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professionnelles entre employeurs et salariés d’une part et les rapports qui existent entre les
employeurs, les travailleurs et la société d’autre part.
Quelques définitions :
La prise de conscience collective qui intervient dans les années 1848 impose la nécessité de
donner une valeur humaine au travail. Le droit du travail connait au départ plusieurs autres
appellations : législation industrielle, qui fait de lui un droit mineur parce que ne concerne que
l’industrie. Ensuite, il revêt une connotation de classification de la société lorsqu’ il prend le
nom de droit ouvrier. Après le droit ouvrier, on parle de droit social, qui ne satisfait pas à
certains auteurs qui jugent que le droit est par essence social.
L’appellation qui fait l’unanimité est celle de droit du travail. Malgré ce nom, le droit du
travail retrouve son champ d’activité réduit. Sont donc exclus du domaine de compétence du
droit du travail les travailleurs relevant du :
Statut général de la fonction publique ; Statut général de la magistrature ; Statut général des
militaires ; Statut spécial de la sûreté nationale ; Statut spécial de l’administration
pénitentiaire et les dispositions particulières applicables aux auxiliaires d’administration.
Toutefois, le droit du travail garde une place majeure, car il dépasse le cadre strict des
relations de travail en s’étendant dans d’autres milieux : chef d’entreprise, responsable du
personnel, syndicats…
La législation du travail qui fera l’objet de notre enseignement sera abordée sous trois angles
: la naissance et l’évolution du droit du travail(S1), les rapports individuels du travail(S2) et
les rapports collectifs du travail(S3)
o Le contrat de formation
o Le contrat d’apprentissage
- Les caractéristiques du contrat de travail
o Le caractère onéreux
- Le caractère synallagmatique
o Le caractère successif
o Le pouvoir de commandement
- L’obligation matérielle
- Le congé de maternité
§ Le chômage technique
§ Le congé payé
La démission
Le licenciement
La procédure amiable
2- La procédure judiciaire
L’arrivée des colonisateurs au Cameroun fait naître le salariat auquel on donne le nom
d’indigénat.
Cette période voit donc la naissance du droit du travail qui évolue sous diverse étapes
jusqu’au code de droit du travail actuel du 14 Août 1992 et sous l’influence de plusieurs
acteurs.
L’époque française et britannique est moins bien règlementée. Ce sont les grandes
pressions extérieures qui imposent le travail équitable et humain pour les hommes, les
femmes et les enfants. Le code de 1952 est alors mis en place. Il est le prolongement pur et
simple du code métropolitain au territoire d’outre-mer. Il est plus clair et complet que le
code français.
En 1992, le dernier code voit le jour et apporte plusieurs rectificatifs dans la législation du
travail.
1974 1992
2 types de contrats : CDD et CDI.
I- LA CONCLUSION DU CONTRAT
DE TRAVAIL EN DROIT CAMEROUNAIS
Selon l’art 23 al 1 du code du travail, le contrat de travail est la convention par laquelle un
travailleur s’engage à mettre son activité professionnel sous l’autorité et la direction d’un
employeur en contrepartie d’une rémunération.
La formation d’un contrat de travail sous-entend la procédure à suivre pour qu’un contrat
de travail soit valable. Avant le contrat de travail proprement dit, il existe des éventuels
précédents à ce contrat(A) qui ne sont pas négligeables. Le contrat de travail a alors
des
caractéristiques propres(B) et se représente sous différentes formes(C) qui n’ont de sens
réel que lorsque les conditions de validité sont respectées.
Le contrat d’engagement à l’essai est un contrat autonome en vue de préparer les parties au
contrat de travail définitif. L’essai est la période probatoire ou l’employeur juge de
l’aptitude et de la compétence du travailleur à tenir l’emploi et ce dernier des conditions de
travail (hygiène, sécurité, ainsi que le climat…).
L’engagement à l’essai doit être stipulé par écrit. La durée de l’engagement est de 6 mois
pour les non cadres et de 8 mois pour les cadres renouvellement compris (article 28 Code
du travail camerounais). L’essai peut être renouvelé autant de fois en considération des
délais ci-dessus mentionnés. Les durées maximales sont fixées en fonction de la catégorie
du travailleur. La catégorie étant une classe dans laquelle on range des personnes présentant
des caractères communs (ici entre en jeu le niveau d’étude, les années d’expérience…).
Catégori Durée
1e et 2
15 jours
3 et 4
1 mois
5 et 6
2 mois
7à9
3 mois
10 à 12
4 mois
Cependant, l’essai est toujours facultatif et lorsqu’il est mis en place est essentiellement
provisoire.
Le contrat d’apprentissage n’excluant pas les adultes est réservé aux jeunes, qui doivent
être âgés d’au moins 14ans. Le maître quant à lui doit être âgé d’au moins 21 ans. Le
contrat d’apprentissage tout comme le contrat de travail suppose un lien de subordination.
L’apprenti n’a pas droit à un salaire, mais à une allocation (prestation en argent attribuée à
une personne pour faire face à un besoin). La durée maximale du contrat d’apprentissage
est de 4ans. Cependant, le contrat d’apprentissage peut commencer par une période
d’engagement à l’essai qui est d’1 mois renouvelable une seule fois. Cet engagement à
l’essai est le même que celui mentionné plus haut c’est-à-dire peut s’interrompre à tout
moment et arrêter de ce fait le contrat d’apprentissage. Il peut être rompu sans préavis. Le
contrat d’apprentissage est un contrat autonome qui doit être écrit sous peine de nullité.
Dans ce contrat, l’apprenti peut servir au besoin de l’entreprise. Le maître peut lui confier
des tâches normalement confiées à un employé. Toutefois, son travail est destiné à le
former. Le travail de l’apprenti doit varier pour qu’il acquière une connaissance complète et
le maître doit surveiller le résultat et le procédé utilisé pour l’obtenir.
La subordination suppose que le salarié effectue son travail sous l’autorité et la direction de
l’employeur. Il doit travailler sous ses ordres. Toute personne qui organise son travail sans
directives reçues d’autrui n’est pas un salarié. Le travailleur doit respecter les prescriptions
de l’employeur (horaires de travail, nature des prestations, hygiène et sécurité dans
l’entreprise, relation entre les travailleurs dans l’entreprise…) peu importe son lieu
d’accomplissement (atelier, usine, bureau…).
3. Le caractère onéreux
Le salaire est l’un des trois éléments qui définissent le contrat de travail. Il n’y a contrat de
travail que si une rémunération a été consentie expressément comme contrepartie du
travail fourni, d’où le principe pas de salaire sans travail. A défaut de salaire, il n’y a plus
contrat de travail, mais prestation gratuite.
4. Le caractère synallagmatique
Le contrat de travail fait naître des obligations réciproques à la charge des parties.
Cependant, avec l’évolution du concept du salaire d’inactivité, le contrat de travail n’est
plus synallagmatique, mais donne au salaire une fonction alimentaire.
5. Le caractère successif
En droit du travail Camerounais, Le contrat de travail est un contrat à exécution
successive c’est- à- dire que son exécution s’étale dans le temps. Le contrat de travail n’est
donc pas un contrat instantané. Ce caractère successif de l’exécution du contrat de travail a
pour principal conséquence le fait que l’annulation ne produit pas d’effet rétroactif. Les
salaires échus restent dus au travailleur.
C-Les diverses formes de contrat de travail en droit
camerounais
Il s’agit d’étudier les formes de contrat classique et des nouvelles formes de contrat
Ce contrat est celui dont le terme est fixé à l’avance par la volonté des deux parties. C’est
un contrat de date à date c’est-à-dire conclu d’une date à une autre ; pour tel nombre de
jours, de semaines, de mois, d’années. L’arrivée du terme librement choisie par les parties
au moment de la conclusion du contrat, met automatiquement fin au contrat (sans préavis et
sans indemnité). Ce contrat peut être conclu pour une durée inférieure ou égale à 2ans. Il ne
peut être renouvelé qu’une seule fois pour la même durée avec la même entreprise en ce
qui concerne les travailleurs de nationalité camerounaise. Cependant, lorsqu’après le
renouvellement du CDD la relation de travail se poursuit, le contrat de travail se transforme
en CDI.
Il s’agit d’abord du contrat dont le terme est subordonné à la survenance d’un évènement
futur et certain, dont la réalisation ne dépend pas exclusivement de la volonté des deux
parties, mais qui est indiqué avec précision (il peut s’agir d’un contrat entre une personne et
un menuisier qui aimerait faire des meubles pour son futur enfant. Le contrat a pour terme
le jour de l’accouchement).
Ici le terme est fixe, mais inconnu à l’avance. L’essentiel est que sa durée n’excède pas
deux ans. Il s’agit ensuite du contrat conclu pour un ouvrage déterminé (par exemple : un
chantier de construction). Les entreprises qui démarrent un chantier peuvent donc recruter
et s’en séparer sans difficulté le terme échu.
Cependant, dans ce type de contrat ce n’est pas la durée, mais l’objet qui doit être pris en
compte
Le contrat à durée déterminée par assimilation ne se renouvelle pas.
La violation de cette règle entraine des effets différents selon que le travailleur est
camerounais ou étranger.
Si le travailleur est étranger, le renouvellement est sans effet, mais s’il est camerounais le
contrat est transformé en CDI.
Tout contrat qui n’obéit pas au régime exceptionnel des contrats à durée déterminée est un
CDI. C’est ainsi que les contrats précaires qui n’obéissent pas aux conditions de formes et
de fond propres à leur régime se transforment en CDI.
Lorsque le contrat cesse sur l’initiative de l’employé placé sous pression, on parle
de licenciement déguisé.
2. Les nouvelles formes de contrat de travail
Ces formes sont conçues pour les contrats intermittents, entrecoupés de période
d’inactivités plus ou moins longues. Elles satisfont les entreprises en mains d’œuvre
d’appoint.
Le travail temporaire a pour objet soit le remplacement d’un travailleur absent ou dont le
contrat est suspendu, soit l’achèvement d’un ouvrage dans un délai déterminé nécessitant
l’emploi d’une main d’œuvre supplémentaire. Un emploi temporaire peut être conclu pour
un jour ou pour 3 mois, mais ne peut dépasser cette durée. Tout comme le contrat
d’engagement à l’essai, le contrat de travail temporaire porte sur 3 mois renouvelables une
seule fois. Cependant, la continuité dans une relation professionnelle entre les parties
aboutit à un contrat à durée indéterminée. Le recrutement de temporaire peut se faire de
manière directe c’est-à-dire entre l’employeur et l’employé ou indirecte c’est-à-dire entre
l’employeur, une entreprise de travail temporaire et le travailleur. Ce dernier cas de figure
s’appelle la mise à disposition.
Néanmoins, l’utilité de ce contrat est indéniable. Il répond aux problèmes que connaissaient
les chefs d’entreprise obligés à certains moments de faire des recrutements qui s’ avéraient
à la suite coûteux pour l’entreprise, car ils devaient au meilleur des cas faire des contrats à
durée déterminée avec ces travailleurs d’appoint.
C’est un contrat lié à la nature cyclique ou climatique des activités de l’entreprise (article
25 al 4c Code du travail camerounais). Il ne peut excéder 6 mois. Il peut être renouvelé
chaque année avec la même entreprise suivant les besoins des contractants. C’est un contrat
qui règle le problème de main d’œuvre dans les entreprises agricoles, les coopératives
agricoles et les entreprises de jouets. Au cas où la période de 6 mois n’est pas respectée, le
contrat se transforme en contrat à durée indéterminée.
Nous distinguerons l’exécution du travail par l’employeur d’une part et par le travailleur
d’autre part.
La conclusion d’un contrat de travail doit aboutir à l’exécution d’une certaine activité
économique ou non quelque soit la nature de l’entreprise (laïque ou religieuse,
professionnelle ou de bienfaisance…)
Le contrat de travail permet non seulement un gain économique, mais doit également
promouvoir les valeurs sociales, d’où l’intervention de l’employeur, de l’employé, des
techniciens de travail (inspecteur de travail), des délégués du personnel et même des
opérateurs économiques.
A-L’exécution du contrat de travail par l’employeur en
droit camerounais
Le mot employeur revêt plusieurs explications :
Le chef d’entreprise (entrepreneur individuel) ; L’organe directeur de la société (comité
directeur) ;
Un individu (un fonctionnaire pour les entreprises publiques, un actionnaire, un
travailleur choisi pour diriger l’entreprise).
L’employeur peut être une personne physique ou morale. Il n’est pas nécessairement chef
d’entreprise. Il possède des moyens de production et à ce titre, il est investi des prérogatives
et des responsabilités patronales. Il a donc le pouvoir de commandement, le pouvoir de
discipline. Ces pouvoirs constituent ses droits. Face à ces droits, le législateur a prévu un
ensemble d’obligations.
Il est le seul juge des aptitudes professionnelles de son personnel et peut lui accorder des
avantages plus importants que ceux prévus par la règlementation.
- Le pouvoir règlementaire
C’est l’aptitude d’édicter des règles indispensables à la bonne marche de l’entreprise. Ces
règles sont généralement prévues dans le règlement intérieur qui obéit quant à son
élaboration, à son contenu et à sa publicité à un certain formalisme.
L’élaboration du règlement intérieur.
C’est la loi générale de l’entreprise (article 29CT). Le règlement intérieur constitue à la fois
une garantie intangible, garantie contre l’arbitraire du chef, garantie contre une gestion trop
passionnelle de la ressource humaine.
Il est un danger parce qu’il peut faciliter un abus de droit de la part de l’employeur. Il est
conçu par l’employeur et soumis à l’appréciation des délégués du personnel sous peine de
nullité absolue(le délégué ne donne qu’un seul avis).
Le contenu
Il est exclusivement limité aux règles relatives à l’organisation technique du travail, aux
normes et à la procédure disciplinaire. Toute autre disposition qui viendrait à y figurer est
nulle de plein droit (Ex : disposition relative à la rémunération).
La publicité
Elle se fait par voie d’affichage sur le lieu de travail (mur), par le dépôt d’une copie à
l’inspection du travail et au greffe du Tribunal de première instance.
Le code du travail (article 30 al1) ne permet pas à l’employeur d’infliger des amendes. Il
s’agit d’une interdiction générale visant toute forme de retenue sur salaire à l’encontre des
travailleurs qui ont normalement fourni leurs prestations. Cependant, ne sont pas couvertes
des réductions de salaire en cas de d’inexécution volontaire ou d’exécution défectueuse du
travail. Cette définition exclue aussi la réduction ou la suppression des primes.
Exemple : En cas d’accident de circulation pour les chauffeurs, en cas d’erreur de caisse
pour les caissiers.
La seule sanction disciplinaire qui entraine la privation de salaire est la mise à pied
disciplinaire (article 30 al2 Code du travail camerounais). Sa validité est liée aux sanctions
suivantes :
- Etre notifiée au travailleur par écrit avec indication des motifs pour lesquels
elle a été inflige ;
- Être communiquée dans les 48h qui suivent à l’inspecteur du travail du ressort.
Si en dépit de toutes ces conditions, le juge juge insuffisant le grief allégué pour justifier la
mise à pied disciplinaire, le travailleur victime a droit à son salaire supprimé et
éventuellement à des dommages et intérêts s’il a subi un préjudice distinct de la perte de
salaire.
Elles peuvent être d’une durée maximale de 8 jours ouvrables déterminés au moment où
elle est prononcée. Les plus importants sont :
- Le retard à l’avancement ;
- Le déplacement ou la mutation du travailleur ;
- La rétrogradation ;
- Le licenciement.
Les principales obligations sont : fournir le travail convenu, rémunérer le salarié, respecter la
durée de travail, observer les mesures d’hygiène et de sécurité.
Le terme salaire signifie quel que soit la dénomination et le mode de calcul, la rémunération
ou les gains susceptibles d’être évalués en espèce et fixé soit par accord, soit par disposition
réglementaire ou conventionnelle et qui sont dues en vertu d’un contrat de travail par un
employeur à un travailleur, soit pour le travail effectué ou devant être effectué, soit pour les
services rendus ou devant être rendus.
- Le salaire de base
La fixation du salaire de base est en principe libre. Mais la réglementation d’avant le code de
1992 donne des indications plus rigoureuses sur la détermination des zones et des taux de
salaire, des catégories professionnelles, des barèmes et échelons de salaire.
Le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) est le seul salaire fixé par l’Etat
d’après le décret no 95/090/PM, le SMIG est de 23 514 francs CFA. Il s’applique sur
l’étendue du territoire. Les catégories professionnelles et les salaires y afférent sont
désormais fixés par voie de négociation dans le cadre des accords d’établissement et des
conventions collectives. Cependant, les secteurs d’activité et la qualification professionnelle
des travailleurs restent ceux de l’arrêté no 20/MTPS du 29/10/1970 qui rendent exécutoire
sur l’étendue du territoire national la classification adoptée par la commission nationale
paritaire des conventions collectives et des salaires.
- Le secteur primaire : il concerne les domaines ayant trait avec les matières
premières. Il comporte les activités telles l’agriculture, les forêts, l’élevage, la pêche
artisanale.
- Le secteur secondaire : il concerne les entreprises ayant rapport avec la
transformation des matières premières. Il s’agit des entreprises de production et de
distribution du courant électrique et d’eau, les industries de transformation, les
industries automobiles, les industries de bâtiment et travaux publics…
- Le secteur tertiaire : il se divise en deux : le secteur tertiaire I et le secteur tertiaire II.
Le secteur tertiaire I : il s’agit des activités de transit, transport, acconage (fait de charger et
de décharger les navires).
La classification professionnelle telle que prévue par les textes n’est pas toujours appliquée.
Les chefs d’entreprise dénoncent sa rigidité et son irréalisme.
- Le diplôme n’a pas été présenté au moment du recrutement, mais l’employé le brandit
après pour réclamer le reclassement, l’employeur n’est pas tenu de le satisfaire. En cas
d'insistance du travailleur, l’employeur peut mettre fin au contrat.
Le salaire de base est calculé soit au temps, soit au rendement. Le code de 1992 ajoute
cependant un mode accessoire, le salaire par commission.
- Le salaire au temps
Il est calculé sur la base légale de la durée de travail dans le mois. Il tient en compte le
nombre d’heures et de jours de travail effectifs. Par conséquent, le salaire n’est pas réduit
lorsque pour des raisons indépendantes de la volonté du travailleur, la journée légale de travail
est réduite.
- Le salaire au rendement
Le salaire est perçu ici comme un élément du coût de production. Il permet de répondre au
critère d’aptitude et de productivité qui sont présentés comme le gage du libre jeu des lois et
mécanismes du marché du travail.
Il peut s’agir des primes et prestations diverses ou des indemnités représentatives de ses
prestations diverses ou des indemnités représentatives de ses prestations comme contrepartie
d’un travail et de la disponibilité du salarie
Plusieurs éléments rendent la rémunération complexe parce que laissant apparaitre des
substituts (indemnités diverses versées par l’entreprise au titre de salaire d’inactivité.
La gratification est une somme d’argent remise par l’employeur pour marquer sa satisfaction
du travail accompli et ayant contribué à la postérité de l’entreprise ou plus rarement a
l’occasion d’évènements familiaux tels que le mariage ou la naissance.
Lorsqu’un travailleur doit être déplacé du lieu de sa résidence au lieu du travail, l’installation
à ce lieu se fait aux frais de l’employeur, c’est le devoir de loger le travailleur. Si l’employeur
n’arrive pas à loger le travailleur, il se doit de lui verser une indemnité de logement dont le
taux est fixé par l’arrêté du 23 Mai 1983 à 25% du salaire de base majoré de la prime
d’ancienneté.
Le salaire doit être payé avec la monnaie ayant cours dans le pays au risque de tomber dans
une situation de nullité. Le salaire doit être payé à un intervalle régulier ne pouvant dépasser
un mois. Le mois de travail correspond à 24 jours. Le paiement de salaire doit se faire 8 jours
au plus tard après la fin du mois.
En cas de résiliation ou de cessation du contrat de travail, toutes les indemnités doivent être
payées sauf en cas de litige entre les parties au contrat.
Le paiement peut se faire en tout lieu sauf dans un débit de boisson ou un magasin de vente.
Le paiement de salaire doit être matérialisé par la remise d’un bulletin de paie par
l’employeur ; et par le registre de paiement constitué de duplicata de bulletins de paie
emmargés par le travailleur, qui constitue une pièce comptable pour l’entreprise.
L’employeur doit prélever toutes les retenues obligatoires (impôts, taxes) et c’est le cas de
toutes les sommes dues par le travailleur à la suite d’une décision de justice (pension
alimentaire, règlement d’une dette) ou les sommes par convention (cotisation syndicale).
Le travailleur qui ne reçoit pas de salaire a 3ans pour faire une action en revendication pour
l’obtention de son salaire. Ce délai dépassé, il y a prescription, le travailleur est alors
forclos. Le salaire est un droit du travailleur qui bénéficie d’une protection particulière,
contre l’employeur et les créanciers.
L’employeur est permis par le code du travail (article 21) de faire un prélèvement direct sur
le salaire du travailleur pour les cotisations syndicales dues par ce dernier afin d’opérer le
versement immédiat à l’organisation syndicale désignée par l’intéressé. Constitue
également les pouvoirs de l’employeur, le prélèvement d’une dette que le travailleur a
contracté volontairement avec l’employeur. Il peut s’agir ici du remboursement d’un crédit
ou d’une avance sur salaire. Cette transaction doit être communiquée pour vérification à
l’inspecteur du travail du ressort. Pour ce qui est de la protection contre les créanciers.
Le salaire est protégé contre les créanciers de l’employeur en ce sens que le travailleur
bénéficie d’un privilège général et d’un super privilège du salaire. Le privilège général couvre
les 12 derniers mois précédant la faillite ou la liquidation judiciaire pour les gens de maison
et le salaire de 6 mois pour les autres travailleurs. Il passe en 5eme position après le privilège
du trésor, les frais de justice, les frais de dernière maladie et les frais funéraires.
Le super privilège passe avant les autres privilèges spéciaux ou généraux. Le code du
travail en son art 70 stipule que la créance de salaire bénéficie d’un privilège préalable à
tous les autres privilèges en ce qui concerne la fraction cessible et saisissable.
L’employeur est tenu de respecter la durée du travail qui fait partie des conditions
substantielles (conditions qui font la substance) du contrat compte tenu de son influence sur la
santé et la sécurité des travailleurs. D’après l’art 81 al 1 CT, la durée du travail ne peut
excéder 40 heures/semaine dans les entreprises non agricoles et dans les entreprises agricoles
(article 80 al 2 Code du travail camerounais), les heures de travail sont basées sur 2400 heures
/an dans la limite maximale de 48 heures/semaine.
Pour ce qui est du temps du repos, il convient de dire que son régime n’est pas uniforme.
On peut distinguer le repos hebdomadaire qui a lieu en principe le dimanche, les congés
payés, le repos pour allaitement, les jours fériés chômés et les ponts.
L’employeur est tenu de fournir au travailleur un cadre sain de travail d’où le contrôle de
l’inspecteur du travail qui peut en cas de constatation d’infraction, soit donner une
injonction à l’employeur d’avoir à prendre toutes les mesures qui s’imposent, soit le
poursuivre directement devant le juge pénal.
Les obligations de l’employeur constituent les droits du travailleur. Ces droits sont
renforcés notamment par le droit de grève, de rupture, d’enquête reconnue à l’inspecteur de
travail en vue de s’assurer de l’application de la législation du travail.
a- L’obligation matérielle
Il est tenu d’exécuter le travail convenu et de l’exécuter lui-même. Il ne peut pas se faire
remplacer dans l’exécution de sa prestation qu’avec l’accord de son patron. Il doit exécuter
correctement, avec diligence et en bon père de famille son travail. Aujourd’hui, avec la
contractualisation, le travailleur n’est plus seulement un chercheur d’emploi, mais il partage
avec l’employeur les risques de l’entreprise. Il est en principe responsable de ses fautes. La
faute du travailleur s’apprécie aussi par comparaison ou analogie. On considère une toute
autre personne à sa place et on se demande si son attitude serait différente ou identique.
Le code pénal en son art 312 puni sévèrement l’employé non intègre. C’est le délit de
corruption <<est puni d’un emprisonnement d’1 à 3 ans et d’une amende de 50 000 frs à
500 000 frs ou d’une de ces deux peines seulement tout employé rémunéré sous quelque
forme que ce soit qui sans l’autorisation de son patron reçoit les dons ou agrée les promesses
pour faire ou s‘abstenir de faire un acte de son service.>>
La violation de l’obligation d’intégrité constitue sur le plan contractuel une faute lourde
légitimant le licenciement ou une faute grave remettant en question la légitimité d’un
contrat de travail à durée indéterminée.
Le travailleur est tenu de respecter le règlement intérieur (sauf s’il est irrégulier). Il doit
respecter les heures de travail (les heures de début et la durée de la pause s’il y en a une). Il
doit utiliser les outils de l’entreprise en bon père de famille. Il doit respecter les consignes
d’hygiène et de sécurité. Ainsi, le refus de porter un dispositif obligatoire de sécurité peut
être considéré comme une faute lourde.
Le travailleur ne doit pas révéler le secret professionnel même après la fin du contrat de
travail. Il s’agit là d’une obligation qui pénalise nécessairement le travailleur qui a travaillé
pendant quelques jours dans une entreprise. Un travailleur est tenu de garder le secret
professionnel pendant tout le reste de sa vie.
Le travailleur peut être amené sur la base du contrat à ne pas exercer même après les heures
normales de travail une activité susceptible de concurrencer celle de son patron. Cette
obligation peut même survivre au contrat. En effet, d’après l’art. 31 al2 CT, il peut être
stipulé d’accord partie que le travailleur ne pourra en cas de rupture du contrat de travail
exercer pour son compte ou celui d’autrui une activité de nature à concurrencer son
employeur.
Le travail de la femme enceinte sera traité dans la suite du cours (suspension du contrat de
travail).
Pour ce qui est des enfants, il est interdit d’employer les enfants de moins de 14ans, même
s’ils sont des apprentis. Il est interdit cependant aux jeunes de moins de 18ans d’accomplir
à bord des navires des tâches de chauffeurs, ou d’y travailler à la soute magasin située dans
la cale ou l’entrepont d’un bateau.
Sont interdites aux enfants, les travaux qui dépassent la force des enfants : porter, trainer
des charges au-dessus d’un certain poids suivant le moyen de transport (wagonnets,
brouettes, charretons, les travaux insalubres, travaux souterrains de la nuit, carrières et
galeries, nettoyage ou réparation des mécanismes en marche, travaux dans l’air comprime,
manipulation d’explosif).
Les travaux à caractère immoral pour les enfants c'est-à-dire de nature à blesser leur
moralité, ou à exercer sur eux une influence fâcheuse même s’ils ne sont pas réprimés par la
loi pénale. L’employeur qui ne respecte pas les dispositions de l’art 86 CT s’expose à une
amende de 100 000 à 1 000 000 frs et à un emprisonnement de 6 jours à 6 mois s’il récidive
(article 170 Code du travail camerounais). L’amende est multipliée par le nombre d’enfants
victimes (art. 172). L’inspecteur du travail pour vérifier l’aptitude au travail, peut demander
qu’un médecin agrée soumette la femme et les enfants à une visite médicale.
NB : l’art 32 CT stipule que les soins chez les tradipraticiens ne sont pas pris en compte.
Selon l’art 32 al d du CT, le contrat de la femme salarié est suspendu pendant le congé de
maternité. Ce congé dure 14 semaine reparti comme suit : 4 semaines avant la date
présumée de l’accouchement et 10 semaines après l’accouchement. Toutefois, ce délai peut
être prorogé de 6 semaines en cas de maladie constatée résultant, soit de la grossesse, soit
des couches. Pendant le congé de maternité le CT en son art 84 al 2 interdit à l’employeur
de rompre le contrat de travail de la femme (conciliation des droits à l’enfant et à la
procréation).
L’art 89 al1 CT stipule que << le droit au congé est porte d’un jour et demi à deux jours et
demi par mois de service effectif au profit des jeunes gens de moins de 18 ans. >>
La durée du congé est augmenté en faveur des mères salariées soit de deux jours ouvrables
par enfant de moins de 6 ans à la date au départ en congé inscrit à l’état civil et vivant au
foyer, soit d’un jour seulement si le congé principal ne dépasse pas 6 jours.
Lorsque le travailleur a fait 5 années successives dans une entreprise, il a 2 jours ouvrables
supplémentaires sur son congé. La mère salariée qui se satisfait à ces conditions peut
ajouter les jours supplémentaires alloués aux enfants de moins de 6 ans.
Cependant, d’un commun accord avec son employeur, le salarié peut décider de diviser ses
congés en fraction de 12 jours lorsqu’ il est plus long.
b. Le congé de maternité
c. Le chômage technique
L’indemnité de chômage technique est égale a un pourcentage du salaire mensuel fixe
comme suit : 50% le premier mois, 40% le deuxième mois, 35% le troisième mois, 30% le
quatrième mois, 25% le cinquième mois, et 20% le sixième mois.
Cette indemnité est calculée sur le salaire de base majoré de primes d’ancienneté perçu au
moment de l’arrêt du travail. L’indemnité de chômage technique a une valeur forfaitaire et
dégressive. Les conventions collectives peuvent prévoir des dispositions plus favorables.
Ces dernières peuvent diminuer ou augmenter la période de suspension. Dans le second cas,
c'est-à-dire si la durée de suspension est supérieure à 6 mois, elle doit maintenir la totalité
du salaire. Un travailleur mis en chômage technique peut recourir à un autre emploi, mais il
doit s’agir d’un emploi de date à date. Autrement dit, l’employeur est en droit de mettre fin
au contrat de travail lorsque le travailleur est introuvable au moment où on a besoin de lui
parce qu‘il est retenu par le lien contractuel.
d. Le chômage technique
D’après l’art 4 al 1 et 2 du décret n 75/28 du 10 Janvier 1975, l’allocation du congé payé est
égale à une fraction de la rémunération totale perçue par le travailleur au cours de la
période de référence. Cette fraction est égale à 1/16eme de la rémunération totale dans le
cas d’un congé d’un jour et demi par mois de service effectif.
Le travailleur qui envisage de démissionner doit notifier par écrit à l’employeur son projet
en respectant le délai de préavis. Au cours de cette période de préavis, le travailleur
bénéficie comme dans le cas du licenciement d’un jour de liberté par semaine pris
globalement ou heure par heure. Cette liberté est destinée à laisser au travailleur la
possibilité de chercher un autre emploi.
Le travailleur démissionnaire n’a droit à aucune indemnité. Il n’a pas droit à la priorité de
rembauchage. Il a droit à un certificat de travail. Il a l’obligation de respecter le secret
professionnel.
2- Le licenciement au Cameroun
a- Les hypothèses de licenciement en droit camerounais
- Le licenciement légitime ;
- Le licenciement irrégulier ;
- Le licenciement pour motif économique.
Le licenciement légitime est fondé sur un motif valable : la faute du travailleur,
l’insuffisance professionnelle.
Il est nul lorsqu’il n’est pas autorisé par la loi, le licenciement d’un délégué du personnel au
mépris des formalités de l’art 130 du CT qui demande l’avis préalable de l’inspecteur du
travail du ressort avant toute décision de licenciement.
Il est abusif lorsqu’il ne respecte pas le fait de notifier à l’autre partie l’intention de la
rupture et de la non observation du délai de préavis.
CATEGORIES
- Le licenciement pour motif économique est motivé par des raisons conjoncturelles ou
structurelles.
- Le motif conjoncturel est celui lié aux difficultés financières, techniques, économiques
de l’entreprise.
l’entreprise.
Le travailleur licencié a droit à une indemnité de licenciement. Ce travailleur doit avoir fait
au moins deux années de présence dans ladite entreprise. L’indemnité sera donc calculée par
rapport à chaque année de présence à un pourcentage de salaire mensuel moyen de 12
derniers mois qui ont précédé le licenciement.
En ce qui concerne les dommages et intérêts le code du travail en son article 39 al 5 stipule
que <<en cas de licenciement légitime d’un travailleur survenu sans observation par
l’employeur des formalités prévues, le montant des dommages et intérêts ne peut excéder
un mois de salaire>>.
Le travailleur a droit à des dommages et intérêts prévus à l’art 39 CT. D’après al4 de cet art,
le montant des dommages et intérêts, sans excéder un mois de salaire par année d’ancienneté
dans l’entreprise, ne peut être inférieur à 3 mois de salaire.
L’employeur n’est pas tenu de respecter le délai de préavis. Il a des dommages et intérêts à
payer. Il paie les indemnités de licenciement (ici l’indemnité est payée à l’immédiat)
Il est tenu de respecter la priorité de rembauchage. Lorsque les droits des travailleurs ne
sont pas respectés, il nait un différend individuel de travail.
Selon l’article 131 du code du travail camerounais définit les différends individuels de
travail comme étant ceux pouvant s’élever au cours du contrat de travail entre les travailleurs
et les employeurs et du contrat d’apprentissage. Ici est donc supposée une réclamation
individuelle ayant pour objet des intérêts privés d’une ou plusieurs personnes désignées.
Il n’est pas toujours question des conflits liés directement au contrat de travail, à la loi, à une
convention collective ou à un règlement intérieur. Les conflits peuvent porter sur :
Les différends entre les travailleurs peuvent par exemple porter sur les partages de primes.
différends individuels 1-
La procédure amiable
2- La procédure judiciaire
Pour parler de la procédure nous commencerons par voir quelle est la juridiction
compétente.
Sur le plan territorial, le tribunal compétent est en principe celui du lieu du travail. Il peut
être possible de porter le litige devant le tribunal de la résidence de l’une des parties.
La procédure en elle-même doit se faire par une déclaration écrite ou orale faite au greffe
du tribunal compétent par la partie la plus diligente. La procédure est gratuite tant devant le
tribunal de premier ressort que celui de l’appel. Le tribunal a deux jours pour étudier la
demande après sa réception.
Les parties doivent être convoquées dans un délai de 12 jours devant le président du
tribunal.
Le travailleur ou l’employeur ont le droit de se faire représenter.
La loi reconnait aux travailleurs et aux employeurs sans restriction d’aucune sorte et sans
autorisation préalable, le droit de créer des syndicats professionnels (article 3 Code du
travail camerounais). Cette liberté de création est assurée par des facilités d’enregistrement.
Selon l’art 11 du code du travail, l’enregistrement des syndicats obéit à une procédure brève
et le silence de l’administration dans un délai d’un mois à compter de la réception de la
demande, vaut enregistrement.
Une convention collective doit être écrite. Les représentants des organisations syndicales
contractent au nom de l’organisation qu’ils représentent en vertu :