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La notion de crue est liée à celle de temps de concentration des eaux pluviales sur un bassin.
Il est relativement aisé d'imaginer la genesed'une crue à partie de la pluie. Sur une surface
réduite, Ia fraction de Ia pluie qui n'a pas été interceptée et ne s'est pas infiltrée, ruisselle sur
le terrain (voir chap. IX, Hydrologie analytique). Cette eau de ruissellement chemine sur le
sol par des voies diverses, une partie s'infiltre éventuellementet le reste rejoint le réseau hydro-
graphique. Une multitude de filets d'eau courent ainsi sur_le sol, chacun n'obéissant apparem-
ment qu 'à son propre caprice; cesfilets se rejoignent, se subdivisent, se mélangent et parviennent
à un collecteur plus important. La course erratique du filet d'eau est en réalité soumise à des
lois physiquestres strictes mais la complexité de leur application dans la nature est telle, chaque
brin d'herbe, chaque caillou ayant une action personnelle sur l'écoulement, que seu1le résu1tat
fina1 est accessibleà une observatio1i.quantitative utile. Les caprices du parcours ont battu les
cartes et on se trouve devant un fait statistique.
Au cours de ce brassage,chaque écoulement élémentaire, pris à un instant donné, dépend
de Ia nature physique du bassin à cet emplacement et des conditions de l'averse. Il est donc
naturel que l'influence des caractéristiques du terrain se manifeste également de façon statis-
tique sur le ruissellement (principalement : capacité apparente moyenne d'infiltration, pente,
couverture végétale).
Si on considere l'ensemble des hauteurs de précipitations hi tombant sur un point donné
du bassin en un temps donné, provoquant chacune un débit de ruisseUementqri, il est clair
que tous les qri obtenus sur ces aires élémentaires réparties dans la totalité du bassin ne par-
viendront pas simu1tanémentau réseau de drainage. On a souvent tenté de représenter sur le
terrain des isochrones de ruisse1lement,chacune indiquant le temps moyen mis par une goutte
de pluie pour ruisseler d'un p()int situé sur elle jusqu'à l'excutoire. Ce procédé est utilisé en
particulier dans la méthode de 1'hydrogramme synthétique dont nous parlerons au chapitre IX.
Une fois que le ruissellement élémentaire a rejoint le réseau hydrographique, il se propage
dans ce réseau, ruisselets d'abord, puis cours d'eau de plus en plus importants; à chaque
passaged 'un élément du réseau à un autre, les temps de propagation changent, les déphasages
290 HYDROLOGIE DE SURFACE
Pour que cette équation soit en accord avec les idées que nous venons d'exposer, il faut
que n soit plus petit que 1. Dans les premieres applications de formules de ce type, les auteurs
avaient pris uniformément n = ~ , ce qui rendait tres mal compte des résultats d'observation.
2
En fait, il semble que les valeurs de k et de n soient liées aux caractéristiques géographiques et
climatiques du bassin. Lorsque ce demier est tres développé, on peut être amené à y distinguer
plusieurs zones ayant chacune leurs valeurs de k et de n. Pour le Niger supérieur, par exemple,
on trouve comme expression de la crue décennale :
Groupe Milo-Niandan Q = 0,265 AO.906
,Groupe Niger supérieur. Q = 0,200 A 0.906
GroupeTinkisso Q=0,126AO.906
Le Bani, jusqu'à Ia station de Do una, sembIe s'accomoder de Ia reIation Q = 1,32 AO,671,
On prefére parfois exprimer Ies crues en débíts spécífiques. La formule (l-VIII) devíent
aIors :
Même dans les régimes tres réguliers comme les régimes trQpicaux, les crues d 'une rivie{e
ne seproduisent pas toujours à la même date. Lorsqu 'on possedeun certain nombre d 'annéesde
relevés à une station, on fait ce qu'on appelle un classement des débits maximaux annuels par
éventua1ité: l'année, ou la saison despluies s'il s'agit d'un régime tl;"opical,est divisée en périodes
consécutiveségales, de 10 jours chacune par exemple, constituant autant de classes.Le c1asse-
ment par éventua1itésest fait en portant dans chaque classe le nombre d'années pour leque]
maximum s'est produit pendant la période correspondante. Le tableau XLI montre l'exemple
du Niger supérieur etde ses affil,lents.
Il peut être intéressant de déterminer la répartition moyenne dans une région géographique
relativement homogene. On peut prévoir que cette distribution sera moins pointue que la
précédente, d'abord pour une raison statistique (par suite de l'opération de moyenne) mais
aussi DOur une raison Dhvsiaue- le décala!1:e des dates d'arrivée des crues suivant la dimension
292 HYDROLOOm DE SURFACE
TABLEAU X LI
du bassin. Pour le Niger supérieur et le Bani, on obtient le tableau XLII sur lequelles éventua-
1itéssont données également en pourcentages du nombre total d'observations. La distribution
peut être représentéegraplúquement comme le montre la figure 163.
TABLEAU XLII
40.
30.
BANI JUSQU'A DO UNA
20.
10
o. - - -
,Qut SEPT. OCT. NOV.
40-
30 -
20 BANI INFERIEUR
10
O
-'Aout SEPl :OCT:'~'
Fig. 163. Bassin du NIGER SUpERIEUR et du BANI
3. CORRÉLATIONs HYDROPLUWOMÉTRIQUES
RELATIVES AUX CRUES
A l'échelle des grands bassins, ces corrélations sont délicates à manipuler et n'apportent
souvent que des éléments peu précis dans l'étude des crues, alors que pour les petit8 bassins,
comme nous le verrons dans le chapitre suivant, les relations pluies-débits fournissent général~-
ment d'excellents résultats. Cependant, si le parametre intéressant n'est pas le débit de pointe,
HYDROLOGffi DE SURFACE
À) Observations
Nous étions en pleine campagne de jaugeages au Pont de Télimélé lorsque cette crue est
arrivée. Le25 juillet au soir Ia cote 10,70m à l'échelle était atteinte. Cette cote se maintint dans
la journée du 26 ou un jaugeagenous donna 1 000 m3/spour 10,68m. Le 27, la situation n 'avait
guere évolué, une légere décrue fut même enregistrée pendant le jaugeage du. matin.
A partir du 28, l'eau ne cessa de monter jusqu'au matin du samedi 30. Cinq jaugeages
furent effectuésdurant cestrois jours. Il nous sembla le samedi matin avoir atteint avec14,10 m
la cote maximale. Le niveau se mit en effet à descendreet le soir il n 'y avait plus que 14 m. Nous
avions cependant décidé de rester à tout hasard. Le dimanche matin l'eau avait dépassé15 m
àl'échelle.
Le jaugeage exécuté tandis que le niveau continuait à monter, entre les cotes 15,50 m et
15,75 m, fut particuliêrement acrobatique. Le câble installé à 1a section de jaugeage était noyé
à ses deux extrémités et la poussée du courant sur les corps morts accrochés au filin avait
CRUES DES GRANDS ET MOYENS BASSINS
déraciné le pa1mier sur lequel était insta1léle treuil de manreuvre. Fort heureusement, le câble
lui-même n'avait pas cédé. Par mesure de sécurité et malgré la pluie fine et persistante nous
avions enlevé l'abri bâché insta1lé sur la portiere faite de deux canoes légers. Le dégagemen1.
par 2 m/s de vitesse des corps flottants accrochés au câble nous donna beaucoup de mal. Un
arbre entier, en particulier, nous prit une vingtaine de minutes; la portiere embarquait à chaque
instant et il fut plusieurs fois question d'abandonner. Le dépoui1lement,effectué sur-le-champ,
nous donna 2 650 m3/s.
Nous continuâmes nous-mêmes de relever la cote de l'eau d'heure en heure, jour et nuit,
3000
~~~
23 24 25 26 27 28 29 30 3t 1 ?.: 1J
~ ~ 5 6 7 A.
.., II .10
)UillET AOUT
jusqu'au lundi 14 h; l'eau atteignit rapidement les poutres métal1iques du tab1ier puis les
dépassa.On apprit que la route_de Kindia~était coupée. Le Konkouré reflu~t dans le Mayon-
kouré, lui-même soumis pour son propre compte à une crue sévere.
La cote maximale mesl1Iéeà 17 h 15, fut de 16,16 m à l'échelle, 32 cm sous la tête du
macaron I.G.N. situé sur la culée rive gauche, soit en cote absolue 169,66m dans les systemes
de nivellement I.G.N. Elle se maintint pendant 'une demi-heure environ.
Au cours de la décrue qui suivit, quatre jaugeages furent encore effectués par un autre
opérateur du 2 au 5 aout. Leurs résultats concordent parfaitement avec ceux des jaugeages
exécutésà la crue, sauf pour celui du 4 aoflt au cours duquel nous savons que le moulinet s'est
ensablé à plusieurs reprises.
Les débits, tels qu'ils résultent de la nouvelle courbe d.étalonnage mise au point apres ces
mesures,-sont donnés sous forme de diagramme sur la figure 164.
h) PLUIES :
Nous avons relevé=les observations pluviométriques jour par jour du 24 juillet au 4 aofit,
à tous les Dostes Que nous avons nu atteindre-
296 HYDROLOGIE DE SURFACE
En plus des stationsexploitées par le Service Météorologique (Labé, Pita, Dalaba, Marnou,
Télimélé, Kindia) nous disposons de cinq stations installés et suivies par la Mission du
Konkouré. Deux sont placées dans le bassin qui nous intéresse (Linsan et Pont Konkouré).
Les trois autres, Souapiti, Amaria et Korafindi, bien que nettement en dehors, sont utiles pour
préciser la forme des isohyetes aux limites. Le pluviometre de Linsan n 'a pas été relevé tous les
jours et nous n'avons pu utiliser ses observations que pour l'évaluation des précipitations glo-
bales pendant la durée de la crue.
TABLEAU XLIII
Crue de jui//et-aout 1955
Pluies journalieres (en mm)
Les observations sont résuméesdans le tableau XLIII qui a servi à étc.b1irles cartes d 'iso.
hyetesjour par jour dont on a tiré les conclusions indiquées dans Ie tableau XLIV.
TABLEAU XLIV
B) Interprétation de l'hydrogramme
Toutes ces crues partielles se superposent pour donner 1'hydrúgramme de la plus grande crue
qu'on ait observée au pont.
La décrue est légerement retardée par les pluies du 1er aout qui, dans la partie inférieure
du bassin, donnent un troisieme hydrogramme, peu important, et par les pluies du 3 centrées
sur Dalaba qui donnent un quatriemehydrogramme.
On peut donc dire que l'hydrogramme de la crue étudiée résulte de la superposition d'au
moins quatre hydrogrammes dont la différenciation est possible, mais qui sont probablement
eux-mêmes des hydrogrammes complexes.
Les résu1tatsobtenus avaient du reste été comparés par sondagesavec ceux que donne la
méthode des isohyetes et les résu1tatsconcordaient de façon satisfaisante.
A l'issue de cette opération on se trouve donc en présencedes pluies journa1ieresmoyennes
sur le bassin (moyennesspatiale~)pour N. années.Il faut alors déterminer les intensités moyennes
(en mm/j) pour despériodes de durées différentes. par exemple de 5 à 30 jours par intervalles de
5 jours. Il s'agit en fait d'une étude'intensité-durée : le mode de calcul a été exposéau chapitre ler
~ 5-B. Dans le cas présent. on retiendra pour chaque année les intensités-duréesles plus fortes,
ce qui nous fournit un échantillon de N intensités journaliêres pour la durée 5 jours, un échan-
tillon de N intensités jouma1ieres pour la durée 10 jours, etc. Chacun de ces échantillons peut
faire l'objet d'une étudé statistique.d'ou l'on tire les valeurs correspondant à telle probabi1ité
que l'on veut. Au moyen des coefficients d'écoulement.on transforri1e alors les pluies retenues
en volumes globaux de crue associésà chacune desdurées.L 'ensemblede cesdon:nées(volunie +
durées)permet de tracer un hydrogramme auquel il n'est pas déraisonnabled'affecter la proba-
bi1ité que l'on s'est fixée au départ. Il s'agit là, en.gu~lque sorte, d'une méthode d'hydrologie
analytique app1icable à des bassins d 'une certaine étendue.
En bien des cas, néanmoins, 1'intérêt se porte non pas sur des volurnes globaux de crues,
mais sur les débits maximaux instantanés ou tout au moins journaliers. La méthode précé-
dente ne saurait convenir car, si on arrive bien en fin de compte à déterminer un hydrogramme
de fréquence donnée, cet hydrogramme est assezflou dans sa forme: il convient pour le calcul
de l'évacuation des crues surune retenue de I!:randedimension mais ne donne ou'une indicati()n
300 HYDROLOGIE DE SURFACE
vraiment trop grossiere sur le débit de pointe. Ce dernier ne peut être tiré, à moins de cas excep-
tionnel, que de l'observation directe des débits.
L 'étude des crues instantanées se ramene donc à celle de la distribution statistique d 'un
échantillon de maximums annuels. Cette distribution n 'est jamais norma1e.Il semblerait assez
logique qu'elle suive une loi de Gumbel ou de Jenkinsson.Ces deux lois rendent compte, comme
on 1'a vu dans l' Introduction, de la distribution de valeurs extrêmes. De fait, en certains cas, ces
lois ont pu être appliquées. Dans les régimes tropicaux, chaque fois que nous avons pu disposer
d'un échantillon suffisant (au moins trente ans pour l'étude des crues), nous nous sommesbien
~rouvésd'utiliser les lois de Goodrich, de Gibrat-Gauss ou la loi rn de Pearson. Nous étudions
.ci-apres, à titre d'exemple, la répartition des crues du Niger à Koulikoro; nous verrons que
l'application des trois lois précipitées conduit pour cette station à des résultats pratiquement
identiques.
Les observations portent sur 51 ans. Les résultats tirés du tableau de préclassement des
donnéesde base, sont consignéedans le tableau suivant, en regard de leur fréquencesnaturelles
1
n--
.2
de dépassementF1 pnses égalesà
N
TABLEAU XLV
-
a) SCHÉMA LOI DE GIBRAT-GAUSS
u'
F(q}=* J e-2 du
-~
1
~ }:; log (qj - qo)~ =O (5-VIII)
N q;-qo
Ici : N =51
Une rapide étude en graphique gausso-logarithmique montre que l'on doit chercher
pour qo des valeurs négatives.
On trouve suc;;essivement :
qo = 500
~ 1
~ = 0,0078702638
qo) = 0,027980791
cp(qo) = 0,000012077
qo = -2000
~ ~ = 0,0063572596
q/-qo
qo) = 0,024789588
On calcule ensuite
1
(6-VIII)
-
a=
L21og(ql-~
Ns
d'ou a = 13,94
(7-VIIl)
d'ou
b = -53.95
u = 2,55934
),
La tab1ede 1.intégra1ede Gauss donne pour cette valeur F = 0.9948. C.est 1aprobabilité
pour que 1e débit de 10000 m3/s ne soit pas dépassé. ou probabilité de non dépassement.
On rechercheen général1aprobabilité de 1.événementcontraire. ou probabilité de dépassement:
Fl = l-F = 0,0052
u + 53,95
log (q + J 300) = = 4,036
13.94
et q# 9600 m3/s
CRUES DES GRANDS ET MOYENS BASSINS 303
On trouve
q# 11000 m3js
Nous avons vu que l'estimation des parametres peut se faire à partirde la moyenne
arithmétique q et des moments centrés de second ordre «(j2) et de troisieme ordre !l3 :
On ales relations :
a
A -n = vr;=r;-. (IO-VIII)
q, 0"2et fJ.apeuvent être estimés à partir des données expérimentales au moyen des relations :
-1 ~
q -= q/ (ll.-VIII)
N
(lg-VIIl)
(14-VIII)
On obtient
q = 6206
002= 1 594159
O" = 1 263
O"S= 2013422617
rp(n) est donné par le tableau III de l'introduction.: Pour rp(n) = 0,576lon: a n = 0,480. D'autre
part :
(15-VIlI)
304 HYDROLOGm DE SURFACE
Pour n = 0,480
r 1 = r(1,48) = 0,8857469
r B = r(1,96) = 0,9837427
et v'r;=""f;i = 0,4463
et cx=q- r10'
(r2 -r 12)l =~,699
La loi de probabilité peut donc s'écrire :
1
FJq) = e-6.444.10-'(q-3699)õ;-48õ
Le calcul d'une crue de probabilité donnée peut s'effectuer soit par les tables d'expo-
nentielles, soit en passant par les logarithmes.
1
õ;48õ
-6,444 x lO-8(q- 3699) =LF1
(q- 3699) =
( -L Fl ) O.480
6,444.10-8
~ogFl = -2
et q # 9 600 m3/s
Crue millénaire
Fl = 0,001
log Fl = -3
q # 10900 m3/s
F(q) = -e-aq
aY f q qY-l dq
r (r) o
(16-VIII)
-~ lo~ = 0,00870
Ici log q -
N
y = 25, cp(y) = 0,00875
Pour
y = 26, ~ (r) = 0,00841
Dans I 'intervalle, Ia variation peut être considérée comme linéaire et on trouve en défi-
nitive : y = 25,15
a = X= 0,004053
q
O,004053Y
J q
F(q) = r(25,15) o e-o,0040S3q q24.1S dq
y=aq
avec y = O,OO4053q
:;?;+1
et du parametre p = "( -1. On a ici
d'ou
Crue centenaire
F(q) = 1 -F1(q) = 0,99
= O,OOO809q
= 7,7 et q # 9 500 m3/s
Crue mi//énaire
F(q) = 0,999
Les courbes correspondant aux différentes Iois étudiées sont tracées sur Ie graphique
de Ia figure 166 en regard des points expérimentaux.
306 HYDROLOGm DE SURFACE
TABLEAU XLVI
Le nombre théorique de points devant setrouver dans la classe 6 par exemple est égal à:
V6 =N~
1 I u.
e
-2
u.
du
y 27t u1
Bn procédant de même pour chacune des classes, on peut dresser le tableau suivant
TABLEAU XLVII
et = 8,5073 # 8,51
On peut donc conclure que ces deux lois sont également susceptibles de représenter la
distribution des crues du Niger à Koulikoro.
Le graphique de la figure 166 montre du reste que les représentations sont tres voisines.
Le tableau ci-apres groupe les valeurs trouvées pour les fréquences centenaire et millénaire
par l.application de ces différentes lois.
308 HYDROLOGm DE SURFACE
Les débits, exprimés en metres cubes par seconde, sont arrondis à 100. Les résultats
sont pratiquement les mêmes.
Avant de clore ce paragraphe, nous dirons quelques mots de la méthode des courbes-
enveloppes qui a connu et continue à connaitre un certain succes. Cette méthode releve à
notre avis de l'esprit des méthodes statistiques. Elle consiste à reporter sur un graphique,
pour un ensemble géographique ou climatique donné, par exemple la bande tropicale boréale
en Mrique, en ordonnée la crue maximale observéeà chaque station pour 1aquelleIa superficie
du bassin contrôlé estportée en abscisse.On peut tracer une courbe de telle maniere qu'aucun
point du graphique ne corresponde à un débit supérieur à celui qui est indiqué par elle. Une
telle courbe est dite courbe enve[oppe.
I1 est d'u~age de fair~ le report des points en coordonnées logarithmiques. On s'aperçoit
alors que Ia courbe enve1oppepeut être grossierementfigurée par une droite. On a tracé figure 167
celle qui correspond aux Etats africains d'expression française situés dans la bande tropicale
I~
~E
~
$
"'
Q)
~ /
U /
/
10.000
5.000
..
, .
7 .
.
2.000 ..7~
1.000
.
100
Superfície du bassin
nord de l' Afrique. Au lieu des débits de crues on peut aussi utiliser leurs valeurs spécifiques :
la droite-enveloppe est alors décroissante, on retrouve là une propriété de la variation d'un
débit de crue de fréquence donnée avec la superficie du bassin pour une région géographique
bien définie.
Il n'est guere possible d'attribuer à la courbe enveloppe une fréquence détenninée. En
fait,lacourbe enveloppe prétend représenter une valeur limite descrues possibleset fait appel,
par là, à la notion de stations-années.Les évaluations que l'on peut faire avec une telle courbe
même si les crues observéessont tres nombreuses, sont en réalité tres grossieres,car les parti-
cularités géographiquesde tel ou tel bassin ont une tres grande influence sur la valeur descrues.
Dans to~te l'acceptation du terme., prévoir une crue c'est dire à l'avance quel sera le
débit ou la cote de la riviere en une station donnée à une date donnée. Les méthodes envisagées
pour résoudre ce probleme sont extrêmement nombreuses, aussi nous contenterons-nous
d'en esquisserles principes eninsistant seu1ementsur celle d'entre elles qui nous parait suscep-
tible de l'application la plu~ générale.
Un second a~pectdes q4e~tions de prévisions se rapporte non plus tellement à la prévision
la plus exacte possible d'une cote à un instant donné, mais à l'évaluation même grossiere des
apports susceptibles de survenir à plus ou moins longue échéance,indication précieuse pour
l'exploitation d'une retenue, Ces prévisions ont un caractere tres différent des premieres.
Alors que celles-ci sont baséespresqu~ exclusivement sur les propriétés hydrau1iquesdu réseau,
celles-là mettent en jeu les données recueillies aux postes pluviométriques, car il est alors
nécessairede prévoir le plus ~ongtempspossible à l'avance, avant que l'eau pluviale n'ait gagné
la partie du réseau ou la propagation des crues puisse être uti1isée. Des méthodes analogues
peuvent être employées dans certains cas pour prévoir la date et 1'importance du maximum
annuel tres longtemps à l'avance.
Une crue peut être considérée comme une onde se propageant dans Ia riviere. Comme
toute onde elle sera donc caractériséepar une vitesse de propagation, une amplitude, une lon-
gueur et un taux d 'amortissement. Toutes les méthodes utilisées pour décrire le phénomene
font appel à Ia notion de conservation des volumes d'eau. Si I'on considere de\lX sections 1
et 2 séparéespar une distance différentie1ledx ou tinieÀ.x, et si l'oiI1admet qu'il n'y a ni apports
secondairesni fuites dans cet interva1le, il est bien évident que Ia différence des volumes écoulés
en 1 et en 2 durant un interva1le de temps dt doit se traduire par un stockage ou un déstockage
à I'intérieur du bief tini ou différentiel considéré. Ce fait est traduit par I'équation dite de
continuité :
oro oq (18-VIII)
-+-=o
0.1 OX
310 HYDROLOOm DE SURFACE
Dans I'équation (18-VIII) on peut poser <U= ah, a étant Ia Iargeur aux environs de Ia
cote h assimiIéeà Ia profondeur moyenne. Si I'on désignepar r Ie débit en régime permanent,
on sait que, Ie Iit étant supposé stabIe, r est lié à h par une reIation univoque. Lorsque passe
une onde de crue, Ie régime n'est pas permanent et on dispose à Ia crue d'une pente motrice
supérieure à Ia pente en régime permanent, d'ou un débit compIémentaire p (notations de
M. BACHET)positif. De même, à Ia décrue, un débit coinpIémentaire p négatif se manifestera.
Le débit d 'une onde de crue va donc seprésentercomme une fonction r (x, t) à Iaquelle s'ajoutera
une fonction p : q = r + p. En se basant sur ces considérations, M. Bachet a transformé
I'équation de continuité (18-VIII) en :
et montré que Ia propagation de Ia crue est caractérisée par une translationhoriionta1e de vitesse
dx
-=
1 dr
-.-et
."
une vanatlon
4u déb " ~
lt or = --x.
õp d Cette " "
vanatlon
é "
est n gatlve au sommet
dt a dh õX
de Ia crue : elle caractérise don~ I.amortissement de I.onde et on I.appelle atténuation.
L .élimination .4x -=
de dx entre les équatlons ldr
-.-et ~ = --onne
or õP dxd I are I ation
" :
dt a dh õX
8h + ~ = O
a dt "x (21-VIII)
On a indiqué que le débit complémentaire p était dft à une augmentation, ou une diminu-
tion s'il est négatif, Âi de Ia pente motrice i. Si on admet une proportionnalité entre le débit
et vZ on a:
Â.i
--r
(23- VIII)
p- 2i
CRUES DES GRANDS ET MOYENS BASSINS 311
p = -.!. .~ r (~
2i dr ~x ) (24- VIII)
LlS désignant la variation du volurne d.eau stocké dans le bief. La variation totale du stockage
est obtenue en faisant Ia somme algébiique de tous les Lls caIculés pendant la durée de Ia crue
(fig. 168). Si Ies débits de Ia riviere au début et à Ia fin de Ia crue sont Ies mêmes. Ia variation
totale du stockage devrait être nulle, à condition que Ies apports du bassin versant intermédiaire
soient négligeables. Si ces apports ne sont pas négligeables par rapport à l'écoulement total,
iI faut en tenir compte : on établit alors I 'hydrogramme de crue correspondant aux affiuents
pour IesqueIsIa crue est emegistrée; pour Ies autres, on répartit Ie reliquat du bilan de stockage
au prorata des ordonnées de I'hydrogramme des affiuents jaugés.
Fig. 169.
Ia station 2 et décroit à Ia descente. Pour tenir compte de cet excédent, iI faut introduire Ie débit
(ou Ia hauteur à I'échelle) dans I'expression du stockage.
On trouve qu 'une relation de Ia forme :
b
S = -[x qlm/n + (l-x) q2m/n] (26-VIII)
a
est généralement satisfaisante. a et n sont les parametres mo:yens d 'une loi hauteur-débit de
Ia forme q = ahn à chacune des extréinités du bief; b et m sont les parametres de la courbe
moyenne de forme S = b hm dans le bief. x est un coeflicient qui tient compte de 1'infiuence plus
.óu moÍns grande de la station amont et de la station ava1 sur la valeur du stockage. Dans la pra-
tique, on peut en général admettre que m/n est égal à 1 ; en posant ~ = K, on prend :
a
s = K[Xql + (1 x) q2] (27-VIII)
x est déterminé par approximations : on porte S (déterminé à partir de l'hydrogramme comme
il a été indiqué plus haut) en fonction de xql + (1 -x) q2 en faisant varier x jusqu 'à ce que la
courbe obtenue' soit une droite, alors que sur la figure 169 représentant S en regard de q2' on
avait deux courbes distinctes. K est déterminé graphiquement par le coefficient angulaire de la
droite.
Considérons (Méthode de Muskingum) une durée t au début de laquelle on a ql = qll'
q2 = q21 et S = Sl et à la fin de laquelle on a ql = q12' q2 = q22 et S = S2. L 'équation de
continuité (25-VIII) peut s'écrire, en supposant 1es variations linéaires durant le temps t :
Si (28- VIII)
(30-VlII)
c. =
(31-VIII)
C2 =
(32- VIII)
Co+ Cl + Ct = 1
Le temps t doit être choisi au plus égal au temps de propagation de.la crue de Ia section 1
à Ia section 2. K, x et t étant ainsi connus, on peut déterminer les coefficients de l'équa-
tion (29-VIII). Juste avant Ia crue, on peut considérer que ql et q2 ont Ia même va1eur. Nous
les appeIlerons qlOet q~o(instant O).A l'instant 1 séparé de l'instant 0 par Ia durée t, on aura :
q21 = Cgqll + ClqlO+. C2q20
ce qui permet de calculer le débit sortant du bief à l'instant 2 connaissant les caractéristiques
de l'hydrogramme à l'entrée du bief et en supposant qlO = q20.La valeur de q21ainsi calculée
peut servir de point de départ pour i'intervalle de temps (1,2) etc. On peut ainsi, de proche en
CRUES DES GRANDS ET MOYENS BASSINS 313
Nous avons vu que l'analyse physique du phénomene de propagation peut conduire à une
m~thode de prévision des crues. Mais en fait, la détermination pratique des parametres fait
déjà appel implicitement à la statistique, ne serait-ce que pour schématiserles équations de pro-
pagation et rendre pratiquement possible leur solution. On peut donc se demander s'il ne serait
pas plus simple, et tout aussi précis, d'établir directement des corrélations entre les hauteurs ou
les débits aux différentes stations d 'un réseau en tenant compte, comme nous le verrons, du
temps de propagation et en effectuant éventuellement des corrections relatives à l'effet du stoc-
kage. L 'analyse physique n 'en reste pas moins tres intéressante pour la compréhension du
phénomene.
Nous exposerons la méthode utilisée par le Service Hydrologique de l'Orstom en com-
mençant par le cas le plus simple : 2 stations A (Amont) et B (Aval) situées aux extrémités
d 'un bief pour lequelles apports locaux n 'ont pas grande ~uence sur les crues. On commence
par déterminer grossierement le temps de propagation en mesurant 1'intervalle de temps qui
sépare en moyenne deux pointe8 de crues observées successivementen A et B. C'est Ià que
nous attend Ia premiere difficulté pratique: si l'on se réfere aux relevés antérieurs à l'installa-
tion du service d'annonce des crues, il est rare que Ia densité dans Ie temps des observations soit
suffisante. De plus, il faut que les observations aux deux stations soient vraiment simultanées
et précises, ce qui est rarement réalisé dans un réseau ordinaire. Ces inconvénients ont moins
d'importance si Ie temps de propagation êst grand (de I'ordre de plusieurs jours); quoi qu'il
en soit, on dresseraainsi une preniiere esquissede Ia méthode d 'annonce que l' on perfectionnera
par Ia suite à mesure que seront recueillies des observations au réseau spécialementconçu pour
la prévision.
Une valeur moyenne provisoire e1 du temps de propagationétant choisie, on porte sur un
graphique les hauteurs HA.relevées à la; station A (abscisses)en regard deshauteurs HB obtenues
à la station B (ordonnées) avec un décalagede temps 61. On ajuste alors une courbe de corré-
lation entre HB et HA. soit par la méthode des moindres carrés, soit par moyenne mobile.
On calcu1ela somme ~e:j2des écarts à la courbe des points HB. On recommence l'opération
pour différentes valeurs du temps de propagation de façon à obtenir la variation de ~e:j2en
fonction de ce parametre; on admet que la valeur la plus vraisemblable 6 est obtenue lorsque
~e:j2est minimale. La courbe de corrélation tracée pour cette valeur edu temps de propagation
donne les cotes en B Ies plus probables connaissant les cotes en A 6 heures oujours auparavant.
Cette méthode, comme celle de Bachet, suppose que les apports intermédiaires du bassin
compris entre les deux stations n'ont pratiquement pas d'influence sur Ià propagation. Elle
supposeégalement que 1'effet de réservoir entre A et B n 'est pas trop grand, auquel cas des cor-
rections devraient être apportées, par exemple par Ia méthode de Muskingum. Il n'en reste
pas moins vrai que pour Ia plupart des grands fleuves tropicaux, Ia méthode convient tres bien
telle qu'elle est.
Apres quelques années d'observations sur Ie réseau prévision on peut perfectionner Ia
méthode en tenant compte du fait que la vitesse de propagation n'est pas Ia même pour Ies
différentes hauteurs dans la riviere. Les corrélations sont alors établies par tranches de hauteurs
pour chacune desquelleson minimise ~e:j2afin de déterminer le temps probable de propagation.
314 HYDROLOGIE DE SURFACE
On peut enfin faire Ia distinction entre crue et décrue et même tenir compte de Ia vitesse de
montée ou de descenteà Ia station A.
Nous donnons figure 170 le graphique de propagation établi en 1951\par le commandant
Yeyer pour la prévision des hauteurs d'eau de l'Oubangui. Ce graphique a été établi par une
méthode un peu différente de celle que nous venons d'exposer, mais dans le même esprit;
les temps de propagation ont été dét~rminéspar tranches de 10 cm. Les prévisions, compte tenu
de la simplicité de la méthode et du fait que les relevésutilisés pour l'établissement du graphique
n'étaient pas toujours de premiere qualité, sont tres satisfaisantes.
S'il existe un ouplusieurs afHuentsentre les deux stations ou si la prévision doit être faite
à partir de plusieurs branches meres drainant le haut bassin, on opere de la façon suivante.
Nous supposeronspour fixer les idées que le réseau se présente schématiquementcomme il est
indiqué figure 171. Sur les différents afHuents ou branches meres,il est rare que l'un d'eux ne
soit pas prédominant, tendance indiquée sur Ia figure 171 par des cerclts plus ou moins grands.
Bassin versant
Fig.171
Dans le cas présent, la brancJ1econtrôlée par 1astation estplus importante que celle de la station
B, elle-même plus importante que c.
On commencepar appliquer la méthode exposéeci-dessusentre les stations A et D. On en
tire une va1eur~e.,(A) minimale pour un temps de propagation correct. Entre chaque hauteur
HD observéeet la valeur correspondante de HD déduite de la hauteur homologue HÀ par la
courbe de corrélation, il existe un écart EAD. On peut raisonnablement imputer une partie
de cet écart à 1'influence de la siation B et étudier EAD1::eJ
(B) déduit des écarts entre valeurs
observées des EAD et va1eurs de EÀD tirées de la courbe de corrélation entre EAD et les
hauteurs HB. Il suffit de miilimiser EAD1::e:
(B) pour obtenir le temps de propagation probable
entre B et D. D'ou un nouveau résidu que l'on imputera à l'influence de C etc... On voit que
cecin'estpas autre chose que l'application de laméthode desrésidus exposéedans l' Introduction
pour l'ajustement graphique d'une fonction à plusieurs variables : ici HD = ~ (HÀ, HB, Ho),
avec toutefois, comme parametres supplémentaires,les temps de propagation qui interviennent
de façon différente.
Il peut se faire que les méthodes physiques ou statistiques baséessur la propagation des
crues ne permettent pas d'obtenir des prévisions suffisamment à l'avance pour le but pratique
cherché. On peut alors tenter de remonter à la source même des débits, c'est-à-dire aux pluies.
Le réseau de stations hydrométriques de prévision doit alors se doubler d'un réseau pluvio-
métrique de prévision. Dans certains cas, on souhaite avoir des renseignementsavant même que
CRUF.q nF~ GRANn~ FT MOYFN~ RASSIN~ 31~
Fi..170. PROPAc.I\TION DE lA CRUE AU lONG DE I'OUBANGUI
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PROPAGATION DE LA CRUE
lE LONC. nE L'OUBANGlJI
316 HYDROLOGm DE SURFACE
les pluies soient tombées : il faut alors tãcher de prévoir les précipitations par des prévisions
météorologiques. Il est bon de réserver le terme prévisions hydrométéorologiquesà cette
derniere méthode, en appelant prévisions hydropluviométriquescelles qui utilisent les obser-
vations pluviométriques.
Il n'est pas possible de donner de méthodes vraiment généralespour l'application des pré-
visions de ce type. Chaque probleme pose en pratique un cas particulier. La mise en reuvre
de la prévision peut faire appel à l'hydrologie analytique étendue aux grands bassins (voir
chap. IX) ou simplement aux corrélations entre les débits et un indice pluviométrique judi-
cieusementchoisi concemant la période qui précede la prévision.
De toutes façons, ces méthodes de donnent jamais, et de loin, des résultats aussi précis
que les méthodes basées sur la propagation de l'onde de crue lorsqu'il s'agit de prévoir à
chaque instant la cote de l'eau à une station donnée. Par contre. elles peuvent fournir dans
certains cas des prévisions tres honorables de certains éléments intéressants de la crue. Ce genre
d'études a été fait surtout pour prévoir les apports globaux à attendre d'une crue consécutive
à une averse ou une série d'averses recueillies ou météorologiquement prévues; l.emploi de
1'hydrogramme unitaire ou d 'une autre méthode d .hydrologie analytique étendue aux grands
bassinspeut foumir la solution. La date à laquelle les apports seront disponibles, par exemple
derriere un barrage hydro-électrjque, estfoumie par l.étude du temps de concentration combjné,
si c.est nécessaire,au temps de propagation dans le biff principal. On conçoit tout l'intérêt
que présentent de telles prévisions pour l'exploitation dfS ouvrages.
Une autre caractéristique qui peut être atteinte par cette méthode est le maximum annuel,
lorsque le bassin de drainage est tres grand et l'hydrogramme tres régulier. C'est ainsi que
pour le bassin du Bani, affiuent du Niger, on s'est aperçu que le maximum pouvait être fntiere-
ment prédéterminé, en date et en importance, à partir des pluies tombées jusqu'à fin juillet,
alors que ce maximum se prQduit généralement fin septembre, début octobre, ft du début de
l'hydrogramme enregistré jusqu'à fin juillet : seules quelques corr(ctions tenant compte de la
forme du début de la courbe de montée sont introduites.
Une prévision, de quelque nature qu'elle soit, présente d'autant plus d'intérêt pour les uti-
lisateurs qu 'elle est faite pluslongtemp$avant que le phénomene craint ou souhaité ne survienne.
Il faut que les autorités respqnsablesaient le temps,deprendre les Ihesuresde sécurité nécessaires
s'il s'agit de protéger un quartier menacé,quele chef d'usine aitpu vider une partie de la retenue
qui s'apprête à recevoir unecrue en augmentant le débit turbiné, que le navigateur ait le temps
d'appareiller avant que son bateau ne puisse plus franchir les seuils, etc.
La préoccupation dominante d'un service d'annonce de crues sera donc la rapidité des
liaisons entre les Qbservateurset le centre de calcul chargé de faire la prévision. En général,
seu1esdes liaisons téléphoniques ou radiophoniques permettent de répondre à cette exigence.
Dans les pays tres développés,cela ne posepratiquement pas de probleme, le réseautéléphonique
officiel étant souvent suffisant. Dans les pays en voie de développement, des liaisons radio
autonomes sont toujours nécessaires.La figure 172 montre en exemple le schémad'installation
adopté par M. ALDEGHERI en ,1954au Nord-Cameroun pour la prévision descrues de la Benoué
dans le bief Garoua -Ouro-Boki. Le dispositif comporte :
-des stations pluviomé.triques du service météorologique pour lesquelles toutes dispo-
sitions ont été prises en vue d'une transmission rapide des relevés d'averses;
-Des stations limnimétriques d'alerte placées dans les hauts bassins et destinées aux
prévisions à longUe échéanceconjointement avec les postes pluviométriques indiqués ci-dessus;
CRUES DES GRANDS ET MOYENS BASSINS 317
d Pluviometre
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TABLEAU XLIX
L 'esquisseque nous venons de tracer sur l'organisation d'un réseau d'annonce des crues
montre, sans qu'il soit besoin de plus amples commentaires, que c'est là un domàine de
l'hydrologie pour lequella nécessité d'une coopération interétat est Ia plusévidente lorsqu'il
s'agit de faire des prévisions sur de grands fleuves intéressant Dlusieurs états.