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en erreur sur le prix réel du bien car le coût de la prime soit-disant offerte
est en réalité caché et répercuté sur le prix du bien ou du service vendu.
D'autre part, elle fait en sorte que le consommateur soit d'avantage attiré
par la prime que par les qualités intrinsèques du bien principal qui fait
l'objet de la vente. Enfin, elle fausse les conditions de concurrence en
privilégiant les acteurs économiques les plus puissants qui, contrairement
aux petits commerçants, disposent de moyens financiers leur permettant
d'"offrir" des primes à leur clientèle.
Est ainsi prohibée aux termes de cet article toute vente ou offre de vente
de produits ou de biens ou toute prestation de services faites aux
consommateurs lorsqu'elle donne droit, à titre gratuit, immédiatement ou
à terme, à une prime consistant en produits, biens ou services.
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consommateurs. Il s'ensuit que sont exclues du champ d'application les
opérations conclues entre professionnels.
* Pour qu'il y ait prime, au vrai sens du terme, il faut que son attribution
soit conditionnée à la souscription du contrat principal. Un cadeau, qui
est attribué au consommateur indépendamment de sa décision de
contracter, ne constitue donc pas une prime.
La prime peut porter aussi bien sur un produit, un bien, qu'il soit donc
meuble ou immeuble, ou un service. Si c'est un animal vivant, l'article 17
II de la loi du 22 juin 1989 ne l'autorise que s'il s'agit d'un animal
d'élevage attribué dans le cadre de fêtes, foires, concours et
manifestations à caractère agricole.
Enfin, seules sont interdites les primes gratuites, c'est-à-dire celles qui ne
donnent lieu à aucun paiement de la part du débiteur. Il s'ensuit que ne
sont pas prohibées les primes dites "autopayantes", c'est-à-dire celles qui
donnent droit à une réduction de prix sur un achat ou une prestation de
service ultérieure, même d'une autre marque (CA Paris 13eme chambre 3
mars 1992, Contrats, Conc. Consom. 1992 somm 169), ainsi que les
primes à moitié payantes, comme par exemple un séjour de vacances où
seul le prix du voyage est offert.
N’est pas non plus considéré comme vente avec prime l’opération
consistant à proposer à tout client achetant une certaine quantité de
carburant d’obtenir, moyennant une somme supplémentaire, un livre dés
lors, d’une part, que l’achat de carburant n’imposait pas celui du livre et,
d’autre part, que la remise de celui-ci était obtenue en contrepartie du
versement d’une somme d’argent (Cass Comm 29 janvier 2002, BICC
1er avril 2002 n° 336 p 32).
§ III Exclusions
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* L'article L 121-35 énumère deux séries d'exclusions.
Sont ainsi considérées comme licites, tout d'abord, les primes consistant
en produits, biens ou services identiques à ceux qui font l'objet de la
vente ou de la prestation. Cela permet aux professionnels de recourir à la
technique promotionnelle traditionnelle du "treize à la douzaine" qui
consiste à offrir, pour l'achat d'une certaine quantité de marchandises, une
unité supplémentaire.
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Guyot-Sionnest), le service après vente et les facilités de stationnement
offertes par les commerçants à leurs clients et les prestations de service
attribuées gratuitement si ces prestations ne font pas ordinairement l'objet
d'un contrat à titre onéreux et sont dépourvues de valeur marchande.
§ IV Sanctions
* Sanction civile : une vente avec prime peut faire l'objet de poursuites
devant les juridictions civiles et donner lieu à des dommages intérêts, soit
à l'initiative de commerçants concurrents pour obtenir réparation du
préjudice commercial causé par cette concurrence déloyale, soit à celle
d'associations de consommateurs en réparation du préjudice collectif subi
par les consommateurs.
Ils peuvent également obtenir du juge des référés la cessation d'une vente
avec prime sur le fondement de l'article 809 du Nouveau Code de
Procédure Civile (ainsi TCom Nanterre, 10 avril 1992, GP 25 et 26
novembre 1992 p 35 note Nemo, TGI Rennes, 22 septembre 1992,
BRDA 1992 n° 24 p 23).
§ V Services bancaires
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Contrairement au droit commun, le code monétaire et financier ne
prévoit pas d’exception lorsque le produit ou le service offert est de
même nature que le produit principal.
Ainsi, l'article 1er de la loi du 21 mai 1836 prohibe les loteries de toutes
espèces. Selon l'article 2, sont réputées loteries et interdites comme telles
les ventes d'immeubles, de meubles ou de marchandises effectuées par la
voie du sort, ou auxquelles auraient été réunis des primes ou autres
bénéfices dus, même partiellement au hasard et généralement toutes
opérations offertes au public, sous quelque dénomination que ce soit,
pour faire naître l'espérance d'un gain qui serait acquis par la voie du sort.
Il s'ensuit que pour être prohibée, une loterie doit remplir quatre
conditions:
- il faut d'abord que la loterie soit offerte au public. Une offre de loterie
adressé à un nombre limité de personnes déterminées au sein d'un groupe
fermé n'est donc pas prohibée.
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1995, Contrats, Conc, Consom, sept 1995 n° 158 note Raymond).
- la loterie doit reposer sur le hasard, de sorte que ne constitue pas une
loterie illicite l'opération dans laquelle l'octroi des lots procède de
l'intelligence des candidats qui doivent répondre à des questions. Il s'agit
alors d'un concours. Cependant, lorsque la détermination des réponses
repose en réalité sur une part de hasard, le concours est requalifié en
loterie prohibée (Cass Crim 31 juillet 1952, Bull Crim n° 217, JCP 1953
II, 7424 note Delpech, Cass Crim 29 janvier 1958, Bull Crim n° 101, D
1958, 357, JCP 1958, II, 10539, GP 1958, 1, 319, Bull Crim n° 101,
Cass Crim 8 octobre 1958, D 1959 p 136 note Bredin, JCP 1959 II,
11126).
- la loterie doit enfin faire naître l'espérance d'un gain qui serait acquis
par la voie du sort. Donc, lorsque le gain est certain, l'opération ne
constitue pas une loterie prohibée. Ainsi, un contrat de capitalisation
dont l'aléa porte non sur le montant du gain, celui-ci étant fixé au
moment de la souscription du contrat, mais seulement sur l'époque
de son paiement est licite (Cass Crim 13 octobre 1993, Bull n° 293 p
737, Cass Civ I 2 février 1994 Bull n° 38 p 30).
- la loterie nationale instituée par une loi du 31 mai 1933, complétée par
la suite pour créer de nouveau jeux (loto, tapis vert, banco, etc...)2; et
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Mais on doit signaler que le monopole de la
française des jeux risque de prochainement
disparaître à la suite d’un arrêt rendu par la
Cour de justice des communautés européennes qui
a estimé que la loi italienne qui réserve
l’organisation et la collecte des paris à des
concessionnaires italiens était contraire au
principe communautaire de liberté de
prestations de services. Elle a considéré que
cet Etat ne pouvait pas invoquer des motifs
d’intérêt général comme la protection du
consommateur pour bénéficier d’une exception à
la règle de la liberté. Le fait d’encourager
les jeux d’argent et d’en tirer de juteux
revenus ne justifie pas les mesures
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un décret récent du 17 février 2006
- les cercles de jeu et les casinos dans les stations balnéaires, thermales
ou climatiques (loi du 15 juin 1907)3;
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Compatibilité européenne
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aucune contrepartie financière ni dépense sous quelque forme que se
soit.
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L'envoi de documents publicitaires adressés sous une enveloppe portant,
en caractères gras, la mention "Trésorerie Générale", et rappelant, par
leur couleur et leur format, le modèle habituellement employé par
l'Administration fiscale pour le recouvrement des impôts, méconnaît
également les dispositions de l'article L. 121-37 (Crim., 18 février 1998,
pourvoi n° 9685786).
Les infractions à ces textes sont punies d'une amende de 37 500 euros .
Celle-ci peut être prononcée autant de fois que de destinataires de
bulletins individualisés de participation à une même loterie publicitaire
(Crim., 25 juin 1997, Bull. n° 257).
Ce type de message peut d’abord être sanctionné sur le plan pénal. C'est
ainsi que des organisateurs de loteries commerciales ont été reconnus
coupables du délit de publicité de nature à induire en erreur prévu par
l’article L 121-1 du Code de la Consommation, qui ont laissé croire, par
exemple, à chaque destinataire qu'il allait recevoir un prix de 80.000
francs alors qu'en réalité la totalité des lots ne représentait qu'une faible
valeur (Cass Crim 11 mars 1993 cité par Delga dans article précité), ou
que les bagues offertes en lot étaient de grande valeur alors qu'elles ne
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constituaient que de la pacotille (Cass Crim 8 mars 1990, BID 1990 n° 9
p 27) ou par erreur qu'il avait gagné une voiture (TGI Paris 31 Janvier
1996, gp 26/30 Mai 1996 p 26).
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• Avantages de ce fondement
- bien adapté aux pratiques de loteries publicitaire parce
qu’il s’attache à la tromperie qui est leur élément
caractéristiques et qu’il permet des solutions souples
laissant aux juges une marge d’appréciation pour
moduler les dommages intérêts en fonction du caractère
plus ou mois équivoque du message
- il n’implique pas que les termes de l’engagement souscrit
par l’entreprises soient clairs et non ambigus (ce qui est le
cas pour le fondement contractuel) c’est d’ailleurs
pourquoi ce fondement délictuel a aussi été retenu par la
première chambre lorsque les documents adressés au
consommateur étaient équivoques en ce qu’il n’en
résultait pas la volonté certaine de la société émettrice
d’attribuer la maison mentionnée (Cass Civ I 19 octobre
1999, BICC 1er février 2000, n° 113 p 21, JCP ed G
2000, II, n° 10347 note Mehrez).
• Inconvénients
- réparation limitée au montant du préjudice effectivement
subi par le consommateur qui se limite le plus souvent au
préjudice moral résultant de l’espérance du gain reçu.
- Par conséquent, la solution ne présente pas de caractère
dissuasif
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• Avantages
- la simple constatation de l’inexécution de l’obligation et de la
non obtention du résultat suffit à établir l’existence de la faute
- le consommateur lésé peut réclamer à l’annonceur
l’exécution complète de ses promesses, indépendamment du
préjudice subi. Donc un effet particulièrement dissuasif.
• Inconvénients
- l’utilisation de formules ambigues par l’annonceur permet
d’échapper à l’engagement contractuel
- permet à des consommateurs de mauvaise fois de profiter de
l’occasion pour exiger le versement de sommes alors qu’ils
savaient pertinemment le caractère finctif de l’offre
- il est difficile d’admettre un véritable échange des
consentements car l’organisateur n’a pas véritablement
l’intention, malgré les apparences, de donner un effet au
contrat .
• Avantages
- fait subir à l’organisateur toutes les conséquences de son
comportement délibéré
• Inconvénients
- cette notion, d’origine germanique, n’existe pas dans le
code civil
- il est souvent difficile de reconnaître l’existence d’une
volonté indiscutable de délivrer le lot promis
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Tourneau et A. Zabala, Contrats, concurrence, consommation Décembre
2002 Chron n° 22, D 2002 act. Jur. P 2531 obs A. Lieubard, Contrats,
concurrence, consommation 2002 commentaires n° 151 obs G.
Raymond, position reprise parla première chambre civile dans un arrêt du
18 mars 2003, JCP E 2003 act n° 14) a, au visa de l’article 1731 du code
civil fait reposer la condamnation de l’organisateur de loterie sur la
notion de quasi-contrat en estimant qu’en annonçant un gain à une
personne dénommée sans mettre en évidence l’existence d’un aléa, il
s’obligeait, par ce fait purement volontaire, à le délivrer.
• Avantages
- permet une réparation intégrale, tout en tenant compte du
degré de bonne ou mauvaise foi du consommateur
- permet de pallier l’absence de volonté réelle de contracter
de la part de l’annonceur
• Inconvénients
- création prétorienne, le code civil ne prévoyant que 2
types de quasi-contrats : la gestion d’affaires (art. 1375)
et la répétition de l’indu( 1376 à 1381)
- la notion de quasi-contrat repose traditionnellement sur le
fait volontaire du créancier et non celui du débiteur
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* Domaine d'application L'article L 122-1 n'a vocation à s'appliquer
qu'à l'égard des relations entre professionnels et consommateurs, le refus
de vente opposé à un professionnel étant régi par l'article 36-2 de
l'ordonnance du 1er février 1986. Ainsi, il a été jugé qu'un syndicat
professionnel ne pouvait prétendre à en bénéficier (Agen 16 janvier
1989, GP 1989.1.478 note Marchi).
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fondant sur "le nécessaire suivi dans la surveillance du curiste qui doit
être assuré dès la prise en charge de celui-ci lors de la consultation
préalable dispensée par l'un des médecins attachés à l'établissement,
consultation qui constitue la phase préalable et indissociable de la cure
elle-même dans le cadre de la prestation de cure, laquelle est par ailleurs
exécutée sous la responsabilité de l'établissement" (CA Paris 21 Mai
1991, GP 1991.2.523 note Marchi).
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Elle s'applique par contre à l'ensemble des activités visées à l'article L
113-2, c'est-à-dire à toutes les activités de production, de distribution et
de services, y compris celles qui sont le fait de personnes publiques. Elle
s'applique ainsi aux prestations offertes par les mutuelles d'assurance
s'agissant des prestations qui ne sont pas spécifiques au domaine de la
mutualité et relèvent du secteur concurrentiel (Cass Crim 12 février
1990, Bull Crim n° 71, GP 1990, 2, p 400 note Marchi, JCP ed G 1990
II n° 21582, obs Conte, RTDCom 1990 p 657 obs Bouzat).
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12 février 1990 précité).
Services bancaires
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C'est dans le but de dissuader ces entreprises d'utiliser ces méthodes
qu'un décret du 9 février 1961 créa la contravention de vente forcée à
l'article R 40 du Code Pénal, infraction reprise à l'article R 635-2 du
Nouveau Code Pénal.
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remboursement (Cass Crim 5 novembre 1985, Bull Crim n° 346, D
1986 inf rap p 400, GP 1986, 2, somm p 272, JCP 1986, ed G IV 34).
Il importe peu que l'envoi de cette lettre ne soit pas concomitant avec
l'envoi de la marchandise, si elle parvient à son destinataire à une date
proche, antérieure ou postérieure (Cass Crim 25 octobre 1972 Bull Crim
n ° 313, JCP 1973, II, 17308, D 1973 p 27).
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Exceptions : l'article 122-4 prévoit deux séries d'exceptions à l'article L
122-3
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Constitue ainsi une vente à la boule de neige la vente d'un objet à bas prix
sous condition d'inscription de nouvelles clientes (Cass Crim 27 janvier
1966, JCP 1966, 78602).
En outre, il est interdit dans ces mêmes réseaux d'obtenir d'un adhérent
ou affilié l'acquisition d'un stock de marchandises destinées à la revente,
sans garantie de reprise de stock aux conditions de l'achat, déduction
faite éventuellement d'une somme n'excédant pas 10% du prix
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correspondant. Cette garantie de reprise peut toutefois être limitée à une
période d'un an après l'achat.
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A Règles communes
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* Compatibilité avec le traité de Rome La Cour de Cassation a jugé
que la réglementation française sur la vente au déballage n'était pas
incompatible avec l'article 30 du Traité de Rome dès lors, d'une part,
qu'elle ne crée aucune restriction quantitative à l'importation dans la
communauté économique européenne et n'engendre aucun effet
équivalent; d'autre part, que le régime d'autorisation préalable qu'elle
institue n'est pas discriminatoire et qu'il a seulement pour objet d'assurer
la protection des consommateurs, la sécurité et la loyauté des
transactions (Cass Crim 25 octobre 1993, Bull Crim n° 309 RTDCom
1994.585 obs Bouzat).
B Règles spécifiques
Les ventes au déballage ne peuvent excéder deux mois par année civile
dans un même local ou sur un même emplacement et doivent faire l'objet
d'une autorisation préalable. Cette autorisation est délivrée par le préfet
si l'ensemble des surfaces de vente utilisées en un même lieu, y compris
l'extension de surface consacrée à l'opération de vente au déballage, est
supérieur à 300 mètres carrés, et par le maire de la commune dont
dépend le lieu de la vente dans le cas contraire.
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* Ces dispositions ne sont toutefois pas applicables aux professionnels:
b) les liquidations
c) les soldes
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précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction
de prix, à l'écoulement accéléré de marchandises en stock."
Ces ventes ne peuvent être réalisées qu'au cours de deux périodes par
année civile d'une durée maximum de six semaines dont les dates sont
fixées dans chaque département par arrêté du préfet pris après
consultation des organisations professionnelles concernées représentées
dans le département, des chambres de commerce et d’industrie et des
chambres de métier, ainsi que du comité départemental de la
consommation. Le fait de procéder à des opérations qui présente les
caractéristiques de soldes, en dehors de la période autorisé, est constitutif
d’une infraction
La réduction de prix
Une publicité
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Comme en matière de publicité trompeuse, la jurisprudence a, en
l’absence de définition légale stricte, une approche extensive de la
publicité. Dés lors que l’opération est annoncée à un certain nombre de
consommateurs potentiels, elle peut être qualifié de soldes, peu importe
la forme que peut présenter cette annonce et le caractère restreint ou non
de l’offre.
Les soldes doivent avoir pour but de réaliser un écoulement accéléré des
stocks afin de permettre l’approvisionnement de nouveaux articles en
libérant l’espace occupé par les marchandises de la saison précédente
( N. Mouligner in « vente en soldes : interprétation jurisprudentielle de
la définition légale », D 2004, chron p 259). S’agissant d’un élément très
subjectif, la jurisprudence se limite, pour en apprécier l’existence, à
rechercher la finalité de l’opération telle qu’elle est annoncée dans la
publicité. Tel sera le cas si l’annonce de réduction de prix mentionne une
« opération de déstockage » (Cass crim 15 octobre 2002, cité par N.
Mouligner in « vente en soldes : interprétation jurisprudentielle de la
définition légale », D 2004, chron p 259), mais pas lorsque l’objectif
d’écoulement accéléré de marchandises « n’apparaît nullement
mentionné de manière explicite sur les divers supports publicitaires qui se
bornent à annoncer une réduction de prix sur une sélection d’articles »
(CA Paris, 1er mars 1999, Petites Affiches 26 novembre 1999 p 22 note
A . Pelletier, Dalloz Affaires 1999 p 753 obs E.P. dans le même sens CA
Rennes 25 novembre 1999, BID 2000 n° 7-8, p 45)
De même, a aussi été jugé que ne constituait pas des soldes mais « une
promotion avantageuse destinée à optimiser la valeur marchande de
mobilier qui seraient sinon invendable » la vente à 50% de modèles de
cuisine d’exposition (CA Pau 26 juin 2001 Contrats, Concurrence,
Consommation avril 2002 p 45, note G. Raymond)
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fond, pour qualifier l’opération de solde, de rechercher si l'opération
porte ou non sur un stock prédéterminé et non renouvelable, de sorte
que si l'opération se fait sur des marchandises renouvelables et ne
constituant pas un stock préexistant dont le commerçant entend se
défaire rapidement, il ne s'agit pas d'un solde mais d'une promotion qui
peut être réalisée à tout moment de l’année (Cass Com 19 janvier 1993,
Bull Civ IV n° 27, D 1993, IR 48, BICC 1er avril 1993 n° 432 p 27,
Cass. com., C., 28 janv. 2004 ; SA Chaussures Labelle. Pourvoi n° 01-
16.381, D 2004, Jur p 417 obs Eric Chevrier, et p 1228 note N.
Mouligner, Les annonces de la Seine 2005 n° 35 p 11, obs Julie
Martinet) .
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automne / hiver, faisant précéder ces opérations par une publicité
indiquant « dépêchez vous : tout doit disparaître, il faut faire vite,
très vite, il n’y en aura pas pour tout le monde, la chasse aux bonnes
affaires est ouverte offrez vous le meilleur de La Redoute à des prix
sacrifiés, vos prix, prêts foncez ! » (Cass. Crim 5 décembre 2006 N°
de pourvoi : 05-87386 .
* les soldes permanents Les soldes permanents sont réalisés par des
professionnels spécialisés dont l'activité consiste à écouler des
marchandises neuves qui, en raison de leur caractère défraîchi, dépareillé,
démodé ou de deuxième choix, ne relèvent plus des circuits habituels de
distribution. S'ils peuvent effectuer librement leur activité, ils n'ont
cependant pas le droit d'utiliser le mot "solde" ou une dénomination y
faisant référence .
* Par temps de crise économique, les ventes réalisées directement par les
entreprises productrices rencontrent un succès croissant auprès des
consommateurs. Réalisées sans intermédiaire, elle permettent d'abaisser
les prix. Dans l'idée de protéger les commerçants traditionnels, l'article
39 loi du 27 décembre 1973, dite loi Royer, (article L 121-34 du Code de
la Consommation) a tenté d'en limiter la fréquence en soumettant
certaines d'entres elles à un régime d'autorisation administrative. Ce texte
a été abrogé et remplacé par la loi du 5 juillet 1996.
A Les promotions
31
objet l'écoulement accéléré d'un stock préexistant et intangible mais celui
"d'attirer l'attention du public sur un ou plusieurs produits déterminés
dans le but d'assurer leur lancement ou de relancer leur vente pendant
une période limitée, étant précisé que leur écoulement ne devra pas avoir
un caractère accéléré et que le stock devra obligatoirement être
renouvelé pendant la date prévue pour la promotion" (Roubach, "la
nouvelle réglementation des soldes, GP 1990 doctrine p 181).
- Cette pratique, en soit, n'est pas illicite. Elle le devient lorsque, pour y
procéder, un commerçant vend ou annonce la revente d'un produit à un
prix inférieur à son prix d'achat effectif et commet ainsi le délit de vente
à perte prévu par l'article 32 de l'ordonnance du 1er décembre 1986
relative à la liberté des prix et de la concurrence modifié par la loi du 1er
juillet 1996. Pour établir le prix d'achat effectif, il est fait référence à celui
porté sur la facture d'achat majoré des taxes sur le chiffre d'affaire, des
taxes spécifiques afférentes à cette revente et du prix de transport. La
Cour de Cassation admet que, pour évaluer le prix d'achat, on puisse
tenir compte des remises accordées au vendeur par son fournisseur, mais
à la condition qu'elles soient chiffrables au jour de la vente (Cass Crim 18
février 1991, RJDA avril 1991 n° 317, JCP ed E 1991 II 183).
32
Noël Cass Crim 11 Octobre 1993, BID mai 1994 p 15),
33
Consomm 1996 n° 93 obs Raymond).
Lorsque l'annonce de réduction de prix est faite hors des lieux de vente,
elle doit préciser, selon l'article 2-1:
Lorsque l'annonce de réduction de prix est faite sur les lieux de vente,
l'étiquetage, le marquage ou l'affichage des prix doivent faire apparaître
outre le prix réduit, le prix de référence. Lorsque l'annonce de réduction
de prix est d'un taux uniforme et se rapporte à des produits ou services
parfaitement identifiés, cette modalité de réduction doit faire l'objet d'une
publicité et peut être faite par escompte de caisse.
34
L'annonceur peut également utiliser comme prix de référence le prix
conseillé par le fabricant ou l'importateur du produit ou le prix maximum
résultant d'une disposition de la réglementation économique fixant un
prix limite de vente au détail en valeur absolue soit directement par
fixation de prix limite en valeur absolue aux différents stades de la
production ou de la distribution. Il doit, dans ce cas, être à même de
justifier de la réalité de ces références et du fait que ces prix sont
couramment pratiqués par les autres distributeurs du même produit.
Ces dispositions sont sanctionnées par une peine d'amende prévue pour
les contraventions de la cinquième classe (article 33 alinéa 2 du décret du
29 décembre 1986). Leur violation peut également constituer le délit de
publicité de nature à induire en erreur (Cass Crim 7 décembre 1981, Bull
Crim n° 325).
35
* Facturation La loi du 1er juillet 1996 a également ajouté à l'article 31
de l'ordonnance du 1er décembre 1986 relatif à l'obligation de facturation
l'obligation pour le vendeur ou le prestataire de service de délivrer une
facture comportant, outre le nom des parties, leur adresse, la date de la
vente ou de la prestation de service, la quantité, la dénomination précise
et le prix unitaire hors TVA, toute réduction de prix acquise à la date de
la vente ou de la prestation de service directement liée à cette opération,
à l'exclusion des escomptes non prévus sur la facture.
36
Il semble que cet engouement corresponde à une évolution des modes de
vie des français que des sociologues ont cru percevoir et nommer sous le
terme anglophone du "cocooning". Davantage focalisés sur leur
environnement intérieur, les consommateurs apprécieraient de pouvoir
effectuer leurs achats à domicile, tout en bénéficiant de services
personnalisés.
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membres dans les contrats à distance(Directive n° 97-7 CE du Parlment
européen et du Conseil du 20 mai 1997, cf Chronique du professeur
Trochu D 1999, chron p 179).
Nous étudierons en premier les dispositions qui ont une portée générale
et s'appliquent à l'ensemble des ventes à distance pour s'intéresser, dans
une seconde partie, aux règles spécifiques à certaines ventes à distance.
* Les tribunaux n'ont pas attendu 1987 pour être confrontés aux litiges
portant sur des ventes conclues par correspondance. Les deux types de
difficultés le plus couramment rencontrées tiennent à l'identité des parties
au contrat et à la date de formation du contrat.
* Plus délicat est le problème qui se pose lorsque l'acheteur est mineur
ou incapable majeur. S'il est mineur, sa capacité est limitée, aux termes
des articles 389-3 et 450 du Code Civil, aux seuls actes de la vie
courante. S'il peut ainsi acquérir un vélomoteur (CA Rennes 19
novembre 1980 Juris data n° 80220) ou louer un véhicule automobile
(Cass Civ I 4 novembre 1970 JCP 1971 II 16631), il ne peut acquérir
une automobile (Cass Civ I 9 mai 1972, Bull Civ I n° 122). Le vendeur
risque dès lors de se voir opposer par les parents du mineur la nullité du
contrat sur le fondement de l'article 1124 du Code Civil. Il ne pourra en
tout état de cause se retourner contre ces derniers car la Cour de
Cassation considère qu'ils ne sont pas tenus des obligations des contrats
38
passés par leurs enfants mineurs, que ce soit ou non dans le cadre des
actes de la vie courante (Cass Civ I 21 juin 1977, Bull Civ I n° 285).
Quel que soit le type de convention, et donc même s'il s'agit d'un acte de
la vie courante, le contrat peut en outre être rescindé sur le fondement
d'une simple lésion (article 1305 du Code Civil).
S'agissant des majeurs protégés, la situation des majeurs sous tutelle est
comparable à celle des mineurs non émancipés. Aux termes de l'article
502 du Code Civil, ils sont frappés d'une incapacité générale. Les
contrats passés postérieurement au jugement d'ouverture de la tutelle
sont nuls de plein droit, à l'exception cependant, selon la jurisprudence,
des actes de la vie courante pouvant être regardés comme autorisés par
l'usage (Cass Civ I 3 juin 1980, GP 1981 I 172 note JM).
39
réponse. Ces deux systèmes se divisent eux-mêmes chacun en deux sous-
systèmes.
40
b) Le code de la consommation
41
lieu d’habitation ou de travail du consommateur par des
distributeurs faisant des tournées fréquentes et régulières,
- la prestation de service d’hébergement, de transport, de
restauration , de loisir qui doivent être fournis à une date ou
selon une périodicité déterminée.
On notera qu’ainsi, les biens acquis par téléchargement ainsi que tout
service en ligne constituant une part non négligeable des transactions sur
le Net relèvent aujourd'hui de la réglementation de la vente à distance
42
Confirmation écrite de l’information
Cette exigence pourra s’accomplir par l'envoi d'un simple mail stocké sur
le disque dur de l'ordinateur du consommateur.
Le droit de rétractation
43
de fluctuations des taux du marché financier ;
3o De fourniture de biens confectionnés selon les spécifications
du consommateur ou nettement personnalisés ou qui, du fait de
leur nature, ne peuvent être réexpédiés ou sont susceptibles de se
détériorer ou de se périmer rapidement ;
4o De fourniture d'enregistrements audio ou vidéo ou de logiciels
informatiques lorsqu'ils ont été descellés par le consommateur ;
5o De fourniture de journaux, de périodiques ou de magazines ;
6o De service de paris ou de loteries autorisés.
Ce droit de rétractation doit être formé dans les sept jours à compter de
la réception pour les biens ou de l'acceptation de l'offre pour les
prestations de services. Il s'agit d'un délai franc, de sorte que le jour de la
livraison ne compte pas. Si le délai expire normalement un samedi, un
dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au premier jour
ouvrable suivant.
44
jours suivant la date à laquelle ce droit a été exercé.
§ II Dispositions spéciales
45
A Dispositions spécifiques à certaines méthodes de vente
46
La CNCL a décidé quant à elle que pour les services de télévision
diffusée par voie hertzienne ou par satellite, les émissions de télé-achat
sont d'une durée minimum de 10 minutes et ne peuvent pas dépasser au
total 120 minutes par semaine. Elles ne peuvent être diffusées qu'entre
zéro et onze heures, ainsi qu'entre quatorze et seize heures, à l'exclusion
des mercredis et samedis après-midi et du dimanche toute la journée, et
dans la limite d'une heure par jour (Décl. CNCL 4 février 1988 art 2
modifiée par Dec CSA 20 octobre 1992).
Il est prévu en outre que les messages publicitaires diffusés doivent être
présentés comme tels et doivent comporter le tarif applicable lorsque ce
service donne lieu à une rémunération.
* d) les ventes par série Le procédé de vente par série, ou vente par
club, consiste à faire adhérer un consommateur à une convention,
souvent présentée comme une adhésion à un club, par laquelle il s'engage
à acquérir dans un délai donné un certain nombre d'objets proposés sur
un catalogue. Il est le plus souvent utilisé pour la vente de livres ou de
disques.
47
De fait, et bien que la jurisprudence se soit peu prononcée à ce sujet, le
problème de la validité de ces conventions se pose.
48
Ghestin). En effet, dans les contrat de vente en série, l'indétermination ne
porte pas seulement sur le prix mais également sur l'objet de la vente.
* e) le télé-paiement
49
A le recours aux modes de paiement traditionnels
Le paiement des ventes en ligne peut d’abord se faire par chèque ou lors
de la livraison selon le procédé dit de « contre-remboursement » . Ces
modes de paiement ne posent pas de difficulté d’ordre juridique
puisqu’ils fonctionnent de la même façon que pour les ventes à distances
traditionnelle. Ils présentent cependant pour le commerçant
l’inconvénient de différer le moment du paiement et, du moins pour ce
qui concerne le chèque, de lui faire supporter un risque non négligeable
de fraude.
Ces modes de paiement ne sont pas non plus adaptés aux ventes de
produits téléchargeables.
B la formule kiosque
C la carte bancaire
6
Bulletin de la Banque de France N° 98 Février 2002 :
http://www.banque-france.fr/fr/bulletin/main.htm
50
1°) la communication du numéro d’identification d’une carte de
paiement
On doit donc en déduire que tant que l’ordre de paiement n’est pas
exécuté, il est révocable. 8
7
(Cass req 7 novembre 1923, S 19é4, I, 310,
Cass Civ 3eme, 10 mai 1968, Bull civ III n° 209
Cass. 3 ème civ. 10 mai 1968 : Bull. Civ. III, n°209.
8
Cette solution a fait l’objet d’applications jurisprudentielles, voir
notamment : Cass.com ; 26 janvier
1983, D 1983, inf. rap. p. 469
51
Mais si l’exécution du mandat interdit sa révocation, cela ne signifie pas
que tout contentieux soit impossible car la question peut se poser de
savoir si l’exécution réalisée correspond bien à un ordre régulièrement
donné.
C’est pour cette raison que la convention qui unit le GIE Carte Bleue
aux commerçants qui l’utilisent fait supporter à ceux-ci le risque de
l’utilisation frauduleuse du numéro de carte en stipulant à l’article 14
qu’en cas de réclamation justifiée, la situation du compte sera
restaurée. Dès lors, ils acceptent de voir leur compte débité d’office du
montant de l’opération de paiement dès que celle-ci est contestée par le
titulaire de la carte de paiement.
52
La société Cyber-comm est née de la fusion de Cyber Card et de E-
Comm 10 . Sa solution repose sur la norme SET (Secure Exchange
Transaction) qui sépare la diffusion des informations relatives à la
commande, qui sont transmises au site marchand, des informations
relatives au paiement, qui sont directement transmises à la banque du
commerçant.
Au lieu de taper les seize chiffres de son numéro de carte sur un site
marchand, le client tape un numéro virtuel que lui fournit la banque et
10
Doté d’un capital de 45,6 millions de francs détenu à 51% par les
banques, à 25% par les
partenaires techniques et à 24% par les organismes bancaires et financiers.
On compte parmi ses
actionnaires la Banque Populaire, la BNP, les Caisses d’Epargne, le Crédit
Agricole, le CCF, le Crédit
Lyonnais, le Crédit Mutuel, la Poste, la Société Générale ainsi que les
systèmes de cartes nationaux
et internationaux (GIE carte bancaires, Carte bleue, Europay France et
Visa), Paris Bourse, Cap
Gemini, France Télécom, Gemplus, Alcatel, Bull et Oberthur
Card System.
53
qui n'est destiné à servir qu'une fois.
Parmi les banques qui l’utilisent déjà, on peut citer la société générale et
la caisse d’épargne. D'autres établissements bancaires comme la Banque
Populaire comptent adopter ce système dans les prochains mois.
Parmi l’ensemble des projets, on peut citer deux systèmes qui visent le
11
Directive 2000/46/CE du Parlement européen et du conseil du 18
septembre 2000 concernant
l’accès à l’activité des institutions de monnaie électronique et son exercice,
ainsi que la surveillance
prudentielle de ces institutions. JOCE L275 du 27 octobre
2000 p.39.
54
marché français, Cybercash venu des Etats Unis et Kleline d’origine
française. Ils reposent tout deux sur un dispositif consistant à installer sur
l’ordinateur du consommateur un logiciel spécifique ( le porte monnaie
virtuel) dénommé Cybercoin ou Klebox et permettant au consommateur
d’affecter à un compte une certaine somme en communiquant les
références de sa carte de crédit ou en envoyant une autorisation de
prélèvement. Sur les sites sur lesquels il voit apparaître le logo
correspondant au système utilisé, il peut faire débiter son compte en
communiquant un code secret.
55
statistiques de la fraude et une veille technologique en matière de cartes
de paiement, avec pour objet de proposer des moyens de lutter contre
les atteintes d'ordre technologique à la sécurité des cartes de paiement .
Le secrétariat de l'observatoire est assuré par la Banque de France. Le
président est désigné parmi ses membres. Un décret en Conseil d'Etat
précise sa composition et ses compétences. » 12
* f) les fichiers
La création d'un fichier automatisé par une personne privée est libre
(contrairement à une personne publique qui doit être autorisée par une
loi ou un règlement - article 15 de la loi du 6 janvier 1978). L'article 16
de la loi du 10 Janvier 1978 impose seulement au créateur du fichier de
faire une déclaration préalable auprès de la Commission Nationale de
l'Informatique et des Libertés.
56
l'intéressé n'a pas exprimé son refus par écrit.
57
Code pénal punit d'une peine de trois ans d'emprisonnement et de
300.000 francs d'amende le fait de fabriquer, de transporter, de diffuser
par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à
caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement
atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message
lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur .
Dans la mesure où la nature même de ce type de contrat fait que le
professionnel ne peut s'assurer de ce que son interlocuteur ait atteint la
majorité, ce texte aboutit à prohiber les ventes à distance ayant pour
support un message violent, pornographique ou de nature à porter
gravement atteinte à la dignité humaine.
58
dispositions de la loi du 22 décembre 1972 sur le démarchage à domicile.
Sur les 300 contrôles effectués il a été constaté que 90% de victimes
d'abus de faiblesse l'ont été au cours d'un démarchage à domicile. Dans la
majorité des cas, il s'agissait de personnes âgées.
59
BICC 1er novembre 1995 n° 1104, Revue des Huissiers de Justice
novembre 1995 p 1211 note Bazin , GP 20,21 décembre 1995 Pan p
229).
Pour la jurisprudence, l’envoi d’un document publicitaire, par courrier,
invitant les destinataires à venir retirer un cadeau en un lieu non destiné à
la commercialisation où est organisé une vente au déballage, constitue un
démarchage à domicile (Cass crim , 4 octobre 2005, Revue Lamy droit
civil 2006, actualité note J. Julien, Contrats, concurrence, consommation
2006, comm n° 12 note G. Raymond)
* La forme que revêt la méthode de vente importe peu dès lors que le
consommateur est sollicité à son domicile, sa résidence ou son lieu de
travail. Ainsi, la Cour de Cassation a approuvé une Cour d'Appel d'avoir
assimilé à une opération de démarchage la méthode de vente qui consiste
pour le démarcheur à laisser en dépôt à un membre du personnel d'une
entreprise une mallette de démonstration contenant des montres, puis à
revenir quelques heures plus tard pour recueillir les commandes des
salariés de l'entreprise et remettre les articles vendus contre paiement, en
retenant qu'il résulte de l'article L 121-21 du Code de la Consommation
qu'est notamment soumis à la réglementation du démarchage quiconque
pratique ou fait pratiquer le démarchage sur le lieu de travail d'une
personne physique afin de lui proposer la vente ou la fourniture de
service, peu importe, pour l'application de ce texte, que le démarchage
de la personne physique ait été effectué de façon indirecte par le
démarcheur (Cass Crim 4 octobre 1995 Audijuris n° 60 janvier 1996 p
54, BICC 15 février 1996 p 9 JCP 1996, IV n° 170, GP 25/27 février
1995 p 18 obs Doucet, Contrat, Conc. Consom. 1996 n° 53 obs
Raymond).
60
12 ; CrimD 1996 IR p 120, GP 17/21 mai 1996 Chron p 78, JCP 1996
IV 1086, Contrats, Conc. Consom. 1996 n° 132 obs Raymond, CA Aix
en Provence, 17 octobre 2001, Contrats, concurrence, consommation
mai 2002, comm p 28 note G. Raymond., Cass crim 12 décembre 2000,
pourvoi n° 0080551) De même, la vente précédée d’un mailing suivi
d’un contrat conclu dans l’ ‘établissement de l’émetteur (Cass crim 18
septembre 1995, contrats, concurrence, consommation 1996, somm 54).
En revanche, si le mailing n’est pas personnalité, la jurisprudence
considère qu’il n’y a pas démarchage (CA Montpellier 1999, Contrats,
conc. Consom. 1999, comm. 99, CA Aix en Provence, . contrats,
concurrence, consommation 2006, somm 12)
61
s'appliquer en cas de visite à domicile du client lorsqu'elle avait pour but
la rédaction d'un écrit constatant un accord intervenu antérieurement en
dehors du domicile (Cass Crim 2 mai 1979 ed G IV 221, Cass Crim 22
janvier 1985, Bull Crim n° 32, JCP 1985, ed G, IV, 130), la chambre
criminelle de la Cour de cassation estime dorénavant qu’en l’absence
d’acceptation écrite par l’acheteur, démarché au téléphone, de l’offre
formulée par le professionnel, la vente réalisée, après commande verbale,
au domicile du client par le vendeur qui livre la marchandise et fait viser
le bon de livraison, n’est pas soumise aux articles L121-16 et L 121-19
du code de la consommation sur la vente à distance mais relève de la
législation sur le démarchage à domicile (Cass Crim 12 octobre 1999,
Bull. n° 214, BICC 15 janvier 2000 p 24 n° 29).
B L'objet du contrat
L'achat, initialement non prévu par la loi de 1972, a été ajouté par la loi
du 23 Juin 1989. Ainsi, un antiquaire visitant un particulier pour lui
acheter ses meubles procède à un démarchage.
62
(Cass Crim 12 Mars 1984, D 1985, J, 1, note Warembourg-Aucque).
63
b) les opérations exclues de la loi du 22 décembre 1972
64
des opérations aux dispositions des articles L 121-21 et suivants, encore
faut-il qu'elle comporte des dispositions directement relatives au
démarchage. Ainsi, ne sont pas exclues les opérations de démarchage
pratiquées par des agents immobiliers proposant au propriétaire un
mandat exclusif de vente de son immeuble, car si leur activité est
réglementée par la loi du 2 janvier 1970, cette réglementation ne porte
pas sur le démarchage (Cass Crim 12 mars 1984 D 1985, 1, note
Warembourg-Aucque-Bouzat; R46TDCom 1985, 373), ou les
opérations de démarchage pour la mise en location d'un emplacement sur
lequel doit être implanté un panneau publicitaire, activité réglementée par
la loi du 29 décembre 1979 (Cass Crim 16 juin 1993, RTD Com 1994, p
90 obs Bouloc).
Cela vise les tournées effectuées dans les campagnes par l'épicier, le
boulanger ou le boucher.
65
subordination et de dépendance (Cass Crim 21 septembre 1994, JCP
1995, IV n° 16-24).
La loi de 1972 les évoque dans son article 8-II (article L 121-33 du Code
de la Consommation) sans toutefois les citer.
66
comme le fait d'offrir ses services, en vue de donner des consultations
juridiques ou de rédiger des actes en matière juridique, ou de provoquer
la souscription d'un contrat aux mêmes fins, notamment en se rendant
personnellement ou en envoyant un mandataire, soit au domicile, soit à la
résidence d'une personne, soit sur les lieux de travail, de repos, de
traitement ou dans un lieu public à toute personne physique ou morale.
* - enseignement :
67
C Les parties au contrat
a) le démarcheur
b) le démarché
§ II LE DISPOSITIF DE PROTECTION
68
- noms du fournisseur et du démarcheur,
- adresse du fournisseur,
- adresse du lieu de conclusion du contrat,
- désignation précise de la nature et des caractéristiques des
marchandises ou objets offerts ou des services proposés, (il a ainsi été
jugé que n'était pas conforme à ces dispositions la vente à un prix global,
sans référence à un prix unitaire, de meubles différents dès lors que, d'une
part, le prix unitaire de chacun des meubles constituait une
caractéristique essentielle des marchandises et que, d'autre part, l'absence
de référence à un prix unitaire interdisait toute comparaison de prix dans
le délai légal de rétractation - CA Colmar 3 février 1995, GP 14
septembre 1995 p 24 note H Vray).
- conditions d'exécution du contrat, notamment les modalités et le délai
de livraison des marchandises ou objets, ou d'exécution de la prestation
de service,
- prix global à payer et modalités de paiement; en cas de vente à
tempérament ou de vente à crédit, les formes exigées par la
réglementation sur la vente à crédit, ainsi que le taux nominal de l'intérêt
et le taux effectif global de l'intérêt déterminé dans les conditions prévues
à l'article 3 de la loi du 28 décembre 1978 sur l'usure. (Il convient de
préciser qu'à cette disposition s'ajoutent, le cas échéant, celles prévues
par les lois des 10 janvier 1978 et 19 juillet 1979 (CA Bordeux 25 mars
1996, BICC 15 juillet 1996 p 29),
- la faculté de renonciation prévue à l'article 3 de la loi (article L 121-25
du Code de la Consommation), ainsi que les conditions d'exercice de
cette faculté et, de façon apparente, le texte intégral des articles 2, 3 et 4
(articles L 121-23, L 121-25 et L 121-26 du Code de la Consommation).
B La faculté de rétractation
69
1989, p 132 obs Pradel).
Il a été jugé qu'il constituait un délai préfix qui ne pouvait être prolongé,
peu importe que la rétractation tardive du consommateur ne cause au
vendeur aucun préjudice (Cass Civ I 10 juin 1992, Audijuris n° 22-23 p 6
note Vigneau, Contrats, Conc, Consom 1992 n° 195 p 17, RTDCom
1993, p 351 obs Bouloc, Bull Civ 1992 I n° 178).
S'il s'agit d'une vente, d'une location, d'une location-vente d'un bien, le
démarcheur n'est pas tenu de procéder à la livraison de la marchandise
avant l'expiration du délai. Toutefois, s'il le fait, il ne peut exiger, ni même
obtenir, du client, directement ou indirectement, à quelque titre que se
soit, une contrepartie quelconque ni aucun engagement sous quelque
forme que ce soit (article 4 de la loi, L 121-26 du Code de la
Consommation).
S'il s'agit d'une prestation de service, la loi du 23 juin 1989 interdit son
70
exécution avant l'expiration du délai de sept jours.
71
professionnel doit adresser au consommateur une confirmation de l'offre
qu'il a faite et que le consommateur n'est engagé que par sa signature.
C Les sanctions
a) Sanctions pénales
b) Sanctions civiles
72
Pour éviter ces inconvénients, la Cour de Cassation a jugé que la charge
de la preuve de la régularité du contrat reposait sur le démarcheur (Cass
Civ I 17 février 1993, Bull Civ I n° 79 p 52, Audijuris n° 35 p 25, JCP ed
G 1994 II n° 22217 note Dagorgne-Labbe, RTDCiv 1994 p 118 obs
Mestre, RTDCom 1994 p 90 obs Bouloc), de sorte qu'un tribunal peut,
sans renverser la charge de la preuve, mettre à sa charge la preuve que
son obligation n'est pas nulle.
73
faiblesse prévu et réprimé par l'article 7 de la loi du 22 décembre 1972
modifiée par la loi du 18 janvier 1992 (article L 122-8 du Code de la
Consommation).
74
participants, âgés, d'acheter la marchandise proposée à un prix élevé, est
soumise aux pressions d'arguments publicitaires sur le soulagement des
rhumatismes (Crim., 1er février 2000, Bull. n° 52). Il est également
caractérisé dans la situation d'une famille mauricienne maîtrisant mal le
français, se trouvant, du fait de la grossesse de la mère et de l'état de
santé de l'enfant, dans la nécessité urgente d'agrandir et d'isoler son
domicile avant l'hiver, qui signe un devis de 94 000 francs ne comportant,
contrairement à ce qui avait été convenu oralement, que le montant des
matériaux (Crim., 5 août 1997, n° 9682662), ou dans celle d'une victime
âgée de 74 ans, placée sous tutelle et qui, confondant les anciens et
nouveaux francs, acquiert 200 kg de légumes pour la somme de 2.150
francs croyant avoir dépensé 215 francs (Crim., 2 décembre 1998, n°
9882001).
Pour que le délit soit constitué, if aut toutefois que l’état de faiblesse de
la victime soir connu de l’auteur (Cass crim 6 septembre 2005, Contrats,
conc., consom., 2005, comm 209 obs G. Raymond).
Il suffit en revanche qu'un engagement, quelle qu'en soit la forme, ait été
75
souscrit. La circonstance qu'il ait ultérieurement été annulé et que le
client se soit vu restituer son acompte importe peu (Crim., 19 février
1997, Bull. n° 70), dès lors que la personne n'était pas en mesure
d'apprécier la portée dudit engagement (Crim., 7 février 2001, n°
0082418), de déceler les ruses ou artifices déployés pour la convaincre
(Crim., 5 août 1997, n° 9682662), ou qu'elle a été soumise à une
contrainte (Crim., 21 novembre 2001, n° 0182014).
13
Le Publipostage électronique et la
protection des données personnelles », CNIL,
Rapport présenté par Madame Cécile Alvergnat,
adopté le 14 octobre 1999
76
l’ensemble des frais qu’il leur faut engager.
77
C’est ainsi que l’Allemagne, l’Italie, la Finlande, l’Autriche et le
Danemark ont consacré " l’opt-in " pour réglementer la pratique du
spamming sur leur territoire.
78
constaté que la pratique du spamming, qui perturbe gravement les
équilibre du réseau, était considéré dans le milieu de l’internet comme
une pratique déloyale et gravement perturbatrice, a considéré qu’elle
était contraire aux dispositions de la charte de bonne conduite et
pouvait justifier que le fournisseur d’accès coupe l’accès de son auteur
à internet
§ 1 position du problème
15
Cass Crim 4 octobre 1995 Audijuris n°
60 janvier 1996 p 54, BICC 15 février
1996 p 9 JCP 1996, IV n° 170, GP 25/27
février 1995 p 18 obs Doucet, Contrat,
Conc. Consom. 1996 n° 53 obs Raymond
79
La Cour de cassation sépare la notion de démarchage, qui a pour but de
provoquer l'engagement du consommateur, de celle de l'engagement lui-
même qui concrétise la rencontre des consentements. Elle considère ainsi
qu'il n'est pas nécessaire que ces deux éléments soient reliés par une unité
de temps et d'espace pour que la loi du 22 décembre 1972 s'applique.
Seul le lieu où le consommateur est sollicité suffit pour caractériser le
démarchage à domicile, peu importe, dès lors, le lieu où s'est concrétisée
la rencontre des consentements sur l'objet et le prix du contrat.
16
Cass Civ I 30 mars 1994, Audijuris n°
45 p 16 note Vigneau, D 1994, Sommaires
Commentés p 235 note Paisant, JCP 1994 ed
G II 22302 note Raymond, Cass Crim 25
septembre 1995, JCP 1996 IV n° 47-56,
Contrats, Conc. COnsom. 1996 n° 54 obs
Arymond, Cass Crim 10 janvier 1996, D
1996 IR p 120, GP 17/21 mai 1996 Chron p
78, JCP 1996 IV 1086, Contrats, Conc.
Consom. 1996 n° 132 obs Raymond .
17
du même avis Piette-Coudol T. et
Bertrad A., Internet et la loi, Dalloz
1997, p 191 – aussi Sédaillan V., Droit
de l’internet, Net Press, AUI, 1996, p
197, Ferrier D, la distribution sur
l’internet, cah dr de l’entreprise,
2000/2 cahier consacré au commerce
électronique p 12, spec n° 11
18
Lamy droit de l’informatique et des
réseaux n° 2866
80
psychologique que le consommateur démarché par téléphone ou
physiquement à son domicile19.
19
(dans le même sens, Bresse P, Guide
juridique de l’internet, Vuilbert 2000 p
144)
81