois,
lui fracturant le crâne. Comme Long, Lucas a été exposé aux activités sexuelles de sa mère. Il l’a tuée en
1951.
Pères mortels
C’est généralement un père sadique et porté sur la discipline qui surgit dans l’arbre généalogique du tueur
en série.
Le père de John Wayne Gacy réprimandait constamment son fils, le traitant de « fillette », de « pédé » et
de « raté ». Alcoolique et violent, il frappait également la mère de John Wayne Gacy et tua le chien adoré
de ce dernier pour le punir. Lorsque Gacy étranglait ses jeunes victimes, il les encourageait à rester braves
devant la mort. «À travers ce rituel, Gacy cherchait à réaffirmer sa propre vision d’une identité masculine
qui avait été écrasée par son père», écrit Joel Norris.
Le père d’Albert DeSalvo ramenait des prostituées à la maison et frappait brutalement son épouse. Un jour,
il brisa ses doigts les uns après les autres alors que le jeune Albert regardait, impuissant. Le père de
DeSalvo le vendit avec ses frères et sœurs, comme esclaves, à un fermier du Maine, et leur mère les
chercha frénétiquement durant 6 mois. «Papa était plombier», raconta DeSalvo. «Un jour, il m’a frappé avec
un tuyau dans le dos. Je n’ai pas bougé assez vite».
David Berkowitz a été profondément blessé lorsque sa mère biologique, qu’il avait retrouvée, l’a repoussé.
Certains ont spéculé sur le fait que le surnom que Berkowitz s’était choisi (« Le Fils de Sam ») était une
tentative fantasmatique de revendication d’une identité parent/enfant qui lui avait été refusée dans la vie
réelle.
Selon les biographes de Bundy (Michaud et Aynesworth), la croissance émotionnelle de Ted Bundy a été
bloquée après qu’il ait appris qu’il était un enfant illégitime, à 13 ans. «C’était comme si j’étais rentré dans
un mur de briques», a dit Bundy. Bien sûr, il a présenté toutes les excuses qu’il a pu imaginer, et il est donc
difficile de le croire alors que sa vie de famille semblait plutôt heureuse.
Il va sans dire que l’adoption ne créé pas des tueurs en série. Au pire, elle peut altérer l’identité d’un
enfant. Mais cela ne signifie pas que devenir un assassin est la seule option disponible pour un enfant
adopté.
Même des expériences réellement traumatisantes ne créent pas obligatoirement des tueurs en série. John
Haigh, « l’Assassin au bain d’acide », a couru dans les rues après un bombardement lors de la Seconde
Guerre Mondiale, à Londres. «La bombe vint avec un horrible hurlement, et comme je regardais vers le
haut, couvert de bleus et ahuri, une tête roula à mes pieds». Joel Peter Witkin, un artiste photographe
connu dont l’œuvre est horrible mais fascinante, a connu la même expérience après avoir été le témoin
d’un accident de la route. Pourquoi une personne devient-elle un tueur en série alors que l’autre devient un
artiste célèbre ?
– La pyromanie :
Peter Kurten adorait regarder les maisons brûler, tout comme Otis
Toole. Berkowitz, lorsqu’il se lassa de torturer la perruche de sa
mère, devint un pyromane très prolifique, et garda le compte des
1411 incendies qu’il avait allumé.
Joseph Kallinger expliqua : «Oh ! Quelle extase allumer des feux
provoque dans mon corps ! Quel pouvoir je ressens à la pensée
d’un feu !… Oh, quel plaisir, quel merveilleux plaisir !»
La pyromanie est souvent une activité sexuellement stimulante
pour ces tueurs. La destruction dramatique de bâtiments nourrit le
même besoin pervers de détruire un autre être humain. Parce que
les tueurs en série ne voient pas les êtres humains autrement que
comme des objets, le saut entre la pyromanie et le meurtre est
facile à faire.
Peter Kurten
– L’énurésie :
Le fait d’uriner au lit est le plus intime de ces symptômes et il est
moins divulgué que les autres. On estime qu’environ 60% des tueurs en série urinaient au lit même à
l’adolescence. Kenneth Bianchi, par exemple.
Conclusion
L’enfance peut jouer un rôle dans le façonnement d’un tueur en série, mais les « traumatismes » vécus ne
peuvent pas, à chaque fois, être l’unique raison. Bien des tueurs blâment leur famille pour leur
comportement, afin de provoquer la sympathie. D’une manière tout à fait « psychopathique », ils accusent
quelqu’un d’autre d’être responsable de leurs actions.
Mais si leur affreuse enfance est la première cause de leurs tendances homicides, alors pourquoi leurs
frères et sœurs ne deviennent-ils pas, eux aussi, des tueurs ou tueuses en série ? Et si une enfance
malheureuse créait vraiment des tueurs en série, ceux-ci se seraient probablement regroupés en
association ou en syndicat, il y en aurait tant.
Nous devons chercher d’autres éléments pour comprendre ce qui pousse un tueur en série à dépasser les
limites.
Rationalisations tortueuses
«Je suis le fils de pute le plus froid que vous ayez jamais rencontré», a dit Ted Bundy. «J’aimais tout
simplement tuer, je voulais tuer».
Selon les psychiatres, il existe des facteurs environnementaux qui créent un sociopathe :
Les études montrent que 60% des psychopathes ont perdu au moins un de leurs parents
L’enfant est privé d’amour ou de soins, les parents sont indifférents ou absents
Discipline inconsistante : si le père est sévère et que la mère est douce, l’enfant apprend à haïr l’autorité
et à manipuler sa mère
Des parents hypocrites qui déprécient l’enfant en privé alors qu’ils montrent publiquement l’image d’une
« famille heureuse ».
La génétique
Des tests montrent que le système nerveux des sociopathes est manifestement différent : ils ressentent
moins de peur et d’anxiété que les autres. Une expérimentation a révélé que leur « bas niveau
d’excitation » créé une impulsivité et la recherche de stimulations. Elle a également montré à quel point les
sociopathes sont résistants lorsqu’ils doivent réellement changer leur comportement (et non pas faire
semblant). On a donné une tache à un groupe de sociopathes et à un groupe de gens « normaux » :
apprendre quel levier (sur quatre) allumait une lumière verte. L’un des leviers envoyait au sujet un choc
électrique. Les deux groupes firent le même nombre d’erreurs, mais le groupe « normal » apprit
rapidement à éviter la punition du choc électrique, alors que les sociopathes mirent bien plus de temps à le
faire.
Ce besoin d’un plus haut niveau de stimulation fait que le psychopathe recherche les situations
dangereuses. Quand Gacy entendait une ambulance, il la suivait pour voir quel genre de catastrophe
« excitante » avait eu lieu. L’une des raisons pour lesquelles beaucoup de tueurs en série cherchent à
devenir policier est probablement due à l’intensité de ce travail.
Les facteurs génétiques et physiologiques contribuent également à créer un psychopathe. Une étude à
Copenhague se concentrait sur un groupe de sociopathes qui avaient été adoptés durant leur enfance. Les
parents biologiques des sociopathes avaient 4 à 5 fois plus de « chance » d’être eux-mêmes sociopathes
que les personnes « normales ».
Toutefois, la génétique ne résout pas tout. Elle montre seulement qu’il existe sans doute une prédisposition
au comportement antisocial. L’environnement peut créer ou briser la personnalité « sociopathique ».
Lorsqu’un sociopathe hérite de « handicaps développementaux » d’origine génétique, c’est généralement
d’un développement rachitique des plus hautes fonctions du cerveau. 30 à 38% des sociopathes ont des
« ondes d’activité anormales du cerveau ». Les enfants ont une activité cervicale plus lente, qui augmente
lorsqu’ils grandissent. Mais pas chez les sociopathes. Le cerveau peu devenir mature, mais seulement
lorsque le sociopathe vieillit. C’est peut-être la raison pour laquelle la plupart des tueurs en série ont moins
de 50 ans. Les ondes d’activité anormales du cerveau viennent du lobe temporal et du système limbique,
les endroits du cerveau qui contrôlent la mémoire et les émotions. Lorsque le développement de ces parties
du cerveau est génétiquement détérioré, et que les parents de l’enfant sont abusifs, irresponsables ou
manipulateurs, tout est en place pour un désastre.
L’illusion du « Guerrier »
Dans un état maniaque (qui précède le meurtre), le sociopathe est intrépide et pense qu’il est omnipotent,
parfois le Mal incarné (c’était par exemple le cas de Richard Ramirez, le « Night Stalker »). Un autre
sociopathe, lorsqu’il se préparait à « chasser », s’habillait en Indien et utilisait ses propres excréments
comme peintures de guerre. Guy George se prenait pour l’indien « Joe », le « méchant » du roman « Tom
Sawyer » de Mark Twain.
Bien des tueurs s’identifient au mythe du guerrier. Leonard Lake était fasciné par les chevaliers médiévaux
et beaucoup de tueurs en série admirent John Wayne, l’archétype Américain du guerrier solitaire.
Beaux parleurs
Les psychopathes connaissent ce qui est bien et mal, et se comportent comme s’ils croyaient sincèrement
en ces valeurs. «Il existe des individus qui sont tellement psychopathiquement dérangés que, selon moi, on
ne devrait même pas essayer de les guérir », dit Reid Meloy. Beaucoup de psychopathes lisent des
ouvrages de psychologies et sont capables d’imiter les maladies mentales plus « sympathiques », comme la
schizophrénie. Ils utilisent tous les moyens possibles pour manipuler ceux qui les évaluent.
Est-ce que les sociopathes entendent des voix dans leur tête ? Non. Selon Meloy, même «la plupart des
individus psychotiques n’ont pas ce genre d’hallucination et ceux qui les ont leur résistent généralement
bien ». John Wayne Gacy était «un beau parleur qui essayait de se « laver » de toute mauvaise action. Il
avait un haut degré d’intelligence sociale et il savait très bien se comporter comme il le fallait pour
influencer les gens », a dit Eugene Gauron, qui a évalué Gacy AVANT qu’il ne commence à tuer. Gacy a
pourtant été libéré.
La tromperie la plus dramatique qu’aient jamais essuyé des psychiatres est l’évaluation d’Ed Kemper. Deux
psys l’ont interviewé et ont déclaré qu’il était à présent « sans danger » et ne ferait de mal à personne.
Durant cette interview, la tête d’une des victimes de Kemper reposait dans le coffre de sa voiture, garée sur
le parking !
Bundy, qui pouvait véritablement être charmant, est parvenu à obtenir les bonnes grâces de ses gardiens,
pour s’échapper lorsqu’ils sont devenus plus souples avec lui et l’ont moins surveillé.
Appétits coupables
Le meurtre en série est-il une quête de sexe ou de pouvoir, ou les deux ? Cela dépend de… la personne à
qui vous le demandez.
Certains croient que la domination sexuelle est l’expression d’un besoin de pouvoir. «Le sexe n’est qu’un
instrument utilisé par le tueur pour obtenir le pouvoir et la domination de sa victime », dit Steven Egger.
Selon Ted Bundy, le sexe n’était pas la principale source de gratification. «Je veux diriger la vie et la mort »,
a-t-il dit. Il voulait contrôler totalement ses victimes : «Les posséder physiquement, comme quelqu’un
posséderait une plante en pot, un tableau ou une Porsche. Être le propriétaire de cette personne ».
D’autres pensent qu’une pulsion sexuelle déviante est la cause, et que le pouvoir est l’outil utilisé pour
obtenir la satisfaction sexuelle.
Meurtre sexuel
Selon Ressler, Burgess, et Douglas dans « Sexual Homicide: Patterns and Motives », le nombre de
«meurtres classifiés comme ‘mobiles inconnus’ augmente dramatiquement ». Ils pensent qu’il existe deux
types d’homicides sexuels : «le tueur du viol ou de la colère déplacée» et le «tueur sadique».
En quoi un tueur en série diffère-t-il d’un violeur qui tue ses victimes pour éviter qu’elles ne parlent et qu’il
soit appréhendé ?
Les violeurs qui tuent, selon une étude citée dans « Sexual Homicide », «trouvent rarement une satisfaction
sexuelle dans le meurtre et n’exécutent pas d’actes sexuels après la mort. Au contraire, pour les tueurs
sadiques, le meurtre est un élément à part entière d’un fantasme sadique ritualisé ».
La mutilation est de « l’overkill« , une façon de frapper obsessivement le corps de la victime bien plus que
nécessaire pour la tuer. Les sociopathes ont un niveau d’excitation peu élevé, il en faut bien plus pour les
stimuler. Les mutilations macabres excitent le lust killer. Pour lui, tuer déclenche un fantasme sexuel
étrange qui s’est développé dans les sombres méandres de son esprit tordu.
Ressler écrit que «puisque son histoire sexuelle est celle du sexe en solitaire, et qu’il trouve les relations
trop difficiles, voir impossibles, il retourne l’acte masturbatoire même lorsqu’une vraie partenaire (sa
victime) est ‘disponible’. La masturbation a généralement lieu après la mort, lorsque ses fantasmes sont les
plus forts ». Parce que les fantasmes n’impliquent pas une personne mais une victime sacrificielle
symbolique, la violence peut augmenter après la mort. «Les mutilations ont souvent lieu lorsque la victime
est déjà morte, un moment durant lequel le tueur a un contrôle ultime sur sa victime ».
Parce que le sexe est lié à la mort et non pas à la vie, le concept de procréation dérange le lust killer. John
Haigh déclara : «Le sexe ne devrait pas exister. La propagation devrait être un acte insensible, comme un
chêne qui perd ses glands». Pour certains de ces tueurs, la sexualité a été liée au pêché et à la mort par
des parents trop zélés qui ne voulaient pas que leur enfant ne devienne « immoral ». Leur besoin libidineux
s’est alors reporté sur d’autres comportements « déviants ».
William Heireins, le jeune « tueur au rouge à lèvres », a affirmé que le cambriolage était sa manière
primaire de se relâcher sexuellement. Enfant, on l’avait prévenu que les contacts sexuels étaient sales et
qu’ils « causaient des maladies ».
Joseph Kallinger, qui fut élevé par des parents sadiques très puritains, était sexuellement excité par les
feux.
Pour Ed Gein, à qui sa mère avait appris que le sexe était criminel et avilissant, il semble presque naturel
qu’il ait associé sa propre curiosité sexuelle avec la mort.
Le cannibalisme est une forme littérale d’intériorisation : au lieu de faire de la place dans son cœur pour
celui ou celle qu’il désire, le cannibale fait de la place dans son estomac… La faim métaphorique pour la
compagnie d’une autre personne devient une faim littérale. Beaucoup la décrivent comme une manière
d’incorporer l’autre en soi. Puisque les sociopathes sont incapables de ressentir de l’empathie et de l’amour,
cette forme brute et primitive de liaison en devient un remplacement écœurant.
Sont-ils fous ?
Les tueurs en série sont-ils fous ? Pas selon les standards légaux.
«L’incidence de la psychose parmi les meurtriers n’est pas plus grande que l’incidence de la psychose dans
la population totale» a dit le psychiatre Donald Lunde. La définition légale de la folie est basée sur « les lois
de McNaghten », datant du 19ème siècle : «L’agresseur comprend-il la différence entre le bien et le mal ?
S’il se sauve ou fait n’importe quelle tentative pour cacher son crime, alors l’agresseur n’est pas aliéné,
parce que ses actions prouvent qu’il a compris que ce qu’il faisait était mal».
En France, depuis 1992, l’article 122-1 du Code pénal prévaut : « N’est pas pénalement responsable la
personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son
discernement ou le contrôle de ses actes. »
Pourtant quelle personne saine d’esprit dévorerait des enfants et écrirait des lettres aux parents, expliquant
quel excellent repas leur enfant a été ? Dans le cas d’Albert Fish, le jury l’a déclaré «aliéné, mais il a mérité
de mourir de toute façon» ! Seuls quelques-uns, y compris les « sociologiquement retardés » Ed Gein et
Peter Sutcliffe, ont plaidé la folie avec succès.
Cherchant toujours à manipuler, les tueurs en série feraient n’importe quoi pour convaincre les autorités
qu’ils sont fous. Être déclaré « légalement fou » signifie échapper à la peine capitale. Et si le criminel
parvient à persuader ses gardiens qu’il est guéri, il peut espérer être libéré… comme Ed Kemper l’a été.
John Haigh a bu sa propre urine devant les jurés pour les convaincre de sa folie, mais cela a seulement
servi à les dégoûter.
William Hickman a été assez stupide pour écrire son intention de convaincre les jurés qu’il était fou : «J’ai
l’intention de rire aux éclats, de hurler et de me jeter par terre avant que l’accusation ne termine sa
plaidoirie…» Il termina sa lettre adressée à un codétenu par un : «PS : tu sais et je sais que ne suis pas
fou».
Alter Egos
L’une des tentatives les plus prévisibles de « rejeter la faute » est de se créer un côté sombre et mauvais,
un « alter ego ». Certaines de ces créations sont désignées comme étant les véritables coupables des
meurtres.
– Alors qu’il était emprisonné, H. H. Holmes inventa « Edward Hatch » et déclara qu’il était l’esprit
supérieur et sombre derrière les meurtres des jeunes enfants Pietzel.
– William Heirens créa « George Murman » et correspondit avec lui à travers des lettres.
– John Gacy basa son alter ego, « Jack Hanley », sur un policier possédant le même nom. Le « Jack » de
Gacy était fort, contrôlait tout et détestait l’homosexualité. Gacy expliqua que, lorsqu’il buvait trop, les
mains de Jack prenaient le contrôle.
L’un des alter ego les plus connus est celui de Kenneth Bianchi, « Steve Walker ». Ce dernier apparu, lors
d’une séance d’hypnotisme, comme l’opposé agressif du « gentil » Kenneth. Des hypnotiseurs furent
capables de piéger Bianchi et de révéler que « Steve » était un canular.
Fabriquer un alter ego est une manière commode de rejeter la culpabilité sur un autre, même si cet
« autre » est en soi. C’est une variation psychologique du « le Diable m’a poussé à le faire ». Mais les alter
ego diaboliques sont généralement des constructions maladroites qui s’effondrent sous un examen
minutieux. Au mieux, une véritable personnalité « double » peut espérer se retrouver dans un hôpital
psychiatrique plutôt que dans le quartier des condamnés à mort. Mais les cas authentiques sont
exceptionnellement rares.
La schizophrénie
Selon le Dr. Meloy, la majorité des schizophrènes résistent aux ordres agressifs donnés par les
hallucinations auditives qu’ils entendent.
d’esprit ». Contrairement à bien des tueurs qui tentent de convaincre les autorités qu’ils sont fous, Mullin
essaya de prouver qu’il était sain d’esprit, déclarant qu’il était la victime d’une immense conspiration. Il
expliqua qu’il était «un bon citoyen Américain qui avait été dupé pour commettre ces crimes. Je sais que je
mérite ma liberté ».
Le « Fils de Sam » était une tentative bien construite de David Berkowitz pour paraître schizophrène. «Il n’y
a aucun doute dans mon esprit : un démon vit en moi depuis ma naissance», prétendit-il. «Je veux qu’on
me rende mon âme. J’ai le droit d’être humain». Des années plus tard, il tint une conférence de presse
durant laquelle il annonça que son histoire de démons avait été inventée.
Tueurs nés ?
Génétique et mauvaise graine
Les criminels psychopathes sont-ils différents dès la naissance ? Beaucoup de parents disent que leurs
enfants, qui sont devenus des criminels, sont nettement différents de leurs frères et sœurs non violents. A
5 ans, Ted Bundy s’est glissé dans la chambre de sa tante Julia, encore adolescente, et a glissé des
couteaux sous les couvertures de son lit. «Il est resté là et il a grimacé», expliqua-t-elle.
Carl Panzram écrivit lui-même : «Toute ma famille est dans la moyenne des êtres humains. Ils sont
honnêtes et travaillent dur. Tous sauf moi. Je suis un humain-animal depuis ma naissance. Lorsque j’avais 5
ou 6 ans, j’étais un voleur et un menteur et j’étais méprisable. Plus je vieillis, plus je deviens mauvais».
Peter Kurten a noyé deux camarades de jeux à l’âge de neuf ans.
La Testostérone
Un taux élevé de testostérone en lui-même n’est pas dangereux, mais lorsqu’il est combiné avec un taux
bas de sérotonine, le résultat peut-être mortel. La testostérone est associée au besoin de dominer (bien
des athlètes et des hommes d’affaires ont des taux élevés de testostérone).
Mais puisque tout le monde ne peut pas être le meilleur, la sérotonine empêche la tension d’atteindre des
niveaux trop élevés, et nous tempère. Mais selon une étude de Paul Bernhardt, lorsque le niveau de
sérotonine est anormalement bas, la frustration peut mener à un comportement agressif, voire sadique.
Métaux lourds
Des recherches ont montré que les agresseurs violents ont des niveaux plus élevés de métaux lourds
toxiques (manganèse, plomb, cadmium et cuivre) dans leur corps. Un excès de manganèse fait baisser le
taux de sérotonine et de dopamine, ce qui contribue à provoquer un comportement agressif. L’alcool
augmente ces effets. Le meurtrier de masse James Huberty avait un taux excessif de cadmium dans son
sang.
Défectuosités du cerveau
Selon plusieurs chercheurs, des blessures à la tête et des anomalies du cerveau mènent souvent à un
comportement violent. Lorsque l’hypothalamus, le lobe temporal et/ou le cerveau limbique sont
endommagés, cela peut expliquer une agressivité incontrôlable.
L’hypothalamus régule le système hormonal et les émotions. Le cerveau « supérieur » a un contrôle limité
sur l’hypothalamus. À cause de la proximité physique des centres de la sexualité et de l’agressivité dans
l’hypothalamus, l’instinct sexuel et la violence deviennent liés pour le » lust killer « . L’hypothalamus peut
être abîmé par la malnutrition ou une blessure à la tête.
– Le cerveau limbique est la partie du cerveau associée aux émotions et à la motivation. Lorsque le cerveau
limbique est endommagé, la personne perd le contrôle de ses émotions primaires, tel la peur ou la colère.
Selon Meloy, le regard de prédateur du psychopathe manque d’émotion, il est aussi froid que l’œil vide d’un
reptile. Les reptiles ne possèdent pas de partie limbique dans leur cerveau, où résident les souvenirs, les
émotions, la socialisation et les instincts parentaux. En d’autres mots, les tueurs en série sont correctement
décrits comme des tueurs « de sang-froid « , tout comme leurs « frères » reptiliens.
– Le lobe temporal est directement exposé aux blessures, car il est placé à l’endroit où l’os du crâne est le
plus fin. Des blessures, tel qu’une chute sur une surface dure, peuvent facilement endommager cette
section du cerveau, créant des lésions qui causent une forme d’amnésie et des accès épileptiques. Des
dommages au lobe temporal peuvent provoquer des réactions violentes sans raison et augmenter les
réponses agressives.
Enfant, Kenneth Bianchi a chuté d’un portique et est tombé sur l’arrière de sa tête. Peu après, il a
commencé à avoir des crises d’épilepsie.
Le chercheur Dominique LaPierre pense que le «cortex préfrontal, un endroit du cerveau impliqué dans la
planification à long terme et le jugement, ne fonctionne pas correctement chez les sujets psychopathes».
Les paléopsychologues croient également qu’il existe une sorte de mauvais fonctionnement du cerveau
chez les tueurs en série, et que, en quelque sorte, leur cerveau « primitif » ignore le cerveau supérieur : la
libido, l’agressivité et l’appétit prennent le pas sur la raison et la compassion.
Une étude de Pavlos Hatzitaskos explique qu’une grande proportion des prisonniers des couloirs de la mort
a eu d’importantes blessures à la tête et qu’environ 70% des patients souffrant de blessures au cerveau
développent des tendances agressives.
Absence de peur
Le magasine « Crime Times » rapporte les découvertes selon Karl Panzram
lesquelles les psychopathes ont un « seuil de peur » plus élevé et
ont moins tendance à répondre à des stimuli provoquant la peur,
comme un bruit violent et soudain.
Il est possible qu’ils soient « immunisés » contre la peur.
Selon le psychologue Shawn Johnston, « le rythme cardiaque du psychopathe et la température de sa peau
sont bas, et sa réaction de surprise est bien moindre que chez les personnes « normales ». Le système
nerveux autonome des gens extrêmement violents est extrêmement lent… Ils ont besoin d’un niveau plus
élevé d’excitation ou de stimulation pour avoir une « expérience » intense ».
Privation sensorielle
Des études montrent que le manque de contact physique peut être nuisible pour le développement de
l’enfant. Lors d’une étude sur des chimpanzés, les bébés qui n’étaient pas « pris à bras » se renfermaient
sur eux-mêmes et commençaient à attaquer les autres. Certains tueurs en série ont été séparés de leurs
parents très jeunes ou leur mère ne leur a pas montré d’amour et ne les touchait pas.
Conclusion
Ces caractéristiques physiologiques, toutefois, ne créent pas obligatoirement un tueur en série. Beaucoup
de gens ont des blessures au cerveau et des anomalies biologiques et ne sont pas pour autant violents. Un
coup à la tête ne va pas forcément créer un tueur en série.
Le mal peut-il être réduit à une équation chimique ? Peut-être est-ce une combinaison entre
l’environnement et des prédispositions chimiques.
Ce que nous savons, c’est qu’il n’existe pas de schéma unique pour tous les tueurs en série. Beaucoup de
ces études biologiques sont nouvelles, et peut-être que dans le futur, le profil chimique du tueur en série
sera découvert…
Fantasmes mortels
Les fantasmes étranges se développent dans l’isolation et la colère. Selon Ressler, pour le tueur en série en
devenir, les fantasmes violents mènent à une isolation encore plus grande, ce qui, en retour, crée une
dépendance encore plus grande aux fantasmes…
«En grandissant, j’ai réalisé, même incomplètement, que j’étais différent des autres gens, et que la manière
de vivre à la maison était différente de la maison des autres», dit John Haigh. «Cela me poussait à
l’introspection et à d’étranges questionnements mentaux».
Finalement, pour nourrir leurs fantasmes, les tueurs en série en arrivent à un point où ils ont besoin de les
réaliser. Ils vont se préoccuper uniquement de meurtre pendant des années, et dériver dans des états de
transe avant le meurtre, totalement emprisonnés par leurs fantasmes. Dans leurs rêveries monstrueuses,
leurs victimes sont réduites à de malheureux pions. Beaucoup des mutilations ritualisées accomplies sur les
victimes découlent d’un drame intérieur que seul le tueur peut comprendre.
Dennis Nilsen expliquait : «J’avais créé un autre monde, et les hommes réels y entraient et il ne leur était
jamais fait de mal dans les lois irréelles de mon rêve. J’ai provoqué des rêves qui ont provoqué la mort.
C’est mon crime».
Jeffrey Dahmer avait une idée similaire : «J’ai rendu ma vie imaginaire plus puissante que la vie réelle».
La réalité brutale et dégoûtante du meurtre ne correspond jamais complètement au pouvoir des fantasmes.
En fait, c’est généralement une déception, mais le fantasme ne disparaît pas pour autant. Il s’enracine plus
profondément dans la psyché du tueur.
Cela explique la nature « sérielle » et répétitive des meurtres : les tueurs veulent recommencer et
« s’améliorer » jusqu’à ce que, enfin, ils réalisent le meurtre parfait, totalement semblable à leurs
fantasmes.
Ted Bundy observait : «Le fantasme qui accompagne et génère l’anticipation qui précède le crime est
toujours plus stimulant que les conséquences immédiates du crime lui-même».
Beaucoup de tueurs en série gardent des souvenirs (des « trophées ») de leur crime, qui attisent plus tard
leurs fantasmes. Lorsque l’on a demandé à Bundy pourquoi il prenait des Polaroïds de ses victimes, il a
répondu : «Lorsque vous travaillez dur pour faire quelque chose de bien, vous ne voulez pas l’oublier».
Le coup de grâce
C’est une chose de fantasmer de tuer quelqu’un, mais c’en est une autre de passer à l’acte. Qu’est-ce qui
incite les tueurs en série à traverser cette frontière, encore et encore ?
Les drogues sont souvent impliquées, et surtout l’alcool, comme dans les cas de Gacy (qui utilisait aussi du
Valium, des amphétamines et de la marijuana…), Heaulme, Ramirez, Nilsen ou Dahmer.
Stresseurs
Après le meurtre
Selon Joel Norris, il existe six phases dans le cycle du tueur en série :
1. La phase d’aura, durant laquelle le tueur commence à perdre prise sur la réalité.
2. La phase de chasse, durant laquelle le tueur cherche une victime.
3. La phase de relation, durant laquelle le tueur attire sa victime.
4. La phase de capture, durant laquelle la victime est prise au piège.
5. La phase de meurtre ou de Totem, qui est émotionnellement élevée pour le tueur.
6. La phase de dépression, qui a lieu après le meurtre.
Norris écrit que lorsque la dépression survient, elle provoque le recommencement des phases. Bundy a dit
qu’il n’a jamais vraiment obtenu ce qu’il espérait avec ses meurtres, et il a toujours ressenti un vide et un
grand désespoir après ceux-ci.
Joel Norris décrit la « dépression post-homicide » que les tueurs en série éprouvent : «Le tueur réalise
simplement un fantasme rituel… mais, une fois « sacrifiée », l’identité donnée à la victime dans le fantasme
du meurtrier est perdue. La victime ne représente plus ce que le tueur pensait qu’il ou elle représentait.
L’image de la fiancée qui le rejetait, l’écho de la voix de la mère haïe, ou les moqueries du père distant.
Tout subsiste très clairement dans l’esprit du tueur après le crime. Le meurtre n’a pas effacé ou changé le
passé parce que le tueur se déteste lui-même, encore plus qu’avant l’apogée de l’émotion… C’est
seulement son propre passé qui est représenté. Il a échoué à nouveau. Au lieu de renverser les rôles de
son enfance, le tueur les a renforcés, et en torturant et tuant une victime sans défense, il a répété ses
tragédies les plus intimes.»
Mal social
Culture contemporaine violente
Beaucoup de tueurs en série accusent notre culture violente (surtout les Américains…) de nourrir leurs
appétits.
Quelques jours avant d’être exécuté, Bundy a déclaré que la pornographie « hardcore » était responsable
des meurtres qu’il avait commis. Dans nos divertissements médiatiques, le sexe et la violence semblent
aller de pair. Bundy avait-il raison ? Ou s’est-il trouvé une excuse facile ?
Beaucoup de tueurs en série adoptent également des figures violentes comme modèles.
Le doux Peter Kurten, qui était extérieurement un homme poli et policé, idolâtrait Jack l’Éventreur alors qu’il
était emprisonné : « J’ai pensé au plaisir que ça m’aurait donné de faire des choses de ce genre, une fois
que je serais de nouveau dehors ».
John Wayne Gacy et Edmund Kemper adoraient l’acteur John Wayne (qui a évidement d’autres fans que les
tueurs en série), car sa justice vengeresse (« oeil pour oeil ») plait au tueur… qui pense être une victime.
De nos jours, on accuse souvent des films, des jeux vidéos ou des musiques d’être la cause de bien des
meurtres. Bien qu’il n’existe aucune preuve directe que la violence et les médias créent des tueurs en série,
cela peut activer leur fantasme et peut-être les légitimer pour certains. Comme disait Ed Kemper au sujet
de la pornographie violente : « Ça n’est pas ça qui m’a rendu mauvais. Mais… ça a mis de l’huile sur le feu
».
Selon Elliot Leyton, dans son livre « Hunting Humans« , les tueurs en série ne sont pas «des créatures
étranges à l’esprit dérangé, mais des hommes qui ne veulent pas continuer la vie morne dans laquelle ils se
sentent coincés. (Aux USA), élevés dans une civilisation qui légitime la violence comme réponse à la
frustration, fournie par les médias et la pornographie violente, avec le manuel expliquant la procédure à
suivre, ils choisissent l’identité virile du pirate et du vengeur» (point de vue tout de même très américain
qui, sans vraiment le vouloir, élève le tueur en série au rang de rebelle qui « fait la nique » à la société).
Pour conclure…
Quand arrêtent-ils de tuer ?
Lorsqu’ils sont arrêtés ou tués.
Très rares sont les tueurs en série qui se sont arrêté de tuer (avec la venu de l’âge et le « déclin » de leur
sexualité) et qui ont trouvé des substituts à leurs fantasmes brutaux.
Très peu se sont rendus d’eux-mêmes à la police. Ed Kemper a appelé la police pour avouer ses crimes et a
attendu qu’on vienne le chercher.
Certains tueurs en série réclament d’être appréhendés, mais disparaissent avant que la police n’arrive pour
les arrêter. William Hereins écrivit son message mémorable («Pour l’amour de dieu arrêtez-moi avant que
j’en tue plus je ne peux pas me contrôler») avec un rouge à lèvres sur un mur, alors que sa victime gisait,
morte, égorgée, sur le sol.
Certains affirment que s’ils avaient pu, ils auraient massacré bien plus de gens. Le « Vampire de
Dusseldorf », Peter Kurten, a dit : « Plus il y a de gens, mieux c’est. Oui, si j’avais eu le moyen de le faire,
j’aurais tué des centaines de personnes, j’aurais créé des catastrophes ».
Lorsque Carl Panzram ne fantasmait pas d’empoisonner des villes entières avec de l’arsenic, il passait son
temps à manigancer un plan pour provoquer une guerre entre les Britanniques et les Américains. Devant un
jury, avant qu’ils ne délibèrent sur son cas, il expliqua : « Je crois que la race humaine dans sa totalité
devrait être exterminée, et je ferai de mon mieux pour le faire à chaque fois que j’en aurais la chance ».
(Le jury le condamna à mort en moins d’une minute…)
Conclusion
Finalement, tout ce que nous pouvons conclure, c’est que les tueurs en série sont des trous noirs. Ils sont
si normaux, si invisibles, qu’ils nous terrifient parce qu’ils nous ressemblent. Beaucoup d’entre eux se
décrivent comme ayant une pièce manquante, quelque chose de mort en eux ou, comme le disait Bundy,
« vide à l’intérieur « . Non seulement les victimes sont « un blanc » pour le tueur mais les tueurs sont des
vides pour eux-mêmes.
Tuer les autres n’est pas une tentative de remplir le vide mais de propager le vide.
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