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Linguistique anglaise

Détermination nominale

et

Structuration syntaxique

Enseignante : B. Pennec

1
UE- 601- Bibliographie sélective

Bibliographie sélective

BOUSCAREN, J. Linguistique anglaise : initiation à une grammaire de l’énonciation. Paris :


Ophrys, 1993.
BOUSCAREN, J. et CHUQUET, J. Grammaire et textes anglais : guide pour l’analyse
linguistique. Paris : Ophrys, 1987
CHUQUET, H. et PAILLARD, M. Approche linguistique des problèmes de traduction.
Paris : Ophrys, 1987.
GARDELLE, L. et LACASSAIN-LAGOIN, C. Analyse linguistique de l’anglais,
Méthodologie et pratique. Rennes : PUR, 2013.
GUILLEMIN-FLESCHER, J. Syntaxe comparée du français et de l'anglais. Paris : Ophrys,
1981.
GUIMIER, C. et GARNIER, C. L’épreuve de linguistique au CAPES et à l’agrégation
d’anglais. Paris : Nathan, 1997.
KHALIFA, J.-C. Syntaxe de l’anglais. Paris : Ophrys, 2004.
LAPAIRE, J-R. et ROTGÉ W. Réussir le commentaire grammatical de textes. Paris: Ellipses,
2004.
LARREYA, P. et RIVIERE, C. Grammaire explicative de l’anglais. Londres : Longman,
2005.
MIGNOT, E. Linguistique anglaise. Paris : Armand Colin, 2016.
ORIEZ, S. Syntaxe de la phrase anglaise. Rennes : PUR, 2009.

Remarque importante : la présente brochure est constituée de résumés, synthèses et


adaptations de divers ouvrages pré-cités.

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Première Partie :

Détermination nominale

3
Détermination nominale-Le cas des articles

1-Les opérations de détermination du nom

Un nom est également appelé substantif. Il existe trois opérations de base permettant de
déterminer les substantifs :

a- Le renvoi à la notion

Il s’agit d’une référence au concept désigné par le nom. Cette référence est de nature
purement qualitative, et l’on ne fait pas référence à une situation particulière. L’article utilisé
est en ce cas l’article , qu’il s’agisse du singulier ou du pluriel.

Ex : I like coffee, english, teaching = j’aime le café, l’anglais, l’enseignement


Cats are mammals = les chats sont des mammifères
Dans le second cas, où l’on se situe au pluriel, on parlera de renvoi à la classe d’éléments
« cats ».

b- L’extraction ou le prélèvement

Il s’agit d’une opération permettant de repérer une notion par rapport à une situation
particulière. A la dimension qualitative s’ajoute cette fois une dimension quantitative.
Selon que le terme soit au singulier ou au pluriel, on aura :
- soit une extraction unique, auquel cas on utilise l’article A
Ex : There is a cat in my garden
- soit une extraction multiple, auquel cas on utilise l’article . On remarquera bien que dans
ce cas, il n’y a pas référence à la classe entière, mais à un certain nombre d’éléments,
correspondant à la situation précise qui est évoquée :
ex: I can see policemen in the street
- soit un prélèvement, s’il s’agit d’un nom non comptable. Cette fois encore, on utilisera
l’article , mais en référence à une situation précise, contrairement à ce qui se passe lorsque
l’on renvoie à la notion.
Ex : I’ve had tea this morning

Quelle que soit la façon dont elle se décline, l’extraction sera toujours associée à
l’introduction de nouveaux éléments dans le discours.
A bien noter également : dans certains cas de figure, l’extraction d’une occurrence unique
peut permettre (bien qu’indirectement) le renvoi à la classe. Ainsi, si je prends :
A cat is a mammal.
Nous avons affaire à l’extraction d’une occurrence quelconque, et qui peut donc valoir pour
toutes. Elle devient un représentant de la classe, et se dote ainsi d’une dimension générique.

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c- Le fléchage

Il s’agit d’une opération permettant d’identifier un élément ayant déjà fait l’objet d’une
extraction. On a donc affaire à une opération de détermination seconde (l’extraction
constituant une opération de détermination première).
Cette opération de fléchage joue un double rôle :
-celui de reprise d’un élément déjà connu (ou supposé connu)
-celui de mise en contraste de cet élément par rapport à tous les autres éléments de sa classe.
Une opération de fléchage pourra se justifier :

→ par la situation= fléchage situationnel. Plus précisément, on parle de fléchage situationnel


étroit lorsque l’élément se trouve dans la situation d’énonciation :
Ex : Pass me the salt please

 par les connaissances partagées (on parlera également de fléchage culturel ou fléchage
situationnel large) lorsque l’élément est culturellement repérable par l’ensemble des
énonciateurs:
Ex : The Queen has declared that….

→ par le contexte= fléchage contextuel.


Ex: There is a cat and a frog in my garden. The cat is now looking at the frog…
Ex: The man we saw together came again two days ago.
On remarquera que, dans le premier cas, nous avons plus précisément affaire à un renvoi
anaphorique, ce qui justifie la détermination seconde. Dans le deuxième exemple, cette fois, la
détermination se justifie par l’existence de la subordonnée relative, qui a une valeur
présupposante.

2- Les catégories de fonctionnement du nom

Avant de faire contraster la mise en œuvre en anglais et en français des opérations de


détermination que nous venons de décrire, il est nécessaire d’examiner les catégories de
fonctionnement des substantifs. Il s’avère en effet que la catégorie du nombre (singulier ou
pluriel) ne permet pas de rendre compte des différences de détermination existant entre les
deux langues. Nous allons donc définir au préalable ce que sont les catégories de
fonctionnement des noms.

Nous pouvons tout d’abord distinguer deux grands types de fonctionnement des noms :

a- le fonctionnement discontinu (dénombrable), ce qui signifie que l’on peut directement


compter un certain nombre d’occurrences.
Ex : chair →one chair, two chairs, three chairs…

b- le fonctionnement continu (ou indénombrable), qui signifie que l’on ne peut pas
directement compter des occurrences. Ex : milk, water, love
A l’intérieur de cette seconde grande catégorie, nous pouvons ensuite distinguer deux
sous-catégories :
-les continus denses, qui peuvent toutefois être comptés à l’aide de dénombreurs (ex : a
piece of, a drop of, an item of….)
Dans cette catégorie, l’on trouve :

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des noms référant à des substances ou matières : ex :milk, water, sugar….
des noms référant à un ensemble d’éléments : ex : furniture, luggage, news, advice

-les continus compacts, qui ne peuvent être comptés, même à l’aide de dénombreurs.
Cette catégorie se constitue principalement de termes correspondant à des verbes ou
adjectifs nominalisés :
Ex : knowledge, madness

Remarque : ces catégories ne sont ni immuables ni étanches, c’est-à-dire qu’à un certain terme
peut correspondre l’une ou l’autre catégorie de fonctionnement, selon le contexte dans lequel
le terme est employé.
Ex : Le terme « wine » est d’ordinaire employé en tant que terme non comptable. Toutefois,
selon les contextes, on pourra le rencontrer dans son fonctionnement comptable.
Ainsi : « There are a lot of different wines in France ».

Remarque 2: Les noms non comptables sont généralement employés avec un verbe au
singulier.
Ainsi :
ex: her hair needs cutting
here is the news
Parallèlement, concernant le quantifieur: she always takes too much luggage
Il y a toutefois des exceptions, certains se comportant comme des pluriels sur le plan de
l’accord verbal :
Ex : people are…..

3- Emploi différents des déterminants en français et en anglais

3.1. Article défini et article zéro

Un grand point de contraste entre l’anglais et le français tient aux traductions de LE/ LA/
LES, qui peuvent en effet se traduire soit par THE, soit par .

a) Lorsqu’il s’agira indéniablement d’un renvoi à la notion, on trouvera en anglais


l’article , là où le français emploiera LE/ LA/ LES

Ex : l’inflation progresse = Inflation is soaring


Je déteste le sentimentalisme = I hate sentimentalism
Je ne supporte pas les souvenirs = I can’t stand memories

b) Un cas particulier de contraste entre  en anglais et LE/ LA en français concerne des


expressions courantes dans lesquelles le substantif ne peut être considéré comme
référant à un élément identifiable, mais renvoie au contraire à une classe d’éléments
partageant une certaine propriété. En ce cas, l’anglais renvoie à la notion tandis que le
français passe par le fléchage.
Ex : to go to hospital = aller à l’hôpital
to have breakfast = prendre le petit déjeuner

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c) Dans les cas où il y a un fléchage évident dans les deux langues, on pourra bien
entendu trouver une équivalence partielle entre l’anglais et le français
Ex : Les propositions françaises étaient vraiment stupides = The French proposals were
totally silly.

Toutefois, il faut remarquer qu’il n’y a pas systématiquement équivalence entre LE/ LA/
LES et THE, même lorsqu’il y a fléchage.
Ainsi, lorsqu’il y a simplement reprise d’un terme (ou d’une situation) qui vient d’être
défini, et sans contraste par rapport à un autre terme, le démonstratif CE sera utilisé en
français tandis que l’anglais utilisera l’article THE, à la fois opérateur de fléchage et
d’anaphore. Ainsi :

Le terme a peut-être été inventé par quelqu’un d’autre, mais c’est Berlinguer qui avait
nourri ce concept = The tag may have been coined by someone else, but it was Berlinguer
who breathed life and meaning into the concept.

d) Dans certains cas, assez nombreux, il n’est pas évident de déterminer si LES en
français renvoie à la classe ou opère un fléchage. Cela tient au fait que le français met
d’emblée toute classe en contraste au sein de l’univers, contraste qui est souligné par
l’emploi de l’article défini. Ainsi :
« Les Américains » peut a priori se traduire :
- soit par « Americans », si l’on estime que le segment en question renvoie à l’ensemble
de la classe, avec prise en compte des seules propriétés qualitatives,
- soit par « the Americans » si l’on considère que le groupe est mis en contraste au sein
d’un système élargi.

On remarquera toutefois que les adjectifs nominalisés en anglais (ex : the rich, the poor….)
entrent nécessairement dans le cadre d’un fléchage du groupe par contraste. En effet, ils
renvoient par définition à un ensemble d’éléments qui se définit par opposition à d’autres
éléments sur un même paradigme.

N.B : De façon très rare en français, dans la langue journalistique notamment, on pourra
renvoyer à la classe par le biais d’un article . Ainsi :
Ex : Des heurts ont opposé étudiants de droite et de gauche (There were clashes between
right-wing and left wing students)

e) Dans la majorité des cas étudiés ci-dessus, c’est la langue anglaise qui emploie un
article zéro, avec traduction différente en français. Il existe toutefois des cas dans
lesquels c’est le français qui emploie un article zéro, avec traduction différente en
anglais. Ainsi :

→Le premier cas concerne les appositions à un nom, lorsque celui-ci a déjà subi une
opération de détermination. En ce cas, le français opère une apposition purement qualitative
(sorte de reprise de la notion), tandis que l’anglais procède à une seconde opération de
détermination.

Ex : Mrs Smith, infirmière = Mrs Smith, a nurse

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→ Le second cas concerne l’attribution d’une propriété à un terme déjà déterminé : cette fois
encore, le français passe par le truchement d’un renvoi à la notion, tandis que l’anglais a
recours à une extraction :
Ex : Il est avocat = He is a lawyer
Comme médecin, il est très bien = He is very good as a doctor.

3.2. Les traductions de DU et DES

Les partitifs DU et DES en français sont les équivalents, soit de SOME, soit de  en anglais.
Ex : « J’ai vu des policiers dans la rue » pourra se traduire soit par
I saw policemen in the street, soit par I saw some policemen in the street.

Il se trouve que l’emploi de SOME représente la forme marquée par rapport à l’emploi de .
SOME doit donc se justifier par des paramètres précis que l’on trouvera soit dans le contexte,
soit dans la situation, soit dans la position de l’énonciateur.
Plus précisément, les critères d’emploi de SOME vont être les suivants :
 nécessite d’apporter une détermination supplémentaire, de type quantitatif ou qualitatif.
Ex : Did you have enough to eat ?
Yes, I had some chicken and some cheese.

Dans cet exemple, c’est la quantité qui compte, ce qui justifie l’emploi de SOME.
En revanche, c’est uniquement la qualité qui sera en jeu dans l’exemple suivant :
They gave us chicken every day at the canteen this week.

Dans cet exemple, SOME serait injustifié car l’on a affaire à une saisie qualitative simple. Si,
maintenant, on a affaire à une saisie qualitative particulière, SOME peut s’avérer de nouveau
pertinent. Il en va ainsi dans l’exemple suivant :

I felt some shame for what I had done


Dans cet exemple, il n’y a pas un renvoi simple à la notion de “shame”, mais l’on restreint
cette notion à un certain degré.
Traduction : J’ai ressenti une certaine honte par rapport à ce que j’avais fait.

 nécessité que les éléments désignés appartiennent à un domaine ou une sous-classe déjà
déterminés.
Ex : I’ve brought some friends home to dinner. I hope you don’t mind.
Par contraste avec:
It’s nice to have friends around.

Dans le premier exemple, le caractère spécifique des éléments « friends » est manifeste, et ils
correspondent en outre à un domaine délimité, d’où l’emploi de SOME. Dans le second
exemple, en revanche, la dimension générique de l’exemple bloque l’emploi de ce quantifieur,
au profit de .

En raison de la nécessité de telles justifications pour l’emploi de SOME, son emploi s’avère
finalement assez restreint, et l’on trouvera donc une prédominance d’emploi de .

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3.3. Différences de détermination liées à des questions de points de vue

a) Opérations différentes pour atteindre la même valeur

Parfois, un même objectif de généralisation est atteint pas des moyens différents.

le chat est un mammifère = a cat is a mammal


En ce cas, l’anglais passe naturellement par l’extraction, à moins qu’il n’y ait une mise en
contraste explicite du chat et d’autres types de mammifères. En ce cas, on pourrait alors avoir
The cat is a mammal, (but the red robin is not).
Remarquons bien que, dans le premier cas de figure (a cat is a mammal), on a affaire à une
extraction d’une occurrence quelconque, occurrence qui équivaut à toutes les autres et peut
donc représenter la classe.

Examinons d’autres différences de points de vue se traduisant par des changements de


détermination.
Ils ont mis leur chapeau = They put their hats on.
Comme le montre cet exemple, la langue anglaise procède naturellement de façon
distributive, et accorde donc l’objet au pluriel.

b) Repérage par rapport à un élément origine

Il s’agit, cette fois encore, du contraste entre générique et particulier, qui se traduit cette fois-
ci par l’opposition entre LE/ LA/ LES en français et l’emploi d’un adjectif possessif en
anglais.

Ex : She straightened her shoulders = elle redressa le buste


The hawk roused its feathers = le faucon s’ébouriffa les plumes
his back was turned toward me = il me tournait le dos

On observe une grande régularité en la matière, qui se traduit par la tendance de l’anglais à
particulariser, tandis que tel n’est pas le cas du français.

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COMPLEMENT/ ARTICLES : LES POINTS GRAMMATICAUX A MEMORISER

 L’article  s’emploie :

-pour évoquer des jeux, des sports, des activités, des repas, des fêtes, des
maladies........qui ne renvoient pas à une situation particulière :

ex : He likes playing marbles, tennis........ Il aime jouer aux billes, au tennis


We always have lunch at 1p.m Nous déjeunons toujours à 13 heures
She suffers from polio. Elle souffre de la polio

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-pour évoquer des lieux, lorsqu’on fait référence à la notion et non au bâtiment ( school,
hospital, prison, church, college, university)

ex : She hates going to school, hospital, bed, town


Elle déteste aller à l’école, à l’hôpital, en ville, au lit

opposé à :
She hates the school she goes to.
The hospital where she works is quite new.

- devant les noms de lacs, de montagnes individuelles, de pays au singulier, de villes (


sauf The Hague) , d’aéroports et d ‘endroits (généralement formés d’un nom de
personne)

ex : Mount Everest, Scotland, London, Kennedy Airport, Westminster Abbey, Waterloo


Station

-devant les titres suivis d’un nom propre : ex : Queen Victoria, Prince Charles...

-devant les noms de magasins, de restaurants, d’églises qui se terminent par s ou’s :
ex : Selfridges, Harrods, Lloyds Bank , St Paul

 L’article A s ‘emploie :

-devant les noms de métier : She is a secretary Elle est secrétaire

-pour mettre en apposition :


C.Doyle, a famous writer, was born in 1859
C.Doyle, célèbre écrivain, est né en 1859

-derrière les prépositions : without a shirt sans chemise

-derrière certains mots : many a (bien des), quite a (tout à fait), rather a (plutôt), such a
( un tel), what a (quel), so+adj+a (aussi), too+adj+a (trop)

What a good idea ! Quelle bonne idée !

-dans certaines expressions, avec un sens distributif, pour exprimer la vitesse, le poids, la
mesure...

half an hour, twice a week (deux fois par semaine), 2 dollars a kilo, 60 miles an hour

-avec AS quand on renvoie à une situation précise :

As a chairman, he is very demanding


Comme président, il est très exigeant.

Mais si l’on renvoie à la fonction, il faut utiliser :

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He ‘s been elected as Chairman of the Chamber of Commerce

-dans des expressions idiomatiques :

to have a headache : avoir mal à la tête


to have a right to do something : avoir le droit de faire quelque chose
to make a fire : faire du feu
to give somebody a light : donner du feu à quelqu’un

-devant un nom propre :


A Mr Tucker rang me this morning
Un certain Mr Tucker m’a téléphoné ce matin

 L’article THE s’emploie pour désigner:

*le monde géographique qui nous entoure :

-les éléments : the sun, the earth, the sky, the moon
-les groupes d’îles : the British Isles, the Bahamas
- les chaînes de montagnes : the Rockies, the Alps...
-les fleuves, les rivières, les océans : the Nile ;the Thames, the Atlantic Ocean, the Red Sea
-les noms de pays formés avec « republic », « union », « kingdom » , « states » : the Republic
of Ireland, the United Kingdom, the United States, the Netherlands
-les noms de bâtiments : the British Museum, the Houses of Parliament, the White House (
souvent avec « of » ou des adjectifs)

*le monde humain qui nous entoure :


-les noms propres au pluriel : the Sturlas, the Smiths
-les titres seuls, ou suivis de « of » : the Queen, the Prime Minister, hje Pope, the prince of
Wales
-les adjectifs de nationalité employés comme noms : the English , the Americans
-les institutions : the Church
-les noms de journaux : the Times, the Daily Telegraph

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LES MARQUEURS DITS « QUANTIFIEURS »

1- Définition

Les quantifieurs sont des termes permettant d’exprimer une quantité, ou plutôt l’existence ou
l’absence d’une quantité. Les quantifieurs sont invariables. Ils s’emploient en position pré-
nominale, et déterminent le nom qui les suit. L’examen des quantifieurs est inséparable de
celui du fonctionnement des noms (Cf ch. 1). Des questions de traduction vont
particulièrement se poser dans le cas de SOME (quelles traductions en français ? A l’inverse,
faut-il employer SOME dans la traduction anglaise de DU/ DES ?). Des choix de traduction
seront également à opérer afin de traduire CHAQUE : devra-on employer EACH ou
EVERY ? Enfin, les valeurs de ANY et ALL mériteront d’être examinées, car l’un comme
l’autre marqueur permettent, selon le contexte, de traduire le marqueur français TOUT.

2- SOME

2.1. Généralités

“Some” est la trace d’une opération de prélèvement. Il ne s’emploie jamais en contexte


généralisant:
*I like some tea
En revanche, il s’emploie en contexte spécifique:
“I’d like some tea”1
“Some” est un quantifieur indéfini: il ne permet pas d’identifier d’occurrences précises
ex: “I have bought some books” ( which ones?)

2.2. Emplois de “some”

2.2.1. Emplois réellement quantitatifs. Traductions: DU / DES

a) Some + noms au sigulier (noms continus denses = non comptables)


Rappel: Ce type de noms, bien qu’étant non comptables, peuvent toutefois faire l’objet de
quantifications grâce à certains quantifieurs.

Sur ce type de noms, “some” permet un prélèvement quantitatif


Ex: “I bought some tea”. Traduction: J’ai acheté DU thé.

b) Some + noms au pluriel (noms discontinus ou comptables)

Dans ce cas également, “some” opère un prélèvement.


Ex: “I bought some cups” = J’ai acheté DES tasses.

Attention, on rappellera ici que SOME, su point de vue de la traduction, est en concurrence
avec . Afin d’employer SOME de façon pertinente, il faudra donc qu’une justification
précise d’ordre quantitatif figure dans le texte (Cf. TD 1)

1
Les exemples sont empruntés à J. Bouscaren. Grammaire et textes anglais. Guide pour l’analyse linguistique.
Ophrys, 1987, p.88 et suivantes.

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2.2.2. Emplois qualitatifs. Traductions: UN CERTAIN/ QUEL!

c) Some + noms au singulier (noms discontinus ou comptables)

En ce cas, la valeur de “some” n’est plus quantitative, mais qualitative. “Some” est alors
particulièrement employé dans des phrases exclamatives, où il exprime le haut degré.

Ex: “Some car!” Traduit par: Comme voiture, ce n’est pas rien! Ou: Quelle voiture!
Employé de la sorte, “some” est généralement accentué (forme forte s^m)

Attention:
Certains “some” ont une valeur qualitative mais sont employés dans des phrases affirmatives
(et non exclamatives)
Ex: “he went to some place in Africa”. Traduction: Il est allé dans UN CERTAIN endroit en
Afrique.

d) Some + noms au singulier (noms continus compacts)


Ex: We expect cooperation and frankly, there is some coercition involved”. Traduit par: UNE
CERTAINE coercition.
Ici, coercition a également une valeur qualitative.

Remarque:

“Some” peut très bien se trouver dans un énoncé interrogatif ou négatif, si l’interrogation ou
la négation ne porte pas sur l’élément précédé de “some”.
ex: Would you like some tea?
(L’existence du thé n’est pas remise en question)

ex:“I haven’t read some of the required books on the syllabus”


(ce n’est pas l’existence de ces livres qui est négativée, mais le fait que je n’ai pas lu certains
des livres au programmes).

Brèves analyses – Déterminer la valeur de SOME dans les exemples suivants et traduire.

1- I expected at least to see smoke or fire or some evidence of its work. (H.G. Wells)

2- But I came here looking for some recognition of the role blacks have played in the
party. (USA Today, 1988)

3- “Do all airlines really understand the needs of business travellers?


-“Some” (Times, May 1988)

4- Some like it hot


(Film de Billy Wilder, 1959)

5- “Are you really a dream?”


-“To some. A nightmare to others”
(J. Borman. Excalibur, 1981)

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6- The Blonde was some dancer. She was one of the best dancers I ever danced with.
(J.D. Salinger. The Catcher in the Rye)

7- There are some 800 books on gardening currently in print and six major magazines.
(Times, June 1988)

3. EVERY et EACH

Afin de traduire le marqueur français CHAQUE, il existe deux possibilités en anglais. Il sera à
la fois nécessaire de connaître les valeurs fondamentales de ces deux marqueurs, ainsi que
d’examiner attentivement les contextes afin de déterminer la bonne traduction.
“Every” et “each” sont deux marqueurs permettant d’effectuer une opération de parcours. Plus
précisément, avec “every” et “each”, on parcourt les éléments d’une classe tout en marquant
leur existence.

Différence entre “every” et “each”:


-Avec “each”, les éléments sont différenciés. En conséquence, “each” s’emploie dans des
phrases soulignant la spécificité de chaque élément, et souvent leur différence.
-Avec “every”, les éléments sont vus comme identiques. En conséquence, “every” a un effet
totalisant.

Rappel: “Each” peut être pronom ou déterminant. Dans le second cas, il est suivi d’un nom au
singulier.
“Every” est nécessairement déterminant, et est suivi d’un nom au singulier, lui aussi
(  “All”)

Brèves analyses: Trouver la justification de l’emploi de l’un ou l’autre marqueur

1- “Tell me”, he said , “is it true that Paris is so immoral as they say?”
Ignatus Gahaller made a catholic gesture with his right arm. Every place is immoral, he
said.
(James Joyce)

2- (Rules of games) Find each child’s place. Steve is on the right of Bill, Mary is
between Peter and Jane, she is on the right of Peter. Steve is between Bill and Emily.

3- On present trends, they predict gases released by mankind will warm the earth
between 0.2 °C and 0.5°C in each decade of the next century.
(The Economist, october 1990)

4. ANY

ANY est un marqueur aux traductions variées : « Quelque », « n’importe (quel) », « aucun »
ou « tout » sont notamment les traductions les plus fréquentes. Dans le dernier cas, il est alors
en concurrence avec ALL (que nous examinerons dans le paragraphe suivant).
ANY est la trace d’une opération de parcours. L’énonciateur parcourt mentalement tous les
éléments (occurrences) d’une classe sans s’arrêter sur aucun.
(Remarque: quand il s’agit de noms continus -ou non comptables- on ne peut faire de parcours
que sur la quantité, et non sur des éléments distincts).

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Cette opération de parcours implique que chaque élément de la classe valide potentiellement
(c’est-à-dire, permette de considérer comme vraie) la relation prédicative, car tous les
éléments sont identiques: la classe est posée comme homogène.

3.1. La modulation de l’assertion.

“Any” n’est pas compatible avec les assertions affirmatives.


Ainsi, l’on ne peut pas dire: *“Anyone opened the door”, car, ici, le sujet doit avoir une valeur
et une seule.
En revanche, “any” est compatible avec les phrases négatives et interrogatives, de même
qu’avec les phrases hypothétiques ou celles présentant un modal ou un superlatif.

Ex: “Did anyone open the door?” Traduction: Est-ce que quelqu’un.....?
“Anyone could have opened the door.” Traduction: N’importe qui....

3.2. Any et la valeur qualitative.

“Any” peut avoir une valeur uniquement qualitative, lorsqu’il détermine un nom discontinu
(ou comptable) au singulier. Le parcours porte alors sur les qualités.

Ex: “I don’t buy just any book”.

Pour distinguer la valeur qualitative ou quantitative, l’ajout de “just” pour le qualitatif et de


“at all” pour le quantitatif sont les tests de distinction préconisés.

Contraste: “I didn’t buy any books at all” Traduction: Je n’ai acheté aucun livre.

NB: On peut trouver “I don’t buy just any tea” (ou “butter”) mots qui fonctionnent en continu
dense habituellement. Mais ici, il s’agit de la sorte de thé ou de beurre.

3.3. Any et la négation.

Il faut bien remarquer la différence entre: “not any”, “not a” et “no”.

-Avec “not a”, on a la négation d’une extraction.


ex: “he is not a painter” (il ne fait pas partie de la classe des peintres). Traduction : Il n’est pas
peintre ( ce n’est pas un peintre)

-Avec “no” + nom, on a une négation de la notion elle-même.


ex: he is no painter to me
(Je lui refuse les propriétés généralement attribuées à un peintre, même s’il fait partie de la
classe des peintres). Traduction : ce n’est pas un peintre.

-Avec “not any”, on a une opération de parcours sur une classe, et la négation de la relation
prédicative.
ex: “there are not any painters in this village”. (Remarque: “painters” est cette fois au pluriel)
Ici, on parcourt la classe des peintres, et il n’y en a aucun pour valider la relation < painters-
be in this village > Traduction : il n’y a aucun peintre dans ce village.

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Brèves analyses: Déterminer la valeur et traduire

1- Any day, there might be a ship out there...


(W. Golding, Lord of the Flies)

2- My father is in the Navy. He says there aren’t any unknown islands left
(W. Golding. Op. cit.)

3-Take a card, but not just any card.


(U.S. News & World Report, 1987)

4-When his mother died, he thought of her dead in all eternity. In heaven, she would know
if he committed any sins;
(B. MacLaverty, Cal.)

5- See the world. It’s more fantastic than any dream made or paid for in factories.
(R. Bradbury. Fahrenheit 451)

6- The Contras deny any responsibility.


(Times, 1990)

5- ALL

ALL est la traduction de TOUT (dans son emploi qualitatif) ou TOUS/ TOUS LES (dans son
emploi quantitatif).
Ses fonctions principales sont les suivantes:

-pré-déterminant –c’est-à-dire figurant devant un déterminant principal –tel que THE,


THIS, THAT.
ex:”all the way down to the beach”. (QLT)

-déterminant
Ex : All children have a staturory right to be educated (QNT)

-pronom, c’est-à-dire remplaçant un déterminant + un nom.


ex: “The rocket missed the school bus. The kids are safe. All are now under special police
protection.” (QNT)

-pronom universel; Il est alors synonyme de “everyone” ou “everything”.


ex: “I pray for all.”
“All must die.”(QNT)

-intensifieur. Dans cet emploi, “all” est génaralement considéré comme un adverbe. Il peut
être paraphrasé par: “quite” , “utterly”, “entirely”, ou “completely”.
ex: “it was all dry” (QLT)
N.B.: “All” peut également saturer une intensification déjà marquée par “so” ou “too”.
ex: “it was so upsetting”.

16
LE REPERAGE D’UN NOM PAR RAPPORT A UN AUTRE NOM

Les questions contrastives relatives à cette partie concernent particulièrement le passage du


français à l’anglais. Il faut en effet savoir que le français, afin de localiser un nom par rapport
à un autre nom, fera appel à un marqueur unique : la préposition DE, tandis que l’anglais fera
appel à plusieurs types de structures différentes, selon le type de relation qui est exprimé. Il
sera nécessaire de prendre en compte des facteurs à la fois grammaticaux et énonciatifs afin
d’opter pour le meilleur choix de traduction en contexte.
Notons au préalable que DE, en français, fonctionne comme opérateur de localisation, c’est-à-
dire qu’il permet de mettre en relation deux éléments, l’un fonctionnant comme élément
repère et l’autre comme élément repéré. On remarque de surcroît que DE peut prendre un
grand nombre de valeurs, et l’on peut notamment constater que DE s’emploiera aussi bien
pour marquer les grands types de relations que sont :
-l’ identification : ex : la ville de Londres (ici, « ville » = Londres)
-la relation tout-partie : ex : un tas de feuilles (ici, « tas » permet de quantifier « feuilles »)
-la différenciation : ex : le chat de mon frère (ici, « chat » et « frère » sont totalement
distincts). A noter que cette différenciation entre au service d’une relation d’appartenance.
On peut ainsi considérer que DE possède une valeur fondamentale (la localisation) qui se
particularise en effet de sens ; ces effets de sens résultent d’une saisie plus ou moins précoce
d’un gradient allant de l’identification à la différenciation.
Il est en outre notable que le caractère nouveau ou déjà tissé de la relation n’est nullement
marqué en français, contrairement à ce qui se produit en anglais ainsi que nous allons le
mesurer.

1. N’s N, Nof N, N-N

La mise en relation de deux éléments nominaux peut s’établir de trois façons différentes en
anglais. L’un des éléments va servir de déterminant ou repère, et l’autre sera déterminé ou
repéré. Nous désignons le repère par A, et le repéré par B.
Notons que le choix de l’une ou l’autre construction ne dépend pas de facteurs strictement
grammaticaux, mais aussi de choix énonciatifs.

1.1. A’s B ou génitif

Cette relation est une relation serrée, car elle est présupposée (et non construite en discours).
Elle est par conséquent considérée comme acquise, et non problématique :
Cette relation peut être employée dans deux cas principaux :

- génitif déterminatif :
ex : “She wanted to give lessons to a miner’s children” (= Elle voulait donner des cours aux
enfants d’un mineur)
Ici, l’article “a” détermine le terme A (“miner”). Cette construction implique d’autre part
l’existence d’un mineur particulier, ainsi que de ses enfants.
Un test permettant de reconnaître ce type de génitif est la possibilité d’une paraphrase en OF:
“She wanted to give lessons to the chidren of a miner”.

17
- génitif générique:
ex: “She used a butcher’s knife”. (= Elle utilisait un couteau de boucher)
Cette fois, l’article “a” détermine le terme B (“knife”). En outre, l’existence d’un boucher
spécifique n’est pas impliquée par cette construction.
Cette fois, la paraphrase en OF dénature le sens:
“She used the knife of a butcher”.

Remarque: En français, on peut retrouver le même type de distinction entre un génitif


détermination et un génitif générique dans les constructions « B de A ». Lorsque la
présence concrète de A est impliquée, on se trouve dans un cas de génitif déterminatif,
tandis que l’on a affaire à un cas de génitif générique lorsque cette présence de A n’est
pas impliquée.
Ainsi, si l’on considère le segment « les enfants d’un mineur » (D’ correspondant ici à
une élision de DE), la présence de l’article indéfini devant « mineur » témoigne du fait
que la construction implique bel et bien la présence d’un mineur.
Si l’on examine en revanche le segment « un couteau de boucher », il apparaît que le
terme « boucher » est ici précédé d’un article , ce qui montre bien la saisie purement
notionnelle qui est en faite.

En anglais, remarquons bien que la construction N’s N est fréquente pour évoquer une
relation de possession (ex: Mum’s car). Cela dit, elle n’est pas réservée à la seule possession.
Elle peut ainsi être employée:

-lorsque A est une personne, bien que A ne possède pas B:


ex: The President’s departure.
The prisoners’ revolt.

-lorsque A est une organisation, ou une institution humaine, un groupe de personnes ou un


endroit:
ex: the theatre’s manager,
the school’s headmaster,
Ireland’s history

-lorsque A est un inanimé qui se caractérise par une activité et s’avère, de fait, comparable
avec un animé :
ex: the earth’s gravity; the volcano’s eruption,

-dans des expressions de temps, de durée, précises:


ex: last month’s report,
next year’s elections,
tomorrow’s party,
Sunday’s paper,
my three weeks’holiday,

Mais on utilisera un nom composé pour exprimer un moment ou une durée en général:
a three-week holiday = des vacances de trois semaines.

18
1.2. La construction B of A

Cette construction diffère de la précédente en ce sens que l’élément le plus important est cette
fois le terme repéré B (qui est le premier dans l’ordre linéaire).
Les deux éléments sont en outre considérés indépendamment, alors qu’ils formaient un tout
dans la construction précédente. Ceci est dû au fait que la relation n’est pas présupposée, mais
construite en discours.
On peut ainsi comparer:
(1) “the headmaster of the school”
segment dans lequel l’énonciateur envisage chaque élément séparément, et:

(2) “the school’s headmaster”


dans lequel le terme repéré (“headmaster”) est seulement considéré comme une partie
constitutive du terme repère (“school”).

L’existence de ces deux possibilités constitue bien entendu une particularité de la langue
anglaise par rapport au français, qui ne dispose quant à lui que de la construction N DE N (ici,
« le directeur de l’école ») pour établir une relation entre ces deux noms

En anglais, parmi les nombreux cas dans lesquels le génitif N’s N est possible, deux
seulement sont incompatibles avec la construction N of N: les exemples présentant une
relation de possession, et les expressions de temps ou durée précises, qui requièrent N’s N.
Dans les autres exemples, les deux constructions sont possibles, et le choix dépend
uniquement de la stratégie énonciative.

La construction N of N est en revanche obligatoire dans certains cas:

-lorsque le premier terme (N1) est un quantificateur, un nom verbal, ou un nom abstrait qui
exprime une action subie par N2:
ex: two million tons of waste,
the force feeding of geese,
the invasion of Koweit,

-lorsque N2 est un inanimé, un nom abstrait, ou un adjectif substantivé:


ex: the windows of the room,
the author of the idea of progress,
the life of the disabled,

-lorsque N1 est la même chose que N2 (concrètement, ou de façon métaphorique dans certains
cas)
ex: the city of London

-lorsque N2 est complémenté dans la suite de la phrase:


ex: the reaction of the child who was crying,

19
1.3. La construction A-B (ou composé)

Lorsque la relation entre A et B est suffisamment serrée, la marque de constitution de la


relation disparaît, et on arrive à la formation d’un nom composé, dans lequel le repère A est
transformé en pseudo-adjectif qualifiant le repéré B. Il y a fabrication d’un nouvel élément
lexical renvoyant à une sous-classe.
ex: a bithday party (1)
a tooth- brush (2)
a bedroom (3)

On constate que l’orthographe reflète le passage d’une simple juxtaposition (1) à une
composition déjà stabilisée (2) pour aboutir à la fusion en une nouvelle unité lexicale (3).

Remarquons par ailleurs que les composés ne se traduiront pas nécessairement en français par
une construction N DE N. Il sera parfois fait appel à une construction « N à N ».
Ainsi, (1) se traduira par « une fête d’anniversaire », faisant apparaître une construction en DE
mais (2) et (3) se traduiront respectivement par « une brosse à dents » et « une chambre à
coucher », autrement dit par des structures en « à ».

Les composés sont très fréquents en anglais, et peuvent référer à différents types de liens entre
les deux termes.
Néanmoins, on trouve à chaque fois les caractéristiques suivantes:

1) En anglais, la composition (= opération de production d’un composé) implique que le


terme repère (A) soit considéré comme une notion, c’est-à-dire d’un point de vue
purement qualitatif.
ex: « a coffee cup »  n’implique pas la présence de café (contrairement à la construction «
a cup of coffe »)
On remarquera à ce propos la différence existant en français entre « une tasse de café » et
« une tasse à café ». Dans le premier cas, la présence de café est impliquée, contrairement à ce
qui se produit dans la seconde construction. Ce contraste nous permet de mesurer le caractère
plus abstrait du second N dans une construction « N à N »

2) En anglais, la composition est fréquente dans les cas de relations métonymiques


(relations de partie à tout, d’objet à matière, de cause à effet) lorsque le terme repère
(le premier) est un inanimé.
ex: a table leg; a coffee table;

3) avec un composé, les deux termes sont considérés sous un angle notionnel. En
conséquence, il n’est pas possible de créer un composé si le référent n’existe que dans
la situation d’énonciation.
ex: a scraping of chairs; the scraping of a chair
Mais: * a chair scraping

20
2. Autres traductions possibles de la préposition DE

La préposition française DE peut renvoyer à des types de relations extrêmement variés, et il


est nécessaire d’analyser sa valeur avant de la traduire. Il y aura souvent, en anglais,
explication de la relation exprimée par DE.

1) Relation de provenance, d’origine: FROM

ex 1: ils ont poussé en silence la porte de la rue et sont entré dans la cour = Silently, they
pushed open the door from the street,

ex 2: dans mon premier souvenir de gosse = as I remember from my childhood,

2) Relation spatiale: IN/ AT


ex: les personnages de ce roman = the characters in this novel

3) Description des parties d’un tout: IN / WITH

ex: une longue avenue de platanes = a long avenue lined with plane trees,

4) Relation entre un « producteur » et un produit :

ex : Je viens de lire un roman de Doris Lessing = I’ve just read a novel by Doris Lessing

5) Relation entre une cause et un effet : BY/ WITH

ex 1: la ségrégation de la peau = segregation by the colour of skin,

ex 2: elle était muette d’étonnement = she was speechless with surprise,

Attention !: cette liste n’est pas exhaustive.....

21
THIS et THAT – Rappels- les points essentiels

- THIS et THAT (et leurs formes THESE et THOSE au pluriel) sont traditionnellement
rangés dans la catégorie des démonstratifs. Il s’agit en effet de mots qui, associés à un
geste, permettent à l’énonciateur de montrer un objet, une personne ou un phénomène
dans la réalité extralinguistique.
Ex : You should try this (overcoat) on.
- La monstration est une forme primitive de désignation du référent. Cependant, ce
processus n’est littéralement à l’œuvre que lorsqu’il y a exophore, c’est-à-dire renvoi
à la réalité extralinguistique. Dans les autres cas, il y aura monstration, mais au sens
figuré.
- Lorsque ce qui est désigné n’est plus un segment de la réalité extralinguistique mais
un segment de discours = renvoi interne au texte appelé endophore, il n’y a plus, à
proprement parler, de phénomène de monstration.
Ex : He’s ill at ease Can’t you see that?
Dans cet exemple, THAT sert à reprendre une idée déjà exprimée dans le contexte-avant.
- Notons par ailleurs que l’on emploie de plus en plus souvent le terme « déictique » au
lieu du plus traditionnel « démonstratif ». Ce terme est issu du grec et signifie
« désigner ».

- Il est en outre à noter que le terme « endophore » (= renvoi interne au discours)


recouvre en fait deux types de mouvements :
 l’anaphore = renvoi à du déjà dit, à de l’avant.
Ex : I’m only here because you asked me to come. You know that!
 la cataphore= annonce de paroles à venir.
Ex : What he did not understand was this : he was falling.
N.B.: ces deux types de renvois intratextuels ne sont pas toujours aussi tranchés. On
assiste parfois à de subtils dosages d’anaphore et de cataphore au sein d’un même énoncé.

- THIS et THAT connaissent par ailleurs trois grands types de réalisations


fonctionnelles :
 déterminant : ils accompagnent alors un nom (précédé ou non d’un adjectif)
Ex : This interpretation required knowledge on his part.
 proforme : ils fonctionnent alors comme des substituts, comme des instruments de
reprise.
Ex : I had three days to find an excuse not to see her. This turned out to be more difficult
than it should have been.
 adverbe de manière ou de degré : seules les formes au singulier sont alors concernées.
THIS ou THAT accompagnent alors une unité de type adjectival et ont un sens voisin de
VERY ou SO. L’énonciateur s’appuie alors sur un déjà dit qu’il exploite dans le domaine
de l’intensité.
Ex : I never imagined that he could be that clever (= as clever as that).

- Du point de vue des opérations mentales associées, diverses hypothèses ont été
avancées afin de décrire les valeurs de THIS et THAT. De fait, il est judicieux de
maîtriser plusieurs formes d’analyse et de savoir choisir, au cas par cas, celle qui est la
plus pertinente. Les voici résumées :

22
1) Proximité (THIS) / non proximité (THAT) : il s’agit là de l’explication la plus
traditionnelle, qui accord une grande importance à la notion de distance, que ce soit
dans l’espace, le temps ou (de façon métaphorique) dans l’affectivité.
La distance n’étant pas un concept absolu mais relatif, le plus souvent, c’est alors la position
matérielle et mentale de l’énonciateur qui sert de repère. A ce titre, THIS et THAT sont
également des déictiques au sens où leur référence n’est pas fixe, mais étroitement tributaire
de l’acte d’énonciation.
Ex : This factory I work in. (proximité spatiale qui s’évalue par rapport à l’ « ici » du
locuteur).
Ex : There was trust and friendship in those days. (éloignement temporel associé à l’idée de
rupture).

2) Mouvement d’approche de la sphère (physique et psychique) du moi (THIS) /


mouvement d’éloignement de la sphère du moi (THAT). Il s’agit là de l’hypothèse
défendue par André Joly (dans son approche psychosystématique).
Ex : Come on, Mr Banks, let’s talk this out (justement, parlons-en, ça m’intéresse).
Ex : I wouldn’t agree with that (c’est vous qui le dîtes, pas moi).

3) Mode de non clôture (THIS) / mode de clôture (THAT) : il s’agit de l’approche


psycho-grammaticale, défendue par J.R. Lapaire et W. Rotgé. Si elle s’avère d’un
maniement délicat dans le domaine de l’exophore spatiale (où la distinction proximal /
non proximal) est plus facile d’emploi), elle est en revanche pertinente dans les
domaines suivants :
 rapports temporels : le présent (ex : this very day) et le futur (ex : this coming month)
sont des entités ouvertes (THIS) tandis que le passé (ex : those were the days) se présente
à l’esprit comme clos, achevé ou scellé (THAT). Toutefois, lorsqu’un événement révolu
est l’objet d’une exploration présente, d’une nouvelle évaluation ou d’une représentation,
le « dossier » initialement classé peut être rouvert (ex : this happened in his sleep).

 transmission de l’information : ce qui est nouveau, « trop frais » pour être assimilé sur
le champ, ce qui est en cours d’exploration ou d’identification, surprenant, obsessionnel
etc. a tendance à se présenter à l’esprit comme non clos (THIS) (ex : Could you explain
this to me ?). On comprend d’ailleurs pourquoi la cataphore s’opère de façon privilégiée
avec THIS. En effet, dans un énoncé du type « Let me tell you this : …. » l’énonciateur
ouvre une séquence discursive.
Inversement, ce qui est connu, récent, mais instantanément assimilé, logique, prévisible,
clair, au-delà de toute discussion supplémentaire est fréquemment traité sur le mode de la
clôture (THAT). (ex : Of course, I know that).
Remarquons que l’opposition psychique entre mode clôturant et mode non clôturant
semble être le fait de la dichotomie –IS/ -AT, car THIS et THAT ont en commun le
morphème TH-. Ce dernier signale l’existence d’opérations antérieures, sur lesquelles
l’énonciateur prend appui.
- dans le cas de l’exophore, TH-signale un travail préliminaire de repérage mental de
l’élément « montré »
- dans le cas de l’endophore, TH- signale tout un travail d’énonciation ou de
détermination préliminaire (je ne puis reprendre ou annoncer un segment que s’il a
déjà été construit, soit textuellement, soit mentalement).

23
Les adjectifs

1- Définition

Contrairement au nom, l’adjectif ne permet pas d’assigner un référent à une catégorie. On ne


peut se représenter la propriété dite par les adjectifs de façon autonome : elle est
nécessairement liée. De fait, les adjectifs peuvent se définir comme des apports
d’informations venant se greffer sur des supports (généralement des noms ou des pronoms).

(1) It’s a big white house.

Dans cet exemple, le nom “room” fait office de support et les adjectifs “big” et “white”
apportent à ce dernier une caractérisation de nature descriptive concernant la taille et la
couleur.
Il apparaît que l’adjectif est un type de mot sans grande autonomie, qui ne pourrait figurer
isolément mais se greffe toujours sur un noyau.
En conséquence, il faut toujours identifier le noyau autour duquel il gravite ainsi que
l’information qu’il fournit.

2- Plan sémantique

Du point de vue sémantique, l’information fournie par un adjectif peut tout d’abord être de
nature soit qualitative, soit quantitative, voire une combinaison des deux.
(3) Three chairs (quantitatif pur)
(4) High unemployement figures, low spirits (quantitatif teinté de qualitatif)

De manière générale, plus l’apport d’information est de nature qualitative, et plus l’adjectif
permet de travailler le noyau nominal en profondeur. A contrario, plus l’apport est de nature
quantitative, et plus l’adjectif reste extérieur à la notion correspondant au noyau nominal.
Ainsi, dans l’exemple (3), « three » ne fait que délimiter le domaine de référence de
« chairs », sans modifier son contenu conceptuel. Ceci dit, (3) correspond à l’extrémité du
gradient, et l’exemple (4) vient nous rappeler que la quantification fait somme toute très
souvent intervenir des paramètres appréciatifs, autrement dit une légère dimension
appréciative. Ainsi, en (4), « high » indique une quantité élevée et néfaste, tandis que « low »
évoque une quantité basse et interprétée comme inquiétante. Remarquons de surcroît que la
séquence « low spirits » peut se traduire par « mauvais moral », ce qui témoigne de
l’amalgame (de nature métaphorique) entre quantité et qualité.

Notons, par ailleurs, que l’on peut également classer les adjectifs qualificatifs en quatre
catégories majeures :
- les adjectifs déterminatifs (par ex : other, own, real, utter)
Ces adjectifs expriment des repérages, et sont proches des déterminants.
- les évaluatifs (par ex : beautiful, nice)
Ces adjectifs expriment un jugement de valeur de la part de l’énonciateur.
- les descriptifs (par ex : red, tall, wooden)
Ces adjectifs permettent une description supposée plus objective, et théoriquement
indépendante de la subjectivité de l’énonciateur.

24
- les catégorisants (par ex : convertible dans convertible car, presidential dans
presidential election)
Ces adjectifs disent un type d’élément, ils permettent le plus souvent de sous-catégoriser.
Parmi eux, figurent de nombreux adjectifs dit relationnels, dans le sens où ils expriment un
type particulier de relation (ex : presidential dans presidential election pourrait se gloser par :
the election of a president).

Remarquons bien qu’il s’agit avant tout de de catégories de fonctionnement, et certains


adjectifs pourront ainsi fonctionner différemment selon les contextes. Ex : an astronomical
telescope ; dans cette collocation, astronomical fonctionne comme adjectif catégorisant.
C’est le type de télescope qui est évoqué, et l’adjectif « astronomical » ne pourrait figurer
dans une structure attributive (test 1). En outre, contrairement aux adjectifs évaluatifs et à
certains descriptifs, les adjectifs catégorisants ne sont pas gradables (test 2) : ainsi, leur
modification par very, ou même really, ne fonctionnerait pas.

Toutefois, le même adjectif, dans des contextes différents, prend un sens tout autre (celui
d’immense, de considérable) et peut alors être prédiqué :
Ex : The figures are astronomical.
En ce sens, nous retrouvons un adjectif évaluatif.

3- Plan morphologique

Du point de vue morphologique (c’est-à-dire du point de vue de la formation des mots), on


remarque que de nombreux adjectifs sont en réalité dérivés de termes appartenant à d’autres
classes. La dérivation s’effectue notamment à partir de noms (ex : silken= Nom « silk » +
suffixe en EN) ; friendly = Nom « friend » +suffixe en LY).
La dérivation peut également s’effectuer à partir de verbes, notamment dans le cas de
participes passés à valeur adjectivale (ex : tired, overheated) ou encore dans le cas de
participes présents en ING, toujours à valeur adjectivale (ex : charming, frightening).
Certains adjectifs s’obtiennent également par dérivation à partir d’autres adjectifs (ex :
unhappy est obtenu à partir de l’adjonction du préfixe négatif UN à l’adjectif « happy »).
Mentionnons également le fait qu’un nom –seul ou intégré à un syntagme (=segment)
prépositionnel peut avoir un comportement de nature adjectivale (ex : October dans « a cold
October night » ou encore birthday dans « birthday party » : on est alors très proche du nom
composé).
En outre, il convient de rappeler l’existence d’un grand nombre d’adjectifs composés, faisant
appel à différents types de mots (ex : easy-going, formé à partir d’un adjectif et d’un verbe
auquel on a ajouté ING ; new born = adj + participe passé ; white hot = adj +adj ; born again
= participe passé +adverbe).

4- Plan syntaxique

Sur le plan syntaxique, on observe les tendances générales suivantes :


-l’adjectif épithète se place presque toujours en position pré-nominale (autrement dit, avant
le nom qu’il qualifie). C’est ainsi que *a hallway gloomy est incorrect, par contraste avec
«a gloomy hallway » qui est la forme correcte.
Rappelons toutefois qu’il est possible de faire passer le groupe adjectival après le nom, en
utilisant le procédé de l’apposition, phénomène fréquent lorsque l’on a plusieurs adjectifs.
Il est alors d’usage de les coordonner : ex : a hallway, long and gloomy.

25
Certains grammairiens considèrent alors que l’on est en présence de propositions relatives
elliptiques, que l’on peut reconstruire de la sorte : a hallway, which was long and gloomy.
Remarquons également que le langage poétique aime bousculer la syntaxe dans ce domaine,
et il n’est donc pas rare que l’ordre de base Adj épithète + nom soit inversé ex : sorrow
unfathomable.
Cet écart par rapport à la norme vise une mise en relief de la qualification apportée par le bais
de l’adjectif.
Enfin, n’oublions pas qu’il existe des locutions courantes construites selon le schéma NOM +
Adj épithète. La plupart ont été influencées par le français. Ainsi : knight errant, prince regent.

-l’adjectif attribut, quant à lui, est postposé (autrement dit, placé après le nom). Plus
précisément, il vient se loger à la droite du verbe copule (ce verbe pouvant être « be »,
« appear », « become », « feel », « look », « seem »).
Ex : I feel sick, and I want to leave.
You look terribly pale, my dear.
Comme l’illustre ce dernier exemple, il n’est pas rare qu’un adverbe (tel que ‘terribly’)
modifie l’adjectif.
Il s’avère d’ailleurs que la construction attribut est favorisée lorsque l’adjectif est lui-même
déterminé ou complété par d’autres unités.
Ainsi, une construction telle que « a man [who was] anxious about his child entered the
hospital” est preferable à “an axious about his child man entered the hospital”.
Toutefois, lorsque la modification de l’adjectif est limitée à un seul adverbe, la construction
épithète passé très bien:
Ex : greatly exaggerated reports.

Remarquons enfin que certains adjectifs, par leur sens ou leur morphologie, s’emploient
presque exclusivement en fonction attribut. Bon nombre d’entre eux commencent par a- .
Ainsi, l’on ne peut pas dire : * the alone man, *an afraid child, * the asleep attendant.
L’idée évoquée par ces adjectifs doit être exprimée à l’aide d’autres unités si l’on cherche à
antéposer ces qualifications: the lonely man, a frightened child, the sleeping attendant.

5- L’ordre des adjectifs

Une question capitale se pose lorsque l’on est en présence d’une série d’adjectifs épithètes
qualifiant le même nom : dans quel ordre les placer ? Quels sont les critères ?
Ainsi, l’on sent bien que dans la séquence « a fast-talking, bearded figure » par exemple, il
n’est pas envisageable d’inverser l’ordre des qualifiants : ainsi, *a bearded fast- talking figure
est difficilement recevable.
Il semble ainsi qu’instinctivement, les anglophones commencent (linéairement) par le plus
appréciatif (jugement) pour aller vers le plus factuel (et donc le plus définitoire) à mesure que
l’on se rapproche du nom. Ainsi, dans « a charming English singer » il est évident que
« English » est une caractéristique de base, presque objective, de cette chanteuse. Dans la
mesure où elle la qualifie de façon plus fondamentale, elle est placée juste à côté du nom.
L’adjectif « charming », en revanche, exprime un jugement de valeur provenant de
l’énonciateur, qui est donc susceptible de ne pas être partagé par tous en raison de son
caractère subjectif. Etant moins stable que la caractéristique précédente, celle-ci sera donc
placée le plus loin du nom.
En somme, si l’on reprend les catégories d’adjectifs qualificatifs fournies plus haut, on
remarquera qu’elle est fournie dans l’ordre d’apparition des adjectifs dans le syntagme

26
nominal. Si on avait les quatre types d’adjectifs (ce qui est très rare), ils apparaîtraient dans
l’ordre indiqué ci-dessus (déterminatifs, évaluatifs, descriptifs, catégorisants). Dans les
exemples qui suivent, deux types d’adjectifs sont représentés :
“I’ve got my own convertible car” : déterminatif puis catégorisant
“I’ve got a comfortable woolen blanket”: évaluatif puis descriptif

Remarquons enfin que, lorsque deux adjectifs sont tout à fait sur le même plan, on les
coordonne à l’aide de AND. Ex : “a blue and red jacket”.
De façon plus précise encore, on retiendra également que, dans les cas d’adjectifs descriptifs,
l’ordre général suivant:
TAFCOM
A savoir : Taille Age Forme Couleur Origine Matière
Cet ordre va du plus appréciatif au plus factuel (on retrouve donc le principe évoqué ci-
dessus). On remarque aussi que des adjectifs autres que ceux mentionnés peuvent s’intercaler
dans ce schéma de base, ou que ce dernier peut figurer, mais de façon incomplète.
Mentionnons également le fait que, dans le schéma ci-dessus, le critère retenu est sémantique.
Toutefois, la morphologie peut également entrer en ligne de compte, bien que de façon moins
essentielle : l’on procède en effet, lorsque ces critères sont très nets, et lorsqu’ils n’interfèrent
pas avec les critères sémantiques, de l’adjectif le moins long au plus long.
Ex : He wanted to meet this strange, delicate-looking girl.
Ici, on a deux adjectifs appréciatifs, mais le second est plus long que le premier.

27
Deuxième partie :

Structuration syntaxique

28
Présentation générale : les grands types de propositions imbriquées (subordonnées)

1- Définitions

- Une proposition est dite imbriquée (ou encore subordonnée) lorsqu’elle joue un rôle
syntaxique à l’intérieur d’une autre proposition (dite imbricante ou principale).

- Il existe trois grands types de propositions imbriquées, qui se différencient selon la nature de
leur relateur :
 Dans le cas d’une relative, le relateur joue un rôle à l’intérieur de l’imbriquée.
ex : There were little paper flowers which opened on touching the water.
= There were little paper flowers. They opened on thouching the water (« which » joue le rôle de sujet
syntaxique à l’intérieur de l’imbriquée).
Les pronoms relatifs sont THAT, WHICH et . WHO,WHERE et WHEN peuvent également
jouer le rôle de pronoms relatifs dans certains énoncés.

 Dans le cas d’une complétive, le relateur ne joue aucun rôle à l’intérieur de l’imbriquée, et
ne possède pas un sémantisme précis (on ne peut en déduire le rôle syntaxique de l’imbriquée
par rapport à l’imbricante).
ex : He mentioned that he was meeting someone.
= He mentioned : he was meeting someone (« that » ne joue aucun rôle syntaxique à l’intérieur de
l’imbriquée.)
Les conjonctions de subordination permettant de former des complétives sont THAT et .
Parmi les complétives, on trouve également les propositions en (FOR.).....TO .
(NB : Les nominalisations en ING leur sont également associées, car il s’agit également de
complémentations. Attention : il n’y a plus alors de relateur, mais ING est une marque de
subordination).

 Dans le cas d’une adverbiale2, le relateur ne joue aucun rôle à l’intérieur de l’imbriquée,
mais il possède un sémantisme suffisamment précis pour indiquer le rôle de l’imbriquée par
rapport à l’imbricante.
ex : I sold it because I had no use for it.
Ici, la conjonction de subordination “because” indique clairement le rapport existant entre
l’imbriquée et l’imbricante: elle signale en effet que la proposition imbriquée joue le rôle de
complément circonstanciel (adverbial) de cause de la proposition principale.
Les conjonctions de subordination permettant de former des adverbiales sont extrêmement
nombreuses. Les conjonctions prototypiques sont des conjonctions simples : ex : BECAUSE,
AFTER, ALTHOUGH, BEFORE, IF, UNTIL, WHERE, WHEN....
Il existe également des conjonctions composées: ex: SO THAT, EXCEPT THAT, AS FAR
AS, AS LONG AS, , EVEN IF, ONLY IF.....

(NB: Certaines nominalisations en ING peuvent également jouer un rôle adverbial, comme
nous le verrons dans le chapitre consacré à ING)

2
Les adverbiales ne seront pas examinées en détail dans la suite de cette brochure, dans la mesure où ce ne sont
pas des propositions jouant un rôle au sein du groupe nominal.

29
II- Fonctions syntaxiques:

- Il existe deux sortes de complétives : les complémentations du nom, et les complémentations


du verbe. Dans le cas des complémentations du verbe, la complétive peut être soit Sujet soit
Objet du verbe de la proposition imbricante.
- Quant aux relatives, elles jouent systématiquement un rôle adjectival.
- Enfin, les adverbiales jouent le rôle de compléments circonstanciels de temps, lieu , cause,
etc....
Ainsi, si l’on reprend le schéma canonique de la phrase :

S V O Adv
(dét adj N)

Ces différents types d’imbriquées (complétives, relatives, adverbiales) se logent comme suit :

S V O Adv
(dét Adj N Cdu NOM)

Relative Complétive Complétive Adverbiale


sujet objet

Complétive jouant le rôle


de complément du nom

30
Les nominalisations : complétives en THAT ou 

1- Deux grands types de complétives

Il existe deux types majeurs de complétives :


a)les complémentations du nom.
b)les complémentations du verbe.

La première catégorie est illustrée par l’exemple suivant :

ex/ a)The fact that John plays the piano bothers me.
Dans cet exemple, on voit bien que la complétive en THAT joue le rôle de complément du
nom « fact ».

Le seconde catégorie (celle des complémentations du verbe) est elle-même subdivisée en


deux grandes catégories :

- b) 1- les complétives sujet


- b) 2- les complétives objet

ex/ b)1- That John plays the piano bothers me. (= it bothers me)
b)2- He claimed that you were intolerant.. (= he claimed it)

2- Complétive ou relative?

Dans le cas où un nom est suivi du relateur THAT, il peut y avoir ambiguïté : a-t-on affaire à
une relative ou à une complétive ?
Observons les exemples suivants :
a) The claim that you made was stupid
b) The claim that I made a mistake was stupid

Tout d’abord, il faut savoir que, dans une relative, le pronom relatif occupe une place
syntaxique.
Ainsi, dans :a) The claim that you made was stupid.
Si l’on isole la subordonnée, on a [ You made that]
that = the claim
On voit bien que le subordonnant “that” joue un rôle syntaxique à l’intérieur de la
subordonnée, qui est donc une proposition relative.

En b) The claim that I made a mistake was stupid


Si on isole la subordonnée, on a [I made a mistake], qui est une proposition complète. Le
subordonnant « that » est donc extérieur à la subordonnée. Son rôle est de créer la jonction
entre la principale et la subordonnée.
Ainsi, une paraphrase possible serait : The claim is that I made a mistake. It was stupid.

En revanche, une telle paraphrase, faisant intervenir BE, ne serait pas possible en a).
Ainsi, on ne peut avoir : * The claim is that you made.

31
Un autre test possible est celui de la substitution de THAT par WHICH: en effet, il y a
impossibilité absolue d’effectuer cette substitution dans une complétive. Elle est en revanche
tout à fait attestée en relative.
Ainsi :
a) The claim which you made was stupid.
b)*The claim which I made a mistake was stupid.

3- Alternance entre THAT et 

Cette alternance n’est possible que lorsque la complétive joue le rôle d’argument du verbe, et
occupe une position objet. Ainsi, en position sujet, seul THAT est possible, comme le
montrent les exemples suivants :

a) That John plays the piano bothers me


b) * John plays the piano bothers me

En position objet, en revanche, l’alternance est tout à fait possible, ainsi que le montrent:

c) Bill claimed that she made a mistake


d) Bill claimed  she made a mistake.

Quelles sont donc les valeurs de ces opérateurs?

Selon la TOE (Théorie des Opérations Enonciatives), THAT est un opérateur anaphorique
renvoyant à un préconstruit. Le segment qui est introduit est présenté comme du « déjà » (déjà
pensé, déjà énoncé).
Avec , en revanche, il n’y a pas de point de vue sur le segment introduit, mais une seule
juxtaposition, si bien que l’énonciateur se situe plus en retrait.

32
Les nominalisations : les complétives en (FOR).........TO

1- Identification des complétives

Une première distinction s’impose : il faudra bien différencier les complémentations de nature
nominale (que l’on appelle les complétives) et les complémentations non nominales.

Il faut ainsi distinguer :


a) John prefers to play the piano
= John prefers [something]

b) John begins to play the piano


= John begins [to do something]

Dans le premier cas, on a bien affaire à une complétive, tandis que dans le second, on a affaire
à une complémentation de verbe aspectuel.

Deux autres tests permettent de distinguer ces deux types de constructions :


-dans le cas des complétives, les tests de la passivation et du peudo-clivage fonctionnent.
Ainsi : To play the piano is preferred by John (passivation)
What John prefers is to play the piano (pseudo-clivage)
-dans le cas des complémentations de verbes aspectuels, ces tests ne fonctionnent plus.
Ainsi : * To play the piano is begun by John
* What John begins is to play the piano.

Le cas examiné dans le présent chapitre est celui des complétives.

2- Positions syntaxiques possibles

Trois principales positions syntaxiques sont possibles :

a) la position sujet :

ex: For John to play the piano would bother me

Cette position sujet implique généralement l’apparition du marqueur FOR afin d’introduire le
sujet de la subordonnée.

b) la position objet:

ex : I want to play the piano


John to play the piano

Ces deux propositions sont des complétives objet. La seule différence tient à ce que :
- la première est équi-sujet (les verbes « want » et « play » ont tous deux pour sujet
« I »). Autrement dit, le sujet de la proposition infinitive est effacé car il est co-
référentiel avec celui du verbe recteur).
- tandis que la seconde fait intervenir deux sujets différents (« I » et « John ») dans
l’imbricante et l’imbriquée.

33
c) la position « complément de l’adjectif »

ex : John is reluctant to play the piano

La proposition “to play the piano” vient ici jouer le rôle de complément de l’adjectif
« reluctant ».

3- Valeur de TO + V

Le schéma TO + V occupe une position intermédiaire entre le réel (le validé) et le virtuel (le
non validé)
P. Cotte voit dans TO « un opérateur de dévirtualisation », qui trace un chemin entre le virtuel
et l’actualisé. On se situe ainsi, pour reprendre le point de vue de H. Adamczewski, à un stade
intermédiaire entre les opérateurs  (qui marque le virtuel, car on se situe à un stade
notionnel) et ING (qui marque l’actualisé).
De manière générale, la TOE (Théorie des Opérations Enonciatives) parle de valeur de visée
pour l’opérateur TO : ce qui est visé est la validation d’un procès (=action ou état décrit par le
verbe).
J. Chuquet propose enfin une hypothèse assez séduisante : selon l’auteur, TO convient dans
tous les cas où l’on a besoin d’un repérage énonciatif suffisamment lâche pour éviter le choix
exclusif entre p et p’ (= une certaine notion, p, et son complémentaire p’). La valeur de visée
souvent avancée pour TO V est dès lors interprétée en termes de « constat de ce décalage
entre la situation d’énonciation et la situation dans laquelle l’énonciateur se place pour
envisager la validation de cette relation ».

BILAN : Il faut retenir la valeur intermédiaire de TO +V, qui pose une relation, sans toutefois
tenir cette relation pour validée.

34
Les nominalisations en ING

1- Description

Les nominalisations en ING occupent le même paradigme (= la même place, dans le schéma
de la phrase) que les complétives en THAT ou en (FOR).....TO, en raison, précisément, de
leur nature nominale. Leur particularité réside dans le fait qu’il n’y a pas de relateur/
complémenteur marquant la subordination. En outre, il faudra bien faire attention au cas du
sujet de l’imbriquée, qui n’est pas au nominatif.
Ainsi :
-si la nominalisation en ING est en position sujet, on est au cas génitif :
ex : John’s playing the piano bothers me

-si la nominalisation en ING est en position objet, on est soit au cas génitif:
ex : I like his playing the piano
soit au cas accusatif:
ex :I like him playing the piano

Remarquons que deux autres positions syntaxiques sont possibles:


-la complémentation de l’adjectif !
ex : He was very busy getting up
Cette fois, on remarque l’effacement du sujet de la proposition en ING, effacement qui est
possible par co-référentialité (les procès “be very busy” et “get up” ont en effet le même
sujet).

-le complémentation prépositionnelle :


ex : She got rid of the car by driving it over a cliff.
Le segment en ING joue cette fois le rôle de complément de la préposition « by ».

Remarque : on trouve également les formes en ING, de façon privilégiée, en fonction de


circonstant adverbial :
ex : Having committed myself, I cannot refuse now.
En ce cas, on quitte le domaine des complétives pour se situer dans celui des propositions
adverbiales.

2- La question majeure : gérondif ou nom verbal ?

Définitions :
a)Le gérondif est une forme en ING qui se rapproche du pôle verbal.
b)Le nom verbal est une forme en ING qui se rapproche davantage du pôle nominal

Exemples :
a) John’s riding his bicycle bothered them.
b) John’s riding of his bicycle bothered them.

Tests syntaxiques (majeurs) à l’appui:

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Gérondif Nom verbal

-modification possible par un adverbe : -modification par un adjectif uniquement :


ex : a’) John’s foolishly riding his bicycle ex : b’)John’s foolish riding of his bicycle

-compatibilité avec la négation: -incompatibilité avec la négation:


ex : a’’)John’s not riding his bicycle ex : b’’) * John’s not riding of his bicycle.

Remarque: ces tests sont d’autant plus importants qu’il n’y a pas nécessairement de
complément d’objet au V+ ING (et donc pas forcément de préposition OF dans le cas du nom
verbal).
ex : That’s where your kindness comes in, and my being grateful.
(insertion d’un adverbe possible, ou encore compatibilité avec la négation  gérondif)

En revanche : si l’on a un complément d’objet, la façon dont il est introduit (OF ou non) est
un indice suffisant pour déterminer si l’on a affaire à un gérondif ou à un nom verbal.

3- Valeurs et effets de sens

Les analyses de J.C. Souesme montrent que les formes les plus nominales posent la validation
du procès comme envisagée (on choisit une valeur et une seule, p ou p’).
Avec les formes les plus verbales, en revanche, on reste plus proche de la notion.
D’où les contrastes suivants :

a) I cannot imagine John divorcing Mary.


b) ?? I cannot imagine John’s divorcing Mary.
La phrase b) semble plus difficilement énonçable, dans la mesure où l’« idée regardante »
(I cannot imagine) est virtuelle, tandis que le gérondif au génitif marque une validation.

Examinons également :

c) John divorcing Mary came to me as a shock


d) John’s divorcing Mary came to me as a shock
La phrase d) est plus logique que c), dans la mesure où la validation est davantage compatible
avec ce qui en est prédiqué (came to me as a shock) qui en présuppose la validation.

4- Extensions

V-ING peut se rapprocher davantage encore :


 du pôle verbal :
ex : Having committed myself, I cannot refuse now.

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 du pôle nominal:
ex : Your painting is beautiful

 du pôle adjectival:
ex :She was a charming young girl.

5- Sémantique de la complémentation:

Rappel : Nous avons vu que :


-ING marque du validé
-TO marque du validable (visée)
En outre, rappelons que  renvoie à du notionnel.

Ce micro-système explique le contraste suivant :


a) Monica remembered to close Bill’s door.
b) Monica remembered closing Bill’s door.
La version en TO supposant un décalage, le procès n’est pas validé en c) : elle est seulement
visée.
En revanche, la version en ING suppose une coïncidence entre le procès de la proposition
imbricante et celui de l’imbriquée : on comprend donc qu’il y a ré-activation de l’image
mentale d’un procès validé.

37
Le cas des relatives

a) Définition :
La majorité des propositions relatives sont employées afin de caractériser un groupe nominal.
L’élément à caractériser est appelé « antécédent » (car il est d’ordinaire placé « avant »)
(1) He is the only actor that I know personally.
Cet exemple montre que la relative en « that » apporte des précisions concernant le nom « actor ».
On dit que ce type de relative fonctionne comme l’expansion d’un nom.

b) Relatives restrictives ou non restrictives


Si la caractérisation effectuée par la relative est essentielle pour identifier clairement l’antécédent, la
relative est dite restrictive (ou déterminative). C’est le cas dans l’exemple (1), puisque «that I know
personally » introduit une caractéristique nécessaire à la bonne formation de l’énoncé.
En revanche, si l’information véhiculée par la relative se contente d’apporter une information
complémentaire concernant l’antécédent, on parle de relative non restrictive (ou encore appositive).
Généralement, une virgule et un schéma intonatif distinct signalent la plus grande autonomie de la
relative :
(2) The Eskimos, who live in igloos, have black hair.
En ce cas, la relative n’est pas nécessaire à l’identification de l’antécédent, et peut même être
supprimée sans que cela nuise à la bonne formation de l’énoncé.
Il est souvent dit que le pronom THAT est exclu de ces constructions appositives. Bien que cet emploi
ne soit pas fréquent, il n’y a pas non plus d’interdiction formelle :
(3) So I got thinking about my ancestors, that I was so ashamed of.
Remarquons en outre qu’il existe des cas intermédaires, dans lesquels la relative n’est pas nécessaire à
la bonne formation de l’énoncé, tout en étant nécessaire à l’identification de l’antécédent . Ainsi :
(4) She had a light way of by-passing grave questions he had given earnest thought to.
Syntaxiquement, on pourrait ici supprimer la relative, mais on se rend compte parallèlement qu’elle
apporte des informations nécessaires, permettant d’effectuer un contraste entre ce type de questions et
d’autres. On a affaire à un cas intermédiaire entre la relative restrictive et la relative non restrictive.

c) Les relatives de phrase


Certaines propositions relatives n’ont pas un antécédent nominal, mais propositionnel ou phrastique.
Elles sont introduites par WHICH, et s’apparentent aux non restrictives par leur syntaxe (virgule de
séparation) et leur contour intonatif (autonome).
ex : (5)She made no comment, which was rather surprising.
WHICH opère ainsi la reprise de tout le segment qui précède.
Ces relatives de phrase sont généralement employées afin de commenter les faits qui viennent d’être
exposés.

d) Le choix du pronom relatif


Le choix d’un pronom relatif en WH- ou TH- relève à la fois de contraintes dictées par la langue et de
choix énonciatifs.

 WHO est normalement associé à un antécédent porteur du trait [+humain] et peut se décliner selon
le cas. Ainsi :
-WHO correspond au cas sujet (mais également objet dans la langue relâchée).
-WHOM correspond au cas objet ou prépositionnel
-WHOSE correspond au cas génitif
Remarquons toutefois que la forme génitive WHOSE peut se rapporter à un antécédent non humain,
bien que les grammaires recommandent l’emploi de OF WHICH.
(6) A garden whose flowers are beautiful

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A garden , the flowers of which are beautiful

 Quant à WHICH, il est associé à un antécédent porteur du trait non humain (note [-humain]). Cet
antécédent peut consister en un nom ou une proposition, comme nous l’avons mentionné plus haut.

Pour ce qui est de THAT, il neutralise l’opposition humain/ non humain. Son emploi connaît
cependant des limites, puisqu’il est exclu au génitif.
Ainsi, on dira obligatoirement :
(7) The boy whose brother was killed
En outre, THAT ne peut rentrer en contact direct avec la préposition au cas prépositionnel
(8)The girl that he lived with
*The girl with that he lived
alors que “The girl with whom he lived” est possible

 Il existe enfin un relatif Zéro (noté ), qui est très proche de THAT par son rayon d’action. Il
induit toutefois un plus fort degré de cohésion entre l’antécédent et la relative qu’il introduit.
(9) The story I was telling you about
(10) The best show I have ever seen.

e) Approfondissement
Une étude approfondie révèle de plus subtiles différences de “cheminement mental” et de cohésion
entre les trois types de pronoms.
Ainsi :
-les éléments en WH confèrent une haute valeur informationnelle au contenu de la relative (on a
affaire à un apport de signification, c’est-à-dire à du nouveau).
En outre, la relation entre l’antécédent et al relative est systématiquement lâche. Ceci explique
notamment que la préférence soit donnée à WHO ou à WHICH dans les appositives.
-le pronom THAT se distingue des pronoms en WH, bien qu’ils soient parfois interchangeables.
TH- établit en effet un rapport à une antériorité (à un déjà perçu, connu, pensé ou dit).
En outre, la relation entre l’antécedent et la relative est systématiquement serrée.
-Le relatif Zéro, pour sa part, marque l’extrême compacité (caractère compact) de l’ensemble
antécédent +relative.
-Terminons en signalant l’emploi relatif de WHERE et WHEN :
(11) This is the place where I was born
(12) Those were the days when a pound was still worth a pound.
WH- signale un apport d’information, qui se décline ici dans le domaine spatial (-ERE) ou temporel (-
EN). Comme c’est le cas avec WHO et WHICH, ces instruments originellement interrogatifs ont
étendu leur rayon d’action au cours de l’histoire de la langue anglaise.
Attention : il faudra bien distinguer ces emplois de leurs emplois en tant que conjonction de
subordination : ex : (13) when I was young, I wanted to become a policeman.

39
Les propositions conjonctives adverbiales

1- Définition :

Le phénomène d’enchâssement peut être marqué par des relateurs appelés « conjonctions de
subordination ». Il s’agit là d’outils grammaticaux invariables, permettant de signaler
l’incorporation de la subordonnée à l’intérieur de la principale. On remarque que ces
conjonctions ne jouent aucun rôle à l’intérieur de la subordonnée, et c’est ce qui les
différencie des pronoms relatifs.
Lorsque le subordonnant est sémantisé (=se caractérise par un sens précis, contrairement au
subordonnant THAT ou Ø), on a alors affaire à une subordonnée adverbiale. Elle joue, dans la
phrase, le rôle d’un circonstant.

2- Caractérisation

Prenons la phrase He was astonished when he heard the news. La conjonction WHEN
transforme la proposition he heard the news en un circonstant temporel, tout en reliant les
deux propositions.
La structure est la suivante :

SUJET VERBE CIRCONSTANT (TEMPOREL)


He was astonished at some time
when he heard the news

Lorsque la proposition subordonnée conjonctive joue ainsi le rôle de circonstant, on parle de


proposition adverbiale (si l’on considère sa nature) ou circonstancielle (si l’on considère sa
fonction).

Les conjonctions de subordination, en adverbiales, peuvent être :


-des conjonctions simples (prototypiques) : ex : after, although, as, because, before, if, once,
since, until, while,

-des conjonctions complexes, faisant appel à des prépositions, des adverbes, des termes
verbaux ou nominaux.
 séquences comportant THAT : so that, except that, in order that.....
 séquences comportant AS : as far as, as long as, as soon as......
 séquences comportant IF : as if, even if, if only.....

Les exemples examinés jusqu’ici tendent à montrer que les subordonnées conjonctives sont
majoritairement à verbe fini, ce qui signifie que leur verbe est une forme conjuguée (qui

40
contient donc des indications de personne et des informations relatives au temps et à la
modalité).
Cependant, il arrive aussi que les propositions subordonnées conjonctives soient à verbe non
fini (c’est-à-dire ne portant pas de marques de temps et de personne), comme l’illustrent les
propositions en TO+ V.

Ex : He did it to get the job

La proposition to get the job constitue un circonstant de but. En ce cas de proposition non
finie, exceptionnellement, le subordonnant (TO) ne se caractérise pas par un sémantisme
précis.

L’examen d’une proposition conjonctive doit comporter ;


-une étude fonctionnelle : quelle case remplit-elle au sein de la proposition principale ?
-une étude sématique : comment s’interprète-t-elle
-une étude opérationnelle : quelles opérations mentales, quelles valeurs fondamentales sont en
jeu derrière les opérateurs linguistiques ?

 Exemples de propositions adverbiales :


1- I was having a shower when he came (proposition adverbiale jouant le rôle de
complément circonstaciel de temps)
2- He went wherever he wanted (proposition adverbiale jouant le rôle de complément
circonstanciel de lieu)
3- If you say it again, I will leave (proposition adverbiale jouant le rôle de complément
circonstanciel de condition)
4- He came and saw her, although he no longer loved her (pop. adverbiale jouant le
rôle de complément circ. de concession)
5- I gave it to her, because I didn’t use it anymore (prop. adverbiale jouant le rôle de
compl. circ de cause)
6- He met her only to please her (prop. adverbiale jouant le rôle de compl. circ. de but)

41
Interrogatives, Interrogatives indirectes vs. Relatives sans antécédent, Exclamatives

Les mots en WH- peuvent jouer de nombreux rôles, parmi lesquels ceux de marqueurs
interrogatifs, ou exclamatifs (auquel cas ils peuvent intervenir dans des phrases simples) ou
encore d’interrogatifs indirects, de relatifs sans antécédent, ou encore d’exclamatifs indirects
(cas auquel ils prennent place dans une phrase complexe). Il est capital de bien différencier
ces configurations. Seul WHAT se retrouve dans chacune d’entre elles.

I- Les interrogatifs WHICH et WHAT

Ces deux opérateurs comportent tous deux le morphème WH, qui signale un déficit
informationnel en attente de remplissage. Ils se distinguent ensuite en fonction de ICH et AT,
et ceci explique que ces deux formes ne soient pas équivalentes, notamment dans les
interrogatives.

1- Rôle fonctionnel

Dans les énoncés interrogatifs, WHICH et WHAT peuvent être :


-soit adjectifs/ déterminants (ils sont alors suivis d’un nom)
ex : Which song did you sing ?
What team did you play with?

-soit pronoms (ils remplacent alors un adjectif + un nom)


ex : Which did you sing ?
What did you say?

2- Rôle opérationnel

a) Le cas de WHICH

Le morphème ICH inclus dans WHICH et le terme EACH ont une même origine. Ainsi, en
employant WHICH (ex : Which writers do you like best ?), l’énonciateur choisit pour point de
départ une totalité (= l’ensemble des écrivains possibles) et demande au co-énonciateur de
dissocier cette totalité pour s’arrêter sur l’unité choisie.
WHICH correspond donc à un mouvement mental de dissociation : l’énonciateur demande à
son co-énonciateur de dissocier une totalité, mais afin de nommer ou de désigner un élément
précis.

Conséquence : à cette question (Which writers do you like best ?) on devra répondre par des
noms d’écrivains. Par contraste, avec What writers do you like best ? on devra répondre par
des catégories d’écrivains (ex. : surréalistes, romantiques)

Précision :
Si l’une des ces étapes (dissociation d’une totalité, nomination) manque, WHICH ne sera pas
choisi. Ainsi, dans :
ex : What time is it ?

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Il n’y a pas de totalité (il n’existe pas un ensemble de “times”).
Parallèlement, dans :
ex : But you had to study biology.
What biology? What are you talking about?
Il n’y a pas de nomination requise.

Remarque :
WHO partage ceci de fondamental avec WHICH : il attend que l’on nomme ou désigne.

b) Le cas de WHAT

-WHAT sera logiquement employé lorsque les conditions requises pour l’emploi de WHICH
ne sont pas réunies.
- D’autre part, le morphème AT signale que le nom qui suit aura un statut pré-pensé.
L’énonciateur sous-entend : je sais qu’il existe un élément qui répond à ma question.
- En outre, et ceci est fondamental, WHAT possède la particularité de pouvoir être employé
pour demander un renseignement concernant une catégorie :
ex : What dogs have you trained? On répondra en évoquant des catégories de chiens.
Remarque: on présuppose l’existence de la relation: <you-train dogs>.
De plus, cette phrase pourrait être paraphrasée par : « What kind of dogs have you trained ?

-WHAT + Nom possède une autre particularité, par rapport à WHICH : celle de pouvoir
commenter l’emploi d’un nom :
ex : Tell me about your sister.
What sister?
WHAT + N sert dans cet énoncé à remettre en cause le choix d’un nom effectué par le co-
énonciateur. Une paraphrase possible est : Mais pourquoi parlez-vous de N ?
En somme, on remet en cause du déjà dit. WHAT +N ne sert aucunement à poser une
question sur l’identité du nom. Il se produit donc un contraste évident avec Which sister ?,
question par laquelle on demande de préciser l’identité du référent.

Remarque : Le cas de WHAT pronom :


dans cet emploi, WHAT en peut plus permuter avec WHICH.
ex : Could you answer my question?
What?
A chaque fois, il s’agit de revenir sur les paroles prononcées par le co-énonciateur, soit pour
lui demander de répéter, soit pour lui exprimer sa surprise.

c)Le cas de WHO-WHEN-WHERE-HOW


Avec WHO, le déficit opérationnel porte sur l’identité d’une personne,
WHEN, sur le temps
WHERE, sur le lieu
HOW (traditionnellement associé aux mots en WH-), sur la manière

II- WHAT dans les exclamatives.

ex : What beautiful flowers! she exclaimed.

43
ou: What a man!
Dans ce type d’exemple, on retrouve la valeur fondamentale de WH: ce marqueur signale en
effet une incomplétude sémantique (la caractérisation est telle qu’elle est impossible à dire).
Notons par ailleurs qu’en l’absence d’un adjectif disant la caractérisation, l’orientation de
l’exclamation n’est pas explicite, mais est à reconstruire en contexte. Ainsi, par exemple,
« What a man », en soi, ne précise pas le type d’appréciation : ainsi, elle peut être minorante
(péjorative) ou majorante (laudative, positive) selon le contexte
L’intonation est ainsi indispensable pour saisir l’intention de celui qui parle.
Remarque : en outre, à chaque fois, l’existence du nom qui suit WHAT est tenue pour
acquise.

III- Les interrogatives indirectes (vs. relatives sans antécédent) et les exclamatives
indirectes

Une interrogation ou une exclamation peuvent être intégrées à une phrase assertive (=
affirmative) ordinaire. On parle alors d’interrogative ou d’exclamative « indirectes » et elles
occupent une place structurale précise au sein de la proposition principale. Bien que les
marques de ponctuation (c’est-à-dire le point d’interrogation et le point d’exclamation)
disparaissent, ces propositions conservent les marqueurs en WH qui les introduisent
d’ordinaire.

a) Interrogatives indirectes vs. relatives sans antécédent

Elles peuvent remplir les fonctions syntaxiques suivantes :


1-How he managed to meet her remains a mystery (sujet)
2-I don’t know how he could still talk to her (complément d’objet direct)
3-The problem is who could accept such a mission (attribut du sujet)
4-I’m not positive who played in that film (complément de l’adjectif “positive”)
5-It all depends on what your expectations are (complément de la préposition “on”).

Remarque importante: Tous ces marqueurs interrogatifs peuvent également être employés
en tant que relatifs, bien qu’il s’agisse alors de relatifs particuliers.

ex :6- I didn’t like what they said.

Dans cette fonction, ils ont pour propriété de ne pas renvoyer à un antécédent textuel, mais
d’être à eux- mêmes leurs propres antécédents. On dit également qu’ils ont amalgamé cet
antécédent. (Ainsi, 6 est un équivalent de « I didn’t like the thing they said, le segment “the
thing” ayant alors une référence identifiable). On parle alors de relatif fusionné.
Il faudra bien faire attention, car ce type de relatives à relatif fusionné est parfois très proche
des interrogatives indirectes, à la différence près que le verbe de la principale :
-signale un questionnement dans le cas des interrogatives indirectes,
-ne signale aucun questionnement dans le cas des relatives.
Ainsi, si l’on modifie l’exemple suivant :

7- What he wanted was unclear.


8-What he wanted was unobtainable

44
En 7, on a affaire à une interrogative indirecte, tandis qu’en 8, on a une relative à relatif
fusionné.
Autre exemple : 9-they can still preserve what they love. Relative à relatif fusionné.
Glose possible pour « what » : « that which ».
Remaquons enfin que ces relatives à relatif fusionné sont parfois appelés relatives nominales,
car elles remplissent des fonctions syntaxiques correspondant traditionnellement à celles
remplies par des noms. Ainsi, dans l’exemple 9, cette relative joue le rôle de COD, ce qui est
une fonction exceptionnelle pour une relative (rappelons que les relatives traditionnelles
jouent systématiquement le rôle de compléments du nom).

Important : Les mêmes considérations sont applicables aux propositions débutant par les
autres marqueurs en WH (where, who, ….how étant associé à ces marqueurs)

b) Exclamatives indirectes:

Il s’agit de cas d’enchâssement d’exclamatives à l’intérieur de propositions complexes. Elles


jouent, plus précisément, un rôle de subordonnées se logeant à l’intérieur de la principale.

1-It’s amazing how well he sings (sujet extraposé,à l’aide de IT).


2-I know what an extraordinary singer she was (complément d’objet direct)
3-I couldn’t get over how fast she drove to go back home (complément de la préposition
“over”)

Remarque: A chaque fois, dans le cas des exclamatives indirectes, il serait possible de
reconstruire une exclamative directe.
Ex : It’s amazing. How well he sings!

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