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VIRGINIE CHARETTE
DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Hiver 2009
Remarques sur le texte.
1- Les définitions principales et les théorèmes sont encadrés. Certaines définitions ne
sont pas encadrées; mais en principe, quand un nouveau terme est introduit, il est en
caractères gras et italiques.
2- La fin d'un exemple est indiqué par le symbole ♦.
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9. RÉSOLUTION D’ÉQUATIONS
NON LINÉAIRES
Les sections précédentes ont présenté des méthodes analytiques et numériques pour
résoudre des équations linéaires. Ces équations linéaires sont souvent des simplifications
des principes de génie chimique ou biotechnologiques qui sont en général non linéaires.
Cette section présente quelques méthodes pour résoudre une équation non linéaire.
Comme exemple d’équation non linéaire, on peut citer la relation de Van der Waal qui
relie la pression P, le volume V et la température T d’un gaz à faible pression. Cette
relation contient deux coefficients a et b (qui dépendent du gaz) et la constante des gaz
parfaits r ; elle a la forme suivante :
2
(P + a/V )(V - b) = r T.
Cette relation est non linéaire par rapport à la variable V. Si P, T, a, b et r sont connus, la
relation est un polynôme de degré 3 en V. C’est une équation non-linéaire.
De même la perte de pression λ (perte de charge) par un fluide dans une conduite
cylindrique est donnée par la relation suivante de Coolebrook:
& $ 2,51 )
"#1/ 2 = #2log10 ( + +,
' 3,71% D Re% "1/ 2 *
Même si le problème de génie se ramène à une équation non linéaire à une équation, la
solution de cette équation est généralement difficile. Dans la plupart des cas, il n’existe
pas de solutions analytiques qui conduisent à coup sûr à la solution. On utilisera plutôt
des méthodes numériques qui correspondent alors à des outils logiciels.
f(x) = 0,
où f(x) est une fonction non linéaire par rapport à la variable x. Une solution x* du
problème précédent est telle que f(x*) = 0. De manière générale, on n’est pas sûr qu’il
2
existe une solution ou que cette solution soit unique. De plus, on ne sait pas s’il existe une
relation explicite qui donne la solution en fonction des coefficients de l’équation. Dans
des cas très simples (mais utiles) on peut répondre à ces questions.
Dans ce cas, on sait qu’il existe des solutions, qu’elles sont au nombre de 2 et on connaît
la relation explicite donnant la solution.
f(x) = y3 - by2 + cy - d = 0
et en posant y = x + b/3
Cette équation a 3 solutions fournies par les formules explicites de Cardan. Dans ce cas,
on sait qu’il existe des solutions, qu’elles sont au nombre de 3 et on connaît la relation
explicite donnant la solution.
Dans ce cas, on sait qu’il existe des solutions, qu’elles sont au nombre de n et mais on ne
connaît pas de relation explicite donnant ces solutions.
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9.2 Méthodes itératives
x* = g(x*).
g(x*) = x* + f(x*)
et
x* = x* + f(x*)
0 = f(x*).
Il s’ensuit que si les itérations sur la fonction g convergent, la valeur obtenue par
convergence correspond à une solution de l’équation f(x) = 0.
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x2 = g(1.81) = 1.6561
x3 = g(1.6561) = 1.430
x4 = g(1.430) = 1.185
x5 = g(1.185) = 1.034
x6 = g(1.034) = 1.001 .
Théorème.
Étant donnée une fonction f(x), soit g(x) = x + f(x), et supposons que |g’(x)| < 1 pour
tous les points x.
Alors la méthode du point fixe converge vers le point fixe x* avec f(x*) = 0.
La méthode du point fixe n’est pas très rapide et demande plusieurs itérations avant
d’obtenir une bonne approximation de la solution. Il existe donc des méthodes plus
efficaces comme la méthode de Newton-Raphson pour résoudre l’équation f(x) = 0.
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C’est une méthode itérative qui fait intervenir la fonction f(x), la dérivée f ’ de la fonction
f(x) et un estimé de départ. Cette méthode a la forme générale :
xk+1 = g(xk) où
C’est donc une méthode de type point fixe. Lorsque cette méthode converge vers le point
fixe x*, x* = g(x*) ce qui signifie que f(x*)/f ’(x*) = 0 et donc que f(x*) = 0 (en
supposant que f ’(x*) ≠0) . Il s’ensuit que si la méthode converge, elle converge vers la
solution de l’équation f(x) = 0.
Pour que cette méthode fonctionne bien, il faut que la fonction f ait une dérivée f ’ et que
cette dérivée ne soit pas nulle à la solution x* car la méthode fait une division par f ’(x).
Démonstration :
On a vu que cette méthode est une méthode du point fixe avec g(x) = x – f(x)/f ’(x). Si on
calcule la dérivée g’(x), on obtient :
2
G’(x) = 1 – f ’ (x)/ f ’ (x) + f(x) f ’’(x)/ (f ’ (x) )
2
= f(x) f ’’(x)/ (f ’ (x) ).
D’après le théorème de la section précédente, il suffit que | g’(x) | < 1; il s’ensuit que :
2
|f(x) f ’’(x)/ (f ‘(x) ) | < 1.
Il n’est pas toujours facile d’utiliser ce théorème dans la pratique car l’inégalité
précédente n’est pas facile à traiter.
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10. RÉSOLUTION DES SYSTÈMES
NON LINÉAIRES
La section précédente a présenté des méthodes pour résoudre une équation non linéaire à
une variable. Dans de nombreux problèmes de génie chimique, on a affaire à plusieurs
équations non linéaires contenant plusieurs inconnues. Le problème général a la forme
suivante :
F(x) = 0 ,
Pour illustrer cette méthode, on suppose que l’on doit résoudre 2 équations non linéaires
F1(x1 , x2) et F2(x1 , x2) à deux inconnues x1 et x2. On cherche donc x* = [x1*, x2*] tel
que :
F1 (x1*, x2*) = 0
F2 (x1*, x2*) = 0 .
La méthode du point fixe à plusieurs variables est une extension de la méthode du point
fixe à une variable. On transforme l’équation :
F1(x1 , x2) = 0
en l’équation :
x1 + F1(x1 , x2) = x1
et en nommant :
G1(x1 , x2) = x1 + F1(x1 , x2) .
De même, on pose :
G2(x1 , x2) = x2 + F2(x1 , x2) .
Le problème F2(x1 , x2) = 0 revient à G2(x1 , x2) = x2.
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On calcule :
(1) (0) (0)
x1 = G1(x1 , x2 )
(1) (0) (0)
x2 = G2(x1 , x2 ) .
Puis :
(2) (1) (1)
x1 = G1(x1 , x2 )
(2) (1) (1)
x2 = G2(x1 , x2 ) .
Puis :
(3) (2) (2)
x1 = G1(x1 , x2 )
(3) (2) (2)
x2 = G2(x1 , x2 ) .
(k)
Et on espère que, au bout de k itérations, avec k éventuellement très grand, x converge
vers une valeur x*. S’il y a convergence, on a la relation :
x* = G(x*).
Exemple.
Soient les équations suivantes :
2 2
F1 (x1, x2) = -( x1 + x2 - 2 x1 x2 -1)/10
2 2
F2 (x1, x2) = -( x1 + x2 + 2 x1 x2 - 9)/10 .
(0)
En prenant x = [2.5 , 1.5] , on obtient les itérés suivants :
(1)
x1 = 2.5
(1)
x2 = 0.8
(2)
x1 = 2.311
(2)
x2 = 0.611
(3)
x1 = 2.1220
(3)
x2 = 0.6572
(4)
x1 = 2.0074
(4)
x2 = 0.7848
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(5)
x1 = 1.9580
(5)
x2 = 0.9051.
Comme dans le cas d’une équation non linéaire à une inconnue, la méthode du point fixe
n’est pas très rapide et demande plusieurs itérations avant d’obtenir une bonne
approximation de la solution. On peut donc proposer une méthode plus efficace comme la
méthode de Newton-Raphson pour résoudre l’équation F(x) = 0.
F1 (x1, x2) = 0
F2 (x1, x2) = 0 .
où J est la matrice jacobienne formée des dérivées partielles de F par rapport à x. Dans le
cas de 2 équations à 2 inconnues, la matrice jacobienne est une matrice carrée de
dimension 2 dont les éléments sont les suivants :
(k) (k) (k)
J(x ) = ∂ F1 (x )/ ∂ x1 ∂ F1 (x )/ ∂ x2
(k) (k)
∂ F2 (x )/ ∂ x1 ∂ F2 (x )/ ∂ x2.
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(k) (k+1) (k) (k)
J(x ) (x -x )= – F(x )
(k+1) (k) (k) -1 (k)
(x -x )= – J(x ) F(x )
(k+1) (k) (k) -1 (k)
x =x – J(x ) F(x ).
(k+1) (k) (k) (k)
Il est à noter que x , x et F(x ) sont des vecteurs et que J(x ) est une matrice. La
méthode de Newton fonctionne si la matrice J est inversible puisque la formule utilise
l’inverse de la matrice J.
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